vendredi 2 avril 2010

Évolution et Révolution





Évolution et Révolution


Par Melchior



Au Club Mediapart, il y a quelques jours, Hendrik Davi a publié un Billet intitulé: «Promenade autour de la notion d’évolution», dans lequel, à partir de ses connaissances d’écologue, il se livre à une intéressante tentative d’analogie entre l’évolution des espèces et celle des formes sociales humaines, qui lui fait souci en tant que militant politique.

Rappelons que Gregory Bateson a traité, dans La nature et la pensée, il y a trente ans, de l’homologie entre l’évolution des espèces et le changement des mentalités, qui n’est pas étranger à celui des sociétés.

H.D note d’abord que la notion même d’évolution est contemporaine des révolutions bourgeoise et industrielle. On peut regretter qu’il n’en profite pas pour situer la notion même de révolution par rapport à celle d’évolution qui l’occupe. (On peut néanmoins s’en tenir à celle de transformation sociale). H D rappelle ensuite les éléments contenus dans la notion d’évolution: (1) il y a du changement (2) ce changement est ordonné dans le temps (3) il suit une direction (4) il met en œuvre des mécanismes. Cela peut en effet nourrir la réflexion nécessaire. On peut s’étonner du procès fait à la notion de progrès (et du contresens sur celle de «fin de l’histoire»; mais passons) : il ne semble pas qu’une transformation sociale puisse être espérée si elle n’est pas considérée comme une avancée pour l’espèce humaine…

Une suggestion pour continuer sur la voie de l’analyse du changement politique: étudier à quelles conditions un mot d’ordre peut être porteur d’efficacité. À cet égard je suis en désaccord avec le premier commentateur, non quand il encourage l’auteur du billet à poursuivre sa réflexion, mais quand il campe les citoyens en spectateurs passifs du processus. Il me semble au contraire que c’est précisément l’activité effective des citoyens, quel que soit le degré de conscience politique que leur prêtent les observateurs, qui est le moteur du changement. Le point nodal c’est l’émergence et la propagation des idées-forces de la transformation sociale. Comme disait Marx: «Quand une idée s’empare des masses, elle devient une force matérielle.» Ce qu’il importe de déterminer, c’est à quelles conditions une idée susceptible de devenir une force matérielle naît, se propage, s’impose et génère les comportements politiques nécessaires au changement.

Gros programme d’étude pour l’écologie des idées. Pour faire court: une idée (slogan, mot d’ordre, point de programme) ne peut s’intégrer à la mentalité politique d’un sujet que si elle se réfère à un objectif à la fois (1) souhaitable, désirable, considéré comme «une bonne chose», et (2) crédible, yeswecanesque, relevant du possible.

L’un des obstacles à l’énonciation de tels objectifs est certes la diversité objective des univers du désirable et du crédible dans la population existant réellement; mais un autre obstacle est le filtre particulier, les petites lunettes à travers lesquelles les militants des groupes d’avant-garde autoproclamée perçoivent les échelles du désirable et du souhaitable chez les citoyens et électeurs existant réellement: le travailleur étant ce qu’il est nécessairement de par le devenir historique, il ne peut pas en toute conscience ne pas vouloir ceci et cela, qu’on lui propose si judicieusement. Ou alors, c’est l’effet d’un retard de conscience et du poids de l’idéologie dominante, spontanée ou renforcée par le travail de sape des appareils idéologiques de classe et d’Etat; il conviendra alors de lui proposer un peu plus fort ce qu’il veut nécessairement, pour son propre bien, encore et toujours: le génie est une longue patience.

Un mot d’ordre politique (ou quoi que ce soit qu’on puisse assimiler à un stimulus) est accueilli par une mentalité individuelle dans laquelle on peut distinguer quatre composantes: (1) un aspect de vigilance: le sujet se trouve être plus ou moins attentif, réceptif, à ce type de stimulus; (2) un aspect cognitif: il dispose d’un stock plus ou moins riche de connaissances ou de croyances plus ou moins élaborées sur ce point; (3) un aspect affectif: le sujet éprouve divers sentiments - y compris moraux - et manifeste diverses attitudes à ce propos; (4) un aspect conatif enfin: il est plus ou moins disposé à l’action, susceptible de se mobiliser. Ces quatre composantes ne sont pas indépendantes les unes des autres, elles ne sont pas non plus mécaniquement alignées.

Le problème des militants et autres citoyens qui pensent être conscients des nécessités est d’adapter leurs mots d’ordre et propositions de façon à focaliser les éléments déjà existants pour contribuer à élever le niveau de conscience et de mobilisation de l’ensemble des citoyens. Pour cela il leur faut eux-mêmes considérer les réactions de la masse des gens auxquels ils s’adressent comme des stimuli (1) auxquels ils doivent être attentifs, (2) qu’il leur faut savoir analyser, (3) pour lesquels ils doivent être capables d’empathie, (4) sur la base desquels ils doivent apprendre à anticiper et faciliter le passage à l’acte efficace.

(Dur métier que celui de révolutionnaire professionnel…).

72 commentaires:

  1. Si ta prose était plus claire
    Ô Melchior
    Ce serait bon pour le confort
    De la lecture Adieu je m'en vais faire
    Un petit somme et trala lalalère.

    RépondreSupprimer
  2. Non mais dites donc, Griffollet, voulez-vous bien cesser de taquiner Melchior? Allez ronronner si vous voulez, mais laissez-nous discuter entre animaux de bonne compagnie... Il paraît que vous guettez les écureuils, en plus, alors faites gaffe, hein! Je vous ai à l'œil!

    Merci, Melchior de ce Billet (notez que je n'ai pas dit "mille merci" hi hi), qui prolonge celui de Marc sur l'Idéal.

    J'y reviendrai plus tard.

    RépondreSupprimer
  3. Allons, vilain matou. Ta rancune de squirrelophobe (ou, horreur suprême, de squirrelophage !) contrarié ne nous égarera pas. L'homme que tu élèves parle une fois de plus de choses complexes de manière claire et ordonnée sans en évacuer la complexité avec ses ramifications et ses rétroactions. Une bonne base de réflexion pour les "avant-gardes", les plus malins que les autres et, précisément, les autres…

    RépondreSupprimer
  4. Je me lance dans un premier commentaire.

    L'évolution des espèces - dont l'humaine, I presume - mise en relation avec celle des formes sociales humaines? Grattons-nous la tête sans nous y chercher trop de poux...d'autant qu'ils ont dû évoluer, ces parasites, notamment avec le développement des anti-poux...

    Sous l'influence de quels facteurs les espèces évoluent-elles? Il y a une intrication indubitable du génotype et du phénotype, donc des gènes et de l'environnement. De ce fait, l'évolution peut devenir une involution, quand on songe, par exemple, que certains pesticides produisent des maladies chez des agriculteurs, qui transmettent à leur descendance des gènes porteurs de pathologie (travaux du Pr Sultan à Montpellier). Ce qui était au départ une réaction de l'organisme à des agents chimiques devient une maladie génétique. On suppose également que d'autres maladies, dont les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer...) naissent de la rencontre entre une fragilité génétique et des facteurs environnementaux. Il semble en être de même pour les gliomes cérébraux, dont la prévalence en augmentation ne manque pas de poser des questions. Or ces questions sont parfois interdites, car elles heurtent des lobbys puissants et sont taxées de "régressives", menées par des "ayatollahs contre le progrès".

    Toutes sortes de facteurs environnementaux peuvent être incriminés dans le développement de pathologies cérébrales, dont les controversées ondes émises par les portables, wifi, antennes-relais et autres choses.

    Les progrès technologiques - nés du "génie" humain - pourraient être des sources de nuisance, aboutissant à une involution cognitive, voire à la mort prématurée (donc devenir des agents de destruction) s'ils ne sont pas accompagnés par une analyse critique constante. C'est bien un des apports majeurs de la démarche écologique.

    RépondreSupprimer
  5. Salut, c'est la vvvache, Meuh Meuh Bouton d'Or.



    Ce billet, point inintéressant, manque d’exemples.
    Prenons un cas concret, tiré de mon ouvrage Traite et retraite(*)

    Comment un éleveur peut-il recevoir, dans la partie politique de sa mentalité, l’avis que de gros nuages noirs se rapprochent de la retraite à soixante ans ?

    Sous l’angle de la vigilance: cela peut varier de « rien à foot ou « c’est loin, on verra ben », à « cré vingt doux j’vas sortir ma fourche ».

    Sous l’angle cognitif: il peut ne pas même être au courant du système par répartition, ou au contraire savoir tout ce que Wikipédia peut fournir comme données sur le sujet.

    Sous l’angle affectif: on peut aller de l’angoisse irrationnelle et non fixée au ressentiment à l’égard de telle « puissance » (au sens lewinien: instance susceptible d’exercer un pouvoir sur lui): le ministère, Bruxelles, « les gros », le lobby végétarien, que sais-je encore…

    Sous l’angle de la disposition à l’action: celle-ci est la résultante, entre autres des variables précédentes,mais aussi (entre autres) de la manière de se situer par rapport à la perspective d’action collective ou indviduelle; par rapport à la perspective temporelle aussi et son influence sur le moral…

    Bref tout cela est bien compliqué et il faut remercier Melchior d'avoir entrepris d'y réfléchir.

    (*) Collection La laiterie moderne, Editions Bêta cuernos.

    Au fait, les gens, c’est demain à la fois Pâques et la Saint Isidore ! C’est fête à Saint Isidore en Val, et l’abbé Lélaine se démène comme un beau diable, et confesse à tour de bras. Augustine refuse de se confesser, elle dit que ça serait trop long.

    RépondreSupprimer
  6. Pour contribuer à éclairer les masses, cette information lue dans Le Monde, qui donne un bon coup de pied à la prise de conscience.
    ______
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/04/02/depuis-2004-les-inegalites-se-creusent-au-profit-des-plus-hauts-revenus_1327756_3234.html
    _____
    Le nombre des riches a explosé en France de 2004 à 2007, et cette très forte augmentation est allée de pair avec une explosion de leurs revenus. Tel est le double constat dressé par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans l'édition 2010 de son étude sur Les revenus et le patrimoine des ménages, rendue publique jeudi 1er avril.
    L'Insee, dont les travaux portent sur une période antérieure à la crise, fait état d'une augmentation de 28 % du nombre de personnes dépassant les 100 000 euros constants de revenu par unité de consommation et de 70 % du nombre de celles au-dessus du seuil à 500 000 euros.
    L'Insee fait de 2004 une année charnière. "Alors que les revenus d'activité n'ont progressé que de 11 % entre 2004 % et 2007 %, les revenus du patrimoine et les revenus exceptionnels ont connu des progressions beaucoup fortes", de 46 % et de 55 % respectivement. Cette évolution est d'autant plus frappante qu'elle va de pair avec une stabilité des inégalités de niveau de vie pour 90 % de la population.

    C'est par le haut que les inégalités se creusent depuis 2004, à travers l'augmentation des niveaux de vie des 5 % les plus aisés, tandis que la proportion de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté (908 euros mensuels) est passée, en un an, de 13,1 % à 13,4 %. Une hausse qui porte à 8 millions le nombre de pauvres.

    La concentration est la règle. Les 10 % les plus riches reçoivent un quart des revenus d'activité déclarés, près des deux tiers des revenus du patrimoine et plus de quatre cinquièmes des revenus exceptionnels, constitués à près de 90 % par des plus-values de valeurs mobilières et à environ 10 % de gains de levée d'option perçus majoritairement par des cadres dirigeants.

    L'Insee note au passage que ces revenus "exceptionnels" – 2 % de la population en touchent – sont courants pour les personnes les plus aisées (64 % en ont touché en 2007).
    Plus on est riche, plus on a des sources de revenus diversifiées. Deux grands groupes émergent toutefois chez les plus aisés : ceux dont les revenus sont liés essentiellement à leur activité, par exemple des cadres dirigeants, des PDG ou des professions libérales; et ceux dont les revenus sont liés majoritairement à la détention d'un capital.
    Au passage, l'Insee note que les revenus des plus riches sont imposés en moyenne à 20 % alors qu'"en appliquant le barème progressif de l'impôt sur le revenu" et les abattements, ils devraient l'être à 36 %. Les niches fiscales leur profitent.

    Qui sont ces riches ? Ils sont plus âgés et plus urbains que la moyenne. Les 45-64 ans sont très représentés dans cette population.Les très hauts revenus sont aussi fréquemment parisiens. La plupart sont propriétaires d'au moins un bien immobilier, de surface importante en moyenne. C'est souvent à ce titre qu'ils sont redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et bénéficiaires du bouclier fiscal.

    RépondreSupprimer
  7. Notre Bourrique savante de charme nous dit qu'un mot d’ordre politique est accueilli par une mentalité individuelle, où l'on peut distinguer quatre composantes: (1) un aspect de vigilance; (2) un aspect cognitif; (3) un aspect affectif; (4) un aspect conatif.

    Merci, Meuh Meuh, de nous donner l'exemple de l'éleveur, ce qui est généreux de votre part, vu qu'il vous traite en vache à lait ou pire encore.Passons...

    Prenons le mot d'ordre "Les hommes et les femmes sont égaux, donc tout ce qui est imposé aux femmes comme stigmates d'appartenance à un genre mineur doit être combattu".

    Perso, mes systèmes de vigilance, cognitif, affectif, et conatif sont parfaitement synchrones et harmonieux sur le sujet. Mais quand je vois la scission qui est en train de traverser le NPA sur la question du "petit voile", je ne peux que constater l'écart entre les différents systèmes. C'est de cet écart que naissent les pensées binaires, d'ailleurs. On privilégie telle dimension (par exemple le racisme), donc on met au second plan une autre (le féminisme).

    Le progrès ne peut naître que de l'articulation de toutes les dimensions, sans hiérarchie.

    RépondreSupprimer
  8. Melchior,
    voilà un article fort intéressant pour aider et faciliter la gestation de la République Terrienne.

    RépondreSupprimer
  9. Saint Isidore
    Un écrivain insatiable (VIe et VIIe siècles)
    Son père Severianus fuit Carthagène devant les Wisigoths ariens qui persécutent les catholiques. Il se réfugit à Séville. Ses quatre enfants deviendront des saints : Léandre, Florentine, Fulgence et Isidore.
    A la mort de ses parents, Isidore est encore bien jeune, mais son frère ainé, Léandre, devenu évêque de Séville, l'élève comme un fils. Isidore se nourrit, se gave, des livres dont regorge la bibliothèque fraternelle.
    En 599, à la mort de Léandre, Isidore lui succède comme évêque de Séville. Il préside des conciles et achève la conversion des Goths au catholiscisme. Son "Histoire des Goths" nous est très utile car, sans elle, nous ne saurions presque rien des Goths et des Vandales.
    Tout en gouvernant avec un grand dévouement son diocèse, il écrit sans relâche. Il s'inquiète pour les richesses de la culture classique qu'il sent menacées par les invasions barbares. Or ce sont des trésors qui peuvent être utiles pour une meilleure compréhension des Ecritures. Il rédige donc de très nombreux ouvrages, dont le plus connu "les Etymologies", est une encyclopédie qui transmettra aux générations suivantes l'essentiel de la culture antique. C'est à lui, avant les Arabes, que l'Occident doit sa connaissance d'Aristote. Ce sera une des bases des études en Occident jusqu'à l'époque de la Renaissance.
    Il occupera le siège épiscopal de Séville durant quarante ans, y fonda de grands collèges et influença les conseils royaux. On le considère aussi comme l'un des initiateurs de la liturgie mozarabe. Il meurt dans sa cathédrale, étendu sur le sol, tout en continuant de parler à l'assistance.
    Aujourd'hui, on parle beaucoup de lui comme éventuel saint patron d'Internet... sans doute à cause de la masse de connaissances qu'il a accumulé tout au long de sa vie !

    RépondreSupprimer
  10. Évolution, révolution, progrès, involution, régression...

    Apportant mon soutien à un commentaire que vient de faire Brocéliande sur le fil du Billet de Marcella, je tire le signal d'alarme. Nous sommes menacés de gravement régresser, dans plusieurs domaines, et au premier chef celui de l'égalité des hommes et des femmes.

    Comme le rappelle Miradou, la lutte contre tous les obscurantismes est une impérieuse nécessité pour défendre des valeurs qui devraient être acquises, et inviolables.

    Il ne faut jamais abaisser le niveau de réflexion et de lutte vers les plus petits communs multiples, mais toujours le faire remonter vers l'idéal des plus grands dénominateurs.

    Cela requiert une grande clarté et une grande lucidité dans l'analyse, loin du confusionnisme de la BPG qui nous entraîne vers de véritables gouffres.

    RépondreSupprimer
  11. Vous parliez, cher Melchior, du commentaire écrit "là bas" sur le côté spectateur passif des citoyens.

    Paul Villach a publié la semaine dernière sur Agoravox une réflexion intéressante à propos du «jeu de la mort» (l’expérience de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité). Je retiens en particulier sa conclusion sur la dialectique entre l’oppression et la résistance à l’oppression, entre la soumission à l’autorité et la responsabilité de chacun.
    ___________
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-jeu-de-la-mort-poursuivi-en-72404
    _________
    Paul Quillès et Marie-Noëlle Lienemann, tous deux anciens ministres socialistes, ont déposé plainte contre les auteurs du documentaire «Le jeu de la mort» et le directeur des programmes de France Télévisions. Ce documentaire aurait constitué aux yeux des plaignants une « provocation directe à la commission d’atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité de la personne (…). Dénué de tout intérêt scientifique, ce reportage n’est plus qu’une banalisation choquante de la violence ». Les résultats de cette expérience dans le cadre d’un plateau de télévision dépassent ceux de Milgram : J.-L. Beauvois a compté 16 sujets désobéissants seulement sur 80, soit 81 % de sujets soumis aveuglément, quand Milgram en a totalisé 63 % en moyenne.

    Or ces expériences adaptées au contexte de la télévision ont le mérite de rappeler celles de Milgram ignorées de la plupart des gens. Nul ne peut les contester. Elles ont été plusieurs fois reprises dans divers pays avec des résultats de soumission comparables, sinon supérieurs. Elles ont donc une vertu éducative.

    Il semble que Mme Lienemann se soit trahie, pour finir : « Au bout du compte, a-t-elle dit, selon Le Parisien, le spectateur risque de retenir qu’une majorité de gens sont manipulables, et donc pas responsables. »

    On ne peut rien lui cacher. C’est exactement ce que le spectateur devrait retenir à une réserve près car elle a manifestement mal compris : s’ils sont manipulables, les exécutants restent responsables. Comme le montre l’Histoire récente, les gens les plus honnêtes et les plus consciencieux peuvent, en effet, être employés par des autorités malveillantes pour perpétrer des délits et même des crimes. Il est donc bon qu’ils sachent que depuis le procès de Nuremberg, celui de M. Papon et celui des écoutes téléphoniques de l’Élysée, on a beau être un exécutant, on reste responsable de ses actes et on peut avoir à en rendre compte. Un homme averti en vaut deux. Existe-t-il une autre méthode si on veut que le 21ème siècle soit moins meurtrier que le 20ème siècle ?
    _______

    C’est précisément tous ces pans de la réalité psychosociale que la BPG oublie purement et simplement… au point d’attaquer en justice une émission qui amène à réfléchir sur certaines réalités de l'aliénation!

    RépondreSupprimer
  12. Sur le dernier paragraphe de Melchior, Le problème des militants... le passage à l’acte efficace.

    Le propre de la réflexion, si problème il y a, c'est sa lenteur. Elle demande du temps, du silence et de la réflexion. Les journaux télévisés du soir, sorte de chef-d'orchestre du pratique à penser, amplifie généralement la grosse caisse et ses petites phrases frappée au coin des cymbales dans un monde où personne ne croit plus avoir le temps de s'arrêter. Qu'avons nous réellement entendu des programmes des candidats aux régionales? Comment alors transmettre l'idée? L'on pourrait dire, internet offre à qui le veut, des textes à lire et à réfléchir et à discuter, en silence....

    Mais ce n'est pas ce dit Melchior,

    des gens auxquels ils s’adressent comme des stimuli (1) auxquels ils doivent être attentifs, (2) qu’il leur faut savoir analyser, (3) pour lesquels ils doivent être capables d’empathie, (4) sur la base desquels ils doivent apprendre à anticiper et faciliter le passage à l’acte efficace.

    Melchior parle de l'attitude que devraient avoir les militants : être attentifs, savoir analyser, être capables d'empathie. Accepter de quitter son discours pour mieux entendre le discours de l'autre. Comment faire, lorsqu'on est soi-même porteur d'une idée que l'on entend transmettre et qui par définition va à l'encontre de ce qui existe déjà.

    Et c'est ce qu'a déjà noté Monica.


    Le chemin d'une idée serait-il celui là? Je prend l'idée, je la "tripature", je la fais mienne, je m'égare, je l'égare, je la confronte, j'y reviens. Je prends enfin le temps de l'observer?

    RépondreSupprimer
  13. «Promenade autour de la notion d’évolution», dans lequel, à partir de ses connaissances d’écologue, il se livre à une intéressante tentative d’analogie entre l’évolution des espèces et celle des formes sociales humaines, qui lui fait souci en tant que militant politique.

    La recherche du "bien commun", puisque tel est le propre du politique, ne me semble pas liée à l'évolution de l'homme comme espèce mais plutôt faire référence à une notion philosophique vieille comme le monde non?

    RépondreSupprimer
  14. Brocéliande

    Oui, mais pour ce que j'en ai compris (de deuxième main) il me semble que ce n'est pas dans le même embranchement.
    Il n'est pas question là de l'évolution de l'espèce humaine mais des formes que prend l'évolution DES espèces. Comme s'il y avait une loi, qui nous échapperait, gouvernant certaines évolutions d'ensembles complexes. Ensembles tels que LES espèces ou LES sociétés humaines. Ceci n'ayant rien avoir avec les conceptions philosophiques ou politiques des humains, conceptions qui joueraient là un rôle du même ordre que celui des sentiments dans la dissémination des gènes. Où le plus intime et le plus particulier de l'individu est au service (ou est le relais) du plus général : la survie de l'espèce.

    RépondreSupprimer
  15. Cher Parleur,

    Effectivement, vous avez raison. Je ne comprends pas l'analogie entre l’évolution des espèces qui répond aux lois darwiniennes et celle des formes sociales humaines. Ou plutôt si je conçois parfaitement que l'homme, comme toutes espèces, évolue en fonction de son environnement, adaptation visant toujours la survie, et que c'est avant tout un animal qui vit en groupe, je ne comprends pas l'intérêt de cette analogie avec les "formes sociales humaines" si elle recouvre l'organisation économique et sociale donc politique. En fait, je ne sais pas ce que l'auteur met derrière le terme "formes sociales humaines".

    RépondreSupprimer
  16. Coucou Brocéliande, je suis d'accord avec toi. Je ne comprends pas trop bien l'intérêt de rapprocher l'évolution des espèces en général et celle des formes sociales humaines, d'un point de vue sociopolitique. Sauf à dire ce que l'on sait déjà: qu'il y a une forte influence de l'environnement sur l'évolution de toutes les espèces, l'humaine comprise.

    MAIS sous la pression de quoi évolue l'environnement? Si l'on excepte les pets des polluantes vaches(des ruminantes dont on dit pis que pendre), et les évolutions "naturelles" dont on ignore quasiment tout - cf les controverses entre climatologues qui pétitionnent les uns contre les autres - il "reste" l'influence indubitable et mesurable des humains qui se conduisent sur terre comme si tout leur appartenait de plein droit...

    Qui a inventé des pesticides produisant des maladies devenant génétiques ou tuant des abeilles (meuh non, elles meurent toutes seules ces butineuses suicidaires), des énergies atomiques qui, mal contrôlées, génèrent des cancers de la thyroïde (salut Tchernobyl)?

    De ce fait, je reste un peu sceptique sur le principe de la "sélection naturelle", quand je vois que l'humain est capable de mettre en jeu des forces destructrices susceptibles... de menacer sa propre espèce, les autres, et la planète.

    Quand je le vois être capable de prouesses techniques magnifiques et rester en dessous de l'archaïque sur certaines questions sociales (au hasard: le genre par exemple), je suis prise d'un léger doute...

    RépondreSupprimer
  17. La démarche de Hendrik Davi me paraît en soi plutôt sympathique: il est écologue de formation et/ou de profession, et écologiste-socialiste (NPA) de conviction politique. Rien d'étonnant à ce qu'il cherche à transposer son savoir scientifique au domaine politique. Il y a trente ans, Gregory Bateson (le théoricien du "double bind") a, dans son tout dernier livre (et testament intellectuel) essayer de dégager l'homologie entre l'évolution des espèces et celle de la pensée. Je pense que ce type de démarche peut amener du nouveau, si on le recentre sur la recherche du discours politique efficace à long terme.

    RépondreSupprimer
  18. Je crois qu'il faut garder à l'esprit que la survie de l'espèce humaine n'est pas assurée. Longtemps le nombre d'êtres humains a paru garantir cette survie, aujourd'hui il semble au contraire l'hypothéquer. La surpopulation commence à apparaître comme un gigantisme quantitatif... Je disais 6,835 milliards il y a quelques jours, on n'est plus loin de 6,837. Or plus du sixième des humains n'ont pas accès à l'eau potable, etc. Beaucoup de gens récusent le développement soutenable, sans voir que ce faisant ils se satisfont du sous-développement insoutenable, petit génocide permanent. (C'est comme l'ordre juste (désormais marque déposée): on peut ne pas aimer la formule, mais que faut-il préférer ? le "désordre juste" ? l'ordre injuste ? le désordre injuste ?).

    RépondreSupprimer
  19. à Brocéliande:

    "Le chemin de l'idée serait-il celui-là ?"

    Oui, en effet: il y a un travail de la prise de conscience, sur la base d'une expérience propre; on est loin du prêt à porter.

    Le bien commun comme notion philosophique est vieux sinon comme le monde du moins comme les notions philosophiques. Comme idée politique, il est réinventé à chaque instauration de la démocratie. Me semble-t-il.

    RépondreSupprimer
  20. Cher Melchior,

    L'homme, comme espèce, étant son propre prédateur, il y a de grandes chances que des guerres sans fin soient l'avenir de l'humanité, comme elles ont composé son passé. Les mouvements migratoires, qu'ils soient dus aux bouleversements écologiques, comme du Bangladesh vers l'Inde, ou à la surpopulation, la pauvreté, vont exacerber les crispations entre communautés. Parce que l'homme n'est pas, comme le voudrait le libéralisme, hautement révolutionnaire dans le sens vrai du terme, sans racines, sans pays, sans sexe, ni identité. Souvent tendus vers une lutte internationale contre une économie internationale, certains politiques oublient que nous ne sommes pas des « citoyens du monde » mais des peuples nourris de culture singulière.

    C'est un fait. ^^

    RépondreSupprimer
  21. Ouarf... vocable propre à une culture de blog privée de smileys.

    RépondreSupprimer
  22. Brocéliande
    J'ose espérer que l'homo sapiens est à l'aube de son histoire et que le processus d'humanisation n'en est, pour l'ensemble de l'humanité, qu'à l'amorce du commencement du début des premiers temps. Si on arrive à franchir l'étape hautement critique où il me semble que nous sommes, où en serons nous dans 100, dans 500, dans 10000 ans ? Etc. Mais nos arrière-petits enfants, pour qui nous nous battons et nous débattons, ne sauront même pas que nous avons existé fugacement mais passionnément, qui nous avons été, qui nous avons aimé et comment… Quant à nos descendants 10 000 ou 100 000 ans plus tard… C'est plus gai comme ça, cher Melchior ?

    RépondreSupprimer
  23. Il y a le pire dans l'humain - le côté sombre, Thanatos, la destruction, la folie, l'égocentrisme forcené, la rage, le cauchemar...

    Et puis il y a le meilleur - le côté lumineux, Eros, l'amour, le partage, l'idéal, le rêve, l'empathie, l'utopie ...

    Comme nous ne sommes pas binaires, nous regardons les deux côtés à la fois. Réalistes et vigilants, mais aussi fougueux forgeurs de rêves.Ainsi sommes-nous...

    Adelante !
    No pasaran !

    RépondreSupprimer
  24. Monica
    Pero pasaban muchas veces…

    RépondreSupprimer
  25. Pico de Oro,

    Muchos pasaron pero algunos resistieron...

    RépondreSupprimer
  26. Monica
    Parleur tout court, mon enfant. Entre nous, point de façons.

    RépondreSupprimer
  27. Ce que j'aime bien dans le meilleur - le côté lumineux, Eros, l'amour, le partage... à l'aube de l'humanité, qui redécouvre les bienfaits du soleil de l'amitié, c'est le sourire tendre de l'abbé Lélaine que Melchior fréquente, éhontément, sans aucune concession au politiquement correct. Je disais donc, que l'abbé, que je viens de croiser, heureux, sortant de chez madame la mercière, m'a tapoté doucement la tête en me disant tendrement : "aimons les uns les autres".

    Je l'ai regardé droit dans les yeux, et je lui ai dit, l'air revêche, (forcément revêche), la mine boudeuse : gaffdé l'abbé, je suis féministe et Montagnarde.

    Peu après, on assassinait mon camarade Danton. Et je m'aperçus, contre toute attente, que j'aimais bien les Girondins. C'est compliqué la politique.

    RépondreSupprimer
  28. Une Montagnarde féministe qui aime les Girondins?

    OUARF !

    Encore une oxymore comme moi, celle-là ;o)

    Les Girondins s'opposèrent violemment aux Montagnards...les sans-culottes arrivèrent et et... attention, damned, des têtes tombèrent...[censure pour cause de malséance]

    RépondreSupprimer
  29. Evolution, révolution?

    Je viens d'écouter Marine Le Pen à "l'objet du scandale". Elle s'engouffre avec beaucoup d'aisance dans le gouffre creusé par le politiquement correct. Jean-François Kahn a raison. le FN s'ouvre un boulevard en 2012.

    RépondreSupprimer
  30. Lu dans Le Monde, à propos des effets délétères de facteurs environnementaux sur la santé.

    Dans un avis rendu mardi 6 avril, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) rappelle que "des études scientifiques montrent une association statistique entre l'exposition aux champs électromagnétiques produits par les lignes de très haute tension et des leucémies infantiles".

    Cependant "aucun mécanisme d'action n'a pu être décrit et aucun lien de cause à effet n'a non plus été clairement identifié", précise l'Afsset.

    Les champs électromagnétiques d'extrêmement basses fréquences émis par les lignes de très haute tension et les appareils électriques ont été classés "cancérogènes possibles pour l'homme" en 2002. L'Agence appelle au renforcement de "la recherche sur les causes possibles des leucémies infantiles". Tout en estimant qu'il n'y a pas lieu de modifier les valeurs limites d'exposition actuelles, l'Afsset "recommande de ne pas installer ou aménager de nouveaux établissements accueillant des enfants (écoles, crèches...) à proximité immédiate des lignes à très haute tension et de ne pas implanter de nouvelles lignes au-dessus de tels établissements".

    RépondreSupprimer
  31. A propos des polémiques entre climatologues, lu dans Le Monde.
    ____________
    Plus de 600 chercheurs en sciences du climat ont officiellement adressé à leurs tutelles, mercredi 7 avril, un courrier de protestation contre le dénigrement public dont ils estiment être l'objet depuis plusieurs mois. Les signataires demandent, en outre, l'organisation d'un débat scientifique sur le climat.

    Leur texte vise explicitement les interventions publiques et les derniers ouvrages du géochimiste Claude Allègre (L'Imposture climatique, Plon, 290p., 19,90 euros) et du paléomagnéticien Vincent Courtillot (Nouveau voyage au centre de la Terre, Odile Jacob, 348p., 27 euros), directeur de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP).

    Les signataires reprochent aux deux géologues de ne pas faire passer leurs philippiques par le "filtre standard des publications scientifiques" – c'est-à-dire de ne pas les avoir soumises à l'expertise par les pairs qui prévaut à la production et à la réfutation des faits scientifiques.

    Adressé à la ministre de la recherche, Valérie Pécresse, à l'Académie des sciences et aux directions des principaux organismes de recherche français, le texte – rendu public quelques jours plus tôt en raison de fuites sur Internet – a déjà suscité de nombreuses réactions.

    Mme Pécresse et le président du CNRS nouvellement nommé, Alain Fuchs, ont réaffirmé leur soutien aux chercheurs en sciences du climat. Saisie par la ministre, l'Académie a annoncé l'organisation d'un débat scientifique en bonne et due forme.

    "Je saisirai (…) le comité d'éthique du CNRS ainsi que le C3N [principale instance du Comité national de la recherche scientifique] sur ce sujet, a déclaré M.Fuchs dans un communiqué. Ces questions complexes doivent être traitées avec sérénité, et sans en rajouter dans la polémique."

    Selon nos informations, la direction scientifique de l'Institut national des sciences de l'univers (INSU) a, par ailleurs, annoncé son intention de soumettre les ouvrages litigieux à la lecture critique de scientifiques étrangers.

    A leur courrier, les chercheurs signataires ont, de leur côté, annexé deux documents : ces derniers, qui totalisent une centaine de pages, détaillent, selon leurs auteurs, les erreurs factuelles et les affirmations trompeuses présentes dans les ouvrages de MM. Allègre et Courtillot, ainsi que dans les conférences de ce dernier.

    Dans le livre de M. Allègre, les signataires pointent plus d'une centaine d'erreurs, de graphiques faux ou tronqués, de citations erronées, etc. Très diffusés sur le Net, les séminaires de M. Courtillot – qui se font fort de traquer les erreurs supposées du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) – sont pour leur part accusés de relayer des résultats invalidés, de présenter des courbes au traitement statistique biaisé, de citer à tort le dernier rapport du GIEC, etc.

    Dans un entretien au Figaro, M. Courtillot a estimé être "attaqué de manière profondément fausse et choquante", mettant en avant ses propres publications dans des revues à comité de lecture, en particulier dans Earth and Planetary Science Letters (EPSL) et plus récemment dans Journal of Atmospheric and Solar-Terrestrial Physics (JASTP).

    Sollicités, MM. Allègre et Courtillot n'ont pas souhaité répondre aux questions du Monde.

    RépondreSupprimer
  32. A propos d’évolution de l’espèce humaine, cette interview d’Yves Coppens. Extraits
    __________
    http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/04/09/01030-20100409ARTFIG00569-ce-nouvel-australopitheque-est-un-para-homo-.php
    __________
    Deux semaines après la découverte d'un nouvel hominidé contemporain de l'Homo Sapiens, Lee Berger et ses collègues affirment avoir mis la main sur un nouvel ancêtre de l'homme qu'ils ont baptisé Australopithecus sediba. Agé de 2 millions d'années, il permettrait d'établir un lien entre les australopithèques comme Lucy et l'Homo erectus d'Ethiopie. Et ce, juste après que notre jeune homme de Sibérie, âgé d'à peine 40.000 ans et trouvé dans une grotte de la région de Denisova, a été identifié comme un descendant probable de ce même erectus. Yves Coppens, professeur honoraire au Collège de France, commente ces deux découvertes.

    Yves Coppens - Je ne pense pas que ce nouvel australopithèque soit un ancêtre direct de l'homme comme l'annonce Lee Berger. Nous avons des traces de l'homme qui remontent à près de 3 millions d'années, or la datation de cet australopithèque sud-africain atteint à peine les 2 millions d'années. Je vois mal comment l'homme pourrait avoir un ancêtre plus jeune que lui ! Pour moi, nous sommes tout simplement en présence d'un nouveau parallélisme évolutif, ce qui est déjà passionnant.

    Selon moi, c'est une même cause climatique, à savoir un assèchement global et massif, qui aurait conduit deux espèces distinctes d'australopithèques à évoluer dans le même sens. La première aurait donné naissance à l'homme en Afrique de l'Est, et l'autre à cet australopithèque que je qualifierais volontiers de para-Homo. Ce type d'évolutions parallèles mais différenciées (on appelle aussi cela une convergence) existe pour bien d'autres espèces d'animaux et le genre humain n'échappe pas à la règle.

    Le passage de l'Australopithèque au genre Homo est caractérisé par une forte augmentation du volume crânien : il est passé de 400 cm3 pour Lucy à près de 800 cm3 pour les premiers hommes. La taille de la tête de l'australopithèque Sediba, elle, a très peu grossi. D'autres traits de son corps ont toutefois été modifiés qui le rapprochent effectivement un peu plus des premiers hommes que les autres espèces d'australopithèques connues.

    Les deux ont par exemple en commun des mâchoires et des dents mieux adaptées à un régime carnivore. C'est une évolution assez prévisible après l'assèchement climatique ayant conduit à la disparition de nombreux végétaux. C'est pourquoi je penche plus volontiers pour l'hypothèse d'une évolution parallèle que celle, certes séduisante, d'une filiation.
    Il y a deux semaines seulement, une équipe allemande dévoilait l'existence d'une espèce d'Homo inconnue, contemporaine du Sapiens, en Sibérie : l'homme de Denisova. Cet homme de Sibérie est bien plus proche de nous que l'Australopithecus sediba. D'après moi, il est le descendant de l'Homo erectus (lui-même descendant de l'Homo habilis), qui aurait migré dans le monde entier avant de se différencier en fonction des zones géographiques, plus ou moins isolées, dans lesquelles il se trouvait. Il serait devenu Néandertal en Europe, Sapiens en Afrique et en Asie, homme de Java à Java, Homo floresiensis à Florès, et maintenant Homme de Denisova en Sibérie.

    RépondreSupprimer
  33. La révolution binaire en marche. Ouarf ! Les scientifiques prétendent expliquer pourquoi notre pensée ne peut être que binaire.
    _____
    http://backoffice.slate.fr/story/20017/cerveau-pas-plus-de-deux-choses-la-fois
    _____
    Des scientifiques ont découvert que lorsqu'un individu doit exécuter deux tâches simultanées, son cerveau distingue chaque activité pour que l'une soit largement effectuée par le côté gauche, l'autre principalement par le droit.
    L'étude de Sylvain Charron et Etienne Koechlin, publiée vendredi dans la revue Science, repose sur l'imagerie par résonance magnétique (IRM) -qui permet de mesurer l'activité des différentes zones du cerveau- de 32 volontaires pour évaluer comment l'organe divise entre ses deux hémisphères les tâches qui lui incombent.
    L'expérience est simple. Les chercheurs ont demandé à des volontaires de reconnaître, au milieu de toute une série de lettres en désordre certaines séquences bien précises. En cas de réussite, ils obtenaient une faible récompense financière, ce qui augmentait leur motivation.

    Charron et Koechlin ont découvert que lorsqu'il n'était demandé qu'une seule action au volontaire, les deux hémisphères étaient sollicités en même temps pour la réaliser. Dans le cas de deux actions, celles-ci sont réparties entre le droit et le gauche, de façon exclusive.

    Mais lorsque l'on doit effectuer simultanément une troisième activité, explique le professeur Koechlin, ça coince: «Nous savons que les sujets ont des difficultés à décider au-delà de deux options et notre étude apporte une explication possible à notre tendance aux décisions binaires. Cela s'explique par la nature fondamentalement binaire de notre lobe frontal».

    Au passage, l'étude remet à plat l'idée reçue selon laquelle seuls les hommes ne pourraient pas faire plusieurs choses à la fois. Pas d'excuse pour eux donc, puisque selon les chercheurs: "Il n'y aucune différence entre les sexes concernant notre capacité à effectuer plusieurs tâches à la fois".
    ___________
    My God, certains chercheurs ignorent donc ce que sont l’attention divisée, la flexibilité, l’inhibition, la résistance à l’interférence, le traitement intermodal des informations, et qui concluent sur le caractère binaire de notre fonctionnement cérébral ? Au secours !

    RépondreSupprimer
  34. Un article de Davis Desgouilles dans Causeur sur S. Royal. Extraits résumés sur une hypothèse eurosceptique
    ___________
    http://www.causeur.fr/royal-arriere-centre,6137
    __________
    Ségolène Royal cherche une nouvelle voie qui lui permettrait d’affronter à nouveau Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle et de prendre sa revanche. Ses amis et principaux soutiens l’ont quittée les uns après les autres et on en a trop vite déduit qu’elle n’avait plus aucune chance. Si elle a affronté Peillon, c’est moins pour récupérer le courant dont elle accusait ce dernier de l’avoir spolié, que pour montrer à l’opinion qu’elle ne se laissait pas marcher sur les pieds ; il s’agissait d’affirmer qu’elle était une chef, autoritaire et bagarreuse, un peu comme l’hôte actuel du château. Elle a également pris acte que son allié putatif François Bayrou était en perte de vitesse et a donc laissé à Peillon le soin d’organiser des agapes avec centristes et écologistes. En réalité, Ségolène Royal sait que son avenir politique ne se joue pas dans cet espace politique que nous appellerons “écolo-social-libéral”, pour faire vite. Bien trop embouteillé, cet espace.

    Elle a, paraît-il, dévoré “Recherche le peuple désespérément” coécrit par deux militants socialistes, Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin. Ce livre démontre qu’une bonne partie de l’électorat de gauche, classes populaires et classes moyennes déclassées, ne vit ni dans les centres villes “bobos” -et pour cause- ni dans les fameux “quartiers”. Ces personnes sont dans le monde rural et les zones pavillonnaires périurbaines où elles peinent à rembourser leurs traites. Philippe Cohen qui en avait fait une lecture pour Marianne2, écrivait en octobre dernier qu’une certaine gauche médiatique persistait à l’ignorer, parfois au prix d’une prolophobie de plus en plus évidente. Quant à Emmanuel Todd, il analyse la volonté de construire des pavillons dans des zones éloignées des centres villes comme une façon de vivre dans un “abri-anti-mondialisation”. C’est ainsi qu’il faut sans doute interpréter l’initiative de Ségolène Royal contre la taxe carbone, laquelle lèse de toute évidence cette couche de la population qui a besoin de voiture et qui n’a pas pu construire un pavillon écolo modèle. C’est aussi à la lumière de cette réflexion qu’elle a soutenu avec vigueur les familles concernées par les “zones noires” il y a quelques jours. Il est même probable que son souci de donner des chèques-contraception aux lycéennes de sa région réponde aussi à ce souci de défendre les filles rurales ne disposant pas de planning familial près de chez elles.

    En 2007, elle avait mis, entre autres thèmes, l’accent sur la proximité. Mais la proximité ne suffit pas. Elle ne tient là qu’un bout de la chaîne qui lui permettra d’être complètement audible auprès de cet électorat. Il serait logique de promouvoir la défense des classes populaires et moyennes déclassées en remettant en question la monnaie unique. L’autre bout de la chaîne, que Madame Royal doit saisir, il est bel et bien là. Or, briser ce tabou serait mettre fin à vingt ans d’eurobéatidude “anti-européenne” ? Peut-elle faire une croix sur plus de vingt ans de militantisme europhile ? C’est une révolution politique, médiatique et psychologique. Car cette gauche des quartiers pavillonnaires et des zones rurales a voté non au TCE . Un nouvel euroscepticisme pourrait alors valoir à S. Royal des reports de voix intéressants de la part du Front de gauche sauce Mélenchon. Ségolène Royal est au milieu du gué. Osera-t-elle ?

    RépondreSupprimer
  35. Sur l'article de Desgouilles: SR a mille fois raison de se préoccuper de capter l'électorat eurosceptique, mais elle aurait mille fois tort de lui "lécher le cul" (la formule est de Lénine). Son rôle est de les éclairer, pas de leur dire amen. Quel intérêt de faire du Melenchon ? Laissons le populisme à Petitecervelle.

    RépondreSupprimer
  36. J'ajoute que remettre en question la monnaie unique, c'est livrer le futur néo-franc aux spéculateurs. En voilà une idée qu'elle est bonne ! En cas d'abandon de l'euro j'exige le retour aux monnaies régionales, et la reconstitution des seigneurs médiévaux, habilités à battre monnaie comme au bon vieux temps.

    RépondreSupprimer
  37. Vu comment l'Europe libérale se comporte, parce que pour l'instant, je ne vois, de ma petite fenêtre, qu'une Europe libérale qui voudrait bien mettre tous les fonctionnaires sur le trottoir pour faire bref, je trouve difficile d'être Europhile. Dans le même temps, le prix du baril de pétrole va bientôt nous mettre tous d'accord.

    RépondreSupprimer
  38. Expulsons l'Allemagne! (C'est une blague!)

    RépondreSupprimer
  39. On peut faire des tas de reproches à l'Europe telle qu'elle est; mais si l'Union venait à se défaire, que la Bourrique céleste aît pitié de nos z'âmes.

    A bientôt (je m'absente quelques jours).

    RépondreSupprimer
  40. Que la bourrique céleste ne s'en fasse pas, elle a le dos large... l'Europe, même si elle a la Grèce amère. Bonnes vacances ^^

    RépondreSupprimer
  41. Oh, Brocéliande ! La France est actuellement gouvernée (!) par un taré et sa bande de branleurs hallucinés. Demandes tu sa dissolution et le retour à des baronnies autonomes promptes à se faire la guerre ?

    RépondreSupprimer
  42. Un article «mal pensant» sur le 11 Septembre dans Agoravox que je résume. Lectrice de John Le Carré, je dis « Why not ? »
    ___________
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-l-impensable-monstruosite-du-11-73717
    _________
    Le scientifique danois Niels Harrit avait observé la présence de nano-thermite dans les poussières du 11-septembre, ce qui pouvait suggérer l’hypothèse (très mal en cour) d’un complot fomenté par le pouvoir bushiste. Hypothèse mal en cour, paranoïaque, interdite de séjour sur certains médias.

    Pourtant, dit l’auteur de l’article, il est difficile d’ignorer des événements troublants dans l’histoire de notre pauvre vingtième siècle. Comme le fallacieux prétexte de "l’accident du Tonkin", qui avait permis aux E-U de massacrer trois millions de personnes au Vietnam, ou l’attentat de Bologne faussement attribué à l’extrême gauche italienne et qui faisait en vérité partie d’un plan général de l’OTAN pour évincer les communistes du pouvoir. Et après le déclenchement de la guerre d’Irak en 2003, que pouvait-il rester de cet argument - au mieux coupable d’un angélisme niais - après le mensonge des ADM et le massacre de centaines de milliers de personnes qui s’ensuivit ?

    Pourquoi, même parmi ceux qui critiquent la double présidence de Bush, n’est-il pas concevable qu’une élite gouvernementale ait pu tomber si bas? Pourquoi choisissent-ils de ne pas envisager qu’une élite ayant tous les pouvoirs ait pu mettre en acte plus sombre des horreurs pour parvenir à ses fins ? Qu’est-ce qui leur permet de croire - après la longue litanie de monstruosités dont se sont rendus coupables la plupart des "élites" de l’humanité (à peine contrariées par les jacqueries et les révolutions) - que notre temps "de la démocratie et des droits de l’homme" ait pu, lui, échapper à une telle constante ?

    La réponse est pourtant assez simple. Quand on se bat quotidiennement pour se loger, bouffer, vivre, réfléchir même sur sa condition d’être humain et sur les possibilités de l’améliorer vraiment, on ne parvient que très difficilement à envisager que les êtres que l’on a cru bon de placer au pouvoir ne se battent eux que pour la gloriole, le mensonge, la veulerie, la cupidité, l’enrichissement personnel, la défense d’une petite classe parasite (la haute-bourgeoisie) tout occupée à observer les courbes de ses actions dans l’industrie de l’armement, de la pharmaceutique ou de la finance - plutôt que de s’interroger sur les répercussions désastreuses de ces minables préoccupations -, encaissant profit sur profit en surveillant avec gourmandise le prochain classement Forbes des milliardaires de la planète.

    Le 11-septembre reste l’angle mort de la géopolitique par excès d’angélisme, parce que beaucoup se refusent à penser ce qu’il y a pourtant de plus banal depuis des millénaires : l’être humain n’est pas un ange, il est même plutôt enclin à la violence et à l’égotisme outrancier, seule une implacable lucidité peut parvenir à évincer ses fléaux incessants. Et donc ne pas refuser de s’interroger jusqu’au bout sur le 11 septembre, quelles que soient les horreurs susceptibles d’être dévoilées.

    RépondreSupprimer
  43. Apropos d'évolution, d'animaux et d'hommes, cet article fort touchant dans Le Monde: "Comment les chimpanzés perçoivent la mort"
    ____________
    http://sciences.blog.lemonde.fr/2010/04/27/comment-les-chimpanzes-percoivent-la-mort/#xtor=RSS-32280322
    ---------
    Les chimpanzés sont capables de penser à l’avenir. Ça a été établi par une équipe suédoise l’an dernier. Parfois, l’avenir s’envisage avec un proche en moins. Pour les hommes comme pour les chimpanzés. Deux études publiées lundi 26 avril font la même obervation : ces primates adoptent une attitude particulière quand la mort survient. Et certains ont un comportement comparable à celui des humains au contact d’un moribond.

    Pansy était une vieille femelle chimpanzé écossaise, doyenne du Royaume-uni – elle vivait en captivité. A cinquante ans et quelques, elle a commencé à faiblir pour ne plus se relever. Les trois congénères avec lesquels elle vivait ont pris soin d’elle dans les derniers jours. Plus calmes et moins bruyants, ils sont restés proches, l’ont caressée, l’ont lavée.

    Ce n’est pas évident de le distinguer sur cette vidéo, mais les primates secouent doucement la vieille femelle. Interrogé par le Guardian, Jim Anderson, principal auteur de l’étude publiée dans Current Biology juge “difficile de ne pas penser qu’ils cherchent [en la bousculant] des signes de vie”. Il poursuit :
    “Au bout d’un moment, les chimpanzés semblent avoir conclu qu’elle s’en était allée. Deux sont partis, mais une femelle est restée près d’elle en lui tenant la main. Le même soir, sa fille est revenue et elle restée auprès de sa mère toute la nuit. Elle essayait de dormir, mais il était évident qu’elle était très perturbée, à l’instar des trois autres chimpanzés”.

    Dora Biro, chercheuse à Oxford, a filmé des mères chimpanzé dans leur milieu naturel, les forêts guinéennes. Les conclusions de ses recherches ont également été publiées dans Current Biology.

    Lorsqu’a été tourné ce film, cinq chimpanzés de la communauté, dont deux enfants, avaient péri d’une maladie respiratoire. Les mères des petits chimpanzés ont gardé près d’elles le corps de leur enfant. Pendant des jours et des jours, elles ont transporté les dépouilles qui ont fini par momifier. Le temps passant, elles ont permis à d’autres membres de la colonie à porter les corps, s’éclipsant de longs moments de leur petit, qu’elles ont fini par abandonner.
    Les images sont bouleversantes.

    Elizabeth Lonsdorf du zoo de Chicago précise, sur le site Sciences News, que dans la nature, les chimpanzés réagissent de manière très variée face à la mort d’un proche. “Les chimpanzés vieux et malades trouvent souvent un coin à l’abri où ils pourront mourir seuls”, explique-t-elle. Pour Jim Anderson, interrogé par l’Agence France presse, l’expérience prouve que les chimpanzés “sont bien conscients de la mort et probablement de manière beaucoup plus développée qu’on ne le soupçonnait”.

    RépondreSupprimer
  44. Pendant que Fillon parle de recul démographique, Ouarf (pardon, c'est juste nerveux):

    Frank Fenner, professeur de microbiologie émérite à l'Université nationale australienne, pense que la race humaine sera éteinte d'ici 100 ans. Selon lui, elle sera incapable de survivre à l'explosion prévue de sa population et à une consommation "débridée".

    "L'espèce humaine va s'éteindre. Peu importe ce que nous faisons maintenant, c'est trop tard" déclare-t-il. Et selon lui, de nombreuses espèces animales devraient suivre le même chemin.

    La population humaine s'élève désormais à 6,8 milliards d'habitants et dépassera les 7 milliards d'ici 2011. La consommation excessive de certaines populations, notamment dans les pays riches, entraîne un réchauffement climatique qui, selon Frank Fenner, n'en est qu'au tout début mais qui est pourtant déjà bien visible.

    Selon certains scientifiques, la race humaine est entrée dans une période appelée Anthropocène depuis le début de l'industrialisation. L'impact de cette période sur la planète peut être comparé à un âge de glace ou un impact de comète.

    Toutefois, d'autres scientifiques se montrent plus optimistes. Selon le professeur Stephen Boyden, un collègue de Frank Fenner, "Frank a peut-être raison, mais certains d'entre nous caressent l'espoir que l'on prenne conscience de la situation. Et que l'on parvienne aux changements nécessaires pour en arriver au développement durable".

    Frank Fenner, lui, reste sur sa position mais semble ne pas vouloir mettre à mal l'hypothèse énoncée ci-dessus : "J'essaie de ne pas trop le dire car il y a des gens qui essaient de faire changer les choses". Reste à voir si ce sera efficace. Et quoi qu'il en soit, comme le dit le scientifique en conclusion : "Les petits enfants des générations actuelles vont être confrontés à un monde beaucoup plus difficile".

    RépondreSupprimer
  45. "Le pire n'est pas toujours certain." Mais il y a du boulot.

    RépondreSupprimer
  46. La vie et son évolution... Lu dans le Monde

    Des formes de vie complexes – organismes à plusieurs cellules dits "pluricellulaires" – seraient apparues voici 2,1 milliards d'années, c'est-à-dire jusqu'à 1,5 milliard d'années plus tôt que scientifiquement attesté jusque là, selon une étude publiée mercredi dans la Revue Nature. L'ampleur de cette découverte lui vaut la couverture de la revue scientifique britannique, même si, selon des experts, elle "pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses".

    Les premières formes de vie apparues sur Terre il y a environ 3,5 milliards d'années étaient unicellulaires, des êtres vivants constitués d'une seule cellule, comme les bactéries. L'origine de la vie complexe multicellulaire, ne date plus de "600 millions d'années, c'est plutôt 2,1 milliards d'années", le curseur "s'est déplacé de 1,5 milliard d'années", a déclaré le chercheur Abderrazak El Albani (Laboratoire Hydrasa, de l'université de Poitiers), principal auteur de l'étude.

    Avec son équipe internationale, il a découvert au Gabon plus de 250 fossiles de 7 millimètres à 12 centimètres de longueur qui pourraient bouleverser l'histoire du vivant. Des fossiles témoignaient déjà d'une explosion de formes de vie multicellulaires voici 600 millions d'années, mais leur apparition plus précoce restait controversée, selon le chercheur. Jusqu'à la récente découverte, un fossile, Grypania spiralis, datant d'environ 1,6 milliard d'années marquait l'émergence d'une vie plus complexe.

    Les premiers êtres unicellaires et les bactéries actuelles sont constitués d'une cellule sans noyau, c'est-à-dire sans membrane protégeant le matériel génétique: ce sont des "procaryotes". Les formes de vie complexes, des insectes aux mammifères, ont des cellules dites "eucaryotes", avec des chromosomes abrités dans un noyau.

    Avec les fossiles retrouvés sur le site de Franceville au Gabon, l'existence des eucaryotes aurait débuté il y a 2,1 milliards d'années et non 1,6 milliard comme supposé avec Grypania. Une forme particulière de soufre et des molécules de stérane retrouvées sur les fossiles attestent de leur origine eucaryote, selon les chercheurs. De taille trop grande pour être les résidus de simples unicellulaires primitifs, les contours des fossiles évoquent, selon M. El Albani, les formes d'organismes vivant en suspension dans l'eau ou tout près du fond océanique.

    "Interpréter réellement des anciens fossiles est une affaire particulièrement difficile", nuancent Philip Donoghue, de l'université de Bristol, en Grande-Bretagne, et Jonathan Antcliffe (Oxford) dans un commentaire publié dans Nature, promettant de "futures discussions entre paléontologues".
    ________

    Eh oui, comme le disait Popper, le propre de la Science est d'être en mouvement, toujours "falsifiable"...

    RépondreSupprimer
  47. Evolution, révolution, passé, présent, futur... Une belle interview qu'avait donnée en Mai 2009 au Monde Laurent Terzieff:

    TERZIEFF

    RépondreSupprimer
  48. Aïe aïe l'involution! Warning!
    __________
    11.600 postes seront offerts aux concours enseignants en 2011, soit quasiment moitié moins qu’en 2007, avec une «chute brutale» des postes en primaire, dénoncée par les syndicats à l’heure où se met en place la réforme de la formation et du recrutement des enseignants.

    En 2011, comme ces cinq dernières années, les postes offerts aux concours externes de recrutement d’enseignants dans le secteur public continuent de baisser. Ils seront, à la prochaine session de 11.600, a annoncé le ministère de l’Education nationale, contre 15.125 l’an dernier.

    Ce chiffre était de 15.600 en 2009, 18.600 en 2008 et environ 22.000 postes en 2007. En cinq ans, le nombre de postes offerts aura été réduit de près de moitié.

    C’est le premier degré (professeurs des écoles) qui enregistre la plus forte baisse avec 3.000 postes offerts (dont langues régionales), contre 6.577 l’an dernier.
    Dans le second degré (collèges, lycées), 8.600 postes sont offerts (tous concours confondus: agrégation, Capes, Capet, Capeps, CPE, COP, etc.), soit sensiblement comme l’an dernier (8.548).

    Selon le ministère 81.000 candidats se sont présentés aux concours du primaire en 2010 et 87.500 candidats dans le second degré.

    La baisse du recrutement dans le primaire est justifiée, explique le ministère, par le fait que 8.300 enseignants y sont actuellement en «surnombre». Ce surnombre résulte de l’anticipation, les années précédentes, d’un nombre de départs en retraite supérieur aux départs réels.

    «Résorber ce surnombre n’est pas de nature à modifier la qualité de l’encadrement (des élèves par les enseignants, ndlr)», a affirmé le ministère à l’AFP.

    «Le nombre de postes offerts tient compte des prévisions de départs à la retraite, des besoins démographiques par académie et anticipe les opérations de mutations», a-t-on ajouté.

    «Dans la réalité, le ministère profite de la réforme de la formation des enseignants pour réaliser une année blanche en matière de recrutement», a réagi dans un communiqué le SNUIpp-FSU, premier syndicat enseignant du primaire.

    «Il envoie un mauvais signal pour la première session de cette réforme! Les étudiants vont devoir obtenir un master et au bout, on restreint les débouchés», a commenté son secrétaire général, Sébastien Sihr.

    La réforme du recrutement et de la formation des enseignants, qui entre en vigueur à la rentrée, prévoit que les futurs professeurs soient recrutés après l’obtention d’un master (bac+5, obtenu dans une université) au lieu d’une licence actuellement.

    Christian Chevalier, son homologue du SE-Unsa, a souligné: «ces 8.000 enseignants sont utiles, ils ne restent pas chez eux! Ce sont des instituteurs qui sont affectés dans le vivier de remplaçants, ou qui prennent en charge certains élèves en difficulté dans une école. Ils apportent un appel d’air dans le système», selon lui.

    Jean-Baptiste Prévost, président de l’Unef, a affirmé qu’il s’agissait d’un «coup de poignard dans le dos des étudiants: le cursus est de plus en plus long alors que les chances d’obtenir le concours, dans le premier degré, est divisé par deux!», a-t-il dit, regrettant «une gestion à courte vue des emplois enseignants».

    Dans un rapport en mai, la Cour des Comptes avait souligné que la France se situait à un niveau de dépenses annuelles par élève inférieur de 15% à la moyenne de l’OCDE pour l’école primaire, a rappelé Sébastien Sihr.

    (Source AFP)

    RépondreSupprimer
  49. Une réflexion sympathique dans Le Monde sur l'intelligence:
    INTELLIGENCE

    RépondreSupprimer
  50. Nous allons devoir créer un Billet sur le monde, ce qui nous permettra de sortir le nez du guidon.

    Une interview de Human Rights Watch sur la Chine et le Tibet dans Le Monde:
    TIBET

    RépondreSupprimer
  51. Et justement à propos de la Chine cet article dans Courrier International:
    CHINECONTREINTERNET

    RépondreSupprimer
  52. Une interview de Pierre Rabhi dans Rue 89:
    RABHI

    RépondreSupprimer
  53. Va pour une rubrique internationale.

    Deux remarques pour contribuer:

    1. Je m’inquiète de l’agitation simultanée de deux des trois pays de l’axe Caracas - Pyongyang - Téhéran (et du calme apparent - avant la tempête ? -du troisième - et de l’agitation, en revanche, des partisans de ce troisième sur le web).

    2. Difficulté pour la France: ses exportations sont assises sur un trépied: armement, luxe, agro-alimentaire alias malbouffe; ce n’est pas soutenable à long terme, du point de vue de la croissance durable (tout en étant incontournable à court terme). Il serait temps que l’opposition se préoccupe de cela. Qu’est-ce qu’on propose ? Ou bien on laisse les gracieux cadavres dans le placard ? Jusques à quand ?

    RépondreSupprimer
  54. Melchior
    1) Bof. Je ne crois pas trop à cet axe. Je pense que Chavez est un cas à part. Intéressant. Ces connections avec les deux nocifs me paraissent tout à fait contingentes. Et contradictoires avec son projet d'ensemble.
    2) Ça, je crois que c'est du sérieux et du lourd. L'orientation quasi exclusive de l'agroalimentaire vers la malbouffe et un problème traitable et à traiter d'urgence. Le luxe, est-ce si grave ? Les armes,la tête me tourne…

    RépondreSupprimer
  55. Evo Morales, qui "par dignité", a rompu avec "le pays frère, la Colombie", a appelé samedi à l'organisation d'une réunion d'urgence des dirigeants sud-américains dans l'espoir de résoudre le conflit diplomatique qui oppose la Colombie et le Venezuela.

    Le président bolivien, politiquement proche de Chavez, a estimé que la région était menacée d'un conflit à cause de la politique pro-américaine menée par le président colombien sortant, Alvaro Uribe. L'Union des nations sud-américaines (Unasur) doit chercher une solution pacifique aux tensions, a-t-il ajouté. "Je veux demander au chef de l'Unasur, le président équatorien (Rafael) Correa, d'organiser une réunion d'urgence des douze présidents de l'Unasur afin de résoudre le problème entre la Colombie et le Venezuela", a déclaré Evo Morales lors d'un discours télévisé.

    RépondreSupprimer
  56. A propos d'urgence écologique... Lu dans le Figaro

    En juin dernier, Barack Obama avait exhorté le Sénat à tirer les leçons de la marée noire dans le golfe du Mexique pour «adopter des énergies propres». «Le temps est venu», avait-il lancé. Il n'a pas été entendu. Malgré cette «opportunité», le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a renoncé pour le moment, faute de disposer des 60 voix nécessaires. Il a présenté jeudi un projet de loi beaucoup plus modeste sur l'énergie.

    Le report de cette vaste réforme visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 17% d'ici à 2020 par rapport à leur niveau de 2005, grâce à un système de droits d'émission de CO2 à l'européenne, dit «cap and trade», risque d'affaiblir la position des États-Unis lors des négociations sur le changement climatique à Mexico à la fin de l'année. Harry Reid a eu beau assurer que le débat reprendrait en septembre, les commentateurs estiment que la réforme, parasitée par les élections législatives de novembre, risque fort de rester dans les limbes cette année. Voire plus. «La perspective d'une réforme au-delà de 2010 dépendra dans une certaine mesure de la capacité des démocrates à garder leur majorité au Congrès», écrit Politico. Si les républicains, qui comptent dans leurs rangs bon nombre de sceptiques face au changement climatique, remportent les élections, Barack Obama n'est pas près de pouvoir apposer son paraphe à une réforme ambitieuse.

    La marée noire dans le golfe du Mexique aura constitué le moteur du projet à minima sur l'énergie. Le plan s'attache aux garanties de financement du nettoyage de la marée noire par BP ainsi qu'au renforcement des exigences de sécurité en matière de forage pétrolier. Il prévoit aussi des mesures qui misent sur le gaz naturel et la création d'emplois «verts». Mais les critiques estiment que l'accent mis sur la catastrophe a entravé les débats déjà difficiles sur le climat. De plus, Barack Obama en faisant des concessions sur le forage pétrolier en mer pour convaincre l'opposition d'accepter des réductions substantielles sur les émissions de gaz carbonique, n'a pas eu la main heureuse juste avant la marée noire. Quoi qu'il en soit, les républicains n'étaient pas disposés à céder sur le front du carbone, arguant que le «cap and trade» est une forme «d'impôt sur l'énergie destructeur d'emplois». Même les «brown dogs», démocrates représentant des États dépendant du charbon étaient contre ce projet, qui aurait été imposé à la production électrique.

    La déception est grande parmi les écologistes et les compagnies spécialisées dans l'énergie solaire, éolienne et la voiture électrique. Ils comptaient sur le principe d'une taxe sur le carbone pour voir leurs propres marchés décoller. L'annonce «laisse un grand trou dans la politique américaine sur l'énergie et le climat, le coût à long terme sera énorme» a déclaré Rafe Pomerance, le président de Clean Air-Cool Planet. Sans cette loi sur le climat, l'Administration Obama pourra néanmoins avancer dès janvier, grâce au Clean Air Act, la loi sur la pollution de l'air, sur le dossier des émissions de gaz à effet de serre. Le Clean Air Act permet à l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) d'imposer aux entreprises concernées des permis d'émission.

    RépondreSupprimer
  57. Lu et résumé dans Slate

    La 35e Conférence internationale sur la physique des hautes énergies (ICHEP 2010) qui s’ouvre à Paris lundi est un événement majeur. Pour la première fois en effet, les chercheurs du Grand collisionneur de hadrons (LHC) présenteront officiellement leurs résultats à leurs confrères du monde entier. On y parlera de protons, de «boson de Higgs», de «quarks excités» et pour rire, on se demandera si le LHC ne va pas purement et simplement détruire notre bonne vieille planète…

    La machine du Cern nourrit en effet bien des fantasmes, poursuit Ian Sample, ce qui n’est pas nouveau pour les physiciens, habitués à être accusés de jouer avec la vie depuis les années 50.

    Ces catastrophes sont, pour beaucoup, les revers de la médaille de la recherche: armes technologiques, intelligence artificielle, biologie synthétique, etc… heureusement testées pour l’instant à l’état de scénarios pour films de science-fiction. Etrangement, peu de labos ont mis en place des travaux pour les identifier ou pour préparer l’humanité à y faire face. Au point que, selon un chercheur, il y a plus de travaux sur la mouche que ces risques existentiels. L’humanité n’est bonne qu’à apprendre de ses expériences directes, comme Tchernobyl, les tsunamis: nous n’agissons qu’après les catastrophes. Or, on voit bien que si l’on parle de menaces sur l’humanité, la possibilité d’apprendre de l’expérience est assez réduite. Voire nulle.

    Le débat sur le principe de précaution, les angoisses de certains écologistes j et la surveillance des chercheurs ne sont pas nouveaux, mais les scientifiques doivent s’interroger à la fois sur leurs pratiques et la création d’une nouvelle relation de confiance. Certains souhaiteraient qu’un panel d’experts soit interrogé sur certaines grandes expériences pour mesurer sinon leurs impacts au moins pour pointer les risques éventuels. Ce qui permettrait de demander aux chercheurs de clarifier les points en suspens et angoissants.

    A Paris, la communauté scientifique s’intéressera davantage aux découvertes qu’à la fin du monde, écrit Sample, mais il y a des leçons à apprendre des angoisses liées au LHC et cela va au delà de la physique des particules : «nous pouvons faire face à une menace sur notre existence d’ici la fin du siècle, et pour y faire face, nous devons changer notre façon de voir.» Et le LHC pourrait bien nous y aider. Notamment pour faire à la catastrophe écologique ultime : la «décroissance du vide».

    RépondreSupprimer
  58. la «décroissance du vide».
    Oui ? Mais encore ?

    RépondreSupprimer
  59. La décroissance du vide, j'ai été tentée de donner ma langue au chat.

    Mais j'ai trouvé ces quelques noisettes dans Google:

    F. Capra a écrit: «La distinction entre matière et espace vide a dû être abandonnée lorsqu’il devint évident que des particules virtuelles peuvent spontanément procéder du vide et y disparaître à nouveau sans qu’aucun nucléon ou autre particule de forte interaction ne soit présent".

    "Le vide n’a rien à voir avec le néant. Au contraire, il contient un nombre illimité de particules qui naissent et disparaissent sans fin!»

    Cela veut dire que le vide physique n’est pas un pur néant, il contient la possibilité de toutes les particules. De plus, les formes qu’il engendre ne sont pas elles-mêmes des entités physiques indépendantes, mais sont des manifestations spatio-temporelles du vide fondamental sous-jacent.

    Le vide est un champ unifié omniprésent d’où émergent les particules qui structurent à plus haute échelle l’univers manifesté.

    Un peu d’audace. Maintenant, si le vide est un champ unifié omniprésent, pouvons-nous lui attribuer une puissance d’organisation ou même un intelligence créatrice? Le propre de l’intelligence est de relier, comme le mot latin l’indique: inter-ligare. Avons-nous des raisons de penser qu’une interrelation existe au niveau quantique de la matière? Et bien oui! C’est même une découverte majeure de la physique quantique. L’expérimentation a en effet montré en effet qu’une particule semble immédiatement informée de l’état d’une autre particule pourtant éloignée. Il est hors de doute qu’existe bel et bien au niveau quantique de la matière une corrélation infinie des événements. David Bohm, un physicien quantique n’a donc aucun mal à prolonger cette vision en soutenant que le champ quantique du vide enveloppe ce qu’il nomme l’ordre impliqué, tandis que le champ plus développé de la matière en est l’ordre développé.

    ______
    Vu la fonction physique du vide, sa décroissance pourrait donc appauvrir la corrélation des événements, et substituer la pléthore à la créativité?

    RépondreSupprimer
  60. Une controverse agite les esprits: celle sur le réchauffement climatique.
    Beaucoup de chercheurs, et d'écologistes, se mobilisent contre les positions sceptiques d'Allègre.

    Ce dernier aurait subi un "camouflet" selon le JDD (entre autres):

    C'est un camouflet pour le plus célèbre des climato-sceptiques français. Claude Allègre, qui met en doute l'influence de l'activité humaine sur le réchauffement climatique, vient de se voir poliment corrigé par l'Académie des Sciences, dont il fait partie. Au printemps dernier, des centaines de climatologues, excédés par les thèses de l'ex-ministre de l'Education et par ses attaques répétées contre leurs travaux, en avaient appelé à la ministre de la Recherche Valérie Pécresse. Pour mettre fin aux querelles et trancher la question, celle-ci avait demandé à l'Académie un état des lieux des connaissances. Qu'elle vient de publier.

    Ses conclusions, adoptées à l'unanimité jeudi, vont dans le sens de celles des experts internationaux du Giec (Groupe d'experts intergouvernementaux sur le climat de l'ONU). Elles soulignent une augmentation claire des températures de 1975 à 2003, ajoutant que cette hausse est liée "à l'augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère, et à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, incontestablement due à l'activité humaine".

    Un désaveu, donc, pour Claude Allègre. Dans un livre paru en avril dernier, L'Imposture climatique, le géochimiste affirmait que les nuages ou l'activité solaire ont des impacts plus déterminants que l'activité humaine sur le réchauffement, et dénonçait une mobilisation planétaire autour "d'un mythe sans fondement". "Je crois en l'état que l'influence majeure du CO2 sur le climat n'est pas démontrée et, qu'elle est même douteuse", pouvait-on lire dans cet ouvrage polémique. Or, encore une fois, l'Académie précise que "l'activité solaire, qui a légèrement décru en moyenne depuis 1975, ne peut être dominante dans le réchauffement observé sur cette période".

    "La polémique est close", a voulu conclure la ministre Valérie Pécresse. Mais, Claude Allègre, qui a pourtant signé ce rapport adopté à l'unanimité par les membres de l'Académie, s'est en tiré par une pirouette. Soulignant les incertitudes concernant la connaissance de l'évolution du climat, admises par l'Académie dans un rapport qui se veut assez consensuel, l'ex-ministre a évoqué "un compromis". Sans abdiquer.


    On peut être très gêné par la phrase "la polémique est close". Et si les uns et les autres détenaient une vision juste, à articuler sur un mode dialectique et non dogmatique?

    M'enfin Mamzelle Jeanne!

    RépondreSupprimer
  61. La réflexion d’une abonnée du Monde sur la notion toute relative de «vérité» :

    VERITE

    dont j’extraits ce joli passage concernant le bouddhisme comparé à la tradition chrétienne:

    La tradition bouddhique, moins culpabilisatrice, propose, elle, un éclairage plus distancié et relatif de la vérité. Elle l’illustre par une fable très connue. Sans entrer dans les détails, de mémoire, voici la jolie fable des Aveugles et l’éléphant, pour ceux qui ne la connaissent pas.

    Un jour, on demande à des aveugles de décrire un éléphant. L’un saisit la trompe et dit : «un éléphant cela ressemble à un bras, mais en plus mobile.» L’autre saisit la queue et dit : «un éléphant c’est très court et très mince.» Un troisième touche le ventre et dit : «un éléphant c’est plat, rugueux et immense». Le dernier tâte les défenses et dit : «un éléphant c’est extrêmement dur, lisse et pointu». Chaque aveugle fait donc une description correcte et précise de sa vérité, mais aucun ne révèle finalement toute la vérité de l'aspect d'un éléphant. Pour autant, aucun n’a tort de son propre point de vue. Chacun a raison à partir de son propre niveau d’interprétation. La vérité absolue serait donc peut-être le cumul de toutes ces vérités relatives. C'est ce qu'on appelle la Voie du milieu.

    RépondreSupprimer
  62. J'ajoute au commentaire d'hier sur les aveugles et l'éléphant que la "vérité absolue" (qui selon moi n'existe pas) ne peut être le "cumul" de toutes ces vérités relatives...

    L'éléphant n'est pas que l'addition de ses pattes, trompes, défenses, ventres et oreilles... il est bien plus que cela. Un être vivant, dont la singularité échappe au principe du cumul.

    RépondreSupprimer
  63. Une fois que nous avons identifié notre ami Babar (ou Jumbo, ou autre) comme un exemplaire d’une espèce vivante, embranchement des vertébrés, classe des mammifères, et proboscidien pour être un peu plus précis, reste à savoir ce qu’est, exactement, un être vivant en général et celui-là en particulier, à saisir sa relation complexe et changeante à son environnement complexe et changeant. Est-ce qu’il aime la musique ? Est-ce qu’il s’intéresse aux papillons ? Et toutes ces sortes de choses. (On consultera, le cas échéant, son profil facebook).

    RépondreSupprimer
  64. Est-ce que l'éléphant, herbivore, boit de l'alcool?

    Parleur, tu m'as influencée hier avec tes remarques un peu... hum... fermentées sur certains éléphants du PS.

    Je lis sur Wikipédia ceci: une étude menée dans un zoo montre que l'éléphant aime les fruits fermentés à un degré d'alcool de 7° par litre. Lorsque l'éléphant est saoul, il perd une part de sociabilité (alors que sobre il est très sociable).

    Lorsqu'il est ivre, il reste à l'écart du troupeau. Un chercheur américain défendit l'idée que les animaux s'enivrent ou se droguent, volontairement, pour oublier les tourments de leur existence. Pour le prouver, il a fait vivre durant un mois des éléphants d'une réserve californienne sur un territoire plus restreint qu'à leur accoutumée. La surpopulation due au petit espace a angoissé les animaux qui du coup, ont bu trois fois plus que d'habitude. Ils sont devenus si agressifs qu'il a été dangereux de les approcher.

    _______
    Il est connu que dans les savanes, les bouteilles d'alcool abondent, pendant le long des arbres, fournissant aux éléphants le goutte à goutte nécessaire à leur imprégnation.

    J'en déduis que, comme pour on le fit pour les Indiens, des humains ont fourni de l'alcool aux éléphants et les ont incarcérés, pour voir si cela leur faisait plaisir. Surprise: cela les stresse. Et ils ont bu des bons coups.

    Je barris d'indignation. Kip kip.

    RépondreSupprimer
  65. Proverbe des éléphants d'Afrique:

    kiabu bwarra !

    RépondreSupprimer
  66. Un peu de pub pour l'excellent Griffollet, à propos d'éléphants:

    ici

    RépondreSupprimer
  67. Et joyeux Noël à tous et toutes !

    De la part aussi de Melchior, de Meuh Meuh, et des oies, qui vont pouvoir de nouveau s'alimenter sans crainte).

    RépondreSupprimer
  68. Voici un documentaire fort intéressant ((52 mn) réalisé à l'Université de Nancy avec des rats, qui montre à quel point les comportements d'un individu sont déterminés par les interactions dans le groupe.

    Certains rats deviennent plongeurs et fournisseurs de nourriture, d'autres deviennent voleurs.

    ICI

    RépondreSupprimer
  69. Un chien doté d'un beau lexique.
    Lu dans Le Monde.

    Un border collie a été capable d'apprendre les noms de 1 022 objets, selon les chercheurs américains qui ont fait travailler ce chien et dont les résultats de l'étude paraissent dans la revue européenne Behavioural Processes.

    Le chien, appelé Chaser, a subi un entraînement intensif à raison de plusieurs heures par jour pendant trois ans. Chaser a non seulement été capable de mémoriser les noms de ces 1 022 jouets, comme des balles, frisbees, animaux en peluche, mais aussi de les classer par fonction ou forme, ce que des enfants peuvent faire à environ trois ans, soulignent Alliston Reid et John Pilley, professeurs de psychologie au Wofford College en Caroline du Sud (sud-est), qui ont mené cette expérience.

    Avec cette performance, Chaser a largement surpassé un autre border collie, Rico, qui avait appris environ 200 mots, selon des chercheurs de l'Institut Max Planck en Allemagne, dont des travaux sont parus en 2004 dans la revue américaine Science. Un autre collie vivant en Australie et répondant au nom de Betsy, semble reconnaître plus de 340 mots, selon la BBC. Ces chiens de berger anglais sont réputés pour leur intelligence, leur énergie et leur obéissance.

    Les chercheurs attribuent les performances exceptionnelles de mémorisation de Chaser à l'intensité de son entraînement, qui n'a jamais recouru à la distribution de récompenses sous forme de nourriture.

    Selon Alliston Reid, cette recherche est "importante car elle démontre que les chiens, comme les enfants, peuvent acquérir un vocabulaire abondant et comprendre que certains mots représentent des objets individuels et que d'autres correspondent à des catégories d'objets".

    D'autres recherches sont nécessaires pour déterminer si les capacités impressionnantes de Chaser sont partagées par d'autres races canines. Ces travaux devraient aussi encourager des recherches pour déterminer si les relations étroites entre les humains et les chiens au cours du temps auraient pu contribuer à développer la capacité de ces animaux à communiquer avec les hommes, et si cette influence est unique aux chiens.

    RépondreSupprimer
  70. Evolution, involution?

    Hécatombe inexpliquée d'oiseaux et de poissons aux USA et en Suède.
    Les grands médias ne semblent guère en parler.

    ICI

    RépondreSupprimer
  71. "…et si cette influence est unique aux chiens."
    Il faudrait que le journaliste prenne des cours de langage avec Chaser…

    RépondreSupprimer

Vous pouvez copier et coller, dans la fenêtre ci-dessous, des textes saisis (éventuellement) auparavant sur Word. La correction orthographique des mots est vérifiée, et vous pouvez lire votre commentaire avant sa publication, en cliquant sur aperçu.
Une fois publié, le commentaire ne peut être réédité.