lundi 15 avril 2013

CONVULSIONS MORTIFÈRES DES MARCHÉS FINANCIERS






CONVULSIONS MORTIFÈRES DES MARCHÉS FINANCIERS

par Shadok
 

Ces convulsions (hausses irrationnelles, soutiens totalement artificiels) que l'on nommait autrefois  "Cavalerie financière", sont désormais appelées pudiquement "Trading pour compte propre". Ce changement sémantique permet aux banquiers d'échapper à la justice pénale qui sanctionne la Cavalerie.

Ces convulsions sont un très grave signal d'agonie des marchés financiers, vu la volatilité du prix de l'or et sa baisse, qui est pour le coup totalement irrationnelle.

J'ai souvent parlé dans mes précédents billets de l'or, valeur refuge par excellence. Elle est  en train de reprendre d’autant plus d'importance que les Chinois ont l'intention de lancer une nouvelle monnaie planétaire à l'horizon 2015 pour remplacer le dollar dans les transactions internationales. Or ils ont déjà annoncé que l'or, comme d'autres métaux précieux, redeviendrait une composante de cette monnaie, qui trouverait ainsi la stabilité nécessaire à son développement économique, sans subir les perturbations monétaires fortes et non fondées que l’on observe actuellement autour  du dollar et de l'euro.

Bien que l’or soit très demandé à la fois par les banques centrales (l'Allemagne, la Suisse et l'Equateur ont   annoncé le rapatriement de leur  stock d'or physique) et par la Chine (gros producteur, elle en a doublé les importations), ses cours s'effondrent littéralement depuis quelques semaines. Mais cet effondrement n'est que virtuel car, curieusement,  il ne touche quasiment pas l'or physique qui, lui, ne bouge pas. En fait, la cotation mondiale n'a plus aucun rapport avec les livraisons physiques. D'ailleurs les sites donnant les cours d'or physique montrent des "primes" assez surréalistes par rapport au cours de cotation général.

Le prix a disparu. Il n'existe plus. Cela relève d'une volonté politique, comme l'exprime très bien Alasdair Macleod dans son dernier article publié ce matin du 15 avril sur 24 H GOLD: Suppression du prix de l'or, la partie continue avec cette citation très éclairante de l'ancien secrétaire adjoint au Trésor Américain, Paul Craig Roberts: la Fed supprime le prix de l’or pour que les marchés ne perdent pas confiance dans le dollar et ne fassent pas grimper les taux d’intérêts. Son raisonnement est clair, logique et bien informé. Le secrétaire du Trésor, son patron, a pour mission de superviser le Fonds de Stabilisation des Echanges, qui a été mis en place en 1940 en vue de «commercer en or et en devises étrangères ou tout autre instrument de crédit jugé nécessaire».  

Roberts sait parfaitement de quoi il parle.

La première réflexion que l’on peut faire (et d'ailleurs Macleod ne s’en prive pas) est que théoriquement la manipulation est du ressort de la justice pénale, même si elle est effectuée par des banques centrales. En effet, elle est réalisée grâce aux marchés à terme (or papier) et à leur importance démesurée par rapport aux marchés physiques (pour l'or, plus de 100 fois ).

La seconde réflexion est qu'il ne faut surtout pas s'arrêter à l'or. Car les manipulations concernent l'intégralité des marchés à terme : ceux des  matières premières (y compris alimentaires) et des actions.

Ces manipulations sont réalisées grâce à des Marchés totalement opaques (Shadow banking), mettant en jeu des produits financiers totalement spéculatifs, appelés dérivés, dont les mouvements, invérifiables, peuvent entrainer des pertes abyssales qu'on demande ensuite aux peuples de payer en comblant les trous (voir ce qu'ont coûté les sauvetages bancaires grecs, espagnols, italiens, chypriotes).  On peut également évoquer la dissimulation par la Deutsche Bank de 12 Milliards de pertes en fin d'année 2012, dont l'activité est quasiment totalement dédiée à cette spéculation à outrance qui représenterait désormais 96% de son activité, les 4% restants étant l'activité bancaire traditionnelle.

La spéculation sur le pétrole paupérise totalement les peuples européens qui sont dépendants d'un prix virtuel, lequel n'a désormais plus rien à voir avec le marché de l'offre et de la demande. Une entreprise comme Goldman Sachs a même mis au point un modèle qui lui permet de calculer l'incidence d'augmentation du prix sur le baril physique en fonction du nombre de contrats à termes émis sur les marchés financiers.

Je ne parlerai pas de la spéculation sur les matières premières alimentaires, car cela se passe de commentaire.

Évoquons les marchés actions, car y sont impliquées les retraites ou même l'assurance vie. La plupart des fonds de pension qui gèrent des retraites par capitalisation, européens comme américains, sont fondés sur des actifs financiers de plus en plus dangereux: marchés actions, dettes souveraines et produits dérivés. Les cotations manipulées que l'on voit désormais tous les jours sur les marchés financiers, qu'il s'agisse de soutiens artificiels des marchés actions ou des attaques des agences de notation sur les dettes souveraines, participent à cette fragilisation d'un système déjà en grand danger compte tenu de ses propres déséquilibres structurels.

Dans ce contexte, il est totalement vain et inutile de parler de moralisation, de transparence, de lutte contre la fraude ou le blanchiment d'argent. Une fois de plus, quelle que soit la mesurette votée, elle ne sera qu'un emplâtre sur une plaie totalement purulente: le fonctionnement actuel de tout le système financier.

C'est ce système qu'il faut remettre totalement à plat. Faute de quoi, s’il prenait de nouveau l’envie à ces messieurs de faire montrer le prix du baril à 200 $, nous ne pourrions plus nous déplacer; et s’ils continuaient à spéculer sur les matières premières agricoles, nous ne pourrions plus nous nourrir.

Nous pouvons d'ores et déjà dire adieu à tout le système de retraites qui disparaitra en fumée dans les trous abyssaux de cette spéculation criminelle, dont il incombe de surcroit aux contribuables de payer la note des pertes bancaires. A partir du moment où les encours financiers ont atteint les tailles qu'ils ont, c'est simplement logiquement IMPOSSIBLE. Pour la France, rappelons-le, les encours cumulés de nos banquiers fous sont de 4 fois le PIB.

Alors OUI, puisque les politiques sont visiblement sourds à toute raison et à toute cohérence, puisqu'ils refusent de toucher au système lui-même, préférant désormais pour le sauver ponctionner directement les comptes en banque … 

... le seul moyen d’éviter que les productions de richesses réelles soient totalement anéanties par cette spéculation folle est  de créer des systèmes parallèles pour sauver ce qui peut encore être sauvé. Cela va du troc pur et simple aux monnaies alternatives ou locales.  Mais une chose est sûre, ce "sauve qui peut" impératif n'améliorera pas les équilibres budgétaires, car les recettes fiscales seront considérablement  diminuées par les économies parallèles.

Mais c’est une question de survie devant un système devenu incontrôlable, dont le seul effet est désormais la destruction des richesses réelles. 
____________
Le PDG d'UNICREDIT Italie, Frederico GHIZZONI, demande désormais la confiscation globale de l'épargne italienne pour "sauver les banques" alors il y a vraiment urgence . 
ET EN INDE, on confisque l'or des particuliers , ce qui rend d'autant plus curieux cet effondrement des cours .. 
http://www.cdt.fr/or/cours/liste-cotation-pieces.html

25 commentaires:

  1. http://www.alternatives-economiques.fr/-comment-j-ai-ouvert-un-compte-nume_fr_art_633_63521.html



    http://taxjustice.blogspot.fr/

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  2. http://www.dw.de/germany-a-safe-haven-for-money-laundering/a-16343313

    According to a study published by the Tax Justice Network that examined 70 countries, Germany is one of the biggest havens for tax evasion - ranking even before Switzerland, the Cayman Islands, Luxembourg or Jersey.

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    1. L'Allemagne serait l'un des principaux paradis fiscaux?

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    2. Oui, Tax Justice Network sont des gens très sérieux.

      C'est bien ce que j'appelle la grande imposture de l'Allemagne.

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    3. La grande imposture de l'Allemagne, Danyves? Voir ce résumé d'une interview de Merkel dans Le Monde ;-(

      Dans la deuxième partie de son entretien à Bild (lire le post d'hier), Angela Merkel rappelle une fois de plus sa doctrine vis-à-vis de la monnaie unique. La fermeté du ton employé montre clairement que la chancelière n'entend pas se laisser entraîner dans un débat sur une éventuelle "autre politique" par ses partenaires, notamment la France.

      Que dit Angela Merkel ?

      1) Que certes, l'euro n'est plus menacé, mais qu'elle n'est "pas encore satisfaite" de la situation. Pour elle, ce n'est plus l'euro qui pose problème mais la situation économique de ses partenaires.

      2) Qu' "il ne s'agit pas de maintenir l'euro à peu près stable [une réponse directe à François Hollande qui souhaiterait voir sa valeur baisser], mais que l'Europe sorte plus forte de la crise qu'elle n'y est entrée. Je veux un continent plus compétitif qui puisse aussi assurer le bien-être de ses concitoyens à l'avenir. L'Europe doit être leader dans le monde, ce qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas dans de nombreux domaines. Les Etats de la zone euro doivent donc être plus compétitifs et pour cela, il y a encore beaucoup à faire".

      3) Certes, les réformes que doivent mener les Etats du sud de l'Europe sont "douloureuses", mais il n'y a pas d'autre issue. "A long terme, chaque pays ne peut vivre qu'à partir de ce qu'il produit (...). Le bien-être à crédit n'est plus possible. Cela doit être clair pour tout le monde."

      4) Qu'elle voit "l'Allemagne comme un pays où l'on peut bien voir que les réformes produisent leurs effets" même si elle se défend de faire de son pays un modèle en tout point.

      Dans cet entretien, Angela Merkel reprend une thèse déjà développée devant le Parlement européen en novembre 2012. L'euro souffre à la fois d'erreurs structurelles commises par ses pères fondateurs (qui n'avaient pas mis en place l'Union économique), mais aussi de l'incapacité des dirigeants politiques nationaux à assumer les réformes nécessaires à la compétitivité de leur pays. D'où la nécessité de coordonner beaucoup plus activement les politiques nationales voire de contraindre les responsables politiques à entreprendre des réformes éventuellement impopulaires.

      On remarquera que ce discours de fermeté est exactement celui qu'attendent les Allemands. Ce n'est pas un hasard si c'est à Bild que la chancelière accorde cet entretien. Néanmoins, Angela Merkel ne fait pas de concession non plus à la partie populiste de son électorat en remettant par exemple en cause l'aide de l'Allemagne aux pays qui n'ont plus accès aux marchés financiers, comme le réclame le parti anti-euro Alternative pour l'Allemagne, nouveau trublion de la vie politique allemande.

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    4. Je veux un continent plus compétitif qui puisse aussi assurer le bien-être de ses concitoyens à l'avenir.

      Je veux....tout est dit.

      On va finir par regretter Maggie, au moins elle ne prétendait pas diriger l'Europe.

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    5. Cet autoritarisme doublé d'un contentement de soi est insupportable.

      Car nous savons bien que l'Allemagne n'est pas le modèle de vertu et de réussite sociale qu'elle prétend être.

      Personne ne va se lever pour le crier?

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    6. Philip Stephens Germany should face the German question

      You might think that an enfeebled France would engender quiet satisfaction in Berlin. François Hollande’s domestic travails, after all, eliminate any challenge to Germany’s economic prescriptions. The tangled politics of Europe and the eurozone, though, are more complicated than this. French weakness is also Germany’s problem.

      True, you can catch a hint of condescension in the way German politicians talk about Mr Hollande’s predicament. Thirty years ago, you hear them say, François Mitterrand squandered two years in a vain attempt to buck economic orthodoxy. His successor had surely learnt something from the experience?
      The same officials, however, acknowledge that France’s troubles are deeply discomfiting for Berlin. Angela Merkel needs the Franco-German motor – or at least the appearance of this fabled engine of European integration. A weak France leaves Germany exposed as the overmighty villain. It casts Berlin as the hegemon. Anyone with a slight acquaintance with European history knows there is no upside in this role for the German chancellor.

      Europe has been in the grip of Germanophobia. In Greece and Cyprus protesters wave banners emblazoned with swastikas. Ms Merkel is drawn with Hitler’s moustache. Demonstrators in Spain and Portugal rail against the austerity imposed by a new “reich”. In Paris, resentment simmers at the loss of France’s leadership role – never mind that an equal partnership with Berlin has for long owed more to nostalgia than reality.

      The harsh conditions imposed on Cyprus in return for its bailout were widely seen as representing a diktat from Berlin. The truth was more nuanced. The International Monetary Fund set the basic terms and Cyprus was friendless. The finance minister of another troubled state told me that not a southern European soul took the side of Nicosia. Why should those with financial problems of their own volunteer to bail out Russian depositors?

      German power does not flow from the euro. German weight and geography vexed the continent even before the principalities of the Holy Roman Empire were soldered together by Otto von Bismarck. Unification, and then reunification, turned the German question – how to balance a nation too big for its neighbourhood – into the abiding dilemma of European geopolitics.


      The irony is that a single currency was supposed to restore the balance of power. The euro was not a German project. Quite the reverse. German voters wanted to hold on to their currency. It was pressed by those, led by France, who wanted to break the D-Mark zone. I recall a conversation with a Dutch central banker who cheerfully admitted his job during the 1980s was to watch the Bundesbank and then follow suit. The euro was the price Helmut Kohl paid to Mitterrand to win his blessing for reunification.

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  3. http://www.opendemocracy.net/nicos-trimiklinioti/cyprus-eurocrisis-beginning-of-end-of-eurozone


    Perhaps we can now understand what the recent smears accusing Cyprus of being a money laundering country were about. They were preparing the ground for the ‘treatment’ to come. The fact that the driving force were Dutch and German political leaders is quite remarkable: Germany has an estimated about 50 to 60 billion Euros ($65 billion to $78 billion) stemming from illegal activities such as blackmail, drugs or arms trading, while the European Commission has launched an infringement procedure in response to Germany's reticence and non-pursuit of money-laundering that might enable the funding of terrorist activities.[2] Interestingly, Russian investors bank with German and Dutch banks such as Rabobank, Deutsche Bank, ABN AMRO Bank etc.; so targeting Russian investors in Cyprus makes a lot of sense.

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  4. Tax Justice Network

    Why tax havens cause poverty




    http://taxjustice.blogspot.fr/

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  5. Le dossier
    La France face au dollar
    Coordination : Robert Boyce et Olivier Feiertag


    http://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=19&rub=dossier&item=178


    Dans l’histoire des relations monétaires internationales au XXe siècle – donc dans l’histoire tout court –, le dollar occupe une place sans pareille. Ce point de vue est très répandu en France, mais il est également partagé par la plupart des pays du monde. Car le billet vert, qu’on le veuille ou non, est inséparable de « L’Amérique dans les têtes [1] ». Toute monnaie assurément est un signe et renvoie à une réalité politique et sociale. Le dollar, dans cette optique, est porteur tout à la fois du rêve et du cauchemar américains. Il apparaît, depuis au moins Georges Duhamel, comme le signal le plus explicite et le vecteur le plus efficace de l’américanisation du monde. Là réside, pour reprendre le mot célèbre de Valéry Giscard d’Estaing, ministre des Finances de De Gaulle, « l’exorbitant privilège » du dollar : monnaie nationale émise par le plus puissant État-nation du monde et, dans le même temps, monnaie internationale acceptée comme moyen de règlement sur toute la surface du globe [2] . Tout semble dit.

    Le point de départ du dossier ici constitué est pourtant un peu différent. Depuis 1914, du déclenchement de la Première Guerre mondiale au passage à l’euro, la France a été confrontée à des défis militaires, économiques et politiques qui ont affecté sa position financière internationale. L’une des multiples conséquences de cette situation a été de mettre l’accent sur la faiblesse du franc et la puissance du dollar.


    Robert Boyce et Olivier Feiertag, « La France face au dollar : les chemins de la mondialisation au XXe siècle. Introduction », Histoire@Politique. Politique, culture, société, n° 19, janvier-avril 2013 [en ligne, www.histoire-politique.fr].

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  6. Bonjour
    J'en profite pour ajouter un complément , en particulier sur cette déclaration Italienne de Frederico Ghizzoni . Le cas Italien est d'autant plus insensé que les pertes bancaires actuelles , en particulier celle de la Montepaschi , proviennent d'une fraude sur les dérivés , fraude qui a éclatée juste avant les dernières élections .. fraude et gestion calamiteuse s'étant opérées depuis 2010 alors qu'un certain Mario Draghi était Directeur de la Banque d'Italie et que sa mission était justement de prévenir et d'empêcher ce genre de chose!! .

    Et pour l'Inde , il faut également que cette mesure confiscatoire est d'autant plus étonnante qu'une action en justice est ouverte auprès du Gouvernement Indien : Un technocrate devenu plaideur des intérêts publics, Raghunath Shankar Kelkar, a récemment remis en question la décision de la Banque fédérale d’Inde de placer 265,49 tonnes de sa réserve d’or totale de 557,75 tonnes à l’étranger, et ouvert un litige d’intérêt public auprès de la cour suprême de Bombay, demandant à ce que le métal précieux soit rapatrié dans son pays.

    Il a entre autres étudié le 17eme rapport biannuel de la banque centrale sur la gestion des réserves de devises étrangères, qui stipule que ‘la banque centrale d’Inde détient 557,75 tonnes d’or, soit 9,2% de ses réserves de devises totales. Une partie de ses réserves d’or, soit 265,49 tonnes de métal, sont placées à l’étranger dans des coffres sécurisés auprès de la banque d’Angleterre et de la BRI’.

    Kelkar a donc pu constater que la banque centrale Indienne, en plaçant 46% de ses réserves d’or à l’étranger, a commis une entrave à la loi.

    La manipulation à la baisse de ce métal est donc invraisemblable : hier l'or a perdu 10% .. De nombreux contrats d'investisseurs prudents sont indexés sur ce métal . Et en fait , ces indexations qui sont par définition des indexations papier , sont supposées être contre garanties par des détentions physiques de la part de l'émetteur des contrats . Inutile de dire que la folie actuelle est avant tout due au non respect de ces quotas de protections par les banksters ..

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  7. intéressante analyse de Charles Sannat sur le Contrarien également disponible sur 24 H GOLD




    Le grand carnage

    Que sait-on après ce massacre des cours ?

    Meril Lynch à la manœuvre ? On sait également que vendredi dernier la banque d'investissement américaine qui pour une fois n’est pas Goldman Sachs, a passé un ordre de vente à découvert de 6 milliards de dollars ce qui correspond à environ 4 millions d'onces soit tout de même 124 tonnes !

    Bien sûr face à cet afflux brutal les cours ont décroché, ce qui a entraîné une succession de « stop loss », c’est-à-dire d’ordres préenregistrés de vente automatique dès que le cours atteint un niveau fixé à l’avance par le vendeur. Vous comprendrez qu’il est facile d’initier un fort mouvement de baisse et de provoquer des ventes automatiques en cascade si l’on dispose de suffisamment d’argent pour émettre un ordre très important au départ… le reste le marché s’en chargera tout seul.


    On sait aussi, que le COMEX a vu son stock d’or physique plonger de 17% en 2013 à 286 tonnes, ce qui constitue son plus bas niveau depuis septembre 2009, mais ne correspond pas encore à une pénurie d'or physique. Disons que le COMEX venait de rentrer en zone rouge en ce qui concerne les stocks d’or disponibles.


    On voit aussi que le pétrole poursuit sa baisse aujourd’hui et perd plus de 2% ce qui n’est pas anodin et montre également que les « marchés » anticipent un fort ralentissement de la croissance mondiale ce qui vient corroborer enfin les chiffres de la croissance chinoise… qui sont enfin moins bons que prévus.


    Il se passe des choses !



    Sauver juste ce qui peut l'être


    Pour nos amis allemands (sans ironie cette fois), la messe est dite et tout le système va s'effondrer. Alors que sauver? Une seule chose. La monnaie. Sauver la monnaie et la confiance que l'on peut avoir en elle c'est rendre l'effondrement moins rude dans le sens où un minimum d'activité économique et d'échange pourront quand même subsister. Enfin, sauver la monnaie c'est se garder la possibilité dans un futur indéterminé de pouvoir repartir de l'avant ce qui n'est pas le cas lorsque toute confiance a disparu.


    Vraisemblablement, l'Histoire sous vos yeux est en marche.

    Lire l'article entier il vaut le déplacement

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  8. Le système financier tout-puissant, livré à lui-même,sans aucun contrôle, bénéficiant de complicités, de connivences et de collaborations parmi les gouvernements, entraîne le monde vers l'abîme.

    Sans aucune Loi à laquelle se soumettre, sans aucun garde-fou, le système financier est devenu pure Hubris.

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  9. Analyse de Paul Craig Roberts sur le sujet , d'autant plus pertinente qu'il sut sous secrétaire au Trésor US ..
    Analyse confirmée par l'abandon du dollar comme monnaie d'échange entre l'australie et la Chine

    La valeur d’échange du dollar est menacée, et si elle venait à s’effondrer, la Fed perdrait le contrôle des taux d’intérêts. Après quoi le marché des obligations exploserait, suivi de près par le marché des actions. Et les banques Too-Big-To-Fail finiraient par faillir.


    Il s’agit d’un acte désespéré, parce que la Fed doit pousser les gens à croire que le dollar est la seule sécurité qui soit, l’unique valeur de réserve. Pas l’argent, pas l’or, ni les autres devises.


    C’est pour protéger cette politique qu’ils ont convaincu les Japonais de gonfler leur propre devise. La banque du Japon est sur le point d’imprimer de la monnaie à la manière de la Fed. La BCE subit également des pressions dans ce sens. J’aperçois cela comme une politique protectionniste pour le dollar.


    …Je sais d’où l’or provient sur les marchés. Il n’est que du papier, que des positions à découvert. Il n’y a plus d’or. Si quelqu’un demandait la livraison de son métal, personne ne pourrait le lui offrir. Je sais d’où provient l’or physique. Et certains pensent que les réserves de métal disponibles diminuent rapidement’.

    Paul Craig Roberts, Fed Orchestrated Smash in Gold
    une stratégie de martèlement et de terreur

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  10. GEAB N°74 est disponible! Crise systémique globale – La guerre est déclarée entre le monde économico-politique et la sphère financiaro-bancaire

    Commentaire de dernière minute !

    Depuis le bouclage du contenu de ce numéro du GEAB avant-hier soir, notre équipe observe de près l'inhabituelle coïncidence de l’effondrement de tous les indicateurs : bourses européennes, américaines et asiatiques, matières premières… et même et surtout or. Nous n’avons malheureusement pas le temps de nous étendre sur ce phénomène. Nous l’interprétons de toutes manières dans la droite ligne de tout ce que nous décrivons dans le présent numéro. Mais là où ce numéro décrit les choses encore assez calmement, comme encore à venir, nous nous demandons si ces prémisses ne sont pas celles de l’effondrement que nous anticipions pour la période de mars à juin 2013. L’austérité occidentale (séquestre américain + cure d’austérité européenne) dont la croissance chinoise finit par se ressentir avec ces mauvais chiffres annoncés aujourd’hui provoque un effondrement du prix des matières premières et des bourses qui entraîne une chute des actifs bancaires, obligeant les banques à liquider en urgence leurs positions pour obtenir des liquidités. L’or-papier est bradé et se retrouve menant la danse. Le phénomène est d’autant plus remarquable que, si nous étions dans un processus spéculatif normal, les baisses d’un marché profiteraient à un autre. Nous sommes peut-être au début d’un mouvement de panique dans lequel toutes les positions spéculatives sont abandonnées. Si un effondrement du type de celui de 2008 est bien en train de se mettre en place, la question est : d’où viendront les milliers de milliards qui ont rattrapé in-extremis le système financier en 2009 ?

    Selon la méthode d'anticipation politique, la datation des ruptures s'effectue en identifiant les périodes à haut risque lors desquelles la moindre étincelle vient mettre le feu aux poudres. La période actuelle en est un exemple typique où se conjuguent un nombre impressionnant de facteurs explosifs : nouvelles bulles financières gonflées par les injections massives d'argent public, instabilité géopolitique mondiale, guerre des monnaies, début de guerre politique contre le « terrorisme financier », crise politique en Europe, chômage de masse et économie réelle dégradée, sans compter bien sûr l'endettement public qui atteint des sommets. C'est une telle coïncidence de facteurs qu'il relève du miracle que cette situation perdure. Nous en avions analysé les raisons dans le GEAB n°71, notamment l'intérêt commun à garder les États-Unis sous respiration artificielle et la générosité démesurée des banques centrales. Ce dernier aspect a franchi un nouveau stade avec la politique de la Banque du Japon qui cette fois, loin de réduire le niveau de risque, l'amplifie au contraire comme nous l'expliquons ci-dessous, et est exemplaire de la fuite en avant qui sert aujourd'hui de politique à certains pays démunis de solutions et que les lecteurs du GEAB connaissent bien : Japon, Royaume-Uni et États-Unis.

    Notre équipe estime ainsi qu'un nouveau pas dans l'instabilité du système a été franchi. Quelques notes discordantes viennent en outre percer le silence assourdissant imposé jalousement par le monde financier sur la situation réelle, comme la soudaine dégradation « surprise » de tous les indicateurs macro-économiques censés pourtant refléter la « reprise » : emploi aux États-Unis (1), au Canada (2) et en Australie (3), indices de confiance (4), ventes d'ordinateurs (5) et de téléphones mobiles (6), exportations chinoises (7), ventes de voitures dans les BRICS (8), etc.

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  11. Express be

    Alors que la troïka venait de prendre la décision de ponctionner les épargnants détenteurs de comptes totalisant plus de 100.000 euros, le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem avait indiqué que la solution appliquée pour la crise grecque pourrait servir de modèle à l’avenir, déclenchant une tempête sur les marchés.

    Peu après, il avait amendé ses propos, affirmant que Chypre avait été « un cas spécial ». Mais Dijsselbloem ne faisait qu’exprimer ce que de nombreux eurocrates pensaient, et ils ont décidé d’en faire une loi.

    Der spiegel rapporte en effet que Michel Barnier, le commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, prépare une loi qui permettra de mettre à contribution les investisseurs bancaires et les détenteurs de comptes bancaires avant qu’une aide de la part du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) ne soit envisagée, a affirmé le journal allemand Süddeutsche Zeitung le weekend dernier.

    La proposition de loi établit une priorité de ce qui sera fait en cas de mise en liquidation d’une banque : les actionnaires et les créanciers seront les premiers à être impactés, puis les déposants détenteurs de plus de 100.000 euros sur leurs comptes.

    En outre, chaque pays devra créer un fonds de secours spécifique pour les banques qui interviendrait ensuite. Le MES ne serait sollicité que lorsque ces 3 premières mesures ne suffiraient pas à couvrir toutes le passif de la banque en difficultés. Cette loi pourrait être prête au mois de juin.

    Certains s’inquiètent de l’effet désastreux que cette loi pourrait avoir sur les capitaux étrangers : « Cela mènera à une situation dans laquelle les investisseurs investiront leur argent hors de la zone euro », s’est inquiété Luc Frieden le ministre des Finances du Luxembourg, dont les propos ont été recueillis par Der Spiegel.

    Jusqu’à présent, et depuis la chute de la banque Lehman Brothers en 2008, ce sont les contribuables européens qui ont dû mettre la main au portefeuille pour sauver les banques européennes, notamment la banque allemande Hypo Real Estate (HRE) et Bankia.

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    1. http://www.goldmoney.com/gold-research/alasdair-macleod/danger-in-bank-accounts.html?gmrefcode=gata

      En fait la décision a été prise en Octobre 2011 au sein de la BRI, confirmé à la réunion du G20 de Novembre 2012 à Cannes.

      Nous assistons à une aimable mise en scène.

      This is a major departure from past assumptions, that central banks would do their utmost to rescue banks without raiding any deposits. As many ordinary savers in Cyprus found to their cost, this is no longer true. The new approach has been agreed at the highest levels, at the Bank for International Settlements, the central bankers’ central bank. It has been a topic under consideration since the publication by the Financial Stability Board (a BIS committee) of a paper, Key Attributes of Effective Resolution Regimes for Financial Institutions in October 2011, which was endorsed at the Cannes G20 summit the following month. This was followed by a consultative document in November 2012, Recovery and Resolution Planning: Making the Key Attributes Requirements Operational. In this latter document it is stated in the introduction that “Reforms are now underway in many jurisdictions to align national resolution frameworks more closely with the Key Attributes (i.e. the October 2011 paper). In other words any changes to law have been or are being made.

      This confirms that G20 members are ensuring that they can legally override the rights of creditors, including uninsured depositors. This outcome is not difficult to achieve when the alternative in almost all cases of bank failure is for uninsured deposits to be wiped out completely.


      http://www.financialstabilityboard.org/publications/r_111104cc.pdf

      http://www.financialstabilityboard.org/publications/r_121102.pdf

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    2. This is a major departure from past assumptions, that central banks would do their utmost to rescue banks without raiding any deposits. As many ordinary savers in Cyprus found to their cost, this is no longer true. The new approach has been agreed at the highest levels, at the Bank for International Settlements, the central bankers’ central bank. It has been a topic under consideration since the publication by the Financial Stability Board (a BIS committee) of a paper, Key Attributes of Effective Resolution Regimes for Financial Institutions in October 2011, which was endorsed at the Cannes G20 summit the following month. This was followed by a consultative document in November 2012, Recovery and Resolution Planning: Making the Key Attributes Requirements Operational. In this latter document it is stated in the introduction that “Reforms are now underway in many jurisdictions to align national resolution frameworks more closely with the Key Attributes (i.e. the October 2011 paper). In other words any changes to law have been or are being made.

      This confirms that G20 members are ensuring that they can legally override the rights of creditors, including uninsured depositors. This outcome is not difficult to achieve when the alternative in almost all cases of bank failure is for uninsured deposits to be wiped out completely.

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  12. Le rédacteur en chef d'Alternatives économiques, Guillaume Duval, tire le signal d'alarme

    http://www.huffingtonpost.fr/guillaume-duval/crise-europe-allemagne_b_3107126.html?utm_hp_ref=france

    L'Allemagne s'en sort aujourd'hui indéniablement moins mal que les autres pays européens dans la crise. Les Allemands eux-mêmes comme la plupart des autres européens sont persuadés que ce succès relatif est dû aux réformes menées par le chancelier Gerhard Schröder au début des années 2000. Il s'agit cependant d'une erreur d'analyse. En sept années de gouvernement, le chancelier social-démocrate avait surtout fait de notre voisin un pays qui compte désormais plus de pauvres et davantage d'inégalités que la France, fragilisant la cohésion sociale du pays, point fort traditionnel de l'économie allemande. Il a aussi dégradé significativement les infrastructures collectives, matérielles et immatérielles, de l'Allemagne du fait d'une pression excessive sur les dépenses publiques.

    Duval expose les raisons du relatif bien être de l'Allemagne.

    Malheureusement les Allemands, qui ont beaucoup souffert de la politique menée par Gerhard Schröder, s'imaginent à tort que c'est grâce à elle qu'ils s'en sortent moins mal que les autres aujourd'hui. Et, logiquement, ils considèrent que ces autres doivent à leur tour subir les saignées des Diafoirius de l'austérité généralisée s'ils veulent bénéficier de l'aide européenne. Une attitude certes psychologiquement compréhensible mais parfaitement suicidaire pour l'Europe : la politique de Gerhard Schröder n'avait pas eu de conséquence plus négative encore pour l'Allemagne et pour l'Europe, uniquement parce que nos voisins étaient seuls à la mener à l'époque, pendant qu'Espagnols, Portugais, Grecs... s'endettaient pour acheter des produits allemands. Comme on le constate actuellement, le schröderisme généralisé aboutit nécessairement à la récession et à l'explosion du chômage : on a atteint en février dernier les 20 millions de chômeurs dans la zone euro. Et avec la récession et le chômage montent inévitablement les tensions nationalistes et xénophobes entraînant le risque d'une désintégration de l'euro et de l'Europe. Et cela à un terme sans doute moins éloigné qu'on l'imagine souvent.

    C'est - paradoxalement - un Allemand qui a le mieux décrit l'absurdité de ce qui est en train de se produire sous nos yeux. Il s'agit de Joschka Fischer, l'ancien ministre vert des affaires étrangères allemand. "Il serait à la fois tragique et ironique que l'Allemagne réunifiée provoque pour la troisième fois, par des moyens pacifiques cette fois et avec les meilleures intentions du monde, la ruine de l'ordre européen", écrivait-il en mai dernier (1). Malheureusement, nul n'est prophète en son pays. L'amitié franco-allemande ne peut pas consister à laisser un tel gâchis se poursuivre sans réagir. Il est de la responsabilité de chacun(e) de ceux qui sont attachés au projet européen, de chacun(e) des ami(e)s véritables de l'Allemagne de tirer le signal d'alarme pour amener le peuple et les dirigeants allemands à ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard. Et il y a manifestement urgence...

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  13. Évidemment, plus le dollar US baisserait, plus l’or monterait mais moins vite que l’argent-métal dont le phénomène de rattrapage par rapport au prix de l’or s’accélérerait.

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