samedi 16 novembre 2013

LE PRIX DE NOTRE LIBERTÉ



LE PRIX DE NOTRE LIBERTÉ


par Vivre est un village




Démocratie,  M art'IN. Quand toute la création reprend vie pour répondre à son juge, Poésie de Wilfred Owen dont Benjamin Britten a fait usage pour composer le Dies irae de son War requiem http://www.youtube.com/watch?v=ETocdXjv1HU




Nous sommes faits de Liens© M art'IN

L'Autre société, les liens qui libèrent

Source : Jacques Généreux, L'autre sociétéÉditions Points ISBN 978.2.7578.2066.7 Février2011


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On trouvera la première confirmation de cette thèse dans la façon dont l'enfant développe ou non ses capacités à être lui-même, à s'aventurer loin de sa mère, à explorer le monde. Cette question est l'un des principaux objets des théories de l'attachement et de leurs nombreuses confirmations empiriques développées à partir des travaux du psychiatre anglais John Bowlby et de la psychologue américaine Mary Ainsworth (1).

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L'attachement premier est le lien affectif intense que noue le jeune enfant  avec sa mère ou, à défaut, avec la personne qui s'occupe de lui. La relation avec la figure d'attachement constitue pour l'enfant la "base de sécurité" à  partir de laquelle il peut s'aventurer à découvrir le reste du monde. Si la figure d'attachement est suffisamment disponible, réceptive et si elle réagit de façon appropriée aux signaux émis par l'enfant, celui-ci développe ce que l'on appelle un "attachement sécurisant" : en cas de stress, il cherche refuge et se trouve rapidement apaisé auprès de la figure d'attachement ; il n'hésite pas à s'en détacher pour faire autre chose quand il se sent bien. Mais environ un tiers des enfants manifestent un "attachement insécurisant" : ils ne sont pas apaisés par la présence de la figure d'attachement, même s'ils peuvent être angoissés par son absence.
La qualité de l'attachement a des effets à long terme amplement documentés. "Des douzaines d'études ont établi que, (...), les nourrissons classés comme ayant un attachement sécurisant deviennent des enfants plus sociables, (...), moins agressifs et moins turbulents, plus enclins à l'empathie, (...) réclamant moins d'attention de la part de leurs enseignants et se montrant moins dépendant d'eux » (2).

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La liberté réelle de l'enfant - c'est à dire l'étendue des capacités qui lui sont offertes, l'accès à une relative autonomie, la possibilité de développer des amitiés nouvelles - n'est donc pas le résultat inné d'une nature autonome, mais celui d'un lien intense établi avec une figure d'attachement. L'opposition simpliste entre l'indépendance et la dépendance n'a donc guère de sens. La sécurité psychique de l'enfant est totalement dépendante de sa figure d'attachement. Et c'est en même temps cette dépendance qui lui donne l'indépendance nécessaire pour tourner son regard et sa vie vers d'autres figures. De même, il nous faut rejeter l'opposition entre quête de la sécurité et prise de risque, entre recherche de la tranquillité et goût de l'initiative. L'enfant qui prend des initiatives, qui se risque le plus à explorer le monde, ne se moque pas de la sécurité : il a la sécurité absolue que lui procure la certitude du lien avec sa figure d'attachement. Privez-le de sa base de sécurité et il ne prendra aucun risque, à moins qu'il ne se mette en danger pour attirer l'attention de la figure d'attachement défaillante et pour manifester paradoxalement son besoin de sécurité. On saisit, au passage, le contresens des politiques de l'emploi qui tendent à réduire les protections juridiques des salariés et des chômeurs pour les inciter à assumer des risques (la mobilité, la flexibilité, etc.). On y reviendra plus loin, mais soulignons dès à présent ce que nous enseignent la psychologie et la biologie de l'attachement. Faire peur à quelqu'un ne le rend jamais moins peureux. En revanche, lui garantir qu'en cas d'échec, d'erreur, de malchance, un autre est toujours là pour lui garantir une place parmi le siens et les moyens de repartir à l'assaut du monde, voilà le meilleur moyen de stimuler son sens de l'initiative et sa capacité à assumer les risques.

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C'est la solidité du lien social qui libère l'individu, c'est la sécurité que ce lien procure qui stimule la quête d'autonomie, le sens de l'initiative et l'envie de se risquer dans l'inconnu. A condition, toutefois, que le lien soit comme un fil d'Ariane infini qui permet de toujours retrouver son chemin, mais n'impose aucune limite au voyage. Si le lien est trop court, à peine plus long que le cordon ombilical, c'est une chaîne de prison, pas une corde de vie. Une mère qui ne supporte pas l'éloignement de son enfant ne va pas lui offrir un attachement sécurisant, mais un attachement étouffant qui limitera sa capacité à découvrir le monde et à nouer des liens avec les autres. Notre espace de liberté ne se construit donc ni dans la fusion ni dans la séparation, mais dans la relation maintenue qui permet un aller-retour permanent entre le havre de sécurité, où nous amarre le lien, et le reste du monde, où nous porte le besoin de grandir.
La biologie de l'attachement donne la clé de cet équilibre nécessaire à l'enfant. Dans la gestion de tout besoin, notre organisme sécrète des substances d'alerte (source de déplaisir) en cas de manque ou de stress, et une décharge de substances de récompense (source de plaisir) au moment de la satisfaction. Si l'organisme reste en état de manque ou de stress permanent, il sera intoxiqué par des substances dont l'action n'est saine qu'à condition d'être éphémère. Mais l'organisme encourt tout autant l'overdose quand la satisfaction du besoin n'est pas assez rapidement interrompue ; le plaisir fait alors rapidement place au dégoût, à la douleur et, dans les cas extrêmes, à la mort. Il en va de même dans la gestion du stress et des bienfaits liés à la séparation ou aux retrouvailles avec la figure d'attachement. "Les dosages neurobiologiques révèlent que le simple fait de retrouvailles entraîne, chez un enfant auparavant isolé, une décharge d’opioïdes dont les circuits limbiques et la face inférieure du lobe frontal sont les récepteurs privilégiés. Une présence affective constante non seulement supprime le plaisir des retrouvailles, mais comme pour l'eau à satiété, finit par provoquer un dégoût  (3).

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Dans la relation qui contente sans intoxiquer, tout est donc une question de dosage. Un fil d’Ariane infini, disais-je en sorte que la sûreté du lien ne soit pas une entrave à l’exploration du monde. L'image ne vaut en vérité que pour les tout débuts de l'existence, au moment où la relation à une figure d'attachement singulière est primordiale. Assez vite, l'être humain remplace ce fil d’Ariane par un filet, c'est-à-dire un réseau de liens divers tissés avec le père, les grands-parents, les oncles et les tantes, les frères et sœurs, les éducateurs, les voisins, les commerçants du quartier, les camarades d'école et, plus tard, ses propres enfants, les collègues de travail, les relations professionnelles, etc. Or, comme chacun sait, on avance plus aisément sur un filet que sur un fil, et un filet est toujours plus solide et fiable qu'un seul fil. Certes, au fur et à mesure que se multiplient nos relations, nombre d'entre elles sont ténues et sporadiques ; on peut donc assez rarement compter sur une seule d'entre elles ou sur quelques-unes pour nous tirer d'un mauvais pas ou d'une détresse psychique ; notre filet social est tissé de liens faibles. Mais, pour reprendre le titre d'un article célèbre du sociologue Mark Granovetter, c'est leur nombre, leur diversité et le réseau dense qu'ils constituent qui fait "la force des liens faibles" (4).

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Quelques fils trop minces peuvent bien lâcher, le filet tient. La solidité psychique d'un être dont l'identité, l'estime de soi, le sentiment d'exister, etc., sont soutenues par la reconnaissance d'une multitude d'autres regards, renforce sa capacité à affronter les difficultés de l'existence. Mais, tout le monde le sait, le premier bénéfice d'un vaste tissu social est qu'il nous permet de concilier notre besoin d'attachement, de reconnaissance, d'attention et notre besoin de liberté. Une question de dosage, là encore. Il nous faut des liens forts pérennisant ou reconstruisant un attachement sécurisant. Il nous faut aussi des liens faibles multipliant à petite dose les bienfaits du lien dans l'engagement et la disponibilité qu'exigent les liens forts. La biologie nous aide ici à saisir l'intérêt de la multiplication des liens faibles. Le plaisir chimique des retrouvailles se transforme vite en intoxication chimique de la présence permanente. C'est la solitude qui nous procure le désir de la compagnie ; c'est le contentement qui éteint le désir et nous pousse à désirer autre chose, à raviver le manque, et ainsi de suite. C'est donc l'alternance de séparation et de retrouvaille, de manque et de satisfaction du besoin, qui est bienfaitrice. Si nous avons pu faire l'apprentissage harmonieux de ce bienfait, il est probable que nous chercherons à en multiplier les occasions. Mais on ne peut pas multiplier les liens forts d'attachement ; on ne peut pas davantage passer ses journées, comme un bébé, à s'éloigner de sa figure d'attachement puis à revenir vers elle. En revanche, la répétition et le renouvellement des liens faibles reproduisent ce tango incessant de l'isolement et de la compagnie.

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Ce que ne nous dit pas forcément la biologie, mais que nous indiquent à coup sûr la sociologie, la psychologie et avant tout l'expérience universelle, c'est que nous échappons au risque d'étouffement dans les liens trop étroits, non pas en brisant ceux-ci, mais en nouant davantage de liens avec d'autres personnes : ce sont les autres qui nous donnent la liberté. La capacité à construire un filet social est l'une des premières manifestations d'un attachement sécurisant initial qui a permis l'apprentissage de la liberté. Mais ce filet social pourra aussi bien être le substitut réparateur d'un attachement primitif insécurisant ; la plupart des enfants initialement privés de leur base de sécurité feront néanmoins l'apprentissage des liens qui sécurisent et qui libèrent, grâce au réseau de relations tissé avec d'autres enfants et d'autres adultes. Pour eux aussi, la liberté n'est pas d'abord une conquête de l'individu, c'est un don d'autrui.


(1) John Bowlby, Attachment and loss, New York, Basic Books, 3 vol., 1969, 1973, 1980. Mary D.S. Ainsworth, "Attachment and dependency : a comparison" in Jacob L. Gewirtz (éd.), Attachment and Dependency, Washington, DC, V.H. Winston, p.97-138.

(2) Les âges de la vie, Boris Cyrulnick, op.cit., p.111.

(3) De chair et d'âme de Boris Cyrulnick, op.cit., p.58

(4) Mark Granovetter, Sociologie économique, Seuil, 2008. L'emprunt se limite ici à l'expression qui vise un objet différent. Granovetter parle de l'efficacité économique et sociale des relations ténues mais nombreuses ; je m'intéresse ici à une efficacité ontogénétique et psychique des liens multiples, i.e. leur contribution à la constitution de l'être et à l'équilibre psychologique de celui-ci.



8 commentaires:

  1. Merci de ces extraits de tes lectures, cher Vivre. J'apprécie hautement qu'un économiste prenne la peine de réfléchir à ce qui nous permet de nouer des liens, de devenir des êtres sociaux. Les théories de l'attachement sont fort intéressantes, tant il est vrai que la prématurité native du nouveau né humain le rend très dépendant d'autrui.

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  2. Bonjour Monica,

    Un grand merci pour ce commentaire qui me comble d'aise m^me si je sais qu'il est très exagéré.
    Ma formation "d’économiste" se lime à une formation en forme de "publireportage" sur les mérites du plan quinquennal du Général de Gaulle et sur une formation très très élémentaire en comptabilité publique et une autre en Économie Politique.
    Je suis allé hier au théâtre du Rond Point qui, en ce moment, présente à l'affiche la pièce de théâtre de 4 heures http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_spectacle.cfm/153560-chapitres-de-la-chute.html qui permet d'acquérir d'acquérir un minimum de connaissance sur le phénomène Lehman Brothers.
    Toujours au Théâtre du Rond-Point une autre pièce http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_spectacle.cfm/153561-elisabeth-ou-l-equite.html présente un aspect de la mondialisation dans le domaine industriel industriel qui me permet de comprendre le drame humain de la mondialisation.
    Un grand merci pour ta nouvelle aide à l'édition.
    A bientôt.
    Amitié.

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    1. Cher Vivre, je parlais de Jacques Généreux, économiste, dont tu nous a livré d'intéressants extraits sur l'attachement ;-)
      Amitié.

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  3. Bonjour Monica,

    Jacques Généreux est, en effet, un grand économiste, pas assez connu de mon point de vue.
    A bientôt.
    Amitié.

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  4. http://www.martin-galerie.com/images/lutte/projet.jpg

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    Ce que ne nous dit pas forcément la biologie, mais que nous indiquent à coup sûr la sociologie, la psychologie et avant tout l'expérience universelle, c'est que nous échappons au risque d'étouffement dans les liens trop étroits, non pas en brisant ceux-ci, mais en nouant davantage de liens avec d'autres personnes : ce sont les autres qui nous donnent la liberté. La capacité à construire un filet social est l'une des premières manifestations d'un attachement sécurisant initial qui a permis l'apprentissage de la liberté. Mais ce filet social pourra aussi bien être le substitut réparateur d'un attachement primitif insécurisant ; la plupart des enfants initialement privés de leur base de sécurité feront néanmoins l'apprentissage des liens qui sécurisent et qui libèrent, grâce au réseau de relations tissé avec d'autres enfants et d'autres adultes. Pour eux aussi, la liberté n'est pas d'abord une conquête de l'individu, c'est un don d'autrui.

    Bonjour,

    Il me semble que cette illustration est très belle pour cette page.
    Qu'en pesez-vous ?
    A bientôt.
    Amitié.

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    1. Merci à M'art IN pour ses deux toiles :-)

      Pour en revenir aux liens d'attachement, il est clair que si l'on n'a pas bénéficié d'une base sécurisante, on peut avoir quelques failles, mais que l'on peut ensuite colmater grâce aux bonnes rencontres qu'apporte la vie. C'est ce dont rend compte la notion de résilience.

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    2. C’est moi qui vous remercie d’accueillir mes toiles ici. Je remercie aussi Vivre de les avoir installé dans son article si généreusement.

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  5. Bonjour camarade,

    Je ne dévoilerai pas ton nom, puisque tu ne le souhaite pas.

    Je ne dévoilerai pas ton prénom même s'il fut celui de mon frère puis de notre fraternité.

    Cette fraternité était en sommeil mais je savais déjà qu'elle ne pouvais pas mourir puisque tu m'avais déjà choisi pour lancer un appel au secours, victime que tu es, aussi, des nouvelles pratiques de Mediapart.

    Le clilque me prévenant de ton SMS m'est parvenu à l'heure du repas, repas partagé avec mon épouse que tu connais et que tu estimes.

    Après le repas, elle a insisté pour que je lise ce mystérieux SMS qui venait d'un prénom dont j’hésitais à identifier le nom et le numéro de téléphone.

    Oui c'était bien toi, tu n'avais pas pu me lire et tu me demandais une 2ème chance pour le lire...

    J'ai essayé d'identifier le "Warum et le "Wafûr" de cette requête sans avoir aucun doute sur l'urgence de satisfaire à ta requête.

    Nous nous étions, tous les trois, rendus à cette conférence mythique du Lundi Mediapart dans la petite salle de Maison des métallos 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris...

    Nous avions écouté, religieusement, tous les trois, Martine Orange, François Bonnet et Lenaïg Bridoux nous parler économie, j'avais confirmé que la question que j'avais à formuler à Martine n'était pas hors sujet puisqu'il s'agissait de l'article 123 du traité de Lisbonne http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Lisbonne et de la loi Pompidou/Giscard d'Estaing du 3 Janvier 1973 dite "scélérate" http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_n%C2%B073-7_du_3_janvier_1973_sur_la_Banque_de_France .

    Je me rappelle ma nervosité de jeune communiant pour réciter le texte que j'avais appris par cœur du clavier de Marie-Caroline Porteu à laquelle François Bonnet avait choisi de répondre directement au micro pour nous confirmer que, lui aussi, était contre l'article 123 du traité de Lisbonne et que, lui aussi, trouvait la loi Pompidou/Giscard d'Estaing du 3 Janvier 1973 sur la Banque de France .

    Je me rappelle de la presque prise à partie presque physique à la sortie de la réunion par un spectateur qui m'a demandé si je savais ce qu'étais vraiment la loi scélérate.

    Je me rappelle, aussi de ma réponse pour lui dire que la précarité engendrée par la loi scélérate avait causé, elle aussi beaucoup de morts...

    Nous partageons, maintenant, la même peine de l'instauration de la loi scélérate du "déconseiller" sur Mediapart et nous nous souvenons, émus de cette table mythique que nous partagions à http://blogs.mediapart.fr/blog/serge-koulberg/110311/ou-va-le-club-ma-contribution-au-debat-de-la-journee-portes-ouvertes et du compte-rendu de Serge Koulberg dont la conclusion est : Nous n’avons pas, à mon sens, à inventer des “comment y aller ?” mais nous avons à réfléchir sur les raisons d’y aller ensemble.

    La nostalgie de na pas avoir lu ces mots plus tôt m'étouffe et t'étouffe sans doute, cher camarade, et s'est sans doute la principale raison de ton désir de retour en amitié.

    La nostalgie de ne pas avoir compris plus tôt, que la différence en "où" et "comment" est la différence entre le coup d'état du "où" et la gestion tranquille de ce long fleuve dont la source se trouve à http://www.mediapart.fr/journal/france/100308/le-prix-de-la-liberte et l'embouchure à http://blogs.mediapart.fr/blog/vivre-est-un-village/290613/lautre-societe-les-liens-qui-liberent ...

    Camarade, la nostalgie est derrière nous, nous est venu, maintenant, le temps de l'action dans l'urgence de la suppression du "déconseiller" puis dans la reprise tranquille de ce fleuve que je nomme la vie.

    A bientôt.

    Amitié, camarade.

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