samedi 10 août 2013

LA PENTE REACTIONNAIRE DE LA GAUCHE





Paul Klee, Separation in the evening, 1922

La pente réactionnaire de la gauche
par Monica


Dans un article publié par Le Grand Soir, Mathieu Bietlot ** passe à la loupe certaines analyses politiques (de Jean-Claude Michéa, Zygmunt Bauman ou Christopher Lasch) qui, partant d'une critique des ravages de l’ultralibéralisme,  rejettent l'ensemble du libéralisme et en viennent à défendre des valeurs réactionnaires d’avant le libéralisme.

Ce tropisme  réactionnaire me semble constituer une tentation très forte chez certaines personnes de gauche. On en voit les effets dans le traitement de questions sociétales telles que le mariage gay, les droits des femmes, les religions, la laïcité. On l'observe également sur des questions géopolitiques: la critique - justifiée - de l'hégémonie américaine s'assortit souvent d'une complaisance à l'égard de pays prétendument (ou ex) socialistes ou communistes, notamment la Russie.

Cette pente réactionnaire semble favorisée par une conception binaire (non contradictoire, non dialectique) du libéralisme perçu, dans les termes  de Michéa, comme une logique unitaire qui, quelle que soit sa forme (libéralisme, néolibéralisme et ultralibéralisme), constituerait le projet philosophique même de la modernité.  En somme, modernité et libéralisme seraient,  par essence, à mettre dans le même sac et à jeter par dessus bord.

Quel serait ce projet de la modernité ? Issu du développement de la science expérimentale, et né en réaction aux traumatismes causés par les guerres civiles et religieuses, il aurait affirmé une volonté de maîtriser la nature et une autorité opposable à celle de l’Église. Animé par la crainte de la guerre, il aurait exclu des champs politique et économique toute référence morale ou idéologique – source de fanatisme et de conflits – au profit d’une approche rationnelle et neutre de l’organisation sociale. Cette société rationnelle aurait fondé  son existence pacifiée sur la seule dynamique des structures impersonnelles du Marché et du Droit, instaurant  un État minimal, qui se contenterait d’administrer à travers un droit abstrait les libertés concurrentes sans juger leur contenu, sans critère autre que la liberté elle-même et l’interdiction de nuire à la liberté d’autrui.

Cette logique libérale aurait conduit d'une part à l’expansion infinie du marché et de la marchandisation et d'autre part à l’extension illimitée des droits individuels. Selon Michéa, l'extension des droits individuels serait aussi problématique que la marchandisation. Dans la mesure où toute référence à une morale, à une définition du bien ou à un tabou, est bannie de l’organisation de la société en tant qu’atteinte à la liberté, tout ce qui ne nuit pas à autrui serait permis. Un tel abîme ouvrirait la porte à toutes les transgressions morales, “à toutes les revendications concevables, y compris les plus contraires au bon sens ou à la common decency” : le mariage homosexuel, la prostitution, la consommation de drogue, la gestation pour autrui…Comme le dit Christopher Lasch: “Dans une société qui réduirait la raison à un simple calcul, celle-ci ne saurait imposer aucune limite à la poursuite du plaisir, ni à la satisfaction immédiate de n’importe quel désir, aussi pervers, fou, criminel ou simplement immoral qu’il fût.” 

Le combat pour l’extension des droits des homosexuels (porté en général par la gauche et surtout l’extrême gauche) et le lobbying pour la dérégulation du marché et le démantèlement de l’État social (habituellement mené par la droite) relèvent donc selon Michéa de la même logique libérale. La gauche et la droite actuelles seraient les deux versants d’un même projet libéral et progressiste (au sens de l’idéologie du progrès). Pendant que la droite imposerait les réformes économiques, la gauche ferait passer les réformes sociétales, au lieu  d’opposer à la société juste du projet libéral une société décente dont la référence n’est pas la liberté mais le bien, la bonne manière de vivre, mise à mal par la déshumanisation et la cupidité du libéralisme.

Michéa situe au moment de l’affaire Dreyfus le premier revirement de la gauche, ou plus précisément le ralliement des socialistes aux républicains et défenseurs du progrès face aux royalistes. Selon Michéa, le mouvement ouvrier ne se souciait guère de cette querelle de bourgeois autour du capitaine Dreyfus, il n’avait que faire de défendre cet intellectuel, militaire et juif. Michéa s’applique à expliquer l’antisémitisme du mouvement ouvrier naissant. Il s’agit, selon lui, moins d’un antisémitisme racial ou religieux qu’économique : c’est le côté commerçant et nomade du Juif que les classes populaires rejettent. Le Juif représentait à cette époque “l’incarnation parfaite de cette mobilité, de ce déracinement et de cette dissolution de tous les rapports sociaux qui constituent l’essence même des temps capitalistes”. Trahissant leur base ouvrière, les socialistes se sont alliés aux républicains pour contrer les royalistes, abandonnant par là le combat contre le capital et pour les intérêts de la classe ouvrière au profit d’un combat pour la justice. "Certes, dit Tiebold, on reconnaîtra avec Michéa que les socialistes ont depuis le début du XXe siècle capitulé devant le capital, abandonné l’idée de renverser ou de dépasser le capitalisme mais est-ce à cause de l’affaire Dreyfus" ? On peut ajouter que Michéa convoque  la figure du Juif comme agent trouble de la mondialisation et du capitalisme, semblant de surcroît imaginer qu'il n'y avait pas d'ouvriers parmi les Juifs. De la même façon, Michéa pense que Hollande n'aurait pas dû faire voter le mariage pour tous, imaginant que les classes populaires sont homophobes et n'ont rien à faire des homosexuels, et semblant ignorer qu'il existe des homosexuels dans la classe populaire et pas seulement chez les bourgeois.

Le second grand moment de trahison et de revirement de la gauche et de l’extrême gauche se serait produit, selon Michéa, en Mai 68: la radicalisation des processus d’émancipation à l’égard des autorités traditionnelles et l’éloge de toutes les transgressions ne seraient rien d’autre que la poursuite de la logique libérale dont le capitalisme a besoin pour se débrider toujours plus. "Certes, dit Tiebold, nous partageons les analyses qui soulignent à quel point le capitalisme a su s’accommoder et récupérer – en les pervertissant – toutes les revendications de mai 68. Mais ce n’est pas parce qu’elles ont été dévoyées que les aspirations à l’autonomie, à l’épanouissement et au plaisir n’étaient pas et ne sont toujours pas légitimes. Ce n’est pas parce que le libéralisme a fait voler en éclat toutes les autorités traditionnelles qu’il faudrait les rétablir pour résister au capitalisme". En effet.

Bref,  pour s'opposer au libéralisme et au capitalisme débridés, et ne pas trahir les classes populaires, la gauche devrait délaisser les droits de l'homme. 

En somme, elle devrait suivre l'exemple de Vladimir Poutine en Russie: pour ne pas trahir le caractère (supposé) profondément (et légitimement) réactionnaire des classes populaires, elle devrait s'accommoder des logiques homophobe,  patriarcale, sexiste et marcher main dans la main avec le pouvoir religieux. Elle devrait revenir au statu  quo ante le libéralisme, arc-boutée contre la très libérale logique rationnelle déployée par le monde occidental. 

Michéa, tout comme Lasch, souhaite restaurer des valeurs, des principes, des autorités et une morale pour faire barrage à la modernité capitaliste. Se détournant des progressistes anhistoriques soumis à la dictature du présent et  nageant dans une modernité liquide (Zygmunt Bauman) la gauche doit se tourner vers  les masses populaires qui, elles, seraient attachées aux traditions et soumises à des valeurs fortes et des traditions morales telles que la foi religieuse, le sens de l’effort personnel, le patriotisme, l’honneur de la famille... Lasch va jusqu'à reprocher à l’éducation des masses d’avoir “altéré l’équilibre des forces au sein de la famille, affaiblissant l’autorité du mari vis-à-vis de la femme, et celle des parents vis-à-vis des enfants” tout en précisant que “si elle émancipe femmes et enfants de l’autorité patriarcale, ce n’est que pour mieux les assujettir au nouveau paternalisme de la publicité, des grandes entreprises et de l’État”. Michéa, lui, se dit nostalgique du western hollywoodien qui exprime “quelque chose encore des valeurs de ce fier populisme américain et de sa common decency”.

Ces auteurs entendent dresser la common decency de George Orwell contre l’extension infinie du libéralisme. Cette décence ordinaire (sens commun ou morale intuitive) désignerait le penchant naturel des petites gens à faire le bien et à distinguer le décent de l’indécent. Bien qu’elle puisse prendre des formes différentes d’une civilisation à l’autre, elle relèverait de structures normatives communes à toutes les  sociétés et aurait été  mise à mal par le libéralisme. "Les pages que Michéa y consacre, écrit Tiebold,  montrent très pertinemment que l’humain n’est pas naturellement avide, intéressé à maximiser son profit pas plus qu’il n’est un loup pour l’homme. Ce type de comportement et de concurrence entre les individus s’est développé avec la révolution industrielle dont l’accouchement n’a pas été sans douleur ni forceps. Les partisans du capitalisme ont déployé des efforts pédagogiques et de contraintes disciplinaires pour transformer les mœurs et les valeurs de la population afin de lui faire adopter l’esprit du capitalisme. Il est dommage que Michéa n’aille pas jusqu’au bout de son raisonnement : si l’homme n’a pas d’essence ou de nature prédéterminée, qu’il se détermine dans l’histoire et est le fruit de son époque, il n’est naturellement pas plus décent que cupide."

Non contents de rabattre de façon univoque la modernité sur le libéralisme, de méconnaître les effets des idéologies de race, de classe, de genre sur l'organisation sociale, ces auteurs brossent un portrait idéalisé, naturaliste et réifiant des classes populaires qui ne connaîtraient pas la méchanceté ou l'égoïsme, s'opposeraient au métissage des cosmopolites mondialisés, défendraient leurs racines et leur identité nationale.  Or, comme le dit Tiebold, "Non seulement la décence ordinaire ne peut être affirmée comme un trait de caractère structurel des classes populaires mais elle est, en outre, difficile à établir empiriquement. On trouve aussi bien dans les mœurs populaires de la solidarité et de l’entraide que de la méchanceté et de l’égoïsme. Enfin cette décence est souvent pratiquée seulement à l’intérieur du groupe, en la refusant aux autres. Elle s’accompagne de corporatisme, de mépris des autres groupes et de repli identitaire. D’ailleurs, en creusant un peu le contenu de cette notion, on y découvre quelques valeurs réactionnaires: la sacralisation du bon sens populaire, le code de l’honneur, le respect de l’autorité patriarcale... "

On comprend pourquoi en adoptant cette pente, certaines personnes de gauche en viennent à remettre les religions à l'honneur (Pierre Tevanian), à privilégier la défense des femmes musulmanes voilées sur la solidarité avec les citoyens laïcs en lutte contre les pouvoirs religieux, à juger négligeable (voire nuisible) l'extension des libertés individuelles, à confondre laïcité féministe et laïcité raciste. Au nom de la (seule vraie et légitime) lutte contre le capitalisme, on remet sur le métier les bonnes vieilles valeurs patriarcales, sexistes, homophobes (voire antisémites) et on fait passer à la trappe les acquis des Lumières, ainsi que ceux des années 68. 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, il ne reste plus qu'à renvoyer  les gays dans leur placard, les femmes dans leur foyer, sous la protection des religions et avec la bénédiction du pape Jean-Paul II qui, lui aussi, s'était inquiété de la liberté devenue désormais la source absolue des valeurs:" les valeurs et les catégories morales ne sont plus des principes transcendants que nous essayons de respecter, mais sont l’œuvre de la liberté elle- même. Chaque individu pense être à l’origine de ses jugements et se donne dès lors le droit de décider par lui-même de ce qu’il estime être bon ou mauvais, juste ou injuste.”

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** http://www.legrandsoir.info/derives-populistes-d-une-pensee-antiliberale.html
 Zygmunt Bauman, La vie liquide, Pluriels, 2013
Jean-Claude Michéa, L’empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale, Flammarion, 2010
Jean-Claude Michéa, La double pensée. Retour sur la question libérale, Champs-Flammarion, 2008
 Christopher Lasch, La culture du narcissisme, Flammarion, 2006
Pierre Tevanian, La haine de la religion, éditions La Découverte, 2013. 





79 commentaires:

  1. Ce billet éclaire de manière très fine le malaise que j'éprouve depuis un certain temps devant un certains nombre de déclarations et de comportements venus de gens censés être à gauche et me semblant pourtant dégager une forte odeur de sacristie...d'avant Jean XXIII et Vatican II!

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    1. Oui, Parleur, ça sent très fort la sacristie d'avant.

      L'"avant" fascine maintes personnes, comme s'il constituait un recours face aux dérives du "maintenant". Cela ne fonctionne évidemment que chez ceux qui n'ont rien à perdre, et peut-être beaucoup à gagner, si on revenait (enfin!)aux vraies bonnes valeurs...

      Est-il donc si difficile d'analyser de façon contradictoire ce que le passé nous apportait, sans l'idéaliser, et ce que le présent comporte de bon dans le fatras du mauvais? Cela nous éviterait ces tragiques effets de balancier qui engluent la pensée et l'action.

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  2. Mediapart semble de plus en plus devenir un repaire (et un repère) pour cette gauche réactionnaire, comme en témoignent les articles récents de Carine Fouteau, ceux de Jean Baubérot, et plus récemment les billets de blogs suivants:

    Contre l'homosexualité

    La laïcité guillotine de l'islam républicain .

    A ce Billet mis en Une par la rédaction, répond celui-ci:
    Réponse à Karil Amellal

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    1. Le billet sur l'homosexualité n'est apparemment plus lisible autrement que sur le mode "Erreur 403".

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  3. "Les pages que Michéa y consacre, écrit Tiebold, montrent très pertinemment que l’humain n’est pas naturellement avide, intéressé à maximiser son profit pas plus qu’il n’est un loup pour l’homme.

    Si c'est vraiment ce que Michéa a écrit, cela prouverait qu'il n'a lu aucun livre d'histoire. Un nom de loup parmi cent : Attila.

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    1. Cher Jésus, il faut lire la suite de la phrase de Tiebold:

      Ce type de comportement et de concurrence entre les individus s’est développé avec la révolution industrielle dont l’accouchement n’a pas été sans douleur ni forceps. Les partisans du capitalisme ont déployé des efforts pédagogiques et de contraintes disciplinaires pour transformer les mœurs et les valeurs de la population afin de lui faire adopter l’esprit du capitalisme. Il est dommage que Michéa n’aille pas jusqu’au bout de son raisonnement : si l’homme n’a pas d’essence ou de nature prédéterminée, qu’il se détermine dans l’histoire et est le fruit de son époque, il n’est naturellement pas plus décent que cupide. "

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  4. Monica

    "Est-il donc si difficile d'analyser de façon contradictoire ce que le passé nous apportait, sans l'idéaliser, et ce que le présent comporte de bon dans le fatras du mauvais? Cela nous éviterait ces tragiques effets de balancier qui engluent la pensée et l'action."

    Ce qui me frappe le plus, ce sont les oeillères .. Le billet de blog que tu viens de citer en est un exemple parfait :
    La laïcité guillotine de l'islam républicain .

    Si nous demandions au même écrivain si il supporterait dans une assemblée commune des femmes entièrement dénudées et des femmes voilées , j'ai du mal à penser que sa réponse soit OUI . Ne serait-il pas plus simple de lui poser la question ?

    Mais pour en revenir à ton billet lui même, sur la gauche réactionnaire .. Encore une fois , je ne m'attacherais à pas à la définition et au contenu gauche /Droite car pour moi ces termes n'ont plus beaucoup de signification dans le contexte actuel .

    On ne peut pas dire d'un pays comme la Chine qui fait coexister une structure encore très collectiviste (les Chinois restent communistes philosophiquement) et un capitalisme débridé pour une certaine élite qu'il soit de gauche ou de droite . La Chine ne correspond pas à ce clivage. Par contre , et les autorités chinoises le disent elles mêmes , ils veulent réfléchir à de nouveaux modèles qui allient créativité , esprit d'entreprise , investissement productif et soutien de l'emploi, et c'est leur priorité bien plus que la croissance.

    Ils disent également qu'ils refusent totalement le nôtre (celui de libéralisme et des libertés fondamentales et en particulier le droit de critique et le droit d'exprimer cette critique , ou le droit de propriété tel que nous le concevons nous-mêmes) . La Chine reste un pays totalitaire en esprit et dans son fonctionnement.

    Ils refusent la marchandisation ... de l'humain . Mais ils soutiennent tout ce qui leur parait utile à l'économie et à l'emploi , dont les créateurs d'entreprises qui de ce fait ont des pouvoirs gigantesques . jusqu'au jour ou ils ne les ont plus , comme ce qui est en train de se passer pour les promoteurs immobiliers à qui le gouvernement central a décidé d'imposer des limites énormes pour bloquer ce qu'ils nomment : "le développement de la richesse oisive" .
    En termes concrets , l'entrepreneur chinois aura carte blanche si les milliards ou millions gagnés se réinvestissent dans l'investissement productif . Il sera ruiné si il ne suit pas cette logique .

    Personnellement , je ne sais pas étiqueter ces tentatives . Car nos prismes idéologiques ne nous permettent pas vraiment d'analyser ce qu'ils sont en train de faire , si nous n'essayons pas de regarder tout cela d'un autre oeil . Ce ne sont ni des logiques capitalistes ni des logiques marxistes au sens traditionnel du termes .

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    1. Chère Shadok, je ne me permettrais en aucun cas de juger la politique des Chinois et leur refus du monde occidental. Je sais bien que nous avons des prismes, comme en ont les sociétés très différentes des nôtres qui nous observent et nous jugent à l'aune de leurs propres histoire et système de valeurs.

      Quant à l'opposition gauche/droite, elle a, j'en conviens, un aspect très artificiel. J'ai utilisé ce terme dans ce Billet pour tenter de comprendre ce qui me gêne de plus en plus profondément dans la démarche de certaines personnes qui se disent "de gauche" (et qui n'hésitent pas d'ailleurs à taxer de droitisme ou de collusion avec le FN les personnes qui ne partagent pas leurs analyses). Il vaudrait mieux en effet qualifier de façon précise ce que recouvrent ces termes, avec d'autant plus de prudence lorsque nous parlons de sociétés qui nous sont en grande partie inconnues.

      Le propos de mon billet était de discuter de certaines questions ici et maintenant, pour nous qui sommes occidentaux, vivons en France, avons notre propre histoire, très complexe, traversée d'ombres et de lumière, et nos propres valeurs contradictoires.

      Parmi ces valeurs non encore totalement acquises, il y a la laïcité qui comporte une grande composante de refus de l'emprise des religions dans la sphère citoyenne, les droits des femmes et les droits des "minorités", bref le domaine des "libertés individuelles" que, en tant que féministe radicale, je suis très très inquiète de voir traitées comme un avatar du libéralisme-capitalisme.

      Ce n'est pas la laïcité qui est la guillotine de l'Islam républicain, mais l'Islam en tant que religion prescriptrice du comportement et de la pensée de ses fidèles qui cherche à guillotiner la laïcité républicaine, comme tentent de le faire toutes les religions (voir la présence massive des catholiques dans les manifestations contre le mariage pour tous).

      Car cette revendication religieuse qui a pour projet d'écorner la laïcité, attaque de plein fouet les droits des femmes et ceux des homosexuels, nous projetant des années en arrière. Et voir des gens "de gauche" se mettre à cautionner ces mouvements régressifs m'inquiète beaucoup car je les pensais (les espérais)hors de cette problématique-là.

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    2. J'ajoute que l'un des plus anciens systèmes d'oppression est celui exercé au nom du genre sexué, avant même l'apparition d'un quelconque libéralisme-capitalisme débridé, et qui fait des femmes, partout dans le monde, des êtres de second rang.

      Ce système d'oppression, très archaïque, est probablement apparu en même temps que celui qui est exercé sur la nature et les animaux, dont les humains sont devenus les maîtres. Au grand dam du devenir de notre planète...

      Le libéralisme est devenu débridé quand il a établi la collusion que l'on connaît aujourd'hui entre oligarchie politique et oligarchie financière, et qu'il a pu s'étendre dans tous les pays par la mondialisation. Cela a généré un grand chaos car outre que plus aucun pays ne peut maîtriser son destin, la porosité des frontières met en contact (et oblige à cohabiter) des personnes qui n'ont pas les mêmes systèmes de vie, et dont les identités sont fondées sur des valeurs parfois antinomiques.

      Je ne vois pas comment, sans revenir à des unités de lieu et de temps à échelle humaine, et donc sans limiter la mondialisation, on pourrait combattre les méfaits de ce système.

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    3. ...gauche /Droite car pour moi ces termes n'ont plus beaucoup de signification dans le contexte actuel .
      Pour moi en revanche ils ont un sens clair et fort qui ne saurait être altéré ou invalidé par des anecdotes telles que la lamentable arrivée au pouvoir de la droite complexée sous le nom abusif et trompe-couillon de gauche (en mon for intérieur je qualifie aussi bien cette "gauche" [attachée à la défense des privilèges et de la finance liés au capitalisme le plus débridé] de gauche-ouaf. Appellation dépourvue de sérieux et de dignité, montrant bien en quelle estime je tiens des pantins dépourvus de consistance et d'honnêteté tels que Hollande, Moscovici ou Ayrault, etc.)
      La meilleure ruse du Diable est de faire croire qu'il n'existe pas. Quand j'entends dire que le clivage droite/gauche est obsolète je pense qu'en effet le diable est assez malin...

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    4. Parleur
      Je me pose plein de questions sur justement les contenus .

      Dira-t-on d'un système tribal primitif qu'il est de gauche ou de droite ?? Pour moi la réponse est Non . Il n'appartient ni à l'un , ni à l'autre . Plusieurs choses se dégagent de ces sortes de système .. La nécessité du chef , qui peut être soit nommé , soit élu par des sages ou par la communauté (chaque système ayant des caractéristiques qui lui sont propres , la communauté des biens (notion de propriété privée quasi inexistante), la solidarité de la tribu, le partage des ressources) ..

      Ces systèmes sociétaux , car je parle bien de système sociétaux (les codes religieux étant également une organisation sociétale) étaient présents avant le marxisme et avant le capitalisme qui ne sont apparus sous leur forme actuelle qu'au XVIIIème siècle . Le marxisme n'a pas inventé les systèmes collectivistes .. Il en a fait un nouveau système économique avec l'abolition de toute propriété privée .. et ce système lui même s'est trouvé confronté à de nouvelles limites qui lui étaient propres.

      Comme toujours , les grands changements civilisationnels se font avec des effets balanciers très importants . Nous sommes à l'époque d'un gigantesque changement civilisationnel , dû comme toujours depuis l'histoire des civilisations à l'évolution des techniques de communication , mais également dû à la "mondialisation" (les deux étant liés) , qui a aboli les caractéristiques culturelles ou économiques soulignées par Monica dans son commentaire précédent .

      Pour moi , analyser ce qui se passe en ce moment qui est d'une complexité extrême et ne peut que susciter plus de questions que de réponses , avec des prismes idéologiques fortement préétablis , revient à analyser une religion à partir d'un dogme très sectaire d'une autre religion .

      Je ne dis pas que les valeurs intrasèques à la gauche n'existent pas : elles se nomment justement solidarité , égalité , partage . Je dis simplement que dans nos organisations actuelles qui sont fondées sur un individualisme forcené , individualisme poussé à ses extrêmes limites qui consiste à mettre l'humain au niveau d'un objet marchand ou d'un animal ou si tu préfères la variable d'ajustement d'un coût de production, et qui de ce fait , retransforme les sociétés en jungle totale ou seule la loi du plus fort règne à nouveau , c'est à dire le contraire absolu d'un modèle d'organisation sociétale , analyser tout cela en faisant abstraction de ces dérives me parait plus que dangereux .

      J'aime bien le billet de Monica du fait justement des questions qu'il oblige à se poser . Et ces questions ne sont plus purement économiques , elles sont aussi philosophiques . Encore une fois , ce sont des questions que notre propre angoisse existentielle nous force à nous poser . Les religions ont tenté d'y apporter des réponses pour beaucoup d'entre elles , mais leurs réponses sont bien souvent avant tout des outils de domination et en particulier sur les plus faibles (à savoir les femmes) .

      Alors , la seule chose que je veux dire , c'est qu'il faut continuer à chercher , sans s'enfermer, ni en pensée et encore moins en langage . Et la sémantique actuelle , en particulier celle du clivage droite gauche me parait plus que douteuse, surtout vu ce qu'elle recouvre sur les valeurs fondamentales que j'ai énoncées : le partage , la solidarité , la fraternité .







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  5. Frédéric Lordon a publié en juillet 2013 un article intitulé "Impasse Michéa.La gauche et le progrès" dans la Revue des Livres.

    Dans un autre article, un florilège des propos de Michéa est cité dont voici deux extraits:

    Michéa, le bizarre (ou qui a la tête ailleurs)

    «Il suffit simplement de se souvenir que la croyance progressiste – ou de gauche – en l’existence d’un mouvement historique providentiel – et irréversible qui ouvrirait peu à peu au genre humain toutes les portes de l’Avenir radieux possède par définition une seconde face, beaucoup moins avouable. Elle implique en effet que toutes les civilisations qui ont précédé notre glorieux monde scientifique, industriel et marchand pourraient finalement être classées, les unes par rapport aux autres, en fonction de leur seul degré particulier d’ignorance et de barbarie » (MdG, p. 32). Peut-être quelqu’un pourra-t-il expliquer à Michéa que la pensée critique a fait un ou deux pas depuis cette caricature.

    «On imagine assez mal la gauche et l’extrême gauche modernes, (toujours prêtes à s’indigner du moindre contrôle policier opéré dans une gare de banlieue) appeler un jour les classes populaires à se révolter contre ce type de contrôle (celui de Google, NdA), ou même simplement contre cette omniprésente propagande publicitaire, sans laquelle le dressage capitaliste des humains resterait un vain mot » (EMM, p. 189) ; « Quarante ans après, on aurait évidemment le plus grand mal à trouver, en France, un(e) représentant(e) de la gauche ou de l’extrême gauche capable de formuler une critique aussi radicale de l’idéologie de la Croissance » (EMM, p. 115). Il faut probablement voir dans ces difficultés d’aperception un effet de la « communauté villageoise et familiale » où Michéa a fait retraite.

    « Naturellement, un tel attachement aux valeurs traditionnelles – dès lors qu’on ne se soucie pas de les ouvrir, c’est-à-dire de les développer dans un sens égalitaire ou de les inscrire sous des fins universelles – risquera toujours de se voir instrumentalisé et ainsi conduire aux dérives politiques les plus dangereuses et les plus catastrophiques (sur ce point, les mises en farde permanentes de la gauche conservent bien sûr tout leur sens) » (MdG, pp. 50-51). On consent « naturellement » que « l’éloge du rétroviseur » (CdO, préface) pose quelques problèmes quand on s’aperçoit, au bout de neuf livres tout de même (dont un en compagnie d’Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner), que « les valeurs traditionnelles » en bloc peuvent être porteuses de choses assez désagréables, qu’il s’agirait alors d’écarter ou d’endiguer, ceci supposant « bien sûr » qu’on aille un instant récupérer le signifiant « gauche » de la poubelle où on vient de l’expédier.
     

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    1. Suite du florilège

      Michéa, le pire (pour ne pas dire davantage…)

      «Il se pourrait même que la logique du troc muet éclaire, en partie, la fascination de cette extrême-gauche pour la cagoule et le voile intégral. Mythologies dont le corollaire est la diabolisation obligée de toutes les formes d’appartenance à une communauté indigène (ou d’“origine non immigrée”, selon la formule surréaliste désormais employée par la statistique officielle pour désigner les populations de souche)» (CdO, p. 324).

      «L’e-commerce […] cette forme extrême du libre-échange – qu’on pourrait également appeler l’échange voilé ou cagoulé…» (CdO, p. 324)

      «Naturellement, dans la mesure où cette pratique (délinquante, NdA) est assez peu appréciée des classes populaires, sous le prétexte égoïste qu’elles en sont les premières victimes, il est indispensable d’en améliorer l’image, en mettant en place toute une industrie de l’excuse, voire de la légitimation politique. C’est le travail habituellement confié aux rappeurs, aux cinéastes “citoyens” et autres idiots utiles de la sociologie d’Etat» (EMM, p. 114).

      «Dès 1997, Jaime Semprun […] avait dit tout ce qu’il y avait à dire de ces “sociologues” d’extrême gauche dont la fonction n’est pas de “critiquer la société, mais de fournir des arguments et des justifications au pléthorique personnel d’encadrement de la misère, à ceux qu’on appelle les travailleurs sociaux”» (CdO, p. 124).

      «La récente affaire Eric Zemmour est assurément emblématique. Ce journaliste […] ayant, en effet, déclaré, lors d’un débat télévisé, que les citoyens français d’Afrique noire et du Maghreb étaient massivement surreprésentés dans l’univers de la délinquance […]. Je me garderai bien, ici, de me prononcer officiellement sur le bien-fondé de l’affirmation d’Eric Zemmour […]. Dans ce pays, l’absence de toute “statistique ethnique” […] rend, en effet, légalement impossible tout débat scientifique sur ce questions (un homme politique, un magistrat ou un sociologue qui prétendrait ainsi établir publiquement que l’affirmation de Zemmour est contraire aux faits – ou, à l’inverse, qu’elle exprime une vérité – ne pourrait le faire qu’en s’appuyant sur des documents illégaux» (CdO, pp. 205-6).

      «L’antisémitisme du mouvement ouvrier naissant (quand il existe – ce qui est loin d’être toujours le cas) doit lui-même être soigneusement distingué de celui qui caractérise aujourd’hui une partie très importante de l’extrême gauche et des nouvelles radicalités […]. Il s’agit donc bien cette fois d’un antisémitisme essentiellement libéral et progressiste (et qui peut donc même, en tant que tel, fasciner – voire séduire – de nombreux Juifs oedipiens pour lesquels les idées mêmes de filiation et de transmission sont devenues trop lourdes à porter» (CdO, p. 195).

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    2. Comme d'habitude, rien n'est jamais simple.

      Dans les propos de Michéa cités dans ce florilège, il est des choses avec lesquelles je suis d'accord: la critique de la fascination d'une certaine gauche pour le voile intégral, la détestation envers les "indigènes" (Français d'origine non immigrée) par exemple.

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    3. //la critique de la fascination d'une certaine gauche pour le voile intégral//

      Cette gauche, bien qu’elle se dise intellectuelle, retrouve dans l’islamisme un confortable « prêt à penser » qui lui manque depuis la chute du communisme. Elle est l’héritière de celle qui a admiré Staline, Mao, Pol Pot etc. tous porteurs d’une vision du monde univoque (et mortifère, mais elle ignore ce genre de détail). Elle ne voit jamais que ces beaux discours émancipateurs cachent des escroqueries. Elle ne voit pas ici que le but des islamistes n’est en aucun cas de libérer, à commencer par les femmes, mais de contrôler. Islamistes financés par des régimes médiévaux qui présentent certaines similitudes troublantes avec ceux qu’ils disent être leurs pires ennemis, les USA. Et comme les ennemis de mes ennemis sont mes amis…

      Aucun doute, aucune critique n’était permis car il ne fallait pas « désespérer Billancourt ». Pour avoir transformé cette expression en « désespérer la mosquée », je me suis vu ranger sans appel par Plenel perso dans le camp des islamophobes, donc des racistes des gars de la Marine.

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    4. Il est en effet frappant, Jésus, de constater à quel point certains degauche sont complaisants à l'égard de l'islamisme, quelles que soient ses prescriptions (alimentaires, vestimentaires. Sociales).

      Sous le marronnier de la colonisation, ils cachent le fait que la 'majorité des citoyens français, de toutes confessions et origines, n'ont pas envie qu'on leur impose des coutumes inassimilables aux valeurs peu à peu cristallisées et non sans mal. Ils appellent phobie et racisme ce qui est un refus de certaines marques culturelles et religieuses, dont notre pays s'est affranchi. Ils en viennent à dire que les islamophobes voudraient que tout le monde vive et s'habille de la même façon, ce qui est précisément ce à quoi tendent les religions prescriptives!

      Tout cela repose sur une forme de haine de soi, comme porteur des valeurs "occidentales" honnies et d'une idéalisation des valeurs des "colonisés" qu'il faudrait accepter, comme ils ont dû accepter (et subir) celles que la colonisation leur a imposées.

      L'autre composante, que tu pointes, est que ce faisant ces degauche ont par musulmans interposés une religion qu'ils défendent avec passion, et qui leur permet d'attaquer tous ceux qui sont hors de cette problématique.


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    5. Pour sûr, la figure de l'intellectuel bête est décidément increvable.

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    6. //Ils en viennent à dire que les islamophobes voudraient que tout le monde vive et s'habille de la même façon//

      Bah moi, bien que catalogué par nos degauche comme islamophobe, je suis pour que tout le monde vive et s’habille comme il veut. Mais je souligne : COMME IL VEUT*, et non comme le veut le curé, le rabbin, l’imam, le gourou, le mari, le grand frère, le père ou la mère ! Par exemple, je n’ai rien contre le noir, j’en mets. C’est juste que le lendemain je peux mettre du blanc sans me faire rappeler à l’ordre ! Je n’ai rien contre les boubous, les foulards créoles, les sarouels etc. (au contraire, je trouve ça beau) mais c’est parce que ce ne sont pas des obligations religieuses !

      * Et qu’on ne vienne pas me bassiner avec « c’est moi qui ai décidé de m’emburquer », je sais trop ce qu’est l’intériorisation de la répression !

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    7. Voilà! Je peux m'habiller en pantalon aujourd'hui, en robe demain, en noir en bleu ou en rouge, avec des pois ou des carreaux. Je n'ai aucun uniforme, et je cache mes attributs sexuels exactement comme le font les hommes. Si je veux être toute nue, je vais dans des endroits qui l'autorisent.

      Les chirurgiens enlèvent leur blouse protectrice quand ils sortent du Bloc, les pompiers laissent leur uniforme dans les vestiaires quand ils quittent leur travail.Ils ont alors une identité autre que professionnelle.

      Les religieuses catholiques qui ont un uniforme signalent que leur identité se résume en tout lieu et à tout moment à leur dévotion à Dieu. Les degauche qui ramènent sans cesse sur le tapis ces religieuses costumées pour justifier le port constant du voile islamique pensent-ils donc que l'identité des femmes musulmanes doive se résumer de la sorte? Elles n'auraient pas le droit d'apparaître comme des humains, des citoyennes, elle seraient seulement et à chaque moment de leur vie des "femmes musulmanes"... telles que les a conçues l'idéologie patriarcale.

      Cette clôture apportée à l'identité féminine est extrêmement contradictoire avec notre évolution en regard de la catégorie de genre.En tant que féministe, elle m'est insupportable quand elle cherche à s'imposer en France, sous la pression des islamistes qui se servent du voile des femmes comme cheval de Troie.

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    8. Les religieuses catholique voilées obéissent au même conditionnement que les femmes voilées.

      Et elles sont soumises aux mêmes obligations légales : on doit pouvoir voir leur visage. Autrefois (càd avant le concile Vatican II*), celles dont les ordres imposaient une cornette de type œillères (ces femmes, comme les chevaux, ne devaient pas voir sur les côtés) ne pouvaient pas passer le permis de conduire. Ce qui posait des problèmes aux ordres infirmiers, dont les tenantes devaient se déplacer vers les malades isolés.

      Mais il y a une grosse différence : ces femmes appartiennent à un clergé, ce ne sont pas des croyantes de base comme peuvent l’être les musulmanes intégristes.

      * Qui a autorisé nombres d’ordres religieux à quitter ces tenues. Pour avoir côtoyé des nonnes à cette époque, je peux confirmer leur soulagement de perdre ces marques de servitude. Seuls maintenant en portent des ordres de la mouvance traditionaliste voire intégriste (les salafs et vahhabs des cathos, si on veut). Comme on se retrouve…

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  6. Une autre question me taraude: pourquoi les citoyens d'un pays devraient-ils obligatoirement, sauf à être traités de racistes, accepter des façons de faire et d'être qui leur semblent incompatibles avec un cadre de valeurs (grosso modo) partagées?

    Les degauche arc-boutés contre l'islamophobie vont répondre que la France n'est pas plutôt européenne et chrétienne mais multiconfessionnelle et multiculturelle, qu'elle comprend des "souchiens" et des "récents", et qu'elle doit donc revoir son système de valeurs pour intégrer celui des "récents"- en fait, celui des personnes musulmanes (car les degauche ne se préoccupent guère des populations asiatiques).

    Or s'il est aisé d'intégrer des coutumes ou des façons de faire, par exemple la cuisine (exception faite du hallal et du casher qui renvoient à une façon de tuer les animaux), la littérature, la culture, la musique, les bijoux... des citoyens "récents", il est manifestement plus difficile à la plupart des gens en France d'accepter une visibilité religieuse et un marquage du genre, d'autant plus qu'ils s'étaient réduits en quelques décennies.

    Dans une rue de Paris, j'ai sursauté l'autre jour en voyant sur la devanture d'un magasin: "Boucherie musulmane". Qu'est-ce à dire? J'imagine le tollé de nos degauche s'ils voyaient inscrit sur une devanture "Boucherie catholique", ou "Boucherie protestante". Ils crieraient à la ségrégation, au séparatisme voire à l'apartheid. Car une boucherie qui s'affiche "musulmane" affirme qu'elle suit des préceptes religieux et qu'elle est plutôt réservée à ses fidèles.

    Il y a également à Paris des bars et des restaurants qui, en refusant de servir de l'alcool, imposent leurs propres normes religieuses... dans un pays laïc.

    Bref, on n'aurait pas aujourd'hui à interdire quoi que ce soit si l'on avait affirmé que la France est un pays dont la laïcité protège l'espace collectif de l'ingérence des religions, respecte et permet la liberté des cultes dans des espaces dédiés, encourage les citoyens à laisser en arrière-plan leur identité religieuse afin de préserver la paix sociale en assurant une cohésion.

    Mais pour faire cela, il aurait fallu qu'elle ait une politique pensée et volontariste d'intégration. On est très loin du compte, au grand bonheur des islamistes qui n'ont plus qu'à pointer leur barbe et à fournir leur prêt à penser.

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  7. Accrochons-nous au bastingage car c'est du lourd.

    Monna Chollet, tous voiles dehors, en plein dézingage des féministes et des laïcs pour attaquer "l'islamophobie" :-(

    LA DENTELLE DE CHOLLET

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  8. Bonjour Monica,

    Un bel effort de clarification des pensées dites "de gauche"... cependant, on peut dans toute pensée relever des incohérences et des "zones noires". Même parmi nos philosophes des lumières nombreux étaient racistes, misogynes, élitistes, et cetera... et combien de crimes ont été commis par des gens dits de gauche, souvent au nom du "principe de réalité"...
    Donc, je ne suis pas sûr de te suivre sur ta tentative de clarification des positionnements d'untel ou untel... positionnements qui démontreraient plutôt, pour moi, que ces gens-là n'ont jamais fait aucun travail personnel qui les rendrait plus libres par rapport à leur névrose, psychose, ou perversion... avec les croyances qui sont généralement consécutives à ces problématiques...

    Par contre, je pense que nous manquons singulièrement de grilles politiques qui expliqueraient pourquoi les "frontières" sont devenues si "poreuses", notamment au niveau des réponses économiques... J'y réfléchis depuis un moment, mais je n'ai pas de vraie réponse qui me satisferait, pour l'instant...

    Bien amicalement.

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    1. Cher Incognitototo,

      Dans toute pensée il existe des zones noires, j'en suis convaincue. C'est même mon crédo. Rien n'est ni blanc ni noir, mais tout est pétri de contradictions. Il n'y a pas de "bon avant" ni de "mauvais maintenant". Il n'y a pas de position "juste" ni de position "fausse". Nous avons besoin de construire un système de valeurs qui ne soit pas inféodé aux normes dites "libérales" ni aux normes de "grand-papa". La voie est fort étroite...

      Les choses sont très compliquées: en lisant des phrases de Michéa, ou de Mona Chollet, je suis d'accord alors que d'autres me heurtent. Le plus troublant dans ce débat très passionnel sur le voile islamique (ce qui fait symptôme) est que nous (les "adversaires") nous répondons les uns aux autres en miroir: "vous êtes réactionnaires".

      J'ai envie de comprendre de quoi il retourne, et comment ces positions antinomiques pourraient trouver à s'articuler.

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    2. La difficulté de ce genre de réflexion, c'est d'attacher au signe un signifiant qui serait universel... Donc, il y a un problème de base, parce que prendre une position "totalisante" devient alors carrément totalitaire... d'autant qu'on ne règle rien, ou pas grand-chose, par l'interdit (hors de ceux qui sont fondamentaux et structurants) ; je dirais même que dans bien des cas, c'est un pis aller pour ne pas s'attaquer aux problèmes de fond...

      Cependant, puisqu'il semble que nous n'ayons pas d'autre choix pour répondre aux provocations permanentes des intégristes, il y en a qui pense que l'interdit est nécessaire : http://www.mezetulle.net/article-le-hci-recommande-t-il-l-interdiction-du-voile-a-l-universite-119419937-comments.html ...
      Même si je ne peux pas leur donner tort, personnellement, je fais plutôt partie de ceux qui pensent que c'est ce que disent les signes qu'il faudrait pouvoir traiter... mais ça, la République est extrêmement mal armée pour y répondre... elle ne recèle pas dans ses textes constitutionnels ses propres moyens "d'autodéfense"... Difficile d'ériger la liberté de penser, comme principe de base, puis de définir qu'est-ce qui en serait les conséquences acceptables, ou pas, pour vivre en société.
      Si tu as le courage, il y a eu ça http://solutions-politiques.over-blog.com/article-c-burqa-et-loi-un-debat-democratique-entre-citoyens-catherine-kintzler-et-incognitototo-debut-54356970.html ; au moment du débat sur la burqa... Tout y est posé, mais aucune réponse évidente n'est apparue...

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    3. Merci du lien, Incognitototo. Je suis d'accord avec l'analyse que fait Catherine Kintzler, qui éclaire d'un autre jour les prétendues conclusions du HCI. Le voile est bien le cheval de Troie d'une guerre idéologique: "Or ma participation aux travaux du groupe de réflexion autour de la mission laïcité du HCI m'a fait connaître des témoignages très alarmants sur la déstabilisation de plus en plus fréquente du travail universitaire par des groupes militants. Dans des cas plus nombreux qu'on ne le croit, la liberté d'affichage - parfaitement reconnue sur l'ensemble des espaces universitaires - est retournée en obstacle contre la liberté même de l'enseignement et de la recherche pendant les cours et séminaires, en présence des enseignants-chercheurs dont le travail est gravement perturbé. Il n'est pas tolérable que des étudiants s'opposent directement à l'étude et à la recherche et tentent d'y imposer une tutelle intellectuelle. Si un enseignement ou un secteur de la recherche leur déplaît, ils peuvent librement s'en désintéresser, ils peuvent librement publier leurs critiques et les motifs religieux ou politiques qui les inspirent, mais ils n'ont pas à rendre impossible l'exercice même du travail universitaire.

      Les degauche qui crient à tout bout de champ à l'islamophobie sont des idiots bien utiles bien dangereux...

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    4. Oui, je suis bien d'accord avec ta conclusion, le déni n'a jamais réglé quoi que ce soit...

      Cependant, comme nous en avons il me semble déjà parlé, après il y a le "comment, on fait" qui pose problème... Attaquer les signes ou faire un travail de fond pour éradiquer l'origine de ces signes ?

      Je ne suis pas contre la solution du HCI, après tout cela ne choquait personne que jusque dans les années 70, les mômes (et même les instits) aient l'obligation de porter une blouse en classe, signifiant en cela, "dans cette enceinte scolaire, nous sommes tous égaux".
      Cependant, je souhaiterais également que l'on puisse intégrer dans nos lois que tout prosélytisme, visant à instaurer d'autres lois que celles de notre constitution, soit déclaré illégal ; de façon à pouvoir éradiquer légalement toute dérive sectaire, quelle qu'en soit l'origine.
      On peut sous couvert de "trouble à l'ordre public" dissoudre des groupes fascistes, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire également pour tout groupe, y inclus religieux, qui voudrait imposer une vision totalitaire du monde, contraire à notre constitution.

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    5. Attaquer les signes alors qu'ils ne sont justement que des signes, c'est s'en tenir à la surface, avec le risque en les interdisant de les conforter et de les renforcer. Et ce d'autant plus que les "islamogauchistes" veillent et battent le tambour, en apportant tout un argumentaire à base de "le voile, c'est le choix libre de la femme musulmane, vous n'y comprenez rien" et "votre opposition n'est que de l'islamophobie fondée sur votre passé colonial et vos sottes croyances universalistes".

      En même temps, devant la montée des revendications communautaristes et les pressions exercées par les militants islamistes, ne pas interdire c'est aussi cautionner non seulement le voile mais aussi tout ce qu'il cache en termes de sexo-séparatisme et d'interdits de savoir.

      Ton idée de faire de tout prosélytisme un acte illégal est intéressante. Un problème va cependant se poser au niveau des applications: par exemple, certains catholiques jugent que la théorie du genre ne devrait plus du tout être enseignée car elle constitue un prosélytisme de la "déviance"...

      Il faudrait repartir des principes de base de la constitution. Mais regarde ce qui se passe à propos de la loi de 1905 sur la laïcité: pour les uns, elle protège l'espace public de toute ingérence religieuse, pour les autres elle permet le libre exercice des religions. Les deux conceptions se regardent en chiens de faïence.

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  9. Prosélytisme contraire aux principes intangibles de notre constitution... il ne faut pas oublier à quoi cela s'applique sinon, effectivement, on peut très vite rentrer dans des polémiques sans fin... La théorie du genre est une théorie, elle n'impose ni ne vise à imposer aucune loi à quiconque, donc je ne vois pas comment son enseignement pourrait être contesté, pourvu qu'il soit présenté sur un mode contradictoire, comme on devrait le faire pour toute théorie des "sciences sociales".

    Par contre, les islamistes qui pensent que seule la charia devrait gouverner les lois communes par exemple, mais également les intégristes catholiques et toutes autres émanations sectaires, ne souffrent pour moi aucun accommodement, ni aménagement qui nécessiterait qu'on doive respecter leurs "croyances" !!! Parce que leur but est clairement que leurs lois particulières deviennent celles de tous.
    C'est cela que j'évoque quand je parle "d'autodéfense" de notre Constitution... je pense même que jamais Vichy n'aurait pu exister si notre Constitution d'alors avait prévu quelque chose comme le droit à la désobéissance et la révolte, si les principes constitutionnels fondamentaux sont bafoués. Le droit et même le devoir de désobéissance est prévu, par exemple, dans le code militaire américain, pour tout ordre contraire à la Constitution américaine.
    Je pense que nous devrions avoir l'équivalent dans notre Constitution pour pouvoir interdire tout groupe politique, religieux et autres qui visent à détruire notre Constitution ; c'est-à-dire qui puisse permettre de déclarer "hors la loi" tous ceux qui attaquent les lois qui les autorisent à penser ce qu'ils veulent, ou à adopter des comportements contraires à nos lois...
    Mais, pour des raisons qui ne me convainquent pas, beaucoup pensent qu'on ne peut pas introduire ce genre d'aménagements dans notre Constitution, sans rentrer sur des terrains "glissants"...

    Ton image est fort juste à propos des interprétations des uns et des autres, c'est pourquoi j'y apporte une nuance en précisant que la liberté ne peut en aucun cas s'appliquer si son but est de faire disparaître celle qui l'autorise.

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    1. Il est certain que l'Islam, religion de prescription qui se mêle de la vie entière des gens, est incompatible avec notre conception de la laïcité et du vivre ensemble. De ce point de vue, la lecture d'Ouma.com est instructive. Dans le dernier numéro, y est exposée l'extension de la "finance islamique, charia-compatible" au Pakistan.

      De tels projets, sans nul doute en gestation pour la France, peuvent nourrir les craintes d'invasion islamique qui sont dans certaines têtes. Si les délires de Riposte laïque sont à combattre, les projets d'islamisation le sont également. Le voile de plus en plus insistant des femmes en est le symptôme. C'est pourquoi il ne faut pas transiger avec lui. Une fois de plus, les femmes sont utilisées comme porte-drapeau de leurs maîtres.

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    2. Bonjour incognitoto

      Nous avons ce droit de désobéissance civile à travers l'article 35 de la déclaration des Droits de l'homme de 1793 à laquelle notre propre Constitution fait référence ..

      Monica , pour illustrer le propos de Kintzler , je connais personnellement des familles françaises de confession musulmane très laiques qui ont préféré faire faire 3h de transports en commun par jour, à leurs filles pour qu'elles puissent faire des études supérieures en toutes tranquillité, sans être harcelées par une "apparence" . Ce qui n'aurait pas été le cas dans une université comme Nanterre .


      Le résultat fut heureux puisqu'il s'est conclu par une agrégation et bientôt un doctorat pour la seconde.

      Je crois qu'il y a plusieurs choses dans les "signes" .. et le retour au religieux en particulier à l'intégrisme religieux .
      La première vient de la structure de notre société qui est devenue totalement anxyogène , en particulier pour les jeunes pour qui "l'espoir" s'amenuise de plus en plus . La réponse naturelle humaine est donc de se tourner vers des dogmes qui apportent cet espoir .
      Je pense que c'est une conséquence de la déshumanisation de notre société de consommation qui me parait de plus en plus être une véritable bulle de mensonges divers et variés , mensonges totalement véhiculés par les médias .

      La seconde c'est le faible rôle donné à l'éducation . En particulier à l'éducation civique .. Sur des notions essentielles comme :
      la liberté de conscience , l'égalité .. la liberté d'expression . Si toutes les adolescentes savaient qu'elles ont le droit de changer de religion ou de philosophie sans que personne ne soit en droit de les harceler , là aussi le "signe" deviendrait accessoire.

      Encore une fois , nous nous attachons trop aux apparences et pas assez aux fondamentaux .

      Notre société se donne avec raison beaucoup de mal pour combattre les violences faites aux femmes ou aux enfants , le refus de respecter les libertés de pensée font partie de ces violences .. Le rôle de l'enseignement n'est-il justement pas de faire prendre conscience des droits et des devoirs qui sont intimement liés à l'acquisition de connaissances . Cette éducation est d'autant plus importante que si elle est distribuée (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui), elle le sera aussi aux garçons ..

      Notre société raisonne de plus en plus en mode binaire , ce que tu déplores et moi aussi . C'est vrai pour la religion (les élus et les exclus) , mais c'est vrai également en politique . Le dogmatisme a fait un retour en force depuis 20 ans , établissant par là même des chemins de pensée dont il est interdit de s'affranchir . Dogmatisme politique et dogmatisme religieux ont en fait suivi exactement le même parcours . Et ces chemins obligés ne sont jamais qu'un totalitarisme permettant d'accroitre le pouvoir de ceux qui l'établissent sur la pensée .

      Je crois que je suis revenue au coeur de ton sujet ^^^..



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    3. Chère Shadok, nous sommes tous bien au clair avec le fait que notre société a grandement failli dans sa politique d'intégration des populations de culture musulmane.

      Mais.

      Elle n'a pas été plus brillante pour intégrer les Italiens, Espagnols, Portugais les plus modestes. S'ils ont vécu des situations très difficiles, voire des "stigmatisations", jamais on est arrivé au point de tension atteint aujourd'hui avec certains musulmans.

      La différence est culturelle.

      Espagnols, Italiens, Français, Portugais, partagent des valeurs et leurs sociétés respectives ont connu des situations comparables. Il en est de même pour nombre de personnes de culture musulmane qui se reconnaissent dans les valeurs de la république française. Ces personnes-là n'ont aucune appétence pour le communautarisme, la religiosité ostensible, et elles observent d'un œil très inquiet les coups de boutoir qui sont apportés par les islamistes dans les pays du Maghreb aux droits des femmes, et la tentation de soumettre la société à la Loi de la Charia.

      Les islamistes militants (musulmans ou islamo-gauchistes) tentent d'imposer la Charia aux populations musulmanes françaises qui, loin d'être des citoyens français, deviendraient uniquement des musulmans vivant en France (de la même façon qu'ils vivraient dans n'importe quel pays), avec leurs propres systèmes de valeurs et leurs propres conventions, guidées par la loi divine.

      Comme ce système entre en contradiction avec l'un des acquis de notre pays, la laïcité, les penseurs islamistes ou islamogauchistes (Pierre Tevanian, Christine Delphy…) cherchent à modifier la définition de la laïcité, en se référant tout bonnement à la Convention européenne des Droits de l'homme.

      Ainsi, Karim Achoui, avocat qui a fondé la Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans, s'appuie sur la convention européenne des Droits de l'Homme, qui reprend en l’amendant l’article 18 de la Déclaration Universelle : «Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion". Cela ouvre la porte à toutes les croyances, y compris sectaires, et remettrait en cause le principe même de la laïcité…

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    4. Car si toute personne a effectivement droit à la liberté de pensée et de conscience dans l'absolu, elle ne peut avoir ce même droit absolu à la liberté de religion si ladite religion prescrit la vie sociale de ses fidèles sans tenir aucun compte de la loi du pays où cette personne vit.

      On peut penser ce qu'on veut, croire ce qu'on veut, mais le comportement que l'on a est relatif au lieu où on vit, où il trouve ses limites et balises légales. En France, pays laïc, on a le droit au blasphème et à l'apostasie.

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    5. @ Monica,

      Hum... je ne pense pas que l'interprétation du droit européen donne lieu à polémique : "liberté de pensée" n'est pas, et n'inclut pas "liberté d'agir" (comme c'est d'ailleurs également le cas dans notre DHC) ! Et heureusement, parce que si nous agissions nos pulsions, les humains, en tant qu'espèce, auraient disparu depuis longtemps...

      Il faut espérer et continuer à agir pour que l'humain finisse un jour par définitivement intégrer que les représentations mentales ne sont pas la réalité... un combat millénaire et permanent, où parfois, on a vraiment l'impression de s'adresser à des échappés de l'asile... et pour cause, les phénomènes de croyance sont très similaires aux mécanismes psychotiques.


      @ Shadok,

      Non, non, il y a erreur... La DHC de 1793 n'est pas celle en vigueur dans notre pays. C'est celle de 1789 à laquelle nous faisons référence et aucun article n'autorise le peuple à user de violence ou de désobéissance quand celle-ci est attaquée : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/la-constitution-du-4-octobre-1958.5071.html ...

      Pire, les époques changent, en 1793, l'insurrection était un droit ; en 2009, c’est un crime ou un délit. Il existe maintenant dans notre droit, tellement de lois contre l’incitation à la violence, fut-elle pour défendre notre Constitution, qu'aucun mécanisme d'autodéfense n'est "constitutionnalisé " pour faire face à ceux qui abusent de leur liberté pour exiger de priver les autres de la leur...

      Quant aux causes qui expliqueraient la résurgence des phénomènes religieux fascistes, elles sont multiples et multifactorielles ; difficile à résumer par une seule approche... Cependant, je pense qu'absence de mixité sociale, + absence de boulot, + médias idiots et abêtissants, + éducation nationale démissionnaire pour former des "citoyens", sont le quadrinôme "gagnant" pour que ces phénomènes perdurent et s'amplifient...

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    6. Incognitototo, puisses-tu avoir raison.

      Je suis pour ma part convaincue que les militants pan-islamistes et autres "islamophiles" tentent de jouer le Droit européen ou les Droits de l'homme contre le Droit français en matière de laïcité.

      Comme la religion musulmane fondée sur la Charia ne fait pas de distinguo entre la pensée, la parole, l'expression et l'acte (une caricature de Mahomet est un acte de guerre), certains de ses membres conçoivent probablement que le "droit de religion" du Droit européen inclut le droit de mettre en œuvre librement toutes les pratiques religieuses dans le champ social.

      Il y a quelque chose de tristement cocasse dans le fait que les membres de cette religion qui ne respectent pas vraiment la liberté de pensée et de conscience (puisqu'ils refusent le blasphème et l'apostasie) s'en réclament lorsqu'il s'agit pour eux d'obtenir le droit de mettre en pratique leur religion...

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    7. Incognitototo, je suis évidemment d'accord avec ton "quadrinôme gagnant" (absence de mixité sociale + absence de boulot + médias idiots et abêtissants + éducation nationale démissionnaire pour former des "citoyens").

      J'y ajoute un cinquième facteur: le mouvement pan-islamiste très actif internationalement, et un sixième:les errances d'une gauche qui ne sait plus où elle habite, et dont la rhétorique victimaire est en train de nuire très gravement à la majorité des citoyens musulmans, notamment les femmes.

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    8. @ Monica,

      Je suis d'accord avec les termes que tu as rajoutés au quadrinôme... et dans la série des "cocasseries", on remarquera :

      - que la première problématique est directement issue du pari fait par les USA, dans les années 70... Les politiques de ce pays pensaient (outre qu'ils en avaient besoin pour pouvoir continuer à vivre à crédit) que c'est par le développement des échanges internationaux que le communisme tomberait et que la "modernité" s'imposerait dans le monde...
      Résultat, non seulement ils ont donné les moyens financiers à tous les tyrans du monde de perdurer et de se développer, mais en plus leur système économique - qui est tout entière fondée sur une pyramide de Ponzy concernant la demande permanente en dollar - leur interdit de faire machine arrière, sous peine que leur propre économie s'effondre...
      La Chine serait-elle encore "communiste", si les USA ne leur avaient pas donné les moyens financiers d'éviter les famines ?
      Les pays arabes auraient-ils les moyens financiers de leur prosélytisme, s'ils ne s'étaient pas ralliés au dieu dollar, et ne profitaient pas des besoins captifs en pétrole des USA et des pays occidentaux ?

      - la deuxième problématique concernant la déshérence de la gauche est plus compliquée... Mais je pense que l'exercice du pouvoir a été le "meilleur" destructeur des utopies de gauche ; exactement comme, j'ai malheureusement pu le constater, dans les entreprises... Il y a une confusion terrible et qui perdure, entre faire une politique basée sur la realpolitik, et faire une politique dictée par la réalité... Personne ne propose de voie médiane qui échapperait aux deux écueils extrêmes entre "ne rien faire parce qu'on ne peut pas faire autrement" (en gros le PS et ses alliés), et "proposer d'agir, comme si on était seul au monde et en s'asseyant sur l'histoire et l'expérience" (les autres gauches)... Très étonnant, mais c'est ainsi...
      Oui personnellement, je me sens totalement orphelin et je pense même que c'est foutu pour longtemps, du moins à un niveau national...

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    9. @ Incognitototo

      Je partage ton sentiment que c'est foutu au niveau national. Non seulement on ne voit aucun sursaut, mais on assiste en plus à des querelles de clocher ad nauseam.

      J'ai comme toi la certitude que l'exercice du pouvoir, commencé avec les années Mitterrand, a enfoncé la gauche pour très longtemps. On peut bien-sûr dire que le PS et l'UMP font la même politique car ils dépendent de la même oligarchie: ils sont pieds et poings liés. Mais on peut ajouter que l'exercice du pouvoir, qui est impliqué par notre constitution et notre forme de démocratie représentative, éloigne les personnes politiques des réalités sociales, leur donne la jouissance narcissique du pouvoir (il n'est que d'observer la mine omnipotente et/ou réjouie de tous les ministres pour s'en convaincre). Ils administrent quelques dossiers, en font la publicité, et basta. Nul projet de société dans tout ça.

      Ce qui me frappe, c'est le hiatus de plus en plus immense entre les analyses critiques de notre système de gouvernance actuel, et les propositions politiques. Les premières sont souvent très argumentées, très fines et très complexes, et les secondes d'une complète indigence. A part crier "Révolution" ou "Que se vayan todos" comme le font certains, on ne voit pas poindre grand chose à l'horizon pour instaurer une démocratie plus conséquente. Ce hiatus est source de déception, de scepticisme, et même de désespérance.

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  10. Un article intéressant qui donne la parole à Haoues Seniguer, Claude Sicard et Guylain Chevrier:

    entre islamophobie et incompréhension

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  11. Allons au-delà de nos frontières pour voir qui sert la soupe aux islamistes et pourquoi.

    Un article de Andre Vltchek et Rossie Indira, dans Le Grand Soir, évoque le cas de l'Indonésie, où des massacres succèdent aux massacres, avec toujours des "bonnes raisons" religieuses. En ce moment, c'est l'affrontement sunnites/chiites qui est meurtrier:

    Indonésie

    La réalité est simple et terrible : depuis les années 60, l’Indonésie vit avec au moins 3 génocides sur les bras : celui de 1965/66 dans lequel 2 à 3 millions de gens ont été tués à la suite du coup d’état militaire soutenu par les occidentaux contre le président Soekarno, les modérés et le PKI (le parti communiste indonésien qui aurait vraisemblablement remporté les élections), le génocide de Timor-est dans lequel environ 30% de la population a perdu la vie, et celui en cours à Irian Jaya.

    La religion de la majorité joua un rôle décisif dans tous ces ’évènements’. En 1965, comme nous le confirma notre ami, l’ancien président progressiste, Abdurahman Wahid (Gus Dur) (3), des dirigeants religieux ont rejoint les militaires dans le massacre aveugle d’’athéistes’ ; tuant des membres du PKI, des intellectuels et des membres de la communauté chinoise. Timor-est et la Papouasie, deux nations chrétienne et animiste ont subi une islamisation, des discriminations aveugles et des horreurs. Jusqu’à ce jour, la Papouasie souffre, saignant littéralement jusqu’à l’extinction.

    Mais les occidentaux insistent en disant que l’Indonésie est une nation tolérante et même un exemple à suivre pour les chefs du file du Printemps Arabe.

    Qui ne se souvient pas de la phrase mémorable qu’Hillary Clinton a lancé, alors qu’elle visitait l’Indonésie, alors qu’au même moment des non religieux étaient agressés et battus par le FPI, le front des défenseurs de l’Islam devant une police passive, alors que la charia était inconstitutionnellement imposée dans plusieurs poches de Java-ouest et ailleurs, alors que les membres de la secte Ahmadiyah étaient assassinés, des églises brûlées et des non-musulmans brutalisés, harcelés et punis pour leurs croyances dans tout l’archipel : "Si vous voulez savoir si l’Islam, la démocratie, la modernité et le droit des femmes peuvent coexister, venez en Indonésie."

    Pourquoi proférerait-elle de telles énormités ?

    La réponse est évidente : parce que l’Occident en général et les Usa en particulier, sont infiniment reconnaissants au quatrième pays le plus peuplé de la planète, d’avoir débarrassé le pays des communistes, reconnaissants d’avoir tué des membres de la communauté chinoise, intellectuels, artistes et d’enseignants.

    Reconnaissants aux chefs religieux indonésiens qui sont allés combattre l’Union Soviétique et son allié gouvernemental laïc en Afghanistan (qui dans l’Ouest aurait pu imaginer des femmes à Kaboul éduquées et ayant des responsabilités sous domination russe ? ), rejoignant les Moudjahidines, les Jihadistes pakistanais et les services secrets ainsi que les mercenaires étrangers financés par l’Occident (y compris les cellules embryonnaires du futur Al Qaida) ; Tous unis et la plupart d’entre eux conditionnés, mettant fin à la seule période relativement optimiste de l’histoire de l’Afghanistan moderne, tout en aidant à saigner mortellement l’Urss, militairement et financièrement.

    Et n’oublions pas que l’occident et ses multinationales sont reconnaissants au peuple indonésien qui lui laisse piller ses ressources naturelles avec la complicité des élites corrompues !


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  12. La rhétorique de l'islamophobie ou du racisme devient très asphyxiante quand elle ne regarde qu'un seul côté de la société, pour lequel elle prend parti contre ce qui est posé comme le "mauvais autre".

    Dans un article du Grand Soir le philosophe Alain Brossat explique la peur qu'auraient les Français devant l'étranger comme un pur produit de "fantasmes et de fantasmagories, qui ne tiendraient aucun compte des "analyses produites par les corps de spécialistes disposant d'une expertise sur ces questions et incarnant, disons, un certain principe de réalité - démographes, sociologues, historiens, etc" (Ah, la bêtise de ce peuple aveuglé qui ne veut pas écouter les zélites éclairées…)

    Or s'il est vrai que la "figure de l'étranger" est largement utilisée par les systèmes de pouvoir pour diviser les citoyens et les détourner des vraies questions, il n'empêche que lesdits "étrangers" ne sont pas seulement des victimes mais aussi des sujets, qu'ils ont eux-mêmes parfois à l'égard des "autochtones" un sentiment d'étrangeté, et qu'ils refusent parfois d'adopter des coutumes qui leur semblent mauvaises en regard des leurs, qui seraient légitimées par une loi transcendante.

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  13. Mediapart continue à sur-informer sur les événements ayant trait à l'Islam. A Trappes, une grosse centaine de personnes est allée manifester contre l'islamophobie. Mediapart y consacre évidemment un article avec maintes photos. Les femmes, qui y étaient majoritaires, étaient voilées (surtout de noir) de la tête aux pieds.

    Sur le Parisien, une vidéo montre l'interview d'une jeune femme voilée qui explique que d'ordinaire elle se promène en jean et n'a aucun problème d'interaction avec les gens, alors que si elle se voile elle en a.

    Vu l'intolérance de la majorité des Français à ce signe ostensible de religion et de marquage des femmes, les islamistes qui encouragent les femmes musulmanes à se voiler, pour imposer leur loi puis crier à l'islamophobie, envoient manifestement les femmes, leurs chevaux de Troie, au casse-pipe. Et, aliénées comme elles le sont depuis des millénaires, les femmes suivent, voire en rajoutent...

    Quelle tristesse.

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  14. Bonjour,
    Non seulement il y a des ouvriers juifs, mais il y a aussi des Juifs communistes anti-capitalistes. Michea se berlure un peu dans son évaluation de la juiveté.

    --------------

    Ci dessous ma réponse, peut être pas hors sujet, à un billet d'ailleurs sur l'anti islamisme.

    Superbe billet critiquant le blasphème. C’est vrai; l’auteur n’a nul par écrit ce mot, mais c’est bien lui qu’il attaque. C’est d’ailleurs son droit.

    Par contre nommer racistes les Fémens, les blasphémateurs, « Moi, je chie sur toutes les religions. », est un peu fort de café.
    Car enfin, qui depuis près de 2000 ans fait preuve de xénophobie et de racisme, si ce n’est les grandes religions dont il est question dans ce billet. Racisme envers les croyants d’autres obédiences, on se souvient des missions évangélistes pleines de mépris et de violence envers les religions locales, et ce n’est pas fini. Racisme envers les non-croyants quand ce n’est pas leur condamnation à mort, bûcher chez les chrétiens, charia chez les musulmans.
    Ces religions ont à peine 2000 ans ce qui, même à l’échelle humaine, est très peu. Lucy vivait il y a 2 millions d’années, les premiers forgerons vivaient il y a près de 6000 ans. Ils se passaient très bien de Dieu.

    Quand on regarde le passé un peu plus proche et notre présent, on s’aperçoit que ces religions dogmatiques ont été et sont encore une des principales sources d’oppression et d’obscurantisme de l’humanité, donc la lutte contre leur expansion est légitime. Bref l’anticléricalisme est un droit inaliénable. Ceux qui veulent l’interdire au beau prétexte des libertés individuelles font le jeu des puissants pour qui les religions sont un outil de domination du fort sur le faible, de l'homme sur la femme.

    Ces religions d’un Dieu qui impose sa vérité révélée sont des inventions humaines et disparaitront comme elles sont venues.
    Amen.

    Danivance le mécréant.

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  15. Un Billet d'Antoine de Montpellier relaie une interview de Christine Delphy (une de mes anciennes compagnes de lutte féministe):

    DELPHY

    J'ai posé ce commentaire:

    Petit rappel de ce qu'est le féminisme radical.
     
    Le féminisme radical s'attaque aux racines de l'oppression par le Genre, dont le concept central est celui de Différence.  Il met en cause tous les mécanismes psychologiques et sociaux qui font d'une moitié de l'humanité (les "femmes") des êtres de second rang, des proies sexuelles, des objets d'échange entre hommes, et de l'autre moitié (les "hommes") des prédateurs sexuels dominateurs. Car les hommes et les femmes sont appauvris par cette logique différentielle et binaire du Genre, qui aliène une partie de leur humanité.
     
    Le féminisme radical  critique  tous les systèmes religieux, car ils légitiment et reproduisent le système patriarcal, le soumettant à un ordre transcendantal. La spiritualité est une chose éminemment respectable, les appareils religieux en sont une autre, éminemment aliénante.
     
    Le féminisme radical critique  de la même façon toutes les pratiques sociales qui, dans le monde, imposent au nom d'une prétendue Nature la catégorie du Genre.
    - Il s'insurge contre   l'utilisation avilissante de l'image des femmes dans les affiches publicitaires, les tenues "sexy" qui privilégient le caractère "sexuellement attractif" des (jeunes) femmes au détriment de leur sécurité (les talons aiguilles ne permettent pas de courir si nécessaire), de leur  identité  professionnelle (être regardée au travail comme une femme "baisable" peut entraîner bien des désagréments) ou tout simplement de leur dignité. Tous ces dispositifs   désignent les femmes aux "mâles" comme des proies consentantes.  
    - Il s'insurge contre  les pratiques islamiques qui obligent les femmes (par la pression directe ou la soumission consentie) à se cacher constamment dans  des tenues qui occultent leur identité et affirment en creux leur statut de potentielle proie sexuelle.
     
    Encourager les femmes musulmanes en France  - pays laïc qui a de plus en plus relégué les signes religieux dans le domaine privé, spirituel, non ostensible - à se voiler dans leur vie publique, c'est doublement les enfermer.

    Le voile souligne doublement la différence des femmes musulmanes, assignées à se défendre d'être des proies sexuelles (en étant "pudiques" et cachant leurs cheveux tentateurs et/ou leurs formes désirables)  et d'être les fidèles d'une religion,  avant d'être des humaines citoyennes de France.
     
    Le féminisme radical ne peut s'accommoder d'aucun système de pouvoir, fût-il religieux ou prétendu tel.

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  16. M. Plenel a écrit un parti-pris intitulé "Pour les Musulmans".

    Partant de la situation chaotique de l’Égypte, il en vient à l'islamophobie en France.

    Le livre de Pierre Tevanian sur la religion est en vedette dans l'article de Plenel. L'un des commentateurs en cite la 4ème de couverture:

    «La religion est l'opium du peuple : relisez Marx!» C'est en ces termes qu'au début de l'année 2010, le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) fut renvoyé à ses chères études par un chœur politique et médiatique unanime. Le motif? La candidature, jugée saugrenue, d'une jeune militante qui avait le mauvais goût d'être musulmane et de porter un foulard.

    Ce sarcastique conseil de lecture est depuis lors repris quasi-rituellement, dans l'ensemble de la gauche française, à chaque fois que des musulmans investissent le champ politique, tandis que se multiplient les professions de foi antireligieuses.

    C'est ce conseil qu'on a ici choisi de prendre au sérieux - et l'expérience se révèle passionnante. On découvre en chemin qu'il est fort difficile d'enrôler post mortem l'auteur du Capital dans la cabale éradicatrice des chasseurs de voile, d'islam ou de religion. On découvre même qu'un des grands apports du mouvement socialiste au combat progressiste est d'avoir pointé les limites du combat antireligieux issu de la tradition des Lumières, en le dénonçant comme un écueil, un idéalisme ou une ruse de la bourgeoisie.

    On découvre que Marx et les marxistes ont même théorisé et pratiqué l'alliance entre «celui qui croit au Ciel et celui qui n'y croit pas». On réalise enfin la malicieuse actualité de leurs analyses : c'est aujourd'hui l'athéisme et le combat antireligieux qui peuvent être considérés comme l'opium du peuple de gauche.


    On voit ici où conduit la pente réactionnaire: directement dans les bras des religions. En fait, dans les bras de la religion musulmane, avec le voile islamique en paquet cadeau, brandi en étendard contre la laïcité et le féminisme.

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  17. In Girum Nocte19/8/13 11:35

    Je suis arrivé sur ce site je ne sais plus comment, je pensais qu'il s'agissait d'un site de gauche dans sa tradition critique habituelle. Je vois un article sur la gauche réactionnaire, sujet habituel d'une tradition habituelle, je m'attendais à tomber sur un article pointant les dérives sur les Roms, sur les questions redondantes de l'Islam à travers les médias, la prophétie puant l'autoréalisation de la psychose sur l'intégrisme. En fait nan.

    En fait pente réactionnaire critiquée ici, c'est celle d'une personne qu'on appelle du bout des lèvres les "islamo-gauchistes", autrement dit les intellectuels qui prennent le temps de ne pas véhiculer la doxa dominante envers ce sur qui il est de bon ton de casser la gueule et d'amalgamer : les musulmanes voilées.

    Puis je comprends, rien d'harmonique ni de nuance ici, on tape gentiment sur la gueule des religieux, on se base sur une 4ème couverture, on associe la religion à un retour en arrière (oui, chez les professeurs de morale républicaine, tout le monde doit être athée et libre, du moins libre d'ignorer ses déterminismes autres que religieux, classique en somme).

    Etant étudiant à la fac, le voile est présent, de même que la kippa, perso je suis fervent du t-shirt décathlon unicolor, les créationnistes se font bâcher en science naturelle et les religieux prennent des leçons de vie en lisant Weber et Durkheim. La laïcité c'est la neutralité des représentants de l'Etat et de ce dernier, l'étudiant quant à lui, fait ce qu'il veut avec son corps du moment qu'il nuit à personne, idée jusnaturaliste toujours d'actualité s'il en est (y'a bien que comme ça qu'on peut respecter le libéralisme).

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    1. @ Girum Nocte

      Peut-être devriez-vous parcourir tout le blog avant de le ranger dans une (mauvaise) case?

      L'islamogauchisme met peut-être en cause une "doxa", mais celle qu'il lui substitue inquiète bon nombre d'entre nous, car elle est le strict reflet en miroir de celle du FN. L'IG déteste ce que le FN dit soutenir (les valeurs européennes, la laïcité ou les droits des femmes) et il aime ce que le FN déteste (les Musulmans, l'Islam).

      On ne tape pas ici sur la gueule des religieux, mais sur le pouvoir des religions, ce qui n'est pas la même chose. Et on défend les droits des femmes et la laïcité, ce qui signifie la liberté de penser, de croyance et de non croyance, la possibilité de suivre sa religion sans la laisser infiltrer l'ensemble du champ social. Notre pays n'a pas lutté contre le pouvoir du catholicisme pour se laisser dicter sa loi par une autre religion, quelle qu'elle soit.

      S'il ne vous dérange pas de voir des femmes couvertes de noir de la tête aux pieds, voire cachant leurs visages, dans le pays laïc où nous vivons, moi ça me dérange et ça me désole, comme ça dérange et désole nombre de musulmans en France et dans d'autres pays.

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  18. "Puis je comprends…"dites-vous. Peut-être un peu hâtivement si j'en crois la suite : "oui, chez les professeurs de morale républicaine, tout le monde doit être athée et libre, du moins libre d'ignorer ses déterminismes autres que religieux…"
    Si c'est cela que vous avez "compris" de la pensée critique développée dans ce blog, je n'ose imaginer ce qui se passe quand vous ne comprenez pas (ce qui de votre point de vue ne doit guère arriver, tant vous semblez sûr de vos jugements à l'emporte-pièce).
    Quant aux nuances je ne m'étonne pas qu'elles vous échappent tant la façon de penser qu'elles impliquent paraît fort éloignée de votre penchant pour les certitudes pataudes.

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  19. Une critique du texte de Plenel par L'Incongru (en trois aprties):

    Cet appel du cœur est émouvant voire séduisant et ne peut susciter que l’adhésion. Sauf qu’à trop vouloir servir l’histoire et le devoir de mémoire, le risque de manquer de clairvoyance s’allie à l’amalgame hâtif. Même si la technique d’endoctrinement est rodée, il est faux d’affirmer que les juifs ont été exterminés pour des raisons religieuses. La politique, dans le sens de la gestion de la cité, qui consisterait sous prétexte de l’existence d’un islam modéré à introduire de l’islamisme dans les rouages de la société est vouée à l’échec. L’islam et ses musulmans sont comme dans toute religion et veulent imposer leurs règles et convertir les populations. On appelle cela le prosélytisme et les religions ne lésinent pas sur les moyens à employer pour arriver à leurs fins.

    En ce sens, cet article joue à la fois de la perfidie et du manichéisme, car en tablant sur des considérations ou des évènements sur lesquels tout le monde ou à peu près s’accorde, il maintient le lecteur dans le choix d’un soutien inconditionnel à une cause qui lui serait fatale ou d’un sentiment de culpabilité lié à son intolérance. Le devoir de mémoire devrait aussi être activé pour nous rappeler que les jours sombres des religions ont mis en scène des adeptes réputés bienfaiteurs de l’humanité et que l’on sait aujourd’hui ce qu’il est advenu de la tolérance à leur égard.

    La diversité humaine n’est pas compatible avec la volonté d’uniformisation religieuse et la parole laïque est la seule voix qui doit s’élever au dessus des querelles sans jamais laisser imaginer qu’elle est une religion parmi les autres. Que celles-ci s’en accommodent ou pas, la société pluraliste se doit d’offrir la liberté de culte sans s’offrir corps et âme à la dérive sectaire. Si aujourd’hui la laïcité n’est plus une guerre, elle demeure une résistance quotidienne face à la menace d’abandon religieux dans lequel bon nombre de convertis se fourvoient. L’Europe a pratiquement canalisé le christianisme et ses menaces de châtiments ou de mort. La crainte de la renaissance d’une religion qui s’appuierait sur des leviers identiques est juste. Notre société est clairvoyante et ne souhaite pas revivre le sinistre temps des culpabilisations. Stigmatiser ainsi ceux qui refusent de renoncer à la vie est ridicule, même si c’est émouvant. L’islam politique comme la démocratie chrétienne contient en son sein une volonté sous-jacente de légiférer au profit de principes rétrogrades. On voit par exemple le jeu de la CDU allemande et son antienne des trois « K ». En France, les religions de tout poil à l’origine du mouvement contre le mariage pour tous nous ont tellement obligés à sortir de nos gonds que les plus ardents défenseurs de la cause n’étaient autres que ceux qui conspuer le mariage. Après Sarkozy et son empreinte indélébile façonnée à coup de haine sociale et de manœuvres douteuses, voici une nouvelle fois l’image de la patrie des droits de l’Homme écornée par les intégrismes. Les quelques tièdes frémissements progressistes, qui à la lueur d’un souci d’égalité laissaient entrevoir une société plus généreuse dans son rapport à l’autre, se voient compromis par la démission des uns et l’arrogance de quelques grenouilles de bénitier reçues en grandes pompes à Élysée.

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    1. Seconde partie:

      Alors, lire ou relire Platon et Le Banquet, si jouissif et déjà précurseur du mariage gay, devient urgent quand on apprend que l’année 2012 en France ne fut pas seulement marquée par la révélation que 87% des jeunes de la région PACA ne savent pas ce qu’est une betterave mais par une augmentation de plus de 30% des violences homophobes recensées. Dés lors le sentiment général de vivre dans un pays de libertés et de tolérance confère à la société un équilibre, on le voit, bien précaire.

      Les lecteurs d’Edwy Plenel savent très bien faire la distinction entre l’islam réduit au terrorisme et à l’intégrisme et l’islam en tant que culture étrangère au sein d’une société laïque. L’exception de l’islam déclenche les passions certes mais non sans raison et au même titre qu’une autre religion le provoquerait. Et Edwy Plenel d’oublier qu’en France, le cortège de souffrances accompagne et encadre les séances de prières et de déclarations de bonnes intentions. Il oublie de citer la place de la femme complémentaire et les menaces qui pèsent sur les minorités au sein de cette religion. Dans le secret des foyers, derrière les fenêtres fermées se jouent des drames comme la culpabilisation pour ceux qui refusent le ramadan ou la prière, le mariage forcés des filles et des garçons avec des inconnus, l’esclavage sexuel des jeunes gays dans les caves des cités. Il est aisé de pérorer dans ces débats édulcorés lorsqu’en coulisses le silence couvre les cris des vies volées, puis violées pour finalement être voilées. La campagne menée en France contre les juifs au début du XXème siècle et dont Emile Zola nous en fournit le descriptif n’a rien à voir avec la religion mais avec un peuple qui était sensé incarner une menace contre l’argent et le pouvoir alors même qu’il ne revendiquait pas le pouvoir politique en tant qu’entité religieuse. Or l’histoire des amalgames hâtifs fabriqués sur les musulmans repose sur des craintes plus profondes de voir des années de lutte pour le salut des minorités s’envoler en fumée. C’est de cela dont il faut débattre avec les musulmans. Certes, les autres confessions ne sont pas en reste mais l’actuelle crispation de la communauté musulmane est aussi une réalité et la question reste en suspend de savoir si le regain de xénophobie dont elle est victime en est la cause ou la conséquence. Stigmatiser ainsi la religion musulmane n’est évidemment ni sérieux, ni suffisant, car c’est l’ensemble des sectes, qu’elles soient édifiées en religion ou pas, qui menace notre désir d’être et notre liberté. La religion, dans sa dimension communautaire élargie ne survit que par la démission sociale et physique des êtres. La jouissance, si décriée dans le monde religieux, n’est pas un artefact qui servirait de métronome à notre désir de vivre libre. Par sa soif intrinsèque de métissage elle sert l’altérité, renforce l’idée que le rythme est dans la distorsion, l’évolution dans la diversité. On peut ainsi mesurer l’essor d’une civilisation dans son acceptation des différences.

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    2. Troisième partie:

      Prisonniers de notre servitude volontaire et malgré le fait que nous soyons conscients que rien ne peut se construire durablement sans le consentement éclairé des individus qu’ils soient seuls ou en groupes, nous continuons à bâtir des organisations où seules des notions comme la religion, la patrie, la nation, la terre ou le sang sont des références impliquant la contrainte ou le renoncement.

      « Depuis plus de 500 ans, les règles et les théories d’un vieux cheikh arabe, et les interprétations abusives de générations de « prêtres » crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et criminelle. Elles ont réglé la forme de la constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu’il apprend à l’école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu’à ses pensées les plus intimes. L’Islam, cette théologie absurde d’un bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies. » (Mustapha Kemal Atatürk)

      L’incongru se répète certes, mais cela était nécessaire semble t-il !

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  20. In Girum Nocte19/8/13 14:52

    Monica;
    navré si je fais contre-sens ou dans l'approximation ; mais il y a beaucoup de blogs qui retiennent mon intérêt et j'ai pas non plus le temps de parcourir la totalité de ceux-ci vous comprendrez.

    Rien que le fait de considérer "l'islamo-gauchisme" comme une chose réelle positionne les propos. De plus, si tant est qu'il existe des journalistes de cet acabit, les résumer à une unité me paraît encore pire. D'ailleurs ce genre de considérations se retrouvent chez de nombreux éditocrates aux pendants réactionnaires.. C'est pour la première considération; qui ne m'étonne qu'à moitié et ne fait que tristement confirmé mon premier point de vue.

    Notre pays a lutté contre le catholicisme, le clergé se traduisant par l'influence politique de ce dernier. Où vois-tu une influence politique déterminante au niveau de l'Etat par rapport à l'Islam ? Sérieusement, on est proche du renversement du stigmate là..

    Le hiatus entre "les religieux" et "les religions" est bien ici présent, car c'est les pratiquantes de ces religions qui sont visées. Il ne me semble pas avoir vu de questionnements théologiques, mais peut-être suis-je passé à côté (j'en doute).

    Libre de croire ou non comme tu dis, moi je pige pas en quoi le voile constitue-t-il une menace supérieure par rapport à telle ou telle pratique ? La relier à la défense d'un patriarcat alors que les raisons de son port sont multiples (cf voir l'article de Delphy que tu cites sorti sur Libé y'a peu) ? Défendre les femmes c'est s'attaquer aux inégalités de salaires, à la répartition des tâches domestiques, les mariages forcés, à l'emprise croissante du masculinisme, ce genre de choses connus et reconnues, les problèmes rencontrés par les femmes..
    Il me paraît antinomique que se draper des habits de la liberté, de la laïcité et derrière de taper sur les doigts des gens qui vivent leur liberté sur un autre mode que celle la française blanche athée ou catholique. Je trouve cette posture condescendante et représentative justement de cette gauche réactionnaire.







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    1. @ Girum Nocte

      Condescendant et réactionnaire, La Française blanche et catholique: quels clichés usagés! Il ne manque plus que le ruban Bleu Marine pour emballer le paquet.

      Je vais te répondre, même si je sais que les dés sont pipés.

      Merci de ne pas me donner de leçons de féminisme (inégalités de salaires...), mon parcours est de ce point de vue bien fourni. Les effets délétères du Genre, je les connais et les combats.

      Ce que nous nommons "islamogauchisme" est une orientation politique née à gauche depuis quelques années. Elle concerne peu de journalistes à ma connaissance. Plenel a fait hier son coming out, à côté d'Alain Gresh ou de Mona Chollet, mais ça n'a rien de surprenant quand on suit Mediapart depuis sa création.

      En effet, Mediapart a toujours soutenu les "révolutions islamiques", a donné la parole à Tarik Ramadan mais jamais à Taslima Nasreen ou à Salman Rushdie, c'est à dire aux gens de culture musulmane qui s'opposent à leur religion, et subissent de ce fait de graves menaces (fatwas). Mediapart accorde toute son attention aux femmes voilées, mais ne parle jamais de tous ceux et toutes celles qui, dans le monde arabo-musulman, luttent pour que leurs pays soient laïcs et ne soient pas régis par les lois de la Charia.

      Cela ne te choque pas?
      Moi, si, et ma priorité va à ces combattants. Justement parce que je n'ai pas de posture condescendante ou réactionnaire, mais solidaire.

      Je ne peux pas être solidaire de personnes qui se cachent le visage, se donnent à voir comme "musulmanes" puis se plaignent d'être "stigmatisées". La France n'a aucun mal à accepter les cultures étrangères (arabe, asiatique...), les cuisines du monde, les costumes bigarrés (saris des Indiennes, boubous des Africaines..) mais elle marque le pas devant le traitement indigne réservé aux femmes enfermées dans une burqa.

      Je trouve que cette coutume barbare n'a pas sa place en France, pays laïc qui défend en théorie les droits des femmes et des hommes. Au contraire, comme me l'ont dit des amies marocaines et tunisiennes, la France doit montrer que ces pratiques qui ne visent que les femmes (il n'y a pas d'hommes en burqa, cela ne t'interpelle pas?) sont intolérables.

      Ajoutons que selon des spécialistes de l'Islam, ces coutumes n'ont rien de religieux. Il ne s'agit donc pas de religion ni de laïcité, mais du respect élémentaire dû aux femmes.

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  21. http://blogs.mediapart.fr/blog/rpace/190813/le-chant-des-signes-ou-les-derives-de-mediapart-0

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  22. Je copie-colle ici un commentaire de Shadock en réponse à Plenel:

    Il est dommage que les incantations actuelles ne fassent pas une part plus large aux différents courants de pensée qui coexistent en France, en ne s'inspirant que du salafisme.

    Il y a pourtant dans notre beau pays de nombreux français de confession musulmane qui réfutent totalement ce type de discours .. comme Abdennour Bidar avec son Self Islam .. ou encore des Penseurs ou des Philosophes comme Mohammed Talbi (Tunisien fondateur de l'université de Tunis et ardent défenseur de la liberté de conscience) que j'ai déjà cité .. Ou encore Ghaleb Ben Cheikh.

    Mais malheureusement ceux là n'ont pas le droit aux médias et encore moins à la parole. Visiblement seules les théories salafistes sont médiatisées en France. Encore une influence Qatarie ???

    La petite liste que je viens de citer est loin d'être exhaustive. En fait , ils sont très nombreux , mais ils n'ont pas droit aux honneurs des médias .

    Et au lieu de citer Zola, Monsieur Plenel aurait pu citer Voltaire et son traité de la tolérance écrit à la suite de l'assassinat du Chevalier de la Barre dernier crime commis en France au nom de l'apostasie ou plus exactement du blasphème.

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  23. Des éléments qui échappent en grande partie à Plenel:

    A propos de l'Egypte Gilles Kepel dit son étonnement de voir deux Égyptes s'opposer.

    Jean Marcou a raison de souligner que l'Egypte n'est pas la Syrie. Toutefois je suis très frappé en entendant ce qui se dit, s'écrit, en arabe de part et d'autre en Égypte aujourd'hui. Il y a une violence des propos que je n'avais jusqu'alors entendu depuis le début des révolutions arabes qu'en Syrie. À la différence de la Syrie, où le combustible confessionnel et ethnique nourrit la guerre civile, l'affrontement en Egypte est d'avantage une sorte de Kulturkampf, avec les islamistes d'un côté et ceux qui leurs sont hostiles de l'autre. Et en cela l'Egypte est le point paroxystique d'un conflit existentiel sur l'avenir des société arabes et la place du religieux en son sein, que l'on retrouve aussi aujourd'hui en Libye, en Tunisie et en Turquie.

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  24. Plenel soi-même est intervenu pour reprocher à une femme arabo- musulmane d'avoir construit un récit décrivant, de façon ô combien réaliste, la façon dont le voile est imposé aux femmes, ce que certains sur le fil dénient. Ces gens lui font un petit procès en imposture et 'mensonge, en la traquant sur Google et en l'accusant de nourrir l'islamophobie! Ils sont non seulement réactionnaires, mais ignobles .

    Heureusement, quelques personnes sur le fil interviennent pour remettre un peu les choses en place.

    Quand on voit que dans son article Plenel critique les grands idéologues qui refusent l'idée que gouvernement islamique et démocratie soient compatibles, on mesure la profondeur de l'indigence politique des islamogauchistes. Ils pensent donc que les religions peuvent gouverner des pays?

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    1. Je suis allé lire. Le problème, c'est que l'auteur a produit un texte qui se présente comme autobiographique, ce qu'il n'est pas.

      Eddy l'anguille a sauté sur cette maladresse* pour en faire une malhonnêteté.

      Dans l'ignoble , la dame Arpège est pas mal. Il nous manque la Subversive et MaS : seraient-elles mortes, étouffées par leur venin ?

      * Maladresse, il suffit de lire les réactions de l'auteur au commentaire faussement indigné du bel Ed pour le deviner.

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    2. (Mis sur l'article incriminé par Ed la ficelle)

      http://harmoniques-nuances.blogspot.fr/

      Sur la pente réactionnaire de la gauche de M'sieur Edwy.

      Ici, un seul commentaire recommandé par MdP : celui du boss, traitant l'auteur de menteuse comme le fut une vulgaire Ayan Hirsi. Aucun commentaire favorable (ne disons pas islamophobe) comme celui de Plumedecolombe, qui a pourtant eu huit votes.

      C'est beau, l'honnèteté.

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    3. Maladresse, je ne crois pas. Cette abonnée est une chevronnée du Web, elle savait ce qu'elle faisait: un buzz.

      Et elle a bien fait.

      Car on a vu sortir du bois le boss lui-même, alerté par ses chiennes de garde, molosses redoutables et malveillants. Le boss est venu dire à cette femme arabo-musulmane qu'elle avait fait "un faux" car elle avait énoncé à la première personne l'un de ces récits de vie, tout à fait authentiques, que l'on connaît bien si l'on a des amies musulmanes.

      Le boss et sa rédaction, en revanche, mettent en Une des Billets écrits par des hommes qui défendent avec des rhétoriques vaseuses le port du voile. Qu'ils parlent au nom des femmes ne gêne pas Plenel ni sa rédaction. Du moment qu'il sortent le catéchisme islamogauchiste de Mediapart, tout va pour le mieux.

      La donne est très claire: non seulement l'islamogauchisme cautionne le pouvoir politique et oppressif des religions, dans sa composante sexiste et patriarcale, mais il ne tient aucun compte des résistants à ce pouvoir, dont on sait maintenant qu'il n'hésite pas à les condamner s'il les trouve sur sa route. On savait que Plenel et sa rédaction ignoraient superbement les Imams contestataires, les Rushdie et Nasreen, les laïcs du Maghreb. On sait maintenant, grâce à ce Billet, qu'ils les perçoivent comme des apostats ou des blasphémateurs. Et que, à ce titre, eux - nouveaux bigots de l'Islam - les condamnent.

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    4. Un commentaire de Shadok sur le fil de Naima Rajhi:

      Bravo Naima pour ce très beau texte que je ne peux que recommander. Imaginaire ou réel, il correspond en tout cas à des réalités, à des rêves ou à des espoirs brisés. J'ai eu des amies qui ont vécu des enfermements analogues. Votre texte m'a fait penser à elles avec une émotion certaine.

      Puis-je me permettre à mon tour de vous soumettre un superbe film réalisé par Jean-Pierre Thorn.

      «Allez Yallah!» est sorti en France le 22 novembre 2006.

      Regardez-le, diffusez-le .

      Et avec ce film, je vous soumets également l'article de celles qui partout, en France comme ailleurs, se battent pour que ces caravanières puissent continuer à s'exprimer :

      Femmes contre les intégrismes

      Non à la femme invisible!

      jeudi 15 octobre 2009

      L’association «Femme Contre les Intégrismes» a été auditionnée le 15 octobre 2009 par la mission parlementaire sur le port du voile intégral.

      "Fallait-il ouvrir le débat et créer une commission de réflexion sur le port du voile intégral ?" Pour FCI, la réponse est oui.

      POUR L’EGALITE ET LA MIXITÉ
      Non pas pour stigmatiser les porteuses, mais pour déceler ce que ce voile dévoile. Pour mettre en lumière ce qu’il recèle d’obscurantisme, d’archaïsme, de refus de valeurs instituées décennies après décennies, par des générations de femmes, et d’hommes, pour l’émancipation à égalité, de tous les êtres humains.

      .........

      Parce que, comme cela a déjà été dit, le voile, quel qu’il soit, c’est la partie visible d’un iceberg qui instaure une société non mixte, non égalitaire, et bien sûr non laïque.

      Non mixte parce qu’on le voit, les demandes ségrégationnistes se multiplient.

      Non égalitaire parce que ce voile empêche la vision de l’autre, entrave la parole, l’écoute, et l’échange. Le voile est destiné à faire taire les femmes.Il est un symbole de soumission des femmes antérieure de plusieurs siècles aux religions du Livre. Il n’affecte que la femme et la pousse comme une figure de proue dans un monde de silence et de ségrégation.

      En ce sens, il constitue une infraction permanente aux principes que nous avons édifiés siècle après siècle, collectivement, pour tenter d’atteindre une forme de démocratie où l’homme est acteur de son destin et maître de sa vie. Et la question féministe procède de cette évolution, lente, difficile et on le voit, jamais acquise. En affublant la femme de cette entrave au libre mouvement du corps et de l’esprit, c’est l’évolution de sa pensée et de la pensée qui est attaquée.

      Et votre texte illustre particulièrement bien ce paragraphe.


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  25. Aussi :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/annie-stasse/200813/sur-le-voile-et-sur-la-religion-musulmane

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    1. Merci, Danyves.

      Il faut voir les commentaires que suscite ce Billet...

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    2. Je copie-colle ici un commentaire d'Annie Stasse sur le Fil de Naïma Rajhi:

      21/08/2013, 11:36 | Par Annie Stasse

      Je m'en fous que ce que vous écrivez ici soit vrai ou imagininé, l'important est que c'est vraisemblable et vécu par tant de femmes. Qu'elles aient fait ou non des études. Qu'elles aient rêvé de la liberté des femmes de l'Occident c'est sûr. Et qu'elles se retrouvent enfermées sans pouvoir le dire publiquement, comme vous, pouvez le faire et le crier.

      L'article de Plenel m'a interessée, et surtout m'a été utile. J'ai pu enfin comprendre que des libéraux type anglo-saxon et bien français se retrouvent pour l'acceptation du voile autant que des anti-coloniaux. Voient-ils leur contradiction ?

      Tous deux défendent la liberté de l'autre. Il fut un temps, et vous allez me dire que ça n'a rien à voir et pourtant si, où les féministes défendaient l'excision pour les mêmes raisons. Mais comme l'excision ça dérange plus on nous affirme que ça n'a rien à voir. Justement si. L'intérêt est que là on voit jusqu'où l'acceptation de la culture de l'autre peut mener. Tant qu'on y est on pourrait défendre l'esclavage puisque les Musulmans-Arabes l'ont propagé à travers l'Afrique avant les Occidentaux.

      Votre vouloir acceptation de la culture de l'autre, y compris la soumission de la femme, est méprisable, car méprisant vis-à-vis d'Humains que vous considerez ainsi comme n'ayant pas encore atteint la culture de l'égalité, que nous-mêmes nous targant d'être avancés, n'arrivons à atteindre que par des mots, et pas par des faits.

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    3. A verser au dossier du voile - en fait de l'oppression coutumière ou religieuse des femmes - , l'interview d'une féministe radicale iranienne qui a vécu la prétendue "révolution islamique". Nombre de questions y sont recensées et de pièges déjoués. Dont celui de l'accusation d'islamophobie pour faire taire les oppositions au pouvoir intrusif et liberticide de la religion:

      FEMINISTE D'IRAN


      Comme le dit Taslima Nasreen (qui sait de quoi elle parle), la notion d'islamophobie sert essentiellement à cautionner le pouvoir que la religion exerce contre la liberté de penser (apostasie et blasphèmes interdits) et pour contraindre les femmes à se couler, et à se maintenir par la soumission consentie, dans le rôle subalterne qu'on leur assigne.

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    4. A propos de de l'apostasie (droit non reconnu par la religion musulmane), et des opposants musulmans aux lois de l'Islam, deux liens parmi des milliers d'autres qui n'ont aucune place dans le média à part:

      ATHEISME

      TASLIMA NASREEN

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    5. Un article clair et net sur l'islamophobie :

      un mot janus

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    6. Y lire aussi le commentaire de Minona

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  26. Un Billet qui ne fait pas recette sur Mediapart:

    Tidiane N'Diaye

    Pourtant, il porte sur Le génocide voilé des Africains par des musulmans. Les rares commentateurs contestent la traduction des versets du Coran, cités par l'auteur, qui justifieraient ces actes de barbarie. Ils ne connaissent pas ce génocide, mais ce qui les motive c'est de défendre le Coran.

    Autrement dit, selon le catéchisme islamogauchiste, il ne faut surtout pas rappeler des faits d'histoire durant lesquels des Arabes ou des Musulmans ont opprimé des peuples.

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  27. Dans un article, Saad Eddine Kouidri critique la version que donne des événements algériens Plenel.

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  28. Dans le genre « pente réactionnaire de la gauche », en voilà un bon.

    Valls l’ex immigré a dit que la question du regroupement familial devait se poser. En général, quand on pose ce genre de question, c’est qu’on connaît la réponse et connaissant Valls, c’est « on veut bien de votre force de travail, tas de bougnouls, vous nous coûterez moins cher que nos propres indigènes, mais c’est tout ».

    Ce regroupement est une idée de la droite giscardienne. Bon, il est possible que sous cette noble idée croupissait celle-ci : ces ratons laveurs de chiottes françaises, ainsi munis de leurs femmes, laisseraient tranquilles celles des autres et ne viendraient pas égorger nos filles et nos compagnes derrière un foyer Sonacotra.

    Idée depuis combattue par la Sarkozie : on ne veut que les avantages des esclaves, pas les inconvénients. Et tant pis si ces hommes ne voient leur femmes et leurs enfants qu’une fois par an, si ceux-ci grandissent sans le soutien d’un père, et d’ailleurs, ces animaux-là ont-ils des sentiments.

    De la part de Copé (furieux que Valls lui pique ses idées et sa popularité), c’est logique.

    Mais de la part d’un ministre du type pour qui on a voté croyant se débarrasser de Sarko, non !

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    1. Certains collègues de Valls semblent gênés aux entournures:

      Marisol Touraine, ministre de la santé, a pris ses distances avec la position du ministre de l'intérieur. "Je crois que nous devons rappeler que nous sommes dans un cadre républicain et que ce cadre républicain doit être réaffirmé, a-t-elle dit sur France 2. Pour ma part, je ne crois pas que la mise en cause du regroupement familial serait une manière de faire vivre notre cadre républicain."

      Les autres font comme s'ils n'avaient rien entendu.

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    2. "Les autres font comme s'ils n'avaient rien entendu."

      Les autres pensent que ce type, dont la démagogie plait à une majorité de Français, sera un jour PR.

      Et que s'ils veulent être de ses larbins ministériels, ils doivent la boucler.

      Couilles molles.

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    3. Un boulevard est en train de s'ouvrir au FN aujourd'hui. Nombre de personnes et courants y contribuent activement ou par leur silence, croyant parfois lutter contre lui. Et la situation économique s'aggravant (la pente est devenue très glissante) tous les désespoirs sont permis.

      Valls, qui est tout sauf un imbécile, prépare son coup présidentiel depuis un moment, un très long moment. Ce qu'il dit est calculé au millimètre. Il est fort possible que, aux prochaines élections, il soit élu. Alors l'appât des maroquins retient bien des langues...

      Entretemps il y a d'autres élections, et le ballet des faux culs de tous bords a commencé. Avec l'aide des médias, relai très utile à toutes les sortes d'enfumage. Nous sommes mal barrés.

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    4. La ministre écologiste Cécile Duflot s'oppose radicalement aux prises de position de son collègue de l'intérieur, Manuel Valls, sur l'immigration et la politique pénale dans un entretien à Libération excluant toute remise en question du regroupement familial des immigrés.

      La ministre du logement, qui était également sur France Inter mercredi 21 août, estime que la question du regroupement familial, dont Manuel Valls a jugé qu'elle "peut être posée", "ne se pose même pas : le droit à vivre en famille ne souffre pas d'exception. Il est garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme".

      Autre responsable de gauche à critiquer le ministre, le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, qui s'est exprimé mercredi sur RTL pour réaffirmer que le principe de regroupement familial ne serait pas remis en question.

      "Je soutiens la politique de sécurité de Manuel Valls et il a raison de ne pas laisser la fermeté républicaine à la droite [mais], en ce qui concerne l'immigration, il n'y a pas de remise en cause du regroupement familial à l'ordre du jour, ce n'est pas un sujet. Le droit à vivre en famille, c'est un droit que nous avons toujours défendu et d'ailleurs nous sommes engagés par des conventions internationales."

      Pour le député PS de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi, "Manuel Valls ne rend pas service à la gauche en mettant au centre de la rentrée les questions de l'immigration, du voile à l'université ou de la compatibilité de l'islam avec la démocratie". "Essayons d'aborder les sujets avec méthode et sérieux", réplique-t-il, dans un entretien au Figaro. Le député critique "la médiocrité intellectuelle avec laquelle ont été abordées les questions de l'immigration, de l'Afrique et de l'islam" au cours du séminaire gouvernemental. "Aucun sujet n'est tabou", mais "la vraie question, c'est le développement économique et culturel de l'Afrique ainsi que les conditions respectables de mobilité".

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  29. Dommage que ce refus du regroupement familial n'ait pas été appliqué à Papa Valls.

    Cela nous aurait épargné ce clone de Sarko : même comportement de dernier arrivé qui ferme la porte derrière lui, même remariage avec une "artiste", mêmes roulements d’épaules inefficaces en matière de sécurité.

    Et même bétaillère camarguaise pour trimbaler le bétail journalistique.

    (Duflot s'oppose radicalement à lui, mais elle reste assise à la même table élyséenne. Dame, quand la gamelle est pleine...)

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    1. La gamelle est pleine.

      Et puis, il y a le principe de réalité: le droit à vivre en famille ne souffre pas d'exception. Il est garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.

      Valls le sait également, il laisse donc sortir des petites phrases à titre stratégique et tactique. Au millimètre...

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    2. //C'est l'ensemble de nos politiques migratoires qui devront être questionnées pour la France et pour l'Europe, et notamment sur le bassin méditerranéen. Toutes les questions seront posées et parmi d'autres la question du regroupement familial peut être posée", a poursuivi Manuel Valls.//

      Et maintenant il dit qu'on a déformé ses propos, qu'il n'a jamais voulu "remettre en cause le regroupement familial".

      Dis, Manu, tu nous prendrais pas pour des billes ?

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    3. Dis, Manu, tu nous prendrais pas pour des billes ?

      Ce n'est pas à nous qu'il parle ;-)

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