vendredi 5 mars 2010

Deux foulards, deux combats


Deux foulards, deux combats

par Marcella



Ce que l’on peut dire d’Ilham Moussaïd et de son léger foulard, c’est qu’elle n’est pas préoccupée par le combat des hommes et des femmes musulmans qui luttent, en France, et ailleurs dans le monde, contre l’oppression que représente à leurs yeux le foulard islamique.

Ce n’est pas son combat, et elle ne le soutient pas.

Or, ce qui caractérise le foulard islamique, quel que soit le sens qu’on lui donne, en France dans certaines zones géographico-culturelles et cultuelles, et dans de très nombreux pays, c’est que des femmes sont obligées de porter le foulard ou ses différents avatars, sous la pression souvent conjointe de l’autorité familiale, et/ou de certains chefs religieux et/ou sous l’autorité de l’Etat et de la loi religieuse du pays.

La question n’est donc pas de savoir si IM a le droit ou non de porter son léger foulard islamique. En France, elle en a évidemment le droit.

Le problème c’est que de très nombreuses femmes en France dans certaines zones géographico-culturelles et cultuelles, et dans le monde n’ont pas le droit ni la liberté de ne pas le porter.

En validant dans leurs rangs une candidate à des élections en France, qui porte un léger foulard, les membres locaux et nationaux du NPA adoptent de fait et valident son non soutien au combat des femmes et des hommes musulmans qui se battent contre l’oppression (familiale, et/ou de chefs religieux, et/ou étatique) qui obligent les femmes à le porter.

Comme on disait jadis dans le vocabulaire trotskyste, IM, les membres locaux du NPA qui la soutiennent et l’ont encouragée à se présenter aux élections et les représentants nationaux du NPA, sont donc les alliés objectifs des autorités (familiales et/ou religieuses, et/ou étatiques) qui, en France et dans de très nombreux pays dans le monde, obligent des femmes à porter le foulard ou ses avatars.

Le combat des hommes et des femmes musulmans contre l’obligation pour les femmes de porter le foulard ou ses avatars n’est-il pas un combat de libération ?

Comment expliquer que le NPA, qui se présente lui-même comme un parti luttant contre l’oppression mondialisée se fasse ici l’allié objectif des oppresseurs ?

Quel intérêt politique trouve-t-il à cette alliance objective ? (Au-delà des beaux discours de lutte et de «libération»)

J’ajouterai ceci : IM porte deux morceaux de tissu significatifs. Non seulement un léger foulard, mais également un keffieh. Par le port de ce keffieh, elle fait connaître et revendique de façon affirmée son soutien à la lutte des Palestiniens. Un foulard serait donc le signe fort d’un combat ou d’un soutien, tandis que l’autre serait simplement un choix personnel, privé, dénué de toute dimension politique ?

Deux foulards, deux combats.

245 commentaires:

  1. Merci, chère Marcella, de cette intéressante réflexion sur les "foulards".

    Frappante en effet est la non solidarité exprimée par une jeune fille française, de confession musulmane, avec les hommes et femmes musulmans qui luttent dans le monde entier contre les discriminations et blessures du genre infligées aux femmes.

    Frappante en effet est la cécité (le mépris?) d'une formation dite "révolutionnaire" à l'égard de ces signes pourtant tangibles de l'oppression des femmes.

    Frappante enfin est la hiérarchie éternelle entre les luttes primaires et les luttes secondaires...

    Que de chemin reste à faire !

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  2. Extrait d'un message récent à ma Momie préférée sur ce sujet:

    Que Madame Moussaïd tienne absolument à cacher sous un foulard gris ses appas capillaires pour les soustraire à mon regard potentiellement concupiscent et possiblement libidineux, je n’y vois pas d’inconvénient; je dois même avouer que je m’en console assez vite. Surtout quand elle jure ses grands dieux qu’elle est par ailleurs sur la ligne féministe du NPA (avec lequel j’ai bien des divergences, mais pas là-dessus que je sache): liberté, égalité et fraternité dans les rapports entre genres et intra-genres.

    Ce qui me chiffonne, c’est que ses camarades et coreligionnaires avignonnais de sexe masculin, qui la soutiennent véhémentement, n’éprouvent pas le besoin, eux, de se couvrir la tête. S’imaginent-ils à l’abri de la lubricité des païen(ne)s, des mécréant(e)s et des infidèles ? Cela me semble bien naïf.

    D’autre part Madame Moussaïd parle. Ne lui a-t-on jamais dit que la voix féminine est l’une des armes les plus sûres de Satan pour s’insinuer dans le cœur des messieurs ? Il y a là une imprudence ou une inconséquence que je ne m’explique pas.
    « Ah ! Cachez cette voix que je ne saurais z’ouïr !
    Par de semblables sons les z’âmes sont blessées,
    Et cela fait venir de coupables pensées »…

    Eh oui, les choses ne sont pas simples.

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  3. Sans nuances en parfaite harmonie avec le billet de Marcella.

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  4. Chère Marcella, bravo pour ce joli morceau de logique tranquille dans le droit fil du "penser globalement, agir localement". Je me sens un peu penaud des petits états d'âme certes respectables mais inappropriés que j'avais exprimés ici avant que vous ayez écrit ce billet. Bonne leçon…

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  5. @ Melchior
    Qu'en nuances patelines, ces choses-là sont dites !

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  6. Bonjour, Miradou !

    On lit dans Le Monde du 6 mars, p: 10, sous le titre: « Le chant de Talila trouble le consistoire », qu’une chanteuse yiddish a failli être empêchée de se produire lors d‘une soirée dans le Val-de-Marne, car: « Selon la halakha, la loi juive, une femme ne peut chanter devant des hommes, car « la voix exprime la nudité ». C’est bien ce que je disais ! (Delphine Horvilleur, rabbine du Mouvement juif libéral de France, a protesté).

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  7. "Le chant de Talila trouble le consistoire" ?
    En voilà bien d'une autre ! Ah, Iahwé, quelle [histoire !

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  8. Eh oui, si on laisse passer un petit morceau de tissu, on voit bien ce qui s'engouffre derrière: tous les archaïsmes les plus imbéciles.

    Les cheveux, la voix... Ben voyons ! On veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

    Je le dis sans retenue: Y'EN A MARRE. Les femmes sont des êtres humains, point barre... GRR...

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  9. Melchior
    C'est donc ça ! Je suis si sensible à la voix…
    Monica
    Des personnes humaines, comme disait mon cher Coluche…

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  10. Il me semble qu’une des choses qui caractérise le voile islamique et ses avatars (et quel que soit le sens qu’on lui donne) et le différencie d’autres signes et symboles religieux et/ou traditionnels, c’est qu’il est un enjeu et un enjeu de pouvoir.
    Et donc, parmi bien d’autres choses, l’objet d’un combat.

    Et c’est pourquoi des femmes (et des hommes) se battent contre l’obligation pour les femmes de le porter. Des femmes à voix de sirène ou de tromblon, à voix d’ange ou de crécelle, à voix harmonieuses et sublimes ou grasseyantes et éraillées.

    Qui a jamais entendu parler d’hommes luttant, parfois au péril de leur vie ou de leur liberté, pour avoir le droit de ne pas porter la soutane ou la kippa ?

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  11. Marcella
    Qui doute ici du caractère opprimant du voile comme signe de l'intolérable domination du mâle sur la femelle ? Le mérite éminent de votre billet est à mes yeux de marquer avec clarté qu'en tout lieu en tout temps cela doit être présent à notre esprit et ne souffrir aucun accommodement, même dicté par la bonne humeur ou une tolérance aimable mais forcément inadéquate dans le village global où une exception locale prendra un sens universel. Ouf.

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  12. Par exemple, Ilham Moussaïd et le NPA n'ont pas tenu compte du combat de Karima, en Belgique.

    A 18 ans, Karima fuit le domicile familial, ne supportant plus les contraintes qui lui sont imposées. 14 ans plus tard, pour se reconstruire dit-elle, elle décide de publier “Insoumise et dévoilée”, un livre témoignage dans lequel elle dénonce des violences intra-familiales, des séquestrations, le port du voile obligatoire et un mariage forcé.

    Depuis l’annonce de la parution de l’ouvrage, la jeune femme a reçu de nombreuses menaces, menaces de mort notamment. Karima bénéficie d’une protection policière.

    Elle vit en recluse totale depuis la sortie de son livre: injures, menaces de mort et complots.

    Dans son livre, Karima raconte son histoire: traitée comme la petite bonniche d’une famille nombreuse maghrébine de Verviers, elle est obligée de porter le voile à 9 ans et mariée de force.

    Karima est musulmane pratiquante. Au travers de l’Islam, elle a appris à connaître un Dieu d’amour et de pardon. Pourtant, c’est au nom de ce même Dieu qu’elle a été brimée, insultée, maltraitée une bonne partie de sa vie. À cause de l’influence d’une mosquée régie par des hommes aux convictions religieuses archaïques, elle est devenue esclave de sa famille.

    Mais Karima a eu le courage et la force de s’en sortir. Malgré les menaces, elle veut témoigner. Sans jamais renier l’Islam ou sa famille, elle livre sa propre expérience.

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  13. Une information jubilatoire lue dans le Monde. La barbe, OUARF ;-)
    ______________
    Stupéfait, le président du conseil général des Yvelines interrompt sa lecture et regarde autour de lui, ébahi. Une dizaine de femmes, entre en silence dans l'hémicycle rouge et or de l'hôtel du département de Versailles. Elles se tiennent debout, impassibles, une barbe postiche sur le visage. L'une d'elles porte une pancarte où l'on peut simplement lire : "La Barbe".

    A la tribune, le président s'agite fiévreusement et demande que les femmes quittent la séance.Avant de quitter l'hémicycle sans un mot, les Barbues distribuent aux conseillers généraux un texte dénonçant la "lamentable féminisation de notre République". "Messieurs les conseillers, La Barbe vous félicite ! Contre les sirènes de la parité, vous êtes à l'avant-garde et votre résistance nous honore."

    Sur 39 élus, le conseil général des Yvelines compte 35 hommes (90 %) : son exécutif de 12 membres est exclusivement masculin. Les Barbues se réjouissent de ce respect envers "l'ordre naturel des choses". "Depuis la loi sur la parité, les femmes s'infiltrent dans nos instances politiques locales, font-elles mine de s'indigner. Comment nos élus pourront-ils conserver les charges électives multiples indispensables à la conduite avisée des affaires publiques ?"

    Créée en 2008, La Barbe est un groupe féministe qui manie le second degré à la façon des Monty Python. Imperturbables, elles s'affublent d'une barbe et se rendent dans les lieux de pouvoir afin de féliciter solennellement les hommes qui résistent à l'invasion féminine. Elles restent silencieuses afin de rendre visible, par l'absurde, l'absence des femmes dans les milieux les plus influents.

    L'idée des Barbues est de renverser symboliquement les rôles. "La Barbe, c'est à la fois un jeu de miroir et un jeu de mots, raconte l'une des fondatrices, Alix Béranger, chargée de mission pour Europe Ecologie. Nos actions sont des plaidoyers visuels qui font apparaître le plafond de verre."

    Le groupe est né au lendemain de l'élection présidentielle de 2007, où la candidature de Ségolène Royal avait parfois donné lieu à des réflexions sexistes.

    En France, la féminisation de la politique est très embryonnaire. Là où la loi impose la parité, comme dans les conseils régionaux, les femmes représentent près de la moitié des élus, mais ailleurs, les hommes restent omniprésents: ils représentent 78 % des sénateurs, 87 % des conseillers généraux et 91,5 % des maires des communes de plus de 3 500 habitants.L'Assemblée nationale ne compte que 18,5 % de femmes.

    La parité n'est guère plus répandue dans les milieux économiques. Seules 17,4 % des sociétés françaises sont dirigées par des femmes, la plupart dans le commerce. Dans les entreprises du CAC 40, elles ne représentent que 25 % de l'encadrement, mais à peine 10 % des sièges des conseils d'administration.

    Depuis la création de La Barbe, 35 cénacles ont reçu la visite surprise d'un commando.

    Le 26 octobre 2009, elles se sont invitées à la séance solennelle de rentrée des cinq académies, sous la coupole de l'Institut de France. Alors qu'Erik Orsenna s'installait au pupitre pour son "Eloge de l'ombre", huit femmes à barbe se sont inclinées avec révérence, avant d'expliquer que 93 % des académiciens sont des hommes. "Puisse votre valeureux cénacle continuer de démontrer, par la limpide évidence de sa virile composition, que l'esprit a un sexe, et lequel", concluaient-elles.

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  14. Bonjour,

    Et bien moi je suis perplexe face au billet de Marcella. Et je ne partage pas sa réflexion. Je la trouve alambiquée vous voyez, un peu comme l'histoire de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours et qui n'a pas eu peur ! (On peut bien sûr remplacer "homme" par "femme" et "ours" par... Heu.. "Baudet" tiens ! Ca le fait aussi.)

    Je sais, je suis au ras des pâquerettes mais autant je comprends que l'on débatte du bien fondé des combats menés pas nos semblables, autant juger des non-combats me paraît... un peu tortueux !
    Mais cela tient certainement au fait que vous semblez être nombreux à ne voir dans un morceau de tissu sur la chevelure qu'une oppression.
    Moi j'y vois une oppression bien sûr, mais aussi parfois un choix personnel. Et on a un peu tendance à l'oublier.

    J'ai deux amies musulmanes, opprimées par rien du tout d'après leurs dires, qui aiment porter un foulard. Comme moi j'habille mon corps, elles habillent leur chevelure. Avec des couleurs gaies d'ailleurs.
    Pour légitimer ce geste, elles s'en réfèrent à une tradition culturelle et un plaisir.
    Pour l'une d'elles, son principal combat vers l'émancipation fut de divorcer et de passer son permis de conduire. Les deux avec succès. Comme beaucoup de femmes, et même d'hommes.
    Je lui ai parlé du texte de Marcella, je lui ai même lu. Sa réaction :
    "Donc moi qui aime porter mon foulard et qui me sens bien avec, en le posant sur mes cheveux je fais acte de non solidarité avec ceux et celles qui se battent contre l'oppression des femmes voilées contre leur gré ?...C'est certainement vrai, mais il faudrait alors que je renonce à ma liberté de suivre une tradition qui me plaît pour aider des femmes à accéder à la liberté de choix. Celle-là même qui me donne le choix de porter un foulard si j'en ai envie. C'est comme si moi je demandais à toutes les femmes de porter un foulard, même si elles ne le veulent pas, pour être solidaires de celles comme moi qui ont décidé de le porter. Restreindre une liberté pour aider à accéder à une liberté. Ca sert à quoi ? "

    J'ai trouvé que ça ne manquait pas de bon sens.

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  15. @Néfertari
    Pour moi, personne n’a à renoncer à son plaisir, et si votre amie a plaisir à porter son foulard, je n’y vois strictement rien à redire.

    La différence pour moi réside dans le fait que IM appartient au NPA, parti révolutionnaire en lutte contre les oppressions diverses et variées.
    Et c’est le fait que IM soit intronisée par ce parti révolutionnaire qui me gêne, plus que le port du foulard.
    C’est ce que j’ai essayé de dire dans mon billet. En tant que représentante du NPA, avec son keffieh IM affiche son combat pro-palestinien (elle l’a dit, avec ses propres mots). J’en ai déduit qu’avec son léger foulard, elle affiche… sa non solidarité avec les musulmanes et les musulmans qui luttent pour que les femmes aient le droit de ne pas porter le foulard ou ses avatars.

    Les hommes en soutane ou sous kippa ne me dérangent pas non plus.

    Pour le reste, à chacune son style. Et son plaisir. ;-)

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  16. À Néfertari

    Personne (en tous cas pas moi) ne prétend obliger quiconque à se défoularder. Mais ta copine habille sa chevelure « avec des couleurs gaies », dis-tu. Madame Moussaïd, ce n’est pas du tout avec des couleurs gaies, et le chignon, dessous, ne frétille pas d’aise. Je doute fort qu’elle s’enfoulardise pour le fun, je suis même à peu près sûr du contraire. Mais je ne chipoterai pas à quiconque le droit à l’austérité vestimentaire.

    Ta copine a tout à fait raison d’user de sa liberté de choix - et bien de la chance de disposer de cette liberté. Ce qui m’embête dans le cas de la dame d’Avignon et de son couvre-chignon mignon, c’est son entourage masculin, qui crie très fort à son droit de se couvrir la tête, mais n’accompagne pas sa démarche, laissant ainsi entendre aux gens qui, comme moi, ont l’esprit mal tourné, que le fond de la question n’est décidément pas un problème de liberté vestimentaire ou spirituelle, mais bien une tentative d’affirmation de… hum, de quoi exactement ? Qu’est-ce qu’ils ont à cacher ? À force de perplexité mes oreilles se nouent au-dessus de mon chanfrein, et ça me gêne pour lire.

    Maintenant chacun a droit aux contradictions, au développement inégal et combiné de la conscience sociale et politique, et il y a des choses plus importantes. Et je me sentirai plus proche d’une femme en foulard ou même voilée qui lutte contre l’excision et les violences conjugales et pour le droit des fillettes afghanes d’aller à l’école que d’une en minijupe qui s’en fout comme de son dernier soutien-gorge. Certes. Les principes sont clairs mais la réalité très complexe, l’esprit est prompt mais la chair est faible, l’éthique de responsabilité prend parfois le pas sur l’éthique de conviction, et gna gna gna gna. Bon, d’accord. De toutes façons on n’épuisera pas le sujet une veille de 8 mars.

    (message personnel) Je saisis l’occasion pour te féliciter pour tes récents exploits pharaoniques chez Me… hum, ailleurs sur le Net. Mais tu dois une prothèse de fesse à Jonath. En bois de hêtre fraîchement tronçonné, ça serait bien… (fin du message personnel)

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  17. J'ajoute aux commentaires de Marcella et Melchior que, hélas, l'oppression des femmes a ceci de spécifique qu'elle procède d'une aliénation profonde qui agit au cœur même de leur être, et qui entrave leur conscience (a) d'être des humains, (b) et leur conscience politique.

    Les femmes croient "choisir" ce qui en fait leur est imposé, depuis qu'elles sont nées, et depuis des siècles, par toutes sortes de procédés physiques et psychiques qui leur prescrivent une identité et une façon d'être au monde.

    Nous devons être tous conscients de ces formatages oppressifs afin de les combattre. Et ce, d'autant plus quand nous prétendons combattre politiquement pour la liberté....

    Ta copine, Néfertari, n'est pas une représentante du peuple comme souhaite l'être IM. Le fait d'être une responsable politique implique d'avoir une réflexion et une action politique claires.

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  18. Je crois qu'il faut nuancer encore. La LCR (celle d'autrefois, en tous cas) se voulait une organisation de cadres révolutionnaires: chaque militant(e) était censé(e) s'être approprié l'essentiel du programme et de la capacité à le mettre en oeuvre. Avec le NPA, on n'est plus dans le même cas de figure. Ce nouveau parti se veut la préfiguration d'une organisation de masse, regroupant des adhérents de niveaux de conscience hétérogènes. On pense ce qu'on veut de cette vision des choses, mais cela peut expliquer ce phénomène un peu surprenant de la candidature d'Avignon. Il est par ailleurs parfaitement possible que Madame Moussaïd puisse méconnaître le sens que les féministes donnent (avec raison à mon avis) au foulard islamique, tout en étant acérée (j'ignore si c'est vraiment le cas, mais le NPA le prétend) sur d'autres thèmes de lutte contre l'oppression des femmes.

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  19. Pourtant, avant l'exclusion scolaire ou sociale, ce sont les prises de position du NPA dans le conflit du Proche-Orient qui déclenchent chez Ilhem Moussaid l'envie de militantisme politique : défense de la Palestine et de Gaza contre Israël, Rwanda, Kosovo, elle est de toutes les manifestations.

    Jacques Hauyé, tête de liste NPA du Vaucluse, militant de longue date de la LCR, fait partie de ceux qui ont accueilli l'association des jeunes et Ilhem. Cet enseignant de 53 ans, professeur de physique, profondément laïque, a engagé un travail commun avec ces porteurs de traditions autres que la sienne. Les campagnes en faveur des Palestiniens ont scellé la confiance avec ces croyants musulmans.... Le sentiment d'appartenance à la communauté musulmane se renforce devant ce qui est ressenti comme une montée de l'islamophobie.


    Ce sont des extraits du communiqué du NPA. Je note que les prises de positions de Hauyé, profondément laïque sont assimilés à une « tradition » et non pas à une histoire centenaire de lutte contre le religieux, de réflexion sur le politique ;

    L'adhésion d'Ilhem Moussaïd s'est faite sur son soutien à la Palestine. Ce qui est en droite ligne avec ce qu'a toujours prôné la LCR : l'international. Sauf lorsque les soldats soviétiques ont envahi l'Afghanistan. Là, ils étaient pour.

    Enfin, la section composée surtout de jeunes gens issu de l'Alliance de la jeunesse contre le racisme, l'exclusion et la violence (AJC-REV) a vu la minorité contre la candidature de IM (à cause du foulard) s'exclure de la campagne.

    Il y a ainsi des « priorités politiques» propres au NPA. Là où il est nécessaire de fédérer les jeunes contestataires sans effectivement être trop regardant sur les luttes féministes... qui.. ne remuent pas les foules :)

    On est, comme le souligne Melchior, loin du "centralisme" politique d'antan.

    Toutefois, en prenant les devants de la scène médiatique, cette affaire aurait dû faire réagir les instances supérieures du NPA.. qui ont préféré manifestement fédérer les camarades pro-palestiniens plutôt que les camarades laïques ou féministes... sans là, craindre d'y perdre quelques militants... ce qui est plus que questionnant.

    Ah! la jeunesse des partis de masse, sans masse... tout un poème.

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  20. De tristes réalités à ne pas voiler...
    Vigilance orange et rouge !
    Lu dans l'Express.
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    Les femmes sont de plus en plus souvent victimes de viols et de violences au sein de leurs familles...

    Alors que l'année 2010 est consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes, l'Observatoire National de la Délinquance (OND) publie, opportunément, une synthèse statistique consacrée aux violences physiques et sexuelles et en particulier aux violences au sein des couples.

    Ce rapport, basé sur une enquête dite de victimation, et donc fondé sur de déclarations et non pas des plaintes, précise, ainsi: "qu'on estime que 150 000 femmes ont subi un viol ou un rapport sexuel forcé en 2007-2008, soit 0,7% des femmes de 18 à 75 ans". "Environ la moitié des femmes victimes de viol l'ont été (...) au sein de leur ménage" démontrent les statistiques.

    Les spécialistes de l'OND soulignent que "par rapport à 2006-2007, la proportion de femmes de 18 à 34 ans victimes de violences physiques au sein de leur ménage a connu une hausse significative (1,4%)". Cette hausse concerne aussi les violences sexuelles mais elle est moindre (0,4%).

    Plus inquiétant encore, la synthèse de l'OND fait apparaître que "le nombre de femmes qui déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d'un autre membre de la famille vivant avec elle est en hausse significative". Il est en effet passé de 200 000 en 2006-2007 à plus de 250 000 en 2007-2008...

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  21. Lue dans Slate une interview de Parvin Ardalan, l'une des représentantes du mouvement et site Internet féministe iranien, «Changement pour l'égalité». Extraits.
    _____
    - Vous habitez actuellement en Suède. Pourquoi? J'ai été interdite de sortie du territoire iranien pendant deux ans à cause de mes activités militantes et à l'issue de cette interdiction, j'ai gagné Stockholm pour des raisons médicales. Je n'ai pas encore décidé de ce que je ferai dans les prochains mois et il est fort probable que je resterai en Suède pour suivre mon traitement. Je continue bien évidemment mes activités au sein de «Changement pour l'égalité».

    - Qui fait partie du mouvement «Changement pour l'égalité»?
    C'est une nébuleuse. Le site et sa gestion sont très décentralisés. Les participants sont des personnes privées, des blogueurs, des organisations localisées en Iran, en France, en Suède, à Dubaï, aux États-Unis et encore ailleurs. Quand je suis arrivée en Suède, j'ai rencontré pour la première fois des hommes et des femmes qui collaborent avec nous depuis plusieurs années et portent notre campagne «One million signatures demanding change for discriminatory laws"

    - Est-ce que l'apparition du Net a changé la nature votre combat?
    Dans le contenu non: les messages, les revendications sont les mêmes. Nous nous battons toujours pour des réformes juridiques sur le statut de la femme, et à terme pour l'égalité des sexes : en Iran, une jeune fille peut être mariée dès l'âge de neuf ans, mais elle n'obtient la majorité civile qu'à seize. Une femme n'a pas le droit de divorcer, elle n'a pas le droit de voyager à l'étranger sans l'autorisation de son mari... notre combat est le même.
    Mais au niveau de la méthode, des relations que nous entretenons avec le monde, et entre nous au sein de notre organisation, oui, il y a eu énormément de changements. Je suis journaliste, vous savez. Le monde des médias en Iran est un monde d'hommes. Quand nous avons commencé notre travail de militantes en publiant une newsletter sur papier, illégale bien sûr, ce n'était pas simple. Le Net nous a permis d'avoir un espace à nous, uniquement réservé aux femmes. Nous avons commencé à véritablement féminiser notre mouvement. Et puis le Net autorise une organisation très horizontale. Il n'y a aucune hiérarchie. Pas de verticale du pouvoir. Désormais, notre activité de féministes se confond avec notre activité dans le réseau.
    Notre mouvement a commencé avec plusieurs initiatives isolées. Je dirigeais ma propre organisation de lutte contre les violences conjugales. Nous manifestions et nous n'étions en contact avec des associations amies qu'au moment des mobilisations. Internet nous a fédéré et nous a permis de communiquer ensemble en dehors des manifestations tout en contournant la surveillance policière. Le mouvement «One million signature» a vu le jour un mois après le lancement du site et a été inspiré de l'exemple marocain, où le code familial a été reformé en 2006, dans ce pays à l'initiative du gouvernement, et où la société civile avait également cherché à obtenir un million de signatures pour sa modernisation.
    Votre mouvement compte-t-il déjà des victoires?
    Je pense que l'existence même de notre mouvement, de notre site, l'ampleur qu'il a pris depuis 2006 est une victoire en soi. L'avenir est assez clair pour nous. Nous prenons part à la démocratisation de la société iranienne. Quand le «Mouvement vert» a commencé, suite à la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin 2009, nous avons pu observer l'essor d'une conscience politique dans la population. Quelque chose qui était en sommeil depuis plusieurs années. Nous rejoignons totalement ce mouvement - même si nos revendications sont plus spécifiques - dans la mesure ou nous proposons nous aussi un contre-pouvoir.

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  22. Le Haut Conseil à l'intégration (HCI) mène depuis octobre une réflexion sur l'expression religieuse dans les espaces publics avec une vingtaine d'experts : chercheurs, sociologues, universitaires et personnalités qualifiées. À l'issue de leurs travaux, il vient de rédiger une série de recommandations, que son président, Patrick Gaubert, va remettre prochainement au premier ministre. Ces propositions visent à répondre aux situations nouvelles, non prévues par la loi de 1905, pour éviter les réactions excessives à chaud, la focalisation sur l'islam, et pour rétablir une laïcité dynamique, qui est un facteur d'intégration.

    La loi de 1905 sépare l'espace public du privé. Mais ne dit rien sur l'espace civil. Elle n'avait pas anticipé la mutation de la société, l'affirmation chaque jour plus importante des particularismes sur la voie publique, que ce soit les tribus adolescentes, les looks voyants ou encore l'appartenance religieuse. La montée en puissance de l'islam, religion de rites collectifs, a elle aussi bousculé une société sécularisée. Ces dernières années, de multiples affaires ont éclaté, dans ce flou juridique.

    Le HCI suggère de distinguer trois espaces : le public, le civil et l'intime, et de renforcer la laïcité dans les espaces où s'exerce l'autorité publique. Il insiste pour que, au-delà des fonctionnaires, tous les collaborateurs occasionnels du service public soient soumis au même impératif de neutralité (jurys d'examen,jurés d'assises, parents accompagnateurs de sortie scolaire). Le HCI propose aussi la prohibition de tous signes et tenues religieux au sein des assemblées délibérantes des collectivités publiques, même s'il reconnaît que «les élus jouissent d'une pleine liberté d'expression au sein des assemblées». Il propose qu'«en tant que représentants de l'ensemble des citoyens, ils n'y manifestent pas de manière visible leur appartenance».

    Le HCI aurait souhaité sanctuariser tous les espaces de l'autorité publique, dont l'université. Plutôt que d'interdire les signes religieux dans les facultés - mesure trop polémique -, il s'est attaché à sauvegarder la liberté d'enseignement des professeurs, parfois soumis à de fortes pressions. Le HCI propose «que les règlements intérieurs interdisent le prosélytisme manifeste pendant les cours et que soient préservés la mixité et l'égalité homme-femme». Dans le primaire, il propose que l'enseignement de l'histoire des religions, inscrit au programme, soit effectif.

    À l'hôpital, le HCI réaffirme qu'on ne peut choisir son médecin dans les services d'urgence. Une règle en vigueur mais parfois difficile à faire appliquer. Enfin, le HCI invite les maires à faire respecter la liberté de circulation sur le domaine public, notamment pour éviter les prières à répétition dans la rue.

    Le document reprend plusieurs mesures proposées par la commission Stasi sur la laïcité en 2003 mais restées lettre morte. Le HCI plaide à nouveau pour un crédit de jours fériés dans l'entreprise, avec la possibilité de choisir ses dates, ou pour la généralisation de menus sans viande.

    En revanche, le conseil se montre intransigeant sur les signes religieux ostensibles, perçus comme un risque de fragmentation de la nation française. «Certains considéreront que nous prônons une laïcité de combat» , anticipe Patrick Gaubert. «Mais c'est simplement la laïcité. Si le politique n'affronte pas aujourd'hui les dérives, nous irons de compromissions en crises» , pronostique le président du HCI, au risque de déranger le gouvernement. Pour éviter que les excès du droit à la différence culturelle comme les intégrismes «ne remettent en cause le vivre-ensemble», le HCI souligne que l'État doit assurer ses missions régaliennes, comme l'aide sociale, sous peine de nourrir le communautarisme.

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  23. Tout cela me paraît aller dans le bon sens.
    “Si le politique n'affronte pas aujourd'hui les dérives, nous irons de compromissions en crises”

    Pour ce qui est de l’enseignement, les créationistes, déjà arrivés, en France et les musulmans radicaux se donnent la main pour refuser Darwin pendant les cours.

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  24. Lu dans Le Monde
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    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/30/burqa-le-discours-du-gouvernement-vise-a-contrer-le-front-national_1326538_3224.html#ens_id=1245449
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    Nicolas Sarkozy et François Fillon entendent légiférer coûte que coûte sur le port du voile intégral en France. Et ce dès le printemps.
    En dépit de l'avis rendu par le Conseil d'État, mardi 30 mars dans la matinée, qui indique qu'une interdiction générale et absolue du port du voile intégral en France ne "pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable", le gouvernement s'est dit, un peu plus tard dans l'après-midi, par la voix du ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, "déterminé à aller le plus loin possible sur la voie de l'interdiction générale du voile intégral, dans le respect des principes généraux du droit".

    Le premier ministre avait utilisé exactement les mêmes mots lundi 29 mars devant les parlementaires UMP.

    Ce discours volontariste "vise pour une part à donner des gages à la majorité, et notamment à Jean-François Copé, le patron des députés UMP, qui demande depuis plusieurs mois une loi d'interdiction", explique Françoise Fressoz, responsable du service France du "Monde".

    "Mais il s'agit surtout de tenir un discours en direction du Front national et de ses électeurs", ajoute-t-elle.
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    Nous sommes bien loin du droit des femmes...

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  25. Lorsqu’il s’agit de “protéger” la “société” des délinquants on enferme les délinquants mais lorsqu’il s’agit de protéger les femmes contre quelques excités - car évidemment tous les hommes ne se croient pas autorisés à sauter sur toutes femmes montrant ses genoux - on enferme les femmes...

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  26. Si l’on suit l’avis du Conseil d’Etat il faut vite contester l’interdiction de se promener nus dans la rue.

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  27. Agence France-Presse
    Bruxelles

    La Belgique devrait franchir mercredi une étape décisive vers l'interdiction du port du voile islamique intégral dans l'«espace public», et donc y compris dans la rue et pas uniquement dans certains lieux et services publics comme la France s'apprête à le faire.

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  28. Lu dans Libé.

    Après les élections régionales, le foulard d’Ilham Moussaïd continue de déchirer le NPA du Vaucluse. La présence de cette jeune candidate voilée sur la liste anticapitaliste en Paca a donné lieu, mercredi, à une scission au sein de l’antenne du parti d’Olivier Besancenot dans le département.

    «Après la campagne médiatique envers le NPA, autour d’une candidate voilée qui aurait dû rester une candidate parmi d’autres, le NPA Vaucluse se réorganise», annonce un communiqué, signé par Jacques Hauyé, tête de liste départementale du NPA pour les dernières élections régionales. «Les comités attachés au féminisme et à la laïcité regrettent l’instrumentalisation de l’islam à laquelle la candidate s’est prêtée avec le concours actif d’une équipe qui s’est autonomisée et qui continue autour d’elle», pointe-t-il.

    Ilham Moussaïd et la quinzaine de personnes qui la soutiennent ne peuvent toutefois être virés du NPA. «Il n’y a pas de procédure d’exclusion dans les statuts du NPA mais on ne peut plus fonctionner ensemble donc on considère qu’ils vivront leur vie», a raconté Jacques Hauyé, joint par l’AFP.

    Pierre Godard, tête de liste aux régionales pour le NPA en Paca, estime, de son côté, que la situation dans le Vaucluse reflète le débat qui se déroule dans le parti au niveau national sur ce sujet. Le «parlement» du NPA, réuni le week-end dernier à Paris, avait d’ailleurs consacré une «longue discussion» à la question du voile islamique. En attendant le congrès de novembre où cette question, parmi d’autres, doit être tranchée.

    (Source AFP)

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  29. J'enrage contre la position des Verts et du PS sur le problème du voile, qu'ils estiment mineurs ces cons. Il est certain que le devenir de milliers de femmes musulmanes des banlieues est sans poids au regard du vote des bobos des centres villes et des campagnes tolérant l'intolérable. C'est comme Duflot qui n'ose pas dire qu'elle aime le confit de porc, parce que ce n'est pas politiquement correct. Si je n'étais pas aussi triste, réellement triste, en regardant cette gauche, ma gauche, je rirais de la voir dissoudre au fond de son chaudron anglo-saxon de gestion du capital la laïcité de ma culture. J'ai mal à mon peuple.

    je vous invite à signer l'appel de Ni putes ni soumises.

    http://www.niputesnisoumises.com/blog/2010/03/06/appel-ni-voile-ni-burqa/

    Elles sont immenses ces femmes qui témoignent. Nourries de laïcité. Elles sont le porte drapeau de ce qui fait la spécificité de notre histoire française. Comme Fatoumata Sidibé, voir le témoignage sur le lien qui suit :

    http://www.niputesnisoumises.com/

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  30. Voici le texte de l'appel de NPNS (que je n'aime pas ce titre, damned, tant pis), auquel a renvoyé Brocéliande:

    Ni voile ni Burqa !
    PAS DE DÉMOCRATIE SANS LAÏCITÉ

    Au XXIe siècle, en France, la burqa, symbole ultime de l’oppression des femmes fait débat à l’assemblée nationale.

    35 ans après la loi Veil sur le droit à l’IVG, la liberté à disposer de son corps n’a plus le même sens.

    La dégradation de la condition des femmes risque d’atteindre un point de non retour.

    Nous, les femmes, en payons le prix fort, soumises au contrôle obsessionnel de l’espace public, au contrôle de nos corps, aux vexations et violences quotidiennes, à la roulette russe des viols collectifs. Le silence fait de nous des proies ; une femme meurt sous les coups tous les 2 jours, des milliers comme Coralie, Fatima ou Nadia disparaissent chaque jour sans laisser de trace. Parler ou se taire, Najlae a fait le choix de dénoncer les violences intrafamiliales, elle a été expulsée. L’émancipation un droit ? Veut-on faire du droit des femmes un préalable au progrès social ou une variable ajustable en fonction des revendications des uns ou des autres ?

    Au nom du « droit à la différence », on ampute chaque jour davantage notre Liberté. Au cri de «c’est mon choix», les violences faites aux femmes, telles que la polygamie, l’excision, les mariages forcés, le voile, la burqa… se trouvent légitimées aux dépens de la dignité humaine, du principe d’égalité et de laïcité, gardiens de nos libertés.

    Quel choix quand mon corps a cessé de m’appartenir ? Quel choix quand l’accès à la contraception et à l’IVG reste une utopie et, pour des milliers de jeunes filles, un interdit! En 2004, l’école est sanctuarisée et permet aux filles de vivre leur scolarité dans la mixité. Pourtant, sous la pression des intégrismes, notre mixité est toujours attaquée dans la sphère publique. Nos espaces de libertés continuent à se réduire proportionnellement à l’extension du voile au djeleb, puis au niqab et à la burqa. Porter une jupe devient un acte de résistance qui expose les rebelles aux représailles. Des horaires de piscines et des gymnases non mixtes au burkini, la séparation des sexes est imposée de fait dans l’espace public et maintenant en politique.

    Certains font du voile et de l’opposition à l’IVG des arguments de campagne. L’universalité des droits est remise en question. Quelle égalité sans mixité et sans laïcité ? En tolérant la burqa, on tolère un instrument d’oppression, symbole de la défaite des femmes.

    Notre démocratie n’est pas négociable.

    Nous réaffirmons que la Laïcité est une valeur incontournable, un principe d’espoir : sans laïcité, il n’y a pas mixité; et point d’égalité, sans mixité. « Les violences faites aux femmes » ont été déclarées Grande Cause nationale. Il est temps de mettre un terme aux dérives inacceptables. Nous appelons toutes les forces progressistes, tous les partis démocrates à prendre des positions claires en faveur de l’égalité des sexes. A L’image du droit de vote, du droit à l’avortement, l’occasion nous est donnée aujourd’hui de réaffirmer le droit à l’émancipation pour toutes!

    Nous réaffirmons l’urgence d’un féminisme laïque pour défendre, en France et partout dans le monde, les droits des femmes, l’égalité des sexes et pour se battre contre les discriminations et toutes les formes de violence.

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  31. Je parlais de l'appellation "ni putes ni soumises", of Corse...

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  32. Lu dans l'Express.

    Le député socialiste de l'Essonne et deux élus PS veulent interdire le voile intégral dans tout l'espace public. Ils dénoncent le manque de clarté et de courage de la direction du PS sur le sujet.

    Manuel Valls, le député maire d'Evry s'est prononcé jeudi 1er avril, aux côtés d'Odile Saugues, députée PS du Puy-de-Dôme, et de Philippe Esnol, maire de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), pour "une loi visant à proscrire le port du voile intégral dans l'ensemble de l'espace public".

    Les signataires s'opposent donc clairement à la ligne tenue par leur parti, qui, le 31 mars, s'est rangé derrière l'avis rendu par le Conseil d'État contre une loi d'interdiction générale de la burqa. Pour la haute juridiction une telle loi "ne pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable".

    Dans un communiqué du secrétariat national, le PS affirmait son opposition à "une loi de circonstance", préférant combattre le port du voile intégral au moyen d'une "action publique conforme aux principes du droit, une politique de défense des droits des femmes et de lutte contre les dérives de nature sectaire".

    Une position que dénoncent Valls et ses amis. "La défense des valeurs républicaines ne peut s'accommoder de petits calculs de boutique", écrivent-ils. Contactée par LEXPRESS.fr, Odile Saugues précise: "On ne peut pas à la fois être contre le port de la burqa, mais ne pas l'empêcher. Il faut du courage, de la clarté".

    Les trois élus appellent à la construction d'un "consensus large" sur le sujet, jugeant la burqa "contraire à la dignité humaine" et dénonçant "un symbole idéologique visant à s'opposer ostensiblement à la République laïque".

    La démarche de Manuel Valls, d'Odile Saugues et de Philippe Esnol les rapproche de la ligne défendue par l'UMP.

    Le 30 mars, Jean-François Copé, chef du groupe UMP à l'Assemblée, partisan dune interdiction totale de la burqa, appelait à passer outre l'avis facultatif du Conseil d'Etat. Le même jour, Brice Hortefeux indiquait que le gouvernement présenterait "un projet de loi allant aussi loin que possible". Voie confirmée par le chef de l'Etat: le 31 mars, Nicolas Sarkozy, réaffirmait qu'il était pour "la fermeté" et souhaitait aller "le plus loin possible" sur la question du voile intégral.

    Une proposition de loi à laquelle les trois élus socialistes pourraient se rallier, comme l'explique Odile Saugues: "J'attends d'examiner la proposition de loi, il n'est pas question de s'engager sur des paroles. Mais si le texte présenté à l'Assemblée me convient, s'il ne contient rien d'infamant contre une religion, je suis prête à voter contre mon camp."

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  33. De la caustique Elisabeth dans Causeur. Extraits résumés.
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    http://www.causeur.fr/burqa-pour-un-referendum,6050
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    Si nous considérons que l’avis du Conseil d’Etat doit primer sur celui du chef de l’Etat, c’est forcément que la légitimité du premier est supérieure à celle du second. Donc, le Conseil d’Etat a tranché. “L’interdiction générale de la burqa contraire au droit”, résume Le Monde, visiblement fort satisfait de cet avis ipso facto transformé en décision s’imposant à tous.

    Le Conseil met donc en garde le gouvernement: si vous votez une interdiction générale, vous vous ferez retoquer par nos copains et voisins du Conseil constitutionnel, puis par la Cour européenne des Droits de l’Homme. On se rappelle que, sur le voile à l’école, les conseillers d’Etat avaient, à la demande de Jospin, pondu un avis mi-chèvre moi-chou, refilant le mistigri aux chefs d’établissement. […]On nous expliquait alors que la loi serait une catastrophe, qu’elle nous fâcherait avec les musulmans du monde entier, qu’elle ferait fuir les jeunes filles musulmanes de l’école publique – et bien sûr qu’elle serait retoquée par le Conseil constitutionnel. Quand la loi a été votée en 2004, rien de tel ne s’est produit. On avait juste perdu vingt ans et encouragé de nombreuses jeunes filles à adopter le hidjab.

    Dans la classe politique, le soulagement est perceptible, dans les rédactions on triomphe – très discrètement à Libé où, en trois jours, on n’a pas trouvé le temps de consacrer un papier de fond à la question.

    Oui, nous répugnons, au nom de la liberté qui nous est chère, à prononcer une interdiction générale concernant une habitude vestimentaire. Sauf que la burqa n’est pas une fanfreluche comme les autres. Dans le monde entier, elle est portée et préconisée par ceux qui nous promettent chaque jour mille morts. Porter la burqa en France c’est affirmer haut et fort qu’on n’adhère pas aux valeurs de la France. Et ça, ce n’est pas contraire au droit? Autant expliquer directement aux Français qu’ils doivent renoncer à leurs valeurs au nom de leurs valeurs.

    Si les mots ont encore un sens, rien n’oblige le chef de l’Etat à se conformer à l’avis du Conseil d’Etat. Pour peu qu’on ait la volonté d’aller jusqu’au bout, les solutions respectueuses du droit existent. La première est de modifier la Constitution pour y introduire un principe justifiant l’interdiction de la burqa – dignité humaine, civilité, décence (oui, cette prison de tissu est parfaitement indécente), respect de l’autre: les juristes sont très imaginatifs, ils trouveront. Il existe une autre solution, simple et idéale au plan symbolique. Le Conseil constitutionnel s’étant toujours refusé à contrôler la conformité des lois référendaires – et, sauf à faire un coup d’Etat, il devrait continuer – il suffit de soumettre le texte de loi à l’approbation du peuple.

    Inutile de s’emballer, les chances de voir se réaliser un tel scénario sont pour infimes. Le plus probable est que le camp de l’apaisement l’emportera. La cohorte des trouillards bien-pensants qui se réjouissent aujourd’hui a la vue courte.

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  34. Excellent papier que tu as sélectionné là, chère Monica.

    "Riposte laïque" écrit cela :

    En effet il est important de savoir que la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) considère dans ses multiples arrêts rendus suite aux recours des militants islamiques contre les lois laïques des pays européens que le port en public de la burqa, du niqab, du hidjab, du voile islamique ostensible est assimilable à un trouble à l’Ordre Public sur les considérations suivantes :

     La liberté de manifester sa religion peut être restreinte afin de préserver les valeurs démocratiques de la société.

     La limitation du port du voile islamique en public, donc son interdiction, peut être un besoin social impérieux tendant à atteindre les buts légitimes que sont la protection des droits et libertés d’autrui, la sauvegarde du principe de laïcité, le maintien ou la protection de l’Ordre Public.

     Le port du voile islamique, manifestation extérieure de croyances religieuses doit être assimilé à une pression sur celles qui ne pratiquent pas la religion musulmane ou qui adhèrent à une autre religion, et est susceptible de mettre en cause aussi bien l’Ordre Public que le respect des opinions d’autrui....

    http://www.ripostelaique.com/La-Cour-Europeenne-des-Droits-de-l,2537.html

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  35. Ô Gauche, ma chère Gauche, ma famille, que tu me fais mal aux seins ! (on est féministe ou on ne l'est pas…) Vais-je être obligé de crier "Vive Copé" ?! Ben oui, vive Copé sur ce coup là, quelles que soient ses éventuelles arrière-pensées. Et vive Valls (idem). Pincez moi, je crois que je fais un mauvais rêve.
    Non, vive Sarkozy, pas question.

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  36. A propos de la burqa en Belgique
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    http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/interdiction-de-la-burqa-en-72655?debut_forums=200#forum2505985
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    La Belgique pourrait interdire le port de la burqa dans l’espace public au sens large dès cet été. Les députés de la commission de l’Intérieur ont adopté à l’unanimité mercredi 31 mars un nouveau projet de loi : celui de l’interdiction du port d’un vêtement masquant le visage dans l’espace public.

    Ce texte sera présenté en cession plénière le jeudi 22 avril. S’il est adopté, ce qui ne fait pratiquement aucun doute, il prendrait effet dès cet été, et la Belgique deviendrait ainsi le premier pays européen interdisant le port de la burqa dans l’espace public. Dans le texte, l’expression «espace public» couvre la rue, les trottoirs et accotements, les parcs et jardins publics ainsi que les terrains de sport et les aires de jeu, les bâtiments à vocation culturelle accessibles au public et les bâtiments des services publics, bref, partout ailleurs que chez soi.

    Soutenu par le parti au pouvoir, par les écologistes et par l’extrême droite, ce projet de loi ne parle pas explicitement de la burqa ou du niqab, mais de "visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement de manière telle qu’ils ne soient plus identifiables". Les contrevenants s’exposent à des amendes et/ou des peines de prison allant de un à sept jours.

    Deux raisons principales ont été évoquées pour justifier l’adoption par les députés de la commission. Daniel Bacquelaire, chef du groupe libéral, aborde tout d’abord la question de la sécurité (identification de chacun en tous lieux), ainsi que celle de «la dignité de la femme» et du respect des «principes démocratiques fondamentaux».

    Denis Ducarne, libéral francophone, membre du Mouvement réformateur, parle d’un «signal très fort envoyés aux islamistes», et de «la fierté d’oser faire cette démarche alors qu’il y a des débats en France, en Suisse, en Italie».

    Bart Somers, quant à lui, affirme que le texte «souligne la nécessaire dignité et le respect de tout un chacun dans notre société, il affirme notre solidarité avec les femmes qui sont obligées de porter la burqa».

    En France, bien ue le conseil d’Etat se soit prononcé contre le recours à la voie législative pour interdire le port de la burqa (contestable juridiquement), le chef du groupe UMP à l’Assemblée, Jean François Copé, ainsi que de nombreux députés de tous bords, semblent prêts à passer au-delà de cet avis et à emboiter le pas à la Belgique.

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  37. "Soutenu par le parti au pouvoir, par les écologistes et par l’extrême droite"... Vive les écolos belges qui savent faire de la politique en dehors de la politique politicienne! genre "je suis contre si t'es pour"... Vive les écolos!

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  38. Un article dans Marianne sur la question de la burqa. Quelques extraits.
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    http://www.marianne2.fr/Burqa-les-facheux-oublis-juridiques-du-Conseil-d-Etat-et-de-quelques-autres_a190065.html
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    Le port de la burqa, à travers sa symbolique et sa vectorisation d’une idéologie fondamentaliste, vise à nier trois principes qui fondent et cimentent notre République et son système juridique.

    
- Burqua et principe de laïcité – Le fondamentalisme islamique nie purement et simplement le principe de séparation de la «Mosquée et de l’Etat». Pour lui, l’Etat, ses valeurs, lois et institutions doivent être musulmans et coraniques et s’imposer à tous y compris aux non musulmans.

    - 
Burqua et principe d’indivisibilité – La France est un État dont l’expression de la souveraineté politique et juridique ne se partage pas puisqu’elle appartient au Parlement (ou au gouvernement par délégation) en sa qualité de faiseur de loi. La burqa illustre la primauté – voire l’exclusivité - d’une loi d’origine et d’essence divine qui nie primauté, valeur et application de la loi civile en tant que Loi découlant de la pensée et de l’activité humaine.

    - Burqua et principe d’égalité (égalité homme/femme) – Le fondamentalisme islamique, non seulement ignore, mais nie l’égalité juridique entre homme et femme.

    «Touche pas à ma burqa!» semble être le nouveau message de certaines personnalités de Gauche dont Martine Aubry qui s’est déclarée heureuse quant au contenu de l’avis du Conseil d’Etat écartant l’interdiction générale du port du voile intégral. «Faisons attention qu’il n’y ait pas une loi stigmatisante qui ne porte que sur les signes religieux (...)». affirme-t-elle.

    La logique que sous-tend cette affirmation, cette logique qui ne voit que du religieux là où il n’y a que du Politique, traduit toutes les insuffisances mais également toutes les complicités de notabilités qui pensent et jouent sur le communautarisme et ses réserves de voix pour et lors de futures élections.
    Elle illustre aussi ce sentiment de culpabilité – aussi obsessionnelle que postcoloniale - qui vise à n’adopter aucune attitude susceptible de froisser ou de nuire, de prés ou de loin, à tel(le) ou tel(le) à partir d’un présupposé ethnique et culturel au regard du passé (forcément négatif) de la France.

    Dans tous les cas ... cela entraîne, petit à petit, toute une série de renoncements à la laïcité et au féminisme, pourtant valeurs emblématiques de la Gauche, bon teint ou non.

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  39. Un article sur le voile intégral dans Agoravox dont je retiens quelques extraits.
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    http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/voile-integral-la-question-est-72919
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    Un vêtement, un accessoire, sont des signes d’appartenance religieux lorsqu’ils concernent la totalité des croyants. Pas s’ils n’en concernent qu’une partie : dans ce cas il s’agit de signes de différenciation sociale, et c’est tout autre chose. On pourra croire que le voile est un signe religieux lorsque les hommes le mettront aussi. En attendant, ils n’ont pas à décider à la place de l’autre moitié de l’humanité.

    Mais la pudeur, alors ? Le mot, qui claque dès que s’entame le moindre débat sur le sujet, est très révélateur : c’est sûr, la pudeur, c’est bien. Mais alors, si c’est important, si c’est une valeur, pourquoi seulement les femmes ? Porter le voile intégral aujourd’hui dans une société non tribale, en tout cas qui ne se veut pas telle, c’est décider unilatéralement que cette société est de type tribal, et en imposer la marque quotidienne. Ce n’est pas différent de l’imposition qui serait faite à un groupe ethnique ou social de porter un signe distinctif. Que celui ou celle qui porte ce signe soit "d’accord", n’est pas pertinent dans ce débat, qui relève non de la "conscience" mais de l’ordre public. Le voile est l’étoile jaune de la femme.

    Si c’est un principe constitutionnel constant que les traités dûment ratifiés l’emportent sur les lois nationales, il existe justement un traité supra-européen, qui dit clairement le droit sur cette question : La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, adoptée et ouverte à la signature, à la ratification et à l’adhésion par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 34/180 du 18 décembre 1979. Elle a été ratifiée en 1984 par la France, ce qui lui donne depuis cette date force de loi. Aucun autre traité n’est venu la contredire, et elle a été ratifiée par les autres pays de l’Union, comme par la plupart des nations du monde... sauf quelques-unes, devinez lesquelles. L’Iran, au hasard ? Gagné !

    Et ce texte est parfaitement clair sur les pratiques discriminatoires, sur les obligations des États. Le voile intégral constitue bien une "distinction" sociale qui entre sans contestation possible dans la catégorie des "coutumes et pratiques" relevant du domaine "social, culturel ou civil" ; notons également que pour être hors la loi une telle pratique n’a pas besoin d’avoir explicitement pour but de compromettre les droits quotidiens et l’égalité : il suffit que ce soit un de ses effets.

    Les obligations de la Convention Internationale sont donc claires pour les états qui l’ont ratifiée : la France n’a pas que le "droit" de légiférer sur ces bases, elle y est tenue -et même déjà un peu en retard. Elle doit d’urgence éliminer sur son sol, par des dispositions législatives, une coutume et pratique contraire aux droits de la femme, quelles que soient les arguties qui puissent être avancés pour la justifier. La Commission Européenne et la Cour de Justice seraient donc bien avisées de ne pas se mettre en travers d’une loi qui les dépasse, et si d’aventure elles le font, leur obstruction devra de toute façon être considérée comme nulle de plein droit.

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  40. Un petit sondage sur Agoravox:

    Pensez-vous qu’il faille interdire le port de la burqa dans les espaces publics (rues, jardins publics, administrations, restaurants et magasins) en France ?

    Oui 1255 68.6%
    Non 574 31.4%
    1829 votes

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  41. Emission d'une grande intelligence, ce midi chez Finkielkraut.

    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/repliques/

    et une petite pub pour Mohamed Sifaoui


    Mohamed Sifaoui
    Pourquoi l'islamisme séduit-il ?
    Armand Colin - 27 janvier 2010


    L'islamisme séduit, interpelle, inquiète, suscite débats et polémiques mais reste finalement méconnu. Quelle est son histoire, quels sont ses mécanismes, son fonctionnement, sa littérature, les ressorts psychologiques qu'il utilise, sa dangerosité ? Questions infiniment délicates auxquelles Mohamed Sifaoui, engagé depuis de nombreuses années contre « l'idéologie islamiste », répond avec lucidité et sans langue de bois.

    Cette idéologie, qu'on ne saurait confondre avec l'Islam, est responsable, d'abord et avant tout, de la mort de milliers de musulmans... Hostile à toute expression libre, elle a déclaré une guerre sans merci aux principes démocratiques. Cet essai nous donne des clés pour comprendre son histoire et les ressorts sur lesquels jouent ses idéologues. Pourquoi notre société, voire les pouvoirs publics, sont-ils finalement si naïfs et même tolérants envers les menées salafistes ? Pour quelle raison tant de jeunes, y compris non musulmans, en viennent-ils à adhérer à cette idéologie ?

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  42. Oui, Brocéliande, que de questions...jugées "délirantes" par certains de nos amis de gauche.
    Tout cela serait du pur fantasme raciste.

    Lu dans Courrier International à propos des droits des femmes au Libal.

    "C'est un pas important vers l'égalité des droits entre l'homme et la femme au Liban que le Conseil des ministres a effectué en avalisant le projet de loi – présenté mardi 6 avril par le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar – relatif à la protection des femmes contre les violences domestiques", rapporte L’Orient-Le Jour.

    Toutefois, ce projet a dû subir une modification à l’initiative du représentant du Hezbollah au gouvernement, le ministre du Développement administratif Mohammad Fneich.

    Ce projet de loi devrait permettre aux femmes de réclamer la protection des agents de l'ordre en cas de violences conjugales ou familiales. Il ouvre également la possibilité aux femmes de porter les cas de violences conjugales et familiales devant les tribunaux civils, mais uniquement dans le cas où les tribunaux religieux le permettent.

    "Ce n’est qu’après l'ajout de cette clause sur l'autorité de référence des tribunaux religieux que le texte a pu finalement être approuvé par l'ensemble du gouvernement. Le ministre Fneich a insisté sur la nécessité de "protéger le couple, ce dernier devant rester sous l'autorité des tribunaux religieux".

    Le projet de loi, qui condamne aussi les crimes d'honneur, doit encore être soumis à l’approbation du Parlement.

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  43. Lu dans le Nouvel Obs.
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    Le membre du bureau national du PS, Malek Boutih, accuse le patron des députés UMP, Jean-François Copé, de remettre via l'interdiction du voile intégral, "la question de la tension raciale au cœur du débat politique" en France, dans un entretien à Radio Orient.

    Dans le même entretien il accuse la droite d'arrière-pensées politique et préconise, lui aussi, une loi d'interdiction du voile intégral dans l'ensemble de l'espace public (je souligne).

    Malek Boutih a affirmé que: "Aujourd'hui, (Jean-François Copé) est l'homme qui va remettre la question de la tension raciale dans ce pays au cœur du débat politique. Je connais Jean-François Copé. Il ne s'est jamais intéressé au combat pour le droit des femmes".

    "Il a même été, pendant longtemps dans sa jeunesse, contre la laïcité. C'est pour lui l'opportunité de déclencher un discours à d'autres vocations politiques. Donc je trouve que l'homme le moins approprié pour parler de la burqa s'appelle Jean-François Copé", ajoute-t-il.

    Malek Boutih "espère que, y compris au sein du gouvernement, y compris quelqu'un comme Fadela Amara, qui a une certaine autorité sur cette question, pointera du doigt le fait que si la loi passe, il ne peut pas être l'homme qui en retirera les lauriers. Parce que lui, au contraire, met en danger le caractère clair de ce débat".
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    S'il s'agit de dénoncer Copé, je veux bien, du moment que le but est de défendre le droit des femmes.

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  44. Lu dans Courrier International.
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    Les Algériennes en ont assez du hidjab

    En Algérie le débat sur le voile n'a jamais été tranché, nous dit l'Expression. Le quotidien algérien publie le témoignage de femmes qui ont pris le parti de ne plus le porter, faisant ainsi preuve de courage, de témérité ou parfois d'insolence. Les raisons diffèrent d'une femme à l'autre. Pour certaines le hidjab n'est qu'un effet de mode auquel elles ne souscrivent plus, d'autres y renoncent car elles ne savent plus pourquoi elles l'ont porté un jour et que la religion ne se limite pas au port du voile. Beaucoup estiment qu'il a été imposé dans les années 90 quand la terreur islamiste était à son comble. L'instabilité de l'adolescence, âge auquel il est difficile d'assumer un choix est aussi évoqué. Pour certaines enfin, le hidjab a été un moyen de trouver un mari car les jeunes femmes voilées sont vues comme des femmes pieuses, vertueuses et soumises. Ce dernier critère toutefois est en train de tomber en désuétude.

    Pour les chercheurs du Centre de recherche en économie appliqué pour le développement (Cread) qui étudient l'abandon du voile, le phénomène «est relativement nouveau et traduit l'évolution de la femme algérienne». Il n'y a pas si longtemps, les Algériennes étaient scindées en deux groupes. D'un côté les femmes instruites, travailleuses vêtues à l'occidentale, les cheveux bien découverts. Et de l'autre, des femmes recluses, faisant de rares apparitions. Le voile en jouant un rôle de médiateur entre les deux groupes, a brisé les barrières qui les séparent.
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    Relevons le le phénomène «est relativement nouveau et traduit l'évolution de la femme algérienne», à l'envers duquel vont les femmes qui revendiquent le port du voile en France...

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  45. Lu dans l’Express un article qui fait froid dans le dos.
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    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/une-volonte-politique-de-nuire-aux-femmes-algeriennes_884531.html
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    Depuis plus de deux mois, la ville algérienne d'Hassi Messaoud est le théâtre d'expéditions punitives ultra violentes, menées par des groupes d'hommes contre des femmes. Une situation que la ville avait déjà connue en 2001. La comédienne algérienne Nadia Kaci avait prêté sa plume à deux victimes pour témoigner. Aujourd'hui, elle explique le retour du phénomène.

    Ça a recommencé il y a un peu plus de deux mois et demi. Pratiquement toutes les nuits, des groupes d'hommes défoncent les portes, entrent et agressent les femmes à l'arme blanche. Ils les violent, les torturent et pillent leur maigre bien. C'est très comparable aux évènements de 2001, sauf qu'à l'époque, plus d'une centaine de femmes avait été agressée en trois nuits. Là, les violences sont les mêmes mais s'étendent dans la durée.

    Les femmes qui ont témoigné récemment ont raconté qu'un imam avait chauffé à blanc les hommes le dimanche soir.

    Neuf ans après l'horreur de Hassi Messaoud, Fatiha et Rahmouna se souviennent. Les deux rescapées viennent de publier "Laissées pour mortes", un livre document dans lequel elles racontent leur calvaire.

    Dernièrement, la voisine d'une victime a appelé la police à deux reprises pendant une attaque. La première fois, ils lui ont dit d'aller se recoucher. La seconde, ils lui ont raccroché au nez. Après, ça ne répondait plus. On a vraiment l'impression de vivre dans une zone de non-droit. Certains disent que les policiers eux-mêmes ont peur des représailles s'ils interviennent. D'autant plus qu'il n'y a pas de suites judiciaires lorsque les suspects sont arrêtés.

    Le Gouvernement depuis 2001 fait tout pour garderles yeux fermés. D'ailleurs, les violences faites aux femmes ont explosé depuis 2001. Mais tout est fait pour les décourager de porter plainte. J'en suis à me dire qu'il existe une réelle volonté politique de nuire aux femmes.

    Pourquoi? Selon moi, il y a deux facteurs. D'abord, le code de la famille de 1984, dans lequel on a expliqué aux hommes qu'ils avaient tous les droits sur leurs femmes. Ensuite, l'impunité réservée aux intégristes qui ont torturé et violé pendant les années noires du terrorisme. Aujourd'hui, on les appelle même des "repentis", alors qu'ils ne sont jamais repentis de rien! Ça revient à expliquer aux hommes qu'ils peuvent se défouler sur leurs femmes en toute impunité. C'est un message fort envoyé à la société.

    Le livre «Laissées pour mortes» n'était pas vendu en Algérie. Mais le seul fait qu'il existe a été ressenti comme un immense espoir par toutes ces femmes. Les médias, quant à eux, ont applaudi l'initiative. Tout comme l'opinion publique, qui s'est mobilisée pendant quelques jours. Mais très rapidement, c'est retombé. En revanche, le ministère algérien de la solidarité nous a attaquées verbalement, et nous a traitées de menteuses.

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  46. Un autre article dans l’Express sur les femmes algériennes, qui prolonge celui cité hier.
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    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/les-femmes-algeriennes-ont-la-hantise-d-8217-etre-taxees-de-legeres_884848.html
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    Le quotidien algérien El Watan publie une tribune ce jeudi 15 avril dans laquelle douze femmes de la ville de Hassi Messaoud réclament de pouvoir vivre en paix. La présidente de SOS Femmes en détresse, Meriem Belala, raconte leur calvaire quotidien.

    En 2001, les hommes étaient une centaine à hurler dans tout le village à visage découvert. Aujourd'hui, ils opèrent en silence et par petits groupes de dix, maximum. Ils ne veulent plus se faire prendre, comme en 2001, ni comparaître devant un tribunal

    Ces actes de violence se produisent presque tous les jours. J'ai d'ailleurs l'impression que 2010 sera l'année de la régression. Depuis début janvier, nous recensons un nombre étonnamment élevé de plaintes pour violence envers les femmes.

    Cette violence est liée à un contexte politique, social et économique. La religion interdit les relations sexuelles hors mariage, or pour se marier, c'est la croix et la bannière, car il faut trouver un logement et avoir un travail. Or, le chômage est important en Algérie. De plus, beaucoup de délinquants bénéficient d'une grâce chaque année. Après avoir purgé quelques années de prison, ils ressortent libres comme l'air et sèment la terreur dans leur quartier. De plus, aucune personnalité politique, ni aucun chef de parti, ne se sont élevés pour dire stop à ce massacre, car oui, il s'agit bien d'un massacre. Parmi les assaillants, beaucoup ont été abreuvés de prêches haineux envers les femmes, avant de commettre leurs exactions. La religion est un prétexte et l'a toujours été. On a laissé des hommes s'emparer de la religion pour en faire ce qu'ils en veulent. Cela explique la régression. Ce n'était pas comme ça dans les années 1970. Le courant islamo-conservateur est aujourd'hui très influent et il n'offre aucune possibilité de dialogue à l'autre camp, les démocrates. Cependant, attention, les démocrates ne sont pas tous nos défenseurs.

    Dans les années 1992-1998, c'était la même chose. Les femmes étaient devenues des esclaves sexuelles. Enlevées, violées, décapitées dès qu'elles tombaient enceintes. Aujourd'hui, c'est idem. On les accuse d'enlever du travail aux hommes, de sortir, d'être libres, de ne pas vivre sous la tutelle d'un mari. Une femme seule est très mal vue. D'ailleurs, en 2001, le credo était: ce sont des prostituées, il faut nettoyer. Aujourd'hui, les femmes vivent dans la hantise d'être cataloguées comme prostituées ou taxées de légères. Certaines vivent cloîtrées. Elles n'ont pas la possibilité d'aller chez le médecin, ni parfois même de regarder par la fenêtre. Tout cela doit changer.

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  47. Au secours ! Lu dans l’Express à propos des Talibans en Afghanistan, un article dont je résume l’argument
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    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/il-faut-negocier-avec-les-talibans_885347.html
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    L'un des meilleurs spécialistes de l'Afghanistan, Gilles Dorronsoro, invite les États-Unis, via le Pakistan, à se rapprocher des talibans dans l'espoir d'un cessez-le-feu. L'objectif serait à terme que les rebelles participent à un gouvernement d'union nationale.
    Les talibans, qui sont « porteurs d'un projet national » accepteraient de garantir le non-retour d'Al-Qaeda, accepteraient un gouvernement d'union nationale, donc un partage du pouvoir avec Hamid Karzaï, si l’on négocie avec eux. Nous sommes en train de perdre la guerre. Il n'y a plus de stratégie américaine si ce n'est une stratégie médiatique, comme on l'a vu lors de l'offensive sur Marjah, dans le Helmand. Il n'y a pas de vrai plan sur Kandahar.Compte tenu de cette situation, il n'y a pas d'autre solution que de négocier une porte de sortie qui préserve nos intérêts vitaux, notamment le non-retour d'Al-Qaeda. Je ne vois pas de plan B.

    Du 29 avril au 1er mai, se tiendra une conférence à Kaboul sur la "réintégration des talibans", afin d'inciter les combattants à déposer les armes. Le 2 mai, assemblée traditionnelle "jirga" de paix à Kaboul toujours. L'organisation envisage de faire participer les talibans et autres groupes armés en tant que représentants du peuple afghan et non pas comme insurgés.

    Question du journaliste : En fait de partage du pouvoir, une négociation telle que vous la préconisez ne reviendrait-elle pas à organiser le retour au pouvoir des talibans?.

    Réponse de l’expert : C'est un risque en effet. Mais pour les Occidentaux cela n'aurait rien d'insupportable dès lors que le non-retour d'Al-Qaeda serait garanti. Une partie de la population afghane, entre un tiers et la moitié, citadins et non pachtounes, le vivrait sans doute très mal. Mais d'un point de vue occidental, cela n'est pas le problème. Les talibans sont représentatifs de valeurs que partagent beaucoup d'Afghans, notamment dans les zones rurales. Nous, notre problème c'est Al-Qaeda.
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    Quelle merveille d’éthique politique ! Ne parlons pas du droit des femmes, une broutille… GRRRR

    Certains lecteurs, heureusement, réagissent avec stupéfaction...

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  48. Lu dans Libération
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    La Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay, a exhorté lundi les monarchies conservatrices du Golfe à améliorer le statut de la femme et à abolir le système de parrainage des travailleurs étrangers, source d'abus.

    "Les femmes dans la région ne sont pas encore en mesure de jouir de leurs pleins droits", a-t-elle déploré.

    "Des restrictions discriminatoires" empêchant "les femmes de décider de leur avenir, de faire leurs propres choix, de participer à la vie publique continuent". "Ces restrictions doivent être levées".

    Mme Pillay a entamé par l'Arabie saoudite une tournée de dix jours dans les six monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG, qui regroupe aussi Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït).

    Le royaume ultra-conservateur impose une stricte ségrégation des sexes et ce n'est que l'an dernier qu'une femme y a accédé à un poste ministériel, en étant nommée vice-ministre pour l'éducation des femmes. Les femmes ne peuvent ne peuvent conduire ni sortir en public sans être accompagnées d'un homme de leur proche entourage.

    Cette pratique qu'une femme doit être accompagnée d'un homme doit être "abolie", a dit la responsable de l'ONU.

    Selon elle, d'autres pays islamiques ont amélioré les droits des femmes par "une interprétation dynamique de la tradition musulmane", qui a débouché sur des "lois compatibles avec la jurisprudence islamique".

    Évoquant par ailleurs la situation des quelque 12 millions d'étrangers vivant et travaillant dans les pays du CCG, Mme Pillay s'est élevée contre le système de parrainage qui donne lieu selon elle à des abus.

    "Certains pays sont en train de réviser le système du parrainage dont la rigidité lie les migrants à leurs employeurs, donnant à ces derniers la possibilité d'en abuser en empêchant les travailleurs de changer d'emploi ou de quitter le pays", a-t-elle dit.

    "Je soutiens sans réserve ces efforts et en appelle aux autres pays à remplacer leur système de 'kafala' (parrainage en arabe) par des codes de travail qui assurent un équilibre entre les droits et les devoirs" des deux parties, a poursuivi Mme Pillay.

    Selon elle les expatriés dans le Golfe, en majorité d'origine asiatique, employés souvent comme domestiques, sont fréquemment victimes d'abus, dont la confiscation de leurs passeports ou la retenue de leurs salaires.

    "La situation des domestiques étrangers suscite l'inquiétude car leur isolement dans des maisons privés les rend plus vulnérables à la violence physique, psychologique et sexuelle", a-t-elle dit, appelant les gouvernements à une "approche humanitaire dans la conception et l'application de leurs politiques de migration".

    En vertu du système "Kafala", les travailleurs étrangers doivent être parrainés par un employeur qui les garde ainsi à sa merci. Ils n'ont pas le droit notamment de changer d'emploi sans son accord préalable.

    Sur les six monarchies du CCG, seul Bahreïn a aboli ce système.

    Mme Pillay a relevé certains progrès dans la région avec la création d'associations des droits de l'Homme, déplorant toutefois les restrictions à la liberté d'expression et d'association.

    A l'invitation de la Commission saoudienne des droits de l'Homme, elle a prononcé son discours à l'Université Roi Abdallah, devant... une trentaine d'étudiants.
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    Elle a pensé à lier oppression des femmes et discriminations contre les travailleurs étrangers, elle...

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  49. A propos des femmes en Afghanistan. Malalai Joya, une belle figure de combattante
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    http://www.voltairenet.org/article164888.html
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    Malalai Joya est en colère : contre la guerre de la coalition internationale en Afghanistan, contre les bombes de l’Otan qui tuent les civils dans les villages, contre l’appel à la réconciliation avec les talibans et les seigneurs de guerre.

    Des millions de dollars ont été promis au régime de Karzai pour que les insurgés déposent les armes alors que des millions d’Afghans meurent de pauvreté. Cela va conduire à la réhabilitation des talibans, ils vont prendre le contrôle de la Loya Jirga, l’assemblée des anciens et des représentants des tribus qui doit se réunir prochainement. Croit-on pouvoir établir la démocratie avec de tels réactionnaires ? Mais les talibans ne sont pas les seuls intégristes. Quand les États-Unis et leurs alliés ont renversé le régime du mollah Omar, ils ont installé à sa place d’autres fondamentalistes, des seigneurs de guerre alliés à l’Alliance du Nord, que dirigeait Massoud. Ce groupe ressemble aux talibans sur le plan des croyances. Au cours des dernières années, il y a eu toute une série de lois et de décisions de justice scandaleuses. Sous prétexte de réconciliation nationale, on a accordé l’immunité aux seigneurs de guerre et autres criminels de guerre connus, dont plusieurs siègent au Parlement. .

    Élue au parlement en 2005, elle en a été expulsée 18 mois plus tard car elle a contesté les seigneurs de guerre, la corruption….

    La guerre ne visait pas à apporter la démocratie et la justice ou à déraciner des groupes terroristes, elle a servi à pérenniser l’occupation, installer des bases militaires et à garder la mainmise sur la région où se trouvent de grandes ressources naturelles. Obama est comme Bush, voire pire puisqu’il intensifie la guerre, et la porte au Pakistan.

    En ce qui concerne les femmes, la Constitution afghane contient des clauses concernant leurs droits mais elle est marquée par la forte influence des fondamentalistes avec lesquels Karzai et l’Occident ont fait des compromis. L’Afghanistan est aujourd’hui un pays où les femmes, souvent des gamines de quatorze ou quinze ans, qui fuient le domicile conjugal à cause de l’extrême violence, sont considérées comme criminelles et emprisonnées. On peut, certes, constater un retour des filles à l’école, mais les chiffres ne tiennent pas compte du nombre d’entre elles qui sont obligées de la quitter à cause des menaces pour leur sécurité et des pressions familiales pour se marier. Le suicide est devenu l’ultime arme des jeunes femmes désespérées, qui sont conscientes d’alternatives, mais qui savent qu’elles n’y auront jamais droit.

    Les alternatives: toutes les troupes étrangères doivent partir et les milices des seigneurs de guerre démantelées. La démocratie ne peut être établie par une occupation qui ne fait qu’étendre et renforcer la talibanisation. Des partis, des associations démocratiques luttent le plus souvent dans la clandestinité, car la constitution interdit l’existence de partis laïcs qui ne se réfèrent pas au Coran. Les manifestations étudiantes, les protestations de centaines de femmes, montrent au monde la voie vers une réelle démocratie en Afghanistan.

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  50. Comment ne pas désespérer ? Peut-être en pensant à la longue durée. Mais nos vies sont courtes.

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  51. Un article de D. Akobian dans Agoravox : «L’islamophobie, un nouveau blasphème républicain», que je résume.
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    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-islamophobie-un-nouveau-73497
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    Sarkozy a dit : "Quand on s’en prend à un juif parce qu’il est juif, c’est toute la France qui doit se sentir solidaire", "Je dirais la même chose s’agissant de l’islamophobie", "Les antisémites, les islamophobes, les racistes n’ont rien à voir, rien à faire sur le territoire de la République française". Le pouvoir, représenté ici par M. Sarkozy, considère donc qu’un islamophobe est un raciste, et une sorte de criminel et l’islamophobie un crime. Or il faut définir ce qu’est un islamophobe.

    Ce terme est né avec la Révolution islamique iranienne en 1979 pour désigner le blasphème envers l’islam et pour caractériser l’attitude d’hostilité des Occidentaux envers cette religion. De cette définition ayant purement trait à l’idéologie islamique puisqu’elle désignait le blasphème, nous sommes arrivés à désigner tout propos ou attitude qui serait teintée de racisme envers les populations musulmanes. Pour opérer un tel glissement, il a
    fallu avoir recours à deux postulats.

    (1) que la critique d’une idéologie, qu’elle soit religieuse ou non, entraîne forcément un sentiment de rejet, d’hostilité et de haine, envers les personnes qui s’en réclament. Or ce type de raisonnement tend à annihiler tout clivage idéologique et faire taire tout débat d’idée, en les réduisant à des attaques ad hominem.
    (
    2) que «l’islamophobie est une sorte de racisme». Or le caractère raciste du concept d’islamophobie est complètement inapproprié. Ce concept permet de criminaliser toutes les critiques politiques (laïques, féministes…) de la religion islamique, dans une société censée être laïque comme la France.

    Notre société postchrétienne et laïque devrait, pour être cohérente, adopter une position de stricte égalité ou de neutralité quant au rapport entre les religions, puisque c’est notamment pour cette raison que la République française est venue détruire le pouvoir de l'église catholique en France.

    Or, en reconnaissant le concept d’islamophobie qui sera sans doute prochainement inscrit dans une loi, la République française se positionne clairement pour reconnaitre la primauté de l’islam sur le christianisme ou toute autre religion. De ce fait, pourra être qualifiée d’islamophobe toute personne exprimant que l’islam n’est pas la vérité révélée par Dieu.
    Au nom de l’égalité, de la laïcité et de la lutte contre le racisme, nous avons créé un concept tendant à donner un statut intouchable et supérieur à l’islam.

    Pour conclure, voici une déclaration de M. Sarkozy qui illustre parfaitement à quel niveau nous nous trouvons aujourd’hui en matière de réflexion et d’analyse : «Il n’y a rien de plus semblable à un antisémite qu’un islamophobe. Tous deux ont le même visage : celui de la bêtise et de la haine. (…) Le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme ne s’expliquent pas. Ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde».
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    Cela mérite effectivement réflexions nuancées et débats...

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  52. OUARF hi hi hi.. ARGH... GRR...
    Lu dans Le Nouvel Obs

    "Il y a beaucoup de femmes qui ne s'habillent pas décemment (...) qui détournent les jeunes hommes du droit chemin, corrompent leur chasteté, ce qui augmente les tremblements de terre", a déclaré l'hodjatoleslam Kazem Sedighi, imam de Téhéran chargé de la prière du vendredi, lors de son dernier prêche.

    "Que pouvons-nous faire pour éviter d'être enfouis sous les décombres? Il n'y a pas d'autre solution que de trouver refuge dans la religion et d'adapter nos vies aux codes moraux de l'islam", selon ses propos rapportés par les médias iraniens. "Une autorité divine m'a dit de demander au peuple le repentir. Pourquoi? Parce que des catastrophes nous menacent", a-t-il poursuivi.

    La loi islamique en vigueur en Iran oblige les femmes à se couvrir des pieds à la tête, mais elles sont beaucoup, notamment chez les jeunes, à ignorer certaines des dispositions les plus strictes et à porter des vestes cintrées et des foulards révélant une grande partie de leurs cheveux.

    L'Iran est un des pays les plus soumis aux séismes. Les sismologues estiment depuis une vingtaine d'années que Téhéran sera frappée par un tremblement de terre dévastateur dans un avenir proche. Certains ont même suggéré de déplacer la capitale vers une zone moins sensible, la ville étant située au carrefour de plusieurs failles, dont une de 80km de long.

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  53. Personnellement je souffre beaucoup dans ma spiritualité hautement masculine du retour en force de la satanique minijupe. Voilà qu'en plus il me faut craindre pour ma vie, menacée par les séismes que vont causer inéluctablement ces saloperies de nanas qui offensent le Seigneur en montrant impudemment à tous combien il les a faites mignonnes ?
    Cherchez l'erreur.

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  54. Passons au dessus des pataquès induits par la bande de Sarkozy sur l'interdiction de la burqa, auxquels s'opposent évidemment les anti-sarkozystes.

    Passons au-dessus car c'est une glu dont nous ne sortirons pas indemnes, la gauche noyant sous "l'islamophobie" et le "racisme" une lutte que nous posons dans NOS TERMES contre l'oppression des femmes.

    Citons plutôt les propos de Wassyla Tamzali, intellectuelle algérienne auteur de «Une femme en colère» (lus dans Le Nouvel Obs).

    Elle voit dans les hésitations d’une partie de la gauche sur le voile intégral «un avatar du relativisme culturel». Elle souligne que la «tolérance vis-à-vis des autres cultures est particulière à l'Europe et ne se retrouve guère ailleurs, notamment dans le monde musulman où les étrangers, dans le meilleur des cas, sont contraints de rester invisibles et où aucune place ne leur est faite dans l'espace public (...) A la demande de l'Arabie Saoudite de construire une mosquée à Genève, les Suisses ont répondu, avec à-propos, qu'ils accepteraient bien volontiers, à condition de pouvoir en échange construire un temple en Arabie.» Pour cette intellectuelle algérienne qui sait ce que signifie l'intégrisme : «on ne transige pas avec les principe à moins de céder à l'engrenage pernicieux du renoncement», qu'elle voit déjà à l'œuvre en Europe et en France, via la complaisance de certains militants de gauche, voire leur adhésion, à «des idées ou des mouvements qui ont en commun de légitimer des approches antiféministes et de proposer en matière de droits de l'homme des discours misérabilistes».

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  55. Un article de Jean-François Chalot dans Agoravox, à propos de l’animation dans les quartiers, qui rejoint les propos de Wassyla Tamzali, parmi d'autres...
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    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/les-animateurs-face-a-l-integrisme-73618
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    Dans un livre collectif "Les animateurs face à l’intégrisme religieux et à l’oppression des femmes" publié aux Éditions l’Harmattan Logiques sociales, les auteurs (Pierre Baracca, Amandine Briffaut, Anne Gaëlle Cogez, Danielle Delmaire, Faïza, Malika Messad) s’intéressent au sort de l’animation et de l’éducation populaire sous un certain angle.

    L’animation est un véritable métier et la fonction d’animation exige une formation professionnelle. C’était et c’est le message de tous les acteurs éducatifs engagés et conscients des enjeux...Malheureusement cet appel fut peu entendu par les politiques qui ont fait appel dans les années 90 aux grands frères devenus par enchantement des animateurs. Des villes payent encore le prix de cette erreur manifeste, les grands frères ont reproduit dans le cadre de leur mission le cadre "culturel" qui instaure au nom d’un dogme religieux et des habitudes véhiculées l’inégalité entre les hommes et les femmes. C’est ainsi que des animatrices diplômées ont fini par déserter certains centres sociaux ou services jeunesse pour fuir un sexisme et une ségrégation à peine déguisés.

    Faut-il respecter les différences culturelles au nom de la liberté? Les auteurs de ce livre répondent sans aucune ambiguïté que le relativisme culturel conduit à enfermer des femmes dans un carcan, voire une prison communautaire qui les privent de la possibilité de s’émanciper et de se construire. Ce culturalisme, véritable "enfer" pour les femmes va à l’encontre des valeurs véhiculées par l’éducation populaire, mouvement de transformation sociale.

    Comme l’explique Pierre Baracca : "la première rupture à opérer, pour les animateurs, consiste à différencier le niveau artistique et culinaire avec celui des valeurs et des conduites sociétales."


    Danielle Demaire, historienne et professeur émérite de l’Université, revient sur le fait que le combat pour la séparation des églises et de l’État a été une réponse forte à une offensive de la hiérarchie catholique, qui consistait à imposer la messe à l’ouverture des sessions parlementaires et le crucifix dans les chambres des hôpitaux même si le patient était athée ou agnostique.

    Aujourd’hui l’islamisme politique est sur tous les fronts pour contraindre les populations d’origine musulmane à des codes de vie rétrogrades. Ce communautarisme qui fait d’ailleurs de la femme la première victime doit être combattu.

    Ce livre se termine par un appel à une formation des animateurs, notamment autour de la question de "l’oppression des femmes". Il constitue une contribution originale et intéressante au débat sur les missions de l’animation et montre avec force qu’aujourd’hui il y a deux alternatives : l’éducation populaire ou l’intégrisme, c’est-à-dire le progrès et les lumières ou l’obscurantisme !

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  56. "A la demande de l'Arabie Saoudite de construire une mosquée à Genève, les Suisses ont répondu, avec à-propos, qu'ils accepteraient bien volontiers, à condition de pouvoir en échange construire un temple en Arabie".
    Euh…
    Je vois bien l'idée du donnant-donnant, pas toujours les mêmes qui cèdent et tout ça. Oui. Mais pourquoi moi, laïque, j'irais demander qu'on construise un temple, une église, une synagogue, une pagode ? Je trouve qu'on entre là dans une logique un peu glissante. Ne pourrait-on pas plutôt échanger la liberté pour l'Arabie Séoudite ou toute autre entité de construire des mosquées chez nous contre une loi garantissant la liberté de conscience et de réunion et la liberté d'exercice de tout culte et d'expression de toute philosophie (y compris franc-maçonnerie etc.) comprenant l'éventuelle construction de tout lieu de culte ? Je crains très fort les arrangements entre cagots de toutes obédiences et je pense que la réponse de la Suisse, si elle est compréhensible, fait bon marché de la laïcité.

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  57. Oui, cher Parleur, j’avais comme toi relevé cette phrase dans les propos de Wassyla Tamzali. Mais, en y réfléchissant, je me demande si elle n'a pris cet exemple à des fins "pédagogiques", pour illustrer le "donnant-donnant". Car la Suisse n'est pas un état laïc.

    Les pays laïcs comprennent la France, l’Inde, le Japon, le Mexique, l’Uruguay, Éthiopie, la Bolivie, les EU, la Turquie, le Portugal, qui ont des «aménagements" et "accommodements" divers et variés avec les religions.

    Cuba est un pays athée.

    Parmi les pays dits "séculiers", reconnaissant aux Églises un statut spécial par rapport aux autres associations ou dont la constitution fait référence à Dieu, il y a l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Québec, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-bas, la Russie et... la Suisse.

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  58. A propos de la Loi sur le voile intégral.


    Sarkozy semble déterminé à invoquer la notion de dignité de la femme et de l'égalité des sexes pour justifier la prohibition du port du voile intégral. Il espère que le projet de loi pourra ainsi obtenir le feu vert du Conseil constitutionnel, s'il est saisi. Le dilemme de l'Élysée tient à ce que le droit de se vêtir librement -éventuellement pour manifester sa foi- représente une des libertés individuelles. De surcroît, comme l'a souligné le conseiller d'État Rémy Schwartz lors de son audition devant les députés, «il existe une différence radicale entre les règles susceptibles d'être édictées dans les services publics et les contraintes qu'il est possible d'imposer aux citoyens dans l'espace public». Dans ce dernier cas, «la liberté est le principe et la restriction, sans parler de l'interdiction, est l'exception». Avant d'en appeler à la dignité de la femme pour justifier l'interdiction de la burqa, l'Élysée a envisagé plusieurs autres motifs juridiques.

    L'exécutif a rapidement renoncé à invoquer le principe de laïcité. Dans son sens actuel, la laïcité signifie que l'État est tenu d'être neutre à l'égard des religions et de respecter la liberté de conscience. Le gouvernement a le droit d'interdire à ses agents et aux élèves des collèges et lycées publics de manifester ostensiblement leur confession. En revanche, comme le Conseil d'État l'a souligné dans son récent avis, le Parlement ne peut invoquer la laïcité pour interdire à des femmes de porter le voile intégral dans la rue.

    L'Élysée a aussi étudié la possibilité de traiter le problème de biais en interdisant toute dissimulation du visage pour des motifs d'ordre et de sécurité publics. Cette solution avait la faveur de nombreux universitaires. Mais l'exécutif semble finalement avoir jugé risqué d'édicter une interdiction générale pour ce motif. La sûreté publique justifie certes des exceptions à la liberté de se vêtir librement. Mais l'incertitude demeure sur le droit, pour le Parlement, d'édicter une interdiction permanente et générale de la burqa sur le fondement de l'ordre public -au lieu de limiter cette interdiction à des lieux précis, comme les commerces et les banques- sans encourir les foudres du Conseil constitutionnel. Tout bien considéré, Nicolas Sarkozy paraît donc résolu à invoquer la dignité de la femme et l'égalité des sexes. La difficulté tient à ce que le terme de dignité ne figure nulle part dans la Constitution. En 2008, le comité présidé par Simone Veil et chargé par le chef de l'État d'étudier l'opportunité d'introduire cette notion dans le préambule de la Constitution s'était d'ailleurs prononcé contre.

    Rarement exposé des motifs d'un projet de loi sera donc écrit avec un tel soin. L'Élysée peut considérer que la dignité de la femme exige d'interdire l'hypothèse de pressions exercées sur des femmes pour les contraindre à porter le voile. Ou bien estimer que les femmes voilées intégralement, même de leur plein gré, usent mal de leur liberté et portent atteinte à la pudeur d'autrui. C'est à ce titre que le naturisme est interdit dans les rues. Quel que soit le raisonnement finalement retenu, le débat promet d'être passionné.
    ________
    Oui, et la rage peut nous saisir. Si la gauche n'avait pas freiné des quatre fers, au nom du relativisme culturel et des priorités des luttes (celle contre l'oppression des femmes venant en bonne dernière), nous n'en serions pas aujourd'hui à voir Sarkozy défendre la dignité des femmes! Il faut donc, en 2010, qu'une Loi rappelle que la femme est un homme comme les autres. Quelle misère ! A quoi ça sert que les féministes se soient décarcassés? Grr...

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  59. Pourquoi la Gauche agit-elle ainsi? L'on pourrait penser à quelques manœuvres politiciennes. Même pas. L'antiracisme est une idéologie aussi plombante que le communisme.

    Parce que pour beaucoup de bien-pensants, être contre la burqa, c'est être contre l'islam. Et comme, et c'est bien connu, tout les Noirs et les Arabes sont musulmans.... la boucle est bouclée.

    L'on se rêve tous frères aussi sûrement que les communistes ne voulait pas voir ce qu'était le stalinisme. On ne gâche pas un rêve pour raison de réel.

    Alors, les quelques féministes, les quelques laïques intégristes qui restent encore dans les instances du Ps. (voir la fabuleuse photo des présidents de région....) ne font absolument pas le poids face à ce rêve.

    Surtout que ce même rêve, cette société où les hommes n'ont plus de racine, d'histoire, est totalement compatible avec le libéralisme prôné par DSK et bien d'autres.

    De fait, qu'est-ce que la gauche? Ne les entendait-on pas parler de reculer l'âge de la retraite aux premiers jours du printemps? D'abonder dans le sens d'une politique suédoise où l'on module les acquis sociaux en fonction des crises du libéralisme?

    Il ne reste donc que la droite pour comprendre que plus de 57% des Français sont contre la burka... parce que "c'est pas français". Un peu comme les délocalisations. Ils ne trouvent pas cela très français non plus.

    La gauche entend, une nouvelle fois, perdre les élections et garder les régions. La crise économique est loin d'être finie.

    Après la Grèce, les autres membres éminents des PIGS puis l'Angleterre.

    Ce n'est pas pour rien qu'Obama, président des Etats-Unis, tourne le dos à l'Europe.

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  60. On ne sait pas, Brocéliande, pourquoi la gauche agit ainsi, mais on voit comment elle le fait(avec une idéologie complètement obsolète et à coté du réel), et on peut inférer qu'une profonde et grave méconnaissance se cache derrière ses paroles "généreuses".

    Certaines personnes ne se représentent pas ce que c'est que d'habiter dans des banlieues ou des "quartiers défavorisés", elles ne savent pas à quel point la mixité sociale, l'intégration, peuvent être des leurres. Elles ne savent pas que vivre dans des HLM et/ou être enfant ou petit-enfant d'immigré ne conduit pas forcément à l'échec scolaire, à la délinquance, au repli communautariste! Elles ne voient pas que l'idéologie victimaire et compassionnelle est très toxique car elle dessaisit chacun de ses capacités de résistance et de sa responsabilité et ne fait que renforcer les cercles vicieux.

    Ces gens-là de gauche, à l'aise dans leur petit confort, ont beau jeu de parler de "racisme". Ils ne sont pas obligés, comme certains de mes amis qui vivent dans des lieux "défavorisés", de retirer -la tristesse au cœur et la rage au ventre - leurs gamins de l'école publique et de les inscrire à l'école privée!

    La situation est inquiétante, mais chut, il ne fait surtout pas le dire. C'est politiquement incorrect. Nivelons donc par le bas, c'est tellement plus généreux... Surtout quand on est soi-même à l'abri des conflits et des chocs de culture, dont on ne perçoit que de lointains échos, imaginaires, forcément imaginaires. Délirants, forcément délirants...

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  61. "Elles ne voient pas que l'idéologie victimaire et compassionnelle est très toxique"...

    J'adhère totalement. Idéologie englobante et étouffante d'un "tout" qui ne l'est pas et ne permet aucun parcours singulier, aucune nuance, aucun choix.

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  62. Lu dans Le Parisien, ce petit article qui donne espoir. La méthode semble pertinente et efficace!
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    Les femmes des quartiers veulent s’émanciper.

    A l’invitation du centre social, huit femmes des quartiers sud de Villejuif ont discuté samedi de discrimination et de l’accès aux droits.Des témoignages loin des clichés sur la banlieue.


    « A la maison c’est la guerre avec mon mari, mais à la fin c’est moi qui gagne! » Houra part dans un grand éclat de rire, suivie par les autres femmes réunies autour du délicieux couscous qu’elles ont préparé. Huit femmes des quartiers sud de Villejuif ont répondu samedi à l’invitation du centre social municipal Eugène-Candon pour parler des discriminations et de l’accès aux droits, en présence des travailleurs sociaux et d’une représentante du Planning familial.
    Déjeuner, projection d’un film sur les femmes émancipées en Afrique de l’Ouest et débat étaient programmés.


    «Quand on est une femme immigrée, c’est souvent plus difficile d’accéder aux mêmes choses que les hommes, que ce soit pour sortir ou pour travailler, explique une référente. Au départ, il y a la barrière de la langue mais, peu à peu, elles s’ouvrent de plus en plus et s’épanouissent». Un groupe de femmes a ainsi prévu de monter une pièce de théâtre l’année prochaine autour du thème de l’accès aux droits. Un sacré défi pour ces mères de famille dont la plupart ne maîtrisent pas très bien le français et pour lesquelles se mettre en avant n’est pas évident.

    Houra est arrivée en France en 1993 tandis que son mari y vivait déjà depuis vingt ans. Cette femme d’origine algérienne avoue qu’il a fallu qu’elle se batte pour accéder à une certaine liberté : «En Algérie, la tradition veut que la femme reste à la maison. Le mari ne veut pas que son épouse sorte par manque de confiance. Moi, c’est mon fils qui m’a poussée à sortir, à prendre des cours de français. C’est dur avec mon mari, mais il comprend de plus en plus, il a évolué». Naïma, animatrice dans un centre du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), rebondit: «Je ne pense pas que cette problématique soit propre aux femmes immigrées. L’homme a peur de perdre son rôle. C’est difficile pour lui de demander l’avis de sa femme». Même s’ils sont rares, les contre-exemples existent. «Certaines femmes ne parlent pas dehors parce que c’est interdit. Moi, c’est le contraire. C’est mon mari qui m’encourage, explique Sukran, d’origine turque. Je suis timide et j’avais tendance à rester chez moi. Maintenant, je prends des cours de français».

    Le centre social participe en effet à l’émancipation des femmes en leur proposant des cours d’alphabétisation, en les aidant à constituer un CV pour chercher du travail. Il propose en outre des rencontres autour de la parentalité, de la santé, des droits… «Ces femmes représentent une majorité silencieuse qui ne demande qu’à s’exprimer, explique Mostapha Hafidi, directeur du centre social. Il faut consolider cet échange car il permet de faire passer plein de messages dans le domaine de l’accès au droit, de la citoyenneté, de l’éducation…»

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  63. PARIS (AP) — Le porte-parole du PS Benoît Hamon a déclaré mardi que le Parti socialiste voterait "contre" une loi d'interdiction générale du voile intégrale, estimant qu'elle serait "inapplicable".

    "On votera contre (...) Nous sommes contre une loi d'interdiction générale du voile intégral, parce qu'elle est inapplicable", a-t-il déclaré sur RMC et BFM-TV, tout en rappelant aussi que le PS est "contre le port du voile intégral, qu'il s'agisse du niqab ou de la burqa", parce qu'ils sont une "atteinte manifeste à l'égalité homme-femme" et "à la République".

    Le Conseil d'Etat a fait des "propositions sur lesquelles on aurait pu construire un consensus national", a-t-il regretté. De plus, "il y a des éléments" épars "dans le droit et dans la loi", des "fondements juridiques et légaux" qui existent déjà et interdisent de dissimuler son visage, a-t-il souligné.

    Mais "le gouvernement les met de côté et s'obstine à vouloir faire une loi d'interdiction générale du voile intégral", dans "un objectif politique" de "préparer sa réélection en 2012", a de nouveau accusé le porte-parole du PS. AP

    Je n'ai absolument rien à ajouter. ^^

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  64. Et puis, parce que dans le Mélanchon tout est bon ^^ un petit extrait de ses propos, mais tout est bon à lire (voir le lien ci-dessous)

    ..."Il n’est donc pas impossible ni contraire aux libertés publiques et droits fondamentaux de légiférer sur les pratiques vestimentaires si la défense de l’ordre public et de la dignité humaine le justifie. La dissimulation complète du visage pose problème de ce double point de vue. Elle empêche toute reconnaissance des personnes concernée, ce qui trouble l’ordre public. Et elle les prive aussi d’existence sociale et porte atteinte à leur intégrité physique et morale ce qui met en cause la dignité de la personne humaine. C’est donc sur cette double base que la loi pourrait affirmer l’obligation d’avoir le visage découvert dans tous les lieux publics. Jean-Marie Le Pen affirme que les dispositions actuelles de la loi suffisent et qu’il n’y a donc pas besoin d’une loi de plus. Quelle hypocrisie ! Si le port du voile est déjà interdit qu’est ce qui empêche alors de le dire de nouveau dans le cadre d’une loi, qui en rassemblerait toutes les dispositions aujourd’hui éparses, sur le sujet ? La vérité est évidemment que Le Pen ne veut pas d’une loi de plus qui renforcerait le caractère laïque de la république française ! Resterait ensuite à définir l’éventuelle sanction de la violation de cette obligation par la dissimulation complète du visage. Pour respecter la nécessité des peines et ne pas aggraver l’absurde surenchère pénale actuelle, cette violation devrait plutôt relever de la contravention que du délit. Au total donc il ne s’agirait donc pas pour la loi d’interdire en particulier le port du voile intégral, mais d’affirmer le principe général de la non dissimulation du visage dans l’espace public, au nom de l’ordre public et du respect de la dignité humaine. Bien sûr c’est un choix politique. Mais la République n’est pas un régime neutre ! Et puisque nous voici à l’ouvrage, je n’en resterai pas là."

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/01/je-parle-du-voile-integral/

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  65. Sur ce coup-là, Mélenchon est vraiment bon ;-)

    Il a le courage de ses opinions, et ses opinions contre la bien-pensance de gauche nous plaisent, hein, ma p'tite Brocéliande (hi hi). Voilà qui nous change de Marcel euh que dis-je Benoît Hamon...

    Pour Le Pen, je dirais que non seulement il n'a rien à goupill(onn)er de la laïcité, mais qu'en plus il n'a pas grand chose à cirer des femmes, sauf si elles sont de sa "chair et de son sang" et si elles font reluire ses pompes.

    Et, à propos, ça ne dérange pas les gens de gauche, de se retrouver sur la burqa quasiment d'accord avec Le Pen?

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  66. ça chaloupe au PS. Lu dans l'Express
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    Les socialistes ont réagi à l'annonce du Premier ministre en ordre dispersé.

    D'un côté, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a déclaré qu'il était prêt à voter la résolution contre le port du voile intégral, le 11 mai, à condition que ses auteurs - des députés UMP - retranchent un seul des 18 points du texte: celui qui prévoit "un grand débat national" qui pourrait prendre la forme "d'assises nationales sur le droit des femmes". ****

    Cette résolution, acte symbolique fort mais sans pouvoir contraignant, est la première étape législative avant le projet de loi sur l'interdiction du port du voile intégral, qui sera débattu début juillet à l'Assemblée.

    Jean-Marc Ayrault a ensuite appelé lui à "un esprit de concorde républicaine" sur ce sujet, indiquant que les socialistes étaient prêts au "dialogue" pour élaborer une loi. Si le gouvernement renonce à la procédure d'urgence, tient compte des avis du conseil d'Etat et si son texte est applicable concrètement, "le débat se présentera favorablement. Notre attitude est ouverte", a-t-il dit.

    A quelques minutes d'intervalle, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, invité sur RMC, a assuré que les socialistes "voteront contre une loi d'interdiction générale du voile intégral parce qu'elle est inapplicable".
    "Nous sommes contre le port du voile intégral, qu'il s'agisse du niqab ou de la burqa", a assuré M. Hamon. Mais "on votera contre une loi d'interdiction générale du voile intégral parce qu'elle est inapplicable", a-t-il ajouté, faisant valoir que "des fondements juridiques et légaux" existaient déjà pour interdire cette pratique.
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    **** Une question: pourquoi ne pas vouloir un débat national sur les droits des femmes? Ce serait aussi tabou que le débat .... sur l'identité nationale?

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  67. Si l’on veut être gentils avec eux on se dit qu’ils craignent que ce débat soit orienté contre les musulmans;
    Si l’on est lucide on peut craindre que conscients de leur incapacité à prendre la main dans quelque débat que ce soit ils préfèrent les fuir tous.

    L’histoire de Nantes : on notera que les défenseurs du polygame se sont tous attachés à faire l’amalgame avec les mâles occidentaux aux vies douteuses. Personne ne s’est aventuré à comparer le sort des femmes concernées. Quoi de commun entre l’épouse et la maîtresse du cas le plus souvent évoqué, libres de leurs vies et de leur corps, avec celui de ces 4 femmes maintenues sous leurs grands voiles dans l’incapacité d’être autre chose que la chose exclusivement visible par celui que l’on veut présenter comme un “chaud lapin” comme un autre...

    Certes la République n’est pas en danger par ces quelques milliers de femmes voilées en France pour reprendre l’ironie de Védrine, mais le sort de la femme dans la société française est en plein naufrage.

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  68. Cette crainte de la "stigmatisation des musulmans", cet amalgame que nous sortent constamment les hommes de "la gauche" me chauffe singulièrement les oreilles. Eux qui critiquent sans vergogne les créationnistes, ne semblent jamais redouter de froisser les catholiques, bien au contraire (et à juste titre).

    C'est toujours le même discours. Cette "générosité" foireuse qu'ils s'accordent sur le dos des femmes.

    Cela va encore plus loin. Au centre de leur discours, toujours le sort la pauvre porteuse de niqab, ses sentiments, son ressenti. Jamais celui des milliers de femmes qui luttent contre à travers le monde. Les mêmes qui sont prêts à soutenir n'importe quel peuple en lutte. Rien sur les 70 000 jeunes ados de France recensées en 2003, victimes de mariages forcés au pays afin que leur conjoint obtienne le sésame de la nationalité française.

    De la même manière, l'on nie la violence et l'effroi que les niqabées sèment (je viens de l'inventer) dans le coeur des autres femmes. Un peu comme ce discours sur les « victimes d'exclusion » de l'école, terme l'on trouve volontiers dans Le Monde. Je ne sais pas si l'exclusion est une bonne chose, mais l'on ne parle, que des « victimes » de cette mesure injuste... Jamais de leurs victimes.

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  69. Le communiqué récent de Ségolène Royal (je suis en désaccord avec le "stigmatisent", tout comme Brocéliande). En accord, en revanche, avec le reste. Ah non, il y a aussi le refus d'une loi en urgence. Là, je suis plutôt d'accord avec Manuel Valls.

    "C’est trop, beaucoup trop ce tapage électoraliste sur la burqua, ces mises en cause qui stigmatisent toute une communauté sans même régler correctement la question.
    J’invite Nicolas Sarkozy à concentrer son effort sur les vrais problèmes et à reporter son activisme sur la mise en œuvre d’actions qui répondent à des problèmes beaucoup plus urgents et plus massifs comme aujourd’hui celui des agriculteurs.
    Aujourd’hui en France des centaines de milliers d’agriculteurs sont en grande détresse.
    Plus de 800 éleveurs se sont suicidés cette année et toujours pas de réponse.
    C’est l’identité de la France qui est menacée dans le risque de disparition d’un espace rural vivant. Les femmes des producteurs de lait ont manifesté récemment sans être entendues.
    Des solutions existent dans la réforme de la PAC, les circuits courts, la régionalisation des aides. C’est pour aider les agriculteurs qu’il faut une loi en urgence plutôt que sur la burqua. Ce serait plus sérieux et beaucoup plus utile. Mais Nicolas Sarkozy recherche t-il ce qui est utile aux Français ou ce qui peut lui permettre de remonter dans les sondages ?"

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  70. Bonsoir Cher Melchior,

    Dans cette opposition Droite - Gauche, l'on est en droit de se demander qui crée le buzz, ou le ramdam. En Belgique, l'on en parle même pas. Tout le monde est d'accord. Sarkozy cherche de toute évidence à détourner l'attention sur d'autres dossiers très chauds et... la gauche aussi. En se concentrant sur l'opposition systématique au gouvernement sur ce projet de loi, elle détourne, elle aussi, les feux des médias, complices. De fait, les uns comme les autres amusent la galerie. Les uns comme les autres.

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  71. Parce que, tout de même, la PAC ou le soutien aux céréaliers ignorant les petites exploitations, propres à l'Allemagne aussi d'ailleurs, ces millards de subventions de l'Europe... Gauche comme droite, ce fut le même discours. Maintenant, avec la fin des subventions, l'on ne peut faire qu'un seul bilan. Quid de l'industrie française? Et comment son agriculture de demain?

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  72. C'est le plus beau jour de ma vie, la bourrique est revenue !
    La barbe. Huit cents agriculteurs suicidés, c'est important. Et (ET!) le statut des femmes c'est important. ET, bon sang ! Pas OU. C'est trop demander, d'être capable de penser PLUSIEURS choses ? Y a PLUSIEURS ministres, non ? C'est donc qu'il y a PLUSIEURS sujets, je suppose. Un train peut en cacher un autre… Allume, j'étouffe !

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  73. Melenchon et Valls ne s'opposent pas à la loi. Ségo propose dans son communiqué de traiter en urgence de la question rurale... Maintenant il est vrai que le PS n'est toujours pas en état de faire des propositions incisives.

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  74. à Parleur

    Et qui va défendre les femmes d'agriculteurs suicidés ?

    à Brocéliande

    Pour le renouveau industriel, je ne sais pas exactement comment il se fera (j'en ai seulement une petite idée), mais je sais comment il ne se fera pas: pas par la fermeture des frontières et le renoncement à l'Europe et au libre-échange, pas par la "décroissance" généralisée non plus, et pas par le collectivisme. Il faut plutôt chercher à s'en sortir par les technologies de pointe. Et, par exemple, par les procédés verts appliqués à la production agricole.

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  75. Hi hi mon cher âne, le PS ne fait aucune proposition incisive... ou canine.

    "Mol air" le désignerait mieux, faisant tourner nonchalamment les girouettes. Sauf Valls, qui maintient sa danse à trois temps...

    Mais le PS se gratte la tête: 70% des sondés sont pour l'interdiction de la burqa.
    Alors, certains, pensant aux élections, embrayent...

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  76. Cher Melchior,

    Ce que je sais, c'est que je ne sais pas grand chose, et ce n'est pas une figure de style.

    Ce que je sais, c'est l'absolue compétence en matière de technologies de pointe de bien d'autres pays dits émergents.

    Ce que je sais aussi, c'est que sans un minimum de protectionnisme, l'on peut célébrer tranquillement nombre de délocalisations, y compris hautement technologiques. Et il ne faudrait pas croire que nous soyons tous, (les Européens) des bêtes en la matière. Y'a encore des gamins qui échouent à l'école des stars de l'informatique.

    Il ne faudra pas prendre les Chinois pour des billes. Ce serait une grave erreur.

    Surtout au jeu de la spéculation.

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  77. Là où je trouve les écolos très forts, c'est lorsqu'ils réinventent la notion de proximité : de l'énergie, de l'agriculture, de l'industrie. Du vivre en son terroir et par son terroir. Et je suis d'accord avec certains d'entre eux lorsqu'ils estiment que la "croissance" est d'une certaine façon condamnée par l'augmentation du baril de pétrole. Je trouve leur perspectives économiques très justes... Si l'on passe le cap des faillites d'Etats engendrées par la spéculation.

    Et je ne suis pas là dans le pessimisme. Je pense que l'on est à un tournant important de l'histoire de l'homme

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  78. à Brocéliande

    Pour ce qui est du protectionnisme économique, il faut bien voir que c'est une arme à double tranchant, et très dangereuse pour un pays qui reste l'un des premiers exportateurs mondiaux. Et puis à mettre le doigt dans cet engrenage on risque d'y passer tout entier; c'est comme l'inflation: cela procure d'abord une douce euphorie, et puis quand on est conscient qu'il faudrait s'arrêter il est trop tard, et cela se termine en catastrophe.
    L'idée de "proximité" est intéressante, quoique sans doute riche en illusions.
    Mais nous sortons du sujet du fil.

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  79. Le cas des femmes d'agriculteurs suicidés n'est probablement pas défendable car il n'y a pas à ma connaissance de protocole de pensée les concernant. C'est trop compliqué.
    Pour le renouveau industriel, écologique et tout, je vois trois possibilités :
    - pessimiste : il ne se fera pas.
    - réaliste : il se fera trop tard, dans la douleur et les convulsions. Quand les fumées se dissiperont, les survivants feront ce qu'ils pourront.
    - optimiste : il se fera in extremis, dans l'affolement et les mesures autoritaires. Il y aura peut-être plus de survivants.

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  80. Que disions-nous hier sur le côté mol air du PS, prêt à faire tourner la girouette... en fonction des sondages ?

    Et de la confusion entre le débat sur l'identité nationale... et celui sur les droits des femmes? GRRR....

    Lu dans Le Nouvel Obs. com
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    Pendant des semaines, le PS a critiqué et dénoncé l'opération électoraliste que constituait le débat sur le port du voile intégral. Finalement, la patronne du PS, Martine Aubry, qui voit dans le port du niqab ou de la burqa "un réel problème", a affirmé devant le Conseil national du parti que les socialistes seraient favorables à une loi à condition qu'elle reprenne l'avis du Conseil d'Etat qui préconise une interdiction limitée aux services publics et certains lieux. Seuls quelques élus PS, comme Manuel Valls et Aurélie Filippetti sont pour une loi d'interdiction générale.

    Faute de quoi ils proposeront leur propre texte. De son côté, le chef de file des députés, Jean-Marc Ayrault, s'est dit prêt à voter la résolution du groupe UMP à condition de retirer le point sur la tenue "d'assises pour les droits des femmes", faisant un parallèle avec le débat sur l'identité nationale*** . Jean-François Copé a accepté cette demande et annoncé le dépôt d'une nouvelle proposition de résolution.

    "Je pense que ce débat est essentiel. Mais enfin, si les socialistes ne veulent pas de ce débat et si c'est la condition pour qu'ils acceptent de voter cette résolution de la majorité UMP, je dis oui", a répondu mardi 27 avril Jean-François Copé sur France Info, en souhaitant "un consensus autour des propositions qu'(il) fait avec (ses) amis députés".

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    **** Résumons sans aucune nuance, sur un mode binaire: pour certains apparatchiks du PS, il est "de droite" - et donc inacceptable - de poser la question des droits des femmes, comme il a été jugé indécent de poser la question de l'identité nationale.

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  81. Il semblerait effectivement que sans aller dans le sens du Conseil d'État, un projet de loi sur la burka soit compatible avec le droit français si elle est fondée sur la non-dissimulation du visage dans l'espace public. C'est, il me semble, la position de Copé et de certains juristes que j'ai été amenée à entendre. Une loi impliquant la laïcité et la dignité de femme comportant trop de risques d'ordre philosophique. Genre : l'Etat peut-il définir et donc imposer ce qu'est la dignité? Même si mes positions politiques sont de l'ordre du féminisme et de ma conception de la laïcité, je suis pour ce type de loi fondée sur la sécurité, du moment qu'elle bloque le phénomène du voile intégral. Le politique n'étant pas le légal. Et même s'il doit lui demeurer supérieur, ce type de concession aux droits français sans modification de la constitution me semble tout à fait acceptable. Le port de la burka par un homme me serait tout aussi insupportable.

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  82. Brocéliande, ce que je trouve regrettable, c'est le refus par le PS du débat sur les droits des femmes proposé par l'UMP.

    Que les arguments juridiques soient respectés dans un texte de Loi est une chose, mais que les politiques refusent le débat social en est une autre.

    D'autant que si la burqa pose problème au plan éthique, c'est parce qu'elle s'applique à la moitié du genre humain, en l'occurrence les femmes, et non à sa totalité.

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  83. Pour revenir à l'argumentaire de solidarité qu'avait développée Marcella, ce texte d'une journaliste palestinienne vivant à Oslo...
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    http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/28/le-niqab-une-surenchere-des-extremistes
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    Alors que l'affaire du voile est loin d'être terminée, voici que surgit l'affaire du niqab. Elle révèle des tensions grandissantes entre les musulmans et les sociétés occidentales dans lesquelles ils résident. Si l'on a pu polémiquer autour de la question de savoir si le voile était une obligation religieuse, il est évident que le niqab ne l'est pas. Il y a tout lieu de croire qu'il est une réaction et une surenchère des extrémistes à la bataille autour du voile et aux caricatures danoises [les caricatures de Mahomet publiées en septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten].

    Dans un cours de langue norvégienne, j'ai rencontré une femme habillée à la pakistanaise, avec un chal [foulard] laissant paraître une grande partie de sa chevelure. Elle m'a expliqué qu'elle avait passé près d'un quart de siècle en Afghanistan, où elle avait porté le niqab à l'afghane [la burqa]. Elle l'a enlevé à son arrivée en Norvège, à la demande de son mari.

    Quand je lui ai demandé comment elle faisait pour voir où elle mettait les pieds et si cela ne lui était pas arrivé pas de rater un obstacle et de trébucher, elle a répondu : "Non, il y a des trous qui permettent de voir." Je lui ai alors demandé ce qu'il en était des couleurs de la nature. "Pourquoi cette question ?" s'est-elle étonnée, "est-ce bien nécessaire de les voir ?" Il ne me restait plus qu'à me ranger à son avis et conclure qu'il n'était pas nécessaire de voir le bleu du ciel, qui n'est en effet qu'un luxe superflu !

    En la quittant, je me suis demandé si la femme ne devait pas se contenter d'accomplir le "nécessaire", c'est-à-dire produire des enfants et s'occuper de la maison. Mais, dans ce cas, pourquoi Dieu l'a-t-il dotée de deux yeux, alors qu'un seul suffirait ? Au départ, la burqa couvrait le visage mais pas les yeux. On a probablement ressenti le pouvoir de séduction des yeux et compris que le regard pouvait en dire plus que mille mots. On s'est donc mis à rétrécir la fente, pour ne plus laisser apparaître que les pupilles. Rien n'y a fait, le risque de séduction était toujours là. Pour trouver la sérénité, il fallait donc cacher le regard derrière un rideau noir. C'est ainsi que les femmes voilées sont devenues un cachot ambulant. Pour moi, ce n'est qu'une manière de déclarer à la face du monde : "Je ne suis qu'une indécence, de la tête aux pieds."

    Selon un imam vivant en Australie, c'est le fait de ne pas se couvrir qui incite au viol. Pourtant, les femmes entièrement couvertes n'échappent pas à la boulimie sexuelle, comme on a pu le constater au Caire [en 2009, plusieurs femmes voilées et non voilées se sont fait violer dans les rues du Caire].

    Ce qu'il y a d'étrange dans tout cela est que nous sommes dévorés par le désir que l'Occident nous ouvre les bras et nous accueille, mais que nous rejetons aussitôt sa culture et refusons de nous y intégrer.

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  84. Chère Monica,

    Je ne connais pas vraiment la position du ps pour la bonne raison que ses représentants n'arrêtent pas de louvoyer sur le sujet. Que le combat soit avant tout féministe, je n'en doute pas une seule seconde. Maintenant, je me fous de savoir si le débat parlementaire sera républicain ou pas et me moque de ce que pense le PS (voir 2004 et la loi sur le foulard à l'école. Heureusement qu'il n'a pas fallu compter sur la "Gauche" pour la voter). Tout comme d'ailleurs des raisons profondes de la droite en la matière. Je ne fais aucunement confiance aux socialistes. Ils ne me déçoivent pas, ils sont ce qu'ils sont : ils ne pensent qu'à 2012 et à leur sacrosaint "monopole du coeur". Ils sont la droiture d'esprit, la tolérance, la générosité... enfin toutes ses vessies qu'ils veulent nous faire prendre pour des lanternes. Le principal pour eux en cette période pré-électorale est d'être contre. N'importe comment mais contre la droite. Le débat sur la burqa, une possible législation en la matière, n'aurait jamais eu lieu si la droite ne s'était pas sentie à ce point en danger. Alors je prends. Je prends cette option sécuritaire si cette loi s'applique y compris et surtout dans la rue (l'espace public), comme l'entend Coppé. Le reste m'est égal. Je n'attends pas que ces bien-pensants de tous bords abordent même de façon démagogique, le débat sous l'angle féministe. Là il n'y a qu'une posture de Sarkozy. Une loi, totale, me suffit. Même sous l'angle de la sécurité si cela est compatible avec le droit français. le principal, c'est qu'elle existe. Comme l'on dresse un mur. L'exact limite entre l'acceptable et l'inacceptable. Après bien-sûr autour de moi, j'entends toujours la défendre sous l'angle féministe. C'est le politique. La suprématie du politique.

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  85. Brocéliande. Voilà qui est clair et net. Et je suis bien d'accord pour ne pas scruter les motivations plus ou moins louches des uns ou des autres mais pour s'en tenir à la construction d'un mur là où il faut un mur et qu'importe le maçon. Il est bien possible que cela mette un point final à l'affaire.

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  86. Une réaction qui donne de l'espoir. Lu dans Le Parisien
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    Pas question pour elle d’en rester là. Rachida Benamed, la représentante de l’Association des musulmans de Meaux et de sa région n’apas spécialement goûté les propos de Liès Hebbadj, le conjoint de la femme verbalisée pour avoir conduit en niqab à Nantes.

    La musulmane pratiquante a décidé de porter l’affaire devant la justice.
    Hier, cette habitante de Meaux s’est rendue au commissariat de sa ville pour déposer une plainte pour diffamation contre le commerçant nantais au nom de son association qui regroupe une soixantaine d’adhérents. Après avoir transité par le parquet de Meaux, la plainte devrait atterrir au parquet de Nantes, là où s’est déroulée l’affaire qui a suscité la colère de cette mère de trois enfants.

    Il y a trois jours, menacé par Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, d’être déchu de la nationalité française parce qu’il « vivrait avec quatre femmes », Liès Hebbadj s’était défendu d’être polygame, en affirmant avoir des maîtresses. « A ce que je sache, les maîtresses ne sont pas interdites en France, ni par l’islam.Elles le sont peut-être par le christianisme, mais pas en France. Si on est déchu de sa nationalité pour avoir des maîtresses, il y a beaucoup de Français qui seraient alors déchus de la nationalité », avait ironisé le musulman de35ans. Des propos « insupportables » pour Rachida Benamed.
    ` « Cet homme salit notre religion. A cause d’une minorité comme lui, on fait du mal à toute la communauté musulmane », tempête-t-elle avant de soulever les points qui lui semblent diffamatoires : « D’abord, l’islam n’autorise pas les maîtresses. Dans notre religion, l’adultère est un péché. La polygamie n’est pas interdite, mais elle est strictement encadrée. Si cet homme s’est marié religieusement avec plusieurs femmes, les qualifier publiquement de maîtresses revient à les répudier aux yeux de la communauté musulmane. »

    Devant l’ordinateur où elle guette avec attention l’évolution de cette affaire, Rachida Benamed ne décolère pas. « C’est un homme dangereux. Il profite de sa soudaine notoriété pour véhiculer une image catastrophique de l’islam. Si la justice ne condamne pas cet homme, ce sont tous les barbus de France qui auront gagné », déplore la musulmane qui soutient le projet de loi contre le port du voile intégral et milite activement pour la réglementation du statut des mosquées.

    Derrière sa démarche, la volonté de s’exprimer au nom de« la grande majorité des musulmans qui ne supportent plus les provocations des extrémistes ». « L’islam est une religion de paix, soupire- t-elle en hochant la tête, dépitée. Mais aujourd’hui, tout le monde semble l’avoir oublié. »

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  87. AP


    La chambre basse du Parlement belge a approuvé jeudi un texte visant à interdire le port de tout vêtement cachant le visage dans l'espace public. Mais la disposition, qui ne mentionne pas spécifiquement la burqa, est confrontée à un obstacle au Sénat, semant un doute quant à son passage rapide.
    Les chrétiens démocrates et les libéraux au Sénat se sont interrogés sur l'énoncé du texte, qui précise que nul ne peut se présenter dans les lieux accessibles au public "le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement de manière telle" qu'il "ne soit plus identifiable".
    La chute du gouvernement d'Yves Leterme le 22 avril place la Belgique face à la perspective d'élections anticipées, qui pourraient retarder l'adoption de l'interdiction du voile intégral en Belgique -une première en Europe de plusieurs mois. Les deux chambres du Parlement doivent adopter la proposition de loi.


    Le texte a été approuvé jeudi par les députés, par 136 voix pour, 0 contre et deux abstentions, selon le site internet de la Chambre des Représentants.

    L'un des auteurs du texte, Daniel Bacquelaine, un Libéral, a avancé que la burqa était incompatible avec la sécurité la plus élémentaire dans la mesure où toute personne dans l'espace public doit être identifiable. En Belgique, comme dans d'autres pays en Europe, certains craignent que les signes visibles de l'Islam n'érodent l'identité nationale et que le port de vêtements islamiques par des femmes, comme la burqa et le niqab, témoigne d'un refus d'assimilation. AP

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    136 voix pour ; 0 contre ; 2 abstentions


    sacrés Belges!

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  88. Bravo les Belges.

    Et voici, publiée dans le Monde, une lettre d'Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes. ...
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    Admettons que l'affaire soit trop belle, admettons que le président de la République se fourvoie en ne respectant pas le temps de débat au Parlement, admettons qu'il eût mieux valu ne pas demander l'avis du Conseil d'Etat, pour finalement s'en passer. D'accord, c'est de bonne guerre en démocratie de critiquer tout cela, on verrait mal les partis d'opposition dérouler un tapis rouge sous les pieds de ceux qui sont au pouvoir.

    Mais faut-il pour autant qu'encore et toujours la gauche, et singulièrement les ténors ou petites voix du Parti socialiste ou des Verts, en profitent pour nous assener qu'"il y a des lois plus utiles et plus urgentes sur la condition des femmes", "que les Français ont des soucis plus importants en tête", "qu'il s'agit d'une entreprise de diversion sur une pratique certes choquant mais ultra-minoritaire", que "ça suffit cette stigmatisation systématique d'une religion", "qu'après le voile voilà la polygamie, où va-t-on s'arrêter ?"…

    Incontestablement, toutes les femmes voilées intégralement ou non n'ont pas un mari polygame et il y a gros à parier que l'écrasante majorité d'entre elles n'ont pas envie qu'un jour leur époux leur dise qu'il a fait venir une autre femme. A ce titre, le reportage sur TF1 d'Harry Roselmack était particulièrement révélateur, lorsque, reçu dans l'intimité de l'un des religieux salafistes en présence de sa femme totalement voilée il aborde ce sujet, l'homme admet que la religion le lui permet, et sa femme reconnaît que cela lui déplairait. Et pourtant, en portant le voile, quelle que soit sa taille sa forme, sa couleur, cette femme – ces femmes – signifie que la polygamie entre dans le champ des droits accordés au mari.

    Non, la polygamie n'est pas un problème secondaire ! Il est au cœur du combat pour la libération des femmes dans tout une partie du monde et concerne des millions de femmes. Rien ne peut mieux faire comprendre qu'un homme vaut plusieurs femmes que lui donner ce droit, même encadré. Dans un texte particulièrement percutant intitulé L'Enigme du Maghreb, la grande féministe algérienne Wassyla Tamzali rappelle que seule la Tunisie a interdit la polygamie, ajoutant : "C'est une lutte féroce qui est engagée pour conserver tous les symboles de cette domination [celle des hommes sur les femmes], notamment le plus sacré, la polygamie, si emblématique de la morale sexuelle des hommes musulmans. Un privilège qui était peu pratiqué, mais qui est dorénavant en hausse."

    C'est vrai, il ne faut pas tout mélanger, mais le problème c'est que le premier à avoir tout mélangé est sans doute le mari de la conductrice voilée intégrale de Nantes. C'est aussi les religions, et en particulier la religion musulmane, qui sont réfractaires à la critique sous prétexte qu'elles ne font que transcrire les paroles de Dieu.

    Tant que les religions n'auront pas eu le courage de faire un véritable tri dans leurs textes fondateurs afin d'en extirper les considérations, prescriptions ou licences contraires à l'égalité hommes/femmes, la laïcité sera la seule véritable politique de promotion du droit des femmes contre les résidus d'un passé que l'on croyait révolu. Voilà pourquoi, dans le cas précis qui nous occupe, la Ligue du droit international des femmes tout en réaffirmant son attachement au vote d'une loi d'interdiction du voile intégrale, souhaite qu'on en revienne aux fondamentaux de la laïcité – qui auraient dû aussi être ceux de la gauche – et demande l'interdiction générale du port de signes religieux ostensibles dans l'espace public.

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  89. De Cyril Bennasar dans Causeur, ça soulage ;o)
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    Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. Si Machiavel vivait aujourd’hui, il ajouterait peut être que le contrepouvoir rend con. Absolument !

    Face à l’offensive sarkozyste pour faire de l’interdiction de la burqa une loi, souhaitée par une majorité de Français, les protestations abondent. Là où la nation entière, des musulmans aux islamophobes, des féministes athées aux chrétiens et aux juifs, des laïcards libertaires aux sécuritaires endurcis, pourrait faire front commun, défendre ses valeurs, on entend des nonistes brailler.{...}

    À gauche, on s’oppose d’abord et on réfléchit après. Pour les uns, tout ce qui n’est pas social n’est que diversion car le peuple, pensent-ils, ne s’intéresse qu’à son pouvoir d’achat. Pour les autres, ce qui n’emporte pas l’enthousiasme des « sages » est forcément mauvais {...}.


    On peut envisager la chose sous toutes les coutures, il est évident que le voile intégral est à bannir de notre espace commun : pour l’égalité ou la dignité, pour la laïcité ou la sécurité, pour le droit des femmes à jouir de la caresse du vent, du soleil et du regard des hommes. {...}

    Il y a en France un islam qui ne respecte ni nos mœurs ni nos lois ni notre système de protection sociale. Et nous ne pourrions pas nous y opposer parce que ce n’est peut-être pas très constitutionnel ?

    Voilà ce que nous explique Le Monde. Edwy Plenel dénonce, lui, la stigmatisation des humbles, des pauvres, des opprimés, des étrangers. Guy Bedos ne peut décemment pas approuver une décision sarkozyste, c’est un principe et il s’en vante. Guillon tente de faire rire en imitant l’accent nazi. Pascale Clark ne partage aucun combat avec le Front national et ajoute que la polygamie provoque moins d’émoi quand elle est gauloise. La preuve : Zola, Hugo et quelques Don Juan. Comment peut-on insinuer que les accommodements ou entourloupes de nos vies sexuellement amoureuses et ce bagne domestique, ce harem pour tous, c’est kif-kif bourricot ? Tant de bêtise me met en rage
    {...}.

    Pour beaucoup, cette loi est faite pour flatter l’électorat du Front national. Ce qui me flatte, moi, ce n’est pas que le gouvernement fasse son boulot, c’est d’être méprisé et insulté par tous ces clowns dont le comique de répétition me fait grincer les dents, ces chiens de Pavlov que Sarkozy fait sortir de leur niche. Imaginons que le président ait enterré ce projet de loi pour ne pas compromettre les contrats avec l’Arabie saoudite. On les entendrait brailler, les grands défenseurs de nos valeurs. Ils sont les contre-pouvoirs, les professionnels de la contestation, les héros de la Résistance. Ils sont les girouettes qui s’alignent face au vent élyséen en dépit de tout bon sens. Ils se retrouvent compagnons de route pour l’occasion d’un porte-parole iranien qui nous donne des leçons de démocratie en dénonçant « le non-respect des droits des musulmans en France ». Dans certaines positions, ils présentent un profil bien ridicule.

    Le contre-pouvoir absolu rend con. Absolument !

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  90. Totalement d'accord avec "18 h 33" et "18 h 47"*, comme eût dit notre chère vieille horloge parlante.

    * à un "détail" près pour le deuxième:il faut bien distinguer islam et islamisme, aussi soigneusement que pédophilie et catholicisme, sinon on dérape.

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  91. Ah ah ça bouge, et c'est bien malséant ;o)
    Lu dans Le Nouvel Obs.
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    Des Américaines, suivies par des femmes du monde entier, ont entrepris depuis le début de la semaine de répondre, en arborant des décolletés provocants, à un dirigeant religieux iranien, selon qui le sexe serait fauteur de séismes.

    "Beaucoup de femmes mal habillées (ne respectant pas la tenue islamique) corrompent les jeunes et l'augmentation des relations sexuelles illicites accroît le nombre des tremblements de terre", avait affirmé l’imam de la prière du vendredi de Téhéran, l'ayatollah Sedighi, le 17 avril dans le quotidien iranien Aftab.

    Réagissant à ces propos, Jennifer McCreight, une étudiante de l'Indiana qui se présente comme une blogueuse "féministe, athée et perverse", a appelé via l'internet les femmes à revêtir la tenue la plus affriolante possible pour tenter de provoquer un tremblement de terre lundi dernier.

    "J'appelle les incroyantes à me rejoindre et à embrasser la soi-disant puissance surnaturelle de leur poitrine. Avec la force conjuguée de nos corps scandaleux, nous allons sûrement provoquer un tremblement de terre", affirme celle qui a baptisé l'expérience "Boobquake", "séisme des nichons" en français.

    Depuis, le phénomène a envahi la toile. Plusieurs pages Facebook se sont créées pour relayer le mouvement et le mot-clé #boobquake continuait vendredi 30 avril d’alimenter les commentaires sur le site de micro-blogging Twitter.

    Les internautes poursuivent également le téléchargement de vidéos montrant des femmes cadrant en gros plan leur poitrine ou en se mettant en scène en maillot de bain.

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  92. Je suis un peu choqué par cette campagne "boobquake". Y a pas que les gros seins dans la vie. Et les petits seins ? Et les hanches ? et les culs, les épaules, le galbe harmonieux des ventres qui vient se perdre dans le triangle sacré avec l'harmonie d'une nef ? Le tout animé par le geste libre, la démarche vivante, et éclairé par le sourire, par le regard, par le bonheur d'exister ?

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  93. Mais, my dear Parleur, il est question dans la boobquake de décolletés affriolants, de "nichons" exhibés en gros plan, mais je ne vois nulle trace de gros seins (ou de petits d'ailleurs) ;o)

    Et il est également question de femmes se mettant en scène en maillot de bain, ce qui suggère que les images provocantes concernent le corps entier...

    Il est vrai que personnellement, je préférais de loin des images plus fluides et vivantes de liberté ... Mais tolérons les petites malséances pour la bonne cause, que diablesse !

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  94. Ma vision de la femme doit impérativement être respectée sinon CRAC ! 9 degrés sur l'échelle de Richter. Non mais ! On n'est pas là pour rigoler.

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  95. Un article dans Le Monde, d’Ahmed R.
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    http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2010/04/29/integrisme-musulman-polygamie-burka-analyse-de-ce-phenomene-sectaire-francais_1344266_3232.html
    _______
    L’auteur tire des enseignements de l'histoire des mouvements sectaires (Scientologie, Mormons, les Amishs), afin de comprendre l'intégrisme musulman « à la française ». Il identifie 4 étapes:

    1) Constituer une représentation métaphysique du monde ou « message » — faux ou du moins indémontrable — qui puisse retenir l'attention d'autrui avant de le séduire. Cette étape est facilitée lorsque la représentation métaphysique indémontrable préexiste déjà sous la forme d'un contenu religieux et/ou pseudo scientifique.

    2) Capter les adhésions par une prédication souvent théâtrale du message original et salvateur, au moyen de diverses techniques relevant de la programmation neurolinguistique (cold-reading, persuasion progressive, preuve sociale..)

    3) Edicter des valeurs identitaires distinctives et clivantes pour les membres, en réglementant les éléments anodins de leur vie (pour les intégristes musulmans : jeûne, hallal, burqa pour les femmes…). Cette étape du processus sectaire va renforcer la fusion du groupe autour de l'initiateur, le signaler envers les non membres et les interroger, permettant la captation d'adeptes potentiels.

    4) Au moyen de ces techniques, le groupe atteint plusieurs centaines d'adhérents, la fortune est assurée pour l'initiateur et ses proches lieutenants via les donations volontaires des catéchumènes toujours plus nombreux, le commerce pyramidal en circuit fermé, la captation de ressources sociales établies sur le modèle familial ordinaire (!). La consécration finale est enfin apportée avec la réaction du corps social environnant et singulièrement du pouvoir politique séculier.

    Appliquée à l'intégrisme musulman «à la française», cette analyse permet de retrouver ces vingt dernières années tous les jalons et déterminer la situation atteinte aujourd’hui en France : celle d'un groupe de plusieurs centaines de musulmans intégristes qui se distinguent radicalement du corps social dont ils ou elles sont issues et qui les environne, en provoquant la réaction hostile du pouvoir politique séculier qui va dès lors exercer une répression policière.

    L’étape suivante ? Le corps social exerce une répression policière si forte qu'elle oblige à choisir entre l'exil ou la dispersion. En France, deux facteurs pourraient atténuer cette alternative : le terrain fertile de l'amalgame politique possible entre l'intégrisme musulman sectaire et toute la population plus ou moins imprégnée de religion musulmane. La crainte de cet amalgame vécue chez les musulmans explique qu'ils ne se permettent pas de condamner publiquement la dérive sectaire intégriste. Second facteur: le cadre de l'État de droit, qui permet toutes les libertés publiques dont nous jouissions tous au quotidien, mais qui protège aussi ceux qui n'ont que mépris pour toute construction de valeurs qui ne sont pas la leur : les porteuses de burqa, les maris intégristes polygames de fait…

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  96. Le monsieur Ahmed, là, il sort la tête du guidon.
    Un peu de hauteur de vue (on peut aussi appeler ça décentration) ça ne fait jamais de mal. Et utile rappel : y a pas que dans l'islam qu'il y a des encore plus cinglés que les autres…

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  97. ET une autre girouette qui a senti le vent tourner...

    PARIS (AP) — Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré dimanche qu'il comprenait le projet gouvernemental d'interdire totalement le port du voile intégral, y compris dans les lieux publics, après y avoir été initialement opposé.

    "J'ai été très interrogatif sur cette loi. Je pensais en effet qu'on pouvait faire la différence entre les lieux publics et ce qui n'était pas les lieux publics. Je pense que c'est finalement un peu démagogique et pas possible", a-t-il expliqué lors du Grand Rendez-Vous d'Europe-1-"Le Parisien"/''Aujourd'hui en France".

    "Je crois qu'il faut véritablement dire: 'dans notre République française, il y a des règles, ces règles doivent être respectées''', a poursuivi M. Kouchner. "Il faut donner des règles. La République, c'est passer de la morale à la règle. Nous avons peut-être besoin d'une loi. En tout j'ai compris que, pour la dignité de la femme, il fallait le faire", a-t-il affirmé.

    Le ministre a souligné que la loi contre la burqa serait critiquée par des pays comme les Etats-Unis, le Danemark ou les Pays-Bas, au nom de leur vision des libertés religieuses, ainsi que par "un certain nombre de pays musulmans" comme le Pakistan ou la Turquie. Quant à l'Arabie saoudite, a estimé M. Kouchner, elle "dira: 'chez vous, vous avez le droit de faire ce que vous voulez, mais chez moi, j'ai également le droit de faire ce que je veux, par exemple de ne pas laisser conduire les femmes". AP

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  98. Une vice-présidente du Parlement européen, chef de file des libéraux (FDP) allemands, a appelé dimanche à l’interdiction du port du voile islamique intégral dans l’Union européenne.

    «J’aimerais que l’Allemagne – et toute l’Europe – interdisent le port de la burqa sous toutes ses formes», a affirmé Silvana Koch-Mehrin dans une tribune libre publiée par le journal Bild am Sonntag.

    «La burqa constitue une attaque contre les droits des femmes, c’est une prison mobile», affirme Silvana Koch-Mehrin, dont les partenaires libéraux sont au pouvoir à Berlin au sein de la coalition que dirige la conservatrice Angela Merkel.

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  99. Bien: les musulmans réagissent...
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    Le Conseil français du culte musulman «condamne fermement les propos mensongers sur la légalité en islam des "maîtresses" et qualifie ces allégations d’offensantes et d’insultantes pour la religion musulmane», dans un communiqué diffusé lundi.

    Le CFCM fait référence aux propos de Lies Hebbadj, le mari de la Nantaise verbalisée pour conduite avec un voile intégral, qui a contesté son statut de polygame en déclarant que «les maîtresses ne sont pas interdites en France, ni par l’islam».

    Ces déclarations, estime le CFCM, sont «irresponsables, honteusement provocatrices et préjudiciables à l’islam». Il rappelle que «dans la religion musulmane la fidélité est une valeur capitale à l’instar d’autres religions comme le judaïsme et le christianisme» et que «le contrat de mariage, conclu légalement, est le seul cadre autorisé par la religion musulmane».

    «La polygamie étant prohibée en France, le Conseil Français du Culte Musulman rappelle que les imams comme tous les ministres de culte savent pertinemment que leur responsabilité pénale peut être engagée et exigent des mariés qui souhaiteraient célébrer un mariage religieux de produire un acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil, conformément aux dispositions du code pénal.»

    (Source AFP)

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  100. Noël Mamère, tous vêtu de voiles en délicat imprimé Vichy, a merveilleusement compris les mécanismes de l'oppression des femmes:

    Le député Verts de Gironde, Noël Mamère, a annoncé mardi 4 mai sur RTL qu'il voterait contre le projet de loi sur le voile integral, soulignant que dans le contexte actuel, il avait "un parfum de Vichysme".

    "Je voterai évidemment contre" cette loi qui "intervient dans un contexte nauséabond, après le débat organisé autour de l'identite nationale", a-t-il affirmé. Noël Mamère estime que "tout cela vise à stigmatiser la deuxième religion de France et à faire croire que lorsqu'on est musulman, on n'est pas compatible avec la démocratie, qu'on est peut-être même un terroriste en puissance et qu'on est finalement indésirable".

    "Quand je vois qu'à cela s'ajoute la campagne du président de la République, qui est en mauvaise posture devant les Français et qui nous ressort les vieux oripeaux de la sécurité (...) tout ceci sent très mauvais et je dirais même, pour employer un terme très pesé, que cela a un parfum de Vichysme", a également lancé le député.

    Noël Mamère a ensuite expliqué ce qu'il entendait par là, indiquant que "le Vichysme n'est rien d'autre que d'inventer des boucs émissaires, des ennemis de l'intérieur et de jouer sur les plus bas instincts des gens".

    "Une femme en burqa chez elle, je n'en ai rien à faire***, c'est sa vie privée", a par ailleurs souligné Noël Mamère. Le député a ajouté qu'il existait "déjà un certain nombre de règles et de lois" pour "limiter la présence de ces femmes en burqa dans l'espace public".

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    *** Transposons: Une femme battue ou un enfant battu chez eux, je n'en ai rien à faire, du moment que cela ne se voit pas. Bravo, le Père Noël serait-il vraiment une ordure?

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  101. Il faut arrêter au plus vite de s'en prendre à la pédophilie des prêtres: n'est-ce pas stigmatiser la première religion de France ? Hi hi hi han han.

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  102. Kip kip han han (écureuil ayant appris à braire à force de fréquenter de bons ânes...

    D'autant que, stigmatiser, du latin sigma, sigmatis masculin pluriel, «marqué au fer rouge », est emprunté du grec ancien στίγμα «piqûre» et par extension «marque au fer que l'on faisait aux esclaves», d'un verbe qui veut dire piquer.

    Si quelqu'un est stigmatisé dans l'histoire, c'est donc la femme que l'on enferme sous la toile, ce que l'on n'exige pas des hommes!

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  103. Un article sur les femmes iraniennes. Ou: la discrimination que cache le voile, que certains - regardant le monde par un tout petit bout de lorgnette- veulent oublier (résumé).
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    http://iran.blog.lemonde.fr/2010/05/08/liran-nomme-a-la-commission-de-la-condition-de-la-femme-de-lonu/#xtor=RSS-32280322
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    Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, n’a pas posé un pied dans son pays depuis l’élection présidentielle de juin dernier. Et c’est depuis l’étranger, où elle subit un exil forcé, qu’elle est désormais contrainte de poursuivre sa critique du gouvernement iranien.

    Depuis l’élection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence, Zahra Rahnavard, l’épouse de MirHossein Moussavi, candidat malheureux de la présidentielle désormais leader de l’opposition, n’a cessé de fustiger le gouvernement Ahmadinejad et de condamner les lois discriminatoires de la République islamique envers les femmes.

    A peine remise de l’agression dont elle a été victime le 11 février dernier, elle est montée au créneau en marge du centième anniversaire de la journée internationale de la femme, en délivrant un communiqué condamnant les lois “arriérées” qui frappent les femmes en République islamique.
    Dans ce texte, elle s’en prend notamment au projet de loi gouvernemental baptisé “protection familiale”, concocté il y a deux ans par le gouvernement Ahmadinejad et voté ces jours-ci au Parlement iranien. Deux passages de ce projet, les articles 23 et 25, ont notamment suscité la polémique à travers le pays. En effet, l’article 23 stipule que les hommes sont autorisés à épouser plusieurs femmes simultanément sans obtenir l’autorisation de leur première femme, s’ils obtiennent un permis légal du gouvernement, et apporté des garanties financières. L’article 25 stipule que la dote prénuptiale (mehrieh en persan), accordée par le mari à sa femme en cas de divorce, doit être soumise à des impôts gouvernementaux.

    Zahra Rahnavard prend une position risquée, quand connaît le sort réservé aux réfractaires en République islamique. Mohammad Maleki, 76 ans et ex-directeur de la prestigieuse université de Téhéran, a été accusé d’être un “mohareb” (ennemi de Dieu), accusation passible de la peine de mort en République islamique et Mohammad Amin Valian, étudiant de 20 ans, a été condamné à mort en appel a été confirmée, pour avoir jeté trois pierres lors d’une manifestation en décembre dernier.

    Les deux fameux articles avaient été exclus du projet de loi en septembre 2008, sous la pression des défenseuses iraniennes des droits de la femme, mais ont été récemment réintroduits par la commission culturelle du Parlement iranien.

    De nombreuses activistes iraniennes se battent au quotidien depuis plus de dix ans pour changer les lois misogynes de la République islamique et faire évoluer les mentalités dans le pays. Elles ont ainsi créé en octobre 2006 la campagne du “Million de signatures. Mais Zahra Rahnavard ne s’est pas uniquement préoccupée de ces deux articles, elle a également dénoncé “l’inégalité entre hommes et femmes ainsi que les lois se rapportant au divorce et à la nationalité” comme exemples des lois “arriérées et discriminatoires” contre les femmes en Iran, précisant: “je suis certaine que les hommes libérés de notre pays sont aussi peinés et indignés de cette discrimination“.

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  104. Ajoutons à propos de l'Iran cette nouvelle surréaliste:

    Le 28 avril, une semaine après la déclaration de l'imam Kazem Sedighi affirmant que les tremblements de terre seraient provoqués par les tenues vestimentaires "indécentes" des femmes, l'Iran a rejoint la Commission de la condition de la femme des Nations unies. Une première pour la République islamique, au grand dam des militants des droits des femmes. Sur le site Iranian.com, on qualifie cette nomination de "blague tragique", alors que le gouvernement du président Ahmadinejad intensifie sa politique régressive concernant la parité hommes-femmes. Pour autant, certaines Iraniennes demandent que "l'on ne confonde pas tous les hommes iraniens avec les ayatollahs".

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  105. ça ne va pas la tête? Lu dans Elle (oui, je l'ai mis aussi en marque-pages)
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    Être belle, ou, pire, se faire belle, est passible de prison en Iran. Le chef de la police de Téhéran a prévenu: toute femme surprise le visage hâlé sera immédiatement arrêtée. «Nous devons être fermes envers les femmes au comportement défiant la loi islamique, a-t-il martelé. On voit dans le nord de Téhéran des femmes et des jeunes filles bronzées comme des mannequins. C’est intolérable».

    Cette inquiétante déclaration intervient en pleine radicalisation du discours islamique au pays des ayatollahs. Mi-avril, l’un des hauts responsables religieux, Kazem Sedighi, a dénoncé les femmes aux tenues «immodestes, coupables de répandre l’adultère… et d’entraîner les séismes qui frappent régulièrement le pays». Il a exhorté les Iraniens à «se réfugier dans la religion avant d’être enseveli sous les ruines». Après tout, la femme est un bouc émissaire plus accessible que la faille sismique sur laquelle trône Téhéran. Le pouvoir en place pense ainsi contrer une opposition plus menaçante depuis la dernière présidentielle. Les leaders de cette opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, on appelé à manifester le 12 juin pour marquer l’anniversaire de «l’élection» de Mahmoud Ahmadinejad.

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  106. La situation des petites filles placées comme "bonnes" au Maroc s'améliore, mais lentement. Lu dans Le Monde (article de Brigitte Perucca).
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    Elles se comptent encore par dizaines de milliers: elles étaient entre 60 000 et 80 000 en 2005, selon une étude citée par Human Rights Watch. L'organisation avait à l'époque dénoncé les longues heures de travail, les sévices et même parfois les abus sexuels commis sur ces petites filles; près de 14 000 rien que dans la région de Casablanca, selon une étude gouvernementale de 2001.

    Pourtant, de l'avis général des ONG, le phénomène régresse sous le double effet de la modernisation de la société qui accepte de moins en moins le travail des enfants et du travail des associations.La loi fondamentale sur l'obligation de scolarisation jusqu'à 15 ans commencerait à s'appliquer.

    Le gouvernement a également lancé il y a trois ans un "programme d'appui aux familles nécessiteuses" qui a bénéficié à 280 000 familles, leur versant des sommes qui couvrent les frais scolaires.

    Enfin, un projet de loi sur le travail domestique attend d'être examiné en conseil des ministres. Il comprend un article visant à durcir les conditions d'emploi des domestiques de 15 ans à 18 ans, le code du travail interdisant le travail des moins de 15 ans.

    Il est devenu moins fréquent de rencontrer des employeurs qui nous disent 'c'est mon droit' même s'ils restent pour l'instant dans l'impunité totale", témoigne Nabila Tbeur, de l'association l'Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse (Insaf).

    Elle estime que la future loi représente "une avancée, mais ce n'est pas trop tôt". A condition, ajoute-t-elle "que l'État considère cet objectif comme une priorité, que des fonds soient débloqués, que des alternatives puissent proposées à ces petites filles".

    Son association s'y emploie. Dans la région de Marrakech, 133 petites filles ont été retirées – en trois ans – du travail domestique. "Parmi elles, il y avait des petites de 6 ans, 8 ans et 10 ans car les employeurs demandent des fillettes faciles à manier, qui obéissent et qui font toutes les tâches", raconte Omar Saadoune, un des chargés de mission de l'association.

    Une fois les familles repérées, un long travail d'approche avec les familles commencent. "Il faut établir une relation de confiance, explique-t-il, et nous leur apportons des témoignages sur la façon dont les petites filles sont traitées". Cette "réalité choquante", les parents, pour qui le travail des enfants est souvent "une question de survie", l'ignorent la plupart du temps.

    Car si certains réussissent à rester en contact avec leurs filles, nombreux sont ceux qui ne les voient quasiment jamais, "l'argent du mois étant récupéré par un intermédiaire qui le donne à la famille", racontre M. Saadoune.

    Après, le plus dur reste à faire : trouver une solution pour chacune de ses petites filles.

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  107. Pendant ce temps en France, le PS avance au voile et à la vapeur. C'est qu'il faut se différencier de Sarkozy...
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    PARIS (AP) — Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a déposé mardi un texte alternatif au projet de loi gouvernemental sur le port du voile intégral, dans lequel il souhaite notamment limiter l'interdiction à certains lieux.

    Le texte socialiste a été rendu public le jour même du vote de la proposition de résolution émanant du groupe UMP sur le sujet, et alors que le projet de loi doit être présenté en conseil des ministres par la Garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie le 19 mai.

    Dans l'exposé des motifs accompagnant cette proposition de loi, le PS explique qu'il s'oppose à une "interdiction générale" qui "pourrait faire l'objet d'une condamnation par la Cour européenne des droits de l'homme", et propose de limiter l'interdiction "aux services publics et lieux sensibles", notamment certains "commerces particulièrement exposés"***

    En cas de non-respect de la loi, le PS propose "une sanction proportionnée, utile et pédagogique" et "une médiation sociale pour la femme portant le voile intégral". "Elle y serait informée de l'étendue de ses droits en France et des possibilités qui s'offrent à elle pour permettre son émancipation. En cas de refus de se soumettre à l'injonction, une amende de 300 euros serait prononcée", envisage le groupe socialiste.

    Concernant les maris ou les personnes qui auraient contraint les femmes à porter un voile intégral, le PS souligne que "ce délit devrait être sévèrement réprimé par la loi". "Une peine maximale d'un an d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende pourrait être portée, en cas de récidive ou lorsque la personne contrainte était mineure, à 2 ans d'emprisonnement et 60.000 euros d'amende", ajoute le PS.
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    J'adore l'expression "les lieux sensibles". Là où ça gratte le plus, en somme?

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  108. Un petit "fait divers" que le Nouvel Obs appelle un "dérapage":
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    Une femme portant le niqab et deux autres femmes -la mère et sa fille- se croisent samedi après-midi dans un magasin de chaussures et de vêtements. Au passage de la femme intégralement voilée, la mère fait une remarque à sa fille, laissant entendre qu'elle souhaitait voir rapidement adoptée la loi interdisant le port du voile intégral.

    La femme au visage dissimulé, qui a entendu, réagit. Le ton monte. L'emploi du terme "Belphégor" dans la conversation envenime la situation. Selon la mère et sa fille, la femme au niqab gifle l'une d'elles, ce que cette dernière conteste, tandis que l'époux de la femme voilée et le personnel du magasin s'efforcent de calmer la situation.

    Finalement, les trois femmes ont été conduites à la brigade de gendarmerie et deux plaintes ont été déposées, a confirmé le Parquet: l'une pour injure à caractère ethnique, racial ou religieux, par la femme au niqab, l'autre pour violence sans ITT (incapacité totale de travail), par la mère et sa fille.
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    On attend avec impatience de savoir quelle sorte de propos on peut tenir dans la rue, et si "Belphégor" est une injure. Pauvres femmes...à quoi sont-elles réduites.

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  109. Lu dans l'Express.
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    Le conseil municipal de Lerida en Catalogne (nord-est de l'Espagne), va débattre fin mai de l'interdiction du voile intégral islamique dans les espaces publics.

    Les nationalistes catalans modérés de CiU ont présenté la motion lundi.

    Un porte-parole de la municipalité socialiste a déclaré que le maire s'était exprimé par le passé pour l'interdiction du voile intégral si cela était possible sur le plan légal, au nom des "droits fondamentaux" des femmes.

    Les services juridiques de la ville sont en train d'étudier la possibilité d'interdiction au niveau local, mais le maire préférerait une interdiction au niveau régional ou national, a-t-elle précisé.

    La proposition de CiU devrait être débattue le 28 mai, et l'interdiction pourrait soumise au vote si les services juridiques l'ont estimée possible. L'équipe municipale cherchera à obtenir le plus grand consensus possible sur cette mesure, selon elle.

    "Nous ne sommes pas une ville où ils (les voiles intégraux) sont nombreux, mais il y en a", a déclaré la porte-parole CiU.

    CiU considère que "la présence à Lerida de représentants salafistes a facilité la diffusion de pratiques incompatibles avec les principes de l'égalité des sexes et du respect de la femme", selon un communiqué.

    CiU considère que les voiles intégraux "sont un obstacle à l'intégration de la femme dans notre société et qu'ils sont une atteinte à sa dignité".

    Le ministre du Travail du gouvernement socialiste espagnol, Celestino Corbacho, a déclaré lundi qu'il était partisan d'une interdiction du voile intégral sur les lieux de travail et dans les locaux de l'administration.

    "Cacher complètement la femme au moyen d'un vêtement, quel que soit le symbolisme, heurte violemment notre société et empêche les progrès visant à l'égalité entre les hommes et les femmes", une valeur "qui ne doit pas régresser", a-t-il déclaré.

    L'Espagne est un pays où l'immigration a explosé depuis les années 1990 et où la population issue de pays de tradition musulmane, notamment du Maroc, a fortement augmenté.

    Au 1er janvier, il y avait 5,7 millions d'étrangers sur une population totale de 46,9 millions de personnes, selon les chiffres de l'Institut national de la statistique, dont 746.760 Marocains, un chiffre en hausse de 4% sur un an.

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  110. Dans la bonne ville de Montreuil sous Bois... Un débat sur le voile intégral, organisé par l’association Ni Putes Ni Soumises, a dégénéré hier soir, avec des violences qui ont nécessité l’intervention de la police.

    Ce débat, qui a rassemblé une centaine de personnes dans une école primaire, a commencé en début de soirée dans un climat houleux, perturbé par des membres du mouvement pro-palestinien Cheikh Yassine. Après des insultes, des coups ont été échangés entre des participants qui n’ont pu être identifiés.

    Les organisateurs ont décidé d’arrêter le débat et fait appel aux forces de l’ordre. La police est arrivée peu après, bloquant les sorties, et demandant aux victimes de coups d’identifier leurs agresseurs qui ont réussi à s’échapper.

    «Il est urgent qu’il y ait une loi très claire qui bannisse totalement les obscurantismes et protège les femmes», a réagi la présidente de Ni Putes Ni Soumises, Sihem Habchi. «Je pense que ceux qui avaient un doute avant le débat de ce soir ont compris, en sortant, la nécessité d’une loi qui dise stop à ceux qui instrumentalisent la religion musulmane et réduisent les femmes au silence», a-t-elle ajouté.

    Après avoir relevé que «le débat a dérapé», le député Manuel Valls (PS), partisan d’une loi d’interdiction générale du voile intégral, a déclaré qu’il sortait de la réunion «avec une conviction redoublée pour une loi à cause de ces comportements».

    «Je sens qu’on éprouve dans cette affaire la République et ses représentants et moi je ne me laisserai pas faire», a-t-il ajouté.

    Organisé à la veille de la présentation du projet de loi d’interdiction du voile intégral en conseil des ministres, ce débat, programmé à l’initiative de Ni Putes Ni Soumises favorable à une telle mesure, avait rassemblé des femmes, dont des militantes féministes, d’autres portant le voile simple ou intégral, ainsi que des islamistes.

    «J’ai l’impression de porter ma tenue de mariage tous les jours», a témoigné auprès de l’AFP Rosita Ricki-Bernard, une Française convertie à l’islam depuis cinq ans, précisant qu’elle était avant cela une catholique pratiquante.***

    (Source AFP)
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    *** La mariée était en noir?

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  111. Un article de Paul Villach dans Agoravox, critiquant avec raison une photo prise dans un tribunal français: deux femmes y sont couvertes des pieds à la tête, yeux compris, sous un voile noir.

    ASSEZ de ces barbaries! Comment accepter ces marques d'infamie en 2010 dans la patrie des "Droits de l'homme" (et de la femme sous voile)???

    INFAMIE

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  112. Interdiction du niqab: que le PS saisisse le Conseil constitutionnel ou se taise à jamais!

    Hier, 13h21

    MEDIAPART.FR- Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a-t-il une colonne vertébrale? Depuis des mois, les députés PS répètent que l'interdiction générale de la burqa, prévue par le gouvernement, heurte les libertés fondamentales inscrites dans la Constitution française. Le 30 mars, ils ont vu leur position renforcée par un avis du Conseil d'Etat (plus haute juridiction administrative), démontrant que la prohibition des niqabs sur la voie publique n'avait «aucun fondement juridique incontestable» (ni le principe de laïcité, ni l'impératif de respect de la dignité humaine n'autorisent à limiter le libre-arbitre). Dans ces conditions, refuser de voter le projet de loi de la Garde des Sceaux (présenté le 19 mai en conseil des ministres et programmé cet été à l'Assemblée) ne suffit pas: les socialistes doivent s'engager à saisir le Conseil constitutionnel, dès que la majorité UMP aura entériné le texte. C'est la voie de la cohérence, la seule.

    Il me semblait bien aussi que la rédaction de ce journal et moi n'étions pas d'accord.

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  113. Oui, Brocéliande, nous sommes en désaccord radical sur cette question de la niqab - et d'autres - avec la rédaction, et la plupart des abonnés éloquents, de ce journal. Pour les abonnés silencieux, on ne sait pas.

    Le PS (et ses affidés) est dans l'ensemble une bande de "ventres mous" qui ne cessent de brader les valeurs de la gauche, de manière optimale depuis l'arrivée au pouvoir de Mitterrand, comme l'écrit notre cher Edgar Morin.

    Ce n'est pas par eux, mais à leur insu et malgré eux (probablement réunis derrière l'UMPS DSK en 2012...) que la "Voie" dont parle Morin s'éclairera.

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  114. Un article dans Slate qui fait un point sur le problème du voile intégral dans 5 pays - France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Turquie :

    VOILE

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  115. Les signaux d'alarme continuent à s'allumer. Lu dans Le Nouvel Obs.
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    Les cinq présentatrices de la chaîne du Qatar Al-Jazira ont présenté leur démission en raison d'un conflit avec la direction, portant entre autres sur leur tenue vestimentaire, a-t-on appris dimanche 30 mai dans leur entourage. Interrogée par l'AFP, la direction de la chaîne a promis une réponse ultérieure. Selon le quotidien panarabe Al-Hayat, les cinq présentatrices ont démissionné la semaine dernière après s'être plaintes, dans une pétition en janvier, auprès de la direction d'Al-Jazira à propos de remarques et critiques répétées d'un responsable concernant leur "tenue", jugée pas assez conservatrice.

    "Cette démission collective n'est pas motivée uniquement par les pressions croissantes exercées sur les présentatrices au sujet de leur tenue, évoquées dans des médias. Le conflit est bien plus profond", a déclaré un membre de la rédaction, qui a requis l'anonymat.

    La chaîne en arabe donne à sa ligne rédactionnelle une orientation de plus en plus islamiste dans la couverture de l'actualité au Moyen-Orient, et notamment des groupes islamistes.

    Elle appartient au groupe Al-Jazeera Satellite Network, largement financé par l'État du Qatar, un petit pays du Golfe riche en pétrole et en gaz naturel.

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  116. FEMMES EN ARABIE SAOUDITE

    FEMMES

    La poétesse saoudienne Hissa Hilal est parvenue jusqu’en finale de Poète du million, une émission de télé en Arabie Saoudite. Vêtue d’une burqa ne laissant voir que ses yeux, Mme Hilal a récité son poème Chaos des fatwas, dans lequel elle dénonce ceux qui émettent des jugements religieux excessivement sévères, les comparant aux auteurs d’attentats suicides. Puis elle s’en est prise à la ségrégation sexuelle imposée par des prêcheurs qui, “tels des loups, pourchassent” les personnes en quête de progrès et de paix.

    Le poème de cette ancienne journaliste a déclenché une polémique dans ce pays, et suscité de vifs échanges sur les forums Internet. Si de nombreux spectateurs ont salué son courage, d’autres réclament sa mort. “Une femme comme elle donne le mauvais exemple à nos femmes et nos filles”, s’indigne un homme, prenant la défense des intégristes qui avaient proféré des menaces de mort à l’encontre de Mme Hilal. “Elle a commis de nombreux péchés en participant à cette émission et en y déclamant sa poésie.” Les commentaires de l’internaute ne sont pas de nature à surprendre les Saoudiennes. Voilées et victimes de la ségrégation, les femmes du royaume ne sont pas autorisées à conduire et n’ont pas droit à une carte d’identité. Pour voyager, elles doivent avoir la permission d’un homme de la famille. Les comportements commencent à changer, mais pas assez vite aux yeux de certaines.

    “Les attaques dirigées contre Hissa ne choquent hélas pas grand monde, ici”, déplore Amira Mohammed, une femme médecin de 29 ans. “Nous sommes censées vivre dans l’ombre des hommes. Si une femme défend ses droits, des milliers de personnes sont prêtes à s’en prendre à elle. Ce qu’il nous faut pour que les choses bougent vraiment dans ce pays, c’est un million de femmes comme Hissa.”

    Les religieux veillent jalousement au respect du wahhabisme, mais l’Arabie Saoudite s’efforce de donner de sa très stricte religion une image plus tolérante.

    En septembre dernier, le roi Abdullah, qui a mis en œuvre des réformes depuis son arrivée au pouvoir en 2005 en vue de créer un Etat moderne, a inauguré la première université mixte d’Arabie Saoudite.

    Nombreux sont ceux qui soutiennent qu’une stricte séparation des sexes empêche les femmes d’apporter pleinement leur contribution à l’économie. Le chômage chez elles s’établit officiellement à 26 %, soit trois fois plus que chez les hommes.

    L’ouverture de l’université du Roi-Abdullah des sciences et des technologies a provoqué l’ire des religieux. Ils ont émis des fatwas réclamant la mort de ceux qui promeuvent l’égalité des sexes dans l’enseignement et au travail. En octobre, le souverain a démis de ses fonctions un membre du Conseil supérieur des religieux, qui avait critiqué l’université et exigé que les docteurs de la foi aient un droit de regard sur les cursus. A l’inverse, de nombreux militants et réformateurs se réjouissent de la création de la nouvelle institution. L’ikhtilat, disent-ils, est une notion récente et n’est pas proscrite par la loi islamique. Du moins tant que les femmes portent le voile.

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  117. Du foulard au poil. Lu dans Courrier International.
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    Les Somaliens de Mogadiscio habitant les zones contrôlées par les islamistes ont trente jours pour se faire pousser la barbe et tailler correctement leur moustache, rapporte le quotidien de Nairobi Daily Nation.

    L'ordre a été donné par le gouverneur Moalim Hashi Mohammed Farah, membre du groupe Hizbu Islam opposé au gouvernement de transition. "Les femmes se sont déjà mises en conformité avec la loi islamique en portant le Hidjab. Il est temps que les hommes s'y conforment aussi", a-t-il déclaré le 20 juin. Les groupes islamiques qui ont pris le contrôle de pans entiers de la Somalie ont déjà interdit pèle mêle les cloches dans les écoles, les soutiens-gorge pour les femmes, les salles de cinéma, les danses folkloriques, la musique et le football.
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    Au secours!

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  118. LU dans Courrier International:

    L’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC) a organisé son premier colloque sur l’avortement, les 28 et 29 mai. Certes, la participation des pouvoirs publics était timide. Des représentants des ministères de l’Education et de la Justice sont intervenus, mais celui de la Santé n’a pas voulu s’impliquer officiellement. L’AMLAC avait pris soin de ­replacer l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans son contexte, entre un volet sur la prévention des grossesses non désirées et un autre sur les enfants abandonnés. Elle a réussi son pari de réunir les points de vue des médecins, de la loi, de l’éthique, de la religion et des droits de l’homme. Les nombreux gynécologues assistant au colloque ont poussé de véritables appels de détresse, martelant que l’illégalité de l’IVG n’empêchait pas les femmes d’avorter, mais les mettait simplement en danger. Selon les médecins, des femmes arrivent chaque jour dans un état physique et mental désespéré.

    Théoriquement, la loi pénalise les avorteurs (de un à cinq ans de prison) et les avortées (de six mois à deux ans), même si dans les faits les seules poursuites judiciaires ont lieu en cas de décès. Mais l’article 453, selon lequel “l’avortement n’est pas puni quand il vise à sauvegarder la vie ou la santé de la mère”, constitue une fenêtre importante, a expliqué le Dr Chafik Chraïbi, président de l’AMLAC. Il suffirait de se référer à la définition de la santé émise par l’OMS, qui inclut la santé mentale, pour autoriser l’IVG. Côté religion, rien d’absolu. Comme souvent dans l’islam, les interprétations varient. La plupart des sunnites malékites, majoritaires au Maghreb, condamnent l’avortement dès la conception, mais les écoles hanbalite et chafiite l’autorisent jusqu’à 40 jours de grossesse, et les hanafites jusqu’à 120 jours. “Le législateur n’est pas obligé de rester prisonnier de l’opinion malékite”, a argumenté le sociologue Abdessamad Dialmy. “Il pourrait profiter de ces ouvertures, comme l’a fait la Tunisie” [pionnière de la légalisation de l’IVG en terre d’islam, elle l’autorise depuis 1973 jusqu’à 3 mois de grossesse]. Si les textes de loi internationaux n’évoquent aucun droit à l’avortement en soi, en raison de l’absence de consensus sur le droit à la vie du fœtus lui-même, les défenseurs des droits de l’homme se fondent sur les droits à la santé et à la vie de la femme pour réclamer son encadrement légal.

    Enfin, l’AMLAC a formulé plusieurs recommandations destinées au Parlement, au secrétariat du gouvernement et au roi. La plus importante demande l’assouplissement de la loi pour autoriser l’avortement uniquement dans certains cas (viol, inceste…). Par ailleurs, le délai maximal suggéré est plutôt court : 2 mois de grossesse (sauf en cas de malformation fœtale). Il s’agit d’une démarche prudente destinée à faire évoluer la société en douceur.

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  119. Lu dans Courrier International.

    "Ma mère m'a dit que j'allais aider une tante éloignée pour l'été, et qu'après je pourrai revenir à l'école. Mais cet été ne s'est jamais terminé, et j'ai compris que j'étais devenue une domestique."

    Comme des milliers de petites Égyptiennes, Rasha, 13 ans, est une "enfant travailleur domestique", une activité répandue dans le pays, échappant largement à tout contrôle et protégée par la loi du silence.

    Ce témoignage figure dans une des rares études sur cette forme d'exploitation des enfants en Égypte que vient de réaliser le Center for Migration and Refugee Studies (CMRS) de l'Université américaine du Caire (AUC), rapporte l'Orient-Le Jour.

    Le document avance le chiffre de 53 000 enfants domestiques au total pour trois gouvernorats largement ruraux où a été menée l'enquête (Fayoum, Minya et Assiout), sans extrapoler leur nombre au niveau national. L'étude se base sur 74 entretiens effectués sur une période de six mois avec des enfants, des familles d'origine, des employeurs ou des recruteuses. La quasi-totalité des enfants sont des filles, issues le plus souvent de familles rurales déshéritées. Le nombre des enfants employés comme vendeurs de rue, dans l'agriculture, sur les chantiers, les usines ou les ateliers est estimé entre 2 et 2,5 millions en Egypte. Mais il y a très peu de données sur les enfants employés comme domestiques, malgré l'ampleur manifeste du phénomène, souligne l'étude.

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    Merci au CMRS

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  120. Dans Slate, une interview très intéressante d’Azar Nafisi sur l’Iran, dont voici quelques passages.
    IRAN

    Nafisi a été renvoyée de son poste de professeur de l'université de Téhéran en 1981 pour avoir refusé de porter le voile? Spécialiste de Nabokov, elle elle a émigré aux États-Unis. Elle évoque ici les signaux, que l'Occident n'a pas su voir, indiquant que Téhéran était au bord de l'explosion.

    Pendant les élections de l'année dernière, elle a reçu des mails d’Iraniens. Le public américain ne se doutait même pas de l'existence. Or en réalité il se passe tout le temps quelque chose en Iran.

    Les médias n’ont pas rapporté correctement ces aspects de la société civile iranienne, le plus dérangeant ayant été le manque de contexte. Parce qu'avant, la couverture avait toujours été partiale, tout semblait désormais bizarre, déplacé. On n'avait jamais vu ces gens avant. Mais ces jeunes filles, des filles comme Neda, ont toujours fait partie de la société iranienne, je me souviens les avoir toujours connues. Elles étaient là au début de la révolution, il y a eu des manifestations à Téhéran où des centaines de milliers de femmes iraniennes sortaient dans les rues pour crier «la liberté n'est pas occidentale ou orientale, elle est mondiale». Il y a eu des manifestations étudiantes dès le début; nous avons vécu une révolution culturelle durant laquelle ils fermaient les universités. Et depuis 1979, ce régime ne cache pas sa répression de ces gens-là. Ce ne sont pas eux les menteurs; c'est juste que nous ne regardions pas. Ils ont ciblé les femmes, la culture et les minorités. Leur première démarche a été de défaire les protections familiales, contre les femmes, et de mettre en place les lois de la charia. Si vous réécoutez les discours de [l'ancien chef suprême] l'ayatollah Ruhollah Khomeini, vous constatez qu'il ne fait que répéter des mises en garde contre les journalistes et les universités. C'était les institutions et les cibles qu'ils associaient à l'Occident. Nul besoin d'être une lumière pour comprendre que si ces forces sont visées par le régime, ce sont précisément elles qui vont descendre dans la rue. On ignore ces forces pendant 20 ans, et puis soudain on se dit: «Oh mais qu'est-ce qui se passe, mais où étaient ces gens?» Ils étaient là.

    La lutte en Iran n'est pas politique; elle est existentielle. Ahmadinejad ne peut pas mettre des millions de jeunes Iraniens —70% des Iraniens ont moins de 30 ans— jeter des millions d'Iraniens en prison à cause de la manière dont ils veulent s'habiller, parce qu'ils veulent écouter de la musique, ou qu'ils pensent qu'ils n'ont pas d'avenir.

    Les médias devraient aussi nous fournir davantage d'analyses. Je crois encore que nous devrions prendre le temps de nous demander OK, que s'est-il passé, et qu'est-ce que cela signifie maintenant? Je ne vois pas beaucoup de ces démarches. Mais je sais qu'il existe aujourd'hui une sympathie bien plus grande envers le peuple iranien qu'avant.

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  121. Quelle horreur (hi hi). Je suis presque d'accord avec Fillon et en désaccord avec un Maire PS mou du voile ;-)
    Lu dans Le Nouvel Obs
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    François Fillon a appelé les musulmans de France à prendre leurs distances avec l'extrémisme, lors de l’inauguration d’une mosquée lundi 28 juin à Argenteuil, dans la banlieue parisienne.

    L’inauguration de l’édifice religieux est une première pour un responsable politique de ce niveau sous la Ve République. Pour le maire socialiste Philippe Doucet, il s’agit toutefois d’une manière de "racheter la faute** du gouvernement sur le mauvais débat sur l'identité nationale".

    Dans un discours devant la communauté musulmane, le Premier ministre a qualifié le port de la burqa de "caricature" de l'islam, invitant à faire "gagner l'intelligence contre l'obscurantisme".

    "Il ne faut pas s'y tromper: en renvoyant une image sombre et sectaire, les personnes qui dissimulent leur visage au prétexte de leur foi sont consciemment ou non les opposantes à l'islam de France que vous avez contribué à construire", a dit François Fillon.

    "L'islam de France, l'islam que vous vivez au quotidien n'a rien à voir avec cette caricature qui abaisse les lumières de votre foi", a-t-il ajouté. "Il n'a rien à voir avec cet extrémisme qui méprise votre adhésion pleine et entière au principe laïc et républicain de la France et c'est pour cela que vous devez vous dresser au premier rang contre ce détournement du message religieux".

    "C'est à vous les premiers de faire gagner l'intelligence contre l'obscurantisme, de faire gagner la tolérance contre l'intolérance", a ajouté le Premier ministre, dont le discours a été salué par des applaudissements et des youyous, le long cri de joie que poussent les femmes au Moyen-Orient et au Maghreb.

    Le Premier ministre s'est dit conscient des discriminations dont sont victimes les musulmans de France. L'an dernier, "30% des faits de violences racistes, des menaces dans la très grande majorité des cas, ont visé des personnes de confession musulmane", a-t-il rappelé. "Six lieux de culte musulman ont été victimes d'actes de malveillance et au début de cette année, nous avons été émus par des profanations de tombes musulmanes et de mosquées".

    Commentaire du Maire PS Philippe Doucet: Les membres du gouvernement ont "bien vu que là ils avaient fait une faute politique, ils vont entrer dans le débat sur la burqa, donc il fallait qu'ils puissent trouver le moyen de rattraper cette faute politique"¨**.
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    "Rattraper" et "racheter" une "faute":quels curieux termes....

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  122. Lu dans Agoravox, une information bien réconfortante: des musulmans contre la charia:

    ANTICHARIA

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  123. Le PS se dévoile. Lu dans Le Nouvel Obs
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    Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, fera en sorte que le PS ne fasse "pas obstacle" au vote du projet de loi sur une interdiction du voile integral dans l'espace public, débattu en séance publique à l'Assemblée la semaine prochaine.

    "Martine Aubry et moi-même avons évolué sur cette question", affirme le député-maire de Nantes dans une interview, jeudi 1er juillet, à RCF/Radio Notre-Dame/La Croix.

    Il rappelle que le PS a déposé sa "propre proposition de loi", pour limiter l'interdiction du port du voilé intégral "aux services publics et à certains commerces".

    Le gouvernement, lui, "veut une loi qui s'étende à l'espace public en général". "J'ai considéré qu'il fallait, par rapport à ce type de questions, avoir une attitude responsable. Je ferai en sorte de ne pas faire obstacle au vote d'une loi, sinon les Français ne comprendraient pas notre position", a souligné le patron des députés PS.

    Lors du vote en commission, la semaine dernière, les élus de gauche, dont ceux du PS, n'avaient pas émis de vote négatif contre le projet de loi d'interdiction générale de la burqa, qui a été adopté avec les voix de l'UMP et du Nouveau Centre. Le projet doit être débattu du 6 au 9 juillet en séance publique.

    Interrogé sur le fait de savoir si le PS allait s'abstenir, Jean-Marc Ayrault a répondu: "Je ne sais pas encore. En tout état de cause, je pense que pour l'immense majorité des Français - qu'ils soient catholiques, juifs, musulmans ou sans religion - le port du voile est une régression par rapport à nos valeurs, par rapport à la dignité de la femme".

    Selon lui, "affirmer cela sereinement, respectueusement, à l'égard de toutes les convictions religieuses, est un acte normal dans une République. Moi, je l'assume pleinement".

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  124. Damned, voici qu'AMNESTY se mêle du voile. Lu dans Le Nouvel Obs
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    Amnesty appelle à un rejet du texte sur le voile intégral
    L'organisation demande aux députés qui vont examiner mardi le texte sur l'interdiction du port du voile intégral de le rejeter, invoquant le respect des droits humains.

    Amnesty International a demandé lundi 5 juillet aux députés qui vont examiner mardi le texte sur l'interdiction du port du voile intégral de "rejeter ce projet de loi".

    Dans un communiqué, John Dalhuisen, expert d'Amnesty International sur les discriminations en Europe, estime qu'"une interdiction complète de la dissimulation du visage violerait les droits à la liberté d'expression et de religion de ces femmes qui portent la burqa ou le niqab en public en tant qu'expression de leur identité ou de leurs convictions".

    "Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, a déjà exprimé de sérieuses réserves quant à la compatibilité d'une telle interdiction générale avec la jurisprudence actuelle du Conseil constitutionnel et avec les obligations du pays en matière de droit international des droits humains", ajoute Amnesty International.

    "Ne pas tenir compte de l'avis du Conseil d'Etat sur cette question serait trahir une indifférence aux droits humains en général et aux droits des femmes musulmanes qui choisissent de porter le voile intégral, en particulier", ajoute John Dalhuisen.

    L'examen par l'Assemblée de ce projet de loi doit débuter mardi, et durer deux ou trois jours, avant le scrutin solennel le 13 juillet.

    Le texte sera ensuite débattu au Sénat en septembre. Gouvernement et UMP misent sur un vote conforme qui entraînera l'adoption définitive du texte.

    (Nouvelobs.com)

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  125. Malk Chebel se met en rogne contre le voile dans l'Express. Après la molle position d'Amnesty, ça soulage.

    CHEBEL

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  126. L'Assemblée nationale a adopté mardi 13 juillet, en première lecture, à une écrasante majorité (335 voix contre une), le projet de loi visant à interdire le port du voile intégral dans l'espace public.

    Le non-vote des socialistes a été dénoncé par l'ex-ministre aux droits de la femme de François Mitterrand, Yvette Roudy, qui a lancé : "Certains laïques enragent de nous voir si faibles. Nous aurons accepté le communautarisme par peur de stigmatiser une population".

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  127. Lu dans Slate
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    Le ministre iranien de la Culture et de la guidance islamique a récemment interdit plusieurs styles de coiffures pour hommes, dénoncés comme «non-islamiques». Parmi elles: le catogan, la coupe de cheveux à l’iroquoise et le célèbre mullet, connue en France sous divers vocables peu charitables tels que «coupe de footeux», «coupe de Bulgare», «coupe d’Allemand» (Séville, 1982) ou «Court dessus, long derrière». Depuis quand les Occidentaux portent-ils la mullet?

    Eh bien, depuis l’époque de la Grèce antique. Cette coupe de cheveux est peut-être née au Proche-Orient, mais Alan Henderson, auteur de Mullet Madness!: The Haircut That's Business Up Front and a Party in the Back se demande si les peuples préhistoriques n’auraient pas découvert le bénéfice de se couper les cheveux court sur le devant afin de ne pas les avoir dans les yeux tout en les laissant long dans le cou pour protéger leur nuque du soleil et du froid. Des découvertes archéologiques confirment l’existence de le mullet dans les anciennes civilisations de Mésopotamie, de Syrie et d’Asie mineure, ajoute Henderson. Les guerriers hittites du XVIe siècle avant notre ère portaient une coupe de cheveux s’y apparentant, tout comme les Assyriens et les Egyptiens. Enfin, des statues et les gravures grecques du VIe siècle avant notre ère révèlent que des coupes de cheveux très proches étaient présentes dans la culture occidentale dès ses débuts. (Les Romains préféraient quant à eux une coupe beaucoup plus courte)

    Bien que les représentants officiels de l’Iran viennent juste de désigner le mullet comme une forme d’invasion culturelle de l’Occident, cette coupe de cheveux est donc connue depuis la nuit des temps. Mais l’émergence de la globalisation des modes a déjà transformé le choix personnel d’une coupe de cheveux en véritable phénomène de société. Lorsque dans les années 1970, les cheveux longs sont devenus populaires pour les hommes, ainsi que les coupes afro, les catogans ou les rouflaquettes bien épaisses, le mullet n’était qu’une coupe parmi tant d’autres. Les spécialistes de la question considèrent que les «Ailes de pégase» de Paul McCartney et la coupe de cheveux du Bowie de Ziggy Stardust ont beaucoup fait pour la popularité de cette coupe de cheveux. Le style atteint son apogée dans les années 1980, qui voient un grand nombre d’acteurs, de musiciens et de sportifs adopter le mullet.

    Mais le nom de mullet est une invention occidentale relativement récente. L’Oxford English Dictionnary cite une chanson des Beastie Boys de 1994, baptisée Mullet Head comme étant le premier usage du mot dans cette acception (le terme désigne en effet, littéralement un poisson: le mulet ou rouget). Le rap, et un article («Mulling over the Mullet») du magazine Grand Royal consacré à cette musique, a poussé certaines personnes à créer des sites Internet, comme le regretté Mullet Watch, qui promeuvent cette coupe de cheveux comme un objet de moquerie fétichiste. Avant cela, le terme de «mullet-head» était une insulte américaine, un peu désuète, désignant une personne un peu stupide ou idiote. Ce terme semble être dérivé de l’insulte anglaise mull-head et donc du mulet, ce poisson à tête plate. Le mot est même utilisé par Mark Twain dans Huckleberry Finn.

    Jessica Dweck

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  128. D'aucuns prétendraient que c'est du pur fantasme... Cependant le Conseil des Nations accorde une belle part aux islamistes à propos du"blasphème" et des "droits des femmes":

    WAOUH

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  129. Lu dans Le Vrai Débat

    Le vote à l'Assemblée nationale de l'interdiction du port de la burqa dans l'espace public a été présenté par le gouvernement comme la preuve de sa détermination à défendre la République française et ses valeurs.

    Face à ce nouvel exercice de communication et d'intoxication de l'opinion publique, il faut remettre les pendules à l'heure.

    En premier lieu, on ne fait pas une politique seulement à partir de symboles.

    Il fallait bien sûr interdire le voile intégral, mais il faut aussi avoir l'honnêteté de reconnaître qu'il ne s'agit que d'un micro-problème, au regard de l'immensité des défis qui touchent la société française: recul permanent de la laïcité, montée des communautarismes, replis ethniques et religieux, face auxquels le pouvoir ne fait strictement rien, si ce n'est manier durement le verbe. Pire, il aggrave les choses en défendant la ravageuse idéologie de la "diversité" à travers la promotion partout de la discrimination positive.
    La burqa ne doit donc pas cacher l'immensité du renoncement.

    Plus grave, le 23 juin dernier au Conseil de l'Europe, les parlementaires représentant la France, parmi lesquels ceux de l'UMP, ont adopté une résolution qui condamne l'interdiction du voile intégral!
    Il est infiniment regrettable, et condamnable, que cette information n'ait presque pas été médiatisée en France. A notre connaissance, seul le JDD.fr en a parlé (cf cet article). Elle démontre pourtant avec éclat la duplicité d'un pouvoir plus prompt à enfumer les Français qu'à soigner réellement le mal à la racine.

    Sur l'ensemble des sujets que prend en charge le gouvernement de Nicolas Sarkozy, il convient d'adopter la même démarche analytique. Derrière les gestes forts, il n'y a souvent que communication voire mensonge. Le sarkozysme n'est rien d'autre : l'idéologie au pouvoir depuis plusieurs décennies maquillée derrière une habile communication destinée à intoxiquer l'opinion. L'affaire de la burqa le révèle particulièrement bien.

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    No comment

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  130. Oh ben ça c'est ben vrai, m'dame Monica. Comme j'dis toujours : quand l'Sarkozy et son gang disent ou font une chose qui paraît bonne, sûr que c'est d'l'enfumage. Duplicité et compagnie, voilà tout.
    ¡FUERA !
    PERO : ¿QUIÉN ? ¿PARA HACER QUE ?
    Surveillons la Ségolène…

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  131. La Conférence de Kaboul a admis le principe d’une alliance avec les Talibans. Inquiétude du côté des femmes. Hilary Clinton et Kouchner essaient de les rassurer. A posteriori, on peut vraiment craindre le pire.

    KABOUL

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  132. Lu dans Le Monde.
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    Les étudiantes syriennes n'auront plus le droit de porter de voile couvrant leur visage à l'université, a déclaré, dimanche 18 juillet, le ministre de l'enseignement supérieur syrien Ghiyath Barakat à l'agence de presse Syria News, rapporte Al-Arabiya. Toute étudiante ne respectant pas cette décision sera exclue.

    Le ministre a justifié ce décret en expliquant que le port du niqab allait contre les valeurs et les traditions des universités du pays. Il aurait reçu de nombreuses plaintes de parents ne souhaitant pas que leurs enfants étudient dans un environnement où règne l'extrémisme religieux, ces craintes étant plus fortes dans les universités privées.

    Le nombre croissant de plaintes a conduit les recteurs d'université à rencontrer le ministre de l'éducation supérieure mercredi 14 juillet, afin d'évoquer l'interdiction du niqab.

    Quelque 1 200 enseignantes portant le voile islamique intégral ont été exclues en juin du secteur éducatif en Syrie, a indiqué mardi 13 juillet une organisation de défense des droits de l'homme.

    "Le ministre de l'éducation nationale Ali Saad a ordonné le mois dernier la mutation de 1 200 enseignantes portant le niqab du ministère de l'éducation à celui de l'administration locale", a déclaré à l'AFP le président de la Ligue syrienne de défense des droits de l'homme, Abdel-Karim Rihaoui.

    Selon lui, cette décision a été prise à la suite de "plaintes déposées par des parents d'élèves du premier cycle d'enseignement qui y dénonçaient des abus de la part de ces enseignantes", sans préciser la nature de ces "abus". Pour le ministère, cette décision était nécessaire pour combattre l'extrémisme religieux.

    En Egypte, en 2009, le port du voile intégral a été interdit à l'université Al-Azhar, la principale université d'études de l'islam sunnite. De même, les étudiantes voilées intégralement n'ont plus le droit de se présenter aux examens dans trois universités du pays.
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    Eh bien voilà qui est clair..

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  133. Un article fort intéressant dans Agoravox, de Douglas Barr, à porpos de l'intégrisme islamique.

    ISLAMRADICAL

    Il y est notamment cité les propos tenus dans un quotidien populaire koweïtien qui s'élève contre les dangers de l'islamisme radical:
    L’Europe est parfois appelée le Vieux Continent, mais elle reste la mère de la civilisation moderne, le centre de la culture mondiale et l’incarnation de la conscience internationale. L’Europe, et surtout l’Europe occidentale, joue le rôle humaniste qui a fait sa réputation et combat le sous-développement en ouvrant grand les bras aux miséreux, aux maltraités et aux opposants pourchassés par des dictateurs. Quand elle défend son identité et sa façon de vivre, nous n’avons pas le droit de nous en offusquer. Elle ne fait que défendre la démocratie et les libertés individuelles contre une pensée religieuse, celle de l’islamisme. Il faut être objectif pour comprendre les réactions de colère des Européens face à "l’assaut culturel et humain" musulman. Au bout d’une ou deux générations, le monde entier, et le monde arabe en premier lieu, regrettera l’Europe telle qu’elle avait été jusque là. Celle-ci aura été transformée sous l’effet de l’immigration musulmane. Les Européens ont donc raison de s’inquiéter. Mettons-nous à leur place : dans les pays du Golfe, ne nous inquiétons-nous pas de l’influence exercée par les immigrés asiatiques sur nos propres modes de vie ?
    Les ghettos musulmans prolifèrent autour des grandes villes européennes, le voile s’y est banalisé, le niqab y progresse jour après jour et les mosquées y attirent plus de monde que les églises. Il y aurait quarante cinq millions de musulmans en Europe, ce qui ne serait pas si grave s’ils voulaient vraiment s’intégrer. Or beaucoup soutiennent le principe des attentats, les crimes d’honneur sont courants et les femmes se voient souvent traitées par leurs familles comme si elles étaient encore dans leur pays d’origine. C’est effrayant de voir que ceux qui ont fui les dictatures politiques, militaires ou religieuses voudraient transformer l’Europe en quelque chose qui ressemblerait à ce à quoi ils cherchaient à échapper. Nous écrivons cela simplement afin de nous élever contre la victimisation qui accompagne la défense du droit des musulmans à vivre conformément à leurs convictions. Cela est d’autant plus inacceptable que nous-mêmes, dans notre propre pays, nous refusons à toutes les minorités, y compris aux Européens, de simplement respirer et ne cessons de vouloir leur imposer nos choix.

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  134. Le lien vif ayant mal pris, je recommence.

    A la suite de l'excellent article de Douglas Barr, Parleur me rappelle la courageuse Wafa Sultan, dont on peut trouver sur le lien suivant une interview de 2006:

    WAFA

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  135. Deux religieux saoudiens, experts en jurisprudence islamique, Mohamed al Noudjaïmi et Ayed al Garni, ont indiqué que les femmes musulmanes pouvaient être exemptées du port du voile intégral ou du niqab en France, où ils devraient être prochainement interdits, a rapporté dimanche l'agence Reuters.

    "Pour une femme résidant de manière permanente en France ou pour une citoyenne française, si cela lui cause du tort de porter le voile (...) il lui est permis de montrer son visage lorsque c'est nécessaire et que la nécessité l'exige", a déclaré Mohamed al Noudjaïmi.

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  136. Lu dans Agoravox
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    La LDIF (Ligue du Droit International des Femmes) et le MPCT (Mouvement pour la Paix et Contre le Terrorisme) organisait le 24 juillet 2010 à 14h une remise de lettre à l’ambassade d’Iran pour demander que Sakineh ne soit ni lapidée ni pendue. Enquête & Débat était la seule équipe journalistique présente.

    Etaient présents devant l’Ambassade d’Iran en solidarité avec Sakineh: des membres de la LICRA, d’UMP Jeunesse, de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, de la Coalition Internationale Contre les Crimes d’honneur, de Femmes en Noir et de la rédaction de Riposte Laïque.

    Au-delà de la France, des militants des droits de l’homme se sont rassemblés samedi dans 32 pays, du Brésil à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis, pour dénoncer la condamnation à mort pour adultère d’une Iranienne de 43 ans, Sakineh Mohammadi Ashtiani.

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  137. Hm, faut voir. Adultère, quand-même, c'est lourd… Avait-elle des circonstances atténuantes, au moins ?
    Je pourrais peut-être me laisser fléchir. Prison à vie, peut-être ? Et quelques coups de fouets en prime. Donnés par le mari honteusement bafoué…

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  138. A propos de Sakineh que le caillou guette, on peut lire ceci sur le Blog de BHL:

    Sakineh Mohammadi Ashtiani ne sera pas lapidée. Les autorités iraniennes, face à la mobilisation internationale, ont annoncé qu’elles n’exécuteraient pas la sentence prononcée par les juges…

    Mais attention ! Sakineh Mohammadi Ashtiani n’est pas tirée d’affaire pour autant et risque ce que l’on appelle pudiquement, en Iran, une peine de substitution – à savoir, par exemple, la mort par pendaison.
    Or quel est le crime de Sakineh Mohammadi Ashtiani ? Quelle est l’imprescriptible faute qui a valu à cette mère de famille de 43 ans de recevoir, il y a quatre ans, 99 coups de fouet et d’être condamnée, après cela, à être enterrée vive, jusqu’au cou, et à voir une horde de mâles lui fracasser la tête à coups de pierres jusqu’à ce que mort s’ensuive ? Oui, quel est le crime qui, aujourd’hui encore, et alors que, je le répète, l’ambassade d’Iran à Londres vient d’annoncer que l’ordre de lapidation a été in extremis annulé, l’oblige à attendre, dans le couloir de la mort de la prison de Tabriz, l’annonce d’un châtiment qui, même s’il est apparemment moins barbare, sera aussi atroce ?

    Son crime, son seul crime, un crime que, par parenthèse, elle nie avoir commis et dont, autre parenthèse, trois des cinq juges ayant eu à se prononcer sur son cas doutent fortement qu’elle l’ait commis, ce crime, donc, qui fait qu’elle risque, à l’heure où j’écris, d’être sauvagement exécutée serait d’avoir eu des relations hors mariage avec un homme plusieurs années après… la mort de son mari !

    L’accusation serait grotesque si ses conséquences n’étaient aussi abominables.

    Elle serait à inscrire au grand registre des inconséquences et des folies des Etats totalitaires si six personnes au moins (cinq hommes et une femme) n’avaient été effectivement lapidées malgré le moratoire décrété, en 2002, sur ce type de châtiment.

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  139. Une pensée pour Michel Germaneau, exécuté par la branche Al Qaida du Magreb.

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  140. Lu dans Libération cette description de l'AQMI, qui a exécuté Germaneau, par Alain Rodier, ancien officier du renseignement, est aujourd'hui directeur de recherche au Centre français de recherches sur le renseignement (CF2R).

    "Al Qaida au Maghreb islamique a succédé au Groupe Salafiste pour la prédication et le combat le 25 janvier 2007 en faisant officiellement allégeance à Oussama Ben Laden. Ce groupe insurrectionnel algérien est ainsi devenu un mouvement franchisé d’Al-Qaida. Son objectif déclaré était d’étendre le djihad à l’ensemble du Maghreb en intégrant d’autres groupes islamiques locaux. En fait, sa zone d’action s’est étendue surtout à l’ensemble du Sahel de la Mauritanie en passant par le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad. AQMI a monté à la fin 2009 un site internet de propagande « l’Institut al Andalous ».

    "Si les islamistes extrémistes n’aiment généralement pas la France considérée comme un pays impie qui agresse les Croyants en Afghanistan et au Liban, les membres d’AQMI ont des raisons supplémentaires pour lui en vouloir. Le passé colonial reste dans tous les esprits. Le soutien, réel ou supposé, accordé par Paris au régime du président Bouteflika est considéré comme une véritable agression contre les « vrais musulmans algériens ». De plus les rumeurs de «maltraitance» des frères immigrés sur le territoire français courent le djebel en s’appuyant sur l’interdiction du port du voile à l’école et de la burqa dans les lieux publics, sur les actes de racisme survenant ici et là, etc. L’intervention de militaires français de ces derniers jours au Mali conforte l’idée que Paris est l’ennemi numéro un d’AQMI. En résumé, les activistes et les sympathisants d’AQMI haïssent la France".

    Le chef d'AQMI est Abdel Malek Droukdel, mais au début 2010, des rumeurs laissaient entendre qu’il avait été remplacé par Yazid M’barek alias Abou Youcef el-Annabi. Même s'il est très difficile de les compter, ce mouvement serait fort d’un petit millier d’activistes dont une petite partie serait des étrangers (Libyens, Mauritaniens, Nigériens et Maliens). Environ 400 seraient dans le Sahel, les autres dans des maquis au sud-est d'Alger. Des anciens combattants ayant servi en Irak et en Afghanistan serviraient également dans les rangs d’AQMI.

    L’organisation est bâtie autour de cinq «régions militaires» dont la «neuvième» qui couvre le sud de l’Algérie et le Sahel.

    Elle est placée sous le commandement de Yahia Djouadi alias Yahia Abou Amar Etiarti dit l’« Emir du Sahara ». Un de ses hommes les plus fidèles est Abid Hammadou alias Abdelhamid Abou Zeid responsable de nombreux enlèvements et de la mort d’un otage britannique en 2009. C'est lui qui détenait Michel Germaneau. On note un vrai durcissement de la part de ce groupe.

    Abou Zeid est à la tête de la katiba Tareq Ibn Ziyad ou El Fatihine. Parallèlement, il existerait au moins trois autres katibas dépendantes de la 9° région : la El Nasr Aflou, Talaia es-Salafia et la Mouhadjiroune. Pour des raisons de sécurité, ces katibas auraient été fractionnées en petites unités appelées « Seriyas ».

    Il semble que le mouvement djihadiste profite du trafic de la cocaïne, qui arrive d'Amérique du sud en Afrique noire et remonte vers l'Europe via le Sahara et le Sahel. AQMI se contenterait d’assurer la «protection» des différents trafics qui se déroulent au Sahel, c'est-à-dire qu'il rackette les contrebandiers.Par contre, l'ancien chef du GSPC au Sahel Moktar Belmoktar semble avoir quitté AQMI pour se livrer la contrebande, sa première activité."

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  141. Lu dans Le Monde. Grr...Et après cela, parlons des droits des femmes..

    La ministre des finances, Christine Lagarde, continue d'adapter les règles fiscales et juridiques pour faciliter les investissements conformes à la charia, la loi islamique. Notamment dans l'immobilier. L'intérêt est d'attirer vers la France les capitaux venant des pays musulmans, notamment des fonds souverains du Moyen-Orient (Koweït, Qatar...), qui profitent surtout à Londres.

    "Entre 2003 et 2008, la quarantaine d'investissements charia-compatibles dans l'immobilier, en France, n'a pas dépassé 3 milliards d'euros, contre 20 milliards à Londres", note Anass Patel, directeur de la stratégie chez le conseil immobilier DTZ AM.

    "L'immobilier est une cible de choix pour les investissements conformes à la charia, qui doivent consister en actifs tangibles et contribuer à l'économie réelle", note Me Laurence Toxé, avocate chez Norton Rose. La loi islamique prohibe un profit lié à l'écoulement du temps, ce qui, en interdisant l'accès au crédit, est un obstacle à l'achat d'immeubles.
    Les juristes islamistes ont donc imaginé une opération d'achat-revente en deux temps, baptisée "murabaha" : la banque ou une société, constituée pour l'occasion, achète l'immeuble et le revend aussitôt, avec une marge, à l'investisseur qui en paiera le prix de façon échelonnée. La subtilité du montage consiste à appeler "marge" le "prix du temps" calculé, lui, selon un taux d'intérêt bien réel.

    Mais ce dispositif a des inconvénients fiscaux que Mme Lagarde a partiellement réglés dans une instruction du 25 février 2009. Les opérations d'achat-revente sont assujetties deux fois aux droits de mutation, sur un prix, en outre, majoré la seconde fois, et soumises, lors de la revente, à l'impôt sur la plus-value. Or, il existe, en France, un régime dit "marchands de biens", réservé à ces professionnels de l'achat-revente, qui prévoit un seul paiement des droits de mutation, lors de la seconde vente, si elle a lieu dans les deux ans.
    La circulaire du 25 février 2009 élargit donc le régime des marchands de biens aux sociétés ad hoc de murabaha et explique que ladite marge doit échapper à l'impôt sur la plus-value puisqu'elle est "assimilable aux intérêts d'emprunt qui auraient été payés dans le cadre d'un financement conventionnel", intérêts interdits par la charia mais qui ont l'avantage d'être déductibles..
    .
    De nouvelles instructions fiscales ont été annoncées pour ce mois : une actualisation de la circulaire de 2009, le statut de marchand de biens ayant été supprimé, en mars, au profit de celui d'acheteur-revendeur professionnel, et un assouplissement du crédit-bail, technique de location avec option de vente, elle aussi charia-compatible, moyennant des aménagements.

    Isabelle Rey-Lefebvre

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  142. Qui était Michel Germaneau, que beaucoup ne connaissent même pas?

    Il es vrai que comme Sarkozy a pris sa défense et que l'affaire Bettencourt est si capitale... cela n'a guère mobilisé la gauche. Quelle sinistre société...

    GERMANEAU

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  143. La gauche ? Quelle gauche ? où ça, une gauche ? Ah, tu veux dire ces gens là ?
    Ce Michel Germaneau a l'air d'avoir été quelqu'un. Le cœur me fend, la colère me prend. Vaine.
    Tombeau. J'y pense.

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  144. Lu dans le Nouvel Obs un petit article qui peut expliquer pourquoi certains ont eu l'indignation sélective et ont détourné les yeux des dunes, là bas....

    La mort de l'otage français Michel Germaneau, tué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), provoque, mardi 27 juillet, l'indignation de la presse française.

    Dans Libération, Laurent Joffrin dénonce "une barbarie de confort" exercée par "une phalange fanatique qui trouve plus commode de s'attaquer aux civils âgés et malades plutôt qu'à des soldats".

    La Croix, sous la plume de François Ernenwein, condamne "la folie de ceux qui ont fait de l'assassinat à répétition le coeur de leur projet politique" et mènent un terrorisme "déjà condamné par son aveuglement et son isolement".

    Jean-Paul Piérot dans L'Humanité juge "trop tôt pour juger de la pertinence ou de l'irresponsabilité qu'il y avait à lancer quelques dizaines de soldats français à l'assaut" des islamistes, mais il n'ose "imaginer que la tentation de la communication ait pesé dans ce choix d'une action unilatérale".

    Même son de cloche chez Daniel Ruiz (La Montagne), car si, comme certains le pensaient, "l'otage était mort depuis un certain temps", "l'opération militaire des Mauritaniens et des Français, comme la mise en scène des terroristes qui s'en est suivie, ne seraient alors qu'une honteuse partie de communication menteuse". Et d'ajouter: "ou bien il n'était pas mort et l'on peut penser que l'intervention armée a précipité son triste sort..."

    Pour Christian Chardon (L'Union/L'Ardennais) au contraire, qui fustige les "salopards regroupés sous la bannière tachée de sang d'Al-Qaïda au Maghreb islamique", "l'armée française a fait son devoir, et le mieux possible". "Un risque nécessaire pour le sauver", abonde Laurent Marchand (Ouest-France), même si "l'otage était peut-être déjà mort".

    Jean-Claude Souléry prône l'apaisement dans la Dépêche du Midi, car de la négociation ou du rapport de force, "qui peut dire quelle est la règle, quelle est la marge de dialogue entre les normes qui sont les nôtres et les caprices de la barbarie?"

    Sur ce dernier point, Hervé Favre (La Voix du Nord) s'inquiète des visées d'AQMI, qui "a placé la France au rang d'ennemi numéro un, et on ne peut exclure que quelques-uns de ses dangereux disciples se trouvent sur notre sol".

    Pour Jean Levallois (La Presse de la Manche), "la démonstration est faite: on ne discute pas avec les terroristes. Il faut les éliminer".

    Mais dans le Courrier Picard, Daniel Muraz prévient que "toute surenchère martiale est malvenue. Tout comme le serait l'instrumentalisation d'une telle mort pour relancer la peur d'une menace terroriste sur le territoire français".

    Emu, Hervé Cannet, de La Nouvelle République du Centre Ouest, salue un "saint laïc", un "homme de bien" venu "donner son âme aux dunes du désert".

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  145. Sus à la BPG molle devant les intégrismes et les atteintes à la laïcité et aux droits des femmes.

    Non mais!

    Un bon article dans Causeur:
    LILA

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  146. Et un autre excellent article de Radu Staonescu dans Causeur sur les anti-Riposte laïque, qui pratiquent, au nom de l'anti-racisme, la phobophobie. Encore un des symptômes de la BPG hi hi...

    SALAMI

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  147. Lu dans Le Point.

    Le numéro deux de la nébuleuse terroriste Ayman al-Zawahiri a dénoncé, mardi soir le projet de loi visant à interdire le port du voile intégral dans l'espace public en France, appelant les musulmanes à résister quel qu'en soit le prix, dans un nouvel enregistrement audio mis en ligne mardi soir. "En France, la pionnière de la laïcité, une guerre manifeste et éhontée est en cours contre le hidjab (qui couvre corps et chevelure) et le niqab (qui couvre corps et visage)", a-t-il dit dans un enregistrement posté sur un site islamiste.

    "Ce que la France fait, et qui se répand à travers l'Europe et les pays occidentaux, devrait nous inciter à nous accrocher à notre vraie religion face à leurs idéologies déviantes", dit Zawahiri dans ce message dont l'authenticité n'a pu être attestée. "Mes soeurs musulmanes, accrochez-vous à vos hidjabs, même s'il vous en coûte de votre argent, de votre éducation et de vos emplois. Vous êtes des mujahedat (combattantes de la guerre sainte) dans le plus important des champs de bataille", a-t-il ajouté.

    Les députés français, dont le pays compte la plus grande communauté musulmane d'Europe (5 à 6 millions de personnes), ont massivement adopté le 13 juillet le projet de loi qui dispose que "nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage". Le Sénat français doit se prononcer sur cette mesure en septembre. Plusieurs autres pays européens considèrent également une possible interdiction du voile intégral. Pour Zawahiri, ce projet montre que la liberté dans les pays occidentaux se limite à "combattre l'islam (...) et à insulter le prophète, tout en interdisant tout ce qui touche à l'antisémitisme ou remet en question l'Holocauste nazi".

    "L'Europe révèle son vrai visage, en disant aux musulmans que l'obtention de la nationalité (européenne) (...) ne leur garantit pas la liberté, ni la paix qu'ils imaginaient", a-t-il dit. Zawahiri était apparu la semaine dernière dans un enregistrement où il accusait les dirigeants arabes d'aider Israël à maintenir le blocus sur la bande de Gaza. Dans le dernier enregistrement, Zawahiri raille également les dignitaires yéménites qui avaient menacé d'appeler au djihad si les troupes étrangères se ralliaient à la guerre contre Al-Qaeda, affirmant que des missiles américains avaient d'ores et déjà frappé des militants d'Al-Qaeda dans le sud du Yémen.

    "Qu'est-ce qu'ils attendent de plus pour appeler au djihad ? Attendent-ils une pluie de missiles sur eux pour réaliser que l'Amérique est intervenue ? Ou attendent-ils de voir des soldats américains faire le tour de Sanaa dans leurs chars ?" dit Zawahiri, accusant le président yéménite Ali Abdoullah Saleh d'être prêt à "faire n'importe quoi pour plaire à l'Amérique". Il appelle également le "peuple turc" à "assumer sa responsabilité en forçant son gouvernement à arrêter de reconnaître ceux qui ont occupé la terre de Palestine", alors que les relations entre Israël et la Turquie se sont fortement détériorées depuis fin 2008, avec l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

    La loi française sur le voile intégrale avait déjà suscité la colère d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Son dirigeant, Abou Moussab Abdoul Wadoud, avait promis, en juin 2009, de "se venger de la France et de ses intérêts par tous les moyens à notre disposition". Une menace mise à exécution deux mois plus tard, Aqmi revendiquant l'attentat devant l'ambassade de France en Mauritanie, qui avait fait trois blessés le 8 août 2009. Un an après, la même organisation, échaudée cette fois par le raid mené conjointement par la France et la Mauritanie au Mali, a revendiqué l'assassinat de l'otage français Michel Germaneau.

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  148. Lu dans Agoravox un article d'E. Terlon. Accrochons nos ceintures...
    _____
    A 8 ans seulement, Aisha Bibi âgée aujourd’hui de 19 ans a été contrainte par son père de se marier à un homme, un taliban. A 16 ans, alors qu’elle vit l’enfer avec les frères de son mari qui la torturent et abusent d’elle, la jeune femme tente de s’enfuir, pendant que ce dernier part au combat. Mais en vain ! Arrêtée par la police afghane, elle est condamnée à cinq mois de prison. A sa sortie les talibans la punissent en lui coupant le nez et les oreilles. Laissée pour morte dans les montagnes de la province d’Oruzgan (Afghanistan), se vidant de son sang, Aisha a trouvé refuge auprès de deux organisations : l’American Provincial Reconstruction Team d’Oruzgan et l’ONG Women for Afghan Women.

    Mais les talibans n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Ceux qui ont la réputation de vouloir imposer leur Loi, ont celle aussi depuis des années d’asservir leurs épouses à la perfection : refuser qu’elles quittent le domicile conjugal sans être accompagnées d’un homme ; refuser qu’elles éduquent leur(s) fille(s) ; refuser qu’elles aient un travail, hormis celui de domestique à la maison, etc… Tout manquement à ces règles établies par le Saint Esprit, entraîne inévitablement des représailles, à l’instar de celles infligées à Aisha Bibi. Pourtant ici il n’est pas question de religion, mais d’humanité et de liberté.

    A quel prix les femmes afghanes doivent-elles payer leur liberté ?
    Mutilées, violées, brûlées vives, voila le sort de ces femmes qui tentent de montrer aux hommes qu’elles existent elles aussi. Voila le sort de celles qui ne veulent plus être traitées comme des bêtes qu’on engrossent pour allaiter leurs petits, celles qu’on prend pour des objets sexuels, objets tout court. Mais ce n’est pas tout ! Les femmes afghanes doivent payer pour des crimes qu’elles n’ont pas commis, mais subis. En effet, d’après un article du magazine britannique The Independent, datant du 18 août 2008, elles seraient condamnées à 20 ans maximum de prison si elles sont violées par un homme autre que leur conjoint et 10 ans si elles tentent de fuir de chez elles. En 2008, toujours, d’après Ciberpresse.ca plus de 80 femmes auraient tenté de se suicider, contre plus de 90 en 2009 selon l’IRIN.

    Pourquoi les auteurs de ces crimes ne sont-ils pas punis ?
    Selon le rapport de l’association Human Rights Watch de décembre 2009, les relations sexuelles forcées intraconjugales, contrairement à l’adultère qui est réprimandé par la lapidation, ne seraient pas condamnables, étant considérées comme une affaire d’ordre privée. C’est pourquoi, en général les victimes de viols « conjugal » sont généralement emprisonnées à la place de leurs agresseurs qui payent les juges locaux contre leur libération.

    Soumises à la violence de leur mari, à l’abandon de leur famille et du gouvernement afghan qui ne fait rien pour leur venir en aide, les femmes afghanes en désespoir de cause s’auto-immolent pour oublier l’horreur quotidien. Rappelons qu’en avril 2009 le président afghan Hamid Karzai a signé une loi concernant les femmes chiites, autorisant tout mari à exiger de la part de son épouse d’assouvir tous ses désirs sexuels. Signe que le taux de suicide chez les femmes afghanes est sur le point d’atteindre son paroxysme dans les années à venir.

    Malheureusement le cas d’Aisha Bibi n’est pas le seul en Afghanistan, car selon l’ONU 90% des femmes afghanes seraient victimes de violences conjugales. Mais n’osent pas en parler !
    Si certaines femmes craignent peut-être qu’on leur coupe la bouche pour avoir dénoncé la violence de leurs maris, d’autres comme Aisha, qui compte vivre désormais aux Etats-Unis, savent qu’elles peuvent renaître ailleurs sans se sentir coupables d’exister.

    Parler c’est ne plus subir, se taire c’est mourir !

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  149. Communiqué de Ni Putes Ni Soumises

    Le jeudi 26 août 2010

    Sauvons Sakineh !
    Ni Putes Ni Soumises lance un appel au rassemblement
    samedi 28 août à 12H00 Parvis des Droits de lHommes Esplanade du
    Trocadéro

    Dans le cadre de la mobilisation internationale «100 villes pour Sakineh», le Mouvement Ni Putes Ni Soumises et la Ligue du Droit International des Femmes appellent au rassemblement samedi 28 août 2010 à midi, Esplanade du Trocadéro, Parvis des Droits de lHomme.

    La République islamique dIran a condamné Sakineh Mohammadi-Ashtiani, iranienne de 43 ans et mère de deux enfants à la peine de mort par lapidation pour adultère et complicité d'un meurtre avoué sous la torture.
    Sakineh a déjà reçu 99 coups de fouets publiquement et en présence de son fils.

    Nous sommes toutes Sakineh ! Assassiner les femmes, cest asservir une
    génération, cest condamner un pays tout entier ! La barbarie à l'encontre
    des femmes en Iran est inacceptable. La combattre c'est être crédible, c'est être claire, ici en France, face aux tentatives obscurantistes de soumission des femmes.

    «Sakineh ne doit pas devenir martyre de la barbarie machiste ! Parce
    quelle incarne le combat de millions de femmes contre la tyrannie, nous
    demandons au Président de la République de faire de Sakineh
    Mohammadi-Ashtiani, la citoyenne dhonneur de notre pays ! » déclare Sihem HABCHI, présidente du Mouvement.


    Infos pratiques
    RDV samedi 28 août 2010 à midi.
    Parvis des droits de lhomme, Esplanade du Trocadéro
    Métro Trocadéro Paris 75016.
    06 76 49 63 56

    Personnalités et Associations solidaires du rassemblement
    Jean-Jacques Goldman
    Yamina Benguigui
    Elisabeth Badinter
    Julia Kristeva
    Marek Halter
    Daniel Salvatore-Shieffer
    Mercedes Erra
    Souad Amidou
    Elisabeth Rudinescou
    NPNS
    LIDF
    Femmes Solidaires
    Regards de Femmes
    La Clé
    MPCT
    Comité Laïcité République
    Grande Loge Féminine
    Confédération étudiante
    Raid Aventure
    Le Comité Indépendant Contre la Répression des Citoyens Iraniens
    Association Dialogue et Démocratie
    One Law for All
    V-Day

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  150. Il nous faut, sans cesse recommencer, encore et toujours, le combat contre les religions. De celles qui prétendent lapider les femmes, les brûler, les contraindre. Juste 50 petites années de liberté en Occident. Une goutte dans l'océan de l'Histoire.

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  151. Je suis ravie de vous retrouver tous. Monica, chère et tendre Monica, la justesse de tes choix en matière d'infos, avec qui je partage tant de colères ; l'âne, ses contes, sa sagesse et sa connaissance des lois qui nous gouvernent ; enfin Parleur, le juste contre-point, celui qui chatouille, juste où cela fait mal pour mieux comprendre. Enfin, je... vous m'êtes indispensables.

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  152. Ben vrai, v'là que j'ai une chetron contrapunctique. Tu pourrais pas dire de traviole, comme tout le monde ?
    Bon accueil et bienvenue, chère Cerise.
    Mais quand-même, méfie toi de l'âne. Il a un grand sourire mais de sacrés sabots. C'est plus dangereux qu'une noisette, même lancée par un écureuil belliqueux…

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  153. Ben vrai, cher tendre toi, cher Parleur, moi qui lit le Figaro (pour t'embêter) et bien d'autres supports encore, mais, il faut bien l'avouer, surtout le Monde et Marianne (les salauds! en plus il faut que je l'achète! depuis que mon entreprise, par rétorsion, a décidé d'en supprimer l'abonnement... ou cela va se nicher!)...Enfin ce qui est donné aux journalistes qui veulent bien se pencher sur les écrits des autres. Cher Parleur, je me souviens de Virgil. Ainsi, il y a des batailles inoubliables, d'une infinie tendresse. Quant à l'âne, cher et tendre ami, comme un souvenir, encore plus ancien. Une histoire juive.

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  154. Tendre et combative damoiselle, il me souvient en effet que nous brisâmes de compagnie quelques lances sur le cuir épais de quelques marauds. Sans péril donc sans gloire mais non sans amusement. Frère, gardez vous à droite, Sœur gardez vous à gauche (surtout à gauche, hélas…).
    Nous rigolâmes bien.
    Je lève joyeusement mon hanap à ce souvenir et en l'honneur de votre retour.

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  155. Coucou ma p'tite Brocéliande, je suis si heureuse de ton retour!

    Oh oui, gardons-nous soigneusement à gauche, car la gauche déjà mollement mâle se ramollit à vue d'oeil!

    Un article intéressant de Cyril Bennassar dans Causeur sur la définition de l'Islam modéré:

    ISLAMODERE

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  156. Lu dans Slate. Accrochons les ceintures!

    Le quotidien iranien Kayhan, proche du pouvoir, a qualifié Carla Bruni-Sarkozy et Isabelle Adjani de «prostituées» dans un violent édito dénonçant la récente pétition de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne condamnée à mort par lapidation pour avoir eu des «relations illégales» après la mort de son mari.

    «Les prostituées françaises rejoignent la lutte des droits de l'homme», a titré Kayhan, d'après LeJDD.fr. Le journal s'en prend très personnellement à Carla Bruni-Sarkozy qualifiée d'«infâme». Elle est accusée d'avoir «brisé le mariage de Sarkozy [pour] devenir la première dame de France». Selon le Daily Telegraph, la télévision iranienne a aussi dénoncé l'«immoralité» de Carla Bruni.

    Quant à Isabelle Adjani, Kayhan la présente comme une «actrice française à la morale corrompue».

    Le 25 août, Nicolas Sarkozy avait dénoncé cette lapidation annoncée: «Le régime exerce son contrôle par la répression et recourt massivement aux exécutions capitales, y compris sous la forme la plus odieuse, la lapidation, dont est menacée Mme Mohammadi.»

    Il faudrait préciser au quotidien iranien que la France regorge d'autre «prostituées» qui ont soutenu Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Au bas de la pétition, on retrouve également Simone Veil, Ségolène Royal, Martine Aubry, Marion Cotillard, Isabelle Huppert ou Josiane Balasko pour ne citer que les personnalités féminines les plus connues.

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  157. "Toutes putes, toutes insoumises" en somme!
    Bonne rentrée les jeunes.

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  158. Bonne rentrée, oui, Caroline chérie!

    Je viens de lire dans Courrier International les échos d'une controverse sur les femmes en Afghanistan qui commence à me faire braire. L'article s'intitule "Un feminisme va-t-en guerre"
    ______
    Quand une jeune Afghane fait la une d’un grand magazine américain, on ne peut s’empêcher de penser à la fameuse photo de la jeune fille aux yeux verts publiée en 1985 par National Geographic. Dans sa livraison du 9 août, l’hebdomadaire Time a puisé dans ce registre en publiant la photo de Bibi Aisha, une jeune Afghane de 18 ans. Mais cette image n’a rien à voir avec celle de 1985 : on y voit une jeune femme au nez coupé. La journaliste Aryn Baker relate les détails de ce drame dans un reportage sur la condition des femmes afghanes. En couverture, le titre en regard de la photo – “What Happens if We Leave Afghanistan” (Ce qu’il se passera si nous quittons l’Afghanistan) – a provoqué de nombreuses réactions.

    Dans le quotidien britannique The Guardian, l’universitaire Priyamvada Gopal écrit que le choix éditorial de l’hebdomadaire fait penser à une note de la CIA qui aurait été révélée par WikiLeaks et qui aurait recommandé d’utiliser le sort des femmes comme argument pour convaincre l’opinion européenne du bien-fondé de la guerre, de plus en plus impopulaire. Au contraire, la violence d’une invasion militaire ne peut répondre à la violence envers les femmes, rétorque l’avocate Kavita N. Ramdas dans The Huffington Post. “En Inde, des femmes ont le visage et le corps brûlés parce qu’elles n’ont pas apporté de dot suffisante à la belle-famille, écrit-elle. Je connais la terrible condition des Afghanes et pourtant je ne suis pas capable de considérer que c’est une raison valable pour davantage de guerres, d’occupations, de militarisation.”

    La journaliste Aryn Baker est aussi accusée d’avoir justifié l’intervention militaire pour des raisons d’intérêt personnel. Comme l’explique John Gorenfeld dans The New York Observer, “son mari, Tamim Samee, un entrepreneur afghano-américain, a dirigé deux entreprises, Digistan et Ora-Tech, qui ont décroché des contrats en Afghanistan grâce aux alliés occidentaux. En d’autres termes, la journaliste – qui défend la guerre – semble avoir bénéficié personnellement de l’intervention de l’OTAN.” Comment comprendre alors cette une de Time sur le sort des femmes dans un contexte d’occupation américaine en Afghanistan ? Les soldats de l’OTAN vont-ils culpabiliser de laisser celles-ci à la merci des talibans le jour de leur départ ? Ce sont les questions que pose le quotidien pakistanais Dawn, non sans ironie, devant les préoccupations de l’Occident, teintées de féminisme va-t-en-guerre.

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    Mouais...

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  159. On trouvait en effet, dans le même Journal voici 5 jours, cet argumentaire de James Fergusson sur les femmes afghanes et les talibans (extraits):

    A l’heure où l’on parle tant de réconciliation politique avec les chefs talibans, la question de leur attitude vis-à-vis des femmes reste aussi délicate qu’à leur arrivée au pouvoir, au milieu des années 1990.

    Si révoltant le traitement réservé à Bibi Sanubar soit-il, nous devons nous garder de nous laisser submerger par nos émotions. Quel que soit le désir des Occidentaux de voir un changement dans la société afghane, cela n’a jamais été la raison première de notre intervention militaire dans le pays {...}. Les droits des femmes sont importants, mais ils ne sont pas directement liés à la menace que constitue la nébuleuse terroriste. Cela ne veut pas dire que l’Occident doive croiser les bras et regarder en silence. Toutefois, il ne servirait à rien d’imposer un changement par la force. Si les mœurs doivent évoluer, le mouvement doit venir de la société elle-même, ce qui finira bien par arriver.

    Il serait plutôt utile de mieux comprendre les talibans. La brutalité des châtiments qu’ils infligent à la population semble parfois totalement incompréhensible aux Occidentaux. Les très sévères règles en matière de relations sexuelles que les talibans défendent trouvent leur source dans les traditions observées par les Pachtounes [qui représentent environ 40 % de la population afghane], dont l’objectif principal est de protéger l’intégrité de la tribu, et donc de limiter les relations adultères et l’arrivée de gènes étrangers. “Les Pachtounes doivent procréer selon les règles pour produire des guerriers”, écrivait le poète Ghani Khan en 1947. “La future mère de l’homme de demain doit être jalousement gardée… Mort à ceux qui osent mettre en péril la pureté de la tribu.” Le procédé est “dur et brutal”, reconnaît Khan, mais il fonctionne {...}.

    Je suis convaincu, depuis quatorze ans que j’étudie les talibans, que leur cas n’est pas désespéré. Cela peut paraître étonnant mais, dans les années 1990, les chefs talibans ne se considéraient pas comme des oppresseurs des femmes, mais comme leurs protecteurs. Leur principal objectif était de ramener l’ordre dans un pays dévasté par cinq ans d’une terrible guerre civile. “La première raison de leur ascension est liée à l’acceptation tacite par bon nombre d’Afghans, notamment les Pachtounes, de céder une partie de leurs libertés pour mettre fin au perpétuel chaos et ramener un peu d’ordre et de sécurité dans le pays”, expliquait Robin Raphel, assistant du secrétaire d’Etat américain, lors d’une session de l’ONU à New York en novembre 1996. Pour bon nombre d’Afghans, y compris de femmes, l’oppression n’était rien comparée aux viols massifs et aux massacres des années précédentes. Les talibans apparaissaient comme la solution la moins mauvaise et bon nombre d’Afghans sont toujours de cet avis (alors que 1 250 civils sont morts cette année). [Plus de 1 320 selon la Commission indépendante afghane pour les droits de l’homme. Les insurgés talibans sont tenus pour responsables de 68 % de ces morts violentes.] Pour Shukria Barakzai, députée pachtoune et militante des droits des femmes, l’Occident n’a jamais compris son pays. “J’ai changé d’opinion sur les talibans il y a trois ans, quand j’ai compris que les Afghans ne pouvaient compter que sur eux-mêmes”, déclarait-elle récemment. “Les talibans font partie de l’Afghanistan. Leurs idées sont différentes mais, en tant que démocrates, c’est quelque chose que nous devons accepter.” La position de Shukria Barakzai est d’autant plus étonnante qu’elle a elle-même été victime du célèbre Comité de la promotion de la vertu et la prévention du vice, qui l’a rouée de coups en 1999 parce qu’elle s’était rendue chez le médecin sans être accompagnée de son mari. Même si elle défend aujourd’hui l’idée d’un compromis politique avec les talibans, quel autre choix avons-nous que l’écouter?


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    Les braves talibans protecteurs... de la pureté de leurs gènes...

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  160. J'ai bien peur qu'il n'y ait pas de solution à notre portée, en Afghanistan comme dans beaucoup d'autres endroits.

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  161. L'impasse. En 2001 il y avait peut-être une chance. Gâchée. Bêtise criminelle. Maintenant je pense comme Melchior. Et ça me crève le cœur.

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  162. A Melchior et Parleur

    Je ne suis évidemment pas adepte d'une guerre qui viserait (quelle naïveté!) à abattre la barbarie machiste ici ou là.

    Ce qui me gêne, c'est la controverse autour de la photo de la jeune femme dont le nez a été coupé, c'est l'acceptation compréhensive, ô combien "classique", de la motivation "protectrice" qu'auraient les talibans, c'est la violence symbolique subie par ces femmes afghanes qui acceptent, par aliénation, la logique de l'oppression au nom d'une prétendue spécificité culturelle cachant mâle l'appropriation la plus brutale des femmes.

    Sans être une va-t-en guerre par les armes qui tuent, je suis adepte d'un va-t-en guerre symbolique, qui ne se lasse pas de dénoncer, sans renoncement ni culpabilité, les exactions, qui soutient les femmes aux nez coupés, les femmes lapidées, les femmes assassinées.

    L'impasse, peut-être. Mais le renoncement, jamais.

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  163. Monica
    Va donc, espèce de virago enragée. Tu sais bien qu'on est d'accord avec toi de toute notre raison et de toutes nos tripes. Mon dieu, quelle trivialité ! Et en plus voilà que je me permets de parler aussi pour Melchior. Il est vrai que j'en connais un rayon sur les ânes.

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  164. Pas question de renoncer, mais il faut se garder de toute euphorie triomphaliste: le chemin sera long et difficile, beaucoup plus qu'on ne pouvait croire.

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  165. Voilà notre Melchior qui fait l'âne pour avoir du son.
    Vous faites allusion à quel (le) benêt(e) en parlant d'euphorie triomphaliste?
    OUARF hi hi...
    (rire ironique de l'écureuil)

    Meuh non, foi de vache, nous n'ignorons pas que le chemin sera long.
    Mais nous maintenons qu'il existe.
    (Nous royal sylvestre d'un écureuil mégalomane)
    OUARF hi hi...

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  166. Un article intéressant d'Abdennour Bidar dans Le Monde sur le totalitarisme de la religion musulmane (lapidation, jeûne, pèlerinage, prières obligatoires):

    TOTALITARISME MUSULMAN

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  167. Réponse à 38.10.21.39 (Sylvestre Royal):

    Quel benêt ? Ben… moi. J’en dirai deux mots dans mon prochain opuscule sur la raison humaine et les complots, bientôt sur vos écrans peut-être.

    A propos du Grand Complot, voir sur Club Med, version austère une réclame pour le nouveau livre de Naomi Klein, et version marrante un billet de Rex sur les Illuminati.

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  168. L'Islam extrême, oui. ça crache à la gueule de tout de que j'aime en l'humain, de tout ce que j'espère et essaie de défendre.
    Mais.
    Ça commence à me faire braire (je ne suis guère modeste) qu'on pointe sans arrêt l'Islam comme si cette religion était pire que les autres, en soi. C'est elle qui fait sa crise en ce moment, voilà tout. Le christianisme en a fait de belles, non ? Version catholique avec la Sainte (!) Inquisition qui a duré un bon moment. Version protestante je pense à Michel Servet brûlé à Genève par les calvinistes.
    Les croyances à un absolu religieux ou idéologique et le prosélytisme intolérant qui finit toujours par s'ensuivre, (voir aussi goulag et lao gaï) voilà le poison.

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  169. Parleur, s'il te plaît, arrête de tenter de braire (ce n'est pas de ton ressort asinien). Tu fais peur aux petits animaux de la forêt.

    NOUS ne pointons aujourd'hui que ce qui, dans TOUTES les religions, nous "crache à la figure" et "fait sa crise". Nous pointons de la même façon les catholiques qui veulent supprimer le droit à l'avortement, ou refusent l'ordination des femmes. L'Inquisition, OK, mais elle a vécu! Nous nous serions battus contre elle lorsqu'elle s'exerçait si nous l'avions vécue. Aujourd'hui, nous nous battons contre ce qui nous menace.

    DE PLUS, il faut bien voir que les religions les plus dangereuses, notamment pour les femmes, sont celles qui se mêlent de la vie quotidienne des êtres, qui prescrivent et interdisent à tour de bras.

    Par exemple, pour en revenir à la viande, il est CHOQUANT que les magasins Quick, ou l'entraîneur d'un Club de foot, imposent A TOUT LE MONDE la viande Hallal.

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  170. L'islam n'a pas commencé de dénouer le rapport qui unit la violence et le sacré....

    ...Et contrairement à une autre objection, cela ne détruirait pas l'autorité de Dieu, mais obligerait chaque conscience à aller chercher cette voix divine dans sa propre intériorité. Enfin, cela permettrait à l'islam de sortir de sa logique générale de radicalité et de violence


    Ce texte est d'une grande limpidité sur le rapport entre contrainte et religion. En ces temps où l'on impose - parfois par la violence - la lettre plutôt que l'esprit des textes, cet homme fait preuve d'un grand courage.

    L'on me dit que "abdennour" pourrait se traduire par "serviteur de la lumière"...

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  171. Mince alors! je viens de lire le 15.37 de Monica... et incroyable... je suis d'accord avec elle! je ne comprends pas bien pourquoi d'ailleurs. ^^

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  172. Coucou Parleur, Brocéliande a lu l'heure qui précédait MON message, heure qui correspondait au tien, un peu agacé, auquel je répondais.

    Et comme tu n'es pas Monica...

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  173. Monica
    NOUS pointons, dis-tu. Qui sont ces Nous ? Est-ce un pluriel de majesté ? Ou quoi ? Car si je me sens très à l'aise et à ma place dans ce nous avec toi et quelques autres, je vois bien que la dénonciation spécifique de l'Islam comme religion pire que les autres, engendrant fatalement, de part sa nature propre, intolérance et horreurs de toutes sortes, est un sport assez tendance. Minoritaire, certes. Les agenouillés devant la "diversité" pour qui toute critique d'une pratique, même ignoble, qui se réclame de l'islam est une stigmatisation, ces agenouillés-là font pas mal de bruit. Mais je vois bien aussi que la tentation binaire est forte chez ceux qui protestent et que les protestations légitimes dérapent facilement. Pas les tiennes, évidemment.
    Gardons nous à gauche (Aubry et ses piscines…) gardons nous à droite (Riposte Laïque…)
    Promis, je ne brairai pas. Grrr

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  174. à Parleur

    Dans mon énoncé, le NOUS regroupe les personnes qui s'expriment sur ce Blog. Et qui ont en partage, comme cela est clair depuis un moment, des bases éthiques indéfectibles.

    Quand il m'arrive sur ce Fil, consacré depuis le début aux conséquences délétères de l'extrémisme islamique sur la laïcité, les droits des femmes, de "pointer" ses excès et dangers, je sais à qui je m'adresse, je connais vos pré-requis, qui ne sont ni racistes, ni islamophobes, ni stigmatisants, ni binaires, ni évidemment machistes. C'est un acquis, sur lequel je ne m'interroge plus. C'est une condition sine qua non pour avancer ensemble.

    Il nous est arrivé de dénoncer, sur d'autres Fils, les pratiques oppressives d'autres religions. Si nous parlons plus de l'Islam extrémiste que des autres religions, c'est parce qu'il est en pleine effervescence. Ce n'est pas nous qui l'imaginons ou en exagérons la portée, Parleur.

    Tu as réagi après que j'eus cité le bel article d'Abdennour Bidar, qui dit pourtant des choses fort justes, avec nuances, sans logique binaire... Voilà pourquoi, étonnée, j'ai dit "Nous". Que tout le monde me pardonne d'avoir eu cette impudence ;-)

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  175. Précisons.
    J'ai réagi à l'occasion du texte d'Abdennour à la fois par hasard (j'en étais là à ce moment là) et aussi peut-être parce que dans sa juste dénonciation j'ai cru voir, à tort ou à raison, un soupçon d'essentialisme. Alors que grosso modo l'islam me paraît être une vacherie ni plus ni moins que les autres religions à prétention séculaire, sauf que pour des raisons historiques il a raté son aggiornamento puis de ce fait s'est en grande partie figé. Il en est là où en était le catholicisme au temps de la Chrétienté.

    "Si nous parlons plus de l'Islam extrémiste que des autres religions, c'est parce qu'il est en pleine effervescence. Ce n'est pas nous qui l'imaginons ou en exagérons la portée, Parleur. "
    Qu'ai je dit d'autre ? Il est bien sûr normal et nécessaire d'en parler plus puisque qu'il s'évertue à faire l'actualité…

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  176. Brocéliande me signale dans le ClubMed un débat intéressant autour de la défense de la laïcité.

    LAICITE

    On trouve dans les commentaires des remarques (à mon avis) de très bon sens, et d'autres relevant de la superglu3 prétendument anti-islamophobe...

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  177. Retour vers le futur?

    En Afghanistan, la Russie semble vouloir reprendre ses marques, avec l'accord tacite de nombre de pays, et apparemment cela ne déplairait pas à nombre d'Afghans. La bataille contre les talibans pourrait prendre une nouvelle tournure?

    RUSSETTALIBAN

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  178. En ces matières, je fais mienne la position de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948:

    « Article 18 - Toute personne a droit à la liberté de pensée de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »

    Du point de vue de la laïcité «  à la française », il y a trois zones: le domaine privé (où la religion est totalement libre - sous réserve du respect des lois dites « impératives » ), les lieux d’exercice de l’administration publique (où l’expression religieuse est, de droit, empêchée par souci de neutralité), le reste du domaine public (où l’expression des convictions est libre dans le respect des convictions d’autrui et de l’ordre public).

    Aussi bien dans le domaine privé que dans la totalité du domaine public, s’impose le respect « de l’ordre public et des bonnes moeurs » (dont la définition appartient au pouvoir judiciaire). Autrement dit, l’observation d’une prescription religieuse ne doit pas contrevenir à la paix civile et aux principes républicains.

    À cet égard, il convient de rappeler le dernier article de la DUDH 48, qui nuance l’application de l’article 18 comme des autres:

    « Article 30 - Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. »

    (En clair, ici, la liberté religieuse des uns ne doit pas troubler les libertés d’autrui, en matière religieuse ou autre).

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  179. Je ne comprends pas trop ce qui ennuie CMV dans cette histoire de Quick halal. Pour moi, il n'y a guère de différence entre une boucherie halal, un fast-food halal, un restaurant cacher. Hormis, le fait que musulmans, juifs et chrétiens ne peuvent manger la même chose. Peut-être veut-il souligner que la religion sépare inutilement les hommes et les femmes. Peut-être s'aperçoit-il, en ces temps de monter du radicalisme religieux, que nous ne sommes pas tous frères. Ce qui me semble intéressant, c'est ce genre de réflexion : puisque les musulmans ne peuvent pas manger non-halal, et qu'un chrétien ou un athée peut le faire, pourquoi ne mangerions-nous pas tous halal? Un peu comme lorsqu'un de vos invités n'aime pas la viande rouge... l'on se retrouve tous à manger du poulet. Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que ce n'est pas ce que CMV a voulu dire. Comme une inquiétude sur la montée des radicalismes religieux. Comme une perception de contraintes qui n'auraient pas notre adhésion. Un refus du religieux. Avec les questions toujours lancinantes : où commence l'espace public? Qu'est que la pression du groupe sur ses membres? Quand un groupe constitué commence-t-il à imposer sa loi sur un autre groupe?

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  180. J'ai le sentiment, Brocéliande, que, comme d'autres, CMV exprime un ras-le-bol face à la remontée de l'expression religieuse, quelle que soit la religion, dans le domaine public. Il met l'accent sur la laïcité.

    Certains lui rétorquent que la religion fait partie des droits de chacun, et peut s'exprimer, y compris par le prosélytisme, dans le domaine public. Cela lui déplaît fortement, à tel point que les processions de religieux le dérangent. Moi, je suis "seulement" dérangée par la religion quand elle prescrit des pratiques quotidiennes, qui aboutissent à "marquer" trop les êtres, à les différencier fortement, et à opprimer les femmes.

    Pour les restaurants "hallal", il me semble y avoir un double problème:
    - au nom d'un précepte religieux, les animaux sont tués d'une façon très cruelle utilisée jadis (ou encore dans les campagnes) en France.
    - certains restaurants semble-t-il mettent cette viande en vente sans le dire aux clients.

    Des restaurants hallal, végétariens, kasher, asiatiques, italiens, bio... sont ouverts. Parfait. Chacun les fréquente selon son libre-choix. Plus la palette s'élargit, plus le choix est grand.

    Mais l'idéal ne serait-il pas que les commerçants, quelles que soient leurs propres opinions et croyances, mettent tous les produits à disposition? Ainsi, chacun pourrait trouver à se nourrir en fonction de ses préférences, qu'elles soient alimentaires, sanitaires, idéologiques ou religieuses. La motivation de chacun ne nous regarde pas.

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  181. Melchior avait publié cet après-midi un commentaire qui n'apparaît pas sur ce fil. Je l'ajoute donc.
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    En ces matières, je fais mienne la position de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948:

    « Article 18 - Toute personne a droit à la liberté de pensée de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »

    Du point de vue de la laïcité « à la française », il y a trois zones: le domaine privé (où la religion est totalement libre - sous réserve du respect des lois dites « impératives » ), les lieux d’exercice de l’administration publique (où l’expression religieuse est, de droit, empêchée par souci de neutralité), le reste du domaine public (où l’expression des convictions est libre dans le respect des convictions d’autrui et de l’ordre public).

    Aussi bien dans le domaine privé que dans la totalité du domaine public, s’impose le respect « de l’ordre public et des bonnes moeurs » (dont la définition appartient au pouvoir judiciaire). Autrement dit, l’observation d’une prescription religieuse ne doit pas contrevenir à la paix civile et aux principes républicains.

    À cet égard, il convient de rappeler le dernier article de la DUDH 48, qui nuance l’application de l’article 18 comme des autres:

    « Article 30 - Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. »

    (En clair, ici, la liberté religieuse des uns ne doit pas troubler les libertés d’autrui, en matière religieuse ou autre).

    MELCHIOR

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  182. Oui, Melchior, donc quand un restaurant, ou un entraîneur de football, imposent à tout un groupe de gens ayant des croyances diverses un type de nourriture prescrit par une religion, il limite bien la liberté des uns pour respecter celle de certains autres.

    Et si, pour en revenir au thème de ce Billet et de ce Fil, on nous dit : "Vous ne respectez pas la liberté des croyants qui jugent nécessaire de voiler les femmes", nous leur répondons: "les textes de la loi en France prônent l'égalité des hommes et des femmes, prohibent les pratiques oppressives, et posent la laïcité comme un principe constitutif de notre vie sociale".

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    PS) Commentaire publié 3 fois en raison d'un lapsus clavieri: "voler", puis "violer", puis "voiler" les femmes. Sans commentaire ;-)

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  183. Chacun fait ce qu'il veut tant qu'il ne l'impose pas à autrui, bien sûr. Donc si sa religion lui prescrit d'enculer une petite fille les jours pairs et un petit garçon les jours impairs, pas de problème tant qu'il ne m'impose pas d'en faire autant.

    Où est l'erreur?

    Tuer des animaux à vif, dans la souffrance, pour respecter des prescriptions archaïques me met hors de moi. J'ai choisi l'image des mômes violentés parce que c'est le Flip à la mode, après des années d'étouffoir.

    Ajoutons, dans le droit fil de Melchior, que les modes de tuerie hallal et kasher contreviennent à la loi française et sont tolérés pour des raisons foireuses.

    Un jour ma haine des bigots va me faire exploser la tête.
    Depuis toujours ces pense-petit emmerdent tout le monde. Version grave (Inquisition, goulag) ou version dérisoire (nombreux commentateurs du Net, de Mediapart). Ils nous EMMERDENT.

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  184. Parleur: "Où est l'erreur ?"

    La répression de la pédophilie est d'ordre public (lois impératives). Le grand danger de l'islamisme (conception théocratique de l'islam) est qu'il fait passer les lois "de Dieu" (mon oeil !) avant celles de la République.
    Mais les catholiques français faisaient la même chose avant 1911 (date à vérifier).

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  185. Toujours à propos du droit et du bon sens, cet article trouvé dans Marianne

    http://www.marianne2.fr/Ground-Zero-les-journalistes-ne-comprennent-rien-a-Obama_a196986.html

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  186. à Brocéliande

    Merci pour ce lien, très intéressant.

    Deux remarques:

    1) Il ne s'ensuit pas qu'il ne soit pas "sage" de construire une mosquée à proximité du "ground zero". Le maire, républicain juif, n'y trouve pas à redire et s'en est expliqué. Cela se discute.

    2) Existe en Droit français la notion d'abus de droit: si l'on est "dans son droit" mais que la partie adverse peut prouver (c'est difficile) qu'on use de son droit uniquement ou principalement pour embêter autrui, le juge peut y mettre le holà. Notion qu'on trouve aussi en Droit romain: "summum jus summa injuria": au comble du droit on tombe dans l'injustice. De quoi se complaire longtemps dans les discussions et les procédures. Il faut de temps en temps des "lois de circonstances" (loi Gayssot sur le négationnisme, loi Lang sur le foulard à l'Ecole), pour trancher, le temps d'une génération...

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  187. Ça se discute effectivement et de préférence honnêtement. Aussi j'affirme d'emblée que je suis contre. Je suis pour le respect du deuil, auquel il faut du temps. D'un point de vue symbolique cet attentat et ceux de la même vague (Espagne, Bali, Londres) ont été perpétré par des extrémistes se revendiquant d'Allah. Et cela l'ont ne peut l'oublier. Comme l'on ne peut ignorer les manifestations de liesse qui ont, le soir du 11-Septembre, traversé le Moyen-Orient.
    Bloomberg, l'une des plus grosses fortunes en dollars, qui se trouve ici sur les positions de la « gauche américaine » parle d’un « geste de conciliation » et d’ouverture envers une « religion de paix », soulignant qu’il n’y a aucun rapport entre les auteurs des attentats du 11-Septembre et ceux qui veulent faire édifier la mosquée.

    Cela peut tout à fait s'entendre. Alors l'on revient à la sempiternelle question de l'absence de « clergé » représentatif des divers courants musulmans et du financement. L’imam a l'origine du projet, Feisal Abdul Rauf, est actuellement en tournée dans l’ensemble du monde musulman aux fins de procéder à une levée de fonds : Abu Dhabi, Bahrein, le Qatar, Dubai...

    Pourquoi multiplier les appels de fonds pour ce projet pharaonique alors que, par exemple, les musulmans d'une partie du XVIIIe arrondissement de Paris ou encore ceux de Marseille prient toujours dans la rue?

    Où commence le prosélytisme? Où s'arrête la naïveté? Qu'est-ce que la tolérance? Comment réentendre les dires des opposants à la loi sur le foulard à l'école (pourquoi Lang ?)

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  188. Je n'ai pas accès à la Toile donc à Marianne.

    Je dis quand même mon plein accord avec Obama quant à la mosquée de Ground Zéro et ma consternation devant l'insondable bêtise de ceux qui y voient une offense aux victimes.

    Amalgame, quand tu nous tiens.

    Dans le contexte Etats-Uniens de prise en compte de prise en compte des religions dans la vie publique . Il accomplit là un acte symbolique très fort pour la tolérance et contre l'amalgame entre les musulmans et le terrorisme islamiste.

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  189. Dans l'article d'Eric Conan publié par Marianne, qui attaque la pensée binaire, il est notamment écrit (je mets certains passages en italiques):

    On nous a d’abord dit que Barack Obama s’était nettement engagé pour la réalisation de ce projet, ce qui était vraiment bien de sa part parce qu’on ne pouvait évidemment qu’être pour, à moins d’être raciste et intolérant. Puis, patatras, on nous explique avec consternation et douleur qu’Obama a «reculé», qu’il «s’est pris les pieds dans le tapis», qu’il se «contredit», qu’il a commis un «impair». Bref qu’il n’a pas tenu le coup et qu’il est passé de la bonne case à la mauvaise, les deux seules – pour ou contre – envisageables.

    Or Obama s’est montré dans cette affaire beaucoup plus subtil, trop semble-t-il pour ce crétinisme médiatique qui nous a fait passer à côté d’une vraie leçon de politique (et non de morale) de la part du Président américain. Qu’a dit en effet Obama, qui a échappé à tant de commentateurs ? Rien de compliqué mais une position très intéressante et irréductible à une réponse personnelle, contrairement à ce qui a été rapporté. Car sur le fond, si on veut bien l’écouter, Obama ne s’est pas prononcé. Il a d’abord fait son devoir en rappelant, en tant que Président des États-Unis et garant de la légalité et de la liberté de culte prévues par la Constitution, que «les musulmans ont les mêmes droits à pratiquer leur religion que quiconque dans ce pays» et que ceux-ci incluent «le droit de construire un lieu de culte dans une propriété privée du bas-Manhattan dans le respect du règlement et du droit local ». Mais il a précisé qu’il n’avait pas à se prononcer sur «la sagesse de bâtir une mosquée à cet endroit-là».

    Belle leçon de politique et de civisme car Obama a ainsi rappelé que détenir un droit – «être dans son droit» - ne voulait pas dire qu’il était bon de l’exercer systématiquement et en toutes circonstances sans se soucier de la société à laquelle on appartient: le détenteur d’un droit a, selon lui, la responsabilité d’en user avec «sagesse». A fortiori lorsque l’on est un responsable religieux musulman sur le sol de Manhattan. De cette manière, Obama a incité les concepteurs du projet de mosquée à sortir de l’alternative confortable entre la victimisation ou l’exercice aveugle d’un droit. Et il a plutôt laissé entendre que, sur le fond, il les invitait à réfléchir à l’opportunité de leur projet.

    Est-il sage pour des musulmans qui se disent hostiles à l'islamisme radical de construire une mosquée si près du site ou furent tués au nom de leur religion des milliers d’Américains ? Beaucoup, chez les musulmans ne le pensent pas, ainsi que l’a bien exprimé Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris qui invite ses coreligionnaires New-yorkais «à trouver un autre emplacement dans Manhattan», parce qu’il estime qu’«on ne construit pas une mosquée, comme ça, sur un site aussi symbolique ». Dalil Boubakeur fait même référence à l’affaire du Carmel d’Auschwitz en expliquant que «c’est un peu la même chose». On se souvient que des sœurs carmélites avaient ouvert un petit couvent près de l’ancien camp nazi. Elles étaient dans leur droit, implantées sur un terrain municipal, mais leur présence choquaient les familles de victimes juives qui ont toujours souhaité qu’il n’y ait à Auschwitz «ni synagogue, ni église, ni temple, ni couvent, mais seulement le silence». Après des années de polémiques, le Vatican leur a ordonné de partir avec la même argumentation que Dalil Boubakeur: un décideur public responsable, bien intentionné et attentif aux autres, doit considérer son droit moral à agir et ne peut pas se contenter d’user aveuglément de son bon droit juridique. Tout simplement parce que, comme l’exprimait autrement George Orwell, malgré le droit de les faire, il y a des choses qui ne se font pas.
    ____
    Si j'étais un responsable musulman, je ne bâtirais pas une mosquée à cet endroit-là.

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  190. Les musulmans new-yorkais ne sont en aucune façon responsables, ni des attentats du 11/9, ni des indécentes manifestations de joie qui ont suivi au Moyen-Orient. Ils n'ont pas à faire profil bas. Pas plus que les juifs et Juifs new-yorkais ne sont responsables a-priori des exactions subies par les Palestiniens.

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  191. D'accord avec vous, Melchior: pas de profil bas.

    En revanche, peut-être serait-il utile de laisser ce lieu hautement symbolique libre de tout esprit de culte, quel qu'il soit?

    Ce serait mon option.

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  192. Communiqué Arte

    La cité du mâle sur ARTE mercredi 29 septembre à 21.35 dans la THEMA « Femmes, pourquoi tant de haine ? »



    Mardi dernier, ARTE a déprogrammé dans l'urgence le documentaire La cité du mâle, après avoir pris connaissance une heure avant la diffusion des risques encourus par une personne liée à ce film. La chaîne le reprogrammera mercredi 29 septembre à 21. 35, ainsi que l’ensemble de la THEMA Femmes, pourquoi tant de haine ?, après avoir procédé aux modifications permettant, en particulier, d'assurer de manière plus effective l'anonymat de certains protagonistes du film, et d’éviter tout risque de diffamation.

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  193. Lu dans Libération.

    L’imam qui veut bâtir un centre islamique près de Ground Zero était de retour hier soir sur le plateau de CNN pour défendre son projet… avec un argument massue. Renoncer maintenant à construire ce centre, prévu à deux pâtés d’immeubles du site des attentats du 11 septembre 2001, serait envoyer le message que «les radicaux l’ont emporté» aux Etats-Unis. Cela pourrait mener à une «explosion de colère dans le monde musulman , «la crise pourrait être encore plus importante que celle des caricatures danoises», «cela pourrait devenir très très dangereux», a plaidé l’imam Feisal Abdul Rauf, rappelant que la présence américaine dans les pays musulmans est nettement plus large que celle du Danemark et constituera autant de cibles… «Je suis moins inquiet des extrémistes aux Etats-Unis que des extrémistes qui sont dans le monde musulman» a-t-il poursuivi. Mais les premiers excitent les seconds, et les seconds pourraient faire un malheur, explique-t-il en substance. «C’est une question pour notre sécurité nationale» a-t-il répété plusieurs fois.

    L’argument est à la mode. Le général David Petraeus a fait le même raisonnement cette semaine pour tenter de dissuader l’illuminé de Gainesville qui veut brûler des Corans ce samedi, en commémoration du 11 septembre. Cela «mettrait en danger nos troupes», notamment en Afghanistan, a invoqué le général. C’est peut-être une façon de s’adresser aux exaltés comme le pasteur Jones de Gainesville, ou à tous ceux qui ne veulent pas de la mosquée de Manhattan pour de mauvaises raisons telle que l’islamophobie… Mais l’argument est franchement pervers: s’il faut respecter l’islam, est-ce surtout ou avant tout pour s’épargner des représailles ou un bain de sang ?

    A en juger par les premières réactions, l’imam Rauf est d’ailleurs loin d’avoir convaincu: «C’est une menace voilée!» s’indignait mercredi soir sur le plateau de CNN Andy Sullivan, militant contre la mosquée. «Si nous ne construisons pas la mosquée il y aura des représailles» a-t-il retenu des explications de l’imam. Interrogée aussi sur CNN, Rosaleen Tallon, qui a perdu un frère dans les attentats du 11 septembre, se montrait pareillement choquée : «Pourquoi ne pas plutôt construire cette mosquée au Proche-Orient? Pourquoi ne serait-ce pas plutôt à eux d’apprendre à être tolérants ? New York est déjà une ville très tolérante».

    Un nouveau sondage ABC-Washington Post publié ce mercredi confirme d’ailleurs que les Américains ont bien un problème grandissant avec l’islam. 66% des Américains s'y déclarent opposés à ce projet de centre islamique proche de Ground Zero. Beaucoup plus grave surtout, 49% des Américains disent avoir une «opinion générale défavorable» de l’islam. 37% seulement des Américains, pourtant généralement grands amateurs de religions, disent avoir une « opinion favorable» de l’islam.

    Dans une tribune publiée hier par le New York Times, l'imam Rauf a tout de même signalé être prêt à des gestes de compromis. Sa "maison de Cordoue" comprendra des lieux de prière aussi pour les chrétiens, les juifs ou les "hommes et femmes d'autres confessions" a-t-il promis. Vu l'état de l'opinion américaine, il n'est pas sûr que tout cela suffise à apaiser les esprits.

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  194. L'argument de Rosaleen Tallon montre bien qu'il y a une identification, dans sa tête, entre islamisme et islam.

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  195. Lu dans Le Figaro (Laure Mandeville). Extraits.

    Rappelons que le pasteur Terry Jones, un obscur évangéliste qui dirige une communauté d'à peine 50 paroissiens, a annoncé qu'il brûlerait des corans pour «envoyer un avertissement à l'islam radical».

    Le but des autorités politiques et religieuses américaines est de rassurer une communauté musulmane qui montre des signes d'anxiété et de stopper dans l'œuf une éventuelle spirale d'affrontement interreligieux.

    Conscients du risque de confrontation, une vingtaine de hauts responsables religieux chrétiens, juifs et musulmans ont mis mardi soir tout le poids de leurs communautés dans la balance, pour appeler à l'apaisement. Intervenant devant les journalistes à Washington, ils ont serré les rangs derrière la responsable de la «Société islamique d'Amérique du Nord» Ingrid Mattson, qui organisait la rencontre, condamnant «la fureur antimusulmane» qui se répand selon eux à travers les États-Unis.

    Dans un texte commun signé notamment par l'archevêque catholique de Washington Theodore McCarrick, le Dr Michael Kinnamon, qui préside le Conseil national des Églises (protestantes), et le rabbin David Saperstein, de l'Union pour le judaïsme réformé, ces leaders religieux ont clairement dénoncé la menace du pasteur Jones de brûler le Coran, se disant «horrifiés par le non-respect d'un texte sacré». De son côté, la responsable musulmane Ingrid Mattson a appelé les musulmans à ne pas «utiliser les voix de quelques extrémistes chrétiens pour justifier des actions contre les juifs et les chrétiens d'Amérique».

    Le responsable évangéliste Richard Cizik, promoteur du dialogue interreligieux, a confié au Figaro être en faveur du centre islamique parce qu'«il incarne l'islam modéré que nous soutenons». Mais il a reconnu que son avis était loin d'être partagé par tous les évangélistes.

    Attachés sans réserve à la liberté religieuse des musulmans, les Américains ne sont en revanche pas du tout certains de l'utilité du centre islamique que veut construire l'imam Feisal Raouf à deux pas de Ground Zero, au nom de la réconciliation entre l'islam et l'Amérique. Pour la majorité du pays, l'idée, «déplacée» , met à vif les plaies du 11 Septembre. Même les familles de victimes semblent se diviser sur la réponse à apporter aux tensions actuelles. Certains appellent à reporter les manifestations prévues par les deux camps samedi, afin que le 11 septembre reste une journée de «mémoire». D'autres associations, comme celle des familles de pompiers, soutiennent au contraire le mouvement «Stop à l'islamisation» d'opposition à la mosquée.
    _______
    Le plus simple n'aurait-il pas été de laisser Ground Zero hors de TOUTE question de religion? Maintenant qu'elle est posée, il ne pourra rien en sortir de bon. Que la mosquée soit construite ou pas.

    Et qu'en pensent les défenseurs de la laïcité, auxquels apparemment on n'a pas demandé leur avis...


    Par Laure Mandeville

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  196. Cela est vrai Melchior, mais l'argument de l'imam est tout aussi étrange lorsqu'il évoque les représailles possibles des islamistes, et une pseudo absence de réflexions chez "les modérés" pour convaincre de la justesse de son projet. On se demande qui finalement sème la confusion. A priori, c'est tout de même aux Américains de décider et - sereinement - de ce qu'il convient de faire.

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  197. Tout à fait d'accord. C'est aux New Yorkais de décider.

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  198. En fait la sensibilité laïque n'est pas la même en France et en Amérique. En France nous avons tendance à estimer qu'il vaut mieux que l'expression religieuse s'efface (à Auschwitz par exemple, ou à l'Ecole). En Amérique l'idée est plutôt que toutes les expressions religieuses ont droit à être présentes (sauf une ou deux peut-être...). Pour ma part je me rallie à l'article 18 de la DUDH48 (et à l'article 30 pour aider à son interprétation).

    J'ajouterai ce que j'appelle la "jurisprudence Esmeralda", d'après "Notre-Dame de Paris":

    "Si ton église est sacrée, notre soeur l'est aussi; si notre soeur n'est pas sacrée, ton église ne l'est pas non plus."

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  199. Trouvé dans Bachich.info

    http://www.bakchich.info/Une-femme-contre-La-cite-du-Male,11796.html

    Nabila Laïb, la fixeuse déboule à Arte...
    Cathy Sanchez « n’a choisi que les passages qui correspondaient à ce qu’elle avait écrit avant le reportage. Mais n’a rien gardé de ce que les jeunes disaient d’eux-mêmes.

    On comprend l’angoisse. Mais y a-t-il eu, comme on l’a dit, des menaces sur les journalistes ou sur les personnes interviewées ? Non, répond fermement Alexandre Szalat. « Il y a eu une confusion. Contrairement à ce qu’ont raconté beaucoup de journalistes, il n’y a pas eu de menaces proférées. Nabila a exprimé des craintes, suffisantes pour qu’elles soient entendues. C’est naturel ».
    Naturel ? Pourtant, le producteur, Daniel Leconte, ne s’était d’abord pas ému des alertes de Nabila Laïb. Pour la fixeuse, c’est clair, « Daniel Leconte voulait faire un gros coup ». Une fois la polémique lancée, le producteur a fini par admettre, au Parisien : « Vu l’affolement, je comprends que la chaîne ait déprogrammé le documentaire ». Mieux vaut tard…

    La Cité du Mâle serait donc un emboîtement de morceaux d’interviews sorties de leur contexte. Exemple, à un moment, Cathy Sanchez demande à un jeune, Akim : « Si ta femme te trompe, qu’est-ce que tu fais ? » Il répond : « Je la frappe ». Or, selon Nabila Laïb, « le reste du temps, Akim est adorable avec sa copine ».
    Pourtant, confie-t-elle encore, ce n’est pas du tout ce qui avait été convenu, avec Cathy Sanchez. « Le documentaire devait porter sur l’évolution des relations hommes-femmes depuis 2002. Mais je n’ai ni eu le droit d’assister au montage, encore moins de voir le “final cut”, sauf quelques heures avant sa diffusion prévue ».
    Le malaise en fait, est idéologique : «  Ce documentaire est un copier-coller du discours de Ni Putes ni soumises. C’est totalement dépassé ! », explique Nabila Laïb. Étonnant de la part de Daniel Leconte qui contribue à la revue néo-conservatrice Le Meilleur des Mondes !
    Selon le Figaro.fr, Nabila Laïb a déposé un recours contre la boîte de production Doc en Stock, demandant que le documentaire ne soit pas diffusé. Nabila y tient. C’est une question de justice pour ceux qui vivent là. Et parce que « c’est à cause de documentaires comme ceux-là que les journalistes ont des problèmes en banlieue ».

    Je trouve cela ... mignon.^^

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