vendredi 22 mai 2009

Laïcité et statut des femmes


Ne touchez pas à la laïcité!

Par Caroline Pinet


Et voilà, au travers du rapport Cherrier, le retour de l’idée de faire entrer au Conseil Économique, Social et Environnemental - institution relevant de la Constitution de notre République laïque -, des personnalités en fonction de leur appartenance religieuse et (pour faire bonne mesure?) de leur appartenance à certains mouvements philosophiques. Ou encore, pour éviter un tollé, de prévoir par la Loi organique “ la possibilité pour le CESE, voire l’obligation lorsque l’objet du débat le justifie, de consulter les cultes et les mouvements philosophiques reconnus, et leur demander leurs contributions sur certains sujets, notamment d’ordre éthique.”.

Justifier ce conseil par “ Il n’est pas inutile de rappeler le rôle de certains mouvements philosophiques dans l’inspiration de dispositions législatives qui ont concerné la vie des femmes.” est a minima invraisemblable et méprisant pour ces générations de femmes qui ont dû se battre pas à pas pour que leurs vies cessent d’être un long chapelet d’indignité.

Dire aujourd’hui que l’évolution du droit des femmes relève du domaine de conceptions philosophiques particulières - auquel on pourrait donc légitimement opposer d’autres conceptions philosophiques ou cultuelles - est indigne et ouvre des portes inacceptables. C’est nier le caractère universel de cette égalité qui reste encore inachevée. C’est revenir... à la philosophie des Lumières, à la Déclaration universelle des droits de l’homme et du Citoyen initiale, qui excluaient les femmes, juste la moitié de l’humanité.

Par ailleurs, mettre en parallèle philosophie (en principe basée sur des raisonnements et leurs évolutions au fil de l’évolution de l’humanité) et religion (basée sur la foi et arrêtée aux textes anciens ou leurs diverses interprétations plus ou moins strictes) c’est mettre un pied sur la pente savonneuse des créationnistes qui réclament que leur croyance (la Genèse au pied de la lettre) soit considérée sur le même plan scientifique que la théorie de l’évolution.

On n’en est pas là, penseront certains, et la philosophie n'est pas une science. Certes, mais il a suffi de 20 ans pour que les Américains en soient là après un peu de démagogie racoleuse de Reagan, disant que finalement il préférait descendre d’Adam et Ève plutôt que d’un singe, pour rouvrir la porte des confusions et donner voix officielle aux théoriciens étriqués.

Dans sa grande “lucidité” le rédacteur du rapport poursuit en expliquant qu’ “Il serait vain de nier l’influence de mouvements religieux – dès lors qu’ils respectent les principes de la tolérance – dans l’apaisement de certaines tensions communautaires.”

Un “mouvement” religieux qui ne tolère pas que les femmes puissent avoir accès aux mêmes états que les hommes, au point de menacer d’excommunication ceux qui osent ordonner une femme, ne peut être qualifié de tolérant. Oserait-on demander “notamment sur les sujets éthiques” l’avis de groupes qui prônent l’interdiction de l’accès à certaines fonctions des personnes de couleur? Rien ne justifie que l’ostracisme envers les femmes ne soit pas condamné par la République avec autant de vigueur que l’est - heureusement- celui à l’égard de toutes autres catégories de personnes.

Arguer de la capacité des mouvements religieux d’apaiser certaines tensions communautaires pour justifier leur entrée au CESE revient à acter la pertinence de renoncer aux droits républico-régaliens pour les remettre entre les mains des diverses communautés religieuses plutôt que de chercher à résoudre les problèmes qui conduisent aux tensions... Le transfert des compétences de police à des sociétés privées que le récent Livre Blanc de Mme Alliot-Marie préconise doit-il s’étendre à terme à des “polices confessionnelles”?

Accepter l’entrée des représentants des groupes religieux au sein de nos institutions et du débat républicain, c’est accepter la prise en compte de leurs rapports à la vie, lequel est à la base du ”sort” qu’ils réservent aux femmes.

Alors même que la laïcité reste la règle, on a déjà pu voir un jugement rendu en tenant compte de l’appartenance religieuse des personnes concernées et une Ministre, oubliant l’égalité en droit des citoyens et citoyennes de ce pays, trouver cela normal. Normal d’ouvrir la porte aux procédures de répudiation.... Notre laïcité - et les réactions citoyennes - a permis de recadrer ce jugement sur le plan de l’égalité. Qu’en sera-t-il demain si nous mettons le doigt dans l’engrenage aujourd’hui?

Défendre la laïcité, ce n’est pas rentrer dans le débat par définition sans fin de l’existence ou non d’un Dieu, quel que soit le nom qui lui est donné. C’est respecter tous les croyants en continuant à maintenir les religions dans la sphère privée.

Défendre la laïcité c’est refuser d’entrer dans le jeu du rapport à la vie et des exigences des représentants de croyants, chemin dans lequel nombre de croyants ne les suivent même pas.

Ne pas défendre aujourd’hui la laïcité c’est, n’en doutons pas, mettre à mal la dignité de toutes les femmes, croyantes ou pas. C’est une raison plus que largement suffisante de refuser fermement que l’on s’attaque à elles de quelque façon que ce soit.

Nous devons être très nombreux et ô combien nombreuses à réagir très vite contre cette nouvelle attaque que nous ne pouvons considérer comme anodine car aucune brèche dans la laïcité ne le sera.

(Rapport Cherrier à télécharger à l’adresse suivante:
http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=8&press_id=2228) . Vous trouverez le paragraphe objet de mon courroux et justifiant mon appel page 18.


Billet publié le 17 Janvier 2008 sur Mediapart

147 commentaires:

  1. Sain courroux, chère Caroline, que je partage.

    La religion doit ABSOLUMENT rester dans le domaine du "privé" et ne pas en sortir d'un pouce. Car la religion a été, et reste encore, l'une des armes de l'oppression des femmes.

    La philosophie en cache-sexe de la religion,dans le CESE, c'est de la très grosse ficelle.

    Par exemple, j'ignorais totalement que les "mouvements philosophiques reconnus" (c'est quoi, ça?) avaient été à l'origine d'une évolution du statut des femmes...

    Naïves sommes nous de penser que ce sont les femmes qui ont combattu pour cette évolution!

    Comme vous avez raison de souligner la perte de principe universel que comporte cet appel à des "mouvements philosophiques" patentés (par qui d'ailleurs ?)

    Ce Rapport donne-t-il des exemples de "mouvements philosophiques" qui pourraient siéger au CESE ? Je serais curieuse de savoir quels "mouvements philosophiques" accepteraient de siéger à côté des religieux pour statuer sur des questions sociales...

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  2. Oui, les religions doivent rester dans la sphère privée. Dans l’intérêt de tous, croyants ou pas. Et le sabotage progressif de la laïcité depuis plusieurs années est vraiment dangereux.

    Il ne faut pas perdre de vue l’objectif de NS: “Si l’Eglise ne s’occupe pas des pauvres, qui le fera”. Cela vaut toutes les concessions et les tapis rouges.

    Si l’on exclut la réponse aux demandes pressantes des chercheurs ( et des laboratoires) pour ce qui concerne la recherche embryonnaire, le rapport du Conseil d’Etat relatif aux lois bioéthiques rejette toute progression sur les autres sujets.

    Comment ne pas souhaiter un peu plus d’énergie parmi les élus pour défendre ce principe fondamental de notre République. Mais le souhaite t il vraiment?

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  3. Chère Caroline,

    Je suis bien d’accord pour attribuer aux religions, historiquement, un rôle très lourd dans le maintien de la dictature patriarcale, et l’assujettissement des femmes, en particulier, à cet ordre, et je conviens qu’il faut être très vigilant contre les regains du cléricalisme, favorisés par la sarkomoisissure(et pas seulement elle).

    Cela dit, les Églises (tout comme les groupements musulmans) sont traversées, comme toutes les institutions, par des mouvements contradictoires. Certains courants sont plus ouverts que d’autres, et la vie sociale, dans sa progression dialectique, peut s’aider du jeu de ces contradictions. Diriez-vous que Desmond Tutu, ou Stéphane Chevignotte, ou le Dalaï Lama, etc., ont un rôle négatif ? Ne saluez-vous pas l’ordination de rabbines et de pasteures ? Il n’est peut-être pas mauvais qu’ils puissent s’exprimer ès qualités et contribuer à faire avancer l’opinion, sur certains points. Sinon, qui le fera, à votre avis ? Le Grand Orient ?

    La quête spirituelle en général ne doit pas plus être rejetée et dévalorisée qu’accueillie et valorisée par la République. Mais la République peut s’entourer des avis (seulement des avis) des groupes d’opinion quels qu’ils soient (tous, dans leur diversité). Je ne vois aucun inconvénient à ce que les représentants des cultes disent aux autorités de la République leur opposition de principe à l’IVG (par exemple) du moment qu’ils ne prétendent pas forcer la main au législateur, et qu‘on ne leur attribue pas le monopole de l‘expression morale.

    Dans l’économie de marché sociale et écologique (régulée à gauche) que je propose la société civile doit pouvoir s’exprimer dans toute sa diversité, les plus réactionnaires comme les autres (dans le cadre du respect des règles constitutionnelles bien entendu): c’est plus sain pour tout le monde. Nous n’avons rien à craindre de la liberté d’opinion (« même religieuse », dit la DDHC89), les partisans de l’autorité traditionnelle, si.

    Je ne vous suis pas sur les Lumières et la DDHC89, auxquelles vous semblez vous opposer. Qu’elles soient insuffisantes dans leur approche sur divers points, notamment celui de la libération des femmes (et d’autres), c’est un fait. Mais cela me paraît appeler plus un approfondissement, une réinterprétation, - peut-être même une appropriation primitive -, qu’un rejet. Sur ce point, je me sens plutôt proche de la démarche des Constituants de 1946, qui d’abord ont affirmé l’importance de la DDHC89, d’autre part l’ont assortie d’un complément substantiel (hélas, bien négligé et bien méconnu !) dans la foulée des travaux du Conseil National de la Résistance.

    Pour éviter tout faux débat je tiens à préciser que j’adhère totalement à votre phrase:

    « Rien ne justifie que l’ostracisme envers les femmes ne soit pas condamné par la République avec autant de vigueur que l’est - heureusement- celui à l’égard de toutes autres catégories de personnes. »

    Amicalement,
    Melchior

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  4. Ce que vous dites, Melchior, est vrai en théorie idéale... mais qu'en est-il en pratique hic et nunc, étant donné la force de la logique patriarcale et sexiste ?

    Certes, la "liberté de toutes les expressions" est a priori souhaitable, mais est-il vraiment nécessaire qu'elle soit appliquée dans le CESE? Je n'en suis pas convaincue. Au contraire, je pense comme Caroline qu'il y a là danger.

    Il faut se rendre compte de la violence que comportent beaucoup d'énoncés et de pratiques religieux pour les femmes. A mes yeux, il est insupportable, par exemple, que des défenseurs du voile islamique ou des opposants à l'IVG viennent apporter leur vision dans un tel Comité. C'est une régression, Melchior, en regard du droit constitutif des femmes en tant qu'êtres humains totalement libres.

    Le CESE devrait repartir des éléments basiques universels laïques de cette liberté, et ne tenir aucun compte des idéologies plus archaïques, qui l'infléchissent et l'affaiblissent, de fait.

    Ces opinions font assez de dégâts dans la société pour que l'on ne les introduise pas, en plus, dans des institutions officielles.

    Viendrait-il à quiconque l'idée de défendre l'intégration - je caricature sciemment - de mouvements d'extrême-droite défendant des "opinions racistes" dans le CESE, au prétexte qu'ils seraient "représentatifs" de courants sociaux? Certes pas, me semble-t-il.

    Donc, pourquoi le ferait-on pour des systèmes religieux dont nous connaissons le caractère oppressif pour les femmes ?

    Par ailleurs, même le Dalaï Lama et le bouddhisme ne sont pas aussi exempts de toute idéologie sexiste et patriarcale. Toutes les religions sans exception doivent être passées au tamis de la critique, car elles comportent toutes certains germes, plus ou moins forts il est vrai. C'est pour les analyser, ensemble, et sans concession, que nous sommes ici.

    Amicalement.

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  5. Cher Melchior,

    Je tente de défendre notre laïcité sans être “laïcarde” du tout.

    Que les religieux fassent connaître leur point de vue de religieux c’est bien naturel dans une démocratie laïque. Qu’ils soient intégrés dans nos instances en raison de leur appartenance religieuse, non. Que les règles qu’ils ont déduits de leurs croyances diverses s’imposent à tous et à toutes, non. Que les règles de droit soient appliquées en tenant compte des origines religieuses, non. Le procès de Lille était à ce titre exemplaire: le fil ténu entre laïcité et égalité des sexes.`

    Si j’insiste sur l’aspect “femmes” dans ce combat c’est qu’il n’est guère abordé. Probablement de peur de froisser les musulmans alors que les autres religions du Livre et le Boudhisme ne sont guère plus exemplaires quant à la place assignée aux femmes.

    On a beaucoup entendu à gauche mettre en avant le respect de l’identité culturelle contre l’intégration républicaine. N’y voir qu’une résurgence colonialiste est la règle. La première fois que j’ai entendu un même cerveau qui se voulait de gauche défendre la polygamie et le voile à l’école au nom du respect des cultures et s’insurger contre le gavage des oies au nom d’une pratique barbare d’un autre âge je me suis demandée qu’elles étaient les positions respectives de l’oie et de la femme dans la hiérarchie du monde animal :-)

    Le fait qu’il y est en France de plus en plus de gens de toutes les couleurs, de religions et de cultures non-chrétiennes ne me posent vraiment aucun problème. L’ennui naquit de l’uniformité. Que l’on renonce à l’égalité en droit de nos citoyen(ne)s et à la laïcité au nom du multicultarisme, que l’on mette en avant les plus dogmatiques des religieux, m’en posent ...

    En voici par exemple quelques-uns que l’on n’a pas le droit de négliger :
    - la montée en puissance du créationisme
    - le sort des femmes
    - les conflits d’influence entre les diverses religions: On ne peut qu’aboutir à ce que les uns se sentent à un moment ou un autre moins entendu qu’une religion “concurrente”.

    Renoncer à la laïcité, laisser cheminer vers une laïcité prétendument positive c’est ouvrir la porte à ce que l’on a vu au Canada en 2004 : La ministre de la famille proposait de s’en remettre aux autorités religieuses pour fixer le droit de la famille dans le respect des cultures. C’est certes rester sans suite. Mais si un jour un Ministre de la République ose proposer cela au pays des Lumières et de la DDHC89*, nous serons tous complices de la mort de nos fondamentaux et de l’évolution au cours du temps.

    Ne pas oublier que dans le système économique extrémiste que nous connaissons au niveau mondial la concurrence libre et non-faussée repose sur deux piliers: salaires de misère et prélèvement minimum. Pas de quoi donner les moyens aux Etats de prendre en charge la misère. Ce que notre président exprime très bien en disant “Si l’Eglise ne s’occupe pas des pauvres, qui le fera?”.

    Le retour à la valorisation de la charité individuelle du 19° siècle en sautant à pieds joints sur la solidarité “régularisée” n’est (hélas) pas que le propre de la Droite néo-libérale... je reviendrai sur l’enthousiasme pour le “care” et le féminisme compassionnel de Terra nova.

    Juste revenir sur finalement l’essentiel dans le rapport laïcité/femmes. Je crois que le jour où le plus grand nombre comprendra qu’en remplaçant “femmes” par “noirs, ou juifs” dans le sort qu’ils font aux femmes les mouvements religieux seraient interdits, nous aurons fait un grand pas.

    Imaginer ce qui se passerait si un mouvement disait “ les blancs peuvent disposer de leur corps, pas les noirs”; “les blancs peuvent être chefs, pas les noirs”; “Les blancs doivent ôter leur chapeau, les noirs se couvrir les cheveux”...

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  6. Chère Caroline,

    Il me semble que je suis globalement d’accord avec ce que vous dites dans votre commentaire.
    Trois remarques cependant.

    1) Outre que vous faites un peu de peine à mes deux oies de compagnie, Immanence et Multitude, je rejoins Monica lorsqu’elle dit que nous ne devons pas dresser des priorités et hiérarchiser nos rebellions. Si quelque un prend position contre le gavage des oies, il opère une micro-rebellion contre « le système » (pour faire vite) qui peut faciliter une remise en cause plus générale.

    2) Il faut distinguer la position que prend un mouvement social (féministe par exemple), qui œuvre pour sa vision du Bien, suivant l’éthique de conviction (*),(**) et celle que peuvent adopter les pouvoirs publics, qui cherchent, eux, non le Bien mais plus modestement le Moindre Mal, suivant l’éthique de responsabilité (*). Au mouvement social féministe de dénoncer les racines de la domination patriarcale véhiculées par les religions, aux politiques d’entendre tout le monde avant de décider. Je crois que cette distinction est absolument nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie.
    (Bien entendu, sous le régime actuel, il est bon de faire du « buzz » autour des intentions du pouvoir, et d’exercer une saine méfiance a priori).

    3) Vous ne répondez pas à ma remarque sur les Lumières et les textes fondateurs. Je rappelle ici un extrait du Préambule de 46:

    « 1. (…) tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. » [Le peuple français] « réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.
    2. Il proclame, en outre, comme particulièrement nécessaires à notre temps, les principes politiques, économiques et sociaux ci-après :
    3. La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme.
    (…)
    5. Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. »

    N’y a-t-il pas là de quoi faire saigner les gencives du Président, gardien de la Constitution ?

    (*) Max Weber Le Savant et le Politique(**) encore peut-on discuter de la souplesse nécessaire. Faut-il dire à un père de famille musulman que ses traditions sont affreusement patriarcales et à bas le patriarcat, ou bien que rien dans le Coran n’autorise telle ou telle pratique qu’on veut lui faire abandonner ? C’est à voir.

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  7. Chers Caroline et Melchior,

    Je suis d'accord avec tout ce que dit Caroline, conscience de la "lutte des genres" oblige ;-)

    Je n'ai aucune envie de contrarier vos oies, cher Melchior. D'autant que les femmes se font volontiers traiter d'oies (blanches ou pas), et que leur gavage (ou leur amaigrissement) est savamment ou grossièrement pratiqué ici et là...Quand elles ne sont pas purement et simplement évincées avant que de naître...

    Mais si nous ne devons pas hiérarchiser les luttes, il faut bien d'abord faire surgir les systèmes d'oppression les plus occultés, niés.

    Celui du genre, parce qu'il est le plus ancien, le plus enfermé dans un système naturaliste,parce qu'il est intriqué dans l'identité de chacun, et qu'il a une dimension affective et sexuelle, est l'un des plus difficiles à analyser et à déloger.

    Votre argument du "moindre mal", Melchior, me semble - si vous me permettez - un peu trop souple, insuffisamment radical. Non, je ne vois pas pourquoi le CESE devrait tenir compte des avis religieux. Il ne devrait tenir compte, par principe - car nous sommes dans une société laïque - que des mouvements foncièrement non religieux. Les mouvements religieux ont assez de force et de pouvoir dans le système social pour que nous n'ayons pas à les y intégrer. D'autant que - Caroline a raison - la religion fait la part congrue aux femmes.

    Vous donnez, Melchior, la réponse de ce qui devrait être fait: le CESE doit partir des préambules de 46, notamment le 3 pour les femmes.

    Pour ce qui concerne votre note sur le père musulman avec sa fille, c'est ce préambule qui doit être rappelé et affirmé. Entrer dans le système de rationalisation de l'oppression ne sert à rien, il y a longtemps que nous l'avons compris. Les convictions en ce domaine sont indéracinables.

    Devant la force des stéréotypes, que rien "de l'intérieur" même de leur système de rationalisation ne peut contredire, il faut sans crainte affirmer les principes inaliénables.

    Si les gens avaient été plus "laïquement" intransigeants sur ce sujet au moment des affaires de "voile islamique", nous n'aurions pas reculé comme nous l'avons fait.

    La radicalité est souvent la seule force qui fait avancer le société. J'en suis intimement convaincue.

    Amicalement.

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  8. Je crois que nous avons beaucoup de points d'accord, et notamment sur l'essentiel - caractère primordial de la lutte des genres et de la radicalité. Il reste à s'accorder sur les articulations du clérical et du religieux (et de leurs contraires), des deux éthiques (conviction et responsabilité, et de la lutte des genres avec la lutte des classes, vieux débat nécessaire dont il faut cependant éviter les ornières. Dans l'immédiat je me propose un petit détour vers la redéfinition de la gauche, donc plutôt sur le fil de Farid.

    Ni Caroline ni vous ne me répondez sur Desmond Tutu et d'autres... Ils me semblent pourtant oeuvrer davantage pour l'émancipation des femmes que bien des militants de l'athéisme.

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  9. Cher Melchior,

    Il y a parmi des personnalités religieuses des combattants du sexisme et, inversement, il y a des collaborateurs du sexisme chez des personnes athées.

    Le propos n'est pas ici de dénoncer/d'attaquer les croyants ou de défendre/valoriser les athées, mais d'analyser et de combattre les dérives sexistes qui traversent l'ensemble du champ social, par-delà les "camps" politiques ou religieux. Et l'un des ressorts de ce combat est la remise au premier plan des valeurs de la laïcité, qui sont des garantes, notamment pour les droits des femmes.

    Pour ce qui concerne les stratégies à mettre en oeuvre, le billet de Farid et le vôtre sur la gauche permettront de lancer la discussion.

    Go !

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  10. Chers Melchior et Monica,

    Qu’Immance et Multitude ne me mordent pas, j’ai une préférence pour le foi des canards...
    L’exemple que je citais montrait juste que dans le rapport aux us et coutumes il valait mieux être une oie qu’une oie blanche. :-)

    Pour ce qui est des Lumières et de la DDHC 89 je n’ai pas d’état d’âme: un pas de Titan pour l’humanité... Si j’évoquais un retour à ces temps forts comme une régression c’est qu’à l’époque les femmes n’étaient pas autorisées à avoir les deux pieds dans l’humanité et n’étaient pas concernées par l’universalité des droits.

    Vraiment ne vous méprenez pas. S’il est vrai qu’on peut lire dans mes propos le peu d’affection que j’ai pour ce que les Eglises ( au sens large) ont cru pouvoir déduire et continuer à déduire du Livre notamment à propos des femmes, rien ne permet de déduire l’irrespect ou l’absence de considération systématique pour tous les hommes et femmes qui ont la foi, ni même d’ailleurs si je suis croyante, athée ou agnostique :-)
    Il y a des gens exceptionnels parmi les croyants et les non-croyants, et aussi des gens de peu dans les deux camps.

    Notre laïcité est ainsi faite - et c’est évidemment très bien - qu’il y a au sein de nos institutions des citoyens qui ont des convictions religieuses d’autres qui n’en ont pas. Leurs présences relèvent de compétences utiles (enfin, en principe) à l’Etat et à la République non à leurs convictions religieuses.
    Les Lois sont faites pour tous. Lorsque l’Etat laïque éduque sur le contrôle des naissance, il n’oblige personne à y avoir recours. Lorsque les convictions religieuses entrent par la grande porte au sein de l’Etat et que l’Etat montre sa bonne volonté, on arrête l’éducation sur le contrôle des naissances avec les conséquences que l’on sait pour toutes, croyantes ou pas, et cela pour la satisfaction d’une poignée d’intégristes. (cf la pétition des Evêques d’IDF).
    Je reste sur la problématique des femmes mais il y a bien sûr d’autres sujets.

    Monica à tout à fait raison en disant : “Si les gens avaient été plus "laïquement" intransigeants sur ce sujet au moment des affaires de "voile islamique", nous n'aurions pas reculé comme nous l'avons fait.”

    Je n’aborde pas la problématique des femmes dans notre société sous l’aspect “ lutte des genres “.
    Pourquoi le faire aujourd’hui alors que nous avons désormais exactement les mêmes droits depuis la fin des années 60 et que je n’ai pas le moins du monde l’envie d’éradiquer le genre opposé? C’est pourquoi une réponse du type mouvement social féminin ne me paraît pas adapté au problème. Je rêve juste d’une association citoyenne (l’association est citoyenne, les membres des deux genres) allant systématiquement devant les tribunaux à chaque manquement. Nous avons tous les outils juridiques nécessaires.

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  11. En fait, Caroline, le notion de "lutte des genres" était un clin d'œil à la "lutte des classes". Elle n'impliquait pas dans mon énoncé (et mon esprit)la guerre des sexes, le combat des femmes contre les hommes, ou a fortiori (waouh) l'éradication du sexe opposé ;-))

    Il y a toujours eu des hommes impliqués dans ce combat... et des femmes qui s'y sont opposées... et s'y opposent. Les hommes sont souvent sensibles à cette dimension, car ils ont une identification plus facile au "genre humain" que certaines femmes, braquées sur la revendication d'une différence radicale entre hommes et femmes, ne veulent/peuvent pas percevoir.

    En parlant de la "lutte des genres", je voulais simplement souligner que c'est une dimension occultée qu'il faut sans cesse mettre en évidence, car elle est ancienne et très "robuste".

    Le mouvement non pas "féminin" mais "féministe" a été nécessaire, Caroline: il ne faut pas en méconnaître l'utilité, dans les années 60-70. Sans lui, beaucoup de choses n'auraient pas avancé.

    Il y a toujours un moment où les opprimés doivent se réunir pour trouver une unité. Pour les femmes ce fut particulièrement nécessaire, car le système patriarcal fait tout pour les opposer les unes aux autres. Femmes objets sexuels des hommes, éternelles rivales les unes des autres... Ces mécanismes sont encore actifs, hélas.

    Après le temps de cette unité, vient un autre temps, de la mixité. Chaque étape a sa raison d'être et sa légitimité...

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  12. Appel des oies à la révolte.

    Naviguer sur les eaux c'est la belle aventure
    A voler dans les airs nous ne rechignons pas
    Pour marcher dans les champs nous nous mettons au pas
    Une deux une deux et foulons la verdure

    Mais le gavage hélas vient forcer la nature
    Cet affreux procédé nous donne le foie gras
    Au bout de ce supplice on nous mène au trépas
    Même aux yeux de certaines gens la chose est dure

    Au risque du cholestérol et de l'intox
    L'homme prend son plaisir à nous bouffer le foie
    Nous qui chez les Romains sûmes sonner le tocs-

    In levons lors bien haut l'étendard caca d'oie
    Et vendons chèrement nos entrailles et toc ç'
    Aura pour nous été la dernière joie.

    (20 janvier 2007)

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  13. Cher Griffollet, adorable chat poète,

    J'apporte mon soutien intégral aux oies...Qu'elles soient assurées de ma solidarité.

    D'ailleurs, je ne mange que du foie gras de canard, honte à moi.

    Chères oies, gardiennes fidèles qui poussent leurs cris pour défendre ce sur quoi elles veillent...

    Chères oies fières, parfois si semblables aux cygnes lorsque, majestueusement blanches, elles glissent sur les eaux ...

    Chères oies cendrées, qui ont su montrer à K. Lorentz, en tombant amoureuses de lui, que les schémas "phylogénétiques" s'adaptent à l'empreinte de l'expérience de chaque être vivant...

    Merci, chère oies, gardiennes inébranlables de la laïcité. Et hop ! Je retombe sur leurs pattes palmées:-)

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  14. Appel à tous les jars du monde

    Entendez le cri des oies
    le soir au fond du bois
    Lorsque la main du gersois
    gave cent fois
    vingt femmes ploient
    et trois mourroient
    souffrant des mauvaises voix
    de jars prétentieux et pisse-froid



    Bien sûr, Monica, qu’il ne faut pas oublier l’histoire de la conquête de l’égalité en droit des femmes et des hommes. Pas plus que les Lumières et la Révolution et toute l’histoire de notre évolution. Mais il faut aussi tenir compte du fait que la majorité des femmes d’aujourd’hui ont atteint l’âge adulte après la Loi autorisant l’avortement. Ce n’est pas pareil de demander l’application des Lois que d’exiger de nouveau droit.
    Je ne suis pas “féministe”.
    Le 7 mars 1981 j’ai participé à la manifestation des femmes à Paris. 7 ans après la Loi le slogan était “un enfant si je veux, un enfant quand je veux”. La Loi s’appliquait mal. J’y suis allée avec une amie parce que j’étais enceinte et heureuse de l’être. “Si je veux, quand je veux” fait plus d’enfants heureux que le contraire. La question de savoir si j’avais voulu l’enfant que je portais était systématique:
    Beaucoup de femmes ont été adorables avec moi, attentives à une distance de sécurité pour mon ventre et me poussant en tête du cortège, mais beaucoup trop ont été absolument odieuses: je n’avais rien à faire là puisque j’acceptais l’aliénation, je refusais l’émancipation etc.. De martyr de la cause je devenais collabo!
    Et je ne le ne suis pas non plus parce que le grand-père qui m’a élevée a “oublié” de me démontrer que j’étais moins humaine que lui et que j’avais un gène qui me prédisposait à la cuisine ou la vaisselle: Il faisait tout fort bien lui-même sans donner l’impression de déroger. C’est donc de façon très naturelle que je n’ai pas porté les valises de la soumission d’un genre à l’autre.
    J’ai beaucoup de respect pour E.Badinter, mais lorsqu’elle part en guerre contre l’allaitement, je suis consternée. Priver les jeunes mamans de ces moment oh combien délicieux et néanmoins pratiques plutôt que d’adapter un peu le monde conçu par des hommes pour des hommes... quelle innovation, quelle audace!
    L’émancipation de la femme par le travail.... Doit-on continuer à s’égarer dans ce lexique là dans un monde qui croule sous le nombre de chômeurs et de sous-employés parce qu’un doigt fait ce qui nécessitait cent paires de bras?. Hommes ou femmes, l’émancipation vient de la disposition de moyens pour vivre. Pas du travail qui n’est lui même que le moyen archaïque pour le peuple d’avoir les moyens de vivre. Conseillait-on au noble de travailler pour s’émanciper?

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  15. Chère Caroline,

    J'aime beaucoup votre appel aux jars ;-)

    Ayant participé moi-même au mouvement féministe, à partir des années 77, j'en connais les heures de beauté et, hélas, les heures d'aberration.

    Les propos d'E. Badinter ou de S. Agacinsky aujourd'hui (sur les "mères porteuses")me mettent souvent en colère, tant ils sont dogmatiques et à côté de la plaque.

    Ces personnes, qui ont pignon sur rue et livres au premier rayon des librairies, ont un féminisme que je qualifierais méchamment de salon. Et elles n'étaient pas là au moment où les premières vraies féministes se sont lancées dans la bagarre, avec générosité.Malgré cela, elles veulent imposer "leur" pensée comme "le" féminisme".

    Ce que vous dites de votre grand-père me confirme une fois de plus le rôle des pères pour les filles.

    Comme je l'avais dit à Marie-Paule dans un échange fort sympathique sur Mediapart (que des abonnées qualifièrent honteusement de "consultation psychiatrique en ligne"), si les pères voient dans leur fille un être humain, ils la font bondir dans la galaxie humaine et lui évitent bien des tracas et bien des enfermements.

    J'avais rappelé à Marie-Paule, à qui son père a transmis son savoir-faire professionnel, lui permettant d'accéder avant tout le monde à un métier "d'homme" - le liens de Marguerite Yourcenar avec son père...grâce auxquels elle a d'emblée compris qu'elle était un être humain doté de virtualités multiples, qu'elle pouvait choisir de réaliser ou non. N'est-ce pas l'accès à tous ces répertoires qui est fondamental ?

    Le fondement de mon féminisme, vous le verrez dans mon texte sur Ellulie, Caroline, ou dans celui sur "que veulent les hommes"... qui m'a valu d'être roulée dans la boue... par des femmes.

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  16. Chère Caroline,

    Je voulais ajouter ceci: les femmes peuvent avoir ou ne pas avoir d'enfants, allaiter ou préférer donner le biberon, avorter ou garder un enfant "non désiré", aimer des hommes et/ou des femmes. L'important est que toutes ces virtualités positives ou négatives puissent être réalisées, et qu'elles relèvent de leur choix.

    Pour l'accès au travail, je suis plus prudente que vous. Les femmes - comme les hommes - doivent avoir un métier, et pouvoir l'exercer, sans compter sur qui que ce soit pour vivre. La dépendance économique est un risque.

    J'ai connu des femmes qui ont tout misé sur leur mariage et leur famille, et qui se sont retrouvées à 50 ans seules, avec des ressources limitées, sans horizon, parce que leur compagnon avait "refait sa vie" avec une femme plus jeune.

    Le mariage étant souvent suivi de divorce, le principe de précaution requiert que les femmes puissent être économiquement autonomes.Cela est valable évidemment aussi pour les hommes. Mais statistiquement, cela concerne aujourd'hui beaucoup plus les femmes.

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  17. Chère Monica,

    Mon billet rapide au milieu de la nuit manquait nécessairement de développement :-)

    “les femmes peuvent avoir ou ne pas avoir d'enfants, allaiter ou préférer donner le biberon, avorter ou garder un enfant "non désiré", aimer des hommes et/ou des femmes.”

    Bien sûr le droit à toutes les alternatives!
    Bien sûr le droit de ne pas avoir d’enfants ... “si je veux...” ai-je scandé pour les unes... “quand je veux” pour les autres. Mais non aux liberticides qui considèrent que vouloir et porter un enfant, ou allaiter c’est dégradant, aliénant, bestiale;
    Bien sûr le droit d’aimer qui on aime!

    Je ne faisais pas un billet d’éloge à la femme au foyer !! Ce type de discours serait tout à fait décalé dans ma bouche, avec 4 enfants du même père, mariée entre le n°2 et 3, divorcée à 32 ans - de mon âge il est parti avec une 10 ans plus jeune - , des études supérieures donc autonomie professionnelle etc...
    Le % de femmes qui arrivent aujourd’hui à 50 ans vivant toujours avec leur premier mari/compagnon/père de leur premier enfant ne me paraît plus très majoritaire...

    Je conteste juste pour les femmes comme pour les hommes de garder le travail comme horizon indépassable de l’émancipation et de l’organisation sociale.

    L’émancipation de l’humanité réside dans la sortie de la course aux moyens de survie par le travail. Je ne dis pas que le monde peut tourner sans travail mais plutôt que le concept “travail” et tous ses corollaires comme moteur du monde sont aujourd’hui le problème pour penser l’évolution de l’humanité, pas (plus) la base d’une solution pertinente et durable.

    C’est encore un peu rapide ... à suivre.

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  18. Chère Caroline,

    J'avais bien compris que vous ne faisiez pas l'éloge de la femme au foyer, ni d'un modèle quelconque. Quelqu'un qui prône l'espéranto pour l'Europe ne peut pas être normatif ;-)

    Si je résume, nous sommes d'accord sur tout, y compris sur le concept de "travail", à questionner à la loupe pour les hommes et pour les femmes.

    Quant au pourcentage de divorces, il est très élevé, le modèle de nos parents ayant vécu...

    Je rigole en pensant au "modèle de nos parents", car ma grand-mère paternelle a divorcé après que son mari l'eut trompée et s'est ensuite remariée trois fois, enterrant ses trois maris!

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  19. "Si je veux, quand je veux": c'est l'autonomie du "je" qui fait problème. Avec deux discours sectaires qui se font face: "ce que tu ne peux pas ne pas vouloir, c'est la volonté de Dieu ou de la Société ou de l'Autre, tu te leurres en voulant autre chose" versus " en voulant comme tu veux tu te fais complice de "Dieu" ou du patriarcat et de l'illusion de la liberté du sujet". Réponse: lâchez-nous les baskets, à la fin ! Contre réponse: lapidation, au propre ou au figuré. C'est là que l'âne intervient pour mettre au pas le mauvais jars.

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  20. "Lâchez-nous les baskets": c'est exactement ce qu'il faut dire. Car notre devoir de vivants, bipèdes ou quadrupèdes, est de prendre notre pied. Plaisir et volupté doivent être inscrits à notre programme ;-)

    Et si les pierres pleuvent, si les jars mordent pour imposer leur loi, il y aura toujours un âne pour faire le ménage...

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  21. Je dirai même plus “lâchez-nous les ballerines” et que tous les jars et les oies de bonne volonté s’unissent pour stopper les vilains qui semblent n’avoir rien de mieux à faire de leur vie que d’attacher nos lacets.

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  22. A propos du voile des femmes...des propos de B. Obama qui peuvent nous inquiéter (le Monde d'aujourd'hui):

    Le président américain Barack Obama a défendu, jeudi 4 juin, au Caire le port du voile pour les musulmanes en Occident, prenant le contrepied de la France.

    C'est par trois fois que M. Obama a pris la défense du voile islamique dans son discours prononcé à l'Université du Caire, critiquant le fait qu'un pays occidental "dicte les vêtements" qu'une musulmane "doit porter".

    "Il est important pour les pays occidentaux d'éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et par exemple en dictant les vêtements qu'une femme doit porter", a-t-il lancé.

    Sans jamais citer la France ou d'autres pays, il a enchaîné en affirmant qu'"on ne doit pas dissimuler l'hostilité envers une religion devant le faux-semblant du libéralisme".

    "L'hostilité envers une religion", "on ne doit pas", faux-semblant"... Quel vocabulaire ! Mr Obama fait un sacré contre-sens. C'est la défense de la laïcité et du droit des femmes qui est en cause ici, et non pas l'hostilité envers une religion, quelle qu'elle soit.

    Mais les USA ne sont pas un pays laïque, et Obama est allé plaider au Caire (où 80% des femmes sont de nouveau voilées) pour un "nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis"...

    En faisant une telle déclaration (qui lui assure la sympathie des intégristes islamistes), le moins que l'on puisse dire est qu'il n'aide pas les mouvements laïques qui, dans les pays musulmans, luttent en ce moment même pour dévoiler les femmes ou éviter qu'on ne leur impose le voile...

    Comme le rappelle Le Monde, le cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui, l'imam d'Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, avait donné sa bénédiction à la loi française en 2003. Si, selon lui, le voile est une "obligation divine" pour une femme musulmane vivant dans un pays musulman, elle doit se plier à son interdiction si un pays non-musulman le décrète, comme c'est son droit.

    Mr Obama, nombre de laïcs et de femmes ne vous diront pas merci.

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  23. Chère Monica,

    En tous points d’accord avec vous.

    Il voulait un discours fort envers les musulmans (et c’est bien) mais il n’était vraiment pas obligé d’aller jusque là. Réconcilier les USA et le monde musulman en s’asseyant sur les femmes ...

    A quelques jours de sa rencontre avec Sarkozy ce n’est pas anodin non plus.

    C’est vrai que les USA n’est pas un état laïc et a une vision large du droit des femmes puisqu’il tolère la polygamie au nom de la religion.

    Je me demande ce qu’en pense la sienne, présentée comme la championne du “care” et du féminisme compassionnel .

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  24. Chère Caroline,

    Oui, Obama pouvait tout à fait se rapprocher des musulmans sans donner des gages aux islamistes, et sans attaquer au passage des pays européens qui défendent la laïcité ! C'est un comble qu'il donne des leçons sur un tel sujet, comme si - encore une fois - le modèle américain était THE référence !

    Quant à Michelle Obama, son féminisme compassionnel et non laïque doit probablement aboutir à la même position que celle de Barack...

    Il serait donc urgent de nous écrire quelque chose des méfaits de cette compassion-là, chère Caroline ;-)

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  25. Promis pour ... très bientôt. C'est, à mes yeux, un vaste sujet qui dépasse largement le féminisme et touche à nos valeurs républicaines, nos valeurs humaines de société (encore un peu) évoluée.

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  26. Bonne nouvelle, Caroline: c'est un sujet capital ;o)

    A propos de la laïcité, il est très frappant que certains journalistes (dont F. Bonnet dans Mediapart) aient fait un éloge vibrant général du discours d'Obama au Caire, sans même informer les lecteurs des phrases qui mettaient en cause de façon répétée (ce qui ne peut être un hasard!)la laïcité dans nos pays.

    Or Obama a traité la laïcité de façon à la fois fausse et péjorative, comme une hostilité à une religion, camouflée ("faux-semblant") sous les voiles de ce qu'il appelle le "libéralisme", et que nous appellerions la liberté, l'égalité et la fraternité.

    Comment un homme apparemment cultivé peut-il manifester une telle méconnaissance... qui débouche elle-même sur ce qu'il stigmatise: l'intolérance?

    Certes, les USA n'ont pas fait le choix de la laïcité, puisque le président jure sur la Bible...

    Cependant, ce système de valeurs n'est pas LE système de valeurs universel, mais Un des systèmes. Le discours d'Obama au Caire témoigne à mes yeux d'une forme dangereuse de normativité, au nom de Dieu...

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  27. Je pense que, dans le discours d'Obama, les femmes constituent un dommage collatéral du différentialisme étasunien. C'est d'abord les musulman-es qui sont essentialisé-es: il n'imagine pas qu'une musulmane puisse ne pas vouloir porter le voile. Le droit à la différence, qui est le fondement du multiculturalisme étasunien, traduit un pseudo-relativisme culturel qui n'est qu'un différentialisme car il postule que les individus (hommes comme femmes) ne peuvent pas s'assimiler et sont prisonniers de leur origine culturelle. L'universalisme français, qui semble moins tolérant est en fait bien plus sympathique et ouvert, pour les musulmans, et pour les femmes.
    L'éloge sans nuance du discours d'Obama est donc inquiétant.

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  28. Article intéressant de Caroline Fourest dans le Monde, que je résume.

    Obama souhaite lutter contre l'intégrisme par le dialogue entre les religions. C'est un net progrès par rapport à Bush, qui ne résiste cependant pas à la tentation de privilégier la foi comme langage commun entre l'Amérique et le monde musulman.

    Le Dieu d'Obama est plus pacifiste que celui de George Bush. Tant mieux. L'incantation reste néanmoins risquée. Car, si Dieu est derrière tout ça, que s'est-il passé ? Dieu a-t-il changé d'avis ? La Maison Blanche a-t-elle changé de ligne directe ? Mais, au fait, qui nous dit qu'elle a une meilleure liaison qu'Al-Qaida ?

    Emettons plutôt l'hypothèse que Dieu n'a rien à faire là-dedans. Simplement, les équipes d'Obama n'ont pas trouvé de meilleur technicien pour rétablir la ligne téléphonique entre Washington et Le Caire. De fait, les passages les plus applaudis furent ceux où le président américain a cité le "saint Coran". Conformément à la tradition américaine, qui pense la question du voile sous l'angle de la liberté religieuse, le président américain a cru également devoir désigner un ennemi commun : ces affreux pays laïques qui interdisent à une musulmane de se couvrir la tête.

    Personne ne lui reprochera d'avoir tenté d'aplanir les divergences en cultivant les convergences entre l'Amérique et le monde musulman. Sauf si ce dialogue se fait au détriment de la sécularisation. Car c'est bien la laïcité et non le seul respect de la liberté religieuse (ou même du pluralisme religieux) qui pourra stopper le cercle infernal nourrissant l'intégrisme.

    Aux États-Unis, le recours systématique à Dieu en politique favorise la droite religieuse. C'est la même chose, en pire, dans les pays musulmans. Convoquer l'islam au service de la politique n'y a jamais permis de faire reculer le fanatisme, bien au contraire. Lorsque l'islam est religion d'État, les plus fondamentalistes finissent toujours par apparaître comme une alternative légitime, chaque fois que l'État faillit. Ce qui rend très dangereux de démocratiser avant de séculariser. Puisque les islamistes font un tabac à la moindre bouffée démocratique.

    Ceux qui s'en sortent le mieux, comme la Turquie, ont d'abord sécularisé, puis démocratisé. Même au pouvoir, les islamistes turcs sont contenus par la Constitution laïque. Tandis qu'en Egypte, où la sécularisation recule, une victoire des Frères musulmans servirait de signal à tous ceux qui rêvent d'instaurer la théocratie par la voix démocratique.

    La seule solution semble de séculariser, puis de démocratiser, sans laisser participer aux élections des partis utilisant le scrutin électoral en vue d'instaurer une dictature, qu'elle soit religieuse ou laïque. Cela n'interdit pas de dialoguer avec tous les acteurs de ce cercle infernal, qu'ils soient autocrates ou théocrates. A condition de ne jamais oublier qui sont les vrais alliés des démocraties : ceux qui ne supportent plus ni les uns ni les autres.

    Ces démocrates laïques ne seront jamais en position de force sans une véritable sécularisation. D'où l'importance de s'adresser au monde musulman en lui parlant le langage de la raison et non celui de la religion. Si le plus brillant des présidents américains ne peut s'y résoudre, l'Europe, elle, ne doit surtout pas laisser cette tonalité s'éteindre.

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  29. L’Europe? avec la référence à la laïcité qui a disparu du Traité de Lisbonne, un Président français qui ne voit pas - entre autres - qui peut s’occuper des pauvres hors les Eglises je la trouve un peu optimiste... si on ne bouge pas.

    On devrait parler un peu plus des tentatives répétées en Turquie pour briser la laïcité et les manifestations qui s’en suivent. Combien de temps tiendront-ils dans ce monde par ailleurs économiquement fou et donc favorable à tous les excès?

    Ne faut-il pas que nous cessions nous mêmes de parler de Monde Musulman lorsqu’on parle des pays arabes? En utilisant ce vocabulaire, nous invitons un peu au glissement “occident” = monde chrétien, ce qui non seulement n’est pas très laïc et a de moins en moins de sens . Et cela va dans le sens des tristes sires qui se vautrent dans la notion de choc des civilisations.

    Rêvons de la naissance en France d’une grande association de sauvegarde de la laïcité dont les membres viendraient de tous les horizons: croyants de toutes religions, athées, agnostiques.

    Pour reprendre l’expression de Farid, nous serons tous des dommages collatéraux si nous n’y prenons pas garde et alors qu’au niveau politique nous n’entendons plus guère que les anti-religieux défendre la laïcité à l’exception d’une envolée lyrique de temps à autre plus anti-S que pro laïcité des autres "élites".

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  30. Vous avez raison, Caroline, sur l'aspect syncrétique - et tendancieux - de la notion de "Monde musulman" qui glisse mine de rien vers une définition religieuse des pays arabes(il faut dire que le terrain hélas s'y prête de plus en plus). Les termes sont toujours lourds de biais, en ce domaine peut-être plus qu'en tout autre.

    Effectivement, sans une lutte active venue de tous les horizons (y compris celui des croyants), la laïcité, porteuse de valeurs universelles, est en grand danger. A redéfinir de toute urgence!

    Comme le souligne Farid, la force de l'universalisme français - que Sarkozy tente sans cesse de rogner - est de s'opposer aux dangers du différentialisme et de son corollaire, très répandu dans les pays non laïques: le communautarisme.

    Sous le prétexte d'une "tolérance" (mot que je trouve très ambigu: tolérer, c'est toujours admettre contre soi) à "la différence" (autre mot très connoté), les personnes sont assujetties à leur "culture" sans pouvoir en sortir. C'est redoutable.

    Et ce sont les bases anti-laïques de ce discours que, sans s'en rendre compte, les admirateurs d'Obama intègrent, à rebours de ce qui constitue nos valeurs.

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  31. Lu sur Agoravox un texte de Lucien-Samir Arezki Oulahbib (Enseignant chercheur à Lyon III), sur le conflit israélo-palestinien, dont j'extrais quelques réflexions sur l'idéalisme, le politiquement correct et Obama.

    " Le discours d’Obama pousse en réalité jusque dans ses dernières conséquences l’idée que le problème viendrait principalement de l’Occident, d’une mauvaise compréhension de l’islam par l’Occident, d’un islam qui aurait tant apporté qu’il n’a, pourtant, pas pu ou su se le donner à lui-même, ce qui est étrange : pourquoi les Lumières qui auraient été donc apportées par l’Islam selon le nouveau président américain n’ont pas pu être développées dans les pays dominés par l’islam ?

    En trouver la cause dans la colonisation du 19ème siècle ou les croisades ne tient pas historiquement. D’autres peuples ont été conquis, détruits, cela ne les empêche pas d’être aujourd’hui bien présents comme l’Allemagne et le Japon. Et puis comme l’islam a une civilisation qui a pu, paraît-il, engendrer celle de l’Occident, on ne voit pas pourquoi elle n’aurait pas pu renaître elle aussi de ses cendres, même si cela concernerait plutôt l’empire Ottoman que l’Europe puisque c’est lui et non elle qui a dominé cet Orient là durant six siècles. Sauf que, de façon également étrange, on n’en parle guère.

    Il est vrai qu’il s’agit d’un discours diplomatique. Et qu’il est donc préférable de ne surtout pas remettre en cause les régimes dominés par l’islam ou à peine. D’ailleurs, comme se fait-il que dans la plupart des pays que ces derniers dominent la femme musulmane n’a pas le droit de ne pas porter le voile ? Alors qu’ils auraient été à la base des lumières européennes ? Le nouveau président américain est ainsi prêt à donner de grandes leçons de tolérance, alors que les droits de la femme musulmane sont bien plus défendus dans les pays qui séparent le religieux du politique que dans les pays où leur confusion oblige les femmes à se voiler contre leur gré. Mais il est vrai que c’est un discours diplomatique, de la meilleure eau paraît-il.

    Alors qu’il s’agit du dernier chant du cygne. Celui de la prétention idéaliste à faire boire un âne qui n’a pas soif. Néanmoins, la question n’est pas tant de fermer toute porte à la diplomatie que de lui donner de réels moyens d’agir. Or, il ne semble pas que le discours d’Obama aille dans ce sens. Parce que toute la philosophie du politiquement correct exclut, par essence, que l’autre puisse refuser le dialogue, en réalité. L’idéal serait de se tromper dans ce diagnostic".

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  32. Et voilà, comme attendu... Sarkozy donne raison à Obama (extrait du Monde):
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    "Je suis totalement d'accord avec le discours du président Obama, y compris sur la question du voile", a expliqué le président Sarkozy, samedi 6 juin à Caen.

    Dans un discours sur l'islam prononcé au Caire deux jours plus tôt, M. Obama avait dit qu' "il importe que les pays occidentaux évitent d'empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple en dictant ce qu'une musulmane devrait porter". La déclaration avait été vue comme une attaque contre la législation de certains pays européens, notamment la loi française de 2004 qui a de facto mis fin au port du foulard dans les écoles publiques françaises.

    "En France une jeune fille qui veut porter le voile peut le faire. C'est sa liberté", a assuré le président français, estimant que la France y mettait "deux limites, parce que nous sommes un Etat laïque". "La première, c'est qu'au guichet des administrations, les fonctionnaires ne doivent pas avoir de signe visible de leur appartenance religieuse", a poursuivi le président. La "deuxième réserve" vise à s'assurer que la décision de porter le voile émane du "libre choix" des jeunes filles musulmanes et ne soit pas imposé "par leur famille ou par leur entourage". Car la France est un pays "où l'on respecte la femme".

    M. Sarkozy a affirmé avoir beaucoup fait lorsqu'il était ministre de l'intérieur "pour que les musulmans puissent vivre leur foi comme n'importe quelle religion".

    Mais pas un mot pour rappeler que les jeunes filles n'ont pas le droit de porter le foulard dans les écoles publiques.
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    Et voilà ... grr...

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  33. Caroline, vous parliez plus haut de la polygamie qu'Obama accepterait.

    Voici l'explication, par l'ouléma égyptien Dr Mahmoud Khiyami Hasan, de la logique de la polygamie. Attachons les ceintures.
    ________________________

    Animateur :
    Chers téléspectateurs, nous avons mentionné dans des émissions antérieures que les ennemis de l'islam fomentent des complots vils et abominables en série afin d'achever la femme musulmane et d'en faire une Occidentale libérée. Écoutez ce qu'ils demandent de la femme. Écoutez ce qu'ils réservent à la femme musulmane: Ils lui demandent de se rebeller contre son rôle d'épouse et de mère et contre sa religion, qui l'opprimerait en la plaçant sous la garde de son époux.

    En outre, ils demandent que les femmes mariées soient autorisées à voyager sans la permission de leurs époux et qu'un mari qui force sa femme à avoir des rapports avec lui soit puni parce que ce serait là un viol. Ils demandent la création d'abris pour protéger les femmes violées de leurs familles jusqu'à ce qu'elles enfantent. Et ensuite, les enfants seraient laissés aux soins des gens dans ces abris.

    L'ouléma égyptien Dr Mahmoud Khiyami Hasan :
    Si un homme a été longtemps marié à une femme, mais que cette femme n'a pas enfanté, et que lui veut un fils, tout en la gardant: vaut-il mieux qu'il la garde et qu'elle continue de bénéficier de la protection d'un mariage respectable, ou vaut-il mieux qu'il la répudie ?

    Animateur : Il vaut mieux pour elle qu'elle soit protégée.

    Dr Mahmoud Khiyami Hasan : Bien. Donc il épouse une autre femme pour essayer d'avoir des enfants, exactement comme dans le cas de figure de Sarah et Abraham.

    "Il y a eu des manifestations en Allemagne après la 1ère Guerre mondiale pour exiger l'instauration de la polygamie."

    Parfois, il arrive qu'une épouse souffre d'une maladie l'empêchant de satisfaire les désirs de son mari.


    Il arrive aussi qu'il y ait un grand nombre de femmes et pas assez d'hommes.

    Animateur :
    Que voulez-vous dire ?

    Dr Mahmoud Khiyami Hasan :
    Il peut y avoir des guerres. Lors de la 1ère Guerre mondiale, il y a eu tellement d'hommes abattus en Allemagne qu'il ne restait plus qu'un homme pour six femmes. Il y a eu des manifestations en Allemagne après la 1ère Guerre mondiale pour exiger l'instauration de la polygamie.

    Interviewer:
    Mon Dieu !

    "Pour éviter le péché… pourquoi n'épouserait-il pas une deuxième, une troisième, une quatrième femme ?"

    Dr Mahmoud Khiyami Hasan :
    Même les ennemis de l'islam ont réclamé l'instauration de la polygamie, en raison du manque d'hommes après la guerre. Parfois, l'homme a l'argent qu'il faut, et une seule femme ne suffit pas à assouvir ses besoins sexuels. Pour éviter le péché… pourquoi n'épouserait-il pas une deuxième, une troisième, une quatrième femme ? Il en a les moyens financiers et physiques. Il vaut mieux cela que de commettre un interdit.

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  34. Je ne suis certainement pas de ceux qui attendent, béatement, tout d’Obama. Mais pour apprécier son discours du Caire, je crois qu’il faut garder présente à l’esprit son admiration pour Abraham Lincoln.

    Celui-ci était contre l’esclavage, mais s’est bien gardé de se faire élire comme abolitionniste. Plus astucieux, il a louvoyé, et finalement reste dans l’Histoire comme celui qui a su abolir l’esclavage…

    Sur la phrase d’Obama à propos du voile, on peut s’en tenir à ce qu’il a dit explicitement: une femme musulmane doit pouvoir, en Occident, porter le voile. Mais quelles que soient nos réticences, nous ne devrions pas oublier le contenu implicite de cette position, qui est qu’une femme, musulmane ou non, doit pouvoir s’habiller, en Orient aussi, comme elle veut. Je suis sûr que les Afghanes et les Iraniennes, entre autres, seront nombreuses à saisir cela, pour autant que le texte du discours leur soit accessible.

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  35. Je veux bien croire, Melchior, à la finesse de votre interprétation des propos d’Obama à propos du voile mais je crains fort que ce ne soit pas l’usage qui en sera fait.

    Le problème des sociétés non-laïques “modernes” c’est leur capacité à accepter l’inacceptable au nom des pratiques religieuses. Mettre en avant sa tolérance pour ne pas voir remettre en cause ses propres pratiques susceptibles d’être considérées comme inacceptables.

    Nous av(i)ons la chance de l’universalisme des Droits, mais ils sont mis à mal partout (nous l’avons vu à Genève le mois dernier) ici aussi au nom de la culture et de l’assignation à résidence dans la culture de ses parents.

    Les propos de l’ouléma sont évidemment révélateur de la place de sous-humain de la femme que les radicaux musulmans (ceux qui ont le plus la parole) assignent à la femme.

    Et si nous devons considérer la cause des femmes musulmanes comme la nôtre c’est parce que beaucoup de “nos hommes” ne verraient pas d’un mauvais oeil la polygamie autorisée à tous plutôt qu’interdite à tous .... :-)))

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  36. Je suis d'accord avec vous, Caroline: la portée des paroles d'Obama est redoutable, ici et maintenant, pour toutes les femmes, et de façon plus générale pour les gens qui se battent contre l'intégrisme, notamment dans les pays musulmans.

    En ce qui concerne la polygamie, rappelons que les oulémas l'autorisent mais n'envisagent même pas l'ombre de ... la polyandrie. Or, dès lors qu'il n'y a pas symétrie des droits, il y a problème!

    Je ne suis pas une partisane du mariage tout court et du mariage monogamique à tout crin - il est très souvent poly plus que mono, en sourdine - mais les droits doivent être équitables pour les deux partenaires. Ce qui est autorisé pour l'un doit l'être pour l'autre...

    Quant aux règles de la filiation censées être protégées par le mariage et la fidélité de l'épouse ("mère certaine, père incertain"), disons clairement qu'elles peuvent être mises à mal dès lors qu'on n'enferme pas les femmes à double tour...

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  37. Une information intéressante:

    57 députés (43 UMP, 2 PCF, 7 PS, 2 NC et 3 non-inscrits) ont signé une proposition de résolution pour créer une commission d'enquête parlementaire sur la burqa.

    Objectif, précise Le Parisien-Aujourd'hui en France: "dresser un état des lieux, mieux comprendre le phénomène et définir des propositions."

    André Gérin, député PCF du Rhône explique son initiative, au micro de RMC: "Partout en France, j'observe des femmes qui sont dans de véritables prisons ambulantes. Le but de cette commission d'enquête est de voir comment on peut modifier cette situation, notamment en consultant ceux qui veulent un islam apaisé."

    A commencer par le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui explique au Parisien-Aujourd'hui en France que "le port de la burqa n'est pas une prescription coranique. D'après l'islam, la femme doit se couvrir les cheveux et se vêtir décemment."

    Reste à faire voter cette résolution dans l'hémicycle.

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  38. Laïcité et religion catholique en France.
    Une fronde se développe:

    Le premier syndicat de la fonction publique va saisir le Conseil d'État pour obtenir l'annulation d'un décret permettant la reconnaissance par la France de diplômes universitaires religieux du Vatican.

    Avec cet accord, la France "instrumentalise l'existence d'un État du Vatican pour attribuer des droits spécifiques à une religion, violant ainsi les règles les plus élémentaires de laïcité", dénonce la FSU dans un communiqué mercredi.

    "Remise en cause du monopole de l'État pour la collation des diplômes profanes universitaires, reconnaissance par l'État de diplômes religieux, disparition de tout contrôle sur les instituts catholiques, sur le contenu des formations... la liste est longue des conséquences", poursuit-elle.

    Le syndicat Unsa-éducation a déjà dit son intention de déposer un recours contre "un accord qui met en cause la laïcité de la République", ainsi que des associations comme la Ligue des droits de l'homme et la Ligue de l'enseignement.

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  39. Quand la laïcité fait défaut et que la religion s'impose, certaines mesures sont difficiles à prendre.

    Obama était porteur des espoirs des homosexuels, qui attendaient une rupture avec le conservatisme de Bush.Il avait promis pendant sa campagne de se battre pour les droits des homosexuels. Mais il est en bute depuis aux critiques de cette communauté, qui lui reproche de ne pas tenir ses engagements.

    Obama va certes permettre que l'État accorde les mêmes avantages à ses employés homosexuels qu'hétérosexuels et à leurs partenaires.

    Mais - alors que le mariage homosexuel est légal dans six des cinquante États du pays - les homosexuels sont inquiets. L'administration Obama a récemment défendu devant les tribunaux une loi sur la défense du mariage, qui interdit les avantages gouvernementaux aux couples homosexuels mariés.

    Obama dit concevoir, en tant que chrétien, le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme.

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  40. Lu dans Le Monde:

    La secrétaire d'État à la Ville Fadela Amara s'est prononcée en faveur de "l'interdiction" de la burqa, "l'expression visible et physique des fondamentalistes et des intégristes".

    "Je suis pour l'interdiction", a déclaré Fadela Amara sur France-Info, saluant l'initiative de 58 députés de tous les groupes, qui ont déposé une proposition visant à créer une commission d'enquête sur le port de la burqa sur le territoire français, relançant ainsi le débat sur la laïcité.

    "Je crois que si on veut réellement aider à lutter efficacement contre les fondamentalistes, la burqa ce n'est que l'expression visible et physique des fondamentalistes et des intégristes dans notre pays", a-t-elle estimé. "Il faut (...) que la démocratie et la République se donnent les moyens de stopper la propension de la burqa", a ajouté F. Amara.

    ==) Je pense que ce signe fort aurait dû être envoyé depuis longtemps, lors de l'affaire du "voile islamique" à l'école. On a certes interdit le port de "signes" ostensibles de religion, afin de ne produire aucune discrimination.

    Mais je crains qu'au nom du relativisme culturel, et guidés par la peur la peur d'apparaître "anti-musulman", nous n'ayons pas tenu compte des relations de pouvoir contre les femmes.

    Car il y a une différence entre le port d'une petite coiffe, d'une médaille ou d'une croix, et le port d'un vêtement qui couvre un être humain des pieds à la tête.

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  41. Lu dans Agoravox cette réflexion d'un internaute, Gilbert Spagnolo, sur la burqa:

    Devant la multiplication du port de ce voile intégral, il est facile de comprendre que cet accoutrement est un bon moyen pour dissimuler des individus plus ou moins bien intentionnés ... et quand rôde la menace terroriste cela mérite quand même le coup d’y porter attention !

    Tout à l’heure vers les 13 h 45 sur RMC, dans l’émission « les grandes gueules », j’ai entendu une intervenante qui est institutrice dans une école maternelle de Vénissieux dire que maintenant il y avait de plus en plus de femmes qui venaient chercher les enfants vêtues avec une niqab.

    Pour cette institutrice et le reste du corps enseignant aux sorties d’école cela pose le problème du rendu de l’enfant à la personne autorisée, en effet en général celui-ci se passe par la reconnaissance visuelle.. dur dur de reconnaître une personne voilée de la tête aux pieds !

    La communauté musulmane n’est pas contre un débat. « Le port de la burqa n’est pas une prescription coranique », rappelle Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris. D’après l’islam, la femme doit se couvrir les cheveux et se vêtir décemment». Pour lui, la multiplication de ces tenues est le signe «du progrès de certaines tendances fondamentalistes». Il soutient la démarche des députés «à condition qu’ils écoutent ce qu’ont à dire les spécialistes de l’islam».

    Même son de cloche chez Tariq Ramadan qui est également intervenu aux «grandes gueules» celui-ci présenté comme un théologien de l’islam a affirmé que le port de la burka n’était pas une prescription coranique car elle n’était pas inscrite dans le coran ... mais juste une interprétation des adeptes d’un courant rigoriste de l’islam...

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  42. Le sujet est sensible pour le risque de passer pour anti-musulman comme vous le dîtes.

    Je serais tenté de réagir comme à l’occasion du procès de Lille : ce n’est pas un problème de laïcité, n’a rien à voir avec la religion c’est un problème d’égalité en droit des femmes, de dignité et de protection. Et parler également de la polygamie une bonne fois pour toute.

    Mais à la relecture j’étais plus sereine au printemps dernier!! tant pis.

    La religion a bon dos!

    Le Coran a été écrit au 7ème siècle.

    Pour les vêtements femmes : nulle trace de l’emprisonnement des femmes sous une cage de tissus.
    Pour la polygamie (répandu à l’époque) : Jusqu’à 4 mais une seule femme c’est mieux
    Pour l’esclavage (répandu à l’époque) : Eventuellement, sous certaines conditions mais il ne vaut mieux pas ;

    Le Coran autorise donc l’esclavage sous certaines conditions; Si certains musulmans la pratiquent au nom du Coran, on autorise? Non bien sûr. Au nom de la dignité humaine, de la liberté, de l’égalité, de la Fraternité, de l’humanité, au non de tout pas une voix ne s’élèverait pour oser dire : respect des religions, respect du multiculturalisme.

    Mais lorsqu’il s’agit de femmes fantômisées, anihilées, qui n’ont pas le droit de sortir seules, qui doivent marcher trois pas derrière l’”homme” a qui elle a été souvent obligé de s’unir comme première ou xième épouse, qu’importe la dignité humaine, la liberté, l’égalité, la Fraternité, l’humanité, il faut respecter les religions, admettre le multiculturalisme.

    Comment ne pas être révoltés par le comportement de ceux qui se disent respectueux de la différence! Comment ose t on ne pas voir le regard de ses adolescentes! Comment ose t on ne pas crier à la maltraitance sous prétexte que ces femmes, ces filles sont musulmanes!

    Pourquoi accepter comme valide la rigueur de l’interprétation du Coran de certains et ne pas voir la pratique humaine des autres?

    Comment peut-on en France se montrer moins respectueux de la laïcité qu’en Turquie ou le voile reste interdit à l’université? Oubliés les manifestations des Turcs au début du printemps lorsque le gouvernement a voulu remettre en cause ce principe là?

    Comment peut-on ne pas entendre les appels au secours que toutes ces femmes du Maghreb lancent face au retour du voile dans ces pays là!

    Comment accepter qu’en France des femmes soient considérées comme des êtres qu’il est naturel de maintenir sous la domination et les exigences de leurs pères, frères, mari sous prétexte de religion!

    Comment ose t on autorisé à un homme la piscine mixte alors qu’il l’interdit à sa femme et ses filles!

    Les femmes voilées le font volontairement, nous répète t on...

    A l’occasion du 60ème anniversaire du droit de vote des françaises nous avons vu un reportage de l’époque interrogeant les femmes: Certaines étaient ravies, d’autres trouvaient cela absurde, que les femmes n’étaient pas compétentes pour voter (Merci aux machos du 21ème siècle de ne pas en profiter pour inonder ce fil d’approbation !!), d’autres que de toute façon elles allaient votées comme leur dirait leur mari etc...

    Lorsque l’esclavage a été aboli aux USA certains d’entre eux n’ont pas voulu quitter leur plantation, leur maître.

    Bien sûr certaines en le portant disent “Tu m’enfermes dans des ghettos, tu ne veux pas de moi alors je vais te montrer que je suis musulmane “ . Religion ou prétexte religieux?

    Je voulais remercier L. française d’origine marocaine, car avant qu’elle me raconte un peu la vie de ses filles je n’avais pas vraiment conscience que cela allait jusque là, ici, en France, en 2009.

    Et surtout je voudrais dire à tous les hommes musulmans qui ne considèrent pas les femmes comme des êtres inférieurs ou démoniaques et qui vivent leur couple et leur religion en les respectant, ne laissez pas la parole qu’aux intégristes. Ne vous laissez pas embarquer par défaut dans l’inhumanité comme ces pseudos-humanistes occidentaux qui ne trouvent rien de mal à maltraiter les femmes si la religion “l’exige”.

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  43. Chère Caroline,

    Le propos pour moi est clair.

    Contrairement aux effets délétères du discours d'Obama, tous les énoncés et actes venant de pays laïcs doivent conforter les musulmans (laïcs ou religieux) qui luttent pour l'égalité des droits entre hommes et femmes. C'est à eux que l'on doit penser, ce sont eux que l'on doit soutenir, en priorité.

    Puisqu'ils luttent dans leurs pays contre le voile, l'excision, la polygamie, le mariage forcé, la maternité obligatoire et nombreuse(que le forçage soit physique ou mental), nous devons aller dans ce sens, qui est celui du progrès humain et de l'universalisme.

    La stratégie à adopter est délicate. Il est certain que l'interdit n'est jamais une bonne chose. Il faut donc y réfléchir, mais en ne transigeant pas sur l'objectif à atteindre, sans aucune mauvaise conscience.

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  44. Selon B. Godard, "spécialiste de l'Islam",beaucoup de femmes en France ont volontairement adopté la burka. Elles ont souvent la nationalité française. Et l'on compte de nombreuses converties dans leurs rangs.«Elles deviennent salafistes comme on entre dans une secte», dit-il.

    Les salafistes, tenant d'un islam radical, restent minoritaires en France. Ils seraient entre 30 000 et 50 000. Mais ils progressent régulièrement, dopés par leur opposition à l'Occident. Un fondamentalisme qui, comme le tabligh, attire justement des jeunes en mal d'absolu, dont des femmes. Les personnes passent des heures à peaufiner les règles, à revoir les sourates, mais aussi les hadiths, ces paroles du Prophète qu'ils veulent respecter à la lettre, et qui sont évidemment contradictoires.

    Majoritaire en France, l'islam malékite ne prescrit pas de voile intégral. Ce grand voile n'appartient ni aux obligations religieuses classiques ni aux traditions du Maghreb.

    Pourtant, seul le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui dépend de l'Algérie, s'est clairement prononcé contre le niqab. Les autres mouvements semblent gênés, car ils composent avec une frange fondamentaliste.

    À mesure que le salafisme se propage, le profil de ces femmes se diversifie. Beaucoup font de leur appartenance religieuse un élément de distinction dans leur famille, dans leur milieu.

    Parfois venues du catholicisme, elles se sont converties après une rencontre amoureuse avec un musulman pratiquant, passant du foulard, au hidjab, puis au niqab.

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  45. Le problème de la burqa, qui indéniablement heurte le tissu social et culturel français, pose les questions du droit à l'égalité des femmes et des hommes et de la laïcité. Mais la situation est complexe.

    Est-il opportun de légiférer sur le port d'un vêtement particulier, porté sur la voie publique par des femmes majeures?

    Selon Martine Aubry, qui a insisté sur l'intégration,"Si une loi interdit la burqa, ces femmes auront toujours la burqa, mais elles resteront chez elles".

    Le ministère de l'intérieur ne voit pas comment contrôler le nombre de burqas dans les rues. On peut intervenir s'il y a trouble à l'ordre public ou si le port de la burqa résulte de violences physiques ou psychologiques.Mais qui saura déterminer ce qui relève du choix et de la contrainte?

    Beaucoup soulignent à juste titre qu'une législation antiburqa ne viserait pas les hommes actifs dans les mouvements salafistes et dans les mosquées. Or le problème de fond est l'emprise de certains groupes salafistes sur les jeunes.

    Selon certains "spécialistes de l'islam", le salafisme relève d'une organisation sectaire. Ses membres ne reconnaissent pas les valeurs dominantes de la société; ils rejettent les autres formes de l'islam; ils s'en remettent, par le biais de leaders charismatiques, à un système divin.

    N'oublions pas, comme le dit Caroline, les musulmans dans tout cela. Car la radicalisation d'une frange de musulmans pose des questions à l'islam modéré, qui ne voit guère d'un bon œil le développement des pratiques salafistes, et qui s'inquiète du pouvoir de ce mouvement qui influence les jeunes générations.

    En réponse au problème posé par la burqa, ses représentants préfèrent pour le moment insister sur le caractère marginal ou non religieux de cette pratique.

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  46. Extraits de propos d'Élizabeth Badinter... en Avril 2003 à propos du voile islamique: "Si on accepte cette symbolique, fini l'égalité des sexes"

    - "La symbolique du foulard est claire et, en 1989, beaucoup ont refusé d'ignorer la dimension de soumission pour n'y voir qu'un acte de liberté de quelques jeunes filles : la femme doit cacher ses cheveux pour ne pas susciter le désir des hommes. Il est le signal pour tous les hommes qui ne sont pas de sa famille qu'elle est intouchable, inabordable. Si elle ne le met pas, elle porte l'éventuelle responsabilité des violences sexuelles dont elle pourrait être victime, elle est considérée comme une pute potentielle. A priori, la femme est donc coupable de susciter des désirs impurs, alors que l'homme est innocenté de les éprouver. Si on laisse ces jeunes filles porter le voile à l'école au nom de la tolérance ou d'une pseudo-liberté, à quel titre refusera-t-on demain la burqa ? Il faut bien comprendre que, si on accepte cette symbolique du corps féminin conçu comme une menace diabolique, c'en est fini de l'égalité des sexes".

    - En 1989, sous un gouvernement de gauche, on "a lâché les professeurs en leur demandant de s'en tenir à l'arrêt, mi-chèvre mi-chou, du Conseil d'État. C'est la peur de la gauche d'être taxée de racisme et d'intolérance. C'était une époque où le discours sur le relativisme culturel commençait son essor. Il fallait respecter les coutumes de toutes les cultures, y compris selon certains, la polygamie et l'excision. Aujourd'hui, attaquer le voile, c'est s'exposer à la critique d'islamophobie : je réponds que les juifs, comme les musulmans et les catholiques, doivent respecter les lois de la République que sont la laïcité et l'égalité des sexes. Bien sûr, la kippa, contrairement au voile, n'exprime pas la soumission d'un sexe. Il doit y avoir un discours politique très ferme sur la laïcité et sur l'égalité des sexes qui est le thermomètre de l'avancée d'une démocratie. La République n'a pas seulement abandonné les quartiers en grande difficulté. En cédant aux pressions communautaristes, en faisant sienne la philosophie différentialiste, elle a laissé se développer un processus intolérable d'oppression des femmes".

    - "Les conséquences de ce reniement de la part des politiques et des féministes n'ont jamais vraiment été tirées. Le foulard n'est que la partie visible de l'iceberg et, avec lui, une certaine conception de la jeune fille s'est trouvée légitimée dans les quartiers à majorité musulmane".

    Les femmes ont bien compris que le voile "est lié à tout un système qui les exclut des libertés conquises par les femmes de ce pays : liberté sexuelle, liberté d'aller et venir, de se marier comme elles l'entendent. Il faut réaffirmer le droit pour toutes les femmes, et pas seulement pour les Françaises «de souche», de jouir de ces libertés. On ne doit pas accepter qu'il y ait deux traitements, et des territoires perdus de la République pour certaines femmes. Les féministes de tous bords doivent tenir un même discours, et que l'on n'entende plus comme en 1989 : «Taisez-vous, vous servez la soupe à Jean-Marie Le Pen.»"

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  47. Pour Dounia Bouzar, musulmane, Membre du Conseil français du culte musulman avant d'en démissionner en 2005 - je crois qu'elle était la seule femme du Conseil - expose en résumé express : niqab = salafiste = mouvement qui a 70 ans et qui agit sur les êtres et notamment les jeunes comme toutes les sectes que condamne la République; Pourquoi la République prend des gants avec cette secte là qui entre autres choses détruit les jeunes femmes ?
    -
    En effet, pourquoi? A-t-on le droit de ne pas s'en préoccuper sous prétexte de respect des religions quand les musulmans eux-mêmes s'en inquiètent et demandent de l'aide ? Dans les sectes aussi les membres vous disent que c’est de leur plein gré qu’ils se soumettent au desiderata du gourou.

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  48. Prises de position:

    Alors que le gouvernement dit réfléchir à la possibilité de légiférer sur le port du voile intégral, la secrétaire d'État aux droits de l'Homme Rama Yade s'est déclarée ce samedi sur Europe 1 «pas opposée» à une loi. «Il faut à titre préventif, à titre de défense de la laïcité, de défense de la dignité de la femme, agir. Quelle que soit la méthode, loi, règlement, décret, peu importe», a-t-elle estimé.

    Roger-Gérard Schwartzenberg, président d'honneur du PRG, a de son côté estimé dans un communiqué qu'il «serait très utile de légiférer pour interdire le port de la burqa, qui est contraire à nos principes constitutionnels fondamentaux et aux valeurs de la République». Il souligne que le préambule de la Constitution de 1946 repris dans la Constitution de 1958 «garantit à la femme, dans tous les domaines des droits égaux à ceux de l'homme». Pour lui, ce préambule justifierait donc de légiférer sur le port du voile intégral (burqa et niqab). A l'appui de sa position, il rappelle en outre des propos du recteur Dalil Boubaker, selon lesquels «le port de la burqa n'est pas une prescription coranique, mais une coutume imposée arbitrairement par une tendance islamiste extrême».

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  49. Analyse de Mohamed-Cherif Ferjani, professeur de civilisation arabo-musulmane à Lyon-II.

    Il rappelle la nature et l'origine des différents vêtements (Burqa, niqab, khimar, hijab), qui sont des symboles de l'oppression, de l'exclusion et des discriminations dont les femmes sont victimes dans ces sociétés. La burqa a été popularisée via la médiatisation de la situation au Pakistan ou en Afghanistan.

    Le Coran ne parle nulle part de niqâb ou de burqu', qui n'ont pas de signification religieuse. Il s’agit de coutumes, tribales ou citadines. Seul le khimar est mentionné dans le Coran, sa fonction étant de différencier les épouses des prostituées.

    En ce qui concerne le port de la burqa et du niqab en France, il y a sans conteste un développement de ces coutumes chez des musulmanes qui croient que c’est une obligation religieuse, mais aussi chez des jeunes inscrites à l’université, et qui revendiquent l’identité musulmane de cette façon. Elles sont dans un contexte où elles ont l’impression, à tort ou à raison, que l’islam est rejeté, diabolisé. C’est une manière d’adopter le stigmate par lequel on est discriminé ; une affirmation identitaire plus qu’une application erronée de la religion. Après la loi sur le voile, on a observé à l’université un développement de ces pratiques l’année suivante. Puis on a constaté un léger recul cette année.

    Il est donc difficile de répondre sur le caractère "subi" ou "choisi" du port de ces vêtements.

    Légiférer? Tant que les femmes concernées ne portent pas plainte contre les personnes qui sont à l'origine de la contrainte, et tant qu'on n'a pas des preuves attestant ces contraintes, il est difficile, dans un État de droit - où toute personne est innocente jusqu'à preuve du contraire -, de donner une réponse tranchée sur ce genre de questions. Cela étant, même s'il n'y a pas de contrainte directe, on ne peut négliger la part de pressions morales du conjoint, de la famille, du milieu socioculturel, des associations, des responsables religieux, voire de femmes converties à ces pratiques.

    Le problème, pour une société démocratique est que, même lorsqu'il y a certitude quant à ces pressions, il est difficile de légiférer sur ce type de pratique. Il n'y a que dans les régimes totalitaires qu'on a vu légiférer sur les violences symboliques dont relève ce type de pressions. On peut déplorer que les femmes se laissent manipuler et se faire imposer les symboles de leur oppression, mais on ne peut pas les exclure, leur interdire ou leur imposer une quelconque ligne de conduite en la matière; si on le fait, comment peut on dénoncer ceux qui imposent ces symboles aux femmes en Afghanistan, en Arabie ou ailleurs ?
    ______________________________

    Je dirai donc: encore une fois, le plus difficile est quand les opprimés revendiquent le stigmate de l'oppression comme pivot de leur identité et symbole de leur liberté !

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  50. Résumé d'un débat sur Agoravox sur la burqa

    1) Pourquoi les femmes ayant fait le choix de porter un voile ou une burqa devraient-elles l’enlever lorsqu’elles sont en public ?
    - Par respect des règles de la société dans laquelle elles vivent. La France est un pays laïc.

    2)La burqa est une coutume, ne faut-il pas la respecter?
    - Découvrir de nouvelles coutumes ou cultures est une expérience enrichissante. Les femmes journalistes portent un voile quand elles font des reportages dans les pays où l’Islam est très présent, par respect des règles du pays.

    3)Quand une femme voilée marche dans la rue, c’est du domaine privé et non public.
    - Il s’agit d’exclure tout signe ostentatoire d’une structure publique dépendant de l’état. La rue est concernée, car les règles de vie en société s'y étendent.

    4) Les prêtres et les Sœurs portent dans la rue des signes ostentatoires.
    - Les prêtres et les Sœurs ont fait le choix d’une vocation religieuse à plein temps sans aucune autre activité professionnelle et dans une certaine mesure sans vie familiale, ils ont fait le choix d’un parcours entièrement tourné vers leur religion.

    5) Les mini-jupes ou les femmes dénudées sur des panneaux publicitaires sont dégradantes pour les femmes.
    - Effectivement mais cela fait partie d’un débat moral et non religieux. De même, poser dénudée ou porter une mini jupe ne fait pas partie d’un principe d’une religion, c’est un choix extérieur et étranger à toute religion, que ce choix soit dégradant ou non.

    6) N’est-ce pas du racisme déguisé dans un pays à dominante chrétienne?
    - La France a de profondes racines chrétiennes, mais la loi de 1905 a séparé (non sans mal)l’Eglise et l’Etat. Malgré ses racines chrétiennes, la France a choisi et a payé cher sa séparation avec l’Eglise. L’Islam n’est pas ainsi la seule religion à qui il a été demandé certains sacrifices.

    7) N’est-ce pas indigne de la France qui se veut la patrie des Droits de l’Homme et du Citoyen ?
    - Dans l’article 1er de la Constitution française, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.
    Il existe des discriminations dans la société, mais ce sont des faits individuels, réprimés par la loi et donc par l’Etat qui garantit le respect des croyances.

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  51. Position de Sarkozy aujourd'hui.
    La burqa «ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République», a déclaré Nicolas Sarkozy lundi devant le Congrès, assurant que le voile intégral n’était «pas un problème religieux», mais «de liberté et de dignité de la femme».

    «Le problème de la burqa n’est pas un problème religieux, c’est un problème de liberté, de dignité de la femme. Ce n’est pas un signe religieux, c’est un signe d’asservissement, c’est un signe d’abaissement», a-t-il lancé.

    «Je veux le dire solennellement, elle ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République», a poursuivi le chef de l’Etat, alors que le débat sur le voile intégral a été récemment relancé avec la demande de création d’une commission d’enquête parlementaire, et que le gouvernement n’a pas exclu une loi.

    «Nous ne devons pas nous tromper de combat, dans la République la religion musulmane doit être autant respectée que les autres religions», avait tenu à souligner M. Sarkozy juste avant d’aborder cette question.

    Interrompu à plusieurs reprises par des applaudissements nourris, M. Sarkozy a relevé que «le Parlement a choisi de se saisir de cette question, c’est la meilleure façon de procéder».

    «Il faut qu’il y ait un débat et que tous les points de vue s’expriment. (…) Nous ne devons pas avoir peur de nos valeurs, nous ne devons pas avoir peur de les défendre», a-t-il souligné.

    Critiqué à plusieurs reprises par les tenants de la laïcité pour ses propos sur la place de la religion dans la société, M. Sarkozy avait entamé son propos en soulignant qu’il n’entendait pas rouvrir le débat sur la «laïcité positive», concept qu’il avait un temps avancé.

    «La laïcité, ce n’est pas le refus de toutes les religions, du sentiment religieux. La laïcité, c’est le respect de toutes les opinions et de toutes les croyances», a-t-il dit.

    «La séparation de l’église et de l’Etat s’est faite dans la douleur, mais sommes-nous obligés de continuer cette guerre qui n’a plus lieu d’être? Nous ne sommes pas menacés par le cléricalisme, nous le sommes davantage par une forme d’intolérance, qui stigmatiserait toute appartenance religieuse», a-t-il dit.

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  52. A travers les grillages de la burka, des hommes se déclarent féministes convaincus ;o)
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    Un texte de Cyril Bennasar (dans Causeur), dont je retiens les arguments suivants en enlevant ceux qui me dérangent sur «le risque d’islamisation».
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    «Derrière ces niqabs (burqas sans grillage) qui prolifèrent, des fondamentalistes tentent d’imposer leur mode de vie en faisant de la politique avec leurs femmes et leurs filles».
    «La soumission à une religion qui exige cela, l’affichage de son appartenance à cet islam-là sont incompatibles avec le pacte d’intégration qui offre protection, notamment sociale, aux citoyens en échange d’une adhésion aux valeurs et usages français».
    «La burqa, cet attribut de totalitarisme domestique, pourrait se répandre à l’abri de la liberté de s’habiller comme on veut, du droit de vivre sa foi ou du principe selon lequel l’intégration ne doit être forcée. Le principe suprême de notre temps, qui tient en trois mots – c’est mon choix – sera invoqué. Mais tout céder à l’exigence individualiste pourrait nous empêcher de dessiner ensemble notre monde commun, de décider ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas».
    «Dans cette affaire, il ne s’agit pas d’élargir le champ du possible mais de le restreindre, pas de sauver la liberté de critique, de parole ou de caricature menacée, mais de limiter la liberté d’afficher son identité. C’est moins facile. Brimer des jeunes filles dévotes et pudiques, ce n’est pas le combat rêvé.»
    «Il faut imposer des limites au multiculturalisme. On interdit la polygamie ou l’excision : quand on veut on peut. Il faut donc savoir ce qu’on veut et à qui on a affaire. Accepter que des femmes, en France, soient emprisonnées sous nos yeux, c’est renoncer à l’exigence d’égalité entre hommes et femmes, le plus précieux fondement de notre qualité de vie. Ne pas être à la hauteur dans ce bras de fer que tentent les islamistes serait, en plus d’une indignité, un mauvais calcul. La défaite et le déshonneur» !
    «Il faut préserver les rues, les villes, les filles de la République de toutes les emprises religieuses. En refusant de transiger sur ses valeurs, la France enverrait aux peuples d’Europe et du monde un message d’espoir. Nous avons la laïcité la plus avancée d’Europe. Défendons-la».

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  53. Extraits des propos de l'américain Christopher Hitchens (dans Slate) à propos du discours d'Obama au Caire.
    _______________
    "Quiconque entend maîtriser un minimum l'histoire des cultures sait que le «monde musulman», loin d'être une entité ou un lieu unique, est au contraire composé d'une infinité d'entités et de lieux. (Le but des djihadistes est précisément de les rassembler sous une même autorité avant de pouvoir faire de l'islam la seule religion du monde.) Or, Obama n'a rien dit des dissensions entre Sunnites et Chiites, de la mouvance soufiste ou encore des courants de l'ahmadisme et de l'ismaélisme. Tout était laissé aux soins de l'oumma: cette notion très idéologique d'une communauté musulmane mondiale qui prétend qu'une personne se définit d'abord et avant tout par son adhésion à la religion, les concepts de citoyenneté et de droits devant céder la place au diktat théocratique. Quoi de plus réactionnaire?

    Et si Obama a évoqué l'aspect le plus connu du «monde» musulman, à savoir sa tendance à considérer les femmes comme des citoyennes de seconde zone, il ne l'a fait que pour dire que «les pays occidentaux» faisaient preuve de discrimination à l'encontre des musulmanes! Comment? En limitant le port du foulard, ou hijab (que le Président a prononcé hajib — imaginez un peu si c'est la langue de George Bush qui avait fourché). Ces propos visaient clairement la loi française qui interdit le port de signe ou de tenue manifestant une appartenance religieuse dans les écoles publiques. Et le lendemain, à Paris, Obama a enfoncé le clou.

    Pour ma part, je relèverais le commentaire éclairant de l'Algérienne-Américaine Karima Bennoune, enseignante invitée à l'université de droit du Michigan:

    «Je viens de publier des recherches conduites auprès de personnes d'origine arabe ou nord-africaine, et/ou ayant un héritage musulman en France. Nombreux sont ceux qui soutiennent la loi de 2004 sur les signes religieux, qu'ils voient comme le déploiement nécessaire de la «loi de la République» pour combattre la «loi des frères», cet ensemble de règles informelles imposées par les intégristes contre tout principe démocratique, à de nombreuses femmes et jeunes filles dans les «quartiers» et les foyers.»

    Aux femmes à qui l'on impose une tenue vestimentaire, Obama n'a rien trouvé à dire. Comme si l'unique «droit» en jeu était celui d'obéir à une injonction qui, soit dit en passant, ne figure pas dans le Coran. En Turquie aussi, le port du foulard est interdit dans certaines circonstances. Doit-on y voir de l'islamophobie? Obama pense-t-il également que le voile et la burqa sont les dernières tenues à la mode que les femmes s'arrachent? Cette forme de naïveté est préoccupante; à cause d'elle, parmi les musulmans, les extrémistes sont en train de rire de nous, tandis que les pragmatiques, nos amis et alliés, versent une larme de dépit".
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  54. Il me semble que Christopher Hitchens sollicite un peu les dires d'Obama. Celui-ci a affirmé que nul n'avait le droit de dicter à la femme musulmane sa façon de se vêtir. Il n'a nullement dit qu'il fallait laisser "les frères" décider à leur place. L'expression d'Obama est peut-être ambiguë, il fait peut-être une erreur sur la loi française; de là à dire qu'il approuve l'oppression patriarcale, il y a plus qu'un pas...

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  55. C’est tellement triste d’entendre certains se disant progressistes vouloir justifier l’enfermement des femmes et leur maintien dans un statut servile au nom de la liberté... Mais c’est très tendance pour ne pas avoir l’air de droite. La gauche est passée en 40 ans de “fait l’amour pas la guerre” à “Enferme ta femme, si tu ne sais pas pourquoi, elle le sait. La preuve un peu de baratin et deux punitions et elle est volontaire pour être soumise... c’est son destin!”.
    .
    En avril ou mai 2009 les turcs sont descendus dans la rue pour s’opposer à l’autorisation du port du voile (quelqu’il soit) à l’université.

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  56. leur cécité, surdité face à tous les musulmans qui crient "au sectarisme" et aux méthodes de manipulations employées pour asservir les volontaires me consternent.

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  57. Cher Melchior,

    C. Hitchens cite en fait les propos de l'Algérienne-Américaine Karima Bennoune, qui parle de la façon dont la Loi française de 2004 a été perçue par beaucoup de musulmans, à savoir comme une mise en cause salutaire de la «loi des frères».

    Donc, en critiquant cette loi "interdictrice du voile", Obama a bien joué un rôle négatif, Melchior. Les femmes sont sacrifiées pour la "réconciliation des USA avec l'Islam", j'en suis convaincue.

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  58. Lu dans Marianne:Burqa: le projet de loi existe déjà, par Bénédicte Charles
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    Il a été déposé à l'Assemblée en septembre 2008 par le député UMP Jacques Myard. Et aussitôt oublié.

    Le député UMP Jacques Myard avait déposé à l'Assemblée, en 2006, un projet de loi «visant à lutter contre les atteintes à la dignité de la femme résultant de certaines pratiques religieuses». Sans suite.

    Deux ans plus tard, le 27 juin 2008, le Conseil d'Etat rendait un arrêt confirmant le refus d'accorder la nationalité française à une femme musulmane marocaine qui portait la burqa. Signe pour les sages d' «une pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d’égalité des sexes». Conforté" par cette décision, Jacques Myard décidait donc de présenter à nouveau son projet de loi, dès septembre 2008. Il n'est toujours pas inscrit à l'ordre du jour. Le voici :

    «Article 1er
    Aucune prescription culturelle ou religieuse n’autorise quiconque à voiler son visage sur la voie publique ; toute personne allant et venant sur le territoire de la République doit avoir le visage découvert permettant aisément sa reconnaissance ou son identification.

    Le principe mentionné à l’alinéa précédent ne s’applique ni aux services publics en mission spéciale, ni aux activités culturelles telles que le carnaval ou le tournage d’un film.

    Article 2
    Est puni de deux mois d’emprisonnement et 15 000 € d’amende la violation du principe mentionné à l’article 1er. Est puni de la même peine l’incitation à violer ledit principe.

    En cas de récidive, ces peines seront portées à un an de prison et 30 000 € d’amende.

    Article 3
    Toute personne étrangère qui se comporte en violation du principe institué à l’article 1er ou qui incite une autre personne à violer ledit principe est éloignée du territoire national sur décision du ministre de l’intérieur ou des préfets de la République.»

    Curieusement, ce projet de loi n'a pas rencontré beaucoup d'écho, ni occasionné de polémique. Seuls quelques sites Internet militants (laïcs ou, à l'inverse, ultra-communautaristes) en ont parlé. Peut-être Jacques Myard a-t-il soumis son projet trop tôt. A moins que ce ne soit la perspective de la création d'une commission d'enquête parlementaire — qui suppose la remise d'un rapport détaillé et (relativement) objectif sur le sujet — qui pose problème : difficile après cela de continuer à prétendre qu'il s'agit de la lubie d'un parlementaire isolé.

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  59. Lu dans Le Monde: le CFCM défendrait une position "du juste milieu" anti-burqa
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    Le Conseil français du culte musulman (CFCM)est tiraillé entre trois composantes: la Fédération nationale de la Mosquée de Paris (M.Boubakeur), et proche de l'Algérie, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), porteuse d'un islam revendicatif, et le Rassemblement des musulmans de France (RMF), dont est issu M.Moussaoui, proche du Maroc.

    Dans le débat sur le port de la burqa et du niqab, le CFCM devrait tenir une position "anti-burqa". M. Moussaoui, son actuel président, rappelle qu'aucun texte coranique ne prescrit le port de la burqa ou du niqab, seul le port du foulard étant une prescription religieuse.

    "Le CFCM ne demandera pas à la société française d'accepter la burqa, mais soutiendra un travail de pédagogie et de dialogue afin de convaincre ces femmes de rejoindre la pratique de l'islam de la modération et du juste milieu –celle de l'immense majorité des musulmans de France –, et d'abandonner cette tenue, symbole d'une pratique qui peut contribuer à stigmatiser l'islam en France".

    Quant à l'interdiction, elle "serait contre-productive et difficile à appliquer. Va-t-on arrêter les femmes qui portent la burqa dans la rue et les obliger à l'enlever? Cela conduira la plupart d'entre elles à rester recluses chez elles. La pédagogie et le dialogue sont, dans ce domaine, beaucoup plus efficaces que la contrainte".

    "Dans les mosquées, les imams ont toujours mis en garde les musulmans contre toute radicalisation ou extrémisme que ce soit au niveau de la pratique ou du comportement. Les femmes musulmanes font également un travail de sensibilisation sur cette question. Notre devoir est de rappeler que cette voie minoritaire n'est pas celle adoptée par l'immense majorité des savants musulmans et insister sur le fait que l'islam du juste milieu n'encourage en rien cette pratique. Quant à la radicalisation, elle participe de la mondialisation et de ses effets pervers à travers des références, sur internet notamment, qui ne prônent pas toujours les valeurs de la tolérance et d'ouverture".

    "Le CFCM prépare pour la fin de l'année un colloque d'imams qui, outre des questions purement religieuses, pourrait faire le point sur ces pratiques minoritaires".

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  60. Intéressant article sur les femmes en Iran dans le Monde, dont je reprends certains éléments.
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/06/26/iran-les-femmes-en-premiere-ligne-de-la-contestation_1212268_3218.html
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    Les femmes ont participé aux manifestations autant que les hommes. Par exemple en jetant des pierres, même lorsque les forces de sécurité ont employé des armes à feu.

    Elles avaient participé activement à la campagne électorale dans un pays où, juridiquement, elles ne valent que la moitié d'un homme.

    Les femmes avaient déjà joué un rôle lors de la révolution constitutionnelle de 1906 à 1911 et pendant la révolution islamique de 1979. Mais elles restaient minoritaires. Désormais elles sont nombreuses à descendre dans les rues.

    Cette évolution reflète l'évolution de la condition des femmes depuis une vingtaine d'années en Iran, notamment grâce à l'éducation. Elles y ont accès à parité avec les hommes et sont même majoritaires au moment de l'entrée à l'université. L'Iran est aussi l'un des seuls pays du Proche-Orient où les femmes sont représentées au Parlement, même si elles font partie du camp conservateur et ne revendiquent donc pas de droits supplémentaires.

    Mais leur position toujours inférieure a alimenté un fort désir de changement. Il y a une énorme disparité entre leur condition juridique et la réalité de leur évolution au sein de la société. Sur le plan culturel, elles sont de plus en plus présentes mais elles sont maltraitées par le système juridique iranien.

    Leur crispation s'est concentrée sur la personne de Ahmadinejad, qui représente le système de la police des mœurs qu'elles détestent. Selon la prix Nobel de la paix iranienne Shirin Ebadi : "A la racine des troubles actuels, il y a le mécontentement et la frustration face à une détresse qui date d'avant l'élection". "La présence des femmes est proéminente [dans les manifestations] parce qu'elles sont la catégorie la plus mécontente de la société."

    Quel que soit le président qui sortira des événements actuels en Iran, le sort des femmes pourrait en être modifié. D'aucuns craignent un violent retour en arrière si Ahmadinejad conserve le pouvoir, son premier mandat ayant été marqué par de nouvelles restrictions des droits des femmes. Mais selon le chercheur Farhad Khosrokhavar, "la cassure s'est effectuée à parité". "Pour que les droits des femmes évoluent, il faudra qu'elles revendiquent leurs droits. Mais le premier pas est franchi. L'égalité totale est encore loin, mais symboliquement quelque chose s'est produit qui pourrait faire bouger l'ensemble du système."
    (Antonin Sabot avec AP)
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  61. Un article de Caroline Fourest dans Le Monde du 27 Juin dont j'extrais quelque arguments intéressants.
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    Un iranien gay risque d'être renvoyé par la France chez lui, où il se fera sans doute arrêter par des bassidji, des gardiens de la révolution ou de simples policiers. On l'accusera de viol et de "sodomie", et on le pendra. C'est la coutume en Iran où Ahmadinejad, refuse de reconnaître qu'il existe des homosexuels... mais veut bien les tuer quand même.

    Un ennemi parmi les autres, les opposants politiques, les esprits libres, les journalistes, les femmes qui ne veulent pas se soumettre et porter le voile.Pour l'émancipation.

    Pendant ce temps, en France, des femmes ont choisi le camp de la lutte contre l'émancipation. "Elles prennent le voile intégral pour rester "pures", se protéger du monde extérieur (tous les autres). Elles ne comprennent pas que leurs grandes capes noires choquent. Elles, ce qui les choque, c'est le manque de pudeur, "tous ces pédés dans la rue" et ces "femmes qui ne se marient pas". Elles sont nées en France, sont allées à l'école, elles ne manquent ni d'éducation ni d'intégration. Elles sont françaises et elles ont choisi librement... l'aliénation. Pour faire plaisir à l'homme qu'elles aiment ou par fierté. Pour montrer qu'elles sont plus pieuses que les autres. Leur voile n'est dans aucun Coran. C'est un uniforme politique encouragé depuis l'Arabie saoudite. Il est censé être plus pudique. Avec lui, pourtant, on ne voit qu'elles. Elles le portent comme on entre dans une secte, avec la foi aveugle des convertis. Mais les groupes salafistes qui leur suggèrent ce choix, eux, sont dans une démarche politique. Comment ne pas s'interroger sur le message qu'ils envoient à travers le corps des femmes ?"

    "Si nous vivions dans un monde où le Ku Klux Klan avait pris le pouvoir aux Etats-Unis et pendait des Noirs... que penserions-nous si des Français se mettaient à porter leur cagoule blanche pour faire leurs courses ? Le fait qu'ils soient consentants suffirait-il à nous rassurer ? Suffit-il de déguiser son sectarisme politique en religion pour que tout soit permis dans l'espace public "?

    Il faudra mener le débat. Les femmes portant le voile intégral diront leur vérité mais elles evront aussi entendre l'effet produit par leur choix en société.

    Entre les deux, la Commission va devoir tâtonner.
    - Il est difficile de convoquer la laïcité, au risque d'amalgamer ce débat avec celui sur les signes religieux à l'école.
    - Il est difficile d'invoquer la protection de la "dignité de la femme", car il faudrait interdire tellement de choses sur la voie publique...
    - " Pourquoi ne pas se contenter d'exiger que tout le monde, sans exception, accepte de s'identifier pour des raisons de vivre-ensemble et de sécurité ?"

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  62. Un texte intéressant de JP. Brighelli sur la burqa dans Marianne 2, 28 Juin, "Les ailes du désir contre la burqa". Extraits choisis.
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    "La loi de 2004 se contentait d’interdire le voile islamique, comme tous les autres signes d’appartenance religieuse, dans les écoles. Pourtant certains, à gauche, s'offusquaient déjà d’une loi qui, selon eux, interférait avec la liberté de conscience. La liberté de conscience d’enfants manipulés ? "

    "Les voiles ont pour objet de cacher les cheveux, les mains, le visage, et le reste du corps, de femmes dont on craint qu’elles inspirent le désir. Sorcières !"

    "C’est en reconnaître, au fond, la toute-puissance [...] et en même temps, c’est vouloir l’abolir. Prétention insupportable. Solution d’impuissants qui veulent rester seuls propriétaires de corps qui ne leur appartiennent pas. Là le voile, ici l’excision: c’est le même processus, la même mutilation mentale. Votre corps m’appartient, dit l’Homme, et je suis seul propriétaire du désir qu’il pourrait inspirer".

    "Raisonnement de barbares. La civilisation n’a pas peur du désir, parce que justement, elle a appris à le polir, à le canaliser". "Vouloir le brider, c’est rouvrir la porte à la barbarie. Juguler de force le désir, c’est déjà penser au viol".

    "Vouloir imposer un « vêtement islamique », c’est surtout, comme le rappelle avec autorité Catherine Kintzler (1), dénier aux femmes une quelconque identité. Le voile uniformise — il abolit. [...] La burqa outrage la notion même d’identité. Mais un simple voile, au fond, en fait autant".

    "Quitte à aller plus loin que Catherine Kintzler, je serais partisan d’une interdiction totale, partout, de tout ce qui est une offense au désir. Parce que le désir, l’érotisme, la séduction, sont sociabilité exquise, respect permanent [...], jeu des intelligences, corps à corps de l’esprit. Et que l’interdiction du désir ne mène, de toute façon, qu’à la faillite de la répression, à l’explosion, à la violence. Il y a une parenté évidente entre les interdits sous lesquels les « grands frères » veulent plier leurs petites sœurs, et le langage ânonné, guttural, monosyllabique, de certaines banlieues".

    "Des enfants à qui on a dénié l’accès à une vraie belle langue[...] et qui disposent en tout et pour tout de deux cents vocables, dont « fuck you » et « taspé » sont l’alpha et l’oméga, ont forcément du désir une vision monstrueuse, parce qu’ils n’ont pas de mots à mettre sur leurs hormones. Parce que seul le langage est l’habit permanent de la pulsion : qui habite (avec et sans jeu de mots) avec précision sa langue n’a pas besoin de recourir à des burqas, ni à des voiles. Ce ne sont pas les visages des femmes qu’il faut cacher : ce sont les turgescences mâles qu’il convient d’habiller de langage".

    "Ce n’est donc pas parce que ce sont des signes religieux qu’il faut interdire tous ces vêtements superflus. Une femme voilée qui passe, c’est une femme mutilée — et l’argument selon lequel ce serait une mutilation choisie fait long feu : l’aliénation est toujours consentie par l’esclave, quand celui-ci a intériorisé son infériorité imposée".

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  63. Info piquée dans le Monde
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    Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Jean-François Copé a suggéré samedi 27 juin que des "femmes relais" dialoguent avec les femmes portant le voile islamique intégral et leurs maris pour tenter de comprendre cette pratique qu'il a jugée "inacceptable". M. Copé a souhaité que cette piste des "femmes relais", qui seraient désignées à l'initiative des maires dans les villes concernées, figure parmi les propositions examinées par la mission parlementaire sur la burqa mise en place à l'initiative de Nicolas Sarkozy.

    Sur le fond, M. Copé a estimé que "le port de la burqa est inacceptable et profondément choquant". Il y voit la marque "des extrémistes [qui] veulent tester la résistance de notre République". "Nous allons leur répondre mais de manière astucieuse, pas brutale, pas précipitée", a-t-il ajouté.
    ___________________
    NB1) "astucieuse", c'est du Copé pur jus...

    NB2) Quant aux "femmes relais", elles risquent de se heurter au pire...Pourquoi ne pas prévoir plutôt des "binômes-relais", composés d'hommes et de femmes, et peut-être d'imams, pour montrer aux intégristes qud non seulement des hommes et des femmes, mais aussi des représentants des autorités religieuses, sont opposés à ces pratiques, qui sont là pour servir l'intérêt des hommes ?!

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  64. Un argument de caïds qui va certes nous convaincre d'accepter la burqa:
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    "Hier c'était le hijab et aujourd'hui, c'est le niqab, a affirmé le chef d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat), Abou Moussab Abdoul Wadoud. Nous nous vengerons de la France et de ses intérêts par tous les moyens à notre disposition, pour l'honneur de nos filles et de nos sœurs." "Nous, les moujahidine ne resterons pas silencieux face à de telles provocations et injustices. Nous appelons tous les musulmans à faire face à cette hostilité par une plus grande hostilité et à lutter contre les tentatives de la France pour détourner les fidèles hommes et femmes de leur foi (...) en adhérant aux enseignements de la charia islamique", a-t-il ajouté, selon SITE.

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  65. Vraiment ça leur va bien d'invoquer "l'honneur de nos filles et de nos soeurs", quand on connaît la pratique des crimes dits "d'honneur", la mise à mort de la fille agressée...

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  66. Réponse des associations de "femmes relais" à Copé (lu dans Libération):
    ______________
    «Personnellement, je n'interviendrai pas, c'est tout!». a dit l'une des responsables de l'association des femmes-relais du Belfort à propos de la suggestion de Copé au sujet du port de la burqa.

    Il n'est pas envisageable que cette proposition aboutisse: «Ou alors il faudra que l'on nous explique comment procéder. Ce n'est pas eux qui sont sur le terrain, reprend la responsable de l'association des femmes-relais du Belfort. De par mon expérience, je peux dire que c'est un problème plus profond qui nécessite de vraies méthodes et un travail sur le long terme».

    Les femmes-relais, qui ont un rôle de médiation, sont apparues en France à la fin des années 1980. Leurs missions consistent pour l'essentiel à accompagner les habitants -le plus souvent issus de l'immigration mais pas seulement, dans leurs démarches à la caisse d'allocations familiales, à la Sécurité sociale ou encore à la mairie. Elles interviennent en cas de conflits entre particuliers ou servent de fusible entre le collège et les familles.

    Ces femmes ou adultes relais, d'abord bénévoles, ont tenté de se professionnaliser(dispositif d'«adultes-relais» en 99, ayant mission de médiation sociale et culturelle)
    Or leur statut demeure encore assimilé à un «emploi aidé», synonyme de forte précarité. Ainsi, depuis plus de dix ans, les femmes-relais se battent pour une reconnaissance à part entière de leurs activités, qui nécessitent une formation diplômante de niveau 4. «Depuis les premiers textes en 1997, on a pas obtenu d'avancées significatives sur le statut des femmes-relais. Femme-relais n'est ainsi pas inscrit au répertoire des métiers, se lamente Bénédicte Madelin, secrétaire de la Fédération des associations de femmes-relais de Seine-Saint-Denis, créée en 2000. Alors à la simple évocation de faire appel à leurs services, elle reste circonspecte: «D'un seul coup, on se rappelle que ces femmes existent. C'est choquant», soupire-t-elle.

    D'autant plus choquant que leur travail n'est pas de répondre à une «commande» qui émanerait uniquement des pouvoirs publics. «Notre mode d'intervention repose sur une attitude de neutralité et d'impartialité. On ne travaille pas pour favoriser la communication d'un seul côté. Il faut qu'il y ait une demande des deux parties, des pouvoirs publics et des personnes concernées. Mais quelle femme qui porte la burqa va venir vers nous de sa propre initiative?», s'interroge Bénédicte Madelin qui voit dans cette déclaration une certaine «instrumentalisation». «Dans cette annonce, on sent fortement qu'un dialogue doit s'installer pour que les femmes retirent la burqa...».
    «C'est une question qui va au-delà de nos compétences. On ne va rien résoudre, explique-t-elle. Pis, on va créer des problématiques qu'on ne pourra pas gérer. Aller prêcher la bonne parole vers ces femmes ne peut que se retourner contre notre action. Nous, on ne veut pas être en première ligne».

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  67. L’argument des caïds... Prôner la vengeance, la haine et faire peur. Dounia Bouzar expliquait que pour manipuler les jeunes filles les salafistes et associés utilisaient ce genre d’arguments pour convaincre de l’obligation de se soustraire intégralement à la vue des autres pour être pure.
    Vengeance divine, haine clanique .. et trois baffes si peu d’affinités.

    L’argument des caïds... Prôner la vengeance, la haine et faire peur. Dounia Bouzar expliquait que pour manipuler les jeunes filles les salafistes et associés utilisaient ce genre d’arguments pour convaincre de l’obligation de se soustraire intégralement à la vue des autres pour être pure.
    Vengeance divine, haine clanique .. et trois baffes si peu d’affinités.

    Il me semble qu’au sujet du nijab on ne devrait jamais parler des musulmans mais toujours des salafistes. Cela éviterait l’amalgame.

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  68. Oui Caroline, on devrait parler des "salafistes".

    D'autant que le CFCM, créé dans la confusion de pensée par Sarkozy, est tiraillé entre ses tendances, ce qui fait le jeu des salafistes contre l'islam "du juste milieu".

    Ajoutons que les laïcs n'ont pu y entrer et y trouver place, ce qui est catastrophique.

    Et on en revient au départ de ce Billet et du rapport Charrier, qui veut introduire des religieux dans des commissions, pendant que la représentation musulmane en France peine a introduire un soupçon de pensée laïque.

    Le danger est grand. Les femmes sont les premières visées.

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  69. Lu dans Le Monde;
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    L'Assemblée nationale a installé mercredi une mission d'information parlementaire sur le port du voile intégral - burqa ou niqab - par certaines musulmanes en France.

    Le député-maire communiste de Vénissieux (Rhône), André Gérin, à l'origine de cette initiative, a été élu président de cette mission dont le rapporteur est le député-maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis), Eric Raoult.

    La mission est composée de 32 députés (17 UMP, 11 socialistes, deux Nouveau Centre et deux du groupe de la gauche démocrate et républicaine - GDR, PC et Verts).

    Elle dispose de six mois pour entendre et recenser les différents points de vue. Elle entamera ses travaux le 8 juillet et rendra son rapport à la fin de l'année.

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  70. Je recommande cet article du Monde:
    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/07/04/la-dignite-de-l-homme-exige-qu-il-porte-la-burqa-par-pierrette-fleutiaux_1215257_3232.html
    La dignité de l'homme exige qu'il porte la burqa, par Pierrette Fleutiaux
    _____________________________
    "Si j'étais un homme pieux, voici ce que je proposerais. La femme est un être faible, soumis à toutes les tentations, nous le savons depuis la nuit des temps. Elle est concupiscente, tout entière la proie de pulsions condamnables. Son corps aspire à celui de l'homme, la société doit maîtriser ce corps, dès son plus jeune âge. La burqa peut sembler une réponse appropriée. Contraindre les mouvements de la femme, la ramener à la modestie, encadrer les désirs sauvages qui lui sont naturels, qui troublent son esprit et corrompent la société, relève du devoir de l'homme respectueux de l'ordre divin.

    Cependant, peut-être avons-nous fait erreur non pas dans l'interprétation de la loi divine, mais dans les moyens de la mieux appliquer. En effet, les yeux de la femme, même derrière un grillage, même dans la fente du niqab, restent libres. La vision périphérique en est certes limitée, mais la perversité naturelle de la femme lui fera trouver le moyen de contourner ce léger handicap. La femme en burqa continue de voir. On imagine quelles turpitudes alors peuvent agiter son esprit. Cachée sous son voile intégral, la femme peut encore se livrer à la débauche mentale.
    Une solution serait de l'aveugler totalement, par le moyen d'un bandeau ou tout autre moyen non cruel mais efficace. Cette solution est à écarter : la femme ne pourrait plus en effet accomplir les tâches auxquelles la destine sa condition subalterne : nourrir l'homme et ses fils, conduire les fils de l'homme à l'école, et faire toutes choses qui dégagent l'homme des tâches matérielles, facilitent l'exercice de son vouloir et son étude des textes sacrés.
    Je soumets ici une modeste proposition à mes frères. Que les hommes portent la burqa, qu'ils s'approprient ce vêtement que dévoie trop facilement la femme. L'homme est beau, l'homme est la création première de Dieu, la femme le désire indécemment. Ne lui donnant pas la liberté de convoiter, ne tentons pas sa faible nature.
    Voyez l'homme derrière lequel marche la femme en burqa. Même voilée, justement parce que voilée, elle a toute licence de contempler les bras que montrent les chemisettes d'été, les pieds dans les sandales, les fesses agiles et les jambes qui se devinent sous les pantalons, les poitrines mâles et les visages nobles. L'homme croit avoir mis la femme à l'abri de tout danger dans sa prison portative de la burqa. En réalité, il lui accorde une liberté scandaleuse.
    L'homme en burqa brisera net l'élan pervers de la femme" (à suivre sur le lien).

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  71. Une information extraite de Marianne 2:
    ______________________
    Voici quelques semaines, une vingtaine de lycéens ont fait irruption dans une salle de classe d'un lycée de banlieue parisienne. Pendant de longues minutes, ils ont vilipendé, agressé, menacé une enseignante à cause d'articles qu'elle avait publiés dans le e-journal Riposte Laïque. Ce groupe de lycéens se réclame ouvertement du salafisme et semble très lié à l'une des mosquées locales.

    Aucun média - y compris Marianne et Marianne2 - ne s'est fait l'écho de cette affaire. Pas (ou pas seulement) par censure et soumission au politiquement correct. En fait, le corps enseignant de cet établissement est terrorisé. L'enseignante aimerait que l'information sur son agression soit diffusée, mais elle ne veut pas que l'on cite son nom ni celui de son lycée, ni même celui de la ville où elle s'est déroulée. L'administration du lycée, a joué l'apaisement, si bien que des sanctions mineures ont été prononcées contre les agresseurs.

    Une enquête sur le lycée est impossible: l'année scolaire est finie et personne ne le souhaite vraiment.

    Cette polémique étouffée permet de parler de l'association "Riposte Laïque", née après le fameux discours de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, en 2003 au congrès annuel de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France). Il avait été sifflé lorsqu'il avait expliqué que la France ne pouvait tolérer qu'une femme porte le voile sur une photo d'identité. Pour Pierre Cassen, un jeune pré-retraité de la presse, cet évènement était le signe indubitable qu'il convenait de mener un combat spécifique pour la laïcité.

    Quatre ans plus tard, Riposte Laïque est une association déjà bien installée : son e-journal hebdomadaire, créé en 2007, compte 30 000 abonnés; 400 auteurs y contribuent plus ou moins régulièrement. Et l'association a médiatisé plusieurs incidents provoqués par des mouvements islamistes radicaux.

    Riposte Laïque a également initié la première pétition contre la burqa, signée par 4000 personnes dont les députés Jacques Myard et André Gérin qui ont récemment pris l'initiative de proposer la création d'une commission parlementaire sur la Burqa.

    Une vidéo a été éditée sur le site de Riposte Laïque à propos de l'agression de l'un de ses membres, professeur de lycée.

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  72. Lu dans Le Monde d'aujourd'hui
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    Alors que débutaient mercredi 8 juillet les auditions de la mission parlementaire sur le port du voile intégral (burqa ou niqab), Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a défendu, dans un entretien au Parisien du jour, une "réponse en deux temps".

    A la tête d'un groupe de travail de 70 députés UMP constitué sur cette question, M. Copé propose "une loi d'interdiction précédée d'une phase de six mois à un an de dialogue, d'explications et d'avertissements", face à des "extrémistes qui tentent de tester la République et (à nos) adversaires qui nous tendent des pièges".

    La mission présidée par André Gerin (PCF) devait entendre mercredi l'anthropologue des religions Dounia Bouzar, pour qui le port du niqab relève d'une "pratique sectaire" et le philosophe Abdennour Bidar qui y voit une "pathologie religieuse".

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  73. Lu dans Libération.
    Audition aujourd'hui de Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux sur le port du voile intégral.

    A l’issue de son intervention sur les racines de l’influence, sur certains jeunes, d’un discours qu’elle qualifie de «sectaire», Dounia Bouzar s’est prononcée pour «un rappel à la loi» à condition de placer le débat sur le terrain sécuritaire. Pas question, a-t-elle insisté, de «valider la justification religieuse» de certains groupuscules qui entendraient faire du voile intégral une prescription de l’islam.

    Rappelant les distinctions entre hijab «qui fait partie de l’histoire musulmane», burqa, tenue traditionnelle des pachtounes d'Afghanistan -inexistante en France, selon elle- et niqab, autre vêtement traditionnel «prescrit par des groupes qui se disent salafistes», Dounia Bouzar a mis en garde contre le risque de «considérer le niqab comme musulman».

    Une confusion qui ne manquerait pas de provoquer un effet pervers et «conforterait ces groupes sectaires» qui «instrumentalisent la religion». Dounia Bouzar appelle donc à manier le débat avec précaution pour éviter de «faire le procès de l’islam».

    Cependant, «faire comme si on ne voyait rien serait pire que tout», reprend-elle, invitant à ne pas banaliser le phénomène. Ce discours radical «dit religieux» ferait, selon elle, de plus en plus autorité sur certains jeunes qui, auparavant, passaient leur chemin. Désormais, ils «s’arrêtent», se laissent plus facilement séduire par une ligne «sectaire» dans la mesure où elle vise «à provoquer l’auto-exclusion d’un individu ou l’exclusion des autres».

    Coupure que matérialiserait le niqab, qui recouvre entièrement le corps et le visage de la femme, laissant juste apparaître les yeux.

    Or, c’est en «s’étonnant de ce drap noir», en ne lui accordant pas de signification religieuse, que l’«on respecte l’islam», que l’on n’en «donne pas une vision archaïque», a argumenté Dounia Bouzar, devant les 32 députés, gauche et droite confondues.

    A l’en croire, une approche sécuritaire de la question du voile intégral permettrait d’éviter les amalgames sur l’islam et un éventuel sentiment de stigmatisation de la communauté musulmane, en dépassionnant le débat.

    Dounia Bouzar a donc plaidé pour une «loi transversale de droit commun» qui interdirait à un citoyen de dissimuler son visage et, par ailleurs, réaffirmerait que «tout individu est différent et différencié». Et ce, ajoute l’anthropologue, alors que le niqab tente de gommer cette diversité.

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  74. Pendant ce temps, en Allemagne...un homme a insulté une femme voilée, elle a porté plainte, et elle a été assassinée.

    La tragédie s'est déroulée dans un tribunal de Dresde mercredi 1er juillet. Marwa el-Sherbini a été poignardée 18 fois alors qu'elle témoignait contre l'homme accusé de l'avoir insultée parce qu'elle portait un hijab. Son mari, accouru pour lui porter secours, s'est fait tirer dessus par un policier qui l'a confondu avec le meurtrier.

    La victime a été surnommée la «martyre voilée» dans son pays natal, l'Égypte. Elle y est devenue le symbole d'un mouvement de dénonciation de la montée de l'islamophobie dans les pays occidentaux. La foule a scandé des slogans comme «l'Allemagne est l'ennemie de Dieu» aux funérailles de la pharmacienne de 32 ans.

    Attention, danger.

    Selon le Guardian, le fait que cette affaire intervienne quelques jours après la dénonciation par Sarkozy de la burqa laisse penser aux Egyptiens qu'un climat d'intolérance envers l'Islam s'installe en Europe.

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    Les "seuils de tolérance" (notion que nous avions appris à ne pas utiliser, et pourtant...) à certaines coutumes marquant physiquement les femmes, prônées au nom de la puissance suprême - Dieu -, deviennent de plus en plus bas de part et d'autre. Les amalgames vont bon train et les schismes s'intensifient. c'est une donne que ne doivent pas méconnaître ceux qui écartent la question de la burqa en disant que "peu de femmes en France la portent".

    L'anticipation, posée en des termes clairs, sera ici notre sauvegarde.


    [Lire l'article complet sur guardian.co.uk]

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  75. OBAMA : Mais qu’est ce qu’on lui a fait !
    .
    Il a jugé utile d’avaliser le port du voile dans le cadre de ses efforts pour réconcilier les USA et les pays dans lesquels la religion musulmane est majoritaire ...
    .
    Il a jugé utile de promettre au Pape de veiller à la diminution du nombre d’avortements aux USA ...
    .
    Jusqu’où Obama est-il capable d’aller dans les “gestes” qu’il fait aux hommes de “foi” au détriment des femmes ?

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  76. Obama est capable d'aller... aussi loin que Bush dans beaucoup de dossiers, et lui aussi une main sur le cœur et l'autre posée sur la bible, mâtinée parfois d'un peu de Coran (ça ne mange pas d'hostie et Allah est grand), un genou à terre devant sa sainteté le pape.

    Oh, la main est un peu noire et l'apparence de l'éphèbe plus lisse, mais le fond politique est probablement le même.Il n'y a pas d'hommes providentiels.

    On découvre peu à peu que la politique américaine ne change guère (voir les interventions probables au Honduras).

    Alors, Caroline, les femmes là-dedans, vous rigolez ou quoi ;o)

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  77. Lu dans le Nouvel Observateur.
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    La Cour européenne des droits de l'homme a jugé irrecevables six requêtes concernant l’exclusion d’élèves de leur établissement scolaire en raison du port de signes ostensibles d’appartenance religieuse.

    La Cour européenne des droits de l'homme a déclaré vendredi 17 juillet irrecevables des plaintes contre la France concernant l'exclusion d'élèves en raison du port de signes ostensibles d'appartenance religieuse.
    Les enfants des familles Aktas, Bayrak, Gamaleddyn, Ghazal et Singh étaient inscrits à la rentrée scolaire 2004-2005 dans des établissements publics. Le jour de la rentrée, les jeunes filles, de confession musulmane, se présentèrent avec les cheveux couverts d'un voile ou d'un couvre-chef. Les garçons Singh étaient coiffés du "keski", un sous-turban porté par les Sikhs.

    Selon les proviseurs, ces accessoires étaient contraires aux dispositions interdisant des signes ou des tenues manifestant ostensiblement l'appartenance à une religion, pas seulement en cours d'éducation physique, mais dans l'ensemble des cours. Mlles Bayrak, Gamaleddyn et Aktas substituèrent ensuite un bonnet à leur voile.

    Le conseil de discipline des établissements a prononcé l'exclusion définitive des élèves pour non-respect du code de l'éducation.

    Devant la CEDH, les familles dénonçaient une violation de leur liberté de pensée et de religion ainsi qu'une différence de traitement fondée sur leur religion.

    "Ce sont ces impératifs de protection des droits d'autrui et de l'ordre public qui ont motivé l'exclusion, et non des objections aux convictions religieuses des élèves", selon la CEDH.
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  78. La Laïcité encore écornée ? Lu dans Le Monde
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    Depuis le 1er juin, un pôle religions s'est installé au sein de la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères, une première en France.

    Le ministre Bernard Kouchner, à l'origine de cette création, y voit, "un effet de la mondialisation" et une nécessaire "modernisation" des mentalités. La réflexion pour une prise en compte de paramètres religieux était "insuffisante" au sein de la diplomatie française, assure le ministre. "On a intégré la démographie, l'écologie et les pandémies à la réflexion stratégique, pourquoi pas les religions ? Toutes les guerres que j'ai connues comportaient à des degrés divers des histoires de religion", assure-t-il, dans une allusion aux conflits du Kosovo, du Sri Lanka ou du Liban, qu'il a particulièrement suivis.

    "Dans certains pays, faire de la politique, c'est parler religion, et inversement. On ne peut pas l'ignorer", défend aussi le responsable du nouveau pôle, Joseph Maïla, spécialiste de l'islam et de la sociologie des conflits, fondateur de l'Institut de formation à la médiation et à la négociation. Et de citer les points chauds de la planète que sont l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak ou l'Iran.

    Pas question pour autant d'accréditer l'idée que la plupart des conflits actuels trouvent leur origine ou leur explication unique dans des différends religieux. Mais la diplomatie française, imprégnée des principes de laïcité, se montre parfois en retrait par rapport aux questions religieuses. Aussi le pôle religions devra-t-il sensibiliser les diplomates de la nouvelle génération aux questions religieuses.

    "Comment faire de la médiation dans un conflit si on ne connaît pas la différence entre chiisme et sunnisme, entre un grec-orthodoxe et un maronite ?", s'interroge M. Maïla. "Certains conflits sont résolus par un accommodement entre communautés religieuses", insiste-t-il, tout en précisant : "La finalité du pôle demeure politique et diplomatique, et la diplomatie reste régulée par des valeurs laïques."

    Jusqu'à présent, l'expérience diplomatique de la France en matière religieuse était cantonnée à ses relations avec le Vatican et à sa responsabilité vis-à-vis des congrégations religieuses. Depuis les années 1920 et la normalisation des rapports diplomatiques entre la France et le Vatican, un conseiller pour les affaires religieuses est en effet rattaché au ministère des affaires étrangères.

    Censée élargir son champ d'action aux autres religions, la fonction est restée marquée par le contexte historique de sa création. Diplomate, le conseiller est chargé de l'accueil des personnalités religieuses en France et représente la France dans les organismes internationaux. Il fut à la manœuvre lors de la visite du pape à Paris et à Lourdes en septembre 2008. Il a aussi joué un rôle central dans la conclusion de l'accord signé entre la France et le Vatican sur les diplômes universitaires.
    Stéphanie Le Bars

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  79. AU SECOURS !!
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    Une journaliste soudanaise se prépare à recevoir 40 coups de fouet mercredi pour avoir mis une tenue "indécente", près de trois semaines après la flagellation de 10 femmes pour la même raison.

    Loubna Ahmed al-Hussein, qui écrit pour le journal de gauche Al-Sahafa et travaille pour la Mission des Nations unies au Soudan (Unmis), avait été interpellée début juillet à Khartoum alors qu'elle portait un pantalon.

    "J'ai reçu un coup de téléphone des autorités disant que je devais comparaître à 10H00 (07H00 GMT) mercredi devant le juge", a dit Mme Hussein mardi à l'AFP.

    "Il est important que les gens sachent ce qui se passe", a-t-elle ajouté, invitant les journalistes à être présents lors de sa comparution devant la cour et sa flagellation.

    "Ils vont me fouetter 40 fois et m'imposer une amende de 250 livres soudanaises", soit 100 USD, a-t-elle poursuivi.

    La journaliste avait raconté à l'AFP qu'elle se trouvait dans un restaurant le 3 juillet lorsque la police y avait fait irruption, ordonnant à 13 femmes portant des pantalons de les suivre au poste.

    Dix des 13 femmes avaient été convoquées par la police deux jours plus tard et fouettées dix fois chacune selon Mme Hussein.

    Parmi elles figurent des Soudanaises du Sud semi-autonome, majoritairement chrétien ou animiste, où la charia (loi islamique) n'est pas en vigueur.

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  80. Burqa toujours... Lu dans Le Monde

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/07/29/la-police-estime-marginal-le-port-de-la-burqa_1223776_3224.html#ens_id=1205863
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    Deux notes des services de renseignement de la police, ont, coup sur coup, été transmises au gouvernement au sujet du port de la burqa en France. L'une et l'autre concluent à un phénomène ultra-minoritaire, mais les enquêteurs rappellent qu'il y a moins de dix ans, la burqa ou le niqab, ce long voile qui dissimule intégralement le corps et le visage de la femme, était inconnu en France.
    Il en ressort que 367 femmes, en France, l'auraient adopté. Une majorité de ces femmes identifiées portent le voile intégral volontairement ; la plupart d'entre elles ont moins de 30 ans ; 26 % sont des Françaises converties à la religion musulmane. Et presque toutes vivent dans des grosses agglomérations urbaines, en région parisienne, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans le Nord ou en Rhône-Alpes. Pour l'anecdote, la DCRI rapporte que la plus jeune des porteuses du voile intégral est âgée de 5 ans.

    Pour les policiers de la SDIG, le port du voile intégral s'apparente à une volonté de "provoquer la société, voire sa famille", à un militantisme affiché, issu du salafisme.

    Ses services rapportent ainsi le cas d'une quinzaine de jeunes femmes qui se seraient montrées, à dessein, le 25 juin, dans le centre commercial Bourse, sur la Canebière, à Marseille. L'apparition du groupe, qui n'aurait procédé à aucun achat, bien que la date corresponde au début des soldes, est-il précisé, a été analysée comme une démarche provocatrice.

    A la différence de la DCRI, la SDIG s'est attachée à faire le point des positions prises par les différentes organisations représentatives de l'islam en France et, notamment, dans les quartiers sensibles.

    Les fondamentalistes, qui "dénoncent l'intégrisme laïque", mis à part, les musulmans, dans leur grande majorité, rejettent le voile intégral et comparent ses défenseurs à une "secte ", écrivent les auteurs de la note.
    Toutefois, beaucoup craignent que la polémique sur le voile intégral aboutisse à "stigmatiser l'islam ". "On peut penser, même si un certain nombre de musulmanes vivent recluses chez elles, que la plupart considèrent que le port du voile intégral est d'un autre âge", conclut l'étude.
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    Quand des femmes revendiquent le stigmate de l'oppression comme signe d'affirmation de soi, on est très très mal.

    Les dangers des revendications communautaristes, de l'emprise des religions sur la vie quotidienne, sont ici encore malheureusement très clairs.

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  81. A propos des chiffres donnés hier sur la burqa, quelques questions pertinentes dans un Billet du Post
    http://www.lepost.fr/article/2009/07/30/1639697_367-burqas-en-france-c-est-quoi-ce-chiffre.html
    __________________________________

    A quoi correspond ce "367" ?
    A une "photographie", au "produit de l'observation, sur tout le territoire, des équipes de la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur)", précise encore Le Monde. Mais rien n'est dit sur la méthodologie employée...

    Comment ont-ils trouvé un chiffre pareil ?
    C'est là toute la question. Le Post a interrogé sur ce sujet le ministère de l'Intérieur. Pour l'instant, pas de réponse.

    "Rien que dans un quartier de Besançon, j'en ai compté 19 l'autre jour", s'étonne un auditeur de RTL ce jeudi matin à l'antenne. Sur Le Post, comme ailleurs, des internautes font état du même constat.

    Fantasme ? Exagération ? Réalité ? En tout cas, le chiffre fait causer...

    Ce que ne dit pas ce chiffre...
    Si le port de la burqa évolue... Y-en a-t-il plus ou moins qu'avant ? Est-elle portée par des femmes plus jeunes ou plus âgées qu'avant ? C'est d'ailleurs ce que dénoncent nombre de personnes impliquées dans le débat.

    D'autres s'inquiètent également de ces statistiques qui ne prendraient pas en compte les femmes voilées qui ne sortent pas de chez elles. Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, s'interrogeait ce matin sur RTL: "Ces 367 femmes sont celles qui passent les murs de chez elles. Elles sont à l'extérieur. A l'intérieur, point d'interrogation !"

    Du coup, c'est la polémique...
    "Je trouve ce chiffre ridicule", dénonce André Gérin, député PCF sur Europe 1. A l'origine de la création d'une mission d'information parlementaire, le maire de Vénissieux (Rhône) est très remonté. "Au-delà du chiffre, la raison d'être de la mission parlementaire est de sortir de l'indifférence et de l'aveuglement qu'il peut y avoir dans ce pays concernant les femmes qui sont dans des prisons de tissu ambulantes..."

    "Ils veulent nous faire croire n'importe quoi", s'inquiète pour sa part François de Rugy, député Verts de Loire-Atlantique, sur RMC. "N'importe quel Français se promenant dans la rue peut voir que le phénomène de la burqa ou du niqab est beaucoup plus important que quelques centaines de cas à l'échelle de la France."

    "Il ne faut pas s'attacher au nombre", plaide le député UMP Jacques Myard, membre de la mission parlementaire d'information. "Ce n'est pas une question de chiffre, c'est une question de principe. (...) Je suis pour une loi sur le sujet, je veux un signal fort", expliquait-il ce mercredi soir sur RTL.

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  82. Ce n'est effectivement pas une question de chiffres, mais de principe.

    Si l'on estime qu'une pratique vestimentaire est une injure faite aux femmes et plus largement aux droits des humains, que nous importe le nombre prétendument répertorié de burqas portées par des femmes en France.

    J'ai envie de dire: une seule burqa, c'est déjà trop. Alors plus de 300 officielles, qui risquent de se multiplier sous l'influence du salafisme, l'échec de l'intégration, la mise à mal de la laïcité, c'est beaucoup trop...

    Ce problème de la burqa est un double révélateur du fait que:
    (a) les luttes féministes, loin d'être obsolètes, sont sans cesse à réactiver,
    (b) la question de l'intégration doit être repensée de façon urgente en contournant le redoutable danger des communautarismes.

    Et on voit bien, une fois de plus, qu'il ne faut en aucun cas dissocier la réflexion sur le racisme, l'inégalité sociale... de celle sur le genre.Elles sont intriquées et s'alimentent réciproquement.

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  83. La burqa remet au premier plan l'oppression des femmes, et les chiffres dernièrement publiés sur son port en relancent le débat. Certaines femmes sont, comme d'ordinaire hélas, les porte-voiles de l'oppression.

    - Une opinion de Philippe Cohen, que j'approuve:
    http://www.marianne2.fr/Une-loi-contre-la-burqa-Tu-fumes-ou-bien_a181673.html

    Il conclut ainsi son texte:
    Reprenons notre sérieux. On redéroule le film. Un, soixante députés publient un texte pour exiger une commission d'enquête sur la burqa. Deux, Sarkozy reprend la balle au bond et se déclare pour une interdiction de la burqa. Trois, le jour même de la première réunion de la Commission, qui, entre-temps, est devenue une simple mission, les RG publient une improbable statistique dont la conclusion est limpide : on ne va quand même pas légiférer pour 367 burqa...

    La seule question qui vaille (et que personne ne posera) : qui a décidé de faire « fuiter » le résultat de « l'enquête » des RG ? Brice Hortefeux ? Le Conseil français du Culte musulman ? La Halde ? Ou un peu tout le monde ?


    - Un second article de Farhad Khosrokhavar, que je désapprouve (ainsi que d'autres commentateurs du Monde):
    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/07/31/ce-que-la-loi-sur-la-burqa-nous-voile-par-farhad-khosrokhavar_1224664_3232.html
    L'auteur conclut:
    Au lieu d'une nouvelle loi, il faudrait accroître les capacités de dialogue des communautés musulmanes de France en réaffirmant solennellement la liberté du port des symboles religieux dans l'espace public et en dissociant l'interdiction du foulard à l'école publique de sa délégitimation dans le monde externe. Il faudra reconnaître le particularisme individuel des musulmans pour combattre le particularisme à caractère hyper-fondamentaliste des groupes sectaires.

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  84. Merci, Elisabeth Badinter, de ces fortes paroles. Ras la burqa, vivent les femmes libres et la laïcité!
    _________________________________
    "Lettre à celles qui portent volontairement la burqa

    Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l'un, pachtoune (Afghanistan, Pakistant) pour l'autre, allez-vous continuer à cacher l'intégralité de votre visage ?

    Ainsi dissimulée au regard d'autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscites la défiance et la peur, des enfants comme des adultes.

    Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu'à la connivence d'un sourire ?

    Dans une démocratie moderne, où l'on tente d'instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n'est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres.

    Alors je m'interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous demandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble ?

    En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l'offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos sœurs opprimées qui elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez.

    C'est aujourd'hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuse de pouvoir en changer.

    Elles ne le peuvent pas ... Pensez y

    Elisabeth Badinter

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  85. « … Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu'à la connivence d'un sourire ?... » (E.Badinter)

    La question qui me préoccupe. Pourquoi le font-elles ? Pourquoi obligent-ils ?

    Est-ce pour être tranquille ? Pour avoir les baskets tranquilles en plus, pour avoir les regards gênants et les blagues graveleuses en moins ?

    Est-ce par fanatisme ? Etre les héros de demain, les premiers précurseurs, les pionniers d’un monde islamique qui ne fera bientôt qu’une bouchée d’un monde occidental décadent qui explosera et tombera en ruines ? Ce n’est peut-être qu’un simple pari sur l’avenir ?

    Gagnantes, elles auront pleins de puceaux aux paradis et nous, Satan nous faisant cuire !

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  86. Quelles que soient les raisons pour lesquelles elles font cela, cher Jean, nous sommes de nombreuses femmes - et aussi (ouf!) de nombreux hommes - à trouver ces pratiques d'un archaïsme régressif insoutenable et inacceptable.

    Cela nous renvoie des siècles en arrière: pourquoi devrions-nous le supporter ? Pourquoi devrions-nous accepter que des prétendues spécificités religieuses (qui sont en fait des stigmates de l'oppression de femmes) ne respectent pas nos façons consensuelles d'être ?

    Un peu de respect que diable: quand je vais dans les pays maghrébins, je n'entre pas dans les mosquées car je heurterais les coutumes en usage dans ces pays.

    Nous avons des valeurs - dont l'égalité des hommes et des femmes, et la séparation des religions et de l'état- et nous devons les affirmer avec intransigeance, s'il le faut.

    Une fois de plus, nous devons savoir dire NON quand il en est encore temps. NON !NON ! NON!

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  87. Voici des éléments qui doivent nous faire réfléchir :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/08/01/tenues-imposees-menaces-interdits-le-hamas-accentue-les-pressions-sociales-sur-gaza_1224885_3218.html
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    Sur les plages de Gaza, les femmes ont désormais intérêt à ne pas rire trop fort, sous peine d'une réprimande de la police du Hamas. Asma'Al-Ghoul, une journaliste palestinienne âgée de 27 ans, connue pour ses écrits prolaïcité et son dédain farouche du hijab, le voile islamique, peut en témoigner. A la fin juin, alors qu'elle sortait d'une baignade avec des amis, vêtue d'un jean et d'un tee-shirt comme le veut la norme à Gaza, des hommes en uniforme noir l'ont accostée, lui reprochant de s'esclaffer en public.
    Circonstance aggravante à leurs yeux, la jeune femme, qui est divorcée, n'était accompagnée d'aucun chaperon. "Les citoyens se plaignent de ton comportement", ont lancé les militants zélés avant de lui confisquer son passeport. Il a fallu que ses amis activent leurs relations au sein du mouvement islamiste pour que ce document lui soit rendu. "Un porte-parole du Hamas m'a appelée pour s'excuser, raconte Mme Ghoul. Il m'a dit que c'était une initiative isolée, pas la politique du gouvernement. C'est l'excuse habituelle. En réalité, ce genre d'incidents se multiplie ces derniers temps. Les islamistes s'attaquent à la société parce que sur le plan politique, ils ont échoué."
    De fait, les rues de Gaza bruissent en permanence d'anecdotes sur l'intrusion des meshayekh ("les barbus") dans le quotidien des habitants. Hassan Tamimi, un jeune fonctionnaire, explique comment des miliciens l'ont sommé de produire son contrat de mariage, un soir où il dînait au restaurant avec sa femme. Abdel Halim Al-Ghoul, le directeur d'un centre culturel, raconte les pressions auxquelles il est soumis pour cesser les cours de dabka, la danse folklorique palestinienne. Rabah Mohanna, un médecin, assure que des marchands de vêtements ont reçu l'ordre de ne plus exposer de mannequin féminin en vitrine. Le conseil du barreau de la bande de Gaza déclare avoir reçu une consigne officielle obligeant les avocates à se vêtir du hijab et du jilbab, une longue tunique qui descend jusqu'au pied. Une mesure similaire serait en préparation pour les lycéennes...
    Incontestablement, un climat de répression sociale s'installe à Gaza, sans que l'on puisse dire avec certitude s'il est le produit d'une volonté délibérée du Hamas, le reflet d'un laisser-faire complaisant ou le témoignage de son débordement par des groupuscules fondamentalistes. "Il y a des velléités de mettre en place le programme social, dit un expert étranger implanté à Gaza. Le boycottage international nourrit l'extrémisme. Ce qui se passe est beaucoup plus subtil qu'une "talibanisation". Mais il est clair que des gens au sein du Hamas se satisfont de moins en moins de la seule dawa (la prédication) et qu'ils réfléchissent à une islamisation par le haut. "
    Quelques kilomètres plus au nord, sur la plage de Beit Lahiya, le prolétariat des camps de réfugiés oublie dans l'écume des vagues la cruauté du blocus israélien. Mais cette année, la baignade des hommes doit se plier à un code vestimentaire précis : short jusqu'aux genoux et T-shirt obligatoire. Deux policiers barbus patrouillent le long du rivage. Certains apprécient. Mais pas Ziyad, un instituteur : "On a eu droit à la guerre, aux destructions, au bouclage. Voilà maintenant les pressions sociales. Ça suffit, on en a marre !"

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  88. Un article intéressant de Caroline Fourest sur Tarik Ramadan :

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/08/28/tariq-ramadan-et-son-double-par-caroline-fourest_1232888_3224.h

    La mairie de Rotterdam a décidé après maintes hésitations que l'orientation idéologique de Tariq Ramadan n'était pas compatible avec le poste de "conseiller en intégration et en multiculturalisme" qu'elle lui avait confié. L'alerte a notamment été donnée par des associations gays et lesbiennes, inquiètes de ses positions pudibondes et homophobes. Comme celle où Tariq Ramadan explique que, pour l'islam, l'homosexualité "révèle une perturbation, un dysfonctionnement, un déséquilibre". (Livre Peut-on vivre avec l'islam ?, éditions Favre, 2004, p. 152.

    Dans d'autres écrits et d'autres conférences, Tariq Ramadan prend position contre les mariages mixtes entre une musulmane et un non-musulman, interdit à ses fidèles d'aller dans des piscines mixtes, fustige l'islam moderniste comme un "islam au rabais, un islam... sans islam" et glorifie Hassan Al-Banna, le fondateur du mouvement totalitaire des Frères musulmans, comme un modèle à suivre.

    Caroline Fourest écrit: Son positionnement, complexe à décrypter, est assez simple : faire passer l'intégrisme politique pour un juste milieu entre l'islam salafiste et l'islam moderne. Ce qui revient à faire passer l'islam progressiste pour un extrême, et à demander aux pouvoirs publics de soutenir un islam intolérant et réactionnaire en guise de moindre mal.
    Comme à son habitude, le télé-prédicateur ne manque pas d'attribuer ses derniers ennuis en date à la montée d'un climat "islamophobe". C'est pourtant tout le contraire. La peur du racisme lui fait gagner du temps. Si Tariq Ramadan était chrétien, son masque tomberait plus vite. Aucune mairie de gauche n'a jamais eu l'idée d'embaucher un télévangéliste réactionnaire comme conseiller en "multiculturalisme"
    .

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  89. Inconscience ou naïveté que d'avoir recruté cet homme là qui de Suisse tenait des propos "modérés" hallucinants pour tout ce qui concerné les femmes du nijab à la lapidation en passant par la polygamie et la répudiation.

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  90. Le droit des femmes avance à grands pas. Grr..

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/09/04/01016-20090904ARTFIG00460-le-grand-orient-ne-sera-pas-mixte-.php

    La première obédience maçonnique française, réunie vendredi à Lyon, a voté contre l'intégration des femmes comme membres à part entière.

    Le Grand Orient de France ne deviendra pas mixte. C'est ce qu'ont décidé les 1.200 délégués du «convent» annuel - l'assemblée générale de l'organisation - vendredi à Lyon. La première obédience maçonnique française a voté à 56% contre l'initiation des femmes dans ses loges et à 58,7% contre l'affiliation de «sœurs» déjà initiées dans d'autres obédiences. Le Grand Orient de France, qui est une organisation masculine depuis 1772, le restera donc.

    Le débat sur l'intégration des femmes comme membres à part entière du Grand Orient fait rage depuis quelques années au sein de l'obédience. Admises au titre de simples «visiteuses» depuis 1974, certaines loges réclament depuis plusieurs années qu'elles puissent être initiées et devenir «sœurs». L'admission des femmes, régulièrement votée lors de ces assemblées générales, s'était jouée à quelques voix en 2008, lorsque seulement 51% des votants s'étaient exprimés contre leur intégration. Au printemps 2008, cinq loges du Grand Orient avaient même initié, sans autorisation, six femmes. Ce qui avait valu aux 169 maîtres maçons concernés une suspension par la justice maçonnique.

    Les partisans de l'admission des femmes au sein du Grand Orient invoquent le souci de coller à l'évolution de la société. Si l'actuel grand maître, Pierre Lambicchi, refuse de livrer sa position personnelle en raison de sa charge, son prédécesseur, Jean-Michel Quillardet, estime que la non-mixité est un anachronisme : «Comment prétendre avoir de l'influence sur la société, si nous ne faisons pas le ménage devant notre porte ? Alors que nous défendons l'égalité, comment expliquer qu'une femme ne puisse pas entrer chez nous ?»

    Il faut croire que, parmi les instruments maçonniques, il manque encore... le balai.

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  91. La question reste entière:
    La République ( par extension la Cour Européenne de Justice) peut-elle légitimement rester muette face à des organisations religieuses ou philosophiques qui dénient aux femmes les droits qu’elles accordent aux hommes?
    Que se passerait-il si une organisation religieuse, philosophique ou autre interdisait aux noirs ou aux juifs des droits consentis aux blancs?
    Mettre nos démocraties “modernes” face à cette discrimination fondamentale n’est-il pas “Le” vrai combat que nous devrions mener au XXI° siècle

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  92. A ta question, Caroline, je réponds sans aucun doute: NON ! Nous ne pouvons accepter.

    La République, la Cour Européenne de Justice et nous tous, devrions combattre ces inconcevables discriminations. En 2009, nous en sommes là en France...

    Cette discrimination-là, la plus ancienne, la plus ancrée, la plus déniée, la plus reléguée en arrière-plan, devrait être l'objet d'un combat privilégié, car elle traverse de part en part toutes les relations de pouvoir.

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  93. Si le déni n’était que français, la chose serait plus aisée à corriger.
    Si au moins on se saisissait de la question au coeur de la “Patrie des Droits de l’homme” et de l’égalité en Droit des citoyens, cela la guérirait peut être un peu des plombs qu’elle a dans l’aile et de la régression républicaine et démocratique qui est la sienne...
    Voilà encore une action ré-évolutionnaire que nous avons toutes et tous à mener.

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  94. Vive la Ré-évolution ! Hourra !

    Viva la re-evolucion ! Ole !

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  95. D'après Wikipédia
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    - Le Grand Orient de France se donne pour principe le respect d'une tradition héritée des fondateurs de la franc-maçonnerie ainsi que la recherche du Progrès et déclare travailler pour l'amélioration de l'Homme et de la Société.

    Tradition, Progrès: n'y-a-t-il pas le risque d'un petit écart ?
    Travailler entre hommes pour l'Homme ?


    - Le respect de la tradition va de pair avec la prospective, et le symbolisme des rituels est censé apporter d'autres manières de percevoir le monde. Les plus connus de ces symboles sont: l'équerre, le compas et la règle.

    Ne manque-t-il pas le rapporteur ?

    - Le Grand Orient de France occupe une position originale dans la franc-maçonnerie mondiale sur trois points particuliers :

    * son refus d'exiger une croyance quelconque, en particulier en un dieu (ce qui n'implique absolument pas l'obligation d'athéisme) ;
    * son attachement à la laïcité ;
    * ses valeurs républicaines et sociales.

    Les valeurs républicaines n'impliqueraient donc pas... l'égalité des hommes et des femmes?

    - Les membres du Grand Orient de France déclarent que la recherche du progrès est un moteur dans leurs réflexions et leurs actions, au point que ce principe figure dans leur constitution.

    Doit-on comprendre que le "progrès" ne peut être recherché conjointement par hommes et femmes?

    - Le Grand Orient de France s'érige ainsi en un défenseur des principes contenus dans sa devise qui est aussi celle de la République : «Liberté, Égalité, Fraternité». Les maçons du Grand Orient de France se déclarent attachés à la liberté absolue de conscience, qu'ils considèrent comme garantie, avec la laïcité, des institutions. Quiconque professe des opinions racistes, xénophobes ou bien se déclare partisan de régimes totalitaires ne peut être reçu au Grand Orient de France.

    Notons que la misogynie n'est pas mentionnée. Hasard, sans doute ? Des grands principes qu'il devrait peut-être penser et appliquer dans sa propre structure?

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  96. Le sexisme {parler de misogynie est s’assurer d’un “On aime les femmes” la main sur le coeur :-) } n’est - ne devrait être - qu’une xénophobie comme une autre. La moitié de l’humanité reste “étrangère”.

    Pour tous les groupes humains qui entendent respecter les traditions au pied de la lettre la femme est indigne et inférieure comme il était dit par les anciens.
    Pour nos chers Lumières qui ont si positivement fait progresser l’humanité (ce n’est pas ironique), les femmes n’étaient cependant pas au programme.
    Errare humanum est, perseverare diabolicum.... Si l’Histoire et les traditions expliquent les iniquités, discriminations et autres comportements indignes et inhumains, elles ne sauraient justifier leurs maintiens. Sauf à s’en satisfaire, au mépris des Lois.

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  97. PS : pour compléter les symboles de la franc maçonnerie je proposerai plutôt la "souris" que le balai... :-))

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  98. Le balai, c'était parce qu'ils devraient balayer devant leur porte. On pourrait aussi penser aux sorcières ;-)

    La souris, c'est pour signifier le progrès et la modernité, ou pour rappeler "des souris et des hommes" et, par extension, les raisins de la colère?

    En tous les cas, ils n'ont pas le compas dans l'oeil question égalité et, manquant de rapporteur, ils ont de curieux angles...

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  99. "souris" est (était) parfois employée pour "femme" + la souris/mulot pour image du progrès (tradpack c'est moins sympa ) cela donne l'alliance de la femme moderne et progressiste :-))

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  100. Eh oui, Caroline, tu as raison de pointer ce qu'implique, chez nos manieurs de truelle orientale, le respect des traditions:

    la femme est indigne et inférieure comme il était dit par les anciens.

    Certains mots et certains concepts sont des mines anti-personnels, qui portent en eux les ressorts de l'oppression et de la discrimination. Je renvoie ici à l'analyse que fait Marcella du "croire" d'Alain Badiou, appliqué aux chambres à gaz.

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  101. Incroyable, la morgue et la méchanceté du mediapartien CAP à l’égard de Caroline Pinet : bien entendu, tout le monde le sait, ce sont les femmes qui sont responsables du machisme des hommes ! Et tout particulièrement des positions misogynes du Grand Orient. C'est donc bien à elles qu'il faut, en premier, s'attaquer...

    Quand à l'intolérance de CAP vis-à-vis des fautes d’orthographe, elle est décidément très sélective. Apparemment, les fautes du Pauvre du Club, par exemple, au hasard, ne le gênent pas le moins du monde. On se demande pourquoi.

    Non mais quel goujat, quel butor, ce type. Sans parler de celui qui lui donne si élégamment la réplique

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  102. ... quant à... (et pas quand à). Quand on parle de fotes...

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  103. M'enfin, c'est que notre fôte et nous ne le savions pas. mdr.
    J'ai joué (un peu) avec les balourds...

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  104. Oui, Caroline, tu as joué (un peu) et le balourd Maton en chef est revenu, escorté par le Vice bleu qui traite les autres de "sionards" et te donne des conseils où l'on sent percer la misogynie la plus crasse.

    Notons, chère Caroline, l'appui très fort que tu as reçu des médiamies du Club. Heureusement, tu as eu l'appui d'une Momie sacrée et d'un éléphant tibétain...

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  105. Burqa encore et toujours...
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    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090909.OBS0570/le_voile_integral_un_nouveau_combat_feministe_.html
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    Le voile intégral, "un nouveau combat féministe" ?

    C'est ce qu'affirment Sihem Habchi, présidente de Ni Putes ni soumises et Elisabeth Badinter, qui ont de nouveau plaidé contre le port du voile intégral "symbole violent de l'oppression des femmes".

    La présidente de "Ni putes ni soumises" Sihem Habchi et la philosophe Elisabeth Badinter ont affirmé mercredi 9 septembre chacune à leur manière leur forte opposition au port du voile intégral en France, lors d'une audition de la mission d'information parlementaire créée à ce sujet.

    "C'est la République ou la burqa"
    Le voile intégral est "un symbole violent de l'oppression des femmes" et marque "un point de non retour sur la voie de l'émancipation", a estimé Sihem Habchi, déplorant que le voile ait gagné du terrain en quelques années en France. Pour elle, cette question est un "nouveau combat féministe" contre la "relégation" des filles et des femmes dans les quartiers. Elle refuse que sous prétexte de respect des libertés individuelles, s'instaure une "coexistence entre deux mondes qui s'ignorent".

    "Le message doit être clair, a-t-elle insisté, c'est 'la République ou la burqa' (...) et on peut interdire la burqa au nom de la dignité de la personne humaine".

    Très émue, elle a raconté l'histoire de Kamina, à qui son mari, devenu musulman intégriste, a progressivement interdit de porter des chaussures à talons, de se parfumer, de montrer ses cheveux, pour finalement l'obliger à porter le voile intégral et la cantonner à la maison.

    "Je demande à la République, a-t-elle insisté, de protéger les femmes du fanatisme le plus vil qui gangrène la société". Sihem Habchi a souhaité que la France soit le "porte-drapeau de valeurs qui sont nécessaires" et défende "le principe de laïcité".

    La présidente de NPNS a insisté sur les "deux volets" de la question, celui du "droit des femmes" et celui de la "ségrégation". En portant le voile intégral, "on se balade avec son ghetto", a-t-elle lancé. "C'est visible (...) C'est la séparation des populations et ça, c'est fondamental", a-t-elle souligné. "Il ne faut pas attendre que ça dégénère", a averti Sihem Habchi, appelant les députés à "ne pas avoir peur" de légiférer. "Il en va de la survie de beaucoup de jeunes femmes".

    "Auto-mutilation civile"
    La philosophe Elisabeth Badinter, également connue pour ses positions féministes, a ensuite été à son tour auditionnée par la commission.

    Pour elle, "les femmes voilées sont la partie visible de la progression de l'intégrisme musulman, (...) le port du voile est l'étendard du salafisme".
    "En France, on combat les idéologies destructrices, qui portent atteinte à la dignité humaine, on lutte contre les sectes, le nazisme, l'antisémitisme, il faut combattre l'intégrisme", a déclaré Elisabeth Badinter. Elle parle d'"auto-mutilation civile" estimant que le port du voile est contraire au principe de fraternité parce qu'il symbolise "le refus d'entrer en contact avec l'autre, le refus de la réciprocité". Elle rappelle aussi que pour quelques femmes affirmant se voiler en toute liberté, il y en a beaucoup qui sont obligées de le faire et n'ont pas les moyens de s'y opposer.

    Pour elle, il y a une certaine perversion à se cacher entièrement, au nom de la décence, alors que les autres sont visibles, au risque de susciter la curiosité et les fantasmes.

    Ecartant l'argument selon lequel le voile répond à une tradition culturelle et/ou cultuelle, elle répond qu'il "faut se plier aux us et coutumes du pays où l'on vit". "Que faire, se demande-t-elle toutefois, pour que les filles et les femmes dans les quartiers ne soient pas obligées de cacher leur corps pour ne pas être agressées physiquement?".
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    Je suis d'accord avec ces deux personnes.

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  106. Ces propos sont une douce pause comparés à ceux qui peuvent surgir par ailleurs :-)
    Je suis de plus en plus convaincue qu'il faudrait renoncer à brandir le féminisme et lutter contre le sexisme comme on lutte contre le racisme. Certains sont susceptibles de défendre une cause antisexiste alors qu'il refuserait de se mouiller pour une cause "féministe" trop souvent péjoratif et aux contours incertains.

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  107. Je me revendique féministe sans aucun état d'âme car sans les féministes, la cause des femmes n'aurait pas avancé.

    Rejetant les notions de "nature "féminine" ou "masculine", comme celle de "race", je m'inscris dans un féminisme qui s'appela un temps (qui semble si lointain, hélas) "radical".

    "Radical" car tentant d'aller à la racine des discriminations de genre, de sexe, de race. Cela requiert de mettre en cause le concept de "Différence" et son halo naturaliste.

    Le féminisme à mes yeux a des contours nets: c'est la lutte contre le sexisme sous toutes ses formes, lutte qui traverse tous les autres systèmes de pouvoir. Cette lutte doit être menée conjointement par hommes, femmes, hétérosexuels, homosexuels, religieux, laïcs...

    Ce n'est pas pour rien que ce terme est rejeté, et que tant de femmes ont peur de le reprendre à leur compte. C'est parce qu'il est en fait toujours porteur de subversion.

    Cela dit, que m'importe le mot, je m'en fiche.A mon avis, même si Sihem Habchi et Elisabeth Badinter ne se disaient pas "féministes", elles rencontreraient la même opposition de fond.

    C'est le système sexiste sous-jacent que les antiféministes et/ou anti antisexistes ne veulent ni reconnaître ni a fortiori combattre.Ils se cachent derrière l'épouvantail du "féminisme" comme ils veulent cacher les femmes sous les burqas.

    Le mot est un prétexte pour ne pas combattre la chose.

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  108. Chère Monica,

    Il y a toujours le mot et la chose. Et lorsque le mot est rejeté il peut être difficile de faire triompher la chose...
    Mais je suis probablement moins radicale que toi au sens ou je n’ai pas de problème avec les différences qui relèvent de la nature : Les femmes sont plus petites, avec un peu moins de capacité musculaire, elles portent les enfants, peuvent les allaiter, n’ont pas besoin de se raser le matin et ne sont pas conçues pour uriner debout. Ou est le problème? Le fait que ces considérations ne nous permettent pas de nous glisser confortablement avec ce format là dans les mocassins XXL des modèles économiques et sociaux conçus par nos musclés au sortir des grottes parce qu’ils maniaient mieux la massue que nous?Etre raciste n’est pas nier la différence de couleur des peaux, c’est refuser les prétendus différences irrespectueuses et indignes qu’il y aurait du seul fait à ne pas avoir la ”bonne” couleur.
    Mon féminisme à moi, mon antisexisme, n’est pas de nier nos différences de “petites” femelles par rapport aux “grands mâles”, c’est refuser les prétendus différences irrespectueuses et indignes qu’il y auraient entre nous du seul fait à ne pas avoir le ”bon” sexe et qui n’ont strictement rien à voir avec nos différences naturelles. A “on ne naît pas femme, on le devient” de Simone je préférerai “on naît femme, ce serait sympa s’ils arrêtaient de nous rendre chèvres” :-) - on doit pouvoir trouver mieux!
    Ma “subversion” à moi est de penser que c’est le vieux cadre qu’il faut changer et agrandir et non refuser nos différences naturelles comme si elles étaient dégradantes pour mieux nous glisser dans un cadre ringard conçu hors nous.
    Les choses ont beaucoup bougées au XXème siècle, mais le XXI° pris dans les affres des conséquences du néo-libéralisme qui a réintroduit la vraie misère en occident et le nombre d’affamés à travers le monde ne poursuit pas vraiment sur l’élan qui avait été impulsé.
    Choc des civilisations ? tu parles. Il y a un cheveu entre l’opinion des barbus d’ailleurs et nos barbons à l’esprit racornis d’ici pour ce qui concerne les femmes : soit belle, prends soin de moi et tais-toi! Il suffit de lire certains fils de commentaires pour s’en convaincre. Mais heureusement il y a aussi des hommes qui sont sortis de la grotte. Vive eux!. Et des femmes atteintes du syndrome de Stockholm :-(

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  109. Chère Caroline,

    Il faut que je m'essssssplique ;o)

    Bien entendu, il ne me viendrait pas à l'idée de nier que les hommes ont un pénis, des testicules, les femmes un vagin, un utérus, des seins! Je trouve cela très bien.

    Ce que je déplore, c'est que l'assignation à un sexe masculin ou féminin à la naissance détermine le statut social des êtres humains que nous sommes tous.

    Ils ont un pénis, elles ont un vagin... So what?
    Certains sont blancs, d'autres noirs, d'autres jaunes, so what ?

    Cela dit, la taille des filles a grandi depuis une trentaine d'années: changement d'alimentation, pratique du sport, ont modifié la morphologie.

    Cela dit, les filles acquièrent des compétences qu'elles ne pouvaient acquérir avant. Fait social, fait culturel, donc.

    DONC je ne juge pas dégradantes du tout du tout les spécificités sexuées des hommes et des femme. Que nenni !

    C'est l'interprétation naturaliste des faits de nature que je combats, car elle est source de discrimination, non leur réalité.

    J'ai un peu résumé cela dans mon billet sur les hommes et les femmes dans ce blog.

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  110. Ouf! me voilà rassurée :-)

    Mais c’est aussi la démonstration du manque de clarté de ce que peut recouvrir “le féminisme”.

    Au travers de mon petit éloge des différences naturelles j'évoquais celles qui comme E.Badinter, que je respecte par ailleurs, sont parties en croisade contre l’allaitement “pratique dégradante et aliénante”.

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  111. Chère Caroline,

    Pour les pratiques quotidiennes, j'adopte la morale minimaliste d'Ogien: chacun/chacune fait comme il/elle veut avec son corps, du moment que cela ne nuit pas à autrui ni ne contredit les principes sociaux fondamentaux d'un pays (par exemple, en France, la Laïcité).

    L'embryon n'est évidemment pas, dans ce cas de figure, un "autrui", car on mettrait en cause l'avortement. Mais, là encore, des nuances sont à introduire, qui sont d'ailleurs délimitées par la Loi (l'autorisation de l'IVG est admise jusqu'à un certain terme de grossesse).

    Du moment que l'on n'oblige pas les femmes à allaiter ou à ne pas le faire, cela relève de leur libre choix. Personne n'a à intervenir sur ce sujet.

    Pour la question de la lutte contre le sexisme, les termes qui la définissent m'importent peu: ce qui compte, ce sont les objectifs de la lutte, sur laquelle nous pourrions tous ensemble réfléchir... à l'occasion d'un nouveau Billet ;o)

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  112. Chères Monica et Caroline,

    Je suis assez méfiant et sceptique quant à l'intérêt d'une loi interdisant le port du voile intégral dans la rue.

    - Je ne crois pas que nous sommes devant une alternative comme la "République ou la burqa". Cette dramatisation - on est loin de Vichy - ne fait en rien avancer la compréhension du phénomène (si phénomène il y a).

    - Je ne suis pas certain que le port de la burqa soit numériquement si important que ça ou qu'il s'étende.

    - Quand bien même il s'étendrait, je ne crois pas que l'on puisse l'arrêter par une loi : ces femmes, pour la plupart, resteraient confinées chez elles. Est-ce bien ce que nous voulons ?

    - la morale minimaliste d'Ogien ne doit-elle pas s'appliquer à elles aussi ? Vous arguez, chère Monica, d'une atteinte à la laïcité mais il me semble que l'accoutrement des bonnes soeurs est à peine moins grotesque, doit-on l'interdire aussi dans la rue? Si non, pourquoi?

    je suis bien sûr, mais dois-je le préciser?, choqué par ces pratiques mais je crains que l'intervention législative n'ait plus d'effets pervers que positifs. Un peu comme l'interdiction du raccolage passif a conduit les prostituées à sortir plus tardivement et à exercer dans des lieux plus isolés, donc plus dangereux (pour elles). Les associations ne peuvent plus les rencontrer et les aider (toxicomanies, préservatifs...). Les problématiques ne sont peut-être pas si différentes car ici comme là, on stigmatise les victimes sous pretexte de lutter contre leurs oppresseurs (proxénète ou islamiste).

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  113. Cher Farid,
    je dois dire mon embarras profond: je suis pour l'égalité des hommes er des femmes, le respect de la laïcité pour tout le monde, une intervention a minima du législatif dans la vie des gens.
    Je sais que l'interdit prescrit.
    Quoique, en Turquie, il ait eu des effets positifs.
    Je hais la burqa car elle est un symbole d'oppression et qu'elle cache le visage de ma semblable.
    R
    Une loi ne résout rien si elle interdit. Mais une règle peut donner un cadre positif: dans notre société, le visage est vu. Cette règle vaut pour chacun de nous et chacun de nous la respecte.

    Et nous devons analyser cette question au-delà de la France: dans des pays, des hommes et des femmes se battent contre l'oppression et ses symboles.

    Hélas nous connaissons les racines et nous regardons les petites feuilles...

    Quant à l'influence du salafie, il faut sans doute y rester attentif. Je ne sais pas si cela relève d' une exagération, mais il y a tant de régressions sociales aujourd'hui, Farid, que je reste circonspecte.

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  114. A moi, la burqa fait peur. Parce qu’elle signifie et par ce qu’elle signifie. J'y vois 3 choses essentiellement :

    Elle désigne, en la soustrayant paradoxalement aux regards, toute femme qui la porte comme un pur corps objet sexuel, et en la réduisant à ce corps objet sexuel. Ce faisant, elle désigne toute femme qui la porte comme proie sexuelle potentielle qu’il faut à tout prix camoufler à tout regard sauf à celui de son légitime propriétaire. Ce faisant, elle désigne chaque homme et d’ailleurs chaque femme comme prédateur sexuel potentiel en les réduisant à cette identité de prédateur.

    Chaque burqa constitue un drapeau ostentatoire pour des islamistes qui combattent ouvertement les valeurs occidentales et dont le but affiché et revendiqué est de détruire ces valeurs.

    Cet habit qui dissimule tout le corps de la femme qui le porte, hormis ses yeux, met cette femme en position de voyeur vis-à-vis des hommes et des femmes qui l’entourent.

    Ces 3 choses me font peur. Elles sont à l’opposé total de mes valeurs. Je les perçois comme une menace potentielle, symbolique et réelle, même si, pour l’heure, en effet, les burqas ne sont pas (encore) très nombreuses.

    Les habits des bonnes sœurs, des curés ou des moines ne me font pas peur et ne me menacent en rien ; ni les habits des moines bouddhistes ; ni les habits des Loubavitchs ; ni les turbans des Sikhs ; ni les uniformes des policiers. Pas plus, d’ailleurs que les jeans, les mini-jupes, les camps de nudistes, ou les talons hauts.

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  115. Oui, Marcella, je vous suis totalement. J'ajoute: la burqa ne me fait pas seulement peur, elle me met en colère, pour toutes les raisons que vous énoncez.

    La burqa est une régression dans nos valeurs, un coup de poing violent porté à la dignité et à la liberté des femmes et des hommes. Elle remet sous nos yeux, de façon caricaturale, tout ce que nous combattons: l'inégalité, les oripeaux naturalistes de la "différence sexuelle", au nom de laquelle on tue les fœtus filles, on empêche les filles d'apprendre, d'exercer des métiers, on bat, viole ou tue les femmes de par le monde.

    C'est cet ensemble qu'il faut voir à l'échelle mondiale: la burqa est un symptôme, un signe, d'un système affreux face auquel nous devons tous nous dresser de toutes nos forces, sans atermoiement.

    Et la burqa n'est pas un costume, une tenue endossée par un policier, un moine ou un militaire, elle a un tout autre sens car "être une femme" n'est pas une fonction comme être policier ou militaire.

    Le salafisme militant cherche à imposer au monde des musulmans et au monde en général sa vision archaïque des hommes et des femmes, avec l'aide de femmes qui prennent les stigmates de l'oppression pour le signe de la liberté (ce qui est le comble de l'oppression). Nous devons y être très attentifs et ne surtout pas en méconnaître le potentiel danger.

    Cela dit, la question posée par Farid est: comment combattre cette pratique? Interdire peut-il être une solution ?

    Je pense que la réponse devrait être fermement incitative et positive: réaffirmation des valeurs d'égalité des hommes et des femmes, de laïcité, rappel que dans notre pays chacun se montre à visage découvert.Et que ces valeurs doivent être respectées par toux ceux qui vivent dans ce pays.C'est un respect civil, en somme.

    Certains pays ne tolèrent pas les femmes dans des lieux, ou les femmes avec les cheveux découverts. Quand des femmes s'y rendent, elles respectent ces coutumes, quoi qu'elles en pensent. Clotilde Reiss pendant son procès en Iran avait les cheveux voilés.Je n'ai pas entendu grand monde s'en offusquer...

    Évidemment, nous "payons" aujourd'hui les ambiguïtés et la mollesse des politiques de "respect des cultures", et surtout le grand échec des politiques dites d'intégration.

    Si les choses avaient été claires dès le départ, avec une véritable politique d'accueil socioculturel, linguistique, nous n'en serions pas là aujourd'hui: à devoir discuter des femmes voilées, qui parfois ne savent pas parler le français après 20 ans de vie en France et vivent à une autre ère.

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  116. Jusqu'à prestent je ne savais pas comment me positionner:faute d'arguments réfléchis, faute de prendre le temps de réfléchir, paresse intellectuelle.

    Or, ce matin j'ai écouté E.BADINTER sur la chaine parlementaire expliquer sa position à la commission de réflexion ,sur le voile.
    (au fait si quelqu'un peut me dire comment me procurer la vidéo, je suis preneuse, merci)

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    Madame Badinter a mis en avant un argument que je n'avais jamais entendu.
    "IL N Y A PAS DE VÊTEMENT POUR LE VISAGE".

    Réfléchissons :c'est vrai.
    Dés lors porter un vêtement pour se masquer aux impures (selon les hommes qui imaginent que vous messieurs vous êtes des violeurs en séries!) est un masque pervers.
    Pervers?

    oui:parce que la personne qui est derrière son masque s'autorise à nous voir mais nous nous n'avons pas le droit de la voir.

    De là se pose une question :l'altérité qui fonde tout relation n'existe pas face à personne qui porte la burqua.

    Elle nous rejette de son monde, nous fait savoir qu'elle se refuse à "être" avec nous.

    Et sans altérité :pas de société.

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    Le salafisme est une secte qui enferme.
    Le voile n'a rien à voir avec une religion :il est une coutume mis en avant par un secte.

    Comparer le voile des salafistes aux voiles des bonne soeurs est impossible :les bonne soeurs je vois leurs visages , une femme sous la burqua ...c'est peut être un homme (ça m'étonnerait , mais!!)

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    Le vêtement a une symbolique il dit .
    Que dit la burqua :je m'exclus du monde, vous ne me voyez pas bande d'impurs mais moi je choisis en toute puissance de vous voir et m'exhibe dans l'espace public.

    Une socièté qui accepte un tel mode de pensée est prise au piège :elle refuse que nous fassions visage commun pour dire notre humanité.
    Une humanité sans visage , ça n'existe pas.
    ça s'appelle la barbarie!

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    Pour le plaisir lisez le livre de D. LE BRETON (sociologue) sur le visage .

    Ce visage masqué par un voile est une façon d'enlever l'identité de la femme :non Farid ça n'a rien à voir avec les religieuses ou les prostituées.
    Les deux MONTRENT leurs visages et leurs identités à l'autre.

    Pas une salafiste sans identité.

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    Au fait Farid, Melchior comment vivez vous le fait que l'on vous considère impurs?

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  117. Sans vouloir en faire un argument d'autorité, je crois pouvoir dire que j'ai une bonne connaissance du statut de la femme musulmane. Mon sentiment est qu'à trop se fixer sur un symbole, aussi ignoble soit-il, on passe peut-être à côté de l'essentiel. Il faut bien avoir conscience de l'aliénation d'une grande partie de ces femmmes qui ont intériorisé et revendiquent parfois la dignité de leur condition. A tel point qu'elles peuvent condamner les pratiques qu'elles estiment vicieuses, c'est-à-dire occidentales, de leurs amies ou connaissances.

    Un exemple récent : une jeune fille de 25 ans, née en France, vient de dénoncer sa jeune belle-soeur (22 ans) immigrée depuis l'Algérie car elle l'a surprise en train de regarder par la fenêtre des hommes dans la rue(vous lisez bien, c'est tout ce qu'elle faisait).

    D'une manière générale, les musulmanes de la génération de ma mère, celles qui ne portent ni burqa, ni voile, parfois un simple fichu sur la tête, ont vécu dans des conditions de servilité telles qu'elles feraient horreur à n'importe qui. Je n'ai pas trop le temps de développer et j'avais dans l'idée de faire un billet sur le sujet. Idée de billet qui a germée lorsque ma mère s'est étonnée de me voir changer mon enfant, le porter dans une écharpe, me lever la nuit lorsqu'il pleure... Dans son français approximatif, elle m'a dit qu'elle se rendait compte que "la coutume de nous, c'est la coutume de la merde"... Je ferai ce billet et en dirai plus dès je disposerai du temps nécessaire pour écrire quelque chose d'un peu construit, sans voyeurisme ni misérabilisme.

    En attendant, je précise que je ne crois pas être moins choqué ou indigné que vous par la burqa.

    A bientôt.

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  118. Cher Farid,

    Ce Billet que vous ferez est très important.

    J'avais bien compris que vous ne jugiez pas la burqa de façon positive, d'ailleurs vous l'avez exprimé très clairement.

    Soyez convaincu que les mécanismes d'aliénation des femmes musulmanes ne nous sont pas totalement inconnus: ils ont des points communs avec ceux que vivent les femmes occidentales, avec ceux que nous-mêmes vivons ou avons connus. C'est d'ailleurs pourquoi nous ressentons très fort de la peur, de la colère, de la révolte. Ce que l'on nous donne à voir est un coup de poing en pleine figure.

    J'ai été élevée par des parents méditerranéens modestes, pour qui la différence des sexes était rigide. Et je me suis glissée entre les petites failles, les contradictions du système, pour émerger en tant qu'humain et pas seulement en tant que "femme". Ma mère me comprenait mal, bien plus mal que mon père, en fait, parce que je n'étais pas, et ne faisais pas, comme elle... C'est parce que mon père m'a vue comme une humaine, en qui il a mis ses espoirs de "réussite sociale", que je suis allée au delà du sort que m'assignait mon genre et , surtout, que j'ai vu le monde autrement que ma mère.

    N'oublions pas non plus que ce sont souvent des femmes qui font exciser leurs filles. Les mécanismes de la reproduction sont terribles.

    Je comprends cependant votre préoccupation: il s'agit de ne pas enfoncerencore davantage ces femmes musulmanes en les soumettant, elles, à un interdit, alors que le port de la burqa est soit directement imposé sans sommations par leur mari ou père ou mère, soit hélas revendiqué ou "exhibé" parce que signe d'une liberté ou d'une identité.

    Mais comment faire pour attaquer les racines du système ?

    La parole de votre mère est un signe d'espoir: confrontant ses représentations à votre façon d'être, elle a saisi le caractère négatif de la coutume.

    Bien amicalement.

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  119. Cher Farid,

    Comment pourrais je continuer à dénoncer les sexismes persistants ou rampants qui pourrissent notre société si je m’interdisais de dénoncer l’épouvantable symbole de sexisme que dit le voile ?

    Le Coran ne dit rien d’autre que notre propre culture : “cachez ce sein que je ne saurai voir”. Pouvons nous nous taire et accepter que certaines d’entre nous soit globalement assimilée à un sein par certains de ceux qui n’en ont pas... :--)

    Aucun humain ne mérite de rester dans la servilité, nous avons aboli l’esclavage qui était dans toutes nos “cultures”. Mais il perdure sous certaines formes dite moderne en occident, traditionnel par exemple en Mauritanie, hypocrite lorsque l’on voit par exemple dans quelles conditions d’inhumanité les chinois sont exploités (vous savez ce que S.Dassault trouve génial et dont les français devraient prendre de la graine comme dormir sous l’établi ou sous le pont que l’on construit pour un bol de riz par amour de son travail !)

    Aucune femme ne mérite de rester enfermer dans la servilité, en vérité nous n’avons aboli tout à fait cet esclavage là dans aucune “culture”. Juste un peu plus dans dans certains pays que dans d’autres. Mais il y a beaucoup à faire encore. Pire nous avons globalement reculé.

    C’est cela que je refuse et savoir ou est né le père ou un grand-père ne saurait justifier que je ferme les yeux.

    Lorsque les françaises eurent le droit de vote certaines d’entre elles en été choquées : c’était là chose trop sérieuse pour que les femmes s’en mêlent. Oui une partie des femmes perpétuent aussi avec complaisance les horreurs et indignités dont elles sont l’objet.
    Lorsqu’il y a des otages on appelle cela le syndrome de Stokholm, tout le monde compatit et on soigne le trouble psychologique. Lorsqu’il s’agit des femmes on en tire justification de la poursuite de l’irrespect dont leur humanité est l’objet. Idem dans toutes les cultures.

    Lutter contre tous les sexismes qui inclut évidemment les violences faites aux femmes par leurs proches à la Courneuve et à Neuilly devraient unir tous les hommes et les femmes de bonne volonté comme ils savent (à peu près) s’unir contre le racisme.

    Considérer le voile au regard de la religion et de la laïcité permet aux barbus et à nos vieux barbons de s’unir sur le dos des femmes ou de faire peur avec le “choc des cultures”. Ce n’est pas tolérable.

    Ce n’est pas une réponse directe à vos propos mais une formulation complémentaire de mon engagement ferme contre le voile symbole d’une prétendue infériorité des femmes et contre tous les sexismes indignes.

    Comme Monica j’attends de lire votre billet et je crois que nous aurions avantage à donner plus souvent la parole aux femmes de ces générations là. (Je pense à une femme que je connais et qui est horrifiée de voir deux de ses filles porter le foulard et voir s’étendre les tissus qui les couvrent année après année).

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  120. grrr et zut pour ses fautes qui me sautent aux yeux dès que l'article apparaît comme s'ils étaient électromagnétiquement attirés ... snif

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  121. Caroline, pas de sniff. Ici, il n'y a aucun Maton: nous n'avons comme gardiens qu'une gentille vache aux doux yeux noirs, Meuh Meuh d'or, et deux oies bienveillantes, Immanence et Multitude ;o)

    Les mécanismes d'oppression des femmes ont ceci de spécifique que les femmes ont avec les hommes des liens affectifs et sexuels. Il y a donc une intrication de l'identité, de l'amour, du désir, avec les mécanismes de la reproduction des rôles sociaux.

    C'est dans cette intrication que réside le piège. C'est ce qui rend cette aliénation si profonde, si robuste, si "évidente" et parfois si indéracinable.

    Les femmes "adhèrent" - comme s'il s'agissait d'une véritable glu - à ce qui les nie, les opprime, ayant le sentiment (enfoui dans les millénaires d'une sorte d'inconscient collectif archaïque), que leur vie psychique et leur vie tout court en dépendent.

    Nous sommes un certain nombre, hommes et femmes, à flairer le danger d'une grave régression, et nous n'avons pas tort. Nous devons travailler ensemble à détricoter ces mécanismes liberticides.

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  122. Je jette un peu d'huile de soja sur le feu :-)

    A propos de régression, un coup d’œil en Chine:
    http://www.courrierinternational.com/article/2009/09/11/les-puissants-renouent-avec-les-beautes-veneneuses
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    Mao Tsé-toung avait tenté d'éradiquer le système ancestral des concubines, qu'il considérait comme une relique du féodalisme. Mais le retour du capitalisme en Chine voit cette tradition revenir en force.

    En juillet dernier, Chen Tonghai, ancien président du groupe pétrolier SINOPEC, a été reconnu coupable d'avoir empoché 196 millions de yuans (20 millions d'euros) de pots-de-vin. Mais ce qui a le plus scandalisé les Chinois, c'est qu'il a aidé sa maîtresse, Li Wei, à monter une société immobilière en utilisant ses relations d'affaires. Il a été condamné à mort avec sursis.

    Les concubines ne se cachent plus derrière des portes closes. La Chine moderne est une société bien plus ouverte, et on peut voir les maîtresses des puissants dans les galeries marchandes et les cafés des villes, surtout dans le Sud, où les er nai (deuxième sein, nom donné à ces dames) se comptent par milliers. Selon certaines estimations, plus de 90 % des hauts responsables condamnés pour corruption au cours des cinq dernières années avaient des maîtresses.

    Les concubines étaient fréquentes jusqu'au début du XXème siècle. Les empereurs et les seigneurs de la guerre avaient de nombreuses maîtresses et plusieurs épouses. Celles-ci offraient d'ailleurs à leur mari de nouvelles maîtresses, une pratique connue sous le nom de "boire du vinaigre".

    Les jeunes femmes deviennent aujourd'hui la maîtresse d'un puissant pour l'argent ou le style de vie, mais aussi pour échapper à la pauvreté. "Mon fils a déjà 2 ans et son père a le même âge que mon père", confie une jeune femme de 20 ans qui souhaite garder l'anonymat. "Je l'appelle ‘vieux monsieur'. Il me traite bien. Depuis que j'ai donné naissance à un fils, il a acheté une maison de 180 m2 à mon nom et deux magasins au nom de mon fils. Je vis confortablement. Je ne lui pose jamais de questions sur sa famille et ses affaires, je ne le pousse pas à divorcer. Une femme a la vie dure et sa jeunesse s'en va vite, alors je profite du présent."

    Si nombre d'hommes d'affaires ont de jeunes maîtresses, ce sont surtout les agissements des hauts fonctionnaires qui scandalisent le plus le Chinois moyen.

    Certains fonctionnaires puissants ont modernisé la tradition : Yang Feng, un cadre du Parti de la province de l'Anhui (est de la Chine), jugé pour corruption, avait huit maîtresses, qu'il gérait grâce aux compétences acquises lors de son MBA. L'une d'entre elles avait le rang de chef et était chargée de surveiller les autres... Le record actuel du nombre de maîtresses appartient à Xu Qiyao, ancien responsable de la construction de la province du Jiangsu (sud-est), qui a cumulé 140 maîtresses, dont une mère et sa fille.Les obsessions exotiques qui évoquent le lointain passé de la Chine ne sont plus une rareté. Ainsi un responsable de l'industrie de Hainan gardait-il dans quatre placards d'acier ses 95 journaux intimes décrivant ses relations sexuelles avec 236 femmes.

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  123. Burqa toujours.
    Un article d'un «invité» de Mediapart, « Burqa: le fantasme du choc des civilisations »
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     Selon l'auteur, Saïd Benmoukoff, «La nouvelle croisade républicaine contre «l'intégrisme musulman» est officiellement lancée, cinq ans après l'affaire du voile dans les écoles», par la Commission présidée par Gérin, «afin de mettre un terme à des pratiques vestimentaires jugées rétrogrades et inacceptables en République».

    L'auteur cherche ce qui «motive cette soudaine initiative contre une pratique finalement très peu répandue dans l'hexagone». Il trouve les quatre « chefs d'accusation » qui ont successivement été invoqués pour justifier la création de cette commission d'enquête : le niqab constitue un défi pour la laïcité, pour les droits de la femme, mais aussi une menace terroriste, et enfin un danger pour l'identité française.

    - Au sujet de la menace terroriste, « la réponse envisagée semble difficilement crédible. Il faudrait être naïf pour croire qu'en interdisant le voile intégral on avancera d'un pas vers l'éradication d'une éventuelle menace islamiste».

    - Au sujet de la laïcité, puisque dixit Sarkozy « le problème de la burqa n'est pas un problème religieux », « La lutte contre le voile intégral ne peut donc en rien être assimilée à la défense de la laïcité».

    - Pour la question des droits et libertés de la femme l'auteur distingue deux situations. 1) Si une femme porte le voile, intégral ou pas, sous la contrainte et la menace, alors il faut à tout prix la protéger et la soustraire à ses oppresseurs. Mais pour cela la justice française dispose déjà d'un arsenal juridique suffisant. 2) Si elle le porte de manière totalement réfléchie et délibérée, il s'agira de la libérer sans son consentement. Mais enfin, qui peut s'arroger le droit de penser qu'il est plus libre qu'une femme qui porte le voile ?

    - Pour « l'identité de la France ». « Une fois n'est pas coutume, il revient à Alain Finkielkraut d'avoir cerné la difficulté de manière exacte. Pas question de laïcité, ni de liberté de la femme, il s'agit selon lui d'une affaire de « mœurs »[6]. Qu'est-ce à dire ? Le voile intégral n'appartient pas aux coutumes vestimentaires françaises, il n'est pas de chez nous, et c'est ce qui doit, selon Finkielkraut, nous pousser à le rejeter. Le principe sur lequel s'appuie cette idée est simple : « In Rome, do as Romans do », « A Rome, on doit vivre à la manière des Romains ». C'est pour cette raison que le voile est avant tout une affaire identitaire. Les Françaises, comme toutes les femmes occidentales, portent des pantalons, des robes, des strings, des bas, des chemises, des pulls, des chaussettes... mais pas de voile intégral. Le fait culturel a donc la force du droit ».

    Cher Mr Benmoukoff, il faut vous souvenir que, lorsque moi femme, je vais dans certains pays, je dois me plier aux coutumes qui y ont cours, aussi choquantes pour ma dignité et ma liberté me paraissent-elles. J'évite à cause de cela d'aller dans certains pays, ce qui au passage restreint ma liberté.

    Pourquoi la France devrait-elle être différente, et accepter des vêtements qui stigmatisent les femmes et nous font tous et toutes régresser ?

    Je ne dis pas pour autant que je suis pour un interdit. Mais je dis clairement que je suis opposée à la burqa.

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  124. Fienkelkraut n’a rien cerné du tout. Cela m’est complètement égal , comme à tant d’autres, qu’il y aient dans les rues de France et de Navarre boubous et autres djellabas.
    Croiser une gamine voilée c’est croisée une gamine qui n’a pas les mêmes droits et libertés que ses frères, qui doit servir ses frères. Croiser une personne sous son niqab qui marche trois pas derrière un homme, c’est croiser une esclave dont tout le monde voit les chaînes et s’en fout. C’est - (ce n’est qu’) - une femme, c’est leur tradition...

    Fienkelkraut n’a rien cerné du tout. Il est aveugle au fin papier à cigarette qui sépare les barbus musulmans de nos barbons occidentaux. Qu’il relise le rapport pour la réforme du CESE, qu’il voit le sexisme persistant des francs-maçons, le nombre de femmes dans nos assemblées, à la tête des grandes villes, dans les conseils d’administration, qu’il voit leurs salaires et leurs retraites, le nombre de femmes battues à la Courneuve comme à Neuilly etc...

    Fienkelkraut n’a rien cerné du tout. Posant la question de la culture pour le voile il ne se rend même pas compte que les hommes de ces femmes et gamines voilées sont plus souvent en jean et blouson qu’en djellaba. Pour eux l’occident, pour elles la tradition ? Non, juste pour elles le maintien dans la soumission, la liberté surveillée et le port de leur “étoile jaune” pour que nul n’ignore sa condition subalterne. Et que les petits coqs puissent au moins maîtriser quelque chose!

    Choc des civilisations! Quelle foutaise! Elles ont toutes la même base : Les femmes ne sont pas à la hauteur des hommes et les occidentales et les orientales qui veulent les imiter au mépris de leur propre culture nous fatiguent avec leurs exigences d’égalité, de respect et de dignité. Ah! cachez ce sein que je ne saurait voir!

    Empêcher sa fille d’aller au cinéma avec des copines quand on autorise son fils à le faire c’est de la cruauté mentale et de la maltraitance. Que les services sociaux et les procureurs fassent leur devoir. Et qu’ils commencent par arrêter de fermer les yeux sur la polygamie et l’entassement dans un même appartement d’un homme et de ses esclaves.

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  125. Merci, Caroline, d'avoir relevé cette phrase choquante de Benmoukoff sur Finkielkraut, et d'avoir précisé que le fond du problème ce n'est pas, comme tu le dis, un costume, mais une prison de tissu comme signe évident d'une discrimination archaïque dont NOUS NE VOULONS PAS.

    Cette prison de tissu s'inscrit dans un système organisé à l'échelon mondial: polygamie, excision, viols, avortement des fœtus filles, concubines de retour en Chine, etc, et dont l'une des pires courroies de transmission est l'aliénation des femmes à ces stigmates.

    Nous ne sommes pas sortis de l'auberge !

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  126. Lu dans Le Monde
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    Au Maroc, haro sur les "dé-jeûneurs", rebelles du mois de ramadan
    "Si le ramadan ne se terminait pas bientôt, je recommencerais. Et l'année prochaine, s'il le faut, je le referai." Zineb El-Rhazoui, 27 ans, a de la constance. Fin août, aux premiers jours du ramadan, la jeune femme et une amie pédopsychiatre de 34 ans, Ibtissam Lachgar, ont créé un "groupe alternatif" sur le site social Facebook. Objectif : la défense au Maroc de "toutes les libertés. Toutes, même celles qui choquent comme la défense des homosexuels et la liberté du culte", insiste Zineb El-Rhazoui, jointe par téléphone.

    Première action : en plein ramadan, synonyme de jeûne pour les musulmans, "organiser un pique-nique symbolique" - et discret - dans une forêt de Mohammedia, une ville moyenne, facile d'accès à mi-chemin entre Rabat et Casablanca. Une première dans un pays où le non-respect du jeûne est toléré, à condition de rester non ostentatoire.

    Combien sont-ils à se retrouver à la gare de Mohammedia dimanche 13 septembre avec leurs sandwichs ? Sans doute guère plus d'une poignée, mais la jeune femme n'a pas le temps de compter ses "amis" car, à peine arrivée, raconte-t-elle, "des policiers - ils étaient des dizaines - nous ont interpellés, insultés, fouillés, avant de me remettre dans le train, flanquée d'agents du contre-espionnage". Zineb El-Rhazoui est actuellement recherchée par la police.

    Une demi-douzaine de convives ont eu moins de chance qui ont été arrêtés à Mohammedia. Plusieurs sont toujours gardés à vue. Quelques-uns ont choisi la clandestinité.

    L'affaire des "dé-jeûneurs", comme on les surnomme, est devenue une affaire d'État qui fait les choux gras de la presse et de la télévision. Ce sont de "jeunes inconscients qui ont voulu pêcher en eau trouble", a lancé le ministre de la communication, Khalid Naciri. "Discuter d'une liberté individuelle qui ne respecte pas l'islam ouvre la porte au non-respect de la patrie et de l'institution monarchique", a prévenu un dignitaire religieux, Abdelbari Zemzmi. Et Mustapha Ramid, le chef du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD, islamo-conservateur), de conclure : "Nous ne pouvons accepter que des musulmans dé-jeûnent publiquement."

    Les autres partis politiques - y compris les socialistes membres de la coalition gouvernementale - ne sont pas en reste qui, après avoir été convoqués au Palais royal par un conseiller de Mohammed VI, ont dénoncé l'initiative prise par le Mouvement alternatif pour la défense des libertés individuelles (MALI) sur Facebook.

    A l'appui de leur condamnation, l'article 222 du code pénal qui stipule que "tout individu notoirement connu pour son appartenance à l'islam qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le ramadan" encourt une peine d'un à six mois de prison. En revanche, l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) a pris la défense des "dé-jeûneurs".

    Pendant ce temps, sur Facebook, le MALI fait recette. Ils sont plus d'un millier à avoir rejoint les deux femmes fondatrices du mouvement alternatif.
    Jean-Pierre Tuquoi

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  127. Un petit coup de voile...
    Lu dans Marianne, Billet du blogueur l'Hérétique, d'après une dépêche AFP
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    Le voile intégral répudié dans une grande fac égyptienne

    Le recteur de l'université égyptienne d'Al-Azhar, l'institution religieuse la plus prestigieuse du monde sunnite, vient de condamner le voile intégral, le niqab.

    Le cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui effectuait samedi une tournée dans des lycées dépendant d’Al-Azhar, pour s’assurer de l’application des mesures anti-grippe H1N1. Dans un lycée pour jeunes filles de Madinet Nasr, en banlieue du Caire, le cheikh «a été surpris (...) de voir l’une des collégiennes en niqab alors qu’elle était en cours», selon le journal.

    Il s’est alors «emporté» et lui a demandé d’enlever son voile, affirmant: «le niqab n’est qu’une tradition, il n’a pas de lien avec la religion ni de près ni de loin». L’adolescente a dû ôter le voile cachant son visage, même si l’une des enseignantes présentes a pris sa défense en affirmant que la jeune fille enlevait d’ordinaire son voile au sein de cet établissement non mixte et ne l’avait remis qu’en voyant arriver le cheikh.

    L’imam a réagi en demandant à la collégienne de ne plus jamais porter le niqab, affirmant en outre être déterminé à interdire officiellement à toute personne portant le niqab d’entrer dans les lycées dépendant d’Al-Azhar, d’après Al-Masri Al-Yom.

    Par ailleurs, toujours selon le journal, le ministre de l’Enseignement supérieur Hani Helal a décidé d’interdire l’accès des cités universitaires aux étudiantes portant le niqab.
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    Notons le fort sympathique "il s'est emporté" à l'adresse d'une jeune fille qui avait cru bon d'obéir ;-(

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  128. Petites nouvelles sur la Burqa dans Le Figaro
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    «concerthttp://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/10/15/01016-20091015ARTFIG00012-burqa-les-representants-de-l-islam-hostiles-a-une-loi-.phpation».

    Les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ne veulent pas de loi interdisant la burqa. Avec des arguments désormais rodés, Mohammed Moussaoui, le président, a rappelé mercredi que ce voile intégral «n'était pas une prescription du Coran» . Pour autant, s'acharner à le combattre présenterait un risque de «stigmatisation» . «Cela pourrait faire naître un sentiment d'injustice, même parmi les musulmans hostiles au voile intégral» .

    André Gerin, le député communiste et président de la mission avait pourtant espéré que les «musulmans modérés» condamneraient sans ambiguïté ce voile «qui transforme les femmes en fantôme». «Beaucoup se révoltent contre cette tenue qui avilie les femmes» , assure-t-il.

    Mais à l'heure d'interdire, les laïques sont inaudibles et les organisations musulmanes serrent les rangs. Au nom des «injustices» dont souffrent les familles musulmanes, beaucoup, comme le CFCM rejettent une mesure «démagogique» , qui ne s'attaquerait pas aux causes de l'islamisme.

    Le port du voile intégral doit être contenu par «le dialogue et la concertation» a plaidé Mohammed Moussaoui. Seul Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris fait entendre une autre voix. «La burqa est marginale. Mais elle signe la montée en puissance des fondamentalistes.»

    Des débats enflamment toute l'Europe. La Belgique, qui a vu la burqa s'installer dans des quartiers de Bruxelles, l'Italie, le Danemark ou encore les Pays-Bas cherchent comment la proscrire de l'espace public.

    La base juridique reste étroite, selon les juristes entendus par la mission d'information. Tous se sont montrés réticents à une interdiction générale, comme le professeur de droit public Denys de Béchillon qui était reçu mercredi. En revanche, il serait possible de bannir les couvre-chefs rendant l'identification impossible dans des lieux qui nécessitent des mesures de sécurité particulières. Ce subterfuge perturbe cependant les débats, car les partisans d'une loi voudraient l'interdire au nom du droit des femmes ou encore de la lutte contre l'islamisme et ne se satisfont pas d'un argumentaire plus «technique».

    «Le niqab n'est qu'une tradition»

    La problématique pourrait cependant évoluer tandis que le monde musulman s'empare du sujet. En Égypte, le ministre de l'Enseignement, Yousri al-Gamal, a décidé cette semaine de faire appliquer une directive datant de 1995 et interdisant le port du niqab, voile intégral ne laissant apercevoir que les yeux, dans les lycées. La montée du port du niqab inquiète les autorités égyptiennes et certains responsables religieux, qui y voient un signe de progrès de l'islam fondamentaliste, dans un pays déjà très conservateur dans ce domaine.

    La semaine dernière, l'imam de la prestigieuse mosquée cairote d'Al-Azhar, Mohammed Sayyed Tantaoui, avait ordonné à une collégienne d'ôter son niqab. «Le niqab n'est qu'une tradition» qui n'a «pas de lien avec la religion», aurait-il avancé, déclenchant un tollé parmi les Frères musulmans, le principal groupe d'opposition, qui réclame sa démission.

    Autre changement : des voix musulmanes s'élèvent de pays multiculturalistes, comme le Canada, pour réclamer une interdiction. L'organisation progressiste, le Congrès musulman canadien en appelle à l'État pour interdire cette «tenue islamique qui marginalise les femmes» , selon sa porte-parole Farzana Hassan. «Le Coran invite les musulmans à la modestie (…) Cela n'implique pas que vous deviez vous voiler la face ou porter sur vous une sorte de tente.»

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  129. Lu dans Slate.
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    Le pape a décidé de tendre une main généreuse aux fidèles anglicans dissidents qui souhaiteraient rejoindre demain l'Église catholique. Il signera, dans quelques jours, une «constitution apostolique» fixant les règles d'une réintégration. C'est la première fois qu'au delà de cas particuliers de conversion, une communauté chrétienne en son entier, née de la Réforme du XVIe siècle, est invitée à revenir dans le giron de l'Église catholique romaine.

    Rome a fait cette surprenante annonce mardi 20 octobre. Selon le cardinal américain William Levada, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Benoît XVI entend ainsi répondre aux «nombreuses demandes» émanant de ces rangs anglicans — clergé et fidèles — qui sont en plein désarroi depuis que se pratiquent, au sein de leur Eglise héritière d'Henry VIII (et comptant 70 millions de fidèles dans le monde), des ordinations sacerdotales et épiscopales de femmes et d'homosexuels, ainsi que des célébrations de mariages «gays». Ces transfuges de l'anglicanisme souhaitent rejoindre l'Église catholique, tout en préservant une part de leur patrimoine anglican. Ils seront bienvenus à Rome où, dit-on, «l'unité de l'Église ne requiert pas une uniformité qui ignorerait la diversité culturelle».
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    Si elle n'ignore pas la diversité culturelle, son Credo fondamental est cependant.... l'éviction des femmes et l'homophobie

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  130. Dans Le Monde daté 23.10, p:4:

    "La récession mondiale frappe d'abord les femmes." (Brigitte Perucca)

    Premières lignes de l'article:

    "Mortalité infantile accrue, déscolarisation et augmentation du travail des enfants, perte d'emploi et baisse de l'envoi de fonds au pays d'origine, ces plaies s'abattent une à une sur les filles et les jeunes femmes, victimes à grande échelle de la récession mondiale."

    Référence donnée en bas de l'article:

    www.plan-uk.org

    "Because I am a girl".

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  131. Lu dans Le Monde
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    Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a déclaré mercredi 28 octobre qu'il était "trop tard" pour lutter contre le voile intégral, lors de son audition par la mission parlementaire présidée par le député André Gerin (PCF-Rhône).

    "C'est trop tard parce qu'on a laissé beaucoup filer le problème du fondamentalisme", a-t-il insisté, devant l'étonnement exprimé par les membres de la mission. "Il y a longtemps qu'on aurait dû être sensible à cette montée du fondamentalisme", a ajouté Dalil Boubakeur, pour qui le port du voile intégral est lié à l'influence des imams salafistes. Il a dénoncé une "aboulie générale", en France et ailleurs, face au fondamentalisme.

    Le recteur de la Grande Mosquée de Paris pense toutefois qu'il faut connaître les motivations des femmes qui portent le voile intégral, et éventuellement traiter le problème "au cas par cas". Et s'il faut une loi, "ce serait une loi de sécurité publique", liée notamment à la nécessité d'être identifiable, a-t-il estimé.

    Au début de son exposé, il a longuement expliqué que le voile n'était pas imposé par l'islam, rappelant au contraire que la femme du Prophète, Aïcha, ne se voilait pas le visage pour aller à La Mecque. Rappelant que la Mosquée de Paris, depuis sa fondation en 1922, s'applique à "construire un islam de France", il a demandé que l'islam modéré ait davantage de moyens pour continuer dans cette voie.
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    Comme disait Parleur l'autre jour, mieux vaut tard que jamais...

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  132. Une interview de Wassyla Tamzali dans Le Monde du 12 12 que j'ai trouvé intéressante.

    "Née en 1941, Wassyla Tamzali a été avocate à Alger puis directrice des droits des femmes à l'Unesco. Elle milite dans le mouvement féministe maghrébin. Elle a publié, en 2007, chez Gallimard, Une éducation algérienne. Là elle publie Une femme en colère - Lettre d'Alger aux Européens désabusés (Gallimard 150 p., 9,50 euros)."

    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/12/11/wassyla-tamzali-desormais-l-islamisation-des-moeurs-triomphe_1279305_3232.html


    Je préfère donner le lien plutôt que de sélectionner certains passages. Il aurait été difficile de les lire hors du contexte.

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  133. Une pétition bienvenue en faveur de la laïcité, au niveau mondial, dénonçant le danger des replis communautaristes et religieux, aggravant les inégalités hommes/femmes:

    http://laicity.info/bli/?cat=21

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  134. Lu et signé;
    J’aurais préféré qu’ils ne mêlent pas laïcité et choix économiques pour ne pas exclure les droitiers de cette cause qui depuis des décennies faisaient consensus et lui donnent ainsi plus de chance, mais bon...

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  135. à Caroline

    Lu et approuvé cette pétition du BLI. On peut attaquer sans regret les néolibéraux: ils ne sont pas laïcs, leurs positions économiques et sociales les conduisent plutôt au communautarisme (je pense).

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  136. Je viens d'entrer dans Mediapart et d'y trouver un Billet défendant... Tarik Ramadan:

    http://www.mediapart.fr/club/blog/ivan-villa/171209/mission-parlementaire-sur-le-voile-integral-honte-vous-antoine-sfeir-et-

    Je crains que nous ne soyons pas sortis de l'auberge...

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  137. A propos de Tarik Ramadan, je renvoie à ce lien de ikipédia, dont j'extrais un passage.
    _______________________________
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Tariq_Ramadan
    _______________________________
    Tariq Ramadan est rapidement devenu un penseur musulman populaire parmi les jeunes musulmans, où ses discours sont diffusés sous la forme de cassettes audio et DVD. Il prône la stricte observance du Coran et des hadiths, tout en voulant concilier l'appartenance musulmane avec la vie commune et les lois des sociétés européennes.

    Il est critiqué sur ce point dans l'article de Leila Babès «L’identité islamique européenne d’après Tariq Ramadan», ainsi que par Ni putes ni soumises en réponse à Tariq Ramadan qui les avait prises à partie.

    Tariq Ramadan est accusé par Caroline Fourest, ainsi que notamment Soheib Bencheikh, Antoine Sfeir et Mohamed Sifaoui, d'être un «maître du double langage» déclarant une chose au public non musulman et une autre au public musulman ce qui a fait réagir des commentateurs.

    Caroline Fourest a publié en octobre 2004 Frère Tariq aux éditions Grasset (426 p et 600 notes). Elle y analyse, en détails, la vingtaine d'ouvrages écrits par Tariq Ramadan, ainsi que la plupart de ses conférences enregistrées sous forme de cassettes. Elle affirme que la pensée de Tariq Ramadan est fondamentalement plus intégriste que réformiste. Un extrait de ces cassettes est en ligne sur son blog pour que chacun puisse juger.

    Tariq Ramadan a répondu que Caroline Fourest interprétait librement ses discours en les sortant de leur contexte ***. Il estime également que l’ouvrage de Caroline Fourest comporte un certain nombre de contre-vérités. Caroline Fourest explique que Tariq Ramadan déforme ses propres reproches, pour pouvoir les contrer.

    Lors d'un procès qu'il intenta au politologue Antoine Sfeir, ce dernier considéra Ramadan comme un islamiste dangereux, militant contre l'intégration, un «fondamentaliste charmeur», un «spécialiste du double langage», ce que vinrent appuyer d'autres témoins, parmi lesquels le journaliste Mohammed Sifaoui, pour qui «ce que dit Antoine Sfeir est en-deçà de la réalité». Antoine Sfeir a été relaxé à l'issu du procès.

    Le 28 septembre 2009, dans l'émission "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier, Tariq Ramadan a vivement mis en cause Caroline Fourest. Sur son blog, la journaliste a répondu point par point: en expliquant que Tariq Ramadan avait menti cinq fois au cours de cette émission, y compris à son sujet et au sujet de son livre: "Tariq Ramadan prétend que j’ai déformé ses propos sur l’homosexualité en vue de lui donner un sens opposé à ses idées. C’est totalement faux. En lisant l’intégralité du passage en question, vous vous rendrez compte que, loin de désapprouver la position des fondamentalistes homophobes, Ramadan se contente de ne pas approuver le fait que l’on aille jusqu’à traiter les homosexuels de «malades»… tout en considérant l’homosexualité comme un déséquilibre à combattre".
    _______________
    *** Les propos sortis de leur contexte: cela rappelle bizarrement quelque chose...

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  138. Tout à fait d’accord avec vous Melchior pour dire que les néo-libéraux ne sont pas laïcs : ils ont besoin des églises et de la charité pour s’occuper de la misère qu’ils génèrent tout en refusant le principe de solidarité nationale.

    Mais tous les électeurs de droite, réguliers ou occasionnels pour diverses raisons, vrais ou faux “libéraux”, n’intègrent pas cette logique là et notre laïcité, qui fait largement consensus dans la population, me paraît mériter être défendue au-delà des clivages politico-économiques.

    D’autant plus qu’une frange des opposants au néo-libéralisme est partie dans un délire islamolâtre au point de considérer que notre laïcité est un principe archaïque et conservateur à balayer pour permettre à la tendance la plus sexiste des musulmans, celle qui rêvent de se voir autoriser à appliquer la charia au sein de leur communauté sans se soucier du droit commun, de prendre ses aises au détriment des principes républicains ... et de tous les musulmans d’ici et d’ailleurs qui défendent notre laïcité.

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  139. Tout à fait d'accord avec toi Caroline, pour crier "WARNING".

    Les propos d'un abonné Vert de Mediapart soutenant Tariq Ramadan me font froid dans le dos.

    Le combat va être rude car nous avons les bienpensants contre nous...brandissant l'arme de l'affreux "populisme", censé être porteur de toutes les anti-valeurs...

    Tout cela est très grave. Et nos amis de gôôôche vont tomber là-dedans sans hésiter.

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  140. A propos de laïcité, un article intéressant dans Agoravox sur les subventions de l’Etat aux religions.
    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-scandale-des-subventions-de-l-66843
    L’auteur rappelle certains articles de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat :

    Article 2.
    La république ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

    Concernant les associations cultuelles créées pour subvenir aux frais, à l’entretien et à l’exercice public d’un culte, on peut également lire :

    Article 19.
    Elles ne pourront sous quelques formes que ce soit, recevoir des subventions de l’état, des départements et des communes. Ne sont pas considérées comme subventions les sommes allouées pour réparation aux édifices affectés au culte public.

    La loi est très claire, l’Etat ne peut fournir aucune aide financière aux différentes religions pour subvenir à leurs charges de fonctionnement.

    Et effectivement, les religions catholique, protestante, musulmane et juive communiquent toutes qu’elles ne reçoivent aucune subvention de l’Etat et qu’il leur est nécessaire de faire appel à la générosité de leurs membres.
    Ainsi les religions ne vivraient que des dons. Or l’Etat accepte que 66% d’un don à une association cultuelle soit déduit de son impôt sur le revenu dans la limite de 20% de son revenu imposable. Une entreprise peut également faire un don à une église. Elle pourra, dans la limite de 0,5% de son chiffre d’affaire, déduire de son impôt sur le revenu ou société, 60% du montant de ce don.

    Le crédit d’impôt est un coût pour l’Etat. Or cette déduction fiscale est transférée intégralement aux différentes religions.

    Comment ne pas appeler un tel avantage une aide financière de l’Etat aux églises et donc une subvention sous une forme indirecte. Il semble difficile d’admettre que cet avantage soit conforme à l’article 19 de la loi de 1905.

    On trouve ainsi des centaines d’associations cultuelles catholiques, protestantes, musulmanes et juives qui reçoivent des dons déductibles à hauteur de 66% de l’impôt sur le revenu des donateurs.

    Afin de pouvoir bénéficier de cet avantage fiscal sur les dons et legs, une association non cultuelle doit être reconnue d’utilité publique. Or suivant les indications contenues sur le site associations.gouv.fr, pour être reconnue d’utilité publique une association ou une fondation doit œuvrer pour l’intérêt général et agir sur le plan national. Il semble difficile d’admettre que les associations cultuelles répondent à ces critères. Il s’agit donc d’un privilège donné aux religions. Mais il faut également reconnaître, en consultant la liste des associations reconnues d’utilité publique publiée par le ministère de l’intérieur, que la majorité d’entre elles ne répondent pas non plus à ces critères.

    L’auteur fait ensuite une analyse, chiffres à l'appui, et conclut sur la nécessité de lancer un débat sur le sujet, actuellement totalement opaque.

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  141. ISLAM 18:11
    Prédicateur saoudien interdit en Suisse


    Muhammad Al-Arifi, qui était l’invité d’honneur du Conseil central islamique suisse pour sa deuxième conférence annuelle, est sous le coup d’une interdiction d’entrée en Suisse. L’Office fédéral des migrations a pris la décision mercredi

    La vidéo où Muhammad Al-Arifi justifie le droit de battre les femmes

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/44aad9b0-453f-11e2-a0d9-7935d85d1c0b/Prédicateur_saoudien_interdit__en_Suisse

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  142. Jeux d'ombres sur la scène de l'ONU : droits humains et laïcité

    Une anthropologue enquête sur un épisode jusqu'ici ignoré de l'histoire de l'ONU, un virage qui s'effectue de 1998 à 2001 : une majorité d'Etats refusant désormais de reconnaître l'universalité des Droits de l'homme, l'organisation internationale se rabat sur leur justification implicite par les religions. L'«Alliance des civilisations» qui est proposée à l'époque pour enrayer ce qu'on a appelé le «clash des civilisations» se transforme en une «paix des religions». On assiste ainsi à une déraison du langage où «civilisation» signifie d'emblée «religion», où «religion» connote «suprêmement honorable» et où «critique de la religion» s'appelle «racisme», «intolérance», «haine» ou «islamophobie» : la langue ressuscitée du 1984 d'Orwell creuse l'ornière d'une prétendue «tolérance» nouvelle.
    - Quatrième de couverture -

    http://www.franceculture.fr/oeuvre-jeux-d-ombres-sur-la-scene-de-l-onu-droits-humains-et-laicite-de-jeanne-favret-saada

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