mercredi 20 février 2013

LES SEINS DES FEMEN





J’ai assisté hier soir à  la projection en avant-première du film  documentaire «Nos seins, nos armes» que Nadia El Fani et Caroline Fourest  ont consacré aux «Femen» (1).

J’avais aperçu ce groupe de jeunes femmes dénudées dans une vidéo réalisée lors d’une manifestation des «Anti mariage pour tous». Des coiffes de religieuses sur la tête et des slogans peints sur le corps, scandant quelques formules choc, elles s’étaient fait bousculer et tabasser par des fachos en colère (2).

Bien que féministe et solidaire de leur courage, je ne savais que penser de leur action. Protestation ? Provocation ? Subversion ?

Le documentaire trépidant de NEF et CF donne quelques éléments pour comprendre à la fois leur parcours et l’embarras des réactions qu’elles suscitent.

Leur mouvement, tout petit, est né en Ukraine en 2008, sous l’impulsion de Anna Hutsol contre les dictats  de la religion, le patriarcat, le libéralisme sauvage, la pauvreté, le sexisme, le racisme,  la corruption,  la prostitution, le tourisme sexuel, pour la promotion de la démocratie, de la laïcité, de la liberté de la presse. La prise de conscience que les femmes sont les objets et les victimes privilégiés de ces systèmes de pouvoir les a amenées à se dire féministes et à revendiquer l’universalisme de leur action.

Elles exhibent leurs beaux et jeunes corps, déliés et musclés, découvrant leurs seins avec une ostentation provocante qui  déclenche la violence de la majorité des hommes.  C’est qu’elles dardent leur poitrine comme d’autres darderaient des armes. Le dénudement est une offensive radicale, qu’illustrent par ailleurs les mots écrits sur leur corps, leurs paroles et leurs cris, et que concrétisent leurs actions.

Elles attaquent à coup de tronçonneuse une croix juchée en haut d’une ville d’Ukraine, faisant chuter ce «symbole phallique» de la domination religieuse. Elles manifestent contre les trois religions monothéistes, appliquant Bible, Coran et Thora telles des feuilles de vignes sur leur sexe. Elles se couvrent de burqas avant de se libérer de ces entraves de toile noire en criant pour la liberté. Mettant en œuvre le droit au blasphème.

Elles prennent des risques. Protestant contre la politique liberticide de la Biélorussie, pays corrompu jusqu’à la moelle, elles vont défier des militaires sortis tout droit de Jurassic Park en marchant au pas de l’oie. Arrêtées, elles sont entrainées dans des bois sombres, sauvagement dénudées, injuriées, bousculées, rasées, échappant de justesse au viol et à la mort grâce à leur célébrité.

Les voici  rejointes à Paris par quelques femmes d’origine musulmane. L’une des fondatrices de NPNS,  Safia Lebdi, se qualifiant désormais  d’«Insoumise», a trouvé dans les actes des Femen un écho à sa révolte de «femme beur de banlieue». Aliaa Magda Elmahdy, jeune Egyptienne qui avait posé nue sur son blog pour dénoncer l’obscurantisme (et a dû s’exiler de son pays), les rejoint à Paris, son corps nu clamant «Charia is not constitution». Malgré les obstacles de la langue, ces femmes venues d’univers si différents se comprennent et partagent leur force.

Non, bien sûr, elles ne pourraient pas aller exhiber leurs seins-armes et leur nudité dans certains pays, notamment sous loi religieuse, comme elles le font en France.  En Grande-Bretagne, elles se sont fait  arrêter et jeter dans des paniers à salade.  Place Tahrir - des images du documentaire le rappellent - des femmes tout à fait habillées se sont fait molester et violer par des hommes déchainés leur demandant «si elles étaient vierges». Quand les femmes égyptiennes circulent dans les rues,  c’est de plus en plus souvent chevelure (tentatrice) cachée sous le voile.

Le voile…

Nasser apparait à l’écran. Il se moque de ces Frères musulmans qui voudraient voiler les femmes (2). «Qu’ils se couvrent avec» dit un auditeur de Nasser dans la salle,  déclenchant l’hilarité des autres.  
Bourguiba  suit Nasser à l’image.  Il parle de la condition pleinement humaine des femmes et dénoue en douceur leur voile, amenant un sourire sur leur visage.

Hélas, contraste,  les images suivantes témoignent du reflux de la liberté des femmes et du retour de l’archaïsme. Femmes voilées dans les rues égyptiennes, dans les universités tunisiennes sur lesquelles sont hissés les drapeaux de l’Islam. Mais aussi … Femmes en lutte avec des hommes pour la défense de la sécularité et de la laïcité, de l’égalité des êtres humains quel que soit leur genre. Car des hommes appartiennent aussi aux Femen, mais ils restent discrets : seules les femmes ont le droit de pratiquer le coup du sein.

Les Femen nous interpellent en pointant d’un sein vengeur tout ce qui menace l’humanité et la liberté. Pour la plupart très jeunes,  nées fin des années 80 /début des années 90, elles viennent d’un pays sorti du carcan communiste pour entrer dans le carcan tout aussi liberticide du libéralisme sans limites. Dans notre univers mondialisé où être jeune est de moins en moins un avenir, elles se sont affranchies  de certaines règles du genre.

Certains les voient comme les initiatrices d’une quatrième vague féministe. Peut-être. D’autres les définissent comme des post féministes aliénées mettant en acte la propriété publique des femmes.  Ce n’est pas du tout certain. Le sein qu’elles exhibent n’est plus ni nourricier ni sexuel, il est le symbole politique d’une reconquête et d’un combat pour un autre monde que celui que leur ont livré leurs aînés.

Il n’y a pas de théorie dans leur action, c’est vrai. Mais la théorie, n’est-ce pas si souvent du blabla qui tient lieu de changement ? N’est-ce pas si souvent de la rationalisation à bon compte ?

Protestation ? Provocation ? Subversion ?
Sans doute les trois, mon capitaine.
A suivre.
________

(1) Il sera diffusé sur France 2 le 8 mars dans la série Infrarouge XXelles

20 commentaires:

  1. Femen are Freewomen !
    Protester, (qui est aussi témoigner)
    Provoquer,
    Subvertir…
    Ça me va comme un gant.
    Vazy les filles !

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  2. Dans Libération:

    Par ANNIE SUGIER et LINDA WEIL-CURIEL, présidente et secrétaire générale de la Ligue du droit international des femmes, ANNE-MARIE LIZIN, présidente honoraire du Sénat belge, et coordonatrice du Réseau Hocrint contre les crimes d’honneur.
    Plutôt que de s’en prendre à quelques jeunes femmes dénudées manifestant de manière iconoclaste dans Notre-Dame à l’annonce de la démission du pape Benoit XVI, l’Eglise catholique pourrait saisir cette occasion pour mener une véritable réflexion sur son refus obstiné du droit de disposer librement de son propre corps pour le deuxième sexe. Le corps des femmes est la cible de l’Eglise. C’est bien cette misogynie fondamentale que dénoncent les manifestations des Femen justement avec leur seule arme, leur corps... Leurs actions rappellent aussi que l’Eglise a raté tous les grands rendez-vous de l’histoire de la modernité et de la libération des femmes : le divorce, la contraception, l’interruption volontaire de grossesse, le pacs, le mariage civil pour tous...

    On ne compte plus le nombre de femmes à travers le monde qui sont mortes, ou sont blessées dans leur chair et leur vie pour n’avoir pas eu accès au droit élémentaire de mettre au monde les enfants qu’elles ont choisi d’avoir. C’est sans doute le plus grand crime de l’Eglise contre les femmes. Un exemple parmi tant d’autres de la violence de l’Eglise face à ces détresses : l’excommunication en 2009 par Mgr José Cardoso Sobrinho, archevêque de Recife au Brésil, de la mère d’une enfant de 9 ans pour avoir fait pratiquer une IVG sur la fillette. Violée par son beau-père, elle était enceinte de jumeaux et sa vie même était en jeu. Pour faire bonne mesure l’excommunication a été étendue à l'équipe médicale coupable de ce crime, mais pas le beau-père ! Le Vatican afficha son soutien à l’archevêque de Recife par la voix du cardinal Giovanni Battista Re, responsable de l’Eglise d’Amérique latine. «L’Eglise a toujours défendu la vie et doit continuer à le faire.» Indigné, le président Lula s’était exclamé : «En tant que chrétien et catholique, je déplore sincèrement que l’Eglise catholique ait un comportement aussi conservateur.» Pourtant l’année suivante, la candidate à sa succession, Dilma Rousseff, pour se rallier le vote chrétien, abdiquera ses principes. «Si je suis élue présidente de la République, je ne prendrai pas l’initiative de proposer des changements de législation sur l’avortement et sur d’autres thèmes concernant la famille.»

    Plus révélatrice encore de l’obsession de l’Eglise à s’opposer au droit des femmes à disposer de leur corps, la bataille diplomatique acharnée menée par le Saint-Siège lors de la conférence internationale sur la population et le développement en 1994 au Caire. Jean-Paul II (béatifé par son successeur...) est alors aux commandes. «Aucun enjeu n’a plus affecté Jean-Paul II au long de son pontificat que la Conférence du Caire», notait Raymond Flynn, ambassadeur des États-Unis près le Saint-Siège. Faisant alliance avec les autres religions, il réussit à faire échouer cette conférence de l’ONU, tout comme il réussit à faire amender de nombreux traités internationaux touchant à ce que l’on appelle pudiquement «les droits reproductifs». Comment s’étonner dans ces conditions que l’Eglise n’ait jamais condamné les commandos pro-vie qui continuent à menacer le fonctionnement des unités hospitalières IVG dans un pays comme la France où seule la loi laïque doit s’appliquer ?

    Non, nous ne mettrons pas au pilori les Femen, car leur geste attire notre attention sur l’essentiel, la réalité de la politique de la Papauté à l’égard de la moitié de l’humanité. En cela elles témoignent d’une plus grande dignité que leurs critiques.

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    1. Et toc !
      Décidément elles appo rtent du sang neuf et c'est pas dommage.

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  3. Il y a du boulot, allez-y les FEMEN!


    Dans le match «administration fiscale française contre Mandarom», la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) vient d’arbitrer en faveur de la secte. Le fisc réclamait au Mandarom, et à d’autres groupuscules religieux, des taxes de plusieurs centaines de milliers d’euros sur les dons manuels. La CEDH a considéré que les sectes avaient subi un «préjudice matériel» mettant en cause la «liberté de pensée, de conscience et de religion» garantie par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. Pour le citoyen français moyen, le caractère sectaire des associations en question ne fait aucun doute. En revanche, il semble que la CEDH rencontre quelques difficultés à identifier les sectes, qu’elle se montre prompte à qualifier de "religion" avec un relativisme tranquille et militant.

    La CEDH n’a jamais rien compris à la laïcité et il n’est guère surprenant qu’elle vienne au secours de sectes qui défraient pourtant la chronique avec la construction, comme le Mandarom, de statues de dix mètres de haut à l’effigie de leur idole. Que l’administration fiscale française ait voulu appliquer le droit commun à de tels groupuscules ne peut qu’être l’expression d’une erreur manifeste d’appréciation que la Cour doit réparer.

    À sa décharge, signalons que, depuis des décennies, la CEDH subit les pressions de toutes sortes de lobbies intégristes qui avaient, par exemple, réussi à faire valider, en 1994, la censure par le gouvernement autrichien du film adapté du Concile d’amour d’Oskar Panitza au nom du respect des sentiments religieux. L’attendu de principe est assez éclairant de la mentalité des juges de Strasbourg : «La Cour ne peut négliger le fait que la religion catholique romaine est celle de l’immense majorité des Tyroliens. En saisissant le film, les autorités autrichiennes ont agi pour protéger la paix religieuse dans cette région et pour empêcher que certains se sentent attaqués dans leurs sentiments religieux de manière injustifiée et offensante. Il appartient en premier lieu aux autorités nationales, mieux placées que le juge international, d’évaluer la nécessité de semblables mesures, à la lumière de la situation qui existe au plan local à une époque donnée. Compte tenu de toutes les circonstances de l’espèce, la Cour n’estime pas que les autorités autrichiennes peuvent être réputées avoir excédé leur marge d’appréciation à cet égard.»

    Grosso modo, la liberté de pensée des uns, les groupes religieux ou sectaires (c’est tout un pour la CEDH) s’accommode fort bien d’un droit fiscal à la carte et de la censure de la pensée des autres : les artistes ou les citoyens respectueux de la loi. Cette vision, qui semble ignorer les apports de la philosophie des Lumières, laisserait de marbre les citoyens démocrates si l’intégration juridique européenne n’accordait à la CEDH un pouvoir normatif réel. Si elle ne dispose pas de forces publiques capables de faire appliquer ces arrêts, il est d’usage que les gouvernements condamnés, qui ont signé la convention européenne des droits de l’homme, s’y soumettent. En outre, la CEDH inspire les juges nationaux qui peuvent se référer à sa jurisprudence dans leur travail quotidien.

    Moins connus que l’Union européenne, le Conseil de l’Europe et sa CEDH influencent nos droits fondamentaux sans qu’on s’en rende forcément compte. Voilà qui confirme la nécessité d’élire une Constituante qui clarifierait le rôle des institutions internationales et replacerait le citoyen au cœur de la vie politique.

    (Extraits d'un texte d'Anne-Cécile Robert)

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    1. Le Conseil constitutionnel apporte lui aussi son obole au pouvoir catholique, écornant la laïcité:

      Le Conseil constitutionnel a tranché, l'Etat peut – malgré son statut laïc défini dans la Constitution – continuer à rémunérer prêtres, pasteurs et rabbins en Alsace-Moselle, un statut spécifique de ces départements.

      Saisis par une association de défense de la laïcité qui dénonçait le principe de cette rémunération, les "sages" ont considéré qu'aussi bien en 1946 qu'en 1958, les constituants n'avaient "pas entendu remettre en cause" la rémunération des ministres du culte dans les départements alsaciens du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, ainsi qu'en Moselle.


      "Pour reprendre l'expression employée par l'historien Emile Poulat, en prévoyant que la France est une République laïque, les constituants de 1946 et de 1958 auraient consacré une 'laïcité de cohabitation', exprimée par le maintien du concordat en Alsace et en Moselle", explique la décision finale.

      Le Conseil constitutionnel a considéré que la laïcité de la France, proclamée dans l'article 1er de sa Constitution, impliquait que la République "ne salarie aucun culte". Cependant, "il ressort des travaux préparatoires" aux projets de Constitution de 1946 et de 1958 que leurs auteurs ne souhaitaient pas remettre en question ce type de spécificités locales, ont souligné les membres du Conseil.

      Le régime du concordat de 1801 signé entre la France et le Saint-Siège organisait les rapports entre les différentes religions et l'Etat en France jusqu'en 1905, date de la séparation des Eglises et de l'Etat. Mais cette séparation n'était pas entrée en vigueur en Alsace et en Moselle, alors sous domination allemande.

      Si le principe de laïcité inscrit dans la Constitution est "conforme à la conception française de la neutralité de l'Etat en matière religieuse", il n'a pas pour but de "remettre en cause des régimes particuliers qui demeuraient applicables sur certaines parties du territoire de la République", selon les membres du Conseil constitutionnel.

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  4. L'avis intéressant, car nuancé, d'une femme homosexuelle à l'égard des Femen:

    POUROUCONTRE

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  5. Un article qui résume les critiques, oppositions ou soutiens au FEMEN:

    DU-CONTRE-ET-DU-POUR

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  6. Chère Monica,

    J'ai lu ton texte avec intérêt et je suis toujours en questionnement sur la démarche de ces femmes.
    Évidemment je suis peut-être une vieille stalinienne paranoïaque, mais quelque chose me parait louche dans ce mini mouvement.
    Certes, la théorie peut rester à l'état virtuel et ne génère pas forcément de changement, mais son absence quasi totale dans ce contexte interroge tout de même un peu.
    J'ai longtemps pensé que la provocation était une façon de secouer le cocotier qui donnait à penser, j'ai maintenant tendance, peut-être parce que je commence à m'accrocher au cocotier de peur d'en tomber, que son effet est plutôt de radicaliser les gens sur les positions qu'ils ont déjà (cf. l'effet "troll" sur les forums).
    Par ailleurs, l'utilisation de la nudité amplifie considérablement l'impact émotionnel de leurs blasphèmes et a très probablement pour effet de réduire encore la capacité de penser sur ce qu'elles font.
    Défiler avec une pancarte "l'église asservit les femmes" ne produit pas du tout le même effet sur le commun des mortels que d'abattre une croix les seins nus.
    En tous les cas, à la projection du film (étonnant comme tout est si remarquablement filmé depuis le début de leur histoire, quasi du docufiction) j'ai ri, été choquée, été émue, eu peur pour elles, été dérangée par le visage pour le moins étrange de certaines, et finalement n'ai plus su plus quoi penser, malgré les quelques contre points "historiques" ajoutés par les réalisatrices.
    Je ne serais pas surprise d'apprendre d'ici quelques temps qu'elles sont (au mieux) instrumentalisées par des gens plus "catholiques" que ce que l'on pourrait imaginer.

    Mais ce qui m'étonne le plus dans tout cela, c'est l'engouement sans réserve de Caroline Fourest.

    Puisse l'avenir me donner tort et montrer que les Femen auront contribué à la fin des totalitarismes.

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    1. Je partage tes craintes. Lors de la projection, ma paranoïa m'a retenue d'applaudir et je trouvais, un peu agacée, le public trop bon public.

      La paranoïa est un lancement d'alerte: grâce à elle, nous évitons de tomber dans certains panneaux.

      C'est précisément de mon manque d'enthousiasme, de ma grande distance et de mon agacement que je me suis méfiée. Ces filles sont d'une autre génération, d'une autre culture. Je n'aurais jamais eu l'idée de défendre le statut des femmes en m'exhibant nue. Je n'aimais pas les provocations trop agressives, car je les trouvais contre-productives.

      Mais qu'est-ce qui fait bouger les lignes de force, au fond? Je n'en sais rien. C'est pourquoi j'ai cherché à penser contre moi-même en tirant les Femen vers le haut. Le monde a tellement changé en 30 ans. Décoder le rapport des jeunes générations au monde n'est pas chose facile.

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  7. L'islamisme attaque en Tunisie. Pétition en faveur de Raja Benslama

    RAJA

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  8. Une interview de F. Lenoir dans le JDD éclaire d'une façon très crue le système mafieux et la corruption qui traversent (et/ou régissent) l'église catholique, notamment le Vatican.

    Très très intéressant:

    VATICAN

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  9. Trois féministes se sont lancées seins nus vers Silvio Berlusconi, alors qu’il s’apprêtait à entrer dans son bureau de vote à Milan pour participer aux élections générales en Italie où il est lui-même candidat.

    Les femmes, qui portaient inscrit sur le dos le slogan «Basta Berlusconi» («Berlusconi ça suffit»), ont été immédiatement interpellées et le Cavaliere a pu procéder au vote avec son sourire habituel devant une nuée de photographes et cameramen.

    Arrivées derrière la barrière de journalistes et photographes, les manifestantes se sont précipitées pour se frayer un passage et sauter par dessus les barrières avant de se lancer, sans l’atteindre, sur l’ex-chef du gouvernement.

    La scène quelque peu chaotique, entre cris des manifestantes et des électeurs surpris ajoutés aux pleurs des enfants apeurés, s’est terminée rapidement avec l’interpellation des manifestantes.

    Dans l’après-midi, le mouvement Femen a revendiqué l’opération : «Trois sextremists (sic) ont mené une attaque contre cet idiot de Berlusconi alors qu’il se préparait à voter», a indiqué le groupe sur son site web. Pour ces militantes, «l’Italie ne doit pas voter pour quelqu’un qui devrait être en prison».

    Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions «topless» en Russie, en Ukraine ou encore à Londres. En septembre, elles ont installé à Paris «le premier centre d’entraînement» au «nouveau féminisme». Ces féministes d’un nouveau genre militent également pour la démocratie et contre la corruption.

    Le 13 janvier dernier, elles s'étaient déshabillées sur la Place Saint-Pierre pendant l’Angelus du pape afin de protester contre l’opposition du Vatican au mariage gay.

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  10. Monica
    Les Femen , honnêtement j'ai pas suivi .. pas eu le temps ni vraiment l'envie d'ailleurs .. J'essaie de ne pas trop me disperser et l'actualité économique et financière est tellement riche , teintée d'une désinformation grandissante , que je suis à 100% là dessus .

    Par contre pour le Vatican , je suis de moins en moins convaincue de la raison officielle annoncée . Je vais aller voir l'article de Lenoir .. mais il y a beaucoup de choses plus que troublantes qui se passent depuis 2006 avec la Banque du Vatican et qui avaient atteint leur apogée en Janvier 2013 avec l'interdiction faite à cette banque d'utiiser les moyens de paiement usuels , et sa sortie du réseau Swift , tout cela sous le contrôle de la Deutsche Bank .. et je ne parle pas des déclarations de l'ancien Président de cette Banque , viré en Mai 2012 qui a déclaré craindre pour sa vie , article du Financial Times .

    Bises

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  11. Je mets ici un bref essai de mon apprentie Meuh Meuh Bouton d'Or:

    "Nous autres les mammifères
    Placentaires
    Nous plaisons à montrer nos seins
    A dessein
    D'oeuvrer à sauver le monde
    Des crocs de la bête immonde."

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  12. Une analyse du sens politique du geste nu d'Aliaa Magda el Mahdy dans le monde arabo-musulman:

    ALIAA

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  13. L'égalité salariale est bien loin d'être acquise en France. Dans le secteur privé, avec un salaire net annuel de 15 600 euros, les femmes ont perçu un revenu inférieur de 28 % à celui des hommes. C'est la conclusion d'une enquête menée par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), publiée vendredi 8 mars, à l'occasion de la Journée des droits des femmes. Le salaire des Françaises reste largement inférieur à celui que reçoivent leurs confrères masculins, même si l'écart s'amenuise. Un recul timide, favorisé par la crise économique. Entre 1995 et 2008, l'écart est passé de 34 % à 32 %. Cette réduction, infime, s'est sensiblement accélérée entre 2008 et 2009, pour s'établir à 28 % dans le privé.
    Au sein des deux grands sous-secteurs, l'industrie et le tertiaire, les situations diffèrent. "La crise de 2008 a touché des secteurs très masculins comme l'industrie, la construction ou l'intérim ", explique Laurence Rioux, chargée de la division salaires et revenus d'activités. "De nombreux emplois industriels ont été détruits ces quinze dernières années, principalement des postes d'ouvriers, parmi lesquels les hommes sont sur représentés."

    TEMPS PARTIEL

    Résultat, dans l'industrie, où les femmes, plus souvent cadres qu'ouvrières, ne constituent que 23 % des effectifs, l'écart salarial s'est réduit en 2008. Entre 1995 et 2010, il est passé de 28 % à 19 %. Une diminution supérieure à celle enregistrée dans le secteur tertiaire, dans lequel travaillent 87 % des femmes, et où l'écart de revenu est de 27,5 %.

    L'Insee analyse l'inégalité salariale selon deux facteurs principaux : leur salaire horaire, inférieur de 18 %, ainsi que le nombre d'heures effectuées. Les femmes travaillent davantage à temps partiel et occupent 70 % des postes d'employés, dont les niveaux de salaire sont parmi les plus faibles.

    PLAFOND DE VERRE

    Et si les femmes, plus diplômées que leurs confrères masculins, représentent une part croissante parmi les cadres du secteur privé, le plafond de verre reste infranchissable. A l'image de la finance et de l'assurance, où les femmes, qui constituent 42 % des cadres, perçoivent un salaire 44 % moins important que celui de leurs confères. Ce phénomène s'explique, entre autres, par des primes de performance individuelle plus faibles, mais aussi par l'âge de ces salariées, globalement plus jeunes que leurs confrères masculins.

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  14. Un article sur les Femen dans Libération:

    Femen

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  15. Inna SchevchenkoActiviste, leader du mouvement des femmes FEMEN

    Nous avons sollicité le soutien du monde entier et le monde entier a répondu ! Le destin de l'activiste de Femen Tunisie Amina Tyler vous a chamboulés et a réuni des milliers de femmes sur la planète. L'acte de désobéissance civile d'Amina a attiré les foudres et la haine mortelle de monstres inhumains pour lesquels tuer une femme est plus naturel que de reconnaître son droit à disposer de son corps. Nous voyons désormais que pour eux, l'amour de la liberté est la plus grave maladie psychiatrique qui soit, qui nécessite un traitement radical de force dans la lignée de la médecine fasciste punitive. Le Printemps arabe, pour les femmes d'Afrique du Nord, s'est transformé en hiver glacial de la charia qui les a privées du peu de droits et de libertés politiques dont elle jouissaient.

    La lapidation, les coups de fouet, les enlèvements, les viols, les internements de force en institution psychiatrique et toutes autres formes de torture physique et psychologique, voilà ce que le nouveau Califat de la charia réserve aux femmes. Le mélange de la religion et de l'Etat donne lieu à des inquisitions qui allument des bûchers de terreur politico-religieuse dignes du purgatoire, et qui utilisent le corps des femmes comme combustible. Tel est le message que l'histoire sanglante des théocraties médiévales nous délivre. Toute femme éduquée et libre de penser est, pour ces inquisiteurs, une sorcière qui mérite d'être condamnée et tuée. Les islamistes enveloppent leur femmes dans des sacs noirs de soumission et de peur, et redoutent tel le diable le moment ou ces femmes s'émanciperont à la lumière et découvriront la paix et la liberté. La dictature religieuse commence par l'asservissement des femmes, mais tout acte d'auto-libération de ces femmes représente le premier pas vers la destruction du régime de la charia. Les manifestations topless sont les étendards de la résistance des femmes, un symbole de leur droit à disposer de leur propre corps !

    Femen décrète le 4 avril journée du djihad topless implacable contre l'islamisme !

    Soyez solidaires de la courageuse Amina Tyler de Tunisie ! Venez à l'ambassade de la République tunisienne manifester seins nus, avec "My Body Against Islamism" ("Mon Corps Contre l'Islamisme") écrit sur votre corps, prenez-vous en photo et postez-la sur les réseaux sociaux et sur la page Facebook de Femen : http://www.facebook.com/Femen.UA.

    Cette journée marquera le début d'un nouveau Printemps arabe après lequel la vraie liberté, sans mollahs ni califes, s'installera en Tunisie ! Vive le djihad topless contre les infidèles ! Nos seins sont plus meurtriers que vos pierres !

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  16. Saïd Khatibi dans le Huffingtonpost:

    "La théorie du complot" se propage, de plus en plus, dans les milieux salafistes. Après avoir qualifié "le printemps arabe" du complot américo-sioniste, et traité les jeunes qui ont mené des manifestations (dont certaines sont tombés morts), au Caire et à Tunis, de "traitres", ils trouvent, aujourd'hui, dans le mouvement FEMEN, une cible favorite, en vue de faire croire à l'opinion publique, que "tout ce que vient de l'étranger", ne vise qu'à déstabiliser l'ordre public du pays.

    De Rabat à Tunis, en passant par Alger, des propos anti-FEMEN, et contre le combat de l'émancipation de la femme arabe, ont été, ces derniers jours, lancés par des groupes et des individus salafistes, salués par des journaux, visiblement indépendants, mais réellement, ils dépendent des régimes officiels.

    Ces mêmes salafistes, qui dominent aujourd'hui l'école et la mosquée, et qui nourrissent leurs connaissances des œuvres de cheikhs "moyen-orientaux" étrangers, ne veulent pas reconnaitre que le FEMEN arabe a vu le jour, un siècle bien avant le FEMEN ukraine, avec notamment la féministe égyptienne, Huda Sharawi (1879-1947), pionnière des mouvements féministes du Tiers Monde, fondatrice de l'Union féministe égyptienne. Huda Sharawi qui a initié le premier congrès féministe arabe (1944), a inspiré des centaines de femmes arabes et musulmanes qui ont poursuivi, et poursuivent encore, son combat, notamment la romancière Nawal Essadawi.

    "La femme" en général est un tabou dans le lexique des salafistes. Ils refusent même de citer les prénoms de leurs femmes et leurs filles en public, se contentant souvent de les désigner de "zawja" ou bien de "bint", comme si la femme n'avait pas droit à un nom patronyme. Ils ont honte de montrer leurs femmes en public, comme si elle était "une peste" à écarter, ou une "épidémie" à isoler.

    Les groupes salafistes ont peur des militantes de FEMEN, car ils savent bien que seules ces femmes rebelles peuvent mettre en relief les "paradoxes" de leur discours religieux archaïque qui ne va pas avec les exigences du monde actuel. Un salafiste, à Alger comme à Tunis, ne peut pas défendre son opinion, que face à une femme "soumise", il tient sa force de "la complicité" des autres, et il sait d'ores et déjà que, demain, si on rentre dans un vrai débat, sur le statut de la femme dans le monde arabe, il se trouvera dépassé par l'actualité, incapable de recycler des idées et des thèses qui remontent au 6ème siècle.

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  17. Trois militantes européennes du groupe Femen ont été condamnées mercredi 12 juin en Tunisie à quatre mois de prison pour une action seins nus, un jugement portant atteinte à la liberté d'expression dans ce pays dirigé par des islamistes selon leurs partisans. Le ministère des affaires étrangères français a déclaré "regretter la sévérité de la peine".

    Les deux Françaises et l'Allemande, emprisonnées depuis le 29 mai, devront purger une peine de "quatre mois et un jour de prison ferme pour atteinte aux bonnes moeurs et à la pudeur", a déclaré un de leurs avocats, Souhaib Bahri. Le juge a cependant refusé la demande de constitution de partie civile de 14 associations islamiques.

    Pour Inna Shevchenko, la dirigeante de Femen, cette lourde peine va mener à de nouvelles actions à Tunis et prouve le caractère "dictatorial" de la Tunisie, qui dans la foulée de la révolution de 2011, a porté les islamistes du parti Ennahda au pouvoir. "C'est une décision politique qui confirme le caractère dictatorial de la Tunisie pour qui il est plus simple de mettre des filles en prison que de reconnaître que les femmes ont le droit de disposer librement de leur corps", a-t-elle déclaré depuis Paris. "Nous sommes très en colère après ce verdict très dur et nous allons poursuivre nos actions en Tunisie, nous les préparons déjà, nous allons les élargir, les multiplier. On ne va pas s'arrêter", a-t-elle martelé.

    Les islamistes au pouvoir en Tunisie sont régulièrement accusés de vouloir s'en prendre aux acquis des femmes tunisiennes qui, sans bénéficier de l'égalité des sexes, disposent des droits les plus larges dans le monde arabe.

    Les trois militantes de Femen avaient été arrêtées lors d'une manifestation seins nus à Tunis en soutien à une camarade tunisienne emprisonnée, Amina Sboui. Lors du procès mercredi matin, elles n'ont exprimé aucun remord pour leur action, la première de ce type dans le monde arabe.

    "Je suis venue le 28 mai pour faire une manifestation politique et soutenir Amina", a expliqué Josephine Markmann, la militante allemande. Interrogée par le juge sur ses intentions de récidive, elle a rétorqué selon une traduction en arabe : "Je me réjouis de chaque opportunité pour exprimer mes positions politiques." "Dévoiler nos seins n'est pas pour créer une excitation sexuelle, il s'agit d'une forme de militantisme", a déclaré l'une des Françaises, Marguerite Stern.

    Les avocats des associations islamiques ont pour leur part attaqué les jeunes militantes : "C'est l'islam qui honore la femme et lui offre sa liberté et non le fait de se dévêtir", a lancé Slah Khlifi. Un autre avocat a cité un proverbe arabe : "Une femme libre préfère être affamée que de manger grâce à ses seins."

    La militante Femen tunisienne Amina Sboui, que les Européennes étaient venues défendre, est en détention depuis le 19 mai. Arrêtée pour avoir peint "FEMEN" sur le muret d'un cimetière musulman pour protester contre un rassemblement salafiste à Kairouan (Centre), elle risque deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour d'atteinte aux bonnes mœurs. Ces peines peuvent être considérablement alourdies si Amina est reconnue coupable d'avoir agi en bande organisée.

    Le groupe Femen a accompli mercredi plusieurs actions seins nus de soutien à ses militantes, notamment devant le Parlement européen à Bruxelles et les ambassades de Tunisie en Suède et en Espagne.

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