jeudi 20 mai 2010

POUR UNE RENTRÉE POLITIQUE









POUR UNE RENTRÉE POLITIQUE

Par Melchior



1) L’OFFRE ET LA DEMANDE POLITIQUES ET LEUR CONFRONTATION

La demande politique démocratique (nous laissons de côté la demande de raidissement autoritaire ou celle d’avachissement type panem et circenses) peut et doit, pour être en mesure de présenter ses exigences, considérer l’offre des partis et mouvements, sa diversité ou son insuffisance, voire l’absence d’offre, sous différents aspects.

Ce dédoublement de l’offre et de la demande fait scandale: pour certains, il est par trop évocateur du «marché» honni, pour d’autres - parfois les mêmes - seule l’offre, émanant des militants et dirigeants, est légitime, la demande potentielle n‘ayant qu’à s’y soumettre en moutons de Panurge. Il nous semble au contraire qu'il est légitime pour le citoyen, conscient mais non professionnel de la politique, de faire valoir ses volontés bien avant l’isoloir.


2) LES GRANDES URGENCES, SÉPARÉMENT

La première chose est de considérer les quatre urgences auxquelles la société doit faire face:

- Démocratique (le passage nécessaire à la sixième République, la décentralisation, et l’intégration européenne),
- Économique (le retour à la prospérité: plein emploi, plus grande satisfaction des besoins, équilibre du système),
- Sociale (reconstitution du lien social et nouvelle marche vers l’égalité),
- Écologique (recherche de l’équilibre des rapports entre l’espèce et son environnement).

Au sein du mouvement de contestation du système d’oppression, qui s’est construit autour de la dictature de fait du Capital financier, les avis divergent sur les priorités quant à l’abord de ces urgences. Certains pensent que la refonte des institutions est un préalable à tout progrès, d’autres que tout ira mieux avec le retour de la croissance, d’autres encore que les couches populaires n’en pouvant plus, l’urgence des urgences est de partager les richesses, d’autres enfin que rien n’est utile, ni possible, si on ne sauve pas d’abord «la planète». Quittes, les uns et les autres, à négliger les trois urgences qu’ils ne mettent pas au premier plan.


3) LES GRANDES URGENCES, COMBINAISON

Nous prétendons qu’il faut une prise en compte combinée et simultanée des quatre urgences. Il n’est pas possible de tabler sur une reprise durable de l’économie sans une forte dose de redistribution et une autre de réforme démocratique de l’entreprise, seules susceptibles de stimuler durablement la croissance et l’activité. Inversement toute poussée vers l’égalité sur fond de pénurie et de rationnement est illusoire. Les réformes de l’économie et de la société ne peuvent se faire sans référence à la reconversion écologique des activités. Enfin la démocratie et les autres aspects sont aussi inséparables que la ligne de flottaison des bateaux l’est du niveau de l’eau.

Certes il faut faire la part et des aspects de développement inégal de la conscience des différentes couches de citoyens, des exigences conjoncturelles et des aspects tactiques de la politique à mener. À tel moment, ponctuellement, c’est tel ou tel aspect qui sera mis en avant. On peut admettre une certaine flexibilité des mots d’ordre avancés successivement. Il n’en reste pas moins nécessaire d’adapter un plan d’ensemble, une politique unifiée de réponse aux quatre urgences. Toute négligence de l’une d’entre elles compromettrait la réussite d’ensemble; au contraire intégrer les quatre dimensions vaudra une forte prime au courant politique qui s’en montrera capable.


4) PENSER ET AGIR LOCAL ET GLOBAL. LIER PASSE ET FUTUR

Il faut replacer l’action dans le temps et dans l’espace.

Dans l’espace: une phrase de l’Appel du 18 juin est à rappeler - aux souverainistes notamment, qui aiment tant se réclamer du gaullisme -, c’est: «La France n’est pas seule! Elle n’est pas seule!» Pour déterminer la politique du pays, on ne saurait oublier les dimensions régionales, européennes, internationales…

Il faut aussi rappeler l’inanité du nationalisme: la communauté de destin est maintenant continentale. D’où l’intérêt de la perspective fédéraliste et du mot d’ordre des États-Unis d’Europe. Les différents niveaux sont à considérer, en suivant le principe de subsidiarité.

Dans le temps: il faut prendre en compte l’héritage historique et les nécessités du futur, le fait post-colonial, la construction de l’Europe et de ses rapports au reste du monde (pour un continent paisible et facteur de prospérité « soutenable »).


5) TYPOLOGIE DES OFFRES (ET DES DEMANDES CAPTIVES)

On peut distinguer les tranches d’opinion suivantes (8 familles, de très inégales importances tant numériques qu’historiques):

1) L’opposition (de gauche ?) extra parlementaire,
2) La gauche opposée à l’économie de marché et/ou à la construction européenne
3) L’écologie politique
4) La social-démocratie dans sa diversité
5) Le « centre » (qu’il soit rallié à la droite ou en recherche d‘autonomie)
6) La droite (elle aussi un éventail à elle seule)
7) L’extrême droite parlementaire
8) Les groupuscules d’extrême droite extra parlementaire.

Le noyau dur de la future majorité de transformation sociale devrait se constituer à la jonction de l’écologie politique et du courant rénovateur de la social-démocratie. Les courants 2 à 5 devraient en subir l’attraction et s’y rallier.

135 commentaires:

  1. Merci à notre chère Bourrique de nous livrer ses réflexions du joli mois de Mai sur la dure rentrée politique...qui, de nos gonds, nous sort chaque jour.

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  2. Oh oui, Melchior,il faut faire monter la demande, car l'offre s'est étriquée et ne nous satisfait nullement. Certains sont choqués par le distinguo entre les deux termes? Ils ont bien tort... L'écart entre les deux ne cesse de croître, éveillant en nous incrédulité, colère, perplexité, tristesse, désespoir, dégoût, ironie... devant la classe politique, où il y a Tant d'arrivisme pour si peu d'arrivage, selon la formule de Jean Yanne à propos de je ne sais qui.

    C'est en nous réappropriant sans hésiter la demande, poussés par des idéaux, que nous avancerons et retrouverons un peu d'oxygène.

    J'aime bien votre notion de demandes captives.Le drame c'est que, pris en sandwich entre les idéaux du passé, l'épreuve terrible de la réalité politique qui a montré le revers des idéaux, le caractère obsolète des "logiciels" politiques et de leurs mots-clés,notre "demande" devient timide, comme frappée d'illégitimité.

    Et pourtant... Sarkozy prétend inscrire la lutte contre le déficit public - la "rigueur" - dans la Constitution. Réveillons-nous, ils vont nous ratiboiser!

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  3. Un article sur Zapatero dans Bakchich, où la question des «urgences» évoquées par Melchior se pose… En somme, il s'agit pour les Espagnols de se résigner au mauvais pour éviter le pire…

    ZAPATERO

    En dépit des mesures de rigueur terrible qu'il a prises Zapatero semble bénéficier encore du soutien d’une part importante des Espagnols. «Zapatero a gagné le soutien des masses progressistes avec des lois typiquement réformistes: la loi de mémoire historique, la légalisation du mariage homosexuel, la réduction de l’âge de l’avortement, etc.» explique David Dominguez philosophe.

    Dès son investiture en 2004, Zapatero a rompu symboliquement avec la politique du Parti Populaire en retirant les troupes espagnoles d’Irak. Le positionnement récent du parti socialiste en faveur du juge Garzon, renforce cette apparence de gauche.

    Pourtant, la politique économique du gouvernement Zapatero est restée dans le cadre de l’orthodoxie libérale et n’a pas corrigé de façon significative le «sous-développement social» de l’Espagne. Le gouvernement a contribué largement au processus de privatisation, les projets de réforme de la Sécurité sociale sont inspirés par les politiques développées par la Banque mondiale. «Zapatero n’a rien fait pour enrayer la bulle immobilière alors que son explosion était largement prévisible» explique la journaliste Andrea Pikabea, qui ajoute: «Zapatero n’a jamais été courageux d’un point de vue économique. Mais la gauche reste la solution du moins pire dans un pays où il y a seulement deux partis et où le PP incarne des valeur autoritaires et conservatrices, marquées par 40 ans de franquisme».

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  4. Penser à 4 choses en même temps et tenter de les faire avancer en tenant compte de leur interdépendance, de leurs interactions et rétroactions. Diable, cela demande à la fois lucidité et courage. Et un rien de talent.
    Les quatre urgences telles que définies ci-dessus me paraissent tout à fait pertinentes. Les huit typologies aussi, à propos desquelles je ferais toutefois une remarque. Il me semble en effet hâtif de mettre dans le même sac la gauche anticapitaliste pure et dure, curieusement souverainiste ou au moins anti-européenne, et une gauche en train de germer qui préconise un régime d'économie de marché sérieusement et même sévèrement régulée : oui à un capitalisme fonctionnel de construction et de développement économisue, non à un capitalisme spéculateur et destructeur. La vision que la social démocratie a abandonnée pour se résigner à un vague accompagnement social de plus en plus rabougri des turpitudes de la finance triomphante et impudente. Si on m'écoute, ça ferait donc neuf typologies dont une qui m'empêche de désespérer...

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  5. En somme, nous errons en plein désastre social européen. Ce qui me colle un immense cafard. Reste, une seule voix, inscrite dans une histoire bien française : celle du front populaire. Vive les Grecs. ^^

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  6. Obama : «Wall Street a échoué»

    Par 60 voix contre 40, le Sénat américain a décidé jeudi de clore les débats sur la réforme de Wall Street, ouvrant ainsi la voie à un vote final qui devrait intervenir dans la journée de vendredi, sur ce texte destiné à éviter une réédition de la crise de 2008. Lire la suite l'article

    Le projet de loi en débat au Sénat depuis fin avril prévoit la création d'un organisme de protection du consommateur financier au sein de la banque centrale (Fed). Le texte empêche également le sauvetage de grandes institutions financières aux frais des contribuables.

    Trois républicains disent «oui»

    Alors que mecredi les démocrates étaient toujours incapables d'obtenir la majorité nécessaire pour faire valider la réforme, trois républicains leur ont apporté leur soutien ce jeudi. «Je félicite ces républicains raisonnables qui ont voté pour faire avancer ce projet de loi, mais je suis déçu par ceux qui ont voté pour permettre les arrangements habituels de Wall Street», a indiqué le chef de la majorité démocrate Harry Reid dans un communiqué après le vote.

    Il prévoit aussi une régulation plus stricte de l'immense marché des produits dérivés, qui ne seraient plus commercialisés que sur des plateformes transparentes, et non de gré à gré. Et il interdirait aux banques d'en commercialiser certains, appelés «swaps», qui consistent à échanger soit des actifs soit des flux financiers.

    Une fois le texte adopté au Sénat, il devra être fusionné avec celui déjà adopté par la Chambre des représentants en décembre, avant d'être promulgué par le président Obama.

    Obama tout à sa joie

    Réagissant à cette décision du Sénat, le président américain Barack Obama s'est réjoui de voir que «les tentatives de Wall Street de faire dérailler sa vaste réforme du système financier avaient «échoué».

    «Aujourd'hui, je pense qu'il est juste de dire que ces tentatives ont échoué», a déclaré Barack Obama lors d'une allocution à la Maison Blanche.

    Les marchés, bien sûr, ne sont pas contents du tout... (-3.6%)
    ^^ ; allez, encore un sourire ^^

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  7. Un commentaire de Vincent Vershoore au livre de Galbraith (sur son Blog) dont je cite les premières lignes.Toutes les tentatives de désenfumage des notions sont bonnes à prendre pour notre Rentrée politique
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    GALBRAITH
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    Rédigé en 2008 pour un public essentiellement américain, ce livre de l’économiste keynésien James K. Galbraith tente de démontrer comment l’idéologie du libre marché, lancée par Reagan en 1981 aux USA et en Europe via Thatcher, est une illusion à laquelle plus personne ne croit même dans les milieux politiques conservateurs, mais à laquelle tout le monde fait semblant d’adhérer de peur de passer pour un irresponsable aux yeux de l’opinion publique. Il propose ensuite une solution sous la forme d’une gouvernance mondiale capable de discerner entre les secteurs de la société où la concurrence libre est intéressante, et ceux où la régulation est nécessaire.

    Pour Galbraith, l’idéologie libre-échangiste a pu s’imposer grâce à une habile manœuvre de communication lui permettant de faire correspondre les concepts de décentralisation (donc de marché) et de liberté, par opposition aux exemples communistes fondés sur la dictature et la centralisation (donc le non marché).
    Ce sophisme a créé une correspondance entre économie de marché et liberté dans l’opinion publique, et par extension plus il y avait de marché, plus il y avait de liberté – la voie était libre pour le libre-échangisme à tous les niveaux. A tel point que même dans les milieux universitaires (en tout cas américains) le riche débat économique s’est transformé en un ânonnement libre-échangiste et les quelques résistants keynésiens (ou pire encore) relégués du côté du placard à balais.

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  8. La note de lecture de VV mérite d'être lue en entier, ce qui est facile maintenant que la Monica nous met des liens actifs en hypertexte (c'est bien d'avoir une surdouée avec nous). Et le bouquin lui-même, s'il est traduit en français…

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  9. Le livre est publié en français:
    L'état prédateur, de James K. Galbraith, Seuil, 2009, 311 p., 23 €

    En fait de surdon, comme disent élégamment certains psychologues (ouarf!), c'est Parleur soi-même qui m'a indiqué la formule du lien actif.

    FORMULE:
    (crochet d'ouverture<); (taper "a"), (insérer un espace); (taper"href="); (insérer l'adresse du lien); (fermer le crochet>); (taper le titre que l'on souhaite donner); (ouvrir le crochet>); (taper "/a") et (fermer le crochet>).

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  10. Les demandes sociales de la "base" émergent, et cela toutes (ou presque) tendances politiques confondues. Lu dans le Nouvel Obs.
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    Quarante-quatre maires français de tous bords appellent le gouvernement à se mobiliser réellement en faveur des banlieues les plus difficiles confrontées au chômage, au mal-logement et à un sentiment d'abandon.

    Dans une "lettre à ceux qui ignorent les banlieues", à paraître samedi 22 mai dans le Journal du dimanche, ils invitent le Premier ministre François Fillon à profiter du prochain Conseil national des villes le 25 mai pour tenir des promesses devenues lettre morte.

    "Faudra-t-il de nouvelles émeutes pour que les pouvoirs publics s'intéressent à nos villes et à ceux qui y vivent ?", écrivent-ils.

    Pour les signataires, il ne s'agit pas seulement de problèmes de délinquance ou de trafics "qui seuls parviennent à capter l'attention des médias" mais de problèmes d'enclavement, de chômage, d'échec scolaire, de mal-logement, et d'une pénurie des services publics. "Les habitants souffrent au quotidien et nourrissent un sentiment d'abandon qu'une grande partie de la société française a du mal à concevoir", ajoutent-ils .

    Parallèlement, l'association des maires Ville et Banlieue, qui réunit aussi des élus de droite et de gauche, s'alarme des "insuffisances" des actions en faveur des quartiers sensibles. "Une meilleure politique de sécurité ne remplace pas une politique de la ville aujourd'hui en panne", déclare-t-elle sur son site internet.

    Avant même son accession à l'Élysée, en 2007, Nicolas Sarkozy s'était engagé à mener une politique ambitieuse dans ce domaine mais le plan "Espoir Banlieues" de la secrétaire d'État à la Ville Fadela Amara semble s'être dilué dans la crise. Les maires notent que la secrétaire d'État elle-même "en est réduite à écrire au Premier ministre pour s'inquiéter des retards pris sur la réforme des politiques en faveur des quartiers les plus difficiles."

    En marge de ce texte, de nombreux maires reprochent également au chef de l'État de ne s'intéresser aux banlieues que sous le seul angle de la sécurité.

    Dans leur appel, les maires rappellent que les taux d'abstention record aux dernières élections régionales dans certains quartiers ne sont "qu'un signe supplémentaire de la défiance des habitants de ces quartiers vis-à-vis de la capacité du politique à changer cette situation". "Le sentiment de ne pas vivre dans le même monde, partagé tant par les habitants des ghettos que par ceux qui y sont extérieurs, met en cause non seulement la cohésion sociale mais aussi notre pacte républicain", affirment-ils.

    Parmi les maires signataires, figurent notamment Catherine Arenou, maire UMP de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), François Asensi, maire PCF de Tremblay-en-France, Stephane Gatignon, maire Europe Ecologie de Sevran (Seine-saint-Denis), Alain Cabazonne, maire MoDem de Talence (Gironde) et Henri Bertholet, maire PS de Romans (Drôme).

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  11. Quartiers sensibles mon cul. Quartiers foirés dès l'origine (conception (!) et construction (!) puis constamment abandonnés. Les termes "quartiers sensibles"ou "quartiers difficiles" sont des euphémismes vicieux qui contribuent à l'idée que ce sont des réserves de sauvageons, mon dieu c'est terrible, ces gens là posent problème. Oui, problème : ils ne sont pas dans la République. Certains de leurs habitants en prennent acte et sont pleins de ressentiment. Moi, si j'étais l'un d'entre eux, je crois bien que je serais un casseur survolté et furieux.

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  12. Un dossier capital pour la demande politique: le système scolaire. Si l’on se réfère au rapport de la Cour des Comptes, il y a urgence.

    Plus de 21 % des élèves ont de sérieuses difficultés de lecture et de maîtrise des compétences de base en français. En mathématiques, 73% des élèves de 3e ne maîtrisent pas le programme. Ces pourcentages sont en augmentation depuis une dizaine d'années. Et l'écart n'a cessé de se creuser dans la dernière période entre les élèves les plus performants et les plus en difficulté. Parmi les pays de l'OCDE, la France occupe une position moyenne (17e sur 30 pour la compréhension de l'écrit et les maths, 19e en sciences). Mais elle se caractérise par un fossé grandissant entre ceux qui réussissent (dont les résultats dépassent ceux des pays classés en tête comme la Finlande, la Corée du Sud, le Canada, le Japon...) et ceux qui, dès le CM2, sont en situation d'échec et ne dépassent pas le niveau des pays les plus mal classés (comme le Mexique).

    Notre système produit 50 à 60% d'élèves dont les résultats sont satisfaisants ou très bons mais 20 à 30% dont les résultats sont insuffisants et 20% en grande difficulté scolaire. L'école française est l'une des meilleure du monde pour la moitié de ses élèves et l'une des pires de l'OCDE pour l'autre moitié. La France est, parmi les pays développés, celui dont l'élite scolaire est numériquement la moins étoffée et dont les élèves en difficulté sont les plus nombreux. Les pays en tête des classements internationaux conjuguent performances de l'école de masse et excellence d'une élite scolaire plus nombreuse que la nôtre. Ils réduisent le plus les inégalités scolaires en assurant un véritable tronc commun, en refusant les orientations précoces et en limitant l'impact de l'origine sociale sur les résultats scolaires.

    Championne du monde du redoublement, la France se distingue également par la faible capacité de son système scolaire à réduire l'impact de l'origine sociale des élèves sur leurs résultats scolaires. Autre spécificité française : le nombre de jeunes sortant du système scolaire sans diplôme ni qualification et donc plus exposés que les autres au chômage (130.000 selon le Ministère de l'Éducation nationale, 17% d'une génération selon le Centre d'études et de recherche sur les qualifications).

    La France consacre 6,6% de son PIB aux dépenses d'éducation. C'est moins que les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède ou la Corée du Sud mais plus que certains pays qui affichent des résultats enviables (Finlande, Japon) pour un coût inférieur. L'école primaire et le collège, déterminants pour les apprentissages fondamentaux, sont désavantagés au plan budgétaire, à l'inverse des autres pays de l'OCDE.

    Ce ne sont pas les salaires des professeurs qui pèsent sur le coût de l'éducation, mais le nombre total d'heures d'enseignement qui bat, en France, tous les records alors même que l'exemple de la Finlande, N°1 de tous les classements, montre que ce n'est pas un facteur d'efficacité scolaire.

    Le système éducatif pâtit également d’un déficit d'évaluation. Certaines publications ministérielles ne sont pas diffusées «pour des raisons d'opportunité».

    Le budget consacré à la scolarisation des moins de trois ans, qui facilite l'intégration scolaire des enfants des quartiers populaires, est passé de 35% à 18%.

    Quant à la formation des enseignants, elle est de plus en plus erratique.

    Conclusion de la Cour des Comptes : «les réformes engagées par le Ministère (...) ont pour défaut de ne pas affronter ce qui tient à l'inadaptation de la structure de notre système scolaire».

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  13. Un article intéressant dans Agoravox, qui prône «l’éloge du braillard» et le "consensus du rejet". C'est en effet, peut-il sembler, une façon intéressante de faire émerger les demandes.

    CRITIQUE`

    Partant d’une citation de J. Généreux “La légitimité d’une contestation ne réside pas dans une proposition alternative, mais dans l’inhumanité de ce qu’elle dénonce.” (La dissociété), l’auteur dénonce la société du pragmatisme (segmentaire) et revendique de questionner la question.

    Il prend l’exemple du dossier des retraites, dénonce l’étroitesse des champs du possible. On aura traité par exemple le sujet des retraites sans aborder les aspects globalisants du problème. Réduire le financement des anciens à la durée de cotisations des actifs et à la participation possible des fortunes consiste à faire l’impasse sur les éléments centraux. Quid de la mondialisation dans de la compétitivité qui devait apporter son lot de prospérité ? Il faudrait des encyclopédies et la mobilisation de toutes les intelligences pour entrevoir la lumière. Mais l’adaptation à l’environnement devient le stade ultime du renoncement politique. L’abdication face aux “partenaires” européens impose une descente vers l’abîme. La France n’a plus d’autre projet de société, autre que la course éperdue vers des mirages et une accoutumance aux relents anesthésiques à la nouvelle donne économique. Et dans ce cadre toute critique ou contestation s’avère nulle et non avenue. Penser dans les clous, sous peine de passer pour braillard stérile. Proposer dans l’espace prédéfini de ce qui est “possible” ou plutôt “probable”

    Ce qui manque, c’est un consensus du rejet. Un consensus sans proposition, pour déclarer que la situation est intolérable. Que la semi vie proposée à une majorité pour que se poursuive le lent glissement dans les eaux glaciales de la modernité n’est pas raisonnable. C’est seulement ensuite que viendront les propositions…
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    On pourrait lui reprocher son "ensuite". Car, souvent, c'est l'ébauche de projets, d'aspirations à, qui rend encore plus intolérable la réalité hic et nunc.

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  14. Il est pertinent de se préoccuper de l'ensuite. Mais le propos de l'auteur n'est évidemment pas là pour le moment et sa colère est saine. Marre de se faire piéger avec le : "et qu'est-ce que vous proposez" du réalisme bidon qui se présente comme l'inéluctable nourri par la raison alors qu'il n'est que, dans le meilleur des cas, pusillanimité et impotence de l'imaginaire et, dans le pire des cas, alibi pour protéger les rentes de situation des privilégiés (les classes prédatrices dont nous parle Galbraith Jr). Un rejet massif et cinglant des coquecigrues à la mode me paraît s'imposer. C'est peut-être, non pas un préalable, mais un accompagnement nécessaire de tout essai d'articuler une demande suffisamment pressante pour que les offreurs de politique de droite et de gauche arrêtent de ronronner. Vive les imprécateurs.
    PS Google ne connaît pas "coquecigrue" ni "imprécateur" et les souligne en rouge.Fait sans doute partie des 21% qui on un problème avec le Français…

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  15. Adelante! Assez de ronrons, poussons de gros cris, sus aux balivernes molles!

    PS) il y a un mystère orthographique sur ce Blog: coquecigrue est accepté sans soulignement rouge quand je l'écris! En revanche l'imprécateur est refusé, seule l'imprécation étant légale...

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  16. Peut-être ce blog ne fait-il confiance qu'à sa maîtresse. Ou bien perçoit-il comme une congruence entre l'auteur et le mot dans certains cas et pas dans d'autres. Héhé. Quant à l'imprécateur, il me semble que René-Victor Pilhès lui a donné droit de cité dans notre langue il y a déjà…un certain temps.

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  17. Un article d’Edgar Morin (89 ans) dans Le Monde:

    MORIN

    L'unité de la gauche est dans ses sources: l'aspiration à un monde meilleur, l'émancipation des opprimés, exploités, humiliés, offensés, l'universalité des droits de l'homme et de la femme. Ces sources ont irrigué au XIXe siècle la pensée socialiste, la pensée communiste, la pensée libertaire.

    Le mot "libertaire" se centre sur l'autonomie des individus et des groupes, le mot "socialiste" sur l'amélioration de la société, le mot "communiste" sur la nécessité de la communauté fraternelle entre les humains. Mais les courants libertaires, socialistes, communistes sont devenus concurrents.

    Nous sommes sommés d'entreprendre un gigantesque effort de repensée, qui puisse intégrer les innombrables connaissances dispersées et compartimentées, pour considérer notre situation et notre devenir dans notre Univers, dans la biosphère, dans notre Histoire.
    Il faut penser notre ère planétaire qui a pris forme de globalisation dans l'unification techno-économique qui se développe à partir des années 1990. Le vaisseau spatial Terre est propulsé à une vitesse vertigineuse par les quatre moteurs incontrôlés science-technique-économie-profit. Cette course nous mène vers des périls croissants: turbulences crisiques et critiques d'une économie capitaliste déchaînée, dégradation de la biosphère qui est notre milieu vital, convulsions belliqueuses croissantes coïncidant avec la multiplication des armes de destruction massive, tous ces périls s'entre-développant les uns les autres.
    Nous devons considérer que nous sommes présentement dans une phase régressive de notre histoire. Le "collapse" du communisme, qui fut une religion de salut terrestre, a été suivi par le retour irruptif des religions de salut céleste ; des nationalismes endormis sont entrés en virulence, des aspirations ethno-religieuses, pour accéder à l'Etat-nation, ont déclenché des guerres de sécession
    .
    Ce n'est pas seulement la course effrénée au rendement qui a "dégraissé" les entreprises en expulsant tant d'employés et ouvriers ; c'est aussi l'incapacité des partis censés représenter le monde populaire d'élaborer une politique qui réponde à ces défis.
    Plus grave encore est la disparition du peuple de gauche. Une France réactionnaire reléguée au second rang au XXe siècle, sauf durant Vichy, arrive au premier rang, racornie, chauvine, souverainiste.
    Il ne s'agit pas de concevoir un "modèle de société" (qui ne pourrait qu'être statique dans un monde dynamique), voire de chercher quelque oxygène dans l'idée d'utopie. Il nous faut élaborer une Voie, qui ne pourra se former que de la confluence de multiples voies réformatrices, et qui amènerait, s'il n'est pas trop tard, la décomposition de la course folle et suicidaire qui nous conduit aux abîmes.
    Dans tous lieux, pays et continents, y compris en France, il y a multiplicité d'initiatives de tous ordres, économiques, écologiques, sociales, politiques, pédagogiques, urbaines, rurales, qui trouvent des solutions à des problèmes vitaux et sont porteuses d'avenir. Elles sont éparses, séparées, compartimentées, s'ignorant les unes les autres... Elles sont ignorées des partis, des administrations, des médias.
    Préparons un nouveau commencement en reliant les trois souches (libertaire, socialiste, communiste), en y ajoutant la souche écologique en une tétralogie. Cela implique évidemment la décomposition des structures partidaires existantes, une grande recomposition selon une formule ample et ouverte, l'apport d'une pensée politique régénérée.

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  18. Quelques réponses hélas trop brèves:

    À Brocéliande

    Le Front Populaire relève d’une autre époque et n’est pas rééditable tel quel. On peut distinguer deux forces, l’une certes lumineuse, mais l’autre très sombre:
    *un mouvement de masse et son accompagnement électoral, expérience exaltante du pouvoir par la gauche, productrice d’acquis intéressants quoique éphémères…
    *un épisode qui a très mal fini: enlisement, zizanie, les trois partis s’accusent mutuellement de trahison (non sans raison), ça se termine en Munich, pacte hitléro- stalinien, débâcle, pleins pouvoirs à Pétain. Où sont les acquis ? Il a fallu tout refaire.

    L’euro n’est pas une monnaie commune (qui coexisterait dans l’Euroland avec des monnaies « nationales » (étatiques), mais LA monnaie unique des 16. Son adoption était un pari. Il n’est pas gagné encore, il n’est pas perdu non plus. Sans monnaie unique, la spéculation serait pire, elle viserait directement (et victorieusement) les monnaies nationales, et on peut penser que les désordres économiques et les dégâts sociaux seraient bien plus grands encore. Nous avons l’expérience de la spéculation contre la livre puis contre le franc vers 1990; c’est d’ailleurs ce qui a précipité l’adoption de l’euro…


    À Parleur

    Les 4 urgences et la nécessité d’une réponse combinée: je dois cette conception des choses à Bécassine du Poitou. Voir son livre avec Touraine, printemps 2008 :  Si la gauche veut des idées… 

    Pour ma part je pense que c’est le courant ségolénien (pas certains de ses anciens alliés) qui est susceptible de rénover l’ « offre », s’il s’allie avec les écolos européistes. Le peut-il ? J’ai des doutes, ce qui m’amène à penser que SR pourrait bien être contrainte de passer son tour en 2012, comme Mitterrand en 1969.

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  19. Un article très critique à l’égard de DSK dans Agoravox:

    DSK

    Le strauss-kahnien Pierre Moscovici a expliqué dernièrement que le FMI avant était un gendarme et aujourd’hui, un pompier. Alors, il a changé, le FMI, grâce à Saint-Strauss-Kahn? Ne continue-t-il pas d’imposer des sacrifices aux populations pour satisfaire "les marchés"? L’expression est bien commode pour ne pas rappeler qu’il s’agit en l’occurrence des banques, fonds de pension, hedge funds et autres spéculateurs, responsables de la crise et qu’on a pourtant renfloués à prix d’or, et qui persistent à exiger d’indécents profits, s’engraissant sur la misère des peuples! Et si aujourd’hui, nous appelons à la création d’un Front populaire anticapitaliste, en proclamant que Nous refusons de payer pour la finance, c’est justement contre la traîtrise annoncée de la sociale-démocratie, qu’incarne si bien DSK, son air patelin et sa supposée expertise économique. Il va encore prétendre qu’il n’y a pas d’alternative, suivant le dogme libéral qui entraîne pourtant le monde vers le chaos.

    Ségolène Royal, a déclaré au Journal du Dimanche: "le Fonds monétaire international, qui n’a pas changé, après les cures d’austérité imposées en Afrique et en Amérique latine. En Grèce comme ailleurs, il applique la même méthode: abaissement des salaires, démantèlement de la protection sociale, augmentations des taxes."Et le JDD d’ajouter: "Sans jamais prononcer le nom de son rival, l’ex-candidate prend délibérément le contre-pied du discours des amis de Strauss-Kahn sur le "nouveau FMI".

    Mais comment DSK aurait-il bien pu vouloir changer le FMI, alors qu’il n’a cessé de donner de solides gages au capitalisme ultralibéral depuis qu’il s’est installé à sa tête ?

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  20. Cher Melchior et chers vous tous,

    L’euro n’est pas une monnaie commune (qui coexisterait dans l’Euroland avec des monnaies « nationales » (étatiques), mais LA monnaie unique des 16. Son adoption était un pari. Il n’est pas gagné encore, il n’est pas perdu non plus. Sans monnaie unique, la spéculation serait pire, elle viserait directement (et victorieusement) les monnaies nationales, et on peut penser que les désordres économiques et les dégâts sociaux seraient bien plus grands encore.


    Son adoption était un pari, mais le pari de quoi? On reproche à la Grèce de ne pas savoir collecter l'impôt, - parce qu'au-delà des spéculateurs, il reste malgré tout la dette – dette qui ne prend de l'ampleur qu'au regard du PIB des états européens. En somme, la formule étant toujours la même : on ne prête qu'aux riches. Mais quelle est fondamentalement cette richesse? Dépenser toujours plus pour un consumérisme qui personnellement est à l'antipode de mon idéalisme, de mes vraies valeurs. En attendant, l'Europe sous dominance franco-allemande est une Europe libérale et Zapatero (la sociale démocratie) ne fait pas mieux en Espagne. En attendant, le gouvernement agit sous les prétendus (?) diktats de Bruxelles. L'Europe, celle de l'union des peuples, est une très belle idée. Plus que cela même. Mais l'Europe pragmatique , celle des années 2000, n'est qu'un alignement sur le toujours moins de la protection sociale, sur le toujours moins de la valeur du travail (celui des Roumains par exemple ; 400 euros pour le travail des Conti). Et l'intégration de la Turquie ne pourrait que renforcer cette tendance vers le bas. En somme, c'est le terrain de jeu idéal pour les libéraux.

    La suite, juste après

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  21. J'ai sans doute le tort de n'être prise dans aucune idéologie politique précise et de toujours vouloir garder ma libre pensée. Je ne soutiens aucun projet au-delà des choix qui me sont donnés comme citoyenne : la guerre syndicale et le bulletin de vote.

    Alors oui. Comme toi Monica, j'ai voté oui au traité constitutionnel. Mais pas sans avoir une véritable admiration pour le débat, via internet, acharné des partisans et des artisans du non. J'ai senti à ce moment-là un vrai souffle de liberté, notamment lorsque Kahn laissa les clés de Marianne à la majorité que rassemblait sa rédaction pour le non. Même attitude à Charlie Hebdo. Les français, le peuple, vote en majorité contre. L'on passe par-dessus avec le traité de Lisbonne. Le peuple est stupide. Mais l'on ne fait rien contre les peuples. Le peuple nous emmerde, au sens littéral du terme. Il a les pieds dedans. Et puis, il fut vichyste ou nazi, comme le dit Cohn Bendit qui ose prétendre que les Allemands ont élu Hitler.

    Il y a le dogmatisme et il y a le pragmatisme. Je ne suis pas une dogmatique de l'Europe de l'euro. Je suis, peut-être à tort, convaincue que la Grèce s'en serait mieux sortie, à l'instar de l'Argentine, en sortant de ce carcan que peut être la monnaie unique. En se déclarant en banqueroute. En arrêtant définitivement toute volonté des marchés de réduire les Etats à rien. En dévaluant.

    Tout le monde crie au miracle de la dévaluation de l'euro, due au marché, alors que nous ne pouvons même pas décider politiquement de le faire.

    Plus d'euro, moins d'euro. Il est vrai que nous sommes sans doute au milieu du gué. Mais l'euro n'est pas l'Europe. C'est un instrument, une monnaie. Rien de sacré là-dedans. Et la guerre aux frontières ne semble pas déclarée. Mais la guerre idéologique l'est, vers le toujours moins de protection des « faibles ». Qu'est-ce qu'un faible? Une personne, peu diplômée ou beaucoup, que l'on ne si trompe pas, qui s'évertue à travailler comme un dingue au bénéfice d'une autre. Que valent les cris des verts en temps de crise? Rien. Une Terre usée par trop d'exploitation? Rien. On court après le pib. De fait, c'est une Europe des marchands. La Grèce ne vaut que lorsqu'elle achète les voitures allemandes ou les pâtes italiennes...

    Alors imaginons un pays de l'Euro qui voudrait une politique plus sociale en ces temps de crise financière en boucle. Et ce n'est pas fini. Parce lorsque le capital s'habitue à gagner des 20% l'an, loin de véritable performance de l'économie réelle, il ne renonce jamais. On ne croit pas à un produit, on réduit les coûts. C'est plus sûr.

    Pour finir, sur vos antennes, passera le mardi 8 juin (je crois me souvenir) sur Arte, un documentaire « les flics et Sarko » . C'est un documentaire remarquable si vous voulez avoir un opinion sur ce qui se passe chez les gardiens de la paix (les CRS sont des gardiens de la paix).

    En 2007, les « jeunes » des cités tiraient à balle réelle sur les flics, qui ont eu ordre de n'en rien dire. Comme ces derniers le disent, la peur à changer de camps. Les maires, comme Gatignon (maire de Sevran), en sont parfaitement conscients.

    Le facteur déclencheur des émeutes de 2005 fut, en autre, mais pour beaucoup, les descentes antidrogue. En cas de bavure prochaine, voulue ou pas, bavure ou pas.

    Sans que j'ai aucune idée préconçue de ce que pourrait être le monde de demain, il me semble fondamental d'être à l'écoute du « peuple ». Il est bon de descendre quelques marches pour être à ses côtés, que loin devant.

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  22. Le politique, cet homme, cette femme de valeur, est celui qui emmène les autres avec lui. C'est celui qui offre aussi du rêve et non pas uniquement de la gestion. C'est celui qui mesure exactement ce que signifie cette histoire de retraite. Qui n'est rien d'autre que du temps partagé. Là, le PS, en toute impunité, sauf à jouer des prochaines élections dessus (ce que je ne crois pas) a ciblé juste à gauche, quoi en pense DSK.

    Une émeute en banlieue, avec l'armée obligée d'intervenir (en cas de tir à balle réelle), et c'est Sarko élu pour 20 ans.

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  23. Il faut soumettre la question des retraites à référendum. Chiche, Môssieu Sarko ? Si vous ne le faites pas, peut-être qu'un référendum d'initiative populaire...

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  24. "Une réforme des retraites injuste et inefficace

    Devant une Conférence Sociale régionale réunie à Poitiers pour travailler sur la prise en compte de la pénibilité dans la réforme des retraites, Ségolène Royal a dénoncé un triple reniement dans la réforme des retraites présentée par le Gouvernement :

    1/ Nicolas Sarkozy avait promis, dans la campagne présidentielle, de ne pas toucher à la retraite à 60 ans. C’est un premier reniement, et le plus grave.

    2/ Il avait promis « travailler plus pour gagner plus ». Avec cette réforme, pour la même durée de travail, les retraites vont baisser. C’est travailler plus pour gagner moins.

    3/ Il avait promis une réforme équitable. Non seulement le capital est peu mis à contribution et le bouclier fiscal qui protège les grandes fortunes est maintenu, mais en plus, ce sont les plus précaires qui sont frappés :

    - les métiers pénibles ne sont pas pris en compte. Il faudra prouver une incapacité physique de 20% pour garder le droit à la retraite à 60 ans ! C’est l’hôpital ou la retraite !

    - les femmes dont les retraites vont encore baisser car elles ont des durées de cotisation déjà incomplètes.

    - les jeunes dont le chômage, déjà très élevé, va s’aggraver.

    La gauche et les forces sociales doivent organiser un référendum d’initiative populaire (3/5ème des parlementaires et 10% des électeurs inscrits) pour mettre en échec cette politique injuste et avancer une réforme juste et efficace."

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  25. V'là un autre Dominique qui prépare sa rentrée. Cap: 2012.Il y a du monde dans la file d'attente, à regarder la ligne bleue des Vosges, pendant que nous nous faisons tondre et ratiboiser...
    _______

    Dominique de Villepin doit prononcer samedi 19 juin à Paris, au lendemain des commémorations de l'appel gaulliste du 18 juin, le discours fondateur d'un nouveau mouvement politique. Dominique de Villepin lance son propre mouvement, "libre et indépendant", destiné à proposer une alternative à Nicolas Sarkozy dans la perspective de 2012.

    Près de 400 bénévoles seront mobilisés à la halle Freyssinet, 18.000 m2 situés dans le XIIIe arrondissement, pour accueillir les quelque 3.000 militants attendus par les organisateurs. Le programme "festif et populaire", émaillé de témoignages, débutera vers 14h00 par des animations musicales, des clips, des témoignages de militants.

    Présidé par l'ex-ministre chiraquienne Brigitte Girardin, le club Villepin revendique environ 15.000 membres. Il doit se transformer en un mouvement politique capable de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012. La nouvelle structure devrait s'appeler "République solidaire".

    Point d'orgue: Dominique de Villepin, 56 ans, prononcera le discours "fondateur" du mouvement qui se veut "libre et indépendant, ouvert à tous" et "au-dessus des clivages partisans".

    "Si juridiquement il s'agit d'un parti, nous préférons parler de mouvement parce qu'on est de culture gaulliste", a expliqué à l'AFP Brigitte Girardin, précisant que les militants, qui proviennent aussi bien de l'UMP que du MoDem ou de la gauche, pourront garder leur double appartenance.

    En fondant le RPF (Rassemblement du peuple français) en 1947, le général de Gaulle n'avait pas parlé de parti, mais de rassemblement.

    Si les derniers sondages n'accordent à Dominique de Villepin que 7% à 8% d'intentions de vote en 2012, le lancement de son mouvement suscite l'intérêt des médias. Quelque 250 journalistes se sont accrédités, de Radio Guinée à Chine nouvelle ou Aljazeera.

    Dominique de Villepin est crédité de 49% d'opinions favorables dans un récent sondage Ifop-Paris Match. 33% de ses sympathisants plébiscitent son charisme, 29% l'ont apprécié en tant que Premier ministre, 20% soutiennent ses critiques de la politique de Nicolas Sarkozy et 18% considèrent qu'il ferait un bon président de la République.

    A contrario, ses détracteurs jugent ses valeurs dépassées (33%), le voient en diviseur de la droite (26%), lui reproche le CPE (24%) ou de ne s'être jamais présenté au suffrage universel (11%).

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  26. Villepin: quelques-uns de ses propos d'hier.

    "Que tous ceux qui, dans notre pays, pourraient se laisser gagner par le fatalisme, par le cynisme ou l'indifférence, puissent en nous regardant ici, cet après-midi, se convaincre que quelque chose se lève à nouveau en France, quelque chose qui ne cessera, au fil des mois de grandir".

    "N'oublions pas qu'il y a soixante-dix ans, des hommes, des femmes, répondaient à l'appel d'un général inconnu pour tout abandonner, leur foyer, leur terre, pour reconquérir l'essentiel".

    "L'humiliation des ouvriers", "l'angoisse des mères", "le désespoir des agriculteurs", "la colère de ceux qui vont devoir payer pour une crise dont les responsables s'en tirent toujours à bon compte", des "Français exaspérés", "la crise qui a ruiné les Etats", "les salaires qui se creusent", "un monde de déséquilibre" ou les "puissances émergentes accumulent le capital et nous le dilapidons", la France qui devient une "puissance secondaire": il "a vu" tout cela, en sillonnant la France, où les "orphelins" de la République seraient de plus en plus nombreux.

    Evoquant la politique de Sarkozy: "Nous sommes confrontés à un déni de réalité, avec un décalage toujours plus grand entre le discours et les actes". "Nos dirigeants disent: la récession, quelle récession? Je m'inquiète quand je vois un gouvernement qui semble nier l'évidence. (…) La rigueur? Quelle rigueur? Je m'inquiète quand je vois un gouvernement qui refuse les mots qui fâchent et qui tient sur la ligne Maginot des promesses de 2007. (…) Le chômage? Cela ira mieux, nous dit-on. C'est facile quand on a pour toute politique de mettre un cierge à une croissance miraculeuse… Il y a là un abandon, une défaite politique." Et de dénoncer les "petits jeux tactiques de l'ouverture", "les dérives du débat sur l'identité nationale", la "peur de l'autre, de l'étranger, de l'islam", une "fuite en avant sécuritaire, que le Karcher tienne lieu de politique".

    En matière de politique étrangère, il n'admet pas "que la France se courbe devant quelque président que ce soit, fût-ce le président de la Chine", que "la France, avec les autres Etats européens, suspende sa politique au verdict de la Bourse", "que la France laisse mourir ses soldats en Afghanistan". "Où est notre politique africaine au delà des élucubrations sur l'homme africain qui ne serait pas entré dans l'histoire?".

    Son nouveau mouvement se veut "une force de proposition et d'action (…) au dessus des partis". Au chapitre des propositions: Pour la justice, il souhaite la rupture du lien entre le parquet et le pouvoir politique. Pour la liberté de la presse, il souhaite une interdiction "aux groupes dépendant étroitement de la commande ou de la régulation publique de posséder directement ou indirectement des médias".

    Pour lutter contre les déficits, il assure que "les plus riches devront faire un effort particulier" et propose la création d'une tranche marginale d'imposition sur le revenu en contrepartie de la suppression de l'ISF. Pour relancer la croissance, il souhaite la suppression de la loi sur les 35 heures et la baisse du coût du travail, en "transférant massivement les charges sociales des cotisations vers d'autres sources de financement" (prélèvements directs sur les revenus, taxation spéciale sur des revenus du capital). Enfin, concernant les retraites, De Villepin est favorable à l'augmentation de la durée de la cotisation, mais pas à la hausse de l'âge légal du départ.

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  27. Martine Aubry peut être rassurée : elle n'a pas été doublée sur sa droite…

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  28. Un peu de douceur dans ce monde de brutes, dédiée tout spécialement à Melchior et à tous les amis des ânes...
    ___________
    VIVARIO (Haute-Corse) (AFP) - L'âne de Corse, autrefois animal emblématique de l'île, compagnon de travail des paysans et bergers et ami des enfants, va être reconnu et valorisé grâce à l'entêtement d'une poignée d'irréductibles.

    La Corse ne compte plus guère aujourd'hui qu'un à deux milliers de ces équidés, généralement gris, rustiques, intelligents et affectueux, essentiellement pour la promenade, le transport des bagages de randonneurs ou comme animal de compagnie.

    Ils étaient plus de 20.000 dans les montagnes, villages et campagnes de l'île jusqu'au développement du transport automobile dans les années 1930.

    Jusqu'à la fin des années 60, vendus à vil prix, ils partirent par troupeaux entiers pour l'Italie et la Provence où leur viande était transformée en saucisson. Ses défenseurs aiment à rappeler qu'un tel produit n'a jamais été consommé en Corse, en dépit d'une supercherie touristique en vogue il y a quelques années encore.

    Dans une société essentiellement rurale, chaque famille possédait au moins un âne pour transporter denrées, bois, pierres et autres matériaux de construction. Bête de somme endurante et sûre, il pouvait aussi porter des personnes sur les chemins escarpés de montagne et, attelé, aider au labour.

    "L'âne, qui était en voie de disparition, est utile et il faut le faire travailler", souligne Sylvestre Paccioni, président de l'association "A Runcata" (le braiment) qui a entrepris de le faire reconnaître et valoriser.

    En dépit de la désertification de l'intérieur, il peut en effet participer au développement du tourisme vert. Quelques passionnés veulent aussi rendre ses lettres de noblesse à cet animal peu connu et victime de préjugés en le réintroduisant dans les activités écologiques et environnementales.

    "Nous allons recenser les animaux et définir les standards de la race, comme cela a été fait pour le cheval corse", a expliqué le secrétaire d'A Runcata, Jacques Grisoni, à la Fête de l'âne et du patrimoine de Vivario (Haute-Corse), le 20 juin.

    Lors d'un colloque dans ce village de montagne du coeur de l'île, les responsables du Conseil du cheval ont indiqué avoir reçu le soutien du ministère de l'Agriculture pour travailler sur la filière asine.

    Cette aide permettra de placer une puce électronique, sorte de carte d'identité, sur chaque animal. "Face à l'importation d'ânes du continent et de Sardaigne qui met en danger les éleveurs corses, il faut rapidement recenser le cheptel, notamment pour écarter les risques sanitaires", a indiqué Dominique Sbraggia, du Conseil du cheval.

    Pour M. Grisoni, le développement du cheptel offre notamment des possibilités de développement dans le domaine environnemental.

    "L'âne est le meilleur des débroussailleurs. Il peut aller là où les 4x4 et autres machines, souvent dangereuses en été avec les risques d'incendie, ne vont pas, notamment en forêt. Plus polyvalent, il fait aussi moins de dégâts que les autres animaux", souligne-t-il.

    "Plus intelligent que le cheval car il mémorise les parcours et a l'instinct de l'obstacle", selon Mathieu Bonavita, éleveur à Frassicia (Haute-Corse), il peut être utilisé à l'école pour des sorties pédagogiques de connaissance de la nature.

    Accompagnatrice de tourisme équestre et guide naturaliste à Serra-di-Scopamene, dans le massif de l'Alta Rocca, Paule Schlemaire se félicite ainsi d'employer depuis cette année une trentaine de ces "supers alliés pour travailler avec les enfants", dans le cadre d'un partenariat avec les écoles de cette région de Corse-du-Sud.
    _____

    HI HI HAN...
    Mais il faut penser aussi au repos des ânes, hein !

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  29. à son repos, à sa pitance, à son repos du guerrier...

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  30. A son repos du guerrier Melchior? Est-ce bien féministe, cela, dites-moi? Qu'en pensent Meuh-Meuh, Immanence et Multitude?

    Repos du guerrier: D'une manière générale, la femme, considérée comme un délassement pour l'homme, après ses activités considérées comme viriles. Plus précisément, les relations sexuelles.

    Il est de notoriété publique que, dans un monde bien fait, la place de la femme est à la maison, à s'occuper du ménage, de la cuisine et des enfants, tandis que celle de l'homme est d'aller refaire le monde au bar avec ses potes, d'assister aux matchs de foot ou bien de retrouver sa maîtresse.

    Mais autrefois, en l'absence de bars, de stades et de télévision, l'homme allait guerroyer (du moins celui qui n'était pas un manant et qui devait alors plutôt s'occuper des bêtes ou des cultures, à moins qu'il ne soit enrôlé de force dans les troupes de son seigneur).
    Et lorsque ce noble guerrier, après parfois une longue absence, s'en revenait au foyer, il pouvait enfin y trouver le calme et ce fameux repos bien mérité dans les bras de sa bien aimée, forcément fraîche, pimpante et en pleine forme, immédiatement prête à bénéficier de ses sauvages assauts si longtemps attendus.

    Cette dernière image, un rien provocante, fait partie de celles que véhicule aujourd'hui cette expression. Car depuis bien longtemps et en beaucoup d'endroits, la femme a été considérée comme un être inférieur, tout juste bon à s'occuper des travaux domestiques et à assouvir les besoins de son mari, même si notre locution sous cette forme et avec ce sens semble ne dater que du début du XIXe siècle.

    Et si Nietzsche a fait dire à Zarathoustra à la fin de ce même siècle «L'homme doit être élevé pour la guerre et la femme pour le délassement du guerrier : tout le reste est folie », elle n'a été popularisée qu'en 1958 sous la plume de Christiane Rochefort dans son roman au titre éponyme, ouvrage qui sera adapté au cinéma en 1962 par Roger Vadim, avec Brigitte Bardot dans le rôle de l'héroïne.

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  31. Croyant connaître un peu Melchior, je pense qu'il a employé "guerrier" au masculin comme genre non marqué et qu'il pensait aussi bien aux doux ébats de la guerrière, elle aussi dotée d'une réjouissante panoplie de désirs…
    "ouvrage qui sera adapté au cinéma en 1962 par Roger Vadim, avec Brigitte Bardot dans le rôle de l'héroïne. " Je remplacerais bien "adapté" par "massacré".

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  32. Hi hi han.... notre bourrique bien aimée, parfois ellulienne ai-je ouï dire, a évidemment pris le repos du guerrier par dessus le genre. Notre Melchior n'est-il pas à lui seul âne, baudet, bourrique, oies, chat et autre coq de clocher?

    Mais j'aime bien lui titiller les oreilles de temps en temps, foi d'écureuil.Il a une façon si gracieuse de les mouvoir que je ne puis résister.

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  33. Pardon Meuh Meuh, en établissant mon listing, je vous ai laissée provisoirement dans l'étable, car l'heure de la traite approchait.

    Mais vous savez quel amour je porte à vos doux yeux de vache, n'est-il pas?

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  34. Et pendant que la France vit au rythme des coups de pied (qui se perdent), les départements sont financièrement étranglés. Lu dans Libération (résumé).

    Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France (ADF), rend visite mercredi, avec 58 autres présidents de conseils généraux de gauche, à leur collègue de Seine-saint-Denis, Claude Bartolone pour témoigner leur solidarité et évoquer les «difficultés financières des départements».

    Bartolone a fait voter dans son département un budget de «résistance», en déséquilibre. C’est un acte politique majeur dans l’opposition entre le gouvernement et les départements qui font face à de graves difficultés financières.

    Les départements font face à un «effet de ciseaux». Les recettes ont fortement diminué avec la crise. Le produit des droits de mutation, cette taxe payée lorsque l'on achète un logement, représentait 7,8 milliards d’euros. En deux ans, on a perdu 2 milliards, soit 10% de l’ensemble des recettes. Côté dépenses, les allocations payées pour le compte de l’Etat ont très fortement augmenté.

    L’allocation personnelle d’autonomie (APA) c’est 6 milliards d’euros, le revenu de solidarité active (RSA), c’est 5 milliards, la prestation de compensation du handicap (PCH) c’est un milliard.

    Ces dépenses incompressibles ne sont pas compensées par l’Etat qui s’était engagé à le faire. Sur la période 2008-2009, l’Etat doit plus de 8 milliards d’euros. Cela empêche de financer correctement l’entretien des collèges, des routes, et toutes les politiques annexes non-obligatoires: soutien à l’économie, sport, culture, jeunesse…

    François Fillon et le gouvernement sont conscients des difficultés des départements. Mais pas de la situation dramatique dans laquelle se trouvent certains. En 2010-2011, un département sur deux risque de se trouver en situation de cessation de paiement. En 2012, ce sera 80%. Si on ne fait rien, les départements sont morts.

    Nous attendons que le gouvernement décide de compenser à l’euro près ce qui relève de la solidarité nationale. Le financement de l’APA à 50%, celui du RSA et la PCH à 100%. Le gouvernement ne parle que de maîtriser la dépense, mais il ne parle jamais des recettes: 50 milliards d’euros de niches fiscales, la loi Tepa, c’est 15 milliards. On a accordé la TVA à 5,5% aux restaurateurs, cela a coûté à l’Etat 3 milliards d’euros.

    Dans un premier temps, sera déposée en septembre une proposition de loi sur le principe de solidarité nationale afin que l’Etat consente à donner les moyens aux départements pour financer ces trois allocations. Si le gouvernement n'entend pas, le levier juridique sera actionné, en posant une «question prioritaire de constitutionnalité» devant le conseil constitutionnel.

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  35. Retour sur le repos de l'âne: j'aime beaucoup les livres de Ch. Rochefort. Guerrier n'est pas le mot, et il faudrait un pluriel pour marquer la réciprocité. "Les ébats des bourriques", peut-être. Les ébats, pas les bâts ! à bas les bâts !
    Cela dit je ne suis pas disposé à échanger contre un plat de lentilles mon droit d'ânesse.

    Sur le fond: j'ai retrouvé deux articles d'Edgar Morin dans le Monde, que je relis attentivement. Il y a aussi le discours récent de Ségo à la réunion de l'Internationale socialiste (sur, notamment, l'imbrication des réponses aux urgences).

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  36. "Sur le fond: j'ai retrouvé deux articles d'Edgar Morin dans le Monde, que je relis attentivement. Il y a aussi le discours récent de Ségo à la réunion de l'Internationale socialiste (sur, notamment, l'imbrication des réponses aux urgences)."
    Ré-fé-ren-ces ! Ré-fé-ren-ces !

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  37. À Parleur:
    E.Morin dans Le Monde:
    23-24 mai: « Ce que serait « ma » gauche. »
    11 juin: « Épouser les combats de son temps »

    Ségo:
    http://www.desirsdavenir.org/accueil-lassociation/segolene-royal/discours-et-interviews/1382-conseil-de-l

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  38. Je reviens sur l’article de Edgar Morin paru dans la page « Débats » du Monde des 23-24 mai 2019 (« Ce que serait « ma » gauche »):

    Après avoir rappelé les trois sources traditionnelles de la pensée de gauche (libertaire, socialiste, communiste), il constate que l’Europe et le monde doivent faire face à des « périls croissants: turbulences crisiques et critiques d’une économie capitaliste déchaînée, dégradation de la biosphère qui est notre milieu vital, convulsions belliqueuses croissantes coïncidant avec la multiplication des armes de destruction massive… »

    Et les organisations de gauche ne font pas la preuve de leur capacité à « élaborer une politique qui réponde à ces défis », laissant ainsi le champ libre à une France « réactionnaire (…), racornie, chauvine, souverainiste ». Il faut d’une part résister, d’autre part régénérer la pensée politique, et concevoir une Voie nouvelle, qui « permettrait d’associer la progressivité du réformisme et la radicalité de la révolution. »

    Un point: les voies d’une réforme de la démocratie. Il faudrait « concevoir et proposer les modes d’une démocratie participative, notamment aux échelles locales. » (…) « Il serait également utile de multiplier les universités populaires qui offriraient aux citoyens initiation aux sciences politiques, sociologiques, économiques ». Il me semble avoir entendu cela…

    Il prône d’être attentif à la valeur civique des candidats aux emplois publics, et plus généralement « aux professions comportant une mission civique », et finit en affirmant que « le « non » d’une résistance doit se nourrir d’un « oui » à nos aspirations ». Idée qu’il reprend dans son article du 12 juin, toujours dans Le Monde.

    Dans cet article: « Épouser les combats de son temps », on glane: « Il faut toujours lutter sur deux fronts à la fois », idée forte. C’est un aspect de la « complexité , qui consiste notamment à voir les deux aspects contradictoires et apparemment contraires d’un même fait, d’un même combat ».

    Et aussi (à dédier aux économistes): « J’ai refusé la réduction de la raison au calcul ». Et encore: « J’ai cherché à fonder une éthique qui articule la poétique au prosaïque. a prose est dans les contraintes que nous subissons. La poésie, c’est l’exaltation, l’amour, la sympathie, la fête, le jeu. » Cela doit parler aux tenants de la gauche généreuse et voluptueuse…

    Pour tout dire: « il y a toujours un oui qui anime le non », et c‘est ce oui qu‘il nous faut dégager.

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  39. Melchior
    Je ne suis pas du bois dont on fait les fans mais quand-même, Edgar Morin, je ne sais pas s'il m'a déjà déçu. Et c'est vrai que certains accents de Ségolène Royal ne sont pas loin. Notons d'ailleurs que le discours qu'elle a fait à New York à l'Internationale Socialiste m'a paru remarquable de clarté, de lucidité et de fermeté, bien loin des mollesses gênées et des incantations brouillonnes devenues habituelles au PS.

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  40. Lu dans Courrier International ce que nous sommes très nombreux à dire sur le désastre moral....

    Il ne suffit pas à la France d'être la risée de l'univers footballistique. Son équipe gouvernementale en rajoute. Un ministre, amateur de havanes, en a fait payer l'achat par l'Etat [Christian Blanc, secrétaire d'Etat au Développement de la région capitale]. Tel autre a "bidouillé" un permis de construire pour agrandir sa villa de Saint-Tropez [Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie]. Un troisième a mis à la disposition de ses enfants deux appartements de fonction [Christian Estrosi, ministre de l'Industrie]. Quant à une pourfendeuse de la dépravation des mœurs, chargée d'un rapport bidon par le président de la République et coquettement rémunérée pour cela, elle a été joliment qualifiée de "sainte-qui-touche" par Le Canard enchaîné [Christine Boutin, chargée de mission par l'Elysée].

    Blindés par une ribambelle de précédents sous des présidences de droite comme de gauche, les Français haussent les épaules: "Tous les mêmes!" C'est à peine s'ils écoutent les cris de paon de politiciens de la majorité, dénonçant les micros espions, les prétendus "ragots" des médias et les charges d'humoristes en passe d'être écartés des micros. Ils n'entendent pas davantage les diatribes de l'opposition. Il y eut certes des scandales, et de taille, sous des règnes antérieurs. Jacques Chaban-Delmas et ses impôts; Valéry Giscard d'Estaing et ses diamants: François Mitterrand et les écoutes téléphoniques; Jacques Chirac et ses casseroles ont rempli les prétoires et les rayons des bibliothèques. Pour pendables qu'ils étaient, ces comportements baignaient dans l'environnement de l'argent-roi. Ils n'étaient pas, non plus, le fait d'élus se faisant les apôtres de "la rupture avec l'Etat instrumentalisé au profit d'intérêts personnels ou politiques", à la façon du candidat Nicolas Sarkozy [dans un discours à Angers, en décembre 2006]. Ils n'accompagnaient pas l'annonce de la rigueur, de coupes drastiques dans les budgets publics et de la réforme des retraites. Bien plus que la déculottée de footballeurs, le fossé entre les surintendants du Fouquet's et le peuple appelé aux sacrifices pourrait provoquer, lui, un véritable "désastre moral".

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    Que faire et comment le faire?

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  41. "Que faire et comment le faire ?"
    Je ne sais pas. Aujourd'hui il y avait une manif. J'y étais. Je ne pense pas que des manifestations de grande ampleur sont inutiles. Elles nous confirment physiquement l'existence des autres, autres qui sont parfois très différents de nous. Je crois qu'elles peuvent donner du courage et de la résolution, qui ne sont pas tout mais sans lesquels rien n'est possible.
    A ce propos je continue à penser que l'antisarkozysme, à condition de ne pas tenir lieu de pensée, est un préalable extrêmement sain dont je ne me lasse pas. On n'est pas obligé de l'accompagner de fascination ou d'oublier qu'il n'est que le nom provisoire et la caricature de forces délétères qui sont à l'œuvre et se servent de lui plus encore sans doute qu'elles ne le servent…
    Je pense aussi que l'éviction des moqueurs n'est pas un détail, contrairement à ce que pensent certains de mes très proches. C'est un signe et un rappel, peut-être que ça annonce un peu l'heure qu'il est. Plus tard qu'on ne pense ? Il ne faut pas se moquer de Mahomet ni de Jean-Chose Hees, ni de ni de ni de. Soyons sages. Pas de gros mots, pas d'exagérations, pas de caricatures, pas de fautes de goût (sauf si on est au gouvernement ou plus "haut"). Réveillez moi si je crie…

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  42. Réveille-toi, Parleur, tu cries!

    C'est justement l'analyse de ce que représente Sarkozy, de ce qui a permis son élection, qui mérite toute notre attention. Ces forces délétères dont tu parles, il faut les décrypter au plus vite. Sarkozy cristallise des phénomènes sociaux présents bien avant lui, il les pousse jusqu'à la caricature.Mais il ne les crée ni ne les invente. A nous de les mettre à plat au plus vite. Autrement, le cauchemar s'épaissira et se redoublera, à l'infini...

    Il ne faut pas se moquer? Mais si, on se moque! Tu sais bien que plus on réprime, plus on prescrit. Guillon est devenu un quasi martyr aujourd'hui, je n'ai aucune inquiétude sur son avenir. Il va trouver des lieux d'expression plus qu'aucun de nous! Il a fait ses saillies un moment à un endroit, il les fera ailleurs, voilà tout. Il existe bien des lieux de résistance en dehors de ces radios (j'en parle tranquillement, ne les écoutant jamais).

    Il y a plus grave dans l'atteinte aux libertés fondamentales. L'état de l'hôpital, de l'école, de l'université, de la recherche....

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  43. Sarko est, comme le seraient d'autres, un commis de la dictature de fait du capital financier*. Que son style soit plus répugnant que d'autres sur la forme ne rend pas les autres plus sympathiques sur le fond.

    * en dernière analyse, comme disaient les marxists...

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  44. D'accord avec vous, Melchior de 21h.

    L'arbre Sarkozy et ses sbires ne doivent pas nous cacher les défaillances structurelles graves du système... dont ce monsieur a, bien malgré lui, le "mérite" de nous montrer la profondeur et la gravité.

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  45. Et en effet, ce qui est vraiment important, "objectivement", c'est
    l'état de délabrement de la France d'en bas, plus que les turpitudes de la France d'en haut.
    Mais du point de vue de la mobilisation des gens d'en bas contre le Pouvoir d'en haut, la dénonciation des turpitudes peut être un utile complément à la constatation du délabrement. Cf les années 1784-1789... Comme dit Morin, il faut se battre sur deux fronts.

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  46. Yeah! Il faut se battre sur plusieurs fronts (pas que deux, d'ailleurs, c'est ça qui est harassant).

    Et donc, si on consacre dix lignes aux turpitudes du "haut", il faut consacrer cent lignes à toutes les relations de pouvoir qui traversent et déchirent le champ social. Pas fastoche, mais nécessaire.

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  47. J'ai souri en lisant ce Billet parodique sur Agoravox:

    PARODIE

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  48. Encore un p'tit sourire, à la lecture d'un "coup de boule" de Renaud Chenu dans Bakchich:

    Le porc est devenu l’égérie des allergiques au Coran, entre apéro «pinard et saucisson» et les soupes au cochon illégales. Une passion qui est loin d’être exclusivement hexagonale.

    Le porc est devenu l’égérie des allergiques au Coran. Entre apéro géant « pinard et saucisson » organisé dans le quartier de la Goutte d’Or (XVIIIe arrondissement) par Riposte laïque et le Bloc identitaire, que la préfecture de police de Paris eut le bon goût d’interdire, et les soupes au cochon organisées par l’association Solidarité des Français, que le Conseil d’État déclara illégales, la France verse dans l’idéologie du jambon. Une passion qui est loin d’être exclusivement hexagonale.

    En Italie, des militants de la Ligue du Nord ont pris pour habitude de promener des cochons sur les terrains dévolus à la construction de mosquées. Ainsi, le vice-président du Sénat italien a-t-il fait l’acquisition d’un cochon pour le promener sur un terrain à Bologne, en 2006, tandis que sa collègue Mariella Mazzetto, ancienne vice-ministre de l’Éducation, s’adonnait au même rituel à Padoue.

    Plus au nord, en Norvège, en 2007, un conseiller municipal de Bergen appela ses concitoyens à suspendre des pieds de cochons un peu partout et à diffuser des couinements porcins par hautparleurs si l’autorisation était donnée aux musulmans de prier sur les places en attendant que leur mosquée ne soit construite.

    Au rayon britannique, des sportifs d’un nouveau genre ont organisé un championnat de lancer de têtes de cochons à l’extérieur d’une mosquée, à Newport, imités aux États-Unis, à Lewiston, peu après.

    En Inde, où les tensions sont très fortes entre communautés, près de 2000 musulmans se sont affrontés, en 2008, avec la police de Bangalore après avoir découvert des têtes de cochons dans leurs mosquées. Le phénomène a aussi touché l’Australie, la Chine, Israël, les Pays-Bas…

    Le cochon n’est donc pas que la star de nos abrutis nationaux. Étonnant qu’ils n’aient pas encore eu l’idée de faire exploser des bombes au lard sur les banlieues.

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  49. Europe Ecologie se bat contre le paradis fiscaux:

    FISC

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  50. EE se bat contre LES paradis fiscaux, of Corse!

    Dans Agoravox, Olivier Bach publie un article clair sur les impôts de Mme Bettancourt.
    FRAUDE

    Des échanges intéressants ont lieu entre plusieurs abonnés, qui permettent de prendre encore plus conscience de l’injustice fiscale, en faveur de plus nantis et en défaveur de nous ôôtres… Les mécanismes sont si habilement mis en œuvre que parfois il n'y a pas de réelle "évasion" fiscale.

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  51. Lu dans Causeur sous la plume de Jérôme Leroy:

    Vous êtes particulièrement effondré par la prestation sportive et civique du Onze tricolore lors de cette coupe du monde 2010. Il y a une solution, et une seule, pour éviter lors de l’Euro 2012 une déception de la même ampleur. Mais avant, pour vous convaincre, regardons l’histoire des performances françaises en la matière depuis un quart de siècle. Les Bleus sont champions d’Europe une première fois en 1984 avec la plus belle équipe de l’histoire, celle de Platini entraînée par Hidalgo. Or, qui est au pouvoir ? François Mitterrand. L’incroyable épopée qui nous mènera ensuite à devenir champion du monde en 1998 a lieu alors que la dream team de Jospin (35 heures, CMU, emplois jeunes, baisse du chômage et croissance continue) dirige les destinées du pays.

    Deux ans plus tard, en 2000, sous le même gouvernement, les Bleus réussissent un exploit unique : enchaîner ce triomphe par un autre, et être à nouveau champion d’Europe en battant l’Italie. On remarquera d’ailleurs que dans les deux cas, la ministre des sports, Marie-George Buffet, faisait partie des ministres communistes. Les conclusions s’imposent d’elles-mêmes : on gagne seulement quand une gauche très à gauche est au pouvoir. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire si vous voulez oublier le cauchemar Domenech et voir à nouveau la France victorieuse de l’Euro polono-ukrainien de 2012…


    Hi hi han...

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  52. Un texte de Laurent Pinsolle dans Marianne:
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    «Je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes» : voilà ce que le Général de Gaulle aurait dit dans l’après-guerre.

    C’est un des paradoxes les plus révélateurs sur ce que pensent réellement les dirigeants socialistes. Les dirigeants de l’Organisation Mondiale du Commerce et du Fonds Monétaire International, qui poussent le plus l’agenda néolibéral de déréglementation monétaire, commerciale et financière sont aujourd’hui deux «socialistes» Français. Mardi à Vancouver, ils ont essayé de défendre leur bilan auprès de la confédération syndicale internationale.

    Le monde syndicaliste soupçonne FMI et OMC de promouvoir des politiques de restriction budgétaire et d’organiser une mondialisation qui s’accompagne de dérégulation et de réduction des droits sociaux».

    Le directeur du FMI a défendu les plans de rigueur, il s’est opposé à une taxation des transactions financières, soutenue par les syndicalistes, qui y voient une réforme structurante qui diminuera la spéculation.

    Il est pour le moins paradoxal de constater que des «socialistes» s’opposent à une taxation sur les transactions financières à un moment où même les dirigeants européens poussent cette idée. Contrairement à ce que dit DSK, le point n’est pas technique. Une taxe sur les profits ne consiste qu’à créer un fonds de prévention et n’a aucune dimension structurante. Une taxe significative sur les transactions financières (0.1 à 1%) aurait le double avantage d’équilibrer la fiscalité et dégonfler la spéculation.

    Alors que Pascal Lamy récitait sa bible libérale dans une interview dans le Monde, affirmant que «les pays les plus pro-mondialisation sont les pays les plus pauvres», le dialogue avec les syndicats le ramenait à la réalité. Un délégué du Nigéria a réfuté cet argument en affirmant que «le libre-échange s’accompagnait toujours de déréglementation et la perte des emplois se faisait sous la bannière de l’OMC». Un membre de FO a dénoncé l’alignement des politiques sociales nationales aux conditions du marché.

    Enfin, le vice-président allemand de la CSI, Michael Sommer, s’est demandé : «Pourquoi la réglementation des marchés financiers prend-elle tellement de temps – des années – quand le déblocage de sommes considérables pour les banques ou pour un programme du FMI ne demande qu’une semaine ?». De la sorte, il souligne toutes les incohérences de ces socialistes toujours plus prompts à défendre les banques ou les dogmes néolibéraux que les intérêts des classes populaires.

    En 2012, même s’il semble aujourd’hui bien placé, DSK ne sera que le candidat d’une alternance de plus, le nouveau représentant (plus présentable) de la politique qui échoue depuis tant d’années. Les Français devront chercher ailleurs pour trouver une alternative.

    Oh oui!!!!

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  53. Lu dans Le Nouvel Obs. Comment faire confiance à certains membres de "la gauche" pour proposer des alternatives?
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    Nouvelobs.com s'est procuré le dernier document de travail de la commission pour la libération de la croissance française. Une véritable cure d'austérité.

    Ils n’y vont pas avec le dos de la cuiller à la Commission Attali "pour la libération de la croissance", censée proposer à Nicolas Sarkozy des pistes pour sortir de la crise! Cette formation, qui comprend 42 personnalités du monde de l’économie et des affaires, planche actuellement sur la restauration de l’équilibre des finances publiques. Or une note du groupe de travail du 25 juin sur le "Volet Dépenses", que Le Nouvel Observateur s’est procurée, préconise un ensemble de mesures à côté desquelles le plan de rigueur gouvernemental fait figure de… peccadille !

    En réponse aux critiques des économistes qui voudraient voir l’Europe maintenir ses efforts de relance, ce document confidentiel explique que "l’ajustement budgétaire n’est pas forcément pénalisant pour la croissance s’il est crédible et peut agir favorablement, d’une part sur la confiance des consommateurs et d’autres part sur la confiance des marchés, donc sur les conditions de financement de l’économie."

    Il estime que l’effort d’ajustement doit porter principalement sur "les salaires, les subventions, les transferts sociaux (dépenses d’intervention) et le fonctionnement courant". Pour la période 2011-2103, le projet est de dégager 90 milliards d’euros pour ramener le déficit à 3% du PIB. L’effort porterait à environ 60% sur la dépense budgétaire (54 milliards d’euros). Il serait complété à 20% (18 milliards) par la suppression d’avantages fiscaux, et à 20% par une augmentation des recettes.

    Les économies budgétaires seraient réparties entre l’Etat (37%), les collectivités locales (19%) et les administrations sociales (44%), au prorata de leur part respective dans les dépenses. Ce qui conduit à des scénarios douloureux. En vrac, baisse de 12% sur 3 ans des "dépenses d’intervention" : réduction, ciblage, plafonnement de certaines dépenses de guichet (APL par exemple). Coup de rabot général sur les dépenses "hors guichet" (contrats aidés marchands et non marchands). Gel des salaires des fonctionnaires, et accentuation de la politique de leur non remplacement, "en passant de la règle actuelle des "1 sur 2" à "2 sur 3"… voire davantage!" Baisse de 10% des dépenses de fonctionnement.

    Mais le chapitre le plus dur est sans doute celui des économies sur les administrations sociales, avec le "gel des rémunérations" et "le non remplacement d’un agent sur deux dans la fonction publique hospitalière". Des préconisations accompagnées de cette observation : "Difficultés prévisibles d’application pour le personnel infirmier"... Les rédacteurs de ce texte ont un sens aigu de la litote!

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  54. En fait de rentrée politique, mon cher âne, c'est de sortie politique dont rêvent certaines personnes...

    COLERE

    De ce billet en colère sur Agoravox, nous partageons évidemment les constats (le "bouton" dont vous parliez tout à l'heure dans le Fil du billet "Dernières nouvelles").

    Cependant, comme le fait remarquer un commentateur, faire sortir Sarkozy, d'accord.... mais comment et surtout par quoi le remplacer de façon constructive?

    Ce n'est pas pour rien que ce symptôme qui porte son nom s'est manifesté...

    Votre Billet sur la "Rentrée" est plus que jamais d'actualité. Que nos neurones fonctionnent!

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  55. La chère Marie (trop silencieuse à mon goût), m'a signalé un Rapport de la Fondation de France sur les solitudes en France.

    Dans l'introduction au Rapport que l'on peut télécharger sur le site de la FDF, Francis Charhon écrit ceci (extraits):

    Les solitudes comptent parmi les grands maux de notre époque. Nous avions tiré une leçon de la
    canicule de 2003: les personnes âgées n’étaient pas mortes de chaud mais d’isolement. Nous
    savons aujourd’hui qu’elles ne sont pas les seules à souffrir de solitude. De plus en plus, les témoignages des associations que nous soutenons sur le terrain nous alertent sur l’isolement que produit la précarité, le handicap, ou encore la monoparentalité.

    Nous avons alors voulu nous appuyer sur des données quantitatives fiables et vous présentons ici les résultats d’un travail d’évaluation inédit.

    Le premier enseignement qui nous frappe, c’est l’ampleur du phénomène: les chiffres nous
    donnent à voir une société profondément marquée par la solitude. 4 millions de personnes sont
    objectivement isolées, 2 millions en souffrent de manière aiguë.

    La souffrance dont il est question n’est pas un simple spleen et elle est d’autant plus aiguë que les personnes concernées sont jeunes.

    Tout se passe comme si les réseaux de socialisation - famille, amis, collègues, voisins, vie associative - ne parvenaient plus à entretenir des liens solides et durables.

    Ce phénomène est d’autant plus préoccupant qu’une part importante de la population (23%) n’a de
    relations qu’au sein d’un seul réseau. Si ce dernier se rompt -un déménagement peut y suffire-, les personnes tombent dans l’isolement total.

    Dans un tel contexte, les plus fragiles économiquement sont les plus concernés.
    _____
    C'est sans doute à cela qu'ont voulu répondre S. Royal avec a fraternitude puis M. Aubry avec le Care... Quel chantier humain, les amis..

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  56. coucou
    J'ai honte :je ne commente pas ce que vous me donnez toutes et tous à lire.Je suis flemmarde :le temps que vos connaissances arrivent à mon cerveau , qu'il les traite, les donne à digérer...il est alors temps que j'aille me coucher.


    Pour en revenir à l'article que Monica cite, je vous transmets mes quelques pistes de réflexions.Le tout en vrac!

    1-Durkheim: un visionnaire ce Monsieur quand il parlait de la société organique qui remplace la société clanique .Nous avons des organes (organismes!) sociaux tels que la CAF, la CPAM, les assistantes sociales de Mairie, Conseils généraux (etc).Et...ces organismes sont là pour donner bonne conscience à une socièté qui ne veut pas penser aux pauvres, malades, vieux, handicapés en tant que personnes.

    2-De plus en plus de charlatans surfent sur la solitude et s'emplissent les poches :que ce soit des associations privées (mais financées par le public), des sectes, des sites de rencontres,des médias en lignes.

    L''absence de lien sociale, l'isolement, le vide affectif mériteraient bien une tournée de pièces jaunes!!
    Qui s'y colle?

    A quand un ministre de la solitude?
    Bachelot dans le rôle avec Boutin et là on sauve les retraites avec 4 millions de suicide!

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  57. Lu dans le Monde.

    Samedi 3 juillet, les socialistes ont entériné à la quasi-unanimité la rénovation du parti avec primaires et non-cumul des mandats, une "révolution démocratique" que Martine Aubry s'est attachée à opposer à une "démocratie et une République abîmées" par "trois ans de sarkozysme".

    "Avec une démocratie et une République abîmées, on a bien besoin d'une rénovation!". "On est très, très loin de cette République irréprochable vantée par le candidat Nicolas Sarkozy en 2007!", a insisté M. Aubry sous la pyramide de verre voulue par François Mitterrand.

    Tout au long de son discours, l'épithète "abîmée" est revenue en leitmotiv. Mme Aubry a sonné la charge contre le chef de l'Etat, les ministres "qui ont oublié les exigences et les devoirs d'exemplarité qui vont avec leur charge", l'UMP qui "abîme la démocratie". Face à ce bilan de "trois ans de sarkozysme", le PS se propose de "reconstruire" la démocratie, de "réparer" la France. La patronne du PS a globalement fustigé le "régime des excès et des confusions des rôles".

    Des propos aussitôt dénoncés par l'UMP. Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, lui a en effet répondu que "son anti-sarkozysme aigu et ses violentes attaques infondées envers le président de la République ne feront jamais un programme politique".


    Le texte a été massivement approuvé par les délégués présents: 146 pour, 4 abstentions et 3 voix contre. Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann (aile gauche du PS) ont finalement voté la rénovation, deux de leurs amendements ayant été intégrés (contacts avec les partenaires de gauche pour des primaires ouvertes).

    Le PS clôt ainsi la deuxième phase de sa rénovation, après l'adoption de son projet sur le nouveau modèle de développement. Deux autres conventions sont prévues à l'automne concernant l'international et l'égalité réelle. La convention s'est achevée en musique au rythme d'un nouvel "hymne" du PS: "Il est temps de tourner la page", composée par un militant belge.

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  58. Elle a bien de la chance qu'il y ait NS. En criant haro sur ce vilain (en effet fort vilain) elle peut se faire passer pour une opposante à ce dont il est le nom. Alors qu'au fond elle en fait partie. Pauvre de nous. Bon, les situations sont souvent plus fortes que les personnes. Espérons qu'à endosser le rôle de la guerrière de gauche elle sera débordée par sa propre pugnacité et tournera le dos à ses lamentables renoncements. Tant qu'il y a de la vie…

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  59. Le PS n'a pas fait recette... auprès des militants.
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    Lu dans Marianne (article résumé de Variae):

    Le vote sur la « rénovation socialiste » n’a fait se déplacer qu’un militant sur 3. Les chiffres sont bien plus bas dans la fédération de Paris : moins d’un votant sur 5 inscrits). C’est un détail – mais un de ces détails qui en disent long.

    Le scrutin interne précédent, sur le modèle économique et social, a été pareillement boudé par les socialistes.

    Ce sont en fait tous les votes internes du PS depuis le congrès de Reims qui sont victimes de cette abstention de masse.

    L’organisation d’une succession de conventions thématiques mensuelles à marche forcée n’est sans doute pas pour rien dans la présente abstention.

    Au-delà de la forme de la consultation, il y a le fond des propositions. Un texte sur la rénovation devrait en toute logique parler, au moins en bonne partie, du rôle des militants, et de la vie générale du Parti. Or dans le texte voté jeudi 24 juin sont abordés : les primaires, le cumul des mandats; l’organisation des congrès du point de vue des motions et des candidats au poste de premier secrétaire ; l’autorité éthique socialiste; enfin le renouvèlement et la parité des candidatures aux élections. 


    Le point de vue du « simple » militant, ses attributions, le quotidien, en bref, de tous les socialistes qui n’envisagent pas de devenir président de la République ou de se faire élire, a été purement et simplement oublié. En vérité, une seule des mesures votées a un impact considérable sur ces militants : les primaires, qui vont les … dépouiller d’une de leurs dernières fonctions, le choix du candidat à la présidentielle. Il est frappant que rien n’ait été pensé ou même esquissé pour contrebalancer cette révolution. Quel intérêt, aujourd’hui, d’adhérer au Parti socialiste, plutôt que de simplement s’inscrire pour la primaire?

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  60. Un article intéressant de Michel Koutouzis dans Agoravox, à propos des réactions de Michel Rocard et Simone Veil, qui se termine sur la nécessité du cri.

    KOUTOUZIS

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  61. Et un autre article intéressant dans Agoravox, sur la corruption qui mine notre pays.

    CORRUPTION

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  62. Et Ségolène Royal cogne. Le Parisien
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    Ségolène Royal lance une nouvelle salve contre Nicolas Sarkozy. Interrogée ce mardi par Public Sénat sur les affaires qui touchent actuellement plusieurs membres du gouvernement, la présidente PS de la région Poitou-Charentes affirme : «Ce qui se passe est extrêmement grave. N'est-ce pas Nicolas S:arkozy qui parlait de nettoyer les banlieues au Karcher ? Il en faudrait sans doute plusieurs pour nettoyer ce qui se passe aujourd'hui au niveau du système Sarkozy».

    Une attaque formulée lors de l'enregistrement de l'émission «Terrain politique» diffusée ce mardi soir à 22h30 sur la chaîne politique de la TNT.

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  63. Dans un article publié ce soir dans Le Monde, Delanoë énonce quelques belles phrases sur un pays dépouillé de ses valeurs.

    DELANOE

    Il rappelle en début d’article quelque chose qui nous frappe depuis un moment :

    Il y a un peu plus de soixante-dix ans, Montherlant publiait un petit livre ardent et lucide, L'Equinoxe de septembre, dans lequel il dénonçait l'esprit de Munich, décrivant l'atmosphère délétère de la France de la fin des années 1930. On y voit s'élever la coalition des égoïsmes, la haine de tous contre tous et la résignation érigée en principe. Y règne "une morale où l'indignation est appelée "mauvais caractère", où l'expression de ce qui est est appelée "inconvenance", où tout homme qui se tient à ses principes, et dit non, est décrété "impossible"". Comment ne pas percevoir l'écho que l'époque actuelle renvoie à ce tableau édifiant ?
    Car notre pays semble à nouveau privé de repères, attiré vers les abîmes du renoncement. En février, un rapport du médiateur de la République décrivait une société "fracturée" et dominée par un état d'esprit "mêlant angoisse et rancœur, prêt à se déverser dans les pires exutoires". La France semble arriver à un moment où tout ce qui avait forgé son pacte républicain serait en phase de liquidation
    .

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  64. Ben oui. De plus en plus le disent. Nous partîmes pas beaucoup et par un prompt (rêvons) renfort nous étions …tout le peuple ? en arrivant au port.
    A propos de "impossible" j'ai envie de rendre un hommage à un homme politique noble et généreux que j'aimais beaucoup bien qu'il fût de droite, sans doute par dégoût de la gauche réelle, celle qui nous déçoit tant. Jean-François Deniau. Il avait du talent, il était compétent. Mais quand il était question de lui pour un ministère, la plupart du temps ses "amis" de l'UDF disaient : oui, il est très bien, mais il est incontrôlable. Incontrôlable. Magnifique, non ? Ils voulaient dire par là qu'il faisait passer l'exigence de ses valeurs avant les petits accommodements.

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  65. Dans Le Monde, deux sociologues analysent certains soubassements de l’affaire Betanncourt/Woerth ; dont «L’entre Soi». J’en extrais le début.
    GOTHA

    La richesse dont disposent les dynasties fortunées de la noblesse et de la grande bourgeoisie est certes économique, mais aussi culturelle (on y trouve les grands collectionneurs), sociale (elles s'inscrivent dans de multiples réseaux) et symbolique (qu'incarnent certains patronymes).

    Cette richesse multiforme permet à ce groupe social d'atteindre au statut de classe sociale. Une classe en soi, avec des niveaux de vie et des modes de vie spécifiques, mais aussi une classe pour soi, chacun étant mobilisé dans la défense de ses intérêts et de ceux de la classe, d'ailleurs indissociables.
    Cette mobilisation se traduit dans une éducation des futurs héritiers qui ne laisse rien au hasard. La recherche de l'entre-soi démontre un haut niveau de lucidité sur le fonctionnement de la société, allié à un cynisme tranquille. Que ce soit dans les beaux quartiers, à Neuilly ou ailleurs, dans les stations balnéaires chics ou à Megève, dans les lycées ou les clubs sportifs, les cercles ou les conseils d'administration, la cooptation est la règle qui permet de choisir ses relations et assure à chacun la solidarité de tous les autres.

    Cet ostracisme social est parfaitement assumé avec l'assurance propre aux dominants, persuadés de leur bon droit ancestral et de la qualité de leurs personnes.

    L'entre-soi de tous les instants offre une tranquillité d'esprit qui culmine dans les dîners et les soirées au cercle. Dans cette sociabilité mondaine, la classe subsume la diversité des activités professionnelles, des religions, de tout ce qui pourrait diminuer la force de la classe en jouant de différences secondaires.

    Ce sont les diverses formes de richesse et de pouvoir qui, ainsi rassemblées, lui donnent une puissance redoutable, qui affermit la pérennité des mêmes personnes aux sommets de la société. Hommes politiques, industriels ou banquiers, officiers généraux, personnalités des arts et des lettres se sont donné des endroits pour partager leurs savoirs et leurs pouvoirs. Que ce soit dans la piscine du cercle, autour d'une bonne table, au cours d'une partie de chasse ou de golf, cette mise en commun s'effectue dans la discrétion. La sociabilité mondaine est une forme privée et déniée de la mobilisation constante de la classe.

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  66. Sur ce Blog, nous n’avons pas les mêmes positions en matière du « droit à la liberté d’informer » dont se targuent certains journalistes, notamment dans l’affaire Bettencourt/Woerth.

    J’avoue avoir apprécié un article de Luc Rosenzweig (qui parfois m'agace) dans Causeur. Je sais, je sais, je fais la fine bouche, mais je l’assume, ma foi… ;-)

    INFORMER

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  67. Une petite note "sociologique" sur la fonction de majordome, en marge de l'affaire Bettencourt. Cela complète un peu l'article des Pinçon sur le ghetto du Gotha.

    Un salaire de 8000 € mensuels, une prime de départ de plus de 200000 € ...

    MAJORDOME

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  68. Nous sommes un certain nombre à nous inquiéter des conséquences possibles du « tous pourris » qui ressort des affaires mises à jour, éclaboussant aujourd’hui la droite, hier et demain la gauche. Un article dans Libération aborde la question :

    TOUSPOURRIS

    J’en retiens ces deux citations intéressantes :
    ______
    «S’il n’y avait pas la crise économique en plus, l’indignation serait moins grande. Les dirigeants n’obtiennent pas de résultats face à la crise économique et, en plus, ils profitent du système. Tout cela finit par devenir insupportable aux yeux des citoyens», estime François Miquet-Marty, directeur des études politiques de l’institut Viavoice, pour qui «cette série d’affaires peut profiter à toutes les personnes à la lisière du système ou hors du système, à tous sauf aux partis en place. Elle sert peut-être plus durablement le FN, qui profite du double divorce de la droite avec la politique de Nicolas Sarkozy et les affaires».
    Pour Jérôme Fourquet de l’Ifop, il n’est pas sûr que cette crise de confiance profonde entre le peuple et ses gouvernants profite au premier chef à la formation lepéniste. «Plus qu’une forme de vote protestataire, cette désaffection peut alimenter une très forte abstention. Si une partie de l’électorat de droite se dit que son champion a perdu la main et ne se rend pas aux urnes, le score du FN en sera mécaniquement grossi», analyse-t-il.

    _____

    Renforcement de la droite extrême et abstentionnisme: ce sont effectivement deux des "conséquences" possibles de l'antisarkozysme compulsif si nous ne réfléchissons pas, avec des nuances, aux alternatives ...

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  69. Monica et Luc
    Tout ça est bel et bon. Y a qu'un malheur, comme disait Me Floriot : en quoi tout cela profite-t-il à la peu reluisante fille Bettencourt ? C'est quoi la manip, au juste ?
    Expliquez à ce brave benêt qui fait mal le lien entre les turpitudes du pouvoir et celles de FM Banier…
    PS Ça beugue par ici. V'là que je suis censé être Monica. Mais non, pas de mégalo : je ne suis que Parleur. Ces mystères me dépassent, ne feignons rien…

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  70. Tous aux abris, je suis revenu !
    Euh… A plus tard

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  71. Hi hi Parleur...

    Ben la manip me semble claire: l'avocat de la fille Bettencourt fait feu de tout bois pour prouver que la vieille mère est démente, qu'elle file de l'argent à n'importe qui, et qu'il faut la mettre sous tutelle pour protéger l'héritage dont un sale mec, et un sale parti politique, profitent très salement.

    Le majordome, confortablement rétribué (pour rester 12 ans et puis partir), a sans doute agi sur les conseils de l'avocat lorsqu'il a enregistré les bandes que l'avocat a soigneusement distribuées aux médias pour servir sa cause, en respectant son propre calendrier. Le majordome avait de bons sentiments, je n'en doute pas, mais il a de fait agi pour le compte de la fille.

    OR, la vieille est d'autant plus "vilaine" qu'elle a triché avec le fisc et qu'elle a fricoté avec le pouvoir en place, le sarkome, en ce moment dans l'oeil du cyclone pour abus divers et (a)variés de pouvoir. Cette affaire apporte donc de l'eau au moulin pour noyer la vieille.

    Car, si l'on y réfléchit bien, que révèle de si extraordinaire cette affaire? S'agissant d'une famille du Gotha, on a mis en évidence ce que tout le monde sait: les délits fiscaux, le financement plus ou moins occulte des partis politiques, la collusion des politiques et des puissances financières.

    Hélas, rien de nouveau sous le soleil.

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  72. Mouais.
    C'est pas le public ni la presse qui vont juger l'affaire Banier. Or ces enregistrements auraient eu au moins autant et sans doute plus de force contre Banier à être simplement produits devant le tribunal sans tout ce hourvari.

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  73. C'est à voir, Parleur... Car les "buzz" et autres hourvari sont apparemment très utilisés par Me Metzner.

    Voir l'article de Pascale Diard elle-même:
    DIARD

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  74. Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, s'exprime dans Le Monde sur l'affaire Bettencourt and Co. Extraits.

    De ce qui fut un sordide conflit familial destiné à faire les premières pages des magazines "people", on en est venu à un entrelacs mêlant le président de la République, deux ministres, un procureur, une présidente de chambre correctionnelle, des journalistes, des soupçons de fraude fiscale et de financements frauduleux de la campagne présidentielle {...}

    Disons-le tout de go : au-delà de la liberté d'informer, du devoir d'informer, qui est l'essence même de la liberté de la presse, on ressentira toujours un malaise face au déferlement d'accusations qui acculent les uns et les autres jusqu'à faire du jeu normal des questions-réponses une forme de tribunal public.

    A coup sûr, s'il y a quelque chose de salutaire à ce que les faits puissent être débattus, un récent sondage montre que c'est bien la politique et sa forme représentative qui sont doublement ébranlées. Sa capacité à changer l'état des choses était déjà atteinte, c'est maintenant sa capacité à disjoindre l'intérêt général des intérêts privés qui est mise en cause {...}

    Pour être ancienne, l'image reste toujours d'actualité : César doit être insoupçonnable. Or de l'apparence à la réalité, Nicolas Sarkozy a donné au soupçon la forme du réel. {...}

    Non seulement Nicolas Sarkozy a échoué à construire une République irréprochable mais il en a défait les tenons qui permettaient d'assurer l'articulation des institutions et qui permettaient à chacun, même en désaccord, de s'y sentir reconnu.

    Dans la violence des affrontements d'aujourd'hui, c'est tout cela qui affleure. On peut répondre à ces affrontements, à ces soupçons, par le déni ou l'insulte. On peut crier à la manœuvre politique. Nul ne sait comment se poursuivra un feuilleton qui apporte chaque jour son lot de révélations.

    Mais, s'il reste une parcelle de bon sens à ceux qui nous gouvernent, s'ils sont encore en mesure de comprendre ce que peut avoir de mortelle la plus petite ambiguïté, revenons-en à un fonctionnement normal de la République. Qu'une information judiciaire soit ouverte et qu'un juge d'instruction soit chargé d'enquêter sur la totalité de ces évènements. C'est la seule méthode pour quitter l'ère du soupçon et préserver notre démocratie.

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  75. Un p'tit coup de modèle suédois, que ferait bien de suivre le personnel politique français. Voilà un premier maillon à défendre dans nos propositions alternatives, non ?

    SUEDE

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  76. Je ne vous surprendrais pas plus que cela en disant que je suis sensible aux arguments de Pascale Robert-Diard. D'autant plus que Metzner (Kerviel, de Villepin) à la mi-juin, entendait déjà produire ces enregistrements pour la séance du 1er juillet, ce qui avait mis Kiejman hors de lui. Il y a eu donc bien utilisation de la presse et de l'opinion. Presse qui, présente au procès, s'en serait fait l'écho. Et, j'imagine, aurait suivi l'affaire, comme Pascale Robert-Diard, l'a toujours fait sur les Bettencourt. Il est vrai que non abonnée à Médiapart je n'ai pas entendu l'intégralité des enregistrements. Mais il me semble, qu'en matière de conflit d'intérêts, c'est le témoignage de Claire Thibout qui a été déterminant. Et non les chèques signés par LB à l'UMP et consorts puisque les montants sont conformes à la loi. Ensuite, j'aimerais bien savoir qui fournit à la presse les divers fac-similés des procès verbaux. En attendant, la justice travaille. (Justice pourrie! Oui, je sais) ; et la presse soupçonne. (Les 100 000 euros de la vieille, c'est moi qui les aient!)

    Alors je me fais un petit coup de Mélenchon. Parce que dans le Mélenchon tout est bon ^^

    Je boucle la valise ! Il est temps que je décroche. Tout m’agace. Je vais dire une bêtise de trop. Le vaudeville indigne qui a fini la saison me révulse. Les loufiats qui écoutent aux portes, les « femmes de… » qui créent des écuries et des sociétés de pari en ligne, des magistrats obstructeurs, des guerres privées dans les prétoires, et de l’argent, encore de l’argent, de tous les côtés de l’argent ! Et pour après ça? L’APL des étudiants supprimée, les pensions de handicapés rognées. Non, c’est trop ! Allez savoir pourquoi : même la légion d’honneur m’agace cette année. C’est tout à fait injuste pour quelques uns de ceux qui sont là, scientifiques et créateurs qui font honneur à notre pays. Mais les autres ? Quel est le mérite qui vaut à l'ancien conseiller élyséen aujourd'hui à la tête du groupe Banque populaire-Caisse d'épargne (BPCE),  François Pérol, d’être nommé chevalier ? Et qu’a donc fait pour nous le directeur général du Crédit Agricole, Jean-Paul Chifflet ? C’est la légion d’honneur, quand même ! Pas le prix du pantouflage, du copinage ni de la rapine ! Les beaux messieurs et les belles dames gâchent tout ! Ca devient une honte d’être dans leur compagnie. Aller manger chez eux aussi ca craint parce qu’il parait qu’ils ont l’habitude de donner des enveloppes, avec des sous, quand on se lève de table. Tous ces énervements m’usent. Oui, il est temps que je boucle ma valise !

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  77. Oui, chère Brocéliande, Mélenchon a des coups de gueule dont je partage parfois le fond et dont je goûte la franchise sans langue de bois.

    Dans ce fatras, cet hourvari comme disait hier Parleur, comment penser avec des nuances sans s'empêtrer dans des indignations compulsives?

    Tous les gens qui se mettent un peu au dessus des buzz pour en analyser les soubassements historiques, sociologiques... nous aèrent les neurones. Après les Pinçon analysant le ghetto du Gotha, voici une interview intéressante de Dominique Reynié et Jean-Yves Camus par Benjamin Harroch, dans le Nouvelobs.com, sur le populisme:


    POPULISME

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  78. Mediapart lance une pétition pour une Justice impartiale. Les médiamis se précipitent pour applaudir des deux mains et des deux pieds....

    Notons ce commentaire nuancé de Dominique Conil:
    Démagogue, ramasse-signatures, absurde: "comme le procureur général de Versailles, du fait de leur lien direct et statutaire avec le pouvoir exécutif, ne peuvent présenter aucune garantie d'impartialité. " Pour Philippe Courroye, ok, il est partie prenante, mais de quel droit exiger que le parquet de la cour d'appel soit exclu ?
    Donc, une justice "indépendante et impartiale" sans aucun magistrat du Parquet, puisqu'ils sont tous "statutairement" en lien direct avec l'executif ?
    On attend avec une vive impatience une proposition de loi, une réforme, venant des rangs socialistes, et consacrant l'indépendance du Parquet... dont ils n'ont pas voulu.
    Mais pas de problème, les signatures vont pleuvoir.


    Ouf! Certaines personnes gardent un peu de jugeote.

    Je propose que nous lancions une pétition pour la destitution de Sarkozy, cela aurait le mérite de la clarté.

    - On mettra qui à la place?
    - Bah, les candidats ne manquent pas

    ;o) ;o) ;o)

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  79. Lu dans Le Nouvel Obs:

    La tension persiste au tribunal de Nanterre et prendrait même des allures de "guerre de tranchées" à l'occasion de l'affaire Bettencourt, selon le site Mediapart. En effet, ce dernier révèle, samedi 17 juillet, que le parquet, dirigé par Philippe Courroye, a refusé vendredi de transmettre à la juge Isabelle Prévost-Desprez la retranscription des fameux enregistrements pirates réalisés par le majordome de la milliardaire Liliane Bettencourt.

    Or la juge, présidente de la XVe chambre du tribunal de Nanterre, avait obtenu l'autorisation légale d'y avoir accès : en début de semaine la cour d'appel de Versailles a statué en sa faveur pour qu'elle continue à enquêter sur l'affaire Bettencourt. Une décision à laquelle s'oppose le procureur Courroye, qui entend bien mener l'enquête de bout en bout.

    De fait, Philippe Courroye passe outre la décision de la cour d'appel. La question de l'indépendance du procureur, soumis hiérarchiquement à la Chancellerie, et qui par ailleurs ne cache pas son amitié pour Nicolas Sarkozy, est posée depuis le début de l'affaire.

    Entre la juge et le procureur de la République, magistrat du ministère public, le bras de fer n'est pas prêt de s'achever.

    _____
    La situation me semble simple: la juge n'a qu'à demander les enregistrements retranscrits à Edwy PLenel qui les a eus avant la Justice (via l'avocat de la fille de sa mère) !

    Tu parles d'un "bras de fer" monté avec des vis à bois.

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  80. "Retranscription" n'est pas Cdrom. Il est évident que Metzner, bien trop content, peut les fournir à la juge, et c'est sans doute déjà fait. Il ne faudrait pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages... au vu du nombre conséquent de copies qu'il a fourni à la presse. C'est de la guéguerre entre Courroye et Prévost-Desprez. Médiapart, une presse libre au service de la justice, et d'une approche saine de toute cette affaire... je n'en doute pas une seconde. Il est tellement bon de mettre au jour le "complot" des méchants contre les bons.

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  81. Rue 89 :

    La visite de Laurent Wauquiez à Londres et les enregistrements du majordome de Liliane Bettencourt ont relancé le débat sur les micropartis. Organisations discrètes, ils permettent de lever des fonds en contournant les règles de financement de campagne. Rue89 a jeté un œil dans les comptes des partis de poche (retranscrits dans un très lourd PDF).

    En 1990, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) recensait 28 partis. En 2008 ils étaient 283. Parmi eux, les partis classiques mais aussi beaucoup d'initiatives plus personnelles.

    L'avantage du microparti ? Permettre à un généreux donateur de faire plusieurs chèques, sans jamais dépasser le maximum autorisé -7 500 euros en période non-électorale- pour un seul parti. Au final, les trois chèques financent la même personne et la pratique est parfaitement légale.

    Exception faite de Ségolène Royal, le PS a interdit la pratique. C'est surtout à droite qu'elle est très à la mode, avec plus ou moins de succès. Tour d'horizon non-exhaustif des partis Schtroumpfs.

    *

    Nicolas Sarkozy, président de la République : Association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy

    Revenus 2008 : 9 389 euros.

    Association nationale des amis de Nicolas Sarkozy

    Revenus 2008 : 7 952 euros.

    *

    François Fillon, Premier ministre : France.9

    Spécificité : 60 000 euros proviennent d'une « autre formation politique ».

    Revenus 2008 : 72 920 euros.

    *

    Eric Woerth, ministre du Travail : Association de soutien à l'action d'Eric Woerth

    Spécificité : 66 250 euros provenaient « d'autres formations politiques » en 2008, le même Woerth était alors trésorier de l'UMP.

    Revenus 2008 : 86 044 euros.

    *

    Michelle Alliot-Marie, ministre de la Justice : Le Chêne

    Revenus 2008 : 36 225 euros.

    *

    Eric Besson, ministre de l'Immigration : LesProgressistes.fr

    Spécificité : les cotisations des adhérents sont minimales. Les « autres formations politiques » ont versé 100 000 euros.

    Revenus 2008 : 101 820 euros.

    *

    Christian Estrosi, ministre de l'Industrie : Alliance Méditerranée Alpes

    Revenus 2008 : 77 100 euros.

    *

    Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi : Nouvel oxygène

    Revenus 2008 : 59 871 euros.

    *

    Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale : GénérationFrance.fr

    Revenus 2008 : 119 805 euros.

    *

    Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP de la Vienne : Dialogue & initiative

    Spécificité : 100 000 euros proviennent d'une « autre formation politique ».

    Revenus 2008 : 125 995 euros.

    *

    Dominique de Villepin, président du mouvement République solidaire : Courage république

    Spécificité : association créée discrètement en 2006, quand Villepin, alors Premier
    ministre, jurait ne pas vouloir préparer la présidentielle.

    Revenus 2008 : 5 850 euros.

    *

    Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes : Désirs d'avenir

    Spécificité : les micropartis sont statutairement interdits par le PS. L'organisation a cessé d'être un parti depuis.

    Revenus 2008 : 276 653 euros.

    *

    Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret et député des Hauts-de-Seine : Rassemblement pour Levallois

    Revenus 2008 : 89 976 euros.

    *

    Nicolas Dupont-Aignan, député DLR de l'Essonne : Agir au quotidien avec Nicolas Dupont-Aignan

    Revenus 2008 : 42 533 euros.

    *

    Dominique Perben, député UMP du Rhône : Lyon nouvel horizon

    Spécificité : ses plus gros contributeurs sont les « personnes physiques », qui
    comptent pour les deux tiers des revenus amassés et les « contributions
    d'une autre formation politique », qui s'élèvent à 80 000 euros.

    Revenus 2008 : 369 471 euros.

    *

    Gilles Carrez, rapporteur général de la commission des finances : Convergences Gilles Carrez

    Revenus 2008 : 22 000 euros.

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  82. Julien Dray a suggéré, vendredi, une dissolution de l'Assemblée nationale pour "remettre de l'ordre dans la tête" des Français dans ce "climat judiciaire" qui est aussi le "prolongement d'un malaise politique".

    "Le rôle de l'opposition, c'est de dire que, maintenant, il faut trouver une solution à ce malaise politique, il faut que nos concitoyens disent s'ils veulent continuer dans la direction où nous sommes aujourd'hui ou s'il faut changer de politique. Ce que je revendique", a encore déclaré Julien Dray. "Il y a une solution politique à apporter qui ne peut consister simplement en des prestations télévisées parce que vous en ferez toujours plus et vous aurez toujours autant d'insatisfaits", a-t-il conclu.
    _____
    Ai-je bien lu, vilaine que je suis? Le rôle de l'opposition c'est de dire qu'il faut trouver une solution? Meuh non mon Juju, mets-toi à l'heure, c'est de trouver des solutions avant de dire qu'on va les dire.

    Genre: interdire le financement des partis politiques (schtroumpf ou pas), s'inspirer du modèle suédois de gouvernement sobre (non dispendieux ni m'as-tu vu), remettre tout le Service Public en état, dont l'Education, la Justice et la Santé, réfléchir aux alternatives à la "rigueur" délétère, considérer le problème des retraites en regard de l'emploi, réfléchir à la Liberté et aux libertés en regard de la citoyenneté et de la solidarité, etc.

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  83. Une opposition digne de ce nom se tiendrait à tout moment en mesure d'indiquer les quelques décisions que prendrait un éventuel gouvernement provisoire, et les quelques choix fondamentaux qu'il soumettrait au peuple.
    Que de temps perdu depuis le congrès de Reims !

    Les propositions de 14 h 47 concernent les urgences démocratique et sociale. Restent l'écologie et l'économie.

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  84. Oui, Melchior, une opposition digne de ce nom aurait déjà dû construire des alternatives crédibles au lieu de s'emmouscailler...

    Voir l'article de synthèse tentée par Bénédicte Charles dans Marianne sur la question: "L'insurrection en France est-elle possible?"

    INSURRECTION

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  85. Dans Marianne, Philippe Bilger évoque les troubles graves qui se sont déroulés à Grenoble et Saint Aignan.

    Devant ces épisodes qui créent des dévastations, les témoins n'hésitent pas à évoquer l'atmosphère de «guerre» et les habitants, à cause de leurs véhicules incendiés, déplorent de ne plus pouvoir «partir en vacances». Il n'y a pas à se moquer de ces protestations «utilitaires» qui au contraire visent juste puisqu'elles démontrent la bêtise et l'aveuglement de ces jeunes «casseurs» ruinant l'existence de ceux qui ne peuvent que constater le désastre, la tornade collective passée.

    D'autres sont probablement à l'unisson de ce jeune homme du quartier de La Villeneuve qui soutient que «si on les avait intégrés socialement, il n'y aurait jamais eu ces violences ».Je regrette que ce poncif qui fait peser la culpabilité sur ceux qui n'y sont pour rien continue d'être admis par certains, alors que le refus d'intégration sociale et d'adhésion républicaine est à la source même de ces mises à sac. C'est parce qu'une minorité aspire à se tenir en marge et à le démontrer sans cesse par des comportements de rupture, que le problème est quasiment insoluble.


    - Que nous dit Manuel Valls dans le même numéro de Marianne? C’est la faute de Sarkozy et de la suppression des postes de policiers.
    Il est temps que les Français se rendent compte qu'entre les discours de Nicolas Sarkozy et les actes, il y a un gouffre. (…)Il s’agit donc là d’un échec patent de Nicolas Sarkozy. (…) Dix-sept lois ont été adoptées et en même temps, dans la police comme dans la gendarmerie, 9.000 postes ont été supprimés depuis 2002 et autant sont prévus d’ici 2012. Face à cet échec, Valls a appelé la gauche à reprendre cette « thématique de la sécurité, de l’ordre républicain », allant jusqu’à utiliser l’expression de Ségolène Royal « d’ordre juste ».

    Or on peut douter des capacités de la police de proximité à enrayer l'action de gangsters armés, fussent-ils eux-mêmes de proximité...

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  86. Quelques réflexion intéressantes de Mazarine Pingeot dans Le Nouvel Obs sur la fonction de président de la république:

    résident, un job difficile

    Nicolas Sarkozy au cours de ses dernières interventions télévisées a plusieurs fois donné l’impression de se plaindre de la difficulté de son « métier », ou du moins nous en a-t-il informé avec insistance. Ainsi, lorsque David Pujadas lui demande s’il envisage de se représenter, le président lui répond qu’on a du mal à imaginer ses journées, qu’elles sont si remplies qu’à ses rares moments de repos, il préfère passer du temps avec sa femme et ses amis plutôt qu’à réfléchir à cette éventualité. Lorsqu’il s’était fait interroger par un panel de Français en hiver dernier, il avait eu les mêmes réflexions sur la pénibilité de son métier. De deux choses l’une, soit c’est seulement un argument populiste pour provoquer un peu d’empathie, et en passant, de l’admiration ; soit c’est une confusion inquiétante entre le métier et la fonction. Ainsi, lorsqu’on l’entend parler, on a l’étrange impression qu’être président de la République est pour lui un job – et un job plus difficile qu’un autre. Pas étonnant qu’est entrée assez vite en considération, au cours de son mandat, la question de la rémunération du chef de l’Etat : si c’est un métier que de diriger la France, alors oui, le Président est mal payé et son salaire se doit d’être comparé à celui d’un chef d’entreprise. C’est d’ailleurs en chef d’entreprise qu’il considère ce pays, régler la dette, baisser le nombre de fonctionnaires, fermer des écoles et des hôpitaux au profit de grands consortium, rentabiliser. Et s’il pouvait exister des stock options sur l’entreprise France, il est certain qu’il repartirait avec un bagage conséquent. C’est ce déplacement insidieux de la fonction au métier qui permettrait d’expliquer non seulement sa politique, mais encore son « style » - lequel met à mal tout se qui relève du symbole, le dernier exemple en date étant son allocution aux Français qui se déroule un 12 juillet plutôt qu’un 14 – la prise de la Bastille lui aurait-elle fait concurrence ?

    Nicolas Sarkozy est-il un bon chef d’entreprise ? Son job est dur ? Il n’y a pas de doute, sauf que ce n’est pas celui qu’il croit : Président de la République, c’est une fonction, qui ne s’inscrit pas dans une logique de rentabilité, ni de performance (dans les deux sens du terme, la performance d’acteur fait aussi partie des hobbies de notre président). Certes l’économie a pris le dessus depuis de longues années, mais faire le jeu du primat économique qui lie les mains du politique, c’est contribuer à appauvrir la fonction, voire à la décrédibiliser. Etrange attitude que de couper l’herbe sur laquelle on est assis.

    Réduire la fonction de Président de la République à un métier, c’est réduire la République à une toute petite entreprise dans un monde sans pitié : si tel était le cas, on comprendrait que le job est dur !

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  87. La rentrée s'annonce caniculaire... Lu dans Le Monde.
    ____
    La révolte gronde dans les cabinets ministériels, contraints par le président Nicolas Sarkozy de réduire leurs effectifs au forceps d'ici septembre, au nom de l'exemplarité de l'Etat à l'heure de l'austérité.

    Les ministres et secrétaires d'Etat doivent réduire à 20 collaborateurs maximum pour les premiers et 4 pour les seconds.

    Cela représente 120 à 150 postes supprimés sur environ 600 conseillers officiellement répertoriés.

    La mise en oeuvre de cette consigne alourdit encore un climat déjà rendu pesant par la perspective d'un remaniement ministériel annoncé par le chef de l'Etat pour octobre et par les polémiques sur les écarts supposés ou avérés de ministres.

    Un membre de cabinet parmi les plus touchés n'hésite pas à qualifier cette purge de "connerie monumentale".

    "Ça va être le bordel", prédit un deuxième, également sous le sceau de l'anonymat. "Les ministres vont être tétanisés et les cabinets vont tourner au ralenti jusqu'au remaniement."

    D'autres manifestent la même révolte en termes plus choisis et évoquent un véritable "plan social".

    "Ça se passe mal. C'est déplorable dans la manière et sur le fond", confie l'un d'eux, selon qui l'ambiance au gouvernement est à l'attente - "C'est plutôt 'vivement le dernier conseil des ministres qu'on puisse prendre l'air'", dit-il.

    "C'est un peu Koh-Lanta", affirme un autre, en se référant à une émission de télé-réalité dont les participants votent pour éliminer leurs partenaires les plus faibles.


    Beaucoup doutent de l'efficacité de la purge.

    "C'est uniquement de l'affichage parce qu'on peut planquer des gens dans les administrations", dit l'un. "Tout le monde se dit que ça ne sert à rien" et il fallait attendre le remaniement pour remettre les compteurs à zéro, renchérit un autre.

    Un argument récusé par l'Elysée, où l'on juge préférable de se préparer dès maintenant au remaniement, qui devrait se solder par la nomination d'un gouvernement resserré.

    "Si le cabinet ne peut plus faire le boulot de conseil juridique et politique du ministre, le job devra être fait par les directeurs d'administration", explique-t-il. "Cela signifie que les directeurs d'administration doivent être désignés par le ministre sur des critères politiques, comme aux Etats-Unis."

    A moins de "basculer dans la technocratie", avec un pouvoir passant à l'administration, ajoute-t-il.

    Sans aller jusque-là, une de ses homologues déplore un "manque de reconnaissance invraisemblable" pour ces conseillers qui accumulent sans compter les heures de travail pour des salaires très inférieurs à ceux qu'ils auraient dans le privé.

    C'est aussi "prendre le risque de faire plus d'erreurs", estime-t-elle. "On ne peut pas se réjouir d'un système qui s'appauvrit. Présenter les membres des cabinets comme des rats qui auraient profité du système est un scandale. Quand on aura bien craché sur nos élites, je ne sais pas ce qui restera."

    Beaucoup sont fonctionnaires et regagneront leur corps d'origine - ce qui réduit d'autant les économies réalisées. Mais les contractuels venus du secteur privé qui n'auront pas été "recasés" risquent de se retrouver brutalement au chômage.

    "Si on ne traite pas la question de façon sereine et saine, plus personne ne voudra venir travailler dans les cabinets", fait valoir l'un de ces conseillers.

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  88. Panique chez les rats. Vous avez dit scélérats ?
    Vive Médiapart !
    Kss Kss

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  89. Kss kss..

    Je ne vois guère de rapport entre la "politique de rigueur" qui va nous asphyxier un peu plus, et le média dont vous faites le panégyrique, cher Parleur...

    Mais enfin, chacun ici est libre d'exprimer et même d'afficher ses préférences ;-)

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  90. J'en connais une qui fait l'âne (quelle mégalo !) pour avoir du son.

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  91. Rêvons un peu.

    « Le Gouvernement provisoire décrète:

    1. Une assemblée consultative est convoquée pour organiser la transition vers la VI ème République. Elle rendra ses avis dans un mois; le gouvernement organisera un référendum un mois plus tard.

    2. Les conseils régionaux, départementaux et municipaux, ainsi que les comités d’entreprises et de quartiers, sont investis, en attendant, des pouvoirs temporaires nécessaires à l’approfondissement immédiat de l’activité démocratique.

    3. Un moratoire de deux mois, renouvelable, est décidé sur les dettes, loyers, expulsions, licenciements, fermetures de services publics, touchant les personnes en difficulté. Les instances visées au point 2 sont compétentes pour désigner les bénéficiaires de ce moratoire.

    4. Les mêmes comités et conseils sont chargés d’organiser concrètement l’application du principe constitutionnel: « Chacun(e) a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi », sur la base du partage du travail.

    5. Les partenaires sociaux et les représentants de la société civile sont invités à proposer, dans un délai de deux semaines, toutes les mesures propres à réorienter l’activité économique dans le sens de la satisfaction des besoins.

    6. Des négociations sont engagées avec les instances de l‘Union, la Banque mondiale, le FMI et l’OMC, pour favoriser une meilleure insertion de l’économie française dans l’économie européenne et les échanges internationaux.

    7. Il est institué un commissariat au nouvel équilibre énergétique, appelé à faire des propositions au gouvernement dans un délai de trois semaines.

    8. Une Charte de la croissance durable est mise en chantier. Elle sera, comme les propositions visées au point 7, soumise à un référendum le même jour que celui qui est prévu au point 1.

    9. Un autre décret précisera les orientations du Gouvernement provisoire en matière de politique étrangère.


    Fait à Saint-Isidore-en-Val, siège du Gouvernement provisoire

    Melchior  Griset-Labûche, bourrique d’État  »

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  92. Hi hi, Chausson aux pommes avait bien raison: Melchior est un Grand Chef très Rusé, qui entraîne ses troupes. Hi hi han...

    La longe a assez vécu.

    Donc l'assemblée consultative rendra ses avis le 20 Août?
    J'aime bien quand les choses ne traînent pas.
    Non mais!

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  93. Les masques zoologiques tombent. L'âne était une taupe. La bande à Melchior, grand chef manipulateur de comités, a pris le pouvoir. Tout le pouvoir.Fini de rire, on va braire démocratiquement, en chœur et en cadence.
    Sans rire, les comités… avec des citoyens brusquement grisés de leur importance…

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  94. J'ai pris bien soin de ne citer que des structures
    déjà existantes, il n'est pas question de conseils ouvriers ou de soviets...

    Il va falloir apprendre à braire en canon.

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  95. Hi hi Parleur, certains citoyens sont grisés mais d'autres sont encore tout bleus...

    Ah bon, Melchior, il ne s'agit pas de soviets? Je suis déçue. J'imaginais déjà des goulags pour les dissidents qui pensent mâle.

    Braire en choeur, en cadence et en canon, my God! Quel programme!
    Et aussi en harmoniques et nuances, non?

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  96. En nuances répertoriées et validées en AG.
    Je fais mon beber…

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  97. L'histoire Bettencourt sent très mauvais, les remugles du Ghota.

    Le Canard enchaîné d'aujourd'hui affirme que Claire Thibout, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt qui a évoqué un éventuel financement politique illégal, a reçu 400.000 euros de sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt, lors de son licenciement par la milliardaire en 2008.

    Claire Thibout a été entendue la semaine passée par la juge de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez, qui mène un supplément d'information dans l'enquête sur l'abus de faiblesse reproché à François-Marie Banier, un photographe proche de Liliane Bettencourt, par Françoise Meyers-Bettencourt.

    Elle a à cette occasion dit avoir "reçu 400.000 euros" de la fille de la milliardaire, a affirmé Me Antoine Gillot, confirmant l'information du Canard enchaîné. "Tout cela résulte d'une lettre d'engagement de Mme Meyers-Bettencourt datant de juillet 2007, avant même qu'elle ait entamé toute procédure judiciaire", a fait valoir l'avocat.

    Interrogé par le Canard, l'avocat de Mme Meyers-Bettencourt Me Olivier Metzner a répondu qu'il s'agisssait de respecter les "dernières volontés d'André Bettencourt", mort en novembre 2007, au cas où Claire Thibout perdrait son travail. La première plainte déposée par François Meyers-Bettencourt contre François-Marie Banier remonte à décembre 2007. L'ex-comptable, finalement licenciée en 2008, a alors obtenu une indemnité de 500.000 versées par Liliane Bettencourt.
    _______
    400000 ou 500000 €, la tête me tourne...
    Ces gens-là, et leurs employés, ne vivent pas dans le même monde que moi...
    Beurck

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  98. Tsst.
    "400000 ou 500000 €, la tête me tourne...
    Ces gens-là, et leurs employés, ne vivent pas dans le même monde que moi...
    Donc :
    Beurck".
    Oui, c'est moi qui ai ajouté le "donc".
    Ajouté, vraiment ?

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  99. Cher Parleur, je nuance ce "donc" pour ce qu'il pourrait raccourcir quant à mon expression de dégoût.

    (1) Ce qu'a gagné cette dame en droit de sortie correspond à 20 ans de salaire d'une orthophoniste (Bac + 4) à l'hôpital. Quant au majordome, il gagnait quatre fois leur salaire mensuel. J'ai simplement un petit sursaut de surprise, constatant que ces gens d'une "classe" proche de la nôtre ne vivent pas dans le même monde que nous.

    (2) La comptable a touché des sous de la mère, et deux ans après, en ayant peut-être touché d'autres de la fille, elle se découvre justicière devant "le peuple de gôôche". Je n'aime pas les gens qui crachent dans la soupe après en avoir amplement profité. Et là, oui, en fine bouche chochotte, je fais beurck.

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  100. Il est inique (je pèse mes mots) que les orthophonistes dont tu parles soient payées comme tu dis.
    Claire Thibout n'y est pour rien.
    Quand tu parles de cracher dans la soupe, qu'appelles tu "la soupe". Est-ce un magma indifférencié, un monde de non-droit et de non-éthique peuplé d'extra terrestres ?
    Les sous qu'elle a touchés de la mère n'étaient pas un cadeau de la chère vieille âme, mais des indemnités pour licenciement.
    Les sous qu'elle a touchés de la fille étaient une indemnité "morale", sur demande du père avant de mourir, car c'est pour avoir voulu protéger la vieille un tant soit peu subornée qu'elle s'est fait virer. Semble-t-il, semble-t-il, semble-t-il.
    Sans vouloir faire de Claire Thibout une héroïne (encore que, il lui faut du courage) je pense que les turpitudes politico-magouillo-financières, en lien direct avec notre Président d'une République irréprochable, sont plus intéressantes et plus fondamentales que les analyses critiques des motivations de Claire Thibout qui n'a pas commis d'infractions et qui est en ce moment harcelée de manière abjecte par le Procureur Courroye de transmission. J'ai plus envie de la soutenir moralement que de lui chercher des poux.

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  101. Parleur, sois convaincu que les motivations des gens qui baignent dans cette sordide affaire ne m'intéressent pas et ne me regardent pas.

    Mais leurs actions à l'intérieur d'un système dont ils ont été aussi de fait des exécutants conscients et éclairés m'intéressent et ne me donnent aucune envie d'éprouver un sentiment de solidarité. Même si cela nuit à Sarkozy. Je m'en fous, ici. Je ne vais pas changer ma morale parce que j'ai Sarkozy dans le collimateur. NON!

    Je connais des gens qui ont démissionné parce qu'ils ne voulaient pas assumer le rôle qu'on voulait leur faire jouer, et qui ont refusé de toucher des indemnités parce qu'ils jugeaient inique le processus qui leur permettait de les percevoir. Eh oui... C'est à ces gens-là que je réserve ma solidarité, voire mon estime.

    Je note qu'une personne a participé pendant des années à titre d'exécutante à des "magouilles" (qu'elle dénonce des années après) sans démissionner de sa fonction, qu'elle a en a tiré des bénéfices financiers importants, et qu'elle fait des révélations à un moment où le pouvoir sarkozyste est en difficulté.

    Je note tout cela, mais n'ayant pas une âme de procureur, je ne lui cherche pas de poux dans la tête. Livre à toi d'avoir envie de la soutenir. Nous sommes en république ;-)

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  102. Dans Agoravox, un article dont je partage certaines idées. Les "affaires" actuelles pourraient être ... une mauvaise affaire pour l'opposition... et lui faire rater le coche d'une alternance digne de ce nom.


    ATTENTION

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  103. Dans Le Monde, une analyse intéressante de la rhétorique guerrière utilisée depuis 2002 par Sarkozy:

    GUERRE

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  104. Pour nous détendre un peu, une fausse page de Face Book Eric Woerth.
    L'humour et le rire sont parfois bien plus percutants que les indignations...

    RIONS

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  105. Un point de vue un peu décalé, et donc intéressant, sur l'affaire Bettencourt:

    HERITAGE

    L'auteur conclut: on peut se demander si le feuilleton ébouriffé de l'«affaire» ne vise pas, consciemment ou non, un autre but encore que cette justice fiscale que le gouvernement ordonne bien tardivement, et que la justice se presse d'exécuter. Derrière toutes ces petites sommes, l'une d'elles dépasse. Le milliard que Liliane Bettencourt a donné à François-Marie Banier. Nous n'y sommes pas encore. Mais on y vient. Là encore, pour l'héritière de l'Oréal, le cadeau est de l'ordre du raisonnable, même s'il vaut à cette femme de 87 ans procès en démence –comme hier en sorcellerie. Un quinzième, 7%, même pas, de ses avoirs.

    Dans tout cela, ce qui fait peur, et pas seulement à Françoise Bettencourt-Meyers, héritière de l'héritière, mais au coryphée tout entier de cette saga d'été, c'est peut-être davantage la plus formidable attaque portée, par Liliane et François-Marie, contre l'unanimité nationale de l'héritage.

    Pourquoi veut-on devenir riche? Ou pourquoi le reste-t-on? Mais pour ses enfants, voyons! Pour sa descendance, sa lignée, pour que les dynasties survivent. Si la première fortune de France donne le top d'une forme de débauche –plus libertaire, tu meurs!, c'en est fini de la France.
    Beaucoup de gens s'escriment, ces temps-ci, à étouffer cet incendie-là.

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  106. Je vois que Boggio ne s'est pas émoussé…
    Je suis bien d'accord. J'ajouterais qu'il me semble y avoir un étrange mariage entre stupeur devant les niveaux presque inimaginables, vague ressentiment (c'est MAL d'avoir de l'argent à ce point là) et sainteté non-discutable de l'héritage (il faut être FOU pour DONNER son argent à quelqu'un qu'on aime et qu'on a CHOISI plutôt que de le transmettre à ses héritiers).

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  107. Un article de l'Express pose la question du statut des enregistrements clandestins utilisés par la Presse :
    ECOUTES

    J’en extrais ce passage :
    Sous le premier septennat de Mitterrand, les médias, le Canard enchaîné et Libération en tête, avaient déjà battu la mesure de l'enquête judiciaire sur le scandale des écoutes de l'Elysée. Mais à l'époque, l'attention ne se focalisait pas sur le contenu des écoutes, mais sur le fait qu'elles avaient été commanditées par l'Etat.

    "L'affaire Bettencourt est inédite. Le contenu des enregistrements sauvages est tellement important qu'il masque le caractère scandaleux des méthodes employées pour capter ces conversations privées", rappelle Me Leclerc. "Ça revient à utiliser un délit à des fins juridiques, détaille un autre magistrat qui souhaite conserver l'anonymat. En droit civil, ces écoutes sont inexploitables. Dans le cadre du droit pénal, tous les moyens sont bons, et la conformité des pièces versées au dossier reste à l'appréciation de la justice."

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  108. "En droit civil, ces écoutes sont inexploitables. Dans le cadre du droit pénal, tous les moyens sont bons..."
    C'est ce que je dis depuis le début. Et Plenel a raison de s'en servir, tant qu'il s'en tient à l'intérêt public et ne déborde pas sur la vie privée.

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  109. Au sujet des soviets, ils ont un double inconvénient:
    1. ils ont vocation à concentrer tout le pouvoir, cela va contre la séparation des pouvoirs et leur équilibre
    2. ils sont manipulables par les "avant-gardes auto-proclamées".

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  110. Sagaçâne, on le savait que tu le savais.

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  111. Melchior, je reste très gênée.

    Je pense que le procédé utilisé (enregistrement de conversations privées au domicile des gens) est un délit, un viol de la vie privée, dont je refuse de cautionner le principe.

    De plus, dans l'histoire Bettencourt, il servait à la fille et à son avocat à démontrer la démence de la mère. Donc, à l'invalider en l'accusant du pire: la perte de la raison.

    Je trouve qu'il est gênant d'accepter de cautionner cette pratique, au prétexte qu'elle servirait l'intérêt public... pour "révéler" de surcroît ce que l'on sait depuis belle lurette: la collusion de la politique et de l'argent, les pratiques de "piston", les évasions fiscales des riches, l'entregent, le financement illégal des partis politiques.

    Il est vrai qu'avec Sarkozy, nous sommes dans la caricature.
    Mais à mes yeux c'est pourquoi il faut deux fois plus prendre garde à ne pas être entraînés dans ses turpitudes.

    Aujourd'hui, on apprend que c'est au domicile de JP Belmondo que l'on a posé des enregistreurs pour démontrer que sa maîtresse le gruge... Si l'on trouvait dans ces enregistrements privés fournis à la presse des arguments contre le pouvoir politique, serait-il moral de les utiliser?

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  112. Propos de Mme Bettencourt, publiés dans Le Monde:

    "L'exposition de ma vie privée, de celles de mes proches et les accusations odieuses que je lis chaque matin ne sont rien face à la violence qui m'est faite par ceux qui souhaitent me mettre sous clé et me priver de ma liberté et donc de ma vie", dit-elle.

    Elle souligne avoir "assuré la fortune" de sa fille et de ses deux petits-fils. "Je souhaite ardemment qu'ils jouissent de leur vie et de leur liberté comme j'entends continuer à le faire moi-même", ajoute Liliane Bettencourt, dont les dons au photographe François-Marie Banier sont au coeur du procès intenté par sa fille pour "abus de faiblesse."

    Sur ses choix et ses donations, elle promet qu'elle va continuer à vivre "sans rendre de comptes à personne".

    "Que ma fille ait la décence d'attendre le jour de ma mort pour savoir ce que j'aurais librement décidé dans mon tout dernier testament", conclut Liliane Bettencourt.

    Dans un note accompagnant son communiqué, la milliardaire souligne que son patrimoine s'élevait au 1er mars 2010 à 15,6 milliards d'euros, dont 14,5 milliards représentant sa participation de 30% au capital de L'Oréal.

    Elle précise en avoir donné la nue-propriété à sa fille ainsi qu'à ses deux petits-enfants et n'en avoir conservé que l'usufruit. Elle ajoute avoir donné la nue-propriété des biens immobiliers familiaux à sa fille et ses deux petits-fils pour une valeur de 20 millions d'euros et, là encore, n'en conserver que l'usufruit.

    Liliane Bettencourt souligne encore avoir porté au fil des années, entre 1974 et 2009, la part dont héritera sa fille unique et ses deux petits-enfants "à plus de 92%", alors que l'obligation légale est de 50%.

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  113. Il s'en est expliqué et il tient ce cap.
    Je trouve qu'il fait un sans-faute dans le rôle éminent et nécessaire de chien de garde de la démocratie. Qu'importe la moustache et certain contentement de soi pourvu qu'on ait la vigilance et la pugnacité. Longue vie à Médiapart sur ces bases là.Quant au Club… Ma foi, le Club, il était hétéroclite. Un certain nombre de départs le poussent vers une regrettable homogénéité tendant à une médiocrité non encore totale mais bien accrue. C'est dommage.

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  114. à Melchior et Parleur:

    Je pose depuis le début un problème de fond, qui n'a rien à voir avec Médiapart et Plenel.

    Ce serait Tartempion et Médiatruc, ce serait pareil.

    Je suis un peu triste de ne pas me faire comprendre, et qu'il me soit tout le temps répondu "Vive Médiapart et vive Plenel".

    L'écureuil assumera sa solitude en haut de l'arbre, voilà tout.

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  115. Monica, tes scrupules sont honorables comme toute ta personne. Mais je me demande si, emportée par ta sainte honnêteté, tu démêles bien les tenants et aboutissants. Je suis respectueux de la vie et poosé à la peine de mort (sans exceptions). Cependant, en cas de légitime défense je n'hésiterais pas à faire feu. Nous avons affaire à des malfrats qui menacent notre société, qui sont en train de mettre à mal notre pacte social et notre imparfaite République. Tant qu'on évite ce qui est personnel, intime, il faut cogner. Je pense que madame Bettencourt a bien le droit de gâter un photographe (mal choisi, hélas…) avec (une toute petite partie de) ses sous, ça ne regarde personne. Que l'avocat de la fille essaie de jouer au billard, c'est bien possible. Que ça permette de faire obstacle aux agissements d'un gang est autre chose qui se peut très bien disjoindre... Je dirige mon impérial pouce vers le sol.

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  116. Je réprouve la méthode employée par l'ancien majordome, et trouverais scandaleux que ces enregistrements clandestins puissent servir de preuve dans le litige privé, entre la mère et la fille. Cela dit, puisque ces enregistrements détestables existent et sont mis à la disposition de la presse (certes dans une intention malsaine), la presse est fondée à en faire état, pour la partie (et seulement elle) qui concerne l'intérêt public.

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  117. Melchior et Parleur, vous avez peut-être raison, d'un point de vue pragmatique.

    Mais, habituée à regarder le problème sous tous ses angles, et à ne jamais mettre l'amont, l'aval et le contexte d'une chose entre parenthèses, je me demande si, de tout ce magma plutôt putride, il ressortira quelque chose de positif pour l'opposition. Car c'est cela seul qui m'importe.

    Le fond de ma conviction est: je crains que non.

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  118. En revanche il me semble que, quel que soit l'intérêt de coincer la bande à Sarko sur ce genre de turpitudes, l'essentiel est ailleurs; l'essentiel, c'est la nocivité de la politique menée et la nécessité d'une alternative crédible; et c'est là-dessus qu'il faudrait faire porter l'effort.

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  119. Complètement d'accord avec vous, Melchior sur, l'ESSENTIEL.

    Qui est URGENT.

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  120. Et voici une vidéo des propositions de Ségolène Royal en Grèce, à décortiquer:

    ROYAL

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  121. Un article de Monique Dagnaud dans Slate, dont je partage beaucoup d'arguments:
    OPINION

    J'en extrais ces lignes finales:
    Les scandales politico-médiatiques qui ont jalonné la vie politique sous la Ve République ont été gérés sur un mode parallèle: nier, résister, répliquer par des poursuites judiciaires et attendre que l’opinion publique se lasse. En France, on ne cède pas sous la pression de la presse, on la dompte ou on l’ignore. Les gouvernants  resserrent leurs rangs et  serrent les dents, lâchent quelques victimes expiatoires (Alain Joyandet et Christian Blanc), et s’empressent d’adopter quelques mesures gages de bonne volonté (l’annonce d’une diminution du train de vie des ministères). En espérant que  la tempête se dissipera dans le ciel (des vacances).

    Outre les vacances, les sociétés développées disposent d’antidotes au chaos politique. Or, parmi ceux-là, les médias, contrairement à une idée commune, opèrent plutôt comme un exutoire. Dans une société renvoyée en permanence à elle-même par le miroir des images, la colère tourne plus facilement en hilarité incrédule qu’en désordre de la rue.
    L’enquête menée par Mediapart, et relayée abondamment par la presse, aiguise la soif de sang qui s’éveille naturellement face aux dérapages des puissants. Mais cette humeur vengeresse du citoyen peut s’évanouir dans l’humeur goguenarde du spectateur qui regarde une pièce dont, en habitué, il connaît tous les ressorts. L’esprit de dérision, que maintes émissions instillent depuis des décennies, irrigue le regard porté à l’égard de la politique. Cette culture, qui a toujours trouvé dans l’anti-élitisme français un terreau fertile, a été galvanisée par les nouveaux médias.

    Comme l’indique Arnaud Mercier («Pouvoirs de la dérision, dérision des pouvoirs», revue Hermès 29, 2001), «la dérision porte en elle une dimension de contestation, de remise en cause de l’ordre établi ou des principes largement acceptés dans une société ou dans un groupe» mais si «elle ritualise la contestation», elle use «d’une violence symbolique qui reste verbale et qui jugule donc, en partie, les remises en cause plus violente des pouvoirs». A la formation de l’opinion, les médias sont un aiguillon puissant, mais tout autant, ils placent l’électeur dans la posture du spectateur qui prend toutes ses distances… Y compris à l’égard du tournis de l’information. La rhétorique de la dénonciation risque alors, comment un torrent galopant qui arrive en zone plate, de s’étaler doucement. Sauf à réveiller la torpeur de l’été par des révélations permanentes.

    _______

    Merci, Monique Dagnaud, d'avoir énoncé clairement mes craintes...

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  122. OUARF!
    Chez les "jeunes POP" de l'UMP, il y a de la révolte contre la triche dans l'air.
    JEUNESPROP

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  123. Monique Dagnaud citait Arnaud Mercier dans la revue Hermès. J'ai trouvé le sommaire de ce numéro n° 29 de 2001, qui semble très intéressant, avec une phrase de Kundera, en exergue, sur la dérision.
    _________

    «Aucun grand mouvement qui veut transformer le monde ne tolère le sarcasme ou la moquerie, parce que c’est une rouille qui corrode tout.»
    Milan Kundera, La Plaisanterie, Paris, Gallimard, 1985, [éd. Originale ; 1967], p. 353.


    HERMES, n°29
    Dérision – contestation
    Numéro coordonné par Arnaud Mercier

    Arnaud Mercier - Introduction. Pouvoirs de la dérision, dérision des pouvoirs
    Bibliographie générale

    I°- DERISION ET CONTESTATION DE L'ORDRE POLITIQUE

    Annie Duprat - Iconologie historique de la caricature politique en France (du XVIe au XXe siècle)
    Marlène Coulomb-Gully - Petite généalogie de la satire politique télévisuelle. L'exemple des Guignols de l'Info et du Bébête Show
    Amandine Regamey - " Prolétaires de tous pays, excusez-moi ! " Histoires drôles et contestation de l'ordre politique en ex-URSS
    Simone Bonnafous - L'arme de la dérision chez J.M. Le Pen

    II°- DERISION ET CONTESTATION DES INSTITUTIONS SOCIALES

    Jean-Philippe Lecomte - Contestation par la dérision du service militaire et de la vie de caserne depuis 1885
    Pierre Lefébure - Les forces syndicales jugées par le dessin de presse
    Pierre Leroux - Le journalisme télévisé cible de la dérision : le journal de CANAL International

    III°- LA DERISION COMME RESSOURCE CREATRICE

    Audrey Sabit - Le théâtre d'Aristophane et la dérision de la démocratie
    Brigite Bardelot - André Martel : le Paralloïdre ou un certain " terrorisme burlesque "
    Nathalie Heinich - Art contemporain, dérision et sociologie

    IV°- RECEPTION ET REACTIONS FACE A LA DERISION CONTESTATAIRE

    Jacques Walter - Rire de tout ? Réactions à La vie est belle dans la presse juive
    Grégory Derville - " Élément de démocratie " ou " Menace pour la démocratie " ? Récupération, disqualification et routinisation du Bébête Show
    Carmela Lettieri - Le dessin de presse au tribunal : les enseignements de la querelle d'Alema/ Forattini
    Isabelle Van de Gejuchte - Quand la dérision va trop loin : Lenny Bruce, le comique censuré
    Arnaud Mercier - Quand le bouffon franchit le Rubicon : la candidature Coluche à la présidentielle de 1981

    V° - LES AMBIGUITES INHERENTES A LA DERISION CONTESTATAIRE

    Nelly Feuerhahn - La dérision, une violence politiquement correcte ?
    Cécile Gribomont - Pourquoi le trickster-culture hero fait-il rire ? Les aventures de Corbeau sur la Côte Nord-Ouest du Pacifique
    Philippe Riutort -Dérision et cinéma commercial : les limites de l'humeur anti-institutionnelle de Jean Yanne
    Patrick Bruneteaux -Dérision et dérisoire dans les stratégies de survie en camp d'extermination

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  124. Pour sourire un peu en grinçant des dents avec Sollers:

    SOLLERS

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  125. Sacré Sollers !
    J'aime bien son sourire en coin qui égratigne et même déchiquète bien mieux que tant de vertueuses indignations. L'intelligence, c'est un peu comme la lumière, le silence et l'espace : un luxe véritable et nécessaire.

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  126. Au Brésil, une rentrée politique qui me fait plaisir: celle de Dilma Rousseff, élue avec 56% des voix comme présidente de la république.

    Ah, si parmi les 53% des électeurs français de 2008, des gens de gauche n'avaient pas évincé une femme "incompétente", "forcément incompétente" pour élire un homme forcément compétent (homophonie en deux mots recommandée).....

    Voici ce que dit cette candidate royalement "incompétente":

    Je salue chaleureusement la belle victoire de Dilma Rousseff à l'élection présidentielle brésilienne. Je me réjouis que le peuple brésilien ait choisi de poursuivre et d'approfondir avec elle le changement économique, social et démocratique conduit avec audace et pragmatisme par le Président Lula.

    Dilma Rousseff dont j'ai pu, lors de nos rencontres au Brésil, mesurer le courage, la compétence et la détermination, a affronté une campagne dure au cours de laquelle les partisans de son adversaire ont alimenté les rumeurs les plus basses et tenté de jouer sur la peur.
    Le Président Lula avait dû, en 2002, subir le tir de barrage de ceux, marchés financiers en tête, qui prédisaient le chaos au cas où il serait élu.
    Dilma Rousseff a eu, elle aussi, sa part d'attaques violentes et de pronostics apocalyptiques décrivant un pays à feu et à sang au cas où elle en prendrait la tête.
    Mais les électeurs brésiliens ne sont pas tombés dans le panneau.
    Après avoir, pour la première fois dans l'histoire de leur pays, porté un ouvrier à la magistrature suprême, ils ont, pour la première fois encore, choisi une femme comme chef de l'Etat de la 8ème puissance économique mondiale.

    Les électeurs brésiliens n'ont, ce faisant, pas seulement approuvé le bilan spectaculaire des années Lula : une croissance de plus de 7%, record du dernier quart de siècle, un chômage au plus bas, une classe moyenne désormais majoritaire, une pauvreté efficacement combattue pour des dizaines de millions de familles, un poids diplomatique croissant.
    Ils ont aussi exprimé cette confiance dans l'avenir de ceux qui savent leur pays en plein essor et l'avenir de leurs enfants assuré d'être meilleur.

    Du Brésil si légitimement fier de s'être «affranchi de la tutelle du FMI», comme aime à la rappeler Dilma Rousseff, nous sont venues quelques fortes leçons d'une cuisante actualité.
    La première, c'est que la justice sociale n'est pas l'ennemie mais le carburant du dynamisme économique.
    La seconde, comme l'a également souligné Dilma Rousseff durant sa campagne, c'est le rôle irremplaçable d'un Etat anticipateur et moteur pour qu'un pays titre, au service de tous, le meilleur parti de ses atouts.
    La troisième leçon, c'est la nécessité d'un dialogue permanent avec les citoyens, les mouvements sociaux et les organisations syndicales car une démocratie participative et sociale accroît l'efficacité des politiques publiques.

    Une femme énergique et de conviction vient d'être élue à la tête d'un grand pays qui peut puiser dans ses succès la force d'ouvrir de nouveaux chantiers et d'aller de l'avant.
    Sa victoire est une bonne nouvelle pour le peuple brésilien et pour tous ceux qui veulent construire un ordre juste à l'échelle planétaire.

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  127. Petit bémol: Dilma Roussef a dû, pour garder ses chances d'être élue, s'aligner sur ses concurrents sur une position anti-avortement. Le Président philippin a le même genre de problème, menacé d'excommunication pour ses vélleités de promouvoir la contraception. La relative innocuité du catholicisme dans nos contrées ne doit pas cacher les ravages qu'il provoque dans le Tiers-Monde.

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  128. Oui pour le bémol, cher Melchior. Oui et Oui.

    Plus près de nous, en Espagne, des personnes luttent contre le pouvoir catholique, qui se sent mis à mal par les lois promulguées par Zapatero...

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  129. …et l'innocuité en question n'est due qu'à la désaffection des "fidèles" plus tentés par les hypermarchés que par les églises. Pour le moment… Si un jour l'Eglise a de nouveau l'impression d'avoir prise…

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  130. à Parleur

    Je ne sais pas. D'un côté les jeunes cathos semblent désormais bien distinguer la foi et les moeurs, laissent entendre que Jean-Paul II était un type formidable et too much, mais n'avait pas à s'occuper de leur vie sexuelle *. D'un autre côté (le côté protestant cette fois) je ne sais pas trop si l'évangélisme n'est pas porteur d'une terrible régression dans ce domaine.

    * en France et en Allemagne; pour l'Italie, l'Irlande, l'Espagne et la Pologne (sans oublier Malte) c'est sûrement différent.

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  131. Melchior
    Certes. Mais je ne parlais pas des militants. Il s'agissait du Politburo.

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  132. Eva Joly prépare sa rentrée en annonçant le programme des Verts dans un entretien à Libération (à lire exclusivement sur papier, grr... ce n'est pas bon pour les arbres).

    Dans cet entretien, Eva Joly dévoile son programme économique et social pour 2012, en plaidant pour une «fiscalité plus juste».

    Constatant que «les riches ne payent en moyenne que 20% d'impôts sur le revenu, un des plus bas niveaux d'Europe», l'eurodéputée plaide en particulier «pour une fiscalité plus juste». «Nous reviendrons à une imposition de 50% pour les revenus supérieurs à 70.000 euros par an», assure-t-elle notamment, tandis que «deux nouvelles tranches seront créées : 60% pour les revenus entre 100.000 et 500.000 euros, et 70% au-delà». Et Eva Joly de promettre également de mieux lutter contre la fraude fiscale «en augmentant de 25% le nombre de contrôleurs d'impôts».

    S'engageant aussi à établir «un budget économe, juste et stratège», elle s'en prend à l'exonération des charges sur les heures supplémentaires, aux crédits d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobiliers, à la baisse de la TVA dans la restauration et, «évidemment», au bouclier fiscal.

    A ceux à qui elle reproche de «caricaturer» l'écologie politique, Eva Joly propose une «écologie de la sobriété joyeuse». «Une écologie responsable, ce n'est pas un calvaire», assure-t-elle. En supprimant notamment les exonérations sur les pesticides et les agrocarburants, en augmentant le malus écologie pour les voitures les plus polluantes et en alignant la taxe du diesel sur l'essence, Joly promet de dégager 14 milliards d'euros à destination de l'éducation, de la recherche, du logement social ou de l'emploi. Pour elle, «être écologiste, c'est être économe et solidaire».

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  133. La rentrée des écoles en France n'est pas brillante. Voir le dernier Rapport de l'OCDE. Non seulement nous arrivons en fin de peloton pour les performances scolaires, mais en plus les inégalités sociales se creusent entre les élèves:
    SNIFFGRR

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  134. Ségolène Royal est entrée en campagne. Elle a raison. Le calendrier fixé par M. Aubry risque d'aboutir au même schéma qu'en 2008, le candidat ou la candidate choisi(e) n'ayant pas le temps de se préparer...

    ROYAL

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  135. Selon un sondage réalisé auprès de 1226 personnes, le chômage est la première priorité des Français (87%), devant le système social (73%) et le pouvoir d’achat (68%), loin devant l’insécurité (49%) qui n’arrive qu’en septième position.

    La croissance économique (58%), les inégalités sociales (56%), les déficits publics (54%) devancent également l’insécurité, alors que la dépendance des personnes âgées (44%) et l’environnement (33%) font moins partie de leurs préoccupations immédiates.

    Les sympathisants de droite mettent surtout l’accent sur la croissance économique (70%), les déficits publics (66%) et l’insécurité (60%) alors que les sympathisants de gauche insistent davantage sur les dossiers plus sociaux: l’emploi (89%), le système social (84%), les inégalités sociales (79%) ou encore la dépendance (49%). Les sympathisants écologistes font logiquement de l’environnement un dossier prioritaire (65%) mais seulement en cinquième position.

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