mercredi 22 mai 2013

NAOMI KLEIN ET LE CHOC EN GRÈCE



Naomi Klein est l’auteur de  La stratégie du choc, considéré comme un « récit majeur de notre temps ».
  
La thèse en est la suivante: les intérêts commerciaux et les grandes puissances exploitent le choc - qu’il prenne la forme d’un désastre naturel, d’un problème économique ou de turbulences politiques - comme une occasion de restructurer de manière autoritaire les économies des pays vulnérables.

Parce que les politiques ultra-capitalistes sont oppressives pour la majorité des citoyens, on ne peut  les mettre en place sans un choc, qu'il s'agisse de l’hypermédiatisation d’un fait divers ou de la torture policière qui écrase la résistance populaire. Dans une interview accordée à EnetEnglish, Naomi Klein explique comment la doctrine du choc s’applique aujourd’hui à la Grèce.


Comment les événements en Grèce se rapprochent-ils des arguments de La stratégie du choc ?

C'est un exemple classique de ce que j'ai écrit. Il est navrant de voir les mêmes astuces et les mêmes tactiques utilisées si brutalement. Il y a eu une énorme résistance en Grèce. Il est particulièrement affligeant de voir la répression violente des mouvements sociaux qui résistaient à l'austérité. Et cela dure depuis si longtemps maintenant. Les gens sont usés.

J'ai suivi récemment la braderie des ressources naturelles pour l'exploitation minière et le forage. Cela augure de la manière dont cela va se jouer - la ruée vers le pétrole et le gaz dans la mer Égée. Et cela va aussi affecter Chypre. Il s'agit d'un tout autre niveau d'utilisation de l'austérité et de la dette pour forcer les pays à vendre leurs droits d'exploitation minière et de forage à de très bas prix.

Ajoutez à cela la crise climatique. La crise économique est utilisée comme un levier pour extraire davantage de combustibles fossiles, alors que la Grèce elle-même est très vulnérable au climat. Comme la ruée vers le pétrole et le gaz s'intensifie, et que cela constitue une énorme menace pour l'économie de la Grèce, je pense qu'il y aura  davantage de résistance.


A quel point le changement climatique est-il prégnant dans votre argumentation ?

Je suis en train de travailler sur un livre et un film à propos du changement climatique. C’est pourquoi j’ai poussé ma réflexion vers cette frange de la doctrine du choc à laquelle on accorde beaucoup moins d’attention. Les gens, et c’est compréhensible, sont beaucoup plus concentrés sur la réduction de leur retraites, les licenciements, qui ont  des conséquences beaucoup plus immédiates sur leur vie. Quoique, dans le cas de la mine d’or de Skouries, pèse une menace immédiate sur la sécurité, le bien-être des gens et  leur économie: c’est pourquoi les habitants sont très actifs là-bas.

Ce que je trouve coupable et profondément immoral, c’est que la montée du fascisme, dans ce contexte, était entièrement prévisible. Nous savons comment ces choses là arrivent depuis la leçon que nous sommes censés avoir  tirée de la Seconde Guerre Mondiale : si on impose des sanctions punitives et humiliantes à un pays, on fait le lit du fascisme.  Pour moi, il est incroyable que nous laissions  l’histoire se répéter de cette façon.

Les Grecs ont une peur particulière qui est actuellement exploitée: celle de devenir un pays en voie de développement, un pays du tiers-mondeJe pense qu’en Grèce, il y a toujours eu cette sensation d’être attaché à l’Europe par un fil. Et la menace, c’est de voir ce fil se couper.
La peur joue à deux niveaux : la première c’est que les Grecs ne peuvent pas quitter la zone euro parce que ça reviendrait à renoncer au statut de pays développé. La seconde concerne les attaques perpétrées à l’encontre des migrants et des politiques anti-immigrés.

Dans la Doctrine du Choc, vous expliquez comment des pays à qui le FMI avait prêté de l’argent s’étaient vu dire qu’ils avaient des économies malades, des économies cancéreuses. Mais avec la Grèce, il est question d’une «contagion». Qu’impliquent ces changements de métaphores ?

L’image du «cancer» était déjà très violente. Quand vous diagnostiquez qu’un pays a un cancer, vous justifiez tous les traitements qu’on peut lui administrer sous prétexte de lui sauver la vie. C’est l’idée principale dans cette métaphore du cancer. Une fois que vous l’avez diagnostiqué, vous, le médecin, ne pouvez être tenu responsable des effets négatifs du traitement.

Parler de contagion signifie que ça aurait dû rester enfermé, et qu’on aurait dû se protéger d’une rébellion qui incubait et se répandait à Chypre, au Portugal et en Espagne, particulièrement.

Quand on a cette peur de la contagion, quand les investisseurs ont peur d’une région entière, ça veut dire que cette région a le pouvoir de constituer un bloc qui pourrait agir avec  force.

C’est ce que j’ai écrit  à propos de l’Amérique Latine dans les années 1980, avec le «choc de la dette». La situation était telle qu’il aurait été presque impossible pour des pays  de se dresser individuellement contre le FMI. Mais si l’Amérique Latine, prise comme un bloc, s’était organisée et s’était dressée contre le pouvoir du FMI, là, elle aurait pu renverser la situation, mener des négociations. C'est, je pense, une réponse à l’idée de contagion : vos adversaires ont peur de ça. Que vous vous organisiez en un bloc à même de provoquer des négociations.


Les pays d’Europe du Sud devraient donc se réunir et mener des négociations avec la Troïka ?

C’est ce que je pense, oui. Cela s’appelle le cartel des débiteurs. Mais ça n’est jamais arrivé. Autant que je sache, ça n’a même jamais été tenté.

L’ancien vice-premier ministre Theodoros Pangelos a déclaré «nous l’avons mangé ensemble» - comme si chaque Grec était complice de la situation de crise. A contrario, Alexis Tsipras, à la tête du principal parti d’opposition Syriza, a pointé du doigt Angela Merkel et ses sbires. Comment la façon dont la crise est née affecte-t-elle la manière dont nous essayons de la résoudre ?

Si on accepte le présupposé que chacun est en partie responsable de la crise, on crée un contexte dans lequel la punition collective est acceptable. C’est tout le danger de cette fausse équivalence.
On assiste à un effort concerté pour créer une équivalence qui est totalement fausse entre un individu qui a une petite dette de consommateur et une banque qui se mobilise. C’est une comparaison scandaleuse.

C'est malheureusement de cette  façon que sont discutées les politiques économiques dans nos cultures, avec ce genre d’équivalence entre la dette d’une famille et la dette d’un État. «Géreriez-vous votre foyer comme ça ?» C’est une comparaison ridicule parce que gérer un foyer  n’a rien à voir avec gérer un État. «Nous l’avons tous mangé ensemble», ça  veut dire que maintenant on doit tous se serrer la ceinture. Mais bien sûr, nous savons que tout le monde ne se mettra pas à la diète imposée…


Le journaliste qui a publié les noms de la liste Lagarde, Kostas Vaxevanis, a déclaré dans une interview au Guardian que  les Grecs devaient lire la presse étrangère afin de savoir ce qui se passait dans leur propre pays. Quel est le rôle de la presse face à la doctrine du choc ?

L’information est une forme de résistance au choc. L’état de choc, qui est si facile à exploiter, est un état de confusion. C’est un manque d’explication sur ce qui se passe, la panique qui s’installe, les choses changent très très vite. Et dans ces moments précisément, nous avons besoin des médias plus que jamais. C’est la manière collective de nous redonner du sens. De nous raconter nous-mêmes, de rester orientés sur notre histoire – si, bien sûr, nous avons de bons médias.

Ce n’est pas parce que quelque chose de mal arrive que ça signifie qu’on a affaire à un choc. Un choc arrive quand on perd le fil. Quand on n'arrive plus à comprendre où on se situe dans l’espace-temps. Quand on ne sait plus quelle est notre histoire. Et ça nous rend beaucoup plus vulnérable vis à vis de quelqu’un qui arrive et qui nous dit «voilà ce qui se passe. »


Cette situation ne peut pas arriver sans la complicité des médias, des médias ayant la volonté de travailler avec les élites et de diffuser la peur. C’est la peur qui alimente ce système, la peur de s’effondrer, la peur de sortir de l’Europe, la peur de devenir un pays en voie de développement. Les politiciens ne peuvent pas répandre cette peur tout seuls. Ils ont besoin de commentateurs. Ils ont besoin que cette peur soit la star des talk-shows.

Les journalistes doivent savoir que rien de tout cela ne peut arriver sans eux. Nous ne sommes pas que des observateurs. Dans ces moments où tout prête à la peur et à la désorientation, à la perte de sens, nous sommes acteurs et nous avons le choix. Allons-nous aider les gens à ne pas perdre l’équilibre ou allons-nous être les outils des élites ?

Qu'il s'agisse de la peur des immigrés ou de n’importe quelle supposée calamité à venir qui empêche les gens de voir la calamité qui est, les désastres sont déjà là. Il y a une dépression. Mais en disant constamment aux gens que le pire reste à venir, on les aveugle sur la situation, ils ne voient plus les attaques scandaleuses qui sont infligées aujourd’hui au pays.

La situation aujourd’hui trouve sa source dans la crise financière de 2008. Et les journalistes qui n’ont pas d'emblée explicité cela, en posant la question des origines,  ont nourrit tout un battage médiatique.

Nous en sommes là. Nous créons le contexte pour qu’un crash économique s’installe et nous devenons les outils des élites quant à la manière de répondre à ce crash.
______

43 commentaires:

  1. Merci à Noami Klein de nous éclairer ;-)

    A propos d'austérité, une nouvelle encourageante de résistance:


    Une large majorité de Portugais est favorable à une rupture ou à une renégociation du plan d'aide international mis en oeuvre au Portugal depuis deux ans, estimant qu'il a aggravé la situation économique du pays, selon un sondage publié lundi dans les médias portugais.

    D'après cette étude d'opinion, 82,5 % des sondés estiment que le Portugal devrait rompre l'accord avec la troïka représentant les créanciers internationaux du pays ou le renégocier.

    Ce sondage a été réalisé deux ans après la signature du programme d'aide accordé par l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international en échange d'une aide de 78 milliards d'euros sur trois ans.

    Dans le cadre de cet accord, le Portugal s'était engagé à mettre en oeuvre un rigoureux programme d'austérité afin d'assainir ses finances et relancer son économie en récession depuis 2011.

    Par ailleurs, selon ce sondage, 47,8 % estiment que le gouvernement n'aurait pas dû signer cet accord et 27 % sont d'avis qu'il n'a pas assez « pris en compte les caractéristiques du pays ».

    Le programme de la troïka doit prendre fin en juin 2014, et 55,1 % pensent que la situation du pays se sera alors aggravée avec une crise économique plus profonde et un chômage plus élevé.

    Au premier trimestre, l'activité économique au Portugal s'est contractée de 3,9 % sur un an, tandis que le chômage a atteint le taux record de 17,7 %.

    Cette politique de rigueur est de plus en plus contestée par les syndicats et l'opposition, provoquant même des tensions au sein de la coalition au pouvoir. Le ministre des Affaires étrangères, Paulo Portas, chef du petit parti conservateur CDS-PP, membre de la coalition de centre droit au pouvoir, s'est en particulier déclaré opposé à un projet de contribution spéciale sur les retraites.

    Dans ce contexte, le président portugais Anibal Cavaco Silva a convoqué lundi après-midi le Conseil d'Etat, un organe consultatif composé de 21 membres de sensibilités politiques diverses, afin d'étudier « les perspectives de l'économie portugaise pour la période de l'après-troïka ».

    Pendant cette réunion au palais présidentiel, le mouvement apolitique « Que se lixe a troïka » (Que la troïka aille se faire voir) a appelé à une concentration afin de réclamer la fin de l'austérité et la démission du gouvernement.

    Le sondage a été réalisé la semaine dernière par l'Institut Eurosondagens auprès de 1 025 personnes, contactées par téléphone.



    Source: Boursorama

    RépondreSupprimer
  2. L'Humanité à propos du Japon. Intéressant .

    A peine revenu au pouvoir, Shinzo Abe a nommé un de ses proches à la tête de la banque centrale du Japon et a « relancé la plancher à billets » comme on dit souvent péjorativement. Le but est d’injecter pas moins de 1100 milliards d’euros dans l’économie japonaise en 2 ans. De l’argent destiné à racheter de la dette souveraine, énorme au Japon puisque représentant 240 % du PIB (contre 90 % du PIB en France). Mais aussi à investir. Plus de 40 milliards d'euros aux travaux publics seront ajoutés au budget 2013, pour reconstruire le nord-est du pays encore en ruine suite au tsunami de 2011. Les dépenses de l’Etat, par la hausse des commandes publiques devraient augmenter de 2,4%.

    Concrètement, le PIB du Japon a progressé de 0,9% au premier trimestre 2013. Auparavant, le pays était en récession, le PIB avait reculé de 0,4 % au trimestre précédent. En rythme annuel, l'économie a ainsi progressé de 3,5%.

    C’est dans tous les manuels d’économie, faire tourner la planche à billets (créer de l’argent à la banque centrale) entraine la dévaluation de la monnaie. Le yen a donc chuté de 23% contre le dollar et de 24% contre l'euro depuis la mi-novembre. Mais la dévaluation, n’est pas forcément un mal. La baisse du Yen a ainsi permis au Japon une hausse de 16 % des exportations. De ce fait, les entreprises japonaises ont dû revoir à la hausse leurs perspectives sur l’année, avec en moyenne une hausse de 3 à 4 % de chiffre d’affaires.
    Face à ces bons résultats, Shinzo Abe a rapidement demandé aux entreprises d’augmenter les salaires. Ce qu’elles ont dans l’ensemble bien accueillie, dans l’espoir notamment de booster la consommation intérieure qui a augmenté de 3,7 %. On note ces trois derniers mois une relance de la construction immobilière au Japon, comme un retour dans le positif des ventes automobiles, sur le marché intérieur comme extérieur. Ce qu’on peut appeler un cercle vertueux, à opposer au cercle vicieux de l’austérité.
    Le plan d’Abe est critiqué par la droite européenne, notamment du fait de l’impact de la dévaluation du la dette, qui est en dollar et dont le poids augmente à proportion que le Yen baisse. Le risque étant en plus de créer une énième panique sur les marchés et de faire grimper en plus les taux d’intérêts.

    Dans le cauchemar de la troïka (BCE, FMI et Union Européenne), qui dit dévaluation dit inflation. La monnaie du pays « valant » moins, les prix sur les produits importés, mais pas que, augmentent. Et effectivement, les Japonais risquent de le sentir passer sur leur facture d’électricité et de gaz, ou à la pompe à essence. Mais le pays était jusque là en déflation (-1,2%), c'est-à-dire que le coût de la vie baissait, à mesure que l’économie se contractait. Si elle persiste, cela peut devenir un vrai problème car les entreprises n’arrivent pas à répercuter la hausse du coup de l’énergie et autres importations, sur les prix. L’objectif d'Abe est ainsi de porter l’inflation à 2 %. Mais si elle dépaçait ce taux, la hausse des prix deviendrait trop forte et menacerait sérieusement le pouvoir d'achat.
    Le plan de relance de Shinzo Abe reste de droite, très centré sur les banques et les entreprises, qu’il soutient dans l’espoir que la population y gagne à terme. Pour l'heure, la bourse japonaise a bondi de 70 % mais les salaires se contentent d’un 2 %. Plutôt que d’encadrer les prix de l’électricité pour endiguer la hausse des prix, il libéralise toujours plus dans l’espoir que la concurrence fonctionne. Et on pourrait multiplier les exemples du genre. Le cas du Japon reste néanmoins intéressant pour voir comment un conservateur pragmatique a pris à contre-pied les dogmes austéritaires qui dominent à droite dans le reste du monde. Un plan de relance bancal et un peu de dévaluation permettent au Japon de retrouver le chemin de la croissance et de la hausse des salaires.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Art,
    Souvenir d'un abonné médiarpartien qui n'était pas toujours d'accord avec toi. Il se trouve que je viens de publier un billet sur la stratégie du choc: http://blogs.mediapart.fr/blog/le-pere-vert-pepere/220513/la-strategie-du-choc-notes-de-lecture-partie-1, et Virgil m'a signalé ton billet à cette occasion.
    Amicalement,
    Le Père Vert Pépère

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour PVP, merci de ton passage ici.

      J'ai lu avec grand intérêt ton texte, et suis sidérée de voir des gens de gauche recourir à la "théorie du complot" pour invalider les propos de Naomi Klein... Alors que les événements actuels ne cessent d'en confirmer la pertinence.

      Supprimer
    2. Jésus Crie22/5/13 21:57

      Petite incidente : Naomi Klein parle de « pays en voie de développement ». Elle (ou son traducteur ?) reprend à tort cette périphrase mielleuse inventée pour désigner les pays d’Afrique (entre autres). Mielleuse, et fourbe, car on voit maintenant ce qui s’est développé dans ces pays : la misère, le déracinement des populations rurales et l’enrichissement insensé des satrapes au pouvoir.

      Car c’est de pays en régression qu’elle parle, régression en tous points.

      Et c’est ce qui nous attend, avec la lâche complicité de la gogauche au pouvoir : on nous vend des efforts provisoires en camouflant le fait que ce sont en fait des pertes définitives.

      Et dans la résignation, à de rares exceptions près, de notre peuple…

      Supprimer
    3. En anglais, Naomi Klein a dit: Greeks have this particular fear that’s being exploited, around the fear of becoming a developing country, becoming a third world country. Un pays en développement, un pays du tiers monde. C'est bien ce que redoutent les gens avec raison: de devenir des citoyens de énième zone.

      Et c'est bien ce qui est en train d'arriver en France: tous les acquis du CNR sont en train d'être laminés, avec le soutien de la "gauche socialiste" qui impose sur un mode feutré*** ce que Sarkozy rêvait de faire. A croire que c'est sa mission, ce pour quoi elle est élue. Mitterrand hier, Hollande aujourd'hui.
      ------
      *** Avec ses éléments de langage falsifiés: ce n'est pas de la rigueur, ni de l'austérité mais non, juste du sérieux budgétaire.

      Supprimer

  4. L’inévitable retour du fascisme ?

    Michel WEBER

    Tocqueville (1835) a indiqué que la démocratie de marché pouvait facilement donner naissance à un totalitarisme mou. Depuis Mumford (1932), on sait que la technoscience donnera volontiers un peu de rigueur au tropisme fasciste. Où en sommes-nous ?

    La crise qui se propage de proche en proche depuis 2008 est une crise qui est essentiellement politique et, en tant que telle, elle demande une réponse politique.

    De fait, les observateurs avertis peuvent discerner la multiplication des signes d’une dérive fasciste, à la fois au niveau de la base et à celui du sommet de la pyramide sociale. D’une part, les idées fascistes sont de plus en plus courantes dans les milieux défavorisés (qui sont eux-mêmes en croissance rapide) ; d’autre part, elles sont de plus en plus explicites chez les technocrates — mais sous une forme tellement aseptisée qu’on pourrait, il est vrai, croire à leur parfaite innocuité.

    Il est donc fort piquant de remarquer que le grand public est parfaitement ignorant de ce retour de l’extrême-droite. Il pressent certes l’imminence de l’effondrement sociétal mais il n’a absolument pas conscience de la nature exacte du danger. La réouverture de camps de concentration ou même la généralisation des conflits régionaux semble passer inaperçue. De même, le sens et la portée de l’existence d’apologies hollywoodiennes (au propre comme au figuré) de la torture demeurent entièrement mystérieux. Cette double tension est paralysante et anxiogène, ce qui fait le jeu de l’oligarchie : quoi de plus manipulable en effet que des individus dans un état de coma moral et politique ?

    Pire, les acteurs sociaux les plus remuants, les militants et les universitaires pensent l’effondrement de la civilisation globalisée à partir de leur expertise et sont dès lors conduits systématiquement à manipuler des statistiques, parfois très convaincantes, mais qui comprennent la transformation sociétale annoncée sur le mode de la lente désagrégation d’un pan de la société. Le long terme est ainsi mis en perspective à partir d’une facette supposée cruciale.

    Or, ce qui s’annonce c’est un effondrement total et abrupt des « démocraties de marché » à la faveur de l’emballement d’une de ces crises qui constitue, en synergie, la crise globale systémique. Peu importe la nature de l’événement déclencheur — une pénurie de dix jours de l’approvisionnement de pétrole, des émeutes de la faim dans des quartiers (ou des pays) « défavorisés », des macro-mouvements de population forçant les portes de la citadelle Europe, un accident industriel majeur, une nouvelle bulle financière, une vraie-fausse pandémie, une guerre inter-régionale ou même mondiale, … — la conséquence politique sera inévitable et immédiate : l’état d’urgence, c’est-à-dire le totalitarisme, ou le chaos absolu, c’est-à-dire la guerre de tous contre tous. Une guerre civile serait comparativement plus structurante.

    L’enseignant-chercheur qui n’a pas oublié la leçon de citoyenneté magistrale que nous a laissé Victor Klemperer (LTI, 1947) se doit en conséquence de mettre en évidence deux dynamiques : premièrement, il faut montrer que la réponse à la crise globale systémique est bien d’ores et déjà politique et que, si aucune force ne vient entraver l’inexorable progression du capitalisme du désastre, il ne nous restera bientôt plus qu’à émettre des regrets carcéraux ou post-mortem. Deuxièmement, il faut discerner les pistes théoriques et pratiques qui sont susceptibles d’infléchir cette trajectoire dès aujourd’hui.

    Michel Weber


    http://www.legrandsoir.info/l-inevitable-retour-du-fascisme.html

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je venais justement mettre un lien sur ce texte, important :

      http://blogs.mediapart.fr/blog/la-garnie/220513/la-crise-est-politique-par-michel-weber

      Supprimer
  5. Est-ce une coïncidence ? Le 14 mai, un rapport de l'OCDE constatait que les écarts des revenus augmentent davantage en Suède que dans l'ensemble des autres pays européens. Et une semaine plus tard, de violentes émeutes ont éclaté à Husby, dans la banlieue de Stockholm, où des jeunes masqués ont incendié des voitures et attaqué les forces de l'ordre avec des jets de pierre. Plusieurs commentateurs de la presse suédoise lient justement ces évènements à l'inégalité croissante du pays.

    "Un échec gigantesque" écrit Lena Mellin, chroniqueuse du quotidien social-démocrate Aftonbladet, estimant que les autorités ont trop longtemps fermé les yeux sur les problèmes liés à la ségrégation des banlieues comme Husby où 85 % des 12 000 habitants sont nés en Suède mais ont deux parents nés à l'étranger.

    "Pendant longtemps, on n'osait même pas dire que dans un quartier qui compte 114 nationalités, il faut plus de ressources et de mesures politiques que dans un quartier plus homogène. Au contraire, ces banlieues ont été dépeintes comme des endroits exotiques où l'on pouvait acheter des légumes bon marchés". La journaliste souligne que cette ségrégation qui va de pair avec le chômage ne reculera que lentement, et que les ressources supplémentaires annoncées par le Premier ministre (conservateur) Fredrik Reinfeldt arriveront trop tard.

    De son côté, Aftonbladet estime dans son éditorial que les émeutes à Husby reflètent l'essentiel de la politique conduite par la coalition gouvernementale de droite, une politique que la phrase emblématique "Il doit être rentable de travailler" illustre le mieux. "Lorsqu'on baisse les impôts, ce sont les parties les plus faibles de la société, des endroits comme Husby, qui en paient le prix", poursuit le journal.

    Per Wirtén, du site de gauche Dagens Arena, rappelle, lui, que les personnes masquées qui incendient les voitures ne sont pas représentatives de "la voix de la banlieue". La vraie voix de la banlieue est représentée par des associations comme Megafonen (le mégaphone), engagée auprès des jeunes dans la banlieue de Stockholm, et qui lutte contre le racisme et les inégalités sociales croissantes. C'est au moment où les habitants de la banlieue eux-mêmes prennent la parole que "le débat sur la ségrégation et la discrimination sera différent — et meilleur", constate le journaliste.

    Le quotidien conservateur Svenska Dagbladet, au contraire, réfute l'argument de la ségrégation pour expliquer les révoltes. D'après lui, il faudrait plutôt prendre en compte la responsabilité individuelle des personnes qui ont attaqué la police et les biens d'autrui. "Les émeutes ne peuvent pas être excusées", maintient le journal, qui estime qu'il n'y a pas de réponse simple à la question du "pourquoi". "Est-ce bien raisonnable d'accepter des réponses simples à chaque fois que quelqu'un qui clame manquer de ressources, incendie la voiture de son voisin et attaque les pompiers qui arrivent pour éteindre le feu ?", s'interroge-t-il.

    Le quotidien de référence, le libéral Dagens Nyheter évoque lui aussi la responsabilité individuelle, que les jeunes doivent assumer pour leurs actes. Il qualifie de parfaitement "normal" le fait que la police soit intervenue pour protéger les citoyens. Encore faut-il qu'elle se comporte correctement en banlieue, rappelle le journal, qui cite un témoin rapportant des propos racistes des agents de police : "Ils nous ont traités de singes et de nègres. Ils nous ont demandé si nous n'avions pas de chiens dans nos pays, puisque nous en avions tellement peur".

    Cette attitude est "lamentable", écrit Dagens Nyheter, qui poursuit : "La direction de la police doit abolir cette culture destructrice qui visiblement existe en son sein, et qui fait que les représentants des forces de l'ordre versent des invectives racistes sur les citoyens".

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. STOCKHOLM (Reuters) – La Suède a connu mercredi soir une quatrième nuit de violences dans des quartiers défavorisées de la banlieue de Stockholm, avec incendies de voitures, bris de vitres et jets de pierre par des groupes de jeunes.

      Malgré l’appel au calme lancé par le Premier ministre, les émeutiers sont à nouveau sortis dès la tombée de la nuit mercredi, les violences se déplaçant de Husby, au nord de Stockholm, vers le sud.



      Rouzbeh Djalaie, du journal local Norra Sidan, qui couvre Husby, signale les contrôles d’identité à répétition auxquels sont soumis les jeunes.

      Des violences ont également eu lieu dans le sud du pays. A Malmö, deux voitures ont été incendiées, a annoncé la police.

      Au total en quatre nuits, des magasins, des écoles, une commissariat de police et un centre culturel ont subi des dégâts. Un policier a été blessé dans les dernières violences et cinq personnes ont été arrêtées pour tentative d’incendie.

      Les émeutes semblent avoir été déclenchées par la mort d’un homme de 69 ans dans la banlieue d’Husby, tué par la police alors qu’il brandissait une machette, ce qui a déclenché des accusations de brutalité policière. Les troubles se sont ensuite étendus de Husby, où vivent de nombreux immigrés, à d’autres banlieues pauvres de Stockholm.


      «On a une société qui devient de plus en plus divisée et où le fossé se creuse, à la fois socialement et économiquement», commente Rami Al-khamisi, co-fondateur de Megafonen, un groupe qui milite pour le changement social dans les banlieues.

      Les émeutes sont pour l’instant moins graves que celles des deux derniers étés au Royaume-Uni et en France mais sont là pour rappeler que même dans des lieux moins touchés par la crise financière que la Grèce ou l’Espagne, les pauvres et en particuliers les immigrés, ressentent durement les politiques d’austérité.

      Les images de voitures en feu diffusées par les télévisions sont un choc pour la Suède, réputée pour sa politique de justice sociale ainsi que pour son hospitalité envers les réfugiés.

      «Je comprends pourquoi beaucoup de gens qui vivent dans ces banlieues et à Husby sont inquiets, en colère et préoccupés», a déclaré la ministre de la Justice Beatrice Ask. «L’exclusion sociale est une cause très importante de nombreux problèmes. Nous comprenons cela.»

      Après des décennies de «modèle suédois» fondé sur un Etat providence généreux, le rôle de l’Etat en Suède a fortement diminué depuis les années 1990, entraînant la hausse des inégalités la plus forte de tous les pays membres de l’OCDE.

      Près de 15% de la population suédoise est d’origine étrangère – la proportion la plus élevée de tous les pays scandinaves. Le taux de chômage touchant cette population est de 16%, contre 6% pour les Suédois «de souche», selon les chiffres de l’OCDE.

      Le journal de gauche Aftonbladet qualifie «d’échec cuisant» les politiques gouvernementales, qui ont dit-il soutenu le développement des ghettos dans les banlieues.

      Signe des tensions croissantes, un parti anti-immigration, les Démocrates suédois, pointe en troisième place dans les sondages en vue des élections législatives de l’an prochain.

      «Nous n’avons pas réussi à donner un espoir à bon nombre de personnes qui vivent en banlieue» a déclaré au journal Svenska Dagbladet Anna-Margrethe Livh, membre du Parti de gauche (opposition).

      Supprimer
  6. Un soldat tué à la machette à Londres. L'événement est l'objet de réactions très accentuées de Cameron et Hollande...

    L'hypermédiatisation dont parle Naomi Klein serait-elle en cours, justifiant le développement de l'arsenal policier?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Two terrorists behead a British soldier on a London street, first such Islamist outrage in the West

      The terrorists jumped on their victim from this car shouting Allahu Akbar

      The terrorists jumped on their victim from this car shouting Allahu Akbar

      DEBKAfile Special Report May 22, 2013, 9:05 PM (IDT)

      Two as yet unidentified Muslin terrorists chanting Allahu Akbar assaulted a British soldier on a street close to the Royal Barracks at Woolwich, southeast London, shot him, hacked him with knives and a machete and beheaded him. It happened in broad daylight Wednesday, May 22, in front of dozens of witnesses, the first such Islamist outrage seen in a West European capital. British Prime Minister David Cameron has cut short his visit to Paris. The UK Cobra emergency committee meets to determine whether to raise the national terrorist alert level.

      More>

      http://www.debka.com/article/22986/Two-terrorists-behead-a-British-soldier-on-a-London-street-first-such-Islamist-outrage-in-the-West

      Supprimer
    2. Jésus Crie23/5/13 11:57

      En effet, qu'est-ce qui permet, en l'état des informations, d'affirmer que ce crime est de nature terroriste et non de droit commun ?

      Supprimer
    3. Le Monde

      Mercredi en début d'après-midi, à proximité de la caserne militaire, deux hommes ont agressé dans une rue du sud-est de la capitale un soldat en civil, le poignardant à plusieurs reprises avec des couteaux de cuisine et un hachoir de boucher et le laissant pour mort au milieu de la route. Les deux agresseurs sont ensuite restés sur le lieu de leur crime, invitant les passants à filmer ou photographier la scène.

      Sur une vidéo amateur obtenue par la chaîne ITV News, l'un des deux meurtriers déclare avec un fort accent londonien : "Je suis désolé que des femmes soient témoins de ça, mais dans notre pays, les femmes voient les mêmes choses. Vous ne serez jamais en sécurité. Renversez votre gouvernement. Ils ne prennent pas soin de vous." "Nous devons les combattre comme ils nous combattent, œil pour œil, dent pour dent", a-t-il également dit, les mains couvertes de sang, alors que la victime gisait quelques mètres derrière lui sur la route. "Nous jurons par Allah le tout puissant que nous n'arrêterons jamais de vous combattre", a-t-il ajouté.

      Des témoins cités par l'agence AP ont affirmé qu'ils auraient tenté de décapiter la victime, sans que cela soit confirmé. Les deux hommes n'auraient pas chercher à fuir les lieux du crime après leur forfait. Une fois sur place les policiers ont ouvert le feu "sur deux hommes qui semblaient détenir des armes", a indiqué un responsable de Scotland Yard, Simon Letchford. Blessés, ils ont été admis dans deux hôpitaux londoniens. D'après des sources anonymes citées par Reuters, les autorités enquêtent sur une éventuelle piste nigériane. La police n'a pas commenté ces informations.

      Visible sur la vidéo amateur, une femme s'est approchée des agresseurs pour attirer leur attention : "J'ai pensé que c'était mieux qu'elles soient pointées vers une personne comme moi plutôt que vers quiconque au moment où des enfants commençaient à quitter l'école", a expliqué la chef scoute Ingrid Loyau-Kennett, 4 ans au Daily Telegraph. Lorsqu'elle leur a demandé pourquoi ils avaient mené l'agression, l'un des hommes a dit qu'ils voulaient "démarrer une guerre à Londres ce soir".


      Cameron parle d'un crime épouvantable, et semble vouloir en faire un usage politique.

      Supprimer
    4. Donc, c’est confirmé, le crime contre un soldat anglais est bien à connotation islamiste.

      Ils ont l’air malin, nos voisins droitiers, avec leur acceptation béate du communautarisme, avec leurs leçons aux frog-eaters fans de laïcité.

      Quand verront-ils qu’avec l’intégrisme, si on lui tend la main, il vous bouffe le bras et ce qui est au bout ?

      En attendant, nos voisins peuvent remercier Blair the liar, qui les a engagés dans une guerre destructrice sur un mensonge d’Etat.

      Qui se la coule rupin, loin des rues où on se fait égorger.

      "Cameron parle d'un crime épouvantable, et semble vouloir en faire un usage politique."

      Si cet usage politique consiste à casser les réseaux islamistes sans casser les musulmans, OK Dave.

      Supprimer
    5. Certes, ne faisons pas d'angélisme: les réseaux islamistes sont très dangereux, les laïcs, les femmes et les homosexuels étant dans le premier des collimateurs. La tactique du choc, ces doux réseaux savent très bien l'utiliser, pour les résultats que l'on sait dans certains pays sous loi musulmane.

      En parlant d'usage politique, je me référais à l'hypothèse de Naomi Klein: les "corporatistes"ont tout intérêt à désigner un ennemi dont l'ombre plane pour justifier le resserrement des écrous et détourner l'attention des actuels dangers qu'ils font, eux, peser sur nos modèles sociaux.

      Il faut prendre en compte tous les dangers en même temps.Chose impossible pour certains qui fonctionnent sur le mode binaire.

      Supprimer
    6. Du déjà vu, avec un sentiment de manipulation et faux drapeau en vrille :



      From WORLD8:14pm

      MI5 faces inquiry into intelligence on suspects

      Alleged soldier killers were on security service files

      Supprimer
    7. Monica23/5/13 14:01

      Capito ! On a déjà vu ça avec la Busherie, qui a profité des attentats d'Al Quaqua pour cogner dans les libertés publiques et inventer la guerre en Irak et en Afghanistan.

      Supprimer
  7. Le gouvernement grec vient de déposer au Parlement un projet de loi pour le moins insolite, qui n'a qu'insuffisamment attiré l'attention: les citoyens devant plus de 5 000 euros au fisc seraient passibles d'une peine d'emprisonnement d'un an.

    Avec l'engrenage des différentes pénalités pour défaut de paiement, la croissance exponentielle du chômage et la mécanique infernale des intérêts, la barre des 5 000 euros sera vite atteinte.

    La sanction serait effectuée non pas dans une prison classique, mais dans des casernes militaires reconverties pour l'occasion en sorte de «camps de travail» (on n'ose dire «de rééducation» ou «de concentration»...). Variante: des «prisons agricoles», dans lesquelles chaque journée de travail rachèterait deux en prison. Inutile de préciser que ce projet continue de susciter la polémique.

    Le travail gratuit imposé aux contribuables défaillants fait penser aux corvées des serfs et autres manants du régime seigneurial du Moyen Age. Mais cette régression d'ampleur s'appréhende encore mieux par un retour à l'histoire grecque de l'Antiquité.


    En 594 av. J.-C., Solon devient archonte de la cité d'Athènes, en proie à de grosses difficultés économiques et sociales. Les paysans endettés sont alors réduits en esclavage par les riches propriétaires auprès desquels ils ont dû emprunter à des taux usuraires (à l'époque, le concept de marché financier n'existait pourtant pas, pas plus que les banques privées modernes ou la troïka).

    L'équilibre socio-politique de la cité, qui reposait sur la solidité d'une classe de petits et moyens paysans propriétaires de leurs terres, s'en trouvait de facto menacé.

    Solon décida alors une mesure radicale pour faire face à l'urgence de la situation : la «seisachteia», terme qui peut se traduire par «remise du fardeau». Les dettes furent effacées, la servitude pour dette interdite, la contrainte par corps prohibée.


    Solon est considéré comme l'initiateur de la démocratie athénienne qui allait s'épanouir au siècle suivant, du moins de certaines de ses bases. Le ballon d'essai lancé par le gouvernement grec constitue bien une tentative de retour en arrière, que nous aurions été bien en mal d'imaginer il y a quelques années.

    Nous nous contenterons de lancer un appel au plus profond d'une Histoire, dont nous sommes collectivement les héritiers et devrions de manière semblablement collective être les dépositaires. Un appel : «Solon, réveille-toi, ils sont devenus fous !».

    La dette ne doit pas être un perpétuel prétexte à saigner toujours plus les peuples. Plus que jamais, une «seisachteia» s'impose. Qui peut raisonnablement croire que les dettes des États seront un jour entièrement remboursées ? C'est aussi une invitation aux peuples européens à reprendre en main leur destin.



    Source: Rue89

    RépondreSupprimer
  8. Très intéressant, cet entretien avec Naomi Klein.

    Une chose me frappe dans le paysage politique français, voire européen.

    Cette chose, c'est l'incapacité à tenir un raisonnement à la fois complet et cohérent sur la situation.
    Le Front de Gauche fait des propositions qui concernent la France, sans tenir compte d'un combat plus global. Il est un peu mou sur l'UE.Je ne parle pas du style de JLM...Mais des propositions qui permettraient de faire de la pédagogie auprès des populations . Sortir de l'euro? Sortir de l'UE ?

    Certes, Mélenchon propose de faire un bloc avec les pays méditerranéns( faudra le dire à Madame Klein:-). Mais est-ce que ça veut dire pour autant sortir de l'UE ??
    Sur ce plan, le FDG apparaît bien timide. Sans doute par peur de piétiner les plates-bandes de Le Pen ... Ou par peur de choquer son électorat ?

    Le mouvement de Cheminade ( dont j'ignore le programme social), fait un travail de fond sur un thème majeur : la séparation des banques d'affaires, des banques de dépôts. Et il le fait au niveau international.

    Pourquoi la gauche de gauche dite de gouvernement (donc le FDG)ne s'empare-t-il pas, toutes affaires cessantes de cet aspect capital, plutôt que de laisser Moscovici pérorer ?

    Autre question , qui me navre dans le paysage actuel français : c'est de laisser l'expression " d'union nationale" à la droite. Comme si ces mots étaient caca-boudin.

    C'était quoi, le CNR ? C'était bien le " tous ensemble" contre un ennemi commun.
    Eh bien, il est là cet ennemi, et c'est la finance comme disait " Je-Flanby "

    Sans doute ne sommes-nous pas assez dans le trou...Ou déjà anesthésiés ?


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, Netmamou, le FDG doit avoir la trouille d'être confondu avec le FN. Comme souvent, en adoptant cette posture défensive, les positions politiques manquent de mordant car elles restent prisonnières des termes de l'adversaire.

      Sapir, lui, imperturbable, déroule son argumentaire de dissolution de l'euro.
      Sapir et l'euro

      Il serait intéressant de savoir où en est Généreux.

      Supprimer
    2. Sans doute ne sommes-nous pas assez dans le trou...Ou déjà anesthésiés ?

      Hélas, oui... Chiche que peur de gens vont réagir à l'inquiétant hommage de Fromage de Luxe à Gherard Shroeder, celui qui a jeté la classe laborieuse allemande dans la dèche avant d'aller se faire des précieuses en platine chez Gazprom

      Supprimer
    3. Allez, je le colle ici le Hollande amateur de Shroeder que j'avais mis sur un autre fil.
      GRRR

      Le président français François Hollande a fait l’éloge des réformes du marché du travail menées en Allemagne par l’ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, jeudi à Leipzig, dans le Land jadis est-allemand.

      «Le progrès, c’est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux pour préserver l’emploi, pour anticiper les mutations industrielles et c’est ce qu’a fait Gerhard Schröder ici en Allemagne et qui permet à votre pays d’être en avance sur d’autres», a-t-il dit, très applaudi, lors des célébrations des 150 ans du parti social-démocrate allemand (SPD).

      Hollande a souvent été épinglé ces derniers mois par des responsables allemands libéraux et conservateurs pour les réformes trop timides menées, selon eux, en France durant sa première année de mandat. «Ces décisions ne sont pas faciles à prendre, elles peuvent faire surgir des controverses, mais rien ne se construit, rien de solide ne se bâtit en ignorant le réel», a ajouté François Hollande, en faisant l’éloge de l’amitié franco-allemande comme moteur de l’Europe.

      Les réformes Schröder qui ont flexibilisé le marché du travail sont controversées au sein de la gauche européenne, y compris parmi les sociaux-démocrates allemands. Certains y voient la clé du rétablissement de la compétitivité et de la baisse du chômage ces dernières années en Allemagne. Mais d’autres soulignent qu’elles ont développé le secteur des bas salaires et la précarité.


      «Le réalisme n’est pas le renoncement à l’idéal, mais l’un des moyens les plus sûrs de l’atteindre. Le réformisme ce n’est pas l’acceptation d’une fatalité mais l’affirmation d’une volonté. Le compromis n’est pas un arrangement mais un dépassement de la réalité», a déclaré François Hollande, dans son discours, qui était suivi notamment par la chancelière allemande Angela Merkel, assise au premier rang de la vaste salle de concert où était célébré l’anniversaire.

      «Nos pays sont différents. Nos cultures politiques syndicales sont singulières. Mais je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale», a ajouté le président français, affirmant cependant que «tout n’est pas transposable» d’un pays à l’autre.

      Le président français a profité de la tribune qui lui était offerte à Leipzig pour plaider de nouveau en faveur d’une union politique renforcée en Europe, évoquant une «intégration solidaire». «La France souhaite ouvrir cette discussion avec tous les Européens, et en premier lieu avec l’Allemagne», a-t-il dit. «L’Europe a été capable (...) ces derniers mois, d’en finir avec l’instabilité financière. Elle a su apporter la preuve que les pays de l’Union n’abandonneraient jamais l’un des leurs à ses difficultés. Elle a introduit des règles et des disciplines en matière budgétaire et bancaire».

      «L’Europe doit désormais faire preuve de la même détermination pour donner priorité à la croissance et notamment à l’emploi des jeunes pour ouvrir une nouvelle espérance», a-t-il déclaré.
      (AFP)

      GRRRRRRR


      Supprimer
    4. "Le compromis n’est pas un arrangement mais un dépassement de la réalité»

      Plus langue de bois, tu meurs. Pire, voilà une phrase qui ne veut strictement rien dire, pour peu qu'on ambitionne de causer la France.

      Paraît qu'on a les présidents qu'on mérite.

      Mais qu'est-ce qu'on a bien pu faire , pour mériter ça ?

      Supprimer
  9. La fin de l'Europe annoncée :

    http://www.legrandsoir.info/aleida-guevara-declare-que-le-neoliberalisme-est-en-train-d-achever-l-europe.html

    RépondreSupprimer
  10. Vrai, tout ça, chère Netmamou. Quand je pense à tous les foies blancs pour qui Mélenchon est un extrêmiste ! Toute cette veulerie me dégoûte -ce qui est mon problème- et commence sérieusement à m'apparaître comme un symptôme -ce qui est notre problème à tous.
    Symptôme de quoi, au juste ?
    Ben, je lance un appel d'offre : symptôme de quoi ?
    Je vous écoute.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. 22 mai 2013
      L’inévitable retour du fascisme ?
      Michel WEBER

      Tocqueville (1835) a indiqué que la démocratie de marché pouvait facilement donner naissance à un totalitarisme mou. Depuis Mumford (1932), on sait que la technoscience donnera volontiers un peu de rigueur au tropisme fasciste. Où en sommes-nous ?

      http://www.legrandsoir.info/l-inevitable-retour-du-fascisme.html

      Supprimer
    2. Je donne ma langue au chat, Parleur :-)

      Supprimer
  11. Des choses bougent puisque Oskar Lafontaine parle de dissoudre l'euro et que une partie de Syriza en Grèce demande un retour à la drachme...

    RépondreSupprimer
  12. Libération

    Après Berlin en janvier, les représentants des gauches radicales française et allemande se sont revus à Paris pour un colloque «consacré aux politiques gouvernementales fondées sur la "compétitivité"», précisait le carton d’invitation. Pour comparer surtout la politique économique et sociale de François Hollande avec les réformes des sociaux-démocrates allemands de l’ère Gerhard Schröder, mise en place outre-Rhin il y a près de dix ans. «Le plus grand démantèlement social qu’ait connu l’Allemagne depuis l’après guerre», déplore Nord.

    «L’Allemagne a exporté son chômage, s’inquiète Laurent. L’écrasement des salaires a conduit à construire un déséquilibre au sein de l’UE. Tout cela peut se terminer dans le chaos et la catastrophe». Au même instant, à Leipzig, François Hollande, invité aux 150 ans des sociaux-démocrates allemands du SPD loue, lui, dans son discours les «réformes courageuses pour préserver l’emploi et anticiper les mutations sociales et culturelles comme l’a montré Gerhard Schröder»...

    «Plus ils font ce que fait le SPD en Allemagne, moins ils sont socialistes, poursuit Nord. La question se pose pour les socialistes français s’ils doivent se comporter comme des socialistes ou des sociaux-démocrates. Pour l’instant ce sont plus des sociaux-démocrates.» Par cette seconde initiative franco-allemande, Front de gauche et Die Linke comptent bien pousser à droite les sociaux-démocrates européens pour apparaître comme l’alternative à gauche en Europe aux prochaines européennes de mai 2014.

    Une «plate-forme commune» entre les parti de la Gauche européenne est à l’étude et devrait être adoptée en congrès à Madrid en décembre. Mais pour la désignation commune d’un candidat à la Commission européenne – comme vont le faire les sociaux-démocrates et les écologistes – il faudra attendre: «Nous n’avons pas pris de position sur cette question», répond Laurent.

    «La sortie de l'euro n'est pas un objectif»

    Si Français et Allemands à la gauche des échiquiers sont notamment d’accord pour «augmenter les salaires», «une relance économique en Europe» et «un nouveau rôle de la BCE», reste une question à régler: l’euro. En France, les débats animent les partis qui composent le Front de gauche. Idem au sein de Die Linke. «Nous avons un dialogue très franc et nous ne sommes parfois pas toujours d’accord, convient Thomas Nord. Mais la sortie de l’euro n’est pas un objectif (…) Nous ne voulons pas revenir à une Europe des Etats-Nations.»

    «Ce que nous disons tous, c’est que nous ne pouvons pas rester dans l’euro aux conditions imposées, complète Laurent. Mais une sortie de l’euro ne mènerait aucun pays nulle part. Une sortie renverrait chaque pays à son isolement, à ses difficultés. Ils seraient encore plus mis en difficulté.» L’objectif affiché est de réussir à avoir un euro moins fort pour stimuler la croissance et mettre fin à l’indépendance de la BCE. Que cette dernière puisse, précise Laurent, «utiliser sa capacité de création monétaire pour relancer durablement un certain nombre d’économies nationales». Prêter directement aux Etats - comme le fait la Réserve fédérale américaine - ce qui est interdit dans ses statuts.

    Front de gauche et Die Linke ont prévu de se revoir à Berlin et Paris durant la campagne des élections européennes. Et de prendre une «initiative commune» à l’occasion d’une «date importante pour la gauche», souligne Thomas Nord: le 4 août 2014.Un siècle après le déclenchement de la Première guerre mondiale. Et la fin de la Deuxième Internationale dans sa forme fondée par Friedrich Engels en 1889. Annonçant la séparation, en France et en Allemagne, de deux familles de la gauche, socialistes et communistes, issues du marxisme.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et encore une trahison de Fromage Toumou...

      Pendant que Mocosvici se borne à demander poliment aux "grands" parons de se goinfrer un peu moins. Autant demander à un pitbull de moins mordre.

      Pourront toujours me demander poliment ma voix, ces fumiers-là...

      Supprimer
  13. DOMINIQUE VENNER ET LES DEUX STRATÉGIES FASCISTES DE PRISE DU POUVOIR, par Cédric Mas


    La recherche d’analogies entre la situation actuelle et des épisodes passés de notre histoire est récurrente. Nous avions ainsi étudié l’analogie entre la Crise actuelle et la fin de l’Empire romain ainsi qu’avec la situation prérévolutionnaire de 1789.

    Les références à la crise de 1929 et à la montée des fascismes qui débouchera sur la prise du pouvoir d’Adolf Hitler en Allemagne étant de plus en plus fréquentes à l’aune des résultats électoraux récents, nous allons maintenant étudier en détail ces phases.

    Si l’on prend la peine d’étudier en détail les principales caractéristiques de la prise du pouvoir par les mouvements fascistes en Europe dans l’entre-deux guerres, que nous limiterons aux deux principaux, le fascisme de Mussolini et le nazisme d’Hitler, il est possible de distinguer une convergence manifeste d’éléments récurrents, qui découlent à la fois de choix stratégiques et d’éléments objectifs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Source :

      22 mai 2013 par Paul Jorion | Print DOMINIQUE VENNER ET LES DEUX STRATÉGIES FASCISTES DE PRISE DU POUVOIR, par Cédric Mas

      Billet invité.

      Supprimer
  14. Commentaire trouvé sur un site internet et qui résume bien ma pensée. Je ferai comme son auteur aux prochaines élections législatives et présidentielles.
    ………………………….
    Vous vivez au pays des bisounours et des licornes roses ? Pas étonnant que vous croyiez encore en Hollande. Votre post est un tissu d'inepties...

    Comment faire une relance par la consommation avec des travailleurs pauvres? Réponse allemande: ben justement, c'est pas possible, la demande intérieure a chuté grâce à Schöder et n'a pas plus augmenté sous Merkel. Tout est pour l'exportation. Sans que la richesse ne soit redistribuée aux populations.

    Les chômeurs sont "riches" ? Première nouvelle. Je ne peux que vous souhaiter de devenir ainsi riche, vous m'en direz des nouvelles. Et trouvez moi les chiffres pour étayer vos dires, parce que là, c'est du Parisot/Sarkozy tout craché. Pour info: les vrais riches ne sont pas chômeurs, ils sont surtout rentiers (exemple type: Madame Bettencourt, qui n'a jamais connu l'ANPE quoiqu'elle n'ait jamais travaillé).

    "Même si cela signifie avoir des travailleurs pauvres, ils ont plus de chance d'être augmentés en travaillant qu'en étant au chomage." Cette phrase est un monument d'hypocrisie: une fois le rapport de force installé au profit du patronat, vous pourrez toujours vous branlez la nouille pour que les salaires augmentent, au nom de la sacro-sainte compétitivité. Ça n'arrivera pas, sauf explosion sociale majeure: l'exemple allemand en est la preuve.

    "Alors que ceux qui me diront qu'il ne faut pas réduire le coût du travail, et qu'au contraire il faut augmenter les salaires et les cotisations pour relancer l'économie en achetant des produits fabriqués ailleurs, viennent expliquer leur équation et d'où vient l'argent ! Moi je n'ai pas compris !
    Et la logique sur le partage des bénéfices au profit des actionnaires ne permet pas d'apporter une réponse au problème de l'empli en France (même si c'est un problème)."

    C'est normal que vous n'ayez pas compris: vous êtes de droite (la preuve, vous voterez encore Hollande). Un peu de Keynes, de Marx, de Minski et d'autres hétérodoxes à la théorie néoclassique devraient vous apporter quelques réponses. Vous présupposez par exemple que le libre-échangisme est une donnée naturelle sur laquelle il serait impossible de revenir, laquelle empêche la redistribution des richesses. Vous avez une vision très étriquée de la réalité économique, mais c'est tout à fait normal pour quelqu'un de droite.

    Quant à moi, c'est terminé: je sais que je ne voterai plus jamais PS, même dans un second tour face au FN: entre la droite ultralibérale teintée de xénophobie (Valls fait pire que Guéant) et l'extrême droite ultra-libérale xénophobe, je refuse de voter. La gauche mettra du temps à revenir au pouvoir, et ce sera la faute du PS.

    Vivement qu'Hollande crève que je puisse aller pisser sur sa tombe.

    Avant de m'agonir d'injures: j'ai voté Hollande au second tour. J'aurais dû m'abstenir, mais j'avais encore de maigres illusions. Le tournant assumé vers le social-libéralisme (Moscovici qui défend l'"autorégulation" des salaires des boss du CAC 40 est à gerber) enterre définitivement ces illusions (déjà disparues chez moi, cela dit, dès les législatives, où j'avais refusé de voter PS au second tour). Le PS a enterré pour longtemps la gauche dans ce pays. Qu'il crève, et ses dirigeants avec. Ils ne méritent que le mépris et le crachat.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Envoyé à mon député ps, et qui en plus a voté l'ANI, l'accord de flexi-insécurité.

      N'hésitez pas à faire pareil !

      Supprimer
  15. GRRR

    Il ne faut accorder de répit à la France que si elle profite de ce laps de temps pour se lancer dans des réformes, à déclaré aujourd’hui le commissaire européen à l’Energie Günther Öttinger, également l’un des principaux dirigeant de l’Union chrétienne démocrate (CDU), le parti de la chancelière Merkel.

    Ces propos viennent faire écho à d’autres déclarations semblables de dirigeants de la CDU après que la Commission européenne eut accordé à Paris un délai de deux ans supplémentaires pour que le déficit budgétaire revienne dans le clous des critères de convergence.

    "Il ne peut y avoir de nouveau délai pour réduire la dette que si c’est lié à une série de mesures réformistes", a déclaré Günther Öttinger au quotidien Die Welt. "La France doit réformer son système de retraites et libéraliser son marché du travail", a-t-il dit, ajoutant que Paris devait également s’employer à réduire sa dette.

    Si la France ne met pas en oeuvre de telles réformes, il faudra utiliser d’autres instruments pour la contraindre à réduire son déficit. "Les nouvelles règles nous donnent une marge pour introduire des mesures punitives si bien que des décisions pourront être prises à l’encontre des pays qui ne mettent pas en oeuvre des mesures de discipline budgétaire", a-t-il dit. "Nous ne pouvons qu’appeler à la mise en place de ces instruments."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Eternelle question : qui dirige la France aujourd'hui ?

      Supprimer
    2. Berlin, la Troïka, le FMI donnant leurs ordres à Moscovici et Hollande, qui obéissent en jappant, fiers de donner des gages de leur bonne conduites aux maîtres.

      Supprimer
    3. Un siècle de soumission des "honnêtes gens" à l'étranger pour conserver à tout prix prééminence sociale et privilèges qui vont avec.

      Supprimer
    4. Faute de savoir où poster ce lien vers le blog du Diplo de Frédéric Lordon , je le colle ici.
      En espérant que ça fonctionne .


      http://blog.mondediplo.net/2013-05-25-Pour-une-monnaie-commune-sans-l-Allemagne-ou-avec

      A lire bien sûr !

      Supprimer
  16. J'ia rencontré deux personnes aujourdhui qui n'ont aucune envie de partir en retraite : un artiste peintre et un pêcheur en Loire (qui a 67 balais !).

    Pourquoi ?

    Mais tout simplement parce qu'ils n'ont pas de patron, que leur travail les passionne et qu'ils le font à leur goût !

    Que Son Altesse Gunther Öttoidlàquejmymette et ses exécutants français donnent aux manants des conditions de travail positives,et il n'aura aucun mal à ce que les gens n'aient plus envie de partir en retraite !

    RépondreSupprimer
  17. Le blog de Lordon ... un régal !
    En espérant que le lien fonctionne !


    http://blog.mondediplo.net/2013-05-25-Pour-une-monnaie-commune-sans-l-Allemagne-ou-avec

    RépondreSupprimer

Vous pouvez copier et coller, dans la fenêtre ci-dessous, des textes saisis (éventuellement) auparavant sur Word. La correction orthographique des mots est vérifiée, et vous pouvez lire votre commentaire avant sa publication, en cliquant sur aperçu.
Une fois publié, le commentaire ne peut être réédité.