mardi 22 octobre 2013

Les marchés sont malades: c'est un banquier qui le dit !






Le fonctionnement des marchés est faussé, ils sont malades: c'est un banquier qui le dit

Monica

Jean-Michel Naulot, banquier, membre du collège de l'Autorité des marchés financiers de 2003 à 2013, a été interviewé par Le Point (1). Il dénonce ce que la gauche s'échine à crier depuis des lustres contre le capitalisme financier. Je résume ses propos, et en souligne certains en rouge.

La banque d'affaires JP Morgan vient d'être condamnée à 13 milliards de dollars d'amende pour son rôle dans la crise des subprimes. Les autorités seraient-elles enfin sévères envers le monde de la finance?
C'est l'ensemble du système, et non pas quelques individus, ou même quelques acteurs financiers, qui est le responsable de la crise. C'est le système lui-même qui conduit à des crises majeures, compte tenu de la financiarisation de l'économie, de l'injection formidable de liquidités par les banques centrales, de l'innovation financière, de l'absence de règle. C'est donc très bien de sanctionner ceux qui ont fauté plus que d'autres, mais ça ne règle absolument pas le problème. 

À la lecture de votre livre (2), rien ne semble avoir été fait depuis l'éclatement de la crise, malgré le G20 de Londres, en 2009, qui s'était fixé un agenda ambitieux de régulation de la finance.
Certaines choses ont été faites. On a fait un quart de la feuille de route arrêtée en avril 2009 aux USA et un tiers en Europe. C'est très insuffisant. L'acquis le plus important en Europe est le renforcement de la solidité financière des banques. Mais il ne s'agit que d'une simple remise à niveau. On avait terriblement affaibli les règles appliquées aux banques avec la réforme dite de Bâle II en 2004. Même dans ce domaine, seule une partie du chemin a été faite. On ne leur a pas interdit les activités spéculatives. On ne l'a pas fait en France avec la loi bancaire de 2013. Il y a très peu de choses dans cette réforme adoptée par le Parlement français. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi la France, mais aussi l'Angleterre et l'Allemagne ont légiféré sans attendre la législation européenne au mois de novembre. On verra bien si elle préconise non pas d'interdire les activités spéculatives, mais de les cantonner dans des filiales
 
Dans votre livre, vous décrivez comment les règles prudentielles des banques ont été modifiées.
La réforme de Bâle consiste à augmenter la solidité financière des banques en augmentant le rapport entre leurs fonds propres et les risques qu'elles prennent dans leurs activités, par exemple quand elles accordent un crédit. Le problème dans la réforme de Bâle II appliquée depuis 2006 en Europe, c'est qu'elle institue la pondération des risques. J'appelle cela la boîte noire. Cette pondération des risques signifie que lorsque vous faites un crédit de 100 millions d'euros à une multinationale très bien notée, vous allez inscrire dans votre registre réglementaire 12, 15, ou 20 millions au lieu de 100. Lorsque vous accordez le même crédit à une entreprise un tout petit peu moins bien notée, vous allez inscrite 50 ou 60.  Cette réforme favorise non seulement les entreprises les mieux notées, mais aussi les hedge funds, les négociants de matières premières... Parce qu'un hedge fund proposera toujours des garanties. Sauf qu'il les aura empruntées sur le marché ! Je pense donc qu'il faut revenir à un système standard dans lequel il y a certes des écarts en fonction d'un historique de pertes, mais beaucoup moins discriminant en faveur des entreprises les mieux notées. C'est toute l'allocation des ressources financières qui est en jeu.


Dans ces conditions, comment croire à la crédibilité des nouveaux stress-tests européens en préparation qui doivent être pour la première fois conduits sous l'égide de la Banque centrale européenne elle-même ?
En tant que régulateur, on est tenté d'y croire, car sinon, ce serait bien entendu très inquiétant. Cela dit, depuis trois ans, la BCE pousse les banques italiennes, espagnoles et un peu françaises à racheter la dette publique de leur propre État du fait même des injections répétées de liquidités. Aujourd'hui, les chiffres disponibles montrent que la dette souveraine espagnole détenue par les banques espagnoles et la dette italienne détenue par les banques italiennes représentent 20 % du PIB. En France, on est autour de 8 % alors qu'aux États-Unis on est autour de 2 %... On fait exactement l'inverse de l'objectif recherché dans l'Union bancaire qui doit couper le lien entre les banques et les États, et on le fait pour sauver la monnaie unique. Tant qu'on est dans une bulle obligataire, c'est-à-dire que les taux restent très bas sur les dettes souveraines, tout cela marche très bien. Monsieur Draghi peut donc se féliciter d'avoir sauvé l'euro en utilisant les banques pour faire baisser les taux d'intérêt des pays du Sud. Tant qu'on est dans une bulle obligataire...
 
Comment expliquer la timidité des politiques, notamment en France, alors que François Hollande avait érigé la "finance sans visage" en ennemi pendant sa campagne ?
Cela devient inacceptable pour la démocratie. On ne peut pas prendre des engagements aussi importants et ensuite les oublier. Je parle pour l'ensemble des dirigeants du G20. À mon sens, les politiques sont totalement paralysés par ce qu'on appelle la dictature des marchés : à partir du moment où on prend une décision qui ne plaît pas au marché, les capitaux naturellement s'en vont. Mais je compare ces excès de la financiarisation à une grande centrale nucléaire qui brasse des masses de capitaux gigantesques. On peut la neutraliser par un travail méthodique en prenant sur chacun des douze chantiers deux ou trois mesures qui ont été identifiées à l'issue du G20 de Londres. Il ne s'agit pas de provoquer les marchés de face, parce qu'on serait incontestablement perdant. Mais on peut réduire la dangerosité de la centrale nucléaire. Cela implique de renoncer, dans certains cas, à la compétitivité de sa place financière. On voit bien que les intérêts de la City anglaise sont très souvent soutenus par le gouvernement, car cela représente de nombreux emplois. La compétitivité des places financières pousse les gouvernements à négliger le risque systémique, c'est-à-dire de faillite en chaîne des acteurs et donc du système financier comme on l'a vécu en 2008. À l'époque, on a pu utiliser la politique budgétaire et monétaire pour essayer de restaurer la confiance. Mais on ne pourra plus le faire lors de la prochaine crise.
 
Vous expliquez que le lobby financier utilise régulièrement l'argument de la "liquidité"... Pourquoi pensez-vous qu'il n'est pas justifié ?
C'est vraiment l'argument passe-partout parce qu'il marche assez bien auprès des autorités politiques qui connaissent d'assez loin la réalité des marchés. À chaque projet de réforme de régulation, les acteurs alertent sur le fait que cela va réduire la liquidité, qui n'est rien d'autre que la facilitation du fonctionnement des marchés, en s'assurant que chaque acheteur ou vendeur puisse trouver une contrepartie. Ainsi, en 1992, le marché des matières premières était interdit aux financiers suite à la crise des années 30. Goldman Sachs est allé voir les autorités réglementaires américaines pour leur demander d'autoriser les banques à intervenir de nouveau sur ce marché, ce qui devait être bénéfique aux industriels. Résultat, le marché est entre les mains des financiers : la Cnuced a souligné dans un rapport que les intervenants étaient à 85 % des financiers !

Quels sont pour vous les principaux foyers de risques aujourd'hui sur les marchés?
1) D'abord la grande bulle spéculative, c'est-à-dire cette masse de capitaux qui se promène. Il faut savoir que les liquidités ont été multipliées par sept depuis quinze ans aux États-Unis, mais il y a eu une accélération très forte avec la politique monétaire non conventionnelle à partir de 2008. À l'époque, nous avions déjà une abondance de liquidité et pourtant, le lendemain de la faillite de Lehman Brothers, on s'est retrouvé en crise de liquidité. Cela se produit quand la confiance disparaît. Or, paradoxalement, plus il y a de liquidité dans le système et plus la confiance est fragile. Demain, s'il y a un problème, la confiance disparaîtra du jour au lendemain. La crise sera d'autant plus violente que les capitaux sont abondants. Le risque vient notamment de la finance de l'ombre, un pan entier de la finance non soumise aux règles comme les acteurs traditionnels de la finance, qui représente tout de même entre un quart et la moitié de la finance mondiale.

2) Le second foyer de risque, c'est l'innovation financière qui a continué à se développer depuis 2008. Prenez le trading à haute fréquence opéré par des machines à partir d'algorithmes. Il n'existait pratiquement pas avant la crise. Aujourd'hui, c'est la moitié des transactions. Il y a eu des incidents répétés avec des ordinateurs qui s'emballent pendant plusieurs heures et que l'on ne peut pas arrêter, ce qui inquiète les acteurs de marché eux-mêmes.

3) Le troisième problème, c'est que les règles sont très insuffisantes, notamment pour l'encadrement des fonds spéculatifs. Les gouvernements ont renoncé à plafonner leur effet de levier, c'est-à-dire le ratio entre les actifs détenus par les fonds et l'argent qui leur est confié. Si on ne plafonne pas, ils peuvent investir 10 fois, 20 fois, 30 fois les fonds qui leur sont confiés. En Europe, on a renoncé à leur imposer des contrôles à tout moment. C'était inscrit dans la législation en préparation. Jean-Paul Gauzès, le rapporteur, très partisan de la mesure, raconte avoir eu 200 rendez-vous avec des lobbies ! Pire, les gérants sont à Londres, mais les fonds eux-mêmes sont dans les paradis fiscaux. Monsieur Cameron fait mine de ne pas être content des juridictions à palmiers alors qu'il suffirait d'interdire la domiciliation de ces hedge funds dans les paradis fiscaux de la couronne britannique pour que tout de suite il engage une discussion plus équilibrée avec eux. 

Croyez-vous à la lutte contre les paradis fiscaux, justement ?
On s'attaque surtout à la fraude, alors que 90 % du problème vient d'un système parfaitement légal. Le meilleur moyen de remédier au problème des paradis fiscaux, c'est tout simplement de les interdire ! Mais ce serait donner un petit coup de canif dans la libre circulation des capitaux. Et les Américains et les Britanniques ne veulent pas en entendre parler parce que les cours s'effondreraient à Wall Street et à Londres avec la baisse du profit des entreprises... 

À vous suivre, on en vient à remettre en cause l'utilité des marchés financiers... Est-ce que la Bourse a encore un sens ?
J'y crois tout à fait, car il faut bien prendre l'argent là où il est. Les banques utilisent les dépôts à court terme pour prêter à moyen et long terme. C'est ce qu'on appelle la transformation. C'est leur rôle irremplaçable, mais cela ne suffit pas. Il faut aller chercher de l'argent sur les marchés. Leur apport est donc absolument capital. Mais les marchés ont perdu leur capacité à dégager des prix qui correspondent à la réalité. On le voit bien sur le marché obligataire où ce sont les banques centrales qui faussent les prix. Les marchés ont aussi totalement perdu leur capacité d'anticipation : en 2007, dans les semaines qui ont précédé la crise, l'indice qui mesure la volatilité était à son plus bas historique. Le fonctionnement des marchés est faussé, ils sont malades.


(2) Crise financière, Pourquoi les gouvernements ne font rien, Seuil 19 euros

43 commentaires:

  1. Certains propos de ce banquier évoquent les analyses des économistes atterrés.

    Comme quoi, si on cesse de mêler de la "politicaillerie" à la réflexion, on analyse certains problèmes et on suggère des solutions.

    Il semble que les équipes gouvernementales (ici et ailleurs) ne soient pas très informés du fonctionnement systémique de la "Finance", à laquelle elles se (nous) soumettent en tendant le dos, voire pire encore...

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  2. Et voilà ...

    Les députés ont renoncé, lundi 21 octobre, à renforcer la taxe en vigueur sur les transactions financières lors du débat sur la loi de finances 2014, à la satisfaction du gouvernement qui estime qu'elle pénaliserait la place de Paris. L'amendement 240, voté par la commission des finances de l'Assemblée nationale le 8 octobre, et qui se présente sous la forme d'un article additionnel, a été retiré par le rapporteur de la commission, le député (PS) Christian Eckert, qui en était l'auteur.

    Il étendait le champ d'application de la taxe (de 0,2 %) aux transactions dites "intraday" - c'est-à-dire commencées et débouclées dans la même journée - avec pour but, selon ses partisans, d'augmenter les recettes de l'Etat, et surtout de dissuader les spéculateurs.

    Bernard Cazeneuve, ministre délégue au budget, a été chargé d'étouffer dans l'oeuf cet amendement, mais c'est surtout le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, avec toute la place financière de Paris, ses emplois et ses espoirs sur le retour dans le giron français de la Bourse Euronext - espoirs eux-mêmes suspendus à l'intérêt financier que pourraient y voir les grandes banques tricolores -, qui sont à l'origine du revirement.

    "Non seulement la tenue de marché reste exonérée de la taxe, s'insurge Alexandre Naulot de l'association militante Oxfam, mais en plus le travail d'instruction fiscale pour différencier les opérations spéculatives des autres aurait largement pu être réalisé grâce au délai d'entrée en vigueur en septembre 2014 proposé par l'amendement."

    Par ailleurs, précise Benoît Lallemand de l'association Finance Watch, "l'essentiel des échanges se concentre sur les actions des grandes entreprises, lesquelles n'ont aucun mal à trouver acheteurs et vendeurs. Au contraire, il y a une surliquidité à cause des teneurs de marché qui se glissent entre chaque milliseconde d'échanges 'naturels' et qui, payés à la commission, jouent un coup en plus".


    Pour Bernard Cazeneuve, il est "délicat" d'intervenir sur le sujet par "des initiatives unilatérales" alors que onze pays de l'Union européenne (France, Allemagne, Espagne, Italie...) veulent mettre en place une taxe sur les transactions financières dans le cadre d'une coopération renforcée.

    Christian Eckert ne désarme pas : "Nous avons choisi de mettre la pression : j'ai retiré l'amendement cette fois, mais pas éternellement. Nous y reviendrons s'il n'y a pas d'annonce au niveau européen."

    "Nous pouvons comprendre que l'Allemagne ne soit pas encore totalement opérationnelle [suite aux élections de septembre] mais le gouvernement doit savoir que plusieurs parlementaires sont très attachés à cette taxe et qu'il faudra préciser la position de la France: il faudra donc lever un certain nombre d'incertitudes sur les contours de la taxe européenne plus clairement que cela n'a été fait jusqu'ici", assène le député, pointant notamment le rôle des groupes de pression français autour de l'important marché des produits dérivés.

    Car le projet de taxe européenne est beaucoup plus ambitieux que la taxe française : elle concernerait l'intraday, la tenue de marché et les produits dérivés. Reste que le projet est au point mort depuis plusieurs mois. Ses principaux promoteurs, le couple franco-allemand, semblent avoir perdu de leur volontarisme : Pierre Moscovici n'a pas hésité, le 11 juillet dernier, devant un parterre de financiers européens, à parler d'une "proposition excessive" de la Commission européenne.

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  3. A propos de l'arnaque du système monétaire américain, cet article comprenant une

    vidéo

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  4. (c'est Melchior)

    Il existe au moins six types de marchés, à la fois distincts et interdépendants :

    marchés de la force de travail (abusivement appelés le marché du travail, au singulier)

    marchés des biens (et services) de consommation

    marchés des biens (et services) de production

    marchés de la monnaie, du crédit, de la finance

    marchés du facteur naturel ( matières premières, énergie)

    marchés du savoir-faire (qui tendent à s'autonomiser du « marché du travail »).


    Parler des « marchés » en visant les seuls marchés financiers, c'est obscurcir la question. Et ces six catégories ne sont pas homogènes... (le droit de propriété, en particulier, ne joue pas partout de la même façon, ni les autres « droits imprescriptibles de l'homme »).

    On peut aussi distinguer les marchés selon les critères ( séparés et combinés) de la légalité, de la moralité, de la survie de l'environnement et de l'espèce.

    On peut aussi proposer de supprimer d'un trait de plume tous les marchés...

    Rappel : un march é est le lieu théorique où se confrontent l'offre et le demande d'un bien déterminé en vue d'en permettre l'échange. Pour que l'échange se fasse, il faut que l'offre soit rentable et que la demande soit solvable (au moins sur la durée, ou en apparence, car par le jeu des marchés de la monnaie, du crédit et de la finance on peut différer l'heure de vérité – ce qui présente des avantages, et un coût...).

    Institut herbager de Saint-Isidore, 23.10.13.

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    1. La tonte des moutons s'intensifie. Le gouvernement à décidé de taxer les épargnants.

      La pause fiscale pour les épargnants n’est pas pour 2014.
      Le gouvernement fait passer, cette semaine à l’Assemblée, de nouvelles taxes pour financer le budget 2014 de la Sécurité sociale. Un budget prévu en déficit de 12,8 Mds€, en recul de 3,4 Mds€ par rapport à 2013.

      Dans ce contexte, le gouvernement a introduit dans le volet recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2014 une uniformisation des prélèvements sociaux à 15,5% des plus-values réalisées sur plusieurs placements financiers très populaires tels que le PEA, (plan d’épargne en actions), le PEL (plan d’épargne logement) ou l’assurance vie (multisupport uniquement).

      Environ 5,5 millions de Français sont concernés pour le PEA, autour de 10 millions pour le PEL, sans oublier tous les détenteurs d’assurance vie… Le produit attendu de cette mesure est évalué à 600 M€. L'UMP et l’UDI de Jean-Louis Borloo avait fait connaître leur opposition à cette uniformisation « par le haut » des prélèvements sociaux. A leurs côtés, les assureurs et banques sont déjà en embuscade.

      Quel impact pour l’épargnant ?

      Les plus-values de ces produits étaient taxées de façon variable, selon l’année d’ouverture du compte et de la sortie des fonds. En 1997, par exemple, la taxe s’élevait à 0,5%. Depuis, le taux a été réévalué pour atteindre, en juillet 2012, le seuil de 15,5%. Ce que change le texte, c’est que l’épargnant paiera dorénavant 15,5% sur toutes les plus-values réalisées depuis le départ alors que, jusque-là, en moyenne jusque-là taxation était voisine de 7%.

      Des doutes sur la légalité

      Une taxation des plus-values peut-elle être rétroactive? « Cette situation n’a pas de précédent à ma connaissance, répond Philipe Crevel, secrétaire général du Cercle des épargnants. Je pense qu’il y a là rupture d’égalité entre les épargnants. Entre deux personnes ayant ouvert un PEA en 1997, précise-t-il, la plus vertueuse, celle qui a laissé son argent, se voit pénalisée par rapport à celle qui l’a retiré avant. La vertu ici ne paie pas. »

      Faut-il retirer son argent?

      « On est coincés », résume Philippe Crevel. En effet, depuis le 26 septembre, tout retrait de fonds d’un PEA, PEL ou d’une assurance vie est assujetti aux 15,5%. Cependant, précise-t-il, « il va sans doute y avoir un recours devant le Conseil constitutionnel, on peut donc espérer une marche arrière. Il sera alors temps de retirer son argent, même si le gouvernement a dû préparer la riposte. Cela dit, si vous retirez votre argent et que le Conseil retoque le texte, l’Etat, logiquement, devrait vous rembourser. La prudence commande cependant d’attendre. »

      Faute d'attaquer les racines du mal, les gouvernants s'en prennent aux citoyens.

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    2. Au lieu de caricaturer les propos tenus ici, l'âne aurait dû voir que le banquier parlait des marchés financiers.

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    3. La bourrique vous demande bien pardon, mais elle ne voit pas ce qu'elle aurait caricaturé.

      L'auteur ne parle pas que des marchés financiers. Il fait, par exemple, une allusion, très bienvenue, à leur mainmise sur les marchés des matières premières.

      Le point que je voulais souligner c'est l'interdépendance des différentes sortes de marchés. Le mal dont nous souffrons tient à ce que les opérateurs des marchés financiers se détournent du soutien à l'économie « réelle » et se focalisent sur la rente financière.

      Livrés à eux-mêmes, les « marchés » se prêtent à eux-mêmes (« On ne prête qu'aux riches »), trahissant ainsi leur mission de financement de l'économie « réelle » (il faut prêter aux entreprises*). C'est pourquoi ils doivent être régulés (à gauche si possible ; à droite est un moindre mal).

      La crise financière actuelle fait penser à une mésaventure fréquente chez les chenilles processionnaires : quand l'avant train de la chenille de devant rencontre par mauvaise fortune l'arrière train de la chenille de derrière et s'y agrippe,alors la procession se met à tourner en rond en chantant la fin de La pince à linge (Les Quatre barbus, musique de Beethoven...) : « perpète... perpète... perpète... », au grand soulagement des pins parasols.

      *je n'ai pas dit : « aux actionnaires ».

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    4. Le problème est justement dans l'assujettissement des gouvernements aux marchés financiers qui devraient être contrôlés, limités et régulés par les instances politiques. C'est quasiment le contraire qui se passe.

      JM Naulot, que personne ne soupçonnera d'être un révolutionnaire marxiste, compare ce monde financier laissé à lui-même à une centrale nucléaire dont, faute de prendre aujourd'hui le contrôle, nous subirons les effets ravageurs.

      L'Europe étant devenue ce qu'elle est, sous l'emprise d'une mondialisation incontrôlée, le pire est à craindre. On en perçoit bien les signes partout. Je ne vois ni pins parasols ni chenilles portant des pinces à linge, mais un train fou que plus personne ne veut ou ne peut arrêter.

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    5. Il y a des choses plus graves que la spéculation financière en soi. (Risque nucléaire, réchauffement climatique, terrorismes d'Etat et hors Etat...).

      Une fois admise l'idée de la régulation des marchés (à gauche si possible), reste à bâtir l'algorithme qui doit y conduire.

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    6. Unknown, nombre de risques sont gravement accrus par la logique spéculative incontrôlée. Le risque nucléaire et aussi tous ceux que comportent les pratiques d'agriculture, d'exploitation des mers et des océans... Quand la logique commerciale et de profit fait la loi, elle est délétère pour la planète et les êtres vivants.

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    7. A propos d'algorithmes, en remerciant Danyves et JM Laborie, cette info de 2012 sur la Serbie:

      Les socialistes de Serbie ont abandonné début août le système bancaire version modèle européen, provoquant des protestations véhémentes au sein de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Le président de la Banque centrale de Serbie, Dejan Soskica, a démissionné alors que son mandat prenait fin en 2016. En Europe et en particulier dans les Balkans, voici la première réponse et réaction politique à la dictature de la finance, obtenues grâce à une loi adoptée par le parlement serbe.

      L’information n’est pas révélée par les médias, qui finiront peut-être par parler de ce mouvement serbe de révolte, étant donné que le FMI s’est maintenant exprimé publiquement contre une loi serbe pourtant adoptée par un vote démocratique, et contre le Premier ministre socialiste Dacic Ivica.

      Avec la nouvelle loi, la Banque de Serbie devra désormais travailler dans l'intérêt de l'économie nationale et des besoins du peuple serbe et pourra ne pas observer les décisions de la Banque centrale européenne, du FMI et des spéculateurs internationaux !

      Il s’agit d’une action du Parlement serbe qui défend l'ensemble du pays et il semble finalement assez naturel de voir réagir l'Union européenne et le FMI, qui estiment que la Serbie bouleverse littéralement la « stabilité » du système bancaire international ! […]

      La décision de la Serbie montre qu'il y a toujours des gens, en marge du système, qui osent s'opposer aux dogmes européens et au système financier actuel.

      Source : http://filologos10.wordpress.com/2012/08/20/βόμβα-της-σερβίας-στο-τραπεζικό-σύστη/

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  5. François Hollande "se comporte comme un monarque républicain. Moins de 24 heures après la démission du maire de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), l'édile de Fleury-Mérogis (Essonne), David Derrouet, quitte à son tour le Parti socialiste avec des propos très durs pour son camp. "J'annonce officiellement mon départ du Parti socialiste", a-t-il écrit jeudi sur sa page facebook, appelant "ceux qui veulent construire un autre modèle de développement économique et industriel" à se rassembler.

    Selon David Derrouet, le volet recettes du budget 2014 que les députés ont voté mardi dernier a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase". "Ce n'est pas possible de voter une loi telle que celle-ci", a-t-il dit, estimant qu'elle était "contraire aux engagements pris pendant la compagne électorale". "ll y a une collusion terrible entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. On fait payer la fraude fiscale, les délocalisations et donc la hausse du déficit aux classes moyennes avec une hausse des impôts qui va ralentir la croissance et accroître la crise. C'est un non-sens", a-t-il déclaré.

    Après une "hémorragie de militants", il prédit une "hémorragie d'élus"

    "Je souhaite être en cohérence avec mes convictions et n'étant pas schizophrène, je ne peux pas faire le grand écart entre ce que je fais et ce que je dis", a ajouté David Derrouet, qui se présentera donc aux municipales de mars prochain à Fleury-Mérogis sans l'étiquette PS. Selon l'élu, François Hollande "se comporte comme un monarque républicain. Le Premier ministre n'est pas Jean-Marc Ayrault, François Hollande est à la fois Premier ministre et président. Il s'est détourné fondamentalement de ses promesses de candidat".

    Relevant une "hémorragie de militants", il avertit: "Il se pourrait bien qu'il y ait également une hémorragie d'élus. Certains ne veulent pas bouger avant les municipales, mais je pense qu'après, certains vont se sentir plus libres". Mercredi, c'est le sénateur-maire de Conflans-Sainte-Honorine, Philippe Esnol, qui avait annoncé sa démission du PS, "consterné" notamment par les polémiques autour de l'expulsion de la collégienne Leonarda. Dans un communiqué, il avait fustigé un "parti d'apparatchiks incapables de se faire élire localement et qui s'autorisent à donner à tout le monde des leçons de morale". Il a depuis rejoint le PRG de Jean-Michel Baylet.

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    1. Derouet, en voilà un qui a des cojones, pas comme les Delpeyrat-Vincent, Amirshahin qui viennent pigner sur Médiapart

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    2. Marie-Noëlle Lienemann sent très fort le vent:

      La sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann a souhaité mardi un «changement de cap et d’équipe» gouvernementale, appelant François Hollande à proposer «un nouveau pacte» aux forces de gauche «qui ont fait sa victoire», pour une «deuxième étape du quinquennat».

      «Un sursaut s’impose. On ne peut pas rester (sur) le cap actuel. On ne peut pas gouverner sans un soutien de sa majorité et avec une défiance majeure des Français. Comment faire ce sursaut? Changement de cap, changement d’équipe», a-t-elle dit sur BFMTV.

      Il faut que François Hollande «propose un nouveau pacte à l’ensemble des forces qui ont fait sa victoire pour une deuxième étape du quinquennat (...) Je pense au Front de gauche, aux écologistes. On ne peut gouverner qu’avec une majorité qui vous soutient», a ajouté la sénatrice.

      «Je suis favorable à un Grenelle de l’ensemble des forces de gauche, y compris les communistes», a-t-elle insisté aussi dans une interview au Parisien.

      «Il faut (...) discuter avec le PC pour recréer une majorité, a poursuivi la sénatrice. Actuellement, la plupart des décisions sont prises contre l’avis des communistes, et même contre l’avis d’une partie des écologistes et de l’aile gauche du PS: ce n’est plus possible».

      Marie-Noëlle Lienemann a considéré sur BFMTV que des «convergences» étaient possibles. «Nous étions très majoritairement à gauche, en réalité, entre l’aile gauche du PS, les communistes, le Front de gauche et les écologistes», à réclamer «un tournant de la relance» en Europe et combattre la politique d’austérité, a-t-elle fait valoir.

      «Il est temps de reprendre pied sur la ligne qui lui (François Hollande) a permis de gagner et surtout de répondre aux besoins des Français», a-t-elle poursuivi.

      François Hollande, a-t-elle insisté, «doit prendre une initiative majeure: réunir les chefs de la majorité pour un nouveau pacte sur les fondamentaux qui ont fait sa victoire».

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  6. L’EURO N’EST PAS EN FAILLITE, BIEN AU CONTRAIRE: IL FAIT EXACTEMENT CE POURQUOI IL A ÉTÉ CRÉÉ


    Robert Mundell, evil genius of the euro | Greg Palast | Comment is

    www.theguardian.com/commentisfree/.../robert-mundell-evil-genius-eur..Jun 26, 2012 -

    Greg Palast: For the architect of the euro, taking macroeconomics away from elected politicians and forcing deregulation were part of the plan.>



    L’idée que l’euro a «échoué» est d’une naïveté dangereuse. L’euro a réussi à faire exactement ce que son géniteur – et les 1% de riches qui l’ont adopté – avaient prévu qu’il fasse et ce pour quoi ils l’avaient conçu.

    Ce géniteur est l’ancien détenteur de la chaire d’économie à l’Université de Chicago, l’économiste renommé Robert Mundell. L’architecte du concept d’une « économie de l’offre » est désormais professeur à l’Université de Columbia, mais j’avais fait sa connaissance par le biais de mon ancien professeur à l’université de Chicago, Milton Friedman. Je l’avais rencontré bien avant que les travaux de recherche de Mundell sur les monnaies et les taux de change aient posé les bases économiques et théoriques de l’union monétaire européenne ainsi que de la monnaie commune européenne.

    .../...

    « Il est bien trop difficile de virer des ouvriers, en Europe. Ils ont des droits, là-bas » se plaignait-il. Sa réponse à cette situation: l’Euro.

    Pour Mundell, le vrai visage de l’Euro ne se révèlerait qu’en période de crise. C’est là que la monnaie unique ferait vraiment son travail. Le fait d’éliminer le contrôle d’un gouvernement sur la monnaie permettrait d’éviter que des vilains petits élus fassent appel à des méthodes monétaires et budgétaires d’inspiration keynésienne pour sortir un pays de la récession.

    « L’Euro permettra de mettre la politique monétaire hors de la portée des politiciens», m’avait-il expliqué. « [Et] privé des leviers de la politique fiscale, la seule façon pour un pays de conserver des emplois sera de de devenir compétitif en allégeant les règles et contraintes qui pèsent sur les entreprises et les affaires.«

    Pour Mundell, ces contraintes qu’il fallait éliminer sont les lois du travail, les règlementations environnementales et, bien sûr, les impôts et charges sociales. Tout cela serait balayé comme fétus de paille par l’Euro. Il ne serait pas permis à la démocratie d’interférer avec le marché capitaliste – ou avec la plomberie.

    .../...

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  7. Je recommande la lecture de cet article écrit par un employé EDF.

    On y voit comment le service dédié au public est démantelé à toute allure, avec la réduction du nombre d'employés formés et la multiplication des postes parasites de contrôle et d'encadrement.

    Il se passe la même chose dans les services hospitaliers, ou à la poste...

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  8. Extraits de propos de Michel Santi, économiste, dans Marianne:

    L’intervention de l’État est capable de résorber efficacement le chômage. À travers des investissements publics, comme la construction ou la réfection d’écoles, d’hôpitaux ou de routes. À travers des prestations sociales, des subventions accordées aux produits de première nécessité, voire une diminution de la taxation directe de certains foyers fiscaux et des PME. À travers une réduction de la T.V.A. Il va de soi que cette majoration du revenu des ménages pauvres et moyens bénéficierait en tout premier lieu à la consommation, c’est-à-dire aux entreprises et donc, en définitive, à leurs directions générales ainsi qu’à la finance pourvoyeuse de crédits.

    Celles-ci sont cependant farouchement opposées à ce type de reprise économique redevable à l’État, comme elles luttent avec véhémence contre tout accroissement des prestations sociales. En dépit des retombées favorables sur leurs propres entreprises et sur la bonne tenue du système financier. En réalité, ce sont des motifs idéologiques qui alimentent la vindicte du grand capitalisme et de la haute finance à l’encontre de l’accroissement du rôle de l’État dans la vie publique ainsi que dans l’activité économique. Il leur importe peu que le plein emploi puisse être rétabli par cet interventionnisme étatique, si le prix à payer consiste pour eux en une perte de contrôle sur l’économie et sur les pouvoirs publics.

    La finance – qui, aujourd’hui, détient toutes les clés de notre prospérité – s’oppose en effet à l’usage des déficits publics pour stabiliser et relancer nos économies, car elle est consciente que le retour de l’État signerait son arrêt de mort. Selon elle, l’emploi ne saurait être qu’une variable de l’investissement privé dans l’économie : il s’améliore en cas de reprise de la confiance et se doit d’être revu sans état d’âme à la baisse en fonction du recul de la production et de la régression des financements consentis aux acteurs économiques.

    Dans le grand circuit financier et patronal, l’employé et le salarié sont des pions – ou des poids morts – à avancer et à reculer – voire à jeter – selon la profitabilité de l’entreprise et la stratégie des investisseurs. Cette confiscation de tous les pouvoirs a de facto fait glisser notre monde de l’impérialisme des États à celui de la finance, tout en modifiant au passage profondément nos valeurs, car les repères ont tous été violentés dès lors que dignité et respect ont été ôtés au travail, pourtant ciment de nos sociétés.

    Il convient donc de repenser l’État et de réfléchir à l’accentuation de son rôle dans la vie économique, en ayant constamment à l’esprit le sens du devoir de ce même État vis-à-vis de ses citoyens ainsi que ses propres limites.

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  9. Alors que le rôle d'un État citoyen s'avère des plus nécessaire, certains Européens rêvent d'étendre la logique hyperlibérale.

    Voir ici

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  10. Rétropédalage du gouvernement:

    Seule l’assurance-vie sera finalement concernée par l'uniformisation par le haut de la taxation sur les produits d’épargne, au taux de 15,5%…

    Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a annoncé ce dimanche que le gouvernement allait revoir son projet polémique d'aligner par le haut les prélèvements sociaux sur les produits d'épargne, limitant la mesure à certains contrats d'assurance-vie.

    «Nous avons donc décidé d'amender le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour sortir les PEL, les PEA et l'épargne salariale de la mesure pour épargner les patrimoines moyens et modestes», a déclaré le ministre dans un entretien au Journal du dimanche (JDD). «Seule l'assurance-vie demeurera donc concernée, sachant que la plupart des petits contrats sont en euros et donc exclus de la mesure», a expliqué le ministre, après plusieurs jours de bronca.

    Hausse à 15,5%

    Les services de Matignon avaient déjà annoncé samedi que des «améliorations» seraient apportées pour le PEL (plan d'épargne logement) et le CEL (compte épargne logement), alors que les députés ont déjà voté en première lecture cette semaine une hausse des prélèvements sociaux à 15,5% sur certains produits d'épargne pour financer la Sécurité sociale.

    Mais devant le mécontentement d'associations d'épargnants, les critiques de l'opposition et les doutes de certains députés socialistes, le gouvernement a dû lâcher du lest sur ces trois placements d'épargne.

    Inquiétudes

    «Nous entendons donc les inquiétudes et nous voulons, en lien avec la majorité, y mettre un terme. La droite veut semer la peur. Nous, nous voulons l'apaisement et la clarté», a expliqué le ministre, qui précise par ailleurs qu'un «dispositif global, modernisé et stabilisé» de réforme de l'assurance-vie sera présenté en projet de loi de finances rectificative.

    La décision de revenir sur le projet polémique a été décidé à des fins de «justice», «simplification», et «stabilisation de la fiscalité de l'épargne pour que les Français soient rassurés», a-t-il affirmé.

    Nouvelle mouture allégée

    Un peu plus tôt, le ministre avait adressé une mise en garde en estimant qu'il y aurait un risque d'inconstitutionnalité si le PEL et l'épargne salariale étaient exemptés de la hausse à 15,5% de la fiscalité sur certains produits d'épargne.

    Dans la nouvelle mouture allégée «le principe d'égalité est ici respecté, compte tenu de la spécificité de chaque produit d'épargne», assure le ministre. Il assure cependant que cette mesure, prévue pour rapporter 600 millions d'euros, ne correspond pas à une taxe nouvelle et que «la plupart des revenus de l'épargne et de l'immobilier contribuent déjà à la Sécurité sociale, par les prélèvements sociaux, au taux de 15,5%».

    Par ailleurs, il ne s'agit pas, selon lui, d'une augmentation de taux contrairement à la droite, «qui elle, l'a en revanche fait passer de 11% à 15,5% entre 2009 et 2012, ce qui correspond à une ponction de 6 milliards d'euros». L'épargne réglementée (Livret A, Livret de développement durable) n'a jamais été concernée par cette mesure, rappelle le ministre, sans faire mention du CEL.

    Des produits d’épargne populaires

    Le budget de la Sécurité sociale et son volet controversé sur l'épargne devaient être soumis au vote de l'Assemblée nationale mardi.

    Plusieurs élus socialistes ont critiqué cette hausse de la fiscalité, considérant notamment que certains de ces placements, comme le PEL et l'épargne salariale, sont des produits d'épargne populaire pour les classes moyennes et les plus modestes.

    Dès vendredi, le député PS, Gérard Bapt, de manière inhabituelle s'agissant du rapporteur du texte, a fait volte-face en demandant au gouvernement d'écarter les PEL et l'épargne salariale de la mesure votée par les députés.

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  11. (C'est Melchior ; bonjour à tous !)

    "Alternatives économiques" dit plutôt du bien du livre de J-M Naulot (avec quelques bémols).

    "Que l'on partage son point de vue ou pas, voici un livre précis et clair qui aide ses lecteurs à réfléchir."

    On peut lire aussi :

    Raghuram Rajan Crise : au-delà de l'économie (Ed. Le pommier).

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    1. Bonjour Melchior

      L'intérêt principal du livre de Naulot est d'avoir été écrit par un banquier... Qui dit en substance bien des choses que les économistes "hors doxa" et certains politiciens de gauche affirment depuis un bon moment, en vain.

      Unknown parlait de la nécessité d'établir "l'algorithme" pour modifier ce système devenu catastrophique.

      Vu l'intrication de la politique européenne, des intérêts des marché financiers, et de la vague hyperlibérale, un gouvernement de gauche qui a le réel désir de faire autre chose qu'un gouvernement de droite devrait (1) séparer radicalement les activités spéculatives des autres activités bancaires, (2) imposer des règles très strictes dans le fonctionnement des banques et les marchés financiers, (3) réinstaurer des services publics en revenant sur nombre de privatisations, (4) ne pas s'assujettir aux diktats de Bruxelles et du FMI tout en (5) se battant pour une autre Europe. Le projet "fédéraliste" qui vous tient tant à cœur constitue, dans le contexte actuel, un bouclage total dont nous mesurons déjà les effets délétères.

      Il faut plus d'état et beaucoup moins d'Europe actuelle pour retrouver un minimum d'autonomie, de cohérence et défendre les citoyens, car la désaffection dégoûtée des électeurs pour la classe politique risque d'aboutir au pire.

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    2. A propos de privatisation, une excellente initiative contre l'exploitation éhontée des autoroutes, lancée (enfin!) au delà des clivages politiques:

      PÉTITION

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    3. Moins d'Europe, disais-je. Tu parles, Charles!

      En Grèce, laboratoire privilégié de la stratégie du choc, "Le gou­ver­ne­ment a passé un amen­de­ment en vertu duquel toute per­sonne résis­tant, s’opposant ou expri­mant son désac­cord par rap­port à la poli­tique étran­gère de l’Union Euro­péenne serait pas­sible d’une peine de pri­son allant jusqu’à deux ans."

      Et pendant ce temps, nos bisounours du Oui à l'Europe nous proposent d'aller plus vite vers le fédéralisme et d'oublier même le concept, que dis-je le mot, de nation.

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    4. À ce propos, j'aimerais qu'on m'explique ce qu'est la politique étrangère de l'UE que les Grecs n'ont plus le droit de critiquer.


      Est-ce à dire qu'étant certaine de diriger la politique intérieure de la Grèce en y muselant toute opposition interne, l'UE veut s'assurer que nul ne viendra, d'autres pays, s'immiscer dans la colonisation qu'elle a entreprise de ce pays?

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    5. On n'appelle pas ça des bisounours. On appelle ça des idiots utiles.
      Utiles à qui ?
      A ceux qui nous prennent pour des idiots.
      La boucle est bouclée, nous sommes faits comme des rats.
      Que fait un rat quand il est coincé ?
      Que font des millions de rats quand ils sont coincés ?
      Qui vivra ver…rat.

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    6. C'est bien de cette interprétation dont il s'agit.

      On peut consulter la Une de Okeanews :

      29 octobre 2013 -
      Politique
      La pri­son pour ceux qui ne sont pas d’accord avec les règle­ments de l’UE en Grèce

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    7. Même chose sur les mines d'or, sources d'accidents nombreux et graves pollutions :

      24 octobre 2013
      - La Grèce cri­mi­na­lise les mili­tants qui donnent des inter­views sur les mines d’or

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    8. Interdire et punir l'opposition politique, avec le concours d'Aube dorée, est donc la voie choisie par le gouvernement grec soumis à l'UE. Et comme les opposants politiques sont assimilés à des criminels, ils ne pourront pas obtenir un droit d'asile dans les pays de l'UE. Kafkaïen.

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    9. Le ligotage s'accélère.

      Lu dans ContreLaCour:

      Les Parlements nationaux ne seront apparemment pas consultés sur la ratification du Traité transatlantique.

      C’est ce que confirme une réponse parue récemment sur le site de la Commission européenne consacré aux négociations transatlantiques, dans la rubrique "Questions fréquentes ".

      Il parait incroyable qu’un Traité d’une tel ampleur puisse être secrètement négocié par la Commission européenne et les ministres européens sans aucun contrôle, ne serait-ce qu'a posteriori, des représentants nationaux.

      Encore une fois, le fonctionnement des institutions européennes permet de doubler sans difficulté les compétences historiques des parlementaires français. La ratification par le Parlement des Traités commerciaux est en effet inscrite dans l’article 53 notre Constitution.

      Certains répondront que l’opinion publique et les parlementaires peuvent cependant tenir, par la pression, la position du gouvernement français.

      Comme nous l’explique Craig Willy dans son dernier article « La France peut-elle rejeter le Grand Marché Transatlantique ?« , les décisions du Conseil relative au Conseil reste prise à l’unanimité. Aucun accord ne sera validé sans l’appui du gouvernement français. Mais il faudra garder à l’esprit que les discussions au sein du Conseil ne sont pas publiques.


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  12. Ça continue :-)
    Alan Greenspan, 87 ans, ancien président de la Réserve fédérale, affirme dans un entretien au Financial Times qu’il ne croit plus « au présupposé de l’économie néoclassique, selon lequel les personnes agissent en fonction d’intérêts rationnels ».

    Alan Greenspan dit avoir eu ce choc après la chute de Lehman Brothers et l’arrivée de la crise financière. « Cette période a modifié ma vision sur la façon dont le monde fonctionne. Tous les modèles avaient échoué au moment où nous en avions le plus besoin et l’échec était généralisé. JP Morgan voyait l’économie américaine s’accélérer trois jours avant la chute de Lehman Brothers. Leur modèle avait échoué. Le modèle de la Fed avait échoué. Le modèle du FMI avait échoué . Et je suis sûr que celui de Goldman Sachs avait aussi failli. Cela m’a amené à me demander ce qui s’était passé. Est-ce que nous vivons dans un monde irréel qui a un modèle censé répliquer l’économie mais qui est pris au dépourvu par un des événements les plus extraordinaires dans l’histoire ? »

    La suite de cette réflexion vient de donner un livre : La Carte et le Territoire . Alan Greenspan déplore le poids de la finance dans l’économie: c’est elle qui est à l’origine de toutes les ruptures, de tous les échecs des modèles.

    Aujourd’hui, Alan Greenspan se défend d’avoir contribué à la création de ce monstre financier. Il reconnaît, cependant, bien qu’il s’en soit toujours défendu à l’époque, que personne autour de la table de la Réserve fédérale ne comprenait les dérivés sophistiqués élaborés par les banques et encore moins ce qu’il pouvait leur advenir.

    Et voilà comment ces apprentis sorciers nous ont envoyés dans le mur, par leur incompétence!

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    1. Lui, il avoue.
      A comparer avec les nombreux zigotos qui, pris la main jusqu'à l'épaule dans le sac de l'approbation béate juste après la chute de LBthrs, reconnaissaient qu'il y avait un os dans le modèle…et qui maintenant, requinqués par l'incroyable veulerie de la racaille gouvernante, retournent avec une répugnante volupté à leur vomi financiariste.

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    2. Ça fait donc au moins deux banquiers qui vendent la mèche.
      Pour continuer à être un idiot utile il va falloir se mettre les mains sur les yeux et un doigt dans chaque oreille.
      Acrobatique, n'est-il pas ?
      A moins qu'il suffise d'être idiot tout court.

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  13. «La faible croissance va conduire à des troubles sociaux, puis à des menaces contre la démocratie». Ce sombre constat n'est pas celui d'un héraut de l'apocalypse. C'est Dominique Strauss-Kahn, l'ex-patron du FMI, économiste réputé, qui a délivré cet oracle lors d'une conférence tenue jeudi à Séoul, en Corée du Sud.


    L'ancien ministre de l'Economie de Lionel Jospin étrille les dirigeants européens, incapables à ses yeux de donner l'impulsion, le cap à un paquebot promis au naufrage. Et les timides signes de reprise ne sont qu'un leurre à ses yeux. «Personne ne peut croire à cette image rose-bonbon. Le débat est centré sur plus ou moins d'austérité alors que le véritable enjeu est la compétitivité», a-t-il asséné, selon Le Point et Le Figaro.

    Arborant aujourd'hui une barbe blanche de quelques jours, le consultant international, derrière son pupitre, a esquissé un scénario «cauchemardesque», comparable aux heures noires des années 1930 qui ont succédé à la déflagration de la crise de 1929. «Nous allons avoir une faible croissance qui ne crée pas d'emplois, pendant de longues années, jusqu'à ce que cela crée des problèmes sociaux et politiques», insiste-t-il. «L'heure n'est plus à la coopération mais aux poussées populistes», constate DSK.

    «Ils se cachent tous derrière la BCE pour camoufler leur inaction»

    Timorés, les dirigeants européens se montrent incapables d'assurer le «leadership» nécessaire, dénonce Dominique Strauss-Kahn, sans jamais évoquer le nom de François Hollande. «Ils se cachent tous derrière la BCE (NDLR : la Banque centrale européenne) pour camoufler leur inaction», dénonce un DSK au verbe très libre. Même Angela Merkel ne suffira pas à sauver le vieux continent. «Elle est le seul dirigeant fort en Europe, mais les Allemands ne veulent pas assumer le leadership européen, pour des raisons historiques. Et tous les autres sont incapables de prendre des initiatives», tranche-t-il.

    Dominique Strauss-Kahn, devenu conseiller économique du gouvernement serbe, était invité à s'exprimer devant des économistes européens, asiatiques et américains lors de cette conférence à Séoul organisée par le club de réflexion bruxellois Bruegel et un think tank américain, le Peterson Institute for International Economics.
    LeParisien.fr

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  14. La dette grecque peut rapporter gros, très gros, la preuve...


    Les fonds de gestion d'actifs détenteurs des plus gros rendements de l'année sont... grecs, grâce au regain d'intérêt pour le papier hellénique.


    "Tout ce qui descend finit par remonter". Ce pourrait être une nouvelle extension des lois de Murphy, suite à l'histoire de trois gestionnaires d'actifs grecs qui ont réalisé des rendements supérieurs à 100% cette année grâce... aux titres de dette grecque.

    En effet, l'intérêt des investisseurs pour le papier grec avait atteint son nadir en 2012, avant que le dix ans, par exemple, ne cesse ensuite de s'apprécier à un rythme presque aussi élevé que lorsqu'il chutait.
    Au bon endroit au bon moment

    Le pari de Panos Simos de NBG Asset Management, de Aris Papageorgakopoulos et de John Gikas, de Eurobank Asset Management, était osé. Mais il s'est révélé très lucratif : certains bons du Trésor grec ont presque quadruplé depuis leur plus bas de 2012, lorsque le monde craignait une sortie de la Grèce de la zone euro et un défaut qui en aurait été la conséquence logique.

    Pas d'arrogance, toutefois, du côté des trois gestionnaires d'actifs au nez creux, qui ont plus la sensation de s'être trouvés au bon endroit au bon moment, à en croire les propos recueillis par le Wall Street Journal.

    "A un certain point, les bons grecs étaient les actifs plus détestés au monde et nous nous sommes dit qu'il n'y avait pas grand chose à perdre alors qu'ils étaient au plus bas", explique Aris Papageorgakopoulos au quotidien américain.

    108% de rendement, meilleure performance au monde

    Conséquence de cette audace : le DELOS Domestic Bond Fund, d'une valeur de 83 millions d'euros et dirigé par Panos Simos, a offert un rendement de 108% au cours des 12 derniers mois, soir le record du monde de l'année . Suivi de près par l'Eurobank LF Government Bond Fund avec un rendement de 107% et l'Interamerican Fixed Income Domestic Bond Fund avec une rendement de 105% (source : Morning Star). Pour comparer, la meilleure performance de l'année pour les fonds spécialisés dans les bons libellés en dollars est de 34%

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  15. Un article de Mikhail Koutouzov publié par Wikistrike envisage des alternatives à l'extrémisme des marchés financiers: C'est ICI

    Extraits

    La Banque mondiale, le FMI et l’OMC ont été créés après la Seconde guerre mondiale dans le cadre des Accords de Bretton Woods. Leur mission : assurer la stabilité économique mondiale. Mais depuis les années 1970 ces institutions ont commencé à pencher idéologiquement pour la l’extrémisme des marchés et l’ordre néocolonialiste. Cette politique est en partie responsable de la crise de 2008.

    Au niveau supranational le changement de l’architecture financière mondiale revient aujourd’hui aux pays des Brics. Leur influence est en train de croître et ces pays s’arment avec une économie intégrée, au lieu de suivre le fondamentalisme économique washingtonien.

    L’ancienne structure financière post-Bretton Woods est déjà en train de changer. Les économies émergentes ont des traditions philosophiques qui diffèrent de celles du G8. Elles s’orientent davantage vers la société et le collectif et pour elles, les investissements dans l’infrastructure et le financement du commerce réel sont les bases d’un développement stable. La mondialisation y est compensée par le sens de la famille, de l’identité, et de l’appartenance ethnique .

    Aujourd’hui les Brics établissent une feuille de route pour une nouvelle banque de développement, un fonds de stabilisation et un mécanisme pour régler les litiges commerciaux qui pourraient remplir les fonctions dévolues actuellement à la BM, au FMI et à l’OMC – et travailler en parallèle.

    On pourrait s’attendre à ce que la banque de développement des Brics propose des crédits non soumis à conditions mais à des taux d’intérêts supérieurs – c’est-à-dire adopter une approche plus commerciale. De plus, elle pourrait financer des projets dans les domaines où la BM n’intervient pas comme le biocarburant ou l’énergie nucléaire. La prochaine étape logique serait la création d’un fonds de stabilisation des Brics comme alternative au FMI, ce qui pourrait nécessiter l’instauration d’une nouvelle monnaie mondiale de réserve. Il est évident que les pays des Brics cherchent à devenir moins dépendants du dollar US.

    Les dirigeants des Brics croient en l’avenir des opérations marchandes entre les cinq pays qui composent le groupe, menées avec leur propre monnaie – une idée apprécié par d’autres pays émergents. Dans deux accords signés par les banques de développement du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, il est dit que les crédits pour les transactions marchandes entre ces pays seraient attribués en devise locale. La procédure simplifiée de conversion des devises propose une véritable alternative au dollar américain comme monnaie de règlement.

    Il ne s’agit pas de la suppression intégrale de l’ancienne architecture financière de Bretton Woods mais plutôt de la création d’une nouvelle structure parallèle à l’ancienne. A terme, les pays pourront choisir quelle architecture convient davantage à leurs propres plans de reconstruction et de rénovation.


    Mikhail Koutouzov

    RIA Novosti.

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    1. Intéressant. Une pierre dans le jardin du consensus de Washington. Une brèche dans la forteresse du capitalisme financiarisé à l'anglo-saxonne. Les lignes bougent et, sans mythifier les bons sentiments (:-D…) des BRICS ne peut-on pas à terme espérer un desserrement de l'étau néo-libéral ?

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  16. Le ministre français du budget, Bernard Cazeneuve, a prévenu que l'ensemble du quinquennat serait placé sous le signe des économies, dans un entretien mis en ligne mercredi 6 novembre par le quotidien Les Echos.

    "Nous devons aux Français la vérité sur les enjeux budgétaires : il faut mettre le cap sur les économies, jusqu'à la fin de la législature. Nous avons déjà décidé de 15 milliards [d'euros] d'économies pour 2014, ce qui est sans précédent, comme l'a reconnu d'ailleurs mardi la Commission. En 2015, il faudra porter notre ambition encore plus loin, et continuer en 2016 et en 2017", déclare-t-il.
    Il a qualifié ce chemin d'exigeant, "mais c'est celui qui nous sortira de la crise", a-t-il ajouté. "Je suis prêt à l'emprunter en prenant les risques nécessaires".
    "COMPENSÉS À L'EURO PRÈS"

    Le ministre a en outre assuré qu'il serait "intraitable" sur le respect des objectifs de dépenses pour tenir l'objectif de prévision de déficit public à 4,1 % du produit intérieur brut (PIB) cette année.

    "Nous allons ouvrir, avec le projet de loi de finances rectificative et le décret d'avance qui lui est associé, environ 3 milliards d'euros pour des budgets qui en ont besoin, comme l'emploi (plusieurs centaines de millions d'euros), le budget européen (1,1 milliard), les opérations extérieures de la défense (600 millions), l'hébergement d'urgence (100 millions), etc", a-t-il détaillé. Il a affirmé que ces crédits seront "tous compensés à l'euro près, par autant d'annulations réparties sur l'ensemble des ministères".

    Ce nouveau tour de vis est annoncé au moment où le gouvernement français et la Commission européenne divergent sur la capacité de ramener en 2015 le déficit public de la France sous 3 % du PIB. Bruxelles a estimé mardi que le déficit resterait largement au-dessus du seuil fatidique en 2015, pour atteindre 3,7 %. La prévision officielle de Paris pour la même année est de 2,8 %. Le seuil maximal de 3% est défini par les traités européens. Paris a obtenu de Bruxelles un délai pour ramener son déficit public dans les clous, délai qui court jusqu'en 2015.

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    1. Et...
      La pauvreté continue de s'étendre en France et concerne de plus en plus de couples avec enfants, souligne le Secours catholique dans son rapport annuel publié jeudi 7 novembre, qui constate aussi que les plus fragiles ont de moins en moins accès à l'emploi.
      En 2012, le Secours catholique a rencontré 1,43 million de personnes, dont près de la moitié sont des enfants. Leur niveau de vie a baissé de 2,5 % par rapport à 2011, à 497 euros mensuels.

      Près de 95 % vivent en dessous du seuil de pauvreté (977 euros par mois en 2011), et 70 % sous le seuil de très grande pauvreté (644 euros). Une personne sur six ne dispose d'aucune ressource, et 45 % ne vivent que d'aides sociales. Un tiers sont étrangers, et 48 % disposent d'un titre de séjour.

      Lire la chronique : Cancer de l'assistanat ? Non, de la pauvreté

      Les bénéficiaires font appel au Secours catholique en premier lieu pour l'aide alimentaire, mais aussi pour leurs problèmes d'impayés, liés aux dépenses contraintes comme le loyer ou l'énergie, qui touchent près de six personnes sur dix, pour un montant mensuel médian d'impayés de 797 euros.

      "LE CERCLE INFERNAL EMPLOI AIDÉ-CHÔMAGE"

      En matière d'emploi, "un gouffre se creuse entre les pauvres et l'emploi", note le secrétaire général de l'association, Bernard Thibaud : 18 % des bénéficiaires sont des travailleurs pauvres et 37,5 % sont au chômage, parmi lesquels un quart sont des chômeurs sans droit.

      Alors que les bénéficiaires du Secours catholique font partie des publics prioritaires pour l'accès aux emplois aidés, seulement 4,1 % en bénéficient, note le secrétaire général, qui demande des contrats aidés spécifiques pour les plus démunis, avec un accompagnement renforcé "pour casser le cercle infernal emploi aidé-chômage".

      Le Secours catholique fait plusieurs propositions. Face à "une véritable déperdition d'énergie" pour remettre les gens dans l'emploi, il souhaite "un véritable accompagnement personnalisé" avec des moyens supplémentaires pour Pôle emploi et le "décloisonnement" de tous les acteurs (entreprises, associations, structures d'insertion, etc.).

      Il insiste également sur la "responsabilité sociale des entreprises" dans la lutte contre le chômage, et le rôle de la formation professionnelle, pas assez accessible aux plus démunis. De même, il plaide pour le droit au travail des demandeurs d'asile.

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  17. 9 Nov 2013

    [S1E4] Maurice Allais appelle à dire « non » au Traité européen [2005]




    Je continue la série sur la pensée de Maurice Allais. Je suis quand même assez épaté que notre pays ayant un vrai génie de l’économie, on ne l’ait pas écouté au moment de construire une union économique et monétaire, et on ait soigneusement tu sa pensée – il est vrai lucide et totalement contraire à la folie en cours…

    Cette interview de ce libéral modéré a été réalisée pour… l’Humanité du 26 mai 2005 – et j’aurais rudement bien aimé la lire à l’époque… Et vous ?

    Le Prix Nobel appelle à dire « non » au traité. Pour lui, la mondialisation ne profite qu’aux multinationales. « La Constitution n’est pas un rempart contre les excès du libéralisme ».

    Partisan de la construction européenne, l’économiste libéral Maurice Allais n’a pas abandonné ses convictions. Il critique toutefois de plus en plus vivement le cours imprimé à cette construction depuis 1974 sous l’emprise de la mondialisation.

    « Bien que depuis la Libération je n’ai cessé de combattre pour la construction européenne, publié des dizaines d’articles et de mémoires et six volumes sur cette construction, l’Humanité, tient-il à préciser, est la seule publication qui m’ait demandé une interview… Je laisse aux lecteurs de cet entretien le soin d’en déceler les raisons. » Entretien.

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    1. Les raisons sont claires, hélas. Et le processus de mondialisation incontrôlée va se renforcer grâce aux marchés transatlantiques, sujet sur lequel personne ne nous demande notre avis.

      Sur le média prétendument à part, Asselineau a publié des billets. Perraud soi-même s'est déplacé pour aboyer contre l'auteur, sans même discuter ses arguments. Finalement, il suffit de traiter quelqu'un de "nationaliste" pour non seulement invalider ses propos, mais aussi sa personne. C'est avec de tels procédés que Marie-Caroline avait été traquée et injuriée jusqu'à la publication d'un Kbis.

      Ces aboyeurs traqueurs se disent de gauche. Cette gauche je la leur laisse. Ils sont les idiots utiles de la mondialisation inique, développant leurs éléments de langage stéréotypés contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

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  18. BASSE SUR L'AMÉRIQUEMain basse sur l'Amérique - Courrier >

    article/2003/01/09/main-basse-sur-l-amerique&prev=/: Comment les très très riches ont floué les classes moyennes The New York Times; | Paul Krugman. 9 janvier 2003;

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