IL N’A
RENCONTRÉ PERSONNE
(Méconte de
Noël)
Jésus Crie
Il vient de loin, poussé comme une feuille morte par la faim, la
malchance et le découragement. Et peut-être autre chose qui ne regarde que lui.
Son errance s'est arrêtée un temps devant l'église de B..., où il guette la
sortie des fidèles : Noël approche, et l’attendrissement charitable allant
avec. Les habits en cuirasse de crasse, les cheveux éparpillés, grisâtres, la
peau rougie et fendue par l'alcool et le froid, les yeux d'une eau trouble,
perdue, brisé de toute sa carcasse, il attend, il ne sait plus rien faire
d'autre, sa seule envie du moment, survivre. Tendant une main tordue et secouée
de tremblements, il marmonne au paroissien attardé une supplique imbibée où
flottent des mots d'autrefois : un métier, une maison, une famille, tout ça englouti
dans ce tourbillon froid que de fieffés spécialistes en leurs grands bureaux
chauds ont nommé La Crise.
Par intervalles
d'air tiède, il entend sortir du portail entrouvert des bouffées d'orgue
assuré, des bribes de cantiques, quelque parole fleurie d'un prêtre : ça aussi
c'est avant, très loin, un vague souvenir d'enfance calme, d'un monde où tout
allait bien, où les seuls pauvres étaient les petits négros grosses lèvres
rouges et ventres pansus pour qui les grands-mères tricotaient pieusement des
chaussettes en laine de récupération cacadoie.
Puis les chaises,
le battement des pas, le portail qui s'écarte, la foule qui sort : enfants
proprets et soulagés, dames souriantes aux toilettes convenues, messieurs lents
clignant des yeux au timide soleil de la place. Quelques pièces tombent parfois
dans sa casquette, certaines sèches, d'autres accompagnées d'un rapide sourire
muet. Mille conversations s'élancent par-dessus sa tête basse, qui ne voit que
les chaussures luisantes, les plis impeccables des pantalons et les socquettes
blanches dûment remontées. Il lui faudrait le courage de lever les yeux,
affronter ces regards normaux, les chaleureux et les apitoyés comme les
indifférents. Eux, ils ont des rites exacts et sûrs, des amis à saluer, une
voiture encore tiède de l'aller, un repas dans une maison, histoire de
s’entraîner pour le réveillon. Lui, il attend que les lieux soient vides pour
se relever en craquant, prendre sa canne, son bissac, et partir.
Lentement, il quitte
la place retournée à son désert. Il descend vers la gare entre deux rangées
d'immeubles frais repeints de blanc. Un oeil distrait sur l'espace vaguement
vert à gauche, où jouent sérieusement quelques gamins crépus ou blonds qui,
dans leur amusement, ignorent sa silhouette tremblante et cassée. C'est
peut-être mieux. Des guirlandes éteintes pendouillent aux arbres. Il passe
devant un restaurant exotique. Pas pour son ventre, ça, depuis longtemps. Son
exotisme à lui, ce sont les poubelles, les fins de marché et parfois, les
restes qu'il mendie aux terrasses repues avant que les serveurs ne le chassent
dégoûtés – à voix basse, ne pas déranger les clients.
Il approche de la
gare, délaissée depuis que sa boutique aux journaux a fermé et qu'on a prié son
chef d'élire domicile à la grosse ville proche. Il atteint le dédale souterrain
qui conduit aux voies et remplace l'ancien passage à niveau. Dans cette étendue
sale, il se retrouve brusquement en terre familière : canettes cassées,
papiers froissés, grisaille obscure parcourue de pauvres graffitis suintant le
refoulement, naufrage de l'art pariétal et du désir adolescent réunis. Seule
une ancienne fresque d'origine scolaire abandonnée à l'humidité et une plus
récente, plaisante mais accentuant le misérabilisme du reste, peuvent retenir
l’œil du passant épris d'insolite. Un vent courant, humide, des flaques noires
et douteuses, une odeur aigre à laquelle il est trop habitué, le font hésiter.
Pourtant, ce monde englouti l'attire. Là au moins il ne voit plus tout ce qui
lui rappelle avant : propreté, chaleur, lumière.
Dans un nouvel et
pesant effort, il prend la rue Lamorière, longeant cette voie ferrée rectiligne
qui l'aspire : mélange de l'idée qu'il aimerait partir, repartir, loin, vers
autre chose, n’importe quoi mais autre chose, et aussi qu'il pourrait s’arrêter
là, définitivement, sous les roues aveugles d'un de ces puissants et interminables
métalliers qui réveillent le voisinage aux heures troubles de la nuit.
Quand même, il
avance. L'automate a des restes de ressort. Il croise le ballon d'un jeune
garçon roux aux yeux clairs qui le regarde passer sans oser son sourire
habituel. N’importe, il ne l’aurait pas vu : inutile de se rappeler qu’un
autre garçon, le sien, ne lui souriait plus. La petite sœur, silencieuse,
s’abrite derrière son portail. Plus loin, un braque inquiet lui fait un brin de
conduite à voix rauque. L'homme a l'habitude, les chiens savent lui dire tout
haut ce que les gens pensent tout bas. Un TGV, surgissant dans un chuintement
de métal gris-bleu, le frôle sans qu'il tourne la tête.
Il atteint enfin le
minisquare face au Stand de Tir, là où aiment traîner les collégiens de
Saint-Pierre avant les cours. Ce trou de végétation lui fera un abri pour
mâchonner le vieux sandwich aux rillettes qu'il traîne depuis la veille, coincé
entre sa bouteille en plastique de vin tiédi et un sac de couchage qui fut
bleu. Il marche d'abord sur un pantalon, bien étonnant là : sera-t-il à ses
dimensions ? Il s'assoit en tailleur – l'habitude – et, avec ses derniers
chicots jaunis, mastique lentement le pain, entrecoupant ses bouchées de
profondes lampées. Puis il sort un informe paquet de gris, sa seule richesse,
et roule lentement une cigarette avec, économie oblige, plus de papier que de
tabac. (On appelle ça des cigarettes de retraité : lui, retraité de la
vie). Son arrêt se prolonge dans une demi-somnolence, pas même dérangée par le
lent ferraillement d'un convoi de wagons-citernes.
Puis il repart,
croisant deux scooters en furie, et emprunte un deuxième passage souterrain,
plus petit. Les bergers allemands gardiens du collège, parcourant la haie de
laurier qui habille le grillage, lui récitent un chapelet d'aboiements bien
sentis. Il longe des jardins délaissés envahis de gravats, bordant d’anciens
abattoirs défigurés par la restauration (le rajout d’un gros escalier prétendu
de secours n’a rien secouru, seulement noyé la simplicité de la façade), et un
terrain vague bordé de peupliers frissonnants où l'eau des dernières
inondations a laissé, en partant, des croupissures brunâtres ornées de vieux
bidons de plastique encore blanc.
Sur sa droite,
avant la caserne à l’abandon où il va tenter de passer la nuit, tanné par le
gel, pas bien sûr d’être vraiment seul à y dormir, il aperçoit la Résidence du
Bel-Automne – beau, tu parles. Les guirlandes qui clignotent aux fenêtres
barbouillées de fausse neige en coton lui rappellent quelque chose, qu’il
chasse au plus vite. Il presse le mouvement pour ne pas sentir les regards, ne
pas voir les couples côte à côte sur leurs fauteuils derrière les vitres, ne
pas entendre les petits papotages de ceux qui n'attendent plus ici que le
passage du temps.
Voilà bien une vie
chaude, propre, coquette – il ignore l’ennui, le confinement, les enfants
toujours occupés, les querelles pour des queues de cerises – qui ne sera jamais
la sienne : sa vieillesse, s'il en a une, si misère et maladie ne l'ont pas
fauché avant, si quelque mauvaise rencontre n'abrège pas cette marche à tâtons
dans le vide, sera froide, sale, et seule.
Il avance.
Face à lui, le dominant de sa masse déjà sombre,
un vaste et haut quadrilatère aux toits mansardés : les Bénédictines.
Austère comme pouvait l’être autrefois un couvent, signe ostentatoire de la
force religieuse, la séparation de l’Eglise et de l’Etat l’avait voué à
d’autres enfermements : celui des soldats d’un régiment d’infanterie, et
enfin, des gardes mobiles. Hommes en bleu aux aguets, le bagage toujours prêt
au-dessus de la porte d’entrée (ici, de sortie), prêts pour un mission qui
pouvait envoyer des maris et des pères aux quatre cent diables le temps qu’il
fallait pour matraquer de pauvres diables aussi pauvres diables qu’eux et basta
si ce temps était long, trop long pour leurs gosses qui pendant ces semaines et
ces mois-là poussaient tous seuls et pas toujours tout droit. L’Etat n’ayant
jamais vraiment eu souci de bien loger ses chiens de garde, la routine faisant
la force principale des armées, cette bâtisse s’était impitoyablement défaite
de partout : toitures percées, carreaux cassés, peintures écaillées,
crépis décollés, tout ça comme un immense eczéma sans fin gratté par froid,
vents et pluies. Enfin soucieuses de sécurité et de dignité, les autorités
avaient fini par la vider de ses occupants, hommes femmes et enfants – des
enfants avaient grandi là, dans ces boites hautes et grises même par temps de
soleil – envoyés monter la garde ailleurs au grand dam de la ville, de ses
écoles et de ses commerçants.
La mairie de B… ne sachant ou ne voulant que faire
de ces écuries d’Augias et voguant, sans jeter l’ancre, de projets fumeux en
combines immobilières, la caserne mourait à petit feu froid, courue par les
rats, les squatteurs et les drogués, dont les seringues sales jonchaient le
plancher pourri des greniers, le plus loin possible de quelque fourgonnette
bleue à gyrophare.
Il entre. Une porte éventrée,
quoi de plus facile. L’escalier aux marches ovalisées par le temps craque sous
son pas chancelant. Il pourrait lire des inscriptions en tous genres, du niais
au provocant, du coléreux au mélancolique. Il ne le fera pas. Un courant d’air
encore plus glacé que celui qui ne l’a pas lâché depuis ce matin suit son
ascension. De palier en palier, à court de souffle, tremblant de toute sa
membrure, il finit par atteindre le grenier. Il entend vaguement un pas furtif.
Un animal ? Non. Il ne verra pas dans l’ombre apeurée qui s’éloigne, cet
enfant curieux en quête de reliques : jouets, flacons, revues, et même
vieilles cartouches qu’un gendarme compréhensif mais bon père le dissuadera de
revenir chercher au péril de ses os.
Il avance. A nouveau, comme au
passage souterrain, un pot-pourri d’odeurs innommables. Il devine un matelas au
fond du grenier, crachant son crin et cachant sa crasse. Il avance, et son
corps s’adoucit déjà, et lui vient comme un sourire intérieur. Il ne voit pas,
dans l’obscurité, les lattes du plancher qui manquent.
Sa carcasse brisée n’ira jamais
allonger sur le matelas.
Un méconte au rendu saisissant de vérité, quel talent pour rendre cette triste mais hélas trop fréquente situation dans l'indifférence des villes.
RépondreSupprimerDans un nouvel et pesant effort, il prend la rue Lamorière, longeant cette voie ferrée rectiligne qui l'aspire : mélange de l'idée qu'il aimerait partir, repartir, loin, vers autre chose, n’importe quoi mais autre chose, et aussi qu'il pourrait s’arrêter là, définitivement, sous les roues aveugles d'un de ces puissants et interminables métalliers qui réveillent le voisinage aux heures troubles de la nuit. Mais il n'est pas allé loin, il s'est échoué aux Bénédictines, sans même avoir trouvé sa dernière couche.
RépondreSupprimer(Je mets ici en trois parties le commentaire qu'a voulu mettre l'ami Al1 mais ça n'est pas passé)
RépondreSupprimerÀ l'écriture, comme moi à la lecture, tu devais avoir en tête le Christ en bois* de Gaston Couté. Au moins le gueux des champs de ce temps avait droit au regard doux et à la chaleur épaisse du souffle des bêtes. Les bêtes ici ne sont que chiens de garde. Pour le progrès de l'Humanité nous avons perdu en route la simple bonté animale comme dernier recours pour nous réchauffer le cœur. Mais que Condorcet se rassure, nous vivons plus longtemps, pour plus longuement savourer l'étendue de notre "bêtise".
*LE CHRIST EN BOIS
Bon guieu ! la sal'commune ! ... A c'souèr,
Parsounne a voulu m'ar'cevouér
Pou' que j'me gîte et que j'me cache
Dans la paille, à couté d'ses vaches,
Et, c'est poure ren qu' j'ai tiré
L'cordon d'sounnette à ton curé
Et qu'j'ai cougné cheu tes déviotes :
Les cell's qui berdouill'nt des pat'nôt'es
Pour aller dans ton Paradis...
S'ment pas un quignon d'pain rassis
A m'fourrer en travars d'la goule...
I's l'gard'nt pour jiter à leu's poules ;
Et, c'est pour çà qu'j'attends v'ni d'main
Au bas d'toué, su' l'rabôrd du ch'min,
En haut du talus, sous l'vent d'bise, .
Qu'ébranl' les grands bras d'ta crouéx grise...
Abrrrr ! ... qu'i' pinc' fort el' salaud !
E j'sens mon nez qui fond en ieau
Et tous mes memb'ers qui guerdillent,
Et mon cul g'lé sous mes penilles ;
Mais, tu t'en fous, toué, qu'i' fass' frouéd :
T'as l'cul, t'as l'coeur, t'as tout en boués !
Hé l' Christ ! T'entends-t-y mes boyaux
RépondreSupprimerChanter la chanson des moignieaux
Qui d'mand'nt à picoter queuqu'chose ?
Hé l' Christ ! T'entends-t-y que j'te cause
Et qu'j'te dis qu'j'ai-z-eun' faim d'voleux ?
Tell'ment qu'si, par devant nous deux,
I' passait queuqu'un su' la route,
Pour un méyion coumm' pour eun' croùte,
I' m' sembl' que j'f'rais un mauvais coup ! ...
Tout ça, c'est ben, mais c'est point tout ;
Après, ça s'rait en Cour d'assises
Que j'te r'trouv'rais ; et, quoué que j'dise
Les idée's qu'ça dounne et l'effet
Qu'ça produit d' pas avouer bouffé,
Les jug's i's vourin ren entend'e,
Car c'est des gâs qui sont pas tend'es
Pour les ceuss' qu'a pas d' position ;
l's n'me rat'rin pas, les cochons !
Et tu s'rais pus cochon qu'mes juges,
Toué qui m'v'oués vent' creux et sans r'fuge,
Tu f'rais pas eun' démarch' pour moué :
T'as l'vent', t'as l'coeur, t'as tout en bois !
L'aut'e, el'vrai Christ ! el'bon j'teux d'sôrts
RépondreSupprimerQu'était si bon qu'il en est mort,
M'trouvant guerdillant à c'tte place,
M'aurait dit : " Couch' su'ma paillasse ! ... "
Et, m'voyant coumm'ça querver d'faim,
l'm'aurait dit : " Coup'-toué du pain !
Gn'en a du tout frés dans ma huche,
Pendant que j'vas t'tirer eun'cruche
De vin nouvieau à mon poinson ;
T'as drouét coumm' tout l'monde au gueul'ton
Pisque l'souleil fait pour tout l'monde
V'ni du grain d'blé la mouésson blonde
Et la vendange des sâs tortus... "
Si, condamné, i' m'avait vu,
Il aurait dit aux jug's : " Mes fréres,
Qu'il y fout' don' la premier' pierre
C'ti d'vous qui n'a jamais fauté ! ... "
Mais, toué qu'les curés ont planté
Et qui trôn' cheu les gens d'justice,
T'es ren ! ..., qu'un mann' quin au sarvice
Des rich's qui t'mett'nt au coin d'leu's biens
Pour fair' peur aux moignieaux du ch'min
Que j'soumm's... Et, pour ça, qu'la bis' grande
T'foute à bas... Christ ed' contrebande,
Christ ed'l'Eglis ! Christ ed' la Loué,
Qu'as tout, d'partout, qu'as tout en boués ! ...
si le Christ était mort noyé on trouverait des aquariums dans toutes les églises.....
SupprimerA défaut d'aquariums, on trouve dans les églises des bénitiers pour tremper ses doigts cher anonyme, et des fonds baptismaux pour immerger les nouveaux nés... Et quand la coupe du prêtre est pleine, il la boit. Le sang du christ, paraît-il.
SupprimerEn ce qui concerne les animaux, il ne faut pas être trop injuste. Les chiens notamment sont très fidèles et accompagnent leur maître partout, jusque dans la misère la plus noire. On en voit souvent lovés contre des hommes qui ont posé la soucoupe à côté d'eux.
Une belle version du Christ en bois, par Yves Deniaud :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=QFVQRKNdrqo
PS : message perso à Matl, j'ai vu que tu m'avais laissé un message sur le site d'ASI. Malheureusement, depuis que j'ai été viré, je ne peux plus accéder à ma messagerie.
Salut Varlin. Amateur de Couté aussi ?
SupprimerChaque interprétation nous plonge dans un univers différent. Pour le Christ en bois, Meulien est le meilleur pour moi, et j'ai du mal à apprécier d'autres interprétations..
J'avais adoré cette version des électeurs par Philippe Delaunay, qui s'est permis quelques libertés (ô scandale!) :
http://www.youtube.com/watch?v=9ZNq2uO81ls
Pour Varlin, mon adresse perso : pmbourdaud(arobase)wanadoo.fr.
SupprimerIl semble que vous pouvez lire certains articles, car si on va sur votre profil on voit ça :
Dernière connexion:
02:58 le 28/12/2013
Dans des articles en accès non libre, votre affaire est parfois évoquée. On comprend que Daniel Fauderchmann n'ait pas organisé le traditionnel pique-nique des fayots* : des malgracieux auraient pu lui poser quelques questions en direct...
* Fayot rime avec Guyot, qui est revenu lécher et DS et Judith Bernard, même que son coup de langue sur le séant de la dame a été topé.
Quand on va sur le lien Deniaud, on tombe sur un texte du même registre, la prière à la Charlotte, par Monique Morelli. Beau, mais sans le même niveau de colère. Et avec quelque chose de terrible : quand on est pauvre, on s’en veut. Tout pour plaire aux Cameron qui triomphent car « la croissance repart » en Angleterre (en omettant bien de dire pour qui).
Supprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=m9fGqH6S6Oc
@ Jesus Crie
RépondreSupprimerSur le site d'ASI, je peux lire tous les articles gratuits et je peux parcourir les forums, mais sans pouvoir bien sûr y participer ni lire la messagerie. Je ne comprends pas d'ailleurs pourquoi je ne pourrais pas récupérer ma correspondance, après tout elle m'appartient.
Je suis assez stupéfait par l'inculture politique des clients de Dieudonné, qui ne veulent voir en lui qu'un rebelle contre le système. Comme si les prises de position dégueulasses du CRIF, de la LICRA, de Valls et de tous les supplétifs du gouvernement israélien pouvaient justifier n'importe quelle saloperie en retour.
Varlin, il existe une constante tentation de légitimer violences ou incivilité par des violences d'état. Je viens ainsi de lire que les deux attentats ayant frappé la Russie (dans une gare et un trolley) s'expliqueraient par la politique antiséparatiste de Poutine. Or le journal belge sept sur sept vient de publier un message menaçant d'Al Qaïda Syrie pour la Belgique et la France.
RépondreSupprimerÀ force de définir de façon simpliste les victimes et les bourreaux, on va finir par justifier toutes les barbaries et tous les archaïsmes, i.e. renier nos meilleurs valeurs.
Cela dit, je fais un distinguo entre les actes, les expressions gestuelles et les paroles. Censurer et réprimer les paroles ou leurs équivalents gestuels en les considérant comme des actes est une pente glissante vers le pire. A chaque registre une réponse.