samedi 16 mars 2013

LA SAIGNÉE DES CHYPRIOTES






Nombre de Chypriotes sont sous le choc, aujourd’hui, après l'annonce d'un accord avec l'Union européenne sur un plan de sauvetage de 10 milliards d'euros comprenant une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires.

L'accord a été conclu dans la nuit de vendredi à samedi, et les résidents de l'île méditerranéenne l'ont découvert à leur réveil. Des queues étaient visibles devant les banques, les particuliers tentant de retirer le plus d'argent possible.

Les bailleurs de fonds de Chypre - UE et FMI - ont en effet demandé l'instauration d'une taxe exceptionnelle de 6,75 % sur tous les dépôts bancaires de moins de 100 000 euros et de 9,9 % au-delà de ce seuil, ainsi qu'une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts.

"On essaie tous de retirer un maximum d'argent -- mais cela ne marche pas très bien, on ne sait pas si les comptes sont bloqués ou les distributeurs vides, a dit à l'AFP un  employé de banque chypriote. Personne ne s'attendait à cela -- et les banques n'étaient au courant de rien". 

Ces retraits ne vont toutefois pas empêcher la ponction sur les comptes de toute personne résidant sur l'île. Les montants correspondant à la taxe "sont déjà bloqués et ne peuvent plus être transférés", assure Marios Skandalis, vide-président de l'Institut des comptables publics de Chypre. Cette mesure est censée rapporter 5,8 milliards d'euros au gouvernement.


Le président Nicos Anastasiades a justifié ce plan, qualifié de "douloureux", par le risque "d'effondrement" du système bancaire qui précipiterait une faillite et une éventuelle "sortie de l'euro". "Nous avions le choix entre le scénario catastrophe d'une défaillance non contrôlée, et une gestion douloureuse mais contrôlée de la crise", a-t-il résumé dans un communiqué. M. Anastasiades s'adressera à la Nation, dimanche, alors que le Parlement chypriote se prononcera sur le plan.


Mais Nicolas Papadopoulos, député du parti Diko (centre-droit) dont la direction a soutenu l'élection récente du président Anastasiades, Nicolas Papadopoulos, s'est élevé contre l'accord en le qualifiant de "désastre" pour le système bancaire. "Je veux qu'un représentant du gouvernement m'explique pourquoi cet accord était la meilleure solution". "Cette décision est bien pire que ce à quoi nous nous attendions et contraire à ce que nous affirmait le gouvernement encore pas plus tard que la nuit dernière", a ajouté le président de la commission des finances au Parlement, Nicholas Papadopoulos.

Ce monsieur ne semble pas préoccupé par les effets de ces ponctions désastreuses sur les citoyens...

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Dans un article publié aujourd’hui et intitulé "Les veines ouvertes de la Grèce", Jacques Sapir fait d'abord état de l’interruption des négociations entre la Grèce et la TROÏKA (Union Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International).

« On sait que la cause de cette interruption était la volonté de la TROÏKA de supprimer 150 000 postes de fonctionnaires dans les deux prochaines années. Même le gouvernement conservateur de Samaras a refusé de telles coupes. Rapportées à l’échelle de la France, pays dont la population est 6,5 fois plus élevée, ces coupes impliqueraient la suppression de 975 000 postes, sur les 2,15 millions de fonctionnaires d’État. On comprend le refus du gouvernement grec.

En fait, la Grèce s’est appauvrie d’un quart de son PIB depuis le 2ème trimestre de 2008. L’effondrement économique est continu, et ceci quel que soit l’indicateur que l’on retient, qu’il s’agisse du PIB calculé à prix constants ou à prix courants.

On mesure bien que l’austérité ne fonctionne pas car pour chaque pourcent d’impôts en plus ou de dépenses en moins, nous avons aujourd’hui entre 1,4 et 1,7 pourcent de réduction de la croissance, ce qui mécaniquement engendre une réduction du même niveau des recettes fiscales. Le gouvernement a donc cherché à contrer cette baisse des impôts (TVA et taxes) par un accroissement des contributions des personnes. Mais, aujourd’hui, une vaste majorité de la population est désormais insolvable. Après avoir augmenté durant 2012, les impôts sur les personnes physiques et les ménages sont en train, maintenant, de s’effondrer. L’austérité ne peut pas fonctionner car la logique des dévaluations internes, qui est envisageable dans un pays entourés de voisins en forte expansion, est suicidaire quand elle mise en pratique simultanément par plusieurs pays. Dès lors, la rigueur débouche sur l’austérité, qui débouche sur un chômage de masse, 26% de la population active.

Puis Jacques Sapir évoque l’annonce de l’accord sur Chypre, et ses conséquences.

Le gouvernement de Nicosie, pour obtenir le soutien de l’Union Européenne, a dû mettre en œuvre une mesure extrêmement dangereuse : un prélèvement direct sur les comptes bancaires. Les effets de cette mesure ne se feront probablement pas attendre dans les autres pays. En effet, à Chypre même des queues se formaient devant les banques pour retirer l’argent des comptes, mais sans effets car le gouvernement avait gelé la veille les montants. Mais ce qui est arrivé aux Chypriotes va servir de leçon pour les autres pays. Une telle mesure est parfaitement envisageable en Grèce, en raison de l’effondrement des recettes fiscales. La logique de la situation serait que l’on assiste à un «bank run», une panique bancaire en Grèce, puis probablement en Espagne et en Italie.

Concrètement, la situation de la Grèce a connu une nouvelle aggravation, dont les effets seront manifestes d’ici à juillet prochain. Mais, la combinaison de cette situation et du faux-pas des autorités à Chypre risque de confronter les autres pays en crise ouverte, l’Espagne, le Portugal et sans doute l’Italie, à la perspective de paniques bancaires qui, même si elles ne sont pas justifiées, seront extrêmement difficiles à contrôler. La TROÏKA veut continuer de voir couler le sang de la Grèce par ses veines grandes ouvertes, mais ce sang ne va pas tarder à nous éclabousser.


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Caroline a consacré aujourd’hui un billet à cette ignominie: «CHYPRE: l'EUROGROUPE braque les dépôts clients des résidents chypriotes »

AUJOURD'HUI SAMEDI 16 MARS 2013 : l'Union Européenne, au mépris de toute justice, de tout fonctionnement démocratique, de toute équité, vient de décider de ponctionner directement dans les dépôts bancaires des particuliers les montants nécessaires pour permettre aux banquiers mafieux de continuer leur sordide dépeçage des peuples Européens.

Je dis depuis plusieurs jours que devant les viols répétés des décisions démocratiques, comme celle de l'accord BCE /IRLANDE ou encore comme l'aval du two pack, le règne de l'arbitraire le plus total est devenu le mode de fonctionnement des technocrates de l'Union Européenne.

Ce qu'ils viennent de décider pour Chypre en est la preuve absolue et il devient impensable pour toute personne sensée de laisser un centime d'épargne dans des banques Européennes soumises  à un arbitraire aussi dément.

La situation doit vraiment être totalement catastrophique pour les BANQUES US pour qu'ils en soient arrivés à une telle décision car n'oubliez pas que ce sont eux qui imposent systématiquement leurs points de vue à l'Union européenne. D'ailleurs la mine réjouie de Christine Lagarde sur la photo de l'AFP  n'en est qu'une expression de plus.

Caroline conclut:
Aucune banque, ni aucun Etat Européen, n'offre désormais la confiance nécessaire à un quelconque développement économique  puisque l'arbitraire, le vol, l'escroquerie, la spoliation absolue,  les petits arrangements entre amis, le racket avalisé par  une assemblée de NON ELUS, ont désormais remplacé tout fonctionnement démocratique.

Les journalistes ne devraient pas utiliser le mot taxe, mais vol et décision arbitraire : la notion de taxe appartient théoriquement à la démocratie et le budget de la nation, y compris à Chypre, se vote théoriquement au Parlement. Visiblement ce n'est plus le cas. Même si le Parlement vote contre  demain, l'aval du Two Pack a donné le droit à Bruxelles de procéder à ces vols qualifiés. On en a une parfaite illustration avec ce qui vient de se passer à Chypre. 

 Le bank run s'impose 





120 commentaires:

  1. Je suis absolument en rage devant les décisions prises à Chypre.

    Que plus personne ne vienne parler de "démocratie" en Union Européenne et se permette de dézinguer Chavez pour son prétendu autoritarisme dictatorial.

    Les citoyens ne sont que des moutons à saigner. Il y a un moment que nous le disions et l'on nous traitait de Cassandre.

    GRRRR

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    1. Le plus frappant dans ces articles de journaux qui reprennent les mêmes informations de l'AFP, c'est l'acceptation du déni total de démocratie que représente cette ponction imposée aux citoyens sans aucune concertation ni informations préalables.

      On a le sentiment que les esprits sont engourdis, et donc prêts à tout avaler.

      La stratégie du choc.

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  3. Échanges sur le blog de Caroline:

    Caro

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  4. Cette mesure est d'autant plus démentielle qu'elle n'obéit à aucune logique réelle et encore moins une logique de gouvernement .
    Imaginez les effets de cette ponction sur les bas salaires , ceux qui arrivent difficilement à vivre avec leur revenus et qui ont mis un petit bas de laine de côté pour les coups durs (santé, évènement )
    Imaginez la tête du type qui venait d'encaisser le prix de vente de sa maison ou de son appartement et qui s'apprêtait à en racheter une autre ..

    l'arbitraire total et absolu .
    La zone euro n'est pas gouvernée elle est juste vampirisée ..

    Car rappelons que cette mesure démente vient combler les trous provoqués par les banques et non pas l'état , contrairement à ce que nos médias veules et paresseux voudraient nous faire croire .
    Le sieur Draghi n'a pas jugé opportun de faire le même traitement qu'aux Irlandais ...
    Cette Europe là ne peut continuer .. effectivement il faut la renverser pour avoir une chance de reconstruire , mais on ne peut rien construire avec de tels hommes aussi inconscients, inhumains qu'incompétents .

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  5. Ajout :
    il n'est pas exclu que cette mesure démente soit faite pour provoquer une panique financière en zone euro .
    J'ai récemment indiqué à plusieurs reprises que les besoins de liquidités des banques américaines étaient de plus en plus tendus du fait de l'arrêt des injections américaines .
    Sapir avait fait un interview pour BFM ou il évoquait un Directeur de Saxo Bank parlant de la fin de l'euro ;
    J'en avais fait un billet intitulé : Pour sauver le soldat dollar il faut tuer l'euro

    Et j'avais également fait un autre billet pour indiquer que le risque systémique (argument invoqué par les allemands pour justifier cette mesure) avait atteint un paroxysme
    Le risque systémique atteint un paroxysme

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    1. On a le sentiment que des dingues ont pris les commandes, sous les effets croisés d'une hubris incontrôlable et d'intérêts financiers complètement débridés.

      Le système va au bout de sa logique folle sans que rien, pour le moment, ne l'arrête.

      C'est la même spirale délétère que pour l'environnement.

      Le monde des hommes va à sa perte. Thanatos sans Éros.

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  6. Je viens d'y penser mais il y a encore une autre hypothèse qu'il est difficile de balayer d'un claquement de doigt .
    Souviens toi que Chypre est le théatre d'un combat d'influences majeures pour les exploitations de ses potentiels énergétiques .
    Sont en âpres discussions , enfin pour certains ce n'est même pas de la discussion ,
    les USA , Israel, la Turquie, la Grèce , la Russie .

    Une mesure provoquant une rébellion populaire majeure pourrait donner le prétexte à une occupation militaire de l'Ile , bloquant par la même les allées venues intempestives ou non désirées de certains partenaires dont les offres ne sont pas considérées comme acceptables ..




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  7. Un article du journal espagnol El Pais rend compte de la méfiance croissante des citoyens européens à l'égard de l'UE:

    ElPais

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  8. Le vicePDG de Saxo banque atomise l'U.E

    Will Italy and Spain also face 10% confiscation on bank deposits ?

    Lars Christensen, CEO at Saxo Bank :

    *** "The confiscation of 6.75 percent of small depositors money and 9.9 percent of big depositors funds is without precedence that I can think of in a supposedly civilised and democratic society. But maybe the European Union (EU) is no longer a civilised democracy?"

    *** "This is a breach of fundamental property rights, dictated to a small country by foreign powers and it must make every bank depositor in Europe shiver."

    *** "If you can do this once, you can do it again. if you can confiscate 10 percent of a bank customer's money, you can confiscate 25, 50 or even 100 percent. I now believe we will see worse as the panic increases, with politicians desperately trying to keep the EUR alive."

    *** "Depositors in other prospective bailout countries must be running scared - is it safe to keep money in an Italian, Spanish or Greek bank any more? I dont know, must be the answer. Is it prudent to take the risk? You decide. I fear this will lead to massive capital outflows from weak Eurozone countries, just about the last thing they need right now."

    *** "This is a major, MAJOR game changer and the fallout will be with us for a long time to come. I believe it could be the beginning of the end for the Eurozone as this is an unbelievable blow to the already challenged trust that might be left among investors."

    *** "Market reaction? it must be very good for gold and for safe-haven countries like Switzerland, Singapore and economically more healthy non-Euro contries in, for example, Scandinavia."

    *** "This is full-blown socialism and I still cannot believe this really happened."

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  9. Vous n'avez décidément rien compris, les filles.
    C'est juste un plan d'aide. D'ailleurs Jeroen Machinbloem, le président de l'Eurotruc-chouette, il l'a bien dit : "Nous sommes aux côtés de Chypre". Vous voyez bien.
    Les Cypriotes devraient être contents et soulagés.
    Pour deux raisons.
    D'abord l'honnête Jeroen, la sémillante Christine, la pétulante Angela et le très sérieux et dévoué Mario sont à leurs côtés. Partageant leurs soucis, ce qui n'est pas rien comme consolation dans l'adversité.
    Ensuite, ces braves Cypriotes, ils ont ce qu'ils ont voulu. Aux récentes élections il y en avait un qui s'opposait au plan d'aide. Cet inconscient irresponsable a été battu, ouf. Maintenant Chypre est aidée, tout va bien pour les électeurs avisés. Hé hé. Bien fait pour leurs gueules. Ce sont les frères en perspicacité de tout ceux qui nous ont bassinés avec Votutil et dont on n'a pas fini de supporter les conséquences de la connerie.

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  10. On imagine mal, dans ce "paradis fiscal" qu'est Chypre, les banques ne pas avoir été informées de ce qui allait être décidé pour les sauver.

    Vu la corruption régnante, les délits d'initiés ont dû foisonner pour que les plus riches mettent leurs pépettes à l'abri avant la ponction obligatoire.
    En revanche, le péquin de base sera saigné sans difficulté. Comme d'habitude...

    Les Chypriotes qui ont voté pour Anastasiades se sont fait rouler dans la farine. Mais aussi, qu'avaient-ils imaginé?

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  11. Il est temps d'y songer...

    Le président du Parlement européen, Martin Schulz, s'est prononcé pour une protection des petits épargnant, indiquant que toute solution doit être "socialement acceptable". "La participation des investisseurs est juste" déclare-t-il sur l'édition en ligne du Welt am Sonntag tout en soulignant que les petits épargnants locaux ne portent aucune responsabilité dans les problèmes actuels. La solution pourrait être par exemple, souligne-t-il "une exemption de taxes sous la limite des 25 000 euros de dépôt".

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  12. La partie la plus importante :

    toute solution doit être "socialement acceptable".

    Un début.

    Autrement 25 000 euros reste un montant un peu juste, il faut l'aligner sur la garantie des banques de la zone euro, 50 000 euros, sinon anglaises en europe 100 000 euros, qui était jusqu'à maintenant le montant garanti à Chypre.

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  13. http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00507392-encadre-le-plan-de-sauvetage-de-chypre-negocie-par-l-eurogroupe-549791.php

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  14. Socialement inacceptable, juridiquement inacceptable , moralement inacceptable .
    Un truc me gêne aussi: la disparité de traitement .
    Donc dans le cas des Irlandais , Affinités aidant , Monsieur Draghi leur octroie généreusement plusieurs dizaines de milliards pour sauver leur état d'une t de 'une faillite bancaire .
    Mais les Chypriotes , citoyens de seconde zone , n'ont pas eu le droit à ce même traitement de faveur .
    La première réflexion qui me vient est à l'esprit est : nous venons d'assister à la naissance de l'Europe des Untermensch .. avec tout ce que ce terme implique . Et çà c'est totalement inacceptable .

    Deux points de vue intéressants :
    Celui d'Alexande Delaigue , Professeur d'économie à Saint Cyr :
    La zone euro existe-t-elle encore?

    qui aborde la valeur de l'euro suivant les pays .

    Si un euro dans une banque chypriote peut valoir moins qu'un euro dans une banque allemande du jour au lendemain, cela signifie qu'il y a en pratique des devises différentes dans les différents pays. Que vont penser les détenteurs d'euros dans les banques espagnoles, ou portugaises, ou italiennes, ou françaises? On va bientôt le savoir.

    Et l'article du Temps qui évoque les ravages que cette décision va entrainer sur l'économie de l'Ile , sans parler bien sûr de la crise de confiance que cela entrainer .

    Une chose est sûre , dans le contexte , il vaut mieux être détenteurs de francs suisses que d'euros .



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    1. Effectivement, ce qui se passe à Chypre est l'équivalent d'une dévaluation. Mais d'une monnaie qui devait être la même sous tous les cieux européens, en dépit des grandes différences entre les pays la composant.

      On s'achemine vers une bipartition de l'UE. L'euro n'aura pas la même valeur dans les pays du nord (Allemagne, Pays Bas, Irlande) et dans les pays du sud (Grèce, Chypre, Portugal, Espagne, France).

      Les citoyens de la seconde zone européenne sont au sud... Des paresseux, facilement corruptibles (pensent les nordistes et ceux qui choisissent de les suivre).

      Bien entendu, les pays du nord qui ont le plus bénéficié du dumping veulent faire croire qu'ils sont mieux du fait de leur intrinsèque valeur et de leurs mérites. Ils ne parlent que de leur gestion rigoureuse, des réformes qu'ils ont faites. Pas de ce que la dissymétrie européenne leur a apporté.




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    2. Le cas de l'Irlande est différent. Nombre de firmes y ont placé leurs sièges sociaux. A ceux-là, il ne faut surtout pas toucher ! C'est ce qu'on a appelé le " miracle irlandais" , dans les années 80.
      Au début, les Irlandais étaient tout feu tout flamme, pensant que ça allait leur donner du travail... Hélas !

      Aujourd'hui, on voit les " économistes" , à la TV, nous faire le couplet de " l'assainissement des banques- chypriotes-corrompues- par l'argent de la maffia russe.
      En ajoutant que c'est le début de la prise en main de la finance européenne. Dixit un député UMP, Chartier.

      Comment ces déconomistes espèrent-ils nous faire croire ça ? ça fait 20 ans que ça dure.

      J'ai la haine .

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  15. Crédit Suisse ou UBS à Genève.

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  16. L'euro plongeait lundi 18 mars à moins de 1,30 dollar après l'annonce de la taxation des dépôts bancaires chypriotes dans le cadre du plan d'aide au pays, mesure interprétée par les marchés comme un dangereux précédent et susceptible de déclencher des retraits massifs dans d'autres Etats de la zone euro.

    Elle prévoit notamment une taxe de 9,9 % sur les dépôts supérieurs à 100 000 euros et de 6,7 % en deçà. Dimanche soir, des sources proches des négociations indiquaient que Chypre discutait avec ses créanciers internationaux afin de moduler ces chiffres.

    Le pays proposerait une taxe exceptionnelle de 3 % sur les comptes jusqu'à 100 000 euros afin d'éviter de pénaliser les petits épargnants et de 12,5 % pour les dépôts supérieurs à cette somme. Le parlement chypriote doit se réunir lundi pour voter ou non le plan de sauvetage décidé par l'Eurogroupe à Bruxelles.

    Selon la chaîne privée Sigma TV, des négociations sont en cours avec la Banque centrale afin que les établissements restent fermées mardi, après le lundi férié, pour empêcher des retraits massifs de fonds dans un vent de panique.

    Résultats : en Asie, la devise européenne s'échange à 1,2901 dollar, en baisse de 1,3% par rapport à son niveau vendredi à New York, après être tombée à un moment à moins de 1,29 dollar sur la plate-forme d'échange EBS (à 1,2888 dollar), son plus bas niveau depuis le 10 décembre.

    Les bourses ont également accusé le coup. A Tokyo, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes perdait 2,10 % à la pause de la mi-journée. Vers 4 h 15 à Paris, Sydney reculait de 1,44 %, Hong Kong de 1,99 %, Shanghai de 0,62 % et Séoul de 0,60 %.

    "La question n'est pas simplement de savoir si le gouvernement de Chypre soutient le plan de sauvetage. Le marché s'inquiète de ce que cette annonce peut envoyer un message négatif sur la sécurité des dépôts bancaires dans d'autres pays de la zone euro", soulignaient lundi matin les analystes de DBS Group Research dans une note.

    Pour Shane Oliver, chef économiste chez AMP Capital à Sydney, "on a le sentiment que la crise de la zone euro pourrait réapparaître et qu'on pourrait avoir un effet de contagion, d'où la réaction du marché ce matin". "Je pense qu'on va entendre des déclarations rassurantes de la part d'autres pays indiquant que Chypre est un cas à part et que ce programme ne sera pas mis en place ailleurs", a-t-il déclaré à l'agence Dow Jones.

    Le marché pétrolier se repliait lui aussi nettement lundi matin, à Singapour. Le baril de "light sweet crude" (WTI) perdait 1,18 dollar à 92,27 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord reculait de 1,34 dollar à 108,48 dollar.


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  17. Deux nouvelles qu'on ne risque pas de voir sur nos medias
    La mesure chypriote pourrait s'étendre à l'Espagne et l'Italie ..
    Voir Jacques Sapir : http://russeurope.hypotheses.org/1038
    Dernière heure (ajout du 17 mars à 23h30)

    Tard, dans la soirée, on apprenait d’une part que le gouvernement chypriote cherchait à renégocier l’accord avec Bruxelles devant l’ampleur des protestations que celui-ci avait provoqué, et que certaines sources, en Allemagne mais aussi à la BCE, envisageaient d’appliquer cette méthode de la confiscations des dépôts à l’Italie et à l’Espagne. La première proposition fait sens, à la condition qu’elle n’entraîne pas un taux de confiscation supérieur à 12% pour les tranches de dépôts les plus élevés. Compte tenu de la structure des dépôts dans les banques chypriotes, il est actuellement difficile de dire si une solution allant dans ce sens pourra être trouvée. La seconde idée est elle une folie pure. Commencer à évoquer la possibilité d’une confiscation fiscale de l’ordre de 15% sur les dépôts en Italie est exactement ce qu’il faut pour provoquer dès demain un bank run massif dans la péninsule. Quels que soient les démentis qui seront apportés, il est à craindre que le mal ne soit déjà fait car l’information circule actuellement très vite sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook). Nous avons ici la preuve de l’inconscience des bureaucrates de Berlin, Francfort et Bruxelles. Audiard faisait dire à un de ses personnage dans le cultissime Les Tontons Flingueurs “Ah, le con, il a osé”. Mais à ce rythme, à Bruxelles, Francfort et ailleurs nous aurons bientôt les tontons flingués!

    Les Russes viennent de proposer un plan de sauvetage alternatif via Gazprom .
    Je ne mets pas plusieurs liens , çà risque de bloquer la publication du commentaire ..

    Et enfin, les Allemands auraient été les principaux instigateurs de cette mesure démente (voir l'article de Melvine en action)

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  18. Nous avons ici la preuve de l’inconscience des bureaucrates de Berlin, Francfort et Bruxelles. Audiard faisait dire à un de ses personnage dans le cultissime Les Tontons Flingueurs “Ah, le con, il a osé”. Mais à ce rythme, à Bruxelles, Francfort et ailleurs nous aurons bientôt les tontons flingués!

    On espère bien qu'ils vont finir par se tirer une balle dans le pied (ou ailleurs) à force de vouloir saigner les pays du sud.
    L'hubris à ce point déchaînée mérite une punition de grande envergure.

    les Allemands auraient été les principaux instigateurs de cette mesure démente. Peut-être devrait-on dire les dirigeants allemands. Il y a aussi des Allemands opposés à la Troïka.

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    1. A propos d'Allemagne, ce texte dans PressEurop:

      Le problème avec l’Allemagne
      15 mars 2013Presseurop New Statesman, The Daily Mail
      New Statesman, 15 mars 2013

      “Un spectre hante de nouveau l’Europe – le spectre de la puissance allemande”, écrit l’historien Brendan Simms dans le dossier principal du New Statesman consacré au ”problème allemand”. L’hebdomadaire explique que nous avons assisté, ces cinq dernières années, à “une augmentation remarquable” de l’influence allemande, avec Berlin qui a continué à bien se porter pendant la crise économique tout en empêchant la Banque centrale européenne (BCE) de nous embarquer dans la folie des émissions d’obligations dont crevaient d’envie les pays en faillite, leur permettant ainsi d’échapper à un régime fiscal très désagréable. [...] C’est pourquoi il n’est pas surprenant d’avoir assisté dans le même temps à une percée de germanophobie politique et populaire à travers le continent. Simms pense que ces 500 dernières années, l’Allemagne a hésité à être une puissance diplomatique soit trop forte, soit trop faible.

      Aujourd’hui, l’Allemagne est tout à la fois trop forte et trop faible, ou au moins indifférente. Elle est sise inconfortablement au coeur d’une Union européenne conçue pour contenir son pouvoir mais qui sert au contraire à l’augmenter, et dont la conception a privé d’autres pays de leur souveraineté sans pour autant leur conférer une participation démocratique à ce nouvel ordre.

      La question à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est la suivante : comment persuader la République fédérale, prospère et sûre comme jamais, de prendre l’initiative politique et de consentir les sacrifices économiques nécessaires à l’achèvement de l’unité européenne ? D’une façon ou d’une autre, la question allemande persiste et nous occupera toujours. C’est pourquoi, même si l’Europe et le monde pensent l’avoir résolue, les événements et les Allemands changent la question.

      Dans le même temps, l’historien et chroniqueur Dominic Sandbrook écrit dans le Daily Mail qu’un nombre croissant d’Européens défendent le point de vue selon lequel “pour la troisième fois en moins de 100 ans, l’Allemagne essaie de prendre le contrôle de l’Europe”. Il fait référence à l’interview du Premier ministre luxembourgeois et ancien président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker au Spiegel, dans laquelle il dresse un parallèle entre 2013 et l’année qui a précédé le déclenchement de la Première Guerre mondiale, et prévient qu’un risque de conflit en Europe existe encore. Evoquant l’Allemagne, Sandbrook poursuit :

      S’ils continuent à imposer leurs restrictions économiques brutales aux peuples d’Europe, les conséquences en terme d’aliénation sociale, de conflits internationaux et de poussée de l’extrêmisme politique pourraient être dramatiques. Nous avons déjà assisté à des manifestations sanglantes à Athènes, à Rome ou à Madrid, pour dénoncer le joug allemand. [...] A cause de cette crise politique qui semble ne jamais finir, l’Allemagne est de plus de plus considérée comme l’oppresseur plutôt que comme le sauveur économique de l’Europe. [...] La vérité est que s’en prendre à des économies de pays aussi différents que le Portugal, la Grèce, la France, l’Italie ou l'Allemagne ne fait qu’enflammer de vieilles inimitiés.

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    2. La question reste posée de savoir si ce sont des imbéciles ou des criminels organisés.

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  19. L'analyse d'Asselineau sur la situation chypriote:

    Asselineau

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  20. Billet de Appolonius de Zante dans Agoravox

    ZANTE

    Après la Grèce, voici le tour de Chypre.

    Autre pays autre technique. Cette fois il ne s'agit pas de truquer les comptes avec la complicité de Goldmansach et la caution intéressée des agences de notations. Une autre technique maffieuse est utilisée : le vol. C'est plus simple et plus direct. Le mécanisme est très bien décrit dans l'article de M. François Asselineau.

    Française, Français, si les Chypriotes l'acceptent de gré ou de force, alors votre tour viendra. La seule inconnue est la date. L'hypocrisie du gouvernement chypriote est manifeste dans les mesures proposées pour redresser la situation. Seuls les particuliers seront mis à contribution. Jamais les entreprises ne le seront. Pourquoi, mais simplement car dans les entreprises figurent les banques et assurances et autres établissements assimilés. Le gouvernement chypriote ne pouvaient fabriquer une loi disant que tous étaient mis à taxer sauf les précédents, la ficelle était trop grosse. Les particuliers comme les petites entreprises ne peuvent financer des lobbystes auprès de la Commission Européenne, ou auprès du FMI. Les banques le peuvent, et le font. Comme cela se pratiquait en France sous la troisième république, lorsque les régents de la Banque de France adoubaient les gouvernements. Sachez que vous ne serez pas prévenus. C'est un 15 août dans la nuit que clandestinement ; comme des voleurs dont ils seront les complices qu'une loi de spoliation sera votée par les députés et les sénateurs. Le lendemain matin, il sera trop tard.

    Maintenant, il vous faut réfléchir à deux choses :
    - Au moyen de protéger vos économies. Les protéger de la dévaluation, c'est un leurre que les banques et les assurance font miroiter pour vous persuader par le biais de quelques mesurettes fiscales avantageuses, de laisser vos sous là où vous les avez mis. Maintenant, il ne s'agit pas de protéger les intérêts, mais de sauver le capital. Il y a le feu à la Zone Euro, et vous devez sauver les meubles ;

    - Au moyen de reprendre le pouvoir. Les Islandais l'ont fait, lorsqu'ils ont décidé de ne pas payer la dette abusive née des faillites bancaires. Personne n'est venu les envahir, il n'y a pas eu de bombardements, et l'Islande est toujours là. La nation islandaise, c'est à dire le peuple souverain, c'est exprimé et a imposé à ces élus qui ne sont que ses mandataires, de respecter sa volonté. En France, les citoyens ont repoussé en 2005 le Traité Constitutionnel Européen, en 2007 par une forfaiture, le gouvernement nanocratique, c'est acoquiné avec les prétendus socialistes pour adopter le texte rejeté par la Nation. Quand un mandataire s'arroge des droits et des pouvoirs que son mandant ne lui a pas donné, le mandant peut demander justice à un tribunal. Citoyennes, citoyens qu'avons nous fait depuis la forfaiture UMPS : rien. Une dictature se met en place sur l'Europe.

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  21. Article intéressant de Georges Ugueux:

    Ugueux

    Extrait:

    Le cœur de la confiance du public dans le secteur bancaire est la protection dont jouissent les déposants, jusqu'à un certain montant. Remettre en question cette protection est extrêmement dangereux.

    De plus, rien ne prouve qu'une telle extorsion de fonds soit légale, et ne pourrait pas être remise en question devant la Cour de justice européenne.

    Qui plus est, une telle action et la manière sauvage dont elle a été mise en place avant même d'être approuvée par le parlement chypriote, représentent une décision dont la moralité est hautement douteuse. Il ne s'agit pas d'expropriation mais d'extorsion de fonds, de confiscation d'actifs, sous forme de taxation.

    Ce précédent pourrait avoir des conséquences dramatiques et rendre la solution de futures crises bancaires quasi impossible. Les chefs d'État et les ministres des finances, dans toutes les crises, ont affirmé haut et fort que les déposants n'avaient rien a craindre. Ils viennent, lors de leur réunion de Bruxelles, de renier leur parole.

    Depuis cette annonce, les réactions ne se sont pas fait attendre. Mohamed El Erian, qui dirige le principal fonds obligataire, PIMCO, s'est violemment opposé a cette décision. Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, accuse clairement l'Europe de provoquer une panique bancaire. Une semaine de crise inutile s'ouvre.

    Les réactions des marchés ne se font pas attendre : l'Asie s'interroge et fait baisser la valeur de l'euro. Ce coup de force est incompréhensible et ne peut être justifié par le blanchiment d'argent qui était connu depuis longtemps. Si l'on voulait un pays "propre" il ne fallait pas accepter Chypre au sein de l'Union Européenne.

    Comme ce sont les chefs d'Etat et de gouvernement qui ont pris cette glorieuse décision la semaine passée, ils sont requis de répondre à la question : l'Europe respecte-t-elle les dépôts des particuliers ou les déposants européens doivent-ils les transférer massivement hors d'Europe?

    L'Europe a franchi une étape dangereuse. La confiance est rompue. Même si Chypre devait revenir sur cette décision, les apprentis sorciers qui nous gouvernent ont rompu le pacte de confiance entre leurs citoyens et l'Union Européenne.

    Le mal est fait, et le Roi est nu. Il est tenu de s'expliquer et d'assumer ses responsabilités.

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  22. Danyves a publié le discours prémonitoire de Philippe Séguin en 1992 à propos de l'Europe:

    SEGUIN-1992

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  23. http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2013/03/18/plus-quun-crime-une-faute-charles-gave/#more-17968

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  24. Un petit rappel du 25 février...

    Le cher Moscovici tweetait sa satisfaction de voir Nicos Anastasiades élu à la présidence de l'état chypriote. Avec son collègue Wolfgang Schäuble, il se réjouissait parce que le nouvel élu chypriote avait promis de trouver rapidement un "accord de sauvetage financier de l'île".

    Et que pense aujourd'hui le cher Moscovici de ce sauvetage?

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    1. Février, toujours.

      Le conservateur Nicos Anastasiades a remporté, dimanche, le deuxième tour de l’élection présidentielle avec 57,5 % des voix. Le chef de la formation de droite Disy a devancé de 15 points son rival Stavros Malas, soutenu par les communistes de l’Akel. Élu pour un mandat de cinq ans, cet homme de soixante-six ans succédera au communiste Demetris Christofias qui ne se représentait pas. La première priorité de Nicos Anastasiades devrait être de conclure un accord financier de 17 milliards d’euros avec l’Union européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne, pour renflouer un secteur bancaire plombé par la crise grecque. Selon les prévisions, l’économie chypriote devrait enregistrer une contraction de 3,5 % en 2013 après une baisse de 2,3 % en 2012. Le nouveau chef d’État a déclaré vouloir protéger les groupes sociaux vulnérables et défendre la cohésion et la paix sociales.

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    2. Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ?
      Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ?Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ?

      C'est malin de poser des questions pareilles, je crois que ça m'a coincé un truc… Le verbe penser aura vraiment servi à de drôles de trucs, non ? Que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Et que pense aujourd'hui le cher Moscovici ? Le Cher Moscovici que maintenant pense-t-il ? Aïe, ça m'a vraiment bouzillé un bitoniau…

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  25. (Le Monde)

    La taxe sur les dépôts bancaires prévue dans le plan de sauvetage de Chypre négocié avec l'UE, qui touche durement les avoirs russes dans l'île, casse l'image d'"une Europe civilisée" et devrait provoquer un rapatriement des capitaux russes en Russie, estimait lundi la presse à Moscou.

    "La situation autour de Chypre montre que les déclarations sur l'économie européenne plus développée et civilisée que celle de Russie ne sont qu'un mythe", écrit le quotidien pro-gouvernemental Izvestia. L'annonce de la taxe "est un acte barbare de type soviétique", estime l'expert Pavel Medvedev, cité par le journal.

    "Seuls les bolcheviks pratiquaient de telles choses pendant la guerre ! Aucun autre pays au seuil d'une faillite n'a jamais agi de la sorte", s'indigne également le milliardaire Alexandre Lebedev, cité par Izvestia. "Même si les Russes payent toutes ces taxes, ils ne travailleront plus avec Chypre [...] et la fuite des capitaux va être colossale", affirme M. Lebedev, actionnaire d'Aeroflot et propriétaire des journaux britanniques Evening Standard et The Independent.

    "La nationalisation chypriote va provoquer le rapatriement [en Russie] des capitaux russes", a résumé Izvestia. "Que doivent faire ceux qui ont placé leurs avoirs à l'étranger ? Les transférer en Russie, car la situation en Europe empire et les mesures de l'UE deviennent de plus en plus draconiennes", estime de son côté le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda.

    Pour le président de l'Association des banques de Russie, Gareguine Tossounian, cité par le quotidien, "cacher son argent à l'étranger est la plus grande bêtise, car le rouble est l'une des devises les plus stables depuis des décennies. Et les banques [russes] aussi".

    L'agence Moody's a estimé à 19 milliards de dollars (14,6 milliards d'euros) au 1er septembre 2012 les seuls avoirs de sociétés russes placés à Chypre. S'y ajouteraient 12 milliards de dollars d'avoirs de banques russes dans des établissements chypriotes, selon la même source.

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  26. - Apparemment, les banques de Chypre resteront fermées mardi et mercredi, afin d'éviter une ruée aux guichets.

    - Une conférence téléphonique de l'Eurogroupe se tiendra à 19 h 30. Mardi, le Parlement chypriote doit se réunir pour accepter ou refuser la ratification de ce plan. Initialement prévu dimanche, puis lundi, le vote a été reporté pour la deuxième fois.

    - Le ministre des finances chypriote, Michalis Sarris, et le gouverneur de la banque centrale, Panicos Demetriades, ont expliqué qu'ils étudiaient une formule de taxation des dépôts bancaires moins sévère pour les petits déposants. "Avec la banque centrale, nous discutons d'une reconfiguration des taux d'imposition pour rapprocher de zéro ceux des comptes en dessous de 100 000 euros", en augmentant parallèlement le taux sur les plus grosses fortunes, a précisé M. Sarris.

    - Paris s'est dit favorable à une protection des petits épargnants. "Si Chypre choisissait, tout en respectant l'enveloppe globale de sa contribution au plan, une répartition différente pour mieux protéger les petits dépôts, il faut l'écouter et à mon sens l'entendre", a fait savoir Pierre Moscovici, ministre de l'économie.

    ==> Donc, Moscovici n'a rien contre le principe!

    - Jörg Asmussen, membre allemand du directoire de la Banque centrale européenne, a précisé qu'il n'était pas contre des amendements au plan d'aide, tant que son financement restait assuré, soulignant qu'il s'agit du "programme d'ajustement du gouvernement chypriote, pas celui de la troïka ou d'un autre gouvernement". Une position partagée par Berlin : "Comment [Chypre] finance sa contribution, comment elle la répartit, c'est l'affaire du gouvernement chypriote", a affirmé lundi Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière Angela Merkel, tandis qu'un porte-parole du ministère des finances allemand, Martin Kotth, assurait que "ce programme (...) contribuera à calmer la zone euro".

    ==> Bande de faux-culs!

    - Jean-Claude Juncker, ancien chef de file de l'Eurogroupe et actuel premier ministre luxembourgeois, n'a quant à lui pas caché ses réserves vis-à-vis d'un plan qu'il juge lacunaire. "Je redoute une rupture de confiance, non seulement des banques, mais également des citoyens", a-t-il expliqué à des journalistes, à Vienne.

    ==> Un peu de clairvoyance!

    - En Russie, où cette mesure risquerait de toucher durement les fortunes placées sur l'île, le ton monte.. "Evaluant le projet d'instaurer une taxation supplémentaire sur les dépôts à Chypre, Poutine a déclaré que cette décision, si elle était prise, serait injuste, non professionnelle et dangereuse.. Dmitri Medvedev, qui compare la taxe sur les dépôts bancaires à "une confiscation de fonds étrangers", a prévenu que la situation pousserait la Russie à "corriger sa position" sur le dossier chypriote.

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  27. Variante des Echos

    Une anthologie de déclarations :
    SYNTHESE 3-Chypre pourrait modifier la taxation des dépôts
    18/03 | 18:09
    Discussions en cours sur l'exemption des "petits" comptesLes dépôts de plus de 100.000 euros pourraient êtredavantage taxésLe vote du parlement chypriote reporté à mardiBerlin et l'UE ouverts à une modification du projetLes marchés baissent mais évitent la panique (Actualisé avec précisions, réaction de responsables, clôturedes marchés européens)
    Citations :
    .../...
    Le ministre français des Finances Pierre Moscovici a ainsi déclaré que le contexte chypriote n'était pas contagieux tandis que l'Elysée évoquait un cas "hyper-exceptionnel". (voir )
    L'annonce ce week-end du projet de taxation de l'ensemble des sommes déposées dans les banques chypriotes, censé compléter une aide extérieure de 10 milliards d'euros, marque une rupture avec la pratique consistant à ne pas faire supporter aux épargnants le coût du renflouement des Etats.
    ../...
    La zone euro a laissé le champ libre à Nicosie pour moduler la taxe, à condition que celle-ci rapporte le montant nécessaire.
    Pour Jörg Asmussen, l'un des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), "l'important, c'est que la contribution financière de 5,8 milliards d'euros subsiste."
    "Il s'agit du plan de réforme du gouvernement chypriote. C'est au gouvernement seul de décider s'il veut modifier la structure (...) de la contribution du secteur bancaire", a-t-il dit à la presse en marge d'une conférence à Berlin.
    Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a assuré de son côté que son pays n'avait pas demandé la taxation des dépôts bancaires et qu'il était prêt à voir le dispositif modifié.
    La France est elle aussi ouverte à une modification du taux de taxation des dépôts, a déclaré une source proche de l'Elysée.
    Les ministres des Finances de l'Eurogroupe devaient s'entretenir par téléphone à 18h30 GMT de la situation à Chypre.

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00507676-synthese-3-chypre-pourrait-modifier-la-taxation-des-depots-550154.php

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  28. Extrait d'Euractiv:

    Double jeu du gouvernement chypriote Le président de la République, Níkos Anastasiádis, s’est adressé à la nation, dimanche 17 mars au soir. Il a tenté de rassurer ses concitoyens, leur promettant des compensations. « L’accord que nous avons conclu n’est pas celui que nous souhaitions, mais il est le moins douloureux compte tenu des circonstances », a-t-il déclaré. Il a exhorté les parlementaires a accepter le compromis. Des doutes planent sur la capacité du président à réunir une majorité. Dans son intervention, il a affirmé avoir défendu l’intérêt des citoyens chypriotes. Mais il a été contredit dans la foulée par le ministre allemand des Finances. Le gouvernement chypriote a tenu à taxer l’ensemble des épargnants alors que Berlin acceptait que seuls ceux au-dessus de 100 000 euros soient concernés, a déclaré Wolfgang Schäuble. Les propos du ministre sont confirmés par le récit de la nuit des négociations publié par le Financial Times. Selon le quotidien économique, Nicosie refusait de taxer à plus de 10 % les gros dépôts, de peur de voir les investisseurs quitter le pays. Les lignes pourraient toutefois bouger dans les heures à venir. De nouvelles négociations sont actuellement en cours et les taux pourraient être revus : 3 % pour les sommes allant de 0 à 100 000 euros, 10 % de 100 000 à 500 000 et 15 % au-dessus. Une conférence téléphonique des ministres des Finances de la zone euro devrait avoir lieu dans la journée. A l’ouverture des marchés, lundi 18 mars, toutes les bourses européennes sont dans le rouge. Les 20 milliards de la Russie En juin 2012, l’île a demandé une aide d’urgence à ses partenaires, à hauteur de 3 à 4 milliards d’euros, pour venir en aide à son secteur bancaire, très exposé à la situation en Grèce. Huit mois plus tard, 17 milliards d’euros sont nécessaires, soit l’équivalent du PIB chypriote. Avec une législation accommodante et des taux plus intéressants qu’en Allemagne ou en France, Chypre est un paradis fiscal au cœur de l’UE. Les dépôts représentent 80 milliards d’euros, soit sept fois sa richesse nationale. 20 milliards viennent de Russie avec de fortes suspicions sur leur origine mafieuse. Pendant des semaines, les pays de la zone euro ont fait pression sur le précédent gouvernement pour mettre un terme à cette situation. L’accord de vendredi soir prévoit aussi une hausse du taux d’imposition des entreprises. A hauteur de 10 % aujourd’hui - le plus faible de l’UE -il doit atteindre 12, 5 %.

    Source : http://www.euractiv.fr/economie-et-finance/le-plan-de-sauvetage-chypriote-cree-la-confusion-dans-la-zone-euro-18493.html
    Copyright © EurActiv.fr

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    1. On veut bien croire que le président chypriote de droite préférait éviter de taxer les gros revenus! Et il a très courageusement appliqué les conseils très avisés de l'UE et du FMI sans apparemment imaginer que les "petites gens" allaient être choqués. Le brave homme!

      Maintenant, bien sûr, les grands responsables se refilent la patate chaude.

      Il n'empêche qu'ils sont tous d'accord, y compris la France, pour faire cracher les citoyens au bassinet.
      Oh les braves gens!

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    2. ¡ Que se vayan todos !

      Ça soulage ;-)

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  29. Dans Liberation, Dominique Albertini tente une synthèse sur la question chypriote (à cette heure, certain média à part ne l'a pas fait).

    Libération

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  30. L'analyse de Guillaume Malaurie dans le Nouvel Observateur: Malaurie

    Extraits:

    Quelle que soit la suite donnée, quels que soient les seuils d’imposition, le fait est là : l’Union Européenne ne se contente plus de rappeler les Etats membres à la rigueur budgétaire.

    L’euro technocratie impériale et elle seule - l’Eurogroupe des ministres des Finances, la Banque Centrale Européenne - décide cette fois en lieu et place des parlements nationaux, mais aussi de celui de Strasbourg. Les députés n’ont d’autres choix que d’entériner sous pression l’inévitable règle comptable. Au mieux d’amender les sanctions et de les corriger aux entournures.

    Bref, l’Union ne prend plus de gants pour garantir la valeur mondiale de la cassette communautaire. Elle exige. Elle menace de mise en faillite. Et elle sévit par anticipation. Non seulement elle brandit le glaive fiscal mais elle frappe les serrures des comptes courants. Une évolution autoritaire qu’un livre récent et passionnant de l’historien belge David Engels, titulaire de la chaire d’Histoire Romaine à l’Université Libre de Bruxelles, compare à la mue de la République Romaine au Ier siècle de notre ère. D’abord en Principat, puis en Empire, qui réduit en quelques années à un petit théâtre les institutions démocratiques. Un livre dont il suffit de parcourir le titre pour aller jusqu’au bout, de la première à la dernière page : "Le Déclin, la crise de l’Union Européenne et la chute de la République Romaine. Analogies historiques", éditions du Toucan.


    Selon cet Engels, Si l’Union ne souhaite pas disparaître de l’Histoire et de la carte du monde telles les cités grecques qui ne sont jamais parvenues à bâtir une fédération solide après avoir repoussé les assauts des monarchies d’Asie, l’évolution autoritaire serait, dit-il, sous une forme ou un autre, inexorable. Question de vie ou de mort.

    Pour continuer de peser, pour échapper à la concurrence des marchés internationaux, l’Euro sera donc défendu coûte que coûte par sa technocratie bruxelloise issue du syncrétisme des élites nationales. A l’Europe bonasse succède l’Europe qui menace. "La concurrence démocratique entre partis et intérêts politiques est, note Engels, devenue trop dangereuse pour la stabilité de l’Etat et pour son projet de développement durable".
    "Toi, Romain n’oublie pas de gouverner les peuples avec autorité".


    Oui, ça fait froid dans le dos. Engels convient que l’Empire Européen piétinerait alors nombre de ses idéaux. Mais il rappelle que l’avènement d’Auguste qui assurait la paix civile, la stabilité et l’efficacité commerciale bénéficia d’un réel soutien populaire malgré la mise au rebut des privilèges des élus.

    L'affaire chypriote est dans l’exact prolongement de la gestion de la crise grecque par la troïka des procurateurs bruxellois. Elle dessine l’inévitable tentation autoritaire de l’Empire, celle de ses dirigeants mais aussi celle de son opinion, qui ne peuvent consentir longtemps à voir s’étioler les acquis du grand marché sans montrer les dents. "Toi, Romain n’oublie pas de gouverner les peuples avec autorité", disait Virgile. A Bruxelles, on a manifestement révisé ses classiques.

    Il y a TINA dans l'air...

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  31. Dans le Huffingtonpost, Gregory Raymond se rassure en déployant un enfumage géant!

    Huffingtonpost

    "Une taxation des dépôts bancaires n'a aucune chance d'avoir lieu en France", affirme au HuffPost Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. "Le cas chypriote est très différent du fait de la nature et du poids de son système bancaire..." La petite île a construit sa croissance à partir de son secteur financier, au point que les avoirs des banques représentent plus de huit fois le produit intérieur brut (PIB) du pays.

    Ainsi, c'est le seul secteur ponctionnable permettant de donner des gages à la troïka (UE-FMI-BCE), pour la faisabilité du remboursement des 10 milliards d'euros. L'activité bancaire française (marchés compris) représente quant à elle environ 5% du PIB. Pas vraiment le même ordre de grandeur.

    "L'économie française dispose d'une telle diversité que d'autres leviers seraient utilisés en cas de force majeure", note Baradez. Parmi eux, la taxation des hauts revenus, un changement du taux de TVA, l'impôt sur le revenu... Ce serait d'ailleurs le cas dans la plupart des pays la zone euro. Selon Arnaud Poutier d’IG Markets, "cette taxe sur les dépôts constitue une première qu'il faut comprendre dans le contexte très particulier de Chypre: paradis fiscal, poids des banques dans l'économie et suspicion de blanchiment d'argent..."


    Pourquoi l'intransigeance avec Chypre? Il y a la volonté de faire du cas chypriote un exemple", note Alexandre Baradez, qui estime que cette taxe sur les dépôts bancaires n'était pas la seule solution dans la boîte à outils de l'Europe. "On aurait pu imaginer d'allonger la durée du prêt, de faire intervenir les créanciers privés, de proposer des mesures plus souples, voire même de faire intervenir la BCE grâce à son programme OMT." [...] La BCE aurait ainsi pu utiliser sa botte secrète dont la seule annonce en septembre avait largement contribué à détendre les taux. Mais non, "car le gouvernement chypriote mérite une bonne leçon afin de mieux correspondre aux critères de Bruxelles", note au HuffPost un connaisseur du dossier au Parlement européen.

    Quant au bank run, pas de souci, il ne se produira pas. Et en cas d'une faillite bancaire en Espagne ou en Italie, ne peut-on pas craindre un effet domino ? "Au contraire, les banques françaises constitueraient des valeurs refuges ! Au même titre que la dette française qui est demandée lorsque les tensions s’accentuent dans les pays périphériques".

    Waouh ! Nous avons là tous les éléments de langage du PS.

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  32. Lu dans Euronews:

    Les Chypriotes disent “Non” à la taxe sur leurs dépôts bancaires, et il semble que l’Eurogroupe leur donne raison. Les ministres des finances de la zone euro se sont dits lundi soir favorables à ce que Nicosie abandonne la taxe pour les petits déposants.

    La taxe pour sur les comptes bancaires devant rapporter 5,8 milliards d’euros est l’une des conditions du plan de sauvetage européen de l‘île. Finalement, les dépôts inférieurs à 100 000 euros devraient être épargnés.

    Les ministres des finances de l’Union monétaire se sont prononcés en faveur d’une telle mesure, à condition que la taxe rapporte le même montant que prévu. La solution serait donc de taxer plus les plus riches: les comptes dépassant 500 000 euros seraient taxés à 15,6% au lieu des 9,9% prévus initialement.

    L’ancien président de l’Eurogroupe,Jean-Claude Juncker, partage cet avis: “Taxer les dépôts des petits épargnants à partir du premier euro est totalement injuste socialement je pense.” a-t-il déclaré.

    Le vote du plan de sauvetage déjà reporté deux fois doit avoir lieu aujourd’hui au Parlement chypriote. Les banques, elles, resteront fermées jusqu‘à jeudi pour éviter des retraits d’argent massifs.

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  33. Dans PressEurop, un article de Cyprus mail (le fondement entre deux chaises):

    CYPRUSMAIL

    Même si le haircut [terme appliqué en cas de décote d'une créance ou d'un avoir bancaire] appliqué aux dépôts bancaires était à l’ordre du jour de l’UE depuis plus d'un mois maintenant, présent dans certains mémos de la Commission et ouvertement discuté par les politiciens européens – beaucoup d’entre eux n’excluaient d’ailleurs pas cette option –, peu de personnes pensaient que l’Eurogroupe le mettrait véritablement en œuvre. La plupart des gens étaient convaincus que c’était une menace en l’air, censée contraindre Chypre à privatiser ses organisations semi-gouvernementales et à augmenter l’impôt sur les sociétés.

    Après tout, le président Nicos Anastasiades avait déclaré avec emphase dans son discours d’intronisation “qu’absolument aucune référence à une décote sur la dette publique ou les dépôts ne serait tolérée”, ce à quoi il avait ajouté que “cette question ne ferait même pas l’objet d’un débat”. Le ministre des Finances, Michalis Sarris, a tenu des propos tout aussi rassurants, faisant valoir qu’il serait insensé de la part de l’UE d’imposer une telle mesure car cela menacerait l’euro dans son ensemble.

    L’Allemagne et les dirigeants de l’Eurogroupe ont pourtant fait ce choix aberrant, car à leurs yeux, Chypre est trop petite et insignifiante pour qu’une décote imposée aux dépôts bancaires provoque un effet boule de neige dans la zone euro [une taxe de 6,75 % sera appliquée aux dépôts inférieurs à 100 000 euros et de 9,9 % au-delà de ce seuil].
    Evidemment, les marchés interpréteront peut-être cette décision différemment, pas nécessairement dès le lundi 18 mars, mais quelques semaines plus tard, lorsqu’il deviendra manifeste que même les dépôts effectués dans les banques européennes ne sont pas protégés des raids de l’Eurogroupe.
    A entendre les discours prononcés, il ne fait aucun doute que Nicos Anastasiades a fait l'objet d'un chantage pour accepter cette “taxe de solidarité” – un euphémisme. Un refus aurait signifié que la Banque centrale européenne (BCE) ne verserait pas, après la date limite du 21 mars (une échéance qui avait été retardée de deux mois en janvier), la moindre aide d’urgence pour atténuer la crise de liquidités que traversent les banques chypriotes : ces dernières s’effondreraient le jour même et la population perdrait une part bien plus importante de ses dépôts que les 7 à 10 % qui sont imposés aujourd’hui.


    Le président avait-il le choix ? C’est difficile à dire, étant donné la pression exercée pour trouver un accord politique le 15 mars. Tout porte à croire que nos partenaires de l’UE avaient pris leur décision en amont, d’où la tenue d’une réunion de l’Eurogroupe un vendredi soir pour discuter du plan de sauvetage. Comme les banques chypriotes sont fermées pendant trois jours [le lundi 18 mars est un jour férié], toutes les mesures nécessaires pourraient être prises avant leur réouverture le mardi, comme si de rien n’était.
    Le 16 mars, un député s’est demandé s’il ne vaudrait pas mieux laisser faire faillite les deux banques qui ont besoin d’une recapitalisation de la BCE au lieu d’accepter la décote. Le problème ne s’arrêterait toutefois pas à ces deux banques, car les différentes institutions financières dépendent les unes des autres et la panique bancaire finirait par se généraliser. Voilà l’argument principal que fera valoir Nicos Anastasiades pour justifier le renflouement interne par le biais des dépôts. Dans le cas contraire, les banques se seraient effondrées, l’Etat aurait fait faillite et Chypre serait sortie de la zone euro.

    Ainsi, le président a choisi le moindre mal, même s’il est peu probable que la population l’admettra. Concrètement, l’UE a proposé un “plan de sauvetage” conçu pour anéantir et non pas sauver ce qu’il reste de l’économie chypriote.

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  34. Publié par l'Humanité, un communiqué d'Attac:

    Chypre connaît une crise bancaire à l'échelle irlandaise ou islandaise: un systeme bancaire en faillite, dont l'Union européenne exige le sauvetage par les contribuables. L'Irlande et l'Islande avaient pris des décisions radicalement opposées, l'une favorable aux banques, l'autre aux citoyens. Chypre prend une troisième voie qui sera riche d'enseignements.

    L'Irlande avait obei à l'UE et reporté la totalité des dettes de ses banques sur les citoyens pour éviter des pertes aux autres banques européennes. Elle a connu une explosion du chômage et les Irlandais ont recommencé à émigrer.

    L'Islande, elle, sous la pression des mouvements sociaux et manifestations citoyennes, a refusé d'endosser les pertes de ses banques. Bravant l'UE et le FMI, elle a laissé ses banques faire faillite en préservant les petits et moyens déposants. Ce sont les clients etrangers attires par des taux d'interet eleves et les creanciers des banques qui ont subi les pertes. L'Islande connaît aujourd'hui une bien meilleure situation économique, et la Cour de justice de l'AELE (association européenne de libre-échange) a validé juridiquement sa décision.

    En finançant le sauvetage de ses banques par un prélèvement progressif sur les avoirs bancaires, Chypre innove radicalement. L'objectif de la Commission, poussée par le gouvernement allemand, est double: faire payer les oligarques russes [1] - on ne peut pas le regretter - et épargner les oligarques européens, c'est-à-dire les actionnaires des banques européennes, qui ont imprudemment prêté aux banques chypriotes.

    Cette décision est évidemment inacceptable pour les petits et moyens déposants, spoliés pour une affaire qu'ils ne comprennent pas et dans laquelle ils n'ont aucune responsabilité. Ils doivent être exonérés d'une mesure qui ne doit toucher que les plus riches. Elle est egalement inacceptable du fait qu'une nouvelle fois, les creanciers imprudents sont sauves par l'argent du public.

    En revanche, que l'Union européenne valide une taxe exceptionnelle et progressive sur les grandes fortunes pour rembourser la dette des banques constitue un précédent très intéressant. Il est donc possible de faire payer les riches par une méthode ô combien expéditive, un prélèvement direct voté par le Parlement sur les avoirs bancaires, y compris les produits financiers.

    Le réseau des Attac d'Europe demande depuis plusieurs mois la mise en place d'une taxation exceptionnelle sur les grandes fortunes pour réduire les besoins de financement des Etats. Le précèdent chypriote, avec toutes ses limites, montre qu'il suffit d'une volonté politique.

    Attac France, 18 mars 2013

    [1] Chypre est un paradis fiscal, ses banques recyclant des capitaux venus de l'étranger, et la taxation prévue des dépôts devrait porter un sérieux coup à l'un des paradis fiscaux de l'Union européenne.

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  35. Relatée par le Point, une manifestation de Chypriotes:

    Le visage grave, plusieurs centaines de Chypriotes réunis devant le Parlement ont dénoncé lundi la taxe exceptionnelle sur leurs comptes bancaires, refusant d'être les "cobayes" de l'Union européenne. "Nous ne serons pas vos cobayes", "L'Europe est pour ses peuples, pas pour l'Allemagne", "UE, qui est la prochaine, l'Espagne ou l'Italie ?", proclament des pancartes en grec ou en anglais lors de cette première manifestation depuis l'annonce de la mesure, organisée ce dernier lundi avant le début du carême orthodoxe, jour férié à Chypre.

    En contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros pour sauver le pays au bord de la faillite, Chypre va imposer pour la première fois une taxation exceptionnelle pouvant aller jusqu'à 9,9 % sur l'ensemble des dépôts bancaires de l'île méditerranéenne qui rapportera 6 milliards d'euros supplémentaires. "C'est une expérience pour le reste du monde. Ils veulent voir s'ils peuvent faire ça ailleurs. Nicos Anastasiades (le président chypriote) avait le choix, il aurait pu ne taxer que les comptes dépassant les 100 000 euros. Maintenant, tout le monde paie pour les erreurs de quelqu'un d'autre", dénonce Nicolas, un étudiant chypriote.


    Autour de lui, la colère est palpable, mais les manifestants restent à distance de la poignée de policiers en faction devant le bâtiment du Parlement, où le vote sur le plan de sauvetage européen a été reporté à mardi soir. Le ton monte cependant parfois entre manifestants qui accusent l'ancien président communiste, Demetris Christofias, d'avoir traîné à reconnaître l'ampleur de la crise et rechigné à faire des concessions quand il était encore temps, et ceux qui reprochent à son successeur, le conservateur Anastasiades, d'avoir immédiatement cédé sur tout.

    "Le problème n'est pas seulement l'argent, c'est la manière dont ils nous ont traités. Ils sont venus de nuit et ils ont mis la main sur nos comptes bancaires. Nous avions confiance dans l'UE, et ils nous ont fait du chantage", explique Despo Protopapa, 45 ans. "Le Parlement doit rejeter l'accord pour montrer que nous avons notre fierté", ajoute-t-elle, tandis qu'une femme crie "livra, livra", en référence à la livre que les Chypriotes utilisaient jusqu'à leur entrée dans l'euro en 2008. Robert Baier, un Allemand de 37 ans représentant en équipement nautique à Chypre depuis 9 ans, pense aussi que l'accord doit partir à la poubelle.

    "Donnons aux gens leurs avoirs jusqu'à 100 000 euros, laissons les banques s'écrouler et envoyons leurs responsables en prison", explique-t-il en arborant un grand drapeau chypriote, quand les nationalistes locaux ont plutôt tendance à agiter le drapeau grec. Pour Louisa, 53 ans et allure distinguée, les conditions accolées au plan de sauvetage sont "inacceptables, au-delà de tout traitement raisonnable. Nous savons que ce n'est que le début. Ils vont conduire notre pays à la ruine. Si c'était seulement cette taxe (sur les dépôts), nous donnerions avec joie pour sauver notre pays. Mais nous voulons vivre dignement".

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  36. Dans Courrier International, un éditorial du Portugais Rui Tavares
    TAVARES

    L'irresponsabilité des leaders européens n'a pas de limites. A Bruxelles, Francfort, Berlin, Lisbonne... ou Nicosie. Chypre, gouvernée ces cinq dernières années par un parti communiste, s'est transformée en un paradis pour n'importe quel capitaliste lunatique, où il est quasiment plus facile d'ouvrir une banque qu'un compte en banque. Les entreprises n'y payent quasiment pas d'impôts et la ville de Limassol est devenue le siège d'innombrables entreprises fictives.

    Résultat : Chypre est devenue le troisième plus grand investisseur étranger direct en Russie. Non pas que cette demi-île – n'exportant presque rien – se soit muée en puissance économique, mais tout simplement parce que l'argent des oligarques russes revient blanchi dans son pays d'origine, prêt à servir pour acheter des appartements, ouvrir des boutiques de luxe et goudronner les routes des forêts. Ce n'est pas non plus un hasard si des armes russes à destination de Bachar El-Assad sont passées par Chypre – en pleine présidence chypriote de l'Union européenne (UE) qui avait décidé d'un embargo sur les armes à destination de la Syrie !

    Quand la crise est arrivée, ce gouvernement a fait tout ce que lui ordonnait le catéchisme néolibéral : des licenciements dans la fonction publique jusqu'aux coupes les plus claires dans les dépenses sociales. Ces mesures n'ont servi qu'à aggraver la situation. Avec un million d'habitants mais un secteur bancaire qui représente huit fois les 17 milliards du PIB, Nicosie a dû demander une aide de 10 milliards d'euros. Entre-temps, les chefs de la zone euro, la chancelière Merkel en tête, ont profité de l'élection [le 24 février] d'un nouveau président chypriote, de droite, pour imposer leurs conditions. Sous prétexte que le Parlement allemand n'approuverait jamais un plan de sauvetage au profit d'oligarques russes, ils ont voulu qu'une partie de la facture soit payée à la fois par les actionnaires mais aussi par les déposants.

    Or l'actuel président chypriote a aussi peu envie d'embêter ses partenaires russes que son prédécesseur communiste. S'il va obliger les grands déposants à payer un impôt extraordinaire de 9,9 %, il prétend surtout effectuer un pillage de 6,75 % des déposants possédant un compte inférieur à 100 000 euros profanant le territoire sacré des garanties bancaires pour les petits épargnants, qui, depuis Roosevelt, a servi à empêcher que les banques soient prises d'assaut. Pour imposer cette solution, les banques ont été fermées et les transferts bloqués. Encore une de ces choses qui "n'arrivent pas en Europe" et qui finissent par se produire sous nos yeux.

    Ces fous qui sont au pouvoir ont profité d'une période de relative accalmie pour craquer une allumette dans la poudrière. Les conséquences sont imprévisibles, en particulier pour les banques des pays méditerranéens. Sans garantie bancaire et avec la possibilité d'un "corralito" à l'argentine, les conditions sont créées pour une fuite de capitaux.
    Il y a presque cent ans, le grand socialiste européen qu'était Jean Jaurès écrivait [le 25 juillet 1914, cinq jours avant d'être assassiné]: "Chaque peuple paraît à travers les rues de l'Europe avec sa petite torche à la main, et maintenant voilà l'incendie."

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  37. L'avis des économistes Christian Chevagneux (rédacteur en chef de la revue L'économie politique) et Marc Touati (président du cabinet de conseil ACDEFI) dans Le Journal du Dimanche:

    TOUATI-CHEVAGNEUX

    Quelques phrases:

    "On prend des risques énormes", estime Marc Touati, président du cabinet de conseil ACDEFI. Pour cet économiste, "cette mesure n'a pas de sens d'autant qu'une réglementation bancaire européenne interdit de taxer les dépôts (bancaires)". Christian Chavagneux évoque, lui, la règle selon laquelle "en Europe, les agences nationales de protection des dépôts garantissent (les sommes déposées sur des comptes bancaires) jusqu'à 100.000 euros". "Mais Chypre n'a même pas les moyens de se porter garante au nom de ses habitants", complète-t-il. Reste que, pour Marc Touati, cela risque d'entraîner "de nombreux recours auprès de la Cour européenne de justice".

    La population va pleinement payer le coût de la crise bancaire. Selon Marc Touati, cela présente un "risque énorme" : "A Chypre, nous sommes en récession depuis 2008. Si vous augmentez encore les impôts, mécaniquement vous aggravez cette récession. Ce qui fera augmenter le chômage, et donc les déficits publics et la dette du pays." Un "cercle vicieux" qui ressemble à celui que connaît aujourd'hui la Grèce. "On réédite la même erreur à Nicosie qu'à Athènes", renchérit l'économiste.

    Christian Chavagneux nuance toutefois ce constat, refusant de comparer Chypre à la Grèce "qui n'est pas un paradis fiscal". "Il faut relativiser", explique-t-il avant d'évoquer le cas de l'Islande, qui a connu une semblable banqueroute en 2007-2008. "Pendant des années, les populations islandaises et chypriotes ont vécu des profits de leurs systèmes bancaires florissants, lesquels généraient beaucoup d'emplois et des revenus élevés. Et tout à coup, la bulle bancaire a explosé", constate-t-il. Et d'ajouter : "Il ne paraît donc pas complètement illégitime que ces populations, qui ont aussi bénéficié de ce système, payent en partie le redressement de leur pays."

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  38. Petit sondage sur 3869 votes dans l'Express ;-)


    Question: Prendre sur les comptes bancaires des citoyens pour sauver Chypre, c'est....

    -une excellente idée : 5%
    - un mal nécessaire: 11%
    - une stratégie inefficace : 6%
    - du vol! : 76%
    - le cadet de mes soucis! : 2%

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  39. Un article de Martine Orange dans Mediapart sur Chypre. Accessible aux seuls abonnés.

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  40. Comme je l'écrivais en aparté; ce qui resterait malgré tout comme une bonne nouvelle, c'est que nous pourrions assister, cette fois-ci, à la naissance d'une opinion publique européenne.

    Je pense que le sondage de l'Express va dans ce sens : quand 76% du lectorat de l'Express ( journal éminemment gauchiste !) estime que c'est du vol, c'est que le feu couve.

    Mais peut-être suis-je, à ma manière, optimiste ?

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    1. Netmamou, je partage ton impression.

      Les gens en Europe semblent de plus en plus ulcérés de voir comment se passe la politique européenne.

      L’Espagne est à la pointe, réclamant une "Europe des peuples" contre l'Europe des technocrates.

      Cette histoire chypriote fait surgir quel pouvoir arbitraire se cache derrière les grands enfumages.

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  41. Dans Le Monde, ceci:

    Le précédent italien

    En 1992, confrontée à une grave crise financière, la Botte voit sa dette frôler les 120 % du produit intérieur brut. Le désendettement devient alors la priorité de Rome. Pour trouver de l'argent rapidement, le gouvernement du socialiste Giuliano Amato décide de mettre en place en juillet un prélèvement de 0,6 % sur l'ensemble des dépôts bancaires des Italiens, rétroactif sur deux jours. Elle a permis de récolter quelque 30 000 milliards de lires (environ 15 milliards d'euros).

    "L'Italie était dans une situation assez similaire à celle de Chypre, avec des comptes publics désastreux et la nécessité de trouver des ressources budgétaires assez facilement. Dans ce cas, il existe deux armes : celle de la dévaluation, qui n'était pas possible puisque l'Italie appartenait déjà à l'Union européenne, et celle de la taxation des actifs liquides, qu'elle a donc choisie", explique Eric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil en stratégie opérationnelle Weave et spécialiste du secteur bancaire.

    A l'époque, la mesure passe sans trop de difficulté, "d'abord parce qu'elle était démocratique, puisqu'Amato avait été élu, et surtout, parce qu'il y avait eu un travail d'explication en amont. La mesure n'était pas considérée comme confiscatoire, mais comme un effort collectif nécessaire pour assainir les finances du pays", analyse M. Delannoy. Cependant, le précédent est encore dans les esprits : "la mesure a quand même fait des dégâts", rappelle-t-il, évoquant la fuite des capitaux vers l'étranger fin 2011, au plus fort de la crise de la dette.

    Le précédent norvégien

    En 1936, le gouvernement norvégien décide de taxer non pas les dépôts bancaires mais leurs intérêts, à hauteur de 25 %. L'idée était alors d'augmenter la taxation du capital, jugée trop faible. "L'impact de cette taxe a été beaucoup plus marginal qu'en Italie ou à Chypre, notamment parce qu'il s'agissait d'une mesure politique et non budgétaire", précise M. Delannoy.

    Contrairement aux cas italien et chypriote, ce sont les banques qui, à la base, devaient payer cet impôt. "Mais elles ont bien évidemment répercuté cette taxe sur les épargnants, qui ont alors très mal réagi", rappelle-t-il. D'où l'abandon de la taxe quelques mois plus tard, à l'automne, à la suite d'une baisse constatée des dépôts.

    Pour Eric Delannoy, l'exemple chypriote est bien différent des précédents norvégien et italien : "Dans ces deux cas, il s'agissait d'une décision gouvernementale et démocratique. A Chypre, on est face à une condition imposée par l'Eurogroupe et le FMI. Nicosie n'a pas le choix, il est déligitimé", souligne M. Delannoy.

    La mesure imposée à Chypre est selon lui "inédite sur le montant, qui est confiscatoire, et sur son ampleur, puisqu'elle touche tous les épargnants, même ceux qui n'ont en rien participé à cette crise. Elle montre une fois de plus que les intérêts de la gouvernance européenne ne sont pas ceux de ses citoyens."

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  42. Un nouvel article de Caroline dans Wikistrike:

    CAROLINE

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  43. Un article de Anne Dastakian dans Marianne: Pourquoi la Russie soutient-elle ses exilés fiscaux?

    DASTAKIAN

    Quel monde de pourris!

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  44. Le Parlement chypriote a rejeté mardi le plan de sauvetage européen pour l'île après le tollé provoqué par la taxe sans précédent sur les dépôts bancaires qui y est prévue. Trente-six députés ont voté contre, 19 se sont abstenus - tous du parti Disy du président conservateur Nicos Anastasiades. Le plan n'a obtenu aucun vote positif.
    L'annonce du rejet a été accueillie par une énorme explosion de joie devant le Parlement où des milliers de manifestants s'étaient réunis pour dire Non au texte. "Chypre appartient à son peuple", "Un peuple uni ne sera jamais vaincu", scandait la foule. Le gouvernement grec de coalition a été le premier à réagir en demandant que la zone euro "corrige" le plan de soutien à Chypre.

    Le plan de sauvetage, conclu à Bruxelles samedi à l'aube, prévoyait à l'origine une ponction de 6,75 % pour les dépôts jusqu'à 100 000 en contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros de la zone euro et du FMI. Mais face à la colère des épargnants, l'Eurogroupe avait mis de l'eau dans son vin lundi soir en suggérant à Chypre de ne pas taxer les comptes dont le solde est inférieur à 100 000 euros. Le gouvernement de l'île, au bord de la faillite, avait finalement retenu la solution d'une taxe exceptionnelle de 6,75 % sur tous les dépôts bancaires de 20 à 100 000 euros et de 9,9 % au-dessus. Cette mesure inédite de prélèvement devait initialement rapporter 5,8 milliards d'euros.

    "NON AU CHANTAGE"

    "La réponse ne peut être que Non au chantage (...) Cette décision n'est rien qu'une razzia sur les fonds bancaires", avait déclaré le président du Parlement avant le début du vote. "Ce plan doit être renégocié". "C'est comme faire une chute de 10 000 mètres sans parachute, le seul but de cette décision est de détruire l'économie mais nous disons non", a indiqué le député des Verts George Perdikes.

    Avant même que les parlementaires de l'île ne se prononcent, le parti majoritaire au pouvoir avait fait savoir qu'il s'abstiendrait. Selon un membre du parti majoritaire, Disy, cette démarche "renforcera la position de la République de Chypre pendant les négociations".

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  45. De Nicosie, Frixos Dalitis

    Depuis samedi matin, je sens une énorme colère monter en moi. Ce n'est pas seulement à cause de la taxe sur les comptes en banque (je n'ai pas d'argent à perdre). Mais c'est surtout parce que j'ai l'impression d'avoir été pris pour un imbécile, encore une fois. Je suis, comme n'importe quel citoyen de ce pays, victime d'une arnaque.

    D'un côté, je dois payer les pots cassés par les dirigeants chypriotes et de l'autre, je dois subir le "jeu politique" de nos partenaires européens. Mais, comme le disait le poète Eschyle, "il n'y a pas plus terrible que la colère d'un peuple qui grogne". Sauf que dans notre cas, le peuple a dépassé le stade de la grogne. Même la patience du peuple le plus bienveillant a ses limites. Et quand on les dépasse, la colère déborde et peut tout balayer sur son passage.

    Dans ce cas précis, c'est ce qui va se passer. Tous ensemble, en tant que peuple digne et doué de conscience, nous devons sortir dans la rue et dire avec toute la force de notre âme que nous ne sommes pas des idiots. Nous devons crier de toutes nos forces : "Ca suffit !"

    L'économie locale passée par pertes et profits

    Sur le fond, il n'y a pas besoin d'avoir un master en économie pour comprendre ce qui va se passer. La grande majorité des gens sont touchés personnellement. De la mamie qui a réussi tant bien que mal à économiser cinq ou dix mille euros, jusqu'au salarié qui mettait de côté chaque mois un peu d'argent pour que son enfant fasse des études plus tard.

    Et même pour celui qui a des millions en banque, le problème est que, comme il en a "beaucoup", et bien on va lui en prélever un peu. Nous savons très bien ce que cela signifie. Les grands épargnants vont mettre leur argent ailleurs, au grand dam de l'économie locale. Ce qui ne manquera pas de se traduire par de nouveaux licenciements, des faillites de PME… On connaît la suite.

    Mais ce qui ressort de cette affaire, est la faillite de la confiance du peuple envers l'Europe. Ce n'est pas de cette Europe dont nous rêvions, ce n'est pas de cette Europe que nous voulons. Car dans notre Europe, il n'y aurait pas de place pour ce genre de comportement.

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  46. Un article dissonnant dans Presseurop, tiré du journal El Mundo


    http://www.presseurop.eu/fr/content/article/3560501-la-crise-la-faute-de-merkel-bien-sur

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    1. Le propriétaire d'El Mundo est un haut dignitaire de l'Opus Dei

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  47. Le gouvernement grec, lui-même visé par un plan d'aide, a été le premier gouvernement de l'Union européenne à réagir en demandant que la zone euro "corrige" le plan d'aide.

    Il a fallu attendre plusieurs heures pour que le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s'exprime. Jugeant "profondément regrettable" le refus du Parlement chypriote, il a néanmoins réitéré "la proposition de l'Eurogroupe présentée lundi", qui consiste à ne plus taxer les dépôts inférieurs à 100 000 euros, précisant que c'était à Nicosie de déterminer comment financer le reste. "Les plus gros volumes de richesses à Chypre se trouvent dans les banques, et ce sont les banques qui ont des problèmes, il est donc inévitable que nous nous penchions dessus", a poursuivi celui qui est aussi ministre des finances néerlandais.

    Seule grande capitale européenne à s'exprimer, Berlin a également tardé à faire entendre sa voix. "Nous prenons acte avec regret de cette décision", a déclaré le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble. Qualifiant la situation de "grave", il a jugé que le modèle économique sur lequel est bâtie l'économie chypriote ne fonctionnait plus et a prévenu Nicosie qu'il faudrait agir rapidement : "Dans une telle situation, avec l'insolvabilité qui guette, alors les créanciers doivent participer s'ils veulent éviter la faillite. Si vous voulez éviter cela, alors les investisseurs de la banque doivent contribuer. Qu'il s'agisse d'un plan d'aide ou d'une taxe, c'est à Chypre d'en décider."

    "C'est une situation grave, mais cela ne doit pas conduire à ce que nous prenions une décision qui n'aurait aucun sens", a poursuivi M. Schäuble. Evoquant sa "compréhension" pour les manifestations à Chypre, il a cependant souligné que "cela ne peut pas conduire à ce que nous prenions des décisions irrationnelles, irresponsables".

    L'opposition allemande a elle réagi en dénonçant une "erreur politique flagrante" d'Angela Merkel. "La participation demandée aussi aux petits épargnants a fait surgir des craintes qui n'ont fait qu'accroître la crise", a déclaré Peer Steinbrück, rival social-démocrate d'Angela Merkel pour les législatives de l'automne prochain.

    "Pour autant, a-t-il poursuivi, il est toujours de la responsabilité de Chypre d'apporter sa contribution à la résolution de la crise et de prendre les décisions nécessaires. Je maintiens qu'il faut que les actionnaires et les détenteurs de comptes dans les banques chypriotes soient sollicités et que tout ne repose pas sur les contribuables."

    Une source européenne a déclaré que la zone euro attendait une "contre-proposition" des autorités chypriotes. "Nous attendons une contre-proposition d'un effet équivalent", a déclaré un responsable sous couvert d'anonymat.

    Selon les médias locaux, le gouvernement chypriote chercherait à présent à renégocier les termes de l'accord avec la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) et tenterait en même temps de trouver d'autres moyens d'assurer les 5,8 milliards d'euros. Parmi les options, Chypre pourrait envisager d'émettre des obligations, de restructurer les banques et de tenter d'attirer plus d'investissements russes, selon les médias.

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  48. Un tout petit sondage dansPressEurop:



    Taxer les dépôts bancaires pour financer l’aide à Chypre est-il...


    Injuste et inacceptable ?
    66% (314 votes)

    Injuste mais inévitable ?
    13% (63 votes)
    Justifié ?

    17% (79 votes)

    Ne sait pas
    4% (17 votes)

    Votes totaux : 473

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  49. Dans Libération, interview de Giorgos Loukaides, porte-parole du parti communiste Akel

    Vous avez voté non hier mardi au Parlement contre le plan de sauvetage, comme le reste de votre groupe. Pourquoi était-il inacceptable?

    Le chantage imposé par l’Eurogroupe et la troïka nous aurait menés au désastre. Pas seulement parce qu’il taxait directement les travailleurs et les petits épargnants. Je viens d'une famille pauvre, je sais ce que cela signifie. Pour ma tante, par exemple, qui a travaillé toute sa vie comme femme de ménage et a mis de côté sou après sou. Mais surtout parce qu'un tel plan aurait détruit tout notre système bancaire, qui compte pour 45% de notre économie. Ce secteur, c’est beaucoup d’emplois : banquiers, mais aussi avocats, experts... C’est tout ce cercle qui aurait été détruit.

    Accepter nous aurait obligés par la suite à demander encore davantage d’aide à la troïka. Nous n’avons pas voulu entrer dans ce cercle vicieux. C’est une question de dignité. La confiance a été rompue. Les Chypriotes sont prêts à faire des sacrifices, ils l’ont déjà fait, en acceptant, en décembre, d’importantes coupes dans les services sociaux et la masse salariale, un recul de l'âge de la retraite, tout cela pour réduire le déficit de 1,4 milliard d'euros. Ils ont compris qu’il n’y avait plus le choix. Même nous, même les syndicats l'ont accepté. Mais le plan de la troïka, sans aucun précédent, c’est du pur chantage. On a été traité comme une colonie. Nous sommes prêts à faire des efforts, mais nous voulons rester droit debout. Il s'agit de garder le contrôle de notre destin.

    Comment alors trouver la contribution de presque 6 milliards nécessaire pour faire face à la dette?

    La solution devra être trouvée hors de la troïka. Nous pensons que nous pouvons trouver cet argent par nous-mêmes, par des prêts conclus avec des partenaires extra-européens. La Russie, qui est déjà un important partenaire économique et avec qui des discussions sont en cours en ce moment-même; la Chine, peut-être d’autres. D’ici dix ans, nous aurons assez pour les rembourser grâce aux revenus du gaz naturel off shore, que l’on commencera véritablement à exploiter en 2019. Selon certaines estimations, les gisements pourraient rapporter à terme 600 milliards d'euros.

    Une sortie de l’eurozone est-elle envisageable?

    Si on nous y force, oui, mais ce n’est en tout cas pas notre demande. Nous ne sommes pas contre l’Europe. Nous ne voulons pas rompre les négociations avec la troïka. Mais nous n’accepterons pas ce qu’il veulent nous imposer aujourd’hui, qui est la destruction de notre système bancaire, la privatisation de nos compagnies, et la mainmise sur le gaz naturel.
    Chypre, que l'on décrit comme un paradis fiscal, ne doit-il pas aussi assainir son système bancaire ?
    Nous ne sommes pas un paradis fiscal. Notre système de taxation des sociétés à 10%, est bas, c'est vrai. Mais d’autres pays européens ont une fiscalité basse sur les entreprises. Maintenant, y a-t-il de l’argent sale ? Oui, jusqu'à un certain point. Mais nous avons montré que nous nous attaquions au problème en mettant en place les mesures qui nous étaient demandées.

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  50. Sur le blog de Jacques Sapir:

    Le « blocus monétaire » de Chypre qui vient d’être mis en œuvre par la BCE est un acte d’une extraordinaire gravité, dont les conséquences doivent être soigneusement étudiées. La décision de M. Mario Draghi porte sur deux aspects : tout d’abord la BCE n’alimente plus la Banque Centrale de Chypre en billets (point qui n’est semble-t-il pas essentiel car les réserves de « cash » semblent importantes) et ensuite elle interrompt les transactions entre les banques chypriotes et le reste du système bancaire de la zone Euro. C’est cette dernière mesure qui est de loin la plus grave. D’une part, elle condamne à court terme les banques chypriotes (mais aussi les entreprises basées à Chypre, qu’elles soient chypriotes ou non) car désormais elles ne peuvent plus faire de transactions avec le reste de la zone Euro. D’autre part, elle équivaut à un « blocus » économique, c’est-à-dire dans les termes du droit international à une action qui équivaut « acte de guerre ». C’est donc dire la gravité de la décision prise par Mario Draghi. Elle pourrait d’ailleurs se prêter à contestation devant les cours internationales. C’est donc dire la responsabilité prise par Mario Draghi qui pourrait, à ce compte, se retrouver un jour devant un tribunal, international ou non.

    Sur l’interruption des relations entre banques chypriotes et la zone Euro, l’argument invoqué est le « doute » sur la solvabilité des dites banques chypriotes. C’est à l’évidence un pur prétexte car des « doutes » il y en a depuis juin dernier. Tout le monde sait qu’avec les conséquences du « haircut » imposé sur les créanciers privés de la Grèce, on a considérablement fragilisé les banques de Chypre. La BCE n’avait pas réagi à l’époque et ne considérait pas le problème de la recapitalisation de ces banques comme urgent. Elle se décide à le faire au lendemain du rejet par le Parlement chypriote du texte de l’accord imposé à Chypre par l’Eurogroupe et la Troïka. On ne saurait être plus clair. Le message envoyé par Mario Draghi est donc le suivant : ou vous vous pliez à ce que NOUS avons décidé ou vous en subirez les conséquences. Ce n’est pas seulement un message, c’est un ultimatum. On mesure ici que toutes les déclarations sur le « consensus » ou l’« unanimité » qui aurait présidé à la décision de l’Eurogroupe ne sont que des masques devant ce qui s’avère être un Diktat.

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    1. Le communiqué de la Commission Européenne du 20 mars 2013

      European Commission statement on Cyprus

      Since the autumn of 2011, the possibility of assistance to Cyprus under a programme has been under discussion by the Cypriot authorities with the Commission. In July 2012, Cyprus formally asked for assistance under a programme. The need for assistance comes essentially from problems in the Cypriot banking sector which was unsustainably large for the size of the Cypriot economy. However, it was not possible to conclude negotiations on a programme with the previous Cypriot government.

      Finally, last Saturday, in the Eurogroup, there was a unanimous agreement between the Member States including Cyprus on a programme that met the conditions fixed by the Member States, the ECB and the IMF, agreeing to lend EUR 10 bn to Cyprus. These conditions included reaching an acceptable level of debt sustainability and the corresponding financing parameters.

      Whilst this programme did not in all its elements correspond to the Commission’s proposals and preferences, the Commission felt the duty to support it since the alternatives put forward were both more risky and less supportive to Cyprus’s economy.

      This programme was not accepted by the Cypriot parliament.

      It is now for the Cypriot authorities to present an alternative scenario respecting the debt sustainability criteria and corresponding financing parameters. The Commission has done its utmost to assist Cyprus and to work for a Constructive and managed solution. However, decisions are taken by the Member States and no decision can be taken without their cooperation including Cyprus itself. The Commission continues to stand ready to facilitate solutions and is continuing contacts with Cyprus, the other Member States in the Eurogroup, the EU institutions and the IMF.

      Regarding the one off levy on deposits BELOW 100.000 €: The Commission made it clear in the Eurogroup BEFORE the vote in the Cypriot parliament, that an alternative solution respecting the financing parameters would be acceptable, preferably without a levy on deposits below 100.000 €. The Cypriot authorities did not accept such an alternative scenario.


      ————————————————————————————————————————————————-

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    2. Commentaire de Sapir:

      Mais il y a un message dans le message. Mario Draghi vient, d’un seul geste, de faire sauter la fiction d’une décision collective au sein de la BCE, car le Président de la Banque Centrale de Chypre n’a pas donné son accord. Les règles n’ont ainsi même pas été respectées. Il vient, ensuite, d’affirmer au reste du monde que les décisions ne sont pas prises par l’Eurogroupe ou l’Union Européenne mais par lui et lui seul, fonctionnaire désigné et non élu, irresponsable au sens le plus politique du terme. La nature profondément tyrannique des institutions mises en place dans le cadre européen se révèle pleinement dans cet incident. Les grands discours sur la coopération et sur l’expertise cèdent la place au froid rapport des forces et sentiment de puissance.

      Il met un terme au concours d’hypocrisie auquel s’étaient livrées les différentes instances européennes parlant d’un accord décidé à l’unanimité (avec le pistolet sur la tempe). Il en va de même avec le “respect du vote” du Parlement chypriote, dont on voit bien que Mario Draghi se moque comme d’une guigne. Désormais les choses sont claires et, en un sens, c’est tant mieux. Mais il ne faudra plus s’étonner si les partis, souvent qualifiés de “populistes”, qui sont opposés aux institutions européennes montent rapidement dans les sondages. De même ne faudra-t-il plus s’étonner si la violence contre les institutions européennes et leurs représentants monte rapidement dans les pays les plus touchés par la crise. Car il est dans la nature des choses que la Tyrannie appelle la violence.

      Les conséquences de cette décision seront, quoi qu’il advienne, dramatiques. Il est possible que le Parlement chypriote se déjuge sous la pression, mais ce faisant il ouvrira une crise ouverte avec son peuple. La tradition de violence politique que l’on a à Chypre ne doit alors pas être négligée. Il est aussi possible que l’on aille jusqu’au bout de cette crise et que Chypre soit de facto expulsée de la zone Euro du fait de la décision de Mario Draghi. Le précédent ainsi établi aura dans ce cas des conséquences profondes pour l’ensemble des autres pays. Nous aurons des indications sur le cours que les événements vont prendre d’ici 48 heures.


      Sapir

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  51. Le gouvernement chypriote cherche un plan B.

    Selon un porte-parole du gouvernement chypriote, une éventuelle nationalisation des fonds de pensions d’institutions publiques et semi-publiques pourrait rapporter 3 milliards d’euros. Une autre solution pourrait être la fusion des deux principales banques pour réduire le montant de la recapitalisation nécessaire.

    Autre piste: une aide de la puissante Eglise orthodoxe de Chypre. Son chef, l’archevêque Chrysostomos II, a déclaré que l’Eglise était prête à mettre son énorme patrimoine foncier et ses avoirs à la disposition de l’Etat, sous forme de garantie.

    Nicosie pourrait aussi jouer la carte énergétique grâce aux réserves de gaz récemment découvertes au large de ses côtes méridionales, qui laissent présager des revenus massifs d’ici une décennie.

    Selon le quotidien russe Vedomosti, la banque russe Gazprombank, détenue à 41% par le géant public gazier Gazprom, a proposé à Chypre une aide financière en échange de licences d’exploitation du gaz naturel.

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  52. Plan A , B ou C .. Chypre est ruinée quoiqu'il arrive si elle reste en zone euro .
    SI elle en sort , elle a une chance , avec effectivement l'aide de la Russie qui vient très officiellement de lui proposer de rentrer dans la CEEA ou Eurasec ..
    Medvedev fait écho aux propos de Sapir .. la tension continue à monter, les rumeurs commencent à évoquer des réponses sous forme de coupure de gaz : réponses du berger à la bergère à l'identique de ce que vient de faire l'Europe .

    C'est à se demander si c'est de la bêtise ou si c'était planifié pour provoquer une erreur du côté Russe ..

    La Russie a envoyé plusieurs bateaux en Méditerranée Orientale et a annoncé tout à fait publiquement qu'ils y resteraient en permanence et que les plans de renforcement étaient déjà prévus jusqu'en 2020 .. avec un nombre impressionnants de bateaux (plus de 50) et de sous marins en plus (24)

    La date de réouverture annoncée (26 Mars) permet de faire imprimer de nouveaux billets , de modifier les conditions de virements en sortant de Target2 , d'organiser un contrôle des changes pour éviter un bank Run sur place .
    De leur côté les Russes ont demandé des listes des exilés fiscaux ..
    On attend peut être de Bruxelles qu'ils enquêtent sur les 4,5 milliards qui se sont évanouis juste avant l'annonce . C'est vrai qu'avec qu'une chambre de compensation aussi opaque que Clearstream , les informations risquent d'être un peu difficiles à obtenir .

    Bruxelles n'était déjà pas très crédible, elle ne le sera plus du tout sur sa capacité de gouvernance et de régulation . Alors nos politiques feraient mieux de s'abstenir de donner des leçons de moralité, d'éthique ou de gestion .. Charité bien ordonnée commence par soi même , et en Europe , il y a du boulot
    67 000 Mille milliards de $ de shadow banking qui ont permis l'évasion de 25 000 Milliards vers des paradis fiscaux , les chypriotes sont vraiment de petits joueurs à côté de l'UE et de Draghi , même si la totalité des sommes n'est pas imputable à l'UE .

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    1. Eh oui, Shadok!

      On pointe du doigt la petite île chypriote en oubliant que ce système mafieux d'Ombre Bancaire (pour causer français ^^^) est le lot commun de tous les états de "notre" société hyperlibérale complètement désaxée, régie par la loi des marchés et oubliant l'humain.

      La jouissance à désigner un coupable et à le condamner est immense, d'autant qu'elle dédouane ainsi tous les petits arrangements entre amis...

      Je tiens ce matin à dire que je te suis reconnaissante d'avoir, depuis des mois, anticipé tous ces problèmes, d'avoir alerté, patiemment expliqué.

      Je ne décolère pas de voir ce que tu as subi sur le média prétendument à part, jusqu'à un KBis..
      Je suis très très très en colère.

      Honte à ces gens qui ricanaient, qui nous harcelaient, qui tentaient de nous décrédibiliser, jusqu'à nous faire partir... pour régner sur "leur" média et "leur"club avec "leur" doxa. S'arrangeant entre amis, comme les grands de ce monde. Se félicitant de leur haute pensée politique. Ils me dégoûtent. Je ne leur pardonne pas.

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    2. En effet, la VISTA de la Marie Caroline, c'est pas rien.
      Cela dit, à mon avis, en partant vous êtes tombées dans le piège qui vous était tendu et vous avez fait à toute une bande de cancrelats un plaisir dont l'idée même me révulse.
      Autre chose : avez-vous des raisons de penser qu'il pourrait y avoir une base scientifique à l'assertion suivante:" Pour en avoir il faut vivre dans une île (condition nécessaire et non suffisante)" ?
      Parce que quand-même: d'abord l'Islande, maintenant Chypre…

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  53. Me trompé-je si je dis que le peuple chypriote est pris à l'insu de son plein gré entre deux mâchoires, l'une à Bruxelles l'autre à Moscou ?

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  54. Sur le blog d'Olivier Berruyer, une analyse dialectique qui nous interpelle sur ce que nous laissons faire et pas seulement sur ce dont nous sommes victimes:
    Berruyer

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  55. Il n'est pas possible de monétiser les réserves de gaz pour plusieurs raisons, dont en particulier celle-ci (le Figaro.fr):

    "La Turquie menace de contrecarrer les plans de Chypre

    La Turquie pourrait contester toute décision que prendrait la République de Chypre pour accélérer l'exploitation de gisements gaziers offshore en vue de remédier à sa crise financière, ont déclaré jeudi de hauts responsables turcs.

    L'Union européenne a donné à la République de Chypre (partie grecque) jusqu'à lundi pour réunir les 5,8 milliards d'euros nécessaires pour obtenir un plan de sauvetage, faute de quoi son système financier serait menacé de faillite et le pays risque fort de sortir de la zone euro. Chypre est en pourparlers avec Moscou concernant d'éventuels investissements russes. Le ministre chypriote des Finances, Michael Sarris, a déclaré que les réserves gazières en mer étaient l'un des domaines dans lesquels les Russes pourraient investir.

    "Ces ressources appartiennent aux deux communautés, et l'avenir de ces gisements ne peut être le seul fait de la volonté de la partie sud de Chypre. Nous pourrions si nécessaire prendre des mesures pour contrer de telles initiatives", a dit à Reuters l'un des responsables turcs. "L'exploitation exclusive de ces ressources par la partie sud de Chypre est hors de question(...) et inacceptable", a-t-il ajouté. "Nous envisageons tous les moyens juridiques(...). Nous pourrions porter l'affaire devant l'Union européenne mais nous recourrons à tous les canaux politiques et juridiques", a dit ce responsable sans donner davantage de précisions."


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    1. Jésus Crie parlait de deux mâchoires mais vu ce que rapporte Danyves sur les revendications turques, on en est à trois!

      Il y a de l'eau dans le gaz, ou bien au contraire des allumettes s'approchent des gisements.

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  56. Manquaient plus que les Standard et Pauvres!

    L'agence Standard and Poor's (SP) a annoncé jeudi avoir abaissé d'un cran, à "CCC", la note de la dette de Chypre à l'heure où le pays tente de négocier un nouveau plan d'aide avec ses créanciers de l'Union européenne et du FMI. "Tout plan d'aide risque d'être impopulaire et difficile à appliquer dans un contexte de long et profond repli de l'économie (...). En conséquence, nous pensons que les risques d'un défaut sur la dette sont en train d'augmenter", écrit l'agence dans un communiqué.

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  57. Un article de Frédéric Lordon dans Marianne: LORDON
    Extraits:

    L'Europe nous a certes habitué à son attraction pour le pire, mais on ne pensait tout de même pas qu'elle pourrait aller jusque là.
    (…)
 Le scandale des renflouements bancaires avait pourtant fini par faire émerger la notion de « bail-in », c'est-à-dire l'idée que l'addition devraient être réglée par qui de droit, ou plutôt de devoir, en l'occurrence non pas par « l'extérieur » (out) des contribuables (qui n'y sont pour rien), mais par « l'intérieur » (in) des créanciers, qui ont sciemment pris des risques en prêtant aux banques, dûment touché les taux d'intérêt quand tout allait bien, mais qui ont été soigneusement exonérés (par les gouvernements) de tout effort quand les choses ont mal tourné. Il y avait là au moins le commencement d'un progrès intellectuel... que le plan « Chypre » réussit à inverser en scandale redoublé en donnant au bail-in le sens du sauvetage non par les créanciers mais par les déposants ! - en effet, eux aussi, pour leur malheur, sont « à l'intérieur »...



    Même « l'objection » des déposants à moralité douteuse, dont les banques chypriotes se sont fait une spécialité, ne peut justifier d'avoir envisagé une mesure aussi dangereuse. Il est bien certain que l'idée de devoir sauver les dépôts d'un bataillon d'oligarques aux fortunes pestilentielles, de mafieux, trafiquants d'armes ou d'êtres humains, a tout pour rester en travers du gosier. Mais au lieu d'une décision qui ne produit aucune discrimination, on pouvait commencer par garantir absolument les dépôts des résidents pour envisager de ne s'en prendre qu'aux dépôts des non-résidents (au sens de l'UE). 

C'est bien ce qu'ont fait les Islandais qui n'ont pas hésité à refuser d'indemniser les clients britanniques et hollandais de leurs banques quand celles-ci étaient sur le point de s'écrouler. On ne sache pas d'ailleurs que ces pauvres clients non-résidents des banques islandaises aient eu quoi que ce soit à se reprocher, sinon d'avoir été victimes des promesses de la mondialisation financière et de s'être laisser tourner la tête par des promesses de rémunération accrue... mais sans se préoccuper de la sécurité de leurs avoirs dans des institutions situées hors de leur propre espace juridique – mais il n'est probablement pas d'autre moyen que ces déconvenues cuisantes pour venir à bout de l'esprit de cupidité; on peut d'ailleurs parier que tous ces infortunés déposants resteront maintenant tranquillement chez eux plutôt que d'aller courir la banque en ligne mondialisée pour gratter quelques points de taux d'intérêt en plus.
    
 
    Quant aux oligarques et autres mafieux qui ont, ou se sont arrangés pour avoir des passeports chypriotes (ou intra UE), eh bien tant pis – pour nous ! Dans une situation pourrie, la rationalité est de choisir entre deux maux le moindre. Rien ne surpassant le risque de la panique bancaire, la seule ligne de conduite raisonnable consistait à l'éviter à tout prix – quitte à devoir sauver au passage quelques crapules.

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    1. Les suggestions de Lordon:

      La constitution même du problème chypriote en dilemme suggère de sortir de l'affrontement sans issue des deux arguments opposés :

      
1) taxer les dépôts envoie un signal potentiellement désastreux;

      
2) ne pas les taxer exonère des déposants auxquels on aurait volontiers fait la peau et dont l'idée qu'ils vont bénéficier du sauvetage choque la moralité élémentaire. 



      Mais voilà, le dilemme est constitué et il faut faire avec. La ligne de conduite aurait donc dû être la suivante : 

      1)  dans une situation aussi défavorable, choisir ce qui sauve, et tant pis pour les coûts (de moralité) qui doivent s'en suivre, il est trop tard pour se préoccuper de ce à quoi on n'a prêté aucune attention dans le passé ; mais 


      2) se poser aussitôt la question de savoir comment cette situation de dilemme en est venue à  se constituer, et taper aussi fort que nécessaire pour qu'elle ne se reproduise plus ! 

En l'occurrence, une fois de plus, la réponse est très simple : l'UE a laissé ses banques faire n'importe quoi. Dans le cas chypriote, le « n'importe quoi » créateur du dilemme est d'une nature un peu particulière puisqu'il a à voir avec la tolérance coupable aux activités de blanchiment d'argent sale à une échelle extravagante relativement à la taille du secteur bancaire. Si l'UE avait eu tant soit peu de jugeote, elle aurait annoncé, sitôt un plan de sauvetage (non suicidaire !) décidé, de mettre les banques chypriotes sous tutelle et de passer au Karcher leurs livres pour en exclure tous les clients douteux, avant de prendre des mesures draconiennes et générales afin d'en finir avec cette invraisemblable négligence qui a conduit à ce que l'un des secteurs bancaires de l'Union se fasse quasiment un business model du recyclage d'argent sale. 
 

      Le plus extravagant dans cette affaire est que le cas chypriote n'est formellement pas autre chose qu'un dérivé particulier de la situation tout à fait générale où se sont trouvés les gouvernements quand il a fallu sauver les banques en 2008-2009, à savoir: 

      1) on a laissé les banques faire n'importe quoi – le n'importe quoi en l'espèce n'ayant pas de caractère proprement crapuleux mais « seulement » celui de prises de risques invraisemblables; 

      2) la capacité du secteur bancaire à tenir otage toute l'économie a crée une situation de dilemme où ne restaient que des mauvais choix: sauver les banques mais au prix d'un scandale moral sans précédent, ou ne pas les sauver mais tous y passer derrière ! 

Là encore la solution consistait à choisir, dans l'urgence, ce qui sauve, pour aussitôt après fracasser les structures bancaires et financières qui ont produit le dilemme. Comme on sait les banques ont été sauvées sans la moindre contrepartie, les rodomontades de régulations financières sont restées à l'état de... rodomontades, comme l'atteste l'indigente loi Moscovici de « séparation » bancaire (qui ne sépare rien), et rien des dilemmes de la finance en folie n'a été attaqué si peu que ce soit. Pendant ce temps, interloqués, ajoutant les erreurs techniques au scandale politique et moral de la « gestion » de la crise financière, eurocrates et responsables nationaux s'étonnent d'avoir « un problème » avec les populations...

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  58. La Russie botte en touche:

    Les négociations à Moscou entre Chypre et la Russie se sont achevées sans succès, faute d'intérêt des sociétés russes pour les propositions d'investissements dans les secteurs énergétique et bancaire, a indiqué vendredi le ministre russe des Finances.

    Concernant un assouplissement du prêt de 2,5 milliards d'euros accordé en 2011 par Moscou à Nicosie, demandé par Chypre, la Russie "attend une décision" des bailleurs de fonds internationaux de l'île pour décider de "sa participation dans une restructuration de la dette", a ajouté Anton Silouanov, cité par les agences russes.

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    1. A propos de Chypre et la Russie, un article de Caroline:

      CHYPRE-ET-LE-MOMENT-RUSSE

      La situation est extrêmement difficile.

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  59. Le "Plan B" que les responsables chypriotes tentent d'élaborer pour obtenir un plan de sauvetage européen envisage une taxe de 15% sur les dépôts bancaires supérieurs à 100.000 euros, a annoncé vendredi soir la télévision publique chypriote.

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  60. Le billet de Sapir aujourd'hui:

    Sapir-22

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  61. Comment ne pas penser à Gribouille ou à un de ces petits films burlesques des années 30 projetés à une vitesse trop élevée. Toute cette agitation sautillante avec des messieurs indignés et une grosse dame revêche (qui va bien finir par se prendre une tarte à la crème, espérons le...)
    Ces demeurés sont bien capables de foutre notre monde en l'air mais c'est quand même impossible de les prendre au sérieux. Au tragique, oui, mais pas au sérieux. L'équivalent économique et financier du Dr Folamour...

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  62. Le président chypriote doit se rendre aujourd'hui à Bruxelles dans une ultime tentative de convaincre les bailleurs de fonds de son nouveau plan pour obtenir une aide internationale, avant l'échéance lundi d'un ultimatum de la BCE menaçant de couper les vivres aux banques.

    Sur l'île méditerranéenne, où les banques sont fermées depuis une semaine et où tous les virements via internet sont bloqués, la situation devient critique pour nombre d'entreprises, incapables de payer leurs fournisseurs ou d'être payées.

    Signe de l'importance du dossier pour l'Union européenne, le sommet UE-Japon prévu la semaine prochaine a été reporté, et les ministres des Finances de la zone euro vont se réunir dimanche en fin d'après-midi à Bruxelles pour trouver une solution à la crise.

    Pour éviter un effondrement de l'économie à Chypre, les députés ont adopté vendredi soir les premières mesures liées au plan de sauvetage: une restructuration du secteur bancaire du pays, la création d'un fonds de solidarité et une limitation des mouvements de capitaux pour éviter une trop forte pression sur les banques à leur réouverture, prévue mardi.

    Parmi les projets encore à voter figure une taxe exceptionnelle, qui pourrait s'élever à 15% selon la télévision publique, sur les dépôts bancaires à partir de 100.000 euros. Selon les médias locaux, la taxe pourrait aller jusqu'à 25% pour les dépôts de plus de 100.000 euros de la Bank of Cyprus, la plus importante de l'île et très exposée à la dette grecque.

    Chypre doit trouver d'ici lundi 7 milliards d'euros -plus du tiers de son PIB-, pour débloquer l'aide internationale de 10 milliards d'euros de la troïka (BCE-UE-FMI) et obtenir que la BCE continue de fournir des liquidités d'urgence à ses banques.

    "Le Parlement va bientôt être invité à adopter des décisions difficiles. Certains aspects seront douloureux, mais il faut sauver le pays", a prévenu le président chypriote dans un tweet vendredi.

    La taxe sur les dépôts semble d'autant plus inévitable que l'option d'une aide russe, caressée par Nicosie afin d'obtenir une partie de l'aide nécessaire, s'est refermée, au moins dans l'immédiat.

    Après deux jours de discussions à Moscou avec le ministre chypriote des Finances Michalis Sarris, la Russie a indiqué ne pas être intéressée par les propositions de Nicosie. Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a assuré cependant que son pays "ne fermait pas la porte" à un soutien à Chypre, mais que Nicosie devait trouver avec l'UE une issue à la crise.

    Du côté de l'UE et de la zone euro, dont Chypre fait respectivement partie depuis 2004 et 2008, l'exaspération se fait croissante, en particulier à Berlin. La chancelière Angela Merkel a prévenu vendredi matin qu'il ne fallait "pas abuser de la patience des partenaires de la zone euro".

    Le fonds de solidarité voté vendredi soir doit utiliser en particulier les liquidités des fonds de retraites de la fonction publique, et pourrait également être garanti sur les revenus à venir dégagés par l'exploitation, encore à l'étude, du gaz naturel récemment découvert au large des côtes de l'île.

    A Nicosie, où l'activité tourne au ralenti, de nombreux cafés, restaurants ou stations-service refusent désormais les paiements par carte de crédit.

    "Durant ces trois derniers jours, j'ai constaté une baisse de 70% de la fréquentation (...) Je ne sais pas si je vais ouvrir la semaine prochaine", a ainsi déclaré Demos Strouthos, le gérant d'un restaurant dans le centre de Nicosie.

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  63. Déniché par Danyves, un article sur les "Paradis fiscaux" (en fait de paradis, des havres):

    PARADIS-FISCAUX

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  64. Un accord a été trouvé, dans la nuit de dimanche à lundi 25 mars, entre le président chypriote, Nicos Anastasiades, et ses bailleurs de fonds internationaux pour parvenir à un plan de sauvetage de Chypre.
    L'accord prévoit que le premier établissement du pays, Bank of Cyprus, soit conservé, mais que les déposants de cette banque, au-dessus de 100 000 euros, subissent des pertes pouvant aller jusqu'à 40 %. L'accord prévoit en outre la disparition de la banque Laïki, la deuxième du pays, selon une source européenne. Les petits déposants seront épargnés, mais ceux avec des dépôts au-dessus de 100 000 euros subiront des pertes. "Les dépôts sécurisés seront mis dans une 'good bank' les autres dans une 'bad bank'. Les dépôts non-sécurisés de plus de 100 000 euros seront gelés et participeront à la recapitalisation nécessaire", a précisé lors d'un point de presse le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble.

    L'idée d'une taxe sur tous les dépôts bancaires, prévue dans le premier plan concocté en fin de semaine dernière avait suscité un tollé. Elle a été abandonnée, selon une seconde source européenne.

    LA FIN DES "INCERTITUDES"

    Cet négociations "mettent fin aux incertitudes affectant Chypre et la zone euro", a estimé le chef de file de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Le montant de l'aide des bailleurs de fonds (Union européenne et Fonds monétaire international) est inchangé et "s'élèvera à 10 milliards d'euros", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse concluant une réunion de l'Eurogroupe.

    "Ce sera très difficile pour le pays" mais la Commission européenne "fera tout son possible pour alléger les conséquences sociales" de ce plan, a renchéri le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn. Chypre devrait obtenir début mai la première tranche du plan de sauvetage international de 10 milliards d'euros, selon Klaus Regling, directeur général du Mécanisme européen de stabilité (MES).

    Le ministredes finances chypriote, Michalis Sarris, n'a pas donné pour le moment de date pour la réouverture des banques du pays qui devait avoir lieu mardi après dix jours de fermeture. "Il faut trouver un équilibre entre prudence et stabilité", a déclaré M. Sarris lors d'une conférence de presse à Bruxelles. M. Sarris a estimé que l'accord conclu avec les bailleurs internationaux du pays lui "évitait la possibilité d'une banqueroute", "le désastre et une sortie de la zone euro". "Nous avons abouti au résultat le meilleur possible compte tenu des circonstances", a-t-il ajouté. Interrogé sur la réaction des Russes à cet accord qui les affectera via la restructuration du secteur bancaire, le ministre a reconnu que "nombre de nos partenaires internationaux loyaux sont très déçus".

    Le président chypriote, Nicos Anastasiades, qui s'était rendu dimanche à Bruxelles, s'est pour sa part dit "satisfait" de l'issue des négociations, en quittant le Conseil européen tôt lundi matin. "Les efforts aboutissent", avait-il indiqué un peu plus tôt dans la soirée sur son compte Twitter.

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    1. Cette nouvelle a soutenu la Bourse de Tokyo qui a ouvert en hausse de 1,37% lundi matin, tandis que l'euro est monté au-dessus de 1,30 dollar. L'accord prévoit notamment la disparition de la banque Laïki, la deuxième du pays, selon une source européenne. Les petits déposants seront épargnés mais ceux avec des dépôts au-dessus de 100.000 euros subiront des pertes.

      Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, indiqué qu'un vote du Parlement ne sera pas nécessaire. Ce n'est pas une loi, mais une résolution bancaire.

      Et voilà comment on viole la démocratie!!!

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    2. Si le nouveau plan ne devra pas repasser devant le Parlement chypriote, en revanche il devra être approuvé par les Parlements de plusieurs pays de la zone euro, dont l’Allemagne.

      Perte de souveraineté est ici un euphémisme!

      Si on résume la situation: pour sauver des banques qui ont mal géré leurs affaires, le FMI et l'UE engagent l'état chypriote à ponctionner autoritairement tous les comptes à partir de 100 000€, dont les détenteurs (peut-on imaginer) ne sont pas tous des mafieux russes...

      En somme, les clients des banques sont mis à contribution contre leur gré pour sauver lesdites banques, ce qui viole les contrats qu'ils ont signés avec les banques.

      Hé bé.

      La mine réjouie de Moscovici et de Lagarde ce matin me reste en travers du gosier.
      Salopards: le mot est largement insuffisant!

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    3. Précision:

      Une ponction d'environ 30% sera appliquée sur les dépôts auprès de la Bank of Cyprus à compter de 100.000 euros, selon les termes de l'accord conclu par Chypre avec les bailleurs de fonds européens, a annoncé lundi le porte-parole du gouvernement chypriote Christos Stylianides.

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    4. Quant aux Russes...

      L'accord obtenu dans la nuit sur le plan de sauvetage de Chypre a laissé Moscou plus circonspect, une grande partie des capitaux étrangers placés à Chypre venant de Russie.


      "Il nous faut comprendre ce que va donner cette histoire et quelles en seront les conséquences pour le système financier et monétaire international, ainsi que pour nos intérêts", a déclaré le premier ministre russe, Dmitri Medvedev. "On continue de voler l'argent volé", a-t-il dit, semblant ironiser sur l'intention prêtée aux Européens de mettre à contribution les dépôts russes dans cette île à la réputation bancaire controversée.

      Les autorités russes avaient exprimé leur colère la semaine dernière à la suite du premier accord, élaboré sans consultation avec Moscou, qui prévoyait une taxe sur les dépôts bancaires. Le nouveau plan ne reprend pas cette idée, jugée confiscatoire par les Russes, dont les avoirs à Chypre atteignent selon l'agence de notation Moody's 31 milliards de dollars. Mais les déposants non assurés disposant de plus de 100 000 euros à la Laiki Bank, qui sera mise en faillite, subiront des pertes importantes.

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  65. Un article intéressant dans La Tribune:

    TRIBUNE

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  66. Dans Euronews:

    L’agenda n’est guère approprié à Chypre. La petite république fête le Jour de l’indépendance de la Grèce, cependant, le coeur n’y est pas. L’accord sur un plan de sauvetage, finalement trouvé à Bruxelles avec les bailleurs de fonds internationaux, permet d‘échapper à la faillite, mais annonce des années de “vache maigre”. Quant au maintien dans la zone euro, il n’est pas garanti à long terme. “Nous allons faire en sorte, en y mettant toute notre force, que ce plan de sauvetage marche, car il n’y a pas d’autre choix, a déclaré le chef de la diplomatie chypriote, Ioannis Kassoulides. Dans quelques années, Chypre aura une économie qui répondra aux besoins de sa population”.

    Chypre va payer le prix fort. En échange d’une aide allant jusqu‘à 10 milliards d’euros, la première banque de l‘île va subir des ponctions, et la deuxième va carrément fermer. “Nous sommes parvenus à quelque chose que nous avons toujours pensé être juste, a expliqué le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. Le secteur bancaire chypriote va ainsi être réduit à une taille qui correspond mieux à la taille de l‘économie”. Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, a jugé l’accord réaliste : “L’accord est dur, mais il n’y avait aucune autre solution. C’est ce que le ministre français des Finances a appelé l‘économie de casino. Le système chypriote était insoutenable”. Les Chypriotes se serrent déjà la ceinture. La longue fermeture des banques pourrait entraîner une pénurie d’aliments et de médicaments.


    _____
    C'est la banque qui subit des ponctions, ou les gens qui y ont déposé leur argent?
    Bandee de nazes!

    Quant aux "réalistes" Fabius et Moscovici: GRRRRRRRR

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  67. Le Monde

    Un faux pas du président des ministres des finances de la zone euro, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a suffi à faire replonger les Bourses européennes, lundi 25 mars. Dans une interview accordée au Financial Times et à l'agence Reuters, le responsable semblait en effet accréditer l'idée que le modèle chypriote pourrait être étendu à l'avenir dans d'autres pays fragiles de la zone euro. Il expliquait en substance que l'UE pourrait ne plus secourir les banques européennes en trop grande difficulté à l'avenir et les laisser mourir.

    Les Bourses, qui avaient ouvert à la hausse après l'annonce d'un plan de sauvetage pour Chypre, conclu dans la nuit, ont terminé la séance dans le rouge et l'euro a nettement fléchi. Le président de l'Eurogroupe était pourtant revenu sur ces propos, soulignant dans un communiqué que "les programmes d'ajustement macro-économique sont faits sur mesure en fonction de la situation du pays concerné et aucun modèle ni patron n'est utilisé".

    Le prix à payer par Nicosie est en effet très élevé. En échange d'un prêt de 10 milliards d'euros qui sera en grande partie payé par les Etats membres, et donc les contribuables de la zone euro, Laïki Bank (Popular Bank en anglais), la deuxième banque du pays, va être mise en faillite de manière ordonnée. Elle sera scindée entre une "bad bank", entité résiduelle amenée à disparaître progressivement, et une "good bank", où seront regroupés les dépôts inférieurs à 100 000 euros, qui bénéficient d'une garantie publique dans l'UE.

    Cette mesure aura pour effet de réduire considérablement la taille du secteur bancaire chypriote, jugé surdimensionné par rapport à l'économie du pays puisqu'il représente environ huit fois son produit intérieur brut (PIB). Bank of Cyprus, la première banque chypriote, reprendra à terme les dépôts garantis de Laïki Bank. Elle reprendra aussi les dettes de celle-ci envers la Banque centrale européenne (BCE), qui s'élèvent à 9 milliards d'euros. Les titulaires de comptes dépassant 100 000 euros auprès de la Bank of Cyprus vont aussi subir une ponction de l'ordre de 30 % de leurs avoirs, a indiqué le porte-parole du gouvernement chypriote Christos Stylianides.

    Dans son interview au Financial Times, M. Dijsselbloem estimait qu'il fallait faire porter le risque du sauvetage d'un pays de la zone euro sur les banques davantage que sur le contribuable. "Enlever le risque du secteur financier et le reporter sur les épaules du public n'est pas la bonne approche", avait-il dit. "Si nous voulons avoir un secteur financier sain, le seul moyen est de dire : 'si vous prenez des risques, vous devez les assumer, et si vous ne pouvez pas le faire, vous n'auriez pas dû les prendre', et la conséquence peut être que c'est la fin de l'histoire", avait indiqué le ministre néerlandais.

    Dans d'autres cas, notamment pour le sauvetage de l'Irlande, un pays plombé lui aussi par son secteur bancaire, l'intégralité du fardeau avait été mis sur le contribuable, les créanciers privés ayant été épargnés.


    ==> Que n'a-t-on vu Moscovici, ou Hollande, faire un tel "faux pas"!

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  68. Commentaire de MARTINE ORANGE en réponse à un abonné.

    Vous me demandez ce qu'il aurait fallu faire pour Chypre, voilà quelques suggestions . Mais d'abord un rappel.

    On ne découvre pas que Chypre est un paradis fiscal aujourd'hui, il l'est depuis 1974. Aussi quand l'Europe l'a accepté dans la zone euro en 2008 ( c'est-à-dire hier, alors que la crise avait déjà commencé), elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. De plus, il y a de nombreux examens sur la situation des banques en Europe, je ne me souviens pas avoir lu que les experts européens mettaient en garde sur la vulnérabilité des banques chypriotes , qu'ils se soient émus des taux d'intérêt qu'elles versaient pour attirer les capitaux. Quand la restructuration de la dette grecque est arrivée, les mêmes experts ne pouvaient ignorer que le système financier chypriote allait être touché. Une opération de recapilisation et de diminution des activités bancaires aurait pu être lancée dès ce moment là à froid. Mais ni le gouvernement chypriote ni l'Europe ne l'ont voulu.

    On en arrive donc à une décision prise dans la panique, en profitant de la toute récente élection du gouvernement. Voir déjà comment se négocient les plans de sauvetage européens, dans l'urgence et l'impréparation, est totalement hallucinant.

    Que l'Europe ne veuille pas payer pour des banques hypertrophiées et pratiquant le blanchiment, c'est tout à fait compréhensible. Mais alors, il faut réfléchir sur les moyens de faire éclater en douceur cette bulle bancaire. D'abord, on n'imagine pas de taxer tous les déposants, comme cela a été envisagé dans un premier temps, ce qui a créé une panique bancaire dans les effets sont considérables. Ensuite, si l'on considère qu'une banque est en faillite, on fait payer d'abord ses actionnaires et ses créanciers, ce qui avait été exclu dans un premier temps, mais qui a été heureusement ajouté dans ce plan. Enfin , on fait la différence entre les déposants au-dessus de 100.000 euros, car il y a ceux qui vivent à Chypre, qui ont une entreprise, ou des économies qui n'ont rien à voir avec ceux qui viennent blanchir leurs capitaux. Dans son plan de faillite, Islande avait clairement marqué une différence entre les déposants nationaux et les déposants étrangers. Là rien de tel. Tout est confisqué et gelé.

    Si l'on veut vraiment fermer le casino, comme on dit , on impose une taxe sur les capitaux étrangers déposés dans les filiales de banques étrangères. Ce qui n'aurait été que justice puisqu'il s'agit de capitaux visant pour l''essentiel l'évasion fiscale. mais là encore, on a préféré s'abstenir.

    La voie choisie risque d'aboutir à une énorme crise de liquidité et un effondrement de l'économie chypriote. Est-ce vraiment ce que l'on veut? Car on n'apporte aucun soutien à l'île en contrepartie pour l'aider à se trouver un avenir estimable.

    Dans le même temps, tous les arguments avancés sur la fin d'un paradis fiscal ne sont que de la poudre aux yeux. On en fait exploser un, qui gênait peut-être mais on ne s'attaque pas du tout aux autres. On est même prêt à accepter dans l'euro la Lettonie et la lituanie, devenues les nouvelles plaques tournantes du blanchiment russe. Dois- je vous faire la liste des autres , rien qu'en Europe.? On ne touche pas aux banques très présentables qui participent allégrement à ce jeu, qui met en péril tous les pays européens. Leur imposer ne serait qu'une taxe à chypre en aurait peut-être fait réfléchir quelques-unes. Enfin, je vous fais un pari : l'argent sale des Russes, dénoncé avec vigueur tout au long de ce processus, va le devenir nettement moins, s'il atterrit à Londres ou à Francfort.

    Le plan aboutit finalement à faire payer l'essentiel aux Chypriotes , comme vous et moi. La perspective de voir à nouveau des Européens précipités dans la ruine et la pauvreté, sans aucun espoir, m'est insupportable .

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  69. Dans le Monde, interview de Jeroen Dijsselbloem, social-démocrate, ministre des finances néerlandais, et président de l'Eurogroupe. Extraits.

    Q : L'Eurogroupe a finalement repris à son compte la plupart des demandes du FMI au sujet de la restructuration des banques chypriotes.

    R : Nous sommes en effet très proches du plan initial du FMI. Lors des premières discussions, deux raisons nous empêchaient d'aller dans cette direction : d'une part, l'opposition de Chypre, qui voulait maintenir aussi longtemps que possible l'ensemble de son secteur bancaire. D'autre part, les réserves d'une partie de l'Eurogroupe, qui s'inquiétait des conséquences d'une telle approche sur les marchés*.

    Q : Quelles sont les leçons que vous tirez du sauvetage de Chypre pour d'autres pays comme l'Espagne ou l'Irlande, ou pour des pays dont le secteur bancaire est très important, comme le Luxembourg ?

    R : Chypre est un cas spécifique, qui justifie les mesures prises concernant ses banques. Les programmes d'ajustement sont établis au cas par cas selon la situation du pays concerné, sans modèle prédéfini. Le seul constat que l'on peut faire est que ceux qui ont pris des risques doivent en assumer la responsabilité. Les déposants, les actionnaires, et les créanciers obligataires des banques doivent être associés à leur restructuration*. Maintenant que la crise de la zone euro s'est apaisée, nous devons adopter une approche différente. Le risque a un prix. Il est logique que les marchés en tiennent compte, et le tarifient.

    Q : Après un accord de ce type, pourquoi est-il nécessaire de mettre en place la recapitalisation directe des banques par les fonds de secours de la zone euro ?

    R : L'Eurogroupe poursuit ses travaux à ce sujet pour les clore en juin, même si le plan d'aide à Chypre montre que d'autre voix sont envisageables avant une recapitalisation via les fonds européens. Nous devons aussi accélérer les discussions sur la gestion des crises bancaires. Je suis favorable à la mise en place d'un fonds d'aide unique, européen, financé par le secteur financier, pour soutenir la résolution des crises. Nous avons besoin d'une union bancaire forte.

    Q : Faut-il revoir le plan d'aide à l'Irlande en fonction de l'accord sur Chypre ?

    R : Non, personne ne demande de révision. Nous devons désormais aider l'Irlande, et le Portugal à sortir de leur plan d'aide.

    Q : La crise chypriote a creusé le ressentiment envers l'Allemagne. Cela vous inquiète-t-il ?

    R : Les décisions prises pour Chypre l'ont été à l'unanimité. La France, l'Italie ou encore l'Espagne les ont soutenues, pas seulement l'Allemagne. Pierre Moscovici a de son côté parlé d'"économie Casino". Quoiqu'il en soit, il est vrai que la résistance contre les diktats européens est très large. Lors de la mise en place des plans d'aide, nous devons écouter attentivement les dirigeants du pays concerné*.
    _______

    *Pour les citoyens et la démocratie, il faudra repasser…

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  70. Dans Libération:



    «Nous ne sommes pas là pour demander quoi que ce soit, nous sommes là pour montrer notre présence et dire à la troïka [UE – BCE – FMI] et à notre président que nous ne sommes pas d’accord.» Quelques centaines d’étudiants et de lycéens ont défilé en direction du Parlement à Nicosie ce mardi matin, au lendemain de l’annonce de l’accord trouvé dans la nuit de dimanche à lundi à Bruxelles et qui, s’il évite la faillite à l’île, exigera de lourds sacrifices de la population. En tête de cortège, une banderole «Vos erreurs, notre futur». Drapeau grec ou chypriote sur le dos, les jeunes manifestants, rameutés via Facebook, chantent en boucle «Troïka, Merkel, dehors», ou «Hands off Cyprus», slogan devenu mot clé de la mobilisation encore limitée à Nicosie.


    Témoin du fort sentiment anti-allemand ambiant, une banderole «Hitler – Merkel même merde» est déployée devant les caméras. D’autres brandissent des drapeaux européens barrés d’une croix rouge. Manos, 17 ans, ne cautionne pas: «On n’est pas contre le peuple allemand lui-même. Bien sûr qu’Angela Merkel n’est pas Hitler. Mais ce qu’ils veulent dire avec ces slogans, c’est qu’on subit une guerre. Une guerre économique qui va tous nous affecter.» Encore au lycée, il voudrait pouvoir poursuivre ses études à l’étranger, architecture ou médecine peut-être. «Ici le niveau n’est pas très bon. Pour faire de bonnes études, il faut aller en Angleterre, en Allemagne, aux Etats-Unis. Mais ça coûte cher. Nos parents économisent pour nous payer ces études, mais avec le plan de Bruxelles, cet argent mis à la banque ne vaudra plus rien. Et nous on restera ici à faire des petits boulots.»

    Près du Parlement, une fille est occupée à graffer sur un mur une figure de Jésus, baillon de révolutionnaire sur le visage: «C’est pour dire que même un peuple pacifiste comme le nôtre est prêt à se battre s’il le faut», explique-t-elle.

    Les étudiants vivent comme un déni de démocratie le fait que le plan conclu à Bruxelles ne passe pas au Parlement. Irene, 20 ans, étudiante en langue : «Ce plan décide de tout notre futur. Nous sommes maintenant sous la coupe du FMI et ce n’est que le début. Il va y avoir beaucoup de chômage, surtout pour nous les jeunes, alors que nous n'y sommes pour rien dans ce qui arrive. C'est injuste. La moindre des choses aurait été que le peuple ait son mot à dire !» Ero, 20 ans également, aurait préféré «une sortie de l’Europe. Tout allait mieux pour Chypre avant qu’on entre dans l’Europe en 2004. L’Europe, je veux dire l’Europe comme rêve, c’est fini ».

    Arrivés au Parlement, les étudiants hésitent entre poursuivre vers le Palais présidentiel ou la Banque centrale. Celle-ci vient d'annoncer que les banques, qui devaient rouvrir ce mardi - sauf la Laiki Bank et la Bank of Cyprus, les deux grandes perdantes du plan de sauvegarde - , ne le feraient que jeudi. Aux distributeurs, les gens continuaient à ne pouvoir retirer que le plafond autorisé, tombé à 100 euros à la Laiki.

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  71. AFP



    Le président de Bank of Cyprus, principale banque du pays, a démissionné mardi dans la foulée du plan de sauvetage conclu entre Chypre et les bailleurs de fonds européens, prévoyant la restructuration du secteur bancaire. Selon l'agence de presse chypriote CNA, Andreas Artemis a remis sa démission qui sera transmise au conseil d'administration dans la journée. Chypre a conclu lundi à l'aube avec les bailleurs de fonds européens un accord prévoyant d'importantes mesures touchant son secteur bancaire avec notamment la fermeture de la deuxième banque du pays, la Laïki, en échange d'un prêt de 10 milliards d'euros.

    Les comptes de la Bank of Cyprus dépassant 100 000 euros vont subir une importante ponction. Selon des sites internet locaux, Andreas Artemis a démissionné pour protester contre les modalités d'absorption par Bank of Cyprus de Laïki Bank, la deuxième banque, qui sera mise en liquidation. Il serait également irrité par la désignation par la Banque centrale d'un administrateur, Dinos Christofides, chargé de restructurer Bank of Cyprus, sans que le conseil d'administration en ait été informé et par la décision de vendre des succursales en Grèce.


    Les banques de Chypre fermées depuis le 16 mars, date à laquelle un premier accord sur un plan de sauvetage contesté avait été annoncé, garderont leurs portes closes jusqu'à jeudi pour éviter la fuite de capitaux.

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  72. La Finlande a appelé mardi à épargner les contribuables de la zone euro dans les plans de sauvetage des banques européennes à l’avenir, estimant que la facture devrait être imputée aux actionnaires et créanciers.

    « Partout en Europe nous devrions passer à une économie de marché normale, où les propriétaires et les investisseurs accusent des pertes en cas de débâcle de banque », a déclaré mardi le Premier ministre Jyrki Katainen lors d’un discours à Helsinki sur l’Europe.

    Il a souhaité que l’union bancaire européenne, en cours de création, en fasse un principe fondateur, sinon nous resterons dans la situation actuelle où le contribuable paie les crises bancaires et a dit vouloir que les décisions sur l’union bancaire soient prises dans l’année.

    Sources : AFP / Romandie / Le Journal du Siècle

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  73. La leçon de Nicosie

    par Serge Halimi, avril 2013
    Tout devenait impossible. Augmenter les impôts décourageait les « entrepreneurs ». Se protéger du dumping commercial des pays à bas salaires contrevenait aux accords de libre-échange. Imposer une taxe (minuscule) sur les transactions financières exigeait que la plupart des Etats s’y rallient. Baisser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) requérait l’aval de Bruxelles…

    Samedi 16 mars 2013, tout a changé. Des institutions aussi orthodoxes que la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), l’Eurogroupe et le gouvernement allemand de Mme Angela Merkel ont tordu le bras (tremblant) des autorités chypriotes afin que celles-ci exécutent une mesure qui, décidée par Hugo Chávez, aurait été jugée liberticide, dictatoriale, tyrannique, et aurait valu au chef d’Etat vénézuélien des kilomètres d’éditoriaux indignés : la ponction automatique des dépôts bancaires. Initialement échelonné entre 6,75 % et 9,90 %, le taux de la confiscation correspondait à près de mille fois le montant de cette taxe Tobin dont on parle depuis quinze ans. Preuve était donc faite : en Europe, quand on veut, on peut !

    Mais à condition de savoir choisir ses cibles : ni les actionnaires, ni les créanciers des banques endettées, mais leurs déposants. Il est en effet plus libéral de spolier un retraité chypriote en prétextant qu’on vise à travers lui un mafieux russe réfugié dans un paradis fiscal que de faire rendre gorge à un banquier allemand, à un armateur grec, à une entreprise multinationale abritant ses dividendes en Irlande, en Suisse ou au Luxembourg.

    Mme Merkel, le FMI et la BCE n’ont cessé de marteler que le rétablissement impératif de la « confiance » des créanciers interdisait à la fois l’augmentation des dépenses publiques et la renégociation de la dette souveraine des Etats. Les marchés financiers, prévenaient-ils, sanctionneraient tout écart en la matière. Mais quelle « confiance » accorder encore à la monnaie unique et à sa sacro-sainte garantie des dépôts bancaires si n’importe quel client d’une banque européenne peut se réveiller un matin avec une épargne amputée pendant la nuit ?

    Les dix-sept Etats membres de l’Eurogroupe ont ainsi osé l’impensable. Ils recommenceront. Nul citoyen de l’Union ne peut dorénavant ignorer qu’il est la cible privilégiée d’une politique financière décidée à le dépouiller du fruit de son travail au prétexte de rétablir les comptes. A Rome, Athènes ou Nicosie, des marionnettes indigènes semblent déjà résignées à mettre en musique les consignes données en ce sens par Bruxelles, Francfort ou Berlin, quitte à se retrouver ensuite désavouées par leurs peuples.

    Ceux-ci devraient tirer de cet épisode chypriote autre chose qu’une rancœur sans portée : le savoir émancipateur que pour eux aussi tout est possible. Au lendemain de leur tentative de coup de force, l’embarras de certains ministres européens trahissait peut-être leur crainte d’avoir démenti sans le vouloir trente ans d’une « pédagogie » libérale qui a fait de l’impuissance publique une théorie de gouvernement. Ils ont ainsi légitimé d’avance d’autres mesures un peu rudes. Elles pourraient un jour déplaire à l’Allemagne. Et viser des cibles plus prospères que les petits déposants de Nicosie.

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  74. Lu dans L'Humanité

    Les Chypriotes se mobilisent contre les plans de la troïka (Commission, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Plus de 5.000 personnes se sont rassemblées mercredi soir dans le centre de Nicosie à l’initiative du Mouvement citoyen contre les privatisations et les politiques d’austérité. Ce front réunit 35 organisations syndicales, citoyennes et politiques.

    Privatisations

    Les décisions prises lundi «vont essorer l’économie», dénonce le mouvement. Le ministre du Travail ne leur donnait pas tort, plus tôt mercredi quand il déclarait : «Notre économie, qui est déjà en récession depuis quelque temps, plongera dans une récession plus profonde encore. Malheureusement, le chômage record va encore augmenter.» Ce sont les privatisations que dénonçaient avant tout les manifestants. Celles-ci concerneraient notamment les fleurons du service public chypriote, la compagnie de télécoms Cyta, l’Autorité chypriote de l’électricité (AHK) et les ports. Des activités stratégiques pour le pays : elles fournissent des dividendes à l’État, mais agissent également dans des domaines régaliens tels que le transport aérien ou la défense.

    Dividendes

    De plus, dénonce le mouvement dans un communiqué, «cela va priver l’économie de vecteurs majeurs de croissance». L’an dernier, les entreprises publiques ont avancé des liquidités à l’État chypriote, sous forme de bons du Trésor et lui versent presque chaque année des dividendes. «Non à la troïka, non au chômage», «Le plan d’aide ne sauve pas mais détruit», «Oui à la dignité et au développement», lisait-on sur les banderoles lors de la manifestation. «Notre tâche est maintenant de sensibiliser les citoyens», avance le membre du comité d’organisation du Mouvement citoyen. «Nous ne pensons pas réorganiser une nouvelle manifestation dans l’immédiat», confie à l’Humanité Nicos Grigoriou, du plus gros syndicat du pays, Peo. La veille, un millier de lycéens ont défilé dans les rues de Nicosie. «Les politiciens ont fait des erreurs et nous allons en payer le prix», s’est indignée la jeune Evan Ieridou.

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  75. Chypre (AFP)

    Des calculs sont en cours pour déterminer l’ampleur de la ponction prévue sur les dépôts à la Bank of Cyprus, qui a été fixée pour l’instant à 37,5% mais pourrait aller jusqu’à 60%.

    Les détenteurs de dépôts de plus de 100.000 euros verront au moins 37,5% de leurs fonds transformés en actions, et 22,5% en plus qui sera immobilisé jusqu’à ce que les autorités sachent si elles peuvent remplir les conditions du plan de sauvetage, a indiqué samedi soir la Banque centrale.

    A la question de savoir si la ponction pourrait être supérieure à 60%, Mario Skandalis, un expert et cadre de la Bank of Cyprus, a indiqué que c’est «une possibilité mais je dirais qu’elle reste assez lointaine».

    Selon Marios Mavrides, député de Disy, le parti de droite du président Nicos Anastasiades, les 40% restants seront placés «dans un compte bloqué pendant six mois pour empêcher les gens de retirer tout leur argent», mais doivent au final revenir à leur propriétaire, a ajouté M. Mavrides, tout en rappelant que ce délai de six mois menaçait la survie de nombreuses entreprises.

    De façon générale, la restructuration drastique du paysage bancaire va avoir des conséquences dramatiques pour l’économie, ont prévenu de nombreux experts.

    L’Institut de la finance internationale (IIF), qui représente les plus grandes banques du globe, a estimé que pays allait connaître une «chute libre», avec une récession pouvant atteindre 20% sur les deux prochaines années.

    Parallèlement, les autorités se sont engagées à mener une enquête approfondie après la publication dans la presse d’une liste de prêts octroyés à des personnalités politiques qui auraient vu leur dette effacée par les banques pourtant proches de la faillite.

    Mais plusieurs personnes citées ont démenti tout favoritisme ou délit.

    A ce sujet, le ministre des Finances a indiqué que les «banques, de temps en temps, font le choix de récupérer ou non l’argent qu’elles ont prêté». «Ces pratiques ne sont pas rares», a-t-il ajouté.



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  76. Les délits d'initiés à Chypre

    Délit-d'initiés

    Des transferts d’argent qui représentent très souvent des montants astronomiques ont eu lieu 15 jours avant la fermeture du système bancaire, soit entre le 1er et le 15 Mars 2013. Des particuliers et des sociétés semblent donc avoir eu des informations sur une taxation imminente des dépôts dans les banques chypriotes.

    Le gouvernement de Nikos Anastasiadis est fortement exposé, puisque dans certains cas les transferts de fonds vers l’étranger ont été faits par des sociétés et des personnes proches ou liées directement au Président de la République, comme Loutsios, qui, trois jours avant la décision de ponctionner les dépôts, transféra 21 millions d’euros sur un compte bancaire britannique.

    Wikistrike donne les listes avec les noms des sociétés et individus qui ont retiré leurs dépôts de Chypre au cours de la période du 1er au 15 Mars. Pour la première colonne, il s’agit des noms des entreprises et des particuliers, puis des montants retirés, la balance des paiements ensuite, la monnaie utilisée et la date du transfert.


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    1. Résumons: les très riches initiés par le gouvernement chypriote, qui avait proposé de taxer tous les dépôts, ont pu mettre à l'abri leurs avoirs.
      Les péquins non initiés devront donc payer beaucoup plus pour renflouer les banques. C'est pourquoi on voit monter chaque jour le pourcentage de ponction!

      Si après une telle révélation les Chypriotes ne se révoltent pas contre ce gouvernement corrompu, ce serait à n'y rien comprendre!

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    2. Il semblerait que cette "nouvelle" soit un poisson d'avril.

      En même temps, allez savoir pourquoi, je la trouve tellement réaliste ^^^^

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    3. Pas exactement un poisson d'avril, disons un amalgame :

      Dans Haravgi :
      Τι λέει η εταιρεία Α. Λούτσιος & Υιοί Λτδ για δημοσίευμα της «Χαραυγής»
      Η Εταιρεία Α. Λούτσιος & Υιοί Λτδ με ανακοίνωσή της παραδέχεται πως διακίνησε μεγάλα χρηματικά ποσά σε τράπεζα του Λονδίνου,...


      Qu'est-ce que la société A. Loutsios & Sons Ltd pour la publication de "Daybreak"
      A. La Société Loutsios & Sons Ltd, a annoncé admet que traités de grandes quantités d'argent dans une banque à Londres ...


      dans

      http://www.haravgi.com.cy/site-article-33911-gr.php

      Utiliser Google Translate pour traduire l'article


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  77. D'accord avec Danyves...

    A ce niveau-là, ça ne peut pas être - hélas- un poisson d'avril.
    Que le président chypriote ait sorti de l'argent de son pays, pour approvisionner le compte de son gendre à Londres...ça rappelle les méthodes de chefs d'Etat africains .
    J'ai transmis là-bas !

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    1. C'est en effet hautement logique, et les Chypriotes devraient se révolter non seulement contre la politique de la BCE, mais aussi contre leur gouvernement.

      Après tout, c'est le gouvernement chypriote qui avait annoncé une ponction de tous les comptes, alors qu'il avait probablement prévenu les grandes fortunes alliées de ce qui allait se produire afin qu'elles mettent leurs avoirs en sécurité...

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    2. Le président chypriote Nicos Anastasiades a assuré lundi que l'enquête sur tous les scandales liés à la tourmente financière dans laquelle l'île est plongée n'épargnerait personne, ni même sa propre famille.

      Les médias chypriotes bruissent ces derniers jours de rumeurs sur des transferts providentiels effectués par des proches de M. Anastasiades, de son prédécesseur communiste Demetris Christofias, dont le mandat s'est achevé il y a un mois, ou d'autres personnalités politiques.

      Le gouvernement a nommé la semaine dernière une commission d'enquête composée de trois anciens juges de la Cour suprême chargés de déterminer les responsabilités -y compris pénales- dans la crise et de relever d'éventuels délits d'initiés ou favoritismes.

      "Je veux insister sur le fait que lors de la cérémonie de prestation de serment demain (mardi) pour ces trois juges distingués, ils vont recevoir un mandat pour enquêter sur tout ce qui peut m'être lié, y compris mes proches par alliance", a déclaré M. Anastasiades.

      Au bord de la faillite, Chypre a obtenu le 25 mars un plan de sauvetage international de 10 milliards d'euros, au prix d'une restructuration de son système bancaire qui va voir les gros clients de Laïki et Bank of Cyprus, les deux principales banques du pays, perdre une grande partie de leurs avoirs.

      Ces pertes massives, qui touchent fortement les entreprises et risquent d'avoir des conséquences dramatiques pour l'ensemble de l'économie, alimentent un profond ressentiment envers quiconque aurait pu bénéficier d'un quelconque privilège.

      Les accusations dans la presse évoquent d'importantes sommes transférées depuis les deux banques concernées vers l'étranger juste avant que la crise n'éclate.

      La commission, mise en place pour trois mois renouvelables une fois, doit aussi enquêter sur une liste remise par la presse grecque de personnalités politiques et de leurs proches auxquels les banques ont effacé des prêts, pour un total se chiffrant en millions d'euros au cours des cinq dernières années.
      AFP

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  78. Il faut lire l'article de Haravgi :

    Qu'est-ce que la société A. Loutsios & Sons Ltd pour la publication de "Daybreak"
    04/01/2013
    A. La Société Loutsios & Sons Ltd, a annoncé admet que traités de grandes quantités d'argent dans une banque à Londres, trois jours avant la réunion de l'Eurogroupe le 15 Mars et cite des raisons d'affaires. La société A. Loutsios & Sons Ltd et MM Andy Pike et Katia caractériser logiciels malveillants dans nos publications et souligner les points suivants:
    1. L'effort pour interconnecter les activités économiques de l'entreprise ou de M. et Mme Katia Andis et le brochet avec le Président de la République n'est pas seulement malveillant, mais une tentative délibérée de politiser parfaitement légitimes les activités économiques sans rapport avec les allégations formulées dans le journal.
    2. Pour établir la vérité, les faits sont les suivants:
    A. La Société A. Loutsios & Sons Ltd et ses sociétés affiliées Remitonia Co. Ltd, Investissements Hercules Ltd et Cyproasian Trading Co. Ltd ne se limite pas aux voitures importées, mais s'étendent à une foule d'activités économiques qui comprennent, entre autres investissements dans des biens, des actions, des obligations des banques chypriotes et les obligations gouvernementales. Les mêmes zones actives MM Andy Pike et Katia.
    B. Jusqu'au 12 Mars 2013, les sociétés ci-dessus et Andis brochet famille, y compris leurs enfants Etittas, Damon et Jean avaient dépôts dans des institutions bancaires à Chypre un total de € 46,75 millions EUR, y compris pas 4.000.000 EUR chypriote gouvernement obligations au nom de M. et Mme Katia Andis et le brochet.
    S'il vous plaît noter que tous ces fonds proviennent des bénéfices et des revenus, qui ont été dûment taxé et aucun impôt n'est dû dans l'État.
    C. Pour établir la vérité et affirmations contraires du journal qu'un montant de 21.000.000 EUR a été transféré aux banques étrangères, les faits sont les suivants:
    A. La Société Loutsios & Sons Ltd a transféré du compte courant Populaire Bank Ltd entretenu avec la Banque de Chypre, Chypre, le montant de € 10,5 millions, ce qui a été placée dans un délai compte à la banque, tandis que le montant de 10.500.000 a été transféré de la Banque populaire Ltd Barclays Bank PLC à Londres au nom d'Andy Pike et Katia, pour les raisons énoncées immédiatement:
    i. Pour rembourser l'achat de deux propriétés en Grèce par Mme Katia brochet d'environ € 1,1 millions et un montant supplémentaire de 400.000 euros pour la rénovation nécessaire de ces propriétés.
    ii. D'offres valables de € 6.490.000 par M. Lucio Andis pour l'achat d'une propriété à Chypre gouvernement grec, en comptant sur ce montant à 8% des frais de transfert en cas de succès de l'offre.
    3. De ce qui a été exposé ont clairement révélé que le 13 Mars, 2013 est restée dans les établissements bancaires à Chypre sommes d'un montant de € 36,25 millions. Par conséquent, un montant de € 7.320.000, déduction faite des dépôts assurés reste dans Popular Bank Ltd et est donc en cours de liquidation. Montant de € 21.213.300 reste à la Bank of Cyprus Ltd, dont des montants non garantis à € 20.613.000 et est donc soumis à la dépréciation et à la conversion en actions, et plus particulièrement le montant de € 7.730.000.

    .../...

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    1. Suite de l'article de Haravgi :

      4. D'après les données ci-dessus sont assez convaincant aux questions suivantes:
      A. Si, comme a prétendu à tort par le journal, la société Loutsios A. & Sons Ltd et / ou M. et Mme Andy Pike et Katia et / ou leurs enfants avaient soi-disant «privilégiés», pourquoi ne pas tous envoyés à l'étranger dépôts en effet la période de fluctuations des devises était sans aucune restriction?
      B. S'ils avaient soi-disant «privilégiés» des informations peuvent être adressées par les auteurs de la publication, pourquoi porter une banque étrangère ne EUR 10.500.000 euros lorsque le dommage final subi plus de 15.000.000 euros;
      C, même faux rapport que M. et Mme Katia Andy Pike déplacé au 29 Janvier 2013, € 24 millions à l'étranger, ce qui suggère peut-être que la même chose était «privilégiés» de l'alors président de la République Demetris Christofias les M.?
      Après ce qui a été clairement exposée et la documentation est très clair que le but du journal est de frapper le Président de la République, mais la diffamation des Loutsios A. & Sons Ltd et ses sociétés affiliées.
      L'entreprise et M. Andy et Mme Katia brochet appeler le journal "Dawn" et réimprimer ces fausses allégations immédiatement reconstruire et de rétablir la vérité, tout en préservant leur droit à obtenir justice.
      Dans le même temps, et déclarer explicitement que nous sommes à la disposition de la commission d'enquête et / ou d'autres organes compétents de la République de vérifier les faits.


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  79. Chypre : entre euros forts et faibles, pourquoi la monnaie unique n’est plus unique
    Par Gabrielle Durana, Agrégée d'économie (Nouvel Obs)


    CHYPRE. Les banques chypriotes ont rouvert jeudi matin, après deux semaines. Les comptes dépassant 100.000 euros sont gelés à la Bank of Cyprus et à la Laïki, les deux plus grands établissements financiers du pays. Le premier (18,5 milliards d'euros de dépôts) doit être restructuré, le second (9,2 milliards) sera liquidé.

    Au-dessus de 100.000 euros, les déposants y ont perdu 60% de leurs avoirs. Selon Marios Mavrides, député conservateur du parti du président, les 40% restants seront placés "dans un compte bloqué pendant six mois pour empêcher les gens de retirer tout leur argent".

    La Banque centrale a indiqué que la décision finale sur le pourcentage exact de la décote serait prise "dans maximum 90 jours après la fin de l'évaluation" (du bilan des banques) et que le reste serait rendu aux déposants.

    Jusque là, tout va mal, mais c’est la crise. Où les choses empirent, c’est que pour empêcher une fuite immédiate des capitaux, la Troïka et le gouvernement chypriote ont instauré un contrôle des changes. Adieu libre circulation des capitaux dans la zone euro !

    Un article dans "Le Monde" daté du 30 mars détaille les modalités sans en tirer les conséquences : la monnaie unique n’est plus unique : “Pour les entreprises, seules les transactions commerciales habituelles et validées par une commission indépendante sont autorisées. Pour les particuliers, les retraits sont limités à 300 euros par jour et par personne et les paiements par carte à l'étranger ne peuvent dépasser 5 000 euros par mois. Les virements bancaires restent impossibles vers l'étranger et limités vers Chypre même. Par ailleurs, les voyageurs quittant l'île ne peuvent emporter plus de 1 000 euros en espèces.”

    Sous d’autres latitudes, à une autre époque, le même procédé s’appelait "le corralito" ; le mécanisme par lequel on contient le mouvement des animaux dans la Pampa. Entre 2001 et 2002, ce mécanisme fut instauré en Argentine jusqu’à la fin officielle de l’arrimage du peso au dollar ("peg currency").

    Jusqu’à l’abrogation de la loi de convertibilité le 7 janvier 2002, un peso était égal à un dollar, comme avant le 16 mars 2013, un euro européen était égal à un euro chypriote. Après l’instauration du "corralito", le peso n’a pas été dévalué mais le désarrimage et le contrôle des changes ont abouti un an plus tard à l’annihilation des petits déposants, à une désorganisation totale et à une paupérisation durables de l´économie argentine.

    Alors voilà, nous sommes entrés dans cette nouvelle réalité dont on ne prononce pas le nom, où la monnaie unique n’est plus unique, puisqu’il y a des euros forts et des euros faibles. Ah, il n’y a pas de panique bancaire, non. Tout est verrouillé pour.

    Vous me direz qu’avec ce qui se passe au plan politique en Hongrie, dans l’indifférence générale, on peut encore tomber plus bas. C’est juste une question de temps : qui sera le suivant à rejoindre les euros faibles ?

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  80. Jacques Sapir tire à sa façon les leçons de la crise chypriote:

    Sapir

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  81. La crise bancaire à Chypre a connu un nouveau rebondissement aujourd'hui avec la démission du ministre des Finances Michalis Sarris, qui a dit partir pour laisser libre champ aux enquêteurs chargés de déterminer les responsabilités, au plus haut niveau, dans la tourmente financière.

    Le gouvernement a mis en place mardi une commission chargée d'enquêter sur la façon dont l'île a été poussée au bord de la faillite, au point de devoir accepter un plan de sauvetage européen assorti de mesures draconiennes.

    M. Sarris a indiqué à des journalistes avoir décidé de quitter son poste car l'enquête doit se pencher sur la période pendant laquelle il dirigeait en 2012 la deuxième banque du pays, Laïki, mise en faillite dans le cadre du plan de sauvetage.

    Haris Georgiades, actuellement ministre du Travail, doit être investi en tant que nouveau ministre des Finances mercredi.

    Le président Nicos Anastasiades a remercié M. Sarris pour sa participation au gouvernement, mis en place il y a à peine plus d'un mois, soulignant que "la décision de M. Sarris de donner sa démission (...) pour faciliter le travail de la commission d'enquête, constitue un phénomène culturel nouveau dans la vie politique chypriote".

    M. Sarris avait été nommé à la tête de la Laïki début 2012, avant de démissionner en août 2012, sur demande du gouverneur de la Banque centrale.

    Le président Anastasiades a appelé les trois juges formant la commission d'enquête, qui ont trois mois pour rendre leurs conclusions, à se pencher "en priorité" sur sa propre personne et sur sa famille.

    Les médias chypriotes bruissent ces derniers jours de rumeurs sur des transferts financiers effectués par des proches de M. Anastasiades, de son prédécesseur communiste, Demetris Christofias, ou d'autres personnalités politiques.

    Outre des accusations de transferts douteux, la commission doit aussi enquêter sur une liste de personnalités politiques et leurs proches qui auraient bénéficié d'effacements de dettes ces cinq dernières années auprès de banques chypriotes.

    Le gouvernement chypriote et ses créanciers internationaux sont parvenus mardi à un protocole d'entente qui donne à Chypre jusqu'à 2018, soit deux années de plus qu'initialement prévu, pour atteindre les objectifs exigés en contrepartie du prêt de 10 milliards d'euros.

    Le plan de sauvetage européen a été assoupli, en donnant notamment un peu plus de temps à l'île pour réduire son déficit, afin de "réduire la pression sur l'économie" chypriote, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Christos Stylianides.

    Chypre a désormais cinq ans pour atteindre un excédent primaire (hors service de le dette) de 4% du PIB.


    Pour les particuliers, les retraits sont limités à 300 euros par jour et par personne. Les virements bancaires restent impossibles vers l'étranger et limités vers Chypre même.

    En attendant, la solidarité s'organise avec les victimes de la crise économique. Lundi soir une foule immense a assisté à Nicosie à un concert d'artistes grecs et chypriotes à l'initiative d'associations caritatives afin de collecter des denrées alimentaires.

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  82. Dans Wikistrike, confirmation des délits d'initiés à Chypre:

    D2LITS-D'INITIÉS

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  83. A l'origine de cette politique ambiante:

    Herbert Spencer

    Le père du Darwinisme social.

    Wiki anglais, le français est inconsistant.

    .../...
    By the turn of the 20th century the first generation of German sociologists, most notably Max Weber, had presented methodological antipositivism. However, it should be noted that Spencer's theories of laissez-faire, survival-of-the-fittest and minimal human interference in the processes of natural law had an enduring and even increasing appeal in the social science fields of economics and political science. 20th century thinkers such as Friedrich Hayek, Ludwig von Mises, Milton Friedman and Ayn Rand expanded on and popularized Spencer's ideas, while politicians such as Ronald Reagan and Margaret Thatcher enacted them into law.
    .../...
    By the 1880s he was denouncing "the new Toryism" (that is, the "social reformist wing" of the Liberal party – the wing to some extent hostile to Prime Minister William Ewart Gladstone, this faction of the Liberal party Spencer compared to the interventionist "Toryism" of such people as the former Conservative party Prime Minister Benjamin Disraeli). In The Man versus the State (1884),[21] he attacked Gladstone and the Liberal party for losing its proper mission (they should be defending personal liberty, he said) and instead promoting paternalist social legislation (what Gladstone himself called "Construction" – an element in the modern Liberal party that he opposed). Spencer denounced Irish land reform, compulsory education, laws to regulate safety at work, prohibition and temperance laws, tax funded libraries, and welfare reforms. His main objections were threefold: the use of the coercive powers of the government, the discouragement given to voluntary self-improvement, and the disregard of the "laws of life." The reforms, he said, were tantamount to "socialism", which he said was about the same as "slavery" in terms of limiting human freedom. Spencer vehemently attacked the widespread enthusiasm for annexation of colonies and imperial expansion, which subverted all he had predicted about evolutionary progress from 'militant' to 'industrial' societies and states.[22]

    Spencer anticipated many of the analytical standpoints of later libertarian theorists such as Friedrich Hayek, especially in his "law of equal liberty", his insistence on the limits to predictive knowledge, his model of a spontaneous social order, and his warnings about the "unintended consequences" of collectivist social reforms.[23]

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    1. Political views
      Portrait of Spencer by Burgess, 1871–72

      Spencerian views in 21st century circulation derive from his political theories and memorable attacks on the reform movements of the late 19th century. He has been claimed as a precursor by libertarians and anarcho-capitalists. Economist Murray Rothbard called Social Statics "the greatest single work of libertarian political philosophy ever written."[16] Spencer argued that the state was not an "essential" institution and that it would "decay" as voluntary market organization would replace the coercive aspects of the state.[17] He also argued that the individual had a "right to ignore the state."[18] As a result of this perspective, Spencer was harshly critical of patriotism. In response to being told that British troops were in danger during the Second Afghan War, he replied: "When men hire themselves out to shoot other men to order, asking nothing about the justice of their cause, I don't care if they are shot themselves."[19]

      Politics in late Victorian Britain moved in directions that Spencer disliked, and his arguments provided so much ammunition for conservatives and individualists in Europe and America that they still are in use in the 21st century. The expression 'There Is No Alternative' (TINA), made famous by Prime Minister Margaret Thatcher, may be traced to its emphatic use by Spencer.[20]

      By the 1880s he was denouncing "the new Toryism" (that is, the "social reformist wing" of the Liberal party – the wing to some extent hostile to Prime Minister William Ewart Gladstone, this faction of the Liberal party Spencer compared to the interventionist "Toryism" of such people as the former Conservative party Prime Minister Benjamin Disraeli). In The Man versus the State (1884),[21] he attacked Gladstone and the Liberal party for losing its proper mission (they should be defending personal liberty, he said) and instead promoting paternalist social legislation (what Gladstone himself called "Construction" – an element in the modern Liberal party that he opposed). Spencer denounced Irish land reform, compulsory education, laws to regulate safety at work, prohibition and temperance laws, tax funded libraries, and welfare reforms. His main objections were threefold: the use of the coercive powers of the government, the discouragement given to voluntary self-improvement, and the disregard of the "laws of life." The reforms, he said, were tantamount to "socialism", which he said was about the same as "slavery" in terms of limiting human freedom. Spencer vehemently attacked the widespread enthusiasm for annexation of colonies and imperial expansion, which subverted all he had predicted about evolutionary progress from 'militant' to 'industrial' societies and states.[22]

      Spencer anticipated many of the analytical standpoints of later libertarian theorists such as Friedrich Hayek, especially in his "law of equal liberty", his insistence on the limits to predictive knowledge, his model of a spontaneous social order, and his warnings about the "unintended consequences" of collectivist social reforms.[23]

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  84. http://www.guardian.co.uk/business/2013/apr/11/eurozone-crisis-cyprus-bailout-dsa-eurogroup

    Series: Eurozone crisis live
    Previous | Index
    Eurozone crisis live: Cyprus rescue bill swells to €23bn

    Live• Debt sustainability analysis which leaked last night shows that Cyprus's contribution to its own financing package has risen from €7bn to €13bn.

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  85. Nationalité-chypriote

    Nicos Anastasiades a indiqué dimanche, à l'ouverture d'une conférence sur les investissements russes, que Chypre se préparait à proposer aux investisseurs étrangers qui auraient perdu 3 millions d'euros ou plus dans le cadre du plan de sauvetage européen de devenir citoyens de l'île. il a dit aux hommes d'affaires russes qu'il partageait leur amertume et leur appréhension compréhensibles causées par la façon dont l'accord de l'Eurogroupe avait été imposé à son gouvernement.

    Afin "d'adoucir (...) les dégâts subis par la communauté d'affaires russe", le président a indiqué avoir soumis à son gouvernement une série de mesures qui doivent être validées lors d'un Conseil des ministres de deux jours débutant lundi. Ces mesures prévoient, outre la possibilité de devenir chypriote pour ceux qui ont perdu 3 millions d'euros, un assouplissement des conditions d'attribution de la nationalité via des investissements.

    Seront éligibles à la nationalité les personnes ayant investi 3 millions d'euros au lieu de 15 millions auparavant exigés et pour ceux qui ont déjà demandé la nationalité dans ce cadre, leurs 15 millions d'euros d'investissements ne seront plus bloqués mais rendus accessibles.

    "C'est vrai que pour un ressortissant russe, c'est intéressant d'avoir un passeport chypriote, parce que Chypre fait partie de l'Europe. Mais un passeport, ça ne solutionne pas le problème pour les entreprises, qui craignent qu'une telle mesure soit renouvelée, et il est très difficile de fonctionner à Chypre désormais", a réagi Vasily Novikov, un entrepreneur russe quinquagénaire basé à Chypre, interrogé par l'AFP à la conférence.

    Pour Sergey Lozhkin, jeune membre de la société d'informatique First BIT, "c'est une idée intéressante, pas seulement à cause du passeport, mais parce que c'est un signe fort que Chypre veut rester proche de la Russie et des Russes".

    Par ailleurs, a assuré Nicos Anastasiades, le "gouvernement examine divers scénarios qui permettraient des compensations pour une partie des pertes essuyées par des actionnaires de banques, des détenteurs de titres de créance et des déposants". Il s'est dit convaincu que Chypre "gardera son rôle de plateforme internationale majeure d'investissement" notamment pour les sociétés russes.

    "Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de déplacement substantiels de fonds" hors de Chypre", a-t-il déclaré, tout en déplorant la façon dont des concurrents européens dans le secteur financier ont cherché à profiter de la crise bancaire à Chypre pour attirer des fonds vers leurs banques.

    Evoquant les importantes réserves d'hydrocarbures découvertes dans les eaux territoriales chypriotes, le président a invité les "entreprises de la Fédération de Russie à (...) s'impliquer dans l'exploitation" de ces ressources. M. Anastasiades a annoncé une visite en Russie du ministre chypriote des Affaires Kasoulides "sous peu", afin de préparer sa propre venue, à une date non précisée, afin de rencontrer Vladimir Poutine.

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    1. Je découvre, abasourdie, qu'à Chypre la nationalité s'acquiert peut-être par le droit de sol ou de sang mais...par la richesse. Ça alors.

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  86. The Cyprus Eurocrisis: the beginning of the end of the Eurozone ...

    http://www.opendemocracy.net/nicos-trimiklinioti/cyprus-eurocrisis-beginning-of-end-of-eurozone

    Mar 25, 2013 – The Cyprus Eurocrisis: the beginning of the end of the Eurozone? ..... tax havens (Liechtenstein, Gibraltar, Luxembourg and the British Isles).



    Perhaps we can now understand what the recent smears accusing Cyprus of being a money laundering country were about. They were preparing the ground for the ‘treatment’ to come. The fact that the driving force were Dutch and German political leaders is quite remarkable: Germany has an estimated about 50 to 60 billion Euros ($65 billion to $78 billion) stemming from illegal activities such as blackmail, drugs or arms trading, while the European Commission has launched an infringement procedure in response to Germany's reticence and non-pursuit of money-laundering that might enable the funding of terrorist activities.[2] Interestingly, Russian investors bank with German and Dutch banks such asRabobank, Deutsche Bank, ABN AMROBanketc.; so targeting Russian investors in Cyprus makes a lot of sense.

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