mercredi 3 avril 2013

CAHUZAC? LA BELLE AFFAIRE!

 

Cahuzac ?
La belle affaire !
Par Shadok


Il a menti, ce qui est inadmissible. 
Il a fraudé, ce qui est inadmissible. 
Mais il y a les autres.

Ceux qui mentent tous les jours.
Ceux qui, grâce à leurs paradis fiscaux au Luxembourg ou ailleurs, permettent à des milliards de s'évader. Là je parle des dirigeants bancaires, ceux qui, au cœur même de nos institutions (comme l'agence France Trésor)  peuvent utiliser les informations obtenues pour jouer contre les intérêts de l'État français, ou encore ceux qui conseillent les politiques sur les mesures à adopter.  

Ceux qui par exemple, par le lobbying exercé sur un Moscovici lors de la récente loi  de séparation des activités bancaires totalement vidée de son contenu, ont permis que l'opacité totale demeure sur leurs transactions. Cette  finance de l'ombre ou shadow banking permet à des dizaines de milliards de transiter par le Luxembourg, sans aucun contrôle ni aucune vérification, permettant par là même de jeter un doute sur la fiabilité des comptes bancaires eux-mêmes.

Doutes d'autant plus légitimes qu'il est désormais de notoriété publique que des audits de compte, comme ceux effectués par Ernst @Young sur la Bank of Cyprus ou encore sur les banques Slovènes, auraient dû attirer l'attention sur les risques pris par ces banques, et sur la situation dramatique engendrée par des transferts déstabilisateurs, que l'Union Européenne parait encourager au lieu de combattre.

 Comme le dit Chevallier dans l'un de ses derniers articles :

 Les comptes de Bank of Cyprius sont certifiés par Ernst & Young qui aurait dû… ne pas les certifier en l’état. Ernst & Young est donc également l’un des responsables des pertes supportées par Bank of Cyprius et devrait en supporter les conséquences comme Arthur Andersen avec Enron.
 
Les personnes qui ont prêté ou déposé de l’argent dans cette banque ne sont pas responsables des pertes et ne devraient donc pas les supporter, et encore moins les contribuables euro-zonards.
 
Il en est de même en Slovénie avec NLB et NKBM certifiées elles aussi par… Ernst & Young : les 7 milliards d’euros de pertes répertoriées par le FMI ne sont pas comptabilisés dans les bilans de ces deux principales banques !
 
Le plus grand désordre règne dans les banques de la zone euro car les règles de bonne gestion ne sont pas appliquées ni même en vigueur. (1)


Ceux qui utilisent des incohérences législatives comme celle de la TVA pour détourner des dizaines de milliards qui devraient se trouver dans les caisses de l’État … Faut-il les citer ? Apple, Amazon, Starbucks ... et la liste n'est pas exhaustive.
 
Ceux qui se croient autorisés à faire des opérations financières en toute opacité, ceux qui se croient autorisés à les compenser alors que ces opérations contreviennent à toutes les règles juridiques, morales et éthiques en vigueur et là on peut parler de blanchiment d'argent sale.  

On vient d'en avoir un autre exemple avec les évasions fiscales tout à fait illicites, non bloquées par la BCE, qui en avait non seulement le pouvoir mais le devoir (2)  évasions qui ont aggravé la situation des Chypriotes. Et là on ne parle pas de 600 000 euros mais de beaucoup plus, à l'échelle d'un tout petit pays de surcroît. Auront-ils droit à l'opprobre, ou vont-ils continuer comme d'habitude leurs petites magouilles malsaines et ruineuses pour l'État français, ou pour les États en difficultés ? 

C'est au niveau de l'Union Européenne elle même, de son organisation, de son manque de transparence, qu'il faut chercher ce qui a rendu possible une affaire comme l'affaire Cahuzac. Et puisque l'Allemagne avait comme dessein de mettre sur pied un accord fiscal avec la Suisse permettant d'éviter ce type d'évasion (projet RUBIK), il faut se demander par quelle curieuse paralysie de l'esprit ou blocage mental, un accord de ce type n'est toujours pas en cours d'élaboration au sein même de l'Union européenne, Union qui se permet par ailleurs de se comporter en dictateur absolu, entrainant la ruine totale d'un pays,  comme vient de nous le démontrer le cas Chypriote.

C'est la première urgence.

Sinon, ce sera du bruit pour rien, une fois de plus. Il faut impérativement utiliser l'affaire Cahuzac pour exiger une transparence accrue et une cohérence juridique et fiscale au sein même de la zone euro, au lieu de laisser les gouvernants actuels encourager la fraude et l'évasion, ou pire la provoquer en jouant les pays les uns contre les autres avec des dumpings fiscaux totalement imbéciles.

 Si nous ne faisons pas cet effort et si nous n'avons pas cette exigence, le dossier Cahuzac ne servira pas à grand chose d'autre qu'à focaliser l'attention du public sur les symptômes d'une maladie et en aucun cas sur ses racines, qui plongent au cœur même des institutions Européennes et de son organisation totalement gangrenée par une corruption financière massive.

La fraude, l'évasion fiscale, font partie de cette criminalité financière très bien décrite par Jean François Gayraud dans son intervention du 12 Juin 2012 , criminalité qui trouve ses racines dans la dérégulation bancaire en particulier.

De manière fondamentale, le crime organisé fausse le fonctionnement des systèmes politiques par le jeu de la corruption systémique et la formation de véritables bourgeoisies criminelles. Il transforme aussi le fonctionnement des marchés économiques et financiers, au profit de ses acteurs les moins honnêtes : la « main invisible » est remplacée par une « main criminelle » qui déforme toutes les règles, avec des dégâts réels sur le budget des Etats, la santé des consommateurs, l’environnement ou encore le développement économique. Le crime organisé tue, mais aussi détruit et paupérise. 

L'affaire Cahuzac doit impulser une prise de conscience permettant de faire le "bon diagnostic".

_____


http://www.europarl.europa.eu/document/activities/cont/201206/20120621ATT47…
Article L330-1 Modifié par LOI n°2013-100 du 28 janvier 2013 - art. 34 :http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000020867499&cidTexte=LEGITEXT000006072026

35 commentaires:

  1. Le Monde

    Sur un ton solennel, M. Hollande a assuré que l'ancien ministre du budget, mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale", "n'a bénéficié d'aucune protection autre que celle de la présomption d'innocence". "C'est un choc, c'est un grave manquement à la morale républicaine", a-t-il encore dit avant d'annoncer une série de trois mesures.

    Une réforme sur l'indépendance de la justice devra ainsi être votée "dès cet été".

    Un autre projet de loi concernant les conflits d'intérêts et visant à la "publication et le contrôle de tous les patrimoines" des ministres et des parlementaires devra également être déposé "dans les prochaines semaines".

    Enfin, le chef de l’État a annoncé que "les élus condamnés pénalement pour fraude ou corruption seront interdits de tout mandat public", à l'issue d'un conseil des ministres exceptionnellement avancé à 9 h 30 et qui s'est déroulé dans un "climat très pesant" selon un participant.

    "[François Hollande] a dit que le mensonge d'un ministre, c'était un outrage pour la République et qu'à partir de là, il fallait prendre toutes les décisions qui renforceraient notre volonté de cette République exemplaire, notamment l'inéligibilité des élus qui seraient condamnés, demander l'accélération du texte sur les conflits d'intérêts", a rapporté à l'issue le ministre des relations avec le parlement, Alain Vidalies, rappelant l'engagement numéro 49 du candidat François Hollande ("Je porterai la durée d'inéligibilité des élus condamnés pour faits de corruption à dix ans").

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a jugé mercredi "insuffisantes" les mesures annoncées par le président François Hollande dans la foulée des aveux de son ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac. "Cette fois-ci, les bonnes intentions ne suffiront pas", tranche le numéro un communiste dans un communiqué. Détaillant les "trois réponses" du chef de l'État - indépendance de la justice, lutte contre les conflits d'intérêts et interdiction de tout mandat public pour les élus condamnés -, le responsable Front de gauche les juge "indispensables mais insuffisantes".

      "Nous veillerons à ce qu'une fois pour toutes les lois adoptées aillent au fond des problèmes posés et disposent des moyens de leur application", avertit le sénateur de Paris. "Tout nouveau manquement à l'engagement pris devant les Français sera inacceptable. Il faut aller au bout de l'assainissement de la vie publique", insiste le responsable communiste. "Les moyens de la lutte contre l'évasion fiscale et les fraudes doivent être renforcés. Les conflits d'intérêts entre les puissances de l'argent et les pouvoirs politiques doivent être attaqués à la racine", demande-t-il.

      "C'est seulement ainsi que l'on empêchera le tous pourris de prospérer et d'empoisonner la vie politique", selon Pierre Laurent.

      Supprimer
    2. L'avis de Noël Mamère:

      MAMÈRE

      Extrait

      Toute une oligarchie politico-financière s’est constituée, avec :
      • ses avocats d’affaires qui font les lois,
      • ses lobbyistes qui envahissent les couloirs de nos parlements,
      • ses publicitaires pour qui «on a raté sa vie quand on a pas une Rolex à 50 ans»,
      • ses commentateurs attitrés qui s’attaquent d’abord à leurs confrères et absolvent les tenants d’une politique qu’ils partagent,
      • ses fonctionnaires formés aux frais de l’Etat dans les grandes écoles, qui pantouflent dans les banques et les multinationales,
      • ses banquiers, ses traders et ses patrons de multinationales qui crient comme des oies qu’on égorge dès qu’on leur demande de payer des impôts.


      Depuis que la démocratie a remplacé la monarchie de droit divin, il y a toujours eu des «affaires». Mais jusqu’au début des années quatre vingt, jusqu’à la mondialisation financière, le politique avait un pouvoir de régulation. Sa capacité à modeler l’avenir national compensait sa faiblesse. Les responsables politiques représentaient les citoyens; ils étaient l’expression des différentes classes sociales.

      Ce qui est en train de disparaître sous les coups de la crise, c’est leur utilité. Ils se servent sans servir, constituent une oligarchie au dessus des citoyens, une hyper-classe, hors-sol, qui vit dans l’entre-soi, déconnectée des préoccupations de 99 % de la population.

      Ces gens-là ont la bonne conscience pour eux et le mépris pour les autres. Ils s’enrichissent à partir de la détention de connaissances et d’informations qu’ils détiennent grâce à la connivence entre le public et le privé, la politique et les médias. Le délit d’initiés est leur pain quotidien. Leur seule morale c’est celle du capital, leur seule vertu celle de l’argent fou, leur seule politique celle du marché.

      Toutes ces affaires alimentent la montée du populisme et le vote Front National. La seule qui profite des turpitudes à répétition de nos dirigeants, c’est Marine le Pen, la fille d’un milliardaire raciste et xénophobe qui a lui même établi sa fortune, rappelons-le, à partir de l’abus de faiblesse d’un vieillard qui régnait jadis sur des cimenteries.

      Oui, il y a vraiment quelque chose de pourri dans le royaume de France quand, successivement, deux ministres du Budget qui devraient être irréprochables sont mis en examen, quand deux anciens présidents de la République sont logés à la même enseigne.

      Après l’épisode Cahuzac, François Hollande pourrait faire un geste qui ne lui coûterait rien : mettre en place les bases d’une refondation de la Ve République – non comme il s’apprête à le faire de manière cosmétique pour ne pas troubler les notables d’un Congrès où il n’a pas de majorité pour changer la Constitution – pour que le peuple s’exprime.

      Je sais bien que lors des référendums, les électeurs répondent souvent à d’autres questions que celles qui leur sont posées, mais nous sommes face à une telle crise morale et politique que cette fois-ci, l’affaire serait jouable.

      Qui prendrait à droite la décision de dire non à des mesures telles que
      • le non cumul des mandats,
      • la refonte du statut pénal du chef de l’Etat,
      • la lutte contre les conflits d’intérêts,
      • la transformation du Conseil constitutionnel en une véritable Cour constitutionnelle indépendante,
      • l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives
      • et, pourquoi pas, l’instauration du droit de vote pour les étrangers non communautaires ?

      Soit la gauche continue à agiter ces questions comme un chiffon rouge et ne va pas au combat et elle perd à la fois son capital électoral et son honneur, soit elle se décide enfin à tenir ses promesses de campagne et se donne les moyens de gagner politiquement contre le populisme.

      Supprimer
  2. Petit joueur le Cahuzac ..

    Shadow banking autorisé par nos institutions .. non pardon , encouragé par nos institutions et en particulier les institutions Européennes: 67 000 Milliards de $
    Chiffres tout à fait officiels publiés par le Financial Stability Board et encore ils datent de 2011

    Et c'est bien cette finance de l'ombre , qui permet des transferts estimés à 25 000 milliards de dollars vers les paradis fiscaux .

    Et curieusement , les auteurs autorisant cette corruption massive et ces transferts déstabilisateurs sont presque tous au coeur de nos Institutions , au sein de l'Agence France Trésor: on les appelle même les serviteurs du Trésor .
    Et Ni Hollande ni Moscovici ne peuvent prétendre ignorer ces chiffres .. D'autant plus que c'est Lagarde qui a effectué ces nominations qui ont été reconduites par .... un certain Cahuzac .

    Europe : Fédération de la banane .. donc l'épisode Cahuzac n'est qu'un symptôme supplémentaire .


    RépondreSupprimer
  3. Ainsi donc, Cahufric a criqué, heu, craqué.

    Ah ce n’est pas Woerth ou Sarko qui feraient ça, aller avouer au premier Gentil venu, ne plus mentir. Tafiole, va.

    Fromage Coulant avant d'être coulé, pour essayer de sauver sa peau déjà criblée des balles de ses promesses non tenues, a vite fait de le couvrir d’opprobre, en lui reprochant une « faute morale impardonnable ».

    Ben il est temps, mon Fafois, de réaliser que tu as été piégé à l’insu de ton plein gré.

    Parce que sa première faute morale impardonnable, c’était d’avoir permis à une « coopérative » spécialisée dans les prunes d’échapper à une prune fiscale pour fraude.

    Sa deuxième faute morale impardonnable, c’est d’avoir délaissé la chirurgie viscérale, utile à tous, pour la chirurgie esthétique utile à pas tous mais plus rémunératrice au point d’être soumis à l’ISF.

    Sa troisième faute morale impardonnable, c’est de nous avoir, bien au chaud dans sa fortune, demandé de nous serrer la ceinture.

    Sa quatrième faute morale impardonnable, c’est d’avoir proclamé dédaigneusement que la lutte des classes n’existe plus (en même temps, il a raison, c’est la sienne et celle de Warren Buffet qui l’a gagnée).

    Et tu savais pas tout ça, c’est ballot, hein !

    Ne parlons pas de la faute morale de tous les Apathie qui admirent le journalisme de connivence et vomissent le journalisme d’investigation, surtout si ça investigue sur les potes. Mais la droite a tort de se réjouir : si Médiapart avait les bonnes infos sur ce dossier, il n’y a aucune raison qu’il n’en soit pas de même pour l’abus de faiblesse sur dame friquée – on n’en sort pas, hein.

    Mais parlons de l’édito abject de Dély du Nobs, qu’on n’a pas connu si violent quand Cahu était au top. Edito d’où il ressort lourdement, très lourdement, que Cahu c’est rien que le mouton noir d’un troupeau blanc comme la colombe qui tête encore sa mère.

    Personne ne parle de Rémi Garnier, le premier à avoir alerté sur Cahufric, et on sait ce que ça lui a coûté, il était et est dévasté bien avant le beau Jérôme (Stéphane Fouks, ex-communiquant de DSK : dis que tu es dévasté, ça fera pleurer dans les chaumières – Oui Stéphane). C'est lui que Fromage Coulant et coulé aurait dû nommer ministre du budget : compétence et intégrité.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est sûr: il y a le vilain mouton noir aux pattes très sales et les colombes aux ailes blanches.

      Entendre Copé ou Le Pen pousser des cris d'orfraie et demander des comptes, c'est fort de café!

      Comme si nous pouvions avoir quelque illusion sur les habitus de l'oligarchie politico-financière, quels que soient les partis! Ils se tiennent tous les coudes, en plus de se tenir par la barbichette.

      Apparemment, Cahuzac a été protégé sous la gouvernement précédent. Trouvé dans l'Express: Le détenteur de l'enregistrement audio dans lequel Jérôme Cahuzac évoquait un compte en Suisse, l'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot Michel Gonelle, estime que ce compte avait pu être identifié dès 2008, donc sous le gouvernement Fillon du quinquennat Sarkozy, mais a été mis "sous l'éteignoir". Un cordon sanitaire a été fait autour de M. Cahuzac pour le protéger.

      Supprimer
    2. Pour le protéger... ou attendre le moment propice afin de l'enfoncer?

      Supprimer
    3. Dans la cadre des explorations du marigot (Wikistrike):

      Un nouveau personnage apparaît dans l'affaire Cahuzac. Selon les informations du Monde, le compte suisse dont l'existence a été reconnue par l'ancien ministre a été ouvert par Philippe Péninque, un proche de la présidente du Front national, Marine Le Pen.

      C'est lui qui, en 1992, a ouvert à la banque UBS un compte dont l'ayant droit économique était M. Jérôme Cahuzac, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Ce n'est qu'en 1993, que ce compte a été récupéré en nom propre par l'ancien ministre, via la société financière Reyl and co, basée à Genève qui ne possédait alors pas de licence bancaire.


      Plus tard, en 2009, le compte aurait été transféré à Singapour dans la filiale locale de la banque hélvétique Julius Baer. Le compte était alors toujours sous gestion de la société Reyl.


      Contacté par Le Monde, M. Péninque, un ex-avocat spécialisé à l'époque dans les montages fiscaux, a, dans un premier temps affirmé qu'il était possible qu'il ait ouvert le compte de M. Cahuzac dans le cadre de son activité professionnelle d'alors. Il affirme qu'il était avocat spécialiste en "relations financières avec l'étranger". "Si le juge me convoque et qu'il me montre des documents, peut-être que je pourrais confirmer", a-t-il dit.


      Il a reconnu avoir entretenu des relations amicales avec M. Cahuzac qui était alors médecin. Il a affirmé ensuite : "Ce qui est illégal c'est de ne pas déclarer un compte, pas d'aider à l'ouvrir. Jérôme Cahuzac avait besoin d'un compte, je l'ai aidé à l'ouvrir".


      Marine Le Pen était-elle au courant de ce scénario ? M. Péninque prétend avoir informé la présidente du FN : "Je lui ai dit que j'étais ami avec Cahuzac et peut-être que dans le cadre de mon activité professionnelle, j'avais ouvert ce compte".


      En déplacement dans les Ardennes, Marine Le Pen avait dénoncé, mercredi 3 avril un "mensonge d'Etat" se disant persuadée que "le président de la République et le premier ministre étaient au courant" de l'existence d'un compte à l'étranger de Jérôme Cahuzac. "Je préfère penser cela. Sinon cela voudrait dire qu'ils sont tellement incompétents qu'ils n'étaient pas informés de la situation", a-t-elle ajouté.


      Philippe Péninque, 60 ans, n'est pas un inconnu pour ceux qui suivent les affaires de l'extrême droite. Cet ex-membre du GUD, un syndicat étudiant d'extrême droite radicale, réputé pour sa violence, est aussi ancien membre fondateur d'Égalité et Réconciliation. Il fait aujourd'hui partie des conseillers officieux de Marine Le Pen. En 2007, il avait réalisé l'audit du front national.

      Supprimer
    4. Marine Le Pen a réagi aux révélations du Monde, minimisant le fait que l'un de ses proches conseillers apparaisse dans l'affaire Cahuzac. "C'est un acte complètement anodin. Un de mes amis avocats a ouvert, il y a 25 ans (quand j'etais en licence de droit) un compte à l'étranger pour le compte de son client. Ouvrir un compte à l'étranger est complètement légal, c'est de ne pas déclarer les fonds qui est illégal."

      Mme Le Pen reconnait par ailleurs que M.Peninque lui a dit hier qu'il avait ouvert le compte de M.Cahuzac à l'étranger. Mme Le Pen considère les révélations du Monde comme "une attaque" contre elle. "Le système se défend mal", conclut-elle.
      _______

      S'il y a indéniablement du contre-feu dans l'air, il n'empêche que le "Tous pourris" n'épargnera personne! Que ces oligarques du marigot se le disent: toutes les casseroles vont être sorties, et les émanations putrides s'intensifier.

      Supprimer
  4. Ces 600 milliards qui manquent à la France
    Enquête au cœur de l'évasion fiscaleAntoine Peillon

    sorti le 22 Mars aux Editions du Seuil


    Lire l'extrait PDF indiqué sur le site : il donne à la fois une idée des sources et des méthodes .


    Dans le cadre d’une politique véritablement volontaire de liquidation de l’évasion fiscale des fortunes privées, sans parler de celle pratiquée par les grandes entreprises, Gabriel Zucman estime qu’il serait par exemple raison- nable de taxer à hauteur de 30% les avoirs dissimulés dans les paradis fiscaux ; d’autres spécialistes préconisent même d’aller jusqu’à 50 %, comme c’est d’ores et déjà la pratique aux États-Unis. Le produit de cette taxe d’assainissement fiscal serait donc, pour l’Europe, de 667,5 milliards d’euros et, pour la France, de 66 milliards d’euros, au moins, soit 5 milliards de plus que le budget 2012 de l’Éducation nationale. Si l’on ajoute ensuite à cette première manne l’imposition constante des revenus issus des avoirs fiscalement rapatriés en France, soit près de 15 milliards d’euros par an, il n’est pas absurde de dire, avec le doctorant de l’École d’économie de Paris, que l’arrêt réel de l’évasion fiscale serait «un élément non négligeable d’un plan de sortie de crise».

    Personnellement, je pense que l'urgence est à l'harmonisation fiscale intra zone euro .. ce qui met en question le rôle essentiel du Luxembourg comme lessiveuse de l'argent occulte .. Mais aussi , des mesures de régulation bancaire de manière à remplacer l'opacité par un minimum de transparence .
    Des mesures de cet ordre seraient encore plus efficaces que les taxations décrites par Peillon , car la France serait une des grandes bénéficiaires de cette harmonisation par les capitaux qui reviendraient ... ou par les recettes fiscales logiques , en particulier en termes de TVA , perdues aujourd'hui par l'Etat Français du fait du dumping fiscal européen et de son incohérence.

    Le problème des taxations est que la France détient déjà la palme d'or des pays Européens sur le sujet et que toute taxation ou prélèvement supplémentaire est désormais contre productive puisqu'elle provoque une diminution des rentrées fiscales (coefficient d'élasticité négatif) . L'expatriation légale n'est pas concernée par ce que décrit Peillon , puisque ce n'est pas de l'évasion stricto sensu , mais c'est aussi une perte de revenus conséquente pour l'Etat français et ceci est vrai pour les particuliers , comme pour les entreprises.

    RépondreSupprimer
  5. Cahuzac : l’iceberg a frappé le Titanic

    par Ariane WALTER: TITANIC

    Extrait

    Cahuzac a menti devant ses pairs. Impair et passe.

    Certains s’étonnent de son aplomb. Mais comment a-t-il pu mentir avec une telle assurance ? Les yeux dans les yeux ? En bloc et en détail, formule aussi ridicule, soufflée par une agence de com, que le dossier que brandissait DSK devant Chazal!(...)

    Soyons sûr, du moins, que les preuves étaient telles qu’il ne restait qu’à les reconnaître. Cahuzac n’est pas admirable: il est coincé. Mais est-ce une faute grave ? Qu’a-t-il fait, après tout?

    Ce qu’on lui reproche, nonobstant le concert des vierges effarouchées de la politique, me paraît une bricole.

    Il a ouvert un compte dans un paradis fiscal. (Si tu n’as pas de compte dans un paradis fiscal avant cinquante ans, tu as raté ta vie). Et «il aurait» été acheté par quelque lobbyiste, tombant dans le piège du conflit d’intérêt. Alors là, si on démissionne les députés pour de telles broutilles, il n’y aura plus grand monde à Paris et à Bruxelles dans les assemblées ! C’est le tout venant ! Le BA-BA de la fonction parlementaire. Demandez à DSK, qu’on payait en chair fraîche, ou à Guérini, dont les frais d’avocat seront payés par le contribuable, suite à un vote du conseil général !

    «Cahuzac déconsidère la vie politique!»
    Pauvre vie politique !
    En France, nous vivons une guerre des gangs.
    (...)

    Quel monde !

    Au milieu de ces gangs, Mediapart est un peu la boîte aux lettres des doges dans la Venise antique. Ce n’est pas que je veuille rabaisser ce «journalisme d’investigation», mais il faut quand même être persuadé que Mediapart attaque avec les munitions qu’on lui porte. De la même manière que le Washington Post était fourni par les ennemis de Nixon.

    Donc, n’en doutons pas, Cahuzac est un des cadavres du Cluedo . Les grands clans politiques, après avoir été en contact avec les mafias, par le biais de leur police et de leurs renseignements, sont-ils devenus des mafias ? (Forme interrogative prudente.) Il n’y a pas que dans les rues de Marseille que l’on découvre des corps au petit matin.
    «Ah!Tu me dénonces, hé bien , voilà pour toi!»

    Plus quelques suicides ou suicidés.(...)

    Ceci étant :

    - Il est impossible que Hollande continue à gouverner un pays, lui qui est incapable de savoir, au sujet de son ministre, ce que des journalistes et toute sa cour savent.
    - Nous voulons des élections où aucun homme politique, touché par l’ombre d’une affaire, ne puisse se présenter.
    - Nous voulons une Sixième République.
    - Nous voulons que la France sorte de l’Europe des banques et travaille à une Europe des peuples.
    - Nous voulons que nos richesses, notre travail, nous appartiennent.
    - Nous demandons un audit de la dette. Cette dette est odieuse et doit être renégociée.
    - Et dans un premier temps nous refusons, fortement, que notre pays signe l’ANI. Même des socialistes font circuler une pétition pour le refuser ! Tous les députés, toutes tendances confondues doivent s’unir contre cette faute! Qu’ils ne critiquent pas Cahuzac, alors que beaucoup sont dans le même cas, au moment de se déshonorer en détruisant le code du travail!



    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Excellent, le Titanic d'Ariane Walter ! Il ne faut pas s'en tenir à cet extrait, il faut vraiment cliquer sur le lien que donne Monica.
      Une petite douceur, pour vous tenter :

      "Oui, Cahuzac a menti , les yeux dans les yeux. Mais il n’est pas le seul.

      Il y a un certain Hollande qui doit démissionner.

      Lui aussi a menti, les yeux dans les yeux.

      Il s’est présenté sous l’étiquette d’un parti de gauche et il mène une politique non pas de droite, je ne veux pas insulter la droite, la vraie, composée d’êtres humains, mais une politique Bruxelloise de soft goulag. Il vend son pays en bloc et en détail.
      Il a prétendu que le TSCG, préparé par ce chien de Sarkozy, serait amélioré par ses soins. Il a menti. Il n’en a rien fait. Il a menti à la Nation.

      Il a prétendu qu’il s’attaquerait à la finance. Il n’en a rien fait. Son action pour séparer banque de dépôt et d’investissement fait rigoler.

      Il prétend que l’ANI, qui va être voté début avril est un accord de flexibilité favorable au travailleur. Il ment. C’est tout le contraire. Cet accord fera du travailleur un Chinois de Foxconn.

      Voilà des fautes qui vont porter sur des générations et des générations. Autrement plus graves que les jeux de cache-cache de Cahuzac . Et Hollande s’indigne qui fait mille fois pire ! Cet employé de la finance internationale qui régit nos vies et signe des hold-up !

      Mafias !"

      Supprimer
  6. Dans Courrier International, regards du monde sur notre marigot...

    D’ex-ministre du budget, Jérôme Cahuzac est devenu le "Lügen-Minister", le ministre des mensonges, pour le Spiegelonline. L’affaire Cahuzac c’est, ni plus ni moins, "la plus grande débâcle possible en terme de crédibilité pour un gouvernement socialiste qui a commencé son mandat avec l'ambition d'être 'un modèle de morale'", écrit de son côté Die Welt. "Le tout Paris politique était démonté mardi soir", ajoute encore le quotidien allemand.

    Au Royaume-Uni aussi, c’est la stupéfaction : "l’Ancien Monsieur impôt français (...) à l’origine des coupes drastiques des dépenses publiques", le ministre qui "luttait contre l’évasion fiscale", "le Monsieur propre" du gouvernement socialiste, admet finalement avoir eu un compte caché en Suisse et "plonge le gouvernement Hollande dans la crise", écrit the Daily Telegraph. "La vertigineuse chute de Cahuzac va saper les efforts du gouvernement socialiste pour se démarquer du gouvernement de centre-droit de Nicolas Sarkozy dont plusieurs collaborateurs, à commencer par Sarkozy lui même, ont été mis en cause dans des scandales de corruption", commente le Financial Times. Et au final, c’est le Front national qui récoltera probablement les fruits de cette affaire, conclut le journal de la City, le FN ayant toujours présenté les deux principaux partis politiques français comme aussi corrompus l’un que l’autre.

    Pour The Independent, l'affaire Cahuzac a des points communs avec un autre scandale, britannique : "Les aveux de Cahuzac ressemblent quelque peu à la confession [récente], après des années de déni, de l’ancien ministre de l’Energie Chris Huhne, qui avait manigancé avec sa femme Vicky Pryce [aujourd’hui séparée de l’ancien ministre] pour ne pas perdre des points pour ses excès de vitesse". Le quotidien rapporte que l’affaire française serait liée au difficile divorce de l’ex-ministre du budget d’avec sa femme Patricia Cahuzac.

    De son côté, El Pais explique aux Espagnols qu'il s’agit là "d’un nouveau revers politique pour le président socialiste le plus impopulaire" qui avait promis une république "irréprochable". Le quotidien rappelle que la démission il y a quelques jours de l’ancien ministre démontrait alors "que la politique française maintenait un niveau d’exigence éthique supérieure à celle de ses voisins du sud".


    RépondreSupprimer
  7. Le président du MoDem François Bayrou a annoncé mercredi le lancement d’une pétition auprès des citoyens français pour obtenir de l’exécutif une loi de moralisation de la vie publique, soit par voie parlementaire, sinon, par référendum.

    «Nous lançons un appel national que les Français pourront signer pour obtenir un acte décisif de moralisation de la vie politique», a annoncé le leader centriste lors d’un point presse au siège du MoDem où il a évoqué les suites de l’affaire Cahuzac.

    «En faisant pression sur les gouvernants», cette signature «sera une action citoyenne en un moment clé où se mesure la dégradation de notre bien commun, la démocratie de la France», a-t-il ajouté en annonçant la création d’un site «Moralisation.fr» ouvert à tous et dédié à cette pétition.

    Le président du MoDem s’est exprimé un an jour pour jour après avoir lancé un appel à la moralisation de la vie publique et proposé un certain nombre de réformes par référendum.

    Après avoir manifesté son intérêt pour cette démarche durant la campagne présidentielle, François Hollande n’avait finalement retenu qu’une partie de ces propositions et choisi de privilégier la voie parlementaire.

    «Le scandale Cahuzac, après tant de mensonges publics, venant après tant d’autres scandales, a créé une onde de choc sur le gouvernement, sur la vie politique de notre pays», a estimé l’ancien candidat à la présidentielle pour qui répéter en boucle «République exemplaire» est «une manière, si rien ne change, d’enlever aux mots leur sens».

    «La France a besoin d’une métamorphose en profondeur, d’une démarche globale, d’une réponse dure s’il le faut, qui permette aux citoyens d’obtenir la certitude que ce sont les fondations qui changent vraiment dans la République», a plaidé François Bayrou.

    Pour l’ancien député béarnais, la nouvelle loi de moralisation de la vie politique doit «permettre d’interdire les conflits d’intérêts par l’adoption rapide de mesures proposées par le rapport Sauvé».

    Le leader centriste a notamment évoqué la création d’une autorité de déontologie de la vie publique, la réduction du nombre de ministres et de parlementaires, un changement du mode de scrutin législatif avec une dose de proportionnelle et la fin immédiate du cumul des mandats.

    «Je dis à François Hollande que renvoyer à 2017 l’application de cette règle, c’est se moquer des citoyens», a-t-il lancé.

    «Dans une démocratie consciente de ses responsabilités de telles décisions devraient pouvoir être prises par le Parlement», a expliqué François Bayrou, tout en exprimant des doutes sur la capacité de l’Assemblée à «abolir un certain nombre de ses privilèges».

    «Il faudra alors que le président de la République ait le courage de se tourner vers le peuple pour qu’il s’exprime par référendum», a-t-il ajouté en se disant certain que le succès de sa pétition pourra l’aider à passer à l’acte.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bayrou a lancé sa pétition en ligne:

      Pétition-Bayrou

      Supprimer
    2. Vive Bayrou, l'Homme au couteau entre les dents !
      J'ai signé.

      Supprimer
  8. À propos du mensonge en politique, ces propos d'un psy, Jean-Luc Martin psychologue, psychanalyste, docteur en linguistique et expert près la cour d’appel de Paris, décrypte pour Libération les mécanismes qui ont conduit l’ancien Ministre du budget à nier la vérité aussi longtemps, et avec autant d’assurance.

    - Êtes vous surpris que Jérôme Cahuzac ait pu mentir avec autant d'aplomb ?

    Un homme politique cherche toujours à se fabriquer une image. Il n’apparait jamais en personne, mais masqué derrière cette image. Et dans ce contexte la question de la vérité devient un énorme problème. Dans toute les affaires qui ont émaillé la vie politique ces dernières années, on a été frappé par l’écart entre le discours public et les agissements privés. En fait, on peut même se demander si la catégorie du mensonge, si l’on considère que c’est l’inverse de la vérité, s’applique au politique.


    - Cette dichotomie entre les discours et les actes est-elle consubstantielle à la politique ?

    Non. L’être humain est par principe divisé, entre le je et le moi par exemple. Et il n'agit pas toujours au mieux pour lui-même. Le problème du politique c’est plutôt qu’il ne doit surtout pas montrer cette division. Il doit en permanence donner l’impression de la maîtrise. Il n’y a qu’à voir le ton qu’emploient les hommes politiques face aux gens du commun : c’est toujours un ton péremptoire. Ils cherchent à se mettre en position de vérité immédiate et catégorique.

    - La position de Cahuzac, qui était chargé de lutter contre la fraude fiscale tout en étant lui-même fraudeur ne relevait-elle pas d’une forme de schizophrénie ?

    On est plutôt dans le registre de la perversion. Il mettait en avant un certain nombre de conduites morales, mais il ne croyait pas en sa propre illusion.

    - Était-il possible de percevoir le mensonge dans les discours de Jérome Cahuzac ?

    Très sincèrement**** je ne crois pas. Ses propos sont trop construits, trop maîtrisés. Dans un discours, il y a deux éléments : le message qui est émis, et son énonciation. Normalement l’énonciation laisse percevoir un certain nombre de choses. Mais ici le discours ne laisse aucun indice car il n’y a pas de parole personnelle, pas d’authenticité. Et puis je repensais au débat entre Jacques Chirac et François Mitterrand (lors de l’élection présidentielle de 1988 ndlr). Jacques Chirac avait demandé à François Mitterrand de le regarder droit dans les yeux. C’est amusant ! comme si cela était un signe de sincérité.

    - L’entourage de Jérome Cahuzac a-t-il manqué de discernement ?

    Je ne sais pas. Les politiques doivent quand même être habitués à ce genre de comportements. J’entendais ce matin un membre du bureau politique du parti socialiste très émus que Cahuzac ai pu trahir sa confiance [Gérard Filoche] Cette naïveté, si c’est de la naïveté, m’épate...
    _______

    **** et la sincérité du psy, hein ;-)

    RépondreSupprimer
  9. Les intrications des marigots politiques et médiatiques...
    Le Monde:

    Deux fois, Jérôme Cahuzac a juré au président. La première, c'était le 4 décembre 2012, au téléphone. François Hollande rentre de l'inauguration du nouveau Louvre à Lens. Son cabinet vient de lui apprendre que Mediapart accuse le ministre du budget d'avoir détenu en Suisse jusqu'au début 2010 un compte bancaire non déclaré. Non, non, assure Cahuzac, tout ça n'est que foutaises : il n'a jamais détenu aucun compte à l'étranger. Le journal en ligne publie dans la foulée un enregistrement dans lequel une personne – que le site assure être M. Cahuzac – s'inquiète d'un compte "ouvert à l'UBS".

    Lire aussi : Si vous n'avez rien suivi de l'affaire Cahuzac

    Les deux hommes se revoient le week-end qui suit. Les yeux dans les yeux, a soigneusement communiqué l'Elysée, comme pour se prémunir. Cette fois, François Hollande est plus disert. Il fait comprendre à Jérôme Cahuzac ce que représenterait une fraude fiscale pour un ministre du budget, en période de crise, sous un président qui a fait campagne pour une "République irréprochable". Même réponse du ministre du budget qui affirme que la voix de l'enregistrement diffusé par Mediapart n'est pas la sienne. "Si tu me dis que tu n'as pas de compte en Suisse, je te défendrai", tranche donc Hollande.
    Il y a les yeux de Jérôme Cahuzac. Mais aussi ce que Hollande en sait. Le président s'est toujours méfié des rocardiens et des strauss-kahniens ; mais Cahuzac est aussi un jospiniste, qui avait milité comme lui pour le retour de l'ancien premier ministre en 2007.

    RUMEUR

    Il avait entendu Julien Dray et quelques autres lui recommander la méfiance, au lendemain de la victoire de 2012. La DCRI aurait distillé à l'oreille de "Juju" la rumeur d'un compte à l'étranger ? On ne décide pas d'écarter quelqu'un sur la base de rumeurs. Et Cahuzac est un "pro" des finances publiques.

    Il y a les yeux de Jérôme Cahuzac et aussi les amis de Mediapart, Edwy Plenel et Jean-Pierre Mignard. Mignard est un ami de Sciences Po, le confident du couple qu'il a formé avec Ségolène Royal et le parrain de son fils. Il a défendu naguère un jeune militant de la LCR nommé Edwy Plenel, lors des mouvements de protestation dans les armées. Depuis, les trois hommes sont liés.

    "La justice, rien que la justice, toujours la justice", dit Hollande au fondateur de Mediapart et à l'avocat du site, dès le début de l'affaire. Et fait savoir : si vous avez des certitudes, publiez les preuves, et j'agirai. En réalité, François Hollande, depuis le premier jour, croit Jérôme Cahuzac capable de lui mentir, les yeux dans les yeux. Mais il préfère jouer la prudence.

    Il sait aussi Edwy Plenel capable de "plomber" son quinquennat. En 2010, une caméra avait surpris un échange entre les deux hommes, à l'université d'été du PS à la Rochelle. "Je pense que lorsque nous serons, je l'espère, à partir de 2012 aux responsabilités, il y a tout à craindre de ce que sera ce devoir d'information, de critique, qu'exercera, je n'en doute pas, Edwy et son équipe", avait dit le futur chef de l'Etat, apercevant la caméra. Il ne croyait pas si bien dire.

    RépondreSupprimer
  10. Dans Marianne:

    Infliger des redressements fiscaux aux contribuables ou recouvrer les recette publiques, au moment ou les Français pâtissent d’une sévère baisse de leur pouvoir d’achat, n’était déjà pas une partie de plaisir depuis le début de la crise. Cependant avec l’incroyable feuilleton Woerth-Bettencourt et ses ramifications, puis l’ahurissante mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » de Jérôme Cahuzac, les milliers de vérificateurs fiscaux, de percepteurs que comptent l’Hexagone ont désormais l’impression d’aller de Charybde en Scylla.

    « Ce qui se passe est extrêmement grave, s’émeut Vincent Drezet secrétaire général du SNUI, le syndicat unifié des impôts, première organisation de la DGFIP. Car depuis deux jours, la fronde des contribuables est d’une telle ampleur, leur confiance à ce point rompue, que nous redoutons qu’ils ne consentent plus à l’impôt. Or ce consentement, c’est l’un des piliers de notre démocratie. »

    « Pourquoi vous en prenez-vous à nous et pas aux gros ? » s’entendent en effet dire, du matin au soir, les agents des finances publiques qui ne peuvent rien répliquer à ces interpellations car soumis au devoir de réserve. Mais qui ne sont pas loin de partager ces indignations, puisque depuis plusieurs années, ils estiment ne plus avoir suffisamment de moyens humains pour assumer leurs missions.

    A savoir : veiller au respect des principes de neutralité, d’accessibilité et d’égalité de traitement de tous les contribuables et les usagers ! « Nous nous sentons totalement floués, poursuit Vincent Drezet. Comment notre ancien ministre a-t-il pu nous tenir tant de discours flamboyants sur la grande fraude fiscale après avoir détenu un compte en Suisse ? Cette déconnection entre son discours et la réalité de ses aveux nous laissent totalement incrédules. »

    C’est dire l’immense tâche qui attend désormais Bernard Cazeneuve le successeur de Jérôme Cahuzac au Budget et même François Hollande pour remonter le moral des troupes de Bercy…

    RépondreSupprimer
  11. « Pourquoi vous en prenez-vous à nous et pas aux gros ? »

    Pour connaître la réponse, il faut se reporter au parcours du combattant battu de l'inspecteur Rémi Garnier, ostracisé par sa hiérarchie pour avoir osé s'en prendre à un "gros". Qui lui rendra sa dignité, qui demandera des comptes à sa hiérachie ? Vous savez, celle dont Woerth et Cahuzac étaient les ministres ?

    Sur Cahu lui-même. Il parait qu'il est dévasté (pas Garnier, hein, ce manant). On craint pour sa vie. On craint, ça dépend qui. Un mort, ça ne parle pas.

    La sidération devant cet aveu tient bien sûr aux diverses conséquences. Mais aussi au fait qu'on n'avait jamais vu ça : même pris les doigts dans la confiture, un homme politique n'avoue jamais, voir la jurisprudence Balkany-Tibéri. Voir les super menteurs que furent Chichi et Nico, lui étant le plus supermenteur de tous.

    RépondreSupprimer
  12. Editorial, par la directrice du Monde.

    Que n'avait-on entendu, au lendemain de la convulsion financière mondiale de 2007-2008! Les mots d'ordre claquaient : la finance internationale serait mieux régulée, les paradis fiscaux impitoyablement combattus, bref, on en finirait avec les trous noirs d'un système couvrant tous les abus. Les conclusions d'un G20 tenu à Londres se voulaient très vertueuses. Les États de ce cénacle promettaient "des mesures contre les paradis fiscaux", brandissaient la menace de sanctions et assuraient à tout-va que "l'époque du secret bancaire était terminée".

    Après la crise qui vient de secouer Chypre, place offshore prisée par les oligarques russes et autres amateurs d'opacité dans la gestion de leurs affaires, nous voici, en France, dans le tourbillon de l'affaire Cahuzac, un scandale d’État qui met en cause la probité et la transparence élémentaires réclamées de tout responsable politique, a fortiori de haut rang. L'actualité est parfois faite d'enchaînements vertigineux. Que les choses soient claires : l'enquête que Le Monde commence à publier aujourd'hui, consacrée au maquis des paradis fiscaux à l'échelle mondiale, à leur fonctionnement occulte et à leurs bénéficiaires de tous horizons, ne prend son point de départ ni dans les tumultes de Nicosie ni dans les démêlés de M. Cahuzac.

    Cette investigation a été lancée voici des mois. Elle se base sur l'accès sans précédent qu'un consortium international de journalistes d'investigation a pu avoir à une gigantesque base de données, révélant les dessous du monde offshore. 2,5 millions de fichiers ont été épluchés, comparés, recoupés. Le résultat : la mise à nu du maillage tentaculaire de la finance de l'ombre. Dans cette masse de documents, deux banques françaises sont mentionnées. Ainsi que l'ancien trésorier de la campagne de François Hollande en 2012, Jean-Jacques Augier, qui assure ne rien avoir fait d'illégal en recourant, pour un partenaire chinois, à des montages offshore.

    L'exposition de cas individuels, aussi saisissants soient-ils, ne doit pas masquer le fond du problème : les paradis fiscaux sont une menace pour la démocratie. Ils minent l'état de droit en jouant sur la dissimulation. Ils sont l'aubaine absolue des fraudeurs de tous bords. Ils favorisent le détournement de richesses publiques dans les États où fleurissent concussion et corruption. Dans cet univers de créativité juridique semble-t-il illimitée, ce sont des sommes colossales qui se cachent derrière des sociétés écrans. De riches particuliers y détiendraient au total, l'équivalent des PIB des États-Unis et du Japon additionnés.

    Nul ne pourra prétendre, à la lumière de cette enquête, que les dirigeants politiques, malgré leurs dires, se soient donné les véritables moyens d'agir. Il est urgent de renforcer les règles, les moyens de contrôle, la coopération transfrontalière. La lutte contre le blanchiment passe par là. Et les banques occidentales amatrices de schémas opaques pourront difficilement faire l'économie de réponses claires. Du moins si elles veulent que, à l'heure de la crise, crédit soit accordé à leurs professions de foi sur l'"éthique".
    ______
    Ha ha, Le Monde aussi s'attaque aux tentacules de la Finance ^^^

    RépondreSupprimer
  13. Ainsi donc, le trésorier de campagne de François II trouvait normal d’avoir un compte clandestin. Dans le genre « force tranquille » c’est un bon, lui. Remarquez, pour aider un président normal à nous entuber, c’est normal, hein.

    Voilà qui devrait, si les gens ne sont pas trop aveugles, entraver la grosse campagne de com’ socialisse sur Cahu ce pelé ce galeux d’où venait tout le mal* et nous on est innocents comme la colombe qui tête encore sa mère. Martine, qui la joue douloureuse surprise et indignation à tous les étages, savait parfaitement que Cahuzac avait aidé en fraudeur expert en prunes pas fiscales.

    Le ps est un gros poisson bizarre : le corps est sain mais un peu naïf**, à la Filoche, mais la tête est pourrie !

    * Sauf que l’âne de la fable était honnête, lui.

    ** Dans l’enthousiasme de mai 81, j’ai failli adhérer au ps. J’ai calé en réalisant que, vu ma naïveté, je ne serais jamais qu’un marchepied pour des ambitieux. Ça, mes enfants et cesser de fumer,c’est ce que ‘jia fait de miuex dans la vie

    RépondreSupprimer
  14. Dans le Monde, les Caïmans ont la gueule ouverte

    Cette colonie de la Couronne britannique est l'un des plus gros centres financiers offshore de la planète. A quelques lieux de la célèbre plage de sable fin de Seven Mile est nichée la cinquième place financière au monde, derrière New York, Londres, Tokyo et Hongkong : George Town, chef-lieu de ce sanctuaire de l'argent baladeur que sont les Caïmans, qui accueillent les plus prestigieuses enseignes bancaires ainsi que plusieurs milliers de comptables, d'avocats d'affaires et de fiscalistes spécialistes des montages financiers les plus sophistiqués.

    Des centaines de compagnies d'assurance établies par des multinationales, des sociétés écrans par dizaines de milliers et des hedge funds (fonds spéculatifs) à la pelle sont immatriculés dans l'île aux crocodiles découverte par Christophe Colomb en 1503. Eaux transparentes et fonds opaques : les Caïmans sentent l'économie de l'ombre à plein nez. Profitant sans fausse honte d'avantages fiscaux massifs, le secteur financier, grâce auquel le revenu par tête est le plus élevé de la région Caraïbe, représente la moitié du PIB.

    "Les valises de cash qu'on venait déposer ici, c'est fini. Les Caïmans ne vivent pas de la gestion des patrimoines privés louches qui veulent échapper aux autorités, mais de sociétés internationales qui ont besoin d'une juridiction neutre sur le plan fiscal", se défend le régulateur de cette place financière bâtie de toutes pièces en 1962 pour attirer les capitaux, surtout américains, fuyant l'instabilité des Bahamas.

    Le réseau de recherche anti-évasion fiscale Tax Justice Network accuse les Caïmans d'être une "lessiveuse" qui, comme la caque, sent toujours le hareng. Les professionnels du placement extraterritorial, comme leurs clients, peuvent tirer profit en toute impunité du désintérêt de la puissance tutélaire comme de la corruption des élites locales ou de l'absence d'autorité de régulation digne de ce nom pour faire prospérer leurs affaires en toute quiétude. Les régulateurs, en nombre insuffisant, sont incapables de pister l'argent trouble au milieu de la masse des capitaux qui transitent quotidiennement. Et bien malin qui arrive à en déceler l'origine. Les délais de transmission des informations réclamées par l'étranger sont souvent scandaleusement longs.
    (...)
    A quoi servent les îles Caïmans ? Tout d'abord, de rabatteur de capitaux approvisionnant les grands centres mondiaux en liquidités. L'argent collecté à George Town n'est pas détenu dans les coffres forts des établissements financiers du cru, mais transféré dans les banques de la City, Wall Street, Singapour ou Paris.

    L'évasion fiscale, désignée pudiquement par l'expression "optimisation fiscale", au profit des multinationales et des grosses fortunes privées, est une autre raison d'être de ce coin de paradis. Afin de faciliter les opérations d'alchimie comptable, les banques, les cabinets d'avocats ou les commissaires aux comptes montent en un tournemain des entités ad hoc appelées "special purpose vehicule", ou SPV.

    Les Caïmans sont en outre le repaire des hedge funds du monde entier : un bon tiers d'entre eux est immatriculé aux îles Caïmans. Ces fonds, très peu taxés, jouissent en toute liberté d'importants effets de levier. Mais il s'agit de firmes fantômes hébergées par un bureau d'avocats ou d'experts comptables. Le siège et les salles de marchés sont basés à Londres, New York ou Singapour.

    Autre spécialité locale, la création de trusts permettant à un détenteur de biens de les confier à un tiers, le trustee, au profit de bénéficiaires. Ces structures de préservation du patrimoine, propres aux pays anglo-saxons totalement opaques, permettent de fuir le fisc dans la mesure où le bénéficiaire ultime n'est pas connu. Joli petit monde...

    RépondreSupprimer
  15. Dans Le Figaro, il est également question de l'enquête journalistique internationale sur les Offshore:


    Après WikiLeaks, Vatileaks, Offshore Leaks sera-t-il le nouveau scandale mondial en vue? Une trentaine de médias étrangers et Le Monde pour la France publient jeudi matin les résultats d'une longue enquête collaborative sur les sociétés offshore et les paradis fiscaux. Plus de 2,5 millions de documents ont été analysés, expliquent le journal suisse Le Matin et le Guardian, deux des titres impliqués dans l'enquête. Mises à disposition par le consortium journalistique d'investigation américain ICIJ, les données exploitées sont issues de deux sociétés spécialisées dans les domiciliations offshore: Commonwealth Trust Limited, à Tortola, dans les îles Vierges britanniques et Portcullis Trustnet, basée à Singapour.

    «Ces fuites, qui ont le potentiel de causer un choc sismique, montrent à quel point la finance offshore s'est répandue dans le monde», explique le Guardian. Les données - contrats, photocopies de passeport, feuilles de calcul, livres de comptes - concernent environ 122 000 entités, liées à plus de 130 000 personnes dans 140 pays, précise Le Matin. Le Guardian souligne la diversité des utilisateurs d'investisseurs offshore. (...)«Le fait que des milliers de gens ordinaires apparaissent dans ces fichiers indique que les sociétés offshore ne sont pas uniquement le repaire de malfrats ou de politiciens voulant dissimuler de l'argent. Des anonymes adoptent ce système car ils ne se sentent pas à l'abri dans les institutions bancaires de leur propre pays», insiste la directrice adjointe de l'ICIJ.

    Le Guardian a mis en exergue quelques personnalités mentionnées dans ces documents (...). dont Jean-Jacques Augier, trésorier de la campagne présidentielle de François Hollande.

    Les coulisses de cette enquête internationale qui a réuni 86 journalistes et 35 publications sont aussi fascinantes que ses conclusions. Tout a commencé, il y a quinze mois, avec l'envoi anonyme d'un paquet en Australie. Son destinataire est le journaliste Gerard Ryle, qui sort d'une investigation de trois ans sur le scandale du Firepower. À la réception du disque dur, Gerard Ryle s'en va trouver le consortium ICIJ pour bénéficier de son expertise en matière de collaboration internationale. Mais contrairement à WikiLeaks, les données ne sont ni organisées, ni classées, un programmeur a donc construit une base de données pour permettre aux reporters de télécharger et de chercher les documents et mis en place un forum pour faciliter la communication. Le disque dur d'Offshore Leaks contient 260 gigaoctets de fichiers, soit un volume 160 fois plus important que les câbles diplomatiques américains publiés par WikiLeaks en 2010. De quoi distiller des révélations sur toute une année..

    RépondreSupprimer
  16. Laurent Neumann dans Marianne:

    Pourtant, cette affaire Cahuzac est porteuse d’une bonne nouvelle, d’une excellente nouvelle même : dans ce dossier, la justice a fonctionné. Elle a même fonctionné en toute indépendance. Reprenons le film des événements : révélations de Mediapart, ouverture d’une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale, puis ouverture d’une information judiciaire – le moment où Hollande choisit de se séparer de son ministre. L’enquête s’est poursuivie sans frein, sans pression. Et c’est justement parce que l’enquête a pu progresser sans entraves que Cahuzac s’est senti cerné et a fini par avouer. Un modèle du genre.

    On peut reprocher à François Hollande d’avoir fait trop confiance à son ministre du Budget – comme si, en politique, on ne mentait jamais, même ! On peut lui reprocher d’avoir sous-estimé le danger et fait preuve d’une naïveté crasse, voire d’une imprudence coupable. Mais pour une fois, la justice a fait son travail en toute impartialité. Et, pardon pour tous ceux qui, aujourd’hui, demandent - légitimement - des comptes au président de la République et à son premier Ministre : oui, le traitement judiciaire de ce dossier tranche singulièrement avec la manière dont ont été traités les dossiers les plus chauds du précédent quinquennat.

    On pense évidemment à l’incroyable affaire Bettencourt, au comportement intrusif de l’Elysée et au rôle joué, notamment, par l’ancien procureur de Nanterre Philippe Courroye… Ce n’est pas faire de la basse politique politicienne que de dire cela ; ce n’est pas non plus chercher à polémiquer pour le plaisir, encore moins à couvrir ou à défendre l’actuel pouvoir exécutif, que de souligner cette évidence : en quatre mois, les magistrats instructeurs sont parvenus à dénouer une affaire qui affecte le cœur même du pouvoir quand, pendant plus de cinq ans, la justice a été empêchée, entravée, obstruée pour qu’on ne connaisse jamais le fin mot de l’histoire Bettencourt qui, elle aussi, menaçait l’Elysée.

    Un dernier mot : bizarrement, ceux qui, hier, n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier le travail du juge Gentil – celui qui a osé mettre en examen Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’affaire Bettencourt – ne trouvent rien à redire sur la justice quand elle met en cause un ministre de la majorité – qui, lui, certes, a avoué. Toujours le même syndrome : les juges sont excellents quand ils frappent l’adversaire ; ce sont des incompétents ou, pire, des vendus, quand ils s’en prennent à ceux de ma famille politique. C’est démocratiquement navrant. Qu’en pense le grand républicain Henri Guaino?

    RépondreSupprimer
  17. http://www.bvoltaire.fr/adrienabauzit/quand-michel-rocard-devoile-le-pot-aux-roses,7498
    Fin décembre, au micro d’Europe 1, dans l’émission « Médiapolis », Michel Rocard fut l’auteur de déclarations on ne peut plus intéressantes qui, malheureusement, ne furent pas l’objet de reprises dans les autres médias.
    Le propos de Michel Rocard est le suivant : la réforme de la Banque de France de 1973 a interdit que celle-ci prête à l’État à taux zéro. L’État est donc allé emprunter avec intérêt sur les marchés privés. Si nous en étions restés au système précédant, qui permettait, répétons-le, à la Banque de France de prêter à l’État à taux zéro, notre dette serait de 16 ou 17 % du PIB, soit bénigne.
    Les deux journalistes chargés de l’interviewer ne réagirent pas, comme si Rocard avait dit là une banalité. Pourtant, il venait de leur dire que tous les fameux « sacrifices », prétendument inéluctables, auxquels le peuple français devait consentir, ou encore la rigueur imposée par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), n’étaient pas une fatalité mais la résultante d’un choix de politique de dette. Et d’ajouter que, contrairement à ce qui est véhiculé depuis des années dans les grands médias, la France n’avait pas vécu « au-dessus de ses moyens » mais qu’elle avait dû débourser, au titre d’un simple jeu d’écriture, alors qu’aucune nécessité économique ne l’exigeait, des centaines de milliards d’euros constants au profit des marchés financiers. Il leur disait encore que la crise des dettes souveraines était parfaitement artificielle et qu’il suffirait de revenir à la création monétaire publique pour qu’elle soit réglée sans heurt. Mais nos journalistes, disions-nous, ne bronchèrent pas.
    Michel Rocard, en revanche, se moque un peu du monde quand il affirme que la loi de 1973 fut simplement adoptée pour « imiter les Allemands », comme si l’objet de cette loi était de limiter l’inflation. Non. Cette loi a simplement permis de créer un marché interbancaire des obligations d’État. Contrairement aux thèses libérales vieillottes, les marchés ne naissent jamais « spontanément ». Ils sont des créations politiques ad hoc, comme, par exemple, le marché des devises, résultant de la mise en place du système de change flottant.
    On peut également déplorer que Michel Rocard ne nous ait pas dit pourquoi il ne tenta pas, du temps où il était Premier ministre, d’abroger cette loi « stupéfiante » selon ses propres dires et pourquoi le sujet est aujourd’hui encore tabou.
    Mais ne soyons pas trop dur avec Michel Rocard. Reconnaissons-lui d’avoir mis un terme à la conspiration de silence et de l’ignorance qui sévit depuis des décennies dans la classe politique française.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cette saloperie de loi de 1973: la plupart des gens ignorent ce qu'elle a changé et altéré!
      L'enfumage est maximal. Alors que la "dette" y a trouvé là son aliment, justifiant l'attaque contre les services publics!

      Et Montebourg qui l'avait contestée lorsqu'il faisait campagne pour les primaires du PS, il a oublié?


      Supprimer
  18. Les Français de plus en p,us allergiques aux hausses d'impôts. Excellent!

    Allergie-aux-impôts

    RépondreSupprimer
  19. Des "informations" faisaient état d'un non lieu pour Sarkozy.

    MAIS


    Les communiqués en provenance du parquet de Bordeaux sont rares. Celui envoyé ce vendredi matin aux rédactions par Claude Laplaud, procureur de la République, est laconique et clair. Non, affirme le magistrat, aucune décision n'a été prise concernant les orientations de ses futures réquisitions à l’égard de Nicolas Sarkozy, mis en examen pour abus de faiblesse le 21 mars, dans le cadre de l’affaire Bettencourt.


    D'après Le Parisien et Le Figaro, le parquet de Bordeaux envisagerait de requérir un non lieu concernant l'ex-chef de l'Etat un rapport transmis au ministère de la Justice jeudi 5 avril. D'après ces deux journaux, ce rapport, provisoire, aurait été transmis aux services de Christiane Taubira pour indiquer la position du parquet dans ce dossier épineux.

    «Contrairement à une information rendue publique dans la soirée du jeudi 4 avril 2012, le parquet de Bordeaux n’a pris aucune décision quant à l’orientation des réquisitions qu’il sera amené à prendre dans l’information notamment suivie du chef d’abus de faiblesse au préjudice de Liliane Bettencourt», écrit le procureur. «La procédure, comportant plusieurs milliers de pièces, étant communiquée depuis le 28 mars 2013 (soit depuis seulement huit jours), celle-ci doit faire l’objet d’une analyse détaillée et ce n’est qu’au terme de celle-ci et dans le délai indiqué dans le précédent communiqué du 28 mars 2013 que le ministère public se déterminera quant au sens de ses réquisitions.»




    RépondreSupprimer
  20. Juste pour le fun, un P'tit coup de décapant en ce doux dimanche de futures révélations moustachues:

    waouh

    RépondreSupprimer
  21. Jean-François Kahn (Huffingtonpost )

    Que préconise-t-il ? Que les gros fraudeurs du fisc qui cachent leurs magots dans les paradis fiscaux étrangers soient amnistiés et, qu’en cas de rapatriement, ils soient – ce n’est pas une blague! – quasiment dispensés d’impôts. Même s’ils ont dissimulé au fisc d’énormes fortunes, ils ne devront acquitter qu’une taxe de 5 %, c’est-à-dire moins que la première tranche imposable appliquée aux salariés les plus modestes. Et aucune pénalité ne leur sera imposée pour avoir commis un délit. Or, qui est à l’origine de cette initiative honteuse ? Les derniers amis socialistes de Cahuzac ? Non, les députés UMP.

    Du coup, certaines bizarreries prennent un curieux sens. Ainsi, lors du colloque consacré à la sécurité organisé par Jean-François Copé, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici ont été attaqués avec une rare virulence, mais Cahuzac plutôt excusé, sinon défendu.

    Ainsi, on a appris que l’avocat de Cahuzac, qui a mis en place son compte secret en Suisse, était une personnalité de droite, et même d’extrême droite, proche du Front National ; que le responsable de la seconde banque suisse où l’ancien ministre avait dissimulé sa cassette, avant Singapour, n’était pas éloigné de Nicolas Sarkozy ; que le dénonciateur de Cahuzac, l’ancien maire UMP de Villeneuve-sur-Lot, avait averti les responsables de l’ancien pouvoir, dès 2008 ; que le juge Bruguière, candidat UMP dans cette circonscription, disposait depuis un certain temps de la fameuse bande accusatrice ; que certaines des commissions occultes cantonnées en Suisse par notre ex-grand argentier, avaient été versées par les laboratoires Fabre, propriétaire du journal très droitier Valeurs Actuelles.

    Or, ce qui a déclenché l’intérêt de l’enquêteur de Médiapart pour les activités passées de Cahuzac, a-t-il lui-même convenu, c’est le fait que ce dernier défendait mordicus, devant lui, Eric Woerth l’ex-trésorier de l’UMP, dans l’affaire Bettencourt.

    De là à imaginer que notre socialiste d’intérêt, président de la commission des Finances sous l’ancienne présidence, était "tenu par la barbichette" par le camp adverse qui savait tout… Il y a là un pas que nous ne franchirons évidemment pas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. JfK parlait de l'amendement que les députés UMP voulaient discuter

      Supprimer
  22. Article alléchant dans Le Monde : //Cahuzac a "l'impression d'être un peu seul à payer"//

    Alléchant parce que cette déclaration de Gilles Cahuzac (non, Jérôme Bernheim) laisse espérer que, par ulcération, il va lâcher les secrets de ses petits camarades (deux noms au hasard : Woerth et Sarkozy, et la liste est plus longue, avec du ps dedans).

    Son ami Goujet (car il a encore des amis, cette fripouille – amis parce que fripouilles aussi ?) lui a dit que ce serait une « erreur » de revenir. Ah mon Jean-Claude, toi aussi tu crois dur comme deferre qu’un homme politique ne commet jamais de faute mais juste des erreurs et d’ailleurs, c’est toujours de la faute des autres. Comme le Kucheida, qui sur les marches du tribunal ne perd pas un gramme de son arrogance et jure que s’il est là c’est de la faute d’une vilaine rivale politique, toutes de salopes, hein mon Jean-Pierre. Et vous savez ce qu’il risque, l’abuser de bien sociaux ? Six mois avec sursis ! Pas plus qu’un voleur de poules !

    Allez mon Jéjé, lâche-toi ! Lâche les noms ! Et reviens en gloire parce que c’est vrai, tu n’es pas élu pour servir mais pour te servir !

    Il va falloir graver dans le marbre sa déclaration initiale « je suis dévasté » parce que dans le genre fauderche, il s’est surpassé. Des gens dévastés par le MEDEF, par Paul Emploi ou par SOS Racisme et la FIDL (voir dernier Sinémensuel p 6), les hôpitaux et les cimetières en sont pleins par les temps qui courent.

    RépondreSupprimer
  23. La contre attaque :
    Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l’Assemblée, est-ce digne? A ce compte-là, j’ai menti devant l’Assemblée sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013 … Si tous ceux qui ont menti à la représentation nationale devaient quitter l’hémicycle, il y en aurait des tonnes… »et il conclut : « Il’ n’y a que mes électeurs ou la justice qui peuvent me priver des bancs de l’Assemblée. Or je n’ai pas été battu et je n’ai pas été, pour l’heure, déclaré inéligible»…

    http://blogs.rtl.be/champselysees/2013/04/11/jerome-cahuzac-la-contre-attaque/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La réponse du "mouton noir" aux orfraies n'est pas dénuée d'uppercut.

      Et l'auteur de l'article de se demander, comme beaucoup d'entre nous:

      Plus les jours passent et plus je suis tenté d’appliquer à l’affaire Cahuzac une autre grille de lecture que celle qu’on nous propose. Officiellement c’est un type qui a fait fortune, puis qui planqué son fric à l’étranger pour échapper au fisc, et nous dit la rumeur publique, ce n’est pas bien !

      Maintenant imaginez que cet argent qui a dormi pendant 20 ans, ne lui ait pas appartenu… et que Cahuzac soit par exemple le dépositaire de la caisse noire d’un parti, ou d’un courant d’un parti, ou de la trésorerie occulte d’un homme politique majeur...Réfléchissez! Si vous aviez 600 000 euros, à vous… vous les laisseriez dormir pendant 20 ans?

      Supprimer

Vous pouvez copier et coller, dans la fenêtre ci-dessous, des textes saisis (éventuellement) auparavant sur Word. La correction orthographique des mots est vérifiée, et vous pouvez lire votre commentaire avant sa publication, en cliquant sur aperçu.
Une fois publié, le commentaire ne peut être réédité.