jeudi 11 avril 2013

FRANÇOIS HOLLANDE, CE HÉROS (2)


FRANÇOIS HOLLANDE, CE HÉROS

2) FINI DE RIRE


par Parleur



Pierre Larrouturou lance un appel pour qu'on arrête de rigoler avec les choses sérieuses et nous propose de donner un coup de main à nos députés pour les aider à se réveiller et à se bouger. N'hésitez pas à vous faire le plaisir de le signer (en fin de texte).

«Mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance», affirmait François Hollande, dans son discours du Bourget, le 22 janvier 2012.

«La première décision à prendre, c'est de séparer ce qui relève du crédit, du dépôt, bref du service à l'économie, de ce qui appartient aux opérations de spéculation, pour que les dépôts des épargnants ne soient pas utilisés à d'autres fins que le prêt à l'économie, précisait-il deux jours plus tard. Cette séparation sera faite. Ce sera terminé !»

Une loi sur les banques est aujourd'hui en discussion au Parlement. Hélas, tout laisse craindre une réforme au rabais, une «retouche cosmétique» qui ne réglera aucun problème.

1. L'économie réelle ne sera pas protégée d'un possible tsunami sur les marchés financiers. Faut-il rappeler que, en
Grande-Bretagne, la dette du secteur financier atteint 600 % du PIB ? Faut-il rappeler que, en Chine, la dette privée a augmenté de 25 % en un an et que la bulle immobilière vient d'éclater à Pékin ? Malgré la crise en Italie, malgré Chypre, malgré tous les nuages qui s'accumulent sur l'économie mondiale, certains veulent croire que la crise est derrière nous. C'est totalement faux. Il est urgent de protéger les citoyens et l'économie réelle de la prochaine crise financière.

2. Si les banques continuent à spéculer avec nos dépôts, les PME auront toujours autant de difficultés à se financer. Alors qu'une vraie séparation obligerait les banques de dépôt à consacrer l'ensemble de leurs fonds au financement des PME et de l'artisanat.

3. L'argent des contribuables continuera à servir d'assurance tous risques pour quelques milliers de traders et de cadres dirigeants qui seront ainsi encouragés à toujours spéculer avec l'argent de leurs clients.

La loi en cours de discussion prévoit seulement de filialiser une infime partie des activités des banques.
Le PDG de la Société générale a reconnu lui-même que cela concernerait moins de 1 % de l'activité de sa banque !

Hélas, une telle filialisation ne règle rien : en 2008, le numéro un mondial de l'assurance, AIG, a été coulé par une microfiliale basée à Paris et qui, malgré sa petite taille (une douzaine de salariés) et malgré les «contrôles» des autorités françaises, a accumulé suffisamment de risques pour faire chuter l'ensemble du groupe!
 
Pour que la chute d'AIG ne débouche pas sur une récession générale, le gouvernement américain a dû trouver en urgence 180 milliards de dollars... Les risques accumulés par 12 personnes travaillant à Paris ont coûté 130 milliards et des dizaines de milliers d'emplois perdus aux Etats-Unis!
 
La chute d'AIG montre que la filialisation n'est pas une solution efficace. Que se passerait-il en France si le gouvernement devait trouver en urgence 140 milliards d'euros à cause de la faillite d'une grande banque?



Franklin D. Roosevelt, 32e président des Etats-Unis, 7 mai 1933 - AP/SIPA

La solution, c'est la séparation complète des activités de dépôt et des activités d'investissement spéculatif. C'est une des premières réformes imposées par le président Roosevelt en 1933.

C'est comme cela qu'a fonctionné le système bancaire de tous nos pays jusqu'en 1984, ce qui prouve la faisabilité et le bien-fondé de cette solution.

La garantie de l'Etat doit être réservée aux activités d'intérêt général, comme le financement de l'économie réelle avec le dépôt des épargnants. Pour toutes les autres activités, il n'y a aucune raison de donner une garantie de l'Etat.

Même le gouvernement conservateur anglais affirme aujourd'hui qu'il faut mettre en place une
«paroi électrifiée» entre les banques de dépôt et les banques d'affaires ! Pourquoi la gauche française n'a-t-elle pas la même ambition?

Pour lutter contre la spéculation qui détruit petit à petit les fondements mêmes de notre société, pour protéger les comptes bancaires des citoyens, pour protéger les finances publiques, il est urgent de remettre la finance à sa place. La loi sur les banques revient bientôt à
l'Assemblée nationale.

Les lobbies vont tout faire pour qu'elle ne soit pas durcie. Un certain nombre de citoyens, d'économistes et d'associations essayent au contraire de pousser les députés à l'audace. Vu la force des lobbies, il est fondamental que nous soyons le plus nombreux possible à nous mobiliser. Ne restez pas spectateurs.
Signez l'appel sur separerlesbanques.fr

La loi sur les banques va bientôt revenir devant l'Assemblée nationale. Et il est urgent de remettre la finance à sa place. Citoyens, mobilisez-vous pour qu'un peu d'audace soit insufflée aux députés !

Paru dans le n°832 du magazine Marianne, en vente du 30 mars au 5 avril 2013


33 commentaires:

  1. Merci Parleur de nous faire partager ta colère, et cet Appel de Pierre Larrouturou!

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  2. Zut, le lien pour signer l'appel est inerte.
    Seconde chance :
    C'EST ICI

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  3. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/04/11/97001-20130411FILWWW00574-nouveau-pacte-majoritaire-lienemann.php


    La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann a appelé aujourd'hui sur France 3 à "un nouveau pacte majoritaire" avec la "majorité qui a fait François Hollande, président de la République" pour éviter le risque d'"enlisement politique".

    "Il faut un changement de cap politique et de cap économique, nous devons redonner la priorité à la croissance et à l'emploi sans s'enfermer dans le dogme des 3% de déficit qu'on n'arrive pas à atteindre", a déclaré la représentante de l'aile gauche du PS.

    "Il faut un tournant de la relance et, pour mener cette nouvelle politique, il faut une équipe qui doit rassembler toutes les forces de gauche et écologistes", a-t-elle ajouté.

    Pour elle, "la majorité qui a fait François Hollande président de la République doit pouvoir avoir des convergences pour un nouveau pacte majoritaire pour qu'on reparte sur un nouveau pied car, sinon, ça risque d'être et l'enlisement économique et social et l'enlisement politique".

    Emmanuel Maurel, autre représentant de l'aile gauche du PS, a appelé de ses voeux la formation d'un nouveau "gouvernement rouge-rose-vert" pour mener une "nouvelle politique".

    L'aile gauche devrait faire cette proposition samedi au Conseil national du PS.


    AFP


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    1. La réponse d'Ayrault aux contestataires:

      Interrogé par RTL vendredi matin sur les contestations, notamment d'Arnaud Montebourg mettant en garde contre l'austérité, le premier ministre a tranché : "Il n'y a qu'une ligne politique au gouvernement, il n'y en a pas deux, il n'y en aura pas deux."


      "Oui, nous sommes vent de face, ce n'est pas le moment d'oublier le cap", a-t-il ajouté en reconnaissant qu'il "n'[avait] pas aimé qu'on conteste la politique du gouvernement". Jean-Marc Ayrault a indiqué qu'en conseil des ministres mercredi le président de la République avait "fait un rappel" à l'ordre au gouvernement. "Il n'y a qu'une seule ligne politique, celle du redressement", a-t-il insisté en ajoutant que "la ligne de la maîtrise des comptes publics, ce n'est pas la ligne de l'austérité". "La France ne pratique pas l'austérité. Il faut aller voir en Espagne ce qu'est l'austérité, il faut aller voir au Portugal ce qu'est l'austérité", a-t-il fait valoir. "Je n'ai pas envie demain que, si nous abandonnions le sérieux budgétaire, la réduction de la dette et des déficits, nous soyons dans la main des marchés financiers", a expliqué le chef du gouvernement.

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    2. "The Lady's not for turning"
      Ce lien conduit à une impasse dans la machinerie du blog.
      ???

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    3. Le s apostrophe fait dérailler. Même problème sur Mediapart :

      The lady's not for turning - Wikipedia, the free encyclopedia
      en.wikipedia.org/wiki/The_lady's_not_for_turning
      "The lady's not for turning" was a phrase used by Margaret Thatcher, then Prime ... part of a great nation and they are prepared to will the means to keep it great, ...

      Un copier/coller à faire dans le browser.

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    4. Et elle voulait dire quoi au juste cette brave dame peu favorable au tournage ?

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    5. "The lady's not for turning" was a phrase used by Margaret Thatcher, then Prime Minister, in her speech to the Conservative Party Conference on 10 October 1980. The term has thus been applied as a name to the speech in its entirety. It is considered a defining speech in Thatcher's political development [1] becoming something of a Thatcherite motto.[2]

      The phrase made reference to Thatcher's refusal to perform a 'U-turn' in response to opposition to her liberalisation of the economy, which some commentators and Ted Heath had urged,[3] mainly due to the fact that unemployment had risen to 2 million by the autumn of 1980 from 1.5 million the previous year and the economy was in recession,[4] exceeding 3 million by the time the recession ended in 1982.[5]

      It was written by the playwright Sir Ronald Millar, who had been Thatcher's speech-writer since 1973, and was a pun on the 1948 play The Lady's Not for Burning by Christopher Fry, although Thatcher missed the reference herself.[6][7] Millar had intended the 'you turn if you want to' line, which preceded it, to be the most popular, and it received an ovation itself, but it was 'the lady's not for turning' that received the headlines.[6]

      The speech as a whole was very warmly received at the conference, and received a five-minute standing ovation.[3]

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    6. Excerpt
      “ If our people feel that they are part of a great nation and they are prepared to will the means to keep it great, a great nation we shall be, and shall remain. So, what can stop us from achieving this? What then stands in our way? The prospect of another winter of discontent? I suppose it might.

      But I prefer to believe that certain lessons have been learnt from experience, that we are coming, slowly, painfully, to an autumn of understanding. And I hope that it will be followed by a winter of common sense. If it is not, we shall not be—diverted from our course.

      To those waiting with bated breath for that favourite media catchphrase, the 'U-turn', I have only one thing to say: "You turn [U-turn] if you want to. The lady's not for turning." I say that not only to you but to our friends overseas and also to those who are not our friends.

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    7. Tout ça pour dire qu'elle n'a pas l'intention de reculer ?

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  4. Il ne voudrait pas que "nous soyons dans la main des marchés financiers".
    On croit rêver.
    Pour ne pas "être dans la main des marchés financiers" il se conforme bien sagement aux critères déréels des marchés financiers.
    Gribouille, pour se protéger de la pluie, se jette à l'eau. Ce bon Normal 1er a du quand il était petit abuser de la Comtesse de Ségur née Rostopchine. Résultat : nous sommes gouvernés par Gribouille.

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  5. Dans L'Humanité (bon, d'accord, ce sont des communiss ;-)

    Dos au mur après les révélations de l'affaire Cahuzac, François Hollande tente de reprendre la main sur le terrain de la moralisation avec une série de mesures. Certaines d'entre elles, comme la création d'une haute autorité indépendante et d'un parquet financier, font écho à des propositions portées de longue date par les parlementaires communistes.

    Concernant les paradis fiscaux, l'intention est louable mais avec quels moyens au niveau européen et national? Nous serons évidemment extrêmement vigilants à ce que le dispositif s'attaque au cœur d'un système économique et financier gangrené par le fric.

    La parole présidentielle se veut déterminée mais elle est en vérité très fortement fragilisée. Ces annonces ne sont accompagnées d'aucun moyen concret permettant de les mettre en œuvre. Un exemple, les services fiscaux ont été littéralement désarmés avec une saignée de 25 000 agents sur les dix dernières années.

    Pire, François Hollande s'enferre dans une orientation politique marquée du sceau de l'austérité en continuant de nier le terme quand trois membres du Gouvernement ne s’embarrassent plus de ces "éléments de langage". « "L'austérité c'est quand on baisse les salaire » dit-il, faisant mine d'ignorer que c'est justement ce que permettrait, via le chantage à l'emploi, le projet de loi qui a été voté hier à l'Assemblée nationale.

    François Hollande ne prend toujours pas la mesure du désaveu qui frappe sa politique et que l'affaire Cahuzac n'a fait qu'amplifier. Il veut moraliser sans s'attaquer résolument aux racines d'une crise globale, politique, économique et sociale. La vraie transparence est donc ailleurs : dans l'indispensable confrontation de propositions pour une sortie de crise. Dans un premier temps, il faut suspendre les travaux du Parlement pour se consacrer à la lutte contre l'évasion fiscale. Et si l'ambition est vraiment de s'attaquer à la finance, alors il faut une autre politique. Une politique pour le changement.


    Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

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  6. "François Hollande ne prend toujours pas la mesure du désaveu …"
    Certes.
    Et de quoi au juste prend-il la mesure ? C'est ce qui m'avait frappé pendant les primaires socialistes. Il prenait un air professoral pour énoncer des platitudes d'une inquiétante vacuité, complètement déconnectées des graves urgences qui nous assaillaient depuis déjà longtemps. Et ce n'était pas nouveau…
    Regardez ÇA.
    Franchement, vous imagineriez ce type en Président de la République dans des temps difficiles ?

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  7. Une interview de Gaëtan Gorce dans Le Monde:

    GORCE

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  8. M-N. Lienemann, Le Lab Europe 1:

    Opposée au traité européen ratifié fin 2012, opposée à l’accord national sur l’emploi, Marie-Noëlle Lienemann représente l’aile gauche du Parti socialiste.

    Pour cette aile excentrée du PS, la politique menée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault se rapproche trop d’une ligne social-démocrate qui "n’a aucune pertinence", "qui ne marche pas", selon la sénatrice.

    Invitée de la matinale de Canal Plus, ce vendredi 12 avril, Marie-Noëlle Lienemann a estimé que "la social-démocratie est en culotte courte", ajoutant que "nulle part elle n’a le pouvoir".

    Avec force, mais sans stigmatiser, ni les personnes, ni Jean-Marc Ayrault, Marie-Noëlle Lienemann prône une nouvelle majorité, "un nouveau pacte majoritaire". Une sorte de retour de "la gauche plurielle" en somme, puisque "le Front de gauche ne peut pas faire un pacte majoritaire" :

    Je veux un grand plan de relance, le tournant de la relance. Je veux une majorité politique qui rassemble ce que j’appelle un pacte majoritaire.

    Je veux une majorité législative avec le Parti communiste, les Verts et l’ensemble du Parti socialiste. Le pacte majoritaire, c’est rouge-rose-vert. Tous les rouges, tous les roses, tous les verts.


    Aussi milite-t-elle pour un changement de cap, refusant une politique d’austérité, à l’instar de Benoit Hamon, Cécile Duflot ou, dans une moindre mesure, Arnaud Montebourg.

    Et l’ancienne ministre de préciser ses attentes envers le chef de l’État, bien qu’il ne soit plus "président socialiste", ce qu'elle déplorait :

    J’attends de François Hollande qu’il soit en situation d’incarner cet équilibre que la gauche française a toujours essayé de construire entre une certaine rupture avec l’ordre établi et une capacité de gestion.

    S’il veut dire "je suis réformiste, je veux gérer", c’est normal. S’il veut dire "je ne crois plus à l’intervention de l’État comme prioritaire, je ne crois pas que l’amélioration du cadre social soit un moteur pour l’avenir de l’économie", à ce moment là, je ne peux pas être d’accord.


    Mais au fond, François Hollande incarne-t-il cette social-démocratie qu’elle dénigre ? Et même si elle estime que le PS "est aux abonnés absents", la sénatrice ne veut pas croire que l’ancien patron de la rue de Solférino se soit converti à cette ligne politique :
    Il a été patron du parti socialiste français. Et le parti socialiste français n’a jamais été social-démocrate.

    Réveille-toi, Marie-Noëlle, hé !

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  9. L'Andalousie, la région d'Espagne la plus touchée par le chômage, dirigée par la gauche, vient de prendre une mesure inédite afin de freiner les expulsions de familles surendettées vivant dans la précarité : désormais, l'usufruit des banques sur leur logement sera suspendu.

    La mesure, qui devait entrer en vigueur vendredi, suscite le rejet du gouvernement central conservateur et de plusieurs personnalités du Parti populaire, qui évoquent une attaque contre le principe de la propriété privée. Le gouvernement régional andalou, dirigé par les socialistes du PSOE et les écolo-communistes de IU, présente lui ce décret sans précédent comme une solution au problème des expulsions, qui frappe tout particulièrement cette région du sud de l'Espagne dont plus du tiers de la population est au chômage.

    Intitulé "Mesures pour assurer le respect de la fonction sociale du logement", le décret prévoit de retirer aux banques l'usufruit de certains logements pendant une durée maximale de trois ans, leur interdisant ainsi d'expulser les familles les plus fragiles. Pour bénéficier de la mesure, les familles doivent remplir certains critères, comme le fait que les revenus du foyer ne dépassent pas 1 600 euros bruts par mois.

    L'objectif est "d'assurer le droit à un logement digne" aux personnes en risque d'expulsion, qui devront en échange payer un petit loyer, selon le décret. "La personne bénéficiaire sera obligée de payer 25% des revenus du foyer", a souligné la représentante régionale au logement, Elena Cortes.

    Selon le gouvernement andalou, cette mesure pourrait bénéficier dans l'immédiat à 200 familles. Le décret oblige par ailleurs les banques et sociétés immobilières qui possèdent des logements vides à les louer, sous peine d'une amende allant de 1 000 à 9 000 euros.

    L'Andalousie, l'une des régions d'Espagne les plus durement frappées par l'éclatement de la bulle de la construction en 2008, affiche un taux de chômage de 35,86%, bien au-dessus des 26,02% de moyenne nationale. Selon le gouvernement régional, au moins 700 000 logements y seraient vides.

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  10. C'est vraiment méchant de mettre l'accent sur cette mesure dans un fil consacré à l'héroïsme de François Hollande.
    ¡olé !

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    1. Ben m'sieur Parleur, c'est une mesure andalouse de gauche. Comme M.Nhollande hi hi

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    2. En Espagne, les anti-expulsions se font traiter de nazis par la droite!

      Alors que le gouvernement conservateur espagnol a annoncé des mesures contre les "escraches", ces rassemblements qui dénoncent les députés opposés au vote de la loi contre les expulsions immobilières, la numéro deux du Parti populaire, María Dolores de Cospedal, est allée plus loin, qualifiant ces dénonciations de "nazisme pur et simple".

      Invitée d'une table ronde consacrée à la perte de confiance des citoyens espagnols dans la classe politique, María Dolores de Cospedal a pointé les "escraches" organisés par des victimes d'expulsions devant les domiciles des parlementaires, reflet, selon elle, de "l'esprit totalitaire et sectaire" propre aux années 1930. "Bien que les intentions [des victimes de la loi sur l'hypothèque] soient louables, leur action perd tout son sens dès lors qu'ils utilisent la violence pour atteindre leur but", a t-elle accusé.
      Pour la secrétaire général du PP, les "escraches" ressemblent aux dénonciations à l'œuvre au moment de la guerre civile, lorsqu'étaient désignéés les maisons des républicains et des nationalistes.

      Depuis mars, la Plateforme des victimes de la loi sur l'hypothèque (la PAH) a organisé contre des députés du PP une quinzaine d'"escraches", terme emprunté aux militants des droits de l'homme argentins qui, dans les années 1990, identifiaient les anciens tortionnaires de la dictature et manifestaient devant leur domicile ou leur lieu de travail. Plusieurs dirigeants du PP au pouvoir, dont le chef du gouvernement Mariano Rajoy et la porte-parole Soraya Sáenz de Santamaría, ont déjà été visés.

      Jeudi, le ministre de l'intérieur, Jorge Fernandez, a affirmé avoir donné des instructions aux préfectures pour qu'une "distance de sécurité" soit établie entre les manifestants et les domiciles des personnalités visées, alimentant la vive polémique sur les "escraches" dans un pays étouffé par la crise, le chômage et où les expulsions de petits propriétaires ruinés se multiplient.

      L'opposition de gauche a, quant à elle, applaudi l'initiative des militants anti-expulsions et dénoncé la volonté du gouvernement de sévir pour se protéger. "Une décision de cette nature de caractère général est illégale", a proclamé la porte-parole du Parti socialiste, Soraya Rodriguez, affirmant que le droit de manifester était "un droit constitutionnel qui ne peut être limité que par un texte législatif ou une décision judiciaire".

      Signe de la sensibilité du sujet, un ancien député régional PP des Canaries, Sigfrid Soria, risque l'expulsion de l'une des instances nationales dont il est membre pour avoir affirmé sur son compte Twitter qu'il était prêt à "arracher la tête" de ceux qui se risqueraient à venir devant chez lui.

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  11. PS

    Hier matin, Ayrault et Désir, ont réuni à Matignon, à la demande du chef de l'Etat, plusieurs ministres-clé de la "motion 1" majoritaire au congrès de Toulouse à l'automne. Etaient présents Manuel Valls, Stéphane Le Foll, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, François Lamy – Pierre Moscovici était excusé – ainsi que le président du groupe socialiste à l'Assemblée Bruno Le Roux, et les députés Jean-Christophe Cambadélis et Guillaume Bachelay, deux poids lourds du parti.

    Objectif de ce rendez-vous exceptionnel entre toutes les composantes de la direction : "faire en sorte que le parti soit un facteur d'ordre pour les temps prochains, éviter que le Conseil national ne tourne à la crise et afficher notre unité derrière le couple exécutif", raconte un des participants. Il n'y a "pas d'alternative à la politique menée", a notamment rappelé Jean-Marc Ayrault, alors qu'Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ont chacun remis en cause la semaine dernière la ligne économique gouvernementale.

    Dans l'après-midi et jusque tard dans la soirée à l'Assemblée nationale, les différentes sensibilités de la majorité du parti se sont ensuite retrouvées pour préparer le texte que le premier secrétaire Harlem Désir doit porter au vote samedi devant le Conseil nationam.

    Une inconnue a porté plusieurs heures durant sur l'attitude des représentants du courant "Un monde d'avance" dirigé par le ministre Benoît Hamon et le député des Landes Henri Emmanuelli. Une frange de la direction du PS était favorable à leur mise à l'index, après le vote récent de ses députés contre la loi Sapin instituant les nouveaux accord sur l'emploi.

    Les "hamonistes" ont débattu jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi, pour savoir s'ils devaient maintenir devant le conseil national une divergence sur le "sérieux budgétaire" prôné par le président de la République. Ils devraient selon nos informations se ranger derrière le message général de rassemblement mais "à condition que la question européenne soit majeure dans le texte commun", prévient un de leurs représentants.

    L'unité devrait en effet régner dans les rangs socialistes concernant les rapports entre la France et l'Allemagne en Europe. La direction du parti compte hausser le ton contre la droite allemande d'Angela Merkel, accusée d'entretenir l'austérité sur le Vieux-Continent. "Pour faire de la politique, il faut un ennemi et ça ne me dérangerait pas que ce soit l'Allemagne", expliquait encore ces derniers jours un cacique socialiste, reprenant à son compte les " tensions amicales " entre Paris et Berlin suggérées par François Hollande lors de son intervention télévisée du 28 mars.

    Haro donc sur Merkel tous courants confondus ! Un tir groupé qui permet au PS de contrer son aile gauche minoritaire qui rêve d'une coalition des mécontents à l'occasion de la convention du parti sur l'Europe en juin prochain. Si elle se réjouit d'une telle évolution, l'aile gauche n'est pas dupe pour autant. "Si l'idée est de dire que la politique menée en France est la bonne et que le seul problème c'est l'austérité allemande imposée à l'ensemble de l'Europe, nous serons dans l'hypocrisie car les deux sont liées", estime son leader Emmanuel Maurel, qui devrait de nouveau plaider pour "un nouveau pacte majoritaire rouge, rose, vert" réunissant socialistes, écologistes et communistes du Front de Gauche pour mener "une autre politique".
    (Le Monde)

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    1. Pascal Cherki, PS, interviewé par Le Figaro:

      - Jean-Marc Ayrault affirme qu'une autre politique n'est pas possible. Comment réagissez-vous?

      Pascal CHERKI. Une ligne politique peut évoluer et même changer en regard des circonstances. Bien évidemment, il faut réduire les déficits. Mais le rythme auquel on les réduit, au vu de la croissance, pose une interrogation majeure. Comme nous sommes dans une croissance très faible, l'effort demandé risque de plonger le pays dans l'austérité, voire la récession. Finalement, on risque de perdre sur toutes les lignes. Il faut donc s'interroger sur le calendrier de la réduction de la dette. On n'atteindra pas un déficit à moins de 3 % en 2014. Avancer cet objectif, c'est avoir la certitude de ne pas le tenir.

      - Mais vous n'êtes toujours pas entendu.
      Le débat ne fait que commencer. Il sera noble, car il touche au cœur de la question politique. Si nous ne changeons pas, nous allons rentrer dans le cycle bien connu de l'explosion du chômage et de la récession. À l'arrivée, il y aura une montée très forte du populisme et du rejet de l'Europe. À terme, l'Europe est menacée d'implosion.

      -La solution peut-elle se trouver dans un remaniement?
      Le remaniement n'est pas un préalable, mais une conséquence. Ce gouvernement peut mener cette politique. Je n'appelle pas à un changement radical, mais à une inflexion. Il faudrait associer l'ensemble des formations de gauche. Plus un gouvernement rassemble à gauche, plus il se donne d'assise.

      - Vous voulez donc faire entrer le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon?
      Évidemment. Ils ont vocation à l'être. La gauche est une seule et même famille. La responsabilité des formations de gauche est de réfléchir à leur convergence. Nous sommes au milieu d'une crise sociale très importante qui se mêle aujourd'hui à une crise morale. Il y a d'autant plus de nécessité de se rassembler à gauche.

      - Justement, que pensez-vous de la transparence telle que la suggère Hollande?
      Le plan présenté par le président me semble assez équilibré. Je n'ai aucune objection à publier mon patrimoine, si cette publication est bien encadrée par la loi. Mais je ne le ferai pas à titre individuel. N'ayant rien à me reprocher, je n'ai pas d'excuse à présenter par avance. Mais, surtout, il est impératif de réfléchir au fonctionnement d'une République au XXIe siècle. Nous sommes arrivés au bout de la logique des institutions de la Ve République. Depuis le quinquennat et avec l'inversion du calendrier électoral, les institutions se sont déséquilibrées. Le président concentre l'ensemble des pouvoirs. Et l'exécutif n'est plus soumis au contrôle des élus représentant la nation. J'appelle à une réflexion profonde et citoyenne pour adapter les pouvoirs.

      - Cela rappelle la VIe République prônée par Mélenchon…
      Ce n'est pas un problème de nom. Il faut accepter une profonde modernisation de nos institutions. Si ce n'est pas le politique qui dirige, d'autres pouvoirs le feront à sa place. Aujourd'hui, la Cour des comptes a plus de pouvoirs réels que la commission des finances de l'Assemblée, ce n'est pas normal. C'est cela, la vraie transparence.

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  12. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/04/12/20002-20130412ARTFIG00506-crise-bancaire-bruxelles-vise-les-depots-superieurs-a-100000-euros.php

    "Crise bancaire : Bruxelles vise les dépôts supérieurs à 100.000 euros -

    Le projet de directive européenne sur la résolution des crises bancaires est soumis aux ministres des Finances de l'UE, réunis à Dublin. Le texte envisage de mettre à contribution les dépôts supérieurs à 100.000 euros en cas de sauvetage.

    De notre envoyé spécial à Dublin

    Plus loin, dans l'article : Dans le renflouement des États de l'euro et de leurs banques, le cas chypriote ne restera pas comme un modèle. Mais il a brisé un tabou: les plus gros déposants vont être pour la première fois contraints d'éponger le passif de leur banque. «Chypre restera un cas exceptionnel, assure Michel Barnier. Mais a l'avenir, il se peut qu'en dernier ressort les clients qui ont plus de 100.000 euros en dépôt soient appelés à contribuer au sauvetage de leur banque. Cela se fera en connaissance de cause et se trouvera codifié. Ce qui est en revanche exclu, c'est que le contribuable européen y aille encore de sa poche». - puis, quelques lignes plus bas : Les textes soumis aux ministres codifient la nouvelle donne et dressent l'ordre d'appel à contribution. En première ligne, les gestionnaires, propriétaires et actionnaires (pour l'essentiel laminés dans le cas chypriote). Suivis par créanciers «juniors» puis «seniors». Les déposants, dans tous les cas au-dessus de 100.000 euros, ne seraient sollicités qu'en troisième rang. C'est seulement si cette addition s'avérait insuffisante qu'interviendrait l'argent public - y compris le fonds de secours MES, dans la zone euro."

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    1. Le verrou a bien sauté. Les citoyens (déposants) seront mis à contribution, pour éviter aux fonds européens d'être utilisés (le MES vient en dernier).

      On peut s'attendre à ce qu'un second verrou saute: celui des 100000€.

      Le modèle "allemand" a gagné.

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  13. Pour mémoire

    Henri Guillemin - L'Affaire Pétain

    toute ressemblance ou similitude, nonobstant les circonstances particulières, étant purement fortuite. Néanmoins, nous avons là, la pesanteur du temps long de Braudel, au fond.

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    1. Intéressant et effrayant.

      Il faut prêter attention aux mouvements des droites coalisées aujourd'hui contre le mariage pour tous, et qui rêvent de faire un mai 68 à l'envers, un mai réactionnaire, vent debout contre toute idée de révolution.

      Apparemment la Toile fourmille de ces petits et grands fachos, qui cassent aujourd'hui du pédé et rêvent d'une nuit des longs couteaux contre la lumière du Grand Soir.

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    2. La vidéo (6) est répétée du fois. Il faut aller chercher la (7) à la fin de la seconde (6).

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    3. « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde », « Défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance » : Denis Kessler révèle enfin le programme secret de la présidence Sarkozy. Vertigineux !

      Jamais encore, on n'avait osé révéler l'envers du décor avec autant de cynisme.

      Dans un éditorial du journal « Challenge », le 4 octobre 2007, Denis Kessler écrit notamment :

      « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !


      Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. (...) Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...
      A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

      (...) Désavouer les pères fondateurs n'est pas un problème qu'en psychanalyse. »

      Texte intégral :

      http://www.challenges.fr/opinions/1191448800.CHAP1020712/adieu_1945_raccrochons_notre_pays_au_monde_.html




      Cet aveu de Denis Kessler n'est pas le seul. Déjà, un éditorialiste des « Echos » écrivait le 5 décembre 2006 que le dernier verrou contre la privatisation de GdF était la Résistance et la Constitution de 1946
      .http://lucky.blog.lemonde.fr/2006/12/05/433/ Nous avons voulu également alerter contre le projet du MEDEF et du gouvernement qui veulent réécrire dès cet hiver le préambule de la Constitution antifasciste de 1946, reprise dans le bloc de constitutionnalité de 1958.
      http://lucky.blog.lemonde.fr/2007/08/30/546/Enfin, on se souvient qu'un autre universitaire boursophile révélait benoîtement que la destruction méthodique des retraites par répartition issues de la Libération n'avait aucun motif économique réel, sinon de forcer artificiellement les classes moyennes à recourir aux fonds de pensions :

      “Raboter” artificiellement les retraites afin de créer un appel d’air capitaliste spéculatif.
      http://lucky.blog.lemonde.fr/2007/07/18/

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  14. Le lien de Challenges de l'éditorial de Denis Kessler à disparu en 2010. Voir :

    Denis Kessler : "Il s'agit de défaire méthodiquement le programme du CNR"

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  15. Quelques bons petits soldats du PS encouragent Hollande en embrayent sur la stratégie Sus à Merkel:

    Pour l’amitié franco-allemande contre l’austérité qui conduit aux populismes en Europe, assumons enfin la confrontation politique avec Angela Merkel !

    Alors qu’on se focalise aujourd’hui sur la lutte pour la moralisation de la vie politique, ce qui est sans nul doute utile, rien ne saurait justifier que nous passions à côté de la principale cause de la morosité ambiante : la désespérance des peuples européens face à l’accumulation des plans de rigueur menés sans discernement en Europe.(...)

    Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour prendre vraiment conscience du danger qui nous menace ? Resterons-nous impassibles face aux exactions d’Aube dorée qui se développe en Grèce sur le terreau désespérant des injonctions de la troïka ? Resterons-nous insensibles au basculement de l’Italie dans une majorité "de fait" populiste aux accents anti-européens ? Si nous n’y prenons garde, c’est le projet européen lui-même qui risque de sombrer faute de combattant.

    Enfin, serions-nous inconscients du danger qui nous menace chez nous au point de renoncer à agir, comme tétanisés par la perspective de devoir établir un salutaire rapport de force en Europe ? La perspective d’une déferlante frontiste dont l’effet dévastateur serait cette fois accentué par la multiplication des alliances sauvages avec l’UMP nous laisserait-elle de marbre ? D’autant qu’alors, il sera illusoire de compter sur les effets protecteurs d'une digue morale, qui ne saurait constituer le seul horizon de la démocratie française.

    Aujourd’hui il y a urgence à réorienter notre trajectoire commune. L’Europe est plongée dans la spirale des raisonnements à courte vue, des égoïsmes nationaux qui conduisent au malthusianisme budgétaire, d’un temps de retard systématique pris pour régler les crises.

    Dans la "tension amicale" qu’il appelle de ses vœux, le président de la République est fondé à poser à notre principal partenaire une question simple : où est passé le pacte de croissance de 120 milliards d’euros ? Celui-là même qui nous permettrait de mettre en œuvre l’indispensable transition énergétique et de préparer les filières d’avenir ou de relever le défi de la mobilité durable.

    Ayons la lucidité de le reconnaître et de le dire sans détour : Angela Merkel et sa politique à courte vue de l’intérêt national mènent l’Europe dans le mur. L’alignement, à la demande du gouvernement allemand, des politiques économiques et monétaires des États-membres sur son modèle économique est en train de faire imploser ces derniers les uns après les autres. Au point de légitimer les discours souverainistes les plus régressifs et de susciter des réactions chaque jour plus imprévisibles et explosives.

    Il est de la responsabilité de la France de porter le discours de la vérité parce que plus que jamais le couple franco-allemand doit constituer à la fois le moteur et le point d’équilibre de l’Europe.

    Nous, députés et responsables politiques socialistes, soutenons le président de la République dans sa volonté de faire vivre de façon pleine et entière l’indispensable "tension amicale" qu’il appelait récemment de ses vœux.

    Aujourd’hui, il est plus que temps de passer des déclarations à l’action pour déployer le pacte de croissance de 120 milliards d’euros, indispensable contrepartie pour l’activité et l’emploi, de l’effort sans précédent d’assainissement des finances publiques que nous avons engagé.


    Les signataires : Philippe Doucet, Laurent Baumel, Christian Assaf, Sylviane Alaux, Isabelle Bruneau, Jean-Louis Destans, Hervé Féron, Laurent Kalinowski, François Kalfon, Fabrice Verdier, Jean-Philippe Mallé, Stéphane Travert, Jean-Pierre Blazy, Michel Lesage, Frédéric Roig, Pouria Amirshahi.

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  16. Jack Dion dans Marianne dénonce le-hollandisme-récessionnaire

    Extrait

    Il y a environ un an, l’historien Emmanuel Todd avait théorisé ce qu’il avait appelé le «Hollandisme révolutionnaire», dégageant sous les traits du candidat socialiste de l’époque les traits d’un Roosevelt à la française. Il en est revenu. D’autres, qui l’avaient suivi dans cet élan d’enthousiasme, pas encore, même s’ils commencent à être tiraillés par le doute.

    Reste à savoir pourquoi le Roosevelt présumé a accouché d’une baudruche, et pourquoi le mythe du «Hollandisme révolutionnaire» s’est transformé en «Hollandisme récessionnaire», avec un bilan économico-social dévastateur.


    L’essentiel, c’est que le PS est arrivé au pouvoir avec un logiciel dépassé. En temps de crise, cela ne pardonne pas. Le retour de manivelle est immédiat. La sanction se paie cash. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour tous les partis sociaux démocrates en Europe, balayés les uns après les autres.

    La social-démocratie a eu son heure de gloire du temps des « Trente glorieuses » quand elle pouvait apporter un supplément d’âme social à la gestion du capitalisme, alors en expansion. Mais depuis que ce système est entré en crise, à la fin des années 70, les possibilités de jouer sur la répartition se heurtent au mur de la finance et aux exigences de rentabilité du capital. Pour n’avoir pas pensé l’alternative au capitalisme financiarisé et prédateur, la social-démocratie s’est retrouvée nue.

    Cela ne date pas d’aujourd’hui. Depuis 1983, l’histoire de la gauche est l’histoire de son renoncement idéologique. Michel Rocard le confesse (tardivement) dans Le Point : « Notre faute, c’est d’avoir cru au marché et à son autorégulation ». Et d’y croire encore, ce qui confine à l’aveuglement. L’ancien Premier ministre précise, non sans raison : « Il faut changer unilatéralement le pacte qui existe entre les Etats et le monde de la finance ». Du coup, ajoute-t-il, « la gauche est en train de gérer à la Merkel, elle va en crever ».


    En vérité, il faudrait tout changer, en Europe comme en France, pour mettre la finance au service du pays, et non l’inverse. C’est effectivement ce qu’avait fait Roosevelt en 1933, notamment en séparant les banques de détail des banques d’affaires. A l’époque, personne ne l’en croyait capable. Il s’était heurté à une fronde des possédants. Mais il avait tenu.

    Or qu’a fait le PS quand il s’est agi de voter une loi bancaire inspirée des mêmes préceptes? Il a capitulé en rase campagne, sous les pressions d’un lobby qui a ses entrées dans tout l’appareil d’Etat. Le projet initial a accouché d’une souris, privant ainsi le pays d’un outil bancaire qui aurait permis de relancer une machine économique tournant au ralenti.

    C’est un exemple significatif. A la place de Roosevelt, la gauche a un Hollande qui n’est même pas à la hauteur, toute relative, de ce qu’il fut l’espace d’une campagne.

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