samedi 13 juillet 2013

Conspirationnisme et Conventionnalisme






Conspirationnisme et Conventionnalisme


Par Monica


Depuis un bon moment, les théories officielles des événements qui agitent notre monde (terrorisme, guerres, crise financière) sont défendues avec acharnement par leurs adeptes, qui ont vite fait de taxer de conspirationnistes/complotistes délirants  les  citoyens qui cherchent  à comprendre les événements différemment des versions officielles amplement véhiculées par la plupart des médias.

Des psychologues et sociologues se sont intéressés à ces deux types de position, qu’ils ont qualifiées de  conventionnalistes  et  conspirationnistes. Ainsi  Michael J. Wood et Karen M. Douglas, dans un article intitulé "What about Building 7? A social psychological study of online discussion of 9/11 conspiracy theories",  analysent 2174 commentaires (1).
 
Ils observent d’abord que le nombre de commentaires  conspirationnistes  est plus élevé que le nombre de conventionnalistes (1459 versus 715, c’est à dire le double). 

Au niveau du style, ils notent que les conventionnalistes expriment souvent de la colère, de la raillerie et de l’hostilité dans leurs propos, pour défendre la version officielle du 11 septembre, qui (lorsque l’on y réfléchit bien) a elle-même un sacré air de conspiration : 19 islamistes, dont aucun ne savait  vraiment piloter un avion, auraient perpétré le crime du siècle sous la direction d’un grand Gourou barbu terré dans une caverne en Afghanistan (rigolo, non ?)

Les auteurs notent également que  les conspirationnistes  ne prétendent pas avoir une théorie expliquant complètement les événements du 11 septembre: ils émettent différentes hypothèses, discutent du contexte historique, font des liens, et tentent de démonter la version officielle... que ses tenants en revanche défendent avec acharnement. S’il y a dans cette histoire un fanatique scotché à sa version des faits, ce n’est  pas celui qui est dit l’être mais plutôt celui qui le dit de l’autre...

Les gens qui se font traiter de conspirationnistes n’aiment pas qu’on les nomme ainsi. Et pour cause, puisque cette (dis)qualification permet d’invalider leurs questions et leurs propos. Lance DeHaven-Smith rappelle dans Conspiracy Theory in America (2) que ce terme fut inventé et diffusé par la CIA pour critiquer et railler les gens qui demandaient des comptes sur l’assassinat de J.F. Kennedy. En somme, ceux qui en traitent d’autres de  conspirationnistes contribuent à la propagande de la CIA pour que restent dans l’ombre certains agissements criminels… qui relèvent, eux, de conspirations!

DeHaven-Smith souligne qu’un grand nombre d’affirmations de conspirations sont avérées, et qu’il semble y avoir des liens forts entre de nombreux crimes de l’État contre la démocratie, tels que les assassinats de John  et Robert Kennedy Kennedy qui ont permis aux USA de continuer la guerre du Vietnam. Selon DeHaven-Smith, nous devrions toujours parler des assassinats Kennedy, parce que les deux meurtres semblent relever de la même logique. 
 
Le mode d’adhésion aux théories officielles relève de l’aliénation et de la soumission à l’autorité. Laurie Manwell et Steven Hoffman soulignent, dans American Behavioral Scientist (3), ce que nous sommes nombreux à déplorer : la Théorie de la Conspiration ou du Complot (prendre un air dubitatif et moqueur en énonçant ce groupe de mots) perturbe le raisonnement des gens. Eh oui. Produisant un chaos cognitif de la plus belle eau, elle les empêche de penser clairement, de façon dialectique, à propos des différents dysfonctionnements de la démocratie (dont ils dénient d’ailleurs tout bonnement l’existence : l’Union Européenne fonctionne quasiment comme il faut, la Grèce ne va pas si mal que ça, la Troïka ne veut que notre bien, les USA ne cherchent pas à étendre leur empire, etc.) Elle les pousse à sans cesse confirmer leurs croyances préétablies (par les gens au pouvoir via les médias à la botte), et à utiliser le diagnostic de folie (théorie délirante de la conspiration ou du complot) pour non seulement éviter de tenir compte des informations contradictoires, mais surtout les rejeter et les railler acerbement. 

Probablement se défendent-ils ainsi de l’angoisse qu’engendre la prise de conscience que nous sommes traités comme des marionnettes par des lobbys extrêmement puissants (waouh, serais-je conspirationniste en osant parler de lobbys?) 

Un article paru ce matin dans Wikistrike sur ce sujet, reprenant un article américain, perd à mon sens un peu de son acuité en traitant à son tour de paranoïaques les conventionnalistes (4). Ces retours à l'envoyeur, circulaires, en termes de folie, me semblent inutiles.

Sur le plan des rapports politiques, dans notre petite France, le mécanisme utilisé est de la même nature : ceux qui pensent en dehors d’une prétendue Bonne Pensée de Gauche, Modérée et Rationnelle (BPGMR) sont taxés par les conventionnalistes (anti-complotistes ou anti-conspirationnistes) de suppôts de la droite, de l’extrême-droite ou du stalinisme le plus abject. 

Les accusations de délire et d’extrême-droitisme sont les armes de destruction idéologique massive utilisées aujourd’hui en France par les tenants de la pensée BPGMR pour discréditer toutes les pensées critiques et rebelles qui tentent de se frayer un chemin. On voit avec stupéfaction Etienne Chouard être accusé de flirter avec l’extrême-droite (voir l’excellent article de Superno sur ces accusations indignes (5)) et La stratégie du choc de Naomi Klein tomber des mains de gens qui trouvent le récit des faits (et non les faits) too much. Ces personnes, qui défendent souvent avec acharnement la mondialisation et sont hostiles à toute notion de nation citoyenne, n'envisagent pas les effets délétères et pervers de ladite mondialisation. Frédéric Lordon, avec son intelligence vive et acérée, nous livre une excellente analyse de ce confusionnisme ambiant (6).

Cependant et heureusement, les médias dominants sont désormais dépassés par Internet. Les gens qui mettent en doute les versions officielles trouvent des espaces d’expression dans les blogs, les réseaux sociaux, les commentaires des articles d’informations et même les études scientifiques. Et ils semblent être de plus en plus nombreux… On peut donc espérer que la rébellion l’emportera progressivement sur l’adhésion aliénée ou l’aliénation adhésive. 

La pensée doit être ouverte à toutes les hypothèses, explorer les contradictions, ne jamais remplacer le raisonnement par la croyance. Il y a du boulot…

  __________
(1)http://www.frontiersin.org/Personality_Science_and_Individual_Differences/10.3389/fpsyg.2013.00409/full 
(2) Lance deHaven-Smith (2013) Conspiracy Theory in America, published by the University of Texas Press.
(3) http://www.globalresearch.ca/state-crimes-against-democracy/17922
(4) http://www.presstv.ir/detail/2013/07/12/313399/conspiracy-theorists-vs-govt-dupes/ 
(5) http://www.superno.com/blog/2013/05/pour-la-defense-detienne-chouard/

(6) http://blog.mondediplo.net/2013-07-08-Ce-que-l-extreme-droite-ne-nous-prendra-pas

 

40 commentaires:

  1. Ô Bergère, cette réponse aux (mauvais) bergers et à leurs ouailles enfumées et bêlantes de bonne conscience est un délectable scud. Splash, en plein dans le marécage de la bonne-pensée, l'éternelle propre sur elle qui aime tant s'extasier sur les habits neufs de l'Empereur nu…

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  2. Extraits d'un article d'Alain TERRIEUR sur Conscience Citoyenne Responsable

    Il est maintenant établi que les deux «pères fondateurs» de l’Europe étaient inspirés et financés par la CIA. Dès l’origine, dans une logique impérialiste, le but est de réaliser une union transatlantique sous domination US. Pour certains, il s’agissait de faire face à l’autre empire, l’URSS. Pour d’autres, il s’agit d’éliminer la concurrence en contrôlant les institutions stratégiques, les normes et règlements.

    Depuis 2012, l’idée d’un «grand marché transatlantique» prend forme avec la constitution d’un «Groupe de haut niveau» piloté par le commissaire européen au Commerce et son confrère américain. Un projet en est sorti, baptisé «Accord de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement» par Obama, Barroso et Van Rompuy le 13 février 2013. Tous ces projets et documents sont relayés par le très puissant institut euro-américain, le «Transatlantic Policy Network» (TPN). Bénéficiant de l’appui financier d’une multitude de multinationales (Boeing, Microsoft, Nestlé…) et d’une myriade de think tanks (Chatham House, CFR, Bruegel…), le TPN est dirigé par le député anglais au parlement européen, James Elles.

    (...)

    Cette intégration USA/UE permettra d’accorder des droits sans précédent aux entreprises, leur permettant de poursuivre des gouvernements pour des législations ou réglementations qui interfèreraient avec leurs profits, (on pense à l’extraction des gaz de schiste ou l’utilisation d’OGM entre autre). Il s’agit de «fluidifier» les échanges internes, ce qui permettrait, selon la commission européenne, d’augmenter de 28 % les exportations de l’UE vers les USA. Cela se traduirait par, tenez-vous bien, 547 euros d’augmentation de revenu par an pour une famille de 4 personnes!

    Et entraînerait, bien sûr, une reprise de l’emploi… Mais on sait ce que valent ces prévisions de «spécialistes». Et il est probable qu’un tel accord poussera à un alignement par le bas de diverses législations, sur les normes de qualité, sur les normes sanitaires, ou les «exceptions culturelles». Ce type d’accord vise à libéraliser la circulation des marchandises, c’est-à-dire des biens, des services, des travailleurs, des capitaux et des capacités d’investissement, et à éliminer toutes les entraves au commerce et au bizness. Nos droits, notre niveau de vie vont reculer partout : seuls les superprofits des multinationales en bénéficieront.

    On ne peut plus ignorer que la construction européenne n’est rien d’autre qu’un moyen de domination au service du libéralisme et du système capitaliste. Ce n’est pas de la paranoïa. Ce n’est pas exagéré. C’est au contraire de plus en plus irréfutable. L’établissement d’une dictature plus ou moins douce est en cours en Europe. Les libertés individuelles se réduisent comme peau de chagrin sous prétexte de luttes contre le terrorisme, la fraude fiscale, la corruption, la drogue, la pédophilie… et même l’écologie. Les opposants idéologiques les plus actifs sont éliminés en travestissant leur propos, en les marginalisant ou en les ridiculisant. Des pseudos experts et spécialistes se chargent de ringardiser leur discours sur les télévisions en faisant semblant d’analyser leurs propositions dans le but de les discréditer.

    La fusion transatlantique par le libre-échange marquerait l’achèvement du processus de colonisation des pays du sous-continent européen par les USA, leurs banques et leurs multinationales. C’est donc pour cela que nos gouvernants tenaient tant à faire passer coûte que coûte leur trahison de Lisbonne, pour mieux livrer tous les pays membres de l’UE d’un bloc à la domination US et les soustraire ainsi à l’influence de la Russie. De plus, ce bloc incohérent en raison des divergences et incompatibilités entre ses membres devenait plus facilement manipulable.

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    1. On a dans ce texte une mise en cause de la version officielle de la création de l'Europe (la bonne Europe qui aide les peuples à prospérer).

      Mais l'auteur tombe dans l'esprit de système en énonçant "On ne peut plus ignorer que la construction européenne n’est rien d’autre qu’un moyen de domination au service du libéralisme et du système capitaliste".

      Il faut rester coûte que coûte sur la corde raide. Les choses peuvent être ceci et cela, pas ceci ou cela.L'oxymore n'est pas qu'une figure de style: c'est un trait de la pensée.

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    2. Petite rectif:
      Je crois qu'il s'agit d'Alex Terrieur :-))

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    3. Merci, Netmamou, et pardon d'avoir prénommé Alain Alex

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  3. Moscovici plaide contre la taxe sur les transactions financières.
    Étonnant?
    Non.
    Ne pas oublier qu'il est le successeur de DSK à la vice-présidence du Cercle de l'industrie, puissant lobby patronal français.

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    1. "Il est fondamental que François Hollande recadre Pierre Moscovici pour que le ministre défende l’idée d’appliquer avec force et vigueur une taxe qui était dans son programme", fulmine MN Lienemann après que le ministre français des Finances a trouvé « excessif » le projet de taxation des transactions financières porté par Bruxelles.

      "Je trouve ça effarant. Etre doublé à gauche par la Commission européenne, il faut le faire quand même. Surtout pour un gouvernement socialiste. Je ne comprends pas", réagit Marie-Noelle Lienemann ce vendredi sur Public Sénat. "Bonjour l’image de la France! La gauche s’est mobilisée depuis des lustres sur ce sujet. Il est fondamental que François Hollande recadre Pierre Moscovici pour que le ministre défende l’idée d’appliquer avec force et vigueur une taxe qui était dans son programme."

      Jeudi, Pierre Moscovici a expliqué devant un parterre de financiers que "la taxe sur les transactions financières suscite des inquiétudes quant à l'avenir industriel de la place de Paris et quant au financement de l'économie française (...) Pour parvenir à cette taxe, il faut être pragmatique et réaliste et je veux dire ici que la proposition de la Commission m'apparaît excessive et risque d'aboutir au résultat inverse". Autrement dit, il faut l’assouplir pour ne « nuire au financement de l’économie ».

      La sénatrice, porte-voix de l'aile gauche du Parti socialiste, n'en croit toujours pas ses oreilles. "Que la France propose une modulation un peu différenciée de la taxe, avec peut-être un peu plus sur les produits dérivés et un peu moins sur les obligations d’Etat, ce n’est pas absurde. Mais ça ne doit pas se faire dans une stratégie de recul. Il faut plutôt une consolidation, avec au moins un produit de la taxe de 35 milliards d’euros", prône-t-elle.

      Pour Marie-Noëlle Lienemann, Pierre Moscovici a baissé pavillon devant le lobby bancaire. "Ce n’est pas la première fois, relève-t-elle. La loi sur la séparation des activités bancaires aurait pu aller plus loin. (...) Ce n’est pas en succombant au lobby des banques qu’on va régler ces problèmes de fond. Ce n’est pas en faisant payer les citoyens par l’impôt, faute de taxer les mouvements de capitaux, qu’on va régler les problèmes."
      Plus globalement, elle appelle le gouvernement à appliquer à la lettre le programme sur lequel le candidat François Hollande a été élu: "On ne nous avait pas dit que la taxe sur les transactions financières devait se faire a minima. Et il ne serait pas scandaleux de prélever sur l’enrichissement massif des 500 Français les plus fortunés. Un an de gauche et il ya plus de 25 % d’enrichissement des plus riches! Il y a des mesures fiscales à prendre. Si ce ne sont pas les 75%, il y a d’autres possibilités, comme rétablir la double fiscalité sur les dividendes élevés."

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    2. Là, un souvenir personnel :-)
      En 2002, je me trouvais dans un meeting de soutien à Jospin. C'était à Trappes, et Mosco était venu soutenir le candidat.
      En tant qu'Attac, nous avions interrogé Catherine Tasca, sans obtenir de réponse satisfaisante.

      A la sortie, on entreprend Mosco , et après s'être présenté, on a la réponse suivante : " Ah oui, Attac ...La taxe Tobin... Les rêveurs !!!"

      Et voilà: il ne rêve pas, le monsieur.

      Lui, il s'endort en réunion de ministres alors qu'il est question de dépouiller les Chypriotes... Réveillé par Lagarde, il a levé la main pour approuver le plan.

      Colère, grande colère .

      J'ai quand même du mal à suivre M-N Lienemann, qui me semble un tantinet schizo!



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    3. Disons qu'il doit être difficile de lâcher la proie (d'un poste de sénatrice) pour l'ombre (de la contestation) :-)

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  4. Kevin Barrett déforme complètement ce que dit l'étude, dont l'un des auteurs a publié cette mise au point :
    http://conspiracypsych.com/2013/07/13/setting-the-record-straight-on-wood-douglas-2013/

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    1. Oui, c'est bien ce que j'avais aussi pensé et exprimé à propos de la notion de paranoïa retournée vers les conventionnalistes. Un faux pas et un faux sens.

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    2. Ce n'est pas très surprenant de la part de Kevin Barrett, pour ceux qui le connaissent un peu.
      Je vous invite à lire cet article si vous avez un moment : http://www.reopen911.info/2285.html

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    3. Merci de ce lien qui mène à un article très intéressant. Son auteur fournit l'analyse d'un discours officiel (ici d'un sociologue) qui écarte avec morgue toutes les hypothèses "hors doxa". L'auteur est mesuré, nuancé. Il défend la liberté de penser dans et avec les nuances et la rigueur.

      Quant à l'article de Kevin Barrett traduit en français et publié dans Wikistrike, il a fait une confusion entre commentaires et commentateurs, en plus d'avoir comptabilisé à tort comme conventionnalistes des propos hors du sujet. C'est une démarche malhonnête qui discrédite les gens qui se posent des questions et doutent des théories officielles. Le fait qu'il utilise le concept de folie pour discréditer ses adversaires est à mes yeux la preuve qu'il ne cherche pas à comprendre mais qu'il milite pour sa version. C'est aux antipodes de la liberté de penser.

      Sur ces sujets, on est sur une corde très raide. On doit tenir compte des informations, des versions, des interprétations, faire des liens sans tomber dans le syncrétisme et l'esprit de système. Et on doit se demander "pourquoi et comment l'autre et moi pensons ce que nous pensons, et à quoi cela aboutit", sans imaginer qu'on a raison ou tort, ce qui amène à devenir un croyant et un militant.

      Il faut bien le dire: ce n'est pas confortable pour la psyché. Je comprends pourquoi certains préfèrent adhérer, et ça n'a rien de pathologique !

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    4. "Le doute n'est point un état pénible, c'est le chemin qui y mène qui est douloureux". Louis Dumur

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    5. Monica, tu écris:
      "Sur ces sujets, on est sur une corde très raide. On doit tenir compte des informations, des versions, des interprétations, faire des liens sans tomber dans le syncrétisme et l'esprit de système"

      Les médias ne s'encombrent pas de ces scrupules!

      Tout ceux qui tentent une approche différente sont accusés de " faire le jeu des extrêmes", sans distinction aucune.

      Sans même se rendre compte qu'implicitement, ils reconnaissent que la gauche dite de pouvoir et la droite empruntent les mêmes voies.

      Les mots ont-il encore un sens ?

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  5. Un article intéressant oublié dans EuroPress:

    Les représentations de la réalité des Anglais

    Extraits

    L'étude de la Royal Statistical Society révèle l'immense écart entre ce que les Britanniques pensent de leur pays et la réalité reflétée par les statistiques officielles [...]

    On peut par exemple citer le fait que les Britanniques donnent en moyenne une estimation du taux de grossesse chez les adolescentes 25 fois supérieure à la réalité. Une vaste majorité pensent également que la délinquance augmente ou reste constante alors que les chiffres officiels révèlent une diminution de 53% entre 1995 et 2012. Les gens surestiment aussi la fraude aux allocations sociales qu'ils croient 34 fois plus élevée que la réalité. Dans leur esprit, la fraude représente 24% de la facture totale alors que ce chiffre ne concerne que 0,7% des cas. Quand on leur demande de choisir quelle mesure permettrait de dégager le plus d'économies, un tiers des participants opte pour une limitation des prestations sociales à environ 30 000 euros. Ils sont deux fois moins nombreux à choisir l'allongement de l'âge de la retraite à 66 ans pour les hommes comme pour les femmes. Et pourtant, en réalité le plafonnement des prestations sociales ne rapporterait qu'un peu plus de 335 millions d'euros contre environ 5,7 milliards d'euros (soit presque 20 fois plus) pour l'allongement de l'âge de la retraite.

    Plus d'un quart des personnes interrogées placent l'aide internationale parmi les deux ou trois premiers postes du budget. Ils sont encore plus nombreux à mettre ce poste de dépense avant les retraites ou l'éducation qui représentent respectivement un montant 74 fois et 51 fois plus élevé. En moyenne, les Britanniques pensent que les musulmans représentent 24% de la population alors qu'ils ne sont en réalité que 5%. Le nombre d'immigrés est également estimé à un niveau deux ou trois fois supérieur à la réalité.

    Il est tentant d'attribuer cette situation aux authentiques mensonges que véhiculent les médias et les responsables politiques [...].

    Ce n'est pourtant qu'une partie du problème. Cela fait longtemps que le public ne croit plus un mot prononcé par un responsable politique. Et c'est peut-être là une des causes profondes du problème. Les chiffres de l'économie et de la délinquance font l'objet – à juste titre – d'une méfiance endémique. Ce cynisme est tellement répandu que même les études les plus sérieuses sont suspectées de sortir tout droit de l'imagination de leurs auteurs [...]

    Les statisticiens de la Royal Statistical Society ont naturellement plaidé pour une meilleure pédagogie autour de leur science, notamment dans les écoles. Cela serait certainement une bonne chose mais je ne pense pas que ce soit le cœur du problème. [...] . Le problème n'est pas que les gens ne comprennent pas les statistiques, c'est qu'on ne les leur donne pas. Résultat, notre vision de la société est constituée d'anecdotes individuelles et de faits divers, comme si nous la regardions constamment à travers un long tube étroit qui ne nous permet de voir que des fragments et jamais l'ensemble du tableau. Nous faisons alors appel à nos biais cognitifs et heuristiques pour combler les vides.

    Nous n'avons pas besoin d'une meilleure compréhension des statistiques mais d'une meilleure compréhension des médias et des sciences politiques. Les responsables politiques et les médias déplorent régulièrement le cynisme du public et le manque d'engagement citoyen. L'étude d'aujourd'hui montre qu'au contraire, le public n'est pas assez cynique. Le problème n'est pas le scepticisme des gens mais leur crédulité. Si les responsables politiques veulent vraiment inciter les Britanniques à participer à la démocratie, la solution est simple. Commencez par nous dire la vérité, toute la vérité.

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  6. Le conspirationnisme se nourrit de l’opacité officielle. Et au train où vont les choses, l’un et l’autre ont la vie belle. Sur le 9-11, voici ce que j’avais écrit il y a quelques années :

    …Entre ceux qui jurent que jamais un avion ne s’est écrasé sur le Pentagone et ceux qui jurent que si les Twins Towers se sont écroulées, c’est parce qu’elles ont été minées, et cela à l’insu des milliers de personnes qui y vivaient ou y passaient (fortiche, hein !), il y a bien négation d’attentats. A la rigueur pour les Twins, à condition que c’eût été faisable, un truc genre incendie du Reichstag, mais pas plus, et rien pour le truc à cinq côtés. Pour autant, je n’exonère pas la Busherie, qui reçut ça comme une « divine surprise ». Voici ce que j’ai mis sur Rue89 il a quelques mois, quand ce serpent de mer refit surface :

    Tas de reopenistes !

    Vous voulez connaître ma théorie, savoir ce que je pense de cette histoire, et une bonne fois pour toutes ?

    Si ces attentats ont eu lieu c’est pour deux raisons :

    - Un vilain méchant pas beau, caché dans une grotte à chèvres, les a manigancés avec ses sbires.

    - Et "la plus grande puissance du monde", n’a pas été foutue capable, avec tout son attirail sécuritaire, des les déjouer.

    Et koitesski s’est passé, après ?

    Les chefs de "la plus grand puissance du monde" ont préféré qu’on les fasse passer pour des salauds que pour des imbéciles (on a beau être bushé, on a sa fierté, hein). Ils ont donc laissé se développer les fumisthéories complotistes. Je pense même qu’ils les ont alimentées, qu’ils ont infiltré les réseaux voltairderiens (ben oui, j’vois pô pourquoi j’aurais pô le droit d’être complotiss’ comme vous) pour que ça cavale encore mieux de par le vaste web.

    Débile, ma théorie ? Ben (Laden), pas plus que la vôtre !

    (Tous les reopenistes ne sont pas des malades mentaux, ça non. Mais tous les paranos se sont rués sur la chose. Un jour, je reçois un appel d’une personne de ma connaissance m’ayant « repéré » sur le site de Riché aux Etats-Unis, dont la note sur le sujet battit le nombre de commentaires. Quinze jours après, on m’apprit qu’elle était « hospitalisée »…)

    PS Ma théorie sur l’écroulement des TT : si elles ont cédé plus vite que la bistouquette de Dodo le Saumâtre devant une personne du sexe, c’est que c’était de la m…. !

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    1. Salut Jésus.

      Sur le 11 septembre, perso je ne pense rien. Je n'ai aucune théorie.

      Sur l'opacité des politiques, et de leurs médias, je pense beaucoup.

      Sur les stratégies de disqualification de toute pensée qui sort du rang, je pense énormément.

      Et je n'oublie jamais que dans tout discours délirant, il y a une parcelle de vérité au milieu d'une construction qui comble des failles.

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    2. "Sur l'opacité des politiques, et de leurs médias, je pense beaucoup"

      Pareil !

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  7. Robert F. Kennedy assassination conspiracy theories - Wikipedia ...en.wikipedia.org
    /.../Robert_F._Kennedy_assassination_conspiracy_theor...The conspiracy theories relating to the assassination of Robert F. Kennedy, a United States Senator and brother of assassinated President John F. Kennedy

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    1. JFK, MLK, RFK, 50 Years of Suppressed History: New Evidence on www.globalresearch.ca/...assassination...john...kennedy...robert...kennedy/5...Apr 5, 2013 - JFK, MLK, RFK, 50 Years of Suppressed History: New Evidence on Assassination of John F. Kennedy, Martin Luther King and Robert F.

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    2. Merci, Danyves. Finalement, quand on veut empêcher les gens de faire des liens entre des événements afin de tenter d'y trouver une logique, et de se battre contre elle, il suffit de taxer leurs hypothèses de complotisme et de conspirationnisme et le tour est joué.

      Faire des liens peut certes aboutir à des raisonnements aberrants. Mais ne pas en faire peut être source de grave aveuglement. Cheminer de façon non binaire et dialectique entre hypothèses, doute, contradictions, sans jamais tomber dans un système de croyances univoques, est la seule issue.

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  8. Un classique d'Antony C. Sutton :

    http://archive.org/details/AmericasSecretEstablishmentOrderOfSkullbones

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  9. Merchants of Death</i> Revisited - Ludwig von Mises Institutemises.org/journals/jls/19_1/19_1_4.pdf
    inspiration on par with that offered him by John F. Kennedy's pro- nouncements.29. Antony C. Sutton. A number of conservative and libertarian writers took up

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  10. On trouvera dans la bibliographie du wiki deAntony C.Sutton les liens des versions online des ses principaux ouvrages :

    http://en.wikipedia.org/wiki/Antony_C._Sutton

    Antony C. Sutton - Wikipedia, the free encyclopedia
    en.wikipedia.org/wiki/Antony_C._Sutton‎
    Antony Cyril Sutton (February 14, 1925 – June 17, 2002) was a British-born economist, historian, and writer. Contents. 1 Biography; 2 Education; 3 Employers ...
    ‎Biography - ‎Education - ‎Employers - ‎Bibliography
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    1. N'est pas dans le wiki :

      http://archive.org/details/AmericasSecretEstablishmentOrderOfSkullbones

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  11. MERCHANTS
    OF DEATH REVISITED : ARMAMENTS, BANKERS,
    AND THE FIRST WORLD WAR

    T. Hunt Tooley





    Nye Committee - Wikipedia, the free encyclopedia
    en.wikipedia.org/wiki/Nye_CommitteeThe Nye Committee, officially known as the Special Committee on Investigation of ... Because of these facts Senator Nye, many war critics, and members of the American public concluded that the US ... The Nye Report (full text), MTHolyoke



    The Nye Committee, officially known as the Special Committee on Investigation of the Munitions Industry, was a United States Senate committee chaired by U.S. Senator Gerald Nye. The committee investigated the financial and banking interests which underlay United States' involvement in World War I, and was a significant factor in public and political support for American neutrality in the early stages of World War II.

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  12. Les miracles de l'hyperlibéralisme

    Etendard de l'automobile triomphante au début du 20e siècle, Detroit est devenue jeudi 18 juillet la plus grande ville américaine à se déclarer en faillite, dernier acte en date de la lente agonie de "Motor City". "Je prends cette décision difficile afin que les habitants de Detroit aient accès aux services publics les plus élémentaires et pour que Detroit reparte sur de solides bases financières qui lui permettront de croître à l'avenir", a expliqué Rick Snyder, le gouverneur de l'Etat du Michigan, dans un communiqué. "La mise en faillite est l'unique solution qui permettra à Detroit de redevenir stable et viable", avait-il au préalable écrit dans une lettre qui accompagnait l'acte déposé au tribunal.
    La dette accumulée par Detroit est vertigineuse : 18,5 milliards de dollars. Acculée, la municipalité avait prévenu le mois dernier qu'elle serait obligée de faire défaut sur une partie de cette somme. En sautant le pas, Detroit devient la plus grande ville du pays à se mettre en faillite.

    Amy Brundage, une porte-parole de la Maison Blanche, a assuré que le président Obama et les membres de son équipe rapprochée "continuent à surveiller de près la situation à Detroit". "Si les dirigeants sur le terrain au Michigan et les créanciers de la ville savent qu'ils doivent trouver une solution aux graves difficultés financières de Detroit, nous sommes engagés à poursuivre notre partenariat robuste avec Detroit au moment où elle œuvre à reprendre le dessus, se revitaliser et maintenir son rang parmi les villes américaines de premier plan", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

    Pour sortir de l'ornière, Rick Snyder avait mandaté un expert, Kevyn Orr qui, de façon assez sobre, avait résumé les causes de cette crise en quelques points : "une mauvaise gestion financière, une population en baisse, une érosion de la base fiscale pendant ces quarante-cinq dernières années". Echaudés par le projet de M. Orr qui prévoyait de négocier avec les créanciers de la ville, des fonds de retraite auxquels Detroit devait 9 milliards de dollars ont lancé une procédure judiciaire pour empêcher toute coupe dans les retraites de leurs souscripteurs. Mais la mise en faillite met la procédure entre parenthèses.

    Prochaine étape : un juge devra désormais dire si Detroit peut se placer sous la protection de la loi sur les faillites qui lui permet de renégocier sa dette.

    Mais, au-delà des aspects strictement juridiques et financiers de l'affaire, la faillite de Detroit reflète la chute de l'automobile, un pan entier de l'industrie américaine qui avait connu son essor au début du siècle dernier. Berceau des "Big Three" (Ford, Chrysler, General Motors), la ville a lié son destin à celui de la voiture, à tel point que des groupes de rock comme le MC5 ("Motor City 5") ou une maison de disques, à l'instar de Motown (pour "Motor Town"), s'en sont inspirés à l'heure de se trouver un nom.

    Mais le lent déclin économique et financier de Detroit est allé de pair avec une déchéance sociale qui s'illustre dans l'exode de ses habitants – Detroit a perdu la moitié de sa population en soixante ans – et l'absence criante de services publics. La municipalité n'est pas en mesure d'assurer l'éclairage public dans certains quartiers. Le taux de criminalité n'a jamais été aussi élevé en quarante ans et la police met en moyenne cinquante-huit minutes pour arriver lorsqu'elle est appelée, contre onze minutes dans le reste des Etats-Unis.

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    1. http://www.ufunk.net/photos/detroit-en-ruine-le-declin-dune-grande-ville-americaine/

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  13. A propos de complot, en voici un qui semble évident: l'éviction acharnée de Jacques Cheminade du champ politique. Ce monsieur avait eu le tort de dénoncer, depuis 1995, la crise qui allait arriver et d'énoncer ce qu'on pouvait faire pour l'éviter.


    VIDÉO

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    1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Cheminade

      Biographie
      Origines, études, et famille

      Né en 1941 en Argentine, où son père, représentant de sociétés françaises, était arrivé vingt ans plus tôt1, Jacques Cheminade arrive en France à 18 ans. Il possède la double nationalité française et argentine2.

      Il est diplômé de l'École des hautes études commerciales (HEC Paris) en 1963, licencié en droit en 1965, élève de l'École nationale d'administration (ENA) dans la promotion Jean Jaurès (1969).

      De 1969 à 1981, il est fonctionnaire à la Direction des relations économiques extérieures (DREE) du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie. En poste à Paris, il participe aux négociations d'adhésion au marché commun. Par la suite, attaché commercial français à New York, il est chargé de la promotion des biens d'équipement français aux États-Unis3.

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    2. http://en.wikipedia.org/wiki/Jacques_Cheminade

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    3. Il se définit comme un "gaulliste de gauche". La façon dont les journalistes veulent l'acculer au droitisme et à l'extrême droitisme est significative. Cela rappelle furieusement les harcèlements contre Caro, menés de main de maître par la meute sur le média à part.

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    4. C'est exactement cela, pour les mêmes raisons de fond non-dites, et c'est tout à fait significatif, effectivement.La meute des "idiots utiles".

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  14. http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/07/21/jean-pisani-ferry-hollande-matignon-consensus-49042.html


    Jean Pisani-Ferry, Hollande, Matignon, consensus

    Le 21 juillet 2013, Vosges Matin écrit « Hollande tente de rassembler sa majorité », avec le surtitre « Politique - Le président invite à Élysée demain les chefs de partis qui le soutiennent ». Le principal sujet de l'entretien semble devoir être la cohésion de la majorité. Hollande recevra également Pierre Laurent, dans un contexte où le Parti Communiste aura impérativement besoin des électeurs de la « gauche » pour préserver ses mairies dans huit mois. Le Parisien rapporte « Corrèze : Hollande en visite surprise chez les Chirac ». Jacques Chirac et François Hollande sont les deux des membres influents des milieux professionnels regroupés autour du G16 (énarques, polytechniciens...), comme souligné dans notre article récent « 14 juillet 2013, G16 et "gestion" de la France ». Mais où nous ont conduit après trois décennies la « bonne gestion » et la « gouvernance » du pays par ces prétendues « élites » ? A son tour, c'est de Supelec que provient Jean Pisani-Ferry, directeur du think tank Bruegel pendant huit ans et nommé récemment en Conseil des ministres Commissaire général à la stratégie et à la prospective. Il y a plus de 20 ans, Jean Pisani-Ferry avait déjà fait partie d'un groupe transversal du Commisariat général du Plan présidé par l'actuel directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy, et comprenant notamment l'alors président européen de la Commission Trilatérale Georges Berthoin, Jean-Louis Gergorin à l'époque dirigeant de Matra, Jean-Christophe Le Duigou (CGT Finances), Pierre Lellouche, Francis Mer (alors à la tête d'Usinor-Sacilor), Alain Minc, Jean-Claude Trichet... Il a par la suite occupé des fonctions influentes sous tous les gouvernements français, et participé à la réunion du groupe de Bilderberg à Athènes il y quatre ans. Il fut notamment membre des cabinets de Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter au Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement de « gauche plurielle » de Lionel Jospin connu pour son record de privatisations et ses multiples mesures de casse sociale. Membre du Conseil d'Analyse Economique (CAE) de manière presque permanente depuis 1997, et nommé sous Nicolas Sarkozy au Conseil des affaires étrangères auprès du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, Pisani-Ferry semble incarner une approche « consensuelle » à la stratégie de l'Union Européenne dans la ligne de Jacques Delors. Il est membre du Conseil d'administration du think tank Notre Europe (Institut Jacques Delors) fondé par Jacques Delors et dont Pascal Lamy a été président. Où est le « changement » promis par François Hollande ? Le 21 juillet également, Boursorama emploie le titre « G20 : priorité à la croissance face à une économie fragile ». Dans la vidéo présentée, Christine Lagarde appelle explicitement à des « réformes structurelles » dans toutes les « économies développées ». En clair, la suite de la mondialisation du capitalisme, du nivellement par le bas à l'échelle planétaire et de la casse sociale.

    .../...

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  15. http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/07/21/jean-pisani-ferry-hollande-matignon-consensus-49042.html


    Jean Pisani-Ferry, Hollande, Matignon, consensus

    Le 21 juillet 2013, Vosges Matin écrit « Hollande tente de rassembler sa majorité », avec le surtitre « Politique - Le président invite à Élysée demain les chefs de partis qui le soutiennent ». Le principal sujet de l'entretien semble devoir être la cohésion de la majorité. Hollande recevra également Pierre Laurent, dans un contexte où le Parti Communiste aura impérativement besoin des électeurs de la « gauche » pour préserver ses mairies dans huit mois. Le Parisien rapporte « Corrèze : Hollande en visite surprise chez les Chirac ». Jacques Chirac et François Hollande sont les deux des membres influents des milieux professionnels regroupés autour du G16 (énarques, polytechniciens...), comme souligné dans notre article récent « 14 juillet 2013, G16 et "gestion" de la France ». Mais où nous ont conduit après trois décennies la « bonne gestion » et la « gouvernance » du pays par ces prétendues « élites » ? A son tour, c'est de Supelec que provient Jean Pisani-Ferry, directeur du think tank Bruegel pendant huit ans et nommé récemment en Conseil des ministres Commissaire général à la stratégie et à la prospective. Il y a plus de 20 ans, Jean Pisani-Ferry avait déjà fait partie d'un groupe transversal du Commisariat général du Plan présidé par l'actuel directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy, et comprenant notamment l'alors président européen de la Commission Trilatérale Georges Berthoin, Jean-Louis Gergorin à l'époque dirigeant de Matra, Jean-Christophe Le Duigou (CGT Finances), Pierre Lellouche, Francis Mer (alors à la tête d'Usinor-Sacilor), Alain Minc, Jean-Claude Trichet... Il a par la suite occupé des fonctions influentes sous tous les gouvernements français, et participé à la réunion du groupe de Bilderberg à Athènes il y quatre ans. Il fut notamment membre des cabinets de Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter au Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement de « gauche plurielle » de Lionel Jospin connu pour son record de privatisations et ses multiples mesures de casse sociale. Membre du Conseil d'Analyse Economique (CAE) de manière presque permanente depuis 1997, et nommé sous Nicolas Sarkozy au Conseil des affaires étrangères auprès du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, Pisani-Ferry semble incarner une approche « consensuelle » à la stratégie de l'Union Européenne dans la ligne de Jacques Delors. Il est membre du Conseil d'administration du think tank Notre Europe (Institut Jacques Delors) fondé par Jacques Delors et dont Pascal Lamy a été président. Où est le « changement » promis par François Hollande ? Le 21 juillet également, Boursorama emploie le titre « G20 : priorité à la croissance face à une économie fragile ». Dans la vidéo présentée, Christine Lagarde appelle explicitement à des « réformes structurelles » dans toutes les « économies développées ». En clair, la suite de la mondialisation du capitalisme, du nivellement par le bas à l'échelle planétaire et de la casse sociale.

    .../...

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    1. Voir aussi :

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/07/15/pascal-lamy-la-france-et-le-protectionnisme-49028.html

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  16. A propos du 11 septembre, et de la position des journalistes (Plenel compris) un article dans Alterinfo:

    11septembre.

    Je retiens de cet article non la mise en cause d'Israel (j'avoue mon ignorance) mais la description de la façon dont les thèses officielles sont affirmées.

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  17. Le Monde souffre aussi d'un délire complotiste:

    La NSA nous surveille

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  18. News for Tamerlan Tsarnaev'

    Boston bombing: Suspect Tamerlan Tsarnaev 'had white supremacist' literatur e
    RT (blog) ‎- 3 hours ago
    Boston bombing suspect Tamerlan Tsarnaev reportedly possessed reading material that advocated white supremacy and conspiracy theories.



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