mardi 27 novembre 2012

Avancer vers la démondialisation?







Avancer vers la démondialisation?
Billet publié le 13 novembre 2011 sur Mediapart




Un peu lasse de certaines incompréhensions conceptuelles et politiques avec des abonnés que j'estime, j'ai écrit ce texte sur la mondialisation, à partir d'un article de Wikipédia.

Le concept de démondialisation renvoie à une nouvelle organisation de l'économie mondiale. Il prend en compte l’augmentation des interdépendances humaines dans le monde mais s’efforce de les soustraire à la domination de la globalisation financière et du libre-échange.

La démondialisation vise à rendre plus juste, sociale et écologique l’organisation économique mondiale grâce à de nouvelles règles endiguant les effets néfastes du libre-échange et du néo-libéralisme. Elle tend à mieux articuler la décision prise dans le cadre civique à l’action au niveau international.

La démondialisation se fonde principalement sur la mise en place de taxes douanières, modulées selon le coût écologique et social des marchandises, et la reterritorialisation de la production.

La paternité du terme est attribuée au penseur philippin Walden Bello dans son ouvrage Deglobalization, ideas for a New World Economy. Selon lui, la mondialisation néolibérale née dans les années 80 porte préjudice aux économies des pays du sud qui exportent sans développer leur marché intérieur. «Il s’agit de réorienter les économies, de la priorité à la production pour l’exportation, à celle pour la production destinée aux marchés locaux». Mais la démondialisation serait également favorable aux pays du nord, en proie au Dumping social (pression à la baisse sur les salaires et délocalisation vers les pays émergents où la main d’œuvre est à bas coût). La démondialisation n’est pas un retrait de la communauté mondiale mais un modèle alternatif à celui de l'OMC.

==> La démondialisation se construit donc sur une critique ferme du libre échange et de la dérèglementation financière qui portent atteinte aux droits sociaux et à l’environnement. Elle s’attache à dénoncer le mythe d’une mondialisation «heureuse», qui aurait permis le développement des pays du sud.

La crise financière de 2008 a donné lieu à une forte remise en cause du capitalisme financier, montrant l’échec de la mondialisation économique néolibérale. Dans ce contexte, le concept de démondialisation a pris de l’importance dans les pays du nord où de nombreux penseurs tentent d’imaginer un/des modèle(s) alternatif(s).

Au premier rang des causes de la mondialisation, la décision en 1971 du Président américain Richard Nixon de supprimer la libre convertibilité du dollar américain en or. Cette démonétisation de l’or a ouvert la boîte de pandore de la privatisation du dollar américain.
==> Dans ce contexte, une refonte du système monétaire américain dans le sens d'une transformation de la Federal Reserve Bank américaine en une institution de droit public contrôlée par l'État pourrait créer une condition de déclenchement d'un processus de démondialisation à partir des États-Unis.

L’autre décision, planifiée de longue date, a consisté en la réduction progressive et continue depuis la fin de la 2ème guerre mondiale des droits de douane. Le plan Marshall a constitué le premier moment de l’internationalisation des firmes américaines, de leurs capitaux en dollar, de leur méthode de gestion et de leurs normes d’audit comptable.

==> La réintroduction progressive et programmée des droits de douane sur les flux de marchandises, en fonction de leur zone de production, et la taxation concomitante des flux financiers spéculatifs agiraient comme un attracteur de démondialisation (cf: taxe Tobin).

Au niveau économique, le processus de mondialisation est fondé sur l'idée que les marchés sont efficients, ou tendent à l’efficience suivant le modèle dit «CAPM – Capital Asset Pricing Model» appelé en français le MEDAF - Modèle d'Evaluation des Actifs Financiers - pour lequel les auteurs américains H. Markowitz, W. Sharpe et M. Miller reçurent le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel en 1990.

Or les présupposés de la théorie de l'efficience des marchés, qui fondent cette économie mondialisée sous sa forme actuelle, sont faux. Ils sont fondés sur une règle statistique simplifiée, voire triviale, qui définit l'évolution des prix des actifs comme relevant d'une loi normale gaussienne. Dans la réalité, les actifs financiers suivent des lois statistiques plus complexes. C'est en raison de la fausseté statistique et mathématique des modèles d'évaluation des actifs financiers et de calculs des niveaux de risques que les spécialistes sont généralement dans l'incapacité de prévoir l'occurrence des crises et des krachs boursiers et économiques.

Cette mondialisation n'est rendue possible que par la présence, et la circulation extraordinaire d'une monnaie numérique de nature fiduciaire. L’argent constituant la forme abstraite absolue de la marchandise, couplé à sa privatisation totale dans un environnement de monopole du dollar américain, sa circulation fiduciaire sans entrave et totalement libre de toute taxe constitue la pierre angulaire sur laquelle repose la structure pyramidale du système.

==> La prise en compte de la fausseté de cette théorie dite de l'efficience des marchés et l'abandon subséquent de l'application de cette théorie financière et économique seraient nécessaires pour fonder conceptuellement la pratique de la démondialisation.

Le prix Nobel français de science économique Maurice Allais a théorisé le concept d'économie de marchés pour signifier que la notion triviale de "marché mondial" au singulier chère aux libéraux était une abstraction niant les réalités très différenciées existant dans les structures de coûts, la production et la formation de prix des produits d'une région à l'autre du monde.

Au plan politique, la mondialisation a connu un formidable développement suite à l’effondrement de l'Union Soviétique dans les années 1990. L’Union Soviétique représentait une alternative à l’application du principe général du marché libre et donc un frein à l’omniprésence des solutions libérales. Historiquement ce sont les anglo-américains sous l'impulsion officielle du Président des États-Unis d'Amériques Ronald Reagan et le premier ministre britannique Margaret Thatcher qui initièrent en premier la libération de leurs systèmes économiques tirant ainsi les premiers les conclusions de la perte d'influence de l'Union Soviétique et la fin de l'exigence de la redistribution sociale du modèle de l’État Providence.

==> Aujourd'hui, toutes les expériences, et les initiatives visant à développer des modèles alternatifs d'échanges de biens et de services tant au niveau micro que macro économique, au delà même de la consolidation du modèle de l’État Providence, doivent être étudiées et encouragées de façon à penser la démondialisation comme "évènement" politique de nature citoyenne.

Au plan de l’organisation des firmes capitalistes, la mondialisation représente la volonté de continuer le "fordisme" » en dehors de la sphère industrielle et de le porter dans le domaine des services puis de la finance. La recherche du profit peut désormais s'effectuer sans entrave, de manière abstraite, et dans une fuite en avant de plus en plus loin du réel, du concret, de la nature physique et vivante du monde: produits financiers dérivés, dérivés de dérivés, des fonds d'investissements, des fonds de fonds, des hedge funds, etc. Cette fragmentation du réel en produits financiers virtuels, abstraits, opaques et toxiques permet aux banques d'affaires, grâce à la liberté des échanges financiers mondiaux, de les proposer aux investisseurs/spéculateurs du monde entier et de diffuser ainsi l'illusion de grosses possibilités de profits, niant les risques réels de nature systémiques ignorés dans les modèles de valorisation d'actifs. La valeur de capitalisation des titres est une fiction. La fragmentation des actifs supposés en titres - la titrisation - dote le capital fictif d'un mouvement propre et d'une valeur obtenue par capitalisation du revenu rapporté ou escompté statistiquement sur le titre. C'est donc la mise en circulation du titre ou de son dérivé synthétique qui lui confère une valeur escomptée.

==> Le processus de démondialisation supposerait donc au plan législatif de créer des frottements, par exemple des impositions et des réglementations contraignantes, dans la circulation des titres, notamment des titres dérivés, pour neutraliser cette création artificielle de valeur qui est à l'origine de l'éclatement des bulles.


La méthode actuelle qui prévaut relève d'une approche réductionniste de l'analyse des firmes et du système économique. Or il est établi qu'en matière d'analyse des systèmes complexes - comme le système économique par exemple - l'approche réductionniste est parfaitement illusoire (voir René Thom). En effet, à une entrée d'information ou une unité d'énergie dans un système complexe peut correspondre une infinité de réponses possibles en sortie de ce dernier qui ne sont ni modélisables ni prédictives.
==> Il n'est pas possible de fonder, sur la base de tels errements et de manque d'outils d'analyses pertinents, de véritables décisions politiques raisonnées et prises sous l'empire du logos. Les conséquences de la mondialisation, telle qu'elle se présente aujourd'hui, ne sont ni connaissables, ni maitrisables.


La démondialisation suppose une taxation sérieuse des activités financières dite de "marché" de sorte d'assécher progressivement la sphère spéculative du domaine économique. Ce principe de taxation des transactions financières consacrerait la réapparition aujourd'hui disparue d'une frontière nette entre investissement et spéculation. La promotion de la démondialisation implique un accroissement des impositions mises à la charge de l'actionnaire suivant l'application d'un principe de nationalité et non plus de résidence fiscale, afin de neutraliser les solutions trouvés par les exilés fiscaux qu'ils soient des personnes physiques et/ou des personnes morales.

Au plan de la structure de pouvoir, la mondialisation consacre certes une expansion en réseau des échanges marchands, qui facilite la défiscalisation des profits, mais surtout elle est patiemment organisée suivant un gradient d’autorité dont le point haut - le chef - décide de la création monétaire. Ce pouvoir est délibérément placé par les élites politiques entre des mains privées, qui promeuvent le développement de l’ «argent dette» mis à disposition des firmes au travers le système bancaire. Cette passation de pouvoirs à l'avantage des banquiers s'effectue sans contrôle démocratique et de manière parfaitement opaque. La mondialisation consacre de surcroit une confusion totale dans le mode de recrutement des élites où des décideurs cooptés passent indifféremment de la haute finance, la haute industrie, la politique et inversement. Les exemples foisonnent. Par ce processus, le citoyen redescendu au rang de consommateur où qu'il se trouve dans le monde, se trouve exclu d'une décision politique fondamentale. Cette mondialisation libérale est par suite d'essence totalitaire. Elle consacre la dégradation d'un système démocratique en un système oligachirque.

Le système n'est pas à l'équilibre. L'apparition des crises de toute nature le montre. En effet, les "instituts" bancaires ont épuisé leur quête de vente des produits titrisés fondés sur un vide conceptuel, les consommateurs, figures indépassables du libéralisme, ont épuisé leurs possibilités d"endettement, les entrepreneurs financiers sont eux en quête effrénée de liquidité, les firmes multinationales se phagocytent entre elles, les États devenus, les sujets des agences américaines de notation et non plus des peuples, sont sommés d'accepter le transfert des dettes privées et de les socialiser sous le label de l'austérité.


Au plan de la décision politique, les décideurs occidentaux d'abord puis ceux appartenant aux pays tiers ensuite, favorables au système, choisis, formés et cooptés comme tels, ont progressivement abandonné leurs prérogatives d’hommes d’État au profit de l’adoption dans leur pratique politique d’un concept faible dit de « gouvernance mondiale » placé entre les mains de firmes privées, de groupes transnationaux, d'organisations diverses et de think tanks. Le libéralisme apparaît donc comme une négation du droit, l'adoption du mythe du droit sans l’État et consacre l'avènement d'une hyper-classe oligarchique privée de base légale et de légitimité démocratique.

Au plan des ressources humaines, la mondialisation est rendue possible par la mise à disposition illimitée, à l’avantage des firmes multinationales et des marchés, d’une force de travail constituée d’humains corvéables à merci. Au plan de la techno-science la mondialisation est rendue possible, à l’échelle d’un nombre croissant de produits, de services et de concepts financiers dérivés abstraits, du fait de la croissance exponentielle, voire doublement exponentielle, de la puissance et de la rapidité des systèmes d’information comme outil de gouvernance des firmes et de réalisation des productions d'artefacts. Plus généralement les applications de la techno-science est en passe de dépasser les humains dans tous les compartiments du savoir et de la connaissance à l'horizon des prochaines décennies. D'un point de vue financier, cette techno-science se traduit par l’idée de pousser toujours plus loin la substitution du capital au travail et la disponibilité numérique de l’intelligence pour réaliser le rêve des libéraux d’un effacement irréversible du facteur humain dans l’économie et à terme dans le social.

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Billet écrit à partir d'un résumé de: http://fr.wikipedia.org/wiki/Démondialisation

41 commentaires:

  1. Ce Billet questionnant la démondialisation, publié il y a un an sur Mediapart, avait suscité des réactions très ... hum... diverses.

    Je vais tenter de résumer les apports en termes de vrai débat contradictoire, et les attaques en termes de pur dénigrement.

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  2. Certains tremblent devant les projets de renationalisation transitoire lancés par Montebourg à propos d'Arcelor Mittal.

    Dans Libération, Nicolas Demorand ne sait pas très bien sur quel pied danser:

    La mondialisation ne se détricote pas comme une marinière «made in France». Dommage, ce serait plus simple pour les hommes et femmes politiques qui se coltinent une redoutable injonction contradictoire. Sur le front extérieur, ils doivent prendre place dans une économie globale dont les interactions ignorent les frontières, les pays et ceux qui y vivent ; sur le front intérieur, ils se battent pour préserver l’emploi et le tissu industriel.

    Parfois, ces deux faces se combinent harmonieusement. A d’autres moments, elles se percutent avec une telle violence que les salariés se retrouvent broyés et les politiques tétanisés par un système qu’ils ont ardemment désiré et laissé prospérer, avant de se rendre compte qu’il les privait de tout pouvoir. Nous y revoilà : rien n’a changé depuis 2006, quand Mittal lançait son OPA hostile, accueillie par un parfum de xénophobie, et que le Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin, défendait l’idée de «patriotisme économique». Six ans plus tard, les mots sont quasiment les mêmes, les doutes sur l’opération se révèlent rétrospectivement prémonitoires et le gouvernement, désormais de gauche, contraint de nationaliser une entreprise privée dont la politique sociale est inique. Saluons le bras de fer et la volonté de créer un véritable rapport de force. Espérons, très en dehors du fameux «cercle de la raison» où l’on estime que ces choses là ne se font plus depuis les Soviets, 1945 ou 1981, que les résultats seront positifs. Imaginons, surtout, une politique industrielle qui ne soit pas fondée sur la politique spectacle et les spasmes médiatiques.





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  3. Dans l'Humanité, ils ont moins d'état d'âme:

    L’espoir suscité par le ministre Montebourg et la nationalisation envisagée du site de Florange est certain chez les syndicats, d'autant plus que le consensus autour de cette décision se renforce. Mais une question demeure : "On sent un réel volontarisme du gouvernement et de la majorité présidentielle, mais oseront-ils aller jusqu'au bout?" s’inquiète un syndicaliste CFDT.

    Car le constat est assez partagé : "nationaliser la totalité du site de Florange, usine à chaud, usine à froid, seule solution viable économiquement comme stipulé dans le rapport Faure" rappelle encore ce lundi un communiqué de FO. Samedi encore, la CFDT, FO et la CGT avaient cosigné une lettre ouverte à François Hollande pour lui demander de nationaliser provisoirement l'usine sidérurgie, également paraphée par des élus mosellans PS, UMP, UDI et PCF.

    Ainsi renforcé et légitimé, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a pu affirmer ce lundi après-midi : "Une prise de contrôle public temporaire est une option parfaitement raisonnable, qui est en train de s'imposer, parce qu'elle est à coût nul pour le contribuable, qu'elle est respectueuse de l'Etat de droit français et européen".
    Le ministre avait auparavant déclaré dans les Echos : dans Les Echos "ne plus vouloir de Mittal en France". "Le problème des hauts fourneaux de Florange, ce n'est pas les hauts fourneaux de Florange, c'est Mittal" a tranché fermement le ministre, ajoutant que "les mensonges de Mittal depuis 2006 sont accablants" et que le groupe n'a "jamais tenu ses engagements" vis-à-vis de l'Etat français. Il a tempéré quelque peu ses propos ce lundi : "Quand j'ai déclaré +nous ne voulons plus de Mittal en France+, j'ai voulu dire que nous ne voulons plus des méthodes de Mittal en France, des méthodes qui relèvent du non-respect des engagements, du chantage et des menaces".

    Un discours ferme, mais qui ne rassure pas totalement les syndicats. "On sent un réel volontarisme du gouvernement et de la majorité présidentielle, mais oseront-ils aller jusqu'au bout?", s'est interrogé auprès de l'AFP le secrétaire adjoint CFDT du site, Frédéric Weber. La CGT, qui a toujours appelé à une nationalisation de l'ensemble du site, reste en revanche montrée plus prudente après les propos du ministre. "Pour nous, c'est un effet d'annonce. Tant qu'on n'aura pas vu de l'acier couler, tant que je ne retravaillerai pas dans les hauts-fourneaux, je n'y croirai pas", a insisté le responsable CGT. "Pour l'instant, il n'y a rien de concret. Après, que notre patron s'appelle Mittal ou autre qu'importe", a-t-il ajouté.

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  4. Jean-Luc Mélenchon s’est dit favorable, ce mardi sur BFM-TV et RMC, à la proposition du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, d’une nationalisation temporaire du site de Florange.


    «Les 20 000 salariés savent faire de l’acier sans Mittal. Mittal, il ne sait pas en faire sans eux. Alors si M. Mittal veut s’en aller, que voulez-vous qu’on fasse ? On lui dit au revoir», a expliqué le coprésident du Parti de gauche. «C’est bien pourquoi je soutiens Montebourg dans cette hypothèse de la nationalisation temporaire», a ajouté l’ancien candidat à la présidentielle. «Je vais vous dire, je n’ai pas de mal, le premier qui l’a demandée c’est Bernard Thibault», le secrétaire général de la CGT, a-t-il ajouté.

    Selon Mélenchon, «tous les élus du coin sont pour la nationalisation temporaire». «Mais, comme je ne suis pas fou, j’ai bien vu que Michel Sapin, lui, il a dit : "Qu’est-ce que c’est que cette histoire, que l’Etat produise de l’acier, on n’est pas en Union soviétique", avec la finesse qui est la sienne», a déploré Jean-Luc Mélenchon.

    «Le gouvernement ferait bien de se demander si, en pratiquant une politique d’austérité dans toute l’Europe, c’est pas eux qui sont en train de faire baisser la consommation intérieure, donc la consommation d’acier», a fait valoir l'ex-candidat à la présidentielle.

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    1. Le gouvernement a décidé qu'il nationaliserait l'ensemble du site de Florange (Moselle) si ArcelorMittal refusait de céder l'intégralité du site sidérurgique d'ici samedi, ont indiqué mercredi des délégués syndicaux à l'issue d'une rencontre avec Arnaud Montebourg au ministère du Redressement productif.

      "Montebourg nous a assuré que si Mittal ne fait pas marche arrière, la nationalisation se fera", a déclaré Walter Broccoli (FO), une information confirmée par Philippe Verbeke (CGT).

      Cette nationalisation temporaire ferait le relais avec l'arrivée formelle d'un repreneur.

      Pour l'instant, le groupe ne veut pas vendre tout le site de Florange, comme le souhaite l'Etat. L'industriel veut fermer les hauts-fourneaux et toute la filière "liquide" (production d'acier brut), qui emploient 650 personnes, mais entend conserver "l'aval", c'est-à-dire la transformation d'acier en produits industriels élaborés.

      Selon M. Brocoli, cet éventuel repreneur, dont a parlé M. Montebourg à l'Assemblée nationale, intéressé par tout le site, est "assez solide pour nous incorporer dans sa société".

      M. Verbeke a indiqué de son côté qu'il s'agissait d'un "industriel déjà dans la sidérurgie". "C'est une opération qui peut tenir la route", a-t-il dit.

      Les syndicats ont indiqué que le ministre avait évoqué devant eux une intervention du FSI avant la prise de contrôle définitive de la société repreneuse.

      Selon les représentants syndicaux, l'Etat pourrait être actionnaire de la nouvelle entreprise.

      Jusqu'à présent, ArcelorMittal campe sur sa volonté de fermer en partie le site mosellan (la phase "liquide", soit la production d'acier brut, qui emploie 650 personnes) mais entend conserver l'aval (la phase de transformation d'acier en produits industriels élaborés, livrés notamment à l'automobile).

      Le groupe sidérurgiste a donné jusqu'à samedi pour la reprise des hauts-fourneaux, arrêtés depuis le 1er octobre. Après, ArcelorMittal entend commencer les procédures pour fermer les installations.


      A suivre...

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  5. La démondialisation n'est pas pour demain ..
    La taxation sur les activités financières est en train d'être repoussée sine die par l'allemagne (alors que c'était le pays qui , avec la France, y tenait le plus ...
    Le Directeur de la Fiscalité Allemande Michael Sell ne croit pas à une implémentation du TTF avant 2016 !!
    2016 Qui dit mieux

    Et le récent jugement argentin montre au contraire que la mondialisation s'accélère au mépris le plus total de la souveraineté des Etats conférés par les processus démocratiques ..
    ARGENTINE FLORANGE, même combat

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    1. Oui, Shadok, l'intelligence collective prédatrice en pleine activité...

      Il est certain que nous ne sommes nullement à l'heure de la démondialisation, mais au contraire à celle d'un resserrement de la globalisation!

      Cependant, il est toujours utile de démonter les pièges sémantiques dans lesquels la pensée finit par être broyée, et les résistances laminées.

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  6. Dans Marianne, Jack Dion relève toutes les attaques dont les éditorialistes gratifient Montebourg...

    CHASSE-AU-MONTEBOURG

    J'entendais ce matin Philippe Tesson avec sa voix au bord de la nausée meugler contre l'hypothèse d'une nationalisation, dont Laurence Parisot a dit pis que pendre. Diantre! C'est une véritable attaque contre la propriété, une expropriation. Les tanks soviétiques sont aux portes de Paris^^^

    Cela dit, tout cela ressemble furieusement à une partie de poker menteur.

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    1. Il s'agissait bien de poker menteur.
      Les annonces du Premier ministre vendredi soir -ni plan social, ni nationalisation- ont été accueillies avec beaucoup de méfiance par les syndicats.

      La déception était grande vendredi à Florange (Moselle) où les réactions, tant de la part des syndicats que du maire de la ville, exprimaient de manière parfois vive une méfiance sur les promesses du gouvernement et d’ArcelorMittal.

      «Nous avons le sentiment d’avoir été une nouvelle fois trahis», a déclaré vendredi le porte-parole de la CFDT Edouard Martin, quelques minutes après la déclaration du premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

      Le délégué syndical a exigé la tenue d'«une réunion tripartite gouvernement-syndicats-direction» au cours de laquelle il souhaite avoir des garanties quant à «l'écheancier sur l’investissement de 180 millions euros promis».

      «Nous n’avons aucune confiance en Mittal», a-t-il expliqué. «Les rénovations et investissements, c’est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans.» «Nous avons été le cauchemar de Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement», a-t-il menacé.

      «Une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine»

      Pour Lionel Burriello, représentant du collectif jeunes de la CGT à Florange, «c’est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine, c’est de l’enfumage». «Rien que le mot "accord" avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l’impression de vivre un Gandrange 2», a ajouté le syndicaliste.

      Le maire PS de Florange (Moselle) Philippe Tarillon s’est dit pour sa part «sceptique», même s’il a qualifié l’accord «d’acceptable dans son principe». L'élu a invité les salariés à «maintenir la pression sur le gouvernement» et sur Arcelor.

      «Comme les salariés j’ai du mal à croire en sa (ndlr, Arcelor) parole», a-t-il ajouté. «Je respecte la déception des gens qui ont mené et mènent encore une lutte digne et courageuse», a-t-il dit.

      (AFP)

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    2. Ayrault a laissé Montebourg s'avancer et hop, il redonne le rôle à Mittal.
      Dans cette partie de mensonges, Montebourg joue-t-il le rôle du ministre un peu hors des clous volontairement, ou le manipule-t-on pour feindre d'évoquer une hypothèse?
      Quoi qu'il en soit, une fois de plus c'est du calcul grossier, et on nous prend pour des benêts.

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  7. il semble qu'il y ait eu un accord es special concernant une non fermeture dans la région nantaise .. et que l'accord venant d'être conclu avec FH soit exactement le même que celui qui a été fait à Liège ..

    Dans le genre enfumage , on ne fait pas mieux

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  8. Jean-Marc Ayrault justifie le non recours à la nationalisation d'Arcelor Mital en parlant des échecs des nationalisations lors du premier septennat de Mitterrand.

    Réponse de dans l'Humanité de Jean-Christophe Le Duigou, économiste, syndicaliste:

    La loi de nationalisation de 1981 a permis d’intégrer dans le secteur public les cinq premiers groupes industriels français (Compagnie générale d’électricité, Péchiney, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain et Thomson), trente-neuf banques et deux compagnies financières. Elle a concerné 670 000 salariés. Ces nationalisations avaient un caractère stratégique et intervenaient dans des secteurs qui n’étaient pas en difficulté. En nationalisant simultanément des segments clés de l’appareil productif et du système financier, l’État se donnait les moyens d’intervenir massivement et directement dans le fonctionnement de l’économie. Il voulait orienter plus facilement les choix industriels et réduire le poids des contraintes financières dans les décisions des entreprises.

    Pendant la période 1982-1984, les entreprises du secteur public ont contribué au soutien de l’investissement et à la progression de la recherche industrielle. L’investissement des entreprises publiques a représenté ainsi près de 35 % de celui de l’ensemble des entreprises alors que leur valeur ajoutée était inférieure à 20 % de cet ensemble. Dans un premier temps les négociations avec les pouvoirs publics ont permis des avancées sociales, notamment en matière d’emploi et de formation.

    Le « tournant de la rigueur », en 1984, allait rapidement changer la donne et faire apparaître les limites du plan de nationalisation de 1982. L’État lâche la bride aux directions d’entreprises qui en profitent pour revenir à une gestion plus classique. Les « contrats de plan » entre les entreprises et l’État sont vidés de l’essentiel de leur contenu puis oubliés. Les problèmes de financement apparaissent dans plusieurs secteurs. Les droits nouveaux qu’avaient spécifiquement acquis les salariés de ces entreprises, au travers de la loi de démocratisation du secteur public, se révèlent insuffisants pour contrecarrer cette régression.

    Le développement du secteur public est venu buter sur l’absence de réorientation de l’activité des banques et institutions financières. Dès 1982 une nouvelle politique du crédit et de l’épargne était possible compte tenu de la large maîtrise publique des banques et des assurances. Les velléités de « financer autrement » furent cependant étouffées dans l’œuf. La réforme bancaire mise en œuvre à partir de 1984 allait aligner les pratiques bancaires sur celles de la finance anglo-saxonne. La logique financière prenait ainsi le pas sur la recherche d’une efficacité économique et sociale. Ce retournement, les privatisations et les suppressions d’emplois qui suivront laisseront un goût amer à la majorité des salariés.

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  9. "Ces gens qui se disent de gauche, c'est ce qui tue ce pays"

    Léo Ferré :

    http://www.youtube.com/watch?v=CQCZsyg7NaY&feature=player_embedded

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  10. C'EST QUI QUOI CES GENS DE GAUCHES ?
    09 décembre 2012 Par Raymond Thiébaut

    http://blogs.mediapart.fr/blog/raymond-thiebaut/091212/cest-qui-quoi-ces-gens-de-gauches

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  11. Rapport sur l'acier dont il est incompréhensible qu'il n'ait pas eu plus d'écho dans la presse .
    Il donne totalement raison à Montebourg sur ses appréciations !!!

    Et il explique parfaitement comment les vues court-termistes de Lakshmi Mittal on détruit un fantastique outil industriel leader dans le métier .
    Ce rapport a été commandé par Arnaud Montebourg en Juin 2012 et il est sorti en Juillet 2012 !!!
    La filière de l'acier et l'avenir du site de Florange

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  12. Il est incompréhensible dis-tu, chère Shadok? Non, c'est compréhensible!
    Les Rapports sont faits pour figurer dans les Archives, pas pour guider l'action politique qui, elle, obéit à la loi des "marchés".

    Le gouvernement a laissé Montebourg faire son tour de piste in situ, puis il est réparti avec Mittal, montrant ainsi au Medef, qui avait hurlé, de quel bon bois conformiste social libéral il se chauffe.

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  13. j'a pas fait de rapport mais un billet d'humeur .. repris ce soir par wikistrike ..
    Comparaison Gemalton , Arcelor c'est pas triste !!!
    http://fipcarolinep.xooit.fr/t133-Gemalto-Arcelor-la-competitivite-est-d-abord-une-decision-politique.htm

    <A href="http://fipcarolinep.xooit.fr/t133-Gemalto-Arcelor-la-competitivite-est-d-abord-une-decision-politique.htm> Arcelor Florange même combat</A>

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  14. LU dans Le Monde.

    Lundi 10 décembre, Arnaud Montebourg était à Bruxelles. Il a proposé le projet, annoncé lundi par les ministres de l'industrie, de doubler l'enveloppe des fonds européens pour la recherche-développement dans le domaine automobile. Elle passera à 2 milliards d'euros pour la période 2014-2020.

    Un projet de M. Montebourg visant à lutter contre la surcapacité du secteur en interdisant tout soutien à l'implantation de nouvelles unités de production sur le sol européen a, en revanche, été retoqué. "Pas question de réglementer le marché", ont objecté ses collègues.

    Qu'à cela ne tienne, le ministre socialiste réclame de la Commission européenne qu'elle protège davantage ce secteur et d'autres. "Est-ce possible, lorsqu'on est commissaire européen, d'ouvrir les yeux et de voir ce qui se passe au lieu d'attendre que des choses irrémédiables se produisent ?", interroge-t-il en visant le commissaire au commerce, le libéral Karel De Gucht.

    Le ministre fait allusion à la concurrence des constructeurs automobiles coréens, mais, plus généralement, à ces "pays émergents sans vergogne" qui ne reculent pas, eux, devant les aides d'Etat et rient "avec le reste du monde" de la "naïveté" européenne. "Nous sommes les idiots du village global", dit-il, reprenant une formule d'Hubert Védrine.

    M. Montebourg croit donc que le recours aux nationalisations temporaires sera bientôt réévoqué. D'autant que cet outil existe "dans tous les pays du monde". Le ministre croit aussi possible d'incorporer des normes sociales dans les accords commerciaux que l'Union négocie avec ses grands partenaires.

    Il s'énerve contre ce Fonds européen d'adaptation à la mondialisation, censé amortir le choc de la crise, mais qui met deux ans à verser 12 millions d'euros à la France. "Gardez-les vos 12 millions !", lance-t-il avant d'en revenir plutôt à son thème favori de la démondialisation, qui rapprocherait le lieu de production du consommateur. A propos de ce dernier, il dit qu'il a "tout obtenu depuis trente ans" et qu'il convient désormais de "défendre aussi les producteurs".

    Partant de l'exemple des briquets Bic, soumis au dumping des producteurs chinois, M. Montebourg invite chacun à s'impliquer dans la défense d'un "mode de vie", quitte à payer un peu plus cher ses achats. A défaut, dit-il, un pays comme la France sera demain "un grand domaine de vacances avec 10 000 musées et des emplois précaires".

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  15. La CGT et FO d'ArcelorMittal ont claqué jeudi la porte du comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire consacré à l'accord entre le groupe sidérurgiste et le gouvernement, pour manifester leur rejet "catégorique" de cet accord, a constaté une journaliste de l'AFP. FO "ne reconnaît pas la légitimité de l'accord", a déclaré en sortant Norbert Cima, tandis que Philippe Verbeke (CGT) a dit "le dénoncer catégoriquement".

    Appel à la mobilisation

    M. Verbeke a dénoncé un "accord qui entérine l'arrêt de la filière liquide et impacte d'autres sites, comme celui de Basse-Indre" et a appelé le gouvernement à "rouvrir le dossier, car les destructions d'outil et d'emplois menées par Mittal vont continuer". La CGT, premier syndicat du groupe ArcelorMittal, a appelé aussi "les salariés partout sur les sites en France" à "la mobilisation dans l'unité syndicale". De son côté, Sylvie Victoire-Mendoza, secrétaire FO du CE de Basse-Indre (Loire-Atlantique), a expliqué que "la direction avait refusé de donner l'accord entre Mittal et le gouvernement". Pour Norbert Cima, "Mittal et le gouvernement voudraient qu'on les suive sur un accord qui fragilise l'ensemble des sites. Est-ce qu'il a été vraiment signé, cet accord ?" s'est-il demandé.

    Un comité central d'entreprise extraordinaire d'ArcelorMittal, réunissant direction et représentants des salariés pour évoquer l'accord avec le gouvernement, s'est ouvert jeudi à Paris sur fond de grève dans des sites du sidérurgiste. La direction devait détailler aux élus du CCE les engagements pris auprès du gouvernement le 30 novembre, alors qu'aucun repreneur ne s'était présenté pour reprendre les deux hauts-fourneaux de Florange et la phase dite liquide (fabrication d'acier). ArcelorMittal a affirmé qu'il tiendrait ses engagements contenus dans l'accord avec le gouvernement, que les premiers investissements promis seraient effectifs dès le premier trimestre 2013 et que 13 millions d'euros seraient consacrés à la recherche-développement sur le projet expérimental de captage/stockage de CO2 Ulcos. (AFP)

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  16. Dans Le Grand Sour, un intéressant article sur la mondialisation financière à laquelle se sont ralliés bien des socialistes:

    SOCIOMONDIAL

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  17. Les délices de la mondialisation ou: Suivez le bœuf à cheval (d'équarrissage?)

    Interview d'Olivier Andrault, chargé de mission en matière d'alimentation à l'UFC-Que Choisir. Il fait le point sur l'affaire des lasagnes au cheval. Il pointe le poids de l'industrie sur la classe politique.

    - Le Guardian et Le Parisien révèlent qu'un trader néerlandais, qui endosse le rôle du coupable idéal, aurait acheté de la viande de cheval pour la revendre à Spanghero. Ne pensez-vous pas que dans les semaines à venir, chaque maillon de la chaîne va rejeter les responsabilités sur l'autre?

    Olivier ANDRAULT - Oui, tout le monde va être responsable sauf les grands groupes industriels! On a d'ailleurs déjà commencé à observer un grand déballage où chaque maillon de la chaîne dans l'histoire des lasagnes à la viande de cheval essaie d'éviter le problème en tentant de refiler la patate chaude à son voisin. Exemple: Findus et Spanghero n'ont pas la même analyse sur la nature du lot de viande incriminée. Findus dit qu'il pensait de bonne foi avoir de la viande de boeuf 100% française et Spanghero dit de son côté, toujours de bonne foi, qu'il pensait commander de la viande de boeuf 100% roumaine.

    Conclusion: si deux des acteurs majeurs de la chaîne sont incapables d'accorder leurs violons, comment peut-on imaginer généraliser la traçabilité des aliments transformés?

    - Quid de la responsabilité du trading en matière de traçabilité?

    Cette transformation des acteurs de l'agroalimentaire en véritables traders qui vont chercher les matières premières à l'endroit du globe où elles sont les moins chères existe en réalité depuis longtemps et ce dans tout le secteur, pas uniquement avec la viande. Or le système du trading dans l'alimentation pose le problème de l'instabilité des fournisseurs car le commanditaire initial ne sait plus, en bout de course, identifier les différents fournisseurs. C'est la notion même de traçabilité qui est mise en danger et donc tout notre système de sécurité sanitaire.

    - Que pensez-vous de l'attitude des autorités françaises et européennes dans cette affaire?

    C'est une mascarade! Les autorités refusent d'admettre que ce scandale est révélateur d'une problématique qui menace la traçabilité de toutes les filières de l'agroalimentaire. En limitant leurs décisions à demander quelques tests ADN, ils font mine de croire qu'il s'agit d'un problème de fraude limité alors qu'il s'agit d'une fraude généralisée à l'ensemble de la filière agroalimentaire.

    - Quel est le poids du lobby de l'agroalimentaire sur le pouvoir politique?

    Les autorités françaises et européennes sont les porte-voix de l'agroalimentaire, ils sont la courroie de transmission de toute cette industrie. Les demandes des consommateurs ne sont prises en compte qu'à la marge et encore, à partir du moment où elles ne gênent pas les industriels qui n'hésitent pas pour se faire entendre à faire du chantage à l'emploi.

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  18. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  19. http://www.lejdc.fr/nievre/actualite/2013/02/13/ancien-veterinaire-a-nevers-constantin-sollogoub-setonne-du-parcours-de-la-viande-roumaine-1441372.html


    Qu’est-ce qui pose le plus question ?
    Le trajet. Pourquoi le minerai d’une viande abattue en Roumanie, vient-il jusqu’à Castelnaudary, pour être préparé au Luxembourg, via Metz ?

    Et alors ?
    Il y a l’intérêt du prix de la viande de cheval qui vaut en Roumanie le 1/3 du prix de la viande bovine. Il y a aussi celui de perception de primes européennes. A l’export quand la viande sort de Roumanie. A l’import, quand elle arrive au Luxembourg. Où d’ailleurs, on peut se demander si elle reste très longtemps ?

    Note : en fait il semble qu'entre elle soit bien passé par les Pays-Bas de surcroît où aurait été préparé le minerai.

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  20. http://blogs.rue89.com/dessous-assiette/2013/02/13/findus-des-lasagnes-au-cheval-et-alors-tout-est-bon-dans-le-cheval-229643

    Et si on jouait à se faire peur ?
    Dans cette histoire, pas besoin d’aller loin, de traquer le réseau mafieux vendeur de cheval haché au fin fond des Carpates pour se faire peur. Un tour sur alibaba.com, mot-clé : « beef ».
    Pour 3,8 dollars le kilo, on peut acheter du bœuf (ou du buffle, il y a une barre oblique, ça dépend donc des arrivages) indien, mis en conteneurs à Mumbai. Une autre entreprise, au nom anglais, se propose de vendre de la cervelle de bœuf, origine UE, acheminée par un transporteur émirati.

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    1. En outre, Danyves, je suis très sensible à la notion de "minerai". C'est une mine d'or pour certains, et pas seulement les traders...

      Voyons la composition dudit minerai: "produit haché issu du désossage d'une carcasse, composé des bas morceaux (attaches de muscles, gras, quartiers les moins nobles)".

      Bref, on a là ce qui a de tout temps constitué les Canigou et autres PAL de nos amis à quatre pattes... On passe tout ça au hachoir avec aromates et adjuvants de fabrication, et hop!

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    2. Lu dans PressEurop:

      “Mais le vrai problème est le suivant : comment se fait-il qu’il y ait eu de la viande de cheval dans des burgers de bœuf ?” demande Elizabeth Dowler, professeur de diététique à l’Université de Warwick. Elle répond elle-même à la question : “parce qu’il faut qu’ils restent le moins cher possible”. Les burgers en question coûtent chez Tesco et Iceland 13 pence (15 centimes d’euros) l’unité, les lasagnes surgelées de Findus sont vendues généralement 1,60 livre sterling (1,35 euro) les 350 grammes.

      Les prix de l’alimentation ont augmenté de 26 % au Royaume-Uni ces cinq dernières années. En Irlande, la hausse est certes moins prononcée, mais la crise a fait baisser le pouvoir d’achat dans le pays.
      Le problème est lié à la pauvreté.

      Le prix du steak a aussi augmenté. Ce matin, au marché de la viande de Smithfield à Londres, un kilo valait au maximum 770 pence (7,70 livres sterling, soit 9 euros). En février 2007, il était à 560 pence. “Pour faire baisser le prix de la viande, on la complète, et pas toujours par de bonnes protéines”, dit le professeur Elizabeth Dowler. Et le prix de la viande de cheval est inférieur d’un cinquième à celui de la viande de bœuf. Elle doute sérieusement que l’on utilise une “viande de qualité”.

      “Les gens qui sont touchés sont ceux qui ont peu d’argent et beaucoup d’enfants. Ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un burger de meilleure qualité ou d’aller chez un boucher et de faire eux-mêmes leur viande hachée, et qui réagissent aux offres du type 3 pour le prix de 2”, dit-elle. “C’est un problème de pauvreté”.

      Elle pense que le consommateur a conscience de ce qu’il achète. “Il ressort de mon enquête sur les familles à faibles revenus que les gens savent que ce qui est bon marché ne vaut rien, et c’était déjà le cas avant la crise. Mais ils n’ont souvent pas le choix”. Elle doute en revanche que les consommateurs sachent vraiment comment on fabrique des produits alimentaires. “L’histoire de l’enfant qui pense que le lait sort d’un carton de lait est trop facile. Mais a-t-on vraiment idée du fonctionnement de l’industrie laitière ?”

      Martin McAdam, fournisseur de viande qui représente le maillon entre les abattoirs et les fabricants de burgers, a révélé sur la chaîne de télévision irlandaise RTÉ ses méthodes de travail. La demande de viande toujours moins chère l’a contraint de rechercher de la viande en dehors de l’Irlande. Il s’est tourné vers la Pologne, la Belgique et les Pays-Bas, a-t-il raconté – alors que l’Irlande est le premier exportateur de viande de bœuf d’Europe. La différence était “de cinq à dix mille euros par camion”. Il a déclaré ignorer que la viande était d’origine chevaline.

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  21. Tout le monde parle du trader chypriote, Draap Trading Ltd, en fait néérlandais, domicilié à Chypre pour des raisons fiscales, peut-être de blanchiment d'argent pour lequel il faut regarder du côté des capitaux de la mafia russe.

    Horsemeat scandal: Dutch broke Draap Trading Limited revealed as ...
    www.mirror.co.uk/.../horsemeat-scandal-dutch-br... - Traduire cette page
    Il y a 2 jours – The Dutch firm bought £45000 of horsemeat from the Romanian abattoir known to have sold horse cuttings that eventually ended up in Britain.

    Horsemeat scandal: Dutch meat trader could be central figure | UK ...
    www.guardian.co.uk › ... › Horsemeat scandal - Traduire cette page
    Il y a 18 heures – Draap Trading Ltd is a Cypriot-registered company, run from the Antwerp area of Belgium, and owned by an offshore vehicle based in the ...

    Viande de cheval : des factures suspectes et un trader louche ...
    www.planet.fr › Actualités › SociétéIl y a 5 heures – Spanghero n'a jamais reçu de factures de Draap Trading relatives à de la viande de cheval ». Dans cette affaire, Jan Fasen, directeur de ...

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  22. http://www.eitb.com/fr/infos/economie/detail/1255074/lur-berri-cooperative-basque-devenue-monstre-agroalimentaire/

    Lur Berri, une coopérative devenue "monstre" agroalimentaire
    RÉDACTION
    12/02/2013
    Ancrée au Pays Basque, la coopérative Lur Berri s'est transformée ces dernières années en un "monstre" de l'industrie agroalimentaire.
    .../...
    "Une coopérative agricole n'est-elle pas censée défendre les intérêts des agriculteurs, plutôt que de spéculer sur les cours de la viande en gagnant de l'argent sur le dos des agriculteurs européens? Est-ce cette politique agricole que nous voulons?," se demandeAlice Leiciagueçahar, conseillère régionale d'Aquitaine (EELV), dans une tribune publiée sur le Journal du Pays Basque. "Ce fait divers à lui seul soulève quantité de questions (qualité de la viande, politique agricole, revenu de l'agriculteur, spéculation, etc.)," ajoute-t-elle.
    L'affaire des lasagnes au cheval remet aussi en lumière d'autres tourmentes dans lequelles s'est retrouvé Barthélemy Aguerre, président de Spanghero et vice-président de Lur Berri. En 2008, la coopérative Arcadie, dont Aguerre est président et Lur Berri actionnaire, a été mise en examen pour "tromperie sur les qualités substantielles et sur l'origine d'un produit, tromperies aggravées sur les risques pour la santé humaine" et "mise en vente de denrées corrompues". De grandes quantités de viande avariée avaient été découvertes en 2006 dans une usine de Cholet.
    Les salariés de Lur Berri, de leur côté, ont dénoncé à de nombreuses reprises "la politique sociale déplorable qui règne à Lur Berri", "des salaires bas (moins de 1 300 euros net pour plus de la moitié du personnel), "des heures supplémentaires non payées", etc.
    .../...

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  23. La parole officielle :

    http://www.sudouest.fr/2013/02/14/l-ancien-directeur-de-lur-berri-se-dit-afflige-966020-3944.php

    Affaire Findus : l’ancien directeur de Lur Berri attend les résultats de l'enquête
    Robert Villenave, patron de Lur Berri durant plus de trente ans, dénonce l’association de la coopérative au scandale qui touche sa filiale Spanghero

    L’association de la coopérative Lur Berri à l’affaire Findus a particulièrement affligé Robert Villenave. L’ancien maire d’Anglet avait été nommé directeur général de la coopérative par son président et créateur, Robert Bordes, en 1968. Il a vécu le début de la présidence de Jean-Jacques Lasserre jusqu’en 1999.

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  24. Où il apparait que les liens entre Spanghero et le trader néerlandais Jan Fasen son étroits :

    http://www.guardian.co.uk/uk/2013/feb/14/french-firm-accused-horse-beef

    French firm accused of being first to label horse as beef

    Spanghero bought 42 tonnes from Romanian abattoir and 'had close ties with convicted fraudster'l
    Ian Traynor in Brussels, Luke Harding, Angelique Chrisafis in Paris and Paul Radu in Bucharest
    The Guardian, Thursday 14 February 2013 22.21 GMT

    .../...
    The French authorities found that Spanghero had profited to the tune of more than €500,000 (£430,000) over six months by marketing the cheap horsemeat as much more expensive beef.
    Evidence also mounted of extensive and long-term collaboration between Spanghero and the Dutch trader, Jan Fasen, whose Cyprus-based company, Draap Trading Ltd, brokered the deal between two Romanian abattoirs and the French company, which last night denied acting improperly.
    Fasen was convicted last year for selling South American horsemeat as 100% Dutch or German beef and for faking the paperwork. He told the Guardian he had been working with Spanghero for up to seven years, but protested his innocence in the latest case, saying he had clearly labelled the meat as horse.
    He said he had also been supplying at least two other French firms with horsemeat purporting to be beef. Asked about his French customers, Fasen said on Thursday: "We are all one big family."
    The owner of the Romanian abattoir where Fasen bought the horsemeat, which was then delivered to Spanghero, added that he had been introduced to the French meat industry executives by Fasen in Paris last year.
    Iulian Cazacut told the Guardian that he attended the Paris meat fair last October where Fasen introduced him to executives from Pujol, the large holding company that owns Spanghero.
    "I met the French in October 2012. Draap [Fasen] introduced them to us. We were already working with Draap. They were together there."
    Spanghero bought 42 tonnes of horsemeat from two Romanian abattoirs via Fasen's Draap Trading Ltd, based in Cyprus – produce that then went to UK supermarket shelves, sold as Findus frozen beef lasagne.
    .../...

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    1. On voit clairement à quel point le système des intermédiaires commerciaux, amplifié d'une manière monstrueuse par l'organisation européenne néolibérale et l'inique mondialisation, aboutit à des trafics devenus incontrôlables, avec au bout de la chaîne un consommateur à qui l'on refile des vessies au prix de lanternes. Jusqu'à éventuellement compromettre sa santé...

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  25. A propos de l'UE, de la santé et de l'alimentation:

    Les poissons d'élevage pourront à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volailles à compter du 1er juin, un mode d'alimentation qui était prohibé dans l'Union européenne depuis la crise de la «vache folle», a annoncé ce jeudi la Commission européenne.

    SUR LE MÊME SUJET

    Bruxelles réfléchit depuis 2010 au retour des farines animales



    Approuvée par les experts des Etats membres en juillet 2012, la mesure autorise le recours aux protéines animales transformées (PAT) dans l'alimentation des poissons d'élevage et des autres animaux de l'aquaculture.

    Remplacer les farines au poisson

    «Elle améliorera la durabilité à long terme du secteur de l'aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare», a indiqué la Commission dans un communiqué. En effet, la plupart des poisson d'élevage sont carnivores et les nourrir nécessite de grandes quantités de poissons sauvages. Ainsi, «pour 1kg de saumon, de bar ou de daurade d'élevage il faut 4kg de farine de poissons sauvages (hareng, sardine ou maquereau), calcule l'organisation écologiste Greenpeace, dans un de ses documents, qui dénonce les dégâts de l'aquaculture. Ce chiffre passe à 15 ou 20 kg pour 1kg de thon rouge d’élevage.»

    L'Europe écarte un risque de transmission de l'ESB

    La mesure «est conforme aux avis scientifiques les plus récents selon lesquels le risque de transmission d'ESB (NDLR : encéphalopathie spongiforme bovine, ou maladie de la vache folle) entre animaux non-ruminants est négligeable pour autant qu'il n'y a pas de recyclage entre les espèces» (NDLR : cannibalisme), a souligné Bruxelles.

    L'utilisation des farines animales pour les ruminants est interdite depuis 1997 en raison des risques de contamination par ESB. L'interdiction avait été étendue en 2001 aux aliments pour tous les animaux de consommation. «La situation épidémiologique actuelle de l'ESB montre que l'UE est désormais dans la phase finale de l'éradication de l'ESB au sein de son cheptel bovin», a souligné la Commission.

    Les volailles pourraient manger du porc

    En juillet 2010, Bruxelles avait décidé d'entamer une réflexion sur les assouplissements pouvant être apportés à l'interdiction des farines animales dans l'alimentation des animaux.

    Ainsi, après l'autorisation des farines pour poissons, la Commission «entend proposer une autre mesure pour réintroduire l'utilisation des PAT de porc et de volailles pour les volailles et les porcs». Le cannibalisme (à l'intérieur de mêmes espèces) étant interdit, les volailles ne pourront pas être nourries avec de la farine de volailles, mais en l'occurrence de porc, et inversement. Mais cette autorisation ne devrait pas intervenir avant 2014, selon un porte-parole de l'exécutif communautaire.


    Les PAT resteront en revanche interdits dans l'alimentation des ruminants (bovins, ovins et caprins), de même que les PAT de ruminants à destination des animaux d'élevage non-ruminants.

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  26. Surprenant est encore un mot faible, préfiguration d'un retour plutôt :




    ALLEMAGNE 10:04

    Des néonazis pour motiver les troupes d’Amazon

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7ba765e0-79a7-11e2-9c3f-f412594b2ec9/Des_néonazis_pour_motiver_les_troupes_dAmazon

    L’entreprise révolutionne régulièrement le commerce en ligne. Mais dans la gestion de la masse salariale, en revanche, les méthodes sont pour le moins surprenantes

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  27. Des néonazis pour motiver les troupes d’Amazon

    Extrait



    L’entreprise révolutionne régulièrement le commerce en ligne. Mais dans la gestion de la masse salariale, en revanche, les méthodes sont pour le moins surprenantes

    Un village de vacances de la région de Hesse, dans l’ouest de l’Allemagne, hébergeant des travailleurs étrangers qui touchent des salaires inférieurs à ceux qui leur avaient été promis. Notamment des Espagnols qui ont quitté leur pays frappé par la crise pour travailler en Allemagne. L’endroit est encadré par des vigiles en uniformes noirs portant des vêtements de la marque Thor Steinar, très prisée dans les milieux d’extrême droite.

    Ils sont aussi chaussés de bottes militaires. On dirait un film de mauvais goût? Et pourtant, tout est bien vrai, et la découverte de ce décor genre IIIe Reich sur le retour a poussé ce week-end la ministre allemande du Travail, Ursula von der Leyen, à prendre le taureau par les cornes dans le journal Die Welt am Sonntag.

    En souvenir de Rudolf Hess

    Mais de quoi s’agit-il? De rien de moins que les conditions de travail des employés saisonniers du géant d’Internet Amazon. Une émission de télévision vient de dénoncer ces pratiques discriminatoires. Le reportage de la chaîne ARD affirmait qu’Amazon avait recours à une société de sécurité pour surveiller certains de ses salariés. Mais surtout que cette agence, H.E.S.S. Security, employait des néonazis – son nom faisant probablement référence au charmant et influent compagnon de Hitler Rudolf Hess.

    Si le distributeur en ligne, contre lequel les appels au boycott se multiplient maintenant en Allemagne, selon Bild, a rejeté vendredi ces accusations, la ministre dit tout de même «vouloir examiner les faits attentivement». Elle déclare que «si l’enquête montre que ces accusations sont vraies, l’agence de placement qui a embauché ces travailleurs pourrait perdre sa licence».

    Slate.fr donne les détails de cette sordide histoire: «Les employés immigrés, souvent embauchés par des agences extérieures, note The Verge, ont été malmenés.» Des exemples? «Les gardes pénètrent régulièrement dans leurs chambres, prétendument pour vérifier que les employés ne volent pas les petits pains des petits déjeuners.»

    «Comme la police»

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  28. Un excellent article de Yann Fievet dans Le Grand Soir

    EFFONDREMENT

    Voici le début :

    Le présent de l’Humanité – et de la planète qui la supporte – est chaque jour plus cocasse que la veille. Les hommes vaquent à leurs occupations, petites ou grandes, en négligeant de façon pathétique de s’occuper de l’essentiel : annihiler les risques majeurs de l’effondrement définitif restant coupablement comme une vague possibilité ou un triste épouvantail agité par quelques fâcheux écolos. L’hypothèse de l’effondrement a été longtemps l’apanage des historiens des temps longs qui nous ont enseigné que les civilisations entières sont mortelles. L’exacerbation de la crise écologique au cours des dernières décennies fait surgir de l’ornière où l’on se complaisait trop facilement à la cantonner la menace tangible et fatale pesant désormais sur l’espèce humaine. L’extension du capitalisme marchand et financier à tous les recoins de la planète a transformé la possibilité de l’effondrement autrefois localisé en risque global. En inventant la « mondialisation sans contrôle » munie de son dévorant ressort productiviste les hommes ont donné naissance à la perspective de la catastrophe totale. Comble de l’ironie : dans l’océan d’insouciance où nous baignons un îlot de raison surgit enfin : nous pouvons dès maintenant nous passer des millénaristes et de leurs prédictions sans fondements intelligibles.
    Tous les clignotants de la « décrépitude environnementale » potentielle sont au rouge. S’il nous arrive encore de douter du terrible constat, c’est que de doctes experts consultés par les « officines de surveillance » et/ou appointés par les firmes capitalistes maintiennent en vigueur – avec l’assentiment en dernière instance des représentants de la sphère politique – des seuils de tolérance officiels pourtant déjà dépassés eu égard aux travaux des scientifiques indépendants ou des limites physiques de la biosphère. Il est quasi certain que nous ne parviendrons pas à empêcher « l’emballement climatique ». Trop de rendez-vous mondiaux ont été manqués depuis la parution du rapport Meade en 1972. L’étouffement progressif des écosystèmes atmosphériques, aquatiques ou terrestres se poursuit allègrement : les efforts méritoires de quelques nations vertueuses sont submergés par les effets démultipliés de la course au Progrès et à la Croissance à l’échelle planétaire. Là où a sévi l’agriculture hyper intensive, les sols deviennent infertiles après avoir été tellement gorgés de fertilisants et pesticides chimiques. Et ce « modèle » continue de « gagner » du terrain. Il est d’ores et déjà patent que nourrir neuf milliards d’êtres humains en 2050 sera une gageure si l’on ne restaure pas le capital de terres cultivables. L’exploitation exponentielle des gisements de matières premières va faire du 21ème siècle le siècle de l’épuisement dangereux de nombre de ces ressources.

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  29. Les grandes enseignes s’inquiètent de l’affaire du bœuf à cheval (ou du cheval à tête de bœuf) car les consommateurs font grise mine : chute de 40% de la fréquentation des magasins la première semaine après le début du scandale.

    Du coup, ils se méfient de la production mondialisée des aliments: comment en contrôler la traçabilité ? Réduire leurs coûts est certes fort important, mais voir plonger les ventes de 40% les inquiète. Oui oui.

    Le PDG de Picard a décidé de rompre son contrat avec Comigel pour les produits à base de viande. La solution ? Le « repli national »comme dirait l’autre! Le groupe Picard s’est engagé lundi à garantir «l’utilisation exclusive de viande bovine d’origine française» pour l’ensemble de ses produits, contre 85% actuellement. «Donc il reste 15% de viandes qui viennent de l’Union Européenne et de pays que nous avons choisis avec nos industriels», a-t-il ajouté, relevant qu’au final, le passage à 100% viande française n’aurait qu’un faible surcoût sur ces 15%. «On parle en centimes d’euro», a-t-il insisté.

    «On dit aux Français de continuer à nous faire confiance. Nous avons des contrôles et des cahiers des charges draconiens. Mais on ne peut pas empêcher les gens de "truander"», a-t-il reconnu. Les industriels Findus et Fleury Michon, ainsi que les distributeurs Carrefour et Intermarché, ont déjà annoncé début février qu’ils s’engageaient à garantir l’origine française de tous leurs produits préparés à base de viande.

    Il ne reste plus aux dits Français qu’à ne pas (trop) truander. Et aux contrôles d’être aussi efficaces que les radars d’excès de vitesses !

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  30. @Art
    L'exemple de la fraude vient d'en haut ..
    Et la recherche d'une rentabilité du capital à tout prix ne peut elle même être que génératrice de fraudes puisque cette recherche dans un contexte de récession est un non sens .
    C'est ce que je voulais dire quand je me bats contre la privatisation des services publics .. dans une article comme Europe Puissance ou Colonie
    C'est ce que j'exprime dans mon dernier article : Six Milliards c'est facile Monsieur Cahuzac : Petits arrangements entre amis .

    Je pense que sur le plan des principes ... l'Union Européenne mettrait en place une politique stricte de sanctions pénales , assorties d'interdictions d'importation , en cas de fraude , nous n'en serions pas là . L'union Européenne est en train de faire l'inverse avec son Union Douanière et ses autorisations d'importation ..

    Ce n'est même plus une question de régime politique ou de clivage politique , c'est une question de philosophie , de mentalité , de justice ... Seule la justice peut redonner la confiance et l'espoir ... C'est juste notre histoire Européenne , celle de nos démocraties et çà ne s'obtient que grâce au respect de la séparation des pouvoirs .

    SIX Milliards Monsieur Cahuzac c'est facile: petits arrangements entre amis






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    1. Chère Shadok, ton article est si limpide...

      Les gouvernants - qu'ils soient de l'UMP ou du PS - s'appuient sur les doxas économiques les plus libérales et mettent en oeuvre les politiques de corruption qui servent le plus les intérêts de oligarchies, ce qui ne peut se faire qu'en réduisant aux acquêts la démocratie et donc en empêchant la séparation des pouvoirs.

      Il est de plus en plus clair pour moi que les clivages politiques (qui font florès sur Mediapart, où certains abonnés en cour (et en oreille de la direction) se livrent à des purges politiques incessantes, parce qu'untel ou unetelle seraient "de droite" ou "d'extrême droite") ont pour fonction de nous enfumer un peu plus et de détourner notre attention des malversations systémiques de notre système politique. Tout ce que tes analyses apportaient de neuf et de révolutionnaire sur ce média a été rayé de la carte par les attaques personnelles immondes d'une bande de salopards...

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  31. Le cri d'alarme de Mélenchon contre le marché transatlantique (L'Humanité)

    Le député au Parlement européen appelle à la mobilisation contre le projet de marché transatlantique entre l'Union européenne et les Etats-Unis prévue pour 2015. Il dénonce "la double logique atlantiste et libre-échangiste de cet accord qu’ils voudraient signer dans le dos des peuples".

    Hier matin sur BFMTV et RMC, le coprésident du Parti de gauche a lancé "un cri d'alarme" sur le début de la phase finale des négociations devant aboutir à cette vaste zone de libre-échange et de concurrence libre et non faussée consaré par ce commerce transatlantique. Dans un billet publié sur son blog, Jean-Luc Mélenchon expliquait déjà il y a quelques jours que les concessions demandées aux Européens sont nombreuses: "Ils exigent la levée des restrictions européennes sur l’importation d’OGM, de volaille traitée avec du chlore et de bétail nourri aux hormones de croissance, la dérèglementation en matière de protection des données personnelles pour faire plaisir aux entreprises philanthropiques Google, Facebook et Amazon, l’assouplissement des normes environnementales et sanitaires. Autrement dit, l’extension de la jungle ultra-capitaliste aux deux côtés de l’Atlantique."

    Jean-Luc Mélenchon déplore le silence du gouvernement français sur le sujet, alors qu'en Angleterre et en Allemagne, David Cameron et Angela Merkel "se réjouissent" déjà. "Autour d’un danger d’une telle importance pour la vie sociale de notre pays, on attendrait un grand débat démocratique et médiatique. Mais l’inconscience des sociaux-libéraux et le silence complice des médias durent depuis que ce projet est né", dénonce-t-il.

    JLM appelle à la mobilisation contre ce projet de libéralisation du commerce entre l'Union européenne et les Etats-Unis. "Dans trois mois les Etats-Unis d’Amérique et l’Union européenne devront avoir présenté leurs lignes de négociation respectives pour pouvoir conclure cet accord « dans les deux ans ». Cet accord, qui mettra en péril les économies et continuera de détruire les systèmes de protection sociale et environnementale de nos pays, est porteur de menaces très concrètes pour les citoyens en matière de culture, d’alimentation, de santé, de travail."

    Et quand on voit l'austérité qui se profile aux USA...

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  32. Danyves signale un excellent article de Maurice Allais sur la mondialisation :

    Allais

    Quelques lignes:

    Au regard de l’ensemble de l’évolution constatée de 1974 à 2004, soit pendant trente ans, on peut affirmer aujourd’hui que cette évolution se poursuivra si la politique de libre-échange mondialiste de l’Organisation de Bruxelles est maintenue.

    En fait, toutes les difficultés pratiquement insurmontables dans lesquelles nous nous débattons aujourd’hui résultent de la réduction d’au moins 30 % du Produit national brut réel par habitant d’aujourd’hui. La prospérité de quelques groupes très minoritaires ne doit pas nous masquer une évolution qui ne cesse de nous mener au désastre.

    L’aveuglement de nos dirigeants politiques, de droite et de gauche, depuis 1974 est entièrement responsable de la situation dramatique où nous nous trouvons aujourd’hui. Comme le soulignait autrefois Jacques Rueff : « Ce qui doit arriver arrive. »

    Toute l’évolution qui s’est constatée depuis 1974 résulte de l’application inconsidérée et aveugle de l’Article 110 du Traité de Rome du 25 mars 1957 constamment repris dans tous les traités ultérieurs :

    Article 110

    « En établissant une union douanière entre eux les Etats membres entendent contribuer conformément à l’intérêt commun au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et à la réduction des barrières douanières. »

    En fait, pour être justifié l’Article 110 du Traité de Rome devrait être remplacé par l’article suivant :

    « Pour préserver le développement harmonieux du commerce mondial une protection communautaire raisonnable doit être assurée à l’encontre des importations des pays tiers dont les niveaux des salaires au cours des changes s’établissent à des niveaux incompatibles avec une suppression de toute protection douanière. »

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