dimanche 10 janvier 2010

SOYEZ LES BIENVENUS!









HARMONIQUES ET NUANCES
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L'objectif de ce Blog est de réfléchir, de façon ouverte et conviviale, aux modes de pensée qui nous permettraient de mieux concevoir nos rapports aux autres et au monde.

Cela implique de pouvoir passer au tamis de la critique tous les biais et travers de pensée qui nous empêchent de poser certaines questions, ou qui en infléchissent les termes.

Les rapports de pouvoir et de domination - s'exerçant notamment au travers des catégorisations figées du genre, des races, des classes sociales, des préférences sexuelles, de la santé et de la maladie mentale - seront envisagés dans le même mouvement que les modes de résistance et de transgression que les individus - chacun de nous - y opposent.

Tout ce qui constitue les bases de la pensée conformiste - qu'elle se cache sous les oripeaux de la «culture bobo», de la «bonne pensée» de gauche ou de la normativité affirmée - pourra être analysé, sans aucun détour.

Tous les domaines seront abordés: la littérature, la poésie, l'art, les sciences, la médecine, la philosophie, l'histoire, la morale, la psychologie, la psychanalyse, la politique...

La forme des contributions peut emprunter tous les styles: billets de réflexion, commentaires de livres, d'œuvres d'art, fictions, nouvelles....


SOMMAIRE DES ARTICLES

1) Les discriminations de race, de classes, de genre

Femmes, hommes... (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/que-veulent-les-femmes-le-mystere-des.html

Par-delà la différence (Monica)
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L’éviction périnatale des filles en Asie (Monica)
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Le transsexualisme sort du cadre de la maladie mentale (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/le-transsexualisme-sort-du-cadre-de-la.html

Le Dati bashing (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/un-fantasme-misogyne-colonial-dior-et.html

Femmes et laïcité (Caroline Pinet)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/laicite-et-statut-des-femmes.html

"Mères porteuses" ou "gestation pour autrui " (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/meres-porteuses-ou-gestation-pour.html

"Deux foulards, deux combats" (Marcella)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/03/deux-foulards-deux-combats.html

2) Psychologie

La souffrance et le mal (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/la-souffrance-et-le-mal-de-lautre.html

La recherche en psychologie (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/deshumanisation-de-la-recherche-en.html

Les tensions de la clinique psychologique (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/les-tensions-deleteres-de-la.html

Addiction: une expérience (Marcella)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/08/mediapart-encore.html

Gestation sans maternité et mère meurtrière (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/06/gestation-sans-maternite-et-mere.html

Plasticité du cerveau et résilience humaine (Monica)
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3) Les pièges de la pensée unique : de la critique

Comment pense-t-on ce que l’on pense (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/esquisse-dune-reflexion-comment-pense-t.html

Interdire, censurer, condamner… ? (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/06/interdire-censurer-condamner.html

Penser malgré et avec les passions (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/10/penser-dans-les-nuances-malgre-et-avec.html
A propos de l’art de critiquer (Marc Lefrère)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/10/propos-de-lart-de-critiquer_24.html

Plaidoyer pour une gauche désengluée (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/12/plaidoyer-devoile-pour-une-pensee.html

Ne passons pas sur l'Idéal (Marc Lefrère)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/02/ne-passons-pas-sur-lideal-par-marc.html


The Bobos and the place to be there (Néfertari et Z'Arno)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/02/bobos-and-place-to-be-there.html

Evolution et Révolution (Melchior)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/04/evolution-et-revolution.html




4) Gauche, droite, politique …

Petit texte ludique sur l'ouverture (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/bris-de-mots-lart-du-fromager.html

L'ouverture: 2 (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/bris-de-mots-une-mise-jour-observatrice.html

Gauche contre droite (Melchior)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/gauche-contre-droite.html


Fin du cumul des mandats: chiche ! (Caroline Pinet)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/06/nous-devons-obtenir-la-fin-du-cumul-des.html

Affaire du gang des barbares (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/07/affaire-du-gang-des-barbares.html

Albert Jacquard. Les gavés du Nord (Jean Mézières)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/07/albert-jacquard-les-gaves-du-nord.html

Sur la dette publique (Melchior)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/01/sur-la-dette-publique.html

Retraites: sortir de l'enfumage (par Virgil Brill)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/05/retraites-sortir-de-lenfumage-pour-y.html

Pour une rentrée politique (Melchior)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/05/pour-une-rentree-politique.html



5) La vie, la mort, l'amour...

Une femme si sympathique (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/06/une-femme-si-sympathique.html
Carpe Diem (Monica)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/07/carpe-diem.html

En attendant qu’il pleuve ou peut-être pas aujourd’hui (Kairos)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/12/en-attendant-quil-pleuve-ou-peut-etre_22.html

La petite rose rouge posée sur le papier (Kairos)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/12/la-petite-rose-rouge-posee-sur-le.html

Déjeuner dominical (Melchior)
http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2010/02/dejeuner-dominical.html

95 commentaires:

  1. Essai.
    Le sommaire a belle allure.
    Fin d'essai.

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  2. Et pas n'importe quel essai, chère Monica. Ai-je rêvé? Néfer serait-elle parmi les membres de nos délires à la mode "minutes de Desproges. Alors, histoire de frimer, et de vous dire à tous que je possède le "Tout Desproges" et en ton honneur, altesse royale, j'ai cherché à N dans le dictionnaire des "fonds de tiroir". J'y ai trouvé : "Non-sens : on n'a quand même pas pris la Bastille pour en faire un opéra!" Et puis aussi à A comme Altesse (royale). J'y ai trouvé Asperge : la pulpeuse asperge, du latin "asperges" signifie goupillon, que dieu me pardonne. Chez nous, il y a des siècles que l'asperge a été introduite, et personne à ce jour n'a porté plainte....

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  3. Génial Monica pour trouver rapidement le fil sur lequel l'on peut désirer laisser un petit commentaire.

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  4. Quel programme de bienvenue !

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  5. Voui, chère Brocéliande, la Momie s'est inscrite. Apparemment, ses crocodiles s'entendent fort bien avec les baudet, oies, vache, écureuil et ours qui traversent notre forêt, grâce à toi enchantée.

    Je ne suis pas peu fière d'avoir rendu les liens de chaque billet "vifs". Mais c'était fastoche, en fait: tout est prévu par l'interface.

    Le Non sens est excellent!

    Quant à l'asperge (goupillon) elle est savoureuse, qu'elle soit verte, blanche ou violette.Parfois, tout se mange, parfois il reste une tige dure... Un reliquat fibreux ;o)

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  6. Je ne comprends rien à ce fil (des crocodiles, des momies, des asperges et des non sens!) mais je dis bravo pour la performance technique !

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  7. C’est simple Farid : les asperges adorent les griffes dont elles sont issues qui elles-mêmes adorent les asperges et la momie est une vache sacrée qui sort les siennes si l’on touche à ses crocodiles; Sans oublier que c’est un non sens de dire à un âne que ses oies pourraient avoir un foi délicieux.

    Joli travail Monica. Je n'en ai pas lu la moitié encore.

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  8. Coucou Farid, je vous dois une explication ;o)

    Néfertari, Momie sacrée, s'est inscrite sur le Blog. Elle est entourée non seulement de bandelettes comme il sied aux momies, mais également de crocodiles qui lui servent de gardiens, dans un lieu à part, si vous voyez ce que je veux dire? Elle y fut prise, comme Brocéliande, pour une affreuse que nous ne nommerons pas.

    J'ai supposé, vu qu'aucun sang n'avait éclaboussé le Blog, que les crocodiles faisaient bon ménage avec notre ménagerie familière.

    Les recherches de Brocéliande ont un côté opaque, comme il se doit des forêts touffues. Elle a cherché, pour rendre hommage à la nouvelle venue, des références chez Desproges pour le N de Néfertari et le A de Altesse Royale. Et comme elle est pleine d'humour, elle nous a collé du non sens et des asperges. Un potage royal!

    je suis heureuse que la page de sommaire vous plaise!

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  9. Pardon Farid, et merci Caroline et Monica. Tout cela avait effectivement un air de conspiration venu des fonds d'une complicité estivale sur ce média qui vous a valu à vous aussi, ai-je ouï dire, quelques déboires. Guidée par Monica, j'ai déjà eu le plaisir d'apprécier quelques-uns de vos papiers.

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  10. Merci pour vos explications, notamment celles de Caroline, qui m'éclairent (un peu) sur le non sens superficiel de ce fil.
    Chère Brocéliande, vous n'avez pas à présenter d'excuses, je n'y ai vu aucune conspiration, mais j'avoue m'être posé quelques questions quant à mon discernement... Par ailleurs, merci pour le compliment et j'espère pouvoir vous lire bientôt.

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  11. Vous savez ce qu'elle vous dit l'asperge non sensée ?
    Ben... Qu'il fait drôlement bon vous lire tous !
    Merci merci pour cet accueil les filles, ça fait chaud au coeur.
    Mes hommages à Farid et Somni et par anticipation (oui, l'asperge anticipe !)à tous les amis et amies de Monica, la plus belloutche des belloutchi, que je ne connais pas encore.
    Quant à Melchior, j'avais espéré un braiement jubilatoire doublé d'une prosternation à mon endroit... Pfff ! Tout fout l'camp !
    Alors, promis, je vais tâcher de bien me tenir et de garder mes crocodiles et hippopotames sacrés propres sur eux et bien élevés !
    Pour ce soir, pas grand chose de bien spirituel ou d'éblouissant à dire. Je rentre de voyage.
    Je sais, vous êtes très déçu(e)s (si si, je le vois bien !)mais pas d'inquiétude, le temps de remettre des choses à l'endroit sous ma perruque dans ce qui me tient lieu de neurones pas tout à fait momifiées, de me promener de ci de là sur ces terres harmonieuses et nuancées, et Monica va vite pleurer sa mère en se disant " Foutrecul Mortecouille ! Mais pourquoi je l'ai invitée cette calamité ambulante ??? Je l'savais pourtant, je l'savais ! Melchior ! Fais quelque chose !!! "
    Mais c'est sans espoir. Même dans ce " lieu à part" que l'on ne nomme pas, ils ne savent plus quoi faire de moi, alors hein !

    Allez, je vous bise tendrement, non sans avoir sourit pharaonniquement à ma forêt préférée. Heureuse de te retrouver p'tite soeur, vraiment heureuse.

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  12. Je m'ai planté ! Mais c'était à prévoir. (deux sandales gauches moi avec le clavier !)
    Mon profil juditien s'est substitué à mon profil néfertarien.
    Bof ! Qu'importe le flacon....pourvu qu'on ait la déesse ! (ha ha !)

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  13. Chère Néfertari, ô Momie sacrée,

    Notre Baudet de charme, bourrique savante, a des problèmes d'Internet.Très malheureux il doit être... Cela explique que son braiment ait manqué à l'appel..

    J'ai vu cependant passer Griffollet, Meuh Meuh bouton d'or, Immanence et Multitude qui m'ont dit que le Baudet faisait tout pour régler ces problèmes techniques.

    Les crocodiles pour le moment sont un peu intimidés, me semble-t-il? Car ils sont non seulement propres sur eux, mais d'une sagesse exemplaire.

    Leur as-tu bien explicité les règles de notre "Vivre ensemble", que le Baudet nous a récemment rappelées: on doit montrer son visage mais cacher ses parties génitales? [en aparté:Hi hi].

    La plus belloutche des belloutchi, on ne me l'avait pas encore faite celle-là. Euh...Bof...Bref. Mais l'intention est bonne, merci, Momie ;o)

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  14. Comment ça " Bof " ! Je persiste et hiéro-signe : la Bellucci à côté de toi, c'est de la roupipi de sansominet !

    Sinon, une question qui me démange : les problèmes techniques cybernétiques de Melchior auraient-ils un lien avec la règle de vie ci-dessus énoncée ?
    En clair, notre âne préféré connaîtrait-il des difficultés à nous dissimuler sa flamboyante identité asinale ? Vite ! Un débat national !!!

    Donc, si j'ai bien compris, on doit montrer son minois et pas ses fesses. Dommage ! (P...de modération !)
    Alors, justement, je me suis trouvée face à un cas de figure (hi hi !) embarassant : j'hésitais entre vous débandeletter un p'tit morceau de Néfer avant momification ou après embaumement. Dans la deuxième hypothèse, je crains qu'il n'y eût outrage à la cour harmonique, suivi d'une désertification pas vraiment nuancée ! Ce qui serait vraiment ballot.
    C'est donc la mort dans l'âme et le natron dans la carcasse que je suis allée vous dénicher un vieux portrait de derrière mon sarcophage.
    (Vu mon regard de yeux d'un crapaud mort d'amour, ça doit dater du jour de mes épousailles avec le Sieur Ramsès ! Ca nous rajeunit pas !)

    Sinon, pour mes crocodiles, c'est la période hibernation totale. Sage comme des images les chéris !
    Tous aux abris au printemps ! C'est un conseil d'amie.

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  15. Ah, si c'est dans ce sens-là de roupipi, ma Momie, allons-y pour Bellucci.

    Tu me dévoiles un pan caché: comme c'est Melchior qui a lui-même rappelé les règles de visage découvert/parties génitales couvertes, aurait-il des difficultés à ... euh... mettre en application l'une des deux? Nous devrions peut-être lui offrir l'un de ces adorables pantalons asiniens faits sur mesure, comme à l'Ile de Ré hi hi hi han !

    Note bien qu'il s'agit des parties génitales, pas du derrière... Nous devrons demander à Melchior, dès son retour, ce qu'il en est de cette partie-là... Et qu'il ne nous réponde pas "Mes fesses" !

    Ta photo de derrière les sarcophage est très bien, et disons-le tout net: ces visages qui s'affichent sont fort plaisants...

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  16. C'est MMBd'O

    à Néfertari

    Ce Môssieu Melchior est un bien grand malotru, mais Griffollet vient de vous dédicacer un poème (triste).

    Quelque chose me dit que les ennuis informatiques du sieur Melchior ne sont pas aussi grands qu'il disait, et qu'il pourrait bien réapparaître avant peu.

    Pour ce qui est de sa conception de l'habillage de son arrière-train, je propose un nouveau couplet à la célèbre chanson qui constitue son hymne personnel:

    Mon âne mon âne
    A mal à son maintien
    Madame lui a fait faire
    Un bel étui pénien
    ....
    Et des souliers lilas...

    Les z'oies vont bien. Il semble qu'elles flirtent fort avec deux canards mandarins, Taï Ming et Nô Hao. C'est pour se tenir chaud.

    Bon, j'me sauve, c'est l'heure de ma traite, et on ne plaisante pas avec ça.

    Amitiés à tous et à toutes
    Meuh Meuh Bouton d'Or (intérim)

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  17. Le Syndicat de la Presse indépendante d'information en ligne demande la transparence sur l'attribution des subventions publiques accordées aux médias. Il a adressé une lettre à Frédéric Mitterrand, publiée dans Slate.fr, qui est l'un des membres fondateurs du SPIIL.
    _______________________

    Monsieur le ministre,

    Le 17 décembre, au cours de la première réunion du comité d'orientation du fonds SPEL, le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL) a demandé qu'à l'issue de ces délibérations et après votre décision d'attribution des aides à la presse en ligne, celles-ci soient rendues publiques.

    S'agissant d'un nouveau fonds d'aide à la presse, nous sommes convaincus que cette mesure de transparence constituerait un signal fort, qui montrerait votre volonté de rupture avec les pratiques anciennes d'opacité.

    Nous estimons, pour notre part, que la publication sur le site de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) du montant des aides, de leurs bénéficiaires, ainsi que d'une description succincte des projets correspondants, permettrait de:

    - Sensibiliser les citoyens (et contribuables) aux efforts importants consentis par l'Etat en faveur de la pluralité des médias et de développement de la presse en ligne ;

    - Montrer que ces aides sont réparties de manière équitable, en évitant les soupçons de favoritisme ou de soutien de nature partisane ;

    - Renforcer la légitimité et accroître l'efficacité des aides en permettant au public de constater que le fonds SPEL soutient de véritables projets de développement dont ils pourront, par la suite, constater les résultats sur les sites concernés ;

    Nous savons que la répartition des aides à la presse est communiquée par vos services aux parlementaires qui le demandent, et que ceux-ci en font état dans certains de leurs rapports.

    Mais ces informations sont publiées avec beaucoup de retard dans des documents souvent peu accessibles au public, et n'ont pas le niveau de visibilité qu'elles auraient sur le site de la DGMIC.

    Comme vous le savez, la presse en ligne est soumise au regard critique permanent des internautes et aux commentaires sans concessions de la vaste communauté des blogueurs. L'interactivité qu'elle entretient avec ses lecteurs crée avec eux une relation étroite et exigeante. Cette confiance qui se construit patiemment, au fil du temps, constitue un atout essentiel dans le développement de notre forme de presse.

    Dans ce contexte, il ne peut y avoir de confiance sans transparence. Celle-ci ne souffre pas du moindre soupçon. Or, il faut reconnaître que souvent détournées de leur objectif affiché, distribuées dans la plus grande opacité vis-à-vis du public, les aides traditionnelles à la presse souffrent d'un «déficit d'image» auprès des lecteurs.

    C'est pourquoi, nous vous demandons, Monsieur le ministre, de donner le signal d'un fonctionnement plus transparent des aides à la presse, en rendant publiques les décisions du fonds SPEL.

    En vous remerciant de l'attention que vous porterez à ce sujet, je vous prie, d'agréer, Monsieur le ministre, l'expression de ma très haute considération.

    Maurice Botbol

    Président du SPIIL

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  18. Des menaces pèsent sur la liberté d'Internet, avec la Loi Loppsi 2.

    Un article très documenté dans ACRIMED:
    http://www.acrimed.org/article3289.html

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  19. La montée de l'Islam préoccupe le Vatican. Lu et résumé dans Le Figaro
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    http://www.lefigaro.fr/international/2010/01/20/01003-20100120ARTFIG00524-l-eglise-catholique-se-prepare-a-affronter-l-islam-politique-.php
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    Le Pape convoque en Octobre un synode sur le Moyen-Orient pour souder la diaspora chrétienne. Le sort des dix-sept millions de chrétiens du Moyen-Orient - dont 5 millions de catholiques particulièrement affectés par une diaspora vers l'Occident - préoccupe beaucoup Benoît XVI.

    Jamais un document officiel de l'Église catholique n'a exprimé aussi clairement les difficultés posées par la montée de l'islam politique. Le ton est donné : «ces courants extrémistes sont une menace pour tous, chrétiens et musulmans, et nous devons les affronter ensemble». Car, «avec la montée de l'intégrisme islamique, les incidents contre les chrétiens augmentent un peu partout». Ils sont liés à «des groupes fondamentalistes islamiques qui se diffusent de plus en plus».

    Bien sûr, «l'occupation israélienne des Territoires palestiniens» est dénoncée mais l'analyse, pays par pays, charge plutôt un des deux plateaux de la balance. En Irak ? «les chrétiens ont été une des principales victimes». En Égypte ? «l'islamisation pénètre (…) modifiant les mentalités qui s'islamisent inconsciemment». En Turquie ? «le concept actuel de laïcité pose encore des problèmes à la pleine liberté religieuse du pays».

    Autre difficulté, les conversions. Le chrétien, lui, reste «libre de le faire» mais souvent «la conversion n'est pas par conviction religieuse, mais pour des intérêts personnels ou sous la pression du prosélytisme musulman».

    Le texte dénonce également le sort de chrétiens immigrés issus des Philippines, d'Inde et du Pakistan. Travaillant dans les pays du Golfe, «ces femmes et ces hommes sont souvent l'objet d'injustices sociales, d'exploitation et d'abus sexuels».

    Autre critique, les relations entre la religion et l'État : «les relations sont parfois, voire souvent, difficiles, surtout du fait que les musulmans mêlent souvent religion et politique, ce qui met les chrétiens en situation délicate de non citoyens.»

    Dernière salve, la liberté de conscience : «quant à la liberté religieuse et à la liberté de conscience, elles sont inconnues dans la mentalité musulmane».

    Dans ce contexte, les chrétiens, «faible minorité», ne doivent pas tomber dans «l'attitude de ghetto» ni se laisser tenter par l'émigration qui «s'est accentuée». Même s'ils sont divisés, ils doivent travailler entre eux pour «la communion et le témoignage», thèmes du synode. Alors, avec «un grand nombre de musulmans» disponibles pour «lutter contre cet extrémisme religieux croissant», ils pourront «maintenir la foi chrétienne en ces terres saintes».

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  20. Lu dans Libération... bien inquiétant tout cela
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    http://www.liberation.fr/societe/0101615830-le-chomage-banni-du-programme-d-eco-de-seconde
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    Déjà, les professeurs de Sciences économiques et sociales (SES) sortaient perdants de la réforme du lycée, qui commence à se mettre en place à la rentrée 2010. Le volume horaire n'y est pas. L'option de trois heures hebdomadaires en classe de seconde disparaît. A la place, les élèves auront, au choix, entre une heure trente de SES ou de «Principes généraux de l'économie et de la gestion», une nouvelle matière.

    Deuxième nouvelle : les nouveaux programmes de l'option SES évacueraient purement et simplement la plupart des questions de société. Et en premier lieu, le chapitre consacré au chômage et aux problèmes liés à l'emploi.

    L'information, révélée par Rue89, n'a pas été confirmée par le ministère de l'Éducation qui insiste ce mardi soir : «Il est prématuré de parler des nouveaux programmes. Rien n'a été arrêté, nous en sommes encore à l'étape de la préparation.»

    «J'aimerais bien que ce soit vrai... Mais les nouveaux programmes ont déjà été transmis aux éditeurs», assure Sylvain David, président de l'association des professeurs de SES (Apses).

    Il fait partie du groupe d'experts qui a travaillé sur les nouveaux programmes, aux côtés notamment des économistes Philippe Martin et Christian de Boissieu. «On s'est réuni trois fois. Les discussions ont chaque fois ont été constructives... Mais, au final, les choix que nous avons faits n'ont pas été repris par le cabinet du ministère», explique-t-il.

    Exemple type : la notion d'élasticité des prix. «On était tous d'accord pour considérer que ce concept, abstrait et technique, n'était pas nécessaire pour une première approche de l'économie en seconde.» Il a finalement été retenu dans le chapitre 1, intitulé «ménages et consommation».

    Également sur le point de tomber dans les oubliettes, les inégalités sur le revenu, l'investissement... Pas question non plus d'aborder le thème de l'entreprise, en parlant d'innovation ou de la distinction entre chiffre d'affaires et profit. Les élèves découvriront à la place «les joies des constructions des courbes de coûts», de l'épargne ou de «la construction du prix d'équilibre», détaille l'association dans son communiqué.

    Quant à la sociologie et l'ethnologie (avec entre autres la notion de la famille, dans le programme actuel), elles sont reléguées à la toute fin du programme – étant précisé dans la maquette que l'enseignant devra traiter «au moins les 10 premières questions». «Le ministère a pris soin de nous laisser aucune marge de manœuvre, se désole Sylvain David. J'ai demandé à ce que, dans chaque thème du programme, on ait le choix entre plusieurs entrées... Refus net.»

    En lutte depuis des années pour défendre leur discipline dans sa globalité (sciences économiques ET sociales), les profs sont appelés à se mobiliser une nouvelle fois. Dans la rue, samedi prochain, avec l'ensemble des enseignants. Par ailleurs, l'association entend présenter un «programme alternatif». Et si, le ministère s'entête, ils lanceront un appel à «la désobéissance citoyenne» en ne respectant pas les programmes.

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  21. Le principe n’est plus de former des citoyens mais de formater les esprits pour qu’ils soient disponibles au seul système dominant sans ouverture vers d’autres possibles. L’économie est une science sociale, pas une science exacte. C’est pourtant dans cet esprit là qu’elle est enseignée à la fac ou dans les grandes écoles depuis bien longtemps par la mise en équation des agrégats. Pour une vaste partie de monopoly.
    Dans les agrégats l’Homme n’existe pas. Effacé de l’équation du développement économique, il a disparu des mots de l’entreprise : Il a été abaissé au rang de ressources. Le budget de l’Etat ne fait plus référence a des fonctionnaires mais a des “équivalents temps plein”.
    Le chômage, la précarité n’est qu’un dommage collatéral, un mal nécessaire. Faut-il payer des enseignants pour s’appesantir sur les bavures du système alors que même Terra Nova censé penser la gauche et le progrès s’émerveille devant la “découverte” du care, cette capacité si féminine de regarder l’autre avec compassion et de lui apporter son aide avec humilité en tant que de besoin ? Les néocons réinventent la charité - pardon, le care c’est plus chic, cela vient d’outre atlantique - et notre président se demande bien qui va s’occuper des pauvres si les églises ne le font pas.
    Le chômage ? NS prédit sa baisse dès cette année... 1 million d’hommes et de femmes arriveront en fin de droit cette année.

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  22. à Monica

    Les catilinaires sont à Cicéron (Jusques z'à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ?")ce que les philippiques sont à Démosthène et bientôt les sarkozyennes à Galouzeaudevillepin.

    Melchior, bourrique pédante

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  23. Merci, chers Parleurs et Melchior,

    Grâce à vous, j'ai comblé une grave lacune lexicale.

    Le mot "catilinaire" n'ayant pas d'entrée dans mon Robert, je suis allée dans Wikipédia et j'ai trouvé:

    Catilinaire: Nom de quatre harangues prononcées par Cicéron contre Catilina.

    Fig. et d'une manière générale, sortie véhémente, discours très vif contre quelqu'un
    .

    Il s'agit donc d'un coup de gueule ou coup de boule, mais très élégamment exprimés.

    Je vote pour "catilinaire" versus "coup de boule", étant très favorable à l'enrichissement linguistique, gages et supports d'une bonne adaptation.

    Hi hi han ....

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  24. Un petit coup de Frêche, par principe.
    Lu dans Slate
    ___________________

    En Israël, on s'étonne beaucoup que traiter en France un juif de juif soit une insulte et fasse couler autant d'encre. En revanche, l'utilisation manifeste d'un éventuel «dérapage» à des fins politiciennes trouble.

    Le Parti socialiste, suivi par les médias, semble vouloir sauter sur l'occasion de la plaisanterie déplacée de Georges Frêche pour régler son problème avec la liste Languedoc-Roussillon aux élections régionales et non pas pour s'élever contre la banalisation des propos anti-juifs. Rappelons qu'en France, 631 incidents antisémites ont été répertoriés en 2009 par les autorités sans que l'opinion publique et les politiques, les socialistes en particulier, manifestent leur désapprobation devant ce qui devient une constante acceptée. Les atteintes verbales contre les juifs sont monnaie courante et n'inquiètent pas outre mesure la communauté qui est plutôt sensible aux actes de violences, à l'incendie des synagogues, aux tags sur les tombes juives et aux souillures du mémorial de l'Holocauste.

    Il y a pourtant beaucoup d'autres cas où cette soudaine sensiblerie n'a pas fonctionné avec efficacité. Les Israéliens n'ont pas apprécié le silence planétaire devant le dernier rapport de l'ONU sur la guerre à Gaza qu'ils jugent clairement antisémite. Pour eux, les rédacteurs du rapport Goldstone ont utilisé deux stylos. L'un pour le Hamas et l'autre pour Israël. Le thème fondamental de l'accusation est la notion d'intention qui n'est pas sans rappeler la vulgate historique antisémite, les juifs étant l'incarnation du mal. Ainsi, Israël a commis des meurtres en ciblant «intentionnellement» des civils innocents, des hôpitaux et des centres de l'ONU dans une action planifiée au plus haut niveau de l'Etat. En revanche, le Hamas n'avait rien d'intentionnel quand ses combattants s'habillaient de vêtements civils pour envoyer des roquettes et des obus de mortier à destination des villes du sud d'Israël à partir de zones densément peuplées et quand des populations arabes servaient de boucliers humains selon les propres termes du rapport.

    Peu de médias non israéliens ont même noté l'extraordinaire action de l'armée israélienne à Haïti qui a été la première à installer en vingt quatre heures un hôpital complet. Les Israéliens répugnent aussi à rappeler au député arabe Ahmed Tibi que, quand il compare de la tribune de la Knesset les victimes de l'opération «plomb durci» à celles de la Shoah, il banalise des faits indicibles. Enfin, lorsque l'évêque de Cracovie, Tadeusz Pieronek, confirme le 28 janvier à un journal italien que la Shoah est une «pure invention juive», les Israéliens doutent de la volonté occidentale de faire taire les brebis galeuses qui parviennent à semer le doute dans les esprits faibles.

    Alors, au sujet de Georges Frêche, les Israéliens pensent, sans chercher à s'immiscer dans le débat politique français, que «l'injure» faite à Laurent Fabius d'avoir une «tronche pas catholique» relève plus de la provocation que de la volonté de nuire aux juifs.

    Jacques Benillouche

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  25. Salut, c'est les oies.

    Nous n'interviendrons ni sur Fabius ni sur Israël ni aucun sujet habituel ici, ni même sur les propos de la Présidente argentine à propos des effets eh eh eh eh de la viande de porc.

    Nous voulons simplement signaler que la nuit prochaine Messieurs Nô Hao et Taï Ming, nos galants, se transformeront en canards mandarins garou. Prudence donc si vous sortez. Nous, on reste au logis, à ourler des torchons.

    Immanence et Multitude, oies de compagnie
    Merci à Melchior pour l'hospitalité.

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  26. Plusieurs organisations de l'Éducation appellent à une manifestation à Paris notamment pour protester contre les suppressions de postes. Le cortège partira de la place Denfert-Rochereau à 14H30.

    Plusieurs organisations de l'Éducation, dont la FSU, appellent à une manifestation nationale samedi 30 janvier à Paris notamment pour protester contre les suppressions de postes de professeurs et la réforme de la formation des enseignants.

    Hormis les syndicats de la FSU, première fédération de l'Éducation, appellent également à ce défilé la CGT Educ'action, le SNALC-CSEN, le SNLC-FAEN, les lycéens de la FIDL, les professeurs de sciences économiques et sociales de l'APSES.

    Le cortège partira de la place Denfert-Rochereau (XIVe arrondissement) à 14H30, pour se diriger vers la station de métro Sèvres-Babylone (VIIe arrondissement). "Une dizaine de milliers" de manifestants sont attendus, selon la FSU.

    Les syndicats entendent protester "contre le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite et la suppression systématique de dizaines de milliers de postes", selon le texte d'appel de la FSU.
    Cinquante mille postes ont été supprimés dans l'Éducation depuis 2007.

    Est aussi réclamé "l'abandon" de la réforme de la formation et du recrutement des futurs enseignants (écoles, collèges, lycées) "et la négociation d'une toute autre réforme".
    Le manque de formation pédagogique et pratique (devant élèves) au regard des aspects disciplinaires et la place du concours pendant l'année de Master 2, qui va surcharger les étudiants, entre autres, sont fortement critiqués.
    Les syndicats du second degré et la FIDL demandent par ailleurs de revenir sur la réforme du lycée qui doit s'appliquer à la rentrée 2010 pour la classe de seconde. Les textes de cette réforme ont été publiés jeudi au journal officiel.
    Les opposants dénoncent les diminutions horaires de certaines disciplines et estiment que cette réforme a été faite pour supprimer des postes.
    Les professeurs de l'APSES protesteront en particulier contre les projets de nouveaux programmes d'économie de seconde pour la rentrée 2010, qui "gomment systématiquement les enjeux économiques et sociaux contemporains", en particulier sur la question du chômage.

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  27. Quand je parle (je suis pas le seul !) de démolition programmée… La place sera bientôt libre pour l'enseignement du même nom, c'est à dire le privé. Que voulez-vous, mon pauv'monsieur, le Public ça marche pas, regardez moi ça, c'est un champ de ruines. Quand on veut noyer son chien on l'accuse de la rage et, au besoin, on la lui inocule. Ça peut rapporter gros.

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  28. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer quelques extraits d'un article de Miclo dans Causeur...

    C’est certain : s’il fallait chercher dans le personnel politique français un premier prix d’élégance, de raffinement et de distinction, le nom de Georges Frêche ne serait pas le premier à venir instinctivement à l’esprit. Le président de Languedoc-Roussillon ne fait pas de politique le petit doigt en l’air. Il est du genre à sortir ses couilles, sa bite et son couteau, pour vous les poser sur la table. Il manie l’outrance et la vulgarité comme pas un. Quant à sa conception très personnelle du pouvoir, ses opposants lui en font grief. Ses amis aussi.

    Hier, il semble que l’homme fort de Septimachinchose ait vraiment dépassé les bornes. On le connaissait anti-harkis, anti-noirs et pro-cons : voilà qu’on le retrouve antisémite. Trop, c’est trop ! Les associations de lutte contre le racisme y vont de leur communiqué d’indignation. Et le Parti socialiste n’est pas en reste [...]

    Seulement, est-il permis de relire un instant les propos incriminés de Georges Frêche avant d’exécuter sommairement le condamné ? [Miclo cite l'ensemble des propos de Fabius puis de Frêche].

    J’ai beau relire vingt fois cette déclaration. Si son style est plus proche de San Antonio que de Chateaubriand, je n’y vois en revanche pas la moindre allusion antisémite. Pour éclairer notre pauvre petite lanterne, l’AFP nous fait une révélation : Fabius est “d’une famille d’origine juive”. Fallait savoir. Ce n’était pas marqué dessus. Moi je m’en souvenais comme d’un Premier ministre assez médiocre, d’une girouette idéologique de première et d’un gus qui, une fois dans sa vie, avait connu le grand frisson en descendant en pantoufles acheter des croissants.

    D’ailleurs, grand bien lui fasse, à Laurent Fabius, d’être “d’une famille d’origine juive”. Sa confession ne change rien à l’affaire. Il pourrait porter trois kippas sous son schtreimel et ne jamais sortir sans ses téphilines, on pourrait continuer à dire de lui qu’il n’a pas l’air catholique, sans toutefois être accusé d’antisémitisme. [...]

    La raison en est assez simple : l’expression “ne pas être catholique” est dépourvue de toute connotation religieuse en langue française. Elle existe depuis plusieurs siècles et son usage est déjà attesté chez Philippe de Mézières à la fin du XIVe siècle1. Le dictionnaire de l’Académie française précise : “ne pas être catholique” est d’un usage figuré et familier. C’est un synonyme de “pas très honnête” et de “douteux”. L’expression ne met pas en jeu une appartenance religieuse, mais des qualités morales. La langue française est ainsi faite qu’on trouve autant de catholiques pas catholiques que d’orthodoxes pas orthodoxes. Et je laisse tranquilles certains juifs dont les méthodes ne sont pas franchement casher…

    Le plus cocasse est que l’on a vu l’intégralité de la gauche morale, celle qui refuse le débat sur l’identité nationale au motif que l’identité ça pue, réduire l’expression “ne pas être catholique” à une dimension identitaire qu’elle n’a jamais eue au cours des sept derniers siècles. Il faudra certainement des années de recherche à toute l’école linguistique française pour percer ce mystérieux processus qui conduit à décharger subitement un lieu commun de son sens figuré pour le prendre au propre.

    Georges Frêche est ce qu’il est. On peut lui reprocher beaucoup de choses. Et bien plus encore. Mais, sur ce coup-là, il est scandaleux de l’accuser d’antisémitisme, quand il parle simplement français et utilise l’un des plus anciens lieux communs de notre langue.

    C’est là le hic : il n’est pas dit que l’on puisse espérer beaucoup d’un pays où la presse et les politiciens n’entendent même plus les lieux communs, les topoï de la rhétorique classique, qui sont le propre de toute langue. Et ça, ça n’est franchement pas très catholique
    .

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  29. Oui, sur ce coup-là, on ne peut qu'absoudre Georges Frêche !

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  30. Savoureux. Et ce petit passage:

    "Le plus cocasse est que l’on a vu l’intégralité de la gauche morale, celle qui refuse le débat sur l’identité nationale au motif que l’identité ça pue, réduire l’expression “ne pas être catholique” à une dimension identitaire qu’elle n’a jamais eue au cours des sept derniers siècles."

    touche juste.

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  31. Chers Emmanuelle et Melchior, il faut aller lire "là-bas" les cris d'orfraie poussés par la gauche bienséante qui, en plus de vouloir guillotiner Frêche, souhaiterait que la région soit gagnée par la droite, pour "sauver l'honneur sali du PS"....

    Je trouve cette orthodoxe bienséance très peu casher ;o)

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  32. Toujours de François Miclo dans Causeur, cette petite remarque rigolote:

    Interrogée par BFM-TV sur l’affaire Georges Frêche, la première adjointe au Maire de Paris, Anne Hidalgo, a dénoncé les propos “homophobes” du président de Languedoc-Roussillon, avant de se reprendre : “euh… antisémites…” Bon, faudrait savoir : Frêche est-il homophobe ou antisémite ? C’est Laurent Fabius qui est impatient d’avoir la réponse. Ça l’arrangerait de savoir s’il est gay ou juif.

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  33. C'est pourtant simple, Monica !
    C'est parce que les youpins sont tous des pédés.
    C'est vrai que le billet de Miclo est pertinent et drôle, mais les dindons offusqués du PS, pour être moins pertinents n'en sont pas moins drôles. Peut-être encore plus. Hélas…

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  34. Un petit sondage de 6206 lecteurs sur "l'affaire Frêche" dans l'Express:

    Aubry lance une liste pour contrer Frêche, c'est...

    -logique, ses propos étaient inacceptables: 21%

    - un casse-pipe: Frêche est populaire dans sa région: 24%

    - juste un calcul pour couler un soutien de Royal: 10%

    - un pataquès pour pas grand chose: 35%

    - le cadet de mes soucis: 10%

    _______________
    Si on suggérait au PS de lire, de temps en temps, les journaux ?

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  35. Ça fait un échantillon plus nombreux que les croupions des instituts de sondage avec leur énorme écart probable passé sous silence. Mais il y a un sacré biais de recrutement …

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  36. Un autre sondage dans le Nouvel Observateur avec 3554 lecteurs:

    Georges Frêches est décidément:
    - un homme plein de préjugés : 32%
    - un incompris : 14%
    - le "Villepin de Martine Aubry" (dixit G. F.):
    11%
    - un grand admirateur d'expressions françaises:42%

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  37. Allez, j'en fais une facile, malveillante et dont je ne pense pas un mot :
    "Dis, Maman, untermensch, c'est une expression française ?"
    C'était juste un clin d'œil à une vieille copine.

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  38. Jean-Luc Mélenchon attaque le cas "Frêche", à Montpellier en ces termes:

    "Nous réclamons le droit de pouvoir parler d'autre chose en Languedoc-Roussillon, que de l'énergumène hirsute, claudiquant, vociférant et délirant: sa Majesté le Néron de Septimanie, Georges Frêche", déclare-t-il.

    ________________
    Apprécions la finesse de l'attaque contre les gens qui ont la malchance de boiter ou d'être malades mentaux...

    c'est sans doute ce que l'on appelle le sursaut moral de la gauche ?

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  39. D'autant qu'avec juste une petite coupe ça le faisait très bien :
    "Nous réclamons le droit de pouvoir parler d'autre chose en Languedoc-Roussillon, que de sa Majesté le Néron de Septimanie, Georges Frêche"

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  40. La hiérarchisation des indignations donnent un très mauvais message. Toutes les frêcheries sont supportables à condition qu’il n’attaque pas les juifs.
    Utilisatrice de “c’est pas très catholique” sans penser ni à la Sainte Eglise apostolique et romaine ni à la religion de la personne ou la chose que j’évoque, je vais éviter à l’avenir !
    Je propose de refuser l’investiture à tous ceux qui disent ou ont dit que n’avoir pas de “cojones” (la mode semble être de les porter en castagnettes ces derniers temps) c’est n’avoir pas de courage.

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  41. Que c'est pénible ces fautes qui n'apparaissent qu'à la publication. :-(

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  42. Tsst tsst, Caroline, votre proposition n'est pas très orthodoxe…

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  43. Vous avez raison, Parleur, elle est juste un peu olé, olé !

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  44. Caroline, la hiérarchie des indignations n'a, en ce cas d'espèce, rien à voir avec les juifs. Ce n'est pas pour rien que les journaux israéliens, le CRIF, ou François Miclo de Causeur - parmi d'autres - ont dit que Frêche n'était pas antisémite...

    Le pire dans l'histoire, c'est que le PS sait que "n'avoir pas l'air catholique" n'a rien d'antisémite et que Frêche n'a jamais été antisémite, bien au contraire...De même que son mot ignominieux contre deux hommes harkis ne s'est pas accompagné d'une politique contre la population des harki.

    Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage. Le PS veut se refaire une virginité en désignant son Frêche-émissaire...S'il croit que les citoyens sont dupes, il se fout le doigt dans l'œil...

    Caroline, j'approuve ta proposition que j'applaudis des deux mains. Olé !

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  45. Lu dans Le Monde:
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    L'ancien Premier ministre français Laurent Fabius, visé par une "plaisanterie" du président de la région Languedoc-Roussillon Georges Frêche, a annoncé qu'il ne porterait pas plainte.

    Interrogé sur RTL, il s'est pourtant dit convaincu du caractère antisémite de la phrase de l'élu du sud, déjà exclu du parti socialiste depuis d'autres dérapages, et qui a moqué sa "tête pas catholique".

    "(Ces mots) ont un caractère antisémite. Sinon, ces propos n'ont pas de sens", a-t-il dit. "Venant de quelqu'un qui maitrise tout-à-fait ces termes et n'en est pas à son premier dérapage de ce type, je crois qu'il n'y a pas d'ambiguïté".

    Laurent Fabius n'engagera pas de poursuites, car, a-t-il dit, "c'est un différend de principe, ce n'est pas une question de procédure".

    Le PS a décidé de présenter des listes autonomes aux élections régionales de mars face à celle de Georges Frêche, alors qu'il avait jusqu'ici accepté le vote des militants socialistes locaux l'acceptant comme leur leader pour conduire la campagne.

    Laurent Fabius a cependant refusé de dire s'il voterait pour l'UMP dans le cas où ce parti ferait face au second tour des régionales aux listes de Georges Frêche.

    Thierry Lévêque, édité par Grégory Blachier

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  46. Autres mots, venant d'un membre de l'UMP
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    Au fil des heures, ce week-end, les propos tenus par Francis Delattre, le maire (UMP) de Franconville, lors du grand meeting dans sa ville, jeudi soir, ont créé la polémique.

    Rappel des faits : devant une salle de 1500 personnes, l’UMP lance sa campagne des régionales dans le département.

    Francis Delattre, connu pour son franc-parler, ouvre le bal des discours devant un parterre de responsables politiques de droite, présents pour marquer le coup. Et la jeune tête de liste socialiste, Ali Soumaré, se retrouve en ligne de mire. «Au début, j’ai cru que c’était un joueur de l’équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ça change tout!» lâche, goguenard, le maire de Franconvillle.

    Au premier rang, les réactions sont mitigées. Sur la vidéo du discours filmé par VOnews, qui a tourné en boucle sur toutes les chaînes d’informations, hier, on voit les députés François Scellier et Philippe Houillon rester stoïques. Leur collègue Yanick Paternotte, quant à lui, rit bien volontiers. Les autres intervenants à la tribune, dont Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Sports, étiquetée icône de la diversité du gouvernement Sarkozy, n’évoqueront plus Ali Soumaré.
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  47. Peut-on juste rappeler au distingué Mr Delattre que nombre de sportifs sont devenus des responsables politiques, y compris dans les Ministères ? Alain Calmat, David Douillé, Jean-François Lamour, Jean-Claude Killy, sportifs ayant accédé à des postes politiques, ça ne lui rappelle pas quelque chose?

    A la place d'Ali Soumaré, je crois que je rigolerais au lieu de m'indigner, et je lui en rétorquerais une bien bonne...

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  48. Lu dans le Nouvel Obs.
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    L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) condamne lundi 1er février les paroles "empreintes de préjugés" tenues par le maire UMP de Franconville Francis Delattre contre Ali Samaré la tête de liste PS dans le département pour les régionales.

    "Qu'ils soient d'origine raciste, ou visant la condition sociale de Ali Samaré, ces propos sont empreints de stéréotypes. Ils donnent caution à une banalisation des préjugés et à une libération de la parole stigmatisante", a estimé lundi la présidente de l'UEJF Arielle Schwab, dans un communiqué.

    Pour l'UEJF, "ce discours s'inscrit dans la droite lignée des derniers dérapages liés à des propos émanant de personnalités politiques de tous bords. Il est intolérable que le monde politique continue encore aujourd'hui d'être le théâtre de telles prises de paroles, empreintes de préjugés. Elles sont d'autant plus indignes qu'elles proviennent de la part d'élus locaux ou nationaux".

    "L'UEJF condamne ce type de discours et appelle l'ensemble du monde politique à faire preuve d'un sens des responsabilités", poursuit le communiqué.
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    C'est en effet vers ce sens de la dignité humaine qu'il faudrait aller...

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  49. Autre ton... mais intéressant quand on veut tenir compte de toutes les nuances...
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    C'est un communiqué de soutien à Georges Frêche.

    Signé, non par un politique, mais par un acteur, Gérard Depardieu.

    Pour Gérard Depardieu, le président de la région Languedoc-Roussillon "est bien plus vrai et bien plus sympathique que Martine Aubry et compagnie!"

    L'acteur ajoute:

    "Qu'on lui foute la paix, il a grandement fait pour la région et Montpellier, qu'on lui laisse poursuivre sa tâche."

    Gérard Depardieu revient dans ce communiqué sur le dérapage de Georges Frêche, qui a parlé de la "tronche pas très catholique" de l'ancien premier ministre socialiste, Laurent Fabius.

    "Combien de fois ai-je entendu, dans mon dos, peut-être parce que mon père buvait, que nous habitions un quartier pauvre et qu'il vendait le quotidien L'Humanité, alors qu'il ne savait ni lire ni écrire, que cette famille 'n'a pas l'air très catholique'? Combien de fois ai-je entendu dire des calembours sur les politiques... Le talentueux pamphlétaire Stéphane Guillon ne dit-il pas, sur France Inter, des choses encore plus énormes que la fameuse expression proustienne usitée dans notre langue par tous et par Georges Frêche?"

    En conclusion Gérard Depardieu affirme que "Frêche est un homme qui, comme Cyrano de Bergerac, dit: 'Quant à moi, je marche, avec sur moi, sans rien qui ne reluise, empanaché d'indépendance et de franchise' ".

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  50. Et hop! Un petit Billet de Julie DEP sur Agoravox
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    Une chasse aux dérapages pas très catholique

    Réservé au sport jusqu’à peu, le mot ne quitte guère plus les unes même ambitieuses. Unis par une même absence d’inventivité et de personnalité, journalistes et politiques copient/collent, à chaque ouverture un peu balourde de grande gueule publique : "Nouveau dérapage de X..." S’ensuivent anathèmes, manifs, et la fortune d’une expression désormais connotée.

    Défendre Georges Frêche, l’homme qui se vante de contourner la loi de 1905 pour faire construire des mosquées, ne s’envisage pas de gaieté de cœur ; pas plus que de trouver des excuses au goujat qui dit avoir "souffert sur" Mme de La Fayette. Mais il est du devoir de ceux qui ont gardé l’ouïe assez fine pour discerner tous les éléments d’une phrase clairement prononcée, sa prosodie, sa sémantique, son contexte, de s’alarmer d’une tendance générale à la surdité sélective.

    Feu l’excellente émission de Daniel Schneiderman "Arrêt sur images" (La 5), dont la vocation était de décrypter extraits d’émissions et reportages, avec leurs commentaires, avait, au moment de l’"affaire du karcher", été la seule à s’imposer l’honnêteté de faire entendre le mot dans son contexte : un dialogue entre le Président, en visite dans une cité malmenée par des bandes, et une habitante qui l’exhortait de sa fenêtre. [J. Dep rapporte l'échange] :

    Le choix des mots n’était peut-être pas adapté à la fonction, mais quand on vote Sarko on ne s’attend pas à entendre à sa place Balladur, ni Jospin. La prestation de son interlocutrice - de même origine ethnique et sociale que ceux qu’elle désignait - fut coupée au montage de tous les reportages, la conclusion s’imposant alors : Sarkozy englobe tous les jeunes immigrés dans un même mépris raciste. La légende perdure.

    Flemme ou manichéisme ? Frêche et d’autres, sur un mot maladroit pris au vol, machinalement, par des robots programmés pour n’entendre qu’eux, jouent leur carrière sans que nul à part l’intéressé ne s’autorise à émettre un bémol, une contradiction qui seraient pris pour soutien politique. "Vous êtes des sous-hommes", lançait il y a quelques années l’élu du Languedoc à des harkis lors d’une altercation qu’on a pu voir, quant à elle, in extenso sur plusieurs chaînes. En le rudoyant il était clair que le tonitruant socialiste invitait le groupe à ne pas se laisser abuser par une droite qui le déconsidérait. De son sermon (approximatif) [...] on n’a retenu que les derniers mots, en leur prêtant une intention au premier degré.

    Un minimum d’écoute et d’empathie persuade pourtant que la fougueuse engueulade n’avait pour but que de tirer d’un mauvais pas ceux qui - ironie - sont maintenant convaincus du racisme de leur avocat.

    Attaqué par Laurent Fabius (sur un mode sans nul doute plus courtois), l’incorrigible Frêche a conservé pour lui répondre ses sabots bruyants. Si je suis pas malin, toi t’as pas l’air très catholique. De l’enfantillage de récré. Mais Big Brother veille, et les commandos antidiscrimination ont tôt fait de repérer, tel un traitement de texte des occurrences, les gros mots à l’index.

    Comme nouveau-nés ignorants des us du monde qu’ils découvrent, la génération aux manettes n’aurait donc jamais entendu l’immémoriale expression : "pas très catholique", de moins en moins utilisée il est vrai, mais qui dans leur enfance désignait en vrac ce qui paraît obscur, suspect, compliqué, affaire foireuse ou recette de cuisine, problème de robinets.... Issue de la foi millénaire, elle ne s’y rapporte pas plus consciemment que "ma foi", "damned" ou "nom de Dieu". Fabius, du reste, n’est pas plus juif que Frêche n’est antisémite. Mais, pour les flics du langage et de la libre expression, ce n’est qu’un détail.
    Oh ! Pardon.

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  51. Il y aurait de la grosse friture sur la ligne du PS. Lu dans Le Monde.
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    Georges Frêche menace de traîner le Parti socialiste devant les tribunaux si les socialistes locaux qui lui restent fidèles sont exclus du parti, comme l'a laissé entendre Claude Bartolone, selon une information révélée par Le Point, lundi 1er février.

    Le PS a officiellement enclenché les grandes manœuvres cette semaine pour bâtir une alternative à Georges Frêche dans le Languedoc-Roussillon et doit investir, mardi, Hélène Mandroux, maire de Montpellier, à la tête de la liste pour les élections régionales de mars face à celle du président de région sortant, sanctionné pour ses dérapages verbaux. Elle aura pour mandat de demander aux candidats socialistes figurant sur les listes de M. Frêche de revenir dans le giron officiel et de négocier avec les autres partis de gauche, qui pour l'instant restent sourds aux appels au rassemblement du PS.

    Selon Le Point, M. Frêche pourrait traîner le PS (dont il a lui-même été exclu en janvier 2007) devant les tribunaux pour non-respect du vote des militants. "Nous appelons Martine Aubry à respecter les règles démocratiques du parti, a-t-il confié à l'hebdomadaire. Nos listes ont été validées par une convention, elles ne pourraient être changées que par une autre convention. Donc, Martine Aubry pourra décider ce qu'elle veut, mais nous ferons appel devant les tribunaux. C'est ce qui sera décidé mercredi matin."

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  52. Le figaro

    Le NPA présente une candidate voilée
    Vendredi dernier, gare d'Argenteuil (Val-d'Oise). Olivier Besancenot effectue son premier déplacement de campagne en Ile-de-France, où il mène la liste NPA. À la veille du premier anniversaire du Nouveau Parti anticapitaliste, fondé le 7 février 2009 sur les cendres de la LCR, le porte-parole du parti trotskiste défend un projet tout à fait révolutionnaire : permettre à une femme voilée de représenter le NPA. Sans ciller, il affirme qu'une femme peut être « féministe, laïque et voilée ». Et encore qu'une femme voilée, «c'est l'image de notre intégration dans les quartiers». Il confirme que le NPA présente - sur la liste du Vaucluse, en région Paca - une jeune candidate qui porte le voile : Ilham Moussaïd, étudiante et trésorière départementale de son parti, membre du «comité populaire» à Avignon.
    Sur le quai, des jeunes de retour du lycée l'interpellent : «Le Coran ! C'est Besancenot ! Hé vas-y Olivier, on est derrière toi !» Le facteur de Neuilly-sur-Seine a pris pied dans les quartiers populaires de banlieue où se concentrent les populations issues de l'immigration et qui sont devenues «un désert associatif, syndical et politique». Résultat, des femmes voilées militent au NPA et ont intégré les comités de base, jusqu'à donc le représenter aux prochaines échéances de mars. Autre signe assumé : les plateaux-repas servis à l'heure de la rupture du jeûne pour les participants attachés au ramadan, lors de la dernière université d'été du parti à Port Leucate (Aude).
    Porte-voix en main, Besancenot tonne contre le débat sur l'identité nationale qui «stigmatise une communauté», et le NPA, qui vient de se réunir en conseil politique national, a dénoncé la loi contre la burqa, «islamophobe et liberticide». Pour autant, cette candidature risque de provoquer de sérieuses ruptures au sein du parti trotskiste, à l'image de celles constatées en 2007 au Danemark dans la coalition rouge-verte lorsqu'une jeune femme voilée s'était présentée aux législatives. Omar Slaouti, chargé des «quartiers» au NPA, assure que la démarche d'Ilham «n'est en rien communautariste» mais renvoie juste l'image «de ceux qui subissent la crise dans les quartiers sensibles».
    «Les valeurs féministes ne seront pas dissoutes»
    En août à Port Leucate, Anne Leclerc, membre du comité exécutif du NPA, chargée des droits des femmes, s'était accrochée avec Abdel, un militant d'Avignon au verbe haut, proche de Besancenot, pour ses propos machistes. La candidature d'Ilham la met mal à l'aise. Elle ne «commente pas un choix validé localement», mais promet que «les valeurs féministes» brandies dans toute l'histoire de la LCR «ne seront pas dissoutes» au sein du NPA. D'autres s'inquiètent de certains arguments qui circulent, tels ceux de l'altermondialiste Raoul Marc Jennar, militant NPA qui fut, en 2007, un porte-parole de José Bové à l'élection présidentielle. Celui-ci estime qu'Ilham est une «courageuse révélatrice d'un débat essentiel» et affirme : «C'est le rôle des Églises qu'il faut combattre, pas les croyances individuelles.» Après les régionales, le NPA va lancer un débat national autour de «la religion, l'émancipation et la liberté». Il durera jusqu'au congrès prévu en novembre et promet d'être agité.

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  53. Je précise tout de suite, que la candidate ne porte pas un voile intégral, mais le Hidjab.

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  54. Oui, Brocéliande... Mais c'est bien sûr.... La cause des femmes vient toujours derrière, derrière...pour les trotskystes en mâle de popularité, avec le soutien de quelques femmes.... toujours, toujours.

    Quelle régression et quelle tristesse !


    Lu cela dans Le Monde, et je souligne deux passages:

    "Notre parti accueille des jeunes, chômeurs, précaires, salariés de tous horizons qui se reconnaissent dans ses idéaux, a argumenté M. Grond. La foi est une question privée qui ne saurait faire obstacle à la participation à notre combat dès lors que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes de notre parti sont sincèrement partagés".

    Selon Le Figaro, Olivier Besancenot a lui-même fait circuler cette information lors d'un déplacement en Ile-de-France, où il est tête de liste. Il aurait indiqué qu'"une femme peut être 'féministe, laïque et voilée'. Et encore qu'une femme voilée, 'c'est l'image de notre intégration dans les quartiers'". Toujours selon le quotidien, il s'agirait d'Ilham Moussaïd, "étudiante et trésorière départementale de son parti, membre du comité populaire à Avignon"

    Un communiqué du NPA, qui ne donne pas l'identité de la jeune femme, explique que "le choix du NPA du Vaucluse" avait été fait "après un débat sérieux et complexe". Cette candidate est "une militante féministe, anticapitaliste, internationaliste qui estime devoir porter le voile en raison de ses convictions religieuses", peut-on lire dans ce document.

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    Si la religion est une question privée, pourquoi en porter un signe aussi ostensible, alors que cela choque tant de personnes en France ?

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  55. Oui, pourquoi ? Mais aussi, pourquoi pas ? Appeler "femme voilée" une nana adulte qui s'affirme dans le champ politique en tant que féministe, laîque et croyante et qui a un foulard sur les cheveux, je le sens pas trop. Il est vrai que je ne travaille pas au Figaro, le saviez-vous ? Quant à aller mesurer le bout de tissu et faire de l'antifoulardisme bigot, bof. Ce qui ne change rien au caractère minable de l'opportunisme du NPA… Allez les filles, allez nous faire du café et des sandwiches pendant que nous pérorons sur la libération de la femme. Par Moulinex ?

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  56. Mouais...Tu sais ce qu'ils te disent les sandwiches et les cafés, Parleur ?
    Remember: Dernier tango à Paris, Marlon Brando & Maria Schneider...
    Hé hé ...

    Pourquoi ça me rend vraiment triste?
    Parce que les signes ostensibles de religion, qui font des femmes des êtres pas comme les autres ça n'inspire pas, mais alors pas du tout, mon humanisme....

    C'est bizarre, hein, cette sensibilité ?

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  57. Allons bon, vla-t-i' pas que les bonnes soeurs de la LCR se reconvertissent en imamesses de choc du NPA. Il n'est pas inimaginable qu'en tel ou tel endroit une femme voilée soit mieux placée qu'une autre pour faire avancer l'idée de la contraception et du droit à l'IVG, de l'accès aux cours de biologie pour toutes, du droit de danser sur le pont, etc. etc. Est-ce le cas en Avignon? C'est ce que j'igore, (et ce dont je doute fort, entre nous...).

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  58. "Si la religion est une question privée, pourquoi en porter un signe aussi ostensible, alors que cela choque tant de personnes en France ?"
    Je ne comprends pas la question. Le fait qu'un signe est aussi "ostensible" et que cela choque "tant de personnes" le ferait sortir de la sphère privée voire interdirait ces femmes de le porter dans la rue ? Une croyance ou une pratique religieuse peut être clandestine et pourtant choquer un grand nombre de personnes...
    si j'ai bien du mal à considérer qu'une féministe puisse porter un voile, même léger, en revanche, cela ne heurte absolument pas la laïcité qu'une candidate à des élections en arbore un. Je rappelle que la laïcité suppose la neutralité de l'Etat, le respect de la liberté de conscience. Elle suppose aussi la liberté de manifester ses convictions religieuses même publiquement. Ce n'est donc pas une affaire purement privée contrairement à se qu'on croit au NPA et apparemment sur ce blog (voir en ce sens la jurisprudence constante du Conseil d'État). D'ailleurs faire du port du voile une question politique (qu'on s'en émeuve ou que l'on trouve cela pas anormal) est bien la manifestation que le voile n'est pas qu'une question d'ordre privée.

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  59. Somni, si la religion est une affaire privée (ce que dit le NPA), elle n'est donc pas une affaire publique? Pourquoi dés lors en arborer des signes ostensibles sur la place publique (ce que fait la candidate du NPA)? Cette personne peut librement respecter le culte musulman dans sa vie privée, tout en étant une citoyenne "laïque" publiquement, comme le font la plupart des personnes croyantes.

    Bien entendu, si nous avons eu des confits à propos du voile sur ce Blog, c'est parce que nous n'en avons pas tous les même représentation socioculturelle et politique.

    Pour certain(e)s de nous, couvrir les cheveux des femmes est une façon de les marquer physiquement en tant qu'"objets sexuels" (cachez ces cheveux sources de tentation pour les hommes), ce qui s'accompagne souvent d'autres marquages.

    Ce que symbolise le voile me paraît politiquement dommageable, et régressif, pour les femmes.

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  60. Pour dénoncer le voile comme symbole de soumission des femmes aux hommes un site défendant le porte du voile dit notamment ceci :

    “la femme musulmane fait acte de soumission et d'obéissance envers Allah mais agit également pour sa protection morale, en préservant sa pudeur et sa chasteté."

    Le voile, le foulard est bien décrit comme un mode de protection de ces (gourdasses, salopes par nature ?) de femmes incapables d’assurer leur protection morale, préserver leur pudeur et leur chasteté sans être partiellement ou totalement cachées aux yeux des autres. Les hommes, êtres supérieurs, peuvent sans risque aller s’ébrouer dans l’eau de la mixité de la piscine ou de la mer : ils résistent eux ! En caleçon, cheveux et chairs à l’air ! A moins que l’on n’exige d’eux ni morale, ni pudeur, ni chasteté. Vous avez dit égalité, vous avez dit dignité ?

    Dire qu’une femme voilée en France est “féministe” et “laïque” est juste effarant !

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  61. Eh oui, Caroline.

    Si des hommes sont incapables de concevoir les femmes autrement que comme des proies sexuelles, il leur revient à eux de se mettre des ceintures de chasteté. Et non pas d'imposer aux femmes de cacher leurs caractères sexuels (y compris leurs cheveux!)afin qu'elles ne "tentent" pas les prédateurs!

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  62. Monica, ce que je disais, c'est que la laïcité n'implique nullement que le religieux soit retranché dans la sphère privée. cela voudrait dire qu'il n'y a pas de liberté d'expression, mais seulement une liberté de conscience. Penser différemment supposerait que la laïcité est antireligieuse, ce qu'elle n'a jamais été.

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  63. Un article de Slate.fr sur la question :
    http://www.slate.fr/story/16839/peut-etre-candidat-et-porter-le-voile

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  64. Bien-sûr, Somni, ce n'est pas une question de loi, "simplement" - ô c'est si dérisoire pour certains, je sais - de l'égalité des hommes et des femmes."

    Il se trouve qu'un voile sur la tête d'une femme musulmane n'a pas du tout le même sens que la soutane d'un abbé... qu'il est interdit - comme tous les signes ostensibles de religion - dans les écoles et chez les agents de la fonction publique.

    Bien-sûr, on va arguer que Ilham Moussaïd n'est pas un agent de l'état mais qu'elle serait une représentante des élus...

    Bien sûr..on va arguer...Parler de non respect de la liberté par les vilains féministes et racistes... Bien-sûr...

    Il se trouve qu'en France, les femmes peinent à se faire reconnaître comme des êtres humains à part entière...


    L'article dans Slate rappelle que l'abbé Laudrin, élu député du Morbihan en 1958 (il y a plus de 50 ans), revêtit des tenues civiles.

    Eh oui... Le vivre ensemble exige des droits et devoirs, dans le respect du contrat républicain du pays...

    Il y a aurait de quoi se décourager...

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  65. Un article … souffle d’air …dans Causeur, d’Aimée Joubert. Extraits
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    http://www.causeur.fr/une-femme-voilee-sur-les-listes-du-npa-un-leger-detail,3707
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    Laïc, le voile ? Féministe, le voile ? Anticapitaliste, le voile ? Le voile non, en tout cas pour les deux premières acceptions, si on en juge par les critères habituels, voire en se référant à la loi française. Mais sans doute, ce qui fait la différence c’est que le voile ici est “léger”. Quant à la dimension anticapitaliste dudit accessoire féministe et non religieux, je n’ai pas, disons-le, de religion. Mais je n’ai pas l’impression que faire du shopping en hidjab avenue Montaigne fait de vous un apôtre de Michael Moore.

    Ce qui fait rire dans cette petite affaire, c’est de voir à quel niveau de pathétisme est donc arrivé le NPA. Bon, la grève insurrectionnelle reconductible ne prend pas, la lutte contre la privatisation de la Poste nous échappe, le PS revient timidement à ses fondamentaux de gauche, la droite s’enferre seule dans le débat sur l’identité nationale, qu’est-ce qu’on va pouvoir faire pour surnager et sauver quelques élus dans les Conseils régionaux ? Eh bien, on va sortir notre “fille qui porte un voile léger”.

    Alors, je fais certes un mauvais procès, je ne peux pas imaginer une seconde que les choses se soient passées comme ça. Mais pardon, j’ai un doute.

    Entre le débat sur la burqa (ah non, pardon, on dit voile intégral maintenant, sans doute bien moins stigmatisant comme expression), entre les déclarations de Besson, le NPA s’est peut-être dit qu’il y avait un créneau marketing…
    Un créneau qu’on pourrait appeler celui du voile décomplexé : Olivier Besancenot et ses amis sont tellement à la ramasse que pour réussir à s’implanter en banlieue, faire voter les jeunes des “quartiers défavorisés”, qu’à leur place j’aurais aussi tenté l’option religieuse : le jeune de banlieue se fout de Marx, de la révolution et préfère peut-être gagner de l’argent pour se tirer de l’endroit où il habite. Le stratège du NPA affirme qu’une femme voilée “c’est l’image de notre intégration dans les quartiers”. Omar Slaouti, chargé des “quartiers” pour le NPA ne dit pas autre chose : le voile n’est pas communautariste mais “renvoie juste l’image de ceux qui subissent la crise dans les quartiers sensibles”. Ben voilà, l’ami, tu te sens stigmatisé, tu te sens nié dans ton identité, tu n’as pas de boulot, porte le voile, ou mieux, fais-le porter à ta femme/ta sœur, et tu vas voir, ça ira tout de suite mieux!

    Ce qui me plait avec le NPA et cette histoire, dont le parti ne veut pas faire un “affichage national”, c’est que là, on sait à qui on a affaire : un ramassis – pardon – de cyniques, dangereux, sans foi ni loi, qui préfèrent flatter les bas instincts de leurs électeurs, comme ceux de ceux qui ne les aiment pas, pour sauver des sièges et des indemnités d’élus. Un parti qui, sauf erreur de ma part, met en avant la suppression ou a minima l’extinction de la religion. Mais le voile n’est donc pas religieux, c’est un truc qui dit que t’es féministe et que tu es pas contente de ton sort et que tu es en rage contre la société toute pourrie. Voilà, à force de le répéter, on va bien réussir à le faire croire non ? Cette petite, pardon, légère histoire de voile aura permis à ceux qui en doutaient encore, de dévoiler le NPA.

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  66. Mélenchon ne mélange pas tout. Je cite ses réponses aux questions de Marianne.
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    http://www.marianne2.fr/Melenchon-la-candidate-voilee-du-NPA-releve-du-racolage_a184635.html
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    Il y a une confusion des rôles. Le débat politique ne doit pas aller sur le terrain religieux. Quelqu’un qui participe à une élection doit représenter tout le monde et pas seulement ceux dont ils partagent les convictions religieuses. C’est une attitude immature et un peu racoleuse qui dit : « A moi les miens ».

    Pour en revenir à la phrase d’Olivier Besancenot, je crois qu’il y a mille manières d’être féministe, mais cette manière-là est un peu particulière et constitue une régression. Même dans les pays d’origine, cette pratique est combattue par les milieux progressistes. On ne peut pas se dire féministe en affichant un signe de soumission patriarcale.

    Le mouvement ouvrier a toujours payé le passage à la religion et à l’ostentation. Ça empêche l’unité. Lors du Forum social qui s’est tenu en Inde, pour la première fois, il avait été question de laïcité. Il avait été évoqué le cas du syndicat des transports. Conducteurs et bagagistes ne parvenaient jamais à faire la grève ensemble parce que les conducteurs étaient brahmanes et les bagagistes des intouchables…

    En ce moment, on a le sentiment que les gens vont au-devant des stigmatisations : ils se stigmatisent eux-mêmes — car qu’est-ce que porter le voile, si ce n’est s’infliger un stigmate — et se plaignent ensuite de la stigmatisation dont ils se sentent victimes. Il faut penser à tous ces gens qui n’ont tout simplement aucune religion. Il y a quelque chose d’unilatéral dans le comportement des religieux.

    Et si cette jeune femme pense rassembler, elle se trompe : elle divise. Je lui demande de tirer les leçons de l’histoire de France. Non pas parce qu’il s’agit de l’histoire de France, mais parce que nous avons connu trois siècles de guerres de religions. Il ne faut pas être orgueilleux et elle doit apprendre qu’il faut se nourrir des luttes du passé.

    Pour ma part, je me suis toujours refusé à dire si j’étais croyant ou si je ne l’étais pas. Parce que je ne trouve pas ça respectueux. Il ne faut pas se tromper : elle a le droit de pratiquer, mais pas dans la sphère politique. Là, on a le sentiment qu’elle le fait pour donner à voir. Ce n’est pas acceptable.

    Ils ont de la chance que ce ne soit pas un intégriste religieux qui ait été désigné ! Ou quelqu’un avec une cornette sur la tête ou qui veuille se promener tout nu ! Au PG, nous en discuterions directement avec l’intéressé. Nous réunirions les instances locales s’il le fallait et nous lui dirions : « C’est inacceptable. Ce n’est pas possible ».

    Si ça se trouve, cette jeune femme est une très bonne militante. Mais si elle a une conscience politique, c’est sur le terrain politique que ça doit se jouer, avec des arguments. La religion est du domaine de la vérité révélée. On ne peut pas débattre de ce qui relève de la vérité révélée.

    Ils se saisissent de tous les moyens pour creuser le fossé, pour se différencier de nous qui sommes d’une gauche laïque, d’une gauche qu’ils savent à cheval sur les principes. Mais ça n’est franchement pas une bonne idée. Tout ça est régressif et, à l’intérieur du NPA, il n’est pas sûr que les camarades marxistes révolutionnaires apprécient…

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  67. Lu dans Le Monde...

    Enfants, migrants et seuls : ils sont parmi les plus vulnérables et devraient être particulièrement protégés. Et pourtant, ceux qu'on nomme, en France, les mineurs isolés étrangers et, ailleurs en Europe, les mineurs étrangers non accompagnés semblent ne pas exister. Ils sont gommés des statistiques et, phénomène inquiétant, leur fréquente disparition des institutions dans lesquelles ils ont été placés est peu prise en compte.

    Combien sont-ils ? L'ampleur du phénomène est réelle, mais les données sont rarement collectées, affirme l'organisation helvétique Terre des hommes, qui vient de consacrer une enquête à ces enfants. Les demandes d'asile permettent, en France, d'indiquer que 410 demandes concernant des mineurs non accompagnés ont été introduites en 2008. Mais ils seraient 5 000 sur le sol français.

    Ils viennent de partout dans le monde, d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie, d'Europe de l'Est. En Espagne, la majorité d'entre eux provient du Maroc. Au cours des dernières années, tous les intervenants européens ont constaté à la fois une augmentation de leur nombre et un rajeunissement. Des petits Maghrébins tentent désormais la traversée vers l'Espagne dès 8 ans. En Belgique, des petites Roms de 9 ans sont utilisées par des gangs de cambrioleurs. Dans la région parisienne, les services sociaux ont détecté des Afghans âgés de 12 ou 13 ans.

    La sociologue française Angelina Etiemble a dressé la typologie des mineurs non accompagnés : les exilés, qui fuient guerres et persécutions ; les "mandatés", envoyés par leur famille pour travailler ou étudier ; les exploités, victimes des réseaux de travail au noir ou d'exploitation sexuelle ; les errants, déjà livrés à eux-mêmes dans leur pays ; les fugueurs ; enfin, ceux qui rejoignent un parent, et ne s'en trouvent pas sécurisés pour autant.


    Ces enfants, qui ont suivi différentes routes, arrivent rarement seuls. Leurs passeurs les "oublient" dans un lieu public ou les accompagnent jusqu'au siège d'une association. Le mineur devra ensuite rembourser, d'une manière ou d'une autre, celui qui l'a aidé à voyager.

    Une partie des mineurs non accompagnés est placée dans des centres spécialisés. Mais, en moyenne, la moitié d'entre eux disparaît, récupérée par des réseaux et des clans, parfois promise au pire. Les autorités jugent généralement ce phénomène marginal, voire "bénéfique" : l'Office fédéral suisse des réfugiés a évoqué la "soupape" que représentent ces disparitions, qui rempliraient "une fonction clé dans la gestion des flux migratoires"...

    Terre des hommes appelle l'Union européenne à créer un statut spécifique des mineurs non accompagnés et un fichier qui faciliterait leur suivi et leur prise en charge.

    Jean-Pierre Stroobants

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  68. Le délicat problèmes des statistiques ethniques. Lu dans Libération.

    Le comité pour la mesure de la diversité et des discriminations (Comedd), chargé de réfléchir sur cette question a remis ce vendredi son rapport au commissaire à l’Egalité des chances, Yazid Sabeg.

    Le comité, présidé par le démographe François Héran, écarte l'idée d'une loi et fait des propositions: s'en tenir à l’utilisation de données issues de l’état civil, comme le pays de naissance ou la nationalité des parents. Le recours à des critères ethno-raciaux, comme c’est déjà le cas pour des enquêtes ciblées réalisées par des chercheurs, est possible mais avec un «contrôle accru» de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil).

    Deux positions.
    - Celle de Patrick Lozès, président du Conseil représentatif des associations noires (le Cran), qui milite de longue date pour des «statistiques de la diversité» (terme que le Cran préfère à celui de statistiques ethniques), pour deux raisons principales: mesurer la diversité permettrait de rendre compte de la discrimination «indirecte», tout au long d'une carrière par exemple ; et, en exprimant un signal fort de l'investissement des pouvoirs publics, «constituerait le meilleur outil contre le repli identitaire».

    En aucun cas il ne s'agit de constituer des fichiers ethniques, mais bien de disposer d'un outil de connaissance pour savoir si sur ces cinq, dix dernières années les discriminations ont augmenté ou diminué.

    - Jean-François Amadieu, sociologue à l'université Paris I et président de l'Observatoire des discriminations, laboratoire d'études et de mesures de toutes les formes d'inégalité des chances, se positionne clairement contre les statistiques ethniques.

    Le fait de prendre en compte le pays d'origine et la nationalité des parents est une bonne idée. C'est une proposition assez consensuelle. Même si cet instrument de mesure ne suffit évidemment pas puisqu'il n'est valable que sur deux générations.

    Plus inquiétante en revanche est la volonté de distinguer les rapatriés (d'anciennes colonies,) des immigrés. Sur quels critères ? Qu'est-ce qui les différencie ? Le rapport ne le dit pas... Mais on devine l'objectif de classement ethno-racial qui est derrière.

    Autre préconisation complètement aberrante du rapport : vouloir comparer la situation de chaque entreprise en matière de diversité par rapport à son bassin d'emploi.... C'est n'importe quoi, la méthode est grossière et n'apporte rien. Je prend un exemple : pour savoir si un délégué syndical est victime de discrimination, il ne sert à rien de comparer sa situation par rapport au bassin d'emploi ! Il faut regarder son cas (salaire, évolution de carrière) par rapport à celui des salariés de l'entreprise qui sont au même niveau en termes de qualification et d'ancienneté.

    De la même manière, demander aux entreprises un rapport annuel sur la diversité ne permet pas de lutter contre les discriminations. On voit la démarche : instaurer des quotas diversité dans les entreprise avec une politique d'objectifs et de sanctions... Ce n'est pas comme ça qu'on luttera contre les discriminations.

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  69. Un papier de Caroline Fourest sur le NPA dans le Monde. EXtraits
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    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/02/05/npa-nouveau-parti-antifeministe-par-caroline-fourest_1301630_3232.html
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    Le voile serait-il devenu l'emblème des quartiers populaires ? Les féministes de culture musulmane, qui souhaitent lui résister, ont-elles encore leur place au sein du NPA ? La question se pose en voyant la candidate et son parti leur faire la leçon. Qu'elles se le disent... "On peut être féministe, laïque et voilée !"

    La chanson n'est pas nouvelle. Des prédicateurs islamistes bien connus ont écrit les paroles : il existerait un "féminisme islamique", qui, contrairement aux soixante-huitardes débridées du "féminisme occidental", souhaite préserver le corps et la pudeur des femmes.

    Officiellement, ce féminisme-là n'est pas soumis... Sauf à Dieu et à son ordre patriarcal. Certes, ce féminisme religieux n'est pas incompatible avec le fait de militer contre le capitalisme. En revanche, il l'est avec le féminisme progressiste et laïque, à qui il fait la guerre. Tant pis. L'émancipation sexuelle attendra. Olivier Besancenot a fait ses calculs et il a choisi... de céder à l'adage : "Les ennemis de mes ennemis sont mes amis."

    Le NPA n'irait pas jusqu'à déménager son siège à Monaco sous prétexte que Nicolas Sarkozy critique les paradis fiscaux. Mais le "sexisme", c'est autre chose. Plus secondaire. Nicolas Sarkozy critique le voile ? Présentons une femme en voile ! "Léger", nous dit le communiqué. Pourquoi faire dans la demi-mesure ? Une candidate en burqa, voilà qui aurait permis un contre-positionnement "révolutionnaire" !

    Même "léger", ce choix marque un tournant. Longtemps, le NPA s'est contenté de délibérément ignorer tout débat sur l'intégrisme et la laïcité pour se concentrer sur ce qu'il appelle les "vrais problèmes" : la lutte des classes. Là aussi, vieille rengaine. Certains marxistes ont toujours un Grand Soir, plus important à faire. En son temps, le combat du MLF a, lui aussi, été jugé "petit-bourgeois" et "secondaire". En 1976, une militante féministe, qui venait de dénoncer le viol commis par un "camarade" immigré, a connu un véritable procès de Moscou. Ses "camarades" gauchistes l'accusaient de stigmatiser les classes populaires. Le réflexe perdure. Olivier Besancenot s'est tu lors de l'affaire des caricatures. Il ne dit jamais mot contre l'intégrisme qui sévit dans les quartiers populaires. A l'entendre, ces débats ne servent qu'à encourager "l'islamophobie".

    Toute la gauche de la gauche n'est pas prête à jouer ainsi les "idiots utiles" de l'islamisme. A Lutte ouvrière, au Front de gauche, et même au NPA, dans toutes ces formations, il existe des militants qui refusent de trahir l'esprit de Mai 68 et le MLF sous prétexte d'aller chasser de l'électeur en terres populaires. A eux de se faire entendre. Avant que l'"avant-garde éclairée" ne devienne définitivement une arrière-garde obscurantiste.

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  70. Lus dans Libération, une petite information qui, allez savoir pourquoi, a soulevé mon hilarité:
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    Deux hommes recouverts d'une burqa, selon les premiers éléments de l'enquête, munis d'au moins une arme de poing, ont braqué la Poste d'Athis-Mons (Essonne) samedi vers 10H30.

    Croyant être face à deux femmes, un employé a ouvert le sas de la banque. Une fois à l'intérieur, les deux hommes ont relevé le voile et ont braqué les employés et les clients.

    Comme le révèle Le Parisien, ils se sont fait remettre 4.500 euros, et, ajoute le quotidien, ont se sont enfuis à pied, vers le parking voisin.

    L'enquête a été confiée à l'antenne d'Evry de la police judiciaire de Versailles (Yvelines).

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  71. Bon, OK, c'est un sondage, mais il est assez sympathique. Courage ! Lu dans Libération
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    93% des Français estiment vivre dans une société où règne une grande diversité des origines et des cultures et 77% apprécient cette diversité (27% la qualifient de très bonne chose et 50% de bonne chose) contre 17% qui la qualifient de mauvaise chose, selon un sondage TNS Sofres publié dimanche.

    Cette appréciation positive de la diversité est partagée par 52% des Français âgés de plus de 65 ans, 72% des classes modestes et 78% pour les ruraux isolés.

    Parmi les préférences politiques, 85% des partisans de la "grande gauche" et 66% des partisans de la "grande droite" apprécient cette diversité alors qu'ils ne sont que 31% chez les partisans du Front national.

    Plus d'un Français sur quatre (28%) déclarent avoir un grand parent ou un parent d'origine étrangère, et 22% se disent porteurs de plusieurs cultures.

    Pour 62% des sondés, l'intégration est avant tout perçue comme "la possibilité pour un individu de vivre ses différences culturelles, tant que cela ne heurte pas ses concitoyens".

    Sur la question de la religion, 54% des sondés disent ne pas être gênés à l'idée d'avoir une collègue musulmane qui porterait le foulard contre 44% d'un avis contraire.

    Mais l'idée de pouvoir choisir ses congés en fonction des différentes fêtes religieuses est repoussée par 84% des Français contre 12%.

    Enfin 64% des Français estiment que "les politiques dramatisent toujours les questions de religion" contre 27% qui sont d'un avis opposé.

    Pour la présidente d'Equity Lab, Laurence Méhaignerie, "ce sondage confirme le fait que les Français posent des limites au-delà desquelles ils perçoivent leur socle de valeurs en danger, mais leur conception du Pacte républicain apparaît clairement moins figée que celle exprimée par la classe politique".

    L'institut TNS sofres a réalisé ce sondage du 29 janvier au 3 février auprès d'un échantillon de 1.060 personnes interrogées en face à face à domicile, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

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  72. “Mais l'idée de pouvoir choisir ses congés en fonction des différentes fêtes religieuses est repoussée par 84% des Français contre 12%.”
    Cela correspond a peu près à la répartition pratiquants d’une part /non pratiquants ou non croyants d’autre part.
    Les politiques ne “dramatisent pas les questions religieuses” ils racolent en s’asseyant sur les principes constitutionnels.

    Je trouve la conclusion pour le moins hâtive : les questions n’ont pas trait au “Pacte Républicain”. Elles démontrent juste que le peuple de France n’est pas ce peuple de xénophobe que certains à gauche aiment à décrire.

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  73. Pour la détente, un article amusant de François Miclo sur BHL et Botul dans Causeur:Le botulisme est un humanisme

    Bernard-Henri Lévy, atteint de botulisme ? La nouvelle fait le tour d’Internet depuis que le nouvelobs.com a dégoté à la 122e page du nouvel essai du nouveau philosophe (De la guerre en philosophie) une référence à Jean-Baptiste Botul qui, écrit-il, a montré “au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans sa série de conférences aux néokantiens du Paraguay, que leur héros était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence”. Et le monde entier de ricaner : “Botul n’existe pas. BHL est tombé le nez en avant dans le canular de Frédéric Pagès.”

    Sauf que c’est un peu aller vite en besogne : venus pour la plupart de l’Oulipo et des “Papous dans la tête”, Frédéric Pagès et ses amis, qui ont donné vie à Jean-Philippe Botul, ne sont pas gens à canularder comme des premiers venus : la critique botulienne de Kant est philosophiquement fondée. Botul a beau ne pas exister, ses arguments contre le kantisme n’en perdent pas leur pertinence. Il y a même dans La vie sexuelle d’Emmanuel Kantquelques pages extraordinaires.

    Et puis, prétendre que Jean-Philippe Botul n’a jamais existé est un peu aller vite en besogne. Je me souviens avoir inauguré une rue Jean-Philippe Botul en compagnie de l’écrivain Jacques Gaillard, à Ungersheim, il y a quelques années. Si ce n’est pas une preuve de son existence ! Ce fut une cérémonie émouvante, qui s’était achevée par un merveilleux lâcher d’enclumes. Elles n’avaient pas voulu prendre leur envol : les voilà maintenant qui retombent.

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  74. Mon maître, Hubert-Hégésippe Huchappin, a bien connu J-Ph. Botul. Ils étaient tous deux disciples du grand Ninipotch.

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  75. Merveilleux ! Entre la culture de l’inexistence dédiée au self-service en chemise blanche de l’un et l’obsession nostalgique jusqu’au trou noir de l’autre nos philosophes accrédités : BHL et AF. Vous nous mettrez deux doigts d’Alain Minc et deux orteils de Jacques Attali et vous avez toute l’incommensurable profondeur des maîtres à dépenser des 3 à 4 dernières décennies.

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  76. Hé hé Frédo a des soucis avec Tatie Danielle
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    La réforme du ministère de la Culture met en émoi Danielle Mitterrand, présidente de la fondation France Libertés. L'épouse du défunt chef de l'État rejoint l'appel du collectif "Impossible absence" afin que cesse immédiatement ce qu'elle dénonce comme une traîtrise de l'esprit marchand, de "la tyrannie du chiffre" dans le temple de la culture. Voilà qui ne va pas faciliter les affaires, déjà compliquées, de son neveu, Frédéric Mitterrand. Le ministre de la Culture ne s'attendait pas à une attaque familiale.

    Quel est le crime ? Dans le cadre de la révision des politiques publiques, la Rue de Valois a supprimé une dizaine de départements culturels pour les fédérer au sein de trois grandes directions générales. C'est ainsi que celui du livre a été supprimé en tant que tel, tandis que ceux du théâtre, de la musique, de la danse et des arts plastiques n'en forment plus qu'un seul sous le nom de Direction générale de la création artistique. À côté de celle-ci, deux autres grandes directions subsistent : la Direction des patrimoines et la Direction des médias et industries culturelles.

    Danielle Mitterrand dénonce la marchandisation de la culture

    "On peut craindre que l'art ne soit plus la priorité de ce ministère", en conclut le collectif, qui poursuit son libelle en pointant du doigt "la même rationalité économique" qui a présidé aux débats du Forum d'Avignon, présenté comme un "Davos de la culture". "Le symbole est fort, reprend-il. Au moment où la crise prouve l'inanité des dogmes néolibéraux qui dominent l'Europe, la culture devient l'ultime nappe phréatique où puiser, au service d'intérêts qui lui sont totalement étrangers. Quel crédit porter à une économie créative initiée par des dirigeants d'entreprises comme Nicolas Seydoux, Didier Lombard et Axel Ganz ? Que peut véhiculer une telle culture , réduite et instrumentalisée par les impératifs d'une économie de la connaissance ?"

    Outre Danielle Mitterrand, l'appel a déjà été signé par quelques personnalités, dont Robin Renucci, le diplomate Stéphane Hessel, les philosophes Marcel Gauchet, Bernard Stiegler et Barbara Cassin, le musicien Bernard Lubat... Le collectif Impossible Absence conteste le titre de cet article : "Ce n'est pas une querelle de famille chez les Mitterrand. Cet appel va bien au-delà et s'adresse avant tout à la gauche." Donc acte.

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  77. Il est ou cet appel que j’aille le signer!


    “Quel crédit porter à une économie créative initiée par des dirigeants d'entreprises ...” dit le collectif. Mais il n’est pas question d’économie créative ... juste d’industries culturelles; les créatifs sont regroupés dans un grand sac, parce qu’ils n’ont pas du oser s’en débarrasser complètement. Ce sera intéressant de voir la répartition du budget par direction...

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  78. Caroline, voici le lien de l'Appel à singer à et faire passer:

    http://www.hors-champ.org/spip.php?article3211

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  79. A signer et non pas à singer, espèce de ouistiti:

    http://www.hors-champ.org/spip.php?article3211

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  80. les créatifs sont regroupés dans un grand sac…
    Oups, Caroline ! Quand on commence à nous appeler "les créatifs", comme si on travaillait dans la pub, ça commence à sentir la friture pas fraîche et, en effet, on voit venir le grand sac… poubelle.

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  81. Oups effectivement, mes guillemets mentaux ne se sont pas claviérisés;
    Déchets peut-être mais radioactifs, de ceux qui démasquent, transpercent et survivent...
    Même au retour des chasses présidentielles. Taïaut !
    En bref, des chais déchaînés.

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  82. Un article drôle d’Olivier Bailly sur BHL et Botul dans Agoravox, dont j’extrais quelques commentaires de Pagès, journaliste au Canard Enchaîné et spécialiste de Botul .
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    http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/la-philosophie-dans-le-foutoir-
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    Frédéric Pagès invente Jean-Baptiste Botul en 1996, profitant d’une homophonie prometteuse avec le « botulisme », maladie mortelle provoquée par la toxine « botulique ». L’association des amis de Botul organise lectures et conférences qui perpétuent la fiction. « Il n’a jamais été établi explicitement que Botul n’ait pas existé et il n’est donc pas à exclure qu’un jour, l’histoire rende raison à Bernard-Henri Lévy », commentait hier Frédéric Pagès.

    Dès le début de cette histoire Pagès a été clair : « Moi ça me fait énormément plaisir en tant que président des amis de Jean-Baptiste Botul qu’un de nos plus grands philosophes contemporains cite notre philosophe adoré, malheureusement il n’a pas existé, mais enfin ça c’est un détail de l’histoire et on pourrait dire un dégât collatéral.

    Il suffit d’ailleurs d’un seul clic sur Google pour voir écrit la phrase «Jean-Baptiste Botul est un philosophe fictif ». Alors je ne sais pas si BHL a Internet ou pas. Nous on ne tend des pièges à personne. On n’a absolument pas voulu piéger BHL.

    Il a pris le livre qui s’appelle La vie sexuelle d’Emmanuel Kant. A mon avis il l’a lu un petit peu vite et il n’ a pas peut-être compris toutes les nuances et les subtilités de ce petit livre. Je pense que Bernard Henri Lévy a tendance à lire très très très vite. Il est tombé dans le panneau tout seul comme un grand, sans qu’on ait besoin de le pousser ».

    Pagès est submergé de messages venant du monde entier…

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  83. Je pense que le problème est mal posé.
    La question principale est : Qui a fait la fiche de lecture pour BHL? Viré.
    Seconde question : Qui a assuré la relecture du livre de BHL chez l'éditeur? Viré.

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  84. Bien sûr que Botul a existé. C'était un condisciple et compagnon de saoûlogr... hum, de libations de mon maître Hubert-Hégésippe Huchappin. Ils étaient tous deux disciples du grand Ninipotch et copains comme coch... hum, grands z'amis.

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  85. " Moi aussi je le connais J.B. Botul ! C'est un ami de Jean-Bobby Scorbut !...Enfin, il me semble. Attendez.... Biquet, c'est bien tes deux amis que nous avons invités à dîner l'autre soir hein ?... Comment ça je suis virée ??? "
    Arielle Dombasle.

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  86. Saloperie de Camarde...Un très bel article de Pierre Marcelle sur sa collègue et amie de Libération, Marie-Dominique Arrighi, décédée hier.
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    http://www.liberation.fr/medias/0101625512-les-neuf-vies-de-marie-do
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    C’est une bizarrerie que la rédaction d’une nécrologie au chevet même, ou quasiment, de qui en fait l’objet, fût-ce une collègue impitoyablement lucide, fût-ce une amie. A moins que, appliqués à la personne de Marie-Dominique Arrighi, ce ne soient les canons du genre, trop timorés ou pudiques, qui eussent constitué une bizarrerie. Cette exigence d’aller au bout de sa lucidité, cette revendication de «plus de conscience», variante du «Mehr Licht !» («Plus de lumière !») légendaire du vieux Goethe agonisant, on ne l’évoquerait pas si, depuis neuf mois qu’elle le tenait serré, le blog de «MDA» n'avait matérialisé le work in progress d’une mort devenue plausible.

    Si elle ne croyait pas en Dieu, Marie-Dominique croyait en la mort. Et en la vie aussi bien sûr, mais à celle des autres d’abord. Pour la camarde, la signataire de «K, histoires de crabe» n’aura pas attendu que son inéluctabilité s’impose pour lui être familière. «Fait chier, confiait-elle ainsi à l’été 2005, lors de la découverte de «K1», le premier cancer qui, récidiviste, allait l’emporter ; il y a six mois encore, je me serais reposée dessus, mais là, je recommençais à avoir envie de vivre.» Marie-Dominique, «Marie-Do» pour à peu près tout le monde (par sympathie, pour faire court ou parce que c’est comme ça, avec ce prénom-là), ou «l’Arrighi» (comme un homme ou une diva) pour quelques autres, est née le 29 septembre 1951 à Paris ; moins d’un an plus tard, en pension à Cargèse chez ses grands-parents paternels, elle découvre la Corse […]

    La mort, la vraie mort, l’alors très jeune Marie-Dominique la vit et vécut, si l’on peut dire, prématurément, en 1959, dans la disparition de sa cadette Sabine, épuisée de convulsions à moins de 2 ans d’âge. Elisabeth et Hélène, sœur et nièce aimées dans les tempêtes, témoignent de cette douleur trop intime et jamais passée, et c’est bouleversant.
    Les chats, eux, ne témoignent pas. Les chats, les siens et ceux qu’elle recueille et redistribue, sont dans ce paysage la muette allégorie d’une sensualité secrète et fidèle, familière autant que l’effigie du singe mélancolique s’affichant depuis des lustres en fond d’écran de son ordinateur. […]

    En vrac, témoignages souriants et pas dupes : «Une emmerdeuse, comme disait pour la flatter un commentateur ; on dirait plutôt une emmerderesse, et, comme dans Brassens, très nettement au-dessus du panier.» «Au bulldozer, son oursitude, jusqu’à se braquer.» «Marie-Do ? Une carne !» Une mule qui ne lâche rien, jamais. Et sur les questions politiques, toute en instinct têtu et incohérences sincères ; féminisme minimaliste sur le mode serviciel, pragmatisme électoral ondulant gauchement de gauche en gauche, défiance des foules et des certitudes  ; quand homériques engueulades, moue boudeuse et silences pesants en guise d’ultime argument, mais ne lâchant rien, jamais. Une mule.[…]

    Au premier étage de l’hôpital des Diaconesses est le service des soins palliatifs, où Marie-Dominique Arrighi a été admise le 17 février. La fenêtre de la chambre 139 ouvre sur un vague espace jardinier d’un brun vert que, sous la lumière dure d’un printemps qui se cherche, des giboulées attristent. Au visiteur cherchant ses mots à l’instant de la laisser reposer, Marie-Do, ritualisant son épuisement, dit avec un pauvre sourire : «Je te congédie.» Passeront encore des jours sous un soleil froid, et c’est le temps du silence.

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  87. Lu dans Le Monde, sous la plume de Jean-Pierre Stroobants.

    La blague récente d'un humoriste belge, François Pirette, a mis en évidence le caractère ubuesque de l'emploi des langues dans certaines municipalités flamandes proches de Bruxelles et la ségrégation délibérée qu'elles organisent à l'égard des francophones belges.

    François Pirette a téléphoné à la municipalité flamande de Dilbeek, près de Bruxelles. Se faisant passer pour un diplomate ivoirien en quête d'informations, il se voit d'abord répondre en néerlandais par un fonctionnaire, lequel lui dit qu'il comprend et parle le français, mais qu'il lui est interdit de l'utiliser.

    Devant l'insistance de son interlocuteur, qui souligne que "l'un de ses collègues" veut acheter une maison dans la commune, le fonctionnaire interrompt plusieurs fois la conversation afin de réclamer de ses supérieurs le droit de s'exprimer en français. Il l'obtient finalement. Seulement, explique-t-il, parce qu'il a affaire à un diplomate étranger. Il va ensuite rassurer le prétendu Ivoirien : même si la municipalité entend préserver le "caractère flamand" de la région, elle ne fera pas de difficulté au diplomate, même s'il ne parle pas le néerlandais. Le fonctionnaire sous-entend que ce ne serait pas le cas avec des compatriotes francophones.

    Le sketch de François Pirette fait d'autant plus de bruit en Belgique qu'un décret récent de la Région flamande a causé une vive polémique. Il réserve aux personnes qui font l'objet d'un "lien durable" avec la Flandre l'achat de logements dans certaines communes. Des francophones connaissent des difficultés en divers endroits. Une habitante de Rhode-Saint-Genèse, dans la banlieue de Bruxelles, a essuyé un refus alors que ses enfants sont inscrits dans une école néerlandophone de cette municipalité, située en territoire flamande mais gouvernée par une majorité francophone. C'est là que réside Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen...

    Le gouvernement flamand a promis de rectifier les " excès " de ce décret, qui s'ajoute à de nombreuses décisions discriminatoires prises au cours des dernières années.

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  88. Un commentaire sur un livre de Michelle Triballat à propos de l’immigration. Extraits.
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    http://www.marianne2.fr/Michelle-Tribalat-devoile-une-face-cachee-de-l-immigration_a189981.html
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    «Le modèle français» assimilationniste s’effondre sous nos yeux, et le pays s’interdit les analyses et débats scientifiques qui permettraient de regarder cette France en voie de «désintégration» en face.

    La France ne dispose que de statistiques au « doigt mouillé » selon la démographe mais surtout de statistiques politiquement convenables puisqu’elles interdisent toute discussion sur le sujet du coût de l’immigration, le développement des mariages mixtes d’où «une ignorance généralisée et des difficultés à imaginer les politiques efficaces».

    Michèle Tribalat donne des chiffres. Par exemple ceux des mariages célébrés à l’étranger qui échappent aux statistiques, et qui ont fortement progressé, aboutissant dans 50% des cas à une régularisation en France. Elle relativise l’apport des populations immigrées sur la fécondité ou le rajeunissement de la fécondation française. Suit une avalanche de chiffres. En 1999, en France, 14 millions de personnes étaient d’origine étrangère soit un quart de la population pour majorité originaires d’Europe du sud (5,2 millions) contre 3 millions d’origine maghrébine. En Ile de France, la proportion des populations d’origine étrangère est passée de 16% à 37% entre 1968 et 2005. A Blois, un tiers des jeunes sont d'origine étrangère, alors qu'ils n'étaient qu'un sur vingt à la fin des années 60 ; à Grigny, dans l'Essonne, 31 % des jeunes sont d'origine subsaharienne, soit trois fois plus qu'en 1990, ce qui constitue le record de France.

    Les phénomènes de «concentration» s’additionnent. Ainsi la ségrégation sociale s’ajoute à la ségrégation ethnique. Dans le 18ème arrondissement 37% des jeunes sont d’origine maghrébine, subsaharienne ou turque et 62% de leurs voisins sont de même origine. Autant de symptômes du déclin de la mixité que Michèle Tribalat assimile à des « stratégies d’évitement ».
    La démographe minimise l’argument selon lequel les immigrés sont indispensables à nos économies. Dans les années 2000, l’afflux massif d’immigrés en Angleterre n’a pas réduit le nombre d’emplois souffrant de pénuries. La France s’interdit toute étude de ce type.

    Salutaire à bien des égards, le livre de Tribalat a les défauts de ses qualités, une approche trop scientifique du sujet. Et c’est chez Baudrillard dans un texte intitulé « Nique ta mère » que l’on trouvera un début d’explication, aussi lumineux que dérangeant, de cet aveuglement : «L’immigration et ses problèmes ne sont que les symptômes de la dissociation de notre société aux prises avec elle-même. La vérité inacceptable est là : c’est nous qui n’intégrons même plus nos propres valeurs et, du coup, faute de les assumer, il ne nous reste plus qu’à les refiler aux autres de gré ou de force. Une bonne part de la population se vit ainsi, culturellement et politiquement, comme immigrée dans son propre pays, qui ne peut même plus lui offrir une définition de sa propre appartenance nationale. Cette société doit affronter une épreuve bien plus terrible que celle de forces adverses : celle de sa propre absence, de sa perte de réalité, telle qu’elle n’aura bientôt plus d’autre définition que celle des corps étrangers qui hantent sa périphérie, de ceux qu’elle a expulsés et qui, maintenant, l’expulsent d’elle-même, mais dont l’interpellation violente à la fois révèle ce qui se défait en elle et réveille une sorte de prise de conscience. Si elle réussissait à les intégrer, elle cesserait définitivement d’exister à ses propres yeux ».

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  89. Pour se détendre, un petit texte poisson d'avril de François-Xavier Ajavon piqué dans Causeur:

    "Halte aux mots anxiogènes!"

    La presse a largement rendu compte des résultats du concours Francomots lancé par le secrétariat d’Etat à la francophonie. Ce concours, dont le but était de faire reculer les anglicismes, a accouché de quelques propositions crétines comme l’usage de “bolidage” à la place de tuning, de “ramdam” pour buzz (l’origine arabe de ramdam étant plus “correcte” que l’origine anglo-saxonne de buzz…), l’utilisation de “e-blabla” pour tchat, etc. Bref, un grand moment de rigolade pour les jeunes et l’occasion pour l’Afp de diffuser une dépêche au titre abyssal : “Des “néomots” rigolos pour bouter l’anglais hors du français”. Rigolo ?

    La presse a peu parlé, en revanche, des travaux de la sous-commission “mots anxiogènes” de la délégation à la langue française du ministère de la culture, qui a rendu ses conclusions au même moment : est recommandé l’effacement progressif des dictionnaires – et des discours publics – certains mots “anxiogènes”, “dépassés” et “peu recommandables”. Ainsi est-il proposé de bannir le mot “nuit” au profit de “suspension temporaire du jour”. Il est suggéré également de mettre le “crépuscule” inquiétant au fond d’un trou. La sous-commission nous invite aussi à user avec une grande parcimonie des formules anxiogènes “ne peut”, “n’est vraiment pas capable”, “n’est pas assez belle”, “ne peut pas passer en 5e avec ces notes”, etc. Un Grenelle des néomots sera bientôt lancé afin de trouver des substituts acceptables à des notions négatives telles que : “religion”, “moralité”, “mort”, “travail”, “fidélité”, “famille”, “individualité”, ou encore “langage”. Skyrock, la radio rap, devrait être associée au projet, ainsi que la Ratp, qui propose, dans ce contexte, un grand concours de slam citoyen.

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  90. Allons bon, nous serions en pleine religion-phobie.
    Dans le Nouvel Obs, des musulmans se plaignent.
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    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100405.OBS1923/des-musulmans-denoncent-un-climat-malsain-et-islamophobe.html
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    Ils dénoncent un "climat malsain et islamophobe" en France où ils se sentent de plus en plus "stigmatisés". "Le musulman aujourd'hui est devenu le maillon faible. Les prétextes ne manquent pas pour le pointer du doigt : hier, le hidjab, (...) aujourd'hui, le voile facial", a égrené le président de l'UOIF. Pour Mohamed Moussaoui, "l'immense majorité des musulmans de France aspire à vivre sa spiritualité dans le strict respect des valeurs de la République" et souhaite que "leur pratique religieuse soit perçue comme un des éléments de leur liberté individuelle".

    Dans Le monde, ce sont les catholiques qui se plaignent.
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    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/04/05/le-web-catholique-unanime-pour-denoncer-la-papophobie_1328847_3224.html#ens_id=1314763
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    Cathophobie", "acharnement", "généralisations"... c'est aussi par le biais de leurs blogs et de leurs sites personnels que les catholiques francophones se dressent pour réclamer un apaisement autour du scandale des prêtres pédophiles. Ils dénoncent dans leur grande majorité un traitement médiatique inégal et les attaques portées contre le pape Benoît XVI, perçu comme un bouc émissaire. Dans la ligne de mire de la plupart de ces blogs : l'impossible dialogue entre les catholiques et les médias, accusés de privilégier un traitement à charge de toutes les affaires liées à la religion. Néanmoins, la plupart des auteurs de blog évoquant le sujet reconnaissent la nécessité pour l'Eglise de s'attaquer de front aux abus sexuels perpétrés en son sein.
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    Vive la laïcité !

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  91. Je ne comprends rien à cette histoire de "stigmatisation" des musulmans. Si des mormons intégristes et minoritaires prétendaient rétablir la polygamie dans leurs principes et si les pouvoirs publics rappelaient solennellement, à cette occasion, que la polygamie est contraire à la loi, en quoi l'ensemble des mormons devraient-ils se sentir "stigmatisés" ? Si des catholiques prétendaient importer la crucifixion rituelle de leurs coreligionnaires philippins, ou des chiites français la flagellation jusqu'au sang lors de processions publiques, en quoi l'interdiction de ces pratiques serait-elle "stigmatisante" pour les catholiques ou les chiites ? Et j'attends toujours qu'on m'explique la signification spirituelle du tissu sur la tête et la face imposé ou auto-imposé aux seules femmes musulmanes.

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  92. Chère Bourrique, nous partageons la même incompréhension totale. Si une pratique religieuse est contraire aux principes sociaux, éthiques, légaux... d'un pays, il n'est en rien "stigmatisant" que ce pays la refuse. Surtout quand ledit pays a adopté le principe de la laïcité, qui permet le libre exercice des cultes religieux, MAIS dans le respect des règles communes.

    Mohamed Moussaoui fait comme si ses deux phrases "l'immense majorité des musulmans de France aspire à vivre sa spiritualité dans le strict respect des valeurs de la République" et souhaite que "leur pratique religieuse soit perçue comme un des éléments de leur liberté individuelle" étaient parfaitement conciliables. Or, elles ne le sont pas, d'où les conflits.

    La "liberté individuelle" religieuse revendiquée par ces personnes ne respecte pas les valeurs de la république, notamment l'égalité des hommes et des femmes.

    Appeler "stigmatisation" ou "racisme" le refus d'intégrer des éléments inconciliables est évidemment l'arme fatale pour culpabiliser ceux qui souhaitent défendre des valeurs chèrement et durement acquises.

    Merci à la BPG d'avoir contribué à bien obscurcir le débat.

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  93. Lu dans Causeur sous la plume de Luc Rosenzweig:

    L’administration Obama a décidé de rayer du vocabulaire officiel du Conseil national de sécurité des États-Unis les mots “jihad” et “islamisme extrémiste”. Voilà une excellente nouvelle, comme aurait dit le brave soldat Chveik. En effet, ce qui n’est pas désigné par son nom par la plus puissante nation du globe cesse du même fait d’exister. Il reste aux historiens à trouver des formulations adéquates pour caractériser les inspirateurs et les exécutants des attentats du 11 septembre 2001. Un truc du genre : “Des avions détournés par des jeunes des cités planétaires influencés par une interprétation radicale de l’une des religions monothéistes ont percuté le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington”. Les militaires engagés en Irak et en Afghanistan devront se creuser la cervelle pour dénommer ceux qui se font sauter au milieu des population civiles. Jadis, nos braves soldats engagés en Indochine et en Algérie ne faisaient pas dans le détail : ceux d’en face, c’étaient les “salopards”. Cela ne garantit pas la victoire, mais ça soulage.

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  94. Un texte de Ben Djelloun sur la banlieue. Extraits
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    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/04/10/la-banlieue-s-ennuie-par-tahar-ben-jelloun_1331700_3232.html
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    La douleur de la banlieue ne peut être discrète. Elle déborde, éclabousse et perturbe. La douleur, c'est l'ennui qui creuse le sillon du malheur dans des corps désœuvrés ne sachant que faire de leur jeunesse, de leurs ambitions, de leurs rêves. La promiscuité, l'échec scolaire, le chômage sécrètent cet ennui qui égare et expulse ceux qui en souffrent vers la marge, un territoire occupé par les professionnels de l'illégalité. Trafics et brutalité.
    Les immigrés ne s'ennuient pas. Ils vivent ou survivent en assistant au naufrage de leur destin. Ils ont fait des enfants pour être moins seuls, pour être comme les autres et puis ils se sont rendu compte que tout leur échappe. Ils ne maîtrisent rien, ni le temps qui passe ni le mode de vie de leur progéniture. Ils se sentent largués, oubliés sur le bord de la route. Certains s'en accommodent et sont même heureux. D'autres regardent la vie se dérouler avec l'espoir qu'elle soit clémente avec eux.
    Quand on leur apprend que leur fils est mort suite à une bagarre ou après un acte de délinquance, ils restent abasourdis, le ciel leur tombe sur la tête et ils ne comprennent pas pourquoi ils ont été choisis par le malheur. Quand leur cité devient le théâtre de règlements de comptes entre bandes rivales ou entre ces bandes et la police, quand des bus sont incendiés et que la police démantèle un réseau de trafiquants de drogue, les parents, ceux qui regardent par la fenêtre, sont impuissants, sans voix, sans recours. Peut-être qu'il leur arrive de se poser cette question : "Est-ce que le voyage en valait la peine ?" Tout compte fait, et sans avoir la naïveté de refaire l'histoire, la question est cruelle mais légitime. Tout ça pour ça ! Et surtout ne plus continuer à confondre les immigrés, ceux qui ont fait le voyage, avec leurs enfants, nés sur le sol français et qui sont de nationalité française. Ce sont ceux-là qui s'ennuient et ne savent que faire du temps qui les encombre. Evidemment il y en a qui s'en sortent et réussissent malgré tous les obstacles. Ceux-là s'éloignent de la banlieue. On parle à leur propos d'intégration. C'est une erreur. On intègre l'étranger, pas l'indigène, l'autochtone. Il faudrait parler de "promotion", de "reconnaissance".


    Pourquoi ne pas se poser la question de savoir pourquoi Tremblay par exemple est devenue le repère des trafiquants et des bandits ? Comment devient-on délinquant puisque, jusqu'à présent, personne ne naît avec des gènes de délinquant ? La répression assouvit un désir de riposte mais ne règle pas le fond du problème. […] La banlieue, telle qu'elle a été conçue puis négligée pour ne pas dire oubliée, est devenue un lieu pathogène. N'importe quelle population installée dans ces immeubles produirait de la délinquance et de la violence. Les Français d'origine immigrée ne sont pas condamnés à être dans le retard scolaire, à provoquer les gens dans la rue, à voler, à vendre de la drogue et à finir leurs jours en prison. Ils sont le produit d'un malaise entretenu par l'indifférence, par la pauvreté, par les accidents de la vie. C'est un corps malade et personne, ni la droite ni la gauche, ne s'est réellement préoccupé de son sort. Tout le monde a laissé la situation pourrir. Ceux qui se sont occupés de la banlieue et dans certains cas ont réussi leur mission, ce sont des islamistes..

    Toutes les sonnettes d'alarme ont été tirées par des associations, des familles, des militants, des sociologues, mais il n'y a rien à faire, personne ne veut écouter les messages d'alerte.

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