lundi 17 décembre 2012

NO FUTURE

 


Aux États-Unis, un jeune homme de 20 ans tue sa mère avec laquelle il vivait,  puis il va abattre vingt jeunes enfants et six adultes dans une école avant de se donner la mort. Masqué et harnaché,  il porte sur lui la carte d’identité de son frère aîné. Sa violence est extrême puisqu’il tue certaines de ses victimes à bout portant, et crible l’un des enfants  de onze balles.

En Chine, le même jour, un homme porte des coups de couteau à vingt-deux enfants sortant de l'école (1).


Les deux événements se ressemblent.

D’abord, ils visent des enfants écoliers, donc des êtres en devenir.

Ensuite, ils apparaissent dans un contexte de crise sociale et économique.

La mère du tueur américain redoutait le chaos social engendré par la crise économique et elle s’y préparait, comme nombre d’Américains, en apprenant à manier des armes à feu dont elle détenait plusieurs exemplaires chez elle. Elle s’entraînait au tir avec ses enfants (2).

La Chine a connu plusieurs événements similaires au cours des trois dernières années, dont une série de cinq incidents en 2010 qui ont coûté la vie à quinze enfants et à deux adultes, amenant les autorités à renforcer la sécurité autour des établissements scolaires. Des études décrivent une augmentation des pathologies mentales en Chine, certaines étant liées au stress d'un rythme de vie plus rapide depuis l'introduction de l'économie de marché.

Dans la société américaine, les citoyens ne peuvent faire confiance aux structures publiques puisqu’elles n’existent quasiment pas. Ils apprennent donc à gérer tout seuls leurs problèmes. Les armes à feu sont en vente libre. Le droit de porter une arme est ancré dans la Constitution américaine, protégé par le Deuxième Amendement. Pour une majorité d'Américains, porter une arme est un droit, une liberté fondamentale et sacro-sainte, dans la lignée des Pères Fondateurs. Les lobbys des armes de leur côté veillent au grain, à tel point qu’Obama n’a même pas osé prononcer le mot « armes ». Le jeune homme meurtrier a notamment utilisé un fusil semi-automatique Bushmaster pour tirer plus de cent coups de feu en l'espace de quelques minutes. Or cette arme ressemble trait pour trait au fusil M16 dont sont équipés les GI en Afghanistan: une véritable arme de guerre...


Sur  ce fond de crise, les êtres les plus fragiles, les moins structurés psychiquement et socialement, dont les rapports à l’altérité sont perturbés, peuvent réaliser l’une des scènes de la stratégie du choc : THERE IS NO FUTURE

L’acte destructeur est plus efficace avec une arme à feu qui dispense la mort à répétition qu’avec une arme blanche. Les recherches indiquent que la possession d'armes à feu explique à elle seule 50% des écarts de taux d'homicides entre les États-Unis et l'Europe. Elles montrent que le fait d'avoir une arme à feu dans un foyer triple le risque d'homicide intrafamilial ou impliquant un proche.

Dans une étude comparative effectuée durant six années à Vancouver et Seattle, villes comparables à de nombreux égards (localisation, taille, pouvoir d'achat, éducation, chômage, taux de délinquance) et dont l'une (Vancouver) prohibait le port d'arme à feu tandis qu'il était autorisé dans l'autre (Seattle), il a été montré que le taux d'agression impliquant une arme à feu était sept fois supérieur et le risque de décès par arme à feu cinq fois supérieur à Seattle.

C’est pourquoi les petits enfants chinois seront sauvés, alors que les petits enfants américains sont morts.




22 commentaires:

  1. Dans Le Monde, un article retrace les rapports des USA avec les armes sous Bush père et fils, Clinton et Obama. Les partisans du contrôle désarmes vint avoir fort à faire...

    ARMESl

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    1. Contrôle des armes of course. Et ils vont avoir fort à faire!

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  2. Plus de 146 000 personnes ont signé, en trois jours, une pétition sur le site Internet de la Maison Blanche pour demander au président Barack Obama d'œuvrer à un contrôle de la circulation des armes, à la suite du massacre dans une école primaire du Connecticut. Sur la section "We the People" du site officiel de la présidence américaine, la pétition "Traiter immédiatement la question du contrôle des armes en introduisant un texte de loi au Congrès" était lundi, peu après midi (18 heures à Paris), la plus consultée du site.
    Cette pétition a été créée vendredi, peu après la mort de 26 personnes dont 20 enfants dans une école primaire de la ville de Newtown. Elle a donc largement atteint le seuil de 25 000 signatures nécessaires pour garantir sinon une action, du moins une "réponse" de l'administration.

    Quelque 29 000 personnes – pas forcément distinctes – ont également signé une pétition légèrement différente dans la formulation mais appellant aussi à soutenir des "lois strictes" sur les armes. Un peu plus de 14 000 personnes souhaitent aussi "un contrôle plus ferme" des armes à feu selon une troisième pétition.

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    1. Un article intéressant sur le nécessaire contrôle des armes auquel Obama devrait s'atteler:

      armes

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    2. Les projets de réformes visant à interdire les fusils d'assaut se précisent ce lundi 17 décembre, trois jours après le massacre de l'école de Newtown. Deux démocrates détaillent en effet leurs propositions de loi.
      La vente, le transfert, la fabrication et l'importation d'une centaine de modèles d'armes d'assaut seraient interdits, selon une proposition de loi de la sénatrice Dianne Feinstein. La liste inclut des fusils et pistolets semi-automatiques.
      Les chargeurs de plus de 10 balles seraient aussi prohibés, selon ce texte qui sera présenté au premier jour de la prochaine session du Congrès, le 3 janvier et qu'a détaillé la sénatrice.
      Les chances de passage de ce texte dépendent toutefois du soutien que choisiront d'apporter les nombreux élus proches du puissant lobby des armes, la NRA, au Congrès, et notamment les chefs républicains de la Chambre des représentant, sans l'accord desquels aucun texte ne peut même atteindre l'hémicycle.
      Limité aux nouvelles armes
      Au Sénat, les "amis" de la NRA - démocrates et républicains - disposent d'une capacité de blocage qui ne sera surmontée que si un nombre conséquent d'élus décide de rompre avec le groupe de pression.
      Seules les nouvelles armes seraient concernées. Les propriétaires actuels pourraient conserver leurs armes même si elles figurent dans la liste interdite. Le texte exempterait aussi plus de 900 modèles utilisés pour la chasse ou le sport, ainsi que des armes antiques et manuelles.
      Certains Etats ont déjà mis en place des restrictions comparables au niveau local, mais cette loi fédérale, si elle était votée, s'appliquerait à tout le territoire, même dans les Etats où l'achat d'armes semi-automatiques est aujourd'hui légal.
      Je suis en train de rassembler le soutien nécessaire à cette loi au Sénat et à la Chambre des représentants", a déclaré la sénatrice, déjà à l'origine de la loi similaire de 1994, qui n'avait pas été renouvelée en 2004.
      Un autre sénateur, Frank Lautenberg, a annoncé un autre texte visant à interdire la fabrication et la vente des chargeurs d'une capacité supérieure à 10 balles, comme c'était le cas entre 1994 et 2004.

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    3. Le New York Post s'engage pour la limitation des armes:

      NEWYORKPOST

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  3. Aucune charge n'a été retenue contre un homme arrêté à Los Angeles par la police après avoir menacé sur Facebook de mener des attaques contre "plusieurs écoles primaires" américaines. L'homme, Kyle Bangayan, 24 ans, a été arrêté dimanche chez ses parents, où les forces de l'ordre ont trouvé une cache abritant neuf armes (des fusils et des pistolets) ainsi que des munitions. En revanche, aucune arme n'a été retrouvée au domicile même du jeune homme.

    "Les menaces ne ciblaient pas une école en particulier, mais faisaient référence à la fusillade du Connecticut. Elles ont été mises en ligne sur le réseau social Facebook", a précisé Richard French, un porte-parole de la police de Los Angeles (ouest). Selon le bureau du procureur de Los Angeles, le message posté sur Facebook par Kyle Bangayan, et décrit par celui-ci comme une plaisanterie, ne contenait pas de menaces spécifiques. "Il n'y a pas de référence à des actions menaçantes contre une personne ou une école en particulier, ce qui est requis" pour retenir des charges, a-t-on indiqué de même source.


    Un curieux sens de la plaisanterie...

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  4. La tuerie aux USA pose la question des armes, mais également celle de la maladie mentale, mal accompagnée et mal comprise.

    Une femme écrivain, mère d'un garçon très perturbé, témoigne:

    Folie

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    1. Une autre maman d'autiste fait un utile point sur autisme, syndrome d'Asperger, empathie cognitive et émotionnelle:

      ASPERGER

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  5. Dans L'Humanité:

    Le lobby des armes à feu, organisé autour de la puissante NRA (National Rifle Association, 4 millions de membres), s’appuie exclusivement sur la Constitution des États-Unis pour tenter de justifier l’absence totale de contrôle sur la possession de pistolets, revolvers et fusils. Depuis vendredi dernier, on a pu entendre, en France, cet argument être repris sans aucune distance ni examen critique : le droit de porter des armes était garanti par la Constitution. Or, ce n’est pas le cas.

    Que dit le deuxième amendement ? « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. »

    Il faut d’abord préciser le contexte historique. Cet amendement fait partie du Bill of Rights voté en 1791 qui inscrit dans le marbre les droits fondamentaux des citoyens des États-Unis. Pendant la guerre d’indépendance, les colons, organisés en milices, avaient pris les armes aux côtés de l’armée régulière afin de combattre, victorieusement, l’armée de la monarchie britannique, infiniment supérieure. La Constitution sanctifiait donc le droit pour « une milice bien organisée » de s’armer afin de faire face à d’éventuelles menées tyranniques.

    Depuis deux siècles, ce deuxième amendement est l’objet d’une bataille idéologique d’interprétation: droit individuel illimité (c’est la thèse de la NRA et du Parti républicain, réaffirmée notamment en 2004 par le ministre de la Justice John Ashcroft) ou droit collectif (« le peuple »), donc limité individuellement, comme l’assure le camp du contrôle et de la régulation. Pour l’instant, c’est la première qui prévaut, grâce notamment à la Cour suprême, dominée par les juges conservateurs.

    En 2008, statuant sur une loi du district de Columbia bannissant les armes à feu, la plus haute institution judiciaire du pays stipula que « le deuxième amendement protégeait le droit individuel de posséder une arme à feu sans pour autant servir dans la milice, et d’utiliser cette arme dans la limite des dispositions prévues par la loi, telles que l’autodéfense au sein de sa maison ». La majorité des juges ajoutèrent que « la loi du district bannissant les armes de poing chez soi viole le deuxième amendement, tout comme le fait son interdiction à domicile dans le seul but de procurer un moyen d’autodéfense immédiat ». Ce que la Cour suprême a décidé, seul le pouvoir politique peut le défaire.

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    1. Un petit pas...

      Le président américain Barack Obama va soutenir la proposition de loi d'une sénatrice démocrate visant à bannir la vente, le transfert, la fabrication et l'importation d'une centaine de modèles d'armes d'assaut, a indiqué mardi 18 décembre la Maison Blanche, quelques jours après l'attaque qui a fait 27 morts dans une école primaire de Newtown, dans le Connecticut.
      Cette loi fédérale votée en 1994 sous l'administration de Bill Clinton a expiré en 2004. Elle interdisait la production et la vente des armes d'assaut, mais le Congrès n'a jamais renouvelé le texte. Le porte-parole de la présidence, Jay Carney, a ajouté que Barack Obama défendrait également toute tentative de bannir les chargeurs à grande capacité pouvant contenir des dizaines de munitions ainsi que la possibilité que des individus sans aucune licence puissent vendre des armes en privé.

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  6. Cette tuerie rappelle celle de Colombine.

    Il s'agissait là aussi de jeunes hommes à la dérive, passés brièvement par la psychiatrie (antidépresseurs à effets apparemment délétères), et qui ont fini par imaginer un scénario auto- et hétéro-destructeur, facile à mettre en acte dans un pays où les armes à feu, y compris de guerre, circulent sans limites...

    COLOMBINE

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  7. Barack Obama a déclaré mercredi 19 décembre qu'il souhaitait un projet de loi sur la réglementation des armes à feu d'ici au mois de janvier, estimant que les Etats-Unis avaient "l'obligation" d'agir après la tuerie de Newtown (Connecticut), qui a causé la mort de 27 personnes, dont 20 enfants, la semaine dernière.
    Dans le même temps, M. Obama, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse de la Maison Blanche, a défendu le droit des citoyens à porter des armes "dans des limites responsables".

    Le président américain, élu personnalité de l'année par le Time mercredi, devrait par ailleurs nommer son vice-président, Joe Biden, à la tête d'un groupe de travail chargé de formuler une réponse à la violence par armes à feu, selon le New York Times et le Washington Post, qui citent des responsables de la Maison Blanche. Ce groupe de travail gouvernemental devrait notamment examiner comment réglementer la vente de fusils d'assaut et de chargeurs à forte capacité. Il travaillera aussi sur des politiques relatives à la santé mentale et la violence dans la culture populaire.

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  8. La police a arrêté jeudi une adolescente de 16 ans qui planifiait de mener une attaque meurtrière dans son lycée d’Arizona (sud-ouest des Etats-Unis) puis de se suicider.

    La jeune fille a été interpellée à son domicile de Mesa, une banlieue de la capitale de l’Etat Phoenix. Elle projetait de commettre une attaque au sein de l’établissement Red Mountain, selon un communiqué des autorités du comté de Maricopa.

    La police est intervenue après avoir découvert un message écrit par l’adolescente sur la chaîne Youtube d’une communauté de transsexuels de Toronto, au Canada, dans laquelle elle affirme: «J’ai le projet de faire beaucoup de mal… de tuer… d’assassiner les gens de mon collège». «Je travaille au lycée comme assistante de professeur, c’est pour ça que personne ne va pouvoir découvrir que je prévois de faire exploser l’école», y dit-elle encore.

    C’est le propriétaire de la chaîne canadienne qui a contacté la police de Toronto, qui à son tour a informé la police de Maricopa dans la nuit de mercredi, explique le communiqué. Trois heures après, les autorités avaient identifié la jeune fille qui a ensuite avoué lors d’un interrogatoire à son domicile être à l’origine du message.

    Dans son commentaire, l’adolescente précisait toutefois qu’elle avait planifié cette attaque avant même la tuerie survenue à l’école Sandy Hook dans le Connecticut (nord-est) vendredi dernier, qui a fait 26 victimes dont 20 enfants, et suscité un grand émoi dans le pays tout en relançant le débat sur la réglementation des armes à feu aux Etats-Unis.

    Selon le communiqué, la lycéenne a indiqué aux enquêteurs qu’elle comptait «couper les câbles des voitures de sécurité» --de petits véhicules électriques circulant sur le campus-- pour réduire la rapidité de réaction après l’explosion qu’elle projetait de mener, puis tirer sur ses victimes depuis l’autre côté de la grille du lycée.

    La police a retrouvé trois armes au domicile des parents, qui ont précisé que leur fille avait des antécédents psychiatriques et avait demandé dernièrement où se trouvaient les pistolets.

    (AFP)

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  9. Et, bien sûr...

    Le puissant lobby américain des armes NRA a estimé vendredi que la seule réponse aux fusillades meurtrières telles que celle de Newtown, il y a une semaine, était de placer un policier armé devant chaque école à travers le pays. "La seule façon de stopper un méchant avec une arme est de lui opposer quelqu'un de bien avec une arme", a estimé devant la presse le vice-président exécutif de la National Rifle Association, Wayne Lapierre, qui a aussi dénoncé le rôle des films et des jeux vidéo violents.

    "Avec toute l'aide internationale financée par les États-Unis, avec tout l'argent du budget fédéral, ne pouvons-nous pas mettre un policier devant chaque école ?" a-t-il lancé. "Je demande aujourd'hui au Congrès d'agir immédiatement et de faire ce qui est nécessaire pour mettre des policiers armés devant chaque école de ce pays", a-t-il ajouté.

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  10. Depuis la tuerie de Newtown, la demande de chargeurs a atteint un niveau sans précédent. Dans les zones rurales, les ventes d'arme ont aussi augmenté dans les foires aux armes.

    Environ 310 millions d'armes à feu sont en circulation aux Etats-Unis, soit environ une arme par habitant, et les Américains risquent vingt fois plus d'être tués par balle que dans d'autres pays développés. Quelques 300 sociétés de fabricants d'armes et de munitions aux Etats-Unis se partagent le marché, qui génère sept milliards de dollars de chiffre d'affaires chaque année.

    En Floride, l'Etat qui compte le plus de personnes armées aux Etats-Unis, les magasins d'armes ont enregistré des ventes record après le drame et le cap du million de permis actifs de port d'arme a été atteint, sur 19 millions d'habitants. "Il y a beaucoup de questions, pour savoir si nous avons des munitions, si nous avons encore des fusils d'assaut, et aussi sur les prix parce qu'ils ont grimpé depuis ce qui est arrivé", déclare un propriétaire d'un magasin d'armes à Miami. "Tout le monde achète des armes par crainte de nouvelles restrictions", renchérit le propriétaire d'une enseigne d'armes à feu à Miami.

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  11. Un réquisitoire de Michael Moore contre la violence des USA:

    MOORE

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  12. Waouh

    Le Monde:
    Depuis la tragédie survenue dans une école à Newtown, l'idée d'armer les professeurs dans les établissements scolaires a, aux Etats-Unis, de vigoureux partisans, qui assurent qu'il s'agit du seul moyen d'éviter la répétition d'un massacre similaire. Jeudi, dans l'Utah – un des deux seuls Etats américains avec le Kansas où le port d'arme est autorisé dans les écoles –, quelque 200 enseignants ou employés d'école ont participé à un entraînement pour décrocher un permis de port d'arme offert gratuitement par l'Utah Shooting Sports Council (USSC), un groupe de défense des détenteurs d'armes à feu.

    Le fait que les professeurs soient armés, "non seulement leur permettrait de s'opposer à un assaillant, mais en prime, c'est très dissuasif pour d'éventuels agresseurs de savoir que les professeurs sont armés dans l'Utah", assure-t-il. "Nous ne disons pas que tous les professeurs devraient être armés. Nous disons seulement que ceux qui font ce choix, qui souhaitent suivre cette formation peuvent le faire dans l'Utah, et on veut juste leur faciliter la tâche", poursuit M. Scott.

    Le ministre de la justice de l'Arizona a de son côté proposé mercredi d'autoriser les enseignants ou les directeurs ou employés d'école à porter des armes dans leur établissement. "Notre proposition est que dans chaque école qui le souhaite, on désigne le directeur ou toute autre personne pour recevoir un entraînement au maniement des armes à feu et à la gestion de situations d'urgence comme celle de Newtown", a-t-il expliqué.

    "La solution idéale serait d'avoir un officier de police armé dans chaque école", souligne le ministre, en écho à ce que propose la NRA, le puissant lobby des armes américain. S'il rappelle que c'est déjà le cas dans certains établissements de son Etat, il évoque aussi des considérations budgétaires qui ont poussé à couper les crédits alloués à ce programme.
    "Dans ce contexte, la seconde meilleure solution consiste à ce qu'il y ait dans l'école quelqu'un d'entraîné au maniement des armes et à la gestion des situations de crise, et qu'il y ait une arme à feu dans un endroit bien sécurisé", ajoute M. Horne.


    Dans le Missouri, un projet de loi similaire a été présenté la semaine dernière. Dans une lettre adressée aux directeurs d'écoles publiques, le gouverneur démocrate de l'Etat, Jay Nixon, a toutefois affirmé son opposition à une telle mesure. "Apporter des armes chargées dans les salles de classe est la mauvaise approche pour régler un problème grave qui nécessite une analyse poussée", écrit-il.

    Dan Gross, président du principal groupe de pression anti-armes américain, baptisé Brady Campaign To Prevent Gun Violence, est du même avis : "C'est fou", assène-t-il quand il évoque les propositions destinées à armer les professeurs, rapporte le site d'informations Politico. "Cela revient à dire que la seule réponse à la violence, c'est plus de violence", regrette M. Gross.

    Selon un décompte du Huffington Post, des élus républicains de six Etats ont assuré qu'ils déposeraient en 2013 des projets de loi autorisant le port d'arme dans les établissements scolaires. Le lobby des armes à feu américain, la NRA, a aussi estimé que "la seule façon de stopper un méchant avec une arme est de lui opposer quelqu'un de bien avec une arme", et ce dans les établissements scolaires même.

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  13. Finalement, pour les dingues de la NRA, ce drame est une divine surprise, qui leur permet de vendre encore plus de guns...

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  14. Deux mois après la tragédie de Newtown, aux Etats-Unis, le gouverneur du Connecticut, Dannel Malloy, a proposé, jeudi 21 février, une série de mesures pour réduire la violence due aux armes à feu, affirmant qu'il était "temps d'agir"

    Parmi les mesures proposées par M. Malloy figurent certaines propositions de Barack Obama, qui avait entamé une réflexion législative pour réduire la violence par arme après la tuerie qui a coûté la vie à vingt enfants et à six adultes d'une école primaire de Newtown en décembre.

    Le gouverneur Malloy veut l'interdiction de toutes les armes d'assaut – définies comme "une arme semi-automatique comptant au moins une composante militaire", contre quatre actuellement –, la vérification des antécédents de tous les acheteurs d'arme "quelles que soient les circonstances", l'interdiction des chargeurs de plus de dix balles, et une extension du nombre d'armes devant faire l'objet d'un permis. Pour entrer en vigueur, ces mesures devront être approuvées par la Chambre des représentants et le Sénat du Connecticut.

    Alors que M. Malloy faisait son annonce, le vice-président, Joe Biden, chargé du dossier par la Maison Blanche, se trouvait également dans le Connecticut. Il a mis en garde les élus du Congrès qui refuseraient un encadrement plus strict de la circulation des armes à feu, affirmant qu'ils en paieraient le prix politique et moral, car "les Etats-Unis ont changé".

    "Vous devriez savoir qu'il y a un prix moral à payer pour l'inaction", a-t-il lancé aux nombreux républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, et à certains démocrates d'Etats ruraux, ainsi qu'au puissant lobby des armes la National Rifle Association (NRA), tous hostiles aux propositions de l'administration Obama. L'Etat de New York a déjà voté des mesures pour restreindre le port d'arme après la tuerie de Newton, et le New Jersey s'apprête à faire de même.

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  15. Le Sénat américain a rejeté, mercredi 17 avril, une mesure qui devait rendre obligatoires les vérifications d'antécédents avant l'achat d'une arme sur Internet et dans des foires. Un échec cuisant pour la réforme promue par Barack Obama depuis quatre mois.

    Barack Obama a immédiatement tenu une conférence de presse pour commenter ce rejet. Avec virulence, le président américain a fustigé l'attitude d'une "minorité" de sénateurs et a accusé le lobby des armes d'avoir "délibérément menti" pour faire échouer la réforme. "C'est un jour de honte pour Washington", a-t-il annoncé, lugubre, promettant toutefois que "tôt ou tard, cette loi passera". Barack Obama était notamment entouré de familles de victimes du massacre de l'école de Newtown. "Le souvenir de ces enfants réclament une telle loi, tout comme le peuple américain", a-t-il répété, rappelant que 90 % des Américains se sont déclarés en faveur de cette réforme. Il a appelé les Américains à se mobiliser aux prochaines élections, estimant qu'il ne s'agissait que du "premier round".

    Au total, seuls 54 sénateurs ont voté en faveur de la mesure, alors que 60 voix étaient requises. Quatre démocrates ont fait défection et se sont joints aux républicains. "Honte à vous !", a crié depuis la galerie du public Patricia Maisch, qui avait survécu à la fusillade de Tuscon, dans l'Arizona en 2011. Elle assistait au vote avec des proches de victimes de la tuerie de Newtown.

    Le rejet du texte – pourtant édulcoré par rapport aux premières versions – marque une défaite politique cinglante pour Barack Obama, qui a investi un capital politique considérable sur ce thème.

    Une heure avant le vote, le vice-président Joe Biden, qui a exceptionnellement présidé la séance, avait promis que "si nous n'y parvenions pas aujourd'hui, nous y parviendrons en fin de compte". Les vérifications d'antécédents sont aujourd'hui requises seulement dans les magasins, sauf dans quelques Etats qui ont voté des lois plus strictes. Or les armureries ne représentent que 60 % des ventes.

    Une écrasante majorité d'Américains soutient la suppression de cette faille légale, mais le puissant lobby des armes, par la voix de la National Rifle Association (NRA), s'est montré intraitable. La NRA, forte de millions de membres, peut se révéler une redoutable ennemie politique au moment des élections, en finançant des spots télévisés contre ceux qui l'auraient froissée.

    Un foyer américain sur trois possède au moins une arme. Les démocrates qui ont voté contre la réforme, mercredi, représentent des Etat ruraux comme l'Arkansas et le Dakota du Nord, où de nombreuses familles adhèrent à la NRA et possèdent des armes pour l'autodéfense, la chasse, le tir sportif ou comme simples collectionneurs.

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  16. AFP

    Un petit Américain de 5 ans qui jouait avec un fusil qu'on lui avait offert a tué mardi sa petite soeur de 2 ans dans leur maison du Kentucky (centre-est), a-t-on appris auprès de la police. Selon le médecin légiste du comté rural de Cumberland, il s'agit d'un accident. "Ça fait partie de ces accidents insensés", a affirmé Gary White, interrogé par le journal local, The Lexington Herald-Leader. La petite fille, identifiée par le médecin légiste comme Caroline Starks, a été blessée en début d'après-midi puis dépêchée à l'hôpital où elle a été déclarée morte, a annoncé la police de l'État. Une autopsie était programmée mercredi.

    Selon le médecin, la maman des enfants, qui faisait le ménage, était momentanément sortie sur le porche de la maison. "Elle a dit que pas plus de 3 minutes s'étaient écoulées, puis elle a entendu la détonation. Elle a couru dans la maison et a trouvé la petite fille", a expliqué Gary White à la télévision locale WKYT. Le fusil, un 22 long rifle spécialement conçu pour les enfants, était un cadeau que le petit garçon avait reçu l'année dernière. Il était stocké dans le coin d'une pièce et les parents ne savaient pas qu'il restait une munition à l'intérieur, a affirmé le médecin légiste. "C'est un petit fusil pour enfant, de marque Crickett. Le petit garçon avait l'habitude de tirer avec", a-t-il confié au Lexington Herald-Leader.

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