jeudi 16 mai 2013

LES DISEURS NE SONT PAS LES FAISEURS!







LES DISEURS NE SONT PAS LES FAISEURS !

Par Jésus Crie


Encore ce matin, entendu sur Inter le mantra répété en boucle par les granzéditorialistes tous unis et uniformes (ici, Roquette droite, heu, droit dans ses bottes, mais ça pourrait être le Demorand de drauche) sur les «réformes douloureuses mais nécessaires».

Douloureuses mais pas pour eux, qui ignorent la retraite et s’accrochent comme berniques au  rocher à un boulot qui les valorise car autrement plus excitant que remplir des rayons de magasin ou subir une chaîne de voitures. L’impayable (sauf par Rothschild) Demorand avait demandé qu’on travaille plus et gagne moins, mais en omettant de dire s’il allait montrer l’exemple. Je lui avais écrit pour lui poser la question : mail undelivered, user unknown. Autrefois, on pouvait écrire à ces sommités. Maintenant, ces rats restent planqués dans leur douillet fromage, aucun manant ne doit troubler leur haute sérénité (merci Francis Blanche).

Nécessaires pour «préserver la compétitivité» avec des pays extrême-orientaux où «droits des salariés» est une obscénité et une entrave au droit des patrons de trôner sur un tas d’or. Parions que les promesses des grandes marques sur un contrôle des conditions de travail au Bangla Desh sont de la pure com’. Que la commission dite indépendante visitera des usines qui ressembleront à Theresienstadt, cette fausse ville juive destinée par les nazis à berner la Croix-Rouge sur la vérité des camps de concentration.

Car ces réformes ne sont pas des réformes mais des destructions de ce qui a mis un siècle à être acquis pour permettre aux masses laborieuses (ainsi nommées par opposition à une élite autoproclamée de profiteurs aux mains blanches) d’avoir une vie tout simplement décente. Aucun salarié ne demande d’avoir un Rolls ou une Ferrari, juste de ne pas craindre le lendemain ou de devoir plier bagage vite fait pour aller bosser à dache en laissant derrière lui amis et maison à payer mais qui ne vaut plus rien pour cause de chômage de masse dans une région sinistrée.

Les vraies réformes nécessaires auraient d'abord été celles du système bancaire et de l’inspection des impôts. Tiens, fume !


7 commentaires:

  1. "Faites ce que je dis, mais surtout pas ce que je fais": c'est l'injonction la plus fréquente, dans bien des domaines...

    Les gens aiment bien se mettre en surplomb, édicter des règles pour les autres, qu'ils se gardent bien de s'appliquer à eux-mêmes.

    Quand il s'agit de la lutte économique, le cynisme est encore plus manifeste.

    Un homme riche disait "Quand les vers qui vivaient depuis toujours dans l'âcreté de l'oignon goûtent la suavité de la pêche,ils deviennent très exigeants. Il ne faut donc pas qu'ils goûtent la pêche". Et il soulignait qu'il était normal de ponctionner les plus pauvres puisqu'ils étaient les plus nombreux...

    L'oligarchie politique qui nous "gouverne", à l'abri du besoin et en surplomb, édicte donc ses règles de privation du plus grand nombre en toute quiétude. C'est dans l'ordre des choses, n'est-ce pas?

    Et l'oligarchie médiatique rationalise ces règles avec la même absence totale de vergogne.

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  2. Travailler juste pour que tout le monde puisse vivre en ayant de quoi manger, un toit, de quoi se soigner, se promener, discuter, rêvasser, s'aimer, découvrir, s'entraider, partager (merde ça devient subversif)... so so solidarité (so long !). L'importance des choses : l'humain d'abord évidemment (j'arrête là, un peu honteuse face à des oligarques qui nous bourrent le crâne en nous traitant de privilégiés parce qu'on se paie de luxe de penser que le vrai réalisme pour tous c'est franchement pas compliqué).

    Paulette

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  3. Oui, petit Jésus. Tout cela est vrai et une fois de plus exprimé avec une verve qui me réjouit.
    D'autres aussi l'ont dit, souvent avec talent et clarté, tels que, en France, Frédéric Lordon, Jacques Généreux, Jean-Luc Mélenchon, pour ne citer que les plus "Grand public".
    Et tout ça pour quoi ?
    Pour qu'un sondage révèle que "les Français" pensent que la gravité de la situation "c'est la faute à la crise internationale". Pourquoi pas la faute à Voltaire (ou à Rousseau) ?
    L'enfumage a fait son boulot et les cervelles enfumées sont bien formatées. Il y a toujours eu des rebelles et nous en sommes mais devant le poids gigantesque de l'inertie mentale et de la résignation il arrive que les bras m'en tombent. La folie des hommes prend diverses formes, de l'hybris à la servilité; toutes concourent à l'abaissement des masses à qui il est concrètement interdit de devenir citoyennes et à l'avilissement des "élites".
    La stratégie du choc est en train de gagner : et à quoi ça a servi que Naomi Klein elle se décarcasse ?
    Comment ne pas penser (retour de Voltaire) CULTIVONS NOTRE JARDIN...
    En espérant que les barbares n'y feront pas trop vite irruption.

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    1. Jésus Crie18/5/13 19:53

      (Et d'abord, respectez mon maitre quatre-vingt trois !)

      Dans le genre beau diseur, j'aurais bien étranglé le type d'Inter qui interrogeait Paul Jorion sur le massacre d'ouvrières au Bangla Desh. Il a osé dire que dans ces transferts de fabrication qui ont ruiné des milliers d'exploitées françaises, tout le monde y trouvait son compte : les "grandes marques", les actionnaires, les patrons... et les ouvriers ! S'il peut nous parler d'actionnaires enfouis sous les décombres de leur résidence et gagnant trente sous par jour en se faisant gueuler dessus, c'est quand il veut ! Fumier !

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  4. Une germanophobe allemande, bonne pour un internement psychiatrique, comme au bon vieux temps de l'URSS :

    L'Allemagne bon et bel exemple:*

    Depuis 2013, Inge Hannemann, licenciée pour activité politique, est menacée d'être internée en psychiatrie. Angela Merkel et son second couteau, Ursula von der Leyen, de la CDU, qui a été une ministre de la famille au bilan médiocre et qui dirige le ministère du travail aujourd'hui, aurait calé Inge Hannemann dans la lunette de son fusil.

    Réforme du travail outre-Rhin: Elle met en garde la France!

    L'Allemagne exemplaire ?

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  5. Réponses
    1. http://www.banksters.fr/2013/05/dix-graphiques-incroyables-qui-demontrent-la-lente-agonie-du-travailleur-americain/

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