mercredi 26 décembre 2012

LES CHIENS DE GARDE DU GENRE










En 2009, sur ce blog, nous avions parlé des hommes, des femmes, des mères porteuses et de la gestation pour autrui (GPA).

http://harmoniques-nuances.blogspot.com/2009/05/meres-porteuses-ou-gestation-pour.html

Trois ans plus tard, force est de constater que certains esprits sont restés (à droite, au centre et à gauche)  bien embrumés sur le sujet, avec l'aide diligente de psychanalystes et de représentants des trois religions monothéistes.

La proposition du mariage pour tous, et  le spectre  de la possible adoption d'enfants par des couples dits "du même sexe", font ressortir du Jurassic Park des fantasmes et des représentations d'une étonnante obsolescence.

Dans un article paru en novembre dans Le Monde, intitulé "Touche pas à "père-et-mère", un Collectif (de psychanalystes, philosophes, sociologues, psychologues, médecins) affirmait l'indépassable norme: 

"Toutes les filiations du monde reposent sur la pensée de la naissance à partir d'un couple sexué permettant à l'enfant d'accréditer une origine raisonnable quel que soit son mode de procréation (naturelle, adoptive, procréatique). Au nom de quelle " modernité " le priverait-on de la moitié de sa construction identitaire, le projetterait-on dans une origine impossible car impensable – une imposture- ? Tous les enfants du monde ont droit aux différences parentales sexuées, leur conférant ainsi une origine psychique fondatrice de leur individualité. Accueillir la diversité des familles n'est pas une raison pour saper les bases mêmes de toute famille. Aucune loi ne pourrait nous affranchir de la logique des conditions sexuées de notre naissance". "Le mariage pour tous, une lutte démocratique contre la discrimination et les inégalités ? Il s'agit plutôt d'annuler la différence des sexes dans les livrets de famille et dans le code civil. La naissance de tous les enfants s'en trouvera bouleversée. En lieu et place du mariage, c'est la question de l'enfant qui est posée, la suppression de sa naissance sexuée à la base de la filiation".

Dans cette vision normative figée, qui assène la règle du "pensable" et la norme "raisonnable" (conditionnant l'individualité, la famille, l'origine psychique) par delà la loi humaine, le principe de la filiation  repose de façon obligatoire (un fait de nature?) sur le couple hétérosexuel, dénommé "couple sexué".  Dans l'esprit de ce collectif, (a) un couple de personnes homosexuelles serait asexué, et (b) la fécondation hors coït échapperait à la différence des sexes. 

Double a priori et double erreur.

Dans un autre article du Monde en décembre, "Non à un monde sans sexes !", deux psychanalystes (Monette Vacquin et Jean-Pierre Winter) enfoncent le clou. S'attaquant au "terrorisme" et aux "sophismes" du "politiquement correct", ils affirment: "Les mots de père et mère vont être supprimés du code civil. Ces deux mots, qui condensent toutes les différences, puisque porteurs à la fois de celle des sexes et de celle des générations, vont disparaître de ce qui codifie notre identité. Il faudrait être sourd pour ne pas entendre le souffle juvénile qui parcourt tout cela. Le coup de balai idéologique capable de renverser des siècles d'usage et de supprimer les mots auxquels nous devons la transmission de la vie doit s'appuyer sur des ambivalences inconscientes bien archaïques, et largement partagées, pour avoir la moindre chance de s'imposer et... de bientôt faire la loi".

Bien entendu (logique phallocentrique oblige) ce "souffle juvénile" ne peut être selon les auteurs qu'un... "déni de la castration" et un  "symptôme à déchiffrer": celui d'"une attaque institutionnelle sauvage qui mobilise les forces les plus archaïques", d'un désir de "toute puissance", d'un "déni de la loi", bref d'une "perversion".  Et les auteurs de conclure: "C'est même à cela que nous commençons à ressembler: non plus à une humanité connue, mais à un monde indifférent. Neutre. Neutralisé".

Dans quel univers ces auteurs vivent-ils ? Croient-ils réellement que la sacro-sainte différence des sexes a disparu du monde? Pensent-ils vraiment que la seule chose qui différencie les êtres humains et fonde leur singularité soit la différence entre hommes et femmes?   Imaginent-ils que l'humanité se définisse par une seule, immuable et définitive Loi de "Nature sexuée"? En reprenant leurs termes, on pourrait dire que  leurs propres "terrorisme",  "sophismes" et  "politiquement correct"  les amènent à faire d'une possibilité (la mariage entre gens du même sexe) une cauchemardesque généralité entraînant le monde tout entier vers rien de moins que... la catastrophe.

Comme le fait remarquer dans Le Monde d'hier Sylvie Faure-Pragier ("Homoparentalité : "psys, taisons-nous !"), non seulement ces psy ne font état d'aucune expérience clinique de l'homoparentalité, mais ils ignorent (et disqualifient) les études publiées dans les pays où cette possibilité existe. Ils exposent les mêmes a priori et les mêmes fantasmes que voici quelques années, quand la fécondation in vitro vit le jour. "Il y eut alors un vaste regroupement de psychanalystes pour critiquer ces procréations médicalement assistées (PMA). Selon eux, elles allaient aboutir à créer des enfants dont l'inconscient serait altéré. Ils prédisaient, comme aujourd'hui avec l'homoparentalité, que des catastrophes allaient s'abattre sur ces enfants "artificiels". Ils pensaient que, privés à l'origine de l'abri de l'utérus maternel, ces enfants ne pourraient accéder à la scène primitive puisque celle-ci n'était pas à l'origine de leur conception dans la réalité ! Ces enfants "artificiels" seraient alors menacés de devenir psychotiques. La réalité de l'évolution normale de ces enfants fit bientôt taire les terrifiants oracles de ceux qui se sont déconsidérés par l'excès de confiance en leurs constructions théoriques".

En fait, ces psy semblent ignorer que l'identité des êtres humains ne se réduit pas à leur genre sexué. Il peut exister plus de différences entre deux hommes ou deux femmes qu'entre un homme et une femme. Chaque être peut porter en lui, quel que soit son genre, des éléments féminins et masculins, passifs et actifs, paternels et maternels (1). Le tenant lieu de père ou de mère peut être le géniteur ou la génitrice, sa compagne ou son compagnon, un oncle, une tante, un ami, une amie. L'imaginaire et le symbolique ne sont pas inféodés à (ce que l'on fait dire à) la "Nature". Pour rappel, les homosexuels ne vivent pas uniquement avec des personnes de leur sexe, dans  une (monstrueuse) homosociété. Si la PMA et la GPA s'éloignent du schéma de reproduction traditionnel, elles ne s'en appuient pas moins sur une rencontre éminemment sexuée de gamètes mâles (spermatozoïdes) et femelles (ovule). 

Et puis, pour s'affirmer en chiens de garde de la normalité psychique,  les psy devraient d'abord nous démontrer en quoi  le couple hétérosexuel, et la famille nucléaire "normale" (existe-t-elle encore, à l'heure des familles recomposées?), sont pour les enfants des garants d'épanouissement psychique...




(1) Freud: "Une recherche  plus approfondie permet le plus souvent de découvrir  le "complexe d'Œdipe" sous une forme plus complète, sous une forme double, à la fois positive et négative, en rapport avec la bisexualité originelle de l'enfant: nous voulons dire par là que le petit garçon n'observe pas  seulement une attitude ambivalente à l'égard de son père et une attitude de tendresse  libidinale à l'égard de sa mère, mais qu'il se comporte en même temps  comme une petite fille, en observant une attitude toute de tendresse  féminine à l'égard du père et une attitude  correspondante d'hostilité jalouse à l'égard de la mère"...

21 commentaires:

  1. On pourrait suggérer à Winter et Vacquin, qui nous imaginent immergés dans un monde sans différence des sexes, de jeter un œil sur les chiffres de l'emploi et du chômage des femmes en France, ou bien sur les violences exercées en Inde contre les fœtus filles ou les femmes adultes. Comme cette horrible affaire:

    INDE

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  2. Un prêtre breton a pris le risque de se fâcher avec sa hiérarchie en se disant favorable au projet de loi sur le mariage homosexuel, regrettant la position sans nuance de l'Eglise dans une lettre ouverte adressée aux évêques de France.
    "Je suis favorable à la reconnaissance juridique du mariage pour les couples homosexuels tel qu'il est prévu dans le projet de loi", a déclaré vendredi à Reuters le père Laurent Laot ce prêtre détaché du diocèse de Quimper (Finistère). Pour moi, tout ce qui va dans le sens de plus d'égalité, de plus de dignité entre les uns et les autres, quelle que soit ma position personnelle sur le mariage lui-même, est une bonne chose."
    Absence de considération
    Dans une lettre adressée aux évêques de France rendue publique ces derniers jours, l'ecclésiastique regrette également que l'Eglise ait adopté une position qui ne laisse pas de place au débat interne et aux avis divergents. Le prêtre pointe notamment "l'absence de considération" pour ceux qui ne suivraient pas la ligne officielle d'opposition au mariage gay établie par l'épiscopat français.
    Un autre prêtre breton pour le mariage mixte. Elie Geffray, prêtre, et maire de la commune d’Eréac (22), a lui aussi pris publiquement position pour le projet de loi instaurant le mariage pour tous. Il développe ses arguments dans cette vidéo:

    Laurent Laot insiste également sur "le respect" que mérite le débat parlementaire, regrettant que les "membres de l'Eglise catholique" soient "incités à mettre la pression, par voie de courrier et de manifestation, sur les députés et les sénateurs".
    Ouverture
    "Quelle que soit la question de société traitée, la loi ne se fait pas sous la pression d'instances religieuses ou sous la pression de la rue, elle se fait dans l'enceinte parlementaire", plaide t-il. Selon Laurent Laot, une pétition, initiée par une association catholique, la fédération des Réseaux du Parvis, circulerait en outre au sein de la communauté pour demander à l'Eglise davantage d'ouverture et de mesure vis à vis du projet de loi sur le mariage des couples homosexuels.

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  3. Les chiens de garde de toutes obédiences veillent au grain...

    Le principe de laïcité n'est pas aussi assuré que certains le prétendent... Voir la controverse entre Vincent Peillon et certains responsables de l'enseignement catholique.

    Peillon a écrit aux recteurs pour les appeler à "la plus grande vigilance" concernant les débats qui pourraient être organisés dans les établissements cathos. Cette annonce intervient avant la manifestation du 13 janvier contre ce projet et un peu moins d'un mois après une lettre du secrétaire de l'enseignement catholique Eric de Labarre aux chefs d'établissement, suggérant d'y organiser des débats. Ce monsieur écrivait: "Chaque école, collège ou lycée peut prendre les initiatives qui lui paraissent localement les plus adaptées pour permettre à chacun l'exercice d'une liberté éclairée à l'égard des choix aujourd'hui envisagés par les pouvoirs publics".

    Quelle place pour le débat sur le mariage homosexuel dans les écoles catholiques? "Il est hors de question de remettre en cause la neutralité de l'enseignement et le respect des programmes", a affirmé jeudi Eric de Labarre, en réactions aux propos de Vincent Peillon.

    Le jésuitisme dans sa splendeur: "Il n'est pas question d'organiser spontanément des débats dans les classes avec les élèves", "même si, lorsqu'il y a des questions posées par les jeunes et les enfants, le pire c'est évidemment de garder le silence", a affirmé Eric de Labarre. Il a évoqué une "question qui se pose entre professionnels de l'éducation", des débats "entre adultes" en réponse à des attentes formulées par des chefs d'établissement, des professeurs et des parents.

    "Nous n'appelons pas directement à participer à la manifestation" contre le mariage homosexuel, mais à "l'éveil des consciences et à ce que chacun exerce librement sa responsabilité de simple citoyen. Encore faut-il que la conscience de chacun ait été alimentée, nourrie, éclairée, c'est la raison pour laquelle nous pensons que des débats entre adultes sont utiles et mêmes nécessaires", a-t-il fait valoir.



    Vincent Peillon avait déclaré au Monde qu'il ne lui semblait pas "opportun d'importer dans l'école le débat sur le mariage pour tous". "Je considère même qu'en adressant une lettre aux chefs d'établissement, le secrétaire de l'enseignement catholique a commis une faute", a ajouté le ministre.

    "Je ne veux pas raviver la guerre scolaire", a indiqué le ministre au Monde. "Et je suis très respectueux du caractère propre de l'enseignement catholique. Mais, en retour, cet enseignement, qui est sous contrat avec l'Etat, doit respecter le principe de neutralité et de liberté de conscience de chacun. Il est du devoir de l'Etat d'être garant du respect de ces principes", a-t-il souligné.

    "N'oublions jamais que nous avons affaire à des adolescents et que les tentatives de suicide sont cinq fois plus fréquentes chez les jeunes qui se découvrent homosexuels que chez les autres", a-t-il fait valoir.

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  4. Dans le Huffingtonpost, une catholique exprime son désaccord et son inquiétude devant les manif contre le mariage pour tous.

    patriarcat

    Pour le dire en quelques mots, c'était l'union sacrée des patriarcats qui s'exprimait là, cet antique système de pouvoir masculin où les hommes ont la main sur le corps des femmes. En effet, à propos du mariage des personnes de même sexe, qu'entend-on, en une splendide unanimité de la part de nos différents responsables religieux, évêques, rabbins, imams? Une formidable ode à la différence, à l'altérité, à la complémentarité, ode chantée par des hommes qui, en leur système de pouvoir, n'accordent nulle place aux femmes.

    Moi qui suis catholique, je sais comment la soi-disant beauté de l'altérité et la complémentarité sont gérées dans l'Église catholique. Le pouvoir est aux hommes, de droit divin, paraît-il, et le service aux femmes. Les hommes sont la référence, les femmes, la différence. Les femmes sont priées de demeurer là où Dieu et leur nature les ont mises, au service de leur famille, de leurs époux, de leurs enfants. Et l'on fait l'éloge de la tendresse des femmes, de leur don "naturel" pour le soin, afin de mieux les exclure du monde du pouvoir et de la décision, réservé à ceux qui sont par leur virilité les plus à même d'exercer au nom d'un Dieu, lui aussi très masculinisé, les responsabilités.

    Évidemment, ce vieux discours patriarcal est difficile à porter dans le monde de la modernité occidentale où les femmes échappent à leur prétendue vocation naturelle de "vierge et mère" pour devenir, juge, flic, ministre, pilote d'avion, patronne des patrons... ce qui ne les empêche d'ailleurs pas d'être femmes, et éventuellement, si elles n'ont choisi, mère.

    Récemment, on a cependant entendu ce discours s'exprimer à travers la vertueuse levée de boucliers autour de l'introduction d'une réflexion sur le genre dans les manuels des lycéens. Ah, le genre ! Nouvel épouvantail que brandissent nos bons évêques. Voilà que l'on enseignerait ceci aux enfants: ce que sont les hommes et les femmes ne tiendrait pas seulement à ce qu'ils ont dans le slip ou la culotte (c'est-à-dire à leur "nature") mais aussi à la façon dont ils sont modelés et éduqués par leur famille et leur société... "Ne pleure pas mon fils, tu n'es pas une fille!" Voilà sans doute une illustration de la différence naturelle des sexes et des genres. À moins qu'il ne faille dire: "Ne pleure pas mon fils, tu n'est pas une tapette..."?

    Je vais à la conclusion: ce que défendent les hommes de religion dans cette affaire de mariage pour tous, ce n'est pas l'institution du mariage mais le patriarcat. S'ils défendent la différence des sexes, c'est pour mieux assigner les femmes à leur "ordre naturel", celui de la procréation, de la modestie et du silence. Et le pire, c'est que c'est au nom de la défense des enfants, que ces hommes de religion mobilisent les femmes dans un combat qui in fine est un combat contre elle-mêmes. La manœuvre est, d'un point de vue stratégique, admirable.
    Femmes de toutes les religions, femmes catholiques, mes sœurs, nous allons nous réveiller avec une sacré gueule de bois!

    Et vous, frères et sœurs, homosexuel-le-s, pardonnez-nous ce qu'au nom d'une vérité qu'ils prétendent anthropologique mais qui n'est que la défense de leur pouvoir, les hommes de religions disent de vous.

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  5. La position nuancée de Ryvon Krygier, Rabbin:

    Krygier

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  6. Caroline Fourest sur son blog:

    La mauvaise foi des opposants au mariage pour tous ne semble pas avoir de limites. Visiblement à court d’arguments, certains sites diffusent en boucle un extrait de moi sur BFM TV qu’ils entendent ainsi : 98% des enfants d’hétérosexuels sont délinquants. Alors que mon propos est inverse : rappeler que 98% (et même plus !) des délinquants sont des enfants d’hétérosexuels…

    Pour répondre au procès d’intention, sous-jacent mais bien présent, selon lequel les couples homosexuels qui éduquent des enfants font forcément des délinquants !

    Ceci dit, je trouve l’exercice très instructif. A force d’être homophobes, certains finissent par ne plus mesurer la violence de leurs généralités sur les enfants des autres… Grâce à ce malentendu, ils vont peut-être ressentir ce que ressentent les familles homoparentales, parents et enfants, face à ces préjugés.

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  7. Sur le point précis de la GPA, Michel Philips (MédiaPlenel) a exprimé le seul point de vue qui me convienne : oui à la GPA don, non à la GPA commerciale.

    Malheureusement, cette dernière est solidement implantée.

    Et, quel que soit le choix, il est vrai que l'enfant devra faire le deuil de sa vie intra-utérine. Les deuils, on arrive à les faire, mais ça reste une épreuve.

    Extrait d'un livre à paraître :

    Il est entré doucement dans la chambre de la maternité où naissent ses petits-enfants. Maternité nommé Maison de la Naissance. Maison en souvenir du temps où les enfants naissaient dans ce qui serait tout de suite leur chez-eux. Naissance car c’est ce qui compte le plus : arriver au monde pour le connaître, l’aimer, y vivre au mieux de ses possibilités.

    Le papa a eu le droit d’installer son lit dans la continuité de celui de la maman, que le nouveau-né puisse reposer confortablement entre les deux auteurs de sa vie, il a pu éviter d’être parqué à l’écart dans cette sorte de coquille transparente à roues qui s’appelle berceau. D’aller dormir au loin la nuit pour que sa mère puisse reposer, décidait dans d’autres maternités le corps technique à la place des accouchées. Il peut rester collé tant qu’il veut à Papa-Maman, au sein de celle-ci, non mais, je n’ai pas passé neuf mois et plus si affinités dans son ventre pour devoir en être privé sans transition. Ils pourront même continuer à dormir ensemble, en dépit des soupçonneux. Et ce qui a été permis au premier a bénéficié aux suivants. A propos de sein : l’allaitement maternel n’est ni interdit ni obligé, au grand dam de certaines féministes et des fabricants de lait dit maternisé. C’est au choix de la mère et de l’enfant.

    Les grands frères ont eu le droit de venir très vite. Pas comme dans les années d’avant, celles où on a cessé de naître au monde chez soi, où la peur des microbes et du vacarme privait les aînés de leur mère pendant des jours entiers, belle fabrique à jalousies ultérieures et durables voire interminables. Ils ont eu le droit de sauter de joie sur les lits, de toucher sans façons au nouveau membre du club. Celui-ci s’apaisant à leur contact car rassuré d’entendre en ce lieu inconnu des voix qu’il connaissait de l’in utero, quand maman leur offrait de toucher son ventre, d’y coller l’oreille en riant pour sentir les mouvements de l’enfant à venir.

    Il revoit l’aîné, du haut de ses dix-sept mois, appuyant énergique-ment ses doigts sur la bouche et même sur les yeux de son cadet, sachant d’instinct l’importance du toucher. Ledit cadet se laissant faire, chose étonnante de prime abord quand on sait l’hyper-réactivité d’un frais né à tout ce qui le change brusquement du confort obscur de son cocon utérin. Je te connais déjà, tu es mon grand frère, tu fais comme tu veux.

    Cette Maison, existera-t-elle dans les années qui viennent ?


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  8. Cher Jésus, n'est-ce pas le propre de la naissance d'obliger à faire le deuil de la vie intra-utérine?

    Dans la GPA, les liens avec la mère biologique vont se distendre dés la naissance, comme lorsqu'il y a abandon d'enfant.

    On pourrait concevoir que ces liens seraient modifiés si, pendant la grossesse, les parents adoptifs étaient présents auprès de la femme enceinte. Le foetus entendrait les voix de sa mère biologique, et celles de ses parents adoptifs.

    Et puis n'oublions pas tous les cas où la grossesse non désirée d'une femme ne donne pas nécessairement au foetus (et à l'enfant) cette maison idéale... Cela arrive plus souvent qu'on ne le dit.

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  9. Le très beau discours de Christiane Taubira à l'Assemblée:

    Taubira

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  10. Martine Gross, sociologue, répond à Sylviane Agacinski qui s'insurge contre les conséquences sur al loi de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe.

    Elle conclut:

    "Sylviane Agacinski, comme les manifestants du 13 janvier, a semble-t-il du mal à admettre que le lien de filiation n'est pas synonyme de lien biologique. Des parents peuvent être liés biologiquement à leurs enfants et ils peuvent tout aussi bien ne pas l'être. Mais tant que le droit encouragera la confusion entre filiation et procréation, entre parent et géniteur, il sera difficile à certains d'admettre qu'un enfant puisse avoir deux parents de même sexe.
    Une filiation homoparentale ferait sauter ces montages de notre culture procréative car les parents de même sexe ne cherchent pas à passer pour les géniteurs de leurs enfants. Cette culture procréative est héritée des principes naturalistes du droit canonique pour lequel sexualité, conjugalité et procréation devraient coïncider. Le Vatican interdit en effet la procréation en dehors des rapports sexuels (Donum Vitae, 1997 ; Charte des personnels de la santé, 1995). Notre droit devra s'affranchir de ce modèle naturaliste pour tenir compte de l'évolution des configurations familiales et des progrès scientifiques en matière de procréation assistée. Fonder la filiation sur l'engagement parental plutôt que sur la nature, permettrait de protéger tous les enfants, quel que soit leur environnement familial. L'ordre fondé sur la nature serait remplacé par un autre ordre : celui de la responsabilité et de l'engagement.



    FILIATION

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  11. Lu dans Le Point:

    Président du Conseil pontifical pour la famille, l'archevêque Vincenzo Paglia a fait une - prudente - ouverture en direction des droits des couples gay. Certes, il n'est pas question de reconnaître le mariage pour tous. Et le "ministre de la Famille" de Benoît XVI a félicité l'Église de France pour son combat contre les noces gay, "qui portent la société sur le bord de l'abysse". Mais monseigneur Paglia a reconnu qu'il existe "toutes sortes d'unions familiales". "Il y a des droits individuels à garantir, a déclaré l'archevêque. Il faut chercher des solutions dans le droit privé et dans le domaine patrimonial. Je pense que la politique doit, sereinement, s'en occuper."

    La référence aux droits privés des couples homosexuels qui doit s'adapter n'est pas nouvelle pour l'Église. Mais c'est le ton - l'adjectif sereinement - et l'appel lancé au monde politique en vue d'une solution légiférée qui représentent une avancée. "Certains ne veulent rien changer. Moi, je pense qu'il faut trouver de nouvelles voies pour arriver à une solution", a souligné monseigneur Paglia, avant de condamner la discrimination des homosexuels dans le monde. "Je veux réaffirmer la dignité de tous les fils de Dieu. Une dignité intouchable. Tous les hommes sont égaux parce qu'ils ont le signe de Dieu. Dans une vingtaine de pays, l'homosexualité est un délit. Je souhaite que nous nous battions contre ça."

    Les organisations homosexuelles italiennes sont partagées après les déclarations de monseigneur Paglia. Pour Aurelio Mancuso, d'Equality, "reconnaître les droits individuels des homosexuels dans le cadre du droit privé revient à conserver le statu quo, c'est-à-dire l'absence de droits". Mais pour Franco Grillini, leader historique des gays italiens, "c'est la première fois qu'un prélat reconnaît les droits des couples gay et que les homosexuels sont persécutés dans le monde".

    Reste que les déclarations de monseigneur Paglia, fin communicateur et étoile montante de la curie romaine, confirment que Benoît XVI a entamé une vaste réflexion sur tous les thèmes touchant la famille, y compris celui de l'eucharistie pour les divorcés remariés. "Le pape veut résoudre la question grâce à la possibilité de reconnaître l'annulation d'un mariage par manque de foi, a affirmé le président du Conseil pontifical pour la famille. Les procédures peuvent être abrégées. Le synode des évêques a longuement abordé ce thème. Il faut trouver une solution, rapidement."

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  12. Ces "faits divers" horribles se sont produits dans des familles "normales" avec un père et une mère biologiques identifiés:

    Trois frères et soeur ont été retrouvés égorgés vendredi matin à leur domicile à Dampmart, une petite commune de Seine-et-Marne, et la police, alertée par le père, a arrêté en milieu de journée la mère de famille restée introuvable jusque-là. Les trois enfants - deux garçons et une fille - avaient neuf, onze et dix-sept ans, selon une source judiciaire. Les secours ont été prévenus vers 7 h 15 par le père qui est médecin spécialiste et exerce à Lagny-sur-Marne. Selon les premiers éléments de l'enquête, il rentrait chez lui après son travail quand il a fait la découverte.

    "Les enfants ont a priori été égorgés, mais on n'a pas encore les constatations médico-légales", a indiqué la source judiciaire, précisant que le père de famille "dit qu'il est rentré du travail, qu'il a découvert ses enfants comme ça et a avisé la police". La petite rue bordée de pavillons, toute proche de la Marne, où s'est déroulé le drame a été bloquée par deux voitures de police.

    Nombreuses blessures à l'arme blanche

    Des enquêteurs de la police technique et scientifique procédaient aux constatations dans la coquette maison en meulière. Un maître-chien a été dépêché sur place, et travaillait notamment le long d'une voie ferrée proche. L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Versailles, a-t-on précisé de source policière. Arrivés sur place, les secours ont d'abord trouvé le corps d'une fillette de onze ans puis celui de son petit frère de neuf ans, qui présentaient de nombreuses blessures à l'arme blanche. Le frère aîné, encore en vie à l'arrivée des secours, est finalement décédé. Le père est en état de choc et "il a été pris en charge médicalement", selon la source judiciaire.

    Selon les premiers éléments de l'enquête, le couple connaissait des différends conjugaux et, même si aucune piste n'est écartée, celle du drame familial pourrait se dessiner. Si tel devait être le cas, ce serait le troisième drame de ce type depuis le début de l'année. Le 3 février, une mère de famille s'était pendue à Niort (Deux-Sèvres) après avoir étranglé ses trois enfants de 3, 2 ans et deux semaines. Le mari s'était suicidé la semaine précédente à la suite de problèmes de travail et d'ordre pécuniaire. Le 21 janvier, un couple et ses trois enfants de 4, 11 et 15 ans ont été découverts morts lors de l'incendie de leur maison à Garons (Gard). Quatre des victimes portaient des traces de coups de couteau.

    L'année 2012 avait déjà été marquée par des faits divers de ce type. Le 17 juillet, à Auxerre, une mère de famille, ses deux fillettes de 7 et 10 ans et leur grand-mère sont trouvées mortes, tuées à l'arme blanche par le père découvert pendu. Le 17 décembre, quatre membres d'une même famille, dont deux fillettes, sont trouvés morts à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le père ayant vraisemblablement tué les siens avant de se suicider. Enfin, le 29 décembre, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), un couple en instance de séparation et ses deux filles de 9 et 3 ans sont retrouvés morts, tués d'une balle dans la tête. Le père a le revolver dans la main.

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  13. Le Sénat a adopté mardi soir par 179 voix contre 157 le premier article du projet de loi sur le mariage homosexuel, le plus important, puisqu'il ouvre le mariage aux personnes de même sexe.

    Cet article a été adopté "conforme", c'est-à-dire sans modification par rapport au vote en première lecture de l'Assemblée nationale. Ce vote devient donc définitif sauf si l'ensemble du projet de loi était rejeté à l'issue de son examen par le Sénat. Il ne sera pas soumis à une deuxième lecture de l'Assemblée nationale ni à la CMP (Commission mixte paritaire).

    La droite UMP et UDI-UC a voté contre mais a enregistré quelques défections. 5 sénateurs UMP ont voté pour (Christian Cointat, Jacqueline Ferreyrol, François Grosdidier, Fabienne Keller, Alain Milon), 2 se sont abstenus (Christophe-André Frassa, Yann Gaillard), Roger Karoutchi n'a pas pris part au vote.

    Chez les centristes, Chantal Jouanno a voté pour, Vincent Capo-Canellas, Muguette Dini, Pierre Jarlier, Valérie Létard se sont abstenus. Au RDSE (à majorité PRG) Gilbert Barbier (UMP) a voté contre, Nicolas Alfonsi, Jean-Pierre Chevènement, Pierre-Yves Collombat, François Vendasi se sont abstenus. Le reste de la gauche sénatoriale PS, CRC (communiste), RDSE, Ecologistes a voté pour.

    Dix heures de débat
    Ce vote est intervenu après plus de 10 heures de discussion sur cet article au cours desquelles la droite a ferraillé contre le texte en multipliant les prises de paroles dans une atmosphère électrique.

    "Malgré les tentatives d'obstruction de la droite, le Sénat vient d'adopter l'article 1 qui autorise les couples de même sexe à se marier", a déclaré le président du groupe PS, François Rebsamen, dans un communiqué après le vote. "L'adoption de cet article par le vote de l'ensemble de la majorité sénatoriale, met un terme à la discrimination qui résultait des choix sexuels des citoyens", a-t-il ajouté.

    "Compte tenu des dérives qui ont eu lieu soit par des manifestations de violences dans la rue, soit par des débordements verbaux dans l'hémicycle, le vote de cet article marque une victoire de la lutte contre l'homophobie, celle de la tolérance et de la démocratie", a-t-il conclu.

    Le Groupe écologiste du Sénat a exprimé "son émotion", dans un communiqué. Pour Esther Benbassa (EELV): le mariage pour tous est un combat de longue date des écologistes et tient une place importante dans le projet politique qu'ils portent."

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  14. Par SYLVAIN BOURMEAU


    Homophobie est un mot gentil. Trop gentil. Pas le plus approprié pour désigner des discours et des comportements discriminatoires envers les homosexuels, l’irrationnelle phobie ainsi soulignée venant presque les expliquer, si ce n’est les justifier, au nom d’une supposée pathologie. Imaginerait-on devoir parler de noirophobie ou de femmophobie plutôt que de racisme ou de sexisme ? Il nous manque donc un mot plus juste, c’est-à-dire plus sévère, pour qualifier ce que, depuis quelques mois, nous entendons plus fort qu’auparavant, de façon décomplexée comme aime désormais à se qualifier une certaine droite : ce flot de paroles souvent anodines et parfois hargneuses, ces actes souvent négligeables mais parfois violents, libérés, déverrouillés par l’attitude complaisante de quelques (ir)responsables politiques. Car la peur qui nous inquiète, c’est plutôt celle qu’éprouvent au quotidien nombre de gays et lesbiennes qui se sentent à raison en insécurité. Comme l’écrit, dans son nouvel essai, le journaliste devenu théoricien Didier Eribon : si les groupes discriminés parviennent à retourner le stigmate dont ils font l’objet et à clamer leur fierté, il n’en va pas de même pour les individus qui les composent et dont la peur perdure. Surtout lorsque l’espace public se trouve saturé de haine à force de dérapages plus ou moins calculés. En la matière, la responsabilité de la vaste majorité de la droite est avérée. Et les choses se seraient peut-être trouvées facilitées si François Hollande s’était franchement engagé au lieu de laisser transparaître comme un malaise sa «liberté de conscience» - ou d’inconscient.

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  15. C'est très très moche, ce que certaines personnes ont dans la caboche.

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    Clivages1

    Et pour certains révolutionnaires sur Mediapart, ce n'est qu'une affaire de bobos ;-(

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  16. Anne Sinclair, le Huffingtonpost

    .... ce débat est en train de dégénérer, ce qui ne fut pas le cas dans les autres pays qui ont adopté le mariage entre couples de même sexe. Je ne parle même pas de la Grande Bretagne qui l'a voté en une journée, ou de la Nouvelle Zélande qui l'a inscrit dans ses lois la semaine dernière, mais de l'Espagne où les "anti" ont défilé c'est vrai, mais où la crispation populaire n'a pas duré face à la légitimité parlementaire.

    En France, l'opposition au projet, au départ pacifique, s'est transformée. D'une part des groupuscules extrémistes ont noyauté certaines franges de la Manif' pour tous, occasionnant débordements, agit' prop quotidienne, agressions homophobes. Contre les élus ou intellectuels favorables à la loi, mais surtout on a assisté cette semaine à la multiplication d'actes visant les homosexuels, jusqu'à l'agression du bar gay de Lille.


    ce texte qui va sans doute être adopté mardi, après une discussion trop longue et une accélération qui, du coup, a l'air précipitée, suscite une protestation qui se radicalise et va bien au-delà du mariage gay lui-même. Les infiltrations dans les cortèges, d'éléments frontistes, extrémistes, anciens du GUD, ou même la prise en main du Printemps Français, par Béatrice Bourges, nouvelle égérie d'extrême droite du mouvement, en sont autant de témoignages. Ils réussissent à noyauter les défilés, agresser ceux auxquels ils sont hostiles, et rêvent aux manifestations des ligues fascistes d'autrefois.

    Mais le plus frappant n'est pas là, car les extrémistes attendent toujours l'occasion de sortir du bois. En revanche la passivité trop longue de la droite républicaine qui non seulement a tardé à condamner ces violences inacceptables, mais botte en touche, et saute sur l'occasion est inquiétante.

    Cela laisse penser que la droite républicaine, trop contente de voir le gouvernement englué, est prête à exploiter le malaise français qui est fait de bien d'autre chose que de ce projet de loi, et notamment d'une situation économique et sociale angoissante. Quand on tient ces propos, quand dans l'enceinte de l'Assemblée, on débite de pareilles outrances, c'est qu'on espère que la contestation débouche sur une remise en cause d'une majorité de gauche qu'au fond, ils estiment illégitime.

    Hier, la manif a été calme. Mais quand Henri Guaino qui aime tant la République accuse la Préfecture de mentir sur des chiffres de manifestants contestés mais de l'avis général en baisse; quand l'ex conseiller de Nicolas Sarkozy se laisse à dire que "la rue ne lâchera plus le Président de la République et le gouvernement (...) Je souhaite que les Français descendent dans la rue jusqu'à ce que le Président cède", il sait qu'il joue avec les institutions d'une démocratie parlementaire. Le climat politique est gravement atteint, entre l'absence d'espoir d'une partie de l'opinion, le désamour des Français pour la gauche au pouvoir, et une droite qui glisse doucement vers des frontières qu'elle devrait combattre.

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  17. Le projet de loi Taubira, qui ouvre le mariage et l'adoption aux couples de même sexe, a été définitivement adopté mardi 23 avril à l'Assemblée nationale. Le texte a été voté "conforme", c'est-à-dire sans modification par rapport à la version votée par le Sénat la semaine dernière.

    C'est donc la fin d'un marathon législatif qui dure depuis le mois de janvier. La France est le quatorzième pays à ouvrir le mariage aux couples homosexuels, le neuvième en Europe.

    Le texte a recueilli 331 voix pour et 225 voix contre.

    Peu avant le vote du texte, un incident venu des tribunes des visiteurs a perturbé la séance. Un individu a tenté de déployer une banderole avant d'être intercepté par le service de sécurité. Claude Bartolone a demandé vivement qu'on sorte "les ennemis de la démocratie". Tous les députés, gauche et droite confondues, ont salué le retour au calme en applaudissant.

    Une fois le vote entériné, la droite a quitté l'Hémicycle, alors que Christiane Taubira prenait la parole. La garde des sceaux, qui a défendu le texte lors des débats, était visiblement très émue. Elle a lancé un message aux adolescents homosexuels, leur demandant de ne pas écouter les messages homophobes : "Si vous êtes pris de désespérance, balayez tout cela, (...) vous n'avez rien à vous reprocher." Habituée des citations lyriques, Mme Taubira a cette fois emprunté les mots de Nietzsche pour conclure son discours : "Les vérités tuent, celles que l'on tait deviennent vénéneuses."

    L'opposition a saisi dans la foulée de ce vote le Conseil constitutionnel en déposant un recours pour obtenir la censure du texte. Les magistrats auront un mois pour se prononcer. S'ils ne censurent pas le texte, le président de la République pourra le promulguer. Les premiers mariages entre personnes de même sexe pourraient ainsi avoir lieu à la mi-juin.

    Cependant, les opposants au mariage pour tous ne désarment pas. Ils ont prévu de poursuivre les manifestations malgré le vote définitif du texte. Des rassemblements sont prévus le 5 mai, puis le 26 mai à Paris, afin de poursuivre le mouvement de protestation.

    ______
    Les chiens de garde du genre ont beau aboyer, grogner, mordre, la caravane passera.
    Non mais!

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  18. Une carte des droits des homosexuels dans le monde.
    Il vaut mieux pour eux éviter les zones rouges...

    Monde-et-homosexualité

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  19. Un souffle d'air avec Françoise Héritier. Elle rappelle que le mariage n'a rien de sacré, et remet quelques pendules à l'heure.

    Héritier

    Extraits:
    Le mouvement a pris une ampleur considérable, car il est beaucoup plus facile, et plus visible, de protester que de soutenir. Mais les analyses, les sondages, la voie électorale et la volonté gouvernementale clairement affichée montrent bien qu'il n'y a pas d'opinion prise par surprise. Il faut également rappeler que c'est une loi qui ne porte pas de tort en retirant des droits aux personnes. Elle se contente d'en donner à certains qui n'en avaient pas. "Et les enfants ?" rétorque-t-on souvent avec ce slogan bêtasson "un papa, une maman". Je réponds que c'est oublier la réalité. Dans notre société, tous les enfants n'ont pas le droit à un père et une mère, et s'en accommodent très bien la plupart du temps. Dans notre histoire passée, il y a toujours eu une part importante de la population qui naissait bâtarde, de filles-mères car non mariées, sur qui régnait l'opprobre, car il leur manquait l'institution du mariage. Or, les détracteurs de la loi semblent oublier complètement cet aspect. Enfin, ils s'abritent, au nom de la religion, derrière l'idée de constante anthropologique, d'une nature des choses qui serait celle que Dieu a voulue. Or c'est totalement faux. L'ordre social a toujours été créé par l'esprit humain et correspondu à des impératifs qui étaient ceux d'un moment donné, avec ensuite transmission d'institutions au long cours. Dont le mariage.

    Il n'y a pas d'ordre naturel des choses. Le dieu des religions révélées est apparu il y a 8 000 ans dans notre histoire, ce qui n'est rien du tout par rapport à l'ancienneté du modèle de pensée qui existait déjà. Celui-ci a simplement été parachevé par l'introduction d'un dieu jaloux, intolérant, violent, incapable d'accepter la différence, la concurrence. Et qui a introduit un frein supplémentaire, pour les femmes notamment, qui est la notion de péché. Si vous ne faites pas ce que la nature vous dicte, relayant ce que Dieu a voulu, c'est-à-dire des enfants au sein du mariage reconnu par la société, eh bien vous péchez. Or, il se trouve qu'une bonne partie de la population ne pense pas comme ça et qu'il n'y a aucune raison de vouloir lui imposer, au nom de notre culture passée, un modèle qui n'a jamais été complètement respecté.

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  20. Un autre souffle d'air en forme de coup de balai, venu de Mélenchon. Face aux mines dégoûtées de certains de gauche (il y avait plus urgent que le mariage gay, pourquoi cette hâte, seule compte la lutte des classes etc), ces propos de bon sens politique intégratif:

    En fait une partie de la manifestation viendra sur ses propres mots d’ordre et analyses. Par exemple il y aura un ample cortège en faveur du « mariage pour tous » puisque précisément l’égalité de tous les couples fait partie des bases de la Sixième République, si l’on se souvient de mon discours à la Bastille en mars 2012. Nous assumons ainsi fièrement le rapport de force avec les amis de Frigide Barjot. Mais ce ne sera pas le seul cas. Il y aura des cortèges des usines martyrs, qui pour la nationalisation, qui pour la coopérative. En ce qui concerne les forces politiques, la diversité n’est pas non plus un obstacle. Le NPA a décidé de s’associer à cette manifestation. Il participe totalement au comité de coordination. Mais il défilera sur ses propres mots d’ordre. Même scénario pour Eva Joly et ses amis qui viennent sur leurs mots d’ordre eux aussi. Tous se retrouvent sur l’idée de changer le régime politique et les moyens de la démocratie dans notre pays. Tous viennent s’opposer à la finance et à l’austérité.

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