samedi 26 octobre 2013

SI ÇA CONTINUE, IL FAUDRA FINIR LE TRAVAIL COMMENCÉ PAR ADOLF !







SI ÇA CONTINUE, IL FAUDRA FINIR LE TRAVAIL COMMENCÉ PAR ADOLF !

Jésus Crie

Dans L’homme qui rit, Victor Hugo a donné corps au mythe des comprachicos. Ces horribles nomades espagnols qui défiguraient des enfants pour en faire des bêtes de cirque. Beau livre... mais cette histoire de comprachicos est un mythe, de la sale couleur de celui qui disait les Juifs amateurs de sang d’enfants chrétiens.

Ce mythe est en train de revivre avec l’affaire de la petite fille blonde trouvée en Grèce dans une famille rrom. On a tout de suite imaginé une petite aryenne volée. La vérité est peut-être plus prosaïque (et plus belle, mais moins faite pour plaire aux fdesouches). Cette enfant est une Rrom bulgare, et sa mère l’aurait abandonnée parce qu’elle n’avait plus d’argent. On serait donc, si ça se trouve, devant un cas d’abandon suivi d’adoption réalisé en dehors des normes. Devant une forme de solidarité communautaire. Et rien de plus qui soit prouvé, pour l’instant, et l’enquête n’a pas cherché à voir une seconde si cette petite fille était heureuse avec ses parents adoptifs. Sur la photo diffusée dans x médias, elle est sale et triste : tu parles, la photo a été prise par la police, vous savez, cette police gangrénée par Aube Dorée !

Mon père m’a raconté comment un jour il avait vu, au bout d’un champ, le chômeur-alcoolo du pays se rouler dans l’herbe avec sa ribambelle, dépenaillée mais hilare. Il avait commenté ainsi : tu vois, il y a des gosses de médecin qu’ont n’ont pas le dixième de cette affection !

On en est juste à les accuser sans preuves de l’avoir fait danser pour gagner des sous. C’est pas comme si on l’avait inscrite à un concours de mini-miss, hein ? En tout cas, maintenant elle est dans un orphelinat : ouais...

Une affaire similaire a été signalée en Irlande, il y a deux jours. Une petite fille blonde a été enlevée d'un camp de Rroms par la police sous prétexte qu'elle ne ressemblait pas à ses parents supposés, explique CNN. Mais contrairement au cas de « l’ange blond », le test ADN a révélé que les adultes étaient bel et bien les parents de la fillette. Ils cherchent quelle suite donner à cet événement, qui a beaucoup inquiété la petite fille. Imaginez une seconde qu’on ait enlevé Baby George à Kate et William, les excuses qu’ils auraient reçues. Ah l’Irlande, ses orphelinats catholiques, ses magdalenes *...

(Certaines informations pour écrire cet article ont été trouvées sur un média suisse. La Suisse a pratiqué dans les années 30 l’enlèvement en  masse d’enfants rroms pour les confier à des orphelinats et des familles bien sous tous rapports. A stérilisé des femmes rroms jusqu’en 1972. No comment.)


Edit : on a retrouvé les vrais parents de l’enfant, qui sera confiée à une famille bulgare. Heureusement qu’elle est blonde, comme ça on ne verra pas qu’elle est rrom.  Les faux parents sont inculpés d’enlèvement, internés en attente d’un jugement (leurs douze enfants, on n’en parle pas). C’est sûr que la justice grecque a plus urgent à faire que de traquer les milliards envolés dans l’évasion fiscale. Au moins pourra-t-on continuer à stigmatiser les Rroms, devenus les ennemis n°1 du bonheur de la douce Europe.

34 commentaires:

  1. Merci de ce billet, Jésus.

    Qu'il est difficile de nuances garder quand on assiste à des déferlements de stéréotypes et de pratiques de stigmatisation! Les Rroms deviennent des représentants du mal, auxquels on ne prête que les pires intentions.

    Mais.

    LES RRoms, pas plus que LES Arabes ou LES Français, ça ne veut rien dire.
    Nous sommes tous des humains traversés d'ombres et de lumières

    Le statut des enfants est loin d'être idyllique partout, et il est horrible en certains endroits.
    Ne jamais oublier que les adultes, notamment quand ils sont pris dans des situations oppressives, peuvent s'en prendre à ceux qu'ils dominent. Les femmes, les enfants, les handicapés... morflent.

    L'oppression des enfants par le travail ou la prostitution, leur vente, leur achat: ça existe de façon ouverte ou larvée partout.

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    1. //Il ne faudrait pas, au prétexte légitime que nous rejetons les discours stigmatisants et réifiants sur des groupes de gens montrés du doigt comme les suppôts du diable, nous fermer les yeux sur ce peut parfois engendrer le pouvoir patriarcal, machiste, y compris chez des gens subissant eux-mêmes un horrible pouvoir./ :

      C’est vrai. J’attends ainsi une enquête sérieuse (càd sans préjugés systématisants) sur les deux familles. Sérieuse et complète, incluant une étude de l’environnent de vie de ces gens.

      J’observe quand même que la maltraitance sur enfants n’est pas une exclusivité des pauvres. Et si on parle plus d’elle que de celle des milieux CSP+, c’est qu’elle est plus sous la loupe des divers services sociaux, qui y accèdent plus facilement. Les gens de la hautes savent mieux élever des barrières.

      Et il faut s’entendre sur ce que recouvre la notion de maltraitance. Si ça se trouve, le chômeur-alcoolo de mon témoignage filait des baffes à sa ribambelle quand il avait trop bu. Mais ses gosses avaient au moins ça : des roulades avec lui dans le foin. Alors que d’autres, qui ne porteront jamais aucune marque de coup, sont dans un délaissement affectif total. La mère qui un jour a dit à son fils devant moi « je regrette de t’avoir fait » était du meilleur monde. Un coup de fer à repasser dans la gueule lui aurait fait moins mal.

      Pour revenir à la façon dont poussent les gosses des bidonvilles, voici ce que disait, vers les années 50, Paulette Etavard, chroniqueuse dans une publication d’action catholique rurale :

      //"Un tout-petit a besoin de tendresse" Il fut un temps où, sous prétexte de puériculture scientifique, l'on interdisait dans les nurseries modernes tout contact entre bébés et infirmières. Seuls la hantise du microbe et le poids des rations alimentaires dominaient les préoccupations. L'on s'aperçut alors avec stupeur que ces petits poupons, élevés avec tant de soin, poussaient infiniment moins bien que ceux laissés dans leurs familles. Et ceci même si les familles étaient pauvres, voire même misérables, et leur hygiène douteuse. Les bébés de pouponnières, privés de la tendresse d'une maman, se révélaient moins forts, moins adroits, moins éveillés, parlaient et marchaient plus tard que les petits « poulbots » élevés à la diable. Quelle belle revanche de l'amour maternel ! La science inventa même un mot nouveau pour désigner le mal étrange qui retarde le développement de ces petits enfants sans affection : on dit qu'ils font de l'hôpitalisme. Non, on ne peut pas faire de l'élevage de petits d'hommes. Le bébé n'est pas non plus une plante qu'il suffit « d'arroser de lait » pour la faire pousser. C'est un petit être infiniment plus complexe qui a d'abord besoin de se sentir aimé.//

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    2. Je remets ici le commentaire auquel tu réponds, Jésus. Je voulais le déplacer plus bas.

      Ce premier commentaire est une réaction un peu agacée devant des discours que j'ai lus sur Mdpart.

      Il ne faudrait pas, au prétexte légitime que nous rejetons les discours stigmatisants et réifiants sur des groupes de gens montrés du doigt comme les suppôts du diable, nous fermer les yeux sur ce peut parfois engendrer le pouvoir patriarcal, machiste, y compris chez des gens subissant eux-mêmes un horrible pouvoir.

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    3. Bien entendu, Jésus. les enfants maltraités existent dans tous les milieux. Et il existe toutes formes de mauvais traitements!

      Il est difficile d'évoquer ces questions quand un groupe social devient le porteur du pire des humains, qu'il sert d'exutoire aux mauvais sentiments des autres.

      Cette assignation est d'autant plus abominable qu'elle laisse dans l'ombre les exactions des nantis et oppresseurs, et qu'elle empêche de combattre les véritables racines du mal.

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  2. Maria, la jeune fille blonde aux yeux bleus que la police grecque avait découverte dans un campement Tsigane lors d’une opération menée par la police le 17 octobre a retrouvé ses parents. Les recherches avaient été effectuées dans le monde entier, et ce sont les forces de l’ordre bulgares qui ont déterminé l’identité de la mère biologique de Maria.

    Ce sont les époux Roussev, vivant dans la ville de Nikolaïevo avec leurs dix enfants. Il s’avère qu’ils sont également… tsiganes. La mère avait accouché de Maria en Grèce en 2009, et elle l’avait ensuite donnée à d’autres personnes, car elle n’avait pas assez de moyens pour s’en occuper.

    Quelles leçons tirer de cette triste histoire ?

    D’abord, que les critères physiques sur lesquels s’est basée la police grecque ne sont finalement pas si déterminants. Des tsiganes blonds aux yeux bleus, il y en a des tas. Se baser sur ce seul critère pourrait même être dangereux. Imaginez que ce soit la police bulgare qui ait trouvé Maria avec ses vrais parents et qu’elle ait appliqué le raisonnement de la police grecque. Que de tourments pour un couple innocent !

    Cette histoire a également servi à alimenter tous les vieux clichés qui ont servi, de tout temps, à stigmatiser les gens du voyage. Voleurs de poules, voleurs d’enfants, trafiquants en tout genre, une histoire qui tombait à pic pour beaucoup. Sauront-ils reconsidérer leurs points de vue ? Pas sûr. Une idée ancrée ne s’en va pas comme ça. Pourtant l’histoire de Maria est une histoire à charge contre les sociétés modernes qui sont désormais incapables de voir que certains de leurs déshérités sont obligés d’abandonner leurs enfants, faute de pouvoir les nourrir.

    Parents biologique, parents adoptifs, on ne saura jamais quel est le mieux pour la petite Maria. Mais une chose est sûre : elle démarre mal dans la vie. Vu son jeune âge, on peut espérer que cet épisode de sa vie ne laissera pas de traces.

    http://avicennesy.wordpress.com/2013/10/26/on-a-retrouve-les-parents-de-lange-blond-en-bulgarie/

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    1. Ajoutons que la plupart des déshérités ne pratiquent pas la contraception et ont des enfants en nombre, qu'ils ne peuvent toujours nourrir... Quant aux femmes, elles sont des matrices durant tout leur pauvre vie...

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  3. Lu dans Le Point, cette brève qui fait frémir de rage:

    Ils étaient venus interpeller la garde des Sceaux pour dire leur opposition persistante au mariage pour tous. La mobilisation a viré au dérapage raciste. Des opposants au texte entré en vigueur en mai, réunis vendredi devant le palais de justice d'Angers où se trouvait la ministre, l'ont injuriée, rapporte Angersmag.info. Ces personnes, une centaine en tout, s'étaient rassemblées, drapeaux du mouvement à la main, non loin de l'édifice protégé par des barrières, relate le site d'information. À l'aide de cornes de chasse, de sifflets et de mégaphones, ils "donnent de la voix". "Taubira, casse-toi !", "Taubira, démission !" ou "Dictature socialiste" font partie des mots d'ordre. Christiane Taubira salue les manifestants du haut des marches, les défie en leur envoyant un baiser de la main alors qu'elle entre dans le bâtiment.

    Des enfants, amenés par les adultes présents d'après cette source, prennent alors le relais. "Taubira, casse-toi ! Taubira dégage ! Taubira, tu sens mauvais, tes jours sont comptés. Nous sommes le peuple, on ne veut plus de ta loi", crient-ils, pour certains dans des mégaphones, selon le site local d'information. La scène se déroule "sous le regard amusé de parents fiers de leurs progénitures", précise le site internet. Une jeune fille d'environ 12 ans brandit ensuite une peau de banane et lance : "Une banane pour la guenon !" "Même les CRS qui assuraient le cordon de sécurité n'en sont pas revenus", souligne agersmag.info.


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  4. Pas facile de rester indifférent devant ce nouvel étalage de vacherie policière et de bêtise journalistique et inversement.
    Et pourtant tout en étant en accord avec le billet de Jésus et les commentaires exprimé jusqu'ici, j'éprouve comme un malaise.
    L'impression de me faire avoir.
    Comme dit l'autre "Quand le sage montre la lune, l'insensé regarde le doigt". Euh… Qui me prouve que le sage est si sage que ça, à part son beau costume de sage ? Et pourquoi tient-il tant à ce que je regarde la lune, le cher homme ? Bien insensé qui ne regarderait le doigt qui désigne ce qui est prétendument si important. Hum…et si c'était pour qu'on n'ait pas l'idée de regarder ailleurs, là où peut-être les "sages" n'ont pas envie qu'on regarde ?
    Et ça ne manque pas, les petites et grosses saloperies concoctées quasiment chaque jour par les racailles des pouvoirs politique et financier sous l'œil paterne et respectueusement discret de la racaille médiacratique. Allez-y, mes petits, excitez-vous bien contre (la plupart) ou pour les Rroms. Et pendant ce temps-là…
    Cela dit, ce n'est évidemment pas une raison pour laisser passer sans rien dire ces déconnades où le pire de l'humain affleure. Faut crier. Vas-y Jésus.
    Mais ne soyons pas dupes : c'est largement de la diversion.

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  5. @ Parleur

    C'est une diversion, mais le mécanisme qui la permet est toujours le même: (1) substituer aux réflexions sur les causes et les conséquences des dysfonctionnements sociaux la réification de groupes sociaux perçus comme des autres radicalement autres; (2) attribuer à ces Autres toutes les saloperies que chacun porte plus ou moins en lui.
    Ils deviennent des sortes de tortionnaires (voleurs, violeurs, tricheurs ...) contre lesquels la haine peut exploser.

    Il n'est pas anodin de rapprocher le rejet des Rroms et l'attaque crue contre Taubira, la guenon socialiste qui veut libérer les criminels!

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    1. Bref, réification, objectivation de l'Autre et projection sur l'Autre du mal président à ces mouvements aberrants, qui peuvent conduire à l'attaque.

      Remarquons que le mécanisme est mis en œuvre presque à l'identique par les racistes et les antiracistes. Voir à ce sujet comment certains abonnés de MDPT finissent par traiter de "teutons", de "bergers allemands"" ou d "Autrichiens" leurs adversaires politiques. En somme, on est toujours la "sale race" de l'autre.

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    2. Expliquer, expliquer clairement comme tu le fais là, c'est bien entendu la chose à faire.
      Montrer comment marche la diversion peut aider.
      Comme quoi il est judicieux de regarder le doigt qui montre la lune…

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    3. Il faut regarder le doigt, ce que fait l'autre main et disent les yeux du « sage » … sans oublier la lune !
      Caroline P

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    4. "Ce que fait l'autre main."
      Pour sûr, ma bonne dame. On voit que vous vous y connaissez en pickpockets.
      Même que ça me paraît un peu louche ;-)

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    5. Il faut certainement loucher un peu pour voir la sarabande des Mains Invisibles en action sans oublier d'admirer la Lune ! Cela fatigue nos nerfs optiques mais renforcent nos neurones pour devenir biglement lucides.

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  6. "Rendez-nous Maria ! Nous l'abriterons et partagerons notre pain avec elle", s'exclame Katia Rousseva, 20 ans, la soeur aînée de la fillette abandonnée en Grèce par des Roms bulgares et surnommée dans les médias "l'ange blond".

    Aussi blonde que Maria, visage émaillé de taches de rousseur, sourcils presque blancs, Katia craint que les services sociaux "n'enlèvent Maria" à son retour en Bulgarie. "Nous ne la céderons pour rien au monde", s'écrie-t-elle devant sa masure à Gourkovo où elle habite avec son mari Moustafa et ses deux enfants, enceinte d'un troisième.

    "Je gardais mes huit frères et soeurs à Nikolaevo quand mes parents étaient en Grèce. À son retour, maman a dit qu'elle y avait laissé un bébé. Elle n'avait pas d'argent pour payer son passeport", témoigne-t-elle.

    Katia s'inquiète de ses parents, Sacha et Atanas Roussev, soupçonnés de vente de bébé et qui risquent six ans de prison. Ceux-ci ont disparu depuis vendredi matin du ghetto de Nikolaevo avec les trois de leurs enfants blonds. La police assure "qu'ils sont en Bulgarie et pas en détention". Leurs voisins affirment qu'une chaîne de télévision leur paie les frais d'un appartement à Sofia pour les garder à l'abri et les interviewer.

    "Qu'on fiche la paix à mes parents. Maman n'a rapporté aucun argent pour avoir laissé Maria, nous avons vécu dans la même misère après son retour de Grèce", témoigne Katia.

    Le ghetto de Nikolaevo est aux aguets. Jeudi en fin d'après-midi, les services sociaux ont tenté d'emmener trois enfants mineurs des Roussev, mais les Roms du voisinage ne les ont pas laissés partir. "J'ai pris une hache. Les autres gens les ont engueulés [les agents sociaux]. Alors, ils ont fait signer à Elena, leur soeur majeure, un document de garde sous sa responsabilité.

    La tentative des services sociaux d'emmener trois enfants des Roussev a suscité l'inquiétude et réveillé des souvenirs amers : "Quelle mère se séparerait de ses enfants! Mais ils [les services sociaux] m'en ont volé deux, ils disent que les conditions de vie n'étaient pas bonnes et que je n'avais pas de revenus", se plaint, des larmes aux yeux, Anka Yordanova, 31 ans.

    "Moi aussi, ils m'en ont pris trois, témoigne Roumiana Tinkova, 32 ans, qui en a six autres. Ils étaient malades, j'ai signé des papiers, mais je ne sais pas lire. Puis j'ai appris que mes fillettes étaient adoptées en Allemagne !"

    L'intérêt médiatique sans précédent pour les ghettos roms misérables de Nikolaevo et Gourkovo éveille des espoirs timides : "Nous n'avions jamais vu auparavant des gens comme vous devant ces taudis. Montrez comment nous vivons, quelqu'un peut nous envoyer des vêtements, des couvertures", dit Boïan Ivanov, 33 ans. Il montre sa mère malade et quatre enfants dormant sur le sol humide d'une maison, misérable comme tant d'autres à Nikolaevo.

    "C'est rare qu'on trouve du travail. Ce qui nous reste, c'est de fouiller les poubelles et de voler", expliquent des Roms sous le couvert de l'anonymat. "Pour la mairie, nous ne sommes pas des hommes. Ils ne viennent que pour nous compter, mais nous laissent nous débrouiller contre les inondations, la faim et les maladies", accuse Boïan Ivanov.

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  7. Les autorités irlandaises ont rendu mercredi à leurs familles roms deux enfants qu’elles leur avaient retirés à cause de soupçons sur leur identité, inspirés de l’affaire de «l’ange blond d’Athènes», les tests ADN s’étant révélés concluants selon la police.
    «Les deux enfants ont été rendus à leur famille respective à la suite de la confirmation de leur identité biologique», a annoncé la police dans un communiqué mercredi soir.

    Une fillette de 7 ans avait été retirée lundi de sa famille à Tallaght, dans la grande banlieue de Dublin. Un garçon aux cheveux blonds et yeux bleus, âgé de deux ans, qui vivait à Athlone, dans le centre de l’Irlande, à 125 kilomètres de là, avait subi le même sort mardi soir, en vertu de la loi sur la protection de l’enfance.

    Ce dernier a été rapidement rendu à sa famille mercredi matin. Et la fillette est rentrée chez elle mercredi dans la journée, une fois que les tests ADN pratiqués ont bien établi le lien de parenté revendiqué par les parents.

    «Leur fille leur a été retirée parce que quelqu’un a estimé qu’elle était différente de ses frères et soeurs, et que du coup elle ne pouvait pas être une enfant rom», a réagi la famille de l’enfant dans une déclaration de son avocat, mercredi soir.

    Les parents «n’acceptent pas qu’il s’agisse d’un argument suffisant pour leur retirer leur enfant (...). Ils ne pensent pas que cela se serait produit dans le cas où un enfant paraîtrait simplement différent physiquement de ses frères et soeurs. Cela s’est passé car ils sont membres de la communauté rom», selon la déclaration de l’avocat.

    Le ministre irlandais de la Justice, Alan Shatter, a mis en garde contre le risque d’une stigmatisation de la communauté rom. «Il est important qu’aucun groupe ou minorité ne soit montré du doigt (...) dans les cas de protection de l’enfance», a-t-il déclaré mercredi soir, se disant «particulièrement conscient du désarroi regrettable» causé aux familles de ces deux enfants.

    Le ministre a ordonné une enquête pour déterminer les «circonstances qui ont conduit» au retrait momentané des deux enfants de leurs familles.

    Ces deux affaires ont éclaté alors qu’un couple rom a été inculpé en Grèce, lundi, pour l’enlèvement d’une fillette dont la découverte a provoqué des milliers d’appels de parents ou de proches à la recherche d’enfants disparus. Le couple affirme que la mère naturelle de l’enfant, une Rom bulgare, leur avait confié le bébé car elle ne pouvait pas s’en occuper.

    La police irlandaise «devra justifier la raison pour laquelle une intervention a été décidée (et en quoi il y avait) une menace sérieuse et immédiate à la sécurité ou au bien-être de l’enfant», a estimé le rapporteur spécial chargé de la protection de l’enfance de Dublin, Geoffrey Shannon.

    La responsable de l’association de gens du voyage Pavee Point, Siobhan Curran, a quant à elle mis en garde contre toute «chasse aux sorcières» envers les roms.

    Pour Immigrant Council, une ONG irlandaise de défense des droits des migrants, «le gouvernement doit immédiatement détailler les procédures en place dans les services publics pour éviter les enquêtes au faciès».

    «Le placement de deux enfants de la communauté rom intervient une semaine après l’annonce du gouvernement que les personnes venant de l’étranger représenteraient 50% des contrôles d’aides sociales, dans le cadre d’une nouvelle vague de répression des fraudes», a déclaré Denise Charlton à la tête du Immigrant Council.

    «L’Irlande a déjà été mise en garde par un rapport du Conseil de l’Europe en février sur la nécessité d’empêcher les enquêtes au faciès», a-t-elle rappelé.

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    1. Les autorités irlandaises n’auraient certainement pas soustrait ces enfants d’aspect différent à leurs familles si celles-ci avaient été dans la norme irlandaise. On retrouve là l’ancestrale suspicion sur les pauvres, suspectés a priori de tous les vices. Ne jamais oublier que pour les divers pouvoirs de ce genre de pays bigot, s’ils sont pauvres, c’est par punition divine.

      Il se dit que la petite fille, traumatisée, n’a pas mangé pendant huit jours. A-t-elle reçu des excuses personnelles des gens qui l’ont retenue de force ? Mon article parlait des voleurs d’enfants espagnols. Ici, les voleurs d’enfants sont irlandais, avec la force dite de la loi !

      Etre suspecté de vices, c’est ce qui naguère a fait ces pouvoirs irlandais voler des enfants pour les enfermer dans des orphelinats tous plus sinistres les uns que les autres, pour les livrer à des pervers. Orphelinats pour les enfants, bagnes à madgalenes pour les jeunes filles qu’on supposait ne pas être des rosières.

      Donc, s’il y a bien un pays qui devrait se montrer prudent et modeste en matière de protection infantile, c’est l’Irlande.

      Remarquez, nous en France on a bien eu les pas orphelins réunionnais volés a leurs parents pour devenir force de travail (et pas que) en Creuse, celas sous l’égide du Premier Sinistre de l’époque...

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    2. Si rien n'étouffe l'enquête, la plupart des bonnes questions qui ont été posées par les diverses instances et organisations irlandaises devront trouver une réponse.

      Ce sont les pauvres qui sont stigmatisés et, parmi eux, les pauvres des pauvres: les Rroms, à propos desquels le faciès et l'ADN sont convoqués comme preuves d'infamie ou de légitimité parentale...

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  8. Ils ont créé une Europe pour permettre la libre circulation et la concentration des capitaux, pas pour les citoyens. Une Europe pleine de ghettos et de misère, qui veut pouvoir utiliser sa main d'œuvre au meilleur coût et rejeter dans le No man's land ceux qu'elle définit comme des parasites.

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  9. Difficile de ne pas être consterné par la surnatalité dans ces familles accablées par le rejet et la misère qui l'accompagne. A quand un planning familial pour ces femmes enceintes si jeunes ? Comment peuvent-elles avancer en étant déjà mères de 2 ou 3 enfants à tout juste 20 ans ? Comment l'Europe peut-elle tolérer le mésusage des fonds européens censés leur être destinés en France bien sûr mais d'abord dans leurs pays d'origine où elles sont sédentarisées depuis longtemps ?
    Caroline

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    1. Le statut des femmes dans les pays les plus pauvres est ici en cause de façon très aiguë.

      Oui, Caroline, tu as raison: ces très jeunes filles enceintes, et encore enceintes, qui ont été dressées pour croire que le rôle de la femme est uniquement d'être mère, devraient être sensibilisées à la contraception, et être accompagnées pour accéder à une autre vie.

      Personnellement, je ne peux accepter l'idée, proclamée par certains gauchisses ici et là, que les femmes opprimées des "autres pays" ou des "autres cultures" sont bien comme elles sont, et qu'on doit accepter leur statut au nom du respect des différences.

      Cette acceptation est un déni total du pouvoir patriarcal qui sévit partout, entraînant une assignation délétère des rôles féminins et masculins.

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  10. Dans un site qui s'intitule NADARA, l'histoire des Roms est résumée d'une façon intéressante.

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    1. On y trouve ceci:

      Le peuple Rom désigne les Tsiganes établis en Europe de l'Est. Le terme Rom signifie homme dans la langue Romanès

      Au nombre approximatif de huits millions répartis dans les Balkans, plus de trois millions d'entre eux habitent en Roumanie, soit plus de dix pour cent de la population.

      Les changements géopolitiques survenus dans les pays de l'Est à la fin des années quatre-vingt ont accentué la crise économique, engendré la montée des nationalismes et fragilisé la situation des roms.

      Les Roms le plus souvent artisans, commerçants ou musiciens, travaillaient à l'époque et pour la plupart d'entre eux dans des fermes de l'état.

      A la chute du régime, ils furent les premiers touchés par le chômage et rejetés par la majorité des citoyens qui libéraient ainsi des rancœurs accumulées durant la période communiste.

      Les Roms ont alors été sédentarisés de force en obtenant diverses aides des gouvernements qui au fil du temps sont devenues de plus en plus aléatoires, rendant leur situation préoccupante.

      Les Roms ont vu leur histoire jalonnée d'épreuves et de persécutions.
      Plus de 800 000 roms furent victimes des crimes commis par les Nazis. Par ailleurs, en Serbie comme en Roumanie, nombre d'entre eux furent esclaves jusqu'en 1850.

      SITUATION ACTUELLE DES ROMS EN ROUMANIE
      La situation actuelle des roms en Roumaie est préocupante puisque 40% d'entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté soit avec moins de 2,15€ par jour. Ce qui explique les vagues de migration que l'Europe de l'Ouest observe ces dernières années.

      La santé physique des roms est bien plus mauvaise que le reste de la population dans une majorité de pays. L'espérance de vie des roms est de 15 ans de moins que la majorité de la population dans le centre et l'Est de l'Europe.

      La pauvreté des Roms en Roumanie est à multifacettes: Les Roms sont souvent privés des ressources necessaires à des conditions de vie adéquates, mais surtout ils n'ont pas accès à l'éducation, à certains postes de travail, aux services sanitaires et sociaux et aux canaux pour être actifs dans la société.

      La population rom est sans cesse discriminé:
      • violences physiques, morales,
      •injustices juridiques,
      •discrimination raciste de la part des autorités,
      •crimes racistes impunis,
      •discrimination pour l'accès aux services sociaux, comprenant la discrimination dans l'allocation des fonds publics municipaux pour la réalisation des infrastructures de base (eau, electricité, gaz...),
      •utilisation systématique de propos racistes par les média ce qui perpétue les stéreotypes et atitudes racistes,
      •nombreux acces limités à une éducation normal pour les enfants roms, discrimination raciste dans les institutions scolaires

      et la liste pourrait être encore longue!

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  11. Une centaine de Roms évacués lundi matin du parking de l'université de Lille-I à Villeneuve-d'Ascq (Nord) ont investi lundi soir les locaux de la Bourse du Travail de Lille à l'invitation d'un syndicat étudiant, selon des sources concordantes. "Le syndicat Sud-Solidaire étudiant a proposé en dernier recours à la nuit tombée que les familles puissent être accueillies à la Bourse du travail pour la nuit" où les syndicats disposent de locaux, a déclaré à l'AFP Majdouline Sbaï, vice-présidente (EELV) du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, présente sur place. "Il y a à peu près 90 personnes qui sont là. Il a fallu acheter des sacs de couchage, des tentes, trouver à boire et à manger", a poursuivi Mme Sbaï.

    Ces Tziganes d'Europe de l'Est, parmi lesquels des nourrissons, de jeunes enfants, des femmes enceintes et des personnes malades ou âgées, "étaient vraiment dehors sans aucune autre solution" après l'évacuation lundi matin du campement de Villeneuve-d'Ascq, abritant jusqu'à 250 d'entre eux, a précisé l'élue. "Les Roms ont été privés de tous : leurs caravanes, effets personnels, vêtements, moyens de cuisson et du peu de nourriture qu'ils possédaient", a indiqué l'union syndicale Solidaires-Nord-Pas de Calais dans un communiqué.

    Dénonçant "une situation inhumaine", Solidaires a dénombré "une centaine de personnes, dont 45 enfants" à la Bourse du travail, située dans le quartier lillois de Fives. Des syndicalistes, des élus écologistes, une dizaine d'étudiants et quelques bénévoles associatifs s'affairaient lundi soir dans le calme à préparer pour la nuit ces locaux. "C'est une situation absolument pas tenable, je pense que ça ne pourra pas durer plus d'une nuit", a jugé Mme Sbaï.

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    1. Ils n'ont qu'à faire comme les Bretons : casser les portails d'écotaxe.

      Allez, un peu de soleil dans l’eau froide :

      http://www.youtube.com/watch?v=Q9ssthC4nHU

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  12. La suite sur l'amendement 458A en Grèce concernant les opposants à l'UE

    Si l'affaire de la petite Maria a crevé les plafonds de visites de tous les sites d'information, celle de l’amendement qui menacerait directement la liberté d'expression en Grèce semble être ignorée. Pourtant, le texte 458A introduit par le gouvernement pourrait donner un sérieux coup de frein à la liberté d'expression dès qu'il s'agit de critiquer l'Union Européenne. C'est en tout cas l'avis de plusieurs journalistes qui affirment que le texte qui aurait été voté par le parlement (nous n'avons pas -encore- trouvé preuve écrite du vote) est une réelle menace fasciste. Traduction de l'article d'un chroniqueur grec qui revient sur l'affaire.

    Lire la suite : Okeanews

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  13. http://www.liberation.fr/societe/2013/11/07/francis-mumbudi-le-sans-papiers-parraine-par-valls-sans-succes_945089

    La capacité de trahison de ces politiciens est sans limites

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    1. Les politiciens pratiquent structurellement le mensonge et la trahison: il leur faut annoncer une couleur pour se faire élire avant de n'en tenir aucun compte une fois élus.

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    2. C'est une épure, un cas d'école, une démonstration.
      Merci Manuel Valls, d'être aussi transparent…

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  14. Une excellente lettre de Christine Angot à Christiane Taubira:

    ICI

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  15. Dans la série « qu’ils sont bien nos médias », voici un article du Nobs, pas méprisant du tout, hein :

    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131112.OBS4927/quand-liberation-paye-50-euros-pour-interviewer-leonarda.html

    Extrait :

    //Alors, "au lieu des 200 [euros] réclamés" par le père, "Libération" décroche l'interview contre un billet de 50 euros. Déontologiquement, pas sûr que l'opération soit une réussite. A moins qu'on la considère comme une information supplémentaire sur le fonctionnement de la famille Dibrani...//

    Un Libé qui fait le marchand de tapis avec des gens fauchés.

    Un Nobs qui ironise sur le fonctionnement de la famille Dibrani alors qu’on interroge régulièrement des stars qui n’acceptent que pour des plans com’.

    Et parfois se font payer, et autrement plus cher. Mais comme c’est du VIP et pas du Rrom, on ne se moque pas de leur fonctionnement....

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    1. Je vois passer sur un certain réseau social des "informations" contre les pauvres venant manifestement de la droite. Le message est : "Comptez combien a coûté aux contribuables la famille Dibrani". (on peut remplacer Dibrani par d'autres noms, populations ou groupes sociaux comme "fonctionnaires").

      Les gens qui font passer ces "informations" ne sont manifestement pas au courant de ce que coûtent aux contribuables le (dys)fonctionnement de la classe politique ou les égarements des banques.

      Le plus facile est, toujours, de mettre en exergue les micro-"abus" des pauvres sans jamais épingler les macro-abus des nantis. Et comme nombre de médias enfoncent ce clou sans se lasser, le résultat ne se fait pas attendre.

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  16. Stefan Zweig - Le Monde d'hier

    Souvenirs d'un européen

    Die Welt von Gestern

    SZ était un européen convaincu, avant 1914. "Nous étions persuadés que la force spirituelle, morale de l'Europe s'affirmerait triomphalement au dernier instant critique". Nous aussi, n'est-ce pas ? La guerre de 1914 a eu lieu, pleine encore de l'illusion qu'un monde juste en sortirait et que la guerre était une "honte". 39 a donné le coup de grâce. Il y avait eu entre-temps la terrible hyper-inflation et la dépression qui avaient détruit ce qui restait de valeurs en justifiant les plus fauves par leur succès. "Rien n'a rendu plus mûr le peuple allemand pour le régime de Hitler comme l'inflation".

    Il montre aussi que, dans l'entre deux guerres, et c'est essentiel, non seulement l'esprit des hommes dérivait, mais que cette situation était exploitée par les forces riches et bien-pensantes de l'Allemagne, espérant ramener l'"ordre". L'argent coulait à flot vers Hitler. Au fait, que serait l'islamisme sans l'argent saoudien ?

    Il n'est pas possible de dire ici tout ce que contient ce superbe livre. Il faut surtout retenir, me semble-t-il, la fragilité de notre pensée, de notre culture et de nos institutions devant des événements aussi graves que ceux qui ont fait de l'Europe l'avorton qu'elle est devenue et qu'elle restera sans doute. Nous sommes probablement encore moins préparés à les affronter que ne l'était l'Europe du 20ème s. Vigilance, vigilance ! Nous n'avons que les droits que nous saurons défendre, si encore nous en avons envie.

    Il faut lire ce livre.

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  17. On lira avec profit :

    21 novembre 2011
    Emmanuel Todd : l’Europe, la démocratie et l’Allemagne

    Joseph Savès a enquêté au début de ce mois sur la crise européenne, la dette publique et les précédents historiques (1930, 1935)

    Il a rappelé à cette occasion les observations prémonitoires d’Emmanuel Todd dans son livre L’Invention de l’Europe (publié en 1990 et réédité en 1995).

    Nous avons invité l’historien à débattre avec notre collaborateur sur les secousses actuelles et leur signification au regard de l’Histoire: zone euro, Allemagne, démocratie, islamisme.

    Compte-rendu d’une rencontre à la brasserie L’Entrepotes (Paris, 14e)

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