mercredi 20 mai 2009

Gauche contre droite.


Gauche contre droite

(extraits d‘un billet de blog)

par Melchior



Ce sont les révolutionnaires français - et leurs opposants - qui ont créé la notion en 1789, les députés à la Constituante favorables au mouvement révolutionnaire siégeant à droite dans l’Assemblée (donc à gauche pour le bureau) et les partisans du maintien des prérogatives royales siégeant à gauche (donc à droite pour le bureau). On avait alors une opposition nette et compréhensible entre la gauche de mouvement et la droite de conservation (...).

Au cours du XIXème siècle on observe un glissement, au fur à mesure de l’évolution du paysage politique: il y a toujours la droite du parti de l’Ordre établi (pas juste…) contre la gauche du parti du Mouvement qui cherche à établir des structures nouvelles, mais Ordre et Mouvement sont incarnés par des courants différents: à l’opposition conservateurs vs libéraux tend à se substituer l’opposition conservateurs + libéraux (ou libéraux devenant conservateurs) vs républicains-démocrates se tournant vers le socialisme.

Il devient manifeste, avec l’avènement du Suffrage Universel (masculin) que l’opposition fondamentale est entre les deux classes non moins fondamentales de la société: le Capital et le Travail. Sont alors de droite (plus ou moins) ceux qui défendent les intérêts des capitalistes et des possédants en général, sont de gauche ceux qui défendent les intérêts des travailleurs (des «producteurs») et autres classes fédérées par l’idéal démocrate et républicain.

Vient alors compliquer l’analyse l’irruption du marxisme politique, qui infléchit la définition précédente sur deux points: l’organisation sociale, l’attitude envers l’Etat. Le cours inéluctable de l’Histoire conduisant à la collectivisation des moyens de production, au Plan central et à la dictature du Prolétariat, sont de gauche les gens et les politiques qui y mènent, de droite ceux qui s’y opposent, en particulier les partisans de l’économie de marché, vendus aux bourgeois.

La gauche par excellence est communiste, la gauche non communiste est une gauche de raccroc, suspecte même à ses propres yeux: elle subit la pression idéologique qu’exerce sur elle la gauche communiste, et l’admet souvent, battant sa coulpe et promettant de s’amender (avec de curieux phénomènes de compensation: un anticléricalisme plus virulent par exemple, comme pour se rattraper en faisant sonner sa différence).

L’effondrement du communisme - et sans doute aussi la montée du souci écologique - a entraîné une assez complète réorganisation, chez les gens de gauche, de la manière de se penser eux-mêmes. Avec la reconnaissance, tardive, mais, on peut l’espérer, résolue, de l’économie de marché sociale et écologique, c’est un véritable changement de logiciel qui s’opère.

Il est clair à présent que, le choix se restreignant, l’alternative droite/gauche se concentre sur la manière et la finalité de la régulation de l’économie de marché.

Pour les partisans de la régulation à droite, le but est de maintenir l’investissement prometteur de profits, le maintien de la consommation n’étant qu’un moyen au service de ce but;
pour ceux de la régulation à gauche, de l’économie de marché sociale et écologique, le but est l’amélioration du bien-être et des consommations tant collectives qu’individuelles des masses, l’investissement et les profits n’étant qu’un moyen au service de cet objectif. (…)

Mais voilà, lorsque l’on installe un logiciel nouveau, il arrive que l’on oublie de désinstaller correctement l’ancien, et que l’on laisse subsister des restes de ce dernier, qui viennent perturber le raisonnement. Il demeure chez beaucoup de gens (qui acceptent pourtant l’économie de marché et le réformisme) l’idée que, malgré tout, ceux qui continuent à lorgner du côté des solutions «marxistes» seraient plus à gauche que les autres. Cela repose d’ailleurs sur un malentendu: ces «gens plus à gauche» sont souvent très étatistes voire un brin nationalistes, et voient dans l’Etat national «bourgeois» un rempart contre ce qui est pour eux une dérive droitière, ce qui aurait fait hurler de rire ou de colère, selon son humeur du jour, le vénérable prophète.

Comment résoudre ce problème de la désinstallation incomplète ? (…) Ce qui est «de gauche», c’est l’innovation et l’audace. Ce qui est à droite, c’est le repli timoré sur les vestiges des mondes disparus.

69 commentaires:

  1. L'innovation et l'audace seraient donc déjà, pour la gauche, de se mettre à distance "raisonnée" ou carrément "biologique" (comme l'agriculture) du marxisme politique ?

    Ce marxisme-là, effectivement, focalisé sur la "lutte des classes" et l'opposition frontale Classe ouvrière/Capital, a empêché que ne soient posées certaines questions concernant les relations de pouvoir qui traversent les sociétés (genres, races, préférences sexuelles) et il a mis à l'arrière-plan la dimension écologique. Il a produit un schéma de référence (compréhension de la société, et stratégies de lutte) trop binaire, absolument non connexionniste.

    La "gauche" s'extirpant du logiciel marxiste devrait prendre en compte simultanément ces dimensions, sans établir de principe hiérarchique. Car dès lors qu'elle pose une hiérarchie, elle définit des "causes" et des "conséquences", et elle est cuite.

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  2. Il faut se garder comme la peste des raisonnements mécanistes. Cela ne veut pas dire qu'on puisse se passer de dégager des causes et des conséquences. Il n'est pas interdit de se constituer des schémas,il faut seulement se garder de les confondre avec la réalité. Par exemple il peut être de bonne méthode (sans tomber dans l'"économisme") de chercher systématiquement ce qui relève de la "production matérielle de l'existence" dans les phénomènes de la vie sociale, quitte à relativiser aussitôt.
    L'aspect "luttes de classes" ne me paraît pas trop, mais au contraire pas assez présente dans la gauche: occultée chez les social-démocrates, réduite à des schémas quasi religieux chez les "révolutionnaires". Quant à l'autre aspect du marxisme politique, l'analyse de l'Etat, il a été oublié alors qu'il fallait au contraire l'approfondir en le dialectisant (ce qui est plus facile à dire qu'à faire).
    (J'écris ceci très vite et sans recul autocritique, ne pas m'en vouloir des bêtises).

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  3. Peut-être faudrait-il se dire:
    - que le système social est un vaste ensemble mouvant, fonctionnant en réseaux.
    - que les "schémas" que nous utilisons portent l'éclairage sur l'un des réseaux, ce qui transitoirement peut occulter les autres.
    - que nous devons toujours garder en tête l'ensemble, dans sa dynamique très complexe.

    La "lutte des classes est en effet occultée dans la gauche d'aujourd'hui(sur le mode "trop": mystique ou "pas assez": real politik).Et nombre de ses aspects sont mal connus.

    C'est ce que, par exemple, Farid et moi avons tenté d'analyser à travers nos parcours de vie d'"enfants du peuple". Les théories ayant été souvent faites par des personnes en situation de domination sociale (bourgeois, hommes blancs, hétérosexuels)... elles comportent des zones d'ombre et des points aveugles.

    Selon moi, un programme de gauche doit embrasser tous les réseaux en même temps, et les décliner suivant leurs différentes modalités, très précises.

    Si l'on reprend l'exemple du Dati Bashing, on voit que se trouve associée dans le même mouvement une discrimination de sexe, de race, de classe.

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  4. Entièrement d'accord, à une réserve près. La politique étant un combat,on est bien obligé de constituer un dispositif, et d'organiser ses buts tactiques et stratégiques suivant l'ordre de priorité qu'exige l'art de la guerre, de subordonner telle revendication à telle autre... et voilà les hiérachies de préoccupations qui rentrent par la fenêtre. On n'y échappe pas. De même que la République est l'empire non du bien mais du moindre mal, de même la lutte (de classe) doit consentir des mises en différé, des calculs, des concessions au réalisme. Ce n'est pas d'emblée harmonieux, c'est conflictuel... C'est la perpétuelle confrontation de l'éthique de conviction et de l'éthique de responsabilité.
    Plus tôt on accepte cela et mieux on se porte (mais je ne ferais pas confiance à un leader politique qui s'y résignerait trop vite).

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  5. Ah la fameuse "priorité", dont je me méfie - expérience oblige - comme de la peste...

    La solution pour pallier les défauts de la logique prioritaire, cher Melchior, n'est-elle pas de travailler en réseau?

    Il ne doit pas y avoir "un" leader politique, mais une équipe, un collectif, dont les membres ont dessiné la stratégie globale (l'arborescence) et envisagé les différents angles d'attaque simultanés.

    Sans attaques simultanées, on retombe dans l'ornière (et ses œillères associées): les grands objectifs prétendument premiers sont mis en évidence, et les autres ("secondaires") sont repoussés au grand soir.

    Non ! Niet ! No ! Nous avons déjà donné, au secours !

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  6. "Oeillères associées" ferait un bon titre de pamphlet.

    Je suis contre le principe même des subordinations et priorités . Mais on ne peut tout faire en même temps. Un réseau le peut-il ? Je ne sais pas. Il risque d'y avoir des subordinations spontanées tout aussi néfastes que les subordinations provoquées par un comité central. Tout dépend de la culture politique des membres du réseau, de leur vigilance, aussi. Tout cela se construit, me direz-vous.

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  7. Pendant que la gauche se dézingue, l'extrême droite s'organise. Lu dans Le Figaro et résumé cet article de Cléo Schweyer.
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    Comme le montrent les élections européennes, l’extrême-droite a le vent en poupe. Une nouvelle génération de militants est arrivée aux responsabilités, et a profondément transformé la manière dont l’ultra-droite fait de la politique.

    Ils vendent des CD, des jeux vidéos où il faut shooter tout ce qui est basané, des t-shirts aux slogans cryptés. Anglais, Roumains, Français ou Suédois, ils se méfient des médias et créent des agences de presse pour produire et diffuser leur propre information.

    Longtemps infréquentables, les partis “à droite du centre-droit” sont en mutation. Depuis les années 90, l’Union Européenne cherche à lutter contre les phénomènes racistes et xénophobes, harmoniser la législation des pays membres en la matière et renforcer la coopération des polices.

    En plein essor en France, en Autriche ou en Italie pendant ces années-là, l’extrême-droite a dû faire face aux réactions de l’opinion publique, des médias et du reste de la classe politique. Elle s’est donc adaptée.

    Structurée en constellations connectant un parti “vitrine” à une myriade de groupuscules, elle mise désormais sur les circuits de la grande consommation (musique, vêtements, merchandising), et s’appuie sur des réseaux médiatiques à travers toute l’Union. Une stratégie payante : elle est la première force politique chez les 15-30 ans en Hollande, en Autriche ou en Tchéquie, et son influence grandit partout.

    Cette stratégie, c'est la "métapolitique", l’art de faire de la politique sans en avoir l’air. L’extrême-droite surfe sur l’anti-politiquement correct et l’essoufflement des partis de gouvernement pour proposer de nouveaux espaces d’expression, en marge des circuits officiels.

    Métapédia, créée en 2007 par de jeunes Suédois sur le modèle de la célèbre encyclopédie collective, rassemble ceux que les modérateurs Wiki ont expulsé de leurs pages. Elle existe désormais dans 9 pays de l’Union, avec pour ambition d’“influer sur les débats politiques et philosophiques, et sur la manière dont sont présentées la culture et l’histoire”. Sur Metapedia France, c’est Diderot qui accueille le visiteur; sur Metapedia Roumanie, c’est Mihai Eminescu, poète auteur d’un célèbre Empereur et Prolétaire.

    Pour Claudio Lazzaro, auteur du documentaire Nazirock, “l’extrême-droite s’est décomplexée. Elle prend ce dont elle a besoin, et le transforme pour communiquer, sans faire dans la subtilité.” Lui qui préconise le dialogue avec l’extrême-droite tant que celle-ci “ne cherche pas seulement à être légitimée dans ses idéaux fascistes”, trouve “alarmant que fascisme et néofascisme se développent dans deux espaces parallèles, comme s’il s’agissait de choix a priori plutôt que d’une réflexion laïque et rationnelle.”

    Noua Dreapta, fer de lance de l’ultra-droite roumaine, n’est pas inscrite comme parti et se présente comme un “mouvement”, manière de refuser la confrontation électorale pour mieux placer ses sympathisants au sein des formations qui s’y prêtent.

    De son côté la gauche apparaît gênée par ses contradictions.
    L’U.E. peine à dépasser les déclarations de bonnes intentions faute de réelle participation des Etats, dont la plupart “continuent à se soustraire à un contrôle au niveau de l'Union de leurs propres politiques et pratiques”, comme le déplore le Rapport 2009 sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union. Il faut dire que le socle électoral de l’ultra-droite intéresse beaucoup la droite de gouvernement, qui n’hésite pas à reprendre ses thèmes de campagne, quand elle ne courtise pas ouvertement ses électeurs : des concerts de rock identitaire ont ainsi clôturé nombre de meetings de campagne du Front National ou de la Casa delle Libertà.

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  8. A propos des électeurs de l'extrême droite, quelques propos de JF. Copé dans Slate.fr
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    A Hénin-Beaumont, il a manqué 265 voix au FN pour remporter la municipale partielle. [...] Mais se féliciter de l’échec du FN en ignorant les leçons de ce scrutin serait une réaction inconsciente. [...]ce score n’est-il qu’un épiphénomène, intimement lié à des circonstances locales ou bien signe-t-il le début d’un retour en force du FN sur la scène nationale?

    [...]Bien sûr, il règne à Hénin-Beaumont un climat particulier [...].Cette vieille terre de gauche est devenue un terreau de l’amertume et de la frustration. Malheureusement, cette situation n’est pas le seul apanage de cette ville du Pas-de-Calais.

    J’en veux pour preuve les élections européennes [...].Lors de la présidentielle, Nicolas Sarkozy [...] a su toucher une partie de l’électorat populaire, et notamment des électeurs du FN, qui s’étaient alors réconciliés avec la politique. Les résultats des élections européennes, notamment dans l’Est et le Sud-Est, semblent montrer qu’une part non négligeable de cet électorat paraît à nouveau déserter la politique constructive. Sur certaines terres, le FN est subrepticement remonté. Et surtout, beaucoup d’anciens électeurs FN sont sortis du jeu électoral pour s’abandonner à l’abstention. En ce sens, les 47% du FN à Hénin Beaumont, comme les près de 60% d’abstention aux européennes, procèdent d’un même mouvement inquiétant[...]

    Le sentiment de dépossession démocratique grandit dans les classes populaires. C’est ce mouvement de désengagement qu’il faut regarder en face et ne pas sous-estimer.

    L’incapacité de la gauche en général et du PS en particulier à apporter des réponses crédibles aux défis actuels explique sans nul doute le sentiment d’une partie de l’électorat qui se sent délaissé. [...]Cela ne contribue certainement pas à la mobilisation électorale.

    Ce désintérêt est d’autant plus marquant qu’on voit les électeurs des couches populaires refuser d’apporter leur soutien à une offre politique radicale à l’extrême-gauche[...]. Pour une partie des Français issus des milieux populaires, plutôt ne pas voter que voter pour des chimères démagogiques.

    [...] Mais l’abstention et le vote extrême des classes populaires ne sont pas inéluctables.
    Nicolas Sarkozy l’a prouvé en 2007 en France. Barack Obama l’a fait en 2008 aux Etats-Unis
    [bla bla sur le rêve américain,l'espoir du "Yes we can"], la mobilisation des réseaux réseaux locaux et associatifs au plus près du terrain [ça, c'est vrai].

    Propositions de Copé:
    - donner du sens à la vie de la Cité et des perspectives collectives,
    - faire évoluer les méthodes de gouvernement, pour redonner davantage la parole aux citoyens, en dehors des périodes d’élection. pour préparer les réformes, le couple Gouvernement-Administration doit laisser plus de place au dialogue Exécutif-Parlement [à qui le dit-il ???].
    - renouvellement de l'Europe car l’électorat populaire n’accepte pas les transferts de souveraineté lorsqu’ils se traduisent par moins de politique et plus de technocratie.
    - ramener les électeurs tentés par le FN et l’abstention dans le jeu politique, cela passe par la capacité des responsables politiques, au niveau local comme au niveau national, à tenir leurs engagements sur tous les fronts: sécurité, emploi, endettement public, maîtrise des flux migratoires…

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  9. Waouh ,les fossoyeurs du PS sont de sortie. Après Copé, voici BHL. Lu dans le Nouvel Observateur.
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    Pour le philosophe, Manuel Valls "a raison" : il faut "changer le nom" du PS, "en finir, le plus vite possible maintenant, avec ce grand corps malade", "dissoudre" cette "maison morte".

    C'est au tour de Bernard-Henri Lévy de condamner le Parti socialiste. Et son jugement est sans appel : il faut "dissoudre" cette "maison morte" et "en finir, le plus vite possible maintenant, avec ce grand corps malade", juge le philosophe, dimanche 19 juillet, dans une interview au Journal du Dimanche.

    "A quoi bon se voiler la face ? On est à la fin d'un cycle. Le PS est dans la situation du PCF de la fin des années 1970, quand la désintégration s'amorçait et qu'on tentait de la conjurer par des formules incantatoires sur - déjà - la 'refondation', la 'rénovation'", estime-t-il.

    Martine Aubry est "sûrement quelqu'un de très bien", poursuit-il, mais "elle est dans le rôle de gardien de la maison morte et elle n'y peut rien".

    Manuel Valls "a raison"

    Sur le "rappel à l'ordre" de la patronne du PS à Manuel Valls cette semaine, il juge que "le socialisme termine en caporalisation".
    Pour lui, Manuel Valls "a raison : il faut, de toute urgence, changer le nom" du PS. Le député de l'Essonne "fait partie, comme (Ségolène) Royal, comme (Dominique) Strauss-Kahn, comme d'autres, de ceux qui peuvent être à l'origine du big bang et reconstruire sur les ruines".
    "Le PS va mourir ? Non. Il est mort. Personne, ou presque, n'ose le dire. Mais tout le monde, ou presque, le sait", martèle-t-il. "J'ai rarement vu des politiques mettre autant d'énergie à s'autodétruire. Si ça ne concernait qu'eux, ce ne serait pas trop grave. Mais il s'agit de l'alternative à Nicolas Sarkozy, de l'espérance des gens", rappelle l'auteur de "Ce grand cadavre à la renverse" en 2007.

    Pour des primaires ouvertes

    BHL estime que "sans des primaires à la française, sans une vaste consultation ouverte, populaire, jamais ne s'enclenchera le processus aboutissant à ce nouveau parti de gauche qui rompra avec la machine à perdre".
    Il confie enfin avoir voté PS aux européennes du 7 juin "par habitude, sans y croire, et en ayant le sentiment qu'on essayait de réanimer un cadavre". "J'aurais pu voter pour Dany (Cohn-Bendit)", "mais il y avait cette alliance, que je trouvais contre-nature, avec l'antilibéral José Bové", explique-t-il.

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  10. ... Pendant que Fabius, lui, y croit dur comme fer. Lu dans le Nouvel Obs
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    Laurent Fabius pense que Nicolas Sarkozy peut être défait à la présidentielle de 2012. Dans les colonnes du Parisien, dimanche 19 juillet, il critique la politique et la personnalité du président.
    "Voici quelqu'un qui s'est fait brillamment élire en promettant monts et merveilles et d'être président du pouvoir d'achat : à mi-mandat, le voilà recordman des déficits, des inégalités, du chômage et de l'insécurité", affirme-t-il.

    L'ancien Premier ministre socialiste fustige une politique qui est "faite pour un petit groupe, un réseau d'hyper privilégiés", en rappelant que le bouclier fiscal permet à "100 personnes possédant plus de 15 millions d'euros" de percevoir "un chèque annuel du Trésor public de plus d'un million d'euros". "En pleine crise, comment l'admettre ?", s'interroge-t-il.

    "Il n'y a pas lieu de se moquer de M. Berlusconi"

    Laurent Fabius a dénonce aussi une "mainmise sur les médias" de la part de Nicolas Sarkozy, en pointant du doigt les deux émissions du 13 et 14 juillet, sur France 5 et France 2, ainsi qu'une "affaire de sondages complaisamment publiés mais plus ou moins payés par l'Elysée".
    Le socialiste conclut en affirmant qu'il "n'y a pas lieu de se moquer de M. Berlusconi". "Je me fais une autre idée de la fonction présidentielle, de l'autorité morale qu'elle devrait comporter, du sérieux et de la profondeur de vues qu'elle requiert", conclut-il.

    "Aller de l'avant"

    Et le PS ? Contrairement à Bernard-Henri Lévy, qui a déclaré dimanche que le PS était "mort", et à Julien Dray, qui s'en est pris violemment pris à la première secrétaire du PS, Laurent Fabius défend le rappel à l'ordre de Martine Aubry adressé à Manuel Valls, lui demandant de cesser ses critiques sur le parti.
    "Quand un organisme est en difficulté, ça ne lui fait jamais du bien de recevoir des coups de pied, d'être remis en cause violemment par certains de ses membres", dit-il. "Les choses ont été dites, le rappel à l'ordre qui vaut pour tout le monde a eu lieu, maintenant il faut aller de l'avant", ajoute-t-il.

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  11. Et qui vient défendre le PS ? Claude Guéant soi-même! Lu dans Le Monde (Thierry Lévêque, édité par Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse).
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    "J'espère très franchement que le PS redeviendra une force organisée avec laquelle nous pourrons débattre devant les Français", a déclaré sur Europe 1 Claude Guéant.

    Critiquant les propos de BHL, il ajoute: "Il dit que le PS est mort, moi ce n'est pas ce que j'observe. Je constate que le PS est à la tête de beaucoup d'assemblées locales", déclaré l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy.

    L'article rappelle que, à un an des élections régionales, le PS contrôle 20 régions sur 22, la moitié des départements et la plus grande partie des villes importantes de France.

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  12. L’avis de Corinne Lepage sur le clivage (selon elle obsolète) droite-gauche
    http://www.marianne2.fr/La-mue-du-politique_a181539.html
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    Comment imaginer un instant que la crise globale qui nous envahit laisserait de côté le politique, qu’il s’agisse de l’organisation ou du projet ?

    La réalité est qu’il existe aujourd’hui deux manières de voir le monde. La première consiste à adapter à la marge (plus ou moins grande) le système actuel. Cette conception a pour elle le mérite du pragmatisme et le succès qu’elle rencontre encore (qui peut se mesurer au succès des droites européennes lors des dernières élections) s’explique par une forme de sécurité virtuelle qu’elle offre. On connaît ce qui était et on espère y retourner avec des améliorations que chacun apprécie en fonction de sa situation personnelle. La locution «retour de la croissance» est le talisman de cette vision que partagent libéraux et socialistes attachés à un système productiviste, dans lequel la dégradation des ressources naturelles et de la qualité, voire la dignité de vie, sont secondes par rapport au progrès économique qui doit porter avec lui le progrès social.

    La seconde manière est celle du XXIe siècle. Elle repose sur l’acceptation de «l’enfermement planétaire», pour reprendre l’expression d’André Lebeau, c’est-à-dire de la finitude du monde qui exige de repenser en totalité nos modes de production et de consommation mais aussi notre comptabilité et notre organisation. L’évolution soutenable, qui impose de définir, en fonction du caractère durable ou non de l’activité, sa pérennité et sa trajectoire, est seule à même de répondre au défi majeur du XXIe siècle, celui de la survie de l’humanité. Dans cette seconde vision, qui est destinée au cours de ce siècle à devenir la première, la «politique autrement» comme le «vivre autrement» deviennent la pierre angulaire de cette nouvelle construction politique pour laquelle nul ne peut prétendre à la légitimité pour la bonne et simple raison que tout est à écrire et à faire. Le processus décisionnel, et avant lui conceptuel, doit donc suivre de nouvelles voies, combinant le «bottom up» et le «top down», autrement dit imaginant une double dynamique partant de la base et du sommet, dans une organisation qui n’a plus rien à voir avec, en particulier, la structure d’apparatchiks des partis politiques, qui se partagent des postes d’autant moins nombreux que le cumul des mandats reste une réalité bien française. La décentralisation économique, énergétique, politique est au cœur de cette deuxième voie dans un rapport entre global et local qui doit être revisité pour faire du territoire non plus le réceptacle des décisions prises dans le cadre mondialisé, mais la première pierre d’une construction qui s’inscrit dans un mouvement global. La transparence des choix, la probité des acteurs, un Etat de droit effectif et efficace sont la garantie du système.

    Entre ces deux visions du monde, la question n’est pas de se reconnaître de droite ou de gauche en fonction de critères qui sont obsolètes puisqu’ils reposent sur un présupposé commun : la croissance infinie. La question est de savoir si les choix du XXe siècle peuvent être prolongés ou si le XXIe siècle est radicalement nouveau. Oui, le choix est binaire entre Anciens et Modernes, mais il transcende les partis traditionnels et conduit à l’émergence d’une nouvelle force, démocratique et écologiste, solidaire et humaniste, qui reste à construire
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  13. A propos des itinéraires du PS, voici un billet sur «la fin des utopies» portée par Manuel Valls selon Vogelsong (Agoravox)
    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/manuel-valls-la-fin-des-utopies-59594
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    M. Valls entend porter un positionnement particulier et novateur. En y regardant de plus près, il n’y a peut-être pas grand-chose d’inédit.

    Quand il faut choisir entre l’homme et le projet, M. Valls ne s’embarrasse guère de circonvolutions. Il a compris que pour parvenir au faîte du pouvoir il faut un Homme qui porte un projet. Il donne quelque peu le change en faisant référence à la dynamique parti-militants-sympathisants et en dégageant une hypothétique synergie (démocratie participative). Mais il a compris les règles implacables des institutions […].. La machine à gagner de l’UMP malgré l’anachronisme de sa doxa fait merveille. Dans ce registre M. Valls joue les pragmatiques en s’adaptant au système de l’adversaire. De là à le vaincre, sur son propre terrain, avec ses propres armes, est une autre histoire. À moins d’en faire partie ?[…]

    M. Valls veut en finir avec la perpétuelle prise d’otage du parti socialiste par la gauche radicale. La libération viendra de la rupture avec ses alliés historiques, qui mettra à bas le stérilisant “surmoi marxiste”.

    Le maire d’Évry semble oublier que cela fait trente ans que le PS noue des “liens fort avec l’entreprise” et “ceux qui créent de la richesse”. Il a tellement tissé de liens qu’il en a finalement oublié les ouvriers, employés et même les fonctionnaires. […]..

    M. Valls sert le discours improbable de la grande unité d’intérêts et de vues entre les salariés et les entrepreneurs. La réalité lui donne quotidiennement tort. Mais le perçoit-il ?

    Qualifié de maillon faible par les stratèges politiques de la majorité, M. Valls a refusé le pont d’or que lui proposait le président. Le débauchage s’apparente à une stratégie de désorganisation du débat démocratique dont la seule fin est de garder le pouvoir […].
    Une opposition raisonnée dans une démocratie apaisée ne s’organise pas autour d’un régime phagocytant. Dont la seule stratégie est la conservation du pouvoir par destruction et implosion de ses adversaires. En acceptant un rôle modéré d’opposant, on porte le flanc à une dissymétrie des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Ne pas jouer le jeu des “garden-partys”, des flatteries, des satisfecit ponctuels consiste à marquer clairement son éloignement de l’ensemble d’une politique et de son projet globalisant. M. Valls n’est manifestement pas dans ce processus.

    Reprendre le terrain perdu à la droite sur les valeurs de travail, de nation et de sécurité est un objectif louable. La direction du parti socialiste aurait dû y plancher depuis des lustres. Récupérer ces domaines en singeant les conservateurs (même à moitié) est sans issue. Comme les marxistes il tire des constats justes, mais applique des solutions caduques (bien que moins dramatiques). La quasi-totalité de ses propositions n’engendrerait aucune protestation des versatiles du gouvernement UMP. La sincérité en moins […].
    Il y a une route à ne pas suivre. M. Valls en a l’itinéraire
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  14. Quelques constats de Bayrou dans Le MOnde
    (Bayrou est souvent bon dans les constats):
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    - Sur Mai 68
    Je n'ai jamais participé à la vindicte contre 68. Mai 68, ce n'est pas la cause de tous les maux, c'est la conséquence de mouvements très profonds de la société française, qui viennent de très loin. Dans l'héritage de 68, il y a des choses positives du point de vue des libertés, de la prise en main par chacun de son propre destin, d'un sentiment communautaire, et il y a des choses négatives, voire extrêmement négatives, la plus grave étant la dérive qu'on a tolérée et encouragée vis-à-vis de l'enfance et de l'adolescence. Une société qui expose les enfants est une société barbare. Sur ce point, il y aura un jour nécessairement interrogation.

    - Sur l'ouverture à la Sarkozy:
    L'ouverture à la mode Sarkozy, ce n'est pas le dépassement des frontières que j'appelle de mes vœux, c'est la société de communication, du spectacle. On prend non pas des idées, des consciences, mais des figures médiatiques, pour abuser l'opinion publique. Mon idée de l'ouverture est exactement le contraire : la situation de la France est tellement grave qu'il sera impératif de traiter la crise sous forme d'une union nationale. Dans l'infinie dégradation qu'il connaît, depuis l'éducation jusqu'à la justice, ce pays exigera qu'on sorte de l'affrontement des camps et du simplisme pour choisir une voie nouvelle et reconstruire - car il s'agira bien de reconstruire - un pays équilibré.

    - Sur la conjoncture catastrophique française:
    Voyez ce qui vient de se passer en quelques jours. Dans la même semaine, le gouvernement propose de subventionner les élèves pour qu'ils viennent en classe. Il livre le pactole du marché des jeux sur Internet à des intérêts privés, bookmakers et autres, au mépris des principes que la France respectait depuis 150 ans : le jeu, parce qu'il est dangereux, est organisé par l'État. Il annonce que le déficit de l'État atteint 50 % de la dépense publique ! Et le fils du président de la République se voit installé (à 23 ans et sans aucune compétence particulière) à la tête de l'établissement public d'aménagement du quartier de La Défense, un des intervenants les plus puissants dans l'aménagement au niveau européen. Tous les piliers solides sur lesquels notre pays s'était construit, en termes de principes, de décence, de raison, chancellent et s'effritent. Cela rappelle l'Empire romain.

    Le principal défi de l'après-crise:
    La dette : chaque heure de la journée, quand on fait une dépense publique de 1 000 euros, il faut en emprunter 500 ! Ce déficit a augmenté de 350 % en deux ans ! Et contrairement à ce qu'on dit, les choses ne vont pas s'arranger.

    - Sur les perspectives politiques:
    Ma démarche repose sur cette conviction : face à la dégradation du pays, au dévoiement de son projet national, il faut changer nos institutions, reconstruire complètement la pensée et cette révolution ne peut pas se faire camp contre camp, démagogie contre démagogie. Il faut donc que ceux qui cherchent l'alternance acceptent de se parler, de confronter leur point de vue, sans renoncer à rien de ce qu'ils sont, à leur histoire, à leurs idées. Cette idée avance, je le crois, et j'espère qu'elle se concrétisera dans les semaines qui viennent.

    Mais il ajoute: J'essaie d'être l'accoucheur d'un espoir crédible.

    Le problème est que, pour ce pauvre bébé, les accoucheurs-obstétriciens ou sages-femmes se bousculent dans la salle de travail.

    Qui est la mère, et qui est le père, d'ailleurs?

    L'accouchement aura-t-il lieu sous péridurale, avec les forceps, la ventouse, ou par césarienne?

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  15. J'essaie d'être l'accoucheur d'un espoir crédible nous dit Bayrou, pendant que Ségolène tricote les Désirs d'avenir.

    Imaginons la scène, au hasard Balthazar.

    Une salle de travail dans une clinique.
    Une femme accouche (France)
    Sont sollicités l'obstétricien (Bayrou) et la sage-femme (Ségolène)

    L'obstétricien a un statut prestigieux de médecin.

    Mais, c'est bien connu, qui a fait le travail en amont ? La sage-femme, pardi ! C'est elle qui a accompagné la femme enceinte, avec patience, tout au long de la grossesse.

    C'est aussi elle qui est là, le soir, pour accompagner le lent travail.

    Et à la dernière minute, qui arrive?
    ... L'obstétricien, qui procède à la délivrance

    A moi la France !

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  16. Un article pour nous détendre, dans Bellaciao
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    Pourquoi les espèces menaçantes se sentent-elle menacées, par red1917

    Visiteurs réguliers de Bellaciao, et donc vigilants observateurs des injustices quotidiennes qui s’accumulent sans toutefois épuiser vos réserves de stupéfactions colériques, cela ne vous a pas échappé :

    C’est incroyable comme les gens puissants sont menacés.

    Le royaume Sarkozy serait, si l’on en croit les incroyables révélations récentes, presque sur le point d’être quasiment critiqué de l’intérieur avec une effroyable violence.

    Est-ce mal de pistonner son fils si on est le maître de la France ?

    Telle est la redoutable question.

    Le séisme qui se prépare est tel que je me demande si quelque chose de grave ne va pas se passer.

    Est-ce que Rama Yade va commencer une grève de la faim ?

    Est-ce que Alain Juppé va faire de Bordeaux une zone autonome provisoire autogérée ?

    Fillon va-t-il bouder ?

    Les députés UMP vont-ils résilier leurs abonnements au Figaro ?

    Jean Sarkozy devra-t-il fuir dans les bois de Seine & marne pour échapper à la foule en colère?

    Le prochain Charter d’immigrés sera-t-il détourné vers Neuilly S/S ?

    Lombard va-t-il enfin se pendre à une ancienne cabine téléphonique des PTT par solidarité ?

    Mon point de vue subjectif est qu’a priori, non, il y a peu de chance pour que cela arrive.

    Prenons un cas particulier sur une affaire à Nîmes entre un gendarme menacé et un mort menaçant. Le gendarme Frédéric Chambard, qui a échappé à l’agression de Mourad Belmoukhtar en lui tirant une balle dans le dos, et qui a été relaxé faute de preuve, va-t-il être traumatisé par cette affaire ?

    «On a tous senti qu’il y avait un danger. Nous avons sorti nos armes par réflexe».

    Comment ne pas être sensible à cette souffrance des gens qui ont si peur d’avoir à flinguer si possible ?

    Que va-t-il lui arriver de mal, est-ce qu’il va se poser une question, le pire qui puisse arriver à un représentant de l’ordre ?

    [...]

    Les espèces de mâles dominants en difficultés, Villepin, Sarkozy, Mitterrand, Hortefeux, Besson, les chasseurs du Gard en véhicule 4x4, les flics bourrés, que va-t-il leur arriver de mal ?

    Certains articles modérés dans la presse nous donnent une direction ; pas d’acharnement, pas de populisme. Laissons le temps pour qu’ils fassent leurs preuves ; si ça ce trouve, le coup est parti tout seul.

    Faudra-t-il être lourdement didactique, et rappeler qu’on parle de gens qui sont hyper protégés, soit par une immunité pour les élus, soit pour les flics par le concept d’assermentation, soit pour des cadres administratifs ou des grands patrons tout simplement par un vaste réseau "d’amitiés" ?

    Pour les espèces non protégées, je me fais un peu plus de soucis, mais c’est mon défaut typique dû à un caractère récessif.
    [...]

    Pourquoi ceux qui tiennent le fusil se sentent tellement en danger ?

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  17. Il a raison Red1917, les espèces menaçantes se sentent en danger...

    Lu dans le NouvelObs
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    Lefebvre sonne la charge contre le "monde politico-médiatique"

    Les médias "considèrent chaque matin qu'il faut trouver le sujet pour essayer de déstabiliser" Nicolas Sarkozy, accuse le porte-parole de l'UMP, invité de Jean-Michel Apathie, ce matin sur RTL.

    Frédéric Lefebvre a estimé sur RTL que l'élection de David Douillet à Poissy (Yvelines) était "la meilleure réponse à ce monde politico-médiatique qui cherche par tout moyen à détruire le président de la République". Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a également salué l'élection de David Douillet, malgré "un déversement politico-médiatique" sur les récentes "polémiques".

    "Ces attaques traduisent une grande fébrilité. Quand on est serein, on ne tire pas sur les journalistes", relève François Malye, président de la SDJ, expliquant cette nervosité par "une rupture du pouvoir avec l'électorat, même avec celui de Nicolas Sarkozy".

    Depuis quelques temps, "les politiques sont de plus en plus demandeurs de droits de réponse, de rectificatifs dans la presse", a-t-il ajouté.
    "Ils profitent des problèmes [financiers, ndlr] de la presse en général pour remettre les journalistes à leur place", selon François Malye qui souligne les "attaques répétées de journalistes depuis quelques temps".

    "Pour l'instant, ce n'est pas si terrible que cela, mais bientôt, je ne serais pas étonné qu'avec les élections (régionales en 2010, présidentielle 2012...) à venir", il me semble qu'"une petite remise au pas de la presse va s'imposer !", a-t-il prévenu.

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  18. Un Billet d’Olivier Bonnet dans Agoravox: Eric Besson éparpillé façon puzzle
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    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/eric-besson-eparpille-facon-puzzle-67352
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    "L’antisarkozysme est un humanisme" : s’il est un homme qui pourrait faire sienne cette maxime de notre invention, c’est bien Serge Portelli, le vice-président du Tribunal de Paris.

    Il écrivait sur son blog le 3 novembre dernier, sous le titre de L’extrême droite comme si vous y étiez : "Le sarkozysme n’est pas la droite classique. L’idéologie qui l’anime n’est pas celle que nous connaissions. Le discours qu’il développe n’est en rien celui que nous entendions, avec tant de variantes pourtant, de De Gaulle à Chirac, en passant par Pompidou ou Giscard d’Estaing. Le vocabulaire qu’il utilise - avec soin - n’est pas celui de la droite républicaine. Son dictionnaire ordinaire emprunte de plus en plus au langage de l’extrême droite et ce langage - qui s’impose insidieusement grâce à l’empire et l’emprise médiatique du système - nous habitue progressivement au pire. Même si les livres d’histoire et de sciences politiques ne le présentent pas ainsi, l’un des actes fondateurs de notre démocratie est, en 1981, la suppression de la peine de mort. Nous avons abandonné pour de bon l’un des derniers oripeaux de la barbarie. Dans sa course éperdue à l’électorat et aux idées lepénistes, Nicolas Sarkozy n’arrête pas de tutoyer cette peine de mort et de jouer avec cette abolition fondatrice. Dans la stratégie ordinaire du discours paradoxal, tout est dit pour nous rapprocher de l’idée que cette peine est envisageable, quitte au dernier moment à se draper vertueusement dans un discours abolitionniste auquel plus personne ne croit. L’utilisation permanente du mot “monstre” pour désigner les auteurs des crimes les plus graves fait partie de cette dérive perverse du vocabulaire. On exclut ainsi ces hommes de l’humanité ordinaire : inutile de chercher à les ramener un jour parmi nous - ce qui, au-delà de la nécessaire sanction, est la mission première de la justice -, nous sommes dans la logique de l’élimination. Dire d’un homme qu’il est un “monstre”, c’est tuer l’homme en lui." Portelli aborde la problématique de la lutte contre la délinquance sexuelle et le mot "castration" qui s’invite au bal de toutes les régressions.

    Puis vient le tour De Besson "Eric Besson, lui, avec le zèle touchant des ultimes convertis, tentant de faire oublier ses anciennes et virulentes dénonciations du sarkozysme, avoue sans pudeur qu’en exécution des consignes du président de la République, il cherche à récupérer les voix de l’extrême droite. Il veut, dit-il, “la mort” du Front National. Le paradoxe est que cet homme qui se disait de gauche et se dit à présent de droite, patauge dorénavant non seulement dans les idées mais les pratiques de l’extrême droite. Enfermer des enfants dans des centres de rétention, expulser des jeunes scolarisés, détruire des familles, faire vivre dans l’angoisse des dizaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, simplement “coupables” de n’avoir pas de papiers, mobiliser en permanence et pervertir l’appareil d’Etat dans des tâches purement électoralistes, renvoyer des étrangers par charters dans des pays en guerre... voici la réalité de cette politique nauséabonde. Utiliser la souffrance d’êtres humains pour asseoir son pouvoir aujourd’hui et le conserver demain. Dévoyer les valeurs de la République pour fortifier un clan. Mais il faut, là encore, tordre le cou aux mots pour légitimer ce combat déloyal. L’appellation de ce ministère d’identité nationale est une honte permanente, une opération de grossière propagande qu’il nous faut dénoncer chaque jour. Sans que jamais ne s’installe le renoncement." Un bon programme pour 2010, non ?

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  19. Un petit sondage...
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    http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/12/67-des-francais-n-ont-plus-confiance-dans-la-politique_1290401_823448.html
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    La première édition du baromètre de la confiance politique vient d'être lancée par le Centre de recherche politique de Science Po (Cevipof) – en partenariat avec l'agence Edelman et l'Institut Pierre-Mendès-France à travers l'enquête, réalisée par la Sofres du 9 au 19 décembre 2009 auprès d'un échantillon de 1 500 personnes.

    Les résultats ont été rendus publics lundi 11 janvier, les deux tiers des Français (67 %) n'ont désormais confiance "ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays"; un niveau comparable à ce qui était mesuré en 2006, un an avant le scrutin présidentiel.

    On mesure mieux encore l'ampleur du désenchantement en observant les réponses apportées à la question suivante : "A votre avis, est-ce que les responsables politiques, en général, se préoccupent beaucoup, assez, peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme vous ?" 78 % des sondés ont répondu par la négative (44 % "peu", 34 % "pas du tout") contre 22 % (2 % "beaucoup", 20 % "assez").

    La gauche ne recueille "la confiance pour gouverner" que d'un de ses électeurs sur trois (49 % des électeurs du PS), alors que la droite a la confiance de 51 % des électeurs qui s'en disent proches (66 % des électeurs de l'UMP).
    Dans ce "jeu de massacre", selon l'expression de M. Perrineau, les institutions locales sont les seules à tirer leur épingle du jeu.

    Conseils municipal, général et régional conservent la confiance des deux tiers des Français, alors qu'une proportion identique exprime de la défiance vis-à-vis de l'institution présidentielle et du gouvernement. On note que François Fillon est la seule personnalité politique à inspirer sensiblement plus de confiance (40 %) que la fonction qu'il occupe (31 % pour le gouvernement).

    Seule consolation : cette nouvelle illustration de la crise de la démocratie représentative montre des rouages grippés et des outils en panne, sans que – pour l'instant ? – le modèle soit remis en cause : une courte majorité des personnes interrogées (51 %) estiment, en effet, qu'en France, la démocratie fonctionne bien, contre 49 % qui pensent le contraire.

    La première vague de ce baromètre de la confiance, réalisée alors que les effets de la crise sont loin de s'être estompés, signe le retour de l'État régalien et/ou providence. Les hôpitaux (86 %), l'école (83 %), l'armée (75 %), la police (71 %) et – dans une moindre mesure – les grandes entreprises publiques, ainsi que la justice (60 %), figurent parmi les institutions ou organisations en lesquelles les Français ont le plus confiance.

    Dans la seconde moitié du tableau, les syndicats (47 %) devancent les grandes entreprises privées (43 %) et les banques (37 %). En queue de peloton de la confiance viennent… les médias (27 %), qui sont à peine mieux considérés que les partis politiques (23 %).

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  20. Lu dans Marianne: gauche et droite, notions un peu obsolètes?
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    http://www.marianne2.fr/Les-Francais-doutent-du-clivage-droite-gauche_a183543.html
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    Une étude du Cevipof et de la Sofres a mesuré l’opinion des Français à l’égard des institutions politiques et économiques. Il montre que 67% des Français ne font confiance ni à la gauche, ni à la droite pour gouverner le pays et 38% ne se classent ni à gauche ni à droite.

    En effet, si 69% des Français font confiance à leur conseil municipal et 65% à leur conseil général ou régional, 55% ne font pas confiance à l’Union Européenne, 64% à l’Assemblée Nationale, 65% à la présidence de la République et 68% au gouvernement.

    En clair, deux tiers des Français ne font plus confiance aux hommes politiques nationaux. Il faut dire que 78% de la population pensent que les responsables politiques se préoccupent peu ou pas du tout de ce qu’ils pensent.

    La défiance à l’égard des institutions se retrouve partout. Les Français ne font plus confiance aux banques, ni aux grandes entreprises, qui ne pensent qu’à leur profit.

    Le constat est sévère et produit une crainte pour l’avenir. Paradoxalement, cette crainte est moins forte pour l’avenir immédiat, où seule une petite majorité relative pense que sa situation va se détériorer, que pour l’avenir plus lointain, puisque 73% des Français pensent que la situation sera moins bonne pour leurs enfants.

    Mais l’enseignement sans doute le plus intéressant de ce sondage est la démonstration éclatante de la démonétisation du clivage gauche-droite. 67% des Français ne font confiance ni à la gauche, ni à la droite pour gouverner le pays. Seulement 16% font confiance à la droite et 14% à la gauche. Des chiffres dérisoires qui montrent l’étendue de la défiance à l’égard du PS et de l’UMP, qui ne semblent avoir pour mérite que de ne pas avoir encore d’alternative crédible.

    Mieux, à peine 25% des Français se classent à gauche ou à l’extrême gauche, 19% à droite ou à l’extrême-droite, alors que 38% se déclarent ni à gauche ni à droite. En poussant un peu plus, 31% se disent plutôt de gauche», 26% «plutôt de droite» mais 40% «ni de gauche, ni de droite».

    Bref, les Français semblent avoir intégré que ce ne sont plus les clivages traditionnels qui ont du sens, même s’ils ne semblent pas encore en avoir trouvé un de substitution.

    Selon l'auteur de l'article, dont on peut évidemment ne pas partager les conclusions, ce sondage montre une profonde attente de gaullisme. En effet, le Général de Gaulle refusait le clivage gauche-droite et sa politique serait difficilement classable sur l’échiquier actuel. Le gaullisme a encore de beaux jours devant lui.

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  21. Regardons la position du PS aujourd'hui sur la question des retraites.

    Tout le monde sait très bien ce qu'il en est. Plus les années avancent, plus la pension des retraités baisse, ne permettant pas une vie digne. Et le processus va aller en s'amplifiant, vu le chômage. Les gens qui le peuvent prennent des assurances complémentaires, les autres broient du noir...

    Que fait le PS?
    Martine Aubry parle de retraite vers 61 ou 62 ans...
    Et le Parti socialiste revient sur ses propos. Dans un document interne à destination des militants, le PS souligne, jeudi 21 janvier, que la retraite à 60 ans est "un droit qui doit être maintenu" et revient sur les propos de Martine Aubry dimanche sur un départ à 61 ou 62 ans sous conditions.

    Dans cette "fiche argumentaire" de la direction du PS, datée du mercredi 20 janvier, on peut lire: "si certains prennent de fait aujourd'hui leur retraite à 61 ans ou 62 ans, il faut que d'autres puissent partir par exemple à 58 ou 59 ans en fonction de l'âge d'entrée dans la vie active et de la pénibilité. Voilà ce qui a été dit par Martine Aubry".

    "Si pouvoir partir à la retraite à 60 ans est un droit qui doit être maintenu, l'allongement des durées de cotisation requises depuis la réforme Fillon de 2003 [...] a porté l'âge de départ effectif à la retraite à 61,6 ans en moyenne en 2009. En revanche, ceux qui ont leurs trimestres avant 60 ans, sauf exception, ne peuvent pas faire valoir leurs droits à la retraite avant 60 ans. Nous voulons corriger cette injustice", ajoute le document.

    Les priorités du PS en la matière sont notamment "la sauvegarde du système par répartition", "le niveau des pensions", "des mesures pour le maintien dans l'emploi des plus de 50 ans" ou "l'introduction de nouvelles ressources dans le système" comme "le prélèvement de cotisations sur les stocks-options" et "l'alimentation du fonds de réserve des retraites".

    La note précise que le Bureau national du PS "va délibérer mardi prochain pour rappeler ces grands principes et aussi la méthode que nous préconisons pour la conduite du débat public".

    Le PS qui souligne que "l'interlocuteur privilégié du gouvernement pour un débat de cette nature doit être les organisations syndicales", dit qu'il rencontrera les syndicats "dans les jours qui viennent".

    "Les militants trancheront nos propositions dans le cadre des conventions qui ont été programmées pour 2010", conclut la fiche.

    Reste que "cet argumentaire ne suffira pas à dissiper le trouble" causé par Martine Aubry sur cette question, a déclaré un membre de la direction à l'AFP.

    Il est certain que vu la complexité du dossier, se délester sur les organisations syndicales pour négocier avec le gouvernement ressemble à une sorte d'esquive...

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  22. La gauche se mobilise... contre la télévision.

    L’ire socialiste se mobilise contre ce grand moment de télévision que devrait être, lundi 25 janvier, la participation de Nicolas Sarkozy, sur TF1, à l’émission spéciale, «Paroles de Français». Le président de la République devrait passer une soirée sur la chaîne de son ami Martin Bouygues avec Laurence Ferrari et Jean-Pierre Pernaud.

    Le porte-parole du PS, Benoît Hamon en appelle au CSA et ironise en considérant que le président de la République étant supposé «être intégré dans le temps de parole du gouvernement pour tout ce qui concerne la politique intérieure» il ne « devrait pas y avoir en théorie beaucoup de (membres du) gouvernement sur TF1 pendant un mois». Reste à savoir s’il parlera tant que cela de politique intérieure.

    Patrick Bloche, député de Paris et secrétaire national du PS chargé des médias, considère dans une interview au Post qu’une « nouvelle fois, la communication présidentielle bénéficie d’un relais complaisant de la part de TF1 ».

    Les montées au créneau des socialistes contre la télé pro-Sarkozy n’ont rien d’inhabituel. La question est de savoir si, cette fois, une phase nouvelle s’ouvre. Depuis quelques semaines – en particulier depuis le lancement du débat sur « l’identité nationale » - les rapports entre la télévision et le pouvoir ont franchi un échelon supplémentaire, enregistrent un «saut qualitatif». Deux thèses s'affrontent.

    1) Samedi, Vincent Peillon a de nouveau sonné le tocsin en s’inquiétant de la «Berlusconisation» du pouvoir et de la «régression démocratique», appelant les «démocrates» à « se ressaisir collectivement ». David Assouline, sénateur PS partage cette thèse. Il considère que la question des médias audiovisuels «va devenir un enjeu politique central »dans la perspective de la prochaine présidentielle.

    2) D’autres livrent une vision moins systématique «On ne peut pas dire qu’il y ait un changement qualitatif» estime l’avocat Jean-Pierre Mignard. «Sarkozy utilise à son profit les médias audiovisuels qui se focalisent trop sur le traitement événementiel de l’actualité et accordent donc une place excessive au débat lancé par le gouvernement sur l’identité nationale» estime-t-il. «Parler de Berlusconisation, c’est excessif, souligne pour sa part François Rebsamen. La situation est préoccupante mais – hélas - elle découle des pratiques habituelles du pouvoir. Bref, cet épisode ne constitue pas une surprise».
    Quant à Jean-Luc Bennahmias, ex-Vert passé au MoDem, il a dit: «En matière de privatisation des médias et du rôle confié à de grands industriels dans le secteur de la télévision, il semble me souvenir que la gauche a joué un certain rôle dans les années 80» a fait remarquer le député européen.

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  23. Sur les retraites:

    La réaction du PS à cette occasion est typique de la gauche « déjà plus », qui ne conçoit et développe qu’une politique « défensive » et s’arc-boute sur les « acquis sociaux ». La gauche « pas encore », au contraire, mettra l’accent sur la nécessaire redéfinition des rapports entre la vie de travail et l’existence totale: il faut repenser la durée (dans la semaine, dans l’année, en nombre d’années) du travail productif, en intégrant la formation professionnelle initiale et continue, les grands congés, le décrochage progressif… C’est toute la conception du travail et de sa place dans l’existence sociale qui est à concevoir Cela dans le respect, bien entendu, du principe constitutionnel que j’aime à répéter:
    « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ».
    De tous les marchés, celui (ceux, plutôt) du travail mérite(nt) une régulation particulièrement ferme et fine.

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  24. A propos des retraites, ce qui est en cours…

    Le Conseil d'orientation des retraites (COR) bouclera mercredi son rapport annuel consacré à une éventuelle transformation du système actuel, reposant sur les annuités de cotisation, en système par points ou par comptes notionnels à la suédoise.

    Dans le système par points, chaque euro de cotisation donne droit à des points de retraite. Dans le système de compte notionnel, chaque assuré est censé recevoir entre son départ à la retraite et sa mort autant d’argent qu’il en a versé sous forme de cotisations.

    Une demande des sénateurs dont certains dans la majorité plaident pour cette bascule, tout comme la CDFT. Selon une version quasi définitive le changement est envisageable.

    «L'architecture du système de retraite est aujourd'hui complexe», reconnaît le COR. Pour cet organisme consultatif qui regroupe experts, élus, syndicalistes, représentants patronaux…, remplacer «les régimes de retraite de base par un régime en points ou par un régime en comptes notionnels» est «techniquement possible». Le nouveau système serait plus redistributif : ceux qui touchent des pensions basses y gagneraient, ceux dont les pensions sont élevées y perdraient. Il serait «plus lisible» car tout euro cotisé donnerait droit à un supplément de pension identique pour les assurés d'un même âge ayant travaillé le même nombre d'années. Plus lisible, également, s'il permettait de mettre fin à la diversité des règles (régime général, fonction publique, régimes spéciaux…).

    À cet égard, changer les règles «n'est pas seulement une question d'ordre technique» et «nécessite au préalable des choix politiques». Faudrait-il en profiter pour créer un régime de base unique et monter un régime complémentaire pour les fonctionnaires qui n'existe pas aujourd'hui ? Dans tous les cas, «le rapprochement des règles entre les différents régimes de base a probablement vocation à se poursuivre, indépendamment du passage éventuel à un système en points ou en comptes notionnels», estime le COR, qui soulignait dès 2001 que «la diversité des régimes de retraite pose des problèmes pratiques aux assurés qui effectuent leur carrière dans plusieurs régimes et pose la question du traitement équitable des assurés».

    Pour le COR, la préparation d'une telle réforme suppose des «délais» importants. Si la transition entre ancien et nouveau régimes était rapide, elle risquerait d'être contestée par des assurés «perdants». Longue, elle impliquerait une cohabitation de régimes pendant des années qui ne rendrait pas le système plus clair.

    Pour le COR, face au papy-boom, «quelle que soit la technique utilisée (…), le retour à l'équilibre» financier repose toujours sur les trois mêmes «leviers : le niveau des ressources, le niveau des pensions et l'âge moyen effectif de départ à la retraite». En particulier, si les comptes notionnels permettent de «contenir les éventuels déficits», c'est parce qu'ils jouent sur le montant des pensions.

    Les régimes par points ou en comptes notionnels ne sont pas incompatibles avec les dispositifs de solidarité (retraites minimales, avantages familiaux, pensions de réversion… soit un cinquième de la masse des retraites), précise le COR qui ne dit pas un mot de la prise en compte de la pénibilité dans ces systèmes. Ce sera pourtant l'un des enjeux du «rendez-vous 2010» des retraites.

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  25. Le régime par points (qui a quelques bons côtés) est l’étape indispensable pour ... transférer aux assurances privés le “soin” des retraites.

    Le régime par répartition peut être sauvé à condition que l’on mette en place un régime ... par répartition. Les cotisations vieillesses des actifs servent à payer les retraites des inactifs, ils ne sont pas capitalisés pour celui qui paie.
    Comment faire admettre aux actifs (en l’occurrence tous ceux nés après 1952) qu’ils ont à payer les avantages et conditions favorables que les plus de 60 ans se sont concoctés sans qu’eux mêmes fassent un effort? Il est bien évidemment que je ne parle pas des retraités qui ne touche même pas le smic après 40 ou 45 ans de travaux pénibles pour peux qu’ils aient commencer jeunes.

    Est-il admissible que le plafond de la pension de réversion pour une personne qui n’a jamais cotisé ait été porté à 1.500 E alors qu’une femme qui aura élevé seule son (ses) enfants et travaillé plusieurs décennies au smic touchera moins de 1.000 E? Environ 3 millions de femmes actives concernées.

    Est-il admissible qu’un cadre de 60 ans puisse depuis le début de l’année toucher un salaire sans s’acquitter de cotisation retraite ET toucher sa retraite sans aucune limite?

    Combien parmi les générations entrées dans la vie active après 1974 et le début du chômage de masse n’ont pas eu de temps morts dans leurs parcours, à quel âge auront-ils assez de “points”?

    etc...

    Réformer les retraites oui. Complètement. Pour tous. Dans le respect de toutes les personnes âgées et de tous ceux qui ne le sont pas encore. En redonnant un sens et de la décence à la notion de répartition.

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  26. Tout à fait d'accord pour affirmer qu'il faut une refonte d'ensemble du système des retraites. Et ce sur la base d'une redéfinition - explicitation de la place du travail productif dans l'existence. Et (pendant qu'on y est) d'une réflexion sur la réforme de la redistribution, fiscalité comprise. L'ennui, c'est que la gauche telle qu'elle se traîne n'est pas du tout prête, ni à théoriser, ni à mobiliser...

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  27. (Merci de votre patience face aux blessures que vous imposent mon parlécrit manifestement en pleine crise d’adolescence! Difficile de faire pire que ce que j’ai commis dans mon précédent commentaire! )

    Entièrement d’accord avec vous Melchior pour dire qu’il faut tout redéfinir et repenser.

    - Le nombre des salariés rapporter au nombre d’électeurs inscrits est de 50%. Statistiquement Proglio est un salarié. Si elle est progressiste la gauche politique doit répondre aux besoins des citoyens dans leur ensemble. Penser l’avenir dans le seul rapport de force salariés/actionnaires est une impasse.
    - Il faut aujourd’hui un doigt pour fabriquer ce que faisaient cent paires de bras il y a un siècle.
    - L’actuelle définition du travail productif est une valeur “bourgeoise” impliquant un échange monétaire sans lien avec l’intérêt pour la société de l’activité (ainsi produire des suremballages inutiles et toxiques reste valorisé alors que bien des activités indispensables à la vie de la cité et des hommes mais effectuées sans échanges monétaires ne valent rien); Ce n’est pas le travail qui permet l’émancipation de l’Homme mais ce qu’il fait et les capacités qu’il a de vivre et le temps dont il peut disposer pour penser, comprendre aujourd’hui et inventer demain. Le niveau de ce droit là doit varier au regard des capacités réelles de la société et de son évolution.
    - Chaque humain est une personnalité à la fois distincte et mouvante : Ni les origines, ni le diplôme obtenu à 20 ou 25 ans ne doivent enfermer toute la vie. Les connaissances, intérêts et moteurs varient au fil de la vie; pas de la même façon pour tous. L’égalitarisme est autant un non-sens que le culte de l’inégalitarisme que nous vivons est indécent et mortifère.


    à suivre...

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  28. A propos des retraites, un article d’Emosaique dans Agoravox:
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    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/retraites-un-sondage-en-chasse-un-68767
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    L’auteur dénonce un sondage de l’IFOP diffusé par le Journal du Dimanche, qui selon lui participe au lancement d’une campagne gouvernementale pour imposer le recul légal du départ à l’âge à la retraite. L’IFOP a posé une question dite fermée où la réponse est totalement orientée.
    La question : Et si vous aviez le choix (les choix imposés de fait par l’institut), concernant votre retraite, préféreriez vous… ?
    - cotiser davantage pour partir à la retraite le plus tôt possible…41 %
    - Travailler le plus longtemps possible pour garantir une retraite satisfaisante…34 %,
    Soit un total de 75 % (91 % pour les plus de 65 ans toujours non concernés mais qui gonflent ces résultats).
    La dernière proposition est la suivante : Partir le plus tôt possible quitte (bien sûr) à avoir une retraite moindre…23 %.

    La seule question qui n’est pas posée et qui bien sûr aurait modifié l’ensemble des réponses : faire cotiser les revenus du capital au même titre que celui des salariés pour maintenir le départ à l’âge de la retraite à 60 et permettre des retraites satisfaisantes pour tous. »

    CSA a posé cette question et le schéma des réponses a été complètement bouleversé. La question précise posée par CSA était la suivante : « Parmi ces mesures, laquelle ou lesquelles (deux réponses étaient possibles) vous paraissent elles les plus efficaces pour garantir le financement des retraites ?
    - Mettre à contribution les revenus financiers : 50 % (l’IFOP n’a pas posé la question),
    - Augmenter les cotisations : 31 % (41 %),
    - Allonger la durée des cotisations : 29 % (41 %),
    - Diminuer le montant des pensions : 7 % (23 %).

    Une autre série de réponses de ce sondage attire également l’attention. A la question suivante posée par CSA « Si le choix ne dépendait que de vous, à quel âge partiriez vous à la retraite ? ». La réponse en moyenne est de 59 ans, elle était de 60 ans en 2006.

    L’augmentation de la pénibilité, du stress, les inquiétudes sociales, la montée du chômage expliquent sans doute en partie ces réponses.

    Le débat sur les retraites est loin d’être clos. Il n’est pas que purement comptable (le recul du départ à l’âge à la retraite selon les normes actuelles imposées serait alors d’au moins 67 ans comme le dit très justement à ce propos le MEDEF), il est aussi celui du choix d’une civilisation, d’un choix de justice sociale, c’est-à-dire finalement celui avant tout d’un choix politique...

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  29. Je signale un intéressant Billet de Melchior sur son Blog:
    http://melgrilab.blog.lemonde.fr/2010/01/26/7-mois-apres/

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  30. Cher Melchior,

    Trop fatiguée ce soir pour terminer la lecture de votre billet. Juste un mot pour contrer une vieille expression que vous utilisez : Les hommes et les femmes de ce pays ne sont pas plus des “masses populaires” (vocabulaire de gauche) que des “ressources humaines”( vocabulaire de droite) . Ce sont des personnes, des citoyens qu’il convient de tirer tous vers le haut. Pour rester au plus près de votre définition pour moi la Gauche c’est la défense de l’intérêt général à court, moyen et long termes au bénéfice des citoyens, de leur évolution et de leurs libertés.

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  31. A propos des retraites, la pince à linge en chef sans ressort (le PS) se, et nous, joue des tours bien inutiles. Les loques risquent de pendre de plus en plus sur le fil...
    Lu dans le Nouvel Obs
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    Le 17 janvier dernier, Martine Aubry avait annoncé qu'"on allait aller très certainement vers 61 ans ou 62 ans" pour prendre sa retraite, une déclaration aussitôt interprétée comme une inflexion de la position socialiste sur l'âge légal de départ à 60 ans.

    Le président du groupe socialiste à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault a expliqué mercredi 27 janvier que le bureau national puis la Première secrétaire ont voulu "clarifier l'ambiguïté" de ces propos.

    "Ce qui a été rappelé hier soir à l'unanimité par le bureau national du Parti socialiste, c'est que le droit à partir à la retraite à 60 ans, même si on n'a pas atteint toutes ses années de cotisations, doit demeurer", a souligné Jean-Marc Ayrault sur Radio Classique. C'est aussi "rappeler qu'on peut partir à 60 ans même si on n'a pas toutes ses cotisations, donc qu'on ne partira pas à taux plein".

    "Il y avait une ambiguïté qui a été clarifiée", a justifié le chef du groupe socialiste. "Pour le reste, le débat sur le financement durable des retraites est ouvert".

    "Pas un rétropédalage"

    Pour le député socialiste du Doubs, Pierre Moscovici, "il y a eu une interprétation qui n'était pas tout à fait juste du propos de Martine Aubry". "Ce n'est pas un rétropédalage", a-t-il assuré sur Europe 1. "Il y a deux notions qu'il ne faut pas confondre: il y a celle de l'âge légal de départ à la retraite qui est 60 ans, qui doit rester 60 ans, et je suis persuadé pour ma part que Martine Aubry n'a jamais pensé le contraire, et puis il y a l'âge effectif de départ à la retraite, celui où on part en moyenne, qui est déjà supérieur à 61 ans".
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    Ces commentaires dénégatoires de pure forme prêteraient à sourire si l'on n'y lisait pas une phrase effarante: ""Pour le reste, le débat sur le financement durable des retraites est ouvert".

    Ce n'est qu'il est ouvert, ce "reste", c'est qu'il est carrément béant...

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  32. Ma position sur l'âge légal de départ à la retraite: il n'y a pas de raison d'accepter d'en changer tant que la remise à plat complète des données du problème n'est pas effectuée au vu et au su de tous.

    Mais cette disposition légale et sa confirmation in fine n'est qu'un tout petit aspect de la question. Ce qui est à repenser, c'est la place du travail salarié dans notre société (aspects démographiques inclus) et les principes de la répartition et de la redistribution des richesses. Autrement, 59, 60, 61, cela n'a pas beaucoup d'importance.

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  33. à Caroline

    Je ne tiens pas plus que cela à l'expression "masses populaires"; en revanche "ressources humaines" ne me paraît pas irréductiblement connotée "à droite". Quand un certain nombre de personnes sont réunies pour travailler ensemble, il se pose des problèmes de psychologie sociale qui ont un impact sur la productivité, et le souci de la productivité n'est pas fatalement synonyme de surexploitation...

    Je n'ai pas de désaccord avec votre définition de la gauche. Mais une personne du centre ou de la droite définirait le centre ou la droite de la même façon !

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  34. Quelques hypothèses critiques d’alliance pour 2012 exposées par Fredon, membre du front de Gauche, dans Agoravox
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    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/cohn-bendit-offre-ses-services-au-68961
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    Selon l’auteur, DCB a lancé une véritable proposition d’alliance dès le 1er tour de la présidentielle derrière le candidat du PS, à condition que ce dernier laisse aux Verts une cinquantaine de circonscriptions pour les législatives qui suivront. Cela dans l’hypothèse où les Verts obtiendraient 13% aux régionales sur leurs propres listes.

    Evidemment ils négocieront le programme de l’éventuel futur candidat, encore que DCB pense qu’il ne sera pas élu face à Sarkozy mais qu’il est possible d’obtenir une majorité différente aux législatives.

    Manuel Valls, candidat PS à la candidature, a applaudi aux offres de service du leader écologiste.

    Selon Fredon, « On est dans la démarche typiquement politicienne pour ne pas dire dans la cuisine électorale qui consiste à parler des alliances, des candidats, des sièges…avant le contenu. Encore qu’avec Cohn-Bendit on sait qu’il ne milite pas pour une alternative anticapitaliste, il n’y croit pas et il n’est pas le seul à gauche. Le PS non plus, s’il s’oppose aux aspects les plus impopulaires de la politique de Sarkozy, ne se revendique pas de la remise en cause du libéralisme, au plan national comme européen et donc de la recherche d’une majorité qui conteste les choix et les critères qui sont à l’origine de la crise, qui est celle du capitalisme ».

    Fredon conclut : Voilà des préoccupations qui ne manqueront pas d’aller droit au cœur de toutes les victimes d’une crise et d’un système que l’on s’efforce de leur présenter comme indépassable, seulement amendable à la marge, à la limite moralisable voire réformable ? Mais lorsque les réformes se traduisent par autant de reculs sociaux, de privatisations de services publics, cela s’appelle des contre-réformes. Et quand les profits des « grands » du CAC40 et les salaires de leurs patrons atteignent les sommets que l’on sait, cela s’appelle de la provocation, une insulte à la souffrance sociale. Il ne s’agit pas de dire que droite et PS, c’est pareil ! Mais de savoir si on veut préparer une alternance dans le cadre du libéralisme ou si on veut ouvrir une perspective réellement anticapitaliste, auquel cas le vote du premier tour aux régionales aura une importance déterminante. C’est le sens de la démarche du Front de gauche, dans le prolongement du mouvement social ».
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    Eh bien, cela s'annonce très compliqué !

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  35. Organisation d’un groupe d’extrême Droite…. New/Old look ?
    A surveiller...
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    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-bloc-identitaire-veut-s-inscrire-dans-la-duree_845328.html
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    Entre 200 et 300 militants du "Bloc identitaire" sont attendus samedi 30 janvier à Donzère (Drôme), dont Eric Besson est le maire. Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite radicale, explique comment ce groupuscule tente de passer de l'activisme à l'action politique.

    Certains de ses dirigeants viennent d'Unité radicale (UR), le groupuscule d'extrême droite dissous après l'affaire Maxime Brunerie, qui avait tenté de tirer sue Chirac en 2002. La même année, on retrouve aux commandes du Bloc des anciens d'Unité radicale: Philippe Vardon, Guillaume Luyt et Fabrice Robert, qui comprennent rapidement les dangers de l'activisme groupusculaire et des dérives individuelles qu'il peut entraîner, et qui veulent s'inscrire dans la durée.

    Le bloc identitaire se transforme lors de la convention d'Orange (Vaucluse), en octobre 2009. Il devient un véritable parti politique, avec une association de financement, et décide de se présenter aux élections régionales des 14 et 21 mars. Il apparaît dans plusieurs régions du Sud.
    Le Bloc a changé sur deux plans:

    - Il ne travaille plus seul.
    - Il se positionne implicitement dans la future recomposition de l'extrême droite, le jour où Jean-Marie Le Pen passera la main à sa fille, Marine. Idéologiquement,
    -Il prône l'abandon du souverainisme au profit d'une optique européenne, une Europe des "petites patries" ;
    -Il considère l'islam comme fondamentalement incompatible avec la civilisation française et européenne. Les Le Pen, eux, ont plusieurs fois affirmé possible l'assimilation des immigrés à la nation française;
    -Il a abandonné l'antisémitisme et l'antisionisme;
    -Il met l'accent sur le régionalisme. Tout dépendra de Marine Le Pen. Sur l'antisémitisme et l'antisionisme, par exemple, elle n'est pas sur la ligne historique du Front. Encore faut-il qu'elle s'en démarque définitivement.
    Le Bloc va manifester le 30/01 à Donzère. Il occupe une surface médiatique sans rapport avec le millier de militants que doivent compter, au maximum, toutes ses composantes dans la France entière.

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  36. Sur Fredon:

    DCB a, en l’occurrence, bien raison de bousculer les habitudes politiciennes… Sauf qu’il sacrifie (Fredon a, à son tour, raison de le souligner) à la sale habitude des politiciens de penser cuisine avant contenu. Le vrai problème, du moins c’est ce que je pense, c’est d’articuler la réponse unifiée de la gauche unifiée aux quatre urgences dispersées et dispersantes, sans chamailleries excessives. Il faut une réponse néguentropique à des problèmes entropiques.

    J’approuve donc Fredon d’affirmer que ce qui importe, c’est le contenu: qu’est-ce que les offreurs politiques de gauche peuvent présenter au peuple, qui soit à la fois désirable et crédible, en réponse aux quatre urgences ? Les incantations « anticapitalistes » yakafokon ne suffisent pas.

    Fredon devra en particulier expliciter quelles structures économiques il entend conserver ou mettre en place, et sur quel genre de procédures démocratiques il veut s’appuyer pour que le peuple administre ses affaires. Encore une fois, il faut que ce soit désirable et crédible, à la fois pour les offreurs politiciens et pour les demandeurs citoyens. J’ajouterai: il est préférable que ce ne soit pas équivoque, sous peine de dislocation de la future majorité… (Souvenons-nous de 1986, 1993 et 2002 !)

    C’est compliqué ? Oui.

    Sur les identitaires:

    Il paraît que le voile intégral ce n'est pas important car cela concerne un millier de personnes seulement. Alors si les identitaires sont seulement un milier... Plus sérieusement il est temps de faire entrer la Turquie (et l'Albanie, et la Bosnie) dans l'Europe, pour la santé mentale de... hum, de tous.

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  37. Je signale sur Marianne un article de Finkielkraut, que l'on peut passer au tamis:
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    http://www.marianne2.fr/Finkielkraut-Pour-une-decence-commune_a184355.html
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  38. Les sondages sont les sondages, mais il n'est pas inutile de les consulter.

    Pour les régionales, on aurait quelque chose comme:
    Front National : 13.0%
    Majorité Présidentielle :28.1%
    MoDem : 8.8%
    PS + alliés locaux : 26.4%
    Europe Écologie : 12.5%
    FG-NPA-LO : 8.9%
    Divers : 4.0%

    Cela laisse le champ relativement ouvert, en termes de rapports de force. A condition qu'il y ait des alliances programmatiques claires...

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  39. Le FN et Europe Ecologie au coude à coude. Mondo vigliaco…

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  40. Pour avoir un regard a peu près correct sur ce type de sondage il faut savoir aussi le nombre de sondés et le taux d’abstentionnistes, blancs, nuls.
    Le dernier que j’ai vu : 808 sondés 49% d’abstentions, blancs et nuls ce qui revient à interpréter le résultat sur la base de 410 personnes On n’est pas loin du micro-trottoir avec une marge d’erreur de 6 à 8% ... surtout s’il s’agit d’un sondage national alors que les élections sont locales! manipulation quand tu nous tiens!

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  41. Oui, Caroline, nous sommes bien d'accord, mais ici nous ne nous laissons pas manipuler. nous regardons tout cela avec un téléscope ;o)

    Il est évident que les "intentions de vote" ne prennent en compte que les votants, pas les abstentionnistes... comme les résultats des élections, d'ailleurs...

    La gauche recueillerait 51% des intentions de vote pour les élections régionales, selon un sondage Ifop pour l'hebdomadaire "Paris Match" publié mardi sur le parismatch.com.

    Le total des intentions de vote en faveur des listes de gauche et d'extrême gauche s'établit à 51% tandis que celui des listes de la droite parlementaire et de l'extrême droite atteint 36,5%, selon le sondage.

    Avec 27% des intentions de vote, les listes du Parti Socialiste devancent Europe Ecologie (13%) de 14 points. Les listes du Front de gauche recueillent 5%, celles du NPA 3% et celles d'alliance NPA et Front de gauche ou Parti de gauche 1%. Lutte ouvrière obtient 2%.

    Les listes UMP/Nouveau Centre sont quant à elles à 27%, le Front National à 8,5%, et les listes divers-droite à 1%.

    Le Modem arrive à 6,5% des intentions de vote.

    Ce sondage a été réalisé par téléphone les 21 et 22 janvier auprès d'un échantillon de 853 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d'un échantillon de 969 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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  42. Sur le sondage.

    Cette estimation n’est pas invraisemblable. Mais sans les intentions d’abstention et les répartitions par régions, c’est peu exploitable.

    Sur Finkielkraut.

    Je crois qu’il fait un contresens sur la vieille sociale-démocratie: celle-ci avait pour perspective la collectivisation marxiste. Cela n’est plus le cas (à mon avis c’est heureux). Le courant social-démocrate reflue en ordre dispersé vers trois positions: les uns se rallient à un « socialisme » d’accompagnement: le triomphe du capitalisme étant acquis, montrons que nous savons gérer ses structures aussi bien que les capitalistes eux-mêmes, et en adoucissant le sort des travailleurs. (En gros, c’est la voie strauss-kahnienne). Les autres viennent rejoindre la « gauche » étatiste-souverainiste: restaurons le pouvoir de l’Etat et le dirigisme dans les frontières de l’Etat-nation. (En gros, ce sont les courants que Fabius - dont ce n’est pas la pensée profonde - a essayé de fédérer en 2005, un peu comme Mitterrand, au fond guère socialiste, a fédéré le PS avant 81). La troisième position, c’est celle du sursaut progressiste, non exempte de défaut sans doute, mais qui m’a paru prometteuse en 2006. Ce courant me semble, hélas, coincé comme les coureurs de fond qui se laissent enfermer dans le peloton et ne peuvent plus se détacher à un tour de la fin. Cette mésaventure était arrivée à Mitterrand en 1969, il l’avait surmontée, car c’était un homme sincère, certes, mais surtout habile. Elle était arrivée aussi à Mendès-France, et il ne l’avait pas surmontée, car c’était un homme habile, certes, mais surtout sincère.

    La common decency: Orwell est toujours intéressant, mais cette notion me paraît discutable, en tous cas difficilement transposable. Je m’en méfie autant que du « bon sens » de nous autres froggies.

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  43. Sur Finkielkraut dont j'ai tenté de tamiser le texte:

    - J'ai laissé de côté ses attaques contre Internet qui le fait frémir...et le téléphone portable qu'il n'a utilisé qu'au cours de son hospitalisation...

    - J'ai retenu
    (a) le caractère régressif que comporte l'attaque systématique contre les leaders polotiques qui réagissent aux, plus qu'ils ne déclenchent les, crises ;

    (b) la nécessaire instauration des limites, d'un idéal moral, au-delà de l'appât du gain, de la prédation, de l'égotisme, qui passe par l'éducation, la culture - ce qu'il appelle "l'âge des formes pour civiliser les flux".

    (c) la reconnaissance de la gravité des souffrances engendrées par la crise. "Mais au lieu de réfléchir avec humilité à la nature des problèmes, on cherche des coupables et on s'enivre de raisonnements binaires", "la crise demande davantage que ce manichéisme".

    (d) le regret que la tradition mendésiste disparaisse complètement dans l'indifférence générale.

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  44. Dopé par les sondages, le PS avec Martine Aubry est rayonnant...
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    Devant quelque 1 300 secrétaires de section réunis à La Mutualité à Paris, Martine Aubry a exhorté, dans un discours-fleuve de près d’une heure, à choisir les listes socialistes au premier tour, «parce que le bulletin socialiste, c’est celui de la vision, de la proximité, et de la solidarité», et aussi de la «crédibilité de notre bilan».

    «Le 21 mars au soir, j’espère que la carte des régions sera toute rose dans une crise bien noire», a déclaré la Première secrétaire, chaleureusement applaudie.

    «Nous, nous sommes fiers de ce que nous sommes, nous sommes une gauche décomplexée», a poursuivi Mme Aubry, pour qui c’est «l’an 1 de la reconquête».

    Pour son numéro deux Harlem Désir, «le PS change, retrouve des couleurs, nous le sentons dans ce début de campagne».

    A cette réunion, étaient présents le maire de Paris Bertrand Delanoë, l’eurodéputé Vincent Peillon et le président-candidat en Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.

    Conforté par les sondages, l’optimisme socialiste est cependant terni depuis une semaine par le «clash» avec le président sortant de Languedoc-Roussillon, Georges Frêche.

    Son dernier dérapage sur la «tronche pas catholique» de Laurent Fabius a conduit le PS a le lâcher pour bâtir une liste alternative. Cette personnalité controversée, très populaire dans sa «Septimanie» --nom qu’il voulait donner à sa région--, jouit de l’appui de nombreux responsables socialistes locaux qui ne semblent pas près de l’abandonner et brillaient par leur absence dimanche.

    A la tribune, Mme Aubry s’est bornée à évoquer discrètement le déplacement de son lieutenant François Lamy pour résoudre une «difficulté» et tenter de réunir écologistes et socialistes dans une même liste.

    Devant la presse, elle avait été plus tranchante: avec Frêche, «aujourd’hui, c’est fini!». «Le seul risque qu’on prend dans sa vie, c’est quand on perd son âme, et je n’ai pas envie de la perdre et je n’ai pas envie que la gauche la perde».

    Autre lieutenant, le député Claude Bartolone a adapté la formule: «il vaut mieux perdre une région que perdre son âme».

    En coulisses, les supputations allaient bon train. Le porte-parole Benoît Hamon a souligné que le Bureau national devrait mardi «investir Hélène Mandroux», maire de Montpellier. «On peut être ferme sur les principes et gagner».
    «On attendait Sacrée soirée et on a eu Le maillon faible!»

    Devant le risque d’implosion d’un important fief socialiste (quelque 15.000 adhérents), le PS affiche la volonté de dialogue avec les réfractaires. Cependant, un dirigeant glisse qu’«il n’est pas impossible qu’au Bureau national, on traite de ce qui se passera après la constitution des listes». Menace voilée d’exclusion, conformément aux statuts.

    Ensuite, elle a ironisé sur Sarkozy, provoquant rires et applaudissements.

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  45. Quelle surprise !
    Lu dans le Monde (question subsidiaire: on nous prend pour des gogos?)
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    Dominique Strauss-Kahn a déclaré qu'il pourrait se "reposer la question" de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle française, en 2012.

    "A ce jour, je l'ai toujours dit, j'ai l'intention de faire mon mandat", qui court jusqu'en octobre 2012, a dit le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) sur RTL.

    "Si vous me demandez si dans certaines circonstances, je pourrais me reposer la question, la réponse est: 'oui, je pourrais me reposer cette question'", a ajouté l'ancien ministre socialiste de l'Economie.

    Pour l'instant, pour "l'ensemble des gens qui ont eu des responsabilités politiques dans notre pays (...) la question ne se pose pas non plus", a-t-il fait valoir.

    "Je comprends qu'on se pose cette question. Comprenez que je n'y apporte pas de réponse aujourd'hui", a souligné Dominique Strauss-Kahn.

    Les sondages placent régulièrement Dominique Strauss-Kahn dans le peloton de tête des personnalités de gauche que les Français voudraient voir briguer l'Elysée.

    Dans le dernier en date, publié dimanche dans le Journal du Dimanche, 23% des Français souhaitent que Dominique Strauss-Kahn représente le PS à la présidentielle. Chez les sympathisants socialistes, il talonne le premier secrétaire Martine Aubry (27% contre 25%).

    Laure Bretton, édité par Grégory Blachier

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  46. Gauche et droite... d'accord contre le NPA. Lu dans le Nouvel Obs
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    La députée socialiste de Moselle, Aurélie Filippetti, a jugé dimanche 7 février que le NPA d'Olivier Besancenot était "dans une dérive idéologique totale" et qu'il "devrait relire Marx", après avoir investi sur une de ses listes régionales une candidate portant le voile musulman. "C'est juste n'importe quoi ce que fait le NPA, ils sont dans une dérive idéologique totale. Peut-être qu'ils devraient relire Marx : "la religion c'est l'opium du peuple". "Peut-être qu'il faudrait leur rappeler que les ouvriers en France, ils n'ont pas besoin qu'on leur dise d'aller lire le Coran ou la Bible ou que sais-je".

    Questionnée sur le projet de loi gouvernemental interdisant le port du voile intégral, elle a répondu qu'"en tant que députée socialiste, profondément de gauche et féministe, je ne vois pas comment je pourrai ne pas voter un projet de loi d'où qu'il vienne, qui dirait qu'il faut interdire la burqa sur le territoire national". "Il faut une loi générale, ça donnera une vision claire. Après toutes ces questions ne se poseront plus", a-t-elle poursuivi.

    La secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, a quant à elle estimé dimanche que le leader du NPA,avait "voulu faire un coup médiatique contre les valeurs de la République", en investissant sur une de ses listes régionales une femme voilée. "C'est une provocation d'Olivier Besancenot qui renie ses propres convictions", a déclaré Nadine Morano lors du "Forum" Radio J, en ajoutant: "Marx disait que la religion était l'opium du peuple". Réaffirmant que la République était "laïque", elle a jugé que la candidate du NPA dans le Vaucluse, Ilham Moussaïd, étudiante et trésorière départementale de ce parti portant un hijad, "se stigmatise elle-même et introduit elle-même la religion dans le débat". "Nous respectons tous les cultes et les valeurs de la République c'est la laïcité", a encore ajouté la secrétaire d'Etat. Pour elle, Olivier Besancenot "a voulu faire un coup médiatique contre les valeurs de la République". Et de conclure : "C'est de la provocation inutile".

    C'est "à la chute dans l'opinion" du NPA d'Olivier Besancenot qu'il faut, selon l'ex Premier ministre socialiste Laurent Fabius, attribuer cette décision d'investir sur une de ses listes régionales une candidate voilée. "Je ne savais pas jusqu'à présent que le port du voile était un signe de laïcité", a-t-il ironisé, en conseillant lui aussi à Olivier Besancenot et ses troupes "qui sont paraît-il les héritiers de Trotsky", de le relire.


    "C'est une aberration, je ne sais même pas où Olivier Besancenot a été chercher ça. C'est tellement aberrant que les gens de l'ex Ligue Communiste, le NPA, mettent sur leurs listes une jeune femme voilée alors que toute la société française, tous les républicains français, tentent en ce moment de s'élever contre le port de la burqa et d'une manière générale contre la condition qui est faite aux femmes. Ca me paraît énorme!", s'est pour sa part exclamé Jean-Paul Huchon, président sortant de la région Île-de-France sur RCJ, avant d'ajouter : "Si ce n'était pas aussi grave, ça pourrait être une espèce de plaisanterie".
    Il a toutefois estimé que c'était "le signal d'une curieuse conception de la République". "Il n'y a pas sur les listes socialistes, ni UMP ni MoDem, de personnes qui porteraient des voiles ou qui porteraient la kippa. La non reconnaissance de signes d'appartenance religieuse a été depuis longtemps explicitée dans la loi", a-t-il encore expliqué.

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  47. La gauche rejoint la droits dans le confusionnisme total des notions fondamentales, telle que la laicite. Cela devient vraiment nauseabond...

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  48. Cher Somni, la confusion est peut-être moins nauséabonde que révélatrice des contradictions politiques... notamment sur les droits des femmes, qui nous différencient... même sur ce petit Blog, au-delà du clivage droite/gauche ;-)

    Dans Bellaciao, un article des Frères Jacques, de tonalité très différente, attaque le Grand Orient de France, Mélenchon, et défend le NPA.
    "Laïcité et féminisme : Quand un politicien proche du Grand Orient de France fait la leçon au NPA".

    L'article rappelle le fait, que nous avions commenté, ici (voir Fil de Caroline sur la laïcité) que le GODF s'était
    prononcé récemment contre la mixité en loge (56% de contre et 44 % de pour, de mémoire).

    Puis Mélenchon passe à la moulinette: Adoncque, dans un journal qui roule pour le Modem de façon notoire, quelle surprise de lire, il y a très peu, les propos d’un ex-sénateur, député européen "Front de gauche", dont les rumeurs persistantes (jamais démenties et plusieurs fois reprises), le disent très proche, voire, membre initié du Grand Orient de France, ce même sénateur qui disait de Ségolène Royal au moment de la candidature au PS en 2006 que "la présidentielle n’était pas un concours de beauté", bon copain, fut un temps, de Fabius et Emmanuelli, de grands féministes jamais en panne d’une bonne vanne, (et qui n’y étaient pas allés avec le dos de la cuiller non plus à l’annonce de la candidature Royal), faire la leçon au NPA suite à l’annonce de la candidature d’Ilham Moussaïd pour le NPA dans le Vaucluse !

    Puis l'article conclut sur ce que représente la jeune femme voilée: Nous pensons qu’Ilham Moussaïd est, avant toute chose, une femme courageuse, oui, car elle va devoir affronter de multiples tirs venant de plusieurs côtés, des obscurantistes et réactionnaires verts et rouges-rosés, des racistes bruns, tous ceux qui, au fond, ne lui laissent comme choix que celui du reniement de ses idées - toutes ses idées -, ou le retour à un ghetto pour le coup, oui, dramatiquement et invariablement patriarcal, machiste et radical.

    Laisser les femmes qui veulent en sortir croupir dans ces ghettos, tenus par les hommes, pour les hommes, au besoin par la violence physique, quels que soient leur couleurs, leurs teneurs, leurs religions, c’est cela, être féministe pour certains (qui démontrent bien ainsi quelle conception ils ont de la libération de la femme et du féminisme..)?

    Nier leur droit fondamental à l’expression politique, pour faire d’une question de choix individuel un motif d’exclusion sociale, c’est cela, le féminisme?


    Tu le vois, Somni, le problème n'est pas simple...Il y a bien une question fondamentale sur le droit des femmes qui est posée ici...et les réponses apportées sont pour le moins opposées...

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  49. Je dois dire qu'après tout le buzz sur la burqa (horrible)et le niqab (indigne), le modeste petit cache-chignon de la citoyenne d'Avignon me paraît presque anodin. Qu'une candidate du NPA adhère à la religion musulmane, cela ne me fait ni chaud ni froid. En revanche, puisqu'elle est candidate, on est en droit de lui demander de nous ôter d'un doute: veut-elle bien nous assurer qu'elle partage sns aucune réticence les positions de son organisation sur l'avortement et la cxontraception, la stricte égalité hommes-femmes dans tous les domaines, et le droit à la liberté religieuse et à l'apostasie ? D'avance je la crois sur parole, mais qu'elle le dise clairement, cela évitera les faux débats. (De même qu'on était en droit, il y a quatre ans, de poser des questions de ce genre à Ségolène Royal, à partir du moment où elle laissait apparaître publiquement son catholicisme).

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  50. "modeste cache-chignon/ demoiselle d'Avignon"

    Hum, merci mille fois, cher Melchior, pour la rime. Permettez que je m'en serve ?

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  51. Je sens aussi les choses comme ça. Je ne sens aucunement bigoy, même de l'antibigotisme. Question de nuances…

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  52. Je vote pour la Motion pleine de bon sens du Camarade Melchior, soutenu par le Camarade Parleur.

    BigoY: j'avais trouvé cela très joli... Dommage: c'était un simple lapsus clavieri ;-)

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  53. OUF! On retrouve le clivage droite/gauche !
    Lu dans Le Monde, article de Sophie Louet
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    La vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, se prononce pour une "police de protection des lycées" à la suite de plusieurs agressions dans des établissements d'Île-de-France.

    Les professeurs du lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ont cessé les cours mercredi dernier au lendemain de l'agression d'un élève de 14 ans par des personnes extérieures à l'établissement.

    Ils ont décidé de reconduire leur mouvement lundi au nom du "droit de retrait". Ils réclamaient le doublement du nombre de surveillants, de 11 à 22, pour ce lycée qui accueille quelque 1.500 élèves.

    Pour Marine Le Pen, ce sont "les professeurs de gauche, qui depuis trente ans ont combattu toute forme d'autorité et toute forme de discipline" qui sont "responsables de la situation actuelle".

    "Les professeurs, qui vivent un cauchemar dans leur classe, devraient venir chercher la responsabilité de leurs collègues de gauche et des syndicats de gauche qui n'ont eu de cesse d'affaiblir l'autorité et la discipline à l'école", a-t-elle dit dans le cadre de l'émission "La Tribune-BFM TV-Dailymotion".

    La vice-présidente du FN, par ailleurs tête de liste du parti d'extrême droite dans le Pas-de-Calais pour les élections régionales de mars, estime qu'accroître le nombre de surveillants ne servirait à rien.

    Elle suggère de "créer une police de protection des lycées, qui pourrait être d'ailleurs financée en partie par le conseil régional".

    Le ministre de l'Education Luc Chatel a déclaré pour sa part sur France 5 que les professeurs de Vitry-sur-Seine avaient été "entendus" et qu'il leur fallait désormais reprendre le travail.

    "Je crois qu'aujourd'hui il faut surmonter son émotion et la place des professeurs, à mon sens, elle est davantage dans les classes auprès des élèves", a-t-il dit.

    "Nous avons fait des gestes, en matière de moyens, en matière d'écoute", a-t-il affirmé.

    "Les personnels demandaient 22 adultes personnels adultes auprès des élèves. Aujourd'hui, il y a en 19", a-t-il précisé.

    Le gouvernement propose neuf postes de surveillant supplémentaires, a dit Luc Chatel.

    "On n'arrivera jamais à mettre un surveillant derrière chaque élève et ce ne serait pas souhaitable", a souligné le ministre.

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  54. Bien sûr Melchior le foulard est “moins pire” que le voile intégral. Doit-on accepter qu’elles utilisent des béquilles parce qu’au moins elles ne sont pas en fauteuil roulant ...
    Comment la France, “pays des droits de l’homme” a t elle pu laisser se répandre en grand nombre des gamines mineures soumises à des interdits que ne supportent pas leurs frères? Ne parlerait-on pas de maltraitance si ces gamines étaient bien chrétiennes?

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  55. Ya vraiment des fois où faudrait être rabbin et virtuose de la Kabbale…
    J'ai vraiment pas envie d'emmerder cette nana du NPA (je veux dire elle-même, perso) dans sa démarche et son affirmation (même si je les trouve erronées) car je crois qu'elle veut montrer qu'on peut être à la fois féministe, laîque et musulmane croyante. Ç a va sans dire mais ça va encore mieux en le disant. Ça c'est sain. Elle va plus loin et pense que c'est bien de le montrer avec ce signe qu'elle veut croire léger. A mon avis là elle se trompe. Et c'était à ses copains du NPA de le lui expliquer. (Ne rêvons pas). Alors j'ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de montrer cette fille du doigt. C'est ça que j'appelle l'esprit de finesse. Mais je me rends bien compte du piège symbolique. Subtil, le piège, même si pas intentionnel. Je ne me sens pas dans la peau d'un rigoriste, mais n'est ce-ce pas manquer d'une rigueur nécessire, compte tenu du contexte général actuel ? Tous les problèmes n'ont pas forcément une solution satisfaisante. Si ce comportement de (comment elle s'appelle déjà ? Encore un nom arabe… pourrait pas s'appeler Audrey ou Jennifer comme les vraies Françaises !) cette dame peut créer une brèche dans laquelle s'engouffreront les bons apôtres, tant pis pour elle, hélas. Tels sont les risques de l'engagement public. Je voterai donc contre son p'tit voile léger, par raison et parce que les menaces insidieuses contre le statut des femmes m'inquiètent vraiment. Mais avec un sourd malaise : voilà donc où nous en sommes ?

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  56. Un article de Thomas Legrand dans Slate.
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    Une candidate de la liste NPA, le parti d'Olivier Besancenot, dans le Vaucluse porte le voile.
    Voilà qui provoque crises de nerfs et crêpages de chignon dans le monde très sourcilleux de l'extrême gauche. Il n'est qu'à voir sur les sites Internet proches de la gauche de la gauche les débats enflammés, parfois à coups de propos d'excommunication, parfois avec des arguments et des interrogations sincères et intéressantes sur la façon d'intégrer à la vie militante, «aux luttes», disent-ils, toute une partie de la population qui y était plutôt rétive jusqu'ici. Cependant, beaucoup de militants d'extrême gauche sont, pour le moins, dans l'expectative!
    Ilham Moussaid, candidate du Nouveau Parti anticapitaliste, porte donc le voile. C'est un peu comme si un candidat du Front national arborait la petite main vintage de SOS racisme «touche pas à mon pote». Ce fait politique est à observer à plusieurs niveaux.
    Il y a celui de la communication et du coup médiatique. Faire parler de soi quand on n'est pas fort dans les sondages... Cette analyse un peu réflexe n'est sans doute pas la bonne, puisque la liste du Vaucluse s'est constituée de façon autonome et que cette affaire crée aussi un vrai trouble dans la hiérarchie du NPA. A tel point que les instances de ce parti ont décidé d'étudier la question du voile lors de son prochain congrès.

    Et c'est là que nous arrivons au deuxième niveau d'analyse. Le Nouveau Parti anticapitalisme ne s'était donc jamais posé la question des rapports entre la religion et la politique! Selon l'énoncé du parti, le Nouveau Parti anticapitaliste est donc anticapitaliste. Mais pro quoi? Etre anticapitaliste implique quoi sur le port du voile? La présence d'une jeune femme voilée chargée de délivrer le message du NPA aux électeurs prouve bien que ce parti n'est pas encore prêt. Ce n'est plus du trotskisme, mais on ne sait pas encore ce que c'est.

    Ilham Moussaid est une militante anticapitaliste et elle affirme qu'elle est également en phase avec les idées laïques du NPA et même avec le féminisme militant qui sous-tend l'action d'Olivier Besancenot. Et nous voilà au cœur du troisième niveau d'analyse. Etre voilée et être féministe peut constituer exactement la définition de «l'aliénation» telle que la dénoncent habituellement les marxistes et plus généralement ceux qui militent contre toutes les formes de soumission. Milan Kundera définissait l'aliénation ainsi: L'aliénation, c'est être l'allié de ses propres fossoyeurs.

    Ça ne fait aucun doute, la société que promeut le NPA n'est pas une société dans laquelle une religion imposerait, directement ou indirectement, des signes distinctifs religieux et significatifs d'une soumission. Comme le voile! On imagine même que c'est le contraire. Donc il y a aliénation. Dans le Monde daté du 9 février, une militante du NPA dit ceci: «Le fait de porter un voile ne fait pas d'Ilham une opprimée.» Cette militante considère donc que le voile n'est pas un objet caractéristique du triomphe de l'inégalité des sexes! Si l'on relit cette affirmation et qu'on rapproche de la définition de Milan Kundera («l'aliénation c'est être l'allié de ses propres fossoyeurs»)... eh bien l'on s'aperçoit que l'aliénation est autant du côté d'Ilham Moussaid que de ceux qui, au sein du NPA, ne voient pas le problème à ce qu'une femme voilée représente leurs idées. Qui est le fossoyeur des idées de l'autre dans cette affaire? Et là, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'effectivement, un bon congrès avec la question de la laïcité et du féminisme ne sera pas de trop dans l'agenda du beaucoup, beaucoup trop, «Nouveau» Parti anticapitaliste.

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  57. Un article (résumé) sur la politique d’éducation en France… Sujet dont aurait dû depuis longtemps sa saisir la gauche !
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    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/02/11/ecole-l-echec-du-modele-francais-d-egalite-des-chances_1304257_3224.html
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    Dans Les Places et les chances (un livre à paraître le 11 février, au Seuil), le sociologue François Dubet interroge le modèle français qui consiste à panser ici ou là les plaies de l'inégalité, plutôt que de penser une société plus égalitaire. Il observe que les initiatives qui permettent d'offrir un ascenseur social à une toute petite frange des « mal nés » autorisent en fait à laisser sur le bord de la route le gros des troupes. Les dernières statistiques montrent que sur dix fils de cadre entrés au collège en 1995, huit étaient encore étudiants dix ans après et un seul avait arrêté ses études sans avoir obtenu le bac. Sur dix enfants d'ouvriers en revanche, trois sont dans le supérieur quand la moitié a quitté le système sans le bac.

    Au fil du temps, l'école devient de plus en plus inégalitaire. Les acquis en lecture des élèves de CM2 analysés sur vingt ans montrent que le score des enfants d'ouvriers a été divisé par deux entre 1997 et 2007, alors que celui des fils de cadres a légèrement progressé. L'école primaire est passée à quatre jours par semaine, ce qui affecte les enfants aux savoirs les plus fragiles. Les ZEP sont en faillite. Dans les 254 collèges ambition réussite, remplis aux trois quarts par des enfants d'ouvriers ou d'inactifs, un quart n'y maîtrise pas les compétences de base en français à l'arrivée et un sur deux à la sortie. Les inégalités sociales sont plus fortes que chez nos voisins "En France, un lycéen de milieu défavorisé a deux fois moins de chances d'entrer dans l'enseignement supérieur que s'il avait grandi en Espagne ou un Irlande", "Ici un lycéen a déjà 4,3 fois plus de risques d'être en échec à 15 ans s'il est issu d'un milieu social défavorisé que s'il fait partie des classes supérieures. La moyenne des pays de l'OCDE est de trois fois", rappelle le chercheur.

    L'égalité des chances aurait-elle failli ? François Dubet interpelle directement la gauche, estimant que "l'égalité des places pourrait constituer l'un des éléments de sa reconstruction idéologique ".

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  58. "La dérive droitière du PS a même atteint la gauche radicale" par David Servenay.
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    http://ww_w.rue89.com/2007/06/23/eribon-la-derive-droitiere-du-ps-a-meme-atteint-la-gauche-radicale
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    Didier Eribon est professeur de philosophie à l’université de Berkeley aux Etats-Unis. Auteur d’une biographie de Michel Foucault, il a publié "D’une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française", aux éditions Leo Scheer, où il analyse l’impasse idéologique et politique dans laquelle s’est, selon lui, fourvoyée la gauche. Servenay l’a interviewé.

    Ce qui m’a le plus frappé, tout au long de cette séquence électorale, c’est la manière dont la dérive droitière du Parti socialiste a produit des effets dans l’ensemble de la gauche et jusqu’à la gauche radicale. En effet, pendant que la calamiteuse candidate socialiste, dont les conditions de désignation avaient déjà traduit l’état de délabrement politique et intellectuel de son parti, menait campagne sur des voies douteuses, pour ne pas dire dangereuses, au gré de ses pulsions conservatrices (une sorte de conservatisme compassionnel, du sarkozisme avec des larmes), on a vu une partie de la gauche radicale (notamment chez les intellectuels) la soutenir sans condition et sans distance critique, et souvent même dès le premier tour, au nom des nécessités du vote utile. Ce qui a permis ensuite au PS de faire comme s’il avait réellement réuni 26% des suffrages au premier tour et que les autres courants de la gauche avaient effectivement quasiment disparu. Par conséquent, là où il y avait un espace possible pour réfléchir à ce que peut être la gauche aujourd’hui (ou à la manière dont les différentes gauches peuvent se rejoindre le temps d’une élection), on a renoncé à penser et à élaborer des réponses de gauche aux questions, anciennes ou nouvelles, qui appelaient une réflexion d’ensemble, et on s’est laissé aspirer par une sorte de logique électorale qui enjoignait de taire les critiques et les divergences pour ne pas nuire à la candidate. .

    Sur le fond, ce que j’appelle des « réponses de gauche », ce sont des réponses qui s’inscrivent dans le cadre général d’une démarche de gauche. Il ne s’agit donc pas de discuter de telle ou telle mesure (si importante ou symbolique soit-elle) comme si elle pouvait constituer un élément séparé des autres et qui relèverait du seul débat entre experts.

    La défaite de la gauche aujourd’hui est le fruit d’une longue histoire qui a commencé il y a plus de vingt ans. Elle en a été activement partie prenante. Un certain nombre d’idéologues ont travaillé à démolir la pensée de gauche, et le plus surprenant, c’est que ces gens se sont souvent présentés comme des «rénovateurs» de la gauche, alors même qu’ils ne faisaient rien d’autre que recycler tout le répertoire et je dirai même toutes les obsessions de la pensée de droite telle qu’elle s’est façonnée en France depuis les années 1950. Nous avons véritablement assisté, dans les années 1980 et 1990, à un phénomène de «contre-révolution » dans le domaine intellectuel, qui s’est donné pour tâche d’annuler tout ce que les années 1960 et 1970 avaient apporté et transformé dans la pensée de gauche.

    Est-ce qu’une pensée et une politique de gauche peuvent se reconstruire aujourd’hui malgré ce qu’est devenu le PS ? L’innovation viendra assurément d’ailleurs, et dans une large mesure se fera contre le Parti socialiste. En tout cas, il n’y aura pas UNE pensée de gauche, mais DES pensées de gauche. Et une tension inévitable surgira entre toutes ces tentatives contradictoires. On peut espérer que cette tension sera féconde et productive. La tâche des intellectuels de gauche est aujourd’hui considérable. Il incombera alors au PS de savoir s’il veut travailler avec eux, et avec tous les mouvements qui font bouger la société et la pensée, ou s’il veut persévérer dans son être actuel : celui d’un parti de dignitaires qui s’entre-déchirent pour les places et les postes. Si c’est le cas, la droite a de beaux jours devant elle.

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  59. Reste à savoir ce que l'éminent professeur Eribon (parfois bien inspiré)entend par "gauche" et "démarche de gauche". A savoir comment il se détermine par rapport au vieux logiciel que (selon moi)la Chute du Mur a rendu obsolète. J'aimerais savoir par exemple s'il approuve ou n'approuve pas la déclaration de principes du PS de juin 2008. S'il approuve: alors sur quoi exactement portent ses critiques. S'il n'approuve pas le ralliement à l'économie de marché sociale et écologique, alors que propose-t-il pour sa part ?

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  60. Querido Burro, Didier Eribon se situe probablement sur un autre plan, plus éthique.

    Rappelons qu'il est auteur d'une quinzaine d'ouvrages, dont la biographie de Michel Foucault en 1989, suivie en 1994 de "Michel Foucault et ses contemporains", et en 1999 de "Réflexions sur la question gay", et de livres consacrés à la littérature (Gide, Proust, Jouhandeau, Genet), à la relecture de l'héritage intellectuel des années 1970 (Deleuze et Guattari, Foucault, Bourdieu, Derrida, Sartre).

    Dans "Réflexions sur la question gay", dont la première partie offre une sociologie de la domination et des identités, il insiste sur l'injure et son caractère constitutif de la subjectivité des individus stigmatisés. Contre les pensées néo-kantiennes du sujet "autonome" et désinséré de ses inscriptions sociales, il montre qu'un individu est toujours façonné par la place qui lui est assignée par l'ordre social - ou l'ordre sexuel-, ce qui se traduit au niveau des trajectoires individuelles. La liberté ne peut donc se conquérir qu'en reformulant et réinventant la subjectivité assujettie, le plus souvent, au travers des mobilisations collectives et des luttes "politiques", entendues d'ailleurs au sens large et qui englobent aussi bien les mouvements sociaux et culturels que les batailles menées dans la littérature et dans la théorie.

    D'où l'intérêt que Eribon a ensuite porté au sentiment de la honte (ce qu'il a nommé, en détournant un mot de Lacan, une analyse "hontologique"). Il a mis en question radicalement les présupposés idéologiques qui structurent souvent des discours qui se présentent comme des élaborations savantes.C'est dans cette perspective, par exemple, qu'il déconstruit la pensée psychanalytique, notamment lacanienne, à laquelle il s'efforce d'opposer, à partir de l'analyse de la subjectivité minoritaire, une conception sociologique de l'inconscient et une autre théorie du sujet. (cf son ouvrage de 2001, "Une morale du minoritaire").

    Didier Eribon se réclame de la tradition de la "pensée critique" (notamment celle des années 1960 et 1970), s'oppose avec fermeté à la restauration conservatrice qui caractérise selon lui les années 1980 et 1990 en France et aux dérives néo-réactionnaires qu'il analyse dans son dernier livre "D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française" (2007). Selon lui, la pensée de gauche n'est pas caractérisée par un ensemble de concepts, de notions ou même de problèmes qui lui seraient propres (il analyse par exemple comment la notion d' "Intérêt général" a pu être utilisée par des penseurs très différents et aux options politiques contraires), mais plutôt par une manière de poser les problèmes et par un point de vue sur le monde social dont l'objectif est toujours et a toujours été de décrypter les mécanismes de pouvoir et de domination dissimulés dans ce qui se présente comme neutre ou fondé en nature, en raison ou en droit. Il s'agit donc pour lui d'affirmer un "éthos" rétif, toujours ouvert à l'événement et à l'avenir.

    Il s'agit pour Eribon de fonder une éthique démocratique qui serait accueillante à "l'autre", c'est-à-dire à la multiplicité irréductible des modes de vie et des aspirations: une éthique qui se fixerait pour tâche de donner le plus grand nombre possible de droits au plus grand nombre possible d'individus, en cherchant ainsi à ouvrir continument l'espace de la liberté et des possibilités de vivre les vies qu'on se choisit. C'est ce qu'il définit comme une "éthique (et une politique) de la générosité".

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  61. Dear squirrel,

    Je ne nie point que Didier Eribon ouvre, sur certains points, des perspectives tout à fait intéressantes et sympathiques. Mais quand je lis:
    "la calamiteuse candidate socialiste"(...)"menait campagne sur des voies douteuses"..."au gré de ses pulsions conservatrices"..."conservatisme compassionnel"(...)"sarkozysme avec des larmes", ce genre de choses, je me demande dans un premier mouvement (qui n'est sans doute pas le bon) si c'est bien la peine de prendre en compte les arguments de l'éminent professeur, qui se conduit là en Bourdieu brandisseur d'habitus-argument-massue.

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  62. Querido burro, je crois comprendre la raison de votre ire...;o)

    Mais, si on laisse de côté les critiques adressées à la Dame du Poitou, on peut quand même garder dans le tamis le travail de réflexion mené en amont par Eribon sur l'oppression et l'éthique, qui éveille des échos en moi... et qui est une piste de gauche non négligeable et pourtant bien négligée. Nous ne serions pas arrivés à la confusion actuelle sur les femmes, les hommes, etc...si nous avions continué la réflexion avec vigueur et rigueur.

    Que voulez-vous, ma chère Bourrique de charme, ainsi va la vie... Il faut séparer le bon grain de l'ivraie. Eh oui hi hi hi...han

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  63. Un article de René Fortuner dans Le Monde sur ce qu’est aujourd’hui, selon lui, la gauche. Résumé.
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    http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2010/03/29/qu-est-ce-que-la-gauche-en-2010_1325725_3232.html
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    - Le PS a clairement abandonné le marxisme, ce qui est une bonne idée, et s'est engagé dans la voie de la social-démocratie, ce qui l'est moins. La social-démocratie reste dans le cadre économique du capitalisme tout en tentant de préserver les salariés des pires dérives de ce système. On peut être sceptique sur les chances qu'ont les sociaux-démocrates de réussir à donner un visage humain au capitalisme. D’autant qu’on ne supprimera pas le caractère intrinsèquement pervers de ce système. Tout parti qui accepte ce système ne peut se dire de gauche et sera, au mieux, de centre gauche.

    - A côté du PS, on trouve le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Front de Gauche (qui rassemble le PC et le PG), Lutte Ouvrière et quelques autres groupes. Il s'agit là de partis qui visent bien à supprimer le capitalisme mais qui proposent pour le faire la voie du communisme, c'est-à-dire d'un système dans lequel les moyens de production sont la propriété d'une communauté. Le NPA, le PC et les autres partis communistes sont bien de gauche mais ils s'entêtent dans une voie dont il a été démontré qu'elle était incapable de présenter une alternative au capitalisme viable et acceptable par tous.

    - La troisième grande force est représentée par les partis qui se disent "écologiques" et qui font de la défense de l'environnement leur principale ligne d'action. Cependant, la défense de l'environnement en soi ne dit rien sur le système économique que l'on veut appliquer.

    Bref, en 2010 la gauche française donne aux électeurs le choix entre un capitalisme prétendument apprivoisé et diverses variantes du communisme. Qui peut s'étonner que l'abstention soit si élevée ?

    Ce qui manque à la gauche et à tous ceux qui sont dégoûtés des deux idéologies, c'est un système qui serait à la fois anticapitaliste et anticommuniste, et donnerait aux gens qui travaillent la propriété des moyens de production dont ils se servent. C'est ce que proposent divers groupuscules et associations qui veulent développer l'autogestion et les coopératives de producteurs. L'ennui, c'est que, dans l'état actuel des choses, les salariés qui voudraient sortir du capitalisme et créer des coopératives ne disposent que de leurs salaires. Ils peuvent espérer créer une petite entreprise mais certainement pas racheter Total ou EADS.

    Une solution serait de créer une banque communautaire alimentée par l'impôt et prêtant de l'argent aux personnes souhaitant créer ou développer une coopérative de producteurs. Cette idée très simple requiert des choses compliquées : l’augmentation des impôts, la modification du système de gouvernement, pour rendre les dirigeants responsables devant leurs électeurs, la modification des buts fixés à l'Education nationale, donnant à chacun l’occasion d’aller jusqu’au bout de ses limites personnelles.

    L’auteur dit avoir proposé cette solution à divers partis, syndicats, sans avoir de réponse. Il conclut : Il est possible que je ne sois qu'un rêveur à l'esprit fumeux qui s'imagine avoir démontré la quadrature du cercle mais ma proposition a le mérite d'exister.

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  64. Abandonner le marxisme ? Oui et non. Les dogmes, oui, la méthode, pas forcément. Le capitalisme, ou le système capitaliste: c’est vague. S’agit-il de la domination, voire de la dictature, du capital financier ? Ou bien de l’économie de marché dans son principe ? On peut être de gauche et accepter l’économie de marché ! Inversement, la refuser, avec les meilleures intentions « de gauche », conduit à un enfer qui n’a rien « de gauche », et je ne dirais pas, pour ma part, que des gens qui « s’entêtent dans une voie » etc. etc. sont « de gauche » autrement qu’en rêve voué à tourner au cauchemar.

    Il n’est pas exact que les partis écolo « font de la défense de l’environnement leur principale ligne d’action ». La défense de l’environnement les distingue, certes, mais leur préoccupation, l’axe de leur politique, c’est l’insertion vivable de la société humaine dans son environnement. La défense de celui-ci est (sauf chez les fondis les plus fondus) un moyen, non une fin. Et un système économique ne s’applique pas, il se constitue, progressivement et historiquement.

    Ce qui manque à la gauche, ce n’est pas un système, mais une démarche (même si j’ai la faiblesse de penser que tant SR que EE sont déjà en possession d’ébauches de cette démarche).

    J’ai en fait trois reproches à faire à Fortuner: 1. Le manque de rigueur (dans les termes) de son analyse, 2. Le refus de poser franchement le problème de la conquête, de l’utilisation et du contrôle du pouvoir politique, 3. La manière timorée dont il aborde la question de la propriété, « droit inviolable et sacré » aux termes de la Constitution, ces termes pouvant faire l’objet de deux lectures très différentes selon deux points de vues de classes opposés.

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  65. Fortuner paraît bien léger ne serait ce que pas sa méconnaissance de l’écologie politique et, comme tout ceux qui pensent détenir la vérité, vecteur de totalitarisme et donc d’échec à terme: l’autogestion et les coopératives de production - prônées par l’écologie politique - n’est pas plus LA solution pour tout que le tout collectif ou le tout privé.
    @Melchior
    L’économie de marché oui mais régulée par autre chose que la foi en l’ectoplasme d’une main ou d’une concurrence qui serait “libre et non faussée” par nature.

    Marx ? Peut on penser l’organisation sociale au 21° siècle ou il suffit d’un index pour réaliser ce qui demandait 50 paires de bras au 19° comme il le faisait dans le cadre de son époque ? Peut-on continuer à garder le travail quelque soit le type de propriété de l’outil de production comme pilier alors que nous savons devoir sortir du cercle vicieux du productivisme?

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  66. Lu dans Libération...
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    Eric Besson et Fadela Amara ont coupé les vivres de l’association Elele- Migrations et Cultures de Turquie, créée en 1984 dans le but de favoriser l’intégration des populations turques en France.

    En 25 ans, Elele avait acquis une incontestable légitimité. Si Gaye Petek, sa présidente, a été choisie pour faire partie de la commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité présidée par Bernard Stasi en 2002, c’est justement parce qu’elle était à la tête de cette association.

    Principaux champs d’action d’Elele: l’accueil et le suivi des femmes turques victimes de violences. 120 femmes battues ont été accueillies en 2009, et 100 victimes de mariages forcés. Mais Elele c’est aussi des cours de français, du soutien scolaire, des activités culturelles.

    «Depuis 25 ans, nous défendons une vision globale de l’intégration, une culture du respect de l’autre, de l’échange qui sont aujourd’hui détruites par la vision négative et misérabiliste de l’immigration comme un “problème” que le gouvernement entretient, en encourageant ainsi la xénophobie», assure Gaye Petek.

    Assez logiquement, Elele vivait de subventions publiques. 125 000 euros en 2009 de la Direction de l’accueil et de l’intégration (Daic), qui dépend du ministère de l’Immigration, et 190 000 euros de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acès) placé sous la tutelle de Fadela Amara.

    En 2010, changement de doctrine. Désormais, le ministère de l’immigration «prend en charge l’intégration des promo-arrivant jusqu’à 5 ans de résidence en France», résume Gaye Petek. Quant à Fadela Amara, «elle dit vouloir privilégier les crédits aux associations qui se trouvent au pied des tours comme si tous les immigrés vivaient dans des quartiers défavorisés et non sur tout le territoire, y compris les zones rurales».

    Sanction immédiate, Elele n’a pas reçu une subvention promise en décembre 2009 par le ministère de RTXPMAY_Comp l’Immigration. Pour pouvoir verser les salaires de ses neuf salariés et ses neuf vacataires, elle n’a pas payé les charges sociales ni le loyer de son local depuis le début de 2010. Résultat: 80 000 euros de dettes. Jeudi, le tribunal a statué, et un liquidateur judiciaire nommé.

    Au lendemain de la visite du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en France, Gaye Petek rappelle que ce dernier a rencontré la communauté turque au Zénith de Paris. Et qu’il a promis la construction d’écoles turques en France et en Allemagne. L’exact inverse de ce que faisait Elele.

    Pour l’heure, Eric Besson et Fadela Amara ne se sont pas émus de la disparition d’Elele.

    La disparition d’Elele en annonce-t-elle d’autres? «Il va y avoir une charrette d’associations qui vont faire les frais de la politique gouvernementale», prévient Gaye Petek. D’ores et déjà, l’Adamif (Association départementale pour l’accompagnement des migrants et de leur famille), implantée dans le Loiret, a mis la clé sous la porte en janvier. Quant à la Faceef (Fédération des associations et centres d’Espagnols émigrés en France), «nous sommes en grande difficulté compte tenu du fait qu'il y a eu un désengagement partiel et non annoncé de l'Acsè en 2009», reconnaît Gabriel Gasó, son directeur.

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  67. "Cela tenait du mauvais rêve".
    Besson est un homme d'honneur et de courage. Ce n'est pas un vague transfuge ou un traître au petit pied. Quitte à être ignoble soyons le avec éclat, pense-t-il. Et de passer aux actes avec une persévérance et une cohérence qui forcent l'admiration. Un destin exemplaire.
    Fadela est plus molle, elle se justifie, elle argumente, elle se rêve à gauche. Pas du tout la trempe impavide d'un Besson. Il est vrai que ce n'est qu'une femme. Et plus ou moins arabe, en plus…

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  68. Deux ans et demi plus tard, une "mollegauche" est au pouvoir. Les différences entre Hollande et Sarkozy peinent à apparaître....

    Les plus à gauche tentent de se réunir. Il serait temps, hé!

    Extrait du JDD:

    Mercredi soir, à la sortie d'un colloque qui se tenait dans une salle parisienne, Emmanuel Maurel, le nouveau leader de l’aile gauche du PS, a le sourire aux lèvres. "C’est la première fois depuis qu’on est au pouvoir qu’il y a tous les partis de gauche autour d’une table", se félicite-t-il, avant d’en faire beaucoup sur la "qualité" du discours de Pierre Laurent, "très précis", "très bon". En plus de la présence du patron du PCF, Martine Billard, la co-présidente du Parti de Gauche, Denis Baupin pour EELV, quelques économistes et autres politiques se sont réunis à l’invitation de Marie-Noëlle Lienemann et du club Gauche Avenir lors d’une soirée animée par l’ancien ministre de Mitterrand, Paul Quilès. Au menu, débat sur la relance et sur le rapport Gallois pour cette gauche ou ces gauches qui goûtent peu à la social-démocratie sauce Hollande.

    "Rien de grand dans ce pays ne se fait sans l’unité de la gauche", entame Maurel alors que le Front de gauche s’oppose de plus en plus à un gouvernement auquel il ne participe pas. "Rien ne serait pire que de créer une frontière artificielle", entre gauche responsable et gauche protestataire poursuit le leader du courant Maintenant la gauche. Contre un "renversement d’alliance" et la création d’une hypothétique "troisième force" entre un "centre introuvable" et une "gauche qui renoncerait à être elle-même", Maurel joue donc l’unité à un moment où ceux qui refusent la ligne "social défaitiste", comme il la qualifie, peine à se faire entendre et à peser. Cette réunion, veut-il croire, marque "le début d’un processus de convergence".

    Dans une soirée où les mots "nationalisation" ou "interdiction des licenciements boursiers" ont le vent en poupe quand ceux de "rapport Gallois" ou "pacte de compétitivité" cristallisent le rejet, Maurel, après avoir plaidé pour "un choc de solidarité", conclut sa rapide intervention sous les applaudissements de Pierre Laurent. "Le dialogue à gauche est urgent pour trouver des issues à la crise", explique le patron des communistes qui souligne au passage "son plaisir d’être ici".

    Durant son intervention, Laurent exprime un "regret" : il voudrait que la gauche "cesse de fonctionner comme nous le faisons, comme si le débat était clos par les 60 engagements" de François Hollande. "Les idées, les débats, les forces existent pour d’autres choix que ceux faits aujourd’hui. Il faut se mettre en mouvement", pousse Laurent qui voudrait que le gouvernement entende plus les "forces sociales" que Mittal et les "pigeons".

    "Nous devons travailler à une alternative, au rassemblement de la gauche et faire des contre-propositions", défend Marie-Noëlle Lienemann qui rêve d’un "nouveau Front populaire". Maurel, Lienemann, Laurent tentent de tirer le gouvernement à gauche quand le PG de Mélenchon ne croit pas cela possible. Alors ce rendez-vous? "Ce n’est pas un grand Front populaire. On se retrouve par moment avec d’autres forces", relativise la co-présidente du Parti de gauche. Invité, Jean-Luc Mélenchon n’est finalement pas venu. Mais les ponts avec Maurel, qui fut son stagiaire au Sénat, et avec Lienemann, qui fut sa complice de courant au sein du PS, ne sont pas rompus. Les trois compères ont très récemment déjeuné ensemble.

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