Pour Aline Schiffmann
par Monica
Ma toute
petite
Il y a
un an tu t’envolais
Bien
malgré toi
Vers le
grand blanc
Tu as
aspiré une bouffée de vie
Et tu
l’as soufflée
Comme tu
le faisais de ta Vogue
Avant d’éteindre
Ta voix
mélodique se mêle
Aux
chants de tes oiseaux
Et ta
fragrance d’Opium
À la
senteur de tes fleurs
Ton
regard si triste me hante
Quand
dans le jardin
Tu montras
l’infinie peine
Que tu
avais de me quitter
J’ai un petit peu peur
Dis-tu à
Annie quelques heures
Avant de
t’endormir à jamais
Un petit peu peur ma très courageuse
Quand la
douleur devint trop forte
Qu’est-ce que c’est demandas-tu
Je
caressai tes joues puis ton ventre
Tu
chuchotas Merci
Toi qui
récitais du Baudelaire à vingt ans
Quand la
douleur te tenaillait
Tu ne
comprenais rien à cette morsure
Dont tu devinais
le dessein
Ton cœur
battait trop vite
L’infirmière dit Elle
a trop mal
Dans le
bureau ils décidèrent
De
brancher l’endormeuse
Le matin
ton corps si immobile
Affairée
je réunissais tes affaires
Tout
organiser pour t’accompagner
En étant
digne de toi
Toi, quel
impensable, dans un cercueil
Je t’ai
embrassée
Sabine
t’a offert ta dernière cigarette
Avant
qu’on ne referme le couvercle
Les
bambous ont envahi le jardin
Ils ne
perdent rien pour attendre
Sous le
bouleau de tes cinquante ans
Ils
seront l’armature de ta maison
Ma toute
petite
Chère Dame
aux fleurs et aux oiseaux
Tu es
dans mon cœur
Au présent, et à jamais,
aimée
Des patientes te cherchent et ne parviennent pas à te croire partie pour toujours.
RépondreSupprimerCertaines éclatent en sanglots en apprenant la nouvelle, un an après, au moment de prendre rendez-vous avec toi.
Tu étais un phare dans leur vie, et le voilà éteint.
C'est avec beaucoup de tristesse que je viens d'apprendre le décès de Me Shifmann ,vola 35 ans qu'elle s'occuupait de moi, elle a vu naitre mes enfants et était formaidable. Je ne trouve pas les mots et suis sous le choc.
SupprimerElle était bien
A la féministe que tu étais, j'exprime mon inquiétude. Les bouleversements du monde sont tels que nous devons affronter maints dangers.
RépondreSupprimerLu dans l'Humanité:
Deux militantes du NPA ont été agressées verbalement et physiquement à Toulouse. Elles ont porté plainte, mais avec difficulté. Pour elle, "il ne faut pas que les violences restent invisibles", ce pourquoi elles ont tenu une conférence de presse ce jeudi.
"Toi par contre, je te prendrais bien salope". "Pute, pour moi ce n’est pas une insulte, mais un travail que je consomme". Ce sont quelques unes des apostrophes sexistes qu’ont eu à subir deux militantes féministes du NPA le 7 juin dernier à Toulouse. Elles sortaient tout juste d’un restaurant pour fumer une cigarette, lorsqu’elles ont été interpellées par deux hommes qui se sont mis à les agresser verbalement. "Dans un premier temps on les a ignorés, puis on a essayé de se protéger, mais nous avons été mises dans l’incapacité de faire quoique ce soit, tout s’est passé très rapidement", témoigne Hegoa Garay. "Au bout de 3 minutes d’horreurs misogynes, l’un d’entre eux m’a mis un coup de tête, ce qui m’a cassé le nez", raconte-t-elle. "Il y avait une vingtaine de personnes sur la terrasse du restaurant, mais personne n’a eu le temps de réagir", constate-t-elle.
Hegoa Garay et Marine Benjelloun ont décidé de porter plainte. "Cela a été le parcours du combattant, dans le premier commissariat où nous sommes allées, le commissaire nous a conseillé de ne pas porter plainte, il considérait les violences sexistes comme trop légères", s’indigne Hegoa. Pas découragées, elles se sont rendues dans le commissariat de quartier d’Hegoa, où l’accueil a été plus correct. "En tant que féministe, je passe mon temps à dire aux femmes qu’il ne faut pas que les violences restent invisibles, qu’il faut se battre, car des mesures existent contre elles, il fallait que je sois cohérente avec mes idées", explique-t-elle. L’un des deux hommes a été identifié, mais le second, qui a porté le coup, ne l’est pas encore de manière certaine.
"L’agression était ciblée sur nous, féministes et militantes d’extrême-gauche", affirme Hegoa. En tant que candidate aux dernières législatives, sa photo a été placardée partout à Toulouse, où elles sont connues avec Marine comme militantes très actives. Avec la mobilisation contre le mariage homosexuel et le meurtre de Clément Méric, "le climat est nauséabond", observe Hegoa. L’agression a eu lieu la veille d’une manifestation antifasciste, à la sortie d’une réunion du collectif unitaire qui l’organisait.
"L’avancée idéologique de l’extrême-droite avec la mobilisation de la manif pour tous, en prenant la parole et la rue, a décomplexée beaucoup de personnes, organisées mais aussi isolées », constate Hegoa. Pour elle, ces mobilisations ont "donné des cibles : les homosexuels et les féministes".
Ce regain de violences visant les féministes et les personnes LGBT continue de faire des victimes. Samedi matin, à Paris, une autre militante du NPA a subi une agression verbale d'un homme clairement identifié comme militant d’extrême-droite. Triste coïncidence, cet acte de violence s’est déroulé à la gare Saint-Lazare, à quelques dizaines de mètres du lieu de l’assassinat de Clément Méric.
Trois ans après, moi aussi, en cherchant Aline Schiffmann, j'appends son décès. Je me souviens de son infinie grâce. Martine
RépondreSupprimer