mardi 13 avril 2010

DERNIERES NOUVELLES










DERNIÈRES NOUVELLES: RÉACTIONS A CHAUD



Ce Billet pourrait être consacré à toutes les informations que nous souhaitons partager, sans relever d'une thématique ou d'une autre.

221 commentaires:

  1. Lu dans LExpress, à propos de la Justice
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    Dans son rapport annuel, la Ligue des droits de l'homme dresse le portrait d'une justice en plein malaise.

    Après la démocratie asphyxiée et la société surveillée, la Ligue des droits de l'homme (LDH) a, cette année, choisi la thématique de la justice bafouée. Dans son rapport annuel de 124 pages qui sortira jeudi 15 avril, l'association dénonce "une situation dramatique", comme l'a expliqué Jean Pierre Dubois, son président.

    "Nous sommes aujourd'hui confrontés à des problématiques nouvelles, avoue Henri Leclerc, avocat au barreau de Paris qui a participé à l'élaboration du rapport. On est entré dans une dictature de l'émotion. A chaque nouveau drame, on vote de nouvelles lois et on rend la procédure encore plus compliquée".


    Les auteurs du rapport ont aussi dénoncé la réforme, voulue par la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie et actuellement soumise à l'appréciation des avocats, magistrats et parlementaires. Elle ne fera, selon eux, qu'aggraver les choses. "Pourtant personne ne conteste que la justice à besoin de changement, affirme Henri Leclerc. Mais là, on fait les choses dans la précipitation. Il ne faut pas oublier qu'en 2007, on a déjà voté une réforme qui entre à peine en application. Et là, on remet quelque chose sur les rails. C'est aberrant".

    Plus que cela, c'est la justice en général qui est au cœur de ce rapport. Pour Évelyne Sire-Marin, magistrate et membre de la LDH, "le fait qu'un quart des conseils de prud'hommes aient été supprimés est plus qu'inquiétant. C'est comme pour le juge d'instruction, dès que quelque chose gène, le pouvoir en place cherche à le supprimer".

    Le rapport cite aussi "l'alourdissement de la durée des peines de prison, la multiplication des gardes à vue et l'explosion du nombre de détenus". Tous ces points avaient déjà été dénoncés lors de la journée d'action du monde judiciaire le 9 mars dernier.

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  2. Tous les journaux font état de brèches dans le pouvoir sarkozyste, avec une critique de plus en plus acerbe de certains membres de l'UMP.

    L'un des symptômes (lu dans l'Express).

    Après les propos de Pierre Charron sur un complot international visant les Sarkozy, Nicolas Sarkozy a décidé de supprimer la réunion quotidienne qui se tenait avec ses principaux conseillers.

    Nicolas Sarkozy ne le cache plus: le remaniement de son cabinet sera aussi décisif que le prochain remaniement -majeur- du gouvernement, prévu à l'automne. L'affaire des rumeurs aura fait une victime visible au sein de son équipe, Pierre Charon, mais les dégâts sont beaucoup plus larges.

    Trois ans après la victoire, c'est tout l'entourage qui est ébranlé: rivalités internes, usure, erreurs de casting, ambitions personnelles au détriment de l'intérêt présidentiel... "La machine commence à s'auto-intoxiquer", observe un ministre avec gravité.

    Le secrétaire général, Claude Guéant, est ouvertement critiqué par certains proches du chef de l'État qui poussent à son entrée prochaine au gouvernement pour susciter un renouvellement au sein de l'Élysée. "Il ferait un ministre de l'Intérieur idéal, dépositaire de la marque Sarkozy", note un fidèle.

    A l'origine de ce jeu de chaises musicales à l'Élysée, Pierre Charon.

    Le conseiller spécial, Henri Guaino, est devenu d'une discrétion inédite. Parmi les deux "conseillers du président", Raymond Soubie est totalement à la manœuvre sur le dossier des retraites, mais pourrait partir une fois la réforme bouclée. Lui-même se contente de préciser qu'il est là pour une durée "déterminée".

    De son côté, Catherine Pégard est plus marginalisée que jamais. Seuls deux collaborateurs sont aujourd'hui épargnés: Franck Louvrier, chargé de la communication, et Olivier Biancarelli, chargé des affaires politiques, parlementaires et de l'Outre-mer.

    La réunion quotidienne de 8h30, organisée autour de la douzaine de conseillers les plus importants, fut, en 2007, le symbole d'un nouveau management ultraconcentré, elle est désormais la preuve de la fatigue de la présidence de la République. Dans les premiers mois du quinquennat, le chef de l'État ne la manquait jamais. Elle se déroula ensuite sans lui. Le 12 avril, Nicolas Sarkozy y a participé... mais c'était pour annoncer qu'elle n'existait officiellement plus. L'hyperpuissance de l'Élysée a vécu.

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  3. Un petit sondage sur "les Français et le capitalisme" (AFP).
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    Le "système capitaliste" est jugé inégalitaire et incompatible avec le développement durable par une large majorité des Français, qui appellent de leurs vœux, sans trop y croire, un modèle plus efficace, selon un sondage publié mardi par l'Institut de France.

    Pour 71% des personnes sondées par l'institut Opinionway, le terme "capitalisme" évoque quelque chose de négatif, un sentiment qui transcende les générations et les catégories sociales et qui est même partagé par 47% des sympathisants de droite.

    La croissance économique ne bénéficie qu'à un petit nombre pour 77% des personnes interrogées.

    Le fait que ce sont "toujours les mêmes" qui profitent de l'économie de marché est le principal défaut cité par les sondés. Ces bénéficiaires présumés du système sont les actionnaires d'après 87% des Français. Et deux tiers d'entre eux estiment que les salariés en sont les principales victimes, une certitude qui se renforce en descendant dans l'échelle sociale.

    Enfin, un Français sur deux considère que l'économie de marché n'est pas compatible avec le respect de l'environnement.

    Du coup, 58% des sondés assurent qu'on pourrait "inventer mieux" que ce système "imparfait", un sentiment qui convainc 48% des sympathisants de droite et 66% de ceux de gauche. Mais seuls 7% des Français s'attendent à des modifications profondes après la crise.

    Ce sondage, réalisé pour la Fondation croissance responsable lancée mardi par des entrepreneurs à l'Institut de France, montre toutefois que le rapport au système capitaliste est plus ambivalent que ne le suggèrent ces données.

    Ainsi, si le profit, le libéralisme et le marché sont des concepts perçus de manière négative par une majorité de personnes, l'argent et la concurrence sont des termes jugés positifs. Quant à la propriété privée, c'est un droit fondamental aux yeux de 92% des sondés.

    De même, les Français pensent à la fois que l'objectif d'une entreprise est de faire des bénéfices (91% des réponses) et de créer des emplois (83%).

    Enfin, si 60% considèrent que l'organisation économique de la France est plutôt "libérale", les termes qui la caractérisent mieux sont selon les sondés "protection sociale" (56%) et "dépense publique" (61%).

    L'étude a été réalisée les 17 et 18 février auprès d'un échantillon de 1.001 personnes interrogées en ligne et représentatives de la population française de plus de 18 ans.

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  4. Un sympathique petit coup de boule dans Bakchich de Juliette Keating: "Méritocratie, j’écris ton non"
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    Au bonneteau de l’effort dûment récompensé, les cartes sont truquées depuis longtemps, et le resteront.

    Dans les camps, seuls les truands se portent bien. Varlam Chalamov fit cette observation au cours ses années de détention à Vichéra, puis Kolyma. L’administration principale des camps, qui poussait assez loin le rationalisme technocratique et le souci de la rééducation des forçats, avait imaginé l’alléchant principe de la gradation alimentaire. Le détenu qui dépassait un pourcentage fixé de production se voyait gratifié d’une ration améliorée. Hélas, le rabiot tant convoité s’avérait frugal et ne suffisait pas à compenser l’énorme perte d’énergie que nécessitait la hausse de productivité.

    Les prisonniers naïfs, qu’un ventre creux poussait au labeur, avaient beau se lever tôt et turbiner toute la journée, ils n’en mouraient pas moins d’épuisement, plus vite que ceux qui économisaient leurs efforts pour atteindre tout juste l’objectif imposé. Seuls les truands, sachant exploiter à leur profit le travail des faibles et se jouer des contradictions du système, mangeaient à leur faim sans lever le petit doigt et obtenaient en récompense leur libération anticipée.

    Ainsi, le glorieux vingtième siècle, qui fut riche d’enseignements sur ce dont l’homme est capable, nous apprit dès les années 30 que la méritocratie n’est que le nom poli de la truandocratie.

    A la tête des camps de rééducation du monde libre et démocratique, les chefs d’entreprises, incontestables héros du mérite libéral, ont bien compris la supériorité de la truanderie. Clamant haut et fort leur volonté de préserver les emplois, ils savent comment empocher les aides de l’Etat, tout en restructurant et, donc, licenciant. L’important est de sauver l’entreprise, c’est-à-dire les dividendes des actionnaires et les parachutes dorés des dirigeants. Faut qu’les gros puissent se goinfrer, faut qu’les petits puissent engraisser , chantait Boris Vian.
    Le club du credo merito

    Aussi faut-il que ça saigne. Et les salariés auxquels on promet le miracle économique s’ils acceptent le chômage partiel, les employés aux yeux desquels on fait miroiter une promotion s’ils se défoncent même le dimanche, les stagiaires au long nez sous lequel on agite la carotte du CDI, les ouvriers à qui l’on susurre les merveilles d’une fabuleuse reconversion, se retrouvent Gros-Jean comme devant à l’heure de l’entretien d’embauche ou d’évaluation, du plan social et du déménagement, en tapinois, des ateliers où certains ont usé vingt années de leur vie. Ne leur reste plus qu’à pendre leur mérite par le cou et à jurer, mais un peu tard, qu’on ne les y prendra plus.

    Le succès du credo méritocratique ne tarit pas pour autant. Qui ne le récite quand il faut ne mérite pas l’élévation au sommet de l’Etat avec la bénédiction du suffrage universel. Sarkozy le sait bien, qui discourt sur les vertus du mérite tout en pratiquant ouvertement le népotisme. Car au bonneteau de l’effort dûment récompensé, les cartes sont truquées et le resteront tant que la mort de la multitude sera le pain de quelques uns.

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  5. Lu dans le Monde

    En Suède, le gouvernement passe en force pour supprimer les bonus au sein des entreprises privées


    En Suède, le gouvernement de centre droit vient de remporter sa première grande victoire dans sa lutte contre les bonus versés aux dirigeants des grandes entreprises. Mais cette attitude suscite de vives controverses dans le pays.
    Lors de l'assemblée générale (AG) de l'opérateur de télécommunications suédo-finlandais TeliaSonera, jeudi 8 avril, l'Etat suédois - premier actionnaire du groupe avec 37,3 % du capital - a en effet réussi à imposer sa volonté seul contre tous. Grâce à l'absence de certains actionnaires à l'assemblée générale, l'Etat suédois possédait 51,99 % des droits de vote représentés à cette AG. Et a ainsi pu supprimer les bonus versés aux dirigeants de TeliaSonera, malgré l'opposition de la direction de l'entreprise et des autres actionnaires, parmi lesquels l'Etat finlandais.....

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/04/13/en-suede-le-gouvernement-passe-en-force-pour-supprimer-les-bonus-au-sein-des-entreprises-privees_1332902_3234.html

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    Ça me botte! Vous avez dit Proglio?

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  6. L'âne se marre. L'ours est perplexe. L'écureuil attaque.
    Les nouvelles ne sont guère nouvelles. Je pense un peu comme l'ours... Heureusement qu'il y a l'âne et l'écureuil. Rire quoiqu'il en soit et leur foncer dans le lard. On va essayer. Et c'est quand même marrant de voir que c'est un gouvernement de centre droit qui fait en Suéde un truc qu'on n'ose plus attendre chez nous d'un gouvernement de gauche. Un gouvernement de gauche ? Je dois lire trop de science-fiction...

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  7. Les trois premières contributions ont pour thème successivement:
    -le grand malaise des institutions,
    - l’ébranlement du pouvoir de la coterie en place,
    - la mauvaise image du règne de l’argent dans la société.

    Point commun: la crise, tant structurelle que conjoncturelle, de la société française (et européenne, car c’est grosso modo la même chose chez nos voisins).

    Le problème qui se pose à nous: donner à la contestation de la droite au pouvoir une expression conséquente et conquérante. Qui saura, et comment ?

    à Parleur

    Contrairement aux apparences, l'âne de là-haut ne rit pas, il bâille. Quant à l'éventail politique suédois, il présente par rapport au français le décalage inverse de l'états-unien:les "libéraux" US honnis des conservateurs sont très à droite de la droite française, le centre-droit suédois est nettement à gauche de la gauche française sur bien des points.

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  8. Melchior
    Je ne comprends pas ces questions. Il est évident que la gauche à trouvé son héraut et peut-être son héros : Dominique de Villepin II est arrivé. Zéro ou Zorro ? Bon, d'accord, l'âne baille. D'ennui je suppose. Espérons que ceci va le faire rire. Jaune, comme ses dents…

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  9. Jacques Julliard dans Le Nouvel Obs répond sur la mort de la deuxième gauche. Extraits
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    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/opinion/20100414.OBS2439/ce-qui-est-vivant-et-ce-qui-est-mort-dans-la-nouvelle-gauche.html
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    Cette vérité qui nous fuit ou que nous fuyons, quelle est-elle ? La voici : le primat de la société civile qui a été durant des années notre marque de fabrique et notre mot de ralliement, ne sert plus depuis longtemps à faire avancer nos idées. Il ne sert plus la démocratie ouvrière. Il ne sert plus les idées libertaires et autogestionnaires qui sont les nôtres. C’est un fait que l’on peut regretter : il sert le capitalisme financier pour faire ses affaires ; pour s’exempter de toute responsabilité ; pour échapper à toute contrainte éthique ; à tout impératif d’intérêt général ; à toute mobilisation populaire ; à toute avancée sociale.

    Nous avons péché par orgueil. Nous avons mal mesuré le rapport des forces. En prétendant nous passer au maximum de l’Etat, nous avons présumé des nôtres. Pourquoi donc le mouvement ouvrier et socialiste a-t-il au contraire, majoritairement, compté sur l’Etat et sur la politique depuis le XIXe siècle ? Parce qu’il ne se sentait pas assez fort pour faire ses affaires tout seul. La science politique américaine n’en finit pas de se gausser de cet étatisme de la gauche française, dans lequel elle voit un trait de caractère. Mais non, imbéciles, ce n’est pas un trait de caractère, c’est un état des lieux !

    Je le répète ici : après la victoire intellectuelle de nos idées en 1968, nous nous sommes reposés sur nos lauriers et n’avons pas vu venir la contre-attaque : celle du néo-libéralisme, qui s’est installé comme un coucou dans le nid que nous lui avions bâti. La défaite des forces du progrès, à l’échelle internationale depuis une trentaine d’années, fut d’abord une défaite intellectuelle. Sinon, comment comprendre, comment expliquer que l’idée du libéralisme pur, celui d’une société automatique fonctionnant au mieux des intérêts de tous selon la seule règle du marché, cette idée dont on avait cru longtemps qu’elle ne passerait pas le cap des années 1900, se soit retrouvée seule et triomphante sur le champ de bataille à la fin du XXe siècle ? Nous avons négligé de mener sans relâche la critique sociale ; je veux dire l’examen des conséquences sociales de ce retour triomphal des idées libérales du XXe siècle.

    Je ne voudrais pas que la deuxième gauche, si elle doit revivre, se définisse comme le parti de la soumission aux lois du marché. Il faut les respecter, sans doute, mais pour en corriger les tendances profondes à l’inégalité et à la barbarie sociale que l’on voit triompher aujourd’hui.

    Désormais, presque plus personne n’en doute à gauche : le capitalisme financier est devenu l’énorme Léviathan du monde moderne, qui défie les Etats et les peuples. Déchaîné par l’effondrement du pseudo-système socialiste ; renforcé par la mondialisation, qui lui permet d’enjamber les frontières, il est en train de transformer le monde moderne, qui avait cru naguère accéder à la prospérité et à la sérénité, en un système de concurrence effréné, où la "destruction créatrice" se développe à une telle vitesse qu’elle ébranle toutes les sociétés. Il développe un darwinisme social impitoyable qui multiplie les laissés pour compte, fait exploser les solidarités traditionnelles : entre les in et les out, entre les vainqueurs et les vaincus du système, il n’y a bientôt plus rien de commun.

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  10. Lu dans Le Monde

    Au Yémen, des drames liés aux mariages précoces soulignent leur effet dévastateur
    Une fillette âgée de 11 ans, de la province d'Hajja, au nord de la capitale du Yémen, Sanaa, a été hospitalisée, mardi 13 avril, après avoir subi des violences sexuelles de la part de son mari, selon la directrice de l'organisation non gouvernementale Arabic Sisters Forum, Amal Basha. Le 2 avril, dans cette même province, une fillette de 13 ans était décédée à la suite de violences similaires. Elle avait été mariée par sa famille quelques jours plus tôt à un homme de 24 ans dans le cadre d'une union arrangée.
    Les mariages précoces sont très fréquents au Yémen. Selon une étude effectuée en 2007 par l'organisation Save the Children, 52 % des jeunes filles yéménites sont mariées avant 18 ans (et 6,7 % des garçons). La loi fixe un âge minimal de 15 ans (pour les deux sexes) et le mariage nécessite le consentement de la mariée, mais ces deux conditions ne sont que très théoriques. Le ministère des affaires sociales yéménite considère qu'un quart des femmes sont mariées avant l'âge de 15 ans. Certaines jeunes filles le sont même avant leur puberté.
    Ces deux nouveaux drames portés à la connaissance du public vont-ils relancer le débat sur la nécessité de relever l'âge minimal du mariage ? En février 2009, un projet de loi a été adopté pour que cet âge soit désormais de 17 ans pour les jeunes filles et de 18 ans pour les hommes. Mais ce projet, soutenu activement par les organisations féminines yéménites des droits de l'homme, a suscité la mobilisation des conservateurs et des islamistes au nom d'une lecture littérale du Coran qui interdirait la fixation d'un âge minimal. Ces derniers ont obtenu que le projet soit réexaminé par le Parlement, bloquant ainsi sa promulgation.
    ANALPHABÉTISME
    Fin mars, deux manifestations concurrentes ont été organisées devant le Parlement. Compte tenu du poids très relatif de l'Etat au Yémen, le relèvement de l'âge légal du mariage ne suffirait sans doute pas à éradiquer le phénomène des mariages précoces, mais il constituerait un signal.
    La préoccupation des ONG yéménites n'est pas que morale. Les unions arrangées participent au maintien dans la pauvreté de ce pays, l'un des plus pauvres du monde. Les jeunes filles mariées échappent au système éducatif, ce qui explique en partie un taux élevé d'analphabétisme de plus de 65,3 %, très supérieur à celui des hommes (26,9 %), selon les chiffres du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
    Cet enfermement des fillettes dans le mariage contribue également au maintien d'un taux de fécondité très élevé (6 enfants par femme, selon le PNUD), qui explique que le Yémen soit le seul pays de la région qui n'ait pas connu de transition démographique.
    Gilles Paris

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  11. Un article caustique d’Elisabeth Lévy dans Causeur. Extraits
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    http://www.causeur.fr/les-bons-salafistes-et-les-mechants-racistes,6119
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    D’un côté de gentils salafistes, de l’autre de méchants discrimineurs : les hasards de la programmation télévisuelle dessinaient hier soir un édifiant portrait de la France. Sur TF1, Harry Roselmack nous présentait des fondamentalistes musulmans, certes exotiques et un rien baroques dans notre République, mais bien propres sur eux, respectueux des vieilles dames et des filles – il est vrai qu’ils se débrouillent pour n’en croiser qu’une, et sous bonne surveillance, celle qu’ils vont épouser. Avec un seul critère : la piété, parce que celle-ci dure et même croît avec l’âge, contrairement à la beauté, comme l’a expliqué un des personnages. Quant aux femmes interrogées, elles sont là pour expliquer à quel point, derrière leur voile intégral pour celles qui ont le privilège de le porter, elles sont modernes et épanouies même si les pauvrettes ne comprennent pas qu’on les regarde bizarrement dans la rue. En prime, tous ces braves gens (qui le sont vraiment) sont marseillais et fort malheureux d’être stigmatisés par leurs concitoyens. Rien à voir avec le genre islamiste au couteau entre les dents – ils évoquent plutôt des loubavitchs musulmans.

    Au même moment, sur France 2, “Les Infiltrés”, l’émission de David Pujadas réalisée en caméra cachée, nous révélait la France des beaufs, des agents immobiliers et des recruteurs qui ne veulent pas de noirs, d’arabes, de femmes et de vieux et qui, heureusement, vivent maintenant sous la menace permanente de la Halde


    Pétri de bonnes intentions, Roselmack se fait balader sur la face visible de l’iceberg. Il nous montre une minorité hors-sol qui, comme le dit un des jeunes, ne deale pas, ne vole pas et se contente de vivre à l’écart du reste de la nation, tout en essayant de ramener le plus possible de brebis égarées dans le droit chemin. Mais sur les conséquences de cette conception pour le moins singulière du vivre-ensemble qui recrute un nombre croissant d’adeptes – y compris parmi les “de souche” ce qui devrait faire litière de toute lecture ethnique ou raciale -, silence radio. Que pensent ces bons garçons de ceux qui au nom d’une conception aussi littérale de l’islam que la leur, prétendent soumettre, en plus de leurs femmes, filles et sœurs, les juifs et les croisés ?

    En face, ces recruteurs et ces logeurs qui acceptent à mots couverts d’éliminer les candidats trop bronzés ou trop vieux ont tout des parfaits salauds. […]On ne sait pas combien d’agences d’intérim l’équipe des “Infiltrés” a dû tester avant de tomber, un peu plus tard dans le reportage, sur le dérapage incontestable – le type qui accepte de ne sélectionner que des gars bien de chez nous, tout en précisant que c’est du off, il connaît les risques. On aurait surtout voulu savoir comment ces chefs d’entreprise ou ces propriétaires sont devenus des discrimineurs patentés : est-ce le fruit d’expériences malheureuses qu’ils ont assurément le tort de généraliser, de besoins spécifiques qui pourraient leur faire préférer, par exemple, un jeune à un vieux, ou d’affreux préjugés, racistes, mais aussi sexistes et âgistes, qu’ils partagent avec le reste de leurs concitoyens ? De cela, on ne nous a pas dit un mot. Trop compliqué sans doute.

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  12. Réactions à chaud.. ^^

    Ce que je reproche à Pujadas et « aux infiltrés », c'est de toujours enquêter à charge et d'user systématiquement des vieilles ficelles du sensationnel, offrant un spectacle et non de l'information. Là où il faudrait des études qui dépassent le simple scoop, il nous fournit du tout prêt-à-penser. Sans aucunement masquer la discrimination dont sont réellement victimes les futurs locataires d'origine étrangère, tout comme les professions libérales d'ailleurs, il ne fait aucun cas de la discrimination générale et organisée dont sont victimes les salariés qui ne gagnent pas 4 fois le montant de leur futur loyer. Et ils sont... le plus grand nombre.

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  13. La Cour se cassation s’oppose à la réforme de la procédure pénale. Lu dans le Monde
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    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/04/16/la-cour-de-cassation-s-oppose-a-la-reforme-de-la-procedure-penale_1335067_3224.html
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    Réunis en assemblée générale, vendredi 16 avril, les magistrats de la Cour de cassation ont rendu un avis très négatif sur l'avant-projet de réforme de la procédure pénale que leur a soumis la garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie. Ils estiment que ce projet, qui supprime le juge d'instruction et confie tous les pouvoirs d'enquête au parquet, "ne garantit pas suffisamment les équilibres institutionnels et l'exercice des droits de la défense et de la victime".

    L'ouverture des droits de la personne mise en cause et de la victime ne doit en aucun cas résulter de l'appréciation en opportunité du procureur de la République", notent les magistrats du siège et du parquet. A propos des victimes, ils relèvent que "la constitution de partie civile étant un contrepoids à l'éventuelle inaction du procureur, la victime ne peut être privée du droit de provoquer l'enquête et la poursuite". Le fait de laisser à l'appréciation du procureur l'exercice de leurs droits par les parties porte atteinte aux principes des droits de la défense et d'égalité des armes, indique l'avis.

    L'autre sujet de désaccord porte sur les pouvoirs octroyés à la police par le projet de réforme. Sur la garde à vue, les magistrats estiment que son contrôle ne peut dépendre du parquet. Ils s'opposent également au transfert de la notification des charges (aujourd'hui, la mise en examen) du juge d'instruction à un officier de police judiciaire.

    Les magistrats de la Cour de cassation prennent enfin résolument leurs distances avec la réforme envisagée du régime de prescription en matière d'abus de biens sociaux. Ce sujet, qui constitue un chiffon rouge depuis plusieurs années – plusieurs tentatives de réforme ayant déjà échoué –, fait peser sur la chancellerie le soupçon de vouloir limiter les poursuites en matière politico-financière. De l'affaire Elf à l'Angolagate, plusieurs dirigeants d'entreprises et des hommes politiques ont été condamnés ou sont mis en examen pour des abus de confiance, des abus de biens sociaux ou des recels de ces chefs.

    La particularité de ces affaires vient du fait qu'il s'agit de délits dissimulés, qui sont souvent portés à la connaissance de la justice tardivement. C'est pour cette raison que la Cour de cassation a imposé une jurisprudence qui fait courir la prescription à partir du moment où les faits ont été révélés et non quand ils ont été commis. Le projet de réforme remet en cause cette jurisprudence. Dans leur avis, les magistrats insistent sur le fait que cette modification "serait contraire aux impératifs de lutte contre la grande délinquance".

    L'avis de la Cour de cassation s'ajoute à de très nombreuses critiques émanant du monde judiciaire à l'encontre de la réforme : l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), le Syndicat de la magistrature, FO-Magistrats et l'Association française des magistrats. instructeurs ont quitté la concertation lancée le 2 mars par la ministre de la justice.

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  14. Un coup de boule dans Bakchich sur les «infiltrés». Extraits
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    http://www.bakchich.info/Enqueteurs-et-infiltres-jouent-a,10532.html
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    Merci aux nouvelles règles du journalisme, elles vont alléger nos impôts. Grâce à elles Brice Hortefeux va pouvoir dégraisser sa jolie police. Deux entrepreneurs de télévision, Emmanuel Chain, « d'éléphant et Compagnie » et Hervé Chabalier, patron de « Capa », ont lancé leurs brigades de rapporteurs (ne pas confondre avec des journalistes), sur la trace de dealers (de banlieue bien sûr), et de pédophiles (pas curés bien sûr).

    La traque aux trafiquants a été diffusée dans «Haute Définition» sur TF1, celle aux bourreaux d’enfants inaugurant «Les Infiltrés» sur France-2. A noter qu’un peu mous du genou, nos petits rapporteurs n’ont pas eux-mêmes procédé aux arrestations finales. Se contentant de balancer leur dossier à la police, ce qui est trop dommage. Des blacks ou des beurs poudrés ou d’honnêtes pères de famille, amateurs de vilaines photos, les menottes aux poignets, c’étaient de bien belles images.

    Après avoir «travaillé des semaines à la préparation» de son piège à dealers, une certaine Myriam Alma, de la troupe des Éléphants, a donc filmé des trafiquants. Ou supposés tel. Puis, l’émission étant enregistrée, Chain a réuni des flics dans un studio pour montrer le boulot de Myriam, et recueillir leurs réactions. Étonnez-vous que, quelques jours plus tard, la police ait déclenché une rafle au Tremblay-en-France, là même où l’Alma aimait à mater.

    Chabalier, ayant jadis montré son savoir faire lors d’un remake de "Midnight Express", quitte la poudre pour courir après les pédophiles. La technique de ce nouveau journalisme, celui de «l’infiltré», c’est de se faire passer pour un autre. L’enquêteur (je n’ai toujours pas prononcé le mot journaliste), agit à visage masqué, comme un indic ou un flic, puis couic, il serre son filet. On aurait pu imaginer qu’en homme de gauche, Chabalier ait utilisé son stratagème pour attraper de gros trafiquants – du fisc – ou des patrons très voyous. Ça doit bien exister…

    Imaginons maintenant que l’un des pédophiles, débusqué par l’audacieux Laurent Richard de Capa, soit innocent, victime d’une erreur de rapporteur… Et, que désormais indigne à vie, cet homme se pende… Il faut trouver un système de caméras cachées qui nous permette d’assister à la mise en place de sa «cravate de chanvre».

    Comprenons qu’un journaliste qui ne veut pas se retrouver en situation d’être une balance, doit réfléchir avant de se lancer dans une «enquête». Avec comme règle de base : je ne suis ni un policer, ni Philip Marlow.

    «Le journalisme est un beau métier qui tourne mal», comme l’ont écrit Philippe Cohen et Élisabeth Lévy… Pourquoi est-ce la télé qui lance ce type d’enquête mixte, policiers-reporters ? Parce que, merci la télé-réalité, le ressort de l’audimat est la dénonciation. Depuis le «Maillon faible», chaque opus de cette horreur sur écran consiste à éliminer l’autre.

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  15. A propos des "Infiltrés", cette pétition publiée dans ACRIMED.
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    INFILTRATION DOULOUREUSE

    On peut s’interroger sur une émission («Les Infiltrés») uniquement basée sur l’emploi de caméras cachées. Ce procédé est à manier avec précautions. Son emploi systématique dérange car l’instrument devient le message et transforme le téléspectateur en voyeur.

    Passons. Longtemps journaliste, Hervé Chabalier est, à la tête de Capa, un producteur respectable et à succès. La pédophilie et ses réseaux supposés sont du pain bénit pour la télé poubelle. Les concepteurs de ces «infiltrés» expliquent qu’en s’attaquant à ce sujet, ils savaient que la loi les obligeait à dénoncer les pédophiles. La loi les oblige à dénoncer tout crime et délit. La pédophilie, comme le trafic de drogue ou d’armes. Passons. Ce qui ne passe pas, c’est que nous — producteurs, réalisateurs, journalistes —, soyons associés à ce que nous considérons comme une dérive de ce métier. Nous croyons en effet que le journaliste doit être un acteur social, libre et indépendant. Le journalisme doit rester une activité sans lien avec quelque pouvoir que ce soit : politique, policier, judiciaire, religieux. Au risque de disparaître. Hervé Chabalier, le présentateur de son émission, David Pujadas, et les journalistes de Capa doivent savoir que des dizaines de journalistes se sont retrouvés, se retrouvent et se retrouveront en prison pour n’avoir pas dénoncé leurs sources. Ceux que ne veulent pas dénoncer ces journalistes sont, dans la majorité des cas, de dangereux criminels ou des trafiquants en tous genres.

    En 1975 , la presse s’extasiait devant le New York Times qui a préféré laisser un de ses journalistes (Myron Faber) en prison pendant quarante jours plutôt que de livrer à la justice ses notes confidentielles concernant un médecin qui assassinait ses patients. Les temps changent, les réflexes aussi. Jusqu’à présent, la police réagissait après la diffusion des enquêtes journalistiques et demandait à avoir copie des rushes ou des notes. Cette fois, les journalistes vont de leur propre initiative trouver la police pour lui remettre les éléments de leur enquête. De plus, ils communiquent sur cette divulgation. C’est du Grand N’importe Quoi.

    «Le secret des sources pour lequel on se bat tellement saute ici», expliquent, la bouche en cœur, Chabalier et Pujadas. Ah bon ? Qui fixe ces règles ? Pourquoi dénoncer un pédophile et pas un criminel de guerre ? Un assassin ? Pourquoi ne pas décréter qu’en ces temps de crise un journaliste doit dénoncer à la police les criminels en col blanc à qui il aurait parlé ? Qui décide de la nature du crime à dénoncer ? Quand le secret des sources doit-il «sauter» et qui a le droit de le faire sauter? Notre conception du journalisme et du documentaire nous oppose frontalement sur ce point aux justifications de Capa et des «Infiltrés». Tout journaliste en situation d’enquête peut et doit avoir des problèmes de conscience qu’il résout au cas par cas, en franchissant parfois certaines limites. Nous ne sommes pas les défenseurs d’un dogme. Là n’est pas le débat que lancent aujourd’hui cette émission et la promotion faite autour. En se transformant en auxiliaires de police des journalistes, en arguant de morale plutôt que d’information, des journalistes ouvrent une brèche qui mène à la délation. Ceux qui seraient tentés de suivre ce dangereux précédent sonneraient le glas de ce qui reste des belles illusions de notre profession.

    Fabrizio Calvi (journaliste, écrivain), Denis Robert (journaliste, écrivain), Jean-Pierre Moscardo (réalisateur), Pierre Péan (journaliste, écrivain), Benoît Collombat (journaliste), Bernard Langlois (journaliste, écrivain), Emmanuel Poncet (journaliste), Arnaud Sagnard (journaliste), Pascal Lorent (journaliste), Jean Marcel Bouguereau (journaliste), Patrick Fiole (journaliste), Marcel Gay (journaliste), David Dufresne (journaliste), Patrick Volson (réalisateur), Frank Eskenazi (producteur)…

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  16. Parlerons-nous du petit buzz autour de la critique de Papa Freud par Onfray? Bof...Ces portraits en noir et blanc, Onfray décrivant Freud comme un total réac (ce qu'il fut, mais partiellement) et les psychanalystes outrés traitant Onfray de mec d'extrême-droite lassent par leur goût itératif de cendres...

    En revanche, que dire du nuage de cendres qui va bientôt survoler la France?

    Toutes les éruptions volcaniques produisent des panaches, dont la taille varie selon l'intensité de l'éruption. Ces nuages sont composés de particules de roches et de minéraux qui ne dépassent pas les 2 mm, mais également de gaz et même parfois de blocs de cendres.

    La formation d'un nuage de cendres et ses dimensions dépendent des conditions de l'éruption. La formation du nuage de ce jeudi a été provoquée par le contact soudain entre le magma du volcan et la glace qui se trouve à proximité.

    La météo et la durée de l'éruption jouent ensuite un rôle important dans la propagation du nuage. Les vents forts ont favorisé le déplacement du nuage de ce jeudi, qui devrait atteindre le Benelux et le nord de la France dans les prochaines heures. La durée de l'éruption est impossible à prévoir, et peut aller «de plusieurs jours à plus d'un an».

    Mais le nuage islandais reste dans la catégorie des petits voyageurs avec une balade qui ne devrait pas dépasser les quelques centaines de kilomètres: les cendres envoyées dans l'atmosphère suite à l'éruption, en 1991, du Pinatubo, une des plus importantes du XXe siècle, ont fait plusieurs fois le tour de la Terre pendant près de trois ans.

    Les effets d'un nuage de cendres comme celui du Pinatubo peuvent être planétaires: l'apport d'une quantité importante d'aérosols dans la stratosphère avait entraîné une diminution de la luminosité de 10% à la surface de la Terre et un refroidissement mondial estimé à 0,6° sur une période de deux à trois ans. Dans le cas de l'éruption du volcan du glacier Eyjafjallajokull, le nuage se situe dans la troposphère (moins de 10 km), et n'aura pas d'influence sur la couche d'ozone et donc sur la température. Du moins si le phénomène s'arrête vite. Dans le cas contraire, certains prévoient les mêmes effets que pour le Pinatubo.

    Les conséquences d'un nuage de cendres sur les régions qu'il survole dépendent surtout de la proximité avec l'éruption. Pour la sécurité aérienne, les cendres limitent la visibilité et peuvent endommager les réacteurs, d'où les nombreuses perturbations du trafic. Si le nuage survole une partie de la France, ses effets seront limités car la plupart des cendres se seront dispersées. On peut s'attendre tout au plus à une baisse momentanée de la luminosité. Les personnes à risques pourront également rencontrer des difficultés respiratoires similaires à ce qui peut se produire lors de pics de pollution. En février dernier, l'éruption d'un volcan sur l'île de Montserrat avait entraîné la fermeture des crèches, des écoles, des lycées et des collèges en Guadeloupe, distante de 80 km.

    (tiré d'un article de Grégoire Fleurot dans Slate)

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  17. Quelques propos de Michel Onfray sur les «vespasiennes» d’Internet
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    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/04/17/litteratures-de-vespasiennes_1335228_3232.html
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    Jadis, dans les latrines, on pouvait lire sur les murs des graffitis dans lesquels s'exprimait toute la misère sexuelle du monde. Pas besoin d'une sociologie très appuyée pour saisir ce qui travaille l'âme du quidam au moment de sacrifier aux nécessités des sphincters : on se vide, on se lâche, on éclabousse avec les remugles de son animalité et l'on grave ses cogitations dans le marbre d'une porte en bois... On a les rostres qu'on peut ! Aujourd'hui, cette fonction a quitté les toilettes publiques, désormais entretenues comme un bloc opératoire, pour rejoindre des lieux guère plus recommandables : les commentaires postés au pied des articles sur les sites Internet. C'est en effet là qu'on trouve l'équivalent des littératures de vespasiennes d'hier...

    Internet offre tous les avantages de la lettre anonyme : vite fait, bien fait, caché dans la nuit du pseudonyme, posté en catimini d'un simple clic, le sycophante peut laisser libre cours à ses passions tristes, l'envie, la jalousie, la méchanceté, la haine, le ressentiment, l'amertume, la rancœur, etc.
    L'anonymat d'Internet interdit qu'on puisse un tant soit peu espérer un gramme de morale. A quoi bon la vertu puisqu'ici plus qu'ailleurs on mesure l'effet de la dialectique sadienne des prospérités du vice et des malheurs de la vertu ?

    Ces réflexions sont venues à Onfray alors qu’il lisait des commentaires au livre de Florence Aubenas, Le Quai de Ouistreham, qu’il juge magnifique. Pourquoi tant de haine ? La réponse est simple : le livre est un succès de librairie et, le mois dernier, il se trouvait en tête des ventes. Dès lors, nul besoin de le lire pour pouvoir en parler, on peut alors économiser l'usage de la raison raisonnable et raisonnante du cortex, le cerveau reptilien suffira : on l'aura entendue à la radio, vue à la télévision, lue dans des entretiens de presse, cela suffira pour porter un jugement définitif. Pas d'instruction du dossier, avec une simple lecture par exemple, mais tout de suite la juridiction d'exception et l'échafaud au plus vite.

    Le commentaire anonyme sur Internet est une guillotine virtuelle. Il fait jouir les impuissants qui ne jubilent que du sang versé.
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    On pourrait répondre à Onfray que si le commentaire sur Internet est effectivement parfois, souvent, un déversoir de mauvais sentiments et de vulgus vulgaris, on n’a pas attendu Internet pour descendre des auteurs ou des personnes : des critiques sur papier, émanant de gens signant leurs textes, sont parfois tout aussi destructrices. Simplement, Internet laisse davantage de latitude d’expression à des gens qui ne l’avaient pas, se contentant des bistrots et autres lieux publics. Doit-on s’en choquer ? Ne faudrait-il pas réfléchir à l’autorégulation de ces commentaires, plutôt qu’accuser Internet de laisser la plèbe s’exprimer librement ?

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  18. Encore Onfray ! Lui, il se prend de plus en plus pour Onfray. Plutôt sympa pendant assez longtemps, le néo nitzschéen (à vos souhaits, comme on dit chez certaines bourriques) mais il vire acrimonieux et suffisant, moi personnellement je trouve. Sa diatribe anti-internet me paraît assez niaise. Il découvre avec éclat qu'il n'y a pas que bienveillance, ouverture d'esprit etc. sur internet comme ailleurs. La belle affaire. Est-il vraiment besoin de répondre à ces propos de bulletin paroissial ?

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  19. Ouarf cher Parleur,

    Est-il vraiment besoin de répondre à ces propos de bulletin paroissial?

    In anycase, nous sommes deux à l'avoir fait (hi hi)

    Mais c'était juste pour le fun.

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  20. Ce n'était qu' à vous, chère Monica, que je répondais. Pour le fun, en effet

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  21. Il ne faut pas trop en vouloir au philosophe (officiel ou officieux ?) du Front de Gauche pour la nervosité qu'il manifeste ces jours-ci. En peu de temps il a été sauvagement agressé par Ségolène Royal, qui a voulu déposer à l'INPI, entre autres, l'appellation "Université populaire" (elle y a heureusement renoncé, mais l'alerte fut chaude), puis par Elisabeth Roudinesco, qui, sous couvert de défendre la mémoire de Sigmund Freud (a-t-on idée !) en voudrait à la vertu de notre auteur, qui en fait des gorges chaudes dans une "Edition" du Club Mediapart. Dur métier, qui expose à de réels dangers.

    On sait bien, à Harmoniques et Nuances, ce qu'est la pulsion grafitto-latrinesque et ressentimentale naïvement dénoncée par Onfray, pour l'avoir subie au Club Mediapart du temps que nous y étions égarés et que la modération n'y existait pas. On peut se demander (du moins c'est la thèse d'Elisabeth Roudinesco) si Onfray lui-même n'y cède pas dans son ouvrage sur Freud (je précise tout de suite que ce n'est pas moi qui irai voir ce qu'il en est vraiment !).

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  22. Dieudonné fait encore de la grosse provoc. Lu dans Le Nouvel Obs
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    Dans une vidéo mise en ligne samedi 17 avril, Dieudonné revient sur les récents propos d'Eric Zemmour, avant de se lancer dans une violente diatribe contre les Juifs.

    "Les gros escrocs de la planète sont tous des Juifs", déclare l'humoriste, répondant à Eric Zemmour, qui avait affirmé que "la plupart des trafiquants (étaient) noirs et arabes". Citant Bernard Madoff, l'humoriste lance alors à son interlocuteur : "Tu ne crois pas que c'est aux Juifs qu'il faut s'en prendre, plutôt qu'à ceux qui volent des miettes ?"

    Dieudonné s'en prend ensuite directement à Eric Zemmour. "Regarde ta gueule, on dirait un dromadaire", ironise-t-il sur les racines du journaliste politique, issu d'une famille française juive d'Algérie. "Vous avez trahi le Maghreb et tu continues à le faire", lance-t-il indirectement à Eric Zemmour, appelant le journaliste à avoir une conversation avec lui.

    "Il faut être Juif pour avoir la liberté d'expression en France. C'est une réalité", ajoute ensuite Dieudonné, pointant du doigt le fait qu'Eric Zemmour continue à travailler "sur le service public" après la polémique autour de ses propos jugés racistes. "Et dire le contraire, c'est avoir peur", poursuit l'humoriste. "Mais on n'a plus peur. Ils nous ont tout fait. Ils nous ont trainés dans la boue, ils nous ont mis à l'état d'esclaves. Ils nous ont colonisés." Et de conclure : "La mort sera plus confortable que la soumission à ces chiens".
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    Mouais... D'abord, il faudrait savoir si les Juifs sont des chiens ou des dromadaires. Ensuite, vu le stade de décomposition discursive avancée de Dieudonné, on est en droit d'espérer que tout le monde va se payer sa tête...

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  23. Le fort sympathique "regarde ta gueule" s'inscrit tout à fait dans les propos de Guillon. Dieudonné aussi est un humoriste. Il a donc le droit de s'attaquer au physique de Zemmour, si l'on en croit le fort soutien dont Guillon a bénéficié chez les membres éminents de l'intelligentsia après sa sortie contre Besson. Je sens bientôt pointé les nez pointus et les doigts crochus... C'est de l'humour!

    C'est même très malin de sa part.

    Je suis sure, Monica, que plein de gens vont reprendre les propos de Dieudonné, que Guillon et ceux qui le soutiennent ont légitimés. Et Dieudonné n'est absolument pas mort. A mon sens, l'influence qu'il a, ne se mesure pas dans les urnes, mais dans la haine affichée de ceux qui ne votent pas pour des mécréants.

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  24. Dans une interview donnée à Bondy blog, le très politiquement correct Luc Bronner, journaliste au Monde, refuse les termes de "minorités visibles" et autres fadaises pour asseoir sa vision des quartiers difficiles où il parle de Noirs et d'Arabes, dans son livre "La loi du ghetto". Voir le Jt des quartiers par Dedess. L'interviewer n'est vraiment pas bon (il manque d'expérience), mais les propos de Bronner sont là.

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  25. Brocéliande, j'irais plus loin. Si Dieudonné - qui n'est effectivement pas mort - tient de tels propos, c'est qu'ils circulent partout, de plus en plus souvent sous le couvert de "l'antisionisme", ce qui leur donne une pseudo dimension de "résistance politique".

    Il n'a même pas besoin de la légitimité via Guillon et Besson.Il dit à haute voix ce que d'autres pensent tout bas (plus ou moins bas, d'ailleurs)...

    La question est de savoir comment répondre intelligemment à ces ignominies sans leur donner la caisse de résonance des procès que Dieudonné attend et espère - cela semble clair- pour conférer encore plus d'ampleur à ses paroles de haine.

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  26. C'est vrai Monica qu'il n'en a pas besoin. Mais maintenant, en plus, il l'a. Que vont répondre tous ceux qui ont soutenu Guillon (et je pense aux journalistes des télé et autres radios) lorsque Dieudonné leur rétorquera qu'il parle lui aussi au nom de la "liberté de l'humour"?

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  27. Et pendant ce temps là, moi je connais une fille qui deux fois par semaine assiste de toute sa force, de toute sa compétence et de tout "le lait de l'humaine tendresse" des gens qu'on opère à cerveau ouvert, éveillés ! Alors ces petites conneries, pardonnez moi, je m'en bats l'œil. Que seraient Dieudonné, Zemmour et autres provocs au petit pied sans les micros qu'on leur tend ? Ras le bol du marécage. Et vive Stéphane Guillon qui cogne un salopard, y compris en se foutant de sa sale gueule qui n'est pas une disgrâce physique mais l'expression de sa vilenie. Il est à l'âge où on a la gueule qu'on mérite. D'ailleurs depuis qu'il s'est vendu à Sarkozy & Co, il a physiquement évolué vers sa propre caricature. CQFD.

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  28. Un article sur le livre Bronner ou est développé la notion d’empowerment



    Chômage, insécurité, enclavement : après plusieurs années d’enquête, le journaliste Luc Bronner publie une enquête sur les ghettos français. Un coup de projo sur la face sombre de la République.

    Quatre ans que Luc Bronner, journaliste au Monde, arpente les quartiers sensibles. A Trappes, Clichy-sous-Bois, Grigny ou Tremblay-en-France, dans les cités « les plus dures. Là où ça va mal, là où ça fait mal », écrit-il. Une immersion dans « le noyau dur de la crise urbaine », dont il a décidé de faire un livre, La loi du ghetto, sorti le 3 mars.

    « Parce que c’est dans ces territoires que se joue l’équilibre social du pays et que se développent les lignes de fractures les plus intenses », explique-t-il dès les premières pages. «Des ghettos», nous dit celui qui a reçu le Prix Albert-Londres 2007 pour son travail sur « les jeunes et les banlieues ». Car s’ils n’ont rien à voir avec les ghettos juifs ou américains, une partie de nos quartiers « ont leur propre murs, leurs propres frontières, leurs propres lois, leurs propres ressorts ».

    Des mécanismes qu’il met en lumière avec beaucoup d’humanité, chapitre après chapitre. Sans pour autant réduire les habitants à des voyous et à des victimes, ni les cités à des lieux où la vie est impossible. Luc Bronner choisir de décrire l’automutilation de ces cités, où les morts se succèdent sans trêve. Suicides, overdoses, balles. « J’ai parfois le sentiment de devenir un spécialiste des enterrements et des cérémonies funèbres », confie-t-il. Parce qu’il est revenu régulièrement, qu’il a su gagner la confiance de ses interlocuteurs, Bronner peut raconter les multiples facettes des quartiers chauds. Les hiérarchies invisibles. Les frontières, temporelles ou géographiques. L’omniprésences des adolescents. Le bizness, la violence.

    Un témoignage d’autant plus fort qu’il donne la parole à tous les acteurs et observateurs de ces « territoires perdus ». Jeunes, vieux, délinquants, professeurs, sociologues, maires, policiers ou RG. Sans oublier les politiques ni les médias, qui se livrent sans répit au même jeu de dupes. Aucune complaisance chez Luc Bronner : pour tenter d’analyser une situation « qui n’a cessé de se dégrader depuis vingt ans », le journaliste n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Ségrégation ethnique, manipulations polico-médiatiques, mais aussi immigration ou question coloniale : tous les tabous y passent.

    Dans l’espoir, sûrement, de faire bouger les lignes. Enquête minutieuse, la Loi du ghetto est avant tout un cri d’alarme. Faute de parvenir à créer un vrai mouvement politisé, faute de politiques ambitieuses, les cités sensibles sont aujourd’hui dans l’impasse. Et à travers elles, l’ensemble de la société. Pour en sortir ? Luc Bronner propose une piste «que la France s’est toujours refusée d’emprunter. Par tradition. Par refus historique de donner leur place aux identités locales» : l’empowerment. Autrement dit, le fait de responsabiliser les habitants en leur donnant un certain pouvoir. Seule certitude : il y a urgence !

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  29. Une proposition iconoclaste d’Olivier Ferrand (Terra Nova) pour financer les retraites. A creuser car tout n’est pas faux dans ce qu’il dit...
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    http://www.lexpress.fr/actualite/economie/pour-financer-les-retraites-terra-nova-propose-de-faire-payer-les-retraites_886221.html
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    Jusqu'ici, la solidarité intergénérationnelle a joué massivement des actifs vers les retraités. C'était justifié : les retraités d'après guerre étaient pour beaucoup dans la misère. Mais les retraités d'aujourd'hui vont bien. Notre système de retraite, qui leur transfère désormais plus de 13 % de la richesse nationale (record de l'OCDE), est performant En 2010, la retraite moyenne, 1 288 euros, atteint 90 % du salaire moyen, 1416 euros. Mieux, un homme à la retraite touche une pension supérieure au salaire d'activité moyen : 1617 euros pour 1 613 euros ! Si l'on s'intéresse au niveau de vie, qui englobe les revenus financiers et immobiliers et tient compte des enfants à charge, celui des retraités (hommes et femmes) est supérieur de 4 % à celui des actifs. Le décalage est encore plus frappant si l'on retient les moins de 55 ans. Le niveau de vie des retraités est supérieur de 40 % au leur. On vit sur une mythologie qui associe retraite et pauvreté. C'est le monde d'hier. Les pauvres, aujourd'hui, ce sont les jeunes actifs.

    Certes, il y a 600 000 personnes qui touchent le minimum vieillesse.C'est une réalité, et il faut la combattre. Malgré tout, les retraités pauvres sont moins nombreux que les actifs pauvres : il y a le double de RMistes (1,2 million) ; le taux de pauvreté est deux fois supérieur chez les actifs de moins de 30 ans. Et ces retraités pauvres sont mieux traités par la collectivité : le minimum vieillesse (708 euros) est supérieur de plus de 50 % au RMI (460 euros). Toute notre organisation sociale fonctionne sur cette représentation historique du retraité pauvre. On ne compte plus les avantages dont ils bénéficient. Réductions dans les transports, les loisirs culturels, les sports... Plus de 80 % du système de santé organise des transferts vers les retraités, et il faudra, à juste titre, y ajouter encore la couverture de la dépendance. Il y a enfin la fiscalité, dérogatoire. Alors que les salariés acquittent une CSG au taux de 7,5 %, les retraités paient 6,6 %, voire 3,8 % pour les non-imposables. En matière d'impôt sur le revenu, ils bénéficient de l'abattement de 10 % pour frais professionnels, alors qu'ils ne travaillent plus.

    Pour ne pas risquer une "guerre des âges", il faut garantir l'équité entre les générations. Avec un principe simple : la parité de niveau de vie entre retraités et actifs. Les retraités d'aujourd'hui ont dépassé cette parité. La solidarité doit donc jouer cette fois, un peu, au profit des actifs. En pratique, on pourrait aligner leur fiscalité sur celle des actifs : il y en a pour 10 milliards d'euros quand même... Et faire contribuer les retraités les plus aisés, via une augmentation de la CSG sur les revenus du patrimoine, par exemple de 8,2 à 10 %. En contrepartie, il serait juste de porter le minimum contributif de 85 à 95 % du Smic. Il concerne les Français qui ont fait toute leur carrière au Smic, et qui, pour la quasi-totalité d'entre eux, n'ont pas de revenus patrimoniaux : on leur garantit ainsi la parité, la "retraite au Smic".

    A plus long terme, comme le niveau relatif des retraites va baisser, et c'est aux pensionnés de demain qu'il faudra garantir la parité avec les actifs. Les actifs du futur devront faire des efforts. Mais aussi les retraités aisés.

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  30. Sarkozy continue à faire du Sarkozy.
    Lu dans Le Parisien:

    Le président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé à Bobigny (Seine-Saint-Denis), lors de son discours sur la sécurité, à l'occasion de la prise de fonction mardi du préfet Christian Lambert, que les allocations familiales seraient «systématiquement» suspendues en cas d'«absentéisme scolaire injustifié».

    Peu de temps après cette déclaration, Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, a annoncé qu'il déposerait «la semaine prochaine» une proposition de loi sur la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire répété.

    «Désormais, la décision de suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répétitif d'un élève devra avoir un caractère systématique», a déclaré Nicolas Sarkozy.

    Selon le texte en cours d'élaboration, un élève ayant été absent plus de 4 demi-journées par mois, sans justification, recevra un avertissement. Le directeur de l'établissement en informera l'inspecteur d'académie qui rencontra les parents. En cas de récidive, l'inspecteur pourra alors demander la suspension des allocations familiales.

    M. Ciotti espère que son texte pourra être inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale «le plus tôt possible, peut-être le 16 juin», et y être voté avant la fin de la session parlementaire ordinaire fin juin.

    La suspension est déjà encadrée par une loi. Depuis une loi de 2006, la suspension des allocations familiales est possible et ce sont les présidents de conseils généraux qui peuvent le décider si l'élève ne remplit pas les engagements consignés dans un «contrat de responsabilité parental» (CRP) avec la famille. L'absentéisme n'est d'ailleurs pas le seul motif qui peut entraîner un CRP : le trouble porté à un établissement scolaire ou toute autre difficulté liée à une carence de l'autorité parentale peuvent aussi être des motifs de suspension. En cas de manquement, le président du conseil général peut demander à la Caisse d'allocations familiales (CAF) de suspendre les versements.

    Toutefois, de l'aveu même du ministre de l'Education Luc Chatel, ce contrat «ne fonctionne pas». Selon son entourage, seule une vingtaine de CRP ont été signés depuis 2006. Et la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) n'a jamais été saisie d'aucune demande.

    Si le nouveau texte de loi est adopté ce sera maintenant aux inspecteurs d'académie de trancher.

    Une mesure controversée

    Par ailleurs, le principe de suspension des «allocs» est largement critiqué : le président de la Cnaf, Jean-Louis Deroussen, n'y est pas favorable, de même que les fédérations de parents d'élèves FCPE et Peep, ou encore l'Union nationale des associations familiales, qui craignent que cela aggrave la situation de familles déjà en difficulté. Le Syndicat des Inspecteurs d'Académie (SIA) préfère convaincre les familles de l'obligation scolaire plutôt qu'user d'«une violence financière forte, et même très forte pour certaines familles».

    L'opposition a également vivement critiqué l'annonce du président de la République.

    Les syndicats SNUipp-FSU et SE-Unsa estiment aussi qu'il vaut mieux travailler auprès des parents plutôt que les sanctionner.

    Créées dans leurs formes actuelles en 1946, les allocations familiales sont versées aux parents ayant au moins 2 enfants à charge de moins de 20 ans, quelles que soient les ressources des parents. Leur montant en 2010 : 123,92 euros pour 2 enfants, 282,70 euros pour 3 enfants, 441,48 euros pour 4 enfants puis 158,78 euros par enfant supplémentaire. A partir de trois enfants, ces montants peuvent être majorés (35 à 62 euros) à mesure que l'enfant grandit.

    Fin 2008, près de 4,7 millions de familles touchaient des «allocs» pour 11,2 millions d'enfants. Cela représentait un coût d'environ 12 milliards d'euros.

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  31. Un commentaire de L'Hérétique - Blogueur associé sur S. Royal, l’absentéisme scolaire et les allocations familiales
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    http://www.marianne2.fr/Absenteisme-scolaire-Royal-a-raison-!_a191999.html
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    J’ai trouvé que Ségolène Royal avait une réaction de bon sens à propos de l’absentéisme scolaire. En règle générale, on a d’un côté les maniaques de la répression qui proposent de sucrer les allocations familiales quand les écoliers sont absents. Débile. Ces allocations sont utiles, en revanche, les défaillances de la famille montrent qu’elles ne sont pas capables de les utiliser correctement pour le bien de leur progéniture. De l’autre, on a les habituels pédagogolâtres bêlant et donneurs de leçons qui estiment qu’il ne faut pas pénaliser la pauvre famille, pas exclure davantage et que tout ça, c’est la faute de la méchante société qui rend les enfants absentéistes et violents, les pauvres. Encore plus débile. La position de Royal me paraît correcte : elle suggère de retirer les allocations aux familles et d’en confier la gestion aux écoles dans lesquelles sont les élèves concernées. Attention au surcroît de paperasse, mais en dehors de cela, cela me paraît le bon sens d’agir ainsi. On amène ainsi les familles démissionnaires à s’amender si elles ont les moyens de le faire : Royal a raison de signaler la situation particulière des femmes seules avec enfants. J’ajoute quelque chose, l’absentéisme est une chose, mais cela ne me semble pas la conduite la plus grave de la part d’un élève ; c’est d’abord la délinquance qui devrait faire l’objet d’actions vigoureuses, et, in fine, elle a raison de conclure en disant «J’estime que l’on n’a pas besoin d’un vocabulaire de combat, mais d’une action de combat contre la délinquance.» Ce n’est pas souvent que je serai en accord avec Ségolène Royal sur les questions d’éducation, et donc, pour le compte, cette fois-ci, voilà une occasion de souligner une convergence.

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  32. Les fesses et le drapeau. A propos d'une photo.
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    Michèle Alliot-Marie a demandé que des poursuites pénales soient engagées après la diffusion d'une photographie montrant un homme s'essuyant les fesses avec le drapeau français. Le cliché visé faisait partie des "coups de cœur" du jury d'un concours photographique organisé par la Fnac de Nice le 6 mars, et a été publié en tant que tel le 19 mars dans l'édition locale du quotidien gratuit Metro.

    Trois thèmes étaient proposés à l'imagination des photographes amateurs, dont celui du "politiquement incorrect", pour lequel a concouru le jeune primé.

    Eric de Montgolfier, le procureur de la République de Nice chargé d'engager les poursuites, avait déjà été saisi en mars et estimé que le délit n'était pas constitué. "Il y a un mois le préfet m'avait saisi. Je lui ai notifié ma décision de classement le 30 mars. Le Conseil constitutionnel a rendu le 13 mars 2003 une décision affirmant que sont exclues du champs d'application de la loi les œuvres de l'esprit", a expliqué Éric de Montgolfier, mercredi 21 avril.

    Par ailleurs, "l'outrage doit être commis lors d'une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, ce qui n'est pas le cas", a-t-il estimé. "J'ai informé la garde des sceaux de la décision que j'avais prise", a-t-il ajouté.

    L'œuvre, qui n'aura été installée que quelques heures mercredi sur la façade du quai Malaquais, se compose de deux grandes bannières noires sur lesquelles sont inscrits en blanc les mots "gagner", "moins", "plus" et "travailler", un détournement du slogan "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007.

    "On peut penser qu'il y a déjà en l'état actuel du droit des moyens juridiques pour sanctionner un acte aussi intolérable contre le drapeau français", a déclaré Guillaume Didier, porte-parole du ministère de la justice. "Si le droit actuel se révélait être lacunaire sur ce point, alors il faudrait le faire évoluer, et Michèle Alliot-Marie le proposerait", a-t-il ajouté.

    La décision du ministère a été prise après réception d'un courrier du député et président UMP du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, sensibilisant la ministre à cette affaire "outrageante" selon lui pour le drapeau français et lui demandant d'envisager des poursuites. Le député explique avoir été alerté par des associations d'anciens combattants et avoir reçu de nombreuses lettres d'électeurs choqués par l'image.

    Eric Ciotti avait auparavant écrit au PDG de la Fnac, Christophe Cuvillier, pour lui dire sa "stupeur" devant le choix du jury, et lui rappeler que l'outrage public au drapeau est un délit. De son côté, la Fnac souligne avoir pris très rapidement des mesures pour éteindre la polémique. "Quand nous avons vu que l'image choquait, nous l'avons tout de suite retirée de la liste des lauréats, avec l'accord du photographe, et nous ne l'avons pas exposée".

    Metro pour sa part affirme n'avoir fait "que relater un événement local" dont il n'était "pas partenaire". "La question qui est posée est celle de savoir quelle est la limite de l'art, de la provocation, de la liberté d'expression", s'interroge Frédéric Vézard, directeur de la rédaction de Metro France.
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    Si Alliot-Marie se met à réglementer l'expression artistique d'un thème nommé le "politiquement incorrect", est-ce que l'on ne s'approche pas dangereusement de la répression du blasphème?

    Il deviendrait en somme politiquement incorrect de jouer sur le politiquement incorrect. Mouais.

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  33. Je trouve cette petite, toute petite histoire totalement réjouissante et encourageante. On nous serine que le monde a perdu ses valeurs ? Quelle blague ! Il y a des constantes tout à fait réconfortantes. Les imbéciles sont là, fidèles au poste, toujours aussi délicieusement et prévisiblement cons, toujours aussi contents d'eux. Hmm, je les embrasserais, tellement ils sont rassurants et familiers. Les noms changent mais la connerie est merveilleusement semblable à elle-même. Toujours. C'est pas beau, ça ? Un bisou à Alliot-Marie, habituée du podium dans les festivals de la sottise bornée. Et nos encouragements à Ciotti, une valeur montante. Il ira loin, je suis prêt à miser sur lui. Rire, quel bonheur…

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  34. François Beaudonnet, hier soir dans le sujet éhontément subjectif sur la loi contre le port de la burqa de France 2

    la Belgique et la France encourent le risque de passer pour les pays les plus durs vis à vis de l'islam.

    Et le journaliste qui n'est pas un débutant, loin s'en faut, d'assimiler la loi contre la burqa à une loi anti-islamique.

    J'appelle cela du terrorisme intellectuel, exactement comme en 2005 au moment du traité constitutionnel. Plus de 4 millions de téléspectateurs pourront ainsi se dire qu'être contre la burqa c'est être contre l'islam.

    Merci France 2

    Tu as raison, Monica, passons au-dessus de "ses petits".

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  35. Oui, oui, Alliot-Marie et les intégristes =même combat. Bon, pas avec les mêmes menaces, soyons justes ;o)

    Lu dans le Nouvel Obs.
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    Un groupe musulman radical a averti les auteurs de "South Park" qu'ils risquent des représailles violentes après avoir dessiné le prophète Mahomet dans une peau d'ours, dans un épisode de la série diffusé la semaine dernière.

    Le site web RevolutioMuslim.com a été fermé, mais le message adressé aux dessinateurs satiriques Trey Parker et Matt Stone peut toujours être retrouvé en ligne. L'auteur présumé de l'article menaçant, Abou Talhah Al-Amriki, estime qu'ils ont gravement insulté le chef religieux.

    Dans cette harangue figure également une image de Theo Van Gogh assassiné, qui laisse peu de doute sur les intentions de l'auteur. En effet, tué en 2004 par un militant islamiste, le réalisateur néerlandais avait fait un film accusant l'islam de cautionner la violence contre les femmes. "Nous devons avertir Matt et Trey que ce qu'ils font est stupide et qu'ils risquent de finir comme Theo Van Gogh pour avoir diffusé ça", écrit l'imprécateur.

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    PS) Faites gaffe, les ours! Hi hi ...

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  36. Lus dans Le Nouvel Obs, ces propos de Bertrand Delanoë, deuxième homme politique français à avoir fait état de son homosexualité.

    Il met en garde vendredi 23 avril sur son blog contre un risque de "régression silencieuse" face à l'homophobie.

    Dans un éditorial intitulé "Différence et indifférence", le maire réagit notamment aux circonstances, dévoilées le jour même, de la mort de deux homosexuels disparus en mars 2009 dans un village du Cher et qui avaient été enterrés vivants. "Acte d'une incroyable barbarie", écrit Bertrand Delanoë.

    Se demandant "si nous ne sommes entrés dans une triste période de régression silencieuse", il évoque de récentes agressions homophobes commises au cœur du Marais à Paris. "Tout se passe comme si une nouvelle chape de plomb descendait, lentement, inexorablement, avec la morgue des intolérances sûres d'elles-mêmes et de leur histoire", poursuit le maire socialiste.

    "Parfois, ce sont les religions qui y contribuent, en sacralisant des normes ou en alimentant des amalgames : il y a quelques jours, le porte-parole du Vatican établissait ainsi, du haut de l'autorité morale qu'il exerce sur plus d'un milliard d'êtres humains, un lien entre homosexualité et pédophilie. Cette somme de méconnaissance, d'ignorance, de ressentiments et de préjugés, pèse lourd, et en profondeur, sur nos sociétés fatiguées".

    Le degré de civilisation d'une société "se mesure à sa capacité de regarder ces différences avec indifférence", conclut Bertrand Delanoë.
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    Eh oui, Bertrand Delanoë, la même chape de plomb, faite de méconnaissance, d'ignorance, de ressentiments et de préjugés, pèse lourd, et en profondeur, sur nos sociétés fatiguées .

    Elle tombe aussi, au nom de la "Différence", sur les femmes...

    Quand les politiques de gauche se rendront-ils compte que la même logique régressive et barbare est à l'œuvre, avec l'aval ou sous l'impulsion des intégrismes religieux?

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  37. Coucou Parleur, il se confirme que les imbéciles sont toujours là, fidèles au poste.

    Le syndicat Alliance Police Nationale, seconde organisation chez les gardiens de la paix et les gradés, s'insurge vendredi contre une caricature jugée «indécente» publiée dans «Libération» du jour. Dans un communiqué, il dénonce le «dessin se voulant humoristique» de Willem, qui met en scène un policier et une personne vêtue d'une burqa. Le syndicat demande au ministère de l'Intérieur de «réagir».

    Si Alliance assure qu'il «ne veut pas s'ériger en censeur et respecte le droit à la caricature», le syndicat juge «déplacé de publier un tel dessin un mois jour pour jour après» les obsèques du policier Jean-Serge Nérin tué le 16 mars lors d'une fusillade avec des membres présumés de l'ETA à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).

    «Par respect pour la mémoire de notre collègue, pour sa famille et pour l'ensemble de la Police Nationale endeuillée, le quotidien national «Libération» aurait pu trouver un autre sujet de caricature», affirme Alliance.

    Laurent Joffrin, directeur de la publication et de la rédaction de «Libération», juge pour sa part que «le droit à la caricature comporte celui de faire rire avec des sujets graves ou même tragiques. C'est l'essence même de l'exercice, qui se juge sur son degré de drôlerie et non sur son caractère plus ou moins respectueux. La date choisie est purement fortuite, elle ne traduit en rien un manque de compassion pour Jean-Serge Nérin et pour sa famille».

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  38. Attendez ma chère Monica ! Je vous ferai remarquer qu'il s'agit d'un dessinateur d'origine assez louche, néerlandaise, n'ayons pas peur des mots. Qui se moque de notre police française. Alors d'accord, ils sont bêtes. Et Willem est génial. Ça ne fait qu'aggraver encore son cas, s'il était possible…

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  39. Nous n’avons pas parlé de la Thaïlande, et pourtant… des chemises de différentes couleurs s’y livrent une guerre qui n’est pas de boutons
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    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/04/23/la-crise-thailandaise-divise-la-societe-en-deux-camps-hostiles_1341490_3216.html#ens_id=1266306
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    D’un côté, il y a les progouvernementaux vêtus de "chemises jaunes" et de "multicolores", partisans du premier ministre Abhisit Vejjajiva, qui a fait un coup d'état militaire en 2006, forçant Thaksin Shinawatra à l'exil.

    De l'autre, il y a les "chemises rouges", démocrates qui manifestent à Bangkok depuis le 14 mars en exigeant le départ de Vejjajiva, le retour de Shinawatra, et la convocation d'élections législatives.

    Les jaunes accusent les rouges d'être auteurs d'exactions justifiant la répression.Pour la seconde soirée consécutive, ces partisans du gouvernement et d'une intervention militaire contre les "rouges" , s'étaient rassemblés devant la principale barricade "rouge".

    Familles de Bangkok, employés de bureau et étudiants agitaient des drapeaux thaïlandais et des pancartes réclamant la fin de l'occupation de Ratchaprasong, cœur commercial de la capitale, par les "rouges", a veille, les "jaunes" avaient attaqué les "rouges" aux lance-pierres et en jetant des bouteilles, sans monter à l'assaut de la barricade.

    Tandis que, derrière leurs barricades, les haut-parleurs des "rouges" diffusaient de la musique et que l'ambiance redevenait festive, du côté des "jaunes", seuls les émeutiers de la nuit précédente sont restés à Silom. Ils ont alors tenté de lyncher un chauffeur de taxi, puis un homme portant un drapeau rouge sous sa chemise, avant de s'attaquer aux forces de sécurité qu'ils applaudissaient quelques heures plus tôt.

    L'armée, qui a déployé ses soldats depuis quatre jours à Silom afin d'empêcher les "rouges" d'étendre leur périmètre au quartier financier de Bangkok, a prévenu qu'"il ne reste pas beaucoup de temps" aux protestataires pour quitter Ratchaprasong avant une intervention militaire. Devant la détermination des "rouges", chacun craint un bain de sang en cas d'assaut. Les gaillards vêtus de noir du service de sécurité "rouge" sont plus nombreux qu'auparavant et seraient encadrés par des officiers de l'armée à la retraite.

    L'ONU, interpellée par les "rouges" qui réclament "une force internationale de maintien de la paix", a appelé, de New York, le gouvernement et ses opposants à "résoudre la situation par le dialogue". Des négociations seraient en cours mais l'heure est au discours martial du gouvernement contre les "terroristes".

    La seule note apaisante est venue du chef de l'armée, Anupong Paojinda, qui a déclaré à l'AFP vouloir "faire respecter la loi sans mort ni blessé". Il avait déjà, ces dernières semaines, appeler à un accord politique. "S'il n'y avait que des extrémistes, a-t-il dit, ce ne serait pas difficile d'agir." Pour lui, les protestataires "ne sont pas des criminels". "Ils sont tous thaïlandais et peuvent penser différemment de nous, ce qui est leur droit."

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  40. Lu dans Le Parisien, à propos de théâtre, de Laurent Terzieff et Dominique Blanc, et de la politique gouvernementale en matière de création. HUGH !
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    La 24e édition des Molières a récompensé Laurent Terzieff, dimanche soir à Créteil (Val-de-Marne), lors d'une soirée retransmise en en direct sur France 2. L'acteur incandescent au visage émacié, qui fêtera ses 75 ans en juin, a été sacré comédien pour deux rôles différents dans les deux familles du théâtre, «L'Habilleur» (qui lui a valu aussi le Molière du théâtre privé) et «Philoctète» (secteur subventionné).

    «J'ai toujours œuvré pour une mixité entre un certain théâtre privé et l'aide publique dont je dispose», a-t-il déclaré en recevant sa récompense, soulignant que «le théâtre ne se laisse pas enfermer dans des clivages et des étiquettes».

    La dernière création du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, «Les Naufragés du Fol Espoir», a elle aussi décroché deux Molière, ceux du théâtre public et des meilleurs costumes, inspirés de la Belle Époque.

    Le spectacle «La Nuit des rois» de Shakespeare mis en scène par Nicolas Briançon, qui partait favori avec sept nominations, n'a finalement pas obtenu plus de deux distinctions, de même que «Les 39 marches» réglées par Eric Métayer et «La Serva Amorosa» de Goldoni.


    C'est une autre très grande actrice française, Dominique Blanc, qui a reçu le Molière 2010 de la comédienne pour «La Douleur» de Marguerite Dumas. Quatre fois césarisée, elle avait déjà obtenu ce même Molière en 1998 pour «Une maison de poupée».

    Côté révélations, la jeune et méconnue Alice Belaïdi, 23 ans, a devancé l'étoile montante du cinéma Mélanie Laurent, quand le déjà chevronné Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie-Française, l'emportait chez les hommes.


    Plutôt consensuelle dans l'ensemble, la soirée a pris un tour militant quand le comédien Nicolas Bouchaud, au nom des intermittents et autres professionnels du spectacle, s'est inquiété des «dangers qui menacent la création», liés à la réforme territoriale ou à la révision générale des politiques publiques. Frédéric Mitterrand, présentateur des Molière l'an dernier, devenu depuis ministre de la Culture, a souligné sous quelques sifflets n'être «pas du tout d'accord» avec ces propos, tout en précisant que sa porte était «toujours ouverte».

    Pour sa part, le truculent Jean-Paul Farré, sacré pour ses «Douze pianos d'Hercule», a remercié les votants pour leur soutien, mais relevé avec ironie que «le ministère de la Culture a pris le chemin inverse en décidant de ne plus subventionner (ses) recherches sur le théâtre musical». La très engagée troupe du Soleil a, elle, profité du micro qui lui était tendu pour dénoncer le «désengagement impitoyable» de l'État en matière de spectacle vivant.

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  41. Le débat sur la burqa a pris une drôle de figure. Qui va y retrouver ses chatons ? Pas la cause des droits des femmes, assurément…

    Voilà qu’une femme vêtue d’une burqa se fait arrêter à Nantes conduisant une voiture , que B. Hortefeux accuse le mari de polygamie et de fraude aux aides sociales, souhaitant que ledit mari soit déchu de la nationalité française. La droite UMP s’exclame que Hortefeux a raison, et Le Pen (qui n’a rien à cirer de la burqa) ajoute deux louches d’harissa : "Les caisses sociales françaises sont pillées littéralement par des milliers, des dizaines de milliers de gens qui profitent indûment de nos législations ». La députée UMP Chantal Brunel affirme « Comme pour le port de la burqa, la polygamie est contraire aux valeurs de notre pays. Celles-ci doivent être respectées" (ce qui est frappé du bon sens).

    A gauche, Julien Dray estime que cette affaire relève du "montage politique", Jean-Marc Ayrault, s’étonne de l'inaction des services de l'Etat face à "la situation de polygamie qu'ils connaissaient, Marie-Georges Buffet exprime sa "colère". "Si la polygamie est avérée, une loi existe dans ce pays, il faut que la justice passe". "Il faut s'occuper des femmes (...) Il faut qu'elles puissent être logées, qu'elles puissent avoir des revenus, leur trouver un travail. Il faut agir contre la polygamie qui est une souffrance pour les femmes et les enfants. Il faut agir de façon rapide. La loi existe", a-t-elle poursuivi (quelqu’un s’intéresse un peu aux femmes).

    Dans cet imbroglio, la question de la violence symbolique, psychique, sociale que pose la burqa passe au second plan, écrabouillée sous les enjeux politiciens. Quelle glu et quelle calamité !

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  42. Une critique de la mollesse de la gauche dans Marianne. J'y souscris grosso modo.

    LA GAUCHE AUX ABONNÉS ABSENTS
    Un opportunisme navrant auquel la gauche n’oppose rien, sinon une candeur affligeante. Julien Dray a bien critiqué l'instrumentalisation d'un fait divers et les fondements juridiques de cette requête. Ceux qui évoquent une déchéance de nationalité sont « de très bons communicants pour monter des scénarios », a-t-il déploré dimanche sur Radio J. « Ils sont capables de vendre des histoires clés en main auxquelles tout le monde adhère », a ajouté le député socialiste de l'Essonne. « S'il doit y avoir une procédure, elle se fait par la justice, pas par un autre membre du gouvernement ». Sur le fond du sujet : la polygamie, la burqa ? rien. Même rhétorique au mot près chez Hollande. Cohn-Bendit préfère dénoncer la politique spectacle du gouvernement. Un argument massue venant d'un tel expert...

    Toujours sur Radio J, Marie-George Buffet, a dénoncé une « opération politicienne du plus mauvais goût qui fait le jeu des intégristes. Je vois les choses venir, on va multiplier les incidents par rapport à ces femmes et on va voir se réjouir des gens qui vont pousser le feu de l'intégrisme et de la radicalité » a indiqué l’ultra-clairvoyante secrétaire nationale du Parti Communiste, dont on perçoit le féminisme à géométrie très variable. A ses yeux, ni la polygamie ni le port du voile intégral ne sont des signes de radicalité qui justifient des dispositions législatives. Une fois de plus, la gauche estime que dénoncer les méthodes du gouvernement la dispense de se prononcer sur le fond et de faire des propositions.

    L’alternative : Que les femmes en burqa se dévoilent d’elles mêmes ? Que les maris polygames choisissent leur légitime ? Attendre et voir ?

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  43. Un article sévère de Paul Villach contre la gauche dans Agoravox
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    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/burqa-droits-de-la-personne-et-74028
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    1- Le premier argument de la gauche est un pur amalgame : interdire la burqa impliquerait de devoir interdire aussi une cagoule portée par grand froid. Or 1- peut-on assimiler un vêtement qui protège du froid à un vêtement qui est un instrument d’asservissement des femmes par les hommes ? 2- Une burqa est-elle portée indifféremment comme une cagoule par les hommes et les femmes ?

    2- Un second argument est un leurre de diversion par minimisation du problème : les porteuses de burqa sont peu nombreuses. Or 1- la tendance se développe depuis vingt ans en Europe. Elle était jusque-là inconnue. 2- Ne pas s’en préoccuper, revient à la banaliser et à favoriser sa diffusion. 3- Et, quand bien même cet accoutrement ne concernerait que quelques femmes, cet usage devrait être pris au sérieux par principe républicain : tolèrerait-on une seule femme nue dans la rue ou promenée en laisse ?

    3- Le troisième argument combine amalgame, leurre de diversion et ostracisme par l’accusation de racisme. Or, que l’on sache, 1- une religion n’est pas une race et une race humaine est un concept non opérationnel selon la génétique ; 2- la burqa n’est pas un vêtement préconisé par la religion musulmane, mais seulement par sa fraction intégriste ; 3- rejeter la burqa ne revient pas à refuser le droit de culte à ses adeptes ; 4- toute culture peut présenter des usages contestables dont le rejet ponctuel légitime de l’un d’entre eux ne signifie pas qu’elle est globalement méprisée ; 4- il est enfin cocasse de voir des gens, persuadés d’être les amis du genre humain, pratiquer eux-mêmes malhonnêtement envers leurs adversaires les méthodes qu’ils leur reprochent à tort.

    Villach critique la position du Conseil d’Etat, de Villepin et conclut que « les droits de la personne pèsent, en fait, de peu de poids face aux calculs politiques des hommes et des partis ».

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  44. Lu dans Le Nouvel Obs:

    Le conjoint de la Nantaise verbalisée pour conduite en niqab s'est défendu vis à vis de ceux qui l'accusent de polygamie en affirmant que "les maîtresses ne sont pas interdites en France", lundi 26 avril lors d'une conférence de presse. "A ce que je sache, les maîtresses ne sont pas interdites en France, ni par l'islam. Peut-être par le christianisme, mais pas en France", a dit le commerçant qui se trouve depuis la semaine dernière dans le collimateur du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.
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    C'est sûr et certain. Un certain président de la République française de gauche n'eut-il d'ailleurs pas une femme, une maîtresse, et des enfants de ces deux unions, sans avoir divorcé? Et n'utilisa-t-il pas les fonds publics pour protéger l'enfant "illégitime" née de son union avec sa maîtresse?

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  45. Que c'est ignoble !
    Lu dans Le Nouvel Obs.com
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    Le maire de Parthenay a refusé la lecture d'un texte par Ida Grinspan, ancienne déportée à Auschwitz, à l'occasion de la "Journée nationale du souvenir".

    Je suis scandalisée et triste que ces enfants n'aient pas pu lire mon texte. C'est une forme de révisionnisme. Ce texte n'avait pas de haine, n'était pas agressif... Je raconte simplement que j'ai été arrêtée par trois gendarmes, tout est vrai et tout est vérifiable. Dire que j'ai été arrêtée ne discrédite pas toute la gendarmerie. Parce qu'on sait aussi très bien que des gendarmes et des policiers ont prévenu des gens qui devaient être arrêtés. Ce sont simplement trois gendarmes qui sont venus m'arrêter alors qu'ils auraient pu me prévenir.

    Les choses se sont passées comme ça et c'est très moche d'interdire le récit de ces événements. En plus, ce texte est au contraire un témoignage d'amitié pour les gens qui m'ont aidé. Il suffit de le lire. Je témoigne très régulièrement dans les écoles en présence de maires de communes, et jamais un maire ne m'a fait la moindre réflexion. On ne s'amuse pas quand même !


    Je n'ai jamais été contestée et je me suis promis de témoigner aussi longtemps que je le pourrai. C'est très important que la jeunesse sache ce que des hommes ont été capables de faire. Je ne parle pas des gendarmes évidemment, je parle du système nazi et des hommes qui ont participé à la solution finale.

    Ida Grinspan ne veut pas s'adresser à Xavier Dargenton, le maire de Parthenay. Si je témoigne l'année prochaine à Parthenay, et si je le rencontre, je lui demanderai de vive voix pourquoi il s'est opposé à la lecture de ce texte. Mais pas par l'intermédiaire d'un journal.
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    Elle a dit "révisionnisme": cela y ressemble fort, en effet...

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  46. Il était difficile de ne pas chercher de quel bord politique était Mr le Maire de Partenay, et voici:

    Xavier Argenton, Maire de Parthenay et tête de liste Nouveau Centre pour les régionales .

    Nouveau Centre en plein révisionnisme à droite toute...

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  47. Voici le texte de la lettre d'Ida Grinspan, censurée par Mr Argenton, pour ne pas "stigmatiser" les gendarmes...
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    J'ai été, par précaution, envoyée dans les Deux Sèvres alors que j’avais 10 ans, par mes parents inquiets et soucieux que je grandisse loin de la capitale.

    Je suis donc arrivée dans une famille, chez ma nourrice Alice et son mari Paul et auprès de Madame Picard, ma maîtresse d’école à qui je dois ce que je sais ; je pars non pas pour me cacher mais me réfugier ! J’ai été très bien accueillie et je suis allée à l’école communale, j’ai passé mon certificat d’étude : j’étais heureuse, même si je m’inquiétais pour mes parents restés à Paris ; maman malheureusement a fait partie de la rafle du Vel' D’Hiv en juillet 42 ; je vivais sans racisme, sans anti sémitisme de la part des voisins, de mes amies de classe et des habitants du village ! J’étais la petite juive, voilà tout.

    Une armée victorieuse, mais en passe d’être vaincue, et qui ne trouve rien de plus urgent que d’intimer l’ordre à se vaincus d’aller dénicher une petite juive des Deux Sèvres pour l’expédier dans l’enfer D’Auschwitz ! La patrie des Arts menant une guerre à mort contre une enfant parmi des milliers d’autres pour le seul crime d’être née !...

    J’ai été arrêtée le 31 janvier 1944 par 3 gendarmes, l’inhumanité même, de ces 3 hommes, le chiffre 3 , chiffre impair qui montre bien la détermination d'être solidaires de ne pas se laisser influencer face à la jeunesse, face aux suppliques de ma nourrice, des demandes insistantes du maire de la commune pour ne pas m’emmener moi, si jeune, si innocente, qui avait la malchance d’être née juive! Alors que les armées alliées sont en train de délivrer l’Europe des allemands, 3 gendarmes français, ont obéit aux ordres de m’emmener à Niort pour connaître le pire : d’abord le camp de Drancy, puis l’enfer d’un voyage de 3 jours dans un wagon à bestiaux, plombé, avec des hommes, des femmes et des enfants pour arriver aux camps de la mort : c’était ça La Déportation. C’était un voyage terrible, où l’on devait apprendre à vivre ensembles, à faire ses besoins dans une tinette qui a débordée au bout de quelques jours, de vivre dans la saleté, le manque d’air !

    On se disait que le pire était derrière nous mais il était devant nous : quand le wagon s’est ouvert un comité d’accueil allemand avec chiens et hurlements nous attendaient pour la sélection. Je me souviendrai toute ma vie de ces hommes et femmes, enfants, vieillards qui sont partis dans des camions, pour les chambres à gaz ; moi, j’ai eu la chance si l’on peut dire, d’entrer dans le camp pour y travailler avec tout ce que l’on sait de la vie quotidienne dans les camps : nous étions des numéros, et non des êtres humains ; la déportation c’est aussi un programme de déshumanisation organisée par le régime nazi.

    La barbarie s était glissée, cette nuit d’hiver, dans un hameau que tout destinait au sommeil heureux des lieux oubliés par l’Histoire ; Oui j’ai donc connu jusqu’à mes 14 ans une vie loin des fracas de la guerre, des privations de nourriture, des rafles, de l’ostracisme du gouvernement de Vichy et derrière tout cela le totalitarisme nazi organisait l’éradication du peuple juif.


    IDA GRINSPAN

    Texte spécialement écrit pour le 25 avril 2010 pour le département de Deux Sèvres

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  48. Lu dans Le Monde: sur l'extrême droite et l'intégrisme catholique...
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    Après la diffusion mardi soir sur France 2 d'un reportage sur des membres des milieux d'extrême droite et catholique traditionaliste de Bordeaux, le parquet de la ville a ouvert une enquête préliminaire jeudi 29 avril. Dans un communiqué diffusé vendredi, le parquet estime que ce reportage est "révélateur d'agissements susceptibles d'incriminations pénales".

    Produit par CAPA, le reportage diffusé dans l'émission "Les Infiltrés" portait sur Dies Irae, un groupuscule d'extrême droite fondé à Bordeaux par un ancien militant du Front national : il compterait environ cent cinquante membres, plutôt jeunes, qui arborent des insignes franquistes et tiennent devant le journaliste infiltré des propos violemment antijuifs, antiarabes et antinoirs.

    Le sujet fait par ailleurs le lien entre ce groupuscule et le milieu catholique intégriste, représenté à Bordeaux par l'Institut du Bon pasteur, dirigé par l'abbé Philippe Laguérie, ancien curé de l'église traditionaliste parisienne Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Cet institut dispose d'un lieu de culte – l'église Saint-Eloi, située en centre-ville – et un de ses proches gère l'école privée hors contrat Saint-Projet, où le journaliste inflitré a été témoin de chants et de discours racistes et antisémites proférés tant par des élèves que par certains parents ou enseignants.

    L'école, ouverte depuis environ cinq ans et qui accueille quatre-vingt-cinq élèves du primaire au collège, a été contrôlée courant mars par l'inspection d'académie, alertée par les rumeurs entourant la prochaine diffusion du reportage. Ce contrôle a mis en lumière "un certain nombre d'insuffisances graves", notamment concernant les enseignements d'histoire et de sciences, a indiqué à l'AFP le recteur d'académie, Jean-Louis Nembrini, qui, "en tant que citoyen", s'est déclaré "horrifié" par les propos entendus dans le reportage.

    En début de semaine, en plein conseil municipal, l'opposition socialiste avait interpellé le maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé, qui avait attribué en 2002 aux ouailles de l'abbé Laguérie la jouissance de l'église Saint-Eloi : l'archevêché de Bordeaux, qui aurait voulu récupérer l'édifice fermé depuis une vingtaine d'années, s'était opposé à cette décision municipale. Avec l'opposition socialiste au conseil municipal, il avait saisi les tribunaux administratifs qui, en première instance, en appel et jusqu'au Conseil d'Etat ont donné tort à la mairie. Mais ces décisions de justice n'ont jamais été appliquées.

    Mercredi, M. Juppé avait demandé, par courrier, au préfet et au recteur d'académie des "poursuites judiciaires (...) une fois les faits avérés".

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  49. Dans le cadre de la contre-hagiographie des grands hommes, un livre sur la sexualité de Gandhi, Gandhi : ambition nue, de l'historien britannique Jad Adams, commenté dans Le Monde.
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    Qu'y apprend-on de Gandhi que l'on ne sache déjà?

    L'attitude de rejet de Gandhi à l'égard de la sexualité est connue. En 1885, il avait écrit son dégoût de lui-même après avoir eu une relation physique avec sa femme Kasturba, âgée de 15 ans, alors que son père était en train de mourir. Plus tard, après avoir eu quatre enfants, il interdit aux couples mariés fréquentant son ashram d'avoir des relations sexuelles pendant leur séjour, expliquant aux maris qu'ils devaient prendre un bain froid en cas de besoin.

    Gandhi a eu, dit l'auteur, "une sexualité parfaitement normale" durant la première partie de sa vie. En 1900, il décide qu'être chaste serait une bonne idée. Six ans plus tard, il fait un vœu et le met en pratique. Mais cela ne l'empêche pas de prendre souvent des bains avec des jeunes filles pubères, de se faire masser nu et de partager souvent sa couche avec une ou plusieurs de ses fidèles.

    Il ne rompait pas son vœu d'abstinence puisqu'il n'y avait aucune pénétration. Jad Adams estime en fait que Gandhi "attendait des femmes qu'elles le stimulent sexuellement pour qu'il puisse démontrer sa résistance".
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    Il est intéressant de voir à quel point la pensée straight est stupéfaite que des hommes puissent se détourner de la sexualité génitale pour avoir des relations sensuelles différentes avec des femmes.

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  50. J'ajoute à mon commentaire sur Gandhi que le problème n'est pas son vœu d'abstinence (génitale), mais le fait qu'il l'ait imposé autour de lui...

    Cela dit, il serait intéressant de savoir comment il concevait le coït (puisque c'est cela qui est en jeu) et pourquoi - à part le fait de faire perdre à l'homme son contrôle cortical - il le jugeait irrecevable.

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  51. Ma chère, je m'en tape de savoir comment Gandhi s'interdisait d'aller aux étoiles ou y allait à sa façon un peu détournée par rapport à la norme Dupont-Lajoie. Je n'entre point dans l'alcôve des gens (à moins d'y avoir été convié et d'en avoir envie). Mais je vois que Mr Gandhi, lui, n'avait pas de ces discrétions et qu'il se mesloit de ce qui ne le regardoit point. Très bien, on le savait : personne n'est parfait…

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  52. Un appel lancé par des associations et personnalités juives de pays européens, dont La Paix Mainenant. Cet "Appel à la raison" a comme objectif de devenir le point de ralliement de tous ceux qui, en Europe, sont conscients de la nécessité de trouver rapidement une solution au conflit israélo-palestinien selon le principe "2 Peuples, 2 États".

    Cet appel sera lancé officiellement le 3 mai au parlement européen à Bruxelles en présence de Daniel Cohn Bendit, Bernard Henri Levy, qui le
    signent tous deux, et de représentants des divers pays européens qui s'y associent.

    En France, plus d'une centaine de personnalités ont signé cet appel qui peut être signé sur le site
    http://www.jcall.eu/
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    Appel à la raison

    Citoyens de pays européens, juifs, nous sommes impliqués dans la vie politique et sociale de nos pays respectifs. Quels que soient nos
    itinéraires personnels, le lien à l’État d’Israël fait partie de notre identité. L’avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes
    indéfectiblement attachés nous préoccupent.

    Or, nous voyons que l’existence d’Israël est à nouveau en danger. Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs, nous savons que ce
    danger se trouve aussi dans l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale. Et qui alimentent,
    en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant
    qu’État.

    C’est pourquoi nous avons décidé de nous mobiliser autour des principes
    suivants :
    1. L’avenir d’Israël passe nécessairement par l’établissement d’une paix avec le peuple palestinien selon le principe «deux Peuples, deux États».
    Nous le savons tous, il y a urgence. Bientôt Israël sera confronté à une alternative désastreuse : soit devenir un État où les Juifs seraient minoritaires dans leur propre pays;soit mettre en place un régime qui déshonorerait Israël et le transformerait en une arène de guerre civile.
    2. Il importe donc que l’Union Européenne, comme les États-Unis, fasse pression sur les deux parties et les aide à parvenir à un règlement
    raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien. L’Europe, par son
    histoire, a des responsabilités dans cette région du monde.
    3. Si la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël, la solidarité des Juifs de la Diaspora leur impose d’œuvrer pour que cette
    décision soit la bonne. L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts
    véritables de l’État d’Israël.
    4. Nous voulons créer un mouvement européen capable de faire entendre la voix de la raison à tous. Ce mouvement se veut au-dessus des clivages
    partisans. Il a pour ambition d’œuvrer à la survie d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, laquelle est conditionnée par la création d’un État palestinien souverain et viable.

    C’est dans cet esprit que nous appelons tous ceux qui se reconnaissent dans ces principes à signer et à faire signer cet appel.

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  53. Voici les premières mesures du plan d'austérité adoptées en Grèce:

    Retraites
    L'âge minimum de départ à la retraite fixé à 60 ans, les départs anticipés seront réduits. L'âge légal, actuellement de 65 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes, va être lié à l'espérance de vie moyenne. La durée du travail pour avoir droit à une retraite pleine sera progressivement portée de 37 ans à 40 ans en 2015. La base de calcul prendra en compte le salaire moyen de la totalité des années travaillées, et non plus le dernier salaire.

    Secteur public
    Le gel des salaires actuellement en cours est étendu jusqu'en 2014. Suppression des 13e et 14e mois de salaire dans la fonction publique pour les fonctionnaires gagnant plus de 3 000 euros par mois. Ces primes sont plafonnées à 1 000 euros pour ceux qui gagnent moins. Suppression des 13e et 14e mois de pension pour les retraités, compensées par des primes pour les plus bas revenus. L'ensemble de ces primes avaient déjà été réduites de 30 % dans le cadre des précédentes mesures d'austérité. Les diverses indemnités touchées par les fonctionnaires, et qui représentent une partie importante de leur revenu, seront à nouveau réduites, de 8 %. Elles avaient déjà été diminuées de 12 %.

    Fiscalité
    La TVA augmentera de deux points, de 21 % à 23%, après une hausse de deux points en mars. Les taxes sur les carburants, l'alcool et le tabac sont augmentées de 10% supplémentaires. Pour augmenter ses recettes, le gouvernement prévoit également de créer un nouvel impôt exceptionnel sur les sociétés les plus rentables, ainsi que par une augmentation de la fiscalité immobilière.

    Investissements publics
    Le gouvernement grec prévoit de réduire l'ensemble des investissements publics, ainsi qu'une libéralisation des marchés des transports, de l'énergie et "l'ouverture" des professions fermées.

    Secteur privé
    Un nouveau salaire minimum va être mis en place pour les jeunes et les chômeurs de longue durée. Le gouvernement va revoir la législation qui interdit aux sociétés de licencier plus de 2 % de leurs effectifs totaux par mois. D'autres modifications sont prévues dans le domaine des indemnités de départ.

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  54. Tout ça est parfaitement juste et logique. Dieu est le capital et le marché déchaîné est son prophète. Et en plus c'est hautement moral : les agences de notation magouilleuses sont d'importants co-responsables de la crise mondiale dont nous avons peine à sortir. Terrible responsabilité qui doit empêcher leurs membres de trouver facilement le sommeil. Donc, très justement :
    1) pas question de leur faire des reproches sérieux, ça pourrait ajouter à leur terrible chagrin
    2) quand elles remettent ça avec leurs notations hautement compétentes et rigoureuses, on les prend au sérieux. Qui ça ? Les fameux marchés. Et les "gouvernements" s'écrasent. Helzapoppin a pris le pouvoir, on va vraiment se marrer non-stop.

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  55. Un p'tit mot sur Onfray. Catherine David écrit dans le Nouvel Obs quelques remarques pertinentes sur les prétendus goûts de Papa Freud pour le fascisme. Faur quand même pas pousser, Onfray!

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    J'ai pris un coup de sang en lisant la tribune de Michel Onfray dans «Libération» du 3 mai 2010, sur le «goût» qu'aurait eu Freud «pour le fascisme». Décidément ce petit diable ne doute de rien.

    Il cite notamment la demande de visa pour Freud adressée par Giovacchino Forzano à Mussolini après l'Anschluss en 1938, quand Freud s'est finalement résolu à quitter l'Autriche envahie par les nazis. Onfray n'a visiblement aucune idée de l'angoisse qui pouvait étreindre un Juif viennois en ces années maudites. Freud aurait-il dû s'abstenir de flatter le Duce, au risque de finir dans une chambre à gaz ? En guise de pièce à conviction, Onfray cite le texte de cette lettre - « je recommande à Votre Excellence un glorieux vieil homme de 82 ans qui admire grandement votre Excellence: Freud, un Juif ».

    Onfray se serait peut-être épargné ce procédé minable s'il avait eu connaissance d'une autre signature faite par Freud cette année-là en bas d'un papier officiel. C'est Peter Gay qui raconte cet épisode dans sa remarquable biographie, «Freud, une vie» (Hachette Pluriel), que j'ai eu l'honneur de préfacer. Avant de quitter Vienne, Freud fut en effet obligé de remplir un questionnaire nazi affirmant sa confiance dans le régime hitlérien. Il signa donc, puis ajouta tout en bas de la feuille une petite phrase insolente qui rappelle furieusement le ton de la lettre au Duce : «Je peux cordialement recommander la Gestapo à tous»

    Michel Onfray peut-il sérieusement prétendre que cette phrase indiquerait un sentiment positif de Freud à l'égard de la Gestapo ? On a envie de recommander cordialement à Michel Onfray l'usage d'une vertu par lui méconnue. Ça s'appelle l'humour, et en 1938, ne lui en déplaise, c'était une forme hautement civilisée du courage


    HUGH !

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  56. Un entretien sur le temps avec Jean-Louis Servan Schreiber dans l’Express, dont je retiens et résume quelques passages. C'est banal mais ça ne fait pas de mal.
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    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/pourquoi-nous-allons-trop-vite_889698.html
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    C'est tout le système, politique, social, économique, qui est en train d'être submergé par un présent pléthorique, débordant, obsessionnel. Nous vivons tous, individus et institutions, un raccourcissement inquiétant de notre horizon de réflexion.
    Au plan politique. La préoccupation quotidienne du gouvernement est de savoir ce qui est dit dans les médias et reflété par les sondages. Cela pousse l'action politique vers la réaction immédiate au détriment de la réflexion à long terme. Or les démocraties ont besoin de temps pour la négociation et la discussion collectives entre les secteurs du corps social, et non de simulacres de concertation.

    Au plan de la finance. Le système financier, avec son incroyable rapidité de réaction mondiale, dépasse les capacités à concevoir et à agir d'à peu près chacun des acteurs.

    Du côté des entreprises, l'objectif d'accroissement constant des résultats - donc de la productivité - confine à l'absurde. Les analystes financiers mettent une pression néfaste sur les entreprises en les contraignant à publier leurs résultats tous les trois mois au nom de la transparence. Certains en viennent à maquiller leur bilan, réduisent les budgets de recherche-développement pour améliorer leurs résultats, ce qui est désastreux à moyen terme.

    L’impasse actuelle des politiques sur l'environnement prouve combien nous sommes incapables de préparer le futur de nos enfants.

    Seul un minimum de retour à la solidarité peut redonner le goût du long terme. Nous devons reconstruire un intérêt général collectif, un sentiment d'appartenance à l'humanité. La prise de conscience écologique peut nous y aider car, face à la nature, nous courons tous les mêmes risques. C’est par la formation de groupes d'action que nous retrouverons l'intérêt d’échanger et du projet social. Pour résister au court terme qui nous met en péril, nous avons besoin d'un nouveau "réarmement moral", qui seul nous permettra de freiner le bolide qui nous emporte tous.

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  57. Un article dans l’Express : pourquoi la politique de Sarkozy est si impopulaire (pour 69% des Français)
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    http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/pourquoi-la-politique-de-sarkozy-est-si-impopulaire_231831.html#xtor=AL-189
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    Le pouvoir d'achat
    Le revenu disponible brut des ménages a fortement ralenti (+2% après +3,5% en 2008). Les heures supplémentaires, illustration du slogan de campagne de Nicolas Sarkozy "Travailler plus pour gagner plus", ont diminué en volume de 7% en 2009. Le problème est qu'en période de fort ralentissement de l'activité, ce dispositif permet aux entreprises de licencier tout en maintenant leur production. Soit des vraies pertes de pouvoir d'achat pour de nombreux Français. Cette année, le pouvoir d'achat va carrément caler.

    La réduction des inégalités
    Si des efforts sont notés (Le RSA, qui bénéficie à 1,7 million de personnes), l'augmentation de la précarité, la stagnation des salaires ou encore l'envolée des revenus du capital, dont font mention l'Insee et l'Observatoire des inégalités prouvent que la société ne va pas dans le sens d'une plus grande justice sociale. Surtout quand parallèlement à cela, les mirobolants salaires des patrons ne suscitent qu'une opposition de principe .

    La lutte contre le chômage
    Le chômage a battu des records en 2009, touchant 10% de la population active. Au final, depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, le chômage a progressé de 22%. Qu'a donc fait le gouvernement pour lutter contre ce fléau ? Il a favorisé le chômage partiel, les contrats aidés et les embauches de smicards dans les petites entreprises.

    La lutte contre les déficits publics
    La crise a fait exploser le déficit, qui atteindra 8% du PIB en 2010, et la dette représente désormais plus de 80% du PIB. Les critères du pacte de stabilité ont été explosés. Un réel effort a été fait sur le train de vie de l'Etat (un fonctionnaire sur deux non remplacé…), mais il n'est pas à la hauteur des enjeux.

    Le financement des retraites
    Seuls 22% des Français jugent bonne la politique de Nicolas Sarkozy en matière de retraites.

    La situation économique
    73% des Français jugent mauvaise la situation économique du pays depuis l'arrivée de Sarkozy, même si pour une grande part il n'en est pas responsable.

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  58. A ajouter au bilan négatif de Sarkozy, la carte scolaire :
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    http://www.liberation.fr/societe/0101634012-l-assouplissement-de-la-carte-scolaire-cree-des-frustrations-et-accentue-la-ghettoisation
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    Trois ans après l'assouplissement de la carte scolaire, le syndicat des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN) a mené une enquête auprès de 2758 collèges et lycées.

    Les établissements les plus fragiles sont les plus touchés. 30% des collèges et lycées classés ZEP-RAR (zone d'éducation prioritaire-réseau ambition réussite) jugent que la libéralisation de la carte scolaire a eu un impact négatif. C'est une difficulté supplémentaire pour ces collèges et lycées. Beaucoup de chefs d'établissement constatent une baisse des effectifs, avec le départ bien souvent des élèves les plus favorisés. Cela amplifie le mouvement de ghettoïsation.

    L'assouplissement de la carte scolaire suscite des départs qui n'auraient pas eu lieu autrement, et déstabilise complètement l'équilibre qui existait dans certaines villes. Dans une agglomération de 30.000 habitants, avec deux ou trois collèges de taille moyenne et d'un niveau à peu près semblable, jusqu'alors, les élèves allaient sans trop se poser de question au collège le plus proche avec la garantie d'une qualité moyenne. Mais, avec l'assouplissement de la carte, les parents ont désormais le choix. A partir de là, leur raisonnement change: «Puisque j'ai le choix, c'est qu'il y a des différences». Certains collèges se forgent une meilleure réputation que d'autres tout simplement parce qu'ils sont en centre-ville dans un immeuble ancien... Il suffit que quelque parents demandent une dérogation dans le but que leur enfant aille dans cet établissement «présumé meilleur» pour que les autres suivent. Une fois le mouvement enclenché, ce qui n'était qu'une image devient une réalité. On créé des établissements à risques qui ne l'étaient pas auparavant.

    L'un des arguments des partisans de la suppression de la carte scolaire était de dire: «il faut laisser le choix aux familles, elles se tourneront moins vers le privé». C'est faux. Tout simplement parce que les lycées publics les plus cotés sont toujours aussi pleins... Accorder plus de dérogations n'augmente pas le nombre de places! Donc, cela ne change rien sur ce point. Au contraire. Lors de l'enquête, on s'est rendu compte que cet assouplissement de la carte scolaire favorisait même les inscriptions dans les établissements privés.

    Solutions: D'abord, avoir plus de transparence sur le sujet. Et rouvrir le dossier.

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  59. Un article drôlement pertinent dans Bakchich sur la lutte des classes, par Fakir. Je résume cette drôle de dernière nouvelle ;-)
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    http://www.bakchich.info/La-lutte-des-classes-revelee-a-l,10722.html
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    On part de la répartition de la taille des fourmis, qu’un certain Weber en 1946 décrivit comme bimodale. La démarche de Weber est standard. Dans toutes les disciplines scientifiques on effectue des mesures et on examine les distributions, toujours selon le même principe : on regarde le nombre de cas, dans l’absolu ou en pourcentage, aux différents niveaux de la variable considérée. Mais curieusement, s’agissant de la distribution des richesses chez l’humain, c’est rarement cette méthode toute simple que l’on choisit.

    Les«extrémistes» prétendent encore qu’il y aurait, en France, deux classes opposées : les «financiers gaspilleurs», ou «les bourgeois taquins», ou «l’oligarchie» comme disait Jaurès, contre « la masse des travailleurs» comme disait Mitterrand (celui des années 70). Cette thèse archaïque se traduirait, statistiquement, par une distribution bimodale de la richesse.

    Les penseurs modernes affirment, au contraire, que dans nos «sociétés post-industrielles», dominerait une immense « classe moyenne », aux contours flous, allant de l’ouvrier qualifié au médecin libéral. Ce qui donnerait, graphiquement, une courbe unimodale – avec une seule cloche. L’Insee donne raison aux modernes, avec une méthode compliquée du "décilage".

    Or, avec cette méthode, même les classes de fourmis disparaîtraient.

    Résumons avant de conclure : les données de Weber, dont on sait qu’elle sont magistralement bimodales (Figure 1), ne le sont plus à la sortie de la moulinette de l’Insee (Figure 3), mais il n’est pas trop difficile de retrouver une trace—atténuée—de la bimodalité perdue (Figure 4). On peut appliquer la même méthode aux patrimoines. Oh surprise ! Deux faits importants qui nous avaient entièrement échappé dans la présentation de l’Insee sont visibles à présent.
    1. D’abord les distributions ont une allure franchement bimodale, avec un substantiel espace vide entre le groupe supérieur et tous les autres ; il y aurait donc bel et bien deux classes de patrimoine dans notre pays.
    2. Ensuite, l’écart semble s’être creusé de 1997 à 2003
    .

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  60. Nouvelles pas fraîches...
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    MAROC: UN PARTI ISLAMISTE APPELLE À L'INTERDICTION D'ELTON JOHN
    07 MAI 2010

    Le parti Justice et développement a appelé vendredi "à interdire" la venue du chanteur anglais à un festival "car cela risque d'encourager l'homosexualité au Maroc".

    Le parti islamiste Justice et développement (PJD, opposition) a appelé vendredi "à interdire" la participation du chanteur britannique homosexuel Elton John à un festival "car cela risque d'encourager l'homosexualité au Maroc", a déclaré à l'AFP Mustapha Ramid, président du groupe parlementaire. "Nous refusons catégoriquement la participation de ce chanteur (Elton John) car cela risque d'encourager l'homosexualité au Maroc", a indiqué M. Ramid.

    Elton John sera présent au festival Mawazine à Rabat, du 21 au 29 mai, parmi plusieurs autres chanteurs dont Julio Iglesias, Mika, BB King, Carlos Santana... "Le problème n'est pas au niveau du chanteur lui-même, mais par rapport à l'image qu'il a auprès de la société", a affirmé de son côté Lahcen Daoudi, député du PJD et l'un de ses membres dirigeants.

    "La société marocaine a une perception négative de ce chanteur et nous devons la prendre en considération". a conclu M. Daoudi. Jeudi, le groupe parlementaire du PJD a déposé une demande auprès de la première chambre "appelant à l'interdiction de la participation" du chanteur au festival, et dénoncé "l'accueil qui lui est réservé".

    Source AFP

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  61. Encore un p'tit coup d'Onfray dans Causeur, de Patrick Mandon (extraits)
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    Onfray ne serait-il pas devenu prétentieux et définitivement péremptoire ?

    Après s’en être violemment pris à Dieu (Traité d’athéologie, physique de la métaphysique, Grasset, 2005), il tire à boulets rouges sur la plus grande idole du XXe siècle, Sigmund Freud (1856-1939), et sur ce qu’il estime être sa religion, la psychanalyse. Certes, il lui reconnaît, ainsi qu’aux précédents cultes, une certaine utilité, démontrée par celles et ceux qui affirment avoir été “guéris” par sa pratique. Mais les prétendus “miracles” de la grotte de Lourdes, ajoute-t-il, ne démontrent pas l’existence de Dieu!

    Il convient de reconnaître la formidable efficacité de sa méthode de travail, inspirée de Nietzsche, lequel, dans sa préface au Gai savoir, affirme qu’une pensée est plus ou moins une autobiographie «confectionnée» par le penseur lui-même. De Freud, il a lu l’intégrale de l’œuvre et de la correspondance, il a suivi pas à pas les déplacements et le cours de la vie (a-t-il, à ce sujet, commis des erreurs ? Nous le saurons prochainement, dès que se lèveront des opposants véritables). Puis il a soumis ce vaste corpus à un “remuement” vigoureux, censé provoquer un dépôt de vérité dans un liquide trouble où se suspendent les particules du mensonge, de la renommée, de la contradiction, de la dissimulation.

    C’est une bourrasque contre la légende freudienne que ce livre ! D’abord contre Sigmund, peint en névrosé, affabulateur, maniaco-dépressif, soucieux de laisser une trace indélébile de son passage sur Terre. Le Viennois serait un pilleur d’œuvres, un voleur d’idées, un débiteur indélicat : il prétendrait au statut de savant, «découvrant» des choses déjà pressenties ou largement mises au jour par Empédocle (492-432 av. JC, les principes de vie et de mort), Karl Robert Eduard von Hartmann (1842-1906, l’inconscient) ou Friedrich Nietzsche (1844-1900). Le voici également en tyran sexuel, contraignant sa belle-sœur à une pénible (ou excitante ?) compromission dans le foyer conjugal! Avec cela, une prétention à donner une valeur universelle à ce qu’il a observé chez lui ! Le désir sexuel qu’il éprouva, enfant, pour sa mère, peut-il fonder le complexe d’Œdipe? Et encore âpre au gain, politiquement aveugle (ou suspect), au point d’honorer Mussolini d’une dédicace et de travailler à l’Institut Goering, dirigé par le neveu du fameux maréchal!

    On attend avec impatience la contre-offensive des bébés brutalement interrompus au stade anal; celle des pervers polymorphes légitimement outrés. On redoute de voir surgir en direct sur le plateau du JT, les yeux révulsés, dans un chahut de micros heurtés et de chaises renversées, les frères Miller, gardiens du square Sigmund, entraînant après eux quelques autres chaisières de la périphérie freudienne, rouges d’une colère sacrée, qui n’hésiteront sans doute pas à retourner à l’auteur sacrilège le procès en sorcellerie, voire en antisémitisme qu’il intente au fondateur de la psychanalyse.

    On m’autorisera plutôt un avis de béotien. Freud demeure l’un des grands rénovateurs de l’imagination. Ses travaux, sa langue admirable, ses intuitions, sa sensibilité constituent l’aliment de la création artistique. En élargissant l’audience de la psyché, il a laissé une immense réserve de fiction, dans laquelle ont puisé la littérature, le cinématographe, la peinture, la poésie, le théâtre modernes. Enfin, nul ne nous convaincra de la nocivité d’un homme qui éprouvait pour son chien “ce sentiment de parenté intime, d’affinité incontestée”, et affirmait, dans une lettre à Marie Bonaparte, le 6 décembre 1936 : “Souvent, en caressant Jofi, je me suis surpris à fredonner une mélodie que je connais bien, quoique je ne sois pas du tout musicien : l’Aria de Don Juan.” Finalement, la statue du Commandeur n’est pas si loin.

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  62. Crazy Squirrel n'a pas pu s'empêcher de relever cette nouvelles de ses amis les castors;-)
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    Canada - La ville d'Alberta héberge une construction assez inhabituelle: le plus grand barrage construit par des castors. Long de 850 mètres, il est même visible depuis l'espace sur des images satellites.

    Les habiles castors sont capables de mettre en œuvre ce genre de construction avec pour seuls outils leurs dents. Ils utilisent du bois, de la boue et de la pierre pour fabriquer ces barrages auprès desquels ils peuvent circuler en sécurité. Les castors sont en effet de très bons nageurs, mais ils sont malheureusement beaucoup moins habiles lorsqu'il s'agit de marcher. Grâce à ces barrages, il leur est plus facile d'échapper à leurs prédateurs, comme les coyotes ou les ours***

    Le barrage en question mesure 850 mètres. Il est situé dans la partie sud du parc national les Buffalo. Sa construction a débuté en 1975, et les castors procèdent depuis lors à des réparations régulières de l'ouvrage.

    Les barrages bâtis par des castors mesurent en général moins de 75 mètres. Les scientifiques pensent que la construction de celui-ci a nécessité l'intervention de plusieurs familles, lesquelles se sont attelées quotidiennement à la tâche.Ces barrages ont un effet bénéfique sur l'environnement : quand la matière végétale utilisée meurt, elle se transforme en tourbe qui stocke du CO2, y compris celui rejeté par les activités humaines.
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    ***Pour les coyotes je suis d'accord, mais pour les ours cela me semble relever de la diffamation.

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  63. Les abeilles, hélas, ne savent pas construire de barrages...
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    La proposition du député Verts Yves Cochet, soutenue par l'opposition de gauche, d'interdire les insecticides "neonicotinoïdes", a été repoussée lors de la partie du projet Grenelle 2 consacrée aux produits phytosanitaires.

    Yves Cochet a rappelé, en vain, que les acteurs de la filière apicole et "les scientifiques du monde entier ont unanimement accusé ces insecticides de porter de graves préjudices aux colonies d'abeilles et de mettre en péril la production de miel".

    Les opposants à l'interdiction ont mis en avant "l'incompatibilité avec le droit communautaire".

    Par ailleurs et d'une façon plus générale, le texte voté en séance prévoit que le retrait du marché français d'un produit contenant "une substance active autorisée au niveau européen" ne pourra se faire qu'après l'avis scientifique de l'AFSSA (agence française de sécurité sanitaire des aliments) et "une évaluation des effets socio-économiques et environnementaux" de ce retrait.

    Les députés Verts et l'opposition de gauche, le socialiste Germain Peiro en tête, se sont battus en vain contre ces dispositions qualifiées de "recul" devant les engagements du Grenelle de l'environnement.

    Un des engagements du Grenelle de l'environnement est de réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 2018.

    Le ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo a défendu les progrès accomplis par exemple en matière d'encadrement des produits phytosanitaires.

    Il a en outre dénoncé "une des dernières tentatives du PS pour ne pas voter le Grenelle 2".

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  64. Un article dans Courrier International sur les difficultés d'intégration des immigrés en Suède:

    SUEDE

    Si le lien vif marche, merci à Parleur de m'avoir donné la recette ;-)

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  65. A propos de l'école, lu dans Slate sous la plume de Thomas Legrand:

    Le rapport de la Cour des Comptes est froid, clair sans fioriture. Notre école va mal, et c'est le modèle qui est en cause. Même si certains spécialistes de la chose scolaire pourront faire remarquer, à juste titre et à contre courant, que le niveau scolaire ne baisse pas globalement dans tous les domaines et même qu'il progresse dans certains.

    Tout ça n'a aucune importance puisque la réalité crue est là: les inégalités progressent. L'école reproduit et amplifie le statut social de départ. L'héritage social de chacun des enfants est renforcé par l'école républicaine au lieu d'être aplani. L'inné triomphe sur l'acquis.

    C'est la pire nouvelle, le pire constat que l'on pouvait faire. La Cour des Comptes estime que ce n'est pas une question de moyens mais de répartition des moyens. Le modèle de l'uniformité qui avait permis de souder le pays et de favoriser l'égalité est désormais facteur d'inégalité.

    Là où il y a une différence de 40% de niveau entre deux établissements, l'un dans un quartier favorisé, l'autre défavorisé (parlons clair, riche et pauvre) il n'y a que 10% de différence de moyens dit la Cour des Comptes. Le retour à l'égalité passe par la différenciation des moyens et des rythmes. La bonne nouvelle que fournit la Cour des Comptes c'est qu'il n'y a pas besoin de plus d'argent pour l'éducation...il y a simplement besoin de courage politique. Le courage par exemple de retirer des moyens des villes riches des Hauts-de-Seine (au hasard...) pour en donner aux villes pauvres de Seine-Saint-Denis (au hasard aussi...)
    .

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  66. Et, pour compléter, ce constat de l'Observatoire des inégalités à propos de l'Université.
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    Les enfants de cadres et professions libérales constituent près d’un tiers des étudiants à l’université et près de la moitié des élèves dans les filières les plus sélectives comme les classes préparatoires aux grandes écoles ou les écoles d’ingénieurs, alors que leurs parents ne représentent que 16 % des emplois. Les enfants d’ouvriers et d’employés sont mieux représentés dans les filières courtes, des IUT aux BTS en passant par les écoles paramédicales et sociales.

    Si l’on observe uniquement le champ de l’université, les premiers cycles sont plus ouverts: ouvriers et employés forment 27 % des inscrits (leurs parents 52 % des actifs occupés) en licence. Mais le troisième cycle est tout autant sélectif socialement que les grandes écoles: ils n’y représentent plus que 12 % des élèves.

    L’accès à l’enseignement supérieur a progressé pour toutes les catégories sociales dans les années 1980 et 1990. La proportion des fils d’ouvriers y accédant est ainsi passée de 10 à 30%, celle des enfants de cadres supérieurs ou de professions intermédiaires de 50 à près de 80%. Ce qui frappe, c’est la stagnation du taux d’accès depuis le milieu des années 1990, y compris pour les moins favorisés qui ne rattrapent pas les enfants des autres milieux.

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  67. Une réflexion à propos d'un sondage qui affole les associations contre la discrimination.Or, il faudrait regarder cela à la loupe, et surtout sans indignation effrayée.
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    "Après un an de matraquage stigmatisant envers les populations arabes et musulmanes, les préjugés ont plus que doublé par rapport à l'an dernier": c'est ainsi qu'Arielle Schwab, présidente de l'UEJF, explique que les préjugés exprimés par les Français sur les Arabes, les Juifs ou les homosexuels soient aujourd'hui en augmentation, selon un sondage de l'institut BVA pour son association et SOS Racisme, dévoilé ce dimanche. La jeune femme fait référence, notamment, au débat lancé par le gouvernement sur l'identité française.

    Les Arabes sont perçus comme "plus souvent délinquants que les autres" par 27,6% des sondés. Pour près d'un Français sur deux (49%), "les étrangers savent mieux profiter du système de protection sociale que les autres". Selon l'enquête, 28% des Français considèrent que les Noirs sont plus forts physiquement que les autres et 30% que les Juifs ont plus d'influence que les autres dans la finance et les médias. Quand aux homosexuels, 12% des Français (contre 8% l'an dernier) pensent qu'ils "sont plus obsédés par le sexe que les autres".

    "On assiste à une libéralisation de la parole raciste depuis plusieurs mois", accuse Dominique Sopo, président de SOS Racisme, pointant "la tentative d'importation du débat sur l'interdiction des minarets" en Suisse, "le débat sur l'identité nationale" et "le débat sur la burqa, posé de façon extrêmement malsaine".
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    Ce sondage signifie-t-il une augmentation du racisme ou de l'homophobie, ou témoigne-t-il d'une énonciation de certains stéréotypes quand des questions indicées sont posées? De plus, les stéréotypes sont d'ordre différent (les Noirs plus forts ou les homosexuels plus "sexuels", ne semblent pas du même ordre que les arabes délinquants).

    Cela est d'autant plus à regarder à la loupe que, dans la suite du sondage, on apprend que globalement, 15% des Français se disent "plutôt ou un peu" racistes, soit un point de plus que l'an dernier... Mais ils sont 6% à s'affirmer "homophobes", soit 4 points de moins que l'an dernier. Et ils sont 4% à admettre qu'ils sont antisémites, soit 4 points de moins qu'il y a un an.

    So what?

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  68. So what ?

    Les Noirs les plus visibles sont certainement les vigiles d’hypermarchés, chacun choisi et recruté

    « Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille »

    comme disait un mien confrère.

    Les minorités sexuelles vivent leur sexualité de façon souvent tourmentée, donc en effet obsessionnelle.

    Des Juifs sont très présents, c’est un fait, dans les médias, et d’autres (parfois les mêmes) dans la finance. Et d’autres encore dans quelques autres domaines.

    Je ne sais pas comment l’échantillon interrogé a été constitué, ni quelles questions précises ont été posées, et dans quel enchaînement. Je reste sceptique et dubitatif sur l’importance à donner aux modifications de pourcentages.

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  69. A l'heure où l'État d'Israël se déconsidère chaque jour un peu plus, cet article à propos de l'écrivain Henri Raczymow:

    RACZYMOW

    Henri Raczymow est allé en Israël sur les traces de son frère, qui y était parti pour un rêve de paix et en était revenu sans illusions...

    La responsabilité de tous les pays est, sur ce dossier, particulièrement ignoble. A force de se délester des problèmes, on a laissé dans un face à face d'une violence insondable les protagonistes...

    La Palestine, ou La force de Thanatos?

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  70. Dans Causeur, Gil Mihaeli analyse "l'histoire de la flottille" en la mettant en regard du blocus israélo-palestinien imposé à Gaza avec le soutien de la Communauté internationale.

    FLOTTILLE

    Il conclut: Le militant humanitaire pacifiste peut s’armer de couteaux, de haches ou de barres de fer pour redevenir simple activiste de droits de l’homme une fois les armes lâchées. Ceux qui admettent que le Hamas n’a pas complètement raison et qu’Israël n’est pas à 100 % dans son tort feraient bien de réfléchir à cette question.

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  71. La flottille ayant pris l'eau, je la remets en lien vif:

    FLOTTILLE

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  72. Un article intéressant de Bradley Burston, éditorialiste de Ha'Aretz, sur l'histoire de la flottille:

    ISRAEL

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  73. Et le point de vue du Palestinien Sami El Soudi: une lucidité sans concessions ni mollesse qui doit lui valoir bien des rancunes ...

    ELSOUDI

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  74. Lu dans Le Monde ce texte sur des finances légèrement plus "vertueuses":
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    En 2009, les encours des fonds d'investissement socialement responsable (ISR) ont bondi de 70%, à 50,7 milliards d'euros selon l'observatoire Novethic. Et l'encours des placements d'épargne solidaire a progressé de 47 %, à 2,4 milliards d'euros, selon l'association professionnelle Finansol.

    Ces nouvelles formes d'épargne ne représentent encore qu'une goutte d'eau, mais leur décollage se confirme, dopé par un rejet évident pour la finance traditionnelle.

    Largement méconnu du grand public, leur principe, pourtant, n'est pas si compliqué. Pour faire simple, les gérants "responsables" s'engagent à respecter un certain nombre de règles éthiques. Par exemple, ils boycottent les titres émis par des entreprises trop polluantes, celles qui pratiquent une politique sociale inadmissible (licenciements, délocalisations…) et celles qui ne font aucun effort en matière de transparence et de gouvernance.

    Fait nouveau, certains grands réseaux bancaires ont décidé de promouvoir activement ces produits. La crise, il est vrai, les incite à bouger. Conscientes de leur image dégradée, les banques voient dans l'ISR un moyen de restaurer leur réputation.

    Mais les freins restent nombreux et le gonflement des encours ne doit pas faire illusion. D'abord, les fonds ISR représentent à peine 3 % des encours sous gestion en Europe. De nombreux gérants les accusent d'être des produits "marketing", qui surfent sur la vague du développement durable. Autrement dit, une mode.

    Plus grave, la gestion responsable reste, pour beaucoup, synonyme de performance médiocre. Plusieurs centaines d'études ont été faites sur le sujet. Leur conclusion ? En moyenne, les fonds ISR réalisent des performances identiques à celles des fonds traditionnels.

    Mais les idées reçues ont la vie dure. La décision des leaders de d'assurance-vie de se convertir à la gestion durable pourrait faire boule de neige. Hélas, ils se montrent pour l'instant plutôt frileux pour s'engager dans cette voie.

    Même si beaucoup d'épargnants les confondent, la finance solidaire n'est qu'un cousin éloigné de la finance responsable. Car la recherche d'un profit n'est pas son but premier. Là où les pouvoirs publics n'interviennent plus, là où les banques ne prêtent pas, la finance solidaire permet d'apporter des fonds pour faire naître des initiatives condamnées selon les critères habituels.

    Avec les placements solidaires, les épargnants peuvent orienter l'usage de leurs capitaux vers différents types de soutien, notamment la lutte contre l'exclusion et pour l'insertion, par l'emploi ou le logement. La solidarité au travers des placements peut s'exprimer de façon plus ou moins avancée.

    Avec les produits dits "de partage", la dose reste homéopathique, puisque les capitaux sont investis dans des formules classiques (livrets, sicav, assurance-vie…) et seule une partie des intérêts est versée à une association. En 2009, 5,4 millions d'euros ont ainsi été collectés.

    Un cran au-dessus figurent les fonds d'investissement dits "90/10", où la part consacrée aux investissements solidaires atteint de 5 % à 10 % des sommes placées. Diffusés dans le cadre avantageux de l'épargne salariale, ces produits connaissent un vif succès.

    Les investisseurs les plus engagés disposent d'une dernière possibilité: investir directement au capital des entreprises solidaires ou des financeurs solidaires (des sociétés de capital-risque). Des organismes comme Habitat et Humanisme, Garrigue ou la NEF font régulièrement appel aux épargnants pour lever des ressources supplémentaires. En entrant au cœur de ces organismes, l'investisseur a la certitude de connaître l'usage qui sera fait de son argent, mais aussi de réduire son impôt.

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  75. A propos de la flottille, un article de Johan Hufnagel et Eric Leser dans Slate, qui tranche avec certains partis pris emphatiques:
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    Sans surprise, les articles sur l'attaque de la flottille humanitaire pour Gaza par l'armée israélienne ont provoqué de nombreux commentaires dont certains outranciers et même quelques attaques contre Slate qui cautionnerait ou chercherait à justifier l'injustifiable.

    Une mise au point est donc nécessaire. Nous ne cautionnons et ne justifions rien. Nous cherchons à expliquer, à comprendre et à débattre. Nous publions des analyses et des points de vue contradictoires. Telle est notre vocation. Nous avons des chroniqueurs de gauche et de droite, des écologistes et des adversaires de l'écologie politique, des partisans des religions et des opposants à tout dogme, des pro-Américains et des anti-Américains, des défenseurs du libéralisme et d'autres de l'étatisme, des promoteurs de la mondialisation et des adversaires du libre-échange, des pro-palestiniens et des pro-israéliens...

    Alors bien sûr, nous sommes contre la guerre et pour la paix dans le monde, nous sommes contre la violence, le meurtre, la torture et pour l'amour, la fraternité et la concorde universelle. Nous sommes contre toutes les oppressions et pour la liberté. Une fois professées ces banalités, il faut peut-être chercher à aller un peu plus loin, mais évidemment c'est un peu plus compliqué et cela dérange.

    Nous voulons modestement aller au-delà de la surface des choses, du politiquement correct, du bon sentiment facile. Nous détestons le manichéisme et les explications simplistes. Pour ceux qui recherchent une vision du monde en noir et blanc avec d'un côté les bons et de l'autre les méchants, il vaut mieux passer votre chemin.

    En revanche, nous croyons aux débats d'idées, aux arguments, mais non aux invectives, aux attaques contre les personnes et aux affirmations péremptoires.

    Dans le cas de la flottille humanitaire pour Gaza, une fois qu'on a dit, à juste raison, que les soldats israéliens ont commis des crimes et des exactions en abattant des civils, il faut peut-être se poser d'autres questions. Pourquoi l'ont-ils fait? Qui est responsable? D'où viennent les erreurs? A qui profite le crime? Quels sont les stratégies et les calculs des différentes parties?

    Le point de vue de l'Israélien Shmuel Rosner, traduction d'un article publié sur Slate.com, dérange. Nous le comprenons très bien. Il est en quelque sorte là pour cela. Il est intéressant à nos yeux car il reflète l'état d'esprit d'une partie de l'opinion israélienne. Et qu'on le veuille ou non, cela fait partie de l'équation.

    Nos lecteurs ont parfaitement le droit de ne pas être d'accord avec cet article et de l'exprimer. Mais ce n'est pas une opinion inacceptable et il n'est pas question que nous ne publions pas à nouveau dans l'avenir de tels points de vue. Cet article ne fait pas l'apologie de la violence ou du meurtre. Il s'interroge pour savoir si les Israéliens auraient pu intercepter les navires humanitaires sans tuer et il répond: oui!

    Alors, pourquoi certains commentateurs considèrent-ils que nous sommes vendus ou acquis à tel ou tel camp? La réponse est malheureusement facile. Accepter la contradiction et des points de vue différents des siens, c'est difficile. Mais c'est cela un vrai débat et c'est cela la vocation de Slate. Le consensus facile et le politiquement correct, vous les trouverez ailleurs. Ils ne présentent à nos yeux pas beaucoup d'intérêt sauf celui de conforter les esprits peu exigeants.

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  76. Un petite mise en garde de bon sens exprimée par Patrick Lozes dans Le Nouvel Obs.
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    Le soutien aux militants de la flottille de Gaza ne doit pas virer à l’antisémitisme

    J'ai condamné dans les termes les plus fermes, l’attaque du commando israélien contre la flottille qui transportait vers Gaza des militants pro-palestiniens et plusieurs tonnes d'aide humanitaire.

    Le bilan très provisoire de cet assaut fait état de 9 morts. L’assaut a suscité une large réprobation en France et à l’international.

    Cependant, je ne peux que m’indigner contre les tentatives de certains groupuscules qui tentent de transformer le soutien aux militants de la flottille de Gaza en antisémitisme.

    Aujourd’hui force est de constater que le conflit menace de s'étendre à la France. Hier 2 juin 2010, des incidents ont opposé des juifs et des musulmans à l'aéroport de Roissy.

    Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes de France dans les jours qui viennent. Une importation du conflit israélo-palestinien en France est à redouter.

    Face à cette situation, il incombe en premier lieu, aux responsables des grandes associations de lutte contre les discriminations de mettre en garde contre toute importation du conflit israélo-palestinien sur le territoire français.

    Les citoyens et l’ensemble des associations luttant contre les intolérances et pour le vivre-ensemble ne doivent pas céder à la recherche de bouc-émissaire.

    Les pouvoirs publics doivent prendre des mesures pour éviter toutes les dérives antisémites, islamophobes, ou racistes.

    Le gouvernement doit prendre toutes les mesures pour éviter l’importation du conflit israélo-palestinien en France.

    Le raid israélien contre la flottille de Gaza ne doit pas servir le prétexte aux dérives antisémites. La condamnation de ce raid ne doit pas se transformer en antisémitisme
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  77. Un article d’Elie Barnavi contre "Netanyahou le nul" dans Marianne:

    BARNAVI

    Quelques passages :

    Une flottille humanitaire, une de plus, s’apprête à apporter quelque secours aux Gazaouis enfermés dans leur bande de misère par un siège conjoint israélo-égyptien. C’est, évidemment, une opération de propagande montée par des organisations pro-palestiniennes qui n’imaginent pas un seul instant qu’Israël les laissera débarquer. Les autorités israéliennes l’ont proclamé haut et fort, et d’ailleurs les précédentes tentatives, du moins celles qui ont eu lieu depuis l’opération « Plomb durci » de l’hiver 2008-2009, ont toutes échoué. Cette fois, les Israéliens ont déclaré qu’ils laisseraient passer le chargement compatible avec leur sécurité à condition qu’il transite par le port d’Ashdod. Soit dit en passant, si le bien-être des habitants était leur seul souci, les organisateurs du convoi y auraient consenti. Si l’humanitaire était leur seule boussole, ils auraient accepté d’emporter dans leurs bagages un colis pour le soldat Gilad Shalit, prisonnier du Hamas depuis plus de trois ans sans jamais avoir aperçu ne fût-ce que l’ombre d’un délégué de la Croix-Rouge. Après tout, l’humanitaire ne se divise pas. Ils ont refusé.

    Trois scénarios étaient possibles. 1) Israël laisse passer la flottille. 2) Israël bloque la flottille avec des navires de guerre. 3) Le troisième est politiquement stupide, humainement épouvantable : Israël envoie ses commandos marins arraisonner la flottille de vive force. Naturellement, c’est ce troisième scénario qui a eu la préférence du -gouvernement de Jérusalem.

    Comment expliquer un tel gâchis ? Un ami journaliste qui refuse de croire à la thèse, trop simpliste à ses yeux, d’un mauvais calcul des risques me demande s’il n’y aurait pas un plan d’un Premier ministre machiavélique – une sorte de politique de la terre brûlée destinée à rendre impossible tout accord qui le forcerait à lâcher les Territoires occupés et à permettre la création d’un Etat palestinien. Franchement, je n’en crois rien. Netanyahou est simplement le dirigeant le plus faible, irrésolu et incapable de l’histoire d’Israël. Flanqué sur sa gauche d’un ministre de la Défense modéré mais égocentrique et privé de troupes et, sur sa droite, d’une kyrielle de ministres extrémistes et intellectuellement défectueux qui proclament matin, midi et soir qu’ils n’entendent rien lâcher ; assis sur une majorité parlementaire anarchique, jusqu’au-boutiste et démagogique ; toléré par une opinion publique amère et déboussolée qui ne sait plus à quel saint se vouer, cet homme n’est occupé qu’à se survivre et navigue à vue. Il n’a pas de « plan » et bien malin qui saura dire où il mène son pays.

    On peut toujours se consoler en se disant que ce peuple mérite mieux que le troupeau de pauvres d’esprit qui le conduit de Charybde en Scylla. Mais on n’a simplement pas le temps d’attendre une hypothétique relève. Disons-le autant de fois qu’il sera nécessaire : seule une intervention résolue de la communauté internationale peut empêcher Israël de sombrer pour de bon dans la double et létale affection de la paranoïa et de la bonne conscience.
    Avant qu’il ne soit trop tard et que le rêve de ses pères fondateurs ne soit englouti à tout jamais.

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  78. Et un texte d’Amos OZ dans Le Monde :

    AMOZOZ

    Passages:
    Durant deux mille ans, la connaissance qu'avaient les juifs de l'usage de la force se résumait à des coups de fouet sur l'échine. Au cours des dernières décennies, nous avons à notre tour employé la force et y avons pris goût jusqu'à l'ivresse, nous figurant que c'était la seule manière de résoudre n'importe quel problème. Le clou qui dépasse appelle le marteau, comme dit le proverbe.

    Une large part de la population juive, à l'époque du Yishouv, avant la création de l'État, ne connaissait pas les limites de la force, pensant que l'on pouvait tout obtenir par ce biais. Heureusement que, durant les premières années suivant l'indépendance d'Israël, certains dirigeants, tels David Ben Gourion et Levi Eshkol, furent parfaitement capables de fixer les bornes à ne pas franchir.

    Depuis la guerre des Six-Jours, en 1967, la doctrine de la force est devenue une idée fixe en Israël, où l'on répète comme un mantra : "Ce qui ne peut être acquis par la force peut l'être par la force puissance X."

    Le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza est, entre autres, le fruit empoisonné de cette théorie. Il procède de l'hypothèse erronée selon laquelle le Hamas peut être vaincu par la force, ou, plus généralement, que le problème palestinien est susceptible d'être résolu par la force plutôt que par la diplomatie. Mais le Hamas ne se réduit pas à une organisation terroriste. Le Hamas est une abstraction. Une vision fanatique née du désespoir et de la frustration de nombre de Palestiniens. Or, il est impossible de combattre une idée par la force - des blocus, des bombardements, des chars d'assaut, voire des commandos de marine. Prendre le contre-pied d'une idée veut dire en soumettre une autre plus attrayante et plus valable.

    Le seul moyen pour Israël de couper l'herbe sous le pied du Hamas est de parvenir au plus vite à un accord avec les Palestiniens, en vue de la création d'un Etat indépendant en Cisjordanie et à Gaza dans les frontières de 1967, ayant Jérusalem-Est pour capitale. Israël doit signer la paix avec Abou Mazen et son entourage afin de ramener le conflit israélo-palestinien à un conflit entre Israël et Gaza. Lequel ne finira par se régler que par des négociations avec le Hamas, ou, mieux encore, en intégrant le Fatah et le Hamas.


    Intercepter encore cent bateaux au large de Gaza, envoyer cent fois encore nos troupes encercler Gaza, déployer encore et encore des forces militaires, policières et secrètes ne résoudra pas le problème. Car nous ne sommes pas seuls sur cette terre, où les Palestiniens ne le sont pas davantage. Nous ne sommes pas seuls à Jérusalem, et les Palestiniens non plus.
    Et tant qu'israéliens et Palestiniens ne reconnaîtront pas les conséquences découlant de ce simple fait, nous vivrons tous en état de siège permanent - Gaza sera soumis au blocus israélien, et Israël au blocus arabe et international.

    L'usage de la force est vital pour notre pays, je n'en sous-estime pas l'importance. Sans elle, nous ne survivrions pas même vingt-quatre heures. Nul ne doit méconnaître son pouvoir. Mais nous ne pouvons oublier non plus que le seul usage légitime de la force est celui de la prévention et ne tend qu'à empêcher la destruction ou l'occupation d'Israël, protéger nos vies et notre liberté.

    Privilégier la force à d'autres fins - résoudre les problèmes par la violence ou condamner des idées, par exemple - nous mènerait à d'autres catastrophes, à l'instar de celle survenue dans les eaux internationales, en haute mer, en vue des côtes de Gaza.

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  79. L'avis de Gidéon Lévy (Ha'Aretz)
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    L'hystérie israélienne a eu raison de la flottille

    La machine de propagande israélienne a atteint de nouveaux sommets dans son hystérie désespérée. Elle a distribué des menus des restaurants de Gaza, accompagnés de fausses informations [afin de montrer que les Gazaouis ne manquent de rien]. Elle s’est couverte de ridicule en se lançant dans une bataille futile dans le secteur des relations publiques, une bataille qu’il aurait mieux valu ne pas déclencher. Ils veulent maintenir le siège inefficace, illégal et immoral de Gaza et ne pas laisser la “flottille de la liberté” aborder sur la côte? Il n’y a rien à expliquer, certainement pas à une communauté internationale qui n’est pas prête à avaler ce brouet fait de justifications, de mensonges et de tactiques dilatoires. Il n’y a plus qu’en Israël que les gens acceptent ces marchandises avariées. Rappelant ces rituels antiques qui précédaient les batailles, le chœur a clamé son enthousiasme sans se poser de question. Des soldats en uniformes blancs se sont préparés en notre nom.

    Des porte-parole ont fourni des explications fallacieuses en notre nom. Toute cette scène grotesque se déroule à nos dépens. Et presque aucun d’entre nous n’est venu perturber le spectacle. Le chœur a entonné des chants de tromperie et de mensonges. Nous en sommes tous, nous qui affirmons qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza. Nous faisons tous partie de ce chœur qui prétend que l’occupation de Gaza est terminée, et que la flottille représente une agression violente contre la souveraineté israélienne — le béton va servir à bâtir des bunkers et le convoi est financé par les Frères Musulmans turcs. Mais, le siège israélien de Gaza va faire tomber le Hamas et libérer Gilad Shalit. Yossi Levy, porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, un des plus risibles parmi les propagandistes, s’est surpassé en déclarant sans sourciller que le convoi d’aide à destination de Gaza constituait une violation du droit international. Mais bien sûr. C’est exactement ça. Ce n’est pas le siège qui est illégal, c’est la flottille.

    L’opération de propagande a cherché à nous vendre, à nous et au reste du monde, l’idée que l’occupation de Gaza est finie, mais que de toute façon, Israël dispose de l’autorité juridique pour interdire toute aide humanitaire. Tout cela n’est qu’un tas de mensonges. Une voix, et une seule, est venue un peu gâcher la fête: un rapport d’Amnesty International sur la situation à Gaza. Quatre habitants sur cinq y ont besoin d’une assistance humanitaire. Des centaines attendent de bénéficier de traitement médicaux, et 28 sont déjà morts. Et ce en dépit de briefings de l’armée israélienne sur l’absence de siège et la présence d’une aide, mais qui s’en soucie? Quant aux préparatifs de l’opération, ils ne sont pas sans rappeler une farce particulièrement désopilante: le débat ministériel enflammé; le déploiement de l’unité Masada, commando du service carcéral spécialisé dans la pénétration des cellules de prison ; des commandos de marine appuyés par l’équipe de lutte antiterroriste de la police et l’unité cynégétique Oketz de l’armée ; la mise en place d’un site de détention spécial dans le port d’Ashdod; et le bouclier électronique censé interdire la diffusion de toute information sur la saisie du navire et sur l’arrestation de tous ceux qui se trouvent à bord
    .

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  80. Une interview de David Chemla, secrétaire général du mouvement JCall, dans l’EXPRESS. Résumé des arguments.

    CHEMLA

    Nous déplorons que des personnes aient été tuées et d'autres blessées, de part et d'autre. Nous espérons qu'une enquête sérieuse permettra de déterminer le déroulement exact des faits. Qu'elle permettra d'aller au-delà d'un événement si tragique, au-delà des réactions émotionnelles, et d'éviter que les extrêmes bloquent toute discussion.

    L'initiative de la "flottille de la paix" ne va pas dans le bon sens. L'humanitaire n'était pas l'objectif principal de l'organisme turc IHH, l'un des organisateurs de la flottille. Certains des militants à bord du convoi étaient sincères, sans aucun doute, mais il ne faut pas tomber dans un piège naïf: il y avait une stratégie politique derrière tout cela. {…} Pour de précédents convois, emmenés par le mouvement Free Gaza, la discussion avait pu s'instaurer avec les autorités israéliennes, un accord avait été trouvé pour que les marchandises acheminées soient contrôlées puis conduites vers le port d'Ashdod avant de rejoindre la bande de Gaza par voie terrestre.

    Cette fois, d'après la version israélienne, ce dialogue n'a pas pu se nouer. Visiblement, à bord du Mavi Marmara, le navire amiral tenu par IHH, un mouvement proche du Hamas, certains avaient l'intention d'en découdre. Même si telle était l'intention de certaines personnes à bord du Mavi Marmara, cela n'excuse pas le bain de sang provoqué par l'assaut israélien... S'il s'agissait bien d'autodéfense, seule une enquête poussée permettra de le dire. Et d'établir les responsabilités de chacun.

    Le blocus israélien sur Gaza n'est plus tenable.

    Les Israéliens ont été choqués par ces images. Mais ils sont aussi critiques à l'égard des politiques et des militaires qui semblent avoir sous-estimé la détermination de certains organisateurs de la flottille et mal préparé la réponse israélienne. Ils critiquent aussi le fait que le gouvernement Netanyahu ait ainsi placé Israël dans une position très isolée sur la scène internationale.

    La crise profite aux extrémistes des deux bords. Côté palestinien, le Hamas en profite, alors qu'il est déjà renforcé par le blocus israélien: financièrement grâce aux taxes imposées sur les biens qui transitent par les tunnels, et politiquement car l'image d'Israël est désastreuse. Côté israélien, cela va durcir encore un peu plus les positions des opposants à tout compromis.

    Quelles solutions ?Il n'y a pas de réponse facile, mais la situation actuelle est intenable. A la bande de Gaza, où la situation humanitaire est dramatique, il faut mettre fin au blocus actuel car il profite au Hamas qui se nourrit de la misère. S'attaquer à la source du problème est nécessaire pour éviter tout nouvel incident. Mais Israël ne peut accepter le risque que le Hamas s'approvisionne en armes. Il faudrait donc que les contrôles indispensables aux yeux d'Israël soient mis en place sur les flux. Et enfin que les négociations entre l'Etat hébreu et l'Autorité palestinienne redémarrent au plus vite, pour qu'un Etat palestinien solide soit créé aux côtés d'Israël: ce sera sa meilleure garantie de sécurité.

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  81. Philippe Cohen, dans Marianne, fait une synthèse des commentaires aux débats autour de la flottille.

    Une approche intéressante, pour tenter de mettre en perspective les opinions et d'aller au-delà des clivages apparemment irréductibles:

    SYNTHESE

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  82. Dieudonné continue à faire "rire" son public. Lu dans le Nouvel Obs.

    Dieudonné a présenté jeudi 17 juin "Mahmoud", son nouveau spectacle, dans lequel il s'en prend aux juifs et à Israël.

    Avant même son entrée en scène, la parodie d'un discours nazi menace de déportation les spectateurs qui n'auraient pas éteint leur téléphone portable.

    Le récit de sa rencontre en novembre dernier avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui donne son titre au spectacle, n'occupe que cinq minutes sur près d'une heure et demie. "C'est un guide pour moi", déclare Dieudonné à propos du président iranien.

    L'humoriste raconte aussi comment il a rencontré Khaled Mechaal, le chef en exil du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Il le compare au "général de Gaulle de la Palestine, en plus charismatique".

    Dès le début du spectacle, Dieudonné annonce s'être converti au judaïsme. "J'ai rejoint la religion du profit", lance-t-il, déclenchant l'hilarité du public. "Quand tu entends BHL (Bernard Henri-Lévy), tu te dis que si, lui, il est philosophe, peut-être que les chambres à gaz n'ont pas existé", affirme-t-il, réglant au passage ses comptes avec des personnalités du show-business. Dieudonné compare notamment les plateaux d'invités du présentateur Arthur à une "radio communautaire".

    Dieudonné met en scène dans plusieurs saynètes des juifs qui dominent des noirs, notamment une scène où un négrier juif parle à son esclave noir. "Je ne conteste pas la shoah, je la trouve mal retranscrite. L'Histoire, c'est pour les cons et c'est un nid à problèmes", déclare-t-il, faisant allusion à Robert Faurisson.

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    Il y a des baffes qui se perdent...

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  83. Pôôôvres de nous. LU dans Marianne.
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    La Goutte d’Or a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours mais ceux qui n’y ont jamais mis les pieds ne peuvent rien comprendre à cette croisade laïque dans un coin du vieux Paris où les dealers font leur trafic sur les trottoirs installés dans des fauteuils et les islamistes leur prière au milieu la chaussée sur leurs tapis. De l’overdose d’informations, les gens retiendront, suivant leur conviction, de deux choses l’une: soit que la Préfecture interdit de faire un l’apéro «saucisson pinard» dans un quartier de la capitale, soit qu’une manifestation était organisée par l’extrême droite raciste qui a ouvert la chasse à de bons musulmans dans la ville lumière. La réalité est comme toujours beaucoup plus complexe. Il n’y a pas pénurie de vin et de charcuterie dans le bas du 18e arrondissement mais une incurie des pouvoirs publics. Et parmi les 25 groupes qui appelaient à ce rassemblement le vendredi 18 juin, jour de la prière et de l’appel de de Gaule, il y avait à boire et à manger.

    La guerre contre la religion qui n’a pas eu lieu dans les rues de Barbès a viré au crêpage de chignon entre associations. Quand on veut dîner avec le diable, il faut se munir d’une longue cuiller dit le proverbe mais Pierre Cassen de Riposte laïque, enflammé par son combat contre l’islamisme, n’a pris aucune précaution. En s’alliant avec le Bloc Identitaire et autres Titis parisiens louches, l’ami Pierrot a entraîné dans cet enfer médiatique de loyaux gaullistes qui n’ont pas du tout apprécié de se retrouver mêlés à ça. «Je ne fréquente ni Novopress, ni F. de Souche, ni même la Droite Libre qui est au sein de l'UMP clairement revendiqué comme libéral aux antipodes des valeurs que l'on défend. Cette opération ne devait être à l'origine qu'un rassemblement laïc et républicain. Les choses nous avaient été présentées ainsi par Riposte Laïque, notre seul contact dans cette affaire» explique Christophe Chastanet, secrétaire général adjoint de l’Union du Peuple Français. Ce gaulliste de gauche- comme il se définit- affirme ne pas avoir été prévenu de la présence des mouvements identitaires «avec tout ce qui va avec». Sa formation a suivi les yeux fermés Riposte laïque dans ce qu’elle croyait être un juste combat pour la laïcité, fondement de notre République. «Concernant l'interdiction, dit Chastanet, je vais vous surprendre, mais je partage totalement le point de vue de la préfecture de police compte tenu de qui a déposé l'autorisation en préfecture, des affiches qui ont fleuri partout à Paris avec les lettres SS et des contremanifestations prévues»

    Oubliant que parmi ceux qui se sont battus contre l’apéro à la Goutte d’or, il y avait bien sûr de sympathiques riverains et des bien pensants de gauche de tout Paris mais aussi d’affreux extrémistes de droite qui ne voulaient pas trinquer «avec nos amis juifs intégristes, franc-maçons et autres gauchistes laïcards». Pas besoin de boire dans ce quartier pour avoir la tête chavirée.

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  84. Une intéressante lettre ouverte de Gidéon Lévy à BHL dans Courrier International:

    GIDEON

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  85. Douce France bananière....

    banane

    Nos ministres ont beaucoup de chance d'être français. Car nombre d'entre eux seraient aujourd'hui au chômage, pour cause de scandale, s'ils avaient exercé des responsabilités dans les pays anglo-saxons et en Allemagne.

    C'est un peu comme si les passe-droits des élus faisaient partie de l'identité nationale française... A commencer par l'utilisation abusive des logements de fonction. On n'a jamais vu ça en Allemagne, aux Etats-Unis, ou au Canada.
    Un ministre qui profite ainsi de sa position ne pourrait pas rester en poste. En Allemagne, les scandales sont réglés de façon beaucoup plus rapide qu'en France. Dès lors qu'il y a enrichissement privé, c'est toujours la démission. C'est arrivé par exemple lorsqu'un ministre a utilisé sa voiture de fonction à titre privé, durant ses vacances.

    Que dire alors de Christian Blanc, qui s'est fait offrir par l'Etat 12.000 euros de cigares en dix mois? Ce serait assurément un cas de démission.

    Le cumul de la retraite de parlementaire avec un salaire de ministre surprend les correspondants étrangers. Si un scandale éclatait comme pour Christine Boutin, la pression serait tellement forte que cela se traduirait par une démission.

    "Aux Etats-Unis, la vie politique de Christine Boutin serait terminée. Mais en France, l'opposition y va mollo, parce qu'elle sait bien qu'elle aussi, elle est exposée à des scandales", souligne Ted Stanger. Cette affaire est selon lui très révélatrice. "Le pacte social entre les élus et les électeurs n'est pas le même. Les puissants profitent du système, tout en laissant aux 'petits' une part du magot: travail au noir, allocations chômage, RMI, financement des syndicats…"

    "En France, il y a une tradition de privilèges", renchérit le Britannique Charles Bremner. "Le roi, les princes et les barons sont connus pour leurs excès. Chacun profite du train de vie de l'Etat: élus, préfets, directeurs de cabinets… Il n'y a qu'à compter le nombre de véhicules de fonction! On retrouve le parfum d'une République bananière. Charles Bremner estime cependant que le rapport des Français à la morale publique est en train de changer, avec la mise en examen de Jacques Chirac et la suppression des fonds spéciaux, en 2001, par Lionel Jospin.

    Frédéric Mitterrand, aux Etats-Unis, au Canada, ou en GB, n'aurait jamais pu être nommé ministre.

    La petite phrase raciste de Brice Hortefeux est moins grave, selon les correspondants étrangers. "Il y a au Royaume-Uni une moindre sensibilité au politiquement correct. Ce genre de propos aurait été extrêmement gênant, mais le ministre n'aurait sans doute pas été obligé de démissionner". Côté allemand, on estime que le ministre serait affaibli politiquement, mais pas condamné par la justice. aux Etats-Unis les dérapages verbaux donnent lieu à une grosse campagne de presse, mais sont rarement une cause suffisante pour une démission. Cela se termine plutôt par des excuses publiques".

    L'affaire de la désignation -avortée- de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad ne vaut pas non plus un carton rouge. Kennedy a nommé son propre frère à la Justice, ce qui montre que le favoritisme en famille existe aussi aux Etats-Unis, mais ce qui m'a frappé dans le cas de Jean Sarkozy, c'est le ridicule de vouloir nommer un jeune étudiant.

    L'affaire la plus embarrassante concerne finalement le président de la République lui-même, avec l'attentat de Karachi ."Au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy ne serait pas protégé par l'immunité présidentielle.

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  86. A propos des tractations autour du Journal Le Monde, un article dans Marianne dont je rapporte quelques points-clés:

    MONDE

    - Le lundi 21 juin à 12 heures, les deux candidats à la reprise du groupe Le Monde devront avoir déposé leurs offres : Perdriel, d'une part, et le trio Bergé-Niel-Pigasse («BNP»), d'autre part.
    - Le 23 juin, Claude Perdriel et Denis Olivennes répondront aux questions des 270 membres de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), actionnaire-pivot du groupe, ainsi qu'aux autres sociétés de personnels (employés, cadres, Télérama, Courrier International, etc.).
    - Le trio Bergé-Niel-Pigasse planchera devant les mêmes le lendemain, jeudi 24 juin.
    - Le 25 juin la SRM se prononcera d'abord sur le principe de dilution de son pouvoir au sein du groupe; puis elle tranchera en faveur de l'une des deux offres (à moins de s'en remettre au Conseil de surveillance ou d'imaginer une alternative).
    - Le 28 juin, le Conseil de surveillance se prononcera à son tour, l'Assemblée générale des actionnaires devant trancher définitivement le 30 juin. Ce vote ne portera pas directement sur la vente du groupe Le Monde, mais sur le début des négociations exclusives avec l'un des candidats.

    L'intervention menaçante de Nicolas Sarkozy auprès d'Eric Fottorino a pu refroidir les sympathies des journalistes du Monde à l'égard de l’offre Perdriel-Olivennes associés à Orange. Le deuxième handicap du groupe Perdriel est d'ordre financier. Perdriel et Olivennes ont tenté d'atténuer ces deux handicaps en annonçant jeudi 17 juin deux modifications de leur offre : 1) Ils limitent la participation d'Orange à 17,27% dans le groupe, ce qui devrait limiter l'accusation d'une intervention élyséenne dans le dossier. 2) Denis Olivennes, jugé trop proche de l'Élysée, renonce à présider le directoire au profit de Claude Perdriel.

    Mais ces avancées risquaient d'être insuffisantes face à «l'offre BNP», qui est à la fois bien dotée et comporte des garanties offertes tant à la rédaction du Monde qu'aux dirigeants du groupe: David Guiraud et Éric Fottorino.

    Perdriel et Olivennes ont donc cherché à internationaliser leur offre en tentant de convaincre un partenaire étranger de s'y adjoindre et d'avoir une parité capitalistique : le groupe Prisa (espagnol, éditeur notamment d'El Pais). L'offre de reprise de Claude Perdriel ferait apparaître trois partenaires : – le groupe Nouvel Observateur, à hauteur de 40-41%, qui serait cependant le seul opérateur du groupe ; – le groupe Prisa, à hauteur de 39-40%; – Orange détiendrait 17% et rachèterait par ailleurs les 34% détenus par le groupe Lagardère dans la filiale Internet.

    Mais le trio BNP a des cartes dans les manches: il donnerait un niveau de participation au capital à la SRM, ce qui lui donnerait un droit de veto réel, il a une forte capacité financière et une volonté de développement, comme le montre le document (d'une centaine de pages) qui sera remis lundi. En fin de compte, que décideront les journalistes qui peuvent avoir, cette fois-ci encore, le dernier mot?

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  87. C'est incroyable! Ils sont plusieurs dizaines de milliers d'Asiatiques à défiler en bas de chez moi, avec des tee-shirts "j'aime Belleville", contre l'insécurité dont ils sont les victimes et l'indifférence des forces de police. Plusieurs dizaines de milliers!

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  88. Oui, Brocéliande, je viens de trouver l'info dans Le Parisien. Tiens-nous au courant! Depuis le temps que nous disons que la France défend le "black, blanc, bleu" et oublie le jaune!

    Aujourd’hui, à partir de 15 heures, le collectif des associations franco-chinoises appelle à une manifestation dans le quartier de Belleville pour lutter contre les «violences croissantes» dont sont victimes les ressortissants de la communauté chinoise. Selon le collectif, ceux-ci seraient une cible particulièrement facile pour les délinquants, car ils sont précaires, ne parlent souvent pas bien le français et ont donc la réputation de ne pas porter plainte.

    Les organisateurs attendent 10000 personnes. La préfecture de police a prévenu qu’entre le boulevard de la Villette et la place du Colonel-Fabien la circulation pourrait être fermée entre 14 heures et 17 heures.

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  89. Sorry, faute de frappe, il s'agissait du "black, blanc, beur" of course!

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  90. Les raisons en sont simples : racket et violence contre les enfants (mon fils, lorsqu'il était petit, en a été plusieurs fois victime à l'école, sur le chemin de l'école ou du gymnase); vol, agression et chantage à la dénonciation des sans-papiers contre les adultes. Le propre de la racaille, c'est toujours de s'attaquer aux plus fragiles. Et les bandes (les mafias), assises ici sur les trafics en tout genre, drogue principalement, ne se gênent pas pour affirmer leur main mise sur le quartier et la supériorité de leur mode de vie.

    Je suis très émue et très contente que les manifestants soient aussi nombreux et est une telle capacité de mobilisation. Plusieurs dizaines de milliers de personnes pour la défense d'une quartier! C'est remarquable.

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  91. Tsst tsst, enfin, Brocéliande. Est-il bien convenable et conforme à l'esprit du temps de dire "la racaille" ou "la pègre" ou autres expressions malsonnantes et malséantes ? S'agissant de ceux de nos concitoyens qui se comportent avec une regrettable brutalité à l'égard des plus fragiles, ne convient-il pas de parler plutôt de "personnes à moralité réduite" ?

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  92. Effectivement cher Parleur, il aurait été plus séant de parler de pmr. Mille excuses pour cet écart de langage. la manif est dissoute. Certains membres les plus visibles des minorités pmr (signe distinctif : la capuche), après une brève apparition émaillée de quelques écarts de langage très à la mode chez nos bleus, heureusement sans suite sous le regard des flics, ont regagné leur pénates. Quelques membres de la communauté chinoises avides d'apprendre le français, rigolaient en répétant, avec leur accent délicieux, "va te faire enc..." Les jours qui vont suivre vont être chauds pour les jaunes. mais je crois que là, ils sont contents, très contents.

    A noter : La présence massive de jeunes gens parmi les manifestants. De nombreux drapeaux chinois et français.

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  93. Deux trouées d’espoir entrevues dans le Monde:

    1) La grande majorité des Palestiniens se disent en faveur d'un accord de paix avec Israël et pensent que l'Autorité palestinienne devrait privilégier la méthode non-violente pour atteindre ses objectifs politiques, selon une étude de la fondation norvégienne Fafo, réalisée chaque année depuis trois ans.
    Selon les résultats de cette étude 73 % des Palestiniens vivant à gaza et en Cisjordanie se prononcent en faveur de négociations de paix avec une condition: le gel préalable de la colonisation.

    L'enquête, réalisée auprès de 960 habitants de la Cisjordanie et de 933 habitants de Gaza choisis au hasard entre février et mai, révèle également qu'un nombre croissant de Palestiniens sont opposés aux tirs de roquettes vers Israël depuis la bande de Gaza. Ils étaient 53 % en 2009 contre 61 % cette année.

    La plupart des personnes ayant accepté de répondre à l'enquête font davantage confiance au Fatah de Mahmoud Abbas qu'au Hamas. Dans la bande de Gaza, le soutien au Hamas serait même en léger déclin. Au lendemain de l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza, la popularité du Hamas avait connu un pic avant de s'essouffler peu à peu.

    2) Israël a décidé d'autoriser l'entrée de tous les "biens à usage civil" dans la bande de Gaza, tout en empêchant l'arrivée d'armes dans le territoire palestinien.

    "Nous nous engageons à permettre l'afflux de biens à usage civil à la population civile de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP un haut responsable gouvernemental.

    "A partir d'aujourd'hui, il y a un feu vert pour que tous les biens puissent entrer à Gaza sauf les équipements militaires et le matériel susceptible de renforcer la machine de guerre du Hamas", le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, a ajouté ce responsable.

    Cette décision, déjà partiellement annoncée vendredi, intervient à la suite de nombreuses pressions internationales pour desserrer le blocus imposé à la bande de Gaza.

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  94. A Brocéliande et Parleur.

    Me préoccupant fortement du "Care", je propose que les PMR à capuches, dont le langage châtié nous fait frémir de bonheur chaque jour, soient équipés de fauteuils à roues libres, afin de se mouvoir avec aisance sur des rampes de lancement lexical spécialement construites à leur intention.

    Une telle mesure devrait ravir la cariste BPG, qui s'inquiète un peu des liens étranges nés récemment entre des laïcs, des féministes et des gens de droite, autour de tranches de saucisson interdites à la circulation.

    Ladite BPG ne se demande pas bien évidemment si ce n'est pas sa propre molle incurie qui a conduit à ces alliances contre-nature...L'enfer, n'est-ce pas, c'est les autres...

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  95. Versons au dossier Saucisson-Pinard laïc de la Goutte d’Or cet article de Julie Dep dans Agoravox:

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/cocktail-detonant-a-la-goutte-d-or-76436

    Une promiscuité sans précédent dans l’histoire des manifs (l’apéro n’étant qu’un prétexte à se réapproprier la rue), qui fait ce matin le miel des éditoriaux hâtifs sans qu’en soit encore sorti autre chose que le haro «antiraciste».
    Dans leurs vies militantes respectives les uns et les autres n’auront jusqu’alors échangé que des injures ou des coups. Et les voilà unis par un objectif apparemment commun : bouter d’un de ses quartiers de prédilection un islam de moins en moins discret, qui affecte ou remplace les traditions anciennes jusque dans ces détails que sont le vin et la charcuterie, choisis comme emblèmes de la soirée parce que quasi bannis du quartier. Cela donne à réfléchir.

    Pour Anne Zelensky et ses camarades, pour la gauche fidèle à ses valeurs niées par la religion en général, a fortiori par la plus hégémonique d’entre elles, le premier but est de sauver une relative égalité des sexes dont certains feignent de ne pas la voir menacée, y compris dans les rangs les plus acharnés jusqu’ici à la défendre. A craindre la "stigmatisation" d’une population où l’on compte pourtant de nombreux rebelles, les féministes se sont trop longuement tues. La généralisation du voile, la polygamie, le retour de pratiques archaïques auront-ils finalement raison de trente ans de silence gêné ?

    Ce n’est sûrement pas le sort des femmes qui conduit la droite dure à rallier l’apéro; ni l’antisémitisme ni l’homophobie des barbus appliqués chaque vendredi à interdire quelques rues aux infidèles et à les menacer s’ils s’avisent de s’y risquer pour les prendre en photo*. Plutôt un sentiment de dépossession, de sournoise invasion. Mais, pour les laïquards de Riposte, la priorité absolue étant d’extirper la tumeur, peu importent les idées du chirurgien. Le combat classique, on se l’est promis, reprendra une fois le cadre rétabli. Sauf que ce moment d’alliance pourrait peser lourd sur la crédibilité du mouvement...

    Proposé sur Facebook comme un nouvel "appel du 18 juin" par une native d’une de ces rues préférées à la mosquée locale, parce que plus visible, le "Saucisson & Pinard" de la Goutte d’Or (laquelle doit son nom à une vigne locale) attendra patiemment la fin de la prière pour commencer.

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  96. le jdd aujourd'hui à propos de saucisson-pinard

    Vaillant défend la Goutte d'Or

    Le maire du XVIIIe arrondissement, Daniel Vaillant, a défendu vendredi, dans un communiqué, le quartier de la Goutte d'Or à Paris, où un apéro "saucisson pinard" avait été lancé par des groupuscules d'extrême droite pour manifester contre l'occupation des rues Myrha et Polonceau lors de la prière musulmane du vendredi. L'élu a affirmé que les mosquées de ces rues "n'étaient pas vides pendant que les fidèles priaient dans la rue" mais qu'elles étaient "pleines à craquer car trop petites". Il a assuré qu'il demanderait au préfet de Police la plus grande fermeté pour interdire les prières en plein air.


    Cette affaire de saucisson pinard me laisse tout de même dubitative.

    ici des groupes issus de la manif se battent avec les crs depuis à peu près une heure. Les lacrimos sont de sorties. Je pleure un peu. j'ai sorti le citron.

    Ce qui est hallucinant, c'est que tout cela se passe au milieu de la population. Les commerçants ouvrent leurs boutiques pour permettre aux jeunes manifestants d'échapper aux flics. Les badauds ne bougent pas.

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  97. Le "saucisson pinard" peut nous laisser évidemment dubitatifs, et même inquiets, quand on voit Riposte laïque et des féministes historiques se trouver mêlés à des BOF d'extrême-droite, tous unis contre (certaines formes de) l'Islam (intégriste).

    Cela tend à prouver qu'il y a, dans cette affaire, comme dans celle de "l'identité nationale",des questions intriquées qui, faute de pouvoir s'exprimer de façon nuancée, prennent des allures extrêmes et dangereuses.

    N'oublions jamais que toute question chassée par la porte revient en force par la fenêtre.Et que, faute de poser les questions dans SES termes, la gauche perd la boussole et se fait piéger dans des termes qui lui sont foncièrement étrangers. Il me semble que l'on en a ici encore une preuve. Le féminisme et la laïcité méritent mieux que quelques rondelles de cochonaille...

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  98. A propos des asiatiques, le Parisien précise ceci:

    C'est un fait rare pour une communauté qu'on décrit habituellement comme discrète. Plusieurs milliers de manifestants chinois ou d'origine chinoise ont défilé dimanche après-midi dans le quartier de Belleville à Paris, pour protester contre des actes de violence dont ils se disent la cible.

    Le défilé a réuni «8500 personnes», selon la préfecture de police.

    Il s'agit de la plus importante manifestation de cette communauté jamais organisée en France, selon ses organisateurs.

    «Sécurité pour tous», pouvait-on lire sur les 5000 tee-shirts et autocollants distribués par les organisateurs, un collectif d'associations franco-chinoises.

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  99. Oui. Je suis tout à fait d'accord avec toi.

    Ce qui m'ennuie, même s'il n'ont pas véritablement de poids c'est l'immaturité politique des Verts, dans nos quartiers, si je peux me permettre. Le 18e comme ici à Belleville se trouvent confrontés aux marchés sauvages qu'ils soutiennent. Tout le monde sait pourtant, que derrière une façade de marché de la misère, se cache celle du trafic, de tous les trafics, avec sa violence. Mais surtout, c'est l'occupation de l'espace public 7 jours sur 7. Une occupation qui est loin d'être anodine. La tenir, c'est contrôler la vie d'un quartier, la soumettre. Et à Belleville, croisement de 4 arrondissements, ce n'est pas anodin. C'est d'ailleurs cet espace qui est revendiqué, pas un autre.

    Voir à ce propos la réponse publiée dans Marianne, d'un collectif d'habitants du 18e quant à l'appel de saucisson-pinard. Qu'il désapprouve. Mais j'ai noté cela dans leur réponse.

    On attend toujours qu’il soit mis  un terme au commerce informel qui prolifère dangereusement sur les trottoirs des rues Poulet, Dejean, des poissonniers, Doudeauville interdisant toute circulation piétonnière et freinant tout développement commercial normal. On attend toujours que soit respecté  la réglementation  en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire. On attend toujours qu’on intervienne auprès des responsables des mosquées pour limiter l’empiètement de la pratique du culte sur l’espace public. On attend toujours qu’il soit mis un terme au règne des caïds et des délinquants en certains endroits du quartier, etc.

    Ici Madec, le maire PS du XIXe tient encore la route et empêche le marché de s'implanter en imposant la présence de la sécurité de paris, en somme des flics, tous les jours, contre l'avis des verts. Je l'approuve totalement. Il ne faut surtout pas jouer d'angélisme sur ce genre de question

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  100. En effet. La chose me paraît claire avec Riposte Laïque dont le but était clair et louable, au moment de la fondation : Défense de la laïcité et des droits des femmes. C'est pourquoi je m'y suis inscrit. Mais à ne trouver guère d'écho et même à être regardés de haut par la BPG ils ont entamé et poursuivent une dérive peu engageante : crispation identitaire, fixette sur l'islam de façon sottement globalisée (tous les musulmans) et étrangement spécifique (les textes fondateurs du judaïsme et du christianisme sont innocentés par omission alors que le Coran est globalement diabolisé), évolution de type groupusculaire dans une ambiance victimaire, élection de têtes de Turc étrangement choisies (Caroline Fourest, Mohammed Sifaoui)…

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  101. Un petit diaporama dans Le Monde sur les Asiatiques, dont la manifestation a passionné les médias, même ceux prétendument à part...
    ASIATIQUES

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  102. Merci au Parisien d'informer un peu.
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    Des échauffourées ont éclaté dimanche dans le quartier parisien de Belleville, en marge d'une manifestation de milliers de ressortissants chinois ou d'origine chinoise. Selon des témoignages recueillis sur place, les incidents auraient été provoqués par le vol du sac d'une manifestante.

    Intervenus une première fois, gendarmes mobiles et policiers ont essuyé des jets de projectiles, auxquels ils ont répondu par des gaz lacrymogènes.
    Trois personnes ont été interpellées.

    La manifestation avait pourtant bien commencé. Près de 8500 personnes, selon la police, ont défilé entre la rue de Belleville et la place du Colonel-Fabien, dans le nord-est de Paris. La fille adoptive de Jacques et Bernadette Chirac, Anh Dao Traxel, d'origine vietnamienne, s'est jointe à cette manifestation.

    «Sécurité pour tous», pouvait-on lire sur les 5000 tee-shirts et autocollants distribués par les organisateurs, un collectif d'associations franco-chinoises. «Belleville, quartier tranquille», ont scandé les manifestants, alternant coups de sifflet et slogans en français et en chinois. «Nous nous sommes décidés à descendre dans la rue après une agression lors d'un banquet de mariage à Belleville au début du mois», a dit Huong Tan, un porte-parole, inquiet que la situation ne dégénère «si les autorités ne réagissent pas». Car pour la première fois, explique-t-il, «quelqu'un de la communauté a répondu à la violence par la violence. Nous ne voulons pas que ça se reproduise».

    Depuis plusieurs mois, les agressions et les vols violents visant les Asiatiques se multiplient dans l'est parisien. «Les agresseurs sont souvent des groupes de jeunes qui habitent ici», affirme Huong Tan, qui réfute l'existence de problèmes de racisme.

    Plusieurs manifestants expliquent que les Asiatiques constituent des «proies» toutes désignées pour leurs agresseurs. «Lors des mariages, on n'offre pas de cadeaux matériels mais souvent de l'argent», insiste un commerçant qui affirme observer «plusieurs fois par jour» de petits larcins dans les magasins alentours.

    Le maire du XXe arrondissement, Frédérique Calandra, a incité la communauté chinoise à mieux s'organiser, pour que «nous ayons des interlocuteurs».

    Dimanche, après le départ des forces de l'ordre, des petits groupes de manifestants ont pris à partie des automobilistes et des cyclistes et ont déplacé des voitures garées afin de bloquer la circulation. Ce qui a entraîné une nouvelle intervention des gendarmes mobiles. Trois personnes ont été interpellées. Le calme est revenu dans le quartier aux alentours de 22 heures.

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  103. Dans L'Express aussi:
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    Ce lundi, le calme est revenu à Belleville et les stigmates des violences de la veille ont déjà quasiment disparu. Belleville, qui s'étend sur quatre arrondissements à Paris, a vécu dimanche 20 juin un après-midi cauchemardesque. Alors que des manifestants asiatiques défilaient, à l'appel d'associations franco-chinoises, pour revendiquer un "droit à la sécurité pour tous", des échauffourées ont éclaté pendant la dispersion du cortège. Au cœur des violences, des tensions communautaires dont témoignent certaines images.

    Dans le quartier, ils sont rares à vouloir parler. Et nombreux à minimiser les tensions communautaires. Thing Ngo, un restaurateur, l'assure, "il n'y pas de problème particulier avec les autres communautés". "Je travaille avec tout le monde, les soucis sécuritaires concernent tous les habitants du quartier, pas uniquement les Chinois", ajoute-t-il.

    Si la présence policière se fait plus visible, il est difficile d'imaginer que de très violents accrochages ont eu lieu. "Les dégâts matériels sont mineurs", raconte un commerçant.

    A proximité de la place de Belleville, restaurateurs asiatiques et traiteurs halal se jouxtent et tous semblent vivre en bonne harmonie. "Je ne crois pas que l'on puisse parler de racisme. Les débordements d'hier [dimanche 20 juin, NDLR] sont tout simplement l'œuvre de voyous, explique Patrick, présent lors de la manifestation. Néanmoins, je vis depuis 20 ans ici et le climat d'insécurité s'est aggravé progressivement."

    "La sécurité pour tous", tel était le slogan de la manifestation du 20 juin.

    Dans la communauté asiatique, d'autres résidents sont plus directs. Pour eux, l'origine des problèmes est toute connue. Une commerçante n'y va pas par quatre chemins. Selon elle, "les femmes asiatiques sont souvent victimes d'agressions de Noirs ou d'arabes". Le mot est lâché, il ne fait aucun doute pour elle qu'il existe un "racisme anti-chinois".

    Plus loin, un cafetier donne une autre version de la provenance des troubles: "Si les Asiatiques sont souvent visés par des agressions, c'est uniquement parce qu'ils sont en position de faiblesse pour se défendre." Comprendre: un certain nombre de ces victimes seraient sans papiers, il est donc pour eux très risqué de porter plainte auprès de la police.

    Joint par LEXPRESS.fr, la mairie du 20e , qui soutenait la manifestation pacifique de dimanche, appelle aujourd'hui à la "retenue". "La communauté chinoise doit pouvoir utiliser ses droits autant que tout le monde", explique t-on. Si elle reconnaît une augmentation des violences et une "tentation au repli communautaire", la mairie rappelle que la communauté asiatique s'ouvre progressivement. En accord avec les municipalités du 10e, 11e, 19e et 20e arrondissement, un comité de pilotage, où sera représentée la communauté chinoise, sera prochainement mis sur pied. "On veut simplement vivre les uns avec les autres en toute sécurité", conclut Thing Ngo.

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  104. Et dans Libération.
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    La manifestation devait rester pacifique, elle a dégénéré. Ils étaient des milliers de Chinois et d’Asiatiques à manifester (8500 selon la police) dimanche après-midi, dans le quartier parisien de Belleville, pour protester contre l’insécurité dont ils se disent victimes. Que s'est-il passé ?

    Selon les organisateurs, il s’agit de la plus importante manifestation de cette communauté jamais organisée en France. Ils protestaient contre l’insécurité dont ils se disent victimes et perpétrés, selon eux, par des groupes de jeunes vivant à Belleville ou dans d’autres quartiers de l’est parisien. «Il y a tout le temps des vols de sac, dans la rue. Des viols, aussi», expliquait une commerçante chinoise. «On est attaqué parce que les Chinois ont souvent du liquide sur eux, on est des cibles faciles», ajoute un habitant. Même pas la moitié vont porter plainte. Surtout à cause de la langue: beaucoup parlent mal français et n’osent pas se rendre au commissariat.»

    Florence habite le 19e arrondissement, contigu à Belleville: «Cela fait des années que ça dure, depuis 2002. J’ai assisté plusieurs fois à des agressions, à des insultes, principalement de maghrébins contre des personnes d’origine chinoise. Trois fois, en 2003, j’ai appelé la police qui a refusé d’intervenir. Ça fait longtemps qu’ils sont au courant mais qu’ils ne font rien. J’ai vraiment la sensation d’une inertie.» Hier, le collectif réclamait «des actions concertées et coordonnées» des autorités pour renforcer la sécurité dans le quartier.

    C’est à cause d’un vol de sac à main d’une femme dans le cortège que le rassemblement a dégénéré. D’après plusieurs témoignages, des manifestants chinois ont pris à partie les voleurs qui ont dû se réfugier dans le commissariat avec le sac, pour éviter le lynchage. Des échauffourées ont ensuite éclaté, vers 17 h 30. Trois personnes d’origine asiatique ont immédiatement été interpellées par la police. Les manifestants ont ensuite demandé à plusieurs reprises aux forces de l’ordre de les relâcher en scandant «libérez», les poings levés.

    Les premiers incidents interviennent peu après le vol, vers 17 h 35, entre une cinquantaine de jeunes manifestants et de jeunes extérieurs au cortège, d’origine maghrébine et africaine. Jets de bouteilles, d’œufs, poubelles brûlées: des camions de CRS et de gendarmes investissent rapidement le quartier, à l’intersection du boulevard et de la rue Belleville. Des gaz lacrymogènes dissipent ensuite la foule. Après le départ en trombe des forces de l’ordre, sous les projectiles, un groupe renverse une voiture rue de Belleville et une auto banalisée de la police. La tension est palpable dans la rue: discussions houleuses, tensions communautaires. Rapidement, les gendarmes et CRS reviennent et doivent avoir recours aux gaz lacrymogènes. Peu après 20 heures, le dialogue entre les manifestants et les forces de l’ordre permet de calmer le jeu: ils promettent que les interpellés seront relâchés le lendemain. Après le départ des gendarmes mobiles, des petits groupes de manifestants déplacent des voitures garées afin de bloquer la circulation. Deux personnes sont même renversées par une auto. Nouvelle intervention. La dernière : à 22 heures, le calme revient.

    Trois policiers ont été blessés durant les affrontements. Au total, huit personnes ont été interpellées dimanche, cinq étaient encore en garde à vue hier soir. Les manifestants qui réclamaient des «des actions concertées et coordonnées», ont été entendu. «Nous sommes d’accord pour créer un comité de pilotage unique, explique le maire du 20e arrondissement, Frédérique Calandra. Il s’agit de simplifier la vie des ressortissants chinois, mieux prendre en compte leur demande.» Un projet qui réunirait les quatre arrondissements de Belleville (10, 11, 19 et 20e). La première séance de travail doit se tenir avant l’été.

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  105. J'ai médit.

    Un blogueur du média à part parle de la manifestation des asiatiques... mais il la voit comme une "manifestation tout sécuritaire".
    ASIATIQUES2

    Tout se passe comme si, pour la BPG, la question du racisme ne pouvait être posée à propos des asiatiques. C'est suspect, forcément suspect...

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  106. D'après ce que j'en ai vu, ce dernier commentaire, ainsi que l'article du Monde papier, est juste. Une femme a été victime de vol , et les jeunes asiates, qui ont réussi à maîtriser le voleur n'ont pas compris que les forces de l'ordre ne l'arrêtent pas. (j'étais là). Après, ils s'en sont pris aux forces de l'ordre qui avaient arrêté 3 d'entre-eux. Les jeunes très en colère, ont voulu mettre le feu à une voiture, mais ont toutefois écouté un « vieux » qui les en a dissuadés. (je n'ai pas vu que le voleur se réfugier dans le commissariat. Mais je pense la chose tout à fait probable). Une fois les gendarmes partis, les pompiers sont restés sur place sans subir la moindre agression, d'ailleurs la population était là sans se sentir le moins du monde en danger. Sur le tard, racontait un habitant du quartier, ils s'en seraient pris à un jeune noir qu'ils auraient « reconnu ».

    je ne crois pas vraiment pas que ce soit des affrontements inter communautaire. C'est un véritable raz le bol de la racaille. Mes voisins, m'ont raconté les agressions dont ils ont été victimes. D'ailleurs, mon voisin de palier déménage. Parce que sa femme s'est fait agresser deux fois et que l'école, comme il dit « c'est pas bien ».

    je vais faire un tour sur le média à part... histoire de rire

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  107. Heureusement que la lecture de Médiapart m'éclaire.... Tout cela n'est effectivement que de la manipulation du grand capital en vue de l'installation de caméras dans tous les coins du quartier. Que n'y avais-je pensé plus tôt. Ce que je peux être naïve... Ce qu'ils peuvent être dangereusement cons, c'est à mourir de rire.

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  108. Chère Brocéliande, ce ne sont probablement pas des problèmes inter-communautaires qui sont en jeu, mais des problèmes de grave délinquance non contrôlés, qui rendent les quartiers invivables.

    Il est frappant de voir, dans les différents témoignages, que les forces de l'ordre semblent avoir protégé certains délinquants (des caïds, peut-être?) au détriment des manifestants.

    Mais comme c'est apparemment la première fois que les Asiatique se mobilisent de cette façon, j'imagine qu'il y a quelque chose à comprendre dans le ras le bol exprimé par cette communauté si "discrète" d'ordinaire.

    Autrement, c'est l'ensemble des habitants qui aurait défilé dans la rue, et pas seulement les Asiatiques.

    Enfin, c'est une hypothèse...

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  109. Oui, Brocéliande de 21h26. Tu as tout compris. Et les Asiatiques - de vrais jaunes, ceux-là - sont les collabos grâce auxquels on va stigmatiser les noirs et les arabes, et recourir au tout sécuritaire.

    Mais c'est bien sûr ;o)

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  110. L'analyse du quartier - et la vision très partiale que j'en ai, j'habite au milieu du quartier asiatique- , serait trop longue à faire par écrit. A mon sens, toutefois, elle ne peut réellement passé que par les enfants qui t'y ancrent. Autrement, si tu y vit et travaille de l'autre côté de Paris - parti le matin, rentré tard le soir, tu n'en vois rien. Et puis les vies de quartiers ici sont multiples. Tout dépend de ton pâté de maison. Et le vécu de mon garçon, petit, est le même que celui des enfants asiates: racket et violence. Je vous fais grâce de mes prises de gueule de mère contre la racaille, et de la souffrance de mon rejeton. Il est vrai que la communauté asiatique nous a adopté.

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  111. Pour les flics, je crois que tout cela était très chaud. Les pmr à capuches, étaient descendus... Et ce ne sont pas des innocents, ils savaient très bien qu'ils étaient visés.Le sens de la provoc, de la possession du sol. Il est bien que les flics ait détourné la rage sur eux. Puis soient brusquement partis. laissant les jeunes Asiates à leur colère... contre eux. Ensuite, d'après la presse, ils se sont arrangés. En attendant, il n'y a pas eu de victime. C'était plutôt malin si l'on voulait justement éviter que cela dégénère vraiment.

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  112. Un article de G. Yang sur Agoravox, à propos des asiatiques, dont j’extrais quelques passages.

    BELLEVILLE


    Les Chinois de Belleville en ont marre de se faire rançonner et pour une fois ils le disent haut et fort ! Ce qui est nouveau, et il faut le reconnaitre inquiétant, c’est que les manifestants aient sorti des drapeaux chinois, alors qu’ils ne le faisaient jusqu’à présent, qu’accompagnés de drapeaux tricolores. Ce signal semble bien être une marque de défiance vis-à-vis du rôle supposé protecteur du pays d’accueil et un début de défiance vis-à-vis de la France.
    Certains bons esprits vont parler de l’instrumentalisation de commerçants poujadistes au service d’obscurs et occultes groupes d’intérêts financiers ou y verront la main gantée de l’extrême-droite. Il n’en est rien, le FN et le Bloc Identitaire n’avancent pas masqués ou plutôt bridés derrière les Chinois. De même qu’il ne s’agit pas d’une haine des Noirs ou des Arabes vis-à-vis des Chinois, pas plus que d’un «complot sioniste» orchestré pour créer un front anti-arabe (…).
    L’hypothèse d’une guerre des gangs interethnique ne tient pas non plus la route (…).

    Les délinquants qui attaquent les Chinois de base sans histoires sont des parasites sociaux, des racailles, des lâches et des abrutis avant d’être arabes ou noirs. (…)

    Les Chinois réagissent enfin, il était temps ! Car l’attitude de passivité et de non violence ne donne aucun résultat. (…)

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  113. Et un article dans Le Monde sur le même sujet. Résumé.
    BELLEVILLE2

    Les associations franco-chinoises, soutenues par la mairie du 20e arrondissement de la capitale, pointent du doigt l'insécurité dont est victime la communauté. "Chaque famille a été touchée par cette violence. Mais pas d'amalgame, cette violence n'est pas raciste", nuance le porte-parole.

    Pour Romain Guillonnet, président de l'Hed (l'Hébergement différent), association de réinsertion qui œuvre notamment à Belleville, ces agressions commises par des "bandes de petits jeunes qui traînent et déconnent" seraient dues à des "fantasmes" sur les Chinois. "Il y a deux grands fantasmes : les Chinois auraient l'habitude de transporter beaucoup d'argent liquide sur eux, et les sans-papiers n'oseraient jamais porter plainte en cas d'agression."Une analyse partagée par Frédérique Calandra, maire PS du 20e arrondissement.

    Malgré ces violences, rien ne garantissait que la communauté réussisse à s'unir pour manifester. "La mobilisation nous a beaucoup surpris ; on avait des doutes sur le succès de cette opération", affirme Romain Guillonnet. Car les "Chinois de Belleville", comme on les appelle un peu trop rapidement, sont loin d'être un ensemble homogène (boat people, campagnards, hommes d’affaire, parlant des langues différentes).
    La mairie se félicite du mouvement, signe "très positif d'intégration, la manifestation faisant partie des codes culturels français", tout en se méfiant des tentatives de récupération de l'extrême droite, avec "des interlocuteurs qui s'autoproclament organisateurs, alors qu'on ne les a jamais vus dans le quartier". "Ce n'est pas une manifestation des Chinois, conclut Taki Zhang, c'est un mouvement de citoyens qui veulent vivre en sécurité."
    _____
    Intéressant, non?

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  114. Le braquage de trop pour le café social de Belleville
    Février 2010. du journal en ligne 75020.fr

    Quelques extraits, le lien est en dessous.


    Le onzième vol en moins de 2 an ! Après le braquage subi mardi 23 février 2010 en début de soirée, les salariés et les centaines d’adhérents du café social de la rue Pali Kao expriment leur ras-le-bol.

    L’incompréhension règne donc parmi les membres de l’association. « Comment en est-on arrivé là ? », se demande Moncef. « Pendant un moment, je me suis dit, on arrête tout. J’ai peut-être fait preuve de trop d’angélisme en pensant que nos valeurs et nos actions en faveur des aînés immigrants, nous protègeraient contre ce genre d’incident », concède-t-il.

    Réfléchir au vivre ensemble

    Mais au lieu de fuir, Moncef Labidi a décidé de tenir tête, comme si cette épreuve démontrait que son association est indispensable dans le quartier. « Les gens vont encore plus se poser des questions sur le vivre ensemble », se rassure le directeur du café social. Il entend bien utiliser cet incident pour se faire entendre et faire comprendre aux autres l’importance d’une telle association.



    http://le75020.fr/paris-XXe-75020-20e-arrondissement/actualite/securite-prevention/11190-cambriolage-braquage-cafe-social-belleville-20eme.paris-75020-info

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  115. Le lien vif de l'article signalé par Brocéliande:
    VIVRENSEMBLE

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  116. Sur les événements du vestiaire qui ont défrayé la chronique (mais ouf, c'est bientôt fini):

    Il me semble significatif que l’on reproche à l’autre Nicolas d’avoir « traité  le coach » mais sans relever les caractères homophobe du premier membre de phrase (va te faire lanlaire), misogyne du second (triste descendant de courtisane).
    Au fait, une « pute » est une personne qui fait pour de l’argent (soit pour survivre tout en enrichissant son souteneur, soit pour s’enrichir si elle est « de haut vol ») ce qui devrait se faire pour le plaisir. Je suis de ceux qui pensent qu’on devrait jouer au football pour le plaisir…

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  117. Oui, Melchior, c'est la première chose qui m'avait frappée dans ces propos, doublement.... comment dit-on déjà ... discriminatoires, je crois?

    Mais tous ces gros mots fait tellement partie du bagage culturel, n'est-ce pas, qu'ils semblent couler de source. Personne ne s'en offusque.

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  118. "Le calvaire des Bleus prend fin sur une défaite contre l'Afrique du Sud" titre Le Monde.

    Le nôtre également. Ouf!

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  119. A propos des affaires de foute bol, un article bien critique sur leur traitement médiatique hallucinant, publié dans Acrimed:
    FOUTEBOL

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  120. Nous n'avons pas fait allusion sur ce Blog à l'affaire Bettancourt/Woerth, qui oppose les procureurs à charge et les défenseurs inconditionnels, et permet à certains médias de se cirer les moustaches avec délectation. Preuve de leur grandeur, ils sont attaqués en Justice.

    Je retiens la fin d'un article dans Libération: Curieusement, les socialistes sont moins en pointe que Montebourg, Joly et les villepinistes. Benoît Hamon, porte-parole, réclame sobrement à Eric Woerth, «au cœur d’une affaire qui relève manifestement du conflit d’intérêt» des «réponses précises et claires». Quant à André Vallini, député de l’Isère, il recadre franchement son collègue Montebourg: «On ne peut pas défendre la présomption d’innocence, comme on doit le faire quand on est député, avocat, a fortiori de gauche, et en même temps bafouer la présomption d’innocence en demandant la démission d’un ministre avant que toute enquête pénale ou fiscale ait été menée.»

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  121. Foute bol: je ne comprends pas la hâte de rentrer qui saisit la délégation française. Puisqu'ils sont là-bas, que n'y restent-ils pas pour regarder les autres matches et s'initier au football ?

    Cirage de moustaches: hihihi (han han)! Rendons cette justice à MDPT et à son leader qu'ils font un effort pour informer, sans intention de nuire me semble-t-il.

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  122. Cher Melchior, votre juste neutralité fait un peu honte à ma sautillante ironie.

    L'histoire à tirer par les cheveux - parce qu'elle le vaut bien - me fait un drôle d'effet:

    - L'attaque d'une fille contre sa vieille mère qui, après tout, fait ce qu'elle veut de ses sous - y compris gâter des gigolos - me semble terriblement sordide, surtout quand plane une accusation de démence.

    - Le placement de fonds à l'étranger par les nantis est d'une telle banalité, trois fois hélas, qu'il faudrait des prisons de grande taille pour y enfermer les gens qui le pratiquent.

    - On a vu, trois fois hélas, des affaires tout à fait similaires sous des gouvernements de gauche. La morale et la politique ne font pas bon ménage. Et la république est depuis un bon moment chargée de bananiers très prolifiques.

    - Je ne suis pas convaincue que les journalistes doivent se substituer aux enquêteurs, car ils ne sont pas formés pour cela, et qu'ils ont toujours a minima une forme de connivence avec les pouvoirs.Il servent leur propre cause au nom de la "Liberté d'informer" d'une façon trop emphatique pour ne pas éveiller ma méfiance.

    - L'antisarkozysme est d'une utilité capitale, mais à condition qu'il soit pratiqué avec un grand discernement, sans que les gens poussent des cris tels que "Démission" contre un Ministre quand les preuves contre lui (et a fortiori contre son épouse) ne sont pas encore réunies. Je crains que cela ne soit contre-productif.

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  123. Dans le concert de louanges qui suit l'article du Directeur de Médiapart à propos de l'affaire (B)oréale, je note quelques dissonances mal pensantes. En voici une première:

    Dol et vol créent un désordre injuste. L'intérêt général ne justifie jamais le viol de l'ordre juridique, l'un des fondements de l'ordre social. L'ordre juste ne prospère jamais à la faveur du mépris des règles de la Cité. Le désordre injuste, c'est le dol et le vol (terreau de la plante vénéneuse de l'affaire Bettencourt). Cet irrespect des règles appliqué aux "hautes sphères" est exactement aussi destructeur que la maltraitance des banlieuses. Choisir de donner des coups de canif dans le contrat social au détriment de l'action raisonnable, c'est le propre du spectacle facile qui pousse la société non vers les hauteurs, mais bien dans le caniveau. Pour (re)construire un ordre social "plus juste", il convient d'adhérer à l'ordre social tout court, et donc d'abord aux garanties et devoirs qu'impliquent les lois (le législateur peut certes toujours les changer).
    23/06/2010 10:15Par aaaa
    _____
    Cher (chère?) aaaa (4a, donc 4 fois anonyme?), je crois que votre raisonnement loupe une question centrale, celle du droit fondamental à l'information, tel qu'il ressort notamment des décisions de la Cour européenne de Strasbourg.
    Nous en reparlerons d'ici la fin de la semaine si, comme nous l'espérons, la décision judiciaire donne raison à nos arguments. A l'inverse, ce que demandent les plaignants, c'est non seulement le retrait d'informations déjà largement publiques (et dont tout un chacun a pu mesurer la pertinence démocratique) mais surtout de nous interdire à l'avenir d'informer sur cette affaire.
    En cordial désaccord, bonne lecture sur Mediapart ;-)).
    23/06/2010 14:59Par Edwy Plenel

    ________

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  124. Et en voici une seconde:

    Puisque les abonnés de Médiapart sont mis à contribution de «solidarité
 désintéressée » (alors que l’abonnement à Médiapart ne signifie pas
adhésion au contenu de tous ses articles…et heureusement); Edwy Plenel me
 permettra d’exprimer un désaccord avec sa défense et de lui poser une question.
    Je le cite: «les enregistrements pirates qui sont au cœur de notre 
enquête font actuellement l'objet d'une enquête préliminaire de la police 
judiciaire qui, après avoir vérifié leur intégrité et leur authenticité, posera 
la question des suites judiciaires données aux informations qu'ils révèlent,
celles-là mêmes qui ont fait l'objet de nos articles. »

    Par quel miracle « journalistique », Mediapart peut-il 
certifier l’intégrité et l’authenticité d’enregistrements avant même la police judiciaire,
publique et « républicaine » ? Sans cette certitude, leurs publications 
par voie de presse et leurs commentaires journalistiques sont prématurés et
constituent des fautes professionnelles, du point de vue de la déontologie du « droit 
à l’information ».

    Et par ailleurs, Godard, avec son dernier film Socialisme, n’a rien à y
voir. Sauf la Suisse peut être…
    23/06/2010 13:09Par 2iemDB
    ________

    Cher 2iemDB,
    Le clin d'œil à Jean-Luc Godard renvoyait à son dernier film parce qu'il y fait l'éloge de ces valeurs irréductibles au monde marchand: défendre des idées, croire en sa création, ne pas se laisser corrompre, etc. Vous trouverez, sous la plume de Laurent Mauduit, une belle réflexion sur ce sujet autour de la figure du député Baudin, mort héroïquement pour ses idées en refusant le coup d'Etat du 2 décembre 1851.
    Quant à l'intégrité et à l'authenticité des bandes, nous avons évidemment fait nous mêmes quelques vérifications avant d'en reprendre des extraits. Des recoupements, notamment, de cohérence et de chronologie. Vous en trouverez trace dans les articles de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme. Par ailleurs, selon nos informations, les policiers qui mènent l'enquête préliminaire diligentée par le parquet de Nanterre font toutes les vérifications imaginables sur la fiabilité de ces enregistrements, et ne sont pas loin de conclure positivement.
    23/06/2010 15:23Par Edwy Plenel
    alerter
    Nouveau
    "les policiers qui mènent l'enquête préliminaire diligentée par le
parquet de Nanterre font toutes les vérifications imaginables sur la
fiabilité de ces enregistrements, et ne sont pas loin de conclure positivement. "
    On ne voit pas très bien les vérifications que vous imaginez. Eclairez nous
    23/06/2010 16:13Par 2iemDB

    ____
    Le directeur répondra sans tarder, je pense..

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  125. L'abonné 2iemDB du média à part a ainsi complété son commentaire:

    "Les policiers qui mènent l'enquête préliminaire diligentée par le
    parquet de Nanterre font toutes les vérifications imaginables sur la
    fiabilité de ces enregistrements, et ne sont pas loin de conclure positivement. " On ne voit pas très bien les vérifications que vous imaginez. Eclairez nous.

    Ma position est assez simple : La sonorisation privée d’autrui est illégale (même en famille, même en couple…) et n’a pas de validité juridique. Le contenu, éventuellement révélé par un tel procédé, indépendamment de son « intérêt public », est réputé nul.

    Ce qui donne une fiabilité aux écoutes ou aux procédés de sonorisation, c’est la légitimité des autorités publiques qui y procèdent.

    Ou alors, de même que la photographie volée est utilisée – à la limite du droit - en matière de journalisme, la sonorisation pourrait être la base d’une nouvelle pratique journalistique, « le journalisme des écoutes ».

    Et pourquoi la fin (le droit à l’information et son commerce) ne justifierait-elle pas le moyen (la sonorisation privée d’autrui) ?

    Je propose alors un nouveau slogan à Médiapart: « Sonorisons nous les uns les autres pour qu’enfin la lumière surgisse et triomphe le journalisme d’investigations »

    23/06/2010 17:12Par 2iemDB

    ________
    Un "journalisme des écoutes": très savoureux quand on songe à l'écoute de certains moustachus sous le règne Mitterrand. L'arrosé par le pouvoir deviendrait donc l'arroseur du pouvoir, avec la même arme...

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  126. Sur son Site, Maître Eolas signale ceci:
    OCCULTE

    Il s’agit de la proposition de loi n°268 du sénateur Bernard Saugey (UMP - Isère) “visant à réformer le champ des poursuites de la prise illégale d’intérêts des élus locaux” et qui vient à la séance publique du jeudi 24 juin à 9 heures.
    Cette proposition de loi se propose de modifier légèrement la définition du délit de prise illégale d’intérêt (art. 432-12 du Code pénal) qui réprime le fait pour les élus, et les fonctionnaires et assimilés, qui gèrent et contrôlent les fonds publics, d’en faire profiter leurs proches, toute personne qu’ils souhaitent favoriser ou eux-mêmes. Par exemple, un président de conseil général qui fait embaucher son épouse pour une obscure mission fort bien rémunérée commet une prise illégale d’intérêt au profit de son épouse.

    La proposition de loi Saugey se propose de changer quelques mots: «Le fait… par une personne investie d’un mandat électif public, de prendre…, directement ou indirectement, un intérêt personnel distinct de l’intérêt général dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte… la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement».

    L’effet de cette loi serait donc de dépénaliser les situations ou l’élu favorise un tiers avec qui il n’a pas de lien personnel. Favoriser son épouse, son fils ou son beau-frère resterait puni, mais plus, par exemple et au hasard, le fait de favoriser son parti politique d’une partie des fonds publics que l’on gère. Car quel est le refrain sans cesse entonné par l’élu pris la main dans le sac? La phrase portant absolution de tous les péchés? «Mais voyons, il n’y a pas d’enrichissement personnel.» Grâce à cette loi, si elle était votée, il n’y aurait plus délit sans enrichissement personnel.

    Et ce serait particulièrement pernicieux. Car ce que sanctionne la prise illégale d’intérêt n’est pas l’enrichissement personnel de l’élu mais l’appauvrissement de la collectivité publique. Pour elle, le préjudice reste le même que l’intérêt de l’élu pris dans l’opération ait été personnel ou non.

    Eolas invite donc l’ensemble des sénateurs, dont je ne doute pas un instant de la très haute probité, de ramener à la raison leurs deux collègues égarés et de rejeter d’un bloc cette proposition de loi jeudi matin, qui serait donner un blanc-seing à quelques élus peu soucieux du bon usage des fonds publics tant qu’ils ne profitent qu’à autrui et non eux-mêmes.

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  127. Sur Agoravox, Sylvain Rakotoarison se fait tacler pour un article que je trouve intéressant. D’autres que moi veulent-ils y jeter un œil ?

    GUILLON

    L’auteur se demande pourquoi tant d’internautes considèrent Guillon comme un personnage essentiel dans le paysage français, pourquoi les médias traditionnels en font un tel sujet d’information. Guillon n’est qu’un humoriste, sur le talent duquel on peut avoir des avis divergents. Là où la colère pointe mon nez, c’est quand on hisse Stéphane Guillon à la cime de la liberté d’expression. Ou liberté de rire. Drôle de porte-drapeau. Lui-même n’a jamais prétendu n’être que lui-même mais en disant crûment des choses abominables qui, sous le coup de la provocation et de l’humour, peuvent passer un peu mieux, il s’est fait naturellement le porte-parole d’une certaine catégorie de personnes qui, elles, pensent réellement ce qu’il dit.

    L’exclusion de Guillon est-elle politique ? Ceux qui le pensent évoquent même la procédure de nomination du président de Radio France. Or Quand on lit les cahiers de Michèle Cotta, ancienne présidente de la Haute Autorité de l’audiovisuel en 1982, on voit bien que les liens entre le pouvoir exécutif et les médias ont toujours été hypocrites et les pressions ont toujours existé, aujourd’hui pas moins mais pas plus qu’avant, quelle que soit la procédure de nomination.

    Stéphane Guillon est-il exclu pour s’en être pris au pouvoir exécutif ? Mais il s’en est pris aussi à des leaders de l’opposition, en tenant des propos insultants et machistes contre Martine Aubry par exemple.

    Jean-Luc Hees dit que « l’humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans », et la raison qu’il invoque a le mérite d’être franche : «J’ai un certain sens de l’honneur et je ne peux accepter que l’on me crache dessus en direct». Stéphane Guillon fait partie de ces "travailleurs" privilégiés qui ont suffisamment d’aura pour être libres professionnellement. Libres d’aller voir ailleurs. Mais pourquoi serait-il traité différemment d’un autre travailleur ?

    Il fut un temps pas si éloigné où Thierry Le Luron fut réellement interdit d’antenne par François Mitterrand. Stéphane Guillon sera toujours là, dans le paysage audiovisuel, et c’est tant mieux pour lui. Et c’est tant mieux pour Radio France que cette société publique puisse se focaliser sur des sujets autrement plus importants que quelques plaisanteries de potaches.

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  128. A propos de l'affaire Médiapart/Bettancourt, cet article dans le Nouvel Obs:

    Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, ont demandé jeudi 24 juin à la justice, via leurs avocats respectifs, de faire cesser immédiatement la diffusion par Le Point et Mediapart des enregistrements pirates réalisés au domicile de l'héritière de L'Oréal.

    Les journalistes de Mediapart, lequels ont diffusé des extraits écrits et audio de ces écoutes réalisées par le maître d'hôtel de Liliane Bettencourt "sont non seulement très fiers de ce qu'ils font (les principes ne les étouffent pas) mais ils annoncent encore que chaque jour, ils vont publier de nouveaux extraits jusqu'à épuisement des 24 CD", a déploré l'avocat de Patrice de Maistre, Me Pascal Wilhelm, devant un juge des référés parisien.

    "Nous ne comptons pas museler la presse", mais elle ne peut "receler des informations qui relèvent de la vie privée", a-t-il martelé.

    "Si vous n'interdisez pas ce procédé qui consiste à être le complice des enregistreurs de notre vie privée, cela va devenir le sport national!", a mis en garde l'avocat. "Quiconque est en conflit avec son employeur, avec sa mère, saura qu'il peut enregistrer des propos de manière clandestine et les mettre sur internet", a-t-il ajouté.

    Selon lui, "la cocasserie de l'histoire", c'est que ce soit Mediapart qui publie ces écoutes, alors que son directeur de publication Edwy Plenel a engagé des procédures dans l'affaire des écoutes de l'Elysée, un dossier où "les fondements étaient les mêmes".

    "Sous ces aspects anecdotiques, cette affaire concerne les fondamentaux de notre démocratie", a renchéri de son côté l'avocat de Liliane Bettencourt, Me Georges Kiejman. "Vous devez dire trop c'est trop, sinon demain la France sera (...) le pays où tout le monde peut dénoncer tout le monde", a-t-il affirmé.

    L'avocat du Point, Me Renaud Le Gunehec, a de son côté dénoncé la "stratégie d'étouffement" à l'œuvre dans cette affaire.

    Ces enregistrements représentent "un véritable objet d'information dont il est légitime qu'il soit rendu public", a renchéri quant à lui le conseil de Mediapart, Me Jean-Pierre Mignard. Et d'ajouter : "nous avions raison de (les) retranscrire" car leur révélation "a amené des responsables à prendre des mesures, qui sinon, soyons-en certains, n'auraient jamais été décidées".
    _____

    A suivre... en se bouchant le nez

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  129. Sur l'affaire Bettencourt: le problème déontologique est épineux et exige une réponse subtile... Bon courage à Mignard et Kiejman. Je ne sais pas si leur confrère Eolas a traité la question... Mon avis brut et avant réflexion: une information mal acquise est nulle dans un débat d'intérêts privés, utilisable même si son origine est détestable, si elle est utile au salut de la Chose publique.

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  130. Les avis sont partagés. Pour en avoir un, je demande une réflexion collective!
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    Lu dans l'Express

    L'enregistrement de conversations privées, leur transmission à la police ainsi que leur publication détaillée dans Médiapart et dans Le Point, ont créé un imbroglio judiciaire dans "l'affaire Bettencourt".

    Il est évident que ces preuves ont été obtenues de manière illégale: pendant un an, de mai 2009 à mai 2010, le maître d'hôtel de Liliane Bettencourt (qui n'est plus à son service aujourd'hui) a espionné sa patronne, en cachant un micro dans son hôtel particulier. Un procédé moralement condamnable. Mais, dans le même temps, ses enregistrements offrent un éclairage inédit sur le dossier, renforçant l'hypothèse d'une captation d'héritage aux dépens des héritiers Bettencourt. Enfin, ces pièces montrent l'interventionnisme du pouvoir politique dans cette affaire hors-normes et font naître le soupçon de nouvelles infractions, comme la fraude fiscale, voire la corruption.

    Dans ces conditions, les enregistrements du domestique seront-ils débattus lors du procès qui opposera, à Nanterre, au début du mois de juillet, la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, au photographe François-Marie Banier?

    Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, répond par la négative. "Ces enregistrements, et le contexte dans lequel ils ont été réalisés, posent un problème de principe. La question de ce qu'ils contiennent n'est pas posée", explique le magistrat au quotidien Libération. L'accusation, qui avait classé sans suite l'affaire, considère que la justice n'a pas à tenir compte de ces éléments nouveaux.

    Un juriste interrogé par LEXPRESS.fr estime au contraire que ces preuves sont "parfaitement recevables". "La question de leur légalité se poserait si elles avaient été obtenues par la police, mais un simple particulier peut agir de sa propre initiative, insiste Me Eolas, qui anime le Journal d'un avocat, un blog très suivi sur les questions de justice. Le tribunal pourra s'appuyer sur ces enregistrements, même s'ils ont été réalisés à l'insu de Mme Bettencourt. Ce cas de figure n'est d'ailleurs pas rare, notamment dans les affaires de divorce. Il s'agit d'une sorte d'hypocrisie bien française. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, le juge écarterait ces pièces qui ne pourraient pas être communiquées aux jurés."

    Le code de procédure pénale français est très clair sur la question. "Les juges répressifs ne peuvent écarter les moyens de preuve produits par les parties au seul motif qu'ils auraient été obtenus de façon illicite ou déloyale. Il leur appartient seulement d'en apprécier la valeur probante", stipule l'article 427.

    Mais parallèlement, la responsabilité pénale du maître d'hôtel de Liliane Bettencourt, à l'origine des enregistrements clandestins, est clairement engagée. Celui-ci a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour violation de la vie privée. Quant à Me Georges Kiejman, avocat de Liliane Bettencourt, il a lancé la contre-offensive en déposant une plainte, notamment pour atteinte à la vie privée, abus de confiance et vol. La bataille des preuves ne fait que commencer.

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  131. Il me semble que c'est ce que j'avançais timidement: au pénal, c'est recevable (défense de la Société), au civil c'est autre chose. Mais le procès contre Banier est pénal, c'est vrai.

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  132. Un article fort d’Eva Joly, avec une idée intéressante en fin.
    JOLY

    L'existence des contre-pouvoirs n'est pas négociable
    Sarkozy a pris la mesure de la crise politique dans laquelle le pays est plongé suite à certaines affaires récentes. Il convoque un joueur de football, propose des Etats généraux du Football, annule une garden party coûteuse. Autant dire qu'il convient de rendre hommage à son courage politique. Ces décisions et ces annonces révèlent en effet une force de proposition, un sens des réalités et des priorités et un sens des responsabilités que l'on peut qualifier de fort peu communs, voire de miraculeux. A côté de ces initiatives, il est des inquiétudes qui paraissent presque puériles: la liberté d'informer, la liberté d'expression, ou encore le droit à la caricature. Mais il se trouve que nous sommes tout de même quelques-uns à considérer ces notions comme parties intégrantes de ces libertés qu'on appelle "fondamentales".

    Les attaques contre la presse sont aujourd'hui légion, et utilisent tous les moyens juridiques pour se déployer : complicité de diffamation, recel, ou encore "atteinte à la vie privée". Cela alors même que les médias et les journalistes concernés ne font que leur travail. Vouloir restreindre leur liberté d'action ou clore le débat en maniant l'intimidation à outrance est donc extrêmement préoccupant. Il en va de même avec l'éviction des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte de l'antenne de France Inter. En effet la caricature a de tout temps fait partie de la vie publique.

    Le pire peut-être pour la conscience française, c'est que dans d'autres pays on redécouvre au contraire l'importance de la liberté de ton et de la liberté d'informer.

    Extrêmement novateur est le texte de loi voté tout récemment en Islande, l'Icelandic Modern Media Initiative, dont le principe est simple: le texte compulse ce qu'il y a de meilleur dans les législations de plusieurs dizaines de pays différents en termes de protection des journalistes, de protections des sources, ou encore de liberté d'informer. Une fois les décrets d'applications parus, il sera notamment impossible de poursuivre un journaliste pour avoir mis en ligne les documents recueillis au cours d'une de ses enquêtes, ou de procéder à l'extradition de tel ou tel "whistleblower". Il serait bon que Nicolas Sarkozy, son gouvernement et l’UMP renoncent à leurs innombrables procédures visant des journalistes, et réfléchissent à une semblable évolution.

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  133. Si je comprends bien le fond de l'affaire Bettancourt, il s'agit d'une richissime vieille dame à qui un "ami" a conseillé de placer de l'argent à l'étranger. Le délit est donc une évasion fiscale.

    La fille de la dame, pensant sa mère en danger, a dénoncé l'ami, relayée par le majordome de la maison Bettancourt qui a filé des cassettes audio à la police et à des journaux très sensibles à la notion d'"écoutes".

    Lesdits journaux, sachant que Mme Woerth travaille à l'Oréal, ont mis en cause le Ministre des Finances, le couple étant suspecté de complicité d'évasion fiscale.

    La vieille dame, et l'épouse du Ministre, portent plainte. L'une parce qu'on a étalé une partie de sa vie sur la place publique, l'autre parce qu'on la soupçonne de choses dont elle se dit innocente.

    Ai-je tout compris?

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  134. Pas tout à fait ma vision des choses.

    La très riche veuve (riche de 14 milliards...) voudrait bien qu'on lui lâche les baskets, et faire ce qu'elle veut des revenus de sa fortune mais sa fille aimante veut hériter de TOUT le magot, non mais, et dit donc que la mère chérie n'a plus toute sa tête.

    "Et tout autour
    Un beau ballet de hyènes
    Et de vautours
    En haleine nous tiennent."
    (Griffollet)

    Les points de vue peuvent différer selon qu'on voit l'aspect de psychologie familiale (familles je vous hait !), socio-politique (du pognon, y en a !), ou juridique (créboudi quel beau cas !).

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  135. J'avoue tout, Melchior: j'ai la même vision que vous, mais j'ai fait l'âne pour avoir le son...

    Dites-moi donc, est-ce réellement une affaire d'état, ces éventuelles évasions fiscales? Tout le "buzz" médiatique autour d'elles alimentent un antisarkozysme compulsif, et créent des adhésions moustachues quasiment sectaires (à mes yeux d'écureuil très sévère rétif à toute aliénation).

    En quoi cela nous fait-il avancer dans le projet politique? Non, je n'arrive pas à voir.

    Est-ce que nous n'avons pas des dossiers plus urgents à traiter, zut alors?

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  136. Monica, ne crois tu pas que si on veut pouvoir traiter quelque dossier que ce soit il faut lever l'hypothèque sarkochose ? Je ne sais pas si certains font preuve d'un antisarkozysme compulsif, comme tu dis. Le mien, d'antisarkozysme, je peux te dire qu'il est violent et sans réserve (j'avais envie de dire sans nuances mais j'eusse risqué de t'offenser et en outre cela eût été faux : un antisarkozysme de fond chatoie de toutes les nuances de la raison et du sentiment) mais je ne le qualifierais pas de compulsif. Je vois un type qui à la tête d'une équipe (ou plutôt d'une bande) de sagouins est en train de détruire le pacte social français et j'irais faire la petite bouche quand on en prend un la main dans le sac, simplement parce que je ne prise guère telles moustaches ou telle casquette ? Hiérarchisons, pour le coup. Grrr

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  137. J'ai mal aux pieds, because manif, (je frime, et j'aime bien).

    Je n'ai pu accéder aux révélations de ce drôle de média (je ne suis pas abonnée) sur l'histoire Bettencourt, qui reste, malgré la colossale fortune de cette femme, qu'une histoire de famille bien répugnante. Toutefois, tous les journaux en parlant, j'en connais le procéder (les écoutes). Fondamentalement, je suis bien contente que Woerth soit en si mauvaise position. Mais, d'un point de vue déontologique, je trouve cela scandaleux : c'est Qui police, Closer, Voici version média politique. C'est du travail de basse police. Qui permet de détruire n'importe qui, demain. Là, Woerth me plaît bien, mais demain, qui sera sous les fourches caudines du moustachu? Qui pour ce suppléer à la justice, à la police? Jusqu'alors, rien ne permet de prouver que Woerth soit complice d'évasion fiscale. La grève d'aujourd'hui sur France Télévision et Radio France a bien plus de sens. J'ai d'autre part, noté qu'ils rendent publiques les offres d'achat du groupe Monde. A mon sens, c'est tout de même à la société des Rédacteurs et autres structures salariales du groupe de juger de qui les rachète. Derrière... rien d'autre qu'une soif de pouvoir maladive, qu'une envie de scoop, de scandale, qui fait de cette rédaction, les complices objectifs de la fille Bettencourt. Le procès est début juillet.

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  138. Pour France 2, Pugadas n'était même pas à l'écran pour le JT. Une grande première si j'ai bonne mémoire. Pas même le présentateur!. Il est vrai qu'il y a la nomination prochaine du président de France-Télévision dans la barque...

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  139. Parleur de 20h07, aucune compulsion ne me sied. Ce qui est too much me met fort mal à l'aise. Je n'ai pas envie de répondre au too much de Sarkozy dans les mêmes termes emphatiques que lui, par une autre pléthore.

    J'ai nombre de critiques politiques à émettre contre le Ministre du budget, mais je me défie des débordements pléthoriques venus de "mon camp", dont je sens les motivations fort douteuses. Je fais deux fois plus la fine bouche avec ceux qui me sont proches.

    Foucault m'a appris à penser en dehors du binaire. Il pose que le pouvoir vient d'en bas et qu'il faut donc sortir de la fascination trompeuse pour des lieux centraux du pouvoir, à savoir la loi, l'État, les institutions et les formes de domination.

    Il faut plutôt identifier les relations de pouvoir qui traversent en réseaux l'ensemble de nos relations.

    Et actuellement cette pensée connexionniste est en pleine déshérence... Je ne veux ni ne peux y renoncer. Et c'est ce que la BPG est en train d'oublier, à ma grande tristesse.

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  140. Martine Aubry prend une position "non pléthorique" sur l'affaire Woerth/Bettancourt.

    Elle a estimé jeudi 24 juin que le gouvernement et le président de la République devraient donner des "éclaircissements" sur l'affaire Bettencourt où le nom du ministre du Travail, Eric Woerth, et de sa femme sont cités et, si "nécessaire", prendre des "décisions".

    "Dans ce climat général, les Français ne comprennent plus. C'est très mauvais pour la politique en général. Le gouvernement et le président de la République devraient donner des éclaircissements et si nécessaire, prendre des décisions qui permettent de ramener un climat normal".

    Demandant de "la transparence et de la clarté", elle a formulé à nouveau les questions du PS sur cette affaire: le ministre du Budget connaissait-il "cette évasion fiscale de Mme Bettencourt?" Est-ce que des enquêtes ont été réalisées ? Qui a bénéficié d'avantages de la part de Liliane Bettencourt?".

    Eric Woerth "nous disait qu'il ne connaissait pas cet avocat qui dirige cet organisme. On apprend qu'il lui a donné la Légion d'honneur", a-t-elle dit,à propos de Patrice de Maistre, directeur général de Clymène, organisme de gestion du patrimoine de Liliane Bettencourt.

    Questionnée pour savoir si Eric Woerth était en mesure de mener la réforme des retraites et s'il devait démissionner, elle a répondu: "La démission est toujours une affaire personnelle. Qu'il soit affaibli, c'est évident".

    "Depuis plusieurs jours, Eric Woerth nous disait 'il n'y a pas d'histoire'. Liliane Bettencourt elle-même a reconnu l'évasion fiscale. Je crois que l'épouse d'Eric Woerth avait un rôle important".

    "Moi, quand je ne connais pas les faits, je n'accuse pas". Mais "dans une démocratie, devant quelque chose d'aussi grave - Eric Woerth est aussi trésorier de l'UMP - nous avons posé un certain nombre de questions".
    (AFP)

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  141. Pour revenir sur la manif de Belleville, j'aime beaucoup cet article trouvé sur bondy-blog :

    http://yahoo.bondyblog.fr/news/201006250019/belleville-ils-volent-et-apres-ils-viennent-manger-juste-a-cote-de-nous

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  142. Voici un extrait de l'excellent papier "Un procès de Moscou à Paris" de Radu Stoenescu publié dans Causeur le 17 avril.

    Il portait à l'époque sur le traitement médiatique réservé à Bilger et Zemmour. Mais je trouve que ce fragment choisi permet aussi de réfléchir sur le bien-fondé d'enquêtes journalistiques qui se bâtissent sur la pratique des écoutes (morceaux de vies privées volées, quoiqu'ils s'en disent), ou la publication de rapports confidentiels, comme ceux portant sur le rachat du Monde.

    On croit généralement qu’un État totalitaire est un État fort et que, par conséquent, on en serait très loin. Or cette idée est erronée : à rebours de l’opinion admise, un État totalitaire est un État faible, dans un sens très précis. L’État, selon Hobbes et Weber, est le dépositaire du monopole de la violence légitime, légitime parce que monopolisée, arrachée aux particuliers : chacun renonce à sa violence pour obtenir en retour de l’État la paix et la sécurité. Or, un État totalitaire, comme l’Allemagne nazie ou le Kampuchéa démocratique de Pol Pot, est justement un État qui renonce à ses prérogatives de poursuivre et de juger souverainement de la culpabilité ou de l’innocence de ses sujets. Stathis Kalyvas, politologue de l’université de Yale, montre dans The Logic of Violence in Civil War que la violence génocidaire apparaît dans des contextes où des particuliers utilisent un État affaibli pour régler leurs différends personnels. On dénonce sa femme pour divorcer plus vite, son supérieur hiérarchique pour avoir sa place ou bien son voisin pour prendre son appartement, comme le racontait déjà Panaït Istrati dans Vers l’autre flamme, à propos de l’URSS de 1928. Robert Gellately, historien éminent de la Seconde guerre mondiale, explique, dans The Gestapo and German Society : Enforcing Racial Policy, 1933-1945, que, d’après les archives de la Gestapo, là où elles ont été conservées, les “dénonciations malicieuses”, c’est-à-dire motivées par le ressentiment, la rivalité, la jalousie, l’intérêt d’usurper le bien d’un voisin, représentaient plus de 50 % des délations, et que tous les individus arrêtés par cette police politique l’ont été à la suite de dénonciations et jamais à la suite d’un travail d’enquête de ses services.

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  143. Mmouais. j'ai pas du tout comprendre parce que je trouve que ce bon Radu radote un peu. Je l'ai déjà vu plus inspiré et plus clair…

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  144. La Société des Rédacteurs du Monde, actionnaire de référence du groupe, a voté vendredi 25 juin à 90,84% en faveur de l'offre de reprise déposée par le trio d'homme d'affaires Bergé-Niel-Pigasse, a-t-on appris auprès d'elle.

    Plus tôt dans l'après-midi, les salariés du Monde interactif, réunis en assemblée générale de leur société du personnel pour voter sur les projets de recapitalisation du groupe Le Monde, se sont prononcés en faveur de l'offre Bergé-Niel-Pigasse, annonce dans un communiqué la société des personnels (SDPMIA).

    L'offre déposée par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse a recueilli 82,5 % des voix. Celle alliant Claude Perdriel à France Télécom et l'espagnol Prisa a obtenu 0% des suffrages. La participation a été de 92 %.

    La SDPMIA "tient à souligner que ce résultat s'explique par les garanties apportées par MM. Niel, Bergé et Pigasse, notamment devant l'ensemble des salariés, sur le fait que toute évolution structurelle au Monde interactif, qu'il s'agisse de l'avenir du Post ou de rapprochements, ne se ferait pas 'sous la contrainte' et contre l'avis des salariés du Monde interactif".

    La société conclut son communiqué en soulignant que "les salariés espèrent pouvoir entamer très vite les discussions promises par MM. Niel, Bergé et Pigasse."

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  145. Brocéliande

    En effet. Cependant, si je puis me permettre : ? Sans compter que !?
    En attente de vos éclaircissements, chère merise.

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  146. Cher Parleur,

    Je devrais appliquer la philosophie de l'horloge. Je répondais à Monica 19h18. Je suis très contente que les salariés du groupe Monde gardent leur minorité de blocage, qu'ils aient choisi BNP quasiment à 100% (j'aime bien la personnalité de Niel), d'où mes petits smiles d'un autre temps ^^ . Mais... en matière de rachat, je sais d'expérience qu'il vaut mieux rester prudent. C'est eux qui sauront comment ils vont être « mangés » dans les mois à venir. D'où l'expression muette de mon contentement. Wait and See

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  147. Moi aussi je fais mes enquêtes... sur Wikipédia
    ;-) (smiley coquin)

    MATTHIEU PIGASSE
    Né en 1968, diplômé de Sciences Po, il sort de l'ENA en 1994 et débute sa carrière en tant qu'administrateur civil au Ministère de l'Économie et des Finances, à la Direction du Trésor, où il est en charge de la gestion de la dette et de la trésorerie de l'État. Il devient en 1998 conseiller technique au cabinet du ministre Dominique Strauss-Kahn puis, un an plus tard, directeur adjoint du cabinet du ministre Laurent Fabius, en charge des questions industrielles et financières.


    C'est Alain Minc, son mentor, qui conseille à Bruno Roger de le recruter à la banque Lazard en 2002.

    Nommé associé-gérant de la banque en 2002, il prend la tête de l'activité «conseil aux gouvernements» en 2003, devient en 2005 directeur du marketing, puis vice-président de Lazard Europe l'année suivante et enfin co-directeur général délégué de Lazard France en septembre 2009.

    Il intervient en tant qu'intermédiaire sur de nombreux dossiers, comme la vente du PSG par Canal+, la fusion Suez-Gaz de France, la vente par Accor de sa participation dans le Club Med, la vente d'AB Groupe à TF1, la vente de l'activité de transmission et distribution (T&D) d'Areva, la re-négociation de la dette de l'Argentine après la faillite du pays en 2001, la dette irakienne ou encore la nationalisation du gaz bolivien. Il travaille également sur le rapprochement de la Caisse d'Épargne et de la Banque populaire, sur la création puis sur l'augmentation de capital de Natixis et le sauvetage de son ancien rehausseur de crédit CIFG.

    Il est par ailleurs membre du conseil d'administration des groupes Lucien Barrière et Derichebourg et de l'agence Relaxnews. Il est également administrateur du Théâtre du Châtelet, nommé à ce poste par Bertrand Delanoë.


    Matthieu Pigasse est issu d'une famille très présente dans les médias : son grand-oncle, Albert Pigasse fut fondateur de la collection «Le Masque»; son père, Jean-Daniel Pigasse, fut le secrétaire de la rédaction de l'hebdomadaire régional La Manche libre; quant à son frère, Nicolas Pigasse, il est directeur de la rédaction du magazine people Public.

    En 2005, Matthieu Pigasse vend Libération à Édouard de Rothschild, actionnaire de la maison concurrente de Lazard. En 2007, il tente, dans le sillage d'Alain Minc, de s'emparer, sans succès, de la présidence du conseil de surveillance du Monde.

    En 2009, il achète l'hebdomadaire Les Inrockuptibles, dont il préside le conseil d'administration, et travaille au lancement d'une nouvelle formule, ce qui n'est pas sans susciter des remous au sein de la rédaction, qui lui reproche notamment de chercher à éloigner les fondateurs du magazine.

    Il est actif dans d'autres médias et vend Newsweb à Arnaud Lagardère, conseille Murdoch sur Eurosport, aide Pink TV, puis soutient financièrement les sites d'information Rue89 et Mediapart.

    Depuis son passage dans les cabinets ministériels de Dominique Strauss-Kahn et de Laurent Fabius, il est resté proche du Parti socialiste et particulièrement de Dominique Strauss-Kahn.

    Il est membre du conseil d'administration de la Fondation Jean Jaurès, think tank du parti socialiste, ainsi que de la fondation pro-européenne EuropaNova.

    En 2007, le «banquier de gauche» conseille Ségolène Royal et ne cache pas ses ambitions concernant un ministère en cas de victoire de la candidate socialiste à l'élection présidentielle.

    En 2009, il collabore avec Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et aussi Manuel Valls.

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  148. Il faudra toutefois attendre, POP, contrairement à son engagement (ça commence bien!), maintenant la présentation de son offre lundi face au conseil de surveillance. Une minorité de blocage, 8 voix, ne faisant pas le printemps.

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  149. L'affreux Minc s'arrange toujours pour faire croire qu'il grenouille partout. Ce qui me semble vraiment très important, c'est que la SRM garde sa minorité de blocage.

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  150. XAVIER NIEL

    Né en 1967, à l'age de 16 ans il entre en classe préparatoire scientifique. Il arrête ensuite la même année ses études pour gérer une entreprise de services par minitel.

    Cofondateur d'Iliad en 1991, dont il est actionnaire majoritaire (66,5 % du capital en 2008) et par ailleurs auteur d'un livre de vulgarisation sur l'informatique, il débuta son parcours professionnel en 1984 en créant des services de minitel rose. Il a co-fondé en février 1994 le premier fournisseur d'accès à Internet grand-public en France, Worldnet, société revendue en décembre 2000 à Kaptech (groupe Neuf Cegetel) pour 40 millions d'euros. Il est à l'origine des produits lancés par le groupe Iliad, et notamment le service 3617 Annu lancé en 1996, societe.com, ou le développement en 1999 de la première offre d'accès à Internet (Free) ayant pour modèle économique les reversements de France Télécom, jusqu'à la création de la Freebox. Il est, avec Rani Assaf, l'inventeur des offres triple play et du concept de box. Il est à l'origine de la création de la Fondation Free qu'il finance avec ses fonds personnels. L'objectif de la Fondation est de fournir aux foyers français: une ligne téléphonique sans abonnement, les appels d’urgence et les appels vers les services sociaux, un accès à Internet bas débit (courriel + accès Internet), le service d’antenne avec un accès aux chaînes gratuites de la TNT en qualité numérique.

    Xavier Niel est investisseur dans de nombreuses startup liées à l'information en ligne (Mediapart, Bakchich), la technologie (Ateme) ou à la musique (Deezer).

    Il est le propriétaire des droits des chansons de Claude François et de la chanson My Way.

    En juin 2010, il s'associe avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse pour racheter le journal Le Monde.

    Il est l'auteur avec Dominique Roux d'un Que sais-je ? intitulé Les 100 mots de l'Internet.
    Hadopi

    Il s'élève contre la loi Loi Création et Internet, qu'il juge "liberticide".

    Xavier Niel a été mis en examen et placé en détention provisoire le 28 mai 2004 pendant un mois pour proxénétisme aggravé et recel d'abus de biens sociaux. Le 30 août 2005 une ordonnance de non-lieu est rendue en sa faveur par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke concernant les accusations de proxénétisme.

    Il a été condamné le 27 octobre 2006 à deux ans d'emprisonnement avec sursis et à 250 000 euros d'amende par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour recel d'abus de biens sociaux datant de 2001 à 2004 dans une société n'ayant aucun rapport avec Free ou Iliad, et dans laquelle il était simple actionnaire. Il a reconnu les faits. La somme perçue sur trois ans avoisinait les 200 000 euros. Suite à cette affaire, Xavier Niel a attaqué plusieurs fois en diffamation le journal Libération et le journaliste Renaud Lecadre, auteur d’articles dans le quotidien et sur le site liberation.fr, évoquant ses démêlés judiciaires. Mais Xavier Niel et la société Free ont été déboutés systématiquement lors de procès qui se sont tenus au deuxième trimestre 2008. À chaque fois, ils ont en plus été condamnés à verser des dommages-intérêts à Libération pour procédures abusives.

    Dans un article consacré à la liberté de la presse en France, le Réseau Voltaire met en parallèle la "rocambolesque dénonciation de proxénétisme" et l'incarcération de Xavier Niel avec le déferlement des chaines de télévision via les lignes de téléphone, "dont il était le principal promoteur".

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  151. PIERRE BERGE

    Pierre Bergé est né en 1930.Il fréquente des écrivains(Giono, Mac Orlan, Carco, Anouilh, Cocteau). À 19 ans, il fonde le journal"Patrie mondiale" avec Garry Davis, le fondateur des «Citoyens du Monde» (deux numéros).

    Dès 1949, il côtoie régulièrement Aragon, Jouhandeau, Camus, Jean-Paul Sartre et Breton, Bernard Buffet.

    En 1958, il rencontre Yves Saint-Laurent dont il devient le compagnon et entreprend de gérer la carrière, le convainquant d'ouvrir sa propre maison de couture. J. Mack Robinson, d'Atlanta (Géorgie), lui fournit les fonds nécessaires. Il reconquiert la griffe Saint-Laurent cédée à l'étranger et crée "Saint Laurent Rive gauche", le prêt à porter de luxe.

    Dans les coulisses des collections, les mannequins tremblent, dirigées d'une main de fer par ce patron de gauche qui se flatte d'avoir évité syndicats, comité d'entreprise et grèves, mais distribue une fois par an, sous forme de prime, une véritable manne. La maison Yves Saint Laurent défile volontiers à la Fête de l'Humanité. À l'extérieur, il a aussi la rancune tenace avec les journalistes et la procédure judiciaire tatillonne, notamment pour contrefaçon (affaire Jacques Estérel en 1979).Il est élu en 1974 président de la Chambre syndicale des couturiers et créateurs de mode.

    Après 1981, il favorise le financement des opérations concernant les arts et les lettres, pendant les septennats de François Mitterrand. En 2001, il crée la Maison Pierre Bergé et associés, qui dispose également d'une antenne à Genève et à Bruxelles.

    Il signe un PACS avec Yves Saint-Laurent, peu de temps avant la mort du couturier, dont il devient l'héritier légal.

    Il lance début 1987 le magazine Globe, qui soutient la candidature de François Mitterrand en 1988. En 1993, il aide au lancement du magazine Globe Hebdo.En 1988, il devient président de l'Opéra Bastille.

    Militant de la cause homosexuelle, il soutient l'association de lutte contre le sida Act Up-Paris et possède le magazine "Têtu". Il fut également l'un des actionnaires de "Pink TV", avant de se retirer. Il est président de "Sidaction".

    En 2000, il devient PDG de la brasserie de luxe parisienne «Prunier» spécialisé dans le caviar français.

    Le 21 novembre 2009, il déclare être atteint d'une myopathie et critique le Téléthon. L'AFM porte plainte pour diffamation.

    En 1988, il participe à tous les meetings de campagne de François Mitterrand. Il soutient Ségolène Royal pour la présidentielle 2007, payant le loyer du siège de SR et créant l'Association des Amis de Ségolène Royal en février 2008. En 2009, il soutient Vincent Peillon et son courant "L'Espoir à gauche". Il est président du Bureau de l'Association des amis de l'institut François-Mitterrand.Il finance aussi les fondations de Danielle Mitterrand, SOS Racisme.

    Il a de nombreuses propriétés et œuvres d'art.

    Suite au décès d'Yves Saint Laurent il a mis en vente leur collection d’art. La vente a rapporté 373,5 millions d'euros au profit de la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent. La Chine a demandé la restitution de deux têtes d'animaux en bronze (un rat et un lapin) volées par des soldats français durant l'incendie de l'ancien palais d'été des empereurs de Chine à Pékin lors de la Seconde guerre de l'opium en 1860, et Bergé a déclaré: «Moi, je suis prêt à offrir ces têtes en bronze au gouvernement chinois, tout de suite. Il leur suffit de déclarer qu'ils vont appliquer les droits de l'homme, rendre la liberté aux Tibétains et accepter le dalaï-lama sur leur territoire».

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  152. Quoi que l'on pense de Thierry Meyssan, je conseille la lecture de son texte de 2006 sur la Maison l'Oréal.

    Le texte est sévère et révèle des choses fort intéressantes,sur les plans historique et politique.

    OREAL

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  153. A propos de Belleville, Finkielkraut (voir sur Agoravox) a dénoncé avec véhémence le silence des médias. C'est vrai. France 2 n'en a parlé... qu'hier, soit 5 jours après les événements!

    Il déplore également le fait que l'"antiracisme" soit en train de prendre une tournure très dangereuse. C'est vrai. Si je ne suis pas toujours d'accord avec lui, il est des fois où je trouve sa fébrile hyper-réactivité tout à fait pertinente.

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  154. Dans Causeur, un article qui tacle Stéphane Guillon et la BPG d'une façon qui ne me déplaît pas. Je dois avoir très mauvais esprit, ouarf!

    GUILLON

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  155. Il y a des coups de pied au but qui se perdent...
    My God, Sarko et sa bande sont complètement ouf:

    Roselyne Bachelot aujourd'hui, Jean Pierre Escalettes... et Raymond Domenech demain. L'ex-sélectionneur de l'équipe de France sera auditionné, mercredi à l'Assemblée nationale, sur la récente débâcle des Bleus au Mondial Sud-africain. Raymond Domenech sera en fait entendu en même temps qu'Escalettes, futur-ex président de la Fédération française de football (FFF).

    L'Assemblée se penche sur le fiasco des Bleus
    Les deux hommes sont attendus mercredi à 11h devant la commission des Affaires culturelles et
    les deux auditions seront ouvertes à la presse.

    La ministre des Sports, Roselyne Bachelot, devait, elle, être auditionnée ce mardi à 18h par la même commission des Affaires culturelles. Ces auditions doivent revenir sur l'échec de l'équipe de France de football à la Coupe du monde. Des députés UMP (majorité présidentielle) ont également demandé une commission d'enquête parlementaire.

    La Fifa met la France en garde
    Ces auditions vont se dérouler alors que le président de la Fifa, Sepp Blatter, a déclaré mardi que la Fédération internationale de football ne tolèrerait aucune interférence politique en France, après les nombreuses interventions qui ont suivi la débâcle des Bleus. Comme l'avait déjà laissé entendre son secrétaire général Jérôme Valcke, la Fédération internationale a donc de nouveau mis en garde la France. «En cas d'interférence politique, la Fifa interviendra, quelle que soit la taille du pays», a déclaré M. Blatter lors d'une rencontre avec les grandes agences de presse, rappelant qu'il était «personnellement» intervenu en Espagne il y a un an.

    «Dans les statuts de la Fifa, il est clairement stipulé que les interférences politiques ne sont pas tolérées», a poursuivi Sepp Blatter, qui a dit regretter la démission lundi du président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes. «En France, c'est devenu une affaire d'Etat, mais le foot doit rester entre les mains de la Fédération française de football. S'il s'avère qu'il y a vraiment une intervention, nous aiderons la fédération. Si le problème ne peut être résolu dans la discussion, la seule solution sera de suspendre la fédération.»

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  156. Pour une radio publique indépendante – Appel à la mobilisation

    Publié le 27 juin 2010 dans ACRIMED

    Avec le soutien de : la CFDT-Médias, la CFTC, la CGT, le SNJ-Radio France, Sud Radio.

    Nous, auditeurs-trices et salarié-e-s de Radio France (France INTER, France INFO, France BLEU et ses 42 locales, France CULTURE, France MUSIQUE, LE MOUV’, FIP) refusons la main mise du pouvoir en place sur les antennes de la radio publique.

    Les suppressions injustifiées d’émissions, les licenciements sans ménagement de producteurs-trices et de chroniqueurs-euses dont ceux de Didier Porte et Stéphane Guillon sont les plus symboliques, mettent en évidence la mission confiée par Nicolas Sarkozy à la direction de Radio France: transformer les antennes de la Radio Publique en machine de guerre électorale à son profit.

    Les antennes de la radio de service public sont celles de tous les citoyen-nes et non pas la propriété d’un clan.

    Nous exigeons :
    - Le respect et la garantie de la liberté d’expression, de l’indépendance des programmes et de l’information sur les radios de service public.
    - Le respect du travail des rédactions de Radio France.
    - Le droit à l’impertinence, à la différence.
    - Des propositions professionnelles réelles et sérieuses pour les producteurs-trices écarté-e-s des antennes de Radio France.

    Et demandons le retour sur l’antenne des chroniques de Didier Porte et Stéphane Guillon dans la matinale de France Inter et dans l’émission le fou du roi.

    Nous, auditeurs-trices et salarié-es sommes attaché-e-s aux valeurs qui ont bâti la radio de service public.

    Arrêtez de casser nos antennes!

    Retrouvons nous tous ensemble, auditeurs-trices et salarié-e-s,
    Jeudi 1er juillet 2010 à 18h :

    - devant les locaux des France Bleu en région et du Mouv’ à Toulouse.
    - devant la Maison de la Radio à Paris. (116 Av du Président Kennedy, 75016)

    Signez la pétition de soutien sur :
    - http://www.pouruneradiopubliqueindependante.net

    Avec le soutien de l‘intersyndicale de Radio France

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  157. Désolé, je n'aime pas du tout le petit billet du type dont j'ai déjà oublié le nom, Scheer, peut-être. Il ne tacle pas, il y faudrait plus de puissance et de coup d'œil. Il jappe, c'est tout. Pas le temps ni l'envie de détailler la faiblesse de sa prétendue argumentation. Mauvaise pioche, ma Monica. Pour une fois. Tu nous a trouvé tant de pépites…

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  158. J'avoue, j'avoue... Un sourire pas du tout politiquement correct... comme un brin de talent.

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  159. Je savais d'avance, Parleur, que ce grain grincerait sous ta dent mais qu'il amuserait notre Cerise...

    L'auteur n'argumente pas, il se moque de Guillon se moquant de la droite en faisant plaisir à la gauche, et c'est ce prisme qui m'a amusée.

    Cela ne m'empêche pas d'être à donf pour la liberté de la radio publique, of Corse.

    Ah, les harmoniques et les nuances dans une tête de pioche hi hi... ;-)

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  160. Zi va l'autre, c'est la tienne, dame Monica? ^^ Relou le gars, J'enc... Parleur! Quoi ça vous fait pas rire... Vous avez raison, je n'ai aucun talent de comique. Mais j'aime bien lorsqu'on est pas d'accord. Et l'âne, il en pense quoi l'âne? Moi, j'aime bien l'article de ce Scheer... Il est vrai, qu'en matière d'humour, j'en suis restée à Desproges.

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  161. Faut dire que les morts, z'ont toujours raison. C'est lâche comme argument.

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  162. OUARF! Brocéliande enc... Parleur. Hi hi, il va adorer ça notre Parleur car il déteste la bienséance.

    Et il en pense quoi notre âne?

    A moins que ce ne soit Griffollet qui vienne nous griffonner ses petites remarques coquines? Miaou, viens petit Griffollet nous dire ce que tu penses de ce cher Scheer ;o)

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  163. Monica
    Rien contre le prisme, au contraire, sauf qu'en l'espèce je trouve le type aigre et nul, sous-zemmourien, c'est dire.
    Brocéliande
    Pas cap !
    Dis voir, ma puce, tu me prends quand-même pas pour un inconditionnel de Guillon ou de Porte (ou de qui que ce soit) ?
    Je ne trouvais pas toujours Guillon très drôle et je m'en foutais, je ne le considérais ni comme un humoriste (mot galvaudé) ni comme un humoriste mais comme un moqueur. Un cogneur. Han, prends donc celle-là, connard, pensais-je avec jubilation quand il traînait dans la boue un de ces salopards. Si en plus c'était drôle, pourquoi pas ? Mais mon plaisir et la salubrité de l'exercice étaient ailleurs. Pour une fois que ceux qui se foutent du monde non-stop se faisaient un peu foutre de leur gueule, ces vulgarissimes puissants, j'allais pas lever le petit doigt en l'air et bouder mon plaisir, non ?

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  164. Oups. A la place du deuxième "humoriste" lire "comique". Sorry, la colère m'a grisé. Je vais passer au jaja, c'est mieux pour les coronaires…

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  165. Pas cap! pas cap! ben ouais... je ne sais pas comment vous avez fait pour deviner cher Parleur. Et puis, vous avez raison, mieux vaut un bon verre de jaja qu'une discussion sans fin sur des "cogueurs" qui ne passeront pas la décennie dans ce registre.

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  166. Ah bon, je ne savais pas que le jasmin, dit jaja, était bon pour les coronaires!
    C'est ce qu'on appelle le jasmin des quatre raisons?

    Pour Guillon, je suis très amusée car j'ai vu que l'horloge du média à part en parlait en gros dans les mêmes termes que Scheer. Hi hi. Guillon l'amuseur formaté qui fait rire les formatés se croyant déformatés. Moi ça me pompe l'air. Et donc j'enc... Guillon et Porte, na!

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  167. Salut, c’est Meuh Meuh !

    L’âne est OQP, scusez-le. Il tourne en rond dans son pré en disant qu’il cherche à « voir le pou » (?).

    Pour ma part, j’apprécie d’ordinaire Guillon (Porte, je connais moins), et je suis bien sûr pour la liberté d’expression en général et sur France Inter en particulier. Je n’ai pas suivi l’affaire de près, mais j’ai cru comprendre que nos deux lascars avaient poussé leur bien-aimée hiérarchie à la faute, de façon délibérée, consciente et organisée C’est bien joué, mais ils seraient malvenus de prendre une pose victimaire. Qu’ils aient été priés d’exercer leur talent ailleurs, « le coup est vache mais régulier ». Ça m’étonnerait qu’ils aient à en souffrir beaucoup et longtemps. j Cuernos! Il y a quand même des choses plus graves contre lesquelles s’indigner. C’est du moins mon opinion et je la partage.

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  168. Ah ah, vous les enc...ouragez ! (what else ?)

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  169. Ma Meuh Meuh adorée, vous êtes sûre de ne pas avoir confondu b et p? Notre Melchior cherche le bout du pré, et non le pou du Bray peut-être?

    What else? C'est fort de café! Je les encre, les encrasse et les encanaille (très chic), les encolle, les encadre, les encorde, puis les encaisse.

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  170. Ris donc, Paillasse. Je vois que nos moqueurs, en poussant le bouchon, ont montré la force d'une situation. Et la faiblesse de caractère de deux V&H) qui se prenaient pour des rebelles et qui ne sont en fait que des employés relativement gradés et attachés à leur petit machin. Je veux bien admettre qu'il y a des choses plus importantes mais admettez, mes bons amis, qu'il est peut-être un peu léger de botter en touche en refusant de voir ce qui là, une fois de plus, se joue.

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  171. Je crois que nous serons d'accord: cet épisode n'a pas en soi une énorme importance, il n'en est pas moins significatif d'une certaine pourriture (ou d'une pourriture certaine).

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  172. À pied, à cheval ou en véhicorne*
    Moi je les emmaigre et je les encorne

    * char à bœufs (terme ancien)

    Tiré de La Gloire de Meuh Meuh, poème épique en douze chants, un enchantement (mais toujours en chantier).

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  173. Il y a parfois des choses intéressantes sur MDPT.
    Je signale le billet de Thomas Petit sur Woerth et celui de notre ami Miradou sur un essai d'énergie renouvelable à la Réunion.

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  174. Une petite synthèse pour les nuls sur l'affaire Bête En Cour dans Slate:

    BETTANCOURT

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  175. Allez, un petit coup de Royal Bashing venu de la droite. Ségolène a osé parler de système corrompu. Elle se fait attaquer par la droite:
    ROYAL

    Ces messieurs-dames parlent évidemment des troubles affaires autour de Mitterrand...

    Il est toujours tellement plus facile de se gausser des affaires sales des autres que de laver les siennes. Comme si le fait qu'une exaction a été commise puisse dédouaner tous ceux qui ont commettent aujourd'hui....

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  176. Oh, mais qu'ai-je écrit, Damned!
    Je corrige!

    Il est toujours tellement plus facile de se gausser des affaires sales des autres que de laver les siennes. Comme si le fait qu'une exaction AIT été commise puisse dédouaner tous ceux qui EN commettent aujourd'hui....

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  177. A propos de l'affaire Bête en Cours, lu dans Le Monde:

    La présidente, Isabelle Prévost-Desprez a annoncé qu’elle conduirait elle-même le supplément d’information ordonné par le tribunal de Nanterre, jeudi 1er juillet. Elle n’a pas fixé de date, mais a d’ores et déjà donné rendez-vous à François-Marie Banier afin, lui a-t-elle dit, “que vous puissiez enfin être jugé et présenter votre défense dans le seul lieu où cela doit être, en l’occurrence un tribunal composé de juges indépendants”.

    Avant d’annoncer cette décision, le tribunal avait écarté la demande de sursis à statuer présentée par la procureure Marie-Christine Daubigney. Celle-ci avait, dans la matinée, déposé cette demande au motif qu’il fallait attendre les résultats de l’enquête du parquet de Nanterre sur les conditions dans lesquelles les conversations de Liliane Bettencourt et de ses interlocuteurs ont été enregistrées, retranscrites et diffusées.

    Le tribunal a écarté cette demande en considérant qu’il ne peut se reposer sur une enquête du parquet, menée de façon non contradictoire et dont celui-ci peut décider ou non de lui donner une suite judiciaire. Cela signifie que la juge va mener sa propre enquête sur la forme et le fond des 28 CD-Rom versés au dossier par Me Olivier Metzner, l’avocat de Françoise Meyers-Bettencourt. Elle dispose pour cela de tous les pouvoirs dévolus à l’enquête, dont les perquisitions.

    Mme Prévost-Desprez a donc décidé de reprendre la main sur une affaire qui, jusque là, s’est jouée dans les couloirs du pouvoir et dans les colonnes des journaux. Me Metzner, qui n’entend pas pour autant se faire dépouiller d’une affaire dont il est, depuis le départ, le grand ordonnateur, laisse déjà entendre qu’il pourrait délivrer des citations directes contre d’autres personnalités mises en cause dans les écoutes.

    Sur le grand carnet à dessin avec lequel il occupe ostensiblement son temps depuis ce matin, François-Marie Banier a griffonné à l’épais feutre noir: “ça m’est égal”

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  178. Et, pour compléter, sur l'affaire Bête en Cour, lu dans Le Nouvel Obs:

    Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a rejeté, jeudi 1er juillet, les demandes de Liliane Bettencourt et de son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, d'un retrait des sites Mediapart et Le Point des enregistrements pirates réalisés au domicile de l'héritière de L'Oréal.

    Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre avaient assigné en référé les deux sites pour obtenir le retrait des retranscriptions écrites et audios des enregistrements clandestins réalisés chez la milliardaire par son ancien majordome. Ils réclamaient également plusieurs dizaines de milliers d'euros de réparation.

    Le juge des référés du TGI de Paris a rejeté ces demandes. La justice a notamment estimé qu'"ordonner le retrait des documents servant de fondement à la publication d'informations légitimes et intéressant l'intérêt général reviendrait à exercer une censure contraire à l'intérêt public, sauf à ce que soit contesté le sérieux de la reproduction, ce qui n'est pas le cas en l'espèce".

    "Le patrimoine de Liliane Bettencourt, personnalité publique notoire, ainsi que son éventuel état de fragilité psychologique, sont des éléments sortant de la sphère privée dès lors que leur évocation est justifiée par l'actualité", ajoute l'ordonnance, consultée par l'AFP.

    "De la même façon, la mise en cause de l'employeur de l'épouse d'un ministre de la République (Eric Woerth, ndlr) ainsi que l'évocation des sources de financement d'un parti politique sont des informations qui, relevant du débat démocratique, peuvent être légitimement portées à la connaissance du public", précise l'ordonnance du juge.

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  179. Hé hé, d'autres gens que moi, même abonnés au Média à part, se posent certaines questions sur la bataille antisarkozyste compulsive ***

    buzz

    *** Pardon, Parleur, je ne peux pas m'en empêcher, c'est compulsif.. et toc même ;-)

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  180. On est tous contre le bouton sarkozyste du couvercle dictaturo-financier; mais certains
    s'appliquent à dévisser le bouton, trouvant qu'il n'est pas joli, et d'autres à soulever le couvercle...

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  181. Très juste métaphore, cher âne.

    Se focaliser sur le bouton (en l'occurrence gouvernemental) est une tactique à court terme, que d'aucuns utilisent pour accroîtreleur propre influence, sans défendre une nécessaire vision à long terme du bien commun. La preuve: leur désintérêt pour des causes internationales, pour l'analyse des relations de pouvoir diffuses qui tuent notre tissu social... ou la construction d'alternatives de fond (et non de personnes).

    Car si Sarkozy et ses sbires optimisent sans aucun doute des processus délétères, lesdits processus fonctionnaient bien avant eux. La collusion du pouvoir avec l'argent, la mainmise sur les médias, la corruption, sont des pratiques très anciennes, dont la "gauche" a également usé. D'où le redoutable "Ils sont tous pourris", qui fait le lit de l'abstentionnisme, de l'extrême-droite, et qui nous laisse bien perplexes quant aux alternatives politiques.

    Vouloir faire sauter le bouton (Sarkozy, dehors!) donne indéniablement le "plaisir" de l'exutoire ou du soulagement symptomatique. Mais, à constater l'état profondément altéré de notre système social, on peut être très inquiet. La maladie et le symptôme sont deux choses différentes. Si on ne traite pas le terrain, on sait bien ce qui va arriver.

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  182. Ce qui m'amuse beaucoup, c'est la façon dont la rédaction truste la colonne réservée au Club sur la une. En ces temps d'abonnement à 1 euro, chassons ce lecteur-blogueur que nous ne saurions voir...

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  183. Brocéliande et moi avons été fort amusées par un Fil du média à part sur Guillon, et l'antisarkozysme obsessionnel dudit média.

    GUILLON

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  184. Une pensée attristée pour Laurent Terzieff, qui vient de mourir à 75 ans.

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  185. (sur Med et Guillon)

    Salut, c’est Meuh Meuh, la vvvvvache !

    Que ce soit pour ou contre Guillon, tous ces veaux se précipitent pour encorner la muleta.¡ Cuernos ! Y ¡ Qué barbaridad !

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  186. Et bien moi, je ne boude pas mon plaisir... de rire, chère Meuh Meuh. Ai bien aimé le commentaire de VB. ^^

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  187. Si, Burro mio, es realmente una barbaridad!

    En fait, tous ces "buzz" (Guillon, Bettancourt and co, les bleus...) font des bruits terribles, qui nous empêchent de penser (a) à l'état profondément inquiétant de notre société, (b) à ce que nous souhaitons construire.

    Nous sommes tous d'accord sur le fait que la gouvernance Sarkozy est mauvaise, et que la collusion politique/argent, politique/médias, politique/justice etc, est extrêmement délétère. Nous l'exprimons en pétitionnant, manifestant, militant etc... Mais bon, nous le savons. Vouloir le "prouver" jusqu'à plus soif, en accumulant jusqu'à l'écœurement les preuves d'une ignominie que nous connaissions (Sarkozy a été ministre de l'intérieur et avant lui Chirac avait une magnifique batterie de casseroles,je ne parle pas de celles de Mitterrand), n'est-ce pas une perte d'énergie? Ne faisons pas semblant de nous étonner. Pas nous qui avons voté en pleine connaissance de cause contre Sarkozy et l'avons dit autour de nous!

    Ces buzz asphyxiants aboutissent à deux choses dangereuses: les gens de l'opposition soit se retrouvent tous unis contre le Sarkoland, soit ils s'écharpent ou s'encornent à propos de telle ou telle muleta, las de répéter chaque jour les mêmes choses sans avancer d'un pas.

    Il est bien connu que l'affrontement contre une personne qui est de fait érigée en "bouc-émissaire" (nous sommes D'ACCORD dans ce Blog sur le fait qu'elle le mérite, n'y revenons pas!!!)assure une cohésion tout à fait artificielle et transitoire, laissant dans l'impensé les problèmes de fond.

    Ce sont ces problèmes de fond qui méritent notre attention prioritaire, 2012 étant très près de nous.

    Comment faire en sorte d'éviter les cumuls de mandats, la professionnalisation à outrance de la politique, d'assurer l'indépendance de la justice et de l'information, de lutter contre les précarités dans leurs dimensions les plus quotidiennes, d'éradiquer le chômage, de se bagarrer sans mollesse contre toutes les discriminations, d'affirmer la laïcité républicaine, de réguler et amoindrir le capitalisme financier, de promouvoir une véritable Europe? Et j'en passe..

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  188. Je suis un anti-sarkomachin obsessionnel. Obsédé par le temps qui passe et les dégâts qui s'accumulent. Au fou, sortez le de là, vite !
    Oui, je sais, le bouton, de quoi est-il le nom et tout ça. C'est vrai (la bande à Melchior a le coup d'œil et Badiou ne se plante pas à tous les coups). Sauf que ce bouton-là n'est pas juste un ornement mais au moins un puissant catalyseur du pire et que ce nom-là galvanise les chacals et les coyotes.

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  189. J'en passe, des trucs du genre: remettre en état de marche la Médecine (très malade), l'éducation nationale (en déshérence), la fonction publique (en état comateux)...

    Sans compter un truc bête comme: lutter contre la solitude,le repli sur soi, le manque de solidarité, que nous constatons chaque jour dans notre pays.

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  190. J'ai vraiment beaucoup réfléchi Monica. Je pense qu'il nous faudrait.. une bonne guerre! ou repenser une constitution plus soucieuse d'équilibre des pouvoirs. (Je ne parlerai pas de l'Europe... mais j'ai vraiment de la peine lorsque je vois à quoi en sont réduits les Grecs.) Pour le reste choisir entre DSK ou la droite... je ne vois pas l'intérêt.

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  191. Quant aux buzz sur Internet, ils sont aussi porteurs d'opinions. Le buzz qu'a souvent fait le port du voile intégral dénote aussi d'un choix de société, même si le sujet peut sembler à priori mineur, lorsqu'on le compare à la suppression des 100 000 postes de fonctionnaire à venir, en sus des 100 000 déjà supprimés. Quelle société avec moins de personnels hospitaliers, moins de profs, moins de flics?

    Il me semble que les réactions sur internet, même si elles sont souvent auto-centrées poussent malgré tout à lire pour pouvoir se forger une opinion, à rencontrer d'autres personnes aux opinions proches (ce qui est, il est vrai, souvent le cas). Mais aussi à appréhender les nuances offertes par les autres. J'entends, par exemple, parfaitement ce que dit Parleur à propos de Guillon ou Melchior sur la VI république, même si je ne suis pas en total accord. L'on peut, il est vrai, se poser la question du surf sur le "scandale" du moment. Mais, mon grand-père était-il mieux informer en ne pouvant lire que Ouest France?

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  192. Chers Parleur et Brocéliande, l'intérêt de la confrontation des opinions est de trouver des communs dénominateurs (nous les avons),et de décliner les nuances (idem). C'est bien parce que nous avons les premiers que nous pouvons jouer sur les secondes, comme sur du velours.

    On peut être antisarkozyste obsessionnel sans se contenter de cela, se lasser des redites antisarkozystes en gardant le cap du changement de bouton. Question de nuances, sur un fond d'accord.

    Où serait l'intérêt de la discussion, si l'on était les béni oui oui les uns des autres?

    Pour les "buzz", Brocéliande,je suis d'accord sur leur fréquent intérêt. Ils "remuent" les choses, et sont donc souvent bénéfiques. Ils ne m'inquiètent que lorsqu'ils enfument. Par exemple, les "buzz" sur Royal aux dernières présidentielles ont été fort dangereux, aboutissant à un renforcement.. de lalégitimité de Sarkozy. Un comble ! Le buzz doit donc être regardé avec attention!

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  193. Tous azimuts ...

    Les buzz était surtout contre S.Royal et était fait pour légitimer N.S. Cela a marché.
    N.S. est un catalyseur-révélateur de l’exaspération face à l’indécence. Tant mieux.
    Guillon est un caricaturiste. Par définition les caricaturistes ne font pas dans la dentelle. On aime ou pas ses dessins verbaux mais un caricaturiste doit pouvoir caricaturer sans police politique. Nous ne devons pas accepter la chasse aux caricaturistes. Qu’ils croquent un dieu ou un humain.
    La guerre nous l’avons; elle est économique et entraîne de la violence, du sang et des larmes.
    Durkeim a inventé la sociologie a part çà c’était un vieux chnoc incapable de réfléchir aux données sans prendre de distance avec les dogmes de son temps ( cf les femmes, sous-humaine par nature etc ..)
    Ce n’est sûrement pas avec l’organisation clanique traditionnelle que nous aurions pu voir émerger les trente glorieuses et son ascenseur social accroché par un filin à l’éducation et un autre aux principes de l’état dit providence pour dévaluer la noble idée de l’entraide généralisée en l’assimilant à une aubaine pour fainéant.
    Le Care c’est bien gentil mais ce n’est en réalité que la charité qui nous revient d’outre-atlantique : On est en plein dans le “si les églises ne s’occupent pas des pauvres qui le fera” de NS. Payer son écot pour améliorer le sort d’un inconnu (mutualisation sociale) n’est pas moins noble que de donner une pièce au clochard de “son” trottoir (charité/care). Le drame est d’avoir transposé la mutualisation des risques (principe de solidarité du clan étendu) pour que personne ne reste sur le bord de la route en assurance tout risque individuelle. C’est autant la faute des syndicats, obsédés par la volonté d’avoir plus pour une branche que pour l’arbre, que celle des “pouvoirs économiques” qui par ce glissement veulent/peuvent récupérer la mise.
    Nous devons sortir de la définition du travail car il ne peut plus y en avoir pour tous décemment payé sans s’obstiner à fabriquer toujours plus de déchets et toujours moins de connaissances. Il faut arrêter de réduire la société au rapport salariés/détenteurs de capitaux. Ce n’est pas le travail “économique” qui fait la dignité du bipède mais son rapport à l’ensemble de son environnement (les autres bipèdes, la connaissance, la nature ...)
    En somme, ce n’est pas sorcier, il faut juste tout repenser. Elle est pas belle la vie!

    Kiseto

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  194. Ouch ! Ça fait plaisir de retrouver notre Caroline aussi pugnace, défouraillant tous azimuts. Gros sur la patate, la fille. Pour les nuances on verra une autre fois. On sait bien qu'elle en est capable…
    J'ai quand-même envie d'en apporter une, de nuance. A propos du care. Je ne savais pas ce que c'était. J'en ai entendu parler pour la première fois par Aubry et ça m'est apparu alors comme une gnangnantise pour dames patronesses propre à détourner l'attention et les énergies des vrais problèmes, la vieille histoire de la charité qui permet d'oublier la justice. Sauf que là, en plus, on refilait le boulot charitable aux pauvres, déchargeant l'Etat de ses responsabilité pour qu'il puisse se livrer tranquillement à son orgie de déréglementation, de concurrence, "riches et malins, enrichissez vous, pauvres et naïfs, entr'aidez vous". Projet exaltant, très logiquement proposé par la première dame du PS, depuis belle lurette idiote utile avec son "ami" Strauss-Kahn (et pour le plus grand bonheur de leur ami commun Alain Minc) de l'idéologie pseudo réaliste baptisée, faute de mieux, hyperlibéralisme. Mais j'ai eu depuis l'occasion de découvrir que cette affaire de "care" n'était ni aussi simple ni aussi niaise et que c'était un corpus de réflexion intéressant et estimable, initié par des féministes, et auquel la bonne dame de Lille n'avait strictement rien compris. Là, je passe la main avec Monica qui est je crois assez réservée à ce sujet mais pourra nous l'expliquer de façon honnête et pertinente. J'y vois pour ma part l'amorce d'un chemin possible vers le "les uns par les autres" auquel je suis profondément attaché.

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  195. Oups ! Lire "passe la main à Monica" et non "avec" Monica. Lapsus riche de sens, tant je suis en effet avec elle…

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  196. Ça suffit toutes ces blagues ! Parlons un peu de choses sérieuses. Je cite :
    "En octobre dernier, une équipe anglo-chinoise avait expliqué dans la prestigieuse revue scientifique PLoS One que la chauve-souris pratique la fellation, et que cette pratique prolonge la durée de la copulation. Travaux qui avaient été classés par la revue Wired parmi les dix découvertes les plus absurdes de l’année. Un psychologue irlandais de l’Université de Cork est accusé de harcèlement sexuel parce qu’il a montré cet article à une collègue, au cours d’une discussion sur l’unicité des comportements humains, raconte lundi New Scientist.

    Dylan Evans explique qu’après lui avoir montré l’article -qui ne contient pas de photo—, sa collègue lui en a réclamé une copie. Mais une semaine plus tard, il a reçu une lettre lui signifiant une accusation de harcèlement sexuel. La plaignante a expliqué qu’elle lui avait réclamé l’article pour mettre fin à une discussion qu’elle trouvait «blessante et dégoûtante». Une enquête «indépendante» a ensuite établi qu’Evans n’avait pas harcelé sa collègue, ce qui n’a pas empêché le président de l’Université de Cork de punir le psychologue d’une sorte de mise à l’épreuve de deux ans. Ironie de l’histoire, le président s’appelle Murphy. Comme la loi de l’emmerdement maximum."

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  197. L'art est en bonnes mains et sa valeur subversive va sauver l'humanité du conformisme. Pour preuve ces quelques lignes piquées dans "la Lettre de Cultures France" (notez bien le s à cultures !)organisme du Quai d'Orsay en charge du rayonnement artistique et culturel (non, pas culturels, vous n'avez rien compris) de la France à l'étranger :
    "Les 3 lauréats du concours "L'Afrique est à la mode" à Paris
    Lors du Festival international de la mode africaine qui s’est déroulé du 25 octobre au 1er novembre 2010 à Niamey (Niger), 3 jeunes créateurs de mode africains ont été récompensés.
    Après avoir participé au Labo Ethnik (18-20 juin 2010), - salon qui leur a permis d’exposer leurs créations et de faire une première rencontre avec le marché occidental en vue de se préparer aux salons du PAP et de l’Ethical Fashion Show - ces jeunes créateurs seront de nouveau à Paris.
    Palais de Chaillot, juillet 2010
    Ils participeront à un défilé mis en scène par la chorégraphe Dominique Hervieu, dans le cadre d'Imaginez maintenant, événement national en faveur de la jeune création, qui invite des jeunes créateurs de moins de trente ans à investir et détourner des lieux de patrimoine, du 1er au 4 juillet 2010."
    Inviter à détourner. Inviter, le plus officiellement du monde, à détourner. De l'audace, encore de l'audace…
    Et si on ouvrait un billet intitulé "Bêtisier des élites de notre temps" ?

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  198. OUARF! La science est entre de bonnes mains. La chercheuse qui accuse un collègue de harcèlement sexuel à propos de la fellation n'est qu'une mauvaise langue contre les chauve-souris.
    Non mais ;-)

    OUARF! L'art et la culture sont entre de bonnes mains. Il s'agit ici d'une mode très détournée et très en avance sur son temps, puisque je lis que le Festival international de la mode africaine "s’est déroulé du 25 octobre au 1er novembre 2010 à Niamey (Niger)". Retour vers le futur?

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  199. Meuh non, c'est juste qu'ils donnent l'exemple du détournement en l'appliquant au calendrier, dernier refuge du conformisme. On est subversif, au ministère. Non mais.

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