samedi 17 juillet 2010

VOIR LE POU












VOIR LE POU


par Melchior


… aimant ses rois, ses seigneurs, ses prêtres, ses poux…

Victor Hugo

Quatre-vingt-treize



J’allais, de mon allure lente accoutumée, dans le centre-ville de Saint-Isidore - j’étais venu me fournir en carottes et autres productions potagères au marché du samedi matin -, quand mon attention se porta sur un joueur de piano mécanique, fort occupé à rendre toutes les nuances délicates de «barba poux barba poux (barba poux barba poux)». Retraversant l’antique cité de retour vers mon pré, je me surpris à fredonner à mon tour: «voir le pou voir le pou (voir le pou voir le pou)», en faisant bien attention à passer du mode majeur au mode mineur tout comme on prend soin d’adapter son pas quand on descend d’un trottoir.


De même que, selon Marx (voyez le chapitre 16 du Kapital), le cycle marchandise-argent-marchandise finit, à force de répétitions, par devenir un cycle argent-marchandise-argent, constitutif de l’accumulation du capital, et péché originel du Grand Vilain Méchant Système, de même «voir le pou voir le pou» devint à la longue sur ma langue: «le pouvoir, le pouvoir», et je ne pus que m’émerveiller de voir comment le «hasard objectif» me ramenait à mes réflexions nécessaires, sur le pouvoir, en effet.


Revenu songeur en mes appartements, je me sentais saisi de cette question: «Qu’est-ce que le pouvoir, et comment fonctionne-t-il?», et investi (par Môssieu mon Inconscient ou bien par Médême la Nécessité historique, je ne sais) de la noble mission d’essayer d’y voir plus clair sur le sujet.

Je tournai en rond dans mon pré, comme retenu captif par une longe imaginaire, me répétant la double définition que l’on trouve dans les dictionnaires: un, capacité à agir sur les choses selon son vouloir, deux, capacité idem à obtenir ce que l’on veut des gens. Capacité de qui? D’un sujet, bien sûr. Portant sur quoi? Les choses, ou les gens, que le sujet prend à son service. À quoi cela tient-il? Hum? Pour finir je me coiffai de mon chapeau jaune et vert bi-troué (pour les oreilles) et me dirigeai derechef vers Saint-Isidore-en-Val, et, pour dresser un terme précis à ma démarche, vers sa mercerie.


- Que tu es donc beau, Melchior, coiffé de ce joli chapeau ! (s’écria la mercière, Augustine, depuis le pas de sa porte, en m’apercevant).

Elle tenait à la main l’anse d’un panier de pique-nique, plein et recouvert d’un torchon à carreaux.


- Tu tombes bien, voici un panier à provisions, à porter jusqu’à l’aire de pique-nique du coteau; si du moins tu consens à nous escorter, Lili et moi.

Lili était sa petite-nièce, en vacances par ici pour passer la canicule.

La voix d’Augustine a le pouvoir de me faire m’exécuter, quoi qu’elle me demande, sans même songer à aucune objection. Nous nous mîmes donc en route, Lili chantonnant en mon honneur «Mon âne mon âne… et des souliers lilas».


Chemin faisant, j’entretenais Augustine de mon problème, et j’alignais les différentes sortes de pouvoir(s) qui m’étaient passées par l’esprit pendant mes tours de manège au pré, quand, souvenez-vous, je me sentais tenu par une longe imaginaire.

- Il y a le pouvoir politique et ses différents avatars, et la séparation et l’équilibre et toussa toussa (je toussai), passons (nous passâmes).

- Et des souliers lilas, hi han…(chantait Lili)

- Il y a le pouvoir économique: pouvoir d’achat, pouvoir de domination financière, contrainte économique de l’employeur sur le salarié. Et les contre-pouvoirs quand ils existent…

- C’est déjà tout un monde (observa Augustine) que les relations de pouvoir dans la production, dans la distribution, dans la redistribution…

- Il y a en outre tous les pouvoirs qu’examinent la sociologie et la psychologie sociale, depuis les pouvoirs institutionnels jusqu’aux pouvoirs par emprise psychologique les plus sournois.

- Et des souliers lilas, hi han…

- Et le pouvoir qui naît du savoir non partagé, et ainsi de suite.

Nous étions maintenant «hors agglo», comme on dit, sur la route de campagne, et Lili chantait maintenant:

- Un kilomètre à pied, ça use, ça use…

Elle tenta bientôt une audacieuse synthèse: «ça use les souliers lilas, hi han…» Mais nous étions arrivés à l’aire de pique-nique, aménagée à flanc de coteau entre le plateau solognot et le Val, un peu à l’écart des maisons et des routes. Nous y fîmes une halte bienvenue. Il faisait chaud, mais l‘endroit est ombragé d'heureuse façon.

- Et puis (dis-je encore) il y a les rapports du pouvoir et du capital, un gros morceau. Pouvoir et accès aux richesses, etc. Ça fait beaucoup trop à penser pour la pauvre tête d’une pauvre bête. Quel est le point commun à toutes ces choses? Quelle en est la substance? Et comment purifier les relations entre personnes des dominations importunes?

Et je me remis à tourner en rond, comme dans mon pré, sauf que mon pré est plat, tandis que le coteau est, par nature, en pente, et qu’y tourner en rond revient à grimper et dévaler, un peu comme un enfant occupé au toboggan.


- Cesse incessamment ceci (dit Lili), tu me donnes le tournis.

- Venez plutôt à table (dit Augustine).

C’est le genre de chose que ni Lili ni moi ne nous faisons dire deux fois.


- Le pouvoir et (dit Augustine) ses deux sens qui n’en font qu’un? N’oublie pas qu’au départ il y a un sujet, qui désire assurer et étendre sa mainmise sur ce que Kurt Lewin appelait dans sa topologie l’«espace de libre mouvement»: la région de l’environnement du sujet sur laquelle il a prise et qu’il contrôle. Cet espace est meublé de choses et peuplé de gens. Au début, d’ailleurs, ledit sujet ne fait pas bien la différence, les choses sont plus ou moins dotées, à ses yeux, de pouvoirs, bénéfiques ou maléfiques, et les gens sont, de leur côté, comme des choses, qu’on peut jusqu’à un certain point manipuler comme des meubles ou comme des jouets.

- Les jouets (dis-je) sont dans l’entre-deux, entre chien et loup

- Oui, et (si tu veux bien me pardonner) les animaux aussi… mais je reprends: la construction de cet espace de libre mouvement, nous devrons sans doute y consacrer un autre entretien, mais retenons dès à présent que c’est par l’apprentissage des relations, entre les gens, entre les choses, entre les gens (sujet compris) et les choses (organes du sujet compris), entre les symboles, aussi, qui représentent tant les gens que les choses, que cet espace se construit.

(Elle reprit haleine, puis:)

- Nous avons donc un sujet qui constitue et développe une sorte de petit domaine, qu’il domine (car que faire d’un domaine sinon le dominer), taillé dans son environnement. Cela va du contrôle de ses sphincters et de la manifestation de ses émotions au rangement et à la manipulation des objets et faits de langage, et à l’apprentissage du mode d’emploi des êtres vivants… comment on obtient d’eux ce qu’on veut, comment ils obtiennent du sujet ce qu’ils veulent, aussi

- Et là (dis-je), je vois poindre les notions de liberté et de propriété…

- Hum, Melchior, n’allons pas plus vite que la musique ! Mais je rebondis volontiers sur tes deux mots: arpentant son chemin d’extension de son domaine le sujet rencontre autrui, avec tout ce que cela implique, et qu’il serait trop long de noter ici.

- Ce serait pourtant intéressant.

- Oui, mais il faut finir de manger avant que les hyménoptères de différentes espèces ne nous viennent déranger.


Nous nous concentrâmes sur le contenu du panier, que nous transvasâmes dans nos tubes digestifs suivant les règles de la logistique et des meilleures manières de table. Au bout d’un moment, nous vîmes arriver, à bicyclette et en short, l’abbé Lélaine. Il portait deux paniers sur son porte-bagage.

- Bonjour, l’abbé (dit Augustine). Ne dites pas que vous nous apportez encore des victuailles.

- Il faudrait alors les tuer, plumer, vider, rôtir, et je n’en ai pas le courage, il fait si chaud…

Il dit, et libéra Immanence et Multitude, mes oies de compagnie, qu’il avait recueillies faisant du vélo-stop, et qui vinrent me témoigner leur affection, et à Lili et sa grand-tante aussi. Lili leur fit mille caresses, et, sortant de table, improvisa avec elles un tournoi de football féminin.

- Mais ne craignez rien (reprit le digne ecclésiastique), si le goupillon vous amène de nouvelles convives, le sabre se charge d’apporter le dessert, il suffit d’attendre un peu.

En attendant le garde champêtre Guy Puckipett (car c’était lui qu’annonçait l’abbé; qui d’autre?), Augustine reprit:

- Or, quand le sujet rencontre autrui, il y a chevauchement des espaces de libre mouvement des uns et des autres, et, de gré ou de force, arrangement des volontés et réorganisation des pouvoirs. En présence d’une volonté extérieure, le sujet n’a que trois voies: la première: combattre pour imposer la sienne et asservir celle d’autrui, ou la deuxième: fuir, ou bien la troisième: trouver un accommodement, c’est-à-dire soit se soumettre, soit construire ensemble un modus vivendi, coopération, échange ou partage.

- À nous (dis-je) la dialectique du maître et de l’esclave!

- Hein? Oui. Ou le «doux commerce» cher à Montesquieu. Toutes ces choses naissent les unes des autres, au demeurant.

- Obligé de se laisser bâter, l’âne peut opposer à son maître des caprices à rendre fou le meunier le plus autoritaire…

- Oui mais chut! Je pense.

Je me tus. À part moi je songeai à un aphorisme de mon maître, Hubert-Hégésippe Huchappin, qui m’avait autrefois beaucoup donné à penser: «La domination et la servitude sont des états, l’asservissement un double processus, l’émancipation itou, qui contient nécessairement une part de consentement momentané à la servitude, ce qui vaut toujours mieux que la révolte intempestive et irréfléchie.» Je perdis un peu le fil du propos de la mercière.


Quand je repris le fil de ce propos, il s’était un peu dévidé, elle en était à:

- …de même on peut distinguer le pouvoir fluide et le pouvoir cristallisé, le premier instituant, le second institué, avec les hiérarchies qui vont avec. Il faudrait étudier l’investissement psychologique dans et à travers les canaux du pouvoir…

Négligeant, je le confesse, la conversation de la mercière et de l’abbé, je m’en allai jouer au ballon avec Lili et les oies. Je fis bonne figure. Certes je n’avais pas leur science du jeu, mais quatre sabots et un chanfrein, ça aide. Lili était à l’âge où l’on invente et réinvente les règles du jeu, c’est un pouvoir que l’enfant se donne, et dénie à ses partenaires. Les oies adorent, moi, je veux bien, et tout le monde est content. Au bout d’un moment pourtant, je retournai à la table du pique-nique philosophique.

- Mais comme disait Melchior (n’est-ce pas, Melchior?) à la fin il faut bien distinguer les choses qui meublent l’espace de libre mouvement, des gens qui interfèrent avec lui et son sujet. Bien que, la Nature étant parfois économe, voire radine…

- Oh, Augustine, ne dites pas du mal de la Création, c’est offenser le Créateur…

- Je constate. La Nature étant économe, ce sont largement les mêmes régions du cerveau et les mêmes processus mentaux qui sont affectés à l’appréhension des choses et à celle des gens… Mais peut-être me trompé-je.

Elle se tut et médita.


- Oui (dis-je à mon tour, pressé d'apporter ma contribution). Pour, mettons, une dinde adulte et chargée de marmaille, le monde est fait de choses, et d’êtres vivants, à savoir des proies, des prédateurs, des dindons des deux sexes, ses petits (qu’elle reconnaît à leurs piaillements: la mère dinde rendue sourde confond ses petits dans le nid avec de la vermine intruse, et les occit; et elle traite tout ce monde comme des moyens, non comme des fins, négligeant l’admirable précepte moral de Kant… L’humanisation de la dinde est un long chemin.

- Qui passerait (dit l’abbé Lélaine) par son évangélisation, mais je ne suis pas sûr que ce soit inscrit dans les prochains Plans quinquennaux de la Divinité.

- Le pouvoir (poursuivis-je) de la dinde sur son nid et ses occupants est grand. C’est plus le pouvoir de l’espèce, et de la contrainte du comportement spécifique sur l’individu, que le pouvoir d’un sujet libre et autonome comme on peut l’affirmer pour l’âne et quelques autres animaux supérieurs dotés de libre-arbitre - l’écureuil par exemple, et pour l’homme, peut-être. Sans doute même (ajoutai-je précipitamment, car ils fronçaient les sourcils et je craignis d’être privé de dessert).


- On pourrait (dit Augustine) passer en revue diverses sortes de pouvoir(s), ceux de l’expert, du chef désigné…

-… du desservant de paroisse (dit l’abbé), las, ce n’est plus qu’un souvenir…

- … du garde-champêtre. Tiens, quand on parle du loup…

Arrivait en effet sur les lieux, dans son fourgon électrique de fonction, le garde champêtre, Guy Puckipett, apportant un très beau (et très bon, nous le sûmes tout de suite) clafoutis de cerises. On fêta le donateur et la chose donnée. Pressé de faire sept parts, il tourna la difficulté, coupa en huit et commença et finit sa distribution par Lili; notre garde-champêtre a de la ressource.


- Ainsi (dit plus tard Augustine) sont liées - comme l’a pressenti Melchior - la Liberté et la Propriété, les deux piliers constitutionnels de 1789. La Liberté est la faculté reconnue au sujet d’agir sur son environnement à sa guise, avec seule borne la guise d’autrui. Ce qui s’oppose légitimement à la liberté du sujet, c’est la liberté d’autrui; s’oppose à elle, pour sa part, de façon illégitime l’emprise d’autrui sur lui. Et la libération, la mise hors d’emprise, est tout un processus, complexe.

- Il y a là (dit l’abbé entre deux bouchées de clafoutis) une belle construction ternaire et hégélienne..

- La propriété (reprit Augustine) porte sur un ensemble de choses dont le sujet propriétaire use à sa guise dans le respect de la loi.

- Pas de construction ternaire? (demanda l’abbé)

- Pas la peine. On voit le rapport étroit entre les deux notions et comment elles se soutiennent en s’opposant, comme deux arcs-boutants. Les sujets agissent librement et en propriétaires dans leurs espaces de libre mouvement respectifs et sur les limites de ces espaces, où ils entrent en conflit, ou en commerce, avec leurs semblables; ces rapports tendent (ce n’est qu’une tendance, mais elle est forte et naturelle)

à la domination de certains sujets sur les autres, à propos de la disposition tant des personnes que des choses. Il n’y a guère d’obscurité lè-dedans.

Nous dégustions nos parts de clafoutis en silence. Guy Puckipett donna quelques exemples de relations de pouvoir, pris dans la vie du bourg et du canton; mais il faisait trop chaud, je n’ai pas retenu ses anecdotes.

- L’idéal (dit-il à la fin) serait de laisser dépérir le gouvernement des gens pour se consacrer à l’administration des choses…

- Reste à examiner (dis-je) à quelles conditions cela peut se faire.


Là-dessus se termina notre colloque.


Avant de reprendre le chemin de mes pénates (accompagné de mes deux oies de compagnie; Lili s’était endormie, je crois bien, la tête dans le giron de sa grand-tante, qui, m’a-t-il semblé, avait chaussé ses lorgnons et examinait de fort près la chevelure de l’enfant, grommelant qu’il faudrait peut-être bien s’arrêter à la pharmacie; et le sabre et le goupillon parlaient bas pour ne pas l’éveiller), j’invitai tout le monde à la Fête de l’Âne, qui se tient à Châteauneuf sur Loire (c’est tout près, mais sur l’autre rive du fleuve), comme de coutume, qu’on se le dise, le troisième dimanche de juillet.

Sur le chemin du retour, je dis pour amuser mon escorte: « Pou qui peut ¡POUM! n’est plus pou». C’est une vieille plaisanterie datant de la Guerre d’Espagne, où s’illustrèrent Koestler et Orwell, et qu’elles se répétèrent tout l’après-midi, riant comme deux petites folles, et mimant de se tirer dessus au tromblon.



POSTFACE de Victor Hugo:


« …arriver à ce but: tout homme propriétaire et aucun homme maître, voilà pour moi la véritable économie sociale et politique. »


(cité par Hubert Juin, V.H. **, p:475, le 24 juin 1862, à propos des Misérables)



104 commentaires:

  1. Cher âne, je me réjouis d'emblée de la forme si plaisante de votre Billet, avec ses dialogues entre des personnages attachants, et ses calembours. Le pouvoir (voir-le-pou), l'abbé Lélaine (la Belle Hélène), le Guy Puckipett (le Guy pue qui pète)...

    Trouver, dans les méandres phonologiques de la langue, de nouvelles perles de mots: un plaisir dont je ne me lasse pas... et qui donne à la "pensée politique" une dimension ludique si agréable, aux antipodes de la langue de bois et de l'amère désespérance contre lesquelles nous devons nous bagarrer.

    Je vais tout de suite à la conclusion de votre Billet qui m'a littéralement ravie: L’idéal serait de laisser dépérir le gouvernement des gens pour se consacrer à l’administration des choses…

    Que c'est finement pensé, dans le sens de la postface de Victor Hugo: tout homme propriétaire et aucun homme maître. Mais c'est bien sûr! Chacun(e) maître de sa vie, de sa pensée, de son espace, de son temps, ne subissant aucune férule.

    Que voilà un idéal vers lequel tendre:
    Abolir le pouvoir et voir le pou.
    Notre Melchior a su se libérer de sa longe imaginaire, par Toutatis!

    Je reviens plus tard ici, guillerette comme un écureuil qui a trouvé sur son chemin trois noisettes d'or...

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  2. Merci pour les compliments; mais l’abandon du gouvernement des hommes au profit de l’administration des choses n’est pas de Melchior; c’est Marx qui y voit l’une des caractéristiques du passage au communisme.

    Augustine s’avance sans doute trop en laissant entendre que les mêmes régions du cerveau sont à l’œuvre dans la perception des objets inanimés et dans celle des êtres parlants. Elle le reconnaît: « peut-être me trompé-je ». Que dit la science ?

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  3. Oh Marx, Melchior, Hugo qu'importe, pourvu que l'on ait la Grosse Noisette d'Or. Ce sont tous trois de grands ânes, non?

    Oserai-je chercher des petits poux dans la tête d'Augustine, qui dit peut-être se tromper?

    Il est vrai que, lorsque nous regardons des images, notre cerveau ne s'active pas de la même façon lorsqu'il s'agit d'animés (animaux, humains) et d'inanimés (objets). Plus finement encore, il semblerait que la perception des objets manufacturés active des zones motrices que n'activent pas, par exemple, des objets "bruts". Notre cerveau "se souvient" que ces objets-là (marteau, ciseaux, hache...) sont nés grâce à la main de l'humain.

    Lorsque nous percevons des stimuli auditifs, notre cerveau ne traite pas de la même façon les sons environnementaux et la voix humaine. Apparemment, ce distinguo ne se retrouve pas chez certains autistes, qui traitent la voix humaine comme ils traitent des objets...

    Nos rapports aux objets et aux êtres vivants - l'Autre - ont donc certaines caractéristiques, liées à l'expérience que nous en avons. Car le cerveau "reflète" notre expérience, telle qu'elle s'est constituée dans l'histoire humaine et dans chacune de nos histoires singulières...

    Je reviendrai sur ce coteau où il y a tant à glaner!

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  4. Retour sur le coteau.

    Augustine se réfère à Kurt Lewin et à l’«espace de libre mouvement», à savoir la région de l’environnement du sujet sur laquelle il a prise et qu’il contrôle. Cet espace est meublé de choses et peuplé de gens. Au début, d’ailleurs, ledit sujet ne fait pas bien la différence, les choses sont plus ou moins dotées, à ses yeux, de pouvoirs, bénéfiques ou maléfiques, et les gens sont, de leur côté, comme des choses, qu’on peut jusqu’à un certain point manipuler comme des meubles ou comme des jouets.

    Quoi qu'il en soit du "début" supposé de la vie, objet de controverses (que sentent et savent les bébés?), très vite le petit humain apprend à moduler ses désirs et pulsions en fonction du feedback qu'il reçoit des autres. Son ego-centration bute sur le principe de réalité; le premier élément de ce principe, constitutif de son existence psychique, est la conscience que l'autre n'est pas (tout à fait) soi, et que lui n'est pas (tout à fait) l'autre. J'écris "pas tout à fait" car entre l'autre et nous, il y a un monde de représentations qui filtre et colore de façon singulière, dans un espace de transition et de rencontre, le rapport au réel.

    La faillite de ce distinguo, fût-il nuancé et jamais tranché, conduit à la psychose, ou à la psychopathie, dans lesquelles le monde se réduit à la représentation que le sujet en a, et les autres à la fonction chosifiante qu'il leur fait jouer. De ce fait, le pouvoir du soi (qui n'en est pas un, car nous ne sommes caïman rien les uns sans les autres) devient pléthorique et aspire l'univers entier.

    Cela pour dire que l'espace de libre mouvement est d'emblée régi par la règle de la liberté relative des uns PAR et AVEC les autres.

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  5. Une question centrale dans ce texte: Comment purifier les relations entre personnes des dominations importunes?

    Nous avons à définir l'importun, en dehors des distorsions psychologiques qui peuvent rendre les relations entre personnes asymétriques, aliénantes, oppressives ou mortifères.

    Si l'on prend l'exemple de la "différence des sexes", on voit bien que le système patriarcal et phallocentré produit des prescriptions et des interdictions, qui réduisent les potentialités de l'humain dont Ellulie se voulait métaphore. Tout est en germe en chacun de nous, homme ou femme, tout peut être développé puisque, au delà de la réalité biologique, l'espace du virtuel et de l'imaginaire permet de "se vivre" par instant homme et/ou femme.

    Purifier les relations entre personnes des dominations patriarcales importunes, ce serait donc selon moi en premier lieu admettre cette existence virtuelle trans-genre en chacun de nous, car elle permet les mécanismes d'identification et d'empathie.

    Tous ceux qui n'admettent pas cette virtualité au-delà du genre sont incapables de "se mettre à la place de l'autre" et, au lieu de s'identifier et d'avoir de l'empathie, ils projettent sur autrui ce qu'ils n'admettent pas en eux: leur idéal ou leur contre-idéal inconscient .

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  6. Kip kip, l'écureuil revient sur le coteau.

    La profonde parole d'Augustine lui fait bouger les oreilles:
    En présence d’une volonté extérieure, le sujet n’a que trois voies: la première: combattre pour imposer la sienne et asservir celle d’autrui, ou la deuxième: fuir, ou bien la troisième: trouver un accommodement, c’est-à-dire soit se soumettre, soit construire ensemble un modus vivendi, coopération, échange ou partage., ou encore le «doux commerce» cher à Montesquieu.

    L'écureuil reconnaît bien l'âne de ce Blog dans cette description: Obligé de se laisser bâter, l’âne peut opposer à son maître des caprices à rendre fou le meunier le plus autoritaire (hi hi) et il pense en grognant à sa propre stratégie, si fréquente: fuir, fuir…Grr... Pas bien, ça. Mais quand on préfère le "doux commerce" et qu'on a devant soi des gens qui vous voient (et vous regardent) de travers, que faire? il faut savoir s'en foutre (hi hi). Pour cela, il faut n'avoir aucun trou dans sa résilience ou bien trouver une aiguille, du fil, et des amis solides. Grr...

    Car d'où vient que certains ruent et tempêtent, et que d'autres se replient et se carapatent? C'est là qu'interviennent des tas de paramètres, singuliers et pas toujours faciles à démêler...

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  7. La question informulée d’Augustine: quels moyens psychophysiologiques sont mis en œuvre dans l’appréhension des différentes classes d’objets par un sujet donné ? Elle semble avancer (avec prudence) que dame Nature, avec son sens de l’économie des moyens, utilise la même boite à outils (sinon les mêmes outils) pour faire percevoir par le sujet les êtres parlants, les objets inanimés, les êtres vivants non parlants, les entités abstraites (concepts, allégories…), et les images, symboles, représentations diverses. La pauvre mercière rurale ne se sent pas outillée pour faire les recherches qui s’imposent.

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  8. Tu parles, Charles, d'une pauvre mercière rurale pas outillée...

    Tentons une amorce d'ébauche de prolégomènes de réponse.

    Nous percevons le monde par nos sens (vision, audition, toucher, odorat, goût). L'information perceptive transite via le système nerveux vers le cerveau. La plupart du temps, cette information est multimodale. Nous identifions les choses par plusieurs canaux en même temps. La fraise, par sa forme, sa peau à grains, son odeur, son goût. La mouette, par sa silhouette, son cri. L'âne, par ses oreilles et son braiment.

    L'information arrive dans le cerveau où elle prend un sens en sollicitant notre mémoire à long terme qui a stocké des milliards de connaissances. Elle active des réseaux de connexions sémantiques très complexes, apparemment hiérarchisées. Un ours est un mammifère appartenant au règne animal, à l'ordre du vivant.

    Plusieurs hypothèses de sens émergent quand l'objet est peu familier, une seule quand il est hautement familier.

    Il semble que l'image d'un objet active les mêmes zones cérébrales que l'objet lui-même. Mais évidemment, quand vous voyez une madeleine en vrai, vous en sentez le parfum, vous en percevez la rondeur dodue, ce qu'évoque un peu moins l'image "plate" de la madeleine. La force de la perception et de la sensation n'est pas la même: l'image est un représentant de l'objet, pas l'objet en tridimensionnel...

    Quid des différentes catégories d'objets? Le vivant animé (les animaux, les humains) a une existence en soi différente de l'inanimé. L'inanimé vivant (les fleurs, les légumes, les fruits) n'est pas semblable à l'inanimé inerte (la roche) car il a une évolution temporelle, avec un début et une fin. L'outil est un objet manufacturé que le cerveau se représente en activant les zones motrices. La représentation que nous avons de l'inanimé versus l'animé est liée à l'expérience que nous en avons. La roche s'érode, certes, mais en un temps qui nous dépasse, ce qui n'est pas le cas de nombre de végétaux: Mon amie la rose est morte ce matin. Certains éléments naturels sont mouvants et très odorants (la mer), d'autres seulement changeants (le ciel).

    Quant à l'animal et à l'humain, ils ont un statut très particulier, parmi tous les objets, car il sont vivants et animés, ont une vie sociale, se reproduisent, ont pour la plupart des formes complexes de communication à défaut de langage, et surtout ils entrent en interaction avec nous. Certains expriment des émotions en plus de montrer des compétences cognitives. Il nous est donc facile de nous identifier à eux.

    L'humain est à part, sans doute, parmi tous les objets. Il est notre semblable, celle dont nous sommes nés, ceux qui nous ont accompagnés (ou maltraités), nous partageons avec lui tant d'expériences. Quand nous percevons les émotions qu'il exprime par son visage, sa prosodie, ses mouvements, notre cerveau s'active de façon spécifique: la peur ne sollicite pas le même réseau que la joie, par exemple.

    Bon, je reviendrai. Fait trop chaud pour travailler hé hé

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  9. Il faut être un écureuil savant, qui voit les choses en tournant les pages du dictionnaire (il en faut, certes...), pour dire d'un ours que c'est « un mammifère appartenant au règne animal, à l'ordre du vivant ». En général: je sursaute d'abord, puis je comprends que c'est un ours alors que j'ai déjà pris mes pattes de devant à mon garrot. Je sursaute: c'est mon cerveau ancien qui réagit; je fuis: idem. Mon cortex récent peut dire diverses choses: « Arrête, y a pas le feu! Il est loin. » Ou bien: « Beau spécimen de plantigrade ongulé; mais qu'est-ce qu'il fait par ici ? Il faut prévenir le garde-champêtre Guy Puckipett avant qu'il ne dévore quelqu'un. - Qui ça ? Guy ? - Non, idiot ! L'ours. » Etc. etc.

    « Plusieurs hypothèses de sens émergent quand l'objet est peu familier, une seule quand il est hautement familier. »  OK. Attention à l'erreur fatale. Lili: « Oh les jolis bonbons, comme ils sont appétissants ! » Son ange gardien: « Arrière ! C'est de la mort aux (rats, mites, limaces, sarkos et autres nuisibles). »

    Sur les différentes catégories d'objets: je mets les végétaux parmi les animés. A l'appui:
    1. les petites fleurs du Sous-préfet aux champs
    2. Meuh Meuh: les pâquerettes se ferment le soir
    3. Anne Sylvestre Le tournesol n'a pas besoin d'une boussole
    4. le film Drôle de Drame: « Les plantes vivent, Margaret. Ce mimosa titube comme vous et moi ».

    Sur la reconnaissance de l'objet manufacturé « que le cerveau se représente en activant les zones motrices »: quand le szujet en a déjà l'expérience, oui. Sinon, je veux bien, mais je demande à voir.

    « Il nous est donc facile de nous identifier à eux» (l'animal et l'humain). Cela exige beaucoup d'exercice, notamment par le jeu (cf les jouets et les objets transitionnels). Il y a toute une subculture enfantine, favorisant l'accès à la culture adulte.

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  10. « Beau spécimen de plantigrade ongulé; mais qu'est-ce qu'il fait par ici ? Il faut prévenir le garde-champêtre Guy Puckipett avant qu'il ne dévore quelqu'un. - Qui ça ? Guy ? - Non, idiot ! L'ours. »
    Pfff… Que d'âneries !
    Grrr

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  11. A l'âne de 18h 59 qui se méfie des ours **

    1. l'écureuil ne parle pas avec (comme) un dictionnaire, mais il se réfère très modestement aux travaux sur l'arbre sémantique. Falsifiables, comme tous les travaux, hé hé. Ce n'est pas moi qui dirai le contraire.

    2. les végétaux sont effectivement classiquement rangés dans les animés puisqu'ils naissent, vivent et meurent, comme nous. J'ai écrit un peu à tort (damned, rien ne lui échappe à ce Melchior) que c'étaient des "inanimés vivants". Cela pourrait être un oxymore, mais (ouf, je suis sauvée) il y a des dessins animés qui ne relèvent pas de l'ordre du vivant (au sens biologique) et, dans l'ensemble, sauf erreur de ma part, les fleurs et légumes ne sont guère animés dans le sens de "en mouvement". Quoique les petits pois sauteurs....

    3. pour les outils, on a effectivement montré certaines différences d'activation entre des gens (plutôt des femmes) qui n'en utilisaient pas et des usagers d'outils (plutôt des hommes). Comme on doit s'en convaincre, le cerveau se modèle en fonction de notre expérience et il est très très plastique!

    A propos de plasticité, ce matin, le patient opéré du gliome que j'ai accompagné au Bloc avait la bouche représentée dans la zone cérébrale habituellement dévolue ... à la jambe.
    _________

    **tiens tiens, les nounours en peluche seraient donc des objets traumatiques, eux qui sont réputés pour leur merveilleux pouvoir rassurant? Hein, mon cher Melchior, ne font-ils pas partie de la subculture enfantine, favorisant l'accès à la culture adulte ? OUARF hi hi ;-)

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  12. Désolé pour l'erreur de manipulation, qui me fait recopier bêtement un commentaire déjà publié.
    Ce que je voulais dire, c'est:

    1. Prière de me dire où je peux me renseigner sur les « travaux sur l’arbre sémantique ».

    2. OK, les plantes sont assez casanières. Cela ne les empêche pas d’être aussi sensibles à la musique que les vaches laitières, dit-on.

    3. Tout le monde utilise des outils (plus ou moins, et plus ou moins bien). Voir dans Courrier International, 22-28 juillet, p; 42: Histoire de chimpanzés et de sex-toys » (titre un peu abusif). D’un sujet à l’autre, les circuits ne sont sans doute pas les mêmes selon qu’il s’agit d’un outil familier ou un outil non familier.

    Sur les deux dernières lignes, dirons-nous « ça nous fait une belle bouche », ou bien « ça nous met l’eau à la jambe » ?

    Sur la note **: les nounours sont tout ce qu’on voudra sauf des simulacres d’ours (sauf les tout premiers, les « Teddy Bear » de Theodore Roosevelt, qui étaient une façon d’apprivoiser la bête sauvage.

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  13. Une petite précision sur les différents objets, cher âne.

    Il semble que les bébés soient très vite plus sensibles au visage humain qu'à tout autre objet, et plus sensibles à la voix humaines qu'à tout autre son environnemental. L'humain a donc d'emblée (sauf accident de parcours) un statut particulier dans le monde du bébé.

    Par ailleurs, très vite le bébé est sensible aux expressions du visage et de la voix, il peut différencier des émotions de joie et de colère. Il est également capable, à l'âge de 5 mois, de percevoir la non congruence entre un visage qui s'anime pour prononcer la syllabe /ba/ et le son /mi/ qu'on lui fait entendre.

    L'humain et le langage sont donc des dimensions privilégiées dans le monde enfantin.

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  14. A propos de la représentation du monde, je signale ce Billet intéressant (et ardu) de Vincent Verschoore sur son Blog, à propos des hologrammes:


    HOLOGRAMMES

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  15. Vincent Verschoore a publié un second Billet axé sur la psychologie, qui peut nous donner du grain à moudre sur ce Fil:

    HOLOPSYCHOLOGIE

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  16. Bienvenue à Claude Cimon sur Harmoniques et Nuances. Claude envoie ce commentaire à notre cher Melchior.
    _________
    Bonjour Melchior,

    Bravo pour ce texte intelligent et subtil!
    En voici ma lecture esquissée:

    Nous avons clairement un enchevêtrement de plusieurs flux.

    Un joli conte bucolique nous entraîne à suivre le actions simples de personnages joyeusement producteurs de relations:
    - Relations des corps – nourriture
    - Relations des esprits conscients
    - Relations des inconscients portés par les protagonistes

    La question thématique surgit dans l'esprit du Melchior: il est amené à jouer avec des réflexions qui le travaillent, autour du mot «pouvoir»,
    voir le pou voir le pou.

    il prend conscience du hasard objectif mais son émerveillement se tarit
    en optant pour la sérénité que procure l'équilibre (majeur-mineur).
    Mais il cherche à produire du sens !

    Coincé dans son équilibre mental, il sort physiquement.

    Rencontre avec une autorité et un enfant,
    Déplacement vers un lieu ouvert.
    Nouvelles rencontres avec d'autres autorités.
    Nombreux échanges respectueux.
    Retour joyeux de chacun dans ses pénates,
    Invitation à reconduire les relations établies sur l'autre rive...

    Les autorités

    Augustine.
    La mercière symbolise le tissage,
    elle perçoit le fil avec clairvoyance,
    elle tisse avec rigueur,
    elle reconnaît les motifs (motif-actions...motivations).
    Dans l'esprit du narrateur elle représente la majesté (auguste), le règne de la pensée conceptuelle.

    L'abbé Lélaine.
    Représentant vivant de la trans-mission d'une autre pensée...que
    la belle (pensée) hellène: la(féconde) pensée biblique.
    Pensée qui se tisse avec la laine, produite par l'homme qui travaille(à)
    la Création (du mouton)....

    Le garde-champêtre Guy Puckipett.
    Gardien des limites à respecter, dans le monde con-tingent:
    qui pète pue.
    Monde qui provoque la moquerie du narrateur....

    La liberté acquise par le respect des limites ouvre à l'acte fondateur d'un partage éthique des biens de ce monde...
    Ce partage ne doit pas tomber juste!
    A qui revient le reste?
    A l'autre, nous dit la tradition...
    Avec une intuition qui touche au génie, vous nommez cet autre :Lili .

    Lili ou l'autre autorité .
    «Le temps est un enfant qui joue au trictrac. Ce royaume est celui d'un
    enfant.» (Héraclite,trad.Simone Weil). «invente et réinvente les règles du jeu».
    Lilith l'autre femme (l'autre de l'homme) d'une autre tradition....
    Redoublement, dans le nom, dont la fonction pourrait signifier:
    appel (par ton nom) à partir d'un autre lieu;
    audition (ouverture à la nomination) de cet autre appel;
    réponse (responsabilité) à cette appel par ta présence en ce lieu.
    Inscription dans deux lieux: le retour, incandescent, de la Lettre te marque par le redoublement de ton nom.

    Lili porte la marque des passeurs.
    Chacune de ses interventions appelle à -voir le pouvoir- de l'autre.
    Elle propose un autre langage: le chant.
    Elle intervient quand il y a risque de clôture.
    C'est à elle que revient une double part,
    la première part (la part du roi-enfant),
    la dernière part (le reste pour l'autre).

    -Voir le pouvoir-invite à travailler le rythme (le temps) en introduisant un déséquilibre,
    afin de relancer l' émerveillement (hypnotisant).
    Et qu'il y ait toujours un reste...

    Bon, je m'arrête là.
    Misère! Je m'aperçois que tous ces propos n'ont même pas abordé le thème.

    Mon apprentissage de la trace écrite est tout récent et je ne maitrise pas vraiment la discipline nécessaire à l'ordonnancement de mes pensées.

    Cher Melchior , il y a encore tellement de gisements à découvrir dans votre texte.... que je me permet de vous nommer poète …
    Comme l'encadrement de votre œuvre le suggérait modestement.

    Au plaisir de vous lire...

    Cordialement,

    Claude Cimon

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  17. à Claude Cimon

    Franchement, me voilà tout ébaubi et époustouflé... Merci mille fois. Mais "je me permets de vous nommer poète": là, j'entends d'avance les ricanements du sieur Griffollet
    (daglachat.blogspot.com),qui a des prétentions jalouses sur ce titre.
    Amicalement,
    Melchior, bourrique.

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  18. A mon avis, Melchior doit être un descendant d'Alphonse Daudet, de Jean de La Fontaine et d'Erasme (éloge de la folie).

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  19. Dans Marianne, une interview intéressante de Ségolène Royal:

    ROYAL

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  20. Voir le(s) pou(x) dans les têtes du PS.

    Ségolène Royal insiste à bon escient, selon Philippe Bilger dans Marianne. Je suis plutôt d'accord avec lui.

    Ségolène Royal a de la suite dans les idées. En affirmant que la sécurité n'est pas «à droite», elle reprend un discours de fermeté et de rigueur qui avait fait le fond, pour certains surprenant, de sa campagne présidentielle (Le Parisien, nouvelobs.com, JDD, Marianne 2). A l'époque j'avais été frappé par sa volonté non seulement de ne rien céder sur ce plan à Nicolas Sarkozy mais d'entraîner la gauche vers des horizons répressifs totalement inconnus pour elle. Clairement elle avait mis au rancart l'angélisme.

    Aujourd'hui, la socialiste qu'elle est ne se contente pas, comme la plupart de ses amis du parti, de dénoncer par exemple «la politique gesticulatoire» de Nicolas Sarkozy s'il faut en croire Laurent Fabius.


    Quand elle affirme que la sécurité n'est pas «à droite», paradoxalement elle manifeste à quel point la gauche a été obligée depuis 2007 de venir sur le terrain de l'adversaire. Elle confirme une priorité que la réalité n'a cessé d'imposer et qui se trouve au coeur, depuis toujours, des pratiques gouvernementales de droite.

    Mais elle fait plus en tentant idéologiquement de récupérer un bien, une exigence dont elle soutient qu'ils relèvent plus du socialisme que du camp opposé.

    A ce titre elle montre comme les débats d'antan sont vraiment devenus obsolètes. Je me souviens d'une époque où c'était la droite qui protestait contre, selon elle, l'appropriation abusive par la gauche d'un capital universel et indivis comme notamment la générosité sociale, voire la culture. Giscard d'Estaing, dans une apostrophe célèbre, avait déclaré que la gauche n'avait pas «le monopole du coeur».

    Le combat a changé d'âme et la crise est passée par là. On ne songe plus, dans ces domaines, à s'empoigner théoriquement mais à répondre, pour le Pouvoir, aux défis lourds du présent et, pour ses opposants, à démontrer leur crédibilité pour demain.

    L'insécurité d'autant plus vivement ressentie qu'elle est une fille naturelle de la crise occupe tout l'espace et à l'évidence cette prédominance sociale demeurera. En 2012 on parlera beaucoup d'elle.
    Ségolène Royal, en persistant et signant, anticipe.

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  21. Et, à propos de chercher des poux, ces réflexions fort intéressantes de Maître Eolas sur les Roms:

    ROMS

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  22. J'abonde, ô modérée Monica, pertinente et sagace éclaireuse. Les réflexions de Maître Eolas, plus encore qu'intéressantes (et soigneusement documentées) me paraissent nuancées, salubres et d'une pugnace alacrité. A lire, même pour les feignants de la souris qui hésitent à faire le terrible effort de cliquer un lien qui leur tombe tout rôti et tout vif sous la souris… Tiens, j'ai écrit deux fois souris. Bizarre, vous avez dit ?

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  23. Une deux, une deux...

    Attention, une nouvelle (royale) Bande à Bono va sévir en Poitou-Charentes. Plus de charentaises, ni de cagoules, mais des treillis et des godillots. Non mais!

    Lu dans Le Point une information qui va faire hurler dans les chaumières. Et pourtant, pourquoi ne pas essayer?
    ___________
    L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a ressorti sa proposition lors des universités d'été du Parti socialiste à La Rochelle, en plein débat sécuritaire. Cette solution ne fait pas l'unanimité au sein du PS.

    "Nous souhaitons en région Poitou-Charentes avec Maxime Bono, député-maire de La Rochelle, vous proposer de lancer une expérimentation sur l'encadrement militaire des délinquants, dans le régiment de La Rochelle", écrivent Ségolène Royal et Maxime Bono dans une lettre à Hervé Morin, ministre de la Défense, transmise mardi aux médias.

    Ils souhaitent rencontrer le ministre "dans les meilleurs délais" pour lancer cette expérimentation "sans tarder".

    "On va leur redonner de l'utilité sociale, on va leur apprendre un métier, tout ça de façon encadrée", a dit mardi sur France Inter l'ancienne candidate à l'Élysée pour expliquer ce projet.

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  24. Ma sympathie pour l'ambiance militaire reste largement à construire… Mais la question n'est pas là. Il n'est pas interdit de penser que des "sauvageons" (selon l'expression médiatiquement malheureuse mais en fait relativement appropriée de Chevènement)pourrons trouver là à la fois des limites et une forme d'intégration leur permettant de se structurer, fût-ce dans une opposition pour les meilleurs d"entre eux… Je suis d'accord, cela mérite au moins d'être essayé à condition de ne pas coller les mômes à l'armée pour un oui ou pour un non de façon punitive.

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  25. L'idée de Royal n'est pas nouvelle. Il y a quelques années, une étude comparative entre prisons, centres ouverts, fermés avec éducateurs et fermés avec encadrement militaire avait donné les meilleurs résultats en matière de non-récidive à ces derniers. Je ne suis pas psy, et il y a très longtemps que j'ai vu le documentaire illustrant cette étude. Mais, dans mon souvenir, les délinquants y appréciaient le respect, l'autorité (la confrontation sans l'affrontement), la pratique intensive du sport, l'apprentissage d'un métier manuel et ses résultats visibles. là, il y apprenait les métiers du bâtiment. Je suppose que l'équipe qui travaille avec Ségo a étudié cela minutieusement.

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  26. Une réalisatrice, Cathy Sanchez, a tourné un documentaire intitulé "La cité des mâles", qui devait passer sur ARTE et a été déprogrammé.

    Rue 89 publie des interviews à ce sujet. Il y a de quoi frémir, et pleurer.

    LACITEDESMALES>

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  27. Passons des larmes au rire. OUF !

    Un article très drôle de David Desgouilles dans Marianne sur la stigmatisation.

    STIGMATES

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  28. Du dans Le Point. Une affaire où se mêleraient antisémitisme d'un côté et antisarkozysme de l'autre?

    Une professeur d'histoire de Nancy de confession juive a été suspendue quatre mois de ses fonctions pour avoir manqué à ses obligations "de neutralité et de laïcité" dans son enseignement et lors de voyages scolaires dans des anciens camps de concentration, a indiqué mardi son avocate. Catherine Pederzoli, 58 ans, avait l'habitude d'organiser des voyages en Pologne et en République Tchèque depuis une quinzaine d'années avec ses classes de seconde, première et terminale du lycée public Henri-Loritz de Nancy, a expliqué son avocate, Maître Christine Tadic. "Depuis l'arrivée d'une nouvelle direction de l'établissement en 2007, on s'acharne contre elle, on veut s'en débarrasser", affirme l'avocate.

    "La faute que l'enseignante a commise n'est-elle pas d'être juive ?", interroge Maître Tadic, qui a saisi mardi en référé le tribunal administratif pour suspendre la décision du recteur. Le tribunal devrait se prononcer d'ici 15 jours. Catherine Pederzoli a fait l'objet d'une enquête de l'Inspection générale de l'Éducation nationale à la suite d'une manifestation organisée par certains de ses élèves en décembre à Nancy, lors d'un déplacement du ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel. Les lycéens protestaient contre la décision de réduire de moitié le nombre d'élèves participant au prochain voyage. La professeur avait été suspectée d'avoir organisé la manifestation et manipulé ses élèves.


    Dans un communiqué diffusé mardi soir, le rectorat de l'académie de Nancy-Metz a souligné qu'il avait demandé une enquête sur cette enseignante à la suite d'un "certain nombre de dysfonctionnements" dans son lycée. Le rectorat "insiste sur le fait qu'il s'agit d'un dossier relevant de la problématique générale de l'organisation des voyages scolaires (...), sans rapport avec le sujet de la transmission de l'histoire et de la mémoire de la Shoah, à laquelle l'Éducation nationale est très attachée".

    L'enseignante, souligne l'administation, fait l'objet d'une "mesure conservatoire de suspension (...) à fin de complément d'instruction", mais cette mesure "ne se confond pas avec une sanction". En outre, la professeur continue à être rémunérée pendant sa suspension. La décision a été prise "sur la base du prérapport" de l'Inspection générale, souligne le rectorat. Dans ce rapport rédigé en juillet, les inspecteurs pointent des "manquements aux obligations de réserve, de neutralité et de laïcité", et reprochent à l'enseignante l'"instrumentalisation des élèves" par des "lavages de cerveaux".

    Les inspecteurs estiment aussi que Catherine Pederzoli consacre trop de temps à l'organisation de voyages sur l'histoire des juifs en Europe centrale, comprenant des visites à des camps comme celui d'Auschwitz-Birkenau, dans l'actuelle Pologne. "Un temps non négligeable de préparation étant consacré au projet, des parties du programme risquent de lui être plus ou moins sacrifiées", écrivent-ils, dans leur rapport. Les auteurs notent en outre que, lors de leur entretien avec la professeur, cette dernière a prononcé 14 fois le mot "Shoah", "tandis que le terme à la fois plus neutre et juridiquement fondé de génocide n'(a été) mentionné que deux fois, comme en passant", écrivent-ils. "Cette enseignante aurait été chrétienne, on n'aurait pas pu dire qu'elle faisait du lavage de cerveaux", affirme son avocate.

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  29. Pour "La cité des mâles", Alex Szalat, responsable de l'unité actualité, société et géopolitique d'Arte, déclare que la "fixeuse" qui a servi à la prod du documentaire a téléphoné totalement paniquée, affirmant avoir reçu des menaces, elle et sa famille.

    A priori ce documentaire sera diffusé, après avoir fixé de nouvelles conditions avec la jeune femme : floutage, etc.

    J'ai vu ce documentaire. Si les propos des jeunes de cette cité sont effectivement d'une grande violence machiste, leur teneur, - mélange entre supériorité du mâle et préceptes religieux (les putes et les femmes avec qu'il l'on se marie(forcément voilées) - ne nous est pas inconnue. «Quand on parle de l'être humain, on dit l'homme, on dit pas la femme, c'est pas pour rien», dixit l'un d'entre eux.

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  30. Sur la règle du jeu, une lettre ouverte aux Juifs de France afin qu'ils manifestent leur solidarité envers les Roms ou contre la lapidation:

    SOLIDARITE

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  31. Dans Bellaciao, il est question de 20000 manifestants contre l'austérité hier à Salonique:

    AUSTERITE

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  32. Marianne cherche, et trouve, des poux dans la tête des frères Bogdanoff.
    Une imposture dénoncée, ça soulage....

    BOGDANOFF

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  33. Un article intéressant sur le terrorisme dans Bakchich :
    TERRORISME
    On peut y lire sous la plume d’ Alain Chouet (Ancien chef de service de renseignement de sécurité de la DGSE) notamment ceci :

    Les talibans, qui s’étaient dispersés sans presque combattre lors de l’offensive alliée en Afghanistan, sont revenus sur la scène par le biais d’assassinats politiques, de tirs de mortier à l’aveugle et d’attentats à la voiture piégée. Et l’idée fait son chemin qu’il faudra bien les convoquer à la table des négociations.

    En Irak, les clivages confessionnels imprudemment restaurés par l’administration militaire américaine, après trente années de «laïcisme» baassiste, ont incité les différentes factions à marquer leur territoire par une violence terroriste et une capacité de nuisance qu’ils négocieront quand le départ des troupes d’occupation laissera face à face les appétits et les peurs des différents voisins du pays.
    Et, des Philippines jusqu’au Maroc, les situations de déni de droit, les conflits irrésolus, les régimes d’oppression, tous générateurs de violence politique, foisonnent et se multiplient. Au Pakistan, où s’affrontent Nord et Sud, sunnites et chiites, activistes anti-indiens et partisans d’une coexistence négociée. Au Yémen, où l’Arabie souffle le chaud et le froid sur les rivalités régionales et les conflits confessionnels entre sunnites et zaydites. En Somalie, devenue une vaste zone de non droit livrée à la piraterie. Au Nigeria, où la rente pétrolière attise les conflits entre musulmans du nord et chrétiens du sud. Au Sahel, où les circuits du grand banditisme se parent du drapeau de l’islam pour rançonner les Occidentaux. En Algérie et en Égypte, où les successions de pouvoir sont ouvertes et ne pourront se résoudre que dans la manœuvre et la violence, tant les situations y sont bloquées. En Palestine, bien sûr, où chaque partie au conflit affiche ostensiblement son incapacité à négocier…

    La violence politique et le terrorisme international sont comme le nuage de Tchernobyl. Ils ne s’arrêtent pas aux frontières. Les conflits évoqués plus haut ne seront pas résolus demain. L’Occident, États-Unis en tête, continue de soutenir ou de tolérer les régimes les plus corrompus, les plus réactionnaires et les plus fondamentalistes du monde arabe et musulman en fonction de critères incompréhensibles pour les peuples concernés. On lutte contre le djihadisme, mais on protège le premier État ouvertement intégriste du monde, l’Arabie Saoudite. On pend Saddam Hussein, mais on laisse tranquille l’islamiste président du Soudan Omar Bashir, pourtant poursuivi pour crimes contre l’humanité. On occupe l’Afghanistan pendant dix ans pour le débarrasser des talibans, avant de négocier leur retour au pouvoir…

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  34. Et voici un exemple très intéressant de complot.

    Vincent Courtillot, ami de Claude Allègre, est lui aussi un climato-sceptique. On peut écouter ses arguments dans une vidéo :

    COURTILLOT

    En face de Courtillot et Allègre, différentes personnes, dont Stéphane Foucart, auteur de «Le populisme climatique» sous-titré «une enquête sur des ennemis de la science, Allègre et compagnie ».

    On y apprend les coups bas, mensonges, articles scientifiques vérolés par des erreurs monumentales et autres calomnies de Allègre et Courtillot à l’égard de la climatologie et des climatologues. L’auteur en livre également le modus operandi. Ces deux scientifiques de classe internationale ont recopié des paragraphes entiers, des noms, des chiffres sur des sites web tenus par des inconnus de la science.

    Stéphane Foucart conduit le lecteur aux Etats-Unis, où la guerre des firmes charbonnières et pétrolières contre la science du climat à fait rage à coups de millions de dollars. Exactement comme lorsque les fabricants de cigarettes ont réussi, longtemps, à cacher aux fumeurs que les ravages du tabac avaient été scientifiquement établis.

    Dans un livre encore non traduit en français "Merchants of doubt", Naomi Oreskes (Université de Californie à San Diego) démonte toute l'histoire de ces groupes de pressions financés par certains groupes industriels et des milliardaires qui, au nom de la défense du libre marché menacé par toute norme environnementale qui serait le plus court chemin vers la tyrannie communiste ont combattu la vérité sur le tabac et font de même aujourd'hui sur le climat.

    Stéphane Foucart, pour sa part, a rencontré aux Etats-Unis des scientifiques travaillant à la Nasa auxquels on a interdit de rencontrer des journalistes en l’absence d’un officier de presse sous le gouvernement Bush junior. Et dont les communiqués de presse sur leurs propres travaux, publiés dans des revues scientifiques, étaient revus et corrigés à la Maison Blanche.

    En décortiquant les relations entre les quelques climato-sceptiques professionnels et des mouvements de pensées ou des groupes idéologiques divers - défenseurs du rationalisme comme du libéralisme politique -, l’auteur montre quels ressorts peuvent conduire des personnes de très haut niveau scientifique à défendre l’indéfendable.

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  35. Voici le lien conduisant au Rapport de l'Académie des Sciences:

    CLIMAT

    Il semblerait que certains, au prétexte que les scientifiques ont saisi Valérie Pécresse sur ce sujet, en soient conduits à défendre les positons d'Allègre et Courtillot.

    Or si le débat doit être effectivement lancé et surtout pas clos, il doit l'être sur des bases claires et surtout non partisanes. Il est évident que, comme le disent Allègre et Courtillot, des facteurs extra-humains sont en cause dans le réchauffement climatique. Mais cela n'empêche pas l'humanité d'être aussi partie prenante d'un processus qu'elle accélère, par son manque de respect pour la nature, l'environnement, les humains, les animaux...

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  36. Il m'a été dit que mon précédent commentaire semble mettre dans le même sac Courtillot et Allègre. Or si le premier défend tout à fait scientifiquement une thèse, le second s'est livré de façon quelque peu provocante et grossière à des affirmations péremptoires fondées sur quelques tricheries.

    Qu'il soit clair que je ne prends pas position pour ou contre des personnes, notamment contre Courtillot.

    Je déplore que, sur un sujet aussi important, des "controverses" soient nées de passions (binaires) en noir ou blanc, en tout ou rien, alors qu'il s'agit ici de penser ENSEMBLE TOUTES les thèses afin de les articuler.

    L'Académie des Sciences rappelle d'ailleurs que la science avance par tâtonnements, et n'apporte pas de réponse définitive.

    Il semble "raisonnable" de penser que le réchauffement climatique a des causes structurelles, mais également conjoncturelles, liées à l'action humaine. Et que sur ces dernières les humains pourraient agir.

    Sur une radio, avant-hier, un commentateur parlait de l'écologie "culpabilisante", qui ferait un quasi retour à la notion de "péché". Il préférait la thèse de Courtillot à celle de l'Académie des Sciences. C'est bien dommage d'enfermer le débat dans de tels termes... On ne gagnera rien à tomber dans la bigoterie et la moraline, ou dans son rejet ...

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  37. Bonjour, c'est Melchior.

    Courtillot est un "contradicteur de bonne foi", semble-t-il. Cloclo relève d'une autre caractérisation (semble-t-il toujours).

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  38. Voir le pou avec toutes ses pattes, ventre et dos... C'est ce que nous permet de faire Wikileaks... qui dévoile les coulisses pas très reluisantes des "Grands" de ce monde, USA en tête.

    Voilà qui remet quelques pendules à l'heure:

    WIKILEAKS

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  39. Hé hé Wikileaks nous permet de savoir (ce n'est pas une surprise) l'opinion de DSK sur S. Royal en 2008. Sa popularité dans les sondages était une "hallucination collective"... alors que Sarkozy était "un politicien extrêmement talentueux".

    DSKK

    Il n'est pas pour rien au FMI, celui-là. Et pour qui a-t-il donc, voté, à l'instar d'autres socialistes, en 2008? Parions que c'est pour le talent contre l'hallucination. Beurck.

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  40. L'opinion de DSK en 2006, et les présidentielles en 2007, of Corse.
    Sorry.

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  41. Quant au talentueux Sarkozy, il "ne fera que deux mandats":

    SARKO

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  42. Ouais. Surtout on va en voir de belles à propos de la fameuse "cinquième branche" de la sécu, la dépendance. Sécu mon cu, y a déjà le grand frère Guillaume (Groupe Médéric) qui se lèche les babines…
    Je me demande ce qu'en pense le lucide (immunisé contre toute hallucination,lui) DSK... Peut-être que son pote Alain Minc lui a conseillé d' acheter un paquet d'actions Médéric Malakoff(Frère, gardez vous à gauche, frère, gardez vous (surtout) à droite...
    Quelle langue de vipère, ce Parleur qui parle sans savoir.

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  43. Quoi? Personne ne parle de la candidature de Ségo, ou bien j'ai manqué un mail?

    Les Français (je n'ai pas dit la France ^^) sont-ils prêts à des primaires à l'américaine? Où l'on a vu un combat à mort entre Clinton et Obama, avec malgré les rudes coups portés, la victoire des démocrates et non pas des Républicains.

    Franchement, je n'en sais rien.

    Ce que je sais, comme vous d'ailleurs, c'est qu'une élection se gagne au centre.

    Ce que je remarque, à moins bien sûr que je n'aie l'esprit tordu :

    Après une année en demi-teinte quant aux saisies de drogues, les stups viennent de remporter, ces derniers jours, de bien belles victoires.

    Et si j'en crois les analyses qui ont été faites un peu après les émeutes de 2005 (notamment celles de Luc Bronner du Monde), les saisies record de cette année-là, avaient précipité des banlieues dans la guerre des gangs... et les émeutes.

    Sarko nous préparait-il pour 2011 un de ces coups tordus qui mettrait tout le monde d'accord derrière la force d'Etat et sa vénérable personne?

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  44. Vers la gouvernance européenne...



    PARIS (Reuters) - Les députés communistes et du Parti de gauche (PdG) ont défendu en vain jeudi un texte exigeant que les parlements nationaux des Etats de l'Union européenne soient souverains en matière budgétaire.

    La Commission européenne a proposé le 12 mai dernier de contrôler a priori les budgets nationaux des 27 pays de l'Union européenne pour renforcer la coordination économique.

    Cette procédure consiste pour le Conseil européen à donner un avis sur les grandes lignes des orientations budgétaires de chaque pays avant les discussions parlementaires nationales.

    Seuls les "eurosceptiques" du groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR), communistes et apparentés et membres du Parti de gauche, ont cosigné une proposition de loi dénonçant ce qu'ils considèrent comme une atteinte à la souveraineté.

    La proposition de loi, qui a déjà été rejetée par la commission des Lois, sera soumise au vote des députés le 7 décembre. Elle n'a aucune chance d'être adoptée, les groupes UMP, PS et du Nouveau centre y étant hostiles.

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  45. Brocéliande
    En ce qui me concerne je n'ai pas parlé, en effet, de la candidature de SR. Non par manque d'intérêt.
    Je l'attendais et je l'espérais. Je trouve qu'elle vient à point et avec un argumentaire pertinent : les problèmes en jeu sont complexes et ne peuvent être réduits à des slogans. Il faut du temps pour expliquer clairement et débattre honnêtement.
    J'ai le sentiment que la SR qui se présente à nous maintenant a beaucoup évolué et mûri par rapport à la SR pour qui j'ai voté sans entrain particulier (plutôt par "devoir de gauche") en 2007. Il me semble qu'en plus d'être suivie par les militants et électeurs du PS les plus sensibles à la nécessité d'une véritable métanoïa (transformation de l'esprit) dans la société en général donc de la Gauche en particulier, en plus donc de ce marqueur intéressant, peut-être nécessaire mais non suffisant elle est animée par une pugnacité intacte et sans doute même renforcée car plus sereine et passée au feu revigorant de l'épreuve; et aussi d'une préparation personnelle approfondie, fondée sur la réflexion : pendant que les petits copains se tiraient la bourre en toute irresponsable médiocrité elle allait de colloque en colloque (à bas bruit) poursuivait dans sa Région les expériences économico-sociétales.
    Si je peux me permettre, Mâme Ségolène : Je comprends que vous envisagiez de prendre DSK, peut-être moins nocif dedans que dehors (c'est à voir…) mais alors, je vous en prie, n'oubliez pas Mélenchon !

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  46. « Monsieur Frédo »  démolit assez bien la proposition Cantona, qui ne tient pas la route quand on y réfléchit trois minutes: ça ne marchera pas sauf circonstances extraordinaires, si par extraordinaire ça marchait, ce serait catastrophique pour les salariés, précaires, pensionnés et allocataires et pour toute l’économie, et juste un peu embêtant pour les riches et puissants, et la reconstruction se ferait sous la férule pas très douce d’un régime capitaliste encore bien plus autoritaire…

    La Banque est une industrie en soi utile et respectable; ce qu’on peut reprocher au grand vilain méchant système, c’est de lui avoir laissé la bride sur le cou, au lieu de réguler soigneusement ses activités.

    La nationalisation (étatisation) n’est nullement une garantie contre la divagation financière: voir les expériences de 1945 et 1981... Mieux vaudrait se donner les moyens d’une régulation par contrôle: des usagers ou clients, du personnel, de la puissance publique (à différents niveaux), et des représentants de la société civile (contrôle quadripartite pour encadrer l’actionnariat et le management).

    Cela ramène à une réflexion fondamentale qui reste à mener, voir les entrées « valeur » et « propriété » dans le tome 18 des Œuvres complètes du général Melchior.


    Ah bon, Ségolène est candidate ? Depuis quand ? Et à quoi ? On m’dit jamais rien, à moi… Et elle est déjà présidente de Charou-Poitentes et vice-présidente de la Deuxième internationale*, vieille institution (de l’âge de la Tour Eiffel), attention aux cumuls !

    *qui devra bientôt traiter du cas Gbagbo, plus épineux que le cas Frèche, je pense.

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  47. Au fait, je partage depuis longtemps l'opinion de DSK sur Chouchou, c'est (au moins en politique intérieure) un politicien tout à fait talentueux... L'avenir prochain dira s'il est ou non au bout de ses capacités (sachant que, si talentueux qu'on soit, on ne pas peut mentir longtemps à tout le monde).

    Et il faut se rappeler que Bush junior lui-même a su se faire réélire en 2004...(et Nixon en son temps).

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  48. Melchior
    Justement, Monsieur Frédo y dit comme ça que la nationalisation c'est juste un préalable pour organiser une socialisation du crédit avec tout c'que Mon Général y dit qu'y faut faire, contrôle des usagers et tout, pas du socialisme rideau d'fer, plutôt du participatif Picto-charentais, si vous voyez c'que j'veux dire. P'têt'ben que j'sollicite un peu la convergence ? Ma foi…
    Pour les vilains curieux, voir le petit dernier de Monsieur Frédo où il en parle :
    la Crise de trop

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  49. Si "politicien talentueux" veut dire "habile arnaqueur", bon, d'accord…

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  50. A Melchior.
    Les synonymes de "talent" sont: aisance, aptitude, avantage, brio, capacité, disposition, don, facilité, fibre, génie, ingéniosité, inspiration, mérite, prédisposition, savoir-faire, virtuosité.

    Quels idiomes retenez-vous, mon cher âne, avec DSKK, pour définir Chouchou? Personnellement, je retiendrai: avantage (de toutes natures), savoir-faire (avec grosses ficelles et gros sabots), facilité (du type culot). Le reste, bof...

    Pour l'histoire de Cantona et des banques, il me semble que l'on peut voir dans ces mots d'ordre une portée symbolique: celle de rappeler - voire de dire - (a) que nous sommes des citoyens et non des moutons à tondre, des électeurs et non des administrés et (b) que les financiers ont pris un pouvoir exorbitant.

    Tout ce qui dénonce est toujours bon à prendre, même si "l'action réaliste" ne suivra pas nécessairement. Quand les femmes ont signé le Manifeste des salopes en disant qu'elles avaient avorté, elles ne l'avaient pas toutes fait. Il n'empêche que cela a marqué les esprits.

    Et, dans ces temps de disette idéologique et politique, ce n'est déjà pas si mal. Non?

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  51. Tout va très vite en effet Parleur. Le Portugal dément avoir demandé l'aide du efsf que l'on chiffre déjà à 60 milliards avec plus d'un mois d'avance. L'Europe n'a plus le temps. Y'a même des alarmistes qui prévoient que la finance mondiale flippe (voir Marianne). C'est sans doute pour cela que notre "âne a très mal à la tête" et menace de dictature une poignée d'internautes branchés sur l'idée - certes inopérante, mais pas bien méchante - de Cantona.

    Pour le coup, l'on sera aux premières loges de l'histoire.

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  52. Je pense aussi que c'est une demande, certes maladroite, mais une demande d'explications et de réponses à une classe politique qui se tait. Elle a peut-être ses raisons. Mais dans ce cas, la situation est vraiment grave.

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  53. Pour Sarko, chu'i comme Melchior, je partage l'avis de DSK. C'est un politicien redoutable, surtout en campagne, avec une armée et une administration à sa botte.

    Et je ne crois pas du tout, mais alors pas du tout, que les élections sont gagnées d'avance pour la Gauche.

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  54. Brocéliande, je ne suis pas convaincue non plus que les élections soient gagnées pour la sinistre gauche! Mais, pour autant, je ne vois pas Sarko comme une homme talentueux.

    Je dirais même plus: Chouchou est un politicien redoutable dans la mesure où il a en face de lui une bande de ventres mous, des adeptes de la "Real Politik" ayant oublié maintes valeurs de la gauche, la force du rêve et de l'utopie, sans lesquelles on ne fait rien avancer.

    Le savoir faire de Sarkozy est de tirer parti de cette mollesse de l'opposition, tout en sachant satisfaire les plus bas sentiments des gens.

    Têtue, je n'arrive pas à appeler cela du talent. Grr..

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  55. Je lis dans Causeur sous la plume de Muriel Gremillet, à propos de Cantona:

    Sans me vanter, il y a des matins où on est bien inspiré de lire le Guardian.com : c’est là que votre humble serviteuse avait trouvé le fabuleux dégagement de Cantona contre les banques, qui depuis, n’a cessé de faire boule de neige. Des dizaines de sites ont depuis repris eux aussi la vidéo nous appelant à retirer nos petits sous des gros coffres honnis, histoire de dire aux institutions financières notre façon de penser.

    L’idée vaut ce qu’elle vaut, toujours est-il que l’appel au retrait massif ce 7 décembre a déjà été contresigné par 30000 facebookiens enthousiastes. Mais ne cherchez pas Christine Lagarde parmi ceux-ci : en vrai, elle n’a pas du tout apprécié cette intrusion cantonesque dans son pré carré : « Il y en a qui jouent magnifiquement au football, je ne m’y risquerai pas. Je crois qu’il faut intervenir chacun dans sa compétence. Eric Cantona n’est pas à une provocation près. C’est un immense footballeur. Mais je ne suis pas sûre qu’il faille le suivre dans toutes ses suggestions non plus (…) Donc, il faut que chacun fasse son métier; que M. Cantona fasse le sien, moi, je fais le mien”, a-t-elle déclaré ce mercredi à l’Associated Press.

    Certains seront atterrés par cette rhétorique un rien téléphonée, voire carrément lourdingue : la défense de Bercy n’est assurément pas à la hauteur de l’attaque de Canto. Mais soyons indulgents, après tout, le domaine que Christine assure maitriser mieux que le dribble ou l’aile de pigeon, c’est pas non plus la poésie symboliste…

    ----

    Hi hi ...

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  56. Pour revenir à Facebook. L'on dit que lorsque 30 000 personnes participent à un appel (c'est le nombre de gens répertoriés sur la page en question) 300 font réellement ce à quoi ils se sont engagés. Soit infiniment moins que le nombre de vieilles personnes qui ont retiré leurs économies des banques lors de la crise de 2008.

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  57. Si je devais jeter quelques phrases pas vraiment réfléchies: Trichet a maintenu l'achat d'obligations par la BCE jusqu'à la fin du premier trimestre 2011, renvoyant les politiques à leurs responsabilités au-delà de ce délai. Les Allemands, à l'économie bien portante, sont pour l'instant les seuls à faire des propositions politiques, face à des pays latins plutôt rock and roll. Axel Weber est donné comme le futur patron de la BCE, et ce n'est pas un rigolo. Je parle de la BCE parce que l'avenir de la France ne peut, à mon sens, se penser en dehors de la zone euro – puisqu'elle s'y est inscrite - , c'est une réalité (et ce n'est pas pour me faire plaisir)-, et d'une Europe qui va aller de plus en plus mal. Il va falloir, en face de Sarkozy, quelqu'un qui rassure les épargnants, tout en promettant du boulot aux chômeurs de plus en plus nombreux et le maintien d'un semblant de sécurité sociale. Et qui soit d'une habileté de folie dans les négociations européennes. Je déteste DSK, mais je ne vois pas d'autres personnes pouvant piloter la France pendant cette tempête qui risque d'être énorme. Parce que si c'est un libéral-caviar roulé à une feuille d'or, il semble avoir beaucoup de ces qualités qui font les grands diplomates. Et comme nous sommes loin d'être les rois du pétrole...

    C'est un constat amer. Et j'aimerais vraiment que vous me donniez tort. En fait, j'attends d'être convaincue par vos arguments. Reste que c'est une élection en deux temps. Derrière, il y a celle des députés... et là je sens que je m'en donnerais à coeur joie.

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  58. DSK talentueux ? Ça ne me paraît guère douteux.
    DSK notre champion ? Aïe, là ça grince !
    Mais.
    Choisir, il vient un moment où ça veut dire : éliminer et prendre ce qui reste. Et quand on prend, on prend.
    Alors si c'est un choix entre DSK et Sarko, DSK et Villepin, DSK et Copé, DSK et n'importe qui de droite, je n'irai pas à la pêche le jour du vote. Ni avant. Je ferai tout ce que je pourrai pour contribuer à son succès. Qui ne m'emplira pas d'enthousiasme, juste du sentiment que le pire a été évité.
    Mais pas de panique. On n'en n'est pas là.

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  59. On n'en est pas là.
    D'accord avec toi, Parleur.

    On en est à se demander avec quels programmes les candidats de gauche vont se présenter à nous. A la façon dont nous pouvons infléchir la mollesse prévisible de ces programmes en répondant aux urgences dont notre âne a décliné plusieurs fois l'identité.

    Nus devons éviter de nous laisser enfermer dans la thématique de l'évitement du pire que je sens venir avec consternation: A Sarkozy, politicien redoutable, seul un homme de la trempe de DSK peut être opposé. Tout en ce moment nous pousse à le croire. C'est une forme d'enfumage que je refuse.

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  60. Chouchou est très efficace (ou du moins l’a été) pour défendre les intérêts de classe de ceux qui l’ont fait élire et soutenu. On peut en effet garder le qualificatif « talentueux » pour les héros positifs, soit.

    DSK est un excellent technicien… Et je suis d’accord avec sa proposition technique d’une autorité budgétaire européenne, pour faire pendant à l’autorité monétaire. Reste à régler le problème du contrôle de ces deux autorités par les représentants légitimes du peuple souverain européen.

    L’initiative Cantona fera un flop:
    1) les banques ne peuvent matériellement fournir en espèces (pièces et billets) qu’à concurrence du stock existant de pièces et billets. A l’impossible nul n’est tenu, et aucun Tribunal de Commerce ne déclarera en faillite une banque si elle affiche, le 7 vers midi : « retraits suspendus ».
    2) les ex-déposants devenus retirants, que feront-ils de leur garniture de porte-monnaie ? Soit ils la gardent par devers eux (thésaurisation). C’est comme si cet argent n’existait pas, voilà tout. Soit ils dépensent (investissent ou consomment). En ce cas les sous passent aux mains des vendeurs, et ceux-ci, qu’en feront-ils ? Ils iront le soir même déposer l’argent à la banque.
    3) si le banquier peut prouver que le retrait a été motivé par le souci de nuire à la banque, il peut poursuivre le retirant pour abus de droit et réclamer des dommages et intérêts. Il peut aussi, sans avoir à se justifier, priver le retirant de chéquier et carte…

    Certains gogos vont, sur les conseils de l’UPR, acheter de l’or et de l’argent, dont le cours est très haut et va grimper encore. Et dans quelque temps ils auront besoin d’acheter des nouilles et des patates (dont le cours montera). Pour ce faire ils revendront leur or et leur argent, dont le cours sera à la baisse. Mais je suis bête, il suffirait de déclarer nulle et non avenue la loi de l’offre et de la demande, par un décret de Cantona.

    Cela dit, je comprends très bien le besoin de se défouler après l’arrêt du mouvement sur les retraites. Schooter dans un mur, de toutes ses forces, cela peut amener un certain soulagement à la rage impuissante; surtout pieds nus, ouille ouille ouille.

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  61. Je sens la fumée m'envahir le museau. DCB parlant de DSK...

    Le leader écologiste Daniel Cohn-Bendit a déclaré dimanche sur I-Télé/Le Monde/France Inter à propos du PS qu'il s'était "trompé" sur Ségolène Royal et que "le débat le plus intéressant serait Dominique Strauss-Kahn contre Nicolas Sarkozy" pour la présidentielle de 2012.

    "Dominique Strauss-Kahn est un peu furieux contre moi parce que j'avais soutenu Ségolène Royal. Je me suis trompé, ça peut arriver à tout le monde", a dit l'eurodéputé dimanche soir.

    M. Cohn-Bendit a indiqué qu'il avait "interprété Ségolène Royal dans les primaires (socialistes en 2006) comme une véritable rupture avec le dirigisme, un carcan du Parti socialiste".

    "Et puis j'ai découvert une Ségolène Royal qui mélange un peu tout, qui mélange le nationalisme et qui mélange une idée de l'ouverture et donc je ne m'y retrouve plus idéologiquement", a-t-il ajouté, ajoutant toutefois qu'elle "fait des choses très bien en tant que présidente de Poitou-Charente".

    "Je crois qu'aujourd'hui je ne suis pas contre Martine Aubry, je ne suis pas contre Ségolène Royal, mais je crois que le débat le plus intéressant serait Dominique Strauss-Kahn contre Sarkozy, et surtout le débat le plus intéressant pour nous les écologistes ça serait un débat avec DSK", a également jugé Daniel Cohn-Bendit.

    Interrogé sur les critiques qui jugent DSK "trop à droite", il a répondu : "Je crois qu'il faut faire attention, DSK occupe une position centrale avec ce qu'il défend en France. Il faut savoir ce qu'on veut, est-ce-qu'on veut être de gauche et perdre ou est-ce qu'on veut battre Nicolas Sarkozy ?".

    "Je crois que Dominique Strauss-Kahn est intellectuellement aujourd'hui le plus apte à trouver des compromis dans la gauche et avec les possibles partenaires de la gauche pour nous faire avancer. Il a une position très claire sur l'Europe et sur la mondialisation qu'il faut réguler", a jugé le resposable écologiste, le qualifiant de "social-démocrate réformiste".

    ______
    Et si on réfléchissait comment être de gauche, gagner, et battre Sarkozy sans passer par la case DSK?

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  62. Après les déclarations de DCB (Oh Dany Dany...) en faveur de DSK, hier, voici une démission à Europe-Ecologie/Les Verts qui suggère que la machine à perdre est en marche:
    BESSET

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  63. Je voudrais bien pour commencer qu'on m'expliquât
    Le ralliement de Cohn-Bendit à DSK.

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  64. Ah oui, cher Griffollet, quel curieux ralliement que celui de DCB à DSK!
    Nous sommes quelques-uns à avoir la moutarde qui nous monte au nez, avec l'enfumage du match annoncé entre Sarko et DSK.

    J. Dion dit sa colère dans Marianne. Extraits:
    Voilà aujourd’hui le jeu unique, celui de la présidentielle 2012.

    Il s’agit d’un dé à deux faces, offert gratuitement et quotidiennement aux futurs électeurs: pile c’est Sarkozy, face c’est DSK. Chacun devra l’avoir en poche (et en tête) jusqu’à l’échéance décisive, afin de ne pas se tromper et de ne pas s’égarer en cours de route. On peut l’offrir comme cadeau de Noël, c’est gratuit.

    Dans sa dernière livraison, Le Point l’annonçait tout de go : «Sarkozy-DSK, le match a commencé». Ah bon ? Depuis quand ? Qui en a décidé ainsi ? En vertu de quelles règles non écrites ? Le premier tour aurait-il déjà eu lieu dans l’indifférence générale ? Les citoyens de ce pays auraient-ils donc voté à l’insu de leur plein gré ? Foutaises et balivernes. La seule confrontation attendue est celle qui a été planifiée, organisée, décrétée par les médias, sur la base de ces sondages qui donnaient Edouard Balladur au deuxième tour de la présidentielle, en avril 1995, date à laquelle l’ex-Premier ministre ne passa pas la barre du premier tour.

    Daniel Cohn-Bendit l’a dit haut et fort: lui aussi rêve d’un match DSK-Sarkozy pour la présidentielle 2012. Au passage, il savonne allègrement la planche d’Eva Joly avant même que la candidate écologiste présumée ait eu le temps de s’y installer. Passons. Au train où va la campagne en faveur d’un face à face DSK-Sarkozy, on peut même se demander s’il ne serait pas légitime de supprimer carrément le premier tour de la présidentielle pour ne garder que celui qui intéresse l’élite.

    Les médias et les experts n’ont pas de mémoire. Sous prétexte de posséder une science qui leur permet de prédire l’avenir politique sans avoir besoin d’en passer par le choix du peuple, ils rejouent une comédie où tout est ficelé par avance /.../

    La seule hypothèse recevable, c’est le « mano a mano Sarko/DSK ». L’avantage d’une telle confrontation, c’est qu’elle permet de rêver à un vrai-faux débat. Car enfin, entre l’actuel Président de la République et le chef du Fonds Monétaire International (FMI), où sont les vraies différences et les vraies oppositions ? Certes, l’un est de droite et l’autre de gauche. Et alors ? Une fois établi ce simple constat, que peut-on en conclure ? Qui peut dire que l’un est plus ou moins néolibéral que l’autre? Et si oui, est-on sûr que le plus néolibéral des deux soit celui auquel certains pensent spontanément ?

    En vérité, jouer le deuxième tour de la présidentielle de 2012 en décembre 2010 est une imposture intellectuelle doublée d’un déni de démocratie.

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  65. Mon analyse qui vaut ce que valent les chats mouillés :

    DCB sait très bien que EE-V surfe sur la vague des Européennes et qu'il lui faut capitaliser ce succès qui ne sera pas au rendez-vous lors de la présidentielle, l'avenir économique étant très sombre. Il lui faut négocier maintenant avec le PS des places de députés auprès d'Aubry donc de DSK. Les élections risquent d'être cruelles pour les Verts, et seul DSK semble pouvoir fédérer une partie de la droite et du centre. Ce qu'il faut pour gagner face à Sarkozy.

    D'autre part, DCB et DSK sont des Européistes convaincus avec une vision similaire de l'Europe, première puissance mondiale, dotée d'une gouvernance économique et politique, appuyée sur un territoire immense.

    Et oui, DCB ne s'en est jamais caché. Et non, il ne disait pas des "bêtises" mais réellement ce qu'il pensait.

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  66. Pas d'accord avec toi, Brocéliande.

    "Seul DSK...": mais enfin pourquoi?

    C'est à mon avis - partagé par d'autres- de l'enfumage. Une fermeture démocratique.

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  67. Oui Monica, c'est de l'enfumage. Personnellement, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais c'est celle de DCB. Les négos avec le PS se prépare maintenant (les contacts ont déjà eu lieu) et pas avec Royal ou un autre candidat, mais avec l'appareil du PS. (C'est l'appareil qui sera comptable des négos). Dernièrement DCB réclamait une place parmi les négociateurs à EE-V qui entendait "officiellement" la lui refuser... Je ne crois pas qu'à ce niveau, l'on refuse quelque chose à Dany.

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  68. Bonsoir, c'est Melchior, bourrique.


    Il y a plus qu'une nuance entre le "Chouchou ciel mon mari" de Carla et "Mon chaud lapin d'époux" de la belle Anne. Sarko est un néo-libéral affirmé, DSK un social-démocrate, favorable en principe à une certaine forme de régulation. C'est bonnet blanc et bonnet rose très très pâle ("délavé", comme dit hêtre là où l'on sait). Il a émis au moins deux bonnes idées (à creuser):la nécessité d'une autorité budgétaire européenne, supra-nationale, et l'intérêt de penser à la redistribution depuis le processus de production et non après-coup. Mais quoi, Rocard et DCB aussi avaient de bonnes idées, quand ils étaient plus jeunes; et voyez ce qu'ils sont devenus.

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  69. En bref, chère Bourrique, on surfe sur une vague plus que délicate. Les solutions pour "faire la peau" aux marchés sont là, mais qui va les reprendre? Comme l'impression que l'histoire des hommes reprend le dessus sur des critères objectifs, comme celui du poids économique de l'Europe.

    Helmut Schmitt et Delors auraient-il raison? N'y aurait-il plus de politiques digne de ce nom? Croyez-vous que Martine téléphone encore à son papa?

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  70. Pour revenir à DCB.

    Hier, peu après la démission de Besset, DCB a été nommé "coanimateur des discussions programmatiques avec le PS" pour 2012, là où, il y a 15 jours, la direction du parti avait donné une fin de non-recevoir à sa proposition de devenir "entraineur de l'équipe des négociateurs".

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  71. Nous n'avons guère abordé la question de Wikileaks.

    Voici un article à charge de Yann Moix dans La Règle du Jeu (site de BHL) qui apparente la transparence (de Face Book et assimilés) à quelque chose de fasciste:

    TRANSPARENCE

    Certains arguments méritent l'attention.

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  72. A l'opposé de la position de Yann Moix, Libération soutient l'existence de Wikileaks.

    WIKILEAKS OUI

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  73. C'est Melchior.




    À propos de wikileaks:

    * la transparence absolue est un fantasme totalitaire en définitive,

    * l’opacité n’est pas bonne non plus quand elle gruge le peuple de son droit de savoir,

    * la démocratie, empire du moindre mal, doit trouver un équilibre entre l’exigence de transparence et celle du secret (ou de la simple discrétion) nécessaire à la sécurité et à l’efficacité de l’action en certains domaines.

    * cet équilibre ne peut être trouvé que par délibération des parties concernées; c’est un élément de l’équilibre des pouvoirs.

    * en particulier, si le peuple (souverain et constituant) peut déléguer certains pouvoirs, il peut déléguer aussi le droit de savoir, concernant diverses affaires.

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  74. La rhétorique de Yann Moix me paraît toujours aussi ampoulée et peu convaincante. Il confond à plaisir la "transparence" exigée par une société totalitaire qui nie l'espace privé et la "glasnost" gorbatchévienne qui cherche à aérer l'opacité des pratiques de pouvoir, en particulier dans leur version bureaucratique.
    Je ne suis pas un inconditionnel de Wikileaks mais j'avoue en avoir par dessus la tête de la Raison d'Etat, de la Responsabilité et autres coquecigrues zélitocratiques. Je me sens assez d'humeur à promener certaines têtes au bout d'une pique de sans-culotte et les accusations "infâmantes" de populisme qu'on nous balance dès qu'on n'est pas béat devant la doxa dominante commencent à me chauffer sérieusement les oreilles, que j'ai, par un caprice panique* de notre mère Nature, pointues et poilues. Grrrr !

    *Où il n'est pas question de peur mais bien de ce cher Pan, dieu cosmique et vital qui porte en lui et l'humain (trop humain ?) et l'animal, le frère animal qui de l'âne à l'ours en passant par l'aimable souris et les mânes de Cordwainer Smith est peut-être le témoin d'une véritable humanisation. A venir…

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  75. C'est toujours Melchior.


    à Brocéliande:

    je ne suis nullement pour "faire la peau" aux marchés, mais pour réguler leur activité dans un sens favorable à la communauté. La confrontation de l'offre et de la demande reste (me semble-t-il) le meilleur moyen d'optimiser ce que les économistes appellent "l'allocation des ressources". Ils disent encore: "les marchés sont efficients". Le seul problème est qu'ils ne sont pas forcément efficients pour la société dans son ensemble, c'est pourquoi les pouvoirs publics et la société civile doivent intervenir pour corriger (a posteriori) ou mieux, pour organiser (a priori) leur activité.

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  76. Faire la peau aux marchés tels qu'ils sont : cupidité sans limite (et, à l'occasion, panique) règlant le monde.
    Le marché comme moyen le plus pertinent d'allouer les ressources ? J'avoue que je me tapote un peu le menton (signe de doute chez certains animaux plus ou moins supérieurs…)
    Mais le marché comme indispensable espace de liberté, oui. Liberté avec des lois pour qu'elle soit la liberté de tous et non pas la seule liberté des caïds, des renards dans le poulailler. C'est le b,a ba de toute république. De Bérégovoy à Sarkozy en passant par les trois potes : DSK, Minc, Aubry, que de cancres en lecture…

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  77. Il y a dans les propos de Yann Moix, au delà des amalgames et du syncrétisme qui ont irrité à juste titre Parleur, deux éléments intéressants.

    - Le contrôle social a plusieurs façons de s'exercer. L'une d'elles - la plus redoutable- est celle que nous mettons en œuvre de nous-mêmes, croyant exprimer notre liberté. Or les réseaux dans lesquels nous l'exprimons est sous contrôle (un contrôle diffus, polymorphe, à ne pas concevoir comme un contrôle d'état) à des années lumière de notre projet initial. Cela ne signifie pas qu'il faille interdire ces réseaux ou ne pas y participer. Cela signifie que chacun de nous doit savoir que la liberté d'expression est potentiellement dangereuse et qu'il faut savoir soi-même la réguler. Nous ne vivons pas chez les bisounours.

    - La transparence, outre qu'elle est un leurre, suscite en moi l'effroi, m'évoquant le terrible contrôle panoptique que Foucault avait fort bien décrit. Je suis donc d'accord avec Moix quand il écrit à propos de la transparence de tous les instants qu'elle se résume à l’enfer, car une vie sans mensonges, une vie sans secrets, une vie sans oblations, sans intimité, sans «privacy » comme disent les Anglais, n’est pas une vie supportable.

    En revanche je suis en désaccord radical avec les généralités philosophico-politiques qu'en tire Moix: je n'abandonnerai pas mes prérogatives du droit de savoir à des responsables politiques - que je n'ai, de surcroît, même pas choisis.

    Wikileaks fait œuvre utile quand il révèle les notions sur lesquelles se sont appuyés des hommes d'état au moment de prises de décisions politiques. J'ai apprécié de savoir que DSK jugeait "hallucination collective" le soutien à S.Royal. Cela confirme ce que nous avions senti: des gens de gauche ont contribué à faire élire "Sarkozy le talentueux".

    Ce n'est pas celui qui révèle des propos "off" qui a tort (sauf évidemment mise en danger de la vie d'autrui ou viol de sa vie privée). C'est celui qui les a tenus, alors qu'il est un "représentant du peuple". Il n'a qu'à les assumer. Et nous, citoyens, nous avons le droit de savoir ce qui se trame dans les coulisses du pouvoir que nous sommes censés avoir soutenu.

    Il est sain que les gouvernants , qui ont oublié depuis belle lurette qu'ils sont de simples mandatés (sauf évidemment dans les dictatures), sachent qu'ils ont des comptes à nous rendre sur TOUT ce qu'ils font. Et que s'ils ne le font pas d'eux-mêmes, nous le saurons quand même. Ce n'est pas de la "transparence", c'est de latransmission d'information.

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  78. A propos d'Aussange, le fondateur de Wikileaks accusé de viol, "il se dit" que l'affaire serait cousue d'un drôle de fil.

    Voir par exemple dans Bellaciao:
    AUSSANGE

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  79. Certains oublient très souvent qu'ils sont des fonctionnaires soumis aux mêmes règles que les autres: les policiers.

    7 policiers jugés à Bobigny (Seine-Saint-Denis) ont été condamnés vendredi à des peines de prison allant de six mois à un an ferme. Ils étaient poursuivis pour avoir menti et accusé à tort un homme, afin d'expliquer une course-poursuite au cours de laquelle l'un d'eux avait été blessé. 3 d'entre eux ont reconnu les faits.

    Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a jugé la décision «disproportionnée» et Sébastien Bailly, secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance a dit: «On est scandalisé par le jugement. Pour nous, c'est une atteinte au métier de policier», a-t-il fustigé.
    ______

    Ah bon?
    Un policier est donc en droit de mentir pour couvrir une erreur professionnelle, d'accuser injustement une personne et de la faire envoyer en prison?
    Dans quel monde vivons-nous ?!

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  80. Monica
    "Ce n'est pas de la "transparence", c'est de la transmission d'information."
    En effet et ce distingo est fondamental. Je suis enclin à me défier de ceux qui amalgament et poussent des cris d'orfraie comme si Wikileaks avait entrepris (ce que Facebook met peut-etre en œuvre de façon insidieuse) d'établir une transparence généralisée faisant de toute vie privée une donnée publique. J'ai un peu l'impression de voir des gamins pris dans l'armoire aux confitures invoquant les grands principes pour justifier leur larcin…

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  81. Monica
    Dans quel monde vivons nous ?
    Le même que toujours. Où celui qui dit que le roi est nu est poursuivi pour attentat à la pudeur. Révoltant et banal. Un banal devant lequel il n'est pas question de se résigner. Les propos d'Hortefeux, les accusations de viol contre Julian Assange, loppsi 2 (sur le point d'être votée dans un assourdissant silence médiatique): même combat contre la dignité des citoyens. Contre nous.

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  82. (C'est Melchior)

    à Parleur (comm' d'hier soir)


    Les marchés sont efficients du point de vue de ceux qui les utilisent: les marchés des valeurs spéculatives (produits dérivés et autres) indiquent avec beaucoup de pertinence aux vendeurs et acquéreurs de fonds où ils ont intérêt à placer leur argent pour faire des profits à court terme… Les marchés des biens de consommation (au niveau des industriels producteurs et de la grande distribution) indiquent plutôt bien aux investisseurs dans quels branches et secteurs ils doivent investir (encore que les monopoles viennent compliquer l’affaire). Et ainsi de suite. Mais il n’y a pas d’équilibre général des marchés ailleurs que dans la tête des anciens « néo-classiques » et des modernes « néo-libéraux ». D’où la nécessité d’une politique économique, pour mener les marchés au pré, les ramener, et les traire. Mais les collectivistes préfèrent les étrangler, c’est plus sûr, pensent-ils.

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  83. (Melchior, toujours)

    Wikileaks:
    Cette affaire est très très étrange. On peut espérer de beaux rebondissements… Beaucoup de marionnettes, des ficelles un peu grosses, et sans doute plusieurs marionnettistes. Attendons voir. Qui vise qui, qui intoxique qui, qui saute sur l’occasion pour mener son propre jeu ? Je me garderai bien de tenter de répondre.

    Marine:
    L’astuce plus que vaseuse de Fifille sur l’occupation qui serait analogue à l’Occupation est condamnable, mais à surréagir on fait son jeu, qui est de buzzer comme un muezzin.

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  84. Oui, Melchior, inutile de surréagir aux propos de Fifille. Laissons-les retomber dans leur caniveau d'origine.

    En revanche, il semble que Ségolène Royal, à Europe 1, ait émis le souhait de "refonder l'identité nationale française" (cité par le JDD).

    Je me réjouirais que la gauche s'empare à bras le corps de la question, après le délétère black-out voulu par la BPG.

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  85. Toujours pour alimenter notre réflexion sur les secrets, la transparence, Wikileaks, un article dans Le Monde, comportant quelques références culturelles et historiques différentielles intéressantes:

    SECRETDIPLOMATIQUE

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  86. Toujours à propos de Wikileaks, un article intéressant dans ACRIMED, notamment sur les errances de Libération:

    WIKILEAKSETLIBE

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  87. (c'est Melchior)

    à rapprocher de l'affaire wikileaks:

    lien

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  88. Oui, Melchior (et bravo pour le lien vif) il est certain que la divulgation de certaines informations, dans des contextes de guerre par exemple, peut être dangereuse. Leur diffusion doit être mûrement réfléchie, car la "transparence" est potentiellement une bombe.

    Réfléchie, mais par qui?

    On voit bien que sous le prétexte de secret diplomatique, les états s'enferment dans une terrible opacité, à tous les propos, y compris ceux qui nous concernent et nous nuisent directement.

    Il faut donc manier, en toute dialectique, la transparence et l'opacité, en définissant qui dit quoi et pourquoi il le dit, qui fait quoi de ce qu'il apprend, quand, à qui et comment il le transmet.

    La question est très complexe puisqu'elle oblige à considérer dans leur ensemble les relations de pouvoir diffuses, en plus du "Pouvoir" officiel. Et à se souvenir qu'une information n'est jamais "neutre": elle transforme l'objet dont elle diffuse l'existence.

    Encore une fois, aucune réponse univoque n'est possible.

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  89. Lu dans Le Point

    Selon un sondage Viavoice pour Libération, Dominique Strauss-Kahn est toujours largement en tête pour être le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2012. Cependant, une majorité des personnes interrogées ne le voient pas porter les valeurs traditionnelles de la gauche.

    Pour Sylvie Pierre-Brossolette, le président du FMI "continue d'être à la fois la solution et le problème" : "Comme candidat pour le PS, il est très populaire, y compris à gauche, il a l'air d'être le seul à pouvoir battre Sarkozy facilement." Mais il pose aussi beaucoup de problèmes au PS, notamment s'agissant du timing puisqu'il "ne veut rien dire avant juin". Et puis, comme le souligne le sondage de Libération, "il a des failles à l'intérieur même de la gauche: il n'incarne pas la gauche".

    Selon Laurent Joffrin, "le problème, c'est le syndrome Balladur, c'est-à-dire que c'est le roi des sondages et le vaincu de l'élection, c'est la menace qui pèse sur lui". Néanmoins, l'éditorialiste considère qu'"un mauvais procès lui est fait : il n'est pas de gauche ? Ce n'est pas vrai du tout, il est militant socialiste depuis les années soixante-dix [...], c'est lui l'inventeur des 35 heures, qui est quand même la tête de Turc de la droite aujourd'hui !"


    "C'est lui l'inventeur des 35 heures". OUARF! Vu l'efficacité du dispositif pour la création d'emplois (nulle) et le désorganisation du service public (maximale), je ne suis pas certaine que DSK puisse trouver dans les 35 heures la preuve de sa gauchitude.

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  90. Michel Tubiana, dans Le Monde, critique sévèrement la forfaiture, révélée une nouvelle fois par un syndicat de policiers et Hortefeux après la condamnation des policiers qui avaient menti et accusé un innocent pour se couvrir:

    TUBIANA

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  91. Monica à propos de DSK

    Allons. Les 35 heures étaient sans doute une bonne idée et une bonne chose. Le malheur, c'est qu'elles ont été mises en œuvre par une personne qui entre deux cuites était un adversaire convaincu de cette réforme. Ce qui ne l'a évidemment nullement empêchée d'accepter le poste et de saboter tout ça en construisant une usine à gaz ingérable. Donc DSK ne saurait en aucun cas être tenu pour responsable de ce succès…mitigé.

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  92. Pour connaître les responsabilités de l’échec des 35 heures (une très bonne idée), il va falloir se lever très tôt…

    DSK était à l'origine du programme économique du PS qui prévoyait la mise en place des 35 heures et des emplois jeunes, mais c'est à Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, que Lionel Jospin a confié la mise en route de ce dispositif auquel elle était initialement hostile. Dominique Strauss-Kahn, alors Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, a exprimé quelques réserves sur la méthode de mise en place des 35 heures. Mais n’est-ce pas lui qui détenait les cordons de la bourse, et jugeait alors « coûteuses » les réformes entreprises par Martine Aubry ?

    Un texte écrit par DSK en 2002 sur les 35 heures :
    DSK35HEURES

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  93. Une analyse intéressante de la fonction de la photographie dans la presse.

    L'auteur prend pour exemple la couverture d'un numéro de Politis, précisément parce qu'il s'agit d'un journal engagé.

    PHOTO

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  94. Monica.
    Merci m'dame la picoreuse, l'article d'Olivier Aubert est excellent. Tout à fait pertinent. Une fois de lus on assiste à un grignotage insidieux du sens, un formatage à l'œuvre y compris chez (et, en toute bonne foi, avec l'aide de) ses adversaires.

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  95. Cher Melchior,
    je ne sais pas si vous lirez ce message, posté sur un si vieux débat.
    j'ai lu votre récent billet sur Mdp à propos de dogmes, et celui-ci, en recherchant à vous écrire. Un grand merci d'avoir pris en compte mon questionnement.

    Un point commun aux deux billets (pouvoir et dogmes sont fondamentalement liés par convergence de construction): les Apories enfermantes de la psychosociologie. Existe-t-il d'autres processus de réflexion ? Y êtes-vous ouvert ? Ou préférez-vous continuer dans cette logique circulaire ? Philosophie et poésie, retournement de perspective, mouvement qui ouvre, à vous de jouer.
    Mimi l'enfant

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  96. C'est Melchior.
    Je suis flatté de votre attention.

    La psychosociologie influence certainement beaucoup ma manière de penser, mais je n’ai guère réfléchi jusqu’à présent à son épistémologie (ce qui me surprend moi-même, je dois dire). C’est pourquoi je ne sais rien de ses apories et de leur éventuel caractère « enfermant » et ne saurais rien en dire, là maintenant.

    J’incline à penser que le développement de l’interprétation des faits « humains » ou « sociaux » se fait en spirale. Cela peut donner aux philosophes, épris de rigueur, une impression de circularité. Ma réflexion ne va pas plus loin pour l’instant.

    Si la psychosociologie disait elle-même qu’elle est menteuse comme un politicien, ou comme les statistiques, ou comme un Crétois, faudrait-il la croire ?

    La balle est dans votre camp … (Mais je suis absent jusqu’à mardi).

    Melchior , bourrique

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  97. La question ne me semble pas de la croire. Mais d'éprouver sa tautologie. L'autocritique ne crée pas forcément le mouvement. Elle peut en revanche reconfirmer ses propres a priori. L'autocritique de la psychosociologie s'autoconfirme en critiquant ses propres errances. Elle se cramponne à ses fondamentaux.

    Elle n'est pas menteuse. Elle ne veut pas savoir. Elle préfère fonder ses préjugés en axiomes, en faire des grilles d'analyses. C'est une petite marchandise. Du matériel de bricolage pour DRH.

    En rapport avec votre questionnement (le pouvoir, le dogme) On peut ce demander plus fondamentalement, qu'est-ce que le changement ? LE CHANGEMENT. On peut réfléchir au fait qu'il est impossible de trouver une solution à un problème, de l'intérieur d'un système qui produit le problème.

    Sortir de son système de référence. Laisser tomber cette modalité de compréhension qui consiste à tout ramener à du déjà connu, à du déjà pensé. Cesser de considérer que ce qui ne ramène pas à du déjà connu est impensable.

    Tenter le diable.

    Bon week-end, que vos journées soient aussi belles que mes nuits.
    Mimi l'enfant

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  98. Je suis bien déçu, moi qui comptais sur vous pour m’éclairer sur la psychosociologie vue comme un serpent qui se mort la queue…

    Je suis tout prêt à admettre que la psycho-socio se plie à des « vérités » supposées, ce que Wolff appelle le « champ de l’expérimenté comme évident » (Karl Wolff, Versuch zu einer Wissensoziologie, Berlin 1968 - cité par Michaël Löwy, Karl Marx contre Münchhausen), encore faudrait-il m’indiquer lesquelles…

    Quant au changement, mon problème c’est plutôt celui de la résistance au changement (constatation, analyse, moyens d’y remédier…).

    Sur la sortie du système de référence, vous renvoyez là, mine de rien, à un problème qui a beaucoup agité les théologiens: l’être humain peut-il se sauver sans la grâce de Dieu, celle-ci suffit-elle, etc. etc.

    « Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe !
     Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! »

    Ce n’est pas l’inconnu qui manque, et il suffit à nos saisons, et suffira un jour à nos arrières-saisons, avec la grâce de la Bourrique céleste, qui m’a fait, moi, à Son image (vous, je ne sais pas).

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  99. se mord, bien sûr; et c'est Melchior

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  100. Oui, La tautologie, c'est le serpent qui se mord la queue.

    Tous les clichés d'une métaphysique qui voudrait s'établir comme science. Et qui ne pense que dans la répétition de ses axiomes. Avec toujours un peu de pragmatisme, type méthodologie provisoire de manipulation, pour cadre, ou pour prêtre, ce qui est un peu pareil. Des trucs de jèses.

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  101. (C'est Melchior)

    Mais quelle métaphysique ? quels sont ces axiomes ? Qu'est-ce que les Jésuites viennent faire là-dedans ? pour le coup, êtes-vous bien sûre que vous ne me récitez pas un catéchisme, là ?

    Portez-vous bien.

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  102. Oui, excusez-moi, j'ai répondu un peu vite, avec une négligence qui manquait de désir.

    La métaphysique que je désignais sont les principes fondateurs de nombreux textes (nature humaine, etc.) Ce que je lis comme des clichés superficiels qui nourrissent cet aspect des "sciences humaines". Quant aux Jèses, efficaces penseurs du lien au pouvoir, et de la manipulation, je les convoquais comme pères imaginaires de cette logique.

    Point de catéchisme volontaire chez moi. Je n'appartiens à aucune église. L'étude, rien d'autre. Lire, relire, écrire, rêver, et on recommence. Mais n'hésitez pas à me sonner si jamais il me prenais de vouloir faire passer un principe fondateur pour un théorème démontrable.

    J'y retourne (Spinoza, en ce moment. Grosse découverte)

    Tout mon respect.

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