dimanche 6 septembre 2009

PLASTICITÉ DU CERVEAU ET RÉSILIENCE HUMAINE




PLASTICITÉ DU CERVEAU ET RÉSILIENCE HUMAINE

Par Monica


Ils sont jeunes, en moyenne 30 ans. Ils sont bien-portants. Un jour, une nuit, ils perdent l’usage de la parole, voient des lucioles dans le ciel, ressentent de bizarres fourmillements dans le bras, ou convulsent dans leur lit en se mordant la langue. Le signe d’alerte peut être un léger brouillage de la vision, ou une petite douleur à la tempe. Parfois, ils n’ont rien et font simplement une chute de bicyclette parce qu’un automobiliste les a déséquilibrés.

Ils consultent le médecin, qui prescrit des examens complémentaires. Un scanner suffit à montrer dans leur cerveau l’existence d’une grosse tache, parfois d’une taille impressionnante. Le diagnostic tombe : «Tumeur cérébrale». Dans la plupart des cas, la tumeur est dite «de bas grade» (bénigne), parfois elle est dite «de haut grade» (maligne) car elle porte en elle des cellules en voie de dégénérescence cancéreuse.

Ces tumeurs sont appelées des «gliomes» car elles altèrent la glie, substance qui cimente les cellules nerveuses. Elles ne sont pas des excroissances comme le seraient des kystes ou des verrues, mais elles sont infiltrantes. Elles inactivent peu à peu la zone cérébrale qu’elles envahissent, la rendant totalement «silencieuse», «non éloquente». La zone infiltrée devient inutilisable pour la fonction à laquelle elle servait : le langage, l’attention, la mémoire, la motricité.

Mais comme ces tumeurs gliales ont un rythme de développement très lent (s’étendant généralement sur plusieurs années), elles laissent au cerveau le temps de s’adapter à leur croissance.

Le cerveau est un organe extraordinairement plastique et dynamique : il est doté de capacités de modelage et remodelage permanent (la plasticité cérébrale), et il dispose de réseaux, de faisceaux de connexions multiples (la connectivité cérébrale). Lorsque la zone cérébrale est envahie par la tumeur, le cerveau recrute des aires adjacentes et utilise d’autres réseaux, parfois l’autre hémisphère. Grâce à cela, la fonction menacée peut continuer à s’exercer, ailleurs que dans l’endroit dont la tumeur l’a délogée.

Cependant, les capacités de plasticité et de connectivité finissent toujours par atteindre un seuil. Le cerveau n’en peut littéralement plus. Il tire le signal d’alarme : petites douleurs, sensations étranges ou crise d’épilepsie (dans 80% des cas) mettent la personne en alerte, permettant le diagnostic.

Il faut alors choisir le traitement. Soit on opère et on enlève la tumeur le plus largement possible. Soit on réduit la taille de la tumeur par une chimiothérapie et on opère ensuite.

Lorsque l’on décide d’opérer, et que la tumeur touche une zone fonctionnellement très importante, on propose au patient une intervention éveillée. Le but est de permettre au chirurgien d’enlever le maximum de tumeur sans altérer de façon durable le langage ou la motricité. Grâce à sa participation active, le patient va servir de guide au chirurgien. Quelqu’un est à ses côtés durant tout le temps où il est éveillé. L’anesthésiste, d’abord, qui veille à ce que le patient émerge bien de l’anesthésie (qui est légère). Une orthophoniste ou une psychologue, ensuite, qui reste à côté du patient pour lui proposer différentes tâches. Je fais ce travail de psychologue depuis quelques années.


AVANT L’INTERVENTION

Je rencontre le patient lorsque le diagnostic de gliome a été porté, m’entretiens longuement avec lui et procède à un bilan de ses capacités de langage, de mémoire, d’attention à l’aide de différents tests.

Je constate généralement un état globalement satisfaisant, avec quelques signes de dysfonctionnement. Le patient a lui-même parfois relevé, depuis un certain temps, des petits changements: il bafouille plus que de coutume, ou il se sent plus fatigué. Je lui explique que, pendant l’intervention, nous serons un binôme et que nous serons encordés l’un avec l’autre pour affronter l’épreuve, avec le chirurgien de l’autre côté du champ. J’établis une relation d’empathie avec la personne, m’imprégnant de son propre système de valeurs. Car ce système de valeurs et de croyances lui permet de se défendre à sa façon contre la maladie et de gérer ses conséquences.

Ainsi, le dernier patient que j’ai assisté au Bloc neurochirurgical est extrêmement croyant et il m’a longuement expliqué, d’une façon très convaincue, qu’il savait pourquoi il avait cette tumeur. Il la liait aux «blessures de l’âme» vécues pendant son enfance, dont il expliquait l’origine par les liens intergénérationnels et l’esclavage, la violence se perpétuant de parents à enfants (il est guadeloupéen). Il m’a expliqué qu’après avoir été très mal psychiquement, il avait travaillé en lui-même, avec Dieu, Jésus et la Bible, pour trouver la paix et chercher l’amour. Il a ainsi pu pardonner à ses parents les maltraitances dont il a été l’objet, voir le positif de la vie, et assumer le mauvais. Il m’a lu un verset de la Bible illustrant à quel point les blessures de l’âme peuvent affecter le corps.

Le neurochirurgien était étonné de voir le bon état de ce patient, qui avait une très grosse et très vilaine tumeur (probablement maligne au vu de son aspect) touchant à la fois la zone du langage (la zone temporale) et de la sensori-motricité (la zone pariétale). Ce patient aurait dû logiquement être beaucoup plus affecté, voire handicapé, d’autant que la tumeur, située dans l’hémisphère gauche, comprimait déjà l’hémisphère droit, qu’elle avait décalé.

La veille de l’intervention, le neurochirurgien est venu dans la chambre où le patient se reposait sur son lit, serein. Il lui a expliqué toutes les conséquences que pouvait avoir l’acte neurochirurgical. Le tableau était, comme il se doit, apocalyptique : perte possible de la parole, de l’usage d’un bras ou d’une jambe, troubles de la vue…. Le patient est resté tranquille et il a dit «il n’y a pas de problèmes, tout se passera bien». Je l’ai pensé aussi et, en le quittant, je le lui ai dit en lui touchant le bras, et en prenant sa main entre mes deux mains, comme je le fais toujours.


LA CHIRURGIE

Le jour de l’intervention, le patient est d’abord installé sur la table, puis il est endormi, la tête enserrée dans un étau (une têtière). Le champ chirurgical sépare, par un simple drap situé à hauteur du front, le côté du cerveau et le côté du patient, qui se retrouve sous une sorte de tente. Le chirurgien soulève le cuir chevelu (il fait une raie au rasoir dans les cheveux pour réaliser l’incision, mais tous les cheveux sont conservés), il découpe le volet de la boîte crânienne, incise les méninges (le tissu cérébral qui entoure le cerveau et qui est le seul à être sensible). Puis, le patient est réveillé et on lui demande, pendant environ deux heures, de travailler. Je suis assise à côté de lui, au plus près, pour ne pas rater le moindre des signes et lui apporter un soutien constant.

Le chirurgien stimule à l’aide d’électrodes le cerveau, afin de délimiter les contours exacts de la tumeur. En effet, à l’œil nu, on ne distingue absolument pas le tissu malade et le tissu sain. Il faut donc définir les frontières de ce qui va pouvoir être enlevé.

Généralement, les premières stimulations concernent les zones impliquées dans la motricité. Le patient me signale tout ce qu’il ressent : les fourmillements, les sensations étranges, et j’observe les signes involontaires qu’il présente : des doigts qui se recroquevillent, la bouche qui se crispe. Le chirurgien, tenant compte de chacun des signes que je lui mentionne, marque avec une petite étiquette stérile, sur le cerveau, le numéro de la zone dont la stimulation a fait bouger le pouce ou se crisper la langue.

Puis le chirurgien cherche les zones impliquées dans le langage. On demande au patient de compter en boucle, lentement, de 1 à 10. Le chirurgien stimule le cerveau et à un moment, le patient ne trouve plus le chiffre, sa parole se bloque, ou il perd l’ordre de comptage. Une petite étiquette numérotée est apposée sur la zone qui a «parlé». Enfin, on présente au patient, sur un ordinateur, des images, dont il va devoir donner le nom «C’est un éléphant, c’est une cloche». Là encore, la stimulation d’une zone peut bloquer totalement la production du mot, ou générer une erreur. L’erreur peut être sémantique : le patient dit «c’est une cuillère» devant une image de fourchette ; elle peut être phonologique : le patient dit «c’est un éphélant » devant l’image d’un éléphant ; elle peut être une persévération : le patient répète le mot «éléphant» à chaque image, il s’en rend compte, mais il ne peut faire autrement.

Grâce à ce travail en trinôme, le chirurgien réalise online, sur le cortex cérébral, la cartographie des zones «éloquentes» à préserver, et des zones «silencieuses» qu’il va pouvoir enlever. Cette cartographie in vivo lui permet d’avoir une vision plus précise que celle qu’il appréhende avec les clichés d’IRM et l’échographie qu’il réalise pendant l’intervention.

L’exérèse de la tumeur peut commencer. Là encore, des stimulations électriques sont appliquées dans la profondeur du cerveau, que dégagent et mettent à nu délicatement les mains du chirurgien. Si le patient éprouve une douleur, un anesthésiant local est administré. Le cerveau, rappelons-le, est indolore. En revanche, le tissu méningé - dont est parfois obligé de s’approcher le chirurgien - est très sensible. Le patient peut également souffrir de la pression des vis qui, enfoncées dans son crâne, tiennent sa tête immobile dans la têtière. Si le patient commence à légèrement convulser – c’est le risque médical principal, avec l’hémorragie, de cette intervention -, le chirurgien inonde tout simplement le cerveau d’un liquide froid, ce qui l’apaise.

Le chirurgien enlève le maximum de tumeur, pendant que le patient continue à travailler. On lui demande parfois de dénommer les images en même temps qu’il bouge en cadence l’un de ses bras, afin de s’assurer que la double tâche verbale et motrice est possible. A la fin de l’intervention, le patient est de nouveau endormi, le chirurgien emplit la cavité avec du sérum physiologique et il recoud toutes les parties.

Dans de nombreux cas, le chirurgien enlève une zone qui sert à la production motrice de la parole et qui est souvent affectée par les gliomes : c’est l’aire motrice supplémentaire. Le patient peut alors perdre totalement l’usage de la parole à la fin de l’intervention. Mais cet effet est transitoire: aidé ensuite par une rééducation orthophonique, le patient retrouve la programmation des mots. Pour les personnes, le cap du mutisme est très difficile, car elles sont «emmurées» en elles-mêmes, comme l’a exprimé une patiente. Elles peuvent dire un ou deux mots, et elles s’expriment seulement par le regard, quelques gestes, des mots écrits parfois.

Les gliomes peuvent aussi toucher des zones temporales, très impliquées dans le langage. L’un des patients récemment opéré avait déjà, avant l’intervention, un important trouble du langage:il ne trouvait pas le nom de maintes images et il faisait de nombreuses erreurs en s’exprimant spontanément. Je l’ai donc aidé durant l’intervention en lui dénommant les images, qu’il répétait. Je m’assurais ainsi que si l’accès spontané aux mots était atteint, leur enveloppe perdurait en mémoire.

Depuis que j’ai commencé ce travail, je n’ai jamais vu une seule personne perdre son sang-froid. J’ai vu une jeune patiente pleurer au réveil de l’anesthésie, pendant laquelle elle gémissait. Elle n’avait pas bien préparé l’intervention dans sa tête car la date en avait été changée. Le courage des patients et leur confiance sont très frappants. Presque tous gardent leur main dans la mienne durant l’intervention. Le chirurgien avec lequel je travaille est sécurisant et dédramatisant car il dit volontiers des plaisanteries, ce qui détend tout le monde et fait souvent sourire, ou rire, les patients. Il leur propose de les photographier sur la table d’opération, ce qu’ils acceptent quasiment tous.


APRÈS

J’ai revu deux jours après son intervention le patient opéré mardi. Il était en bonne forme, alors qu’il avait eu une forte hémorragie durant l’intervention, la tumeur étant cernée de vaisseaux. De ce fait, l’intervention éveillée avait duré trois heures au lieu de deux.

La tumeur ayant infiltré des zones impliquées dans le langage et la sensori-motricité, il cherchait comme attendu un peu ses mots, et il n’avait pas complètement recouvré sa dextérité manuelle pour les objets fins. Mais il était serein et souriant sur son lit, sans aucun bandage sur la tête ni perfusion au bras, avec tous ses cheveux et une cicatrice bien nette à l’endroit de la trépanation. Sa femme était à côté de lui, heureuse et pressée de rentrer sur son île et de retrouver leurs deux enfants.

Il m’a redit toute la force que lui avait donnée sa foi et il m’a offert (à moi qui suis résolument agnostique) une Bible, qu’il a demandé à sa femme de me dédicacer en copiant le psaume 139-6 : «Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir». Elle avait ajouté devant le psaume : «A notre psychologue. Merci pour votre soutien. Que Dieu vous bénisse et bonne continuation».

Il m’a demandé de chercher les causes des tumeurs dans les blessures de l’âme. Je lui ai dit que, quoiqu’il en soit des causes de cette maladie, l’important était le sens que chaque personne lui donnait, et la force qu’elle pouvait en tirer. Il a acquiescé.

Sa profonde foi religieuse l’a-t-elle protégé d’une aggravation qui eût été logique ? Nul ne peut dire comment chaque être se défend contre la maladie. La prière n’est-elle pas un équivalent de la méditation des moines tibétains, dont l’activité cérébrale est très particulière ? Comment savoir si la sérénité travaillée et acquise n’a pas partiellement protégé le cerveau des effets délétères de la tumeur ? [1]

Merveilleuses capacités du cerveau, mystérieuses capacités de résilience des personnes.
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[1] Ces tumeurs repoussent en général, occupant de nouveau la cavité. Les patients doivent donc toujours envisager la possibilité de devoir se confronter, un jour ou l'autre, à la même épreuve.

76 commentaires:

  1. Positivement passionnante cette preuve vivante des capacités de nos cerveaux... et ce récit de l'un de ces miracles quotidiens que réalisent nos équipes pointues.

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  2. Passionnant.

    Je ne sais si pas où est la résilience dans ce que tu ,nous décris.

    Peux tu nous expliquer un pneu plias ce concept dans le cadre de ton travail?

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  3. Chère Marie,

    J'utilise le terme résilience dans son sens générique: "capacité à vivre et à se développer, en surmontant les chocs, les traumatismes".

    Une personne (jeune) confrontée à l'annonce d'une maladie grave, susceptible de produire des handicaps, de dégénérer et de récidiver, puis immobilisée éveillée sur une table d'opération avec le cerveau ouvert, doit continuer à vivre et à se développer en dépit de (ou grâce à) cette série de chocs.

    Pour supporter ces épreuves, elle doit développer des stratégies d'adaptation (les psychologues anglo-saxons appellent cela le "coping")à la maladie, et à ses conséquences pour elle-même et pour son entourage.

    Car j'ai peu parlé dans ce texte déjà long de l'entourage, mais il est bouleversé par ces événements en forme d'Épée de Damoclès qui déchirent son existence.

    - Certaines stratégies sont efficaces pour la personne, car elles lui permettent de reconnaître la maladie, tout en reconstruisant une nouvelle vie. Parfois, elle ne peut plus exercer le même métier qu'auparavant. Le cerveau n'est pas un organe comme les autres, il est impliqué dans tant de capacités essentielles pour la vie psychique et sociale...

    - Parfois, la stratégie est inefficace: c'est par exemple le déni de la maladie. La personne ne va plus voir le médecin, se croit guérie, et un jour elle fait une grave crise d'épilepsie et on découvre que la tumeur a repoussé et qu'elle est devenue très méchante.

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  4. J'en veux énomément à la conseillière d'orientation dans mon jeune temps. "Trop émotif pout faire un métier dans le médical".

    Tu fais un sacré beau métier. "Soigner les autres"; c'est un métier où l'on ne triche pas. Alors vous qui avez cette chance, n'oubliez jamais les autres, ceux qui n'ont pas cette chance, ceux qui s'emmerdent dans la vie, ceux qui vont au boulot, sans passions, rien que pour faire vivre leur famille.
     
    L. Bourdin sur MDP avait écrit un billet sur les traumatismes et la résilience et j'avais répondu en boutade : "En psychologie rien ne se
    crée, rien de ne se perd", tous ces individus ayant eu des traumatismes, prennent de l’énergie pour soigner ces incidents laissant d’autres mal-êtres dans leur psyché.

    Peut-être en neurologie est-ce de même ?

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  5. Cher Jean,

    L'émotivité n'est pas un point faible, une fragilité, dès lors que nous parvenons à nous oublier un peu pour nous occuper de celui qui est là, en attente d'aide, immobile, alors que nous sommes debout et libres.

    La première fois que j'ai assisté à une opération de ce type (en tant que simple observatrice), j'ai cru que je serais effrayée. A mon immense surprise, je n'ai pas eu peur une seconde. J'avais vu le patient la veille, je l'ai trouvé là éveillé, courageux, et je passais d'un côté du champ opératoire à l'autre.

    Le chirurgien me montrait les zones du cerveau qu'il entaillait délicatement, je découvrais cette merveille qu'est le cerveau. J'étais émue de voir cette matière qui palpitait, au rythme du cœur, sous les doigts délicats du chirurgien, et de penser à tout ce qui est permis par cet organe. Je le dis souvent aux patients: que le cerveau est beau, pour qu'ils se réconcilient avec lui, pour qu'ils l'aiment.

    Les étudiants que j'amène avec moi n'ont pas du tout peur non plus.

    Pour répondre à ta question, je pense qu'effectivement on peut compenser, surmonter des traumatismes, dont il reste cependant quelque chose. N'est-ce pas ce que m'a dit ce patient avec ses "blessures de l'âme"?

    Mais apparemment, on peut tirer parti du "mauvais", du "mal", pour aller au-delà. C'est le message d'espoir serein qu'il m'a transmis, et que j'ai retenu dans mes termes - non religieux...

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  6. Encore un très beau témoignage Monica ;)

    Au-delà du geste chirurgical, quelque peu traumatisant, on a envie d'y associer la réparation...Or, elle passe par une transformation de l'être, serrer les dents, la tête dans l'étau de la souffrance...Et puis pris dans cette douleur, on ne la sent plus et là...on ne se prend plus la tête....croit-on...
    C'est ce lâcher prise que je ressens dans l'absence de peur des patients, dans la croyance porteuse d'espoir d'une libération de l'esprit et de l'âme...Cependant, une fois la transformation en cours, vient la prise de conscience : alors la peur prend tout l'espace, la trouille que l'épreuve se reproduise...La prière, l'espoir, la pensée magique, tout ceci comme des piliers pour consolider un mental très fragilisé qui a peur de ne plus pouvoir penser...le ressenti et la croyance pansent donc et sont vraiment de très bons alliés pour une réparation plus douce, une cicatrisation plus solide...Merci au Dieu de la chirurgie, à Toi Ange Gardien aux mots si pertinents, à la présence si réconfortante et Merci aux Acteurs, réels, imaginés, ressentis, dans la traversée de cette épreuve...Grâce à vous, les yeux des patients peuvent encore s'étirer pour rire ou pleurer...

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  7. Chère Fabienne,

    Il est vrai que les patients lâchent prise, complètement.Ils font confiance à l'équipe qui les entoure (dont nous connaissons de l'intérieur les failles), et c'est évidemment ce transfert positif, où intervient une forme d'idéalisation, qui assure sérénité et courage.

    Ce patient s'appuie sur sa foi, très puissante. D'autres s'appuient sur une forme très forte et profonde de curiosité à l'égard d'eux-mêmes, car ils ont le sentiment légitime d'être des pionniers qui assument une très étrange épreuve, hors pair (elle l'est).

    Mais tous savent aussi qu'ils n'ont pas le choix. S'ils refusent l'intervention, la tumeur risque de dégénérer. S'ils refusent l'éveil, ils courent le risque d'avoir de graves séquelles handicapantes.

    Et puis naît quelque chose qui ressemble au fatalisme (positif): ils sont sur la table d'opération comme nous lorsque nous sommes dans un avion. Nous faisons confiance au pilote, alors qu'il nous trimballe dans un gros oiseau qui plane, miraculeusement, dans le ciel...Que faire d'autre que lâcher prise?

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  8. Tout à fait Monica: je crois que l'on considère comme une épreuve un ensemble de faits qui nous obligent à lâcher prise, à avancer en aveugles, pour revenir ou parvenir à un état plus connu où la maîtrise est possible...
    Le lâcher prise peut être rassurant voire ennivrant: sensation de chute ou de montée non contrôlée...Et c'est là que certaines personnes, dans un état dit "critique", ont tout à transmettre, ils ont un recul nécessaire sur la vie - évoquer Dieu, c'est mentionner "l'après vie" : ils se laissent porter, rassurent même parfois l'équipe soignante, qui elle, doit maîtriser...Ces tensions antagonistes permettent un travail efficace, avant, pendant et après l'acte chirurgical...La maladie ainsi vécue et dépassée doit laisser des cicatrices, qui peuvent renforcer la force de vie mais aussi préparer, quelque part, à un ailleurs, défini par Dieu, par la croyance en un endroit, un quelque part, plus rassurant que le rien...Le lâcher prise est donc nécessaire pour laisser la place à une dimension que l'on évoque peu dans l'effervescence d'un quotidien qui remplit suffisamment nos pensées de concret ou de maîtrise...

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  9. Oui Fabienne, tu as raison. Depuis que j'accompagne ces patients, je n'ai plus la même représentation de la maladie et de la mort qu'avant. J'ai également une autre idée des capacités de résilience des êtres dans des situations très difficiles. Ces personnes m'apprennent à concevoir la vie d'une façon nouvelle.

    Cela est d'autant plus troublant que c'est le cerveau - le centre de la conscience, de l'identité- qui est touché, creusé, pendant que les gens sont éveillés. On n'a pas fini de comprendre les enjeux de ces gestes qui touchent le centre de la conscience. Le vif saisit le vif à vif.

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  10. Le cerveau est le siège de l'activité principale de l'être humain...On appelle d'ailleurs "légume" une personne dont le cerveau ne fonctionne que pour les fonctions végétatives...Il perd sa qualité d'Homme. Or, toucher les parties palpitantes de ce cortex, peut avoir des conséquences largement expliquées aux patients...Ils savent qu'ils ne pourront peut-être plus signifier de leur existence ou encore ne plus sortir les mots qui construisent le quotidien, qui soulagent, qui permettent de prendre un certain recul par la symbolisation...La dimension de perte de soi est forte...C'est ce vide ainsi ressenti qui nous est souvent étranger, que nous pouvons juste imaginer ou supposer...Là est le virage qui mène sur une route connue - "ouf! on l'a échappé belle" - ou inconnu -"c'était le risque à prendre"...La vie induit à chaque virage cette remise en cause d'elle-même, ce remaniement qui peut faire basculer...
    Quel rôle a le thérapeute à ce moment si...vital??

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  11. Commentaire réédité car comportant des erreurs, et incomplètement publié, sorry ..
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    En fait je ne pense jamais que la personne puisse perdre son identité ou son âme après l'intervention, comme on le voit dans les troubles sévères de la psyché ou après des lobotomies. Et les personnes ne le pensent pas non plus.

    En revanche, elles peuvent parfois sembler "désaffectées" après l'intervention, je l'ai vu parfois, c'est attristant, et puis elles retrouvent le noyau de leur être. C'est donc transitoire, comme après un état de choc.

    Le fait que les gliomes infiltrent lentement le cerveau permet probablement un ajustement psychologique et social progressif, avant et après l'intervention.C'est ce qui doit expliquer la continuité de l'être.

    Cela dit, beaucoup de choses changent pour les gens après, notamment quand certains réseaux impliqués dans l'émotion sont touchés, parce qu des séquelles peuvent affecter par exemple la vie professionnelle, et parce que la finitude et la mort se sont rapprochées des personnes. Cela peut changer les priorités dans leur vie, ce que ne comprend pas nécessairement l'entourage qui, lui, vit au rythme d'avant.

    A ce niveau-là - l'après - le scandale est que personne quasiment ne s'occupe des patients et de leur famille, car il n'y a aucune structure, pas de psy formés.

    Il n'y aurait pas de psy auprès des gens si nous n'étions deux à donner du temps (pour moi, de recherche) à ce travail. C'est honteux.

    Haute technicité d'un côté, désert de l'autre...

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  12. J'ai vu aujourd'hui une patiente de 39 ans, dont le gliome a été diagnostiqué en Juin.

    Elle m'a demandé à un moment s'il était normal qu'elle ne soit pas choquée, qu'elle soit même soulagée par ce diagnostic. En fait, depuis deux ans, elle ressentait une intense fatigue, sa mémoire n'imprimait plus rien. Elle avait été suivie par un psychiatre pour "dépression", et les antidépresseurs n'avaient pas agi. Elle prenait sans cesse sur elle pour compenser ses difficultés à assurer les tâches professionnelles (qui requièrent beaucoup de mémoire)et familiales (elle a deux petites filles de 7 et 5 ans).

    Le diagnostic de tumeur (porté après six chutes dans la rue)l'a, dit-elle, déculpabilisée, et sa mère, qui avait été la seule à avoir remarqué des changements en elle, en a été aussi très soulagée, après le choc de l'annonce.

    Elle attend maintenant l'intervention avec une certaine impatience, car elle se dit que si elle est parvenue à donner le change aux autres malgré cette tumeur (qui comprime déjà certaines structures cérébrales), elle retrouvera après la convalescence de bonnes capacités, peut-être de meilleures capacités.

    La seule chose qui soit poignante pour elle, c'est lorsqu'elle pense à ses petites filles. Elle fait d'ailleurs depuis le mois de Mai (un mois avant le diagnostic) des cauchemars où sont impliquées ses filles, à qui elle a dit qu'elle était malade. D'autre part, elle se dit que, à cause de cette tumeur, elle n'a peut-être pas été une bonne mère.

    Sa fille aînée a parfois des crises de larmes, s'accroche à elle en pleurant. La détresse qu'elle-même ne ressent pas du tout est probablement projetée sur, et ressentie par l'enfant, qui anticipe déjà l'intervention avec des jeux de légos représentant l'hôpital.

    Nous avons là un autre cas de figure des mécanismes de défense que mettent en jeu les personnes, et qui leur donnent une force pour affronter relativement sereinement un diagnostic de tumeur cérébrale et une intervention sur le cerveau.

    Le cerveau de cette personne s'est adapté depuis plusieurs années à l'envahissement par cette tumeur, ce qui a probablement modifié des mécanismes psychiques.Parallèlement, la personne a donné un sens positif au diagnostic: il la déculpabilise de toutes les défaillances si frustrantes qu'elle ressentait, et qu'elle ne comprenait pas.

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  13. Hélas, est prévu, sans que les médias n'en parlent pour le moment, un plan de suppression de 400 postes dans l'Assistance Publique, dont des postes de Praticien Hospitalier. Les Chefs de service envisagent une grève, vu la gravité de la situation...

    On apprend dans le Monde d'aujourd'hui que, en visite à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif Nicolas Sarkozy a été confronté aux accusations du syndicat SUD-Santé de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui s'indignait du coût du déplacement. Évoquant un "état de siège", le syndicat parle d'un déplacement qui a coûté 200 000 euros, soit "au bas mot à l'équivalent de huit infirmières sur un an".

    Sarkozy balaye évidemment toute polémique. Luc Chatel a dénoncé une "polémique absolument ridicule". Le chef de l'État a dit ne pas comprendre les raisons de cette polémique. J'ai beaucoup de peine pour ceux qui font des polémiques, ils doivent être si malheureux dans leur vie qu'ils ne comprennent pas les enjeux", a-t-il ensuite ajouté. Évidemment, le coût de la visite n'a pas été précisé...

    On cauchemarde !

    Et, dans la foulée, Sarkozy annonce ... le lancement d'un appel d'offres pour la création de cinq instituts hospitalo-universitaires (IHU) dès 2010. Ces instituts "seront des plates-formes de soins, de recherche et d'enseignement que nous voulons de niveau mondial, organisées autour d'un projet scientifique cohérent", a expliqué le chef de l'État, indiquant qu'ils disposeront de "contrats qui seront attractifs" pour attirer "les meilleurs professionnels, français et étrangers". Le président a enfin proposé que le futur grand emprunt "puisse financer certains investissements" nécessaires à la mise en place des ces IHU.

    Appauvrissement de l'hôpital public, création de "Centres d'excellence" pour la vitrine...Notre système de soins est de plus en plus menacé.

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  14. Lu dans le Figaro:
    L'Assistance publique vient de dire qu'elle a payé "seulement" 156652 euros pour la visite de Sarkozy.
    A l'heure des réductions drastiques de personnel, cela apparaît comme une provocation...
    Ce n'est pas demain que l'on pourra organiser le soutien psychologique des patients opérés éveillés de leur tumeur cérébrale...

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  15. J'ai revu aujourd'hui la patiente dont j'ai parlé l'autre jour.

    Elle était sereine, m'a remerciée d'une façon très touchante. Je n'avais fait que l'écouter et lui expliquer ce qui allait se passer.
    Si peu de choses...

    Depuis que nous avons parlé, m'a-t-elle dit, elle dort bien, ne fait plus de cauchemars, a expliqué à son mari et ses enfants tout ce que je lui avais dit. Ses deux petites filles sont moins inquiètes, rassurées que leur maman ne perde pas ses cheveux.

    Elle m'a dit "Je pense que je devais leur transmettre mon angoisse".

    De la résilience humaine...

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  16. L'hôpital public est en grave danger.

    Dans le seul service de Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent de la Salpêtrière, qui accueille les enfants les plus mal mentalement de la région parisienne, 22 suppressions de CDD sont prévues, compromettant très gravement le fonctionnement du Service et donc la prise en charge de ces enfants.

    Une pétition circule, à signer et à faire circuler pour la défense de l'Hôpital.

    http://petition-mdhp.fr/index.html

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  17. J'ai accompagné mardi au Bloc un jeune comédien de 29 ans, atteint d'un très gros gliome temporo-occipito-temporal à droite (il est gaucher).

    Il s'était prêté à tous les tests avec un intérêt et un enthousiasme formidables, et il affrontait l'idée de l'intervention en toute confiance.

    Il a été d'une patience extraordinaire, alors que son éveil a duré plus de 3 heures et demie. Les zones touchées par la tumeur étant impliquées dans la vision, les stimulations ont déclenché des images étranges, ayant les couleurs de l'arc-en-ciel.Il m'a demandé de le fixer dans les yeux car, disait-il, il voyait ainsi mieux dans le noir de mes iris ces anomalies. Il a tenu sans cesse ma main, qu'il caressait doucement ou serrait fortement en s'excusant quand il avait mal, je lui ai massé la jambe gauche qui était devenue lourde et douloureuse, et il a voulu que j'enregistre à plusieurs reprises des séquences de l'intervention, afin d'en garder des traces.

    Il avait écouté du Brahms la veille au soir (il est aussi musicien) et il a suggéré que l'on mette de la musique au Bloc. Une très bonne idée.

    Aujourd'hui, je l'ai revu avec son bandage sur la tête, en train d'écouter de la musique. Nous étions heureux de nous voir. Il a une perte partielle de la vision à l'œil gauche: le champ visuel est partiellement amputé. Prévenu de ces possibles suites avant l'opération, il les accepte avec courage.
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    Je profite de ce commentaire pour souhaiter la bienvenue à Melchior, qui est revenu. Bienvenue à Melchior, Immanence, Multitude et Meuh Meuh d'or, qui nous manquaient.

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  18. ... Et bienvenue au chat poète Griffollet, cela va de soi.

    Mais lui, qui n'aime guère les voyages, et se sent ici comme chez lui, errait de temps à autre sur ce Blog: j'ai vu plusieurs fois vibrer ses moustaches ;o)

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  19. Melchior est revenu! Chic, chic, j'y cours, merci Monika.
    Enfin j'y courus. Comme une gamine qui a vu l'âne au fond du pré, si vide depuis trop longtemps. Le sourire banane, sentant déjà les poils courts et drus de la joue de la bourrique, tout contre le visage d'une gamine ravie. Comme un parfum d'hier. C'est tout pareil, Melchior, tout pourri comme une vieille pomme ce club. Bien-sûr parfois sur la misère pousse une pensée. Une pensée? Pourquoi pas un dahlias pendant que j'y suis. Tout collé contre un journal en forme de tribune au service de quelques-uns. Je ne te lirais sans doute plus ou peut-être une autre fois. Encore. Mais oui, mais non, à la Normande. Comme les ânes et les pommes.

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  20. stop!
    On ne court pas...
    On se pose et repose.

    Courir après un âne qui va se faire arracher les oreilles NUIT GRAVEMENT À LA SANTÉ!

    Si on parlait de l'automne!

    Au fait Monica comment empêcher quelqu'un de retourner voir (comme du voyeurisme) le cinéma de Médipart?
    Je cherche une tisane pour lutter contre cette attirance :je retourne dans ma cuisine préparer cette décoction magique que je vous offrirai pour vous guérir !

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  21. Bonsoir Marie...
    Rire. J'ai un peu l'impression de me tromper de fil. Pardon Monika... (sourire)de jouer les trolls. Mais c'est savoureux comme du bon pain quand on a faim que de pouvoir ici laisser un message à la bourrique. Il est bon de ne pas trop se prendre au sérieux. Et de s'amuser aussi.

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  22. Super, Marie, tu m'as devancée, avec ta tisane.

    Nous devons protéger notre Baudet du Lieu maudit, car il avait fini par en perdre son merveilleux humour.

    Comment on fait pour ne plus aller sur Mediapart ? Eh bien on n'y va plus. C'est ce que je fais depuis quelques jours, et c'est aussi merveilleux que d'être à distance d'un terrain de combats. Je respire et soupire d'aise. Argh ! Que c'est bon !

    Chère Brocéliande, espèce de faux-nez d'Art Monika, on ne court plus là bas, dans le lieu maudit.Des pensées et des violettes, on en trouve ailleurs, sans se frotter à des herbes urticantes et sans se distordre l'âme dans des vilains et stériles jeux de rôles.

    La vie vaut tellement mieux que cela... La vie qui palpite si merveilleusement dans le cerveau .

    Et hop, je reviens au sujet du Billet que Melchior va bientôt commenter. Il me l'a dit ;o)

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  23. Dans tous les cas, j'aime beaucoup quand le baudet fait sa mule, vulgaire passeur de drogue dure à la frontière mexicaine. La-bas, monsieur, on ne rit pas... on compte. Parce qu'il y a la moustache du père... qu'en finit pas de vibrer, vu que c'est lui qu'à l'oseille.

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  24. Sauvons Melchior!

    Envoyez vos dons sur ....mon compte en banque!(auvergnate à vie!)


    Pas facile de se sortir des bourbiers des sites dits participatifs!

    Melchior si tu me lis :quitte ce lieu maudit qui va te réduire en serpent.
    Viens, j'ai trouvé la tisane.

    Préparation :une pincée de lucidité, 3 gouttes de patience, 1 pincée de volonté, un zeste de dégout et en avant pour rompre le filtre qui te retient à Médiapart.

    Ben quoi tu t'es transformé en grenouille :je refile dans ma cuisine, j'ai du me tromper dans le dosage!

    Melchior en grenouille :pardon Melchior...

    Je vais essayer une autre tisane pour te transformer en ...ce que tu veux mais plus en serpent de MEDIAPART.

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  25. La moustache du père, Brocéliande, tu parles de celle de l'Aile Pleine assez cabossée? OUARF !!

    Ah ah... et tu dis qu'il a l'oseille ? Alors, prends-la si t'es encore bleue et tire-toi!On ouvre un compte collectif si tu veux?

    Melchior ne risque plus les méfaits de l'addiction, il a acquis la sagesse Belle Hellène, avec une coulée de chocolat comme il aime! Ce qui ne l'empêchera pas de faire sa mule, il ne manquerait plus que ça. Un Baudet est, et reste, un baudet!

    Hi hi hi han... (braiment jubilatoire)

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  26. Vu aujourd'hui une jeune femme de 32 ans, qui a deux petites filles dont la dernière a 4 mois et demi. Elle a un gliome apparemment de bas grade.

    Elle est arrivée très angoissée, ayant rencontré dans l'hôpital où elle avait fait ses examens, après une crise d'épilepsie, des médecins qui lui avaient parlé de sa "durée de vie", lui avaient brossé un tableau apocalyptique des séquelles, voulaient l'opérer d'urgence... sans rien lui expliquer.

    Son mari et elle ont rapporté des propos médicaux d'une certaine violence, complètement déshumanisés. Elle dit s'être cependant défendue: "Il parlait devant moi comme si je n'étais pas là, alors je lui ai dit 'mais c'est de moi qu'il s'agit', regardez-moi".

    Nous avons travaillé toutes les deux tranquillement, je lui ai dit des mots positifs et transmis des images paisibles, lui disant de se les approprier si elle le voulait, à son rythme. Elle est repartie plus tranquille.

    Je lui ai parlé de toutes les expériences des autres patients, qui me permettent de dire le plus simplement, et de la façon la plus authentique, ce qui l'attend.

    Merci à tous ces patients si courageux, comme le jeune comédien de 29 ans qui est sorti de l'hôpital mercredi, souriant et détendu, malgré l'amputation (espérons provisoire) de son champ visuel de l'œil gauche. Il avait un si beau sourire, sa compagne était si émerveillée de le voir en aussi bonne forme...

    Carpe Diem: vive la vraie vie...

    Merci à Parleur de m'avoir ramenée à elle.

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  27. Je viens de retrouver, dans Courrier International (2-22 août... 2007 !,la traduction d'un article de Time ("La biologie de la joie"), consacrée aux travaux de Richard Davidson sur les centres cérébraux des émotions positives. A suivre...

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  28. Il est vrai, cher Melchior, que Richard Davidson s'intéresse aux émotions, et qu'il a notamment étudié l'activité cérébrale des moines en méditation.

    C'est à ce type de travaux que je pensais en mentionnant dans mon Billet la foi très forte et le recours à la prière du patient. Ils peuvent avoir constitué des éléments protecteurs contre les effets délétères de son énorme tumeur, qui aurait dû provoquer des crises d'épilepsie.

    Comment ne pas évoquer, au plan littéraire, L'art de la joie de G. Sapienza, que me conseilla de lire Parleur?

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  29. Un article intéressant dans Agoravox, qui soulève une question occultée : les causes environnementales de certaines pathologies.

    http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/cancers-professionnels-silence-on-63328

    Les données épidémiologiques disponibles à ce jour confirment que l’hystérie pro-vaccinatoire du Premier ministre et de la ministre de la Santé est bien guidée par d’autres intérêts que la santé publique.

    Pendant qu’une propagande infernale nous a bassinés avec H1N1, silence dans les rangs à propos d’un réel fléau sanitaire : les statistiques du cancer s’affolent. En 1980, l’IVS comptabilisait 150 000 nouveaux cas de cancers par an, contre 320 000 aujourd’hui.
    A quoi sont-ils dus ? Lisez la réponse d’Annie Thébaud-Mony, sociologue directrice de recherche à l’Inserm, interrogée par nos confrères de la télé locale Canal Maritima (voir en vidéo le premier sujet du journal) : "Il y a un discours officiel disant que les cancérogènes sont ceux auxquels vous vous exposez volontairement (le tabac, l’alcool, etc.). Ce discours officiel masque complètement la réalité et avec un aspect délibéré, c’est-à-dire que les industriels paient des scientifiques à noyer le poisson concernant tout ce qui est cancérogènes professionnels et environnementaux".

    Et les premiers sont particulièrement sous-évalués : sur les 320 000 nouveaux cas recensés chaque année, "Seuls 1800 sont reconnus comme des cancers professionnels", précise la journaliste de Maritima. "Un énorme problème est que dans notre pays, les cancers professionnels sont sous-déclarés, ce qui signifie en clair que le plus souvent les victimes ne savent pas que l’origine de leur cancer provient d’une exposition liée au travail", explique sur son site l’Association pour le recherche thérapeutique anti-cancéreuse (Artac).

    "Les atteintes à la santé liées au travail sont largement sous-estimées. En France, le travail tue, blesse et rend malade, à raison de deux morts par jour dus à des accidents, de huit morts par jour dus à l’amiante, de deux millions et demi de salariés exposés quotidiennement à des cocktails cancérigènes, de millions d’hommes et de femmes constamment poussés aux limites de ce qu’un être humain peut supporter, moralement et physiquement (4)", écrit encore Annie Thébaud-Mony pour Le Monde Diplomatique.

    La logique du système poussée à son paroxysme : on culpabilise le malade en surévaluant de façon outrancière les cancers liés au tabac et à l’alcool (il n’aurait eu ce qu’il mérite) tandis que les entreprises continuent de jouer avec la vie de leurs salariés, pour faire des économies et ainsi rémunérer davantage leurs actionnaires. Qui a dit : "Nos vies valent plus que leurs profits" ?
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    Sans parler des études sur les ondes qui traversent en long, en large et en travers, nos corps, et dont nous demande de croire à la totale innocuité...

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  30. Petite information publicitaire.

    Demain, cet article sur la neurochirurgie éveillée du cerveau sera publié dans Agoravox.

    http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/plasticite-du-cerveau-et-64694

    Petit essai test... sur une agora que j'espère ouverte. Pour les agoras closes, j'ai amplement donné ;o)

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  31. Tu sais quoi? Et bien c'est une très bonne nouvelle. A cause de toi, note le "à cause", ces derniers temps je vais de plus en plus souvent traîner sur ce lieu pas encore maudit, à la modération qui semble pensée, et qui de surcroît vient encore aujourd'hui de faire l'objet d'une entrée sur Yahoo News. Alors, à la une, à la deux, à la trois...
    je note tout de même le caractère très pointu de ton article... ouarf! et son caractère non polémique re_ouarf... Heureusement là-bas on peut voter (un sorte de "recommandé" comme on dit ailleurs. Mais attention : recommander, n'est pas voter, faudrait pas mélanger les serviettes et les torchons . Parce que là-bas, chez ces gens là, on ne vote pas monsieur, on ne vote pas. On recommande ) ouarf, ouarf... bonne chance

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  32. Un article intéressant de Pierre Le Hir sur Yehezkel Ben-Ari, scientifique à l’esprit très ouvert, qui s‘intéresse à la plasticité du cerveau et aux arts plastiques.
    Un souffle d'air !
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    http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/12/15/yehezkel-ben-ari-plasticien-du-cerveau_1280898_3244.html
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    Né en 1943 en Égypte, il a fait ses études en Israël, travaille en France. Il parle le français, l'hébreu, l'arabe et l'anglais. Élevé dans les trois religions monothéistes, il a été "guéri des trois en même temps". A jeté par-dessus bord les idéologies simplificatrices. Exècre "tous les fanatismes". Ne croit qu'en l'homme. En la vie, "complexe et belle". Et en l'art. Il est passionné d'arts plastiques.

    La philologie l'avait tenté dans sa jeunesse, passerelle entre les langues, les civilisations et les hommes. Il se penchera sur une autre forme de langage, les signaux électriques qui parcourent les neurones. "Le cerveau m'a toujours fasciné, dit-il. J'ai cherché à comprendre comment les courants qui y circulent, à l'état normal ou pathologique, peuvent générer du sens."

    Il s'intéresse d'abord à l'épilepsie temporale, qui affecte l'hippocampe : la plus fréquente chez l'adulte et la plus grave, parce que rebelle à tout traitement. Il montre comment "une crise en entraîne une autre", en provoquant la formation de nouvelles connexions aberrantes entre neurones. Une démonstration de la prodigieuse plasticité du cerveau, c'est-à-dire de sa capacité à réorganiser ses réseaux. Dans le cas présent, hélas, avec un effet non pas réparateur, mais au contraire aggravateur.

    Il se focalise alors sur le développement cérébral. Et met en évidence que "le cerveau immature (du fœtus ou du nourrisson) n'est pas un petit cerveau adulte, mais obéit à ses propres règles. Ses neurones sont d'une nature physico-chimique différente. Cela signifie, par exemple, qu'un médicament administré à une femme enceinte peut avoir des effets opposés sur son embryon. Et qu'il ne faut pas utiliser les mêmes molécules pour traiter un adulte et un nouveau-né.

    Son expérience lui fait penser que "gènes et environnement - les médicaments consommés pendant la grossesse comme les pesticides répandus dans la nature - ont partie liée dans la maturation cérébrale". Et douter que les affections neurologiques puissent être soignées par la thérapie génique, qui "fait abstraction des réorganisations neuronales au cours de la maladie".

    A la fin des années 1990 déjà, il dénonçait, dans La Croix, "la génétomanie et les mensonges du tout génétique", comme une approche profondément "réactionnaire" restreignant l'humain à son génome, c'est-à-dire à "un jeu de chiffres et de lettres".

    Aujourd'hui encore, il y voit un "réductionnisme" parent de l'intégrisme religieux. "On ne résout pas un problème en le simplifiant".

    "Les applications de la recherche fondamentale, dit-il, viennent comme le fruit sur la fleur." Mais, ajoute-t-il, "une découverte ne se programme pas, elle emprunte toujours des chemins buissonniers". Ceux qui mesurent la qualité de la recherche à l'aune des brevets sont "à côté de la plaque", insiste-t-il: "La recherche a pour seule finalité la connaissance. L'attribution des crédits ne doit dépendre que de l'excellence de cette recherche, pas de ses applications."
    _________________
    Bravo !

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  33. J'ai fait une erreur de Fil. Sorry.
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    La situation, déjà très difficile dans les hôpitaux, va s’aggraver ces deux prochaines années. DANGER !
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    http://www.leparisien.fr/economie/le-plan-de-reorganisation-des-hopitaux-de-paris-devoile-23-01-2010-788276.php
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    Vitrine des hôpitaux de France, l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) poursuit sa mue à vitesse grand V.

    Dès 2008, le principe de regrouper les 37 établissements en 12 groupes de soins a été acté. Et le conseil exécutif vient d’approuver les premières orientations stratégiques pour les quinze ans à venir.

    Ce vaste chambardement passe par la suppression de 3 500 postes d’ici à 2012.

    Bien entendu, nous dit-on, cette profonde réorganisation ne se fera pas contre les malades : «partout, nous allons nous adapter à leurs besoins. Dans chacun des groupes créés, la population trouvera une offre complète et centralisée», «cette modernisation se traduira le plus souvent par une meilleure organisation de la prise en charge».

    La méthode Coué en somme?

    L’annonce de la suppression de 3 500 postes d’ici à 2012 soulève un tollé... Mais "Pour maintenir nos équilibres économiques, nous devons développer notre activité et mieux maîtriser nos coûts, entre 90 et 100 millions d’euros par an d’ici à 2012 ; 70 % de notre budget correspondant à de la masse salariale, nous devons effectivement supprimer entre 3 000 et 4 000 postes sur un total de 92 000. La moitié environ concernera les soignants et les médecins, l’autre moitié le personnel administratif. Mais, je le répète, du fait des réorganisations prévues, les malades n’en pâtiront pas".

    L’annonce de fermetures de maternités a aussi fait bondir… «Mais nous accueillerons de plus en plus de futures mamans !"

    Puisqu'il le dit !
    __________
    Supprimer des postes de soignants et de médecins dans des hôpitaux qui en manquant déjà cruellement.

    Quelle aberration !!!!

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  34. Ce genre d'information est à la fois nécessaire et déprimant. On a vraiment le sentiment d'assister à la mise en œuvre accélérée d'une "Politique de Civilisation", c'est à dire d'une politique de destruction de notre civilisation telle qu'elle avait commencé à se construire. A la vitesse à laquelle les dégâts s'accomplissent et quand on considère la profondeur de ces dégâts, leur rôle profondément destructurant et stressant pour notre société, que va t-il rester en 2012 ? En admettant que l'équipe actuellement au pouvoir soit renvoyée (ce qui n'est pas acquis !) le chantier de refondation sera tellement énorme et miné que je n'ose y penser, ne voyant guère à gauche de prise de conscience, ni de réflexion, ni de propositions à la hauteur des enjeux. A moins que cela m'ait échappé…

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  35. Non, la gauche n'a apparemment pas avancé, ne sachant plus où elle habite et ce qu'elle pense.

    De toutes façons, comme elle avait elle-même introduit une politique de gestion économique de la Santé - ce qui ne peut en aucun cas être le critère prévalent -, elle avait bien amorcé le mouvement que Sarkozy ne fait qu'amplifier et accélérer!

    En attendant, les citoyens que nous sommes devrions nous bouger les fesses, avant de nous sentir concernés seulement quand nous devenons patients ou familles de patients...

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  36. Eh oui.
    La gauche traditionnelle n’est déjà plus opératoire, la gauche nouvelle (audacieuse, généreuse, voluptueuse) ne l’est pas encore. Il y a là un vide, propice à tous les mauvais coups.
    (Cette remarque vaut pour plusieurs pays d’Europe occidentale, au moins l’Italie, la France, la Belgique…).

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  37. Cher Melchior, quand vous dites que la gauche nouvelle n'est pas encore prête…
    C'est rien de le dire. Avec le mouvement général de rétraction des pulsions de vie, les progrès du puritanisme et du porno qui sont indissociables, la progression sournoise et constante depuis au moins trois décennies d'un "réalisme" fait de résignation parfois agressive aux valeurs du marché qui envahissent même la façon de rêver et les vies privées, je me demande si je verrai le sursaut et si la génération qui le produira n'arrivera pas bien tard.
    Ce n'est évidemment pas une raison pour se résigner et pour abandonner le combat, mais on se sent parfois tellement isolé… J'avais espéré que Médiapart serait une agora des rêveurs d'avenir, un haut lieu à la fois de résistance et d'invention, libéré des enjeux de pouvoir et des dérives bureaucratiques ou boutiquières mais malgré la qualité de certains blogueurs et/ou commentateurs qui y sont encore, malgré le travail remarquable de certains des journalistes (en particulier Laurent Mauduit et Martine Orange) j'ai l'impression que ça part un peu en vrille. Alors ? Les groupuscules, avec leur impuissance qui les conduit souvent au n'importe quoi de cheval sans les empêcher d'être le théâtre de luttes féroces pour un dérisoire pouvoir interne quel que soit leur discours de liberté ? Les partis, avec les mêmes blagues pas drôles auxquelles s'ajoutent les lourdeurs bureaucratiques et les inerties idéologiques ? Il reste des blogs comme celui-ci où quelques citoyens stimulés par l'incroyable Monica essaient de réfléchir ensemble sans trop faire les Bandar Log. Ça fait du bien et peut-être que ça contribuera un peu à faire fermenter (oui, Griffollet, c'est cacophonique…) la pâte sociale. La plasticité et la résilience du cerveau ne se voient pas autant que je le voudrais dans les productions des cerveaux qui sont au pouvoir ou ambitionnent d'y accéder. Je me demande s'il n'y a pas un biais de recrutement…

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  38. Cher Parleur,

    Ce que m'apprennent ces patients, c'est comment l'humain a de merveilleuses capacités quand, confrontés au pire, il se met à hiérarchiser ses priorités, à élaguer les queues de cerise et à percevoir l'essentiel.

    J'ai revu hier la patiente, opérée il y a 15 jours dans une zone majeure du langage, dont j'avais parlé dans le Fil de ce Billet (elle faisait, avant la découverte du diagnostic, des cauchemars qui se terminaient toujours tragiquement pour ses deux petites filles).

    Elle a sereinement affronté l'intervention, et c'est après - comme tous les patients - que la déprime, l'impatience, le stress, lui sont tombés dessus. Elle (qui travaille dans l'édition) devait relire plusieurs fois des phrases avant de les comprendre, ne trouvait pas toujours ses mots, ne savait plus préparer une quiche lorraine. "J'ai été odieuse, une ordure avec mes proches" m'a-t-elle dit, sévère.

    Je l'ai enjointe (comme le font ses proches) à être moins dure avec elle-même et à se laisser le temps de retrouver ses capacités.Elle a enfin accepté hier d'aller en maison de repos.

    Elle a découvert, depuis ces événements qui ont traversé sa vie et qui la laissent en suspens (seuls 60% de la tumeur ont pu être enlevés sans dommages), ce qui est accessoire et ce qui est essentiel, comme beaucoup de gens qui affrontent des maladies graves avec sagesse.

    Alors, c'est de cela qu'il nous faut repartir: de notre pâte humaine, de nos sens, de nos sentiments, de nos émotions, de nos forces et faiblesses... Toute notre humanité riche et contradictoire que le discours politique, pétri de rationalisations en gros bois, ce discours "phallique", "masculin", "castrateur" que je n'arrive même plus à entendre, a déconnecté de la vie.

    Cette déconnexion est tragique. Elle s'est installée parce que le discours politique a été créé par des gens en situation de dominance (hommes, blancs, bourgeois...)qui ne voyaient que dans un brumeux lointain la vraie vie des vrais gens que nous sommes...

    Et que je t'élabore des plateformes, des programmes, des principes... sans la vie pour les nourrir. Même la notion de "participatif" ils l'ont asphyxiée, comme ils asphyxient tout.

    De l'air !

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  39. La charte des droits et des devoirs du bon citoyen.

    Le ministre du parti de l’Intérieur a eu la riche idée d’ouvrir le Parti de l’Intérieur, dès l’âge de 18 ans, à une nouvelle caste « des bons citoyens » soutenant Big-Brother et respectant l’Identité du Parti de l’Intérieur. Les renégats, les traites, les droit-de-l'hommistes, les humanistes, les féministes, les citoyens de seconde zone seraient mis sous contrôle sévère, quant aux intouchables, ils seraient carrément conditionnés, ghettorisés et déchus des droits civiques voire expulsés.

    Ce « Permis de Bon Citoyen » sera réactualisé chaque année par un Entretien Individuel d’Appréciation avec le premier secrétaire de la section locale qui remontera le rapport et l’enregistrement audiovisuel dans le système d’information de Big-Brother. Revalidant cette charte à chaque fois, le citoyen devra établir deux objectifs personnels nouveaux comme :


    - Faire du démarchage ou de la diaspora dans la classe moyenne des renégats et la caste immonde des intouchables.


    - Falsifier les chiffres statistiques pour les services de l’information et servir les journalistes aux ordres par des scoops et des informations valorisant et glorifiant le Parti.


    - Faire le petit soldat dans les grandes manifestations organisées par le Parti de l’Intérieur en province.


    Dans cet entretien, le premier secrétaire de section, listera les immodifiables données des 175 critères qui auront permis d’évaluer le bon citoyen. Dans cette liste, le comportement en société, la soumission au Parti, l’obéissance sans réserve et la présentation physique font partie des principaux critères.


    Au vu de ses résultats, des Gratifications Individualisées de Reconnaissance, des Primes d’Intéressement Exceptionnelles et des participations dans le « Bouquet’s Option » lui seront accordées.

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  40. Cher Jean,

    Je me plaignais du manque d'humanité des discours politiques, et tu l'illustres parfaitement avec cette Charte du bon citoyen... que la droite, quelque peu aidée par la gauche molle engluée dans ses contradictions, met en application.

    Car, mine de rien, pendant que l'Inde tente de vraiment abolir - non sans mal - le système des castes, nous sommes en train de les rétablir.Nous sentons bien aussi une tentation de régression du droit des femmes, qui avance voilée...Priorité des luttes oblige! Les antisexistes poilues contre la foufounista au couvent! Le Politburo veille au groin !

    Résistance! Rébellion! Pas de soumission!

    Notre cerveau est une matière plastique et interconnectée, ne l'oublions pas! Il faut en activer toutes les zones.

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  41. A propos de la gauche et de la réforme hospitalière... Rappelons que Claude Evin, qui a démantibulé le système voici plusieurs années, sous un gouvernement de gauche, est actuellement chargé de mission auprès du Ministère de la Santé pour continuer la casse.

    Pour le moment, le PS se révolte contre la télévision et ne bouge pas sur la question des hôpitaux. Ceci explique sans doute cela.

    Emmanuelle Cosse, 2ème tête de liste sur la liste Paris pour Europe Ecologie Ile-de-France, a fait à propos de ce dossier un Communiqué:

    Europe écologie Ile de France s’inquiète des restructurations annoncées par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris.

    Ces restructurations ne peuvent se baser uniquement sur des logiques comptables, sans prendre en compte les besoins sanitaires des franciliennes et franciliens.

    Elles ne peuvent pas non plus se faire sans la concertation avec les 90 000 personnels de santé concernés : on n’améliorera pas la qualité des soins en méprisant les soignants et leurs conditions de travail, et en supprimant des postes.

    Il y a lieu de s’inquiéter de cette logique des chiffres en cours sur les questions de santé, que la tarification à l’activité a consacré. Ainsi, depuis deux ans les hôpitaux connaissent des baisses historiques d’effectifs et de nouvelles suppressions de postes sont prévues jusqu’en 2012.

    Il est temps de rappeler que la santé est un bien primoridal qui ne se restructure pas au détriment de ses bénéficiaires.

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  42. à Parleur

    Melchior n'est pas là, mais je pense qu'il sera d'accord pour saluer, comme vous, l'improbable Monica, qui nous invite à casser le(s) discours politique(s) convenu(s) et à essayer de retrouver la voie du changement. De même que la poésie, la politique doit être faite par tous.

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  43. A propos de la misère de l'hôpital et du racisme.
    Lu dans Libération.
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    Solidaires de leur docteur. Une centaine de salariés de l'hôpital de Lens ont manifesté contre l'expulsion du Mounir Dehak, 31 ans, un urgentiste menacé d'expulsion vers l'Algérie pour le 21 février. Patrick Vandewalle, secrétaire général de la CFTC à l'hôpital, et aide-soignant, raconte.

    Le personnel de l'hôpital de Lens refuse l'expulsion d'un médecin. Ça s'est passé comment?

    Je travaille aux urgences comme aide-soignant, permanent de nuit, je connais bien le Dr Mounir Dehak. La préfecture ne lui a pas renouvelé ses papiers. Il est venu me voir, il m'a expliqué. On s'est mobilisé, parce que ce n'est pas normal. Il lui reste un an d'études à faire en France avant de terminer sa formation d'urgentiste. Ensuite, c'est un excellent médecin. On en manque cruellement dans la région et en particulier à Lens.

    Qui est le Dr Mounir Dehak?
    Il a fait ses études de médecine en Algérie, et il est venu en France pour se spécialiser en médecine d'urgence. Il a fait cinq ans d'études supplémentaires pour obtenir l'équivalence de diplôme et a passé sa thèse de médecine ici. Il est ici avec sa femme, il a eu une petite fille il y a 7 mois. Il a rendu énormément de services au centre hospitalier, et à la population lensoise. Le 1er mai, j'ai eu un accident de moto. Aux urgences, c'est lui qui m'a pris en charge. Je lui confierais mes enfants. Il a aussi fait des gardes de médecin senior au Smur. Il ne faut pas oublier qu'on a dû fermer une équipe du Smur de Lens, faute de médecins.

    Vous avez manifesté cet après-midi pour le soutenir.
    On était entre 100 et 200, des élus de Lens, Avion, étaient là. Le personnel aussi. Lui, il avait les larmes aux yeux. Ses grands-parents étaient français, quand l'Algérie était française. La France a eu besoin d'eux pour faire la guerre. Maintenant, on a besoin de lui pour soigner. Et on le renvoie comme un délinquant.

    Comment ça se voit, au quotidien, le manque de personnel?
    Ça va très mal. Le personnel est fatigué, stressé. Nos médecins partent les uns après les autres, les infirmières aussi, parce que les conditions sont de plus en plus dures, il y a de plus en plus de monde, personnes âgées, dépressions, cardio, chir... Il n'est pas rare d'avoir 14 à 17 lits dans les couloirs le matin aux urgences. Une fois, on est arrivé à 21 lits. Les structures sont pleines. La nuit, il nous arrive de plus en plus d'avoir 30 à 40 entrées, pour un médecin et deux internes. Là, on a un médecin de moins. Les autres devront assurer des gardes en plus. On nous parle de grippe, de prévention. Mais on manque de personnel, de matériel. Et maintenant, on met des médecins dehors. Je ne comprends pas.

    Recueilli par Haydée Sabéran

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  44. Lu dans Courrier International.
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    En analysant les ondes cérébrales d'un homme supposé être dans un état végétatif, des scientifiques sont parvenus à communiquer avec lui.

    Menée par Adrian Owen et son équipe de l'unité des sciences du cerveau et de la cognition du Medical Research Council à l'université de Cambridge, l'expérience a consisté à poser au patient des questions auxquelles il fallait répondre par oui ou par non, et à "lire dans ses pensées" en mesurant son activité cérébrale grâce à une technique innovante d'imagerie à résonance magnétique (IRM) fonctionnelle.

    Le patient, dans le coma depuis cinq ans, a ainsi pu interagir avec les chercheurs. A l'avenir, cette technique pourrait permettre à ce type de patients de contrôler leur environnement et d'exprimer leurs sentiments.

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  45. C'est une information FOUDROYANTE, si elle est confirmée puis validée par d'autres équipes. Foudroyante, vraiment. Et qui ouvrirait de sacrées perspectives scientifiques et thérapeutiques.

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  46. Cette expérience remet en cause les notions de conscience et de coma.

    Ce qui est décrit ici évoque dans une certaine mesure le Syndrome d'enfermement (appelé Locked-in syndrome en anglais). Le patient est éveillé et totalement conscient, il voit tout, il entend tout mais il ne peut plus ni bouger ni parler en raison d'une paralysie complète, sauf des paupières. Ses facultés cognitives sont intactes, d'où le nom de syndrome d'enfermement. Le syndrome d'enfermement est consécutif majoritairement à un accident vasculaire cérébral, plus rarement à un traumatisme, détruisant le tronc cérébral, partie du système nerveux central située à l'intérieur du crâne qui sert de passage aux nerfs qui vont vers le cerveau et à ceux qui en partent, véritable noyau de la sensibilité et de la motricité.

    Les patients sont pleinement conscients de leur corps et de leur environnement. Bien que n'ayant pas ou peu de contrôle sur leurs membres, ils peuvent les situer avec exactitude dans l'espace, et contrairement aux patients paralysés suite à une atteinte de la moelle épinière, ressentent encore le toucher et la douleur.

    Le livre de Jean-Dominique Bauby Le scaphandre et le papillon rend compte de cette expérience, le patient ne pouvant communiquer qu'avec un clignement de paupière.

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  47. *** Un article dans Le Monde rapporte les résultats d’une étude démontrant les liens pesticides/cancer, ce qui démontre, une fois de plus, la nécessité d’articuler étroitement maladie, gènes et environnement
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/02/06/les-agriculteurs-exposes-aux-pesticides-portent-des-precurseurs-du-cancer_1301932_3244.html#ens_id=1299588
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    L’étude Agrican, lancée en 2005, a été réalisé auprès des affiliés de la Mutuelle sociale agricole, le régime de sécurité sociale des agriculteurs. Elle comprend un versant épidémiologique, appuyé sur un questionnaire, et un versant biologique, avec des prélèvements sanguins.

    Ils ont détecté dans les prélèvements sanguins de plusieurs dizaines de participants à l'étude Agrican des cellules qui en sont normalement absentes et qui représentent les précurseurs des cellules tumorales constituant un lymphome de type folliculaire.

    Ces biomarqueurs témoignent d'un lien moléculaire entre l'exposition des agriculteurs aux pesticides, l'anomalie génétique et la prolifération de ces cellules, qui sont des précurseurs de cancer. Cet effet est fonction de la dose et du temps d'exposition", résume Bertrand Nadel.

    Ils ont identifié une anomalie génétique : un fragment du chromosome 14 se détache et vient activer un oncogène situé sur le chromosome 18. Les personnes exposées aux pesticides présentent dans certaines cellules sanguines (lymphocytes) cette anomalie génétique de manière beaucoup plus fréquente que les personnes non exposées. L'absence de régulation de l'expression de cet oncogène fait que des cellules qui auraient dû mourir vont proliférer.

    L'équipe de Bertrand Nadel, qui espère aboutir à terme à un outil de diagnostic précoce, va désormais étudier une population de personnes ayant développé le même type de lymphome afin de documenter la présence de ces biomarqueurs.

    *** Ces travaux sont à mettre en relation avec ceux de Charles Sultan, Professeur d'endocrinologie pédiatrique au CHU de Montpelier, qui montre depuis plusieurs années, non sans mal, que dès la vie intra-utérine le bébé d'aujourd'hui est exposé aux quelque cent mille substances chimiques présentes dans notre environnement. Le nouveau-né arrive au monde déjà contaminé, y compris par les pesticides que l'on trouve dans l'air intérieur. Or ces molécules restent stockées dans les tissus graisseux de l'organisme. Elles vont se cumuler avec d'autres substances tout au long de la vie.

    En 2002, Sultan avait dirigé une étude européenne sur 995 enfants au CHU de Montpellier : elle avait révélé un taux de malformations génitales en proportion très supérieure à ce qu'on imaginait, particulièrement chez ceux qui avaient grandi dans des exploitations agricoles surexposées aux pesticides. A l'époque, certains avaient mis en doute la pertinence statistique du panel, alors que la plupart des travaux scientifiques et des enquêtes épidémiologiques, tant au Danemark qu'en Finlande, aux Etats-Unis ou en Espagne, ont confirmé ces conclusions.

    Dans les populations d'agriculteurs, la prévalence des tumeurs du cerveau est trois fois supérieure à la normale. Et le risque de développer la maladie de Parkinson est deux fois plus important.

    On ne peut pas affirmer une relation directe de cause à effet. Mais il existe un faisceau de données concordantes. Et l'on peut aussi craindre un effet transgénérationnel. La revue «Science» a publié l'an dernier une étude sur des rats exposés à des pesticides. Les effets étaient sensibles jusqu'à la quatrième génération...

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  48. L'hôpital public n'en peut mais...Et 4000 suppressions de postes sont prévues...
    Lu dans Le Monde.
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    Les syndicalistes qui occupaient depuis jeudi le siège de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont quitté le bâtiment, vendredi en fin de soirée, après avoir obtenu la suspension du plan de réorganisation de la direction. Plusieurs dizaines de personnes occupaient depuis jeudi le bâtiment pour protester contre le projet de restructuration de la direction de l'AP-HP.

    Des salariés de l'AP-HP avaient déjà manifesté devant le siège de l'organisation, le 18 décembre 2009, pour dénoncer leurs conditions de travail et les suppressions de postes induites par le futur plan de réorganisation.

    Plusieurs centaines de salariés étaient rassemblés vendredi 12 mars dans une ambiance houleuse devant le siège de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Les manifestants, réunis à l'appel d'une intersyndicale (CFDT, CFTC, FO, SUD, CGT), demandaient "l'arrêt des suppressions d'emplois et des restructurations" au sein de l'AP-HP. Depuis jeudi, plusieurs dizaines de personnes occupaient la salle de conseil du siège de l'AP-HP. Ils contestaient le projet de la direction de regrouper autour de douze groupes hospitaliers les hôpitaux parisiens et franciliens, aujourd'hui au nombre de 37, ce qui se traduirait par la suppression de 3 000 à 4 000 emplois d'ici à 2012.

    Des personnalités politiques candidates aux élections régionales ont été aperçues, notamment Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), et la première adjointe au maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, qui a été huée par certains manifestants. "Je regrette que les personnels soient obligés d'occuper physiquement des locaux pour se faire entendre. Cela dénote une fois encore l'incapacité du gouvernement à entamer un vrai dialogue sur le service pédiatrique de l'hôpital Trousseau et, plus généralement, sur l'avenir de l'hôpital en France", estime, dans un communiqué, Cécile Duflot, la tête de liste Europe Ecologie en Ile-de-France.

    Les syndicats ont sollicité un entretien avec le directeur général de l'AP-HP, Benoît Leclercq, dont la direction a indiqué qu'il aurait lieu dans la journée. Le journal Libération a indiqué sur son site Internet, citant une source à l'Elysée, que M. Leclercq venait d'être limogé. Une information démentie par le ministère de la santé.

    Par ailleurs, les directrices de l'hôpital Emile-Roux de Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne, et du groupement hospitalier Henri-Mondor de Créteil ont été retenues vendredi pendant sept heures par des personnels hospitaliers. Elles ont été libérées peu avant 18 heures, a constaté un journaliste, mais n'ont fait alors aucune déclaration. Cette séquestration de responsables est une première depuis le début de la crise dans le secteur hospitalier depuis septembre 2008. L'événement est survenu à l'issue "d'une séance de négociations" concernant le mouvement de grève déclenché par le syndicat depuis un mois pour protester contre le transfert de deux services d'Emile-Roux vers l'hôpital Henri-Mondor.

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  49. Quelle bonne blague, lue dans Slate.
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    Des scientifiques ont réussi à lire dans les pensées de volontaires sains en utilisant un scanner cérébral, rapporte The Independent. En examinant les réactions du cerveau de ceux-ci après leur avoir montré trois extraits de films, les chercheurs ont été capables de déterminer quel film ils étaient en train de se remémorer.

    «Cette avancée nous rapproche un peu plus de la perspective d'une "machine à pensée" capable de détecter ce qu'une personne pense à partir des modèles de leur activité cérébrale», s'enthousiasme le site du quotidien britannique, qui note toutefois que la technique en est encore à ses premiers pas et que sa capacité à faire la différence entre des «pensées» est encore limitée.

    Les chercheurs de l'University College London ont demandé à 10 volontaires de regarder 3 extraits de films de 7 secondes montrant 3 actrices différentes effectuant trois actions distinctes. Il leur a ensuite été demandé de se remémorer les trois films tour à tour, et l'expérience a été répétée à maintes reprises. Les scientifiques ont étudié les réactions cérébrales des sujets et établi des modèles.

    Lors de la dernière expérience, ils ont demandé aux volontaires de se remémorer un des trois films au hasard, et ont été capables de déterminer duquel il s'agissait à partir des modèles qu'il avaient établis.
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    Et ils appellent cela "lire dans les pensées", OUARF !

    Ils ont simplement établi une corrélation entre les patterns d'activation des zones cérébrales de personnes (a) regardant, et (b) se remémorant, des scènes dont on sait qu'elles mettent en jeu des zones cérébrales distinctes!

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  50. Un article de Jean Pelletier dans Agoravox sur les menaces qui pèsent sur l’hôpital en IDF
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    http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/sante-publique-vih-alerte-rouge-en-71681
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    L’idée générale est de passer de 38 hôpitaux actuellement, à 13 groupes hospitaliers. Le déficit de l’AP-HP est tel qu’il faut sans doute trouver des solutions qui passent par une meilleure rationalité des « plateaux techniques » de plus en plus chers. Mais comment conduire une telle « révolution » dans le droit fil du projet de loi « hôpital, patients, santé et territoires » sans le minimum de concertation nécessaire ? Or la méthode retenue est celle de l’autoritarisme et la politique du fait accompli. Il s’agit en fait de demander à l’AP-HP d’augmenter son activité tout en réduisant ses effectifs.

    Ce mouvement s’est déjà largement mis en mouvement pour ce qui concerne le suivi (et indirectement le dépistage) des patients atteints par le VIH. C’est une politique de réduction et de déplacement drastique des effectifs qui a été déjà engagée et qui menace de se poursuivre. Ceci au risque de déstabiliser les équipes médicales et soignantes et de désorienter les patients. Le tout dans un contexte où est annoncé clairement la suppression de 4000 postes à l’horizon 2012.

    500 patients on été expulsés de l’hôpital Saint Joseph sans la moindre concertation, 800 autres de Necker se sont retrouvés et transférés de fait à l’Hôtel-Dieu. La rumeur circule que les 1700 patients VIH de Cochin devraient les rejoindre.

    A Georges Pompidou la même information a circulé, la Directrice a reconnu que le projet avait été envisagé, mais que pour des raisons techniques, liées à l’Hôtel -Dieu, le projet était repoussé à 2014. On évoque de même Tenon et Henri Mondor, en fait la Direction générale de l’AP-HP s’apprête à regrouper l’ensemble des services et des patients VIH sur un site unique l’Hôtel-Dieu, ce qui représente à terme 5200 patients. Mais le pire, c’est que ce « Méga » service ne pratiquerait plus que la médecine ambulatoire, en clair à ce service ne serait plus associé aucun lit d’hospitalisation.

    Bref aussi incroyable que cela apparaisse c’est bien l’idée dune « usine à consultations » dans des locaux vétustes qui prend corps, alors que ce qui serait nécessaire, c’est une équipe pluridisciplinaires au sein du service : médecins infectiologues, psychologues, diététiciens, sexologues, ophtalmologues, gynécologue, dermatologue… mais aussi infirmières, assistantes sociales et permanence d’un pharmacien durant la consultation du soir.

    Il n’y a ni concertation, ni négociation, ni mise en perspective d’une politique à la fois réaliste et intelligemment conduite dans le temps.

    On a livré la santé publique et les patients concernés à une équipe d’agents comptables. Seule la mobilisation (déjà en cours) des médecins, des personnels soignants et des collectifs de patients pourra y faire obstacle.
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    Ajoutons pour noircir - hélas - le tableau, que la situation décrite ici l’auteur pour l'IDF et le Sida est la même dans d'autres régions, pour toutes les spécialités et toutes les pathologies…

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  51. Les portables sont-ils nocifs pour la santé ? On n’est pas près de le savoir.

    Les premiers résultats globaux de l'étude Interphone (lancée en 2000 et menée dans treize pays) auprès de 14000 personnes viennent d'être publiés dans l'International Journal of Epidemiology. L’enquête s'intéressait à des cancers très spécifiques du cerveau (gliome, méningiome), du nerf acoustique et de la glande parotide. Elle a notamment porté notamment sur 2.708 cas de gliome et 2.409 cas de méningiome (à différents stades d'évolution), environ un millier de cas de neurinome de l'acoustique et 6.000 tumeurs de la parotide. Puis des entretiens personnalisés ont été menés et des recherches conduites pour identifier d’autres facteurs génétiques ou environnementaux susceptibles d'avoir interagi***

    Première conclusion: l'utilisation régulière d'appareils de téléphonie mobile ne semble pas pouvoir être associée à un risque notablement plus élevé que la moyenne d'être atteint de certains cancers du cerveau ... sans qu’on puisse pour autant l'affirmer. Deuxième conclusion: il est important… de poursuivre les travaux.

    Les rumeurs sur les portables se nourrissent du fait que l'étude a été financée par deux organismes privés représentant l'industrie de la téléphonie portable. Quant aux incertitudes, elles ont pour origine des biais méthodologiques et l’insuffisance de la puissance statistique pour établir ou exclure une relation de causalité entre l'exposition aux champs électromagnétiques émis par les téléphones portables et l'induction de cancers dans les régions du corps les plus exposées.

    Le «compromis» obtenu entre les chercheurs - en désaccord - fait apparaître un risque très faiblement supérieur de gliome et de méningiome (respectivement 40 et 15%) pour les personnes déclarant une utilisation fréquente, et ce habituellement «du même côté de la tête que la tumeur». Pour les neurinomes de l'acoustique et les tumeurs de la parotide, aucun «compromis» n'a encore pu être trouvé.

    Plusieurs scientifiques américains avaient, en 2008, tenu des propos inquiétants. «On ne doit pas rééditer ce que nous avons connu à propos de la cigarette et du cancer du poumon, où notre nation a pinaillé sur chaque détail d'information avant d'avertir le public», déclarait David Carpenter, spécialiste de santé publique et professeur de santé environnementale à l'université d'Albany (New York) pour qui la plus grande prudence devait s'imposer. «A la lumière des 70 ans que cela nous a pris pour retirer le plomb des peintures et des 50 ans qu'il a fallu pour établir de façon convaincante le lien entre la cigarette et le cancer du poumon, j'affirme qu'on ferait bien de tirer les leçons du passé pour mieux interpréter les signes de risques potentiels. Il y a dans le monde 3 milliards d'usagers réguliers de téléphones portables. Nous avons besoin d'un message de précaution» déclarait le Dr Ronald Herberman (université de Pittsburgh, Pennsylvanie), responsable de l'un des dix plus importants centres de recherche US contre le cancer.

    Pour l'heure, un seul consensus semble émerger: faire en sorte que les enfants ne soient pas, dès le plus jeune âge, utilisateurs de téléphones portables.
    _____
    *** Comme d’habitude, l’approche causaliste à un facteur n’apportera jamais rien de bien tangible, les maladies naissant d’un faisceaux de facteurs…

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  52. Pour changer d’air (au secours, Sarkozy et l’antisarkozysme nous asphyxient!), un article sur la lecture et le cerveau dans Slate :
    LIRE
    Avec son livre The Shallows (les bas-fonds), Nicholas Carr s’intéresse à la pensée de l'écrit. «Je ne pense plus de la même façon qu'avant», dit-il. «Je m'en rends le plus compte quand je lis.» Il raconte l'agitation que lui procure un long texte. Comme d'autres, il s’inquiète des effets d’Internet, avant de mettre ensuite les choses en perspective. L'Internet «se comprend mieux en tant que dernier maillon d'une longue série d'outils ayant contribué à façonner l'esprit humain». Il rappelle les inquiétudes des anciens Grecs devant l'écriture. Il rappelle à quel point les livres étaient difficiles à lire au début (aucun espace entre les mots) et requéraient une lecture oralisée. Puis, les marques de ponctuation et des espaces entre les mots soulagèrent la charge cognitive de la lecture. Le «lecteur profond» était né.

    Le tremblement de terre suivant fut l'invention par Gutenberg de l'imprimerie. La pensée écrite commença sa domination séculaire.

    A l'ère d'Internet, on sait que le cerveau est en constante évolution, s'adaptant tous les jours à nos expériences et à notre environnement. Le fait que nos cerveaux soient «massivement plastiques» devrait nous rendre optimistes sur notre capacité à nous adapter à notre propre technologie. Nous pourrions bénéficier des contreforts de la pensée générés par l'écriture et contourner notre difficulté à nous concentrer profondément sur une tâche. Mais le prix n’est-il pas trop lourd ? Un cerveau qui se livre à une lecture profonde et à une contemplation attentive n'est-il pas comme un saumon à l'agonie remontant le courant sans aucun espoir de trouver un partenaire avec qui se reproduire ?

    «Quand nous surfons», écrit Carr, «nous entrons dans un environnement qui pousse à la lecture en diagonale, à une pensée pressée et distraite, et à un apprentissage superficiel».

    L'argument de Carr se fonde sur les travaux de neuro-imagerie. Un gros problème semble venir des hyperliens. Le fondement du Web agit comme un nid de poule dans une phrase. Un lien nous pousse à arrêter notre lecture et à évaluer le bienfondé d'un clic, activant les zones de prise de décision de notre esprit. Carr résume en ces termes le processus ainsi: «Essayez de lire un livre tout en faisant des mots-croisés; voici l'environnement intellectuel d'Internet». L'Internet nous aide à développer de nouveaux esprits, qui peuvent traiter et évaluer l'information en des bouffées d'attention plus brèves et directes. Carr dit : Ce n'est pas que nous n'apprenons rien; c'est que nous ne sommes plus capables de faire les connexions minutieuses que nous faisions avant. Nous pataugeons dans des eaux peu profondes. Nous sommes peut-être plus dissipés, plus frénétiques, moins capables de nous concentrer. Peut-être ces tics mentaux sont-ils des turbulences transitoires, un trou d'air avant d'accéder à des hauteurs intellectuelles plus élevées. Ou peut-être pas.

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  53. De même la bipédie a forcé l'espèce humaine à revoir sa façon d'appréhender les choses, l'a privée des avantages du contact quadrupédique avec la terre... Mais on n'est pas obligé de marcher tout le temps.

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  54. Oui, chère Bourrique, nous ne sommes pas obligés de marcher tout le temps: nous pouvons être allongés, assis, ramper à quatre pattes et sauter à cloche-pieds (non mais!).

    Lorsqu'il a appris à lire,l'humain a dû recruter des aires cérébrales occipito-temporales dévolues à d'autres fonctions. Il en sera de même avec les nouvelles technologies. Le cerveau s'adapte et développe d'une autre façon ses capacités de perception, d'attention, de mémoire à court et long-terme.

    La question du contenu est évidement d'une autre nature, et elle ne concerne pas le seul Internet....

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  55. En ce qui concerne le "problème" posé par les liens hypertexte, ils ne me font guère penser à des nids de poule mais plutôt à des notes en bas de page. Parfois bien utiles et agréables pour éclairer un point obscur, parfois insupportables quand trop abondantes et oiseuses, du genre : cerise (1) fruit du cerisier. Authentique !

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  56. Comme quoi Parleur, chacun voit midi à sa porte.

    Carr voit les liens hypertexte comme des nids de poule, mais sait-il au moins comment les poules nichent? Je crains qu'il n'ait confondu avec les ornières.

    Et toi, tu les vois comme des notes utiles ou des cerises (sur le gâteau, avec des petites queues, ou des noyaux que l'on crache au loin?)

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  57. Monica, je suis extrêmement blessé par ton commentaire. Ne sais-tu donc pas que JAMAIS je ne crache un noyau de cerise ! Jamais. Je le prends délicatement entre le pouce et l'index et je pince soudainement afin de le projeter le plus loin possible en direction du chapeau de la dame.

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  58. Bernard Giraudeau vient de mourir à 63 ans, après dix années de cancer.

    Il avait donné une interview en Mai sur la maladie, fort intéressante:
    GIRAUDEAU

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  59. A l'heure où le beau Danube bleu est envahi par les boues rouges, un petit point sur les facteurs de risque possibles des gliomes.

    Dans le cas des tumeurs cérébrales, il existe deux types de facteurs de risques : les facteurs environnementaux et les facteurs génétiques.

    - Parmi les nombreux facteurs de risques environnementaux: des facteurs chimiques (chlorure de polyvinyle, pesticides, caoutchouc synthétique), des dérivés nitrés, des radiations non-ionisantes. A ces facteurs s’ajoutent les champs électromagnétiques et les téléphones portables. Mais selon Philippon (2004), les radiations ionisantes augmentent, elles, de 5 à 7 fois le risque d’avoir une tumeur gliale. Plus récemment, Chandana et al. (2008) et Loiseau et al. (2009) ne trouvent qu’une haute dose de radiation ionisante comme seul facteur environnemental prouvé, tous les autres facteurs environnementaux étant l’objet de controverses dans les études.

    - Pour le facteur génétique, Chinot et al. (1997), Philippon (2004) et Chandana et al. (2008) [20] concluent aux mêmes résultats : il existe une prédisposition génétique pour les tumeurs cérébrales. En effet, plusieurs tumeurs du système nerveux central sont associées à des conditions génétiques rares et plus généralement à l’autosome dominant du trouble neurofibromatose de type 1, les personnes atteintes de ce trouble ayant plus de risques de développer un astrocytome. De plus, il existe des formes familiales de gliomes qui contribueraient à démontrer la validité d’un tel facteur génétique. A l’inverse, certaines maladies immunoallergiques (comme l’asthme) diminueraient le risque de gliome.

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  60. Reste à dégager les recommandations conformes au principe de précaution.

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  61. A propos de principes de précaution, et des boues rouges, ce passage extrait de Courrier International:

    La défense de l’environnement hongrois est légendaire pour ses lois strictes, conformes à celles de l’Europe occidentale, et tout autant pour ses contrôles laxistes, dignes des pays balkaniques. Les agents chargés de ce travail ne disposent pas des moyens nécessaires pour effectuer leur tâche et diminuer la fréquence de ce genre d’incident. Cette catastrophe pose également le problème des priorités du pays en matière de politique environnementale. Ces derniers temps, la Hongrie a concentré toute son énergie à se conformer aux directives de l’Union européenne (UE) et mettre en place le traitement sélectif et le recyclage des déchets ménagers. Du coup, on a prêté moins d'attention aux déchets industriels. Or ces derniers sont non seulement plus importants en volume, mais ils sont aussi bien plus nocifs et présentent des risques bien supérieurs pour la santé humaine et l’environnement.

    Alors que la région subit une catastrophe industrielle tous les dix ans et que nous ignorons de combien de bombes à retardement écologiques nous entourent, nous dépensons des milliards, sous la pression de l’UE, pour le traitement sélectif de déchets ménagers inoffensifs ! Aujourd’hui, on nous dit que l’ennemi public numéro un de la gestion des déchets est la bouteille plastique des sodas et des eaux minérales. Rendons-nous à l’évidence, ces bouteilles ne causent pas de brûlures, ne détruisent aucune maison, ne rendent pas les terres stériles et ne dévastent pas les lignes de chemin de fer. Puisque nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes à la fois, serait-il possible de privilégier l’essentiel, notamment dans le domaine de la défense de l’environnement ?


    Voilà une idée, de bon sens, qu'elle est bonne, non?

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  62. Lu dans Le Monde une bonne nouvelle sur une protéine tueuse de cellules malades.
    ____
    Une équipe de scientifiques australiens et britanniques a découvert une protéine tueuse qui détruit les cellules malades. Cette trouvaille pourrait s'avérer précieuse dans la lutte contre le cancer, la malaria et le diabète. "La protéine, appelée perforine, attaque les cellules anormales et fait un trou dans leur membrane afin de laisser passer des enzymes tueuses", a déclaré le chef du projet James Whisstock, de l'université Monash, à Melbourne, ajoutant que cette découverte répondait "à un mystère fondamental de l'immunité".


    "La perforine est l'arme de notre corps pour nettoyer", a souligné James Whisstock. "Elle s'introduit au sein des cellules qui ont été contaminées par des virus ou transformées en cellules cancéreuses, et elle permet aux enzymes de s'introduire dans la cellule pour la nettoyer, a-t-il déclaré. Sans elle, notre système immunitaire ne peut pas nettoyer ces cellules."

    Les scientifiques ont mis en lumière "une molécule puissante" qui vise les cellules malignes ou infectées, a indiqué le chercheur. Sans la perforine – diffusée par des cellules tueuses dédiées à la destruction d'envahisseurs toxiques –, le corps ne peut pas combattre les infections. Des études sur les souris ont démontré un lien entre une perforine déficiente et la leucémie ou une puissance accrue des cellules malignes.

    Cette découverte a des implications pour les maladies auto-immunes, telles que le diabète juvénile de type 1, et pour les patients transplantés, car cette protéine est également liée à l'élimination de cellules saines et au rejet de tissus organiques, selon James Whisstock. "Maintenant que nous savons comment cela marche, nous pouvons commencer à affiner son utilisation pour combattre le cancer, la malaria et les diabètes", a-t-il ajouté.

    Selon Joe Trapani, qui fait partie de l'équipe de chercheurs, cette étude qui a duré dix ans a permis de découvrir que la structure de la perforine était similaire à celle des toxines bactérielles telles que la listéria ou le Bacillus anthracis (anthrax), ce qui laisse penser que le corps a appris des tactiques de défense à partir de maladies. "Nous avons en fait appris cette technique à partir des bacteria à un moment [de notre évolution] et nous l'utilisons à présent contre elles", a-t-il déclaré.

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  63. Le dernier paragraphe évoque un très beau retournement dialectique...

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  64. Une étude génétique a permis de repérer les petites variations d'une protéine du système immunitaire qui expliquent pourquoi certaines personnes séropositives combattent efficacement la maladie sans aucun traitement.

    On les appelle « les contrôleurs du sida ». Ces patients séropositifs parviennent à maîtriser naturellement le virus d'immunodéficience humaine (VIH) et ne développent donc aucun des symptômes de la maladie. Le mécanisme à l'origine de cette surprenante immunité naturelle, qui préserve moins de 0,4% des personnes infectées, intrigue depuis longtemps les médecins. Une vaste étude mondiale, pré-publiée en ligne par le magazine Science, a permis de réunir des données sur près de 1000 contrôleurs et 2650 malades. Les scientifiques ont ainsi pu isoler certaines variations génétiques expliquant le mystérieux phénomène.

    «Sur les 3 milliards de nucléotides* du génome humain, seule une poignée explique la différence entre les personnes infectées qui vont rester en bonne santé et celles qui développeront la maladie si elles ne sont pas traitées», s'enthousiasme Bruce Walker, un des principaux auteurs de cette étude qui réunit plusieurs centaines de chercheurs. Ces quelque 300 différences génétiques se trouvent toutes sur le même chromosome. Les plus intéressantes d'entre elles ont été mise au jour sur le gène codant la synthèse d'une protéine impliquée dans le fonctionnement de notre système immunitaire et appelée HLA-B.

    Une étape importante vers un traitement curatif
    Celle-ci est un élément-clé du système de reconnaissance et d'identification des cellules humaines appelé système HLA. C'est grâce à lui (et parfois à cause de lui dans le cas des greffes) que notre corps reconnait les corps étrangers et les combat. Mais quand un virus pénètre dans notre organisme, il se «cache» dans une cellule dont il va modifier le mécanisme. C'est là qu'intervient la protéine HLA-B. Son rôle est de porter des morceaux des protéines synthétisées par le virus à l'intérieur de la cellule vers la surface. Le système immunitaire peut ainsi faire la différence entre les cellules infectées, qu'il va détruire, et les cellules saines, qu'il ne touchera pas.

    Dans le cas du VIH, notre système immunitaire ne réalise pas correctement sa mission de détruire les cellules infectées. Les mécanismes en cause ne sont pas entièrement décryptés, mais il semblerait désormais que ce soit cette étape de présentation du virus au système immunitaire qui ne se déroule pas correctement. Sauf pour les contrôleurs dont les protéines HLA-B, légèrement différentes des autres, feraient correctement leur travail.

    Ce scénario, s'il se confirme, est un élément-clé dans la compréhension de la maladie. «Il reste beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir transformer cette découverte en traitement curatif ou en vaccin préventif, mais c'est une étape importante», conclut Bruce Walker.

    * Les nucléotides sont les petites molécules constitutives de l'ADN : adénine (A), thymine (T), guanine (G), cytosine (C). L'enchaînement de ces «lettres» établit un code qui constitue le message génétique.

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  65. Pour ceux que le fonctionnement cérébral intéresse, je signale cette petite vidéo de 7 mn dans Le Monde:

    CERVEAU

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  66. Une pétition en faveur de la défense de l'hôpital public:

    HOPITAL

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  67. Dans Slate, un petit article intéressant sur une femme qui ne connaît pas la peur. La spécificité de son fonctionnement amygdalien serait en cause.

    SANSPEUR

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  68. Le système de santé français bat de l'aile..
    Des médecins réagissent:

    Cent-vingt médecins "solidaires" ont lancé un manifeste pour dénoncer "les consignes de restriction" de l'accès aux soins remboursés et "la privatisation" de la Sécurité sociale, mardi 18 janvier à l'Assemblée nationale.

    Le mouvement a pour origine le soutien à un praticien "désobéissant", le docteur Didier Poupardin, de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, qui est en conflit judiciaire depuis plusieurs mois avec l'assurance maladie de ce département, parce qu'il fait bénéficier systématiquement ses patients en longue maladie de remboursements à 100 %.

    Au cours d'une conférence de presse, en présence de députés ou représentants de partis politiques de gauche et de syndicats, le Dr Poupardin a dénoncé le "matraquage idéologique" sur la maîtrise des dépenses de santé et la responsabilisation des patients pour limiter le déficit de la Sécurité sociale qui, affirme-t-il, est en premier lieu un "déficit de ressources".

    Le Dr Didier Menard, vice-président du Syndicat de la médecine générale (SMG), praticien à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a déclaré que la poursuite en justice du Dr Poupardin "a réveillé la conscience de beaucoup de médecins". Il a expliqué que le sens du manifeste était d'organiser une "indignation active mais collective" parmi le plus grand nombre possible de médecins.

    Selon lui, il faut "sortir du bricolage (...) pour aider les patients à avoir un meilleur accès aux soins et le faire de façon plus politique et poser cette question sur la place publique". "Nous sommes dans un système qui exclut de plus en plus les couches populaires", a-t-il affirmé.

    Selon le manifeste, la fondation de la Sécurité sociale, contenue dans le programme du Conseil national de la résistance, "reposait sur un principe majeur de solidarité et d'équité : chacun cotise selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins". Mais "ce principe recule et tend à s'inverser : chacun doit payer selon ses besoins (si vous êtes très malade vous devez payer beaucoup) et chacun reçoit selon ses moyens (si vous êtes très riche, vous êtes bien soigné)". Les médecins seront invités à signer le manifeste sous la phrase suivante : "Nous déclarons vouloir résister aux consignes de restriction de l'accessibilité aux soins".

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  69. Voilà une grande et belle nouvelle ! Indignez vous, qu'il a dit le merveilleux vieux Monsieur. L'indignation collective des médecins et de tous les soignants, voilà qui pourrait être le germe de quelque chose. L'indignation déontologique et civique : le pouvoir actuel pousse la dégradation tellement loin qu'on en arrive là, à la légitime défense de ceux qui ont un travail d'utilité publique à accomplir chaque jour et à qui les prédateurs et leurs complices politiques peu à peu (et de plus en plus cyniquement) ôtent délibérément les moyens de le faire proprement.
    C'est un sujet à part entière. Ne croyez vous pas, chère hôtesse, qu'il ne faudrait plus l'accueillir dans les dépendances de votre riche billet sur le cerveau mais lui ouvrir sa propre maison ? Avec un lien évident : les pannes récurrentes du cavitron.

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  70. (C'est Melchior)


    J'abonde et plussoye. Il nous faut un billet spécifique sur l'application de l'article 25 alinéa 1 de la DUDH;
    "Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux, ainsi que pour les services sociaux nécessaires"(etc.).

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  71. (Toujours Melchior)

    Toute personne, sans condition de solvabilité, ni de nationalité...

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  72. Et voici ce que je propose comme titre :

    "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."

    - C'est trop long, coco, tu te rends compte d'un titre !
    - En effet. Ars longa, vita brevis. Et toc.

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  73. (C'est Melchior)

    À Parleur

    Là, nous sommes en désaccord. (Il faudrait continuer plutôt sur le fil "invite à la discussion" (ou sur un fil sous un nouveau billzet).

    Il ne me semble pas utile d’aller au-delà de l’article 2 de la DDHC89, qui dit avec bien plus de retenue, donc de force: « … droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».

    L’article 35 de la Déclaration de l’An II (juin 93) annonce la diactature des sections parisiennes, la proscription de Condorcet, la mise à mort de Lavoisier au prétexte Que « la République n’a pas besoin de savants(!) » et toutes les atrocités de la Terreur. «… et pour chaque portion du peuple »: tiens tiens, où est passée la République une et indivisible ?

    NB. Les constituants de 1946 n’ont pas repris la Déclaration de 93 dans le Préambule de la Constitution, et ils ont bien fait. Ils ont repris celle de 89, et ils ont bien fait.

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  74. Avant de lancer un Billet sur la médecine, le système de soins, les laboratoires pharmaceutiques, je signale un article dans le Monde sur Philippe Even, l'indigné de la médecine:

    EVEN

    Ce médecin pneumologue, ancien doyen de la faculté Necker, est un peu le Stéphane Hessel du monde de la recherche et de la médecine: l'éternel indigné.

    Les titres de ses livres sont à l'image de cet homme en colère: La Recherche biomédicale en danger; Avertissement aux malades, aux médecins et aux élus; Les Scandales des hôpitaux de Paris et de l'hôpital Pompidou.

    Le Mediator, ce médicament mis sur le marché il y a plus de trente ans avec, insiste-t-il, "un dossier vide", est pour lui "un cas d'école" qui renferme tous les travers du système de sant ; un système "dans lequel tout le monde se tient, complètement sclérosé par l'immobilisme des hommes et des structures".

    Il avait dénoncé tout cela en 2005 (dont le Mdiator), ainsi que la notion de danger du tabagisme passif. Il dénonce "L'écrasement, par l'administration, de la recherche française." Il faut, insiste-t-il, "foutre en l'air les blocages : le système de gouvernance, la hiérarchisation, la dispersion des centres de recherche et le refus de l'évaluation" afin d'éviter que "les jeunes chercheurs de qualité foutent le camp à l'étranger".

    Considéré dans les années 1980 comme l'un des rares professeurs de médecine non marqués à droite, il est installé par le pouvoir mitterrandien dans plusieurs instances. "L'époque socialiste a surtout été celle des mots, des grandes envolées. Comme le dit Camus : 'Je suis de gauche malgré elle et malgré moi.' J'avais déjà le sentiment qu'on piétinait ; les cadres de l'Etat étaient tragiquement incapables de dialoguer dans la langue de la science, l'anglais."

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  75. Un article sur l'état de l'hôpital, qui risque de s'aggraver avec l'austérité annoncée:

    Hôpital

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  76. Parmi les causes environnementales de maintes pathologies, l'alimentation. Un article effarant dans Le Monde:

    VIANDE

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