dimanche 7 juin 2009

Interdire, censurer, condamner… ?



Interdire, censurer, condamner?
Bienséance et bien penser?

Par Monica


Quelques affaires ont posé ces questions avec de plus en plus d’insistance.

- Il y eut la pipe de Jacques Tati… sur lequel la RATP posa un moulinet jaune, au motif qu’elle ferait à elle seule l’apologie du tabac, interdite par la loi Evin.

- Il y eut le DVD de l’humoriste Gérard Dahan, intitulé Sarkoland, portant sur la jaquette une caricature de Sarkozy. Le directeur de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité fit interdire à France 2 de promouvoir cette cassette, au motif que la caricature portait atteinte au chef de l’état..

- Il y eut l’interdiction en France, au nom du respect que l’on doit aux cadavres, de l’exposition Our Body, que trente millions de personnes ont vue dans le monde entier.

- Il y eut, sur Mediapart, le buzz étiré sur les paroles de Frèche sur la notion de "sous-hommes" associée aux harkis, dont parle Farid dans l’un de ses billets.

- Il y eut le débat sur la gestation pour autrui ( les « mères porteuses »), dont la pratique va sans doute être interdite - et non pas règlementée - en France. (Billet sur ce Blog)

- Il y eut la plainte de Nadine Morano, Secrétaire d'État à la Famille, contre des personnes ayant posté des commentaires insultants sur deux sites Internet. Ces sites, sur réquisition judiciaire de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, ont dû fournir, pour une quinzaine d’internautes, leurs adresses IP. L’une de ces internautes a été convoquée au Commissariat pour avoir posté le commentaire « Hou la menteuse ». Depuis, comme l’affaire a fait le tour de tous les médias, Mme Morano a retiré sa plainte contre cette personne.

Il est évident que l’on ne peut pas reprocher à des personnes visées par des insultes de réagir. Mais, en ce cas d’espèce, était-il nécessaire de déposer une plainte, dès lors que les hébergeurs des sites peuvent supprimer les commentaires insultants ?

- Il y eut l'attaque de François Bayrou, le 4 Juin 2009 contre Daniel Cohn-Bendit, estimant que son livre écrit en 1975 et qui évoque la sexualité des enfants est "un livre insupportable". "C'est un livre qui justifie et théorise des pratiques que pour ma part, en tous cas à l'égard d'enfants très jeunes, en bas âge je n'accepterai jamais", a déclaré François Bayrou. "

En 2001, l’actualité avait mis au premier plan cette affaire avec la publication d'extraits du livre de Daniel Cohn-Bendit, "Le Grand Bazar" (Belfond 1975) où il raconte ses activités d’aide-éducateur dans un jardin d’enfants autogéré de Francfort. Le texte fut diffusé en 2001 par la journaliste allemande Bettina Röhl, fille de l'ancienne terroriste Ulrike Meinhof, membre de la Fraction armée rouge, qui s'en prenait aux anciennes personnalités de Mai 68, depuis «embourgeoisées», notamment Joschka Fischer et Cohn-Bendit. Les extraits du livre ont été publiés par la presse allemande, britannique et italienne, puis en France dans l'Express. Marine Le Pen reprit cette accusation de "pédophilie" sur un plateau de télévision en 2005.

Daniel Cohn-Bendit écrivait en particulier : "Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m'avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ? Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même". Il ajoutait encore : "J'avais besoin d'être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu'ils dépendent de moi".

En 2001, lors de cette première polémique sur son livre, Daniel Cohn-Bendit avait déclaré avoir agi "par pure provocation" , sur ce qui n'était "pas une réalité" et en avoir "des remords".
«Prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie.» Des parents de ces « crèches alternatives » ont d’ailleurs apporté leur soutien au leader écologiste. «Nous savons qu’il n’a jamais porté atteinte à nos enfants », écrivent-ils. Les enfants eux-mêmes rejettent dans cette lettre «toute tentative de rapprochement entre Daniel Cohn-Bendit et des personnes coupables d’abus sexuels sur enfants».

Rappelons qu’à cette époque, la revue Les Temps Modernes publiait un texte d’un groupe d’amis mettant fin aux jours d’un bébé gravement handicapé que les médecins avaient laissé vivre. Un texte qui serait aujourd’hui interdit, et dont les auteurs seraient poursuivis ? Dans le contexte post soixante-huit de l’époque, les écrits sur la sexualité ou la mort n’avaient pas le même statut qu’aujourd’hui. En ce qui concerne Daniel Cohn-Bendit, peut-on lui reprocher les propos tenus dans un texte (au demeurant épuisé) datant de 33 ans, dans un certain contexte, au sujet desquels il a déjà exprimé des remords?

- Il y eut l’affaire Orelsan, dont l’album "Perdu d'avance" a été retiré des bibliothèques de Paris, du fait de la violence de ses textes. Christophe Girard, l'adjoint à la culture à la mairie de Paris justifie ainsi ce retrait: "Nous ne voulons pas cautionner des textes d'une telle violence […] Cet album d'Orelsan ne s'inscrit pas dans notre politique culturelle". "Nous avons un comité d'achat et de sélection qui a voté le fait de ne pas proposer aux habitants de Paris l'album d'Orelsan, qui ne respecte pas les droits de l'homme. Tout le monde parle de censure, ce n'est pas le cas. Nous avons une mission de service public et le devoir de protéger les mineurs. Qu'auraient dit les parents s'ils avaient trouvé cet album dans la chambre de leurs enfants? Cet album est disponible dans le commerce: celui qui souhaite l'écouter le peut en toute liberté en l'achetant dans le privé. Mais nous ne voulons pas cautionner des textes d'une telle violence."

Voici les paroles d’Orelsan qui ont incité la direction des affaires culturelles de la mairie de Paris à retirer l'album "Perdu d'avance".
« Petite, essaie pas de me fréquenter Ou tu va perdre ton pucelage avant d'avoir perdu tes dents de lait »
« …Les gars s'habillent comme des meufs et les meufs comme des chiennes …Elles kiffent les mecs efféminés comme si elles étaient lesbiennes"
« …J'finirais par acheter ma femme en Malaisie .J'peux t'faire un enfant et te casser l'nez sur un coup de tête »
« …Un idéal féminin moitié pute, moitié soumise
…C'est pour les ados d'soixante et les femmes de treize ans »
« …Mais je te quitterai dès que je trouve une chienne avec un meilleur pédigrée »
« ...Félicitations, tu vas mettre au monde un futur fils de pute »
« …J'déteste les travs depuis qu'j'ai failli ken un Brésilien"

Il est évident que ces paroles d’Orelan sont très violentes. Mais, outre qu’elles sont le fidèle écho des propos que l’on entend dans la société, le fait de les proscrire dans certains lieux risque d'en souligner deux fois plus l’existence et en renforcer l’impact. L’interdit ne risque-t-il pas de prescrire ?

- La question se pose également pour le «mouvement antisioniste» mené par Dieudonné.

L’interdire, empêcher la tenue de certains meetings – comme cela fut fait pour le Front National – est-il utile ? N’est-ce pas contre-productif? La seule réponse n’est-elle pas la réfutation argumentée, même très véhémente, directe, sans bienséance?


En ce sens, les disputes entre les leaders politiques avant les élections européennes dans l'émission d'Arlette Chabot, sont-elles choquantes? Dans le fond, au lieu de parler la langue de bois habituelle et de s'envoyer des attaques sous formes de sous-entendus, les hommes politiques se sont affrontés à mots découverts, montrant leurs émotions d'individus, leurs ambitions, exprimant leur colère. Est-ce si nouveau ? Certainement pas. Il y eut d'autres débats tout aussi violents. Mais aujourd'hui, on revendique plus que jamais la bienséance à tout bout de champ et on s'offusque sur un mode indigné.

Attend-on des leaders politiques qu'ils montrent l'exemple?... Mais de quoi? De la bonne éducation (pas d'une banlieue type 9/3, évidemment, comme le sous-entend Mme Chabot)? De ce que la plupart des personnes aujourd'hui ne font pas? Les leaders politiques sont le reflet de ce que nous sommes.

Pouvait-on réellement attendre d'une telle émission avec une telle animatrice (émission si convenue qu'on a toujours l'impression de revoir la même), des informations sur les programmes politiques des uns et des autres pour les Européennes?

- Une affaire de bien-pensance serait-elle en cause dans la critique de certains propos de Manuel Valls, qui a demandé à ce qu'il y ait plus de blancs, de white, de blancos ? Il a prôné dans sa ville "un mélange qui ne soit pas uniquement le ghetto". Le PS a dénoncé un "dérapage scandaleux".

Valls a-t-il été "raciste" en demandant plus de mixité socioculturelle ?


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Le peinture du bâillon a été réalisée par Caroline Pinet.
Merci, Caroline ;-)







204 commentaires:

  1. Le principe général à suivre: la liberté (ici: d’expression) est la règle, elle s’arrête où commence celle d’autrui, la loi est là pour fixer les bornes en termes généraux, et la justice pour les interpréter.

    Les cas évoqués ne sont pas homogènes.

    La pipe et sarkoland relèvent de la bêtise administrative. Le deuxième cas est un peu plus dérangeant que le premier parce qu’il y a un aspect de révérence envers le pouvoir, c’est toujours désagréable.

    Our body et Frèche sur les Harkis: cela mérite débat, mais là c’est la justice qui a tranché, comme c’est son rôle.

    Les « mères porteuses »: cela ne me paraît pas porter sur la liberté d’expression. L’affaire Morano est une fausse alerte. La ministre était en droit de se plaindre, a réagi correctement en faisant machine arrière devant les effets du zèle policier. L’ « affaire » Cohn-Bendit est une misérable petite machination qui va se retourner contre ses auteurs, peut-être aujourd’hui même, sinon, à coup sûr, un peu plus tard.

    Pour Dieudonné: je suspends mon jugement faute d’éléments d’information; en tous cas il peut toujours saisir la justice, s’il s’estime persécuté.

    Reste Orelsan, qui pose effectivement problème. Mais si on accepte comme légitime ce type d’expression, alors comment refuser celui qui consiste à se couvrir la chevelure d’un voile ?

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  2. Cher Melchior,

    La question posée dans ce Billet n'est pas seulement celle de la liberté d'expression, elle concerne notre façon de poser les problèmes sociaux générateurs d'incertitudes, de conflits, et d'y répondre. C'est pourquoi j'ai pris des exemples appartenant à des registres différents.

    Car la tentation aujourd'hui est de répondre à toutes ces questions par les cris d'indignation, l'interdit, la censure.

    Dès lors que des personnes sont insultées ad hominem, elles n'ont évidemment pas à se taire. Mais elles ont la possibilité d'attaquer en justice, de demander le retrait des propos, et/ou d'y répondre.La réponse par le tribunal semble devoir être réservée aux cas graves, le reste pouvant relever du débat citoyen (à inventer).

    J'apprécie, par exemple, la réaction intelligente de Cohn-Bendit face à Bayrou: il a compris où l'homme de Pau voulait l'entraîner et il n'a pas surenchéri dans les cris d'orfraie.Il répondra par le débat ouvert.

    A mon avis, pour Frèche et les harkis, ce n'est pas la justice qui aurait dû être interpellée. Un débat citoyen aurait dû avoir lieu, avec explication, confrontation et retrait des propos blessants.

    Quand il s'agit de l'expression (par exemple artistique), on peut recourir aux notions de "liberté totale", de "liberté conditionnelle" ou de "censure". Était-ce à la Justice de statuer sur l'exposition Body et de censurer? Il me semble que non. Chaque citoyen se fait son opinion.

    Les paroles d'Orelsan sont dures comme ce que les jeunes chaque jour entendent et lisent, notamment sur Internet (les parents ne le savent pas toujours).

    La question n'est pas de trouver "légitimes" ces paroles, mais d'en souligner la violence en fournissant un contrepoint autre que l'éviction d'un lieu ou la censure, tout simplement parce que ces réponses sont inefficaces, nous le savons.

    Enfin, Melchior, je ne vois pas bien le rapport entre l'expression des paroles de rap et le port de signes de religion comme le voile, témoignant d'une irruption du religieux dans le quotidien, et du marquage physique des femmes.

    Les islamistes ont le droit de chanter des paroles sur le voile, mais pas d'en imposer le port aux filles.

    Orelsan peut chanter qu'il casse la gueule à sa meuf, mais il n'a pas le droit de le faire.

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  3. Indéniablement le seuil de l’injure à l’endroit de nos élites est désormais très bas. Le “Hou la menteuse” - que la “délinquante” a rappelé être le début de la chanson “hou la menteuse, elle est amoureuse “ - est à cet égard particulièrement significatif. C’est tellement insolent et subversif que tout être humain se doit de dénoncer pareille injure. N.Morano n’a pas retirer sa plainte mais à demander à la police de se comporter avec modération compte tenu du motif. Pouvait-elle faire moins après que la nouvelle se soit répandue?

    Pour ce qui est de la pipe de Tati, il y a quelque années déjà que l’on nage dans le politiquement correct hygiéniste (Luky Luke suce un brin d’herbe - mais il est vrai en l’espèce que c’est destiné aux enfants, mais Sartre avait aussi perdu son mégot).

    Our Body m’a posé problème au regard de la provenance des corps qui semblait faire polémique. Mais sachant le respect des cadavres en cours d’anatomie, j’ai conscience de jouer un peu les chochottes en m’arrêtant à cela.

    Etc ... Il est clair que nous n’avançons pas dans une période de liberté débridée et sûrement pas dans une période ou la parole du peuple est écoutée. Vieillissement des élites et de leurs soutiens pour assaisonner la “brutalisation” de la société d’un discours rassurant ?

    Le peuple ne peut dire au chef ce que le chef dit au peuple.
    Mettre en parallèle le “descend si t’es un homme” du chef à l’égard d’un pêcheur et le gamin de 8 ans qui se retrouve au poste pour bagarre avec son copain dans la cour de récréation. Que tout le monde se rassure les gamins étaient réconciliés avant que l’encre de la plainte n’est séchée.

    Vous écrivez, Monica, “les leaders politiques sont le reflet de ce que nous sommes”. Si peu désormais! Les règles de leurs jeux ne sont plus les règles du jeu démocratique. Et c’est une des raisons qui m’ont poussé à faire des billets sur le non-cumul des mandats ... et de ma prochaine récidive. Nous devons sortir en douceur de ce régime aristocratique dans lequel nous sommes désormais si nous ne voulons pas qu’il nous explose à la figure à tous.

    Vous avez raison l’époque est à l’indignation affichée, l’interdit, la censure ... ou comment brisé toutes velléités de jeux pour dans de grands effets de manche mettre en avant le positionnement de son Je. Il fût un temps ou l’on débattait de l’être et du paraître. Nous en sommes à “avoir ou ne pas être et je vais te le prouver vermine”.

    Nous vivons une époque de grandes mutations et trop d’anciens ne suivent pas et trahissent les plus jeunes pour assurer leur quiétude . C’est dangereux. Très. En septembre même sortir de HEC ou Centrale ne sera plus un passeport pour l’emploi.

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  4. Il est vrai, Caroline, que la "professionnalisation" des hommes et femmes politiques les déconnecte totalement des réalités sociales, et en fait une caste ayant pignon sur rue, avantages multiples, "omerta" en cas de problèmes et auto-protection. La règle de non cumul des mandats devrait éviter de nombreuses dérives de ce point de vue. On devrait exercer une fonction politique un temps, et ne pas en faire son métier (sa rente) à vie.

    La "bienséance" qui s'affiche, avec des cris d'orfraie, des "interdits" et des passages en justice à chaque problème, voire la promulgation de nouvelles lois dès qu'un chien mord un enfant, est d'autant plus surprenante que nous voyons, à la tête de l'état, des dysfonctionnements et des dépassements de limites multiples. "Fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais" est une constante qui chaque jour nous choque.

    Dans cette façon de (bien)penser, il y a une conception très étroite du "sujet", de sa responsabilité, de la loi et des entraves à la loi, qui est dangereuse: elle risque d'amplifier les problèmes sociaux.

    Nous avons donc à penser pas à pas toutes ces questions..

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  5. Ajoutons que Bayrou n'a pas anticipé les dangers de sa stratégie de "bienséance" et "bienpensance" lorsqu'il a mis en cause Cohn-Bendit.

    Car, en allant fouiner dans les poubelles du passé, pour en déterrer des affaires vieilles de plus de 30 ans, il a donné des idées à d'autres, qui vont fouiller dans son passé (plus récent) à lui, d'homme de l'UDF et de ministre de l'éducation nationale. Et ces personnes y découvrent des "vraies" affaires de pédophilie, pour lesquelles il n'a pas apporté son soutien.

    Le bien-penseur est pris au jeu de l'arroseur-arrosé. Un curieux manque d'intelligence politique...

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  6. Un article intéressant du Post sur la façon dont on a "décontextualisé" les propos de Cohn-Bendit sur la sensualité des enfants:
    http://www.lepost.fr/article/2009/06/11/1573762_cohn-bendit-et-la-pedophilie-histoire-d-une-video-polemique.html

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  7. "L'affaire Geisser" pose le problème des limites de la liberté d'expression...d'une façon qui m'embarrasse, car il y est question de voile islamique, et donc de la laïcité et des femmes.

    Vincent Geisser, chercheur politologue au CNRS, a été sommé de se présenter devant le conseil de discipline du CNRS pour y répondre de "manquement à l’obligation de réserve".

    Pour soutenir une jeune femme privée d’allocation-recherche parce qu'elle porte le voile islamique, il a mis en cause le fonctionnaire du ministère de la Défense détaché au CNRS, chargé de veiller à ce que les chercheurs ne mettent pas en danger la sécurité nationale.

    Selon Geisser, la jeune femme sanctionnée et lui-même seraient victimes de ce fonctionnaire, elle pour le voile et lui en raison de ses prises de positions favorables aux musulmans. Selon lui, cette persécution est semblable à celle subie par "les Juifs et les Justes" pendant l’occupation nazie.

    Des personnes sont donc montées au créneau pour dénoncer cette atteinte à la liberté d’expression.

    Vincent Geisser a publié en 2003 un livre, "La nouvelle islamophobie", qui tend à démontrer que les seules vraies victimes du racisme en France sont les musulmans en général et les Arabes en particulier. Selon lui, la France, en raison de son histoire coloniale, n’arriverait pas à appréhender le fait musulman comme un fait religieux national. Le discours islamophobe emprunterait de manière privilégiée au registre républicain ses arguments d’un islam incompatible avec l’universalisme issu des Lumières. D'où l'hostilité au port du voile islamique à l’école.

    Geisser, proche des frères musulmans, milite dans les cités HLM où les immigrés maghrébins sont nombreux, pour les appeler à la révolte. Il est de ce fait surveillé.

    La question est de savoir s'il faut l'appeler au "devoir de réserve" en tant que fonctionnaire, ou s'il a le droit d'expression comme tout un chacun. Comme il n'est pas fonctionnaire d'autorité, il peut dire tout ce qu'il veut, du moment que ça tombe pas sous le coup de la loi. Son discours, qui ressemble assez à celui d'Obama, n'engage que lui-même.

    Liberté d'expression, donc...

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  8. juste un essai pour voir si mon compte est activé:je veux prendre le temps de lire, de réfléchir sur votre écrit trés riche.
    Merci

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  9. Je viens de lire et relire votre article.

    Tout d'abord je n'avais pas pris le temps de réfléchir à une censure, à des interdits qui auraient un sens sociologique.

    Si je refais l'histoire proche : nous avons connu le petit carré blanc sur nos écrans de l'ORTF qui avait un monopole,le "zizi" de P.PERRET était écouté en cachette...et je me faisais virer des cours de math pour le motif:"lit Charlie Hebdo"!

    Je n'ai pas remarqué qu'il y a plus d'interdits , actuellement.

    Par contre ce que j'ai constaté ,c'est une augmentation de l'intolérance, un besoin de nous niveler (égaux ! déjà le concept est douteux!).

    Je prends un exemple de sociologie urbaine :quand je vois tous ces lotissements qui se ressemblent de Paris à Marseille (pavillons clefs en mains:tout un programme), toutes les périphéries urbaines qui se ressemblent (MC DO, IKEA ETC), toutes les rues marchandes qui ont les mêmes enseignes, je me dis que l'on tente de nous uniformiser.
    Cette uniformisation passe par le bien penser que les médias essaient de nous vendre.`Un bien penser de bon consommateur, bien propre sur eux et qui ne pense pas!

    Je repense à cette phrase "on ne baillone pas, on fait dire".

    Cette phrase dit qu'à notre insu nous intériorisons des interdits que nous faisons notre sans avoir réfléchi à :"pourquoi JE me l'interdis?"

    Monica ne pensez vous pas que le prêt à penser judéo Chrétien est encore très présent dans notre socièté et que se rajoute un prêt à penser puritain?

    A ce stade là je coince dans mon analyse et ai besoin de la votre.
    Merci.

    Marie

    PS: l'obligation de réserve (vaste sujet si on repense aux fonctionnaires comme Papon!) est faites pour protéger les personnes qui s'adressent à l'Administration et non pas pour protéger l'Administration de ses erreurs ou abus! Il en va de même pour le secret professionnel.

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  10. Chère Marie,

    Je vous fais une première réponse à chaud.

    L'intolérance me semble être l'une des manifestations de la "bienpensance" et de la "bienséance".On tend à enfermer l'expression des gens dans un carcan, ce qui revient à la limiter. Bien-sûr, on le fait au nom de principes respectables: la lutte contre le racisme, le sexisme, etc.

    Mais nous devons prendre garde à ne pas limiter, au nom de ces principes, l'expression, car si le pouvoir des mots est parfois destructeur, il est souvent protecteur. C'est lorsque les gens ne peuvent exprimer avec des mots leurs pensées, colère, rage, désirs... qu'ils passent aux actes. Ce que l'on interdit est souligné de rouge, et devient deux fois plus attractif.L'interdit appelle la subversion, la transgression.

    Le prêt à penser religieux pèse lourdement dans nos conceptions de la "liberté" et de "l'interdit". Il est en arrière-fond de nombreuses conceptions, et la laïcité a bien du mal parfois à y opposer sa propre logique.

    Dans le domaine de la sexualité, ou de ce que l'on appelle les "mœurs", le poids de la religion est particulièrement évident. Et il y a probablement un effet de "contagion" du puritanisme dans d'autres domaines sociaux.

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  11. Sauf erreur de ma part les Frères Musulmans entretiennent l’inégalité entre les hommes et les femmes et “justifient” la domination des unes par les autres.
    Combien trouverait-on de soutien à V.Geisser si son conflit avec l’administration résultait de sa proximité à un mouvement soutenant l’inégalité entre les noirs et les blancs et le maintien de la domination des premiers par les seconds?
    En écrivant cela je ne me prononce pas sur le fond du devoir de réserve, je montre juste comment je reformule désormais les problèmes qui sont soulevés lorsque “les femmes” sont au centre et lorsque le voile s’abaisse ou se soulève.

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  12. Eh oui, Caroline, trois fois hélas.

    Je suis totalement d'accord avec vous....

    En discutant hier avec des amis des propos d'Obama au Caire, j'ai entendu maintes justifications. J'ai eu beau dire que ces propos faisaient du mal à la laïcité, à la liberté des femmes, il m'a été rétorqué: "Mais c'est important de se réconcilier avec l'Islam"... Ah oui, mais sur le dos de qui ?

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  13. Et toutes les bonnes âmes se lèvent lorsque des “réconciliations” se font sur le dos des libertés d’une partie de la population. Mais lorsque cela ne concerne “que” les femmes, on ne va quand même pas en faire un fromage!

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  14. En réalité c’est absurde de parler de culture spécifique, le machisme est une beaufitude universelle. Tous les musulmans ne traitent pas leurs femmes et filles comme des sous-humains et tous les occidentaux sont loin d’être exemplaires! Et comme disait la première femme du prophète lorsqu'il lui a annoncé que Dieu était pour la polygamie: Il te dit ce que tu veux entendre.
    Elle a bon dos la culture...

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  15. C'est vrai Caroline, il n'y a pas de culture spécifique, mais des subtiles différences d'argumentaire et des nuances ... parfois bien ténues.

    Le point commun à toutes les expressions du machisme est de recourir à une "explication" naturaliste (version laïque) ou divine (version religieuse).

    Nature-elle-ment, et culture-elle-ment...puisqu'on leur fait dire ce que l'on veut entendre.

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  16. Réflexions à partir d'un article lu dans Courrier International.

    En 2008, les internautes vietnamiens ont été les plus nombreux au monde à taper le mot "sexe" dans Google, et à consulter des sites pornographiques.

    Certains jeunes y apprennent les "techniques sexuelles" et deviennent "addict" au sexe.

    La question est de savoir quels sont les effets psychologiques de cette addiction. Apparemment, l'une des conséquences possibles serait que le sexe devienne une obsession, au détriment d'autres rêves, désirs et projets. La quête de la satisfaction immédiate des besoins (pulsions?) sexuels peut également entraîner des passages à l'acte criminels.

    Dans la province de Ha Tay, deux jeunes garçons ont aperçu une fillette de leur village. Obsédés par les films pornos, ils l'ont violée avant de la tuer.

    Internet ouvre un monde démultiplié à l'infini, mais dans des sociétés où la répression du sexe est active, et où les rapports hommes/femmes sont loin d'être égalitaires, le danger est apparemment grand. C'est un paramètre de nos sociétés "modernes" que nous devons prendre en compte dans nos réflexions sur la "liberté".

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  17. Entendu ce matin sur France Inter Alain Finkielkraut, qui revendique la "décence commune" contre le "réensauvagement de la société".

    - Il juge «stupide» la décision du conseil constitutionnel de censurer la loi Hadopi au nom du droit à l’expression et à la consommation. Selon lui, on ouvre le droit de chacun à la "muflerie généralisée" dans le virtuel et dans le réel.
    - Il juge injustifiée la non limitation des droits de l’homme en occident. Ainsi, "le droit à l’enfant qui débouche sur la possibilité d’une gestation pour autrui, c’est à dire sur une exploitation des femmes pauvres par les femmes riches".
    - La société a besoin de régulations, notamment de la "common decency"," un concept que la gauche devrait se hâter de réinvestir", contre le "réensauvagement" de la société, pour le refus du "politiquement incorrect"...

    Comme il disait l'insupportable des attaques physiques contre Aubry ou Sarkozy, ou défendait une forme noble de l'humour, une auditrice lui a demandé si les caricatures n'avaient pas, de tous temps, grossi cruellement les traits physiques...
    Pas faux, Madame.
    Le "réensauvagement" n'est sans doute pas aussi récent - et lié à Internet - que Finkelkraut le suppose...

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  18. Jean-Claude Michéa, dans "La double pensée" (petit livre contre le libéralisme, se réfère lui aussi à la "common decency", notion reprise d'Orwell (il s'agit de l'honnêteté élémentaire et robuste qui serait l'apanage des travailleurs (anglais chez Orwell)). J'ai beau avoir énormément de respect et de sympathie pour Orwell, je demande à voir.

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  19. Je ne sais pas ce qu'il en est des travailleurs anglais...
    mais en ce qui concerne ceux que j'ai connus de près étant enfant,
    pour moi c'est tout vu.
    "Common decency", tu parles Charles !
    (pour ne pas dire des mots plus indécents)

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  20. Fienkelkraut faisait aussi l’apologie des droits d’auteurs interminables et d’Hadopi, méprisant la décision du Conseil Constitutionnel. Pour lui internet c’est l’enfer. Je suppose qu’il aurait demandé la destruction des presses de Gutenberg pour que l’écrit, la pensée ne se développent pas sur un support sans enluminures, ne se souillent pas en étant diffusé au delà du cercle des initiés.
    ..
    La Common decency et tout le poids de l’inculture et de la soumission que portait le robuste et honnête travailleur... Ah le temps bénit où nos gens étaient reconnaissants lorsque Grand Maman apportait ses vêtements défraîchis. Et le mot gens remplacent désormais français, citoyens...

    Mais

    Pendant les années où “la gauche” débattait de la supériorité de l’être sur le paraître, avoir ou ne pas être a grignoté tranquillement tout le terrain. Des deux côtés du manche ce que le paraître porté de sociabilité a largement disparu. Ce n’est pas le vulgaire mais le grossier qui a gagné à tous les niveaux. Ni plus ni moins en “haut” qu’en “bas”.

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  21. Oh oui, Caroline, c'est le grossier qui a gagné, en haut et en bas.

    Je n'étais pas tout à fait en désaccord hier avec Finkelkraut quand il mettait en cause les attaques physiques mufles contre les personnes.

    Je suis opposée à la bienséance "bourgeoise", qui est très faux-cul, mais il me semble que l'humour et l'ironie peuvent franchir certaines bornes, à condition de garder en arrière-plan une sorte d'intelligence sociale, de rigueur éthique. D'ailleurs, la plupart du temps, les attaques physiques dites "drôles" ne me font pas du tout rire, car j'y perçois seulement de la pure méchanceté.

    Pour moi, le meilleur humour et la meilleure ironie sont ceux qui attaquent les stéréotypes racistes, misogynes, homophobes, antisémites au lieu de les conforter, et qui incluent l'énonciateur de la blague dans l'énoncé. C'est toujours beaucoup plus fort et percutant.

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  22. Rebondissement dans l'affaire Vincent Geisser: Elisabeth Roudinesco critique "une pétition à l’aveuglette"

    A l’initiative d’Esther Benbassa, un comité de chercheurs parmi les plus brillants de ce pays avait lancé le 10 juin une pétition en faveur de Vincent Geisser afin de le soutenir au nom de la liberté d’expression. Cette pétition a reçu le soutien de nombreuses associations.

    Or Esther Benbassa a "omis dans son appel de mentionner que Geisser n’est pas seulement un chercheur mais aussi un défenseur officiel en France de l’islamisme radical, largement contesté pour la dangerosité de ses propos notamment par les représentants de l’islam des Lumières, Fethi Benslama et Abdelwahab Meddeb, qui lui reprochent de les présenter comme des «ennemis de l’islam vendus à l’Occident» et de favoriser ainsi la cause de l’extrémisme religieux. Tous deux se sont manifestés dans des mails auprès d’Esther Benbassa pour que leur protestation soit simplement entendue.

    Bon nombre de signataires de cette pétition n’avaient pas connaissance des interventions de Geisser quand ils ont décidé de le soutenir. Or, les membres du comité n’ont pas pris en compte leurs arguments ni ceux des laïques attachés à l’islam des Lumières et qui réclament que soient fermement condamnés les propos insultants de Geisser, même si par ailleurs, ils sont favorables à une contestation des procédures disciplinaires imposées à des chercheurs du CNRS".

    Geisser a qualifié les dirigeants de SOS Racisme, l'association NPNS, le recteur de la mosquée de Paris, de «facilitateurs d’islamophobie», et qu’il a qualifié de «national-laïcisme» la loi contre le port des signes religieux à l’école.

    "En attendant que le comité qui a lancé la pétition intègre ces données dans sa prise de position et ne se contente pas de faire de Geisser le martyr d’une entrave à la liberté d’expression, au moment même où, en Iran, les opposants à l’obscurantisme fanatique risquent leur vie en se battant pour un islam modéré, j’ai refusé de la signer après une longue discussion par mails avec les membres du comité d’organisation".

    "Que ce soit clair : la phrase de Voltaire sans cesse invoquée, selon laquelle on doit, au nom d’un principe, défendre absolument la liberté d’expression d’une personne, ne s’applique que lorsqu’on est informé de ce que pense cette personne.

    Or, dans cette affaire, ce n’était pas le cas puisque la pétition présente le chercheur comme la victime d’un harcèlement sans faire référence au contenu de ses interventions qui ne relèvent pas d’un travail de recherche".

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  23. Lu dans Libération :une interview du juriste Stéphane Rials, qui explique la multiplication des offenses au Président.
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    « Notre société pénalise trop l’écrit et la parole. Elle fait feu de tout bois, jusqu’à recourir, dans le cas présent (le citoyen poursuivi pour avoir crié « Sarkozy je te vois »), même s’il y a relaxe, à une technique répressive inusuelle sanctionnant les «bruits et tapages injurieux» (art. R 623-2 du code pénal). Une communauté politique ne peut pas laisser tout dire. […] Mais dans une société de libertés, la liberté d’expression est éminente ; elle doit être défendue contre les puissances publiques et privées, les conformismes, la dilatation exagérée du sacré. C’est un élément d’équilibre, une garantie, un signe des institutions libérales ».
    « Il n’est pas absurde de défendre fonctionnaires et magistrats contre ce que l’article 433-5 du code pénal appelle «outrage» - l’outrage s’ajoute à deux délits envisagés de façon libérale, l’injure et la diffamation, visés eux aussi par la loi de 1881. Mais, du fait de certains aspects de ce délit, on va trop loin aujourd’hui avec 15 000 condamnations annuelles dont 3 000 assorties de peines de prison » !
    « Le discours de la rupture s’accompagne chez le chef de l’Etat de comportements de rupture qui illustrent la crise du «respect» qu’il entend dénoncer. Le style présidentiel fait système avec l’époque : il y a quelque chose de circulaire dans l’irrespect et dans la brutalité de la lutte contre l’irrespect. Ce dont Sarkozy est le nom, il serait sage de s’en aviser, c’est de l’époque dans la plupart de ses aspects. Il réussit parce qu’il nous ressemble. Il a créé en particulier des souffrances, en affichant son mépris pour la littérature, les humanités, les chercheurs, etc. Il a aussi offensé les syndicalistes par son inutile ironie. L’effet de ces banderilles, c’est que l’on croise souvent désormais des gens raisonnables qui «disjonctent», comme on dit, dès que le nom de Sarkozy est prononcé. Il provoque chez beaucoup un pénible désir d’injure qui doit bien s’inscrire dans l’ensemble que domine sa façon de faire et de parler de la politique ».
    « Sarkozy veut en finir avec plusieurs traits de l’exception française, notamment les restes d’un certain aristocratisme républicain qui trouve le marché vulgaire et lui préfère le service public et la véritable culture. Il veut abaisser l’élite des grands commis - la suppression du classement de l’ENA est une affaire importante. Il veut abolir le déclinant «pouvoir spirituel» des intellectuels ».
    Le populisme de Sarkozy « témoigne d’un irrespect particulier pour les formes parlementaires. Qui a besoin de taper sec, de faire un peu peur, de brouiller les cartes, de souligner la corruptibilité des hommes, de capter superficiellement les codes et les mots des autres, d’amuser la galerie (des Glaces…). Il fait tout cela ».
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  24. A propos d'Orelsan (Lu dans Libération)
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    Orelsan défendu par La Ligue des droits de l’Homme

    Depuis début juin, il est impossible de trouver à Paris l'album du rappeur dans les bacs des bibliothèques et médiathèques municipales. Une «censure», selon la LDH.

    La polémique autour du rappeur, relancée après son éviction de dernière minute des Francofolies de La Rochelle, n'en finit pas de faire parler. Dernier épisode en date : l'intervention de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) qui demande à Christophe Girard, adjoint PS au maire de Paris chargé de la Culture, de revenir sur sa décision de retirer des bibliothèques et médiathèques municipales, l'album Perdu d'avance.

    Mardi dans une lettre ouverte adressée à l'adjoint de Bertrand Delanoë, la Ligue des droits de l'Homme n'a pas hésité à qualifier de «censure» cette décision. «Ce CD (...) n'enfreint aucune loi et aucun juge n’a été saisi de son contenu. Il ne peut donc être retiré : la censure des textes évoque irrésistiblement les pratiques de municipalités d’une toute autre couleur politique», écrit la LDH dans la missive, cosignée par sept associations dont la Société des réalisateurs de films (SRF), la Guilde des scénaristes (UGS) et l'Association nationale des critiques d’arts (ANCA).

    «On est en train de “normer” la représentation artistique»

    «On prononce une mesure d'interdiction pour un CD qui ne fait pas l'objet de poursuites aux yeux de la loi. Sur quels critères se base-t-on, au juste, pour l'interdire?», s'interroge Agnès Tricoire, déléguée à l'Observatoire de la liberté de création, créé en 2002 à l'initiative de la LDH, et qui est à l'origine du courrier. Selon elle, la question posée par la polémique n'est pas de «savoir si oui ou non, on approuve les textes d'Orelsan», mais plutôt celle de la place à accorder «à l'interprétation de l'œuvre artistique, au sens large». «On est en train de «normer» la représentation artistique pour des motifs moraux et éthiques, c'est une grande régression...», poursuit-elle. Des interrogations relayées dans le courrier adressé à l'adjoint au maire de Paris.


    Dans un communiqué laconique, Christophe Girard campe sur ses positions: «Quand on est de gauche, on tente d’être humaniste à temps plein et sans discontinuer, on ne lutte pas seulement contre le racisme, l’antisémitisme et l’arabophobie, mais on agit également contre la misogynie, l’homophobie et la transphobie». Du côté de la LDH, on souhaite avant tout ouvrir un débat, car à «chaque fois que l'on renonce à la liberté d'accès à la culture, on rentre dans un jeu dangereux», prévient Agnès Tricoire.

    Une affaire qui rappelle celle de l'expo-photo, Parisiens sous l'Occupation, de l'inconnu André Zucca, en 2008. Une exposition que avait suscité également la polémique. Elle montrait la capitale française sous l'Occupation, avec une vision pittoresque de cette période, telle que les Allemands souhaitaient la montrer, accréditant ainsi la thèse d'une armée d'occupation «très correcte». Christophe Girard avait alors cherché à l'interdire. Bertrand Delanoë s'y était refusé, privilégiant le débat et la discussion. «Mais cette fois, il n'y a pas eu de débat, regrette Agnès Tricoure. Face à des œuvres, il y a plusieurs interprétations possibles. C'est le propre d'une œuvre artistique. Interdire revient à privilégier une interprétation sur les autres, c'est arbitraire.»

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  25. L'affaire "Fofana" pose la question très importante du populisme qui tente d'infléchir le cours de la Justice, au nom du droit des victimes. Nous avons là un exemple du danger du "droit de punir" qui peut s'avérer dangereux, imposant une Loi du Talion.
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    Lu dans Libération une interview de Denis Salas, magistrat et secrétaire général de l'association française pour l'Histoire de la justice. Il est l'auteur de La volonté de punir (Paris, Hachette, 2005), un essai sur le populisme pénal.

    Selon lui, le procès Fofana se place dans un intense climat émotionnel, notamment sous l'influence des associations de victimes. C'est un phénomène qui n'est pas nouveau. Il y a en plus ici une circonstance aggravante, l'antisémitisme, qui contribue à ce climat. Il était prévisible d'avoir ces réactions passionnées. Ce qui est intéressant ici, c'est que les parties civiles, qui ne peuvent pas faire appel, l'obtiendront malgré tout, dans ce mouvement de contestation public. A travers cette affaire, on a l'exemple d'une justice rendue sous la pression des victimes qui s’impose face aux droits de la défense des accusés. Tout cela est le signe du renversement du droit pénal. Désormais, le procès pénal est beaucoup plus rendu au nom des victimes, et de leur cause, alors qu'un procès est théoriquement fait pour juger un individu, avec des peines adaptées. Même si l'indignation que peut amener le crime est légitime, le procès doit échapper à l'émotion afin de trouver la sérénité nécessaire à l’acte de juger.

    Sur le huis-clos, il dit es règles ont été respectées, ce procès s'est déroulé à huis-clos car deux accusés étaient mineurs au moment des faits. On ne peut pas dire que le débat n’a pas eu lieu même s’il n’a pas été visible par le public. La proposition de loi de François Baroin et Jack Lang, qui sera étudiée dans les mois qui viennent, va dans le sens des revendications des victimes. Cette loi consiste à décider que les procès intentés aux mineurs doivent aussi faire l'objet d'un débat public. C’est un nouvel épisode des effets sur notre législation de la passion pour les victimes. Pourtant, avec le huis-clos, on protège les mineurs, en ne divulguant pas leurs noms de famille, en s'attachant à ne pas entraver leur réinsertion .

    Su l'intervention de Michèle Alliot-Marie, en faveur de l'appel, il dit: C'est une réaction politique qui relaie les demandes de la défense, et qui vient s'inscrire dans ce courant d'indignation. On est dans une urgence exigée par les associations de victimes, tout à fait spécifique à notre époque. La Garde des Sceaux peut faire part de son choix de demander l’appel, d'autant que le parquet général lui est soumis hiérarchiquement. Ensuite, le parquet décide seul, mais il est probable qu'il aille en ce sens. J'évoquais un renversement du procès pénal en faveur des victimes: ici c'est le politique qui l'endosse.

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  26. “ici c'est le politique qui l'endosse...”
    7 ans que le ministre de l’intérieur devenu président rabâche que seules les victimes comptent. Au gré de ses caprices - il y a hélas tant d’horreurs - certaines ont eues le droit aux ors de son palais et de ses médias, à sa présence ou celles de plusieurs ministres aux obsèques. Il ne récolte aujourd’hui que ce qu’il sème : effectivement le populisme au lieu et place de la justice. Ce n’est pas le politique qui endosse, juste un certain type de politicien qui est en train de nous faire récolter ce qu’il a semé.

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  27. Chère Caroline,

    La peine de mort a été abolie sous Mitterrand avec, à la Chancellerie, un avocat des Assises qui avait défendu des gens emmenés à la guillotine. Certains s'étaient offusqués alors qu'un avocat soit Ministre de la Justice, arguant qu'un avocat pouvait défendre n'importe quelle cause...y compris celle des pires meurtriers... oubliant dans leurs critiques qu'il défend aussi, souvent, des victimes.Il peut être des deux côtés.

    Sarkozy aussi était avocat, mais d'affaires. Et les droits humains vus dans leur ensemble et dans l'équilibre et la nuance ne sont pas ses affaires! En revanche, le populisme sous des airs "compassionnels" et victimaires, l'autoritarisme et le piétinement de la Justice sont ses stratégies...

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  28. Et ce que l'on pouvait redouter se produit: en interdisant de scène Orelsan aux Francofolies, on le pose en martyr... et ce sont des femmes qui sont attaquées.

    Le nouveau Ministre de la Culture, F. Mitterrand, a volé au secours du chanteur et de sa chanson Sale Pute. "Je trouve toute cette polémique tout à fait ridicule. Orelsan exprime le dépit amoureux, avec des termes qui ne sont pas les miens, moi je ne parle pas exactement la même langue, mais il a tout à fait le droit de l'exprimer". "Je ne trouve rien de choquant ni de répréhensible à la manière dont il le chante","Rimbaud a écrit des choses bien plus violentes et qui sont devenues des classiques. Je ne sais pas si les chansons d'Orelsan deviendront des classiques, mais en tout cas ce qui est certain c'est que c'est beaucoup d'agitation pour rien et qu'il a le droit tout à fait légitime de composer sa chanson et de la chanter où il veut".

    La polémique s'est focalisée... sur une femme, Ségolène Royal, accusée d'avoir fait pression sur les organisateurs pour qu'ils déprogramment Orelsan de la scène du festival rochelais. La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, où est située La Rochelle, s'est défendue dans un communiqué de tout "chantage" aux subventions, exprimant toutefois sa "satisfaction"devant la décision des organisateurs du festival.

    Dans son communiqué, Ségolène Royal "assume avoir sollicité des informations auprès des organisateurs des Francofolies (...) et avoir exprimé sa satisfaction à l'annonce de la déprogrammation du rappeur d'un des plus importants festivals de la région qu'elle préside". "La lutte contre les violences faites aux femmes ne souffre aucune faiblesse et aucun compromis", ajoute-t-elle, demandant s'il est "tolérable qu'un chanteur appelle au meurtre et à la violence contre les femmes, pas seulement dans une chanson mais dans plusieurs, qu'il menace de les 'marie-trintigner', de les 'avorter à l'Opinel'".

    Le fait est que si l'interdit est, une fois de plus, contre-productif, les paroles de la chanson - comparée rien de moins qu'à un poème de Rimbaud - font frémir...

    Ainsi va le monde...

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  29. Voici le résumé d'un article de Cyril Benassar paru dans Causeur sur Orelsan:
    http://www.causeur.fr/orelsan-droit-dauteur-devoir-dhomme,2717
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    Dans l’affaire du chanteur Orelsan et sa déprogrammation, les grands esprits que nous sommes n’ont pas besoin de réfléchir très longtemps pour désavouer les pouvoirs publics censeurs et prendre la défense de la liberté d’expression.

    C’est peut être ça le problème. Soumis à nos réflexes, nous croyons faire l’économie d’une réflexion appropriée à cette histoire. Entre un jeune artiste et une bande de mères-la-vertu féministes, entre la transgression et l’ordre moral, nos cœurs ne balancent pas longtemps. Pourtant ils devraient.

    D’abord il faut préciser que personne ne censure Orelsan en l’empêchant de chanter. Je ne vois pas en quoi ce «chantage aux subventions» dénoncé de toutes parts par les défenseurs de la liberté est choquant. Si les politiques (que nous avons élus, faut-il le rappeler) n’ont plus le droit de contrôler l’usage fait des subventions qu’ils allouent, alors autant verser directement nos impôts à cette caste d’intouchables que sont devenus les artistes.

    Entre interdire et ne pas souhaiter financer, il y a une marge dans laquelle les décideurs ont toute leur place, même Ségolène Royal.

    Les défenseurs du rappeur nous affirment que cette chanson où l’on entend 23 fois les mots «sale pute » (j’ai du mal à saisir la filiation avec Rimbaud mais je ne suis pas ministre de la Culture), est une fiction. C’est du second degré.

    Je veux bien le croire et vous aussi j’en suis sûr. Le problème, c’est que nous ne sommes pas seuls dans ce pays. Comme je le répète, nous sommes obligés de le partager avec une armée de crétins pourvus de deux neurones chacun à moins que ce ne soit deux par bande et tous ces demeurés ignorent qu’il existe un second degré.

    Je doute que l’expression artistique la plus libre produise toujours les meilleurs effets sur les jeunes gens qui ont quitté l’école avant de parvenir à distinguer la réalité de la fiction [...]

    Qu’en est-il des filles ? Il n’y aura peut être pas de liens directs entre les paroles de cette chanson et les violences faites aux femmes mais qu’on le veuille ou non, les termes que charrient les médias influent sur les comportements et ce qui passe à la télé repousse forcément les limites de ce qui se dit et de ce qui se fait dans la vie des gens.

    Je me demande si les institutrices qui en entendent déjà beaucoup apprécieront que l’expression «sale pute», cautionnée par des diffusions radio, se normalise dans les cours et dans les classes. On a beau me dire que le mot «chien» ne mord pas, j’en suis de moins en moins sûr. Enfin ça dépend dans l’oreille de qui.

    Alors faut-il aligner le niveau de liberté et d’expression sur ceux de nos concitoyens les plus attardés qui ignorent le second degré et les délices de la fiction ? En principe non mais en réalité oui. Et c’est dans la réalité que nous vivons.

    On pourrait m’objecter Brassens. Peut-être qu’entre le rap et lui, c’est le style qui fait la différence. Quand il choisit le mot «gendarmicide», il ne peut être compris par des élèves de maternelle. Aujourd’hui, «nique la police» semble être le mot d’ordre d’une génération dès le plus jeune âge et on en voit le résultat. Alors on peut rester attaché à des principes comme celui de la liberté d’expression mais pas éternellement aveugles aux résultats.

    Et puis hier Brassens nous implorait de ne pas jeter la pierre à la femme adultère, et pour cause. Aujourd’hui, un cocu dépité promet à sa promise une vengeance à coups de poings.
    Manifestement, le monde a changé. Et nous?

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  30. Orelsan toujours... L'avis d'un blogueur, Didier Goux, sur Marianne 2. On est aux antipodes de la position de Cyril Benassar...
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    Les ligues féministes n'étaient peut-être pas au courant. Mais lundi, on diffusait Calmos, de Bertrand Blier, à la télévision! Oui, ce film où les femmes, nymphomanes surarmées, ont pris le pouvoir sur des hommes apeurés. Ou peut-être que cette image ne les dérange pas tant que ça...

    Avant-hier soir, j'ai revu avec grand plaisir la première demi-heure de Calmos, le film tourné par Bertrand Blier en 1975 et qui, allez donc savoir pourquoi, ne passe que très rarement à la télévision. Je dis «la première demi-heure» car, ensuite, le film sombre dans le n'importe quoi systématique : rappelons qu'à la fin, les personnages masculins se retrouvent piégés à l'intérieur d'un gigantesque vagin à l'hyperréalisme assez gerbatoire...

    Une chose m'a frappé lors de cette revoyure : bien que vieux de presque 35 ans, Calmos ne traite pas du tout de la lutte des sexes (pour le pouvoir, l'égalité, etc.), mais se situe d'emblée dans une sorte de post-féminisme à tendance apocalyptique. Les femmes ont déjà pris le pouvoir et les hommes ne songent aucunement à le leur disputer. La seule chose qu'ils veulent est qu'on leur foute la paix. Ils ne souhaitent pas se battre contre les femmes, mais simplement ne plus les voir, ne plus rien avoir à faire avec elles. Ils n'ont plus que des envies simples (boire et manger entre hommes, pour l'essentiel), ils sont tous intensément fatigués et n'aspirent qu'au repos – à un repos riche en cholestérol, néanmoins. Bien entendu, ce repos leur sera refusé par la troupe de choc des femelles déchaînées.

    Je m'étonnais donc, devant mon écran même pas plat, de ce que ce film pouvait encore passer à la télévision. Je m'étonnais encore bien plus de ce qu'aucune ligue féministe n'ait songé, apparemment, à en demander la déprogrammation, l'interdiction, la destruction, etc. Car à côté de ce qui est dit des femmes dans ce film, Orelsan c'est Bambi. Il est vrai que, chez Blier, les femmes ne sont pas des victimes, mais des guerrières salement castratrices (castratrices non par dégoût de l'organe mâle, mais par excès d'exigence envers lui). Et il n'est pas impossible que cette image d'elles-mêmes, en nymphomanes surarmées et nettement fascisantes, face à des hommes traqués, fuyants, apeurés, irrésolus, soit finalement assez de leur goût
    .
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  31. Nous avions évoqué la morale minimaliste de Ruwen Ogien à propos des mères porteuses. Voici une réflexion intéressante de Philippe Bilger dans Marianne 2.
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    Bilger part de l'augmentation de 4% des violences «non crapuleuses», donc gratuites. Et il établit un rapport avec Ruwen Ogien, dont la morale minimaliste exclut les devoirs envers soi-même et dont le seul principe, qu'il qualifie lui-même de «pauvre» est le suivant : «ne pas nuire aux autres, rien de plus». «Les torts qu'on se cause à soi-même, qu'on cause aux choses abstraites ou à des adultes consentants n'ont pas d'importance morale».

    On voit bien ce qu'une telle éthique, même réduite au plus élémentaire, pourrait avoir de décisif pour dissuader de l'offense à autrui les tempéraments n'ayant pas besoin de justifier leurs actes.

    Considérant les propositions d'Ogien comme apportant un "grand vent salubre et provocant", Bilger estime qu'il y a quelque chose de revigorant dans ces pensées sociales radicales qui n'hésitent pas, pour nous désengluer de la gangue d'une morale publique devenue ingérable à force de complexité, à trancher dans le vif et à battre en brèche ce qui n'avait jamais vraiment été discuté jusqu'à maintenant : l'assimilation entre soi-même et autrui, la nécessité de ne pas se permettre ce qu'on interdit aux autres, l'obligation de sauvegarder son être, son corps, sa santé et de respecter des valeurs générales ayant une incidence sur ses choix de vie de la même manière qu'on impose des prescriptions à autrui.

    C'est le téléscopage entre les droits et les devoirs pour soi et ceux à appliquer aux autres que Ruwen Ogien cherche à réduire à néant en mettant en évidence le seul impératif qui lui semble adapté à notre existence collective d'aujourd'hui : ne pas porter atteinte à d'autres que soi en se laissant la plus grande autonomie et liberté possible. Tout ce qui ne relève que de soi est permis. C'est bien d'un grand «décapage» qu'il s'agit et qui incite ce philosophe à dénier l'identité «du suicide et du meurtre, de l'automutilation et de la torture, de l'absence de souci de sa propre perfection et de l'abaissement délibéré d'autrui» .

    Bilger conclut que la pensée de R. Ogien, qu'il rapproche de celle de Raoul Vaneigem, mérite réflexion: Certes, si on perçoit ce qu'une telle éthique sociale apporte de salvateur pour une humanité de plus en plus égarée dans d'insolubles contradictions, on a le droit de s'interroger sur le type de monde que cette philosophie appliquée à la lettre ferait surgir dans la mesure où la distinction nette et intangible entre soi et autrui est infiniment rare. Ne ferait-on pas apparaître une société de l'abandon et de l'indifférence, la théorisation d'un «chacun pour soi», avec la bonne conscience en plus, qui ne serait guère tempérée par une abstention positive à l'égard d'autrui ?

    Quelles que soient les réserves que, dans l'instant, on croit pouvoir opposer à cette vision si neuve, je sens que le signe le plus éclatant de la force de celle-ci consiste précisément dans le fait qu'elle vous contraint à différer votre réponse, à faire halte pour réfléchir, à appréhender lucidement les bouleversements qu'elle opère dans l'ordre des idées et dans la conception de l'existence collective, à retenir son opinion et à admirer l'esprit de subversion. Le grand philosophe est celui qui projette un brûlot dans le champ intellectuel et qui ne laisse pas d'autre choix que de s'enfouir sous les couvertures classiques et tièdes ou de se colleter avec cette flamme inconnue qui vient surprendre, stimuler ou indigner
    .

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    Voilà de quoi alimenter les réflexions sur l'individu, le mal, l'interdit...

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  32. Orelsan toujours...
    Orelsan, symptôme de la régression mentale généralisée, par Maurice Merchier. Extraits choisis
    http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/07/19/orelsan-symptome-de-la-regression-mentale-generalisee_1220546_3232.html
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    L'art opère une mise à distance entre le texte et l'auteur, le rôle et l'acteur, l'humoriste et ses personnages... De façon générale, entre l'œuvre et le créateur, que ce soit dans les arts plastiques, au théâtre, au cinéma, en littérature, ou en chansons ; c'est évidemment au second degré que le spectateur ou l'auditeur doivent également se placer pour recevoir, comprendre, interpréter...
    Le temps a passé, le niveau d'instruction a augmenté et tous les mois de juillet, les nouveaux bacheliers battent obstinément les records de l'année précédente. L'entendement s'est répandu, et a suffisamment progressé pour que chacun ait compris qu'il ne fallait pas dénoncer à la police Michel Sardou chantant sur des paroles de Delanoë qu'il avait envie de violer des femmes, ni livrer à la justice Michel Berger et Luc Plamondon, parce que dans Starmania des loubards se vantent d'en faire autant aux filles dans les parkings ; tout le monde (ou presque) a compris que les propos racistes ou machistes que Coluche tenait sur scène avaient pour but de ridiculiser les racistes ou les machistes.

    Il y a fort à craindre que la déprogrammation d'Orelsan des Francofolies de La Rochelle soit le signe d'un retour du balancier, d'une régression vers les brumes bien-pensantes de ces époques que l'on croyait révolues. La qualité - fort douteuse au demeurant - de la chanson incriminée (« sale pute ») n'y change rien : le débat sur cette affaire révèle d'inquiétantes confusions dans les argumentations

    On invoque le fait que le chanteur a retiré la chanson épinglée de son répertoire ; le ministre de la culture rappelle la violence de certains textes de Rimbaud ; on invoque aussi le risque d'une prise au premier degré des paroles (et de la gestuelle du clip) de « sale pute », et donc d'une incitation à la violence contre les femmes dans certains milieux, alors qu'il peut tout aussi bien servir de repoussoir; là encore, nul ne peut savoir quel sera l'effet dominant - car il est à l'évidence divers - d'un texte choc sur les auditeurs/ spectateurs, pas plus qu'on ne peut savoir si les innombrables scènes de viol vues dans les films ou les séries provoquent l'horreur de la chose, ou attisent les fantasmes et incitent à passer à l'acte.

    Il n'est pas possible ici d'analyser les causes de cette régression. Mais on voit bien les liens qu'il y a avec certains traits dominants de l'époque, comme l'aversion pour le risque, (il y aurait beaucoup à dire sur le bruit médiatique autour de la grippe A), et surtout le nouvel ordre moral qui - par exemple - fait du fumeur un être non fréquentable, de l'automobiliste un assassin en puissance, et tend à l'exclure de l'humanité s'il dépasse d'un kilomètre à l'heure la vitesse maximum permise, et d'un milligramme le taux d'alcoolémie autorisé.

    Le XXème siècle nous a débarrassés des idéologies, le XXIème risque de nous étouffer sous l'hygiénisme, la police des mœurs, et le nouvel ordre moral. L'art - sous toutes ses formes - risque d'en être la première victime. Comment ignorer l'histoire au point de ne pas savoir que c'est souvent sur un terreau de scandale que les œuvres les plus lumineuses naissent et se développent, avant de défier le temps ?

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  33. En quoi il est contre-productif de rejeter ou d’interdire les contre-théories, appelées de façon péjorative les « théories du complot » (notamment sur le 11 Septembre). Interview de Pascal Froissart, Paris VIII, spécialiste des rumeurs (DR)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/ameriques/20090706.OBS3287/il_est_sain_de_douter.html
    Nous sommes simplement en face de gens qui doutent. Et, il me paraît très sain de douter. Les "conspirationnistes", comme vous dites, ne sont pas des gens "irraisonnables". Au contraire. Ce sont pour la plupart des hyper-rationnels qui ont une foi incommensurable dans la raison humaine. Ils veulent à tout prix régler des problèmes qui sont parfois dus à des facteurs que l’on ne maîtrise pas comme le hasard, l’incertitude, et le doute.

    Les contre-théories ont surgi en même temps que les premiers éléments d’informations livrés tout au long de la journée et de la soirée du 11 septembre. Les contre-vérités se sont élaborées en parallèle de la construction de la version officielle […]. L’ampleur Le black out de l’information, rendu nécessaire par l’événement, a contribué à renforcer les suspicions de manipulation. Et puis est venu, un peu plus tard, le Patriot Act, les révélations sur les liens de la famille Ben Laden et celle de Bush, l’invasion de l'Afghanistan et de l'Irak, qui ont consolidé ces contre théories .

    La première source est le fait que l’information a été délivrée au compte-goutte. Un certain nombre de commentaires établis à chaud par les différents acteurs, que ce soit par la police, par les journalistes ou par les politiques, se sont révélés a posteriori tout à fait contraires à la version officielle.

    Bien avant ces attentats, il existait déjà des réseaux sur Internet de personnes qui s’intéressaient aux affaires publiques, politiques ou cachées. Ce n’est pas le 11 septembre qui a créé les "complotistes". A l’occasion de cet événement, ils se sont immédiatement emparés de cette histoire. […] Ce n’est pas loin du journalisme citoyen.

    il y a un parti pris des médias assez suivistes des théories officielles. Cela rejoint un problème plus général, qui est le manque d’investigation des journalistes en France. Tant que le consensus n’est pas fait, on devrait pouvoir continuer à débattre.

    Le démenti des journalistes est le meilleur moyen pour accroître la notoriété d’une thèse comme celle-là. En faisant la Une du Monde et l’ouverture des journaux, Thierry Meyssan, par exemple, a assis sa notoriété. En même temps que les journalistes combattaient ses idées, en même temps ils les ont vendus.

    Le doute est sain. Par contre, c’est une véritable hantise pour les pouvoirs en place. Ils voient leur capital confiance s’éroder et se faire critiquer. Or, ils ont besoin de la confiance de la population, même si les avis sont différents. En permanence, ils agitent le chiffon de la paranoïa. Mais ça ne fait peur qu’à eux.Le débat doit exister et on peut regretter que les lieux de débats soient difficiles. Ces différentes communautés ne se rencontrent pas. Et c’est dommage.

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  34. Point de vue limpide et réaliste. Suivisme médiatique, absence de transparence généralisée (l’extension du secret défense ne va pas arranger les choses) et collusion d’intérêt sont propices aux doutes, aux théories du complot. Qui s’avèrent parfois exact comme avec les armes de destruction massive en Irak.

    L’usage ultra sécuritaire qui a été fait du 11 septembre, jusqu’au contrôle des livres/lecteurs dans les bibliothèques, les faux charniers et autres manipulations qui finissent parfois par éclater peuvent inviter à la réflexion.

    Pour l’afghanistan on a le droit de se demander pourquoi la France “en faillite” va dépenser des millions d’Euros pour aider les USA à chasser les talibans qui doivent leurs positions sur le pays aux mêmes USA lorsque cela les arrangeaient.

    Limite hors sujet mais que le monde irait mieux si les hommes arrêtaient de jouer au RISK!

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  35. mont aurtaugraphe daimaterializée ê de + en + pataitik. geai onte :-(((

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  36. Une autre affaire que les citoyens américains croient non résolue: celle de l'assassinat de JF Kennedy.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20090715.OBS4230/assassinat_de_jfk__la_controverse_tient_toujours.html

    Plus de 45 années se sont écoulées depuis la mort violente du président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy. Immédiatement dévoilée, la théorie officielle du tireur isolé n’a pas réussi à convaincre les Américains. Ils sont encore 70% à croire en une conspiration.

    70%, cela fait un sacré pourcentage ...

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  37. Ouf! Les nains de jardin faisant un salut nazi ont échappé au pire.
    Ou: que l'art de second degré est donc difficile!
    Lu dans Libération
    _______________________
    Le nain de jardin nazi blanchi par la justice

    L'artiste allemand Ottmar Hörl ne sera pas poursuivi par le parquet de Nuremberg pour avoir réalisz des nains de jardin faisant le salut nazi en souriant. En réalité le sculpteur tournait en dérision le régime nazi.

    En Allemagne, on ne plaisante pas avec le salut hitlérien, même exécuté par un nain de jardin. La justice allemande a annoncé ce mercredi qu’elle ne poursuivrait pas le professeur d’art ayant exposé un nain de jardin faisant le salut hitlérien.

    Ce nain de jardin fait indubitablement le salut hitlérien, un geste réprimé par la loi, reconnaît le parquet de Nuremberg dans un communiqué. Mais il a rappelé que la jurisprudence avait admis l’utilisation des symboles nazis dans des expositions «dont le contenu est ostensiblement et sans équivoque une dénonciation (de cette) idéologie».

    Contre l’artiste, «qui vend ses créations comme des œuvres d’art et veut ainsi tourner en dérision le national-socialisme, il n’y a pas de poursuites possible», explique le parquet. Par ailleurs, dans l’ensemble de l’exposition qui accueillait ce nain, dont les Allemands adorent décorer leur jardin, «l’opposition à cette idéologie est très nettement explicite».

    Ottmar Hörl s’était déclaré «un peu surpris» par l’enquête ouverte par le Parquet contre sa création, expliquant dans la presse locale avoir reçu même plusieurs commandes de collectionneurs d’art juifs américains qui, eux, «avaient parfaitement compris l’ironie» de sa démarche.

    «Les Nazis se voient quand même grands, blonds, avec une allure héroïque. Un nain de jardin ne présente aucune de ces caractéristiques», avait poursuivi Hörl, qui dirige l’Académie des arts plastiques de Nuremberg

    Les saluts hitlériens, les croix gammées, ainsi que les autres signes distinctifs nazis sont interdits en Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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  38. ... Pendant ce temps, en France, MAM utilise l'argument de la pédophilie pour préparer l'opinion à une restriction et un contrôle du Net. Lu dans Libération.
    ______________________________

    Voici le discours tenu hier par la garde de Sceaux :

    «Bien entendu, internet est un formidable espace de liberté, et doit le demeurer !

    Mais ce doit être aussi, et pour les internautes et pour ceux qui l’utilisent, un espace de sécurité. Il faut bien voir que la liberté est liée à un minimum de sécurité, et donc de règles qui permettent de sanctionner notamment un certain nombre de dérives, car des dérives, il y en a.

    Pendant les deux ans, que je viens de passer au ministère de l’intérieur, j’ai eu diverses occasions de parler avec certains d’entre vous des problèmes de la cybercriminalité. À vous écouter, il s’agirait là de mesures liberticides. Pardonnez-moi, mais la pédopornographie par internet, il me semble que cela mérite effectivement des sanctions et donc un encadrement.

    L’ensemble de la cybercriminalité et les escroqueries sur internet, c’est exactement la même chose.(...)

    En ce qui concerne les sujets dont nous traitons aujourd’hui, le véritable problème est de savoir si l’on doit autoriser sur internet des violations de la loi qui sont sanctionnées partout ailleurs. C’est purement et simplement cela »
    .

    «C’est honteux ! Inadmissible !», a immédiatement réagi le député socialiste Patrick Bloche. Puis, demandant un rappel au règlement, le député communiste Jean-Pierre Brard a pour sa part indiqué : «Mme la ministre a fait un amalgame tout à fait inacceptable, lorsqu’elle a dit que l’opposition n’était pas d’accord pour lutter contre la cybercriminalité en évoquant la pédophilie. Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage. C’est dire la faiblesse des arguments du Gouvernement».

    On peut donc redouter que le gouvernement ne veuille instrumentaliser ce combat pour contrôler la diffusion des contenus sur le web. La vigilance s'impose...

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  39. Les journalistes seraient-ils des procureurs?

    En signalant que «le procureur de la République n’a pas jugé nécessaire de désigner un juge d’instruction», Mediapart pronostiquait un renvoi de l’affaire par citation directe au tribunal correctionnel, en précisant que Jean-Claude Marin n’envisageait de renvoyer qu’«une demi-douzaine de personnes» sur quatorze citées dans la procédure.

    Dans l’après-midi, le procureur a assuré dans un communiqué qu’«aucune décision» n’était prise «concernant un éventuel renvoi devant un tribunal correctionnel de Julien Dray».

    Les avocats de Julien Dray soulignent qu’aucun délit n’est reproché à ce jour à leur client.

    On peut se demander quel sens ont les «fuites» qui ont permis hier la publication, dans Le Monde et Mediapart, d’extraits de l’enquête préliminaire sur les mouvements de fonds suspects dont aurait bénéficié le député socialiste...

    La presse n’outrepasse-t-elle pas son rôle ?

    Il est important que la vérité soit faite dans cette affaire, mais nullement dans la presse : devant la justice.

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  40. Une avocate de Julien Dray, Me Florence Gaudillière, a déclaré: "Nous allons de surprise en surprise: nous avions déjà constaté que le parquet était devenu législateur, nous apprenons aujourd'hui que les journalistes se substituent au parquet".

    "Comment expliquer[...] que certains journalistes se permettent de se substituer au ministère public pour claironner que les jeux sont faits ?" s'interroge-t-elle, ajoutant que "ces affirmations relèvent de la justice fiction et non de la réalité juridique et comptable du dossier".

    "Nous faisons notre travail d'information scrupuleusement, honnêtement, contradictoirement. D'ailleurs, nous avons également publié sur Médiapart des articles qui s'étonnaient de la procédure judiciaire choisie contre Julien Dray", a réagi le directeur de la publication de Médiapart, Edwy Plenel.

    "Je comprends mal cette réaction. Les personnalités politiques ont un accès illimité aux médias. Si Julien Dray souhaite répondre, il peut répondre - bien sûr dans Le Monde. Je pense qu'il ne se prive pas de s'exprimer dans les médias quand il le faut et quand il le juge utile", a déclaré à l'AFP le directeur adjoint du quotidien Laurent Greilsamer.

    Certes, ces deux journaux "font leur travail", mais ne devraient-ils pas attendre que la Justice ait fait le sien avant ?

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  41. Interview de Me Patrick Klugman, avocat de Julien Dray, réalisée par Bérénice Rocfort-Giovannilu pour Libération), à propos des publications par Le Monde et Mediapart
    ______________________

    Cette parution porte une atteinte extraordinaire à l'équité de la procédure. Il est anormal que les médias aient eu accès à ce document avant les avocats. Par ailleurs, les articles disent le contraire du rapport d'enquête. Le site Mediapart explique que six personnes vont comparaître devant le tribunal correctionnel. Pourtant, le rapport sur lequel se fonde l'article ne tire pas de conclusion et ne fait mention d'aucun chef d'infraction. Il s'agit là, selon moi, d'un manquement à l'éthique journalistique. En outre, une interrogation subsiste autour de la communication de ce rapport. Nous pensons qu'il existe une guerre larvée au parquet dont nous sommes les otages et les victimes. Des personnes ont transmis ce rapport à la presse pour nous empêcher de répondre aux accusations.

    Ceux qui sont censés être garants de la présomption d'innocence et de la préservation du secret de l'enquête ont organisé la violation de ces deux principes. La procédure est fragile de A à Z, on a donc estimé qu'elle aurait plus d'effet dans la presse que devant la justice. Je ne vais pas me livrer à un jeu de cartes pour savoir qui en tire profit, mais je pense que la justice en sort salie
    .

    Julien Dray mène peut-être un train de vie fastueux, peut-être tape-t-il ses amis, mais cela n'a rien de condamnable juridiquement. Certes le financement est inusuel, mais ces gens qui gagnent moins bien leur vie que lui ont bien voulu l'aider, cela n'a rien à voir avec la loi, aussi choquant que cela puisse paraître. Par ailleurs, je vous mets au défi de prouver que les prestations payées aux membres des associations, dont il est question dans le rapport, n'étaient pas réelles. Jamais un euro n'est sorti des comptes sans qu'il soit fondé.

    Il y a forcément des enjeux politiques, puisque ce dossier préfigure une réforme de la procédure pénale.

    Nous entendons porter plainte contre Le Monde et Mediapart pour violation du secret de l'enquête et atteinte à la présomption d'innocence.
    La procédure est entachée depuis le début. Je me demande quelle juridiction pourra désormais laver les personnes salies
    .

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  42. Un billet intéressant de Georges Moréas, que je résume.
    http://moreas.blog.lemonde.fr/2009/07/26/affaire-dray-dernieres-sommations/

    Julien Dray a bénéficié » en avant-première de la réforme du Code de procédure pénale.

    En 1990, sous le gouvernement de Michel Rocard, pour faire face à la mondialisation du trafic de stupéfiants, on décide de s’attaquer aux flux financiers internationaux générés par ce trafic en créant une cellule auprès du ministère des Finances : TRACFIN. Au fil des ans, les compétences de ce service s’étendent au crime organisé, à la corruption, aux intérêts financiers des Communautés européennes, puis à la lutte contre le terrorisme.

    On en était à peu près là, l’année dernière lorsque l’affaire Dray a éclaté. TRACFIN n’est pas un service judiciaire et si lors de leurs recherches ses fonctionnaires découvrent des faits qui tombent sous le coup de la loi, leur devoir (c’est une obligation légale pour tous les fonctionnaires) est de les dénoncer au procureur de la République – et non pas de bâtir patiemment un dossier franco-français contre un homme, qu’il soit député de l’opposition ou non.

    Or Dray est tellement saucissonné dans ce dossier que lorsque celui-ci échoit sur le bureau du procureur, ce dernier n’a plus qu’à saisir un juge d’instruction afin que l’affaire suive son cours. Ce qu’il ne fait pas. On peut donc supposer qu’il a reçu des instructions pour éviter qu’un petit juge ne mette le nez dans cette affaire. D’autant que ledit petit juge aurait probablement cru bon de prendre la déposition des gens de TRACFIN, voire d’effectuer une perquisition dans leurs bureaux, comme ce fut le cas dans l’enquête sur la caisse noire de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie).

    On en arrive donc à cette situation ubuesque où un service administratif destiné à lutter contre le blanchiment d’argent, et qui bénéficie des mêmes prérogatives d’enquête que des policiers ou des gendarmes, monte un dossier contre un homme politique qui a longtemps été très proche de la prétendante à la présidence de la République (dans le dossier on trouve d’ailleurs un autre proche de Ségolène Royal). Et pour garder mainmise sur l’affaire le procureur décide d’utiliser les pouvoirs que devrait lui donner la nouvelle procédure pénale actuellement toujours dans les tuyaux.

    Bon, on peut toujours se dire que Julien Dray l’a bien cherché et que son train de vie de nanti n’attire pas spécialement la sympathie.
    Et que ces choses n’arrivent qu’aux autres…
    Sauf que le décret du 16 juillet 2009 modifie sérieusement la donne. Car dorénavant, il ne s’agit plus seulement pour TRACFIN de lutter contre le blanchiment mais bel et bien de surveiller tous les habitants de l’Hexagone en mettant en place une obligation de «déclaration de soupçons ».

    Qu’on le veuille ou non, on n’est pas loin de la délation organisée au niveau de l’État. Et nous sommes tous concernés. Pour paraphraser un slogan soixante-huitard, nous sommes tous des Julien Dray […].
    On s’achemine nettement vers une généralisation pour toutes les transactions commerciales à partir du moment où il existe un soupçon de possibilité d’une infraction passible d’une peine d’emprisonnement d’un an [...]

    Dénoncer un crime ou un délit peut être un devoir civique, mais colporter un soupçon… « On ne bâtit pas une société démocratique sur des déclarations de soupçons » a déclaré Thierry Wickers, président du Conseil national des barreaux » (Le Monde du 7 juillet 2009).

    Une arme de dissuasion massive en quelque sorte.

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  43. Un retour sans le dire à la traque aux signes extérieurs de richesse faute de savoir lire et valoriser les signes de richesses intérieures.
    Mais avec le bouclier fiscal cette traque ne peut concerner que les 95% dont la richesse économique est au pire inexistante au mieux reste décente.
    Le cas J.Dray est une preuve visible de plus des risques du pouvoir politique professionnalisé et au long cours. La méthode à son égard (presse/procédure)n’est pas acceptable par principe. “Son train de vie de nanti” ne veut pas dire grand chose. Mais a minima son incapacité de vivre avec son indemnité parlementaire sans “emprunter” des milliers d’euros à ses subalternes, ses amours du luxe tapageur (collection de rollex ) ne peut que laisser perplexe quant à sa capacité de résistance aux tentations du pouvoir et celles de le vouloir pour améliorer la condition de la majorité de ses concitoyens plus que pour améliorer la sienne.
    Un parti peut-il redonner son investiture à quelqu’un qui ne sait manifestement pas contrôler son avidité? On l’a souvent vu. Est-ce que c’est de plus en plus insupportable? OUI.

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  44. Je suis bien d'accord avec vous, Caroline.Comment accorder une quelconque crédibilité politique - donc d'action collective - à des personnes qui ne savent pas respecter des principes de base?

    Je pense au général de Gaulle qui avait fait installer un compteur à l'Élysée pour payer ses notes privées d'électricité.

    Les professionnels de la politique font désormais partie des "people" dont ils partagent le luxe dispendieux. C'est évidemment très malsain, surtout lorsqu'ils s'installent à vie dans leurs fonctions (Stop cumul !)

    Voilà qui devrait faire réfléchir aussi sur le danger du mélange des genres...Redonner au "politique" son sens originel le plus noble est une urgence!

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  45. Un excellent article de Sylvain Lapoix sur Mitterrand et la Loi Hadopi dans Marianne 2. Extraits choisis
    http://www.marianne2.fr/Frederic-Mitterrand,-le-pire-ennemi-de-la-Hadopi_a181632.html
    ______________________________________
    Comment peut-on confier le destin de la création et de la législation du web à un homme qui parle de «radio périphérique» en 2009 ? Droit comme un croque-mort, Frédéric Mitterrand a pourtant tenu tête à l'Assemblée nationale aux députés opposés à la loi Création et Internet, toute une semaine durant. Mais avec quel discours : invoquant Arletty et Edith Piaf, le nouveau ministre a fait vibrer au delà du raisonnable sa voix de Britannicus pour crier la chute des artistes dans «le caniveau des pirates». Une pompe si étouffante qu'elle pourrait convaincre le PDG d'Universal de rallier le camp des anti-Hadopi !
    Même le Journal du dimanche émet des réserves : «En appeler à Arletty, Piaf, Gainsbourg pour s'en prendre au téléchargement illégal, n'est-ce pas un peu trop?», interrogeait l'hebdomadaire du 26 juillet. Réponse intransigeante du ministre : «Mais je ne suis pas là pour être dans le moule, je suis là pour être dans le réel donc je cite Jean Seberg ou La Javanaise.» Malgré notre immense respect pour « le réel » invoqué par le Ministre, on aimerait le voir honorer leurs héritiers tout autant que Godard et Gainsbourg.
    […] Se cachant derrière ses grandes phrases par lesquelles il range les opposants à la Hadopi au rang des assassins de la culture, le ministre évacue autant que faire se peut l'impossibilité matérielle d'appliquer la loi. […] Et pour cause : après la sainte colère du président de la République suite au rejet en séance de la Hadopi 1, Frédéric Mitterrand ne peut guère se permettre d'échouer à faire adopter Hadopi 2. Résultat, le discours tout entier du ministre s'appuie sur la «pédagogie» de la sanction et l'interruption de la connexion à Internet comparée (décidément) à la suspension du permis de conduire pour les excès de vitesse.
    Car non content d'invoquer un cimetière d'artistes pour ne pas avoir à détailler l'échec annoncé de la mise en place de la Hadopi, Mitterrand esquive le problème qu'il prétend vouloir résoudre […] : la rémunération de la création»,
    «Chaque nouveau média créé une utopie sociale nouvelle, prophétise l'ancien patron de la villa Médicis. Il s'agit de la réglementer.» Difficile de voir vieillir son monde et d'en voir surgir un nouveau : le ministre avoue lui-même défendre un système vieux de quatre siècles, créé par Beaumarchais. Un système qui a fleuri avec l'industrie du disque au vingtième siècle et dont on fera demain des couronnes quand les nouveaux modèles de partage et de rémunération auront prouvé la vétusté des anciens. A cet égard, le choix de Frédéric Mitterrand s'avère le bon : l'oraison funèbre au projet de loi aura un croque-mort de haut niveau
    .

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  46. A propos du rôle des journalistes dans "l'affaire Dray", voir
    La gazette d'@rrêt sur images, n° 83
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    Pendant six mois, Julien Dray s'est tu. Les journaux le présentaient comme un acheteur compulsif de montres de luxe, à la limite de la pathologie. Avec force manchettes, on disséquait les prêts gracieux consentis par ses amis, en échange certainement de juteuses attributions de marchés publics. Ses relevés bancaires n'avaient plus de secret. Ses camarades de parti se taisaient. Chacun retenait son souffle. "Il ne s'en relèvera pas" pensait-on. Sur notre plateau de cette semaine, je me trouvais à cinquante centimètres de Dray. J'ai vu un animal politique, resserré sur lui-même, concentré mais indemne, une boule de détermination. Ayant retrouvé "la radicalité de ses vingt ans", comme il dit, avec une sorte d'allégresse, il rame contre les manchettes, les fuites et les rumeurs. La Justice dira si Dray est innocent ou coupable. Mais s'il est blanchi, cette même Justice (et la presse, chambre d'écho permanent des fuites policières) devront faire un sérieux examen de conscience.
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  47. Toujours à propos du rôle de certains journalistes dans "l'affaire Dray":
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    Le parquet de Paris a ouvert, mercredi 29 juillet, une enquête préliminaire à la suite d'une plainte déposée par Julien Dray, a-t-on appris de source judiciaire. Le député socialiste avait porté plainte pour "violation du secret professionnel" contre Médiapart et Le Monde.

    Il dénonce la publication, vendredi, dans ces deux journaux, d'extraits du rapport de synthèse de la Brigade financière, qui enquête depuis le 10 décembre 2008 sur des mouvements financiers entre la Fidl (lycéens), Les Parrains de SOS Racisme et Julien Dray, par l'intermédiaire de deux de ses proches.

    L'enquête préliminaire a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

    Un des avocats de Julien Dray, Me Léon-Lef Forster, qui a déjà intenté plusieurs actions en justice depuis sept mois contre des médias, avait écrit lundi au procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, pour lui demander d'enquêter lui-même sur ces fuites. Il disait regretter que les précédentes procédures n'aient pas abouti.

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  48. Un article intéressant sur la morale minimaliste de Ruwen Ogien
    http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/07/30/ruwen-ogien-promoteur-de-cryos_1224007_3232.html
    ________________________________
    Le concept de "morale minimum" développé par Ogien et la demande croissante de sperme congelé d'un certain public arrivent en même temps et accélèrent la mutation des idées.

    L'évolution des idées porte sur la morale minimaliste développée par Ruwen Ogien qui ne consiste, selon lui, qu'à "ne pas nuire aux autres, rien de plus" face aux partisans d'une éthique poussée, de législation médicale et d'encadrement des dérives possibles.

    Dans sa démarche intellectuelle, Ruwen Ogien prend en effet parti pour l'euthanasie, pour les mères porteuses, pour l'assistance médicale à la procréation, pour les couples homosexuels et les femmes âgées et plaide pour le champ libre au clonage reproductif.

    La demande croissante et spontanée d'une partie de la population porte, elle, sur le désir d'enfants des femmes gays ou célibataires. Il y a trois ans, 80 % des clients de Cryos étaient des couples hétérosexuels, 10 % des homosexuels et 10 % des célibataires. Aujourd'hui, les célibataires (qui ont souvent plus de trente ans) représentent environ 35 % de la clientèle.
    La mondialisation de la demande de sperme congelé d'un coté et la mutation des idées de l'autre s'additionnent ici pour accélérer une évolution des comportements. Conséquence de ce phénomène, nous assistons à l'adaptation des législations nationales concernées, ne faisant qu'entériner l'évolution des mœurs et les avancées technologiques. La science politique est dépassée par les sciences exactes.

    Un signe de l'évolution des idées sur la différence entre l'éthique de soi et l'éthique des autres qui ne trompe pas réside dans le fait que les arguments de Ruwen Ogien sont si minutieusement construits et développés que ses détracteurs sont aujourd'hui obligés d'essayer d'établir qu'il a tort.

    Auparavant, soit ce genre d'argument n'était pas développé, soit, s'il l'était, se retrouvait simplement balayé d'un revers de la main par ses détracteurs.

    Nous allons donc enfin assister, dans les mois et les années à venir, à un débat sur la morale minimaliste (ne pas nuire aux autres) et la morale maximaliste (ne pas se nuire à soi-même + assurer le bien des autres même contre leur volonté) à armes égales et pas seulement sur des intuitions, des émotions ou des convictions religieuses.

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  49. A propos de censure :
    http://savatier.blog.lemonde.fr/2009/07/30/censure-integriste-a-montauban/
    ________________________________
    A l’exposition Ingres et les modernes, organisée à Montauban, une poignée d’intégristes catholiques vient de saccager une œuvre du peintre Ernest Pignon-Ernest.
    Partant d’un dessin d’Ingres – une étude d’anges pour le Vœu de Louis XIII (1822-1824) – Ernest Pignon-Ernest a choisi d’apposer sur la façade de la cathédrale deux grands dessins représentant des anges. En conformité avec ce que suggère le dessin original d’Ingres, l’artiste a donné aux anges un sexe, et un sexe féminin.
    Ce détail a suffi pour provoquer l’ire pudibonde de trois catholiques intégristes qui ont collé du papier journal sur ces sexes que l’on ne saurait voir. L’acte de censure fut heureusement interrompu par la police, mais l’un des anges n’en a pas moins été mutilé.
    « Je m’interroge sur les fantasmes de ces jeunes gens. Où en sont-ils pour être troublés par de telles images ? Il y a un refus du corps qui m’étonne pour des jeunes. De plus, le catholicisme véhicule l’image d’un homme à demi-nu cloué sur une croix qui est bien plus violente », a commenté l’artiste.
    On comprend ce qui dut « choquer » le commando familial improvisé : les anges de Pignon-Ernest portaient ce sexe féminin, si diabolisé par Augustin d’Hippone et si « maléfique » qu’il ne fut quasi jamais représenté en peinture ou en sculpture, jusqu’à 1866 et L’Origine du monde de Courbet.
    La cadette de ce groupe affirme n’avoir « rien contre l’art» et elle ajoute : « De toute façon, dans la religion catholique, les anges n’ont pas de sexe. Sauf ceux de la chapelle Sixtine… Mais eux, ils sont pudiques. » Or Michel-Ange avait choisi de donner à ses anges des sexes masculins. Cette qualité était-elle suffisante pour les rendre «pudiques» aux yeux de la jeune femme ? Manifestement, pour ces trois iconoclastes amateurs, les représentations sexuelles n’ont pas droit de cité au fronton des édifices religieux.
    Après avoir été interpellés et entendus par la police, puis relâchés, les trois vandales attendent, paraît-il, « une réaction ». La seule qui vaille, face à trois personnes voulant imposer leur vision archaïque du monde à tous, mais aussi face aux tentatives intégristes, quelles qu’elles soient, de s’immiscer dans la sphère publique, est la fermeté et le soutien sans réserve apporté aux commissaires de l’exposition et à l’artiste.
    Pour l’heure, ce que le groupe aura au moins obtenu, c’est de donner à l’exposition Ingres et les modernes une visibilité nationale évidente. Leur action fut donc parfaitement contreproductive.

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  50. Condamner, défendre, pétitionner... L'affaire Polanski a beaucoup agité les médias ces jours derniers. Qu'en penser ?

    - Qu'un justiciable célèbre est à la même enseigne qu'un justiciable lambda. Les déclarations emphatiques et les pétitions des pipoles choquent, à juste titre, les citoyens français.
    - Que le viol d'une femme, quel que soit son âge, est une violence.
    - Que cette violence doit être reconnue par le violeur, et punie, afin qu'il y ait réparation.

    Polanski avait apparemment reconnu le viol sous une forme atténuée ("acte illégal avec une mineure"). Et il a été emprisonné il y a 30 ans une quarantaine de jours aux USA, avant de fuir vers la France. Il est actuellement en prison en Suisse, et son acte est revenu à la surface. "Puni", il l'est donc. Est-ce "assez"? Je n'en ai aucune idée, n'ayant pas l'âme d'un procureur.

    Qu'en est-il de la "victime"? Apparemment, elle a dépassé cette histoire et ne se vit pas comme une victime. Trente ans après, elle vit sa vie. Vu le temps passé, ne peut-on imaginer de tenir compte de son opinion, par delà les règles immuables de la Justice américaine?

    J'ai imaginé hier que Polanski et elle pourraient faire une déclaration commune sur cette histoire, lui reconnaissant et regrettant la violence des faits, et elle exprimant qu'elle a pu surmonter les effets de la violence et, d'une certaine façon, lui accorder son pardon. Ce serait un message de résilience, radicalement non compassionnel/victimaire, pour les victimes de viol.

    Par ailleurs, quoi qu'il en soit de sa vie "réelle", l'œuvre de Polanski, toute d'ombre et de lumière, est très intéressante, comme sont très touchants certains épisodes cruels de sa vie...

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  51. Penser « Décalé » avant toute opinion.

    Si on veut savoir si son opinion est crédible, changeons quelques mots dans les faits.

    Affaire SINE.

    Pour épouser une princesse arabe, Jean Sarkozy s’est converti à l’islam. « Il ira loin ce petit là ». Il y aurait-il eu une affaire ?

    Affaire POLANSKY

    Etant chaudronnier, ayant fuit l’Amérique, les pipoles français se sont révoltés.

    Affaire AYAAN HIRSI ALI

    http://www.evene.fr/celebre/biographie/ayaan-hirsi-ali-25362.php

    Faisons nous-même la phrase ......
    Une femme, dans un pays musulman, critiquant le coran, a-t-elle une chance d’avoir l’asile en France ?

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  52. L'affaire Polanski est édifiante à bien des égards. Les arguments de ses soutiens dessinent en creux la disqualification du collectif et une perception pour le moins inégalitaire de ce que doit être la Justice.

    Disqualification du collectif ou de l'Etat car on considère que le "pardon" de la victime, qui peut aussi s'interpréter comme une simple résignation, est invoqué pour justifier l'arrêt des poursuites. Or, si le Procureur peut poursuivre en dépit de la volonté de la victime, c'est parce que l'on considère qu'un tel crime attente aussi à l'ordre social ou public. C'est justement parce que la Justice ne se réduit pas à une affaire interindividuelle que la procédure ne dépend pas exclusivement de la plainte de la victime.(la victime d'un meurtre ou d'un assassinat porte rarement plainte et le procès ne lui sert pas à grand chose). Aussi, les soutiens de l'artiste confondent-ils Justice et vengeance.

    Cette disqualification de l'action publique conduit à une conception pour le moins marchande des rapports sociaux: "Polanski a indemnisé la victime, il a donc payé sa dette...". Ces propos laissent entendre que si l'on en a les moyens, on peut acheter un viol! (pourtant, même un Nozick, libertarien qui dit partout l'illégitimité de l'Etat, reconnait sa nécessité, singulièrement sur la question du viol: on ne peut pas fixer un juste prix, donc compenser le préjudice, il faut donc qu'un tiers viennent fixer l'indemnisation et la punition, et ce tiers, c'est l'Etat). L'indemnisation ne constitue pourtant que la réparation d'un préjudice, mais se distingue de la sanction pénale que le procureur, au nom de la société, est en droit d'exiger. D'ailleurs, je crois comprendre que c'est parce que Polanski a indemnisé la victime que les faits ont été requalifiés en "relations sexuelles illégales" (à l'origine, il s'agissait d'un viol).

    Je passe sur les arguments concernant l'iniquité incontestable de la justice étatsunienne, puisque Polanski n'étant ni noir, ni pauvre, je l'en crois à l'abri.

    Sur l'argument de Costa-Gavras expliquant doctement que cette jeune fille de 13 ans "en paraissait 25", je vous renvoie au blog de maître Eolas qui, dans le fil de commentaires sur un billet qu'il consacre à l'affaire, publie une photo de cette jeune fille à 13 ans. Edifiante.

    Enfin, perception inégalitaire de ce que doit être la justice puisque le talent et le parcours de Polanski doivent, selon certain-es, atténuer la portée de son acte. Dans ce cas, je crois que Bertrand Cantat devrait demander une indemnisation pour ces années de prison où il n'a pu exprimer son talent. De même qu'Altusser, Joey Star... En fait, il faudrait carrément un "Code pénal spécial artistes", avec moins d'articles car vous comprenez, ces gens-là sont "hors-normes" ( lu sur notre média préféré),ce sont des êtres d'exception qui ne peuvent aucunement respecter notre mesquine législation humaine... D'ailleurs, ils n'ont aucun compte à endre à une justice que l'on sait imparfaite.

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  53. Le 28 septembre le porte parole de l’UMP juge regrettable l’arrestation de Polanski et l’absence de prescription dans le droit américain.
    Le 1 octobre le même demande une Loi pour la castration chimique des violeurs avant qu’ils ne récidivent.
    Bien sûr c’est F.Lefebvre, mais une caricature ne fait rien d’autre que grossir les traits.
    Conception variable de la justice selon que le malfaisant est grand ou misérable, multiplication des lois “émotionnelles”, propagande, propagande...

    Polanski .... Par principe je suis favorable à la prescription donc évidemment pour lui aussi.
    Mais je ne confonds pas plus Polanski et son oeuvre que Céline et son oeuvre. Se “faire un soir ” une gamine de 13 ans préalablement abreuvée lorsqu’on en a 45, “oublier” que l’adulte a pour charge d’humanité de protéger les enfants, fuir la responsabilité de ses actes, continuer à dire combien il aime les toutes jeunes filles plus attirantes à ses yeux que toutes les autres, profiter de la nationalité française mais payer ses impôts en suisse etc... Le personnage ne m’a jamais été sympathique. Les circonstances atténuantes (son enfance, le meurtre de sa femme) doivent rester ce qu’elles sont pour lui comme pour le petit délinquant : des circonstances atténuantes, pas une exonération totale de responsabilité, pas un blanc seing de malfaisance.
    -
    Dans un lieu ou le retraité paraît très majoritaire, j’ai été stupéfaite par le nombre de commentateur considérant qu’il s’agissait d’une erreur de jeunesse... à 45 ans!!!
    -
    Lu extraits de l’autobiographie de Frédéric Mitterrand : Comment est-il concevable qu’il soit ministre?
    (à développer...)

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  54. Coucou Jean,

    La pensée "décalée" est effectivement utile, mais... tout dépend du sens des mots, de leur histoire et du contexte où ils sont prononcés.

    - Polanski serait-il chaudronnier, les pipoles ne se seraient pas mobilisés. C'est bien ce qui choque, à juste titre, les gens du peuple...

    - Merci du lien sur Ayaan Hirsi Ali, d'origine éthiopienne,luttant contre les violences faites aux femmes (notamment l'excision). Elle a été rejetée par la Hollande, au prétexte qu'elle avait menti sur son âge et son identité pour obtenir l'asile politique. Cela change-t-il quoi que ce soit aux violences qu'elle condamne et à la lutte qu'elle mène ?

    - Pour l'affaire "Siné", je ne crois pas que le lien argent/juif ait le même sens en France que le lien argent/Arabie. Il faut se souvenir des horreurs écrites contre les juifs, par les nazis et les collabos français, qui justifiaient ainsi les vols et dénonciations qu'ils pratiquaient à l'encontre des juifs. De plus, Siné avait déjà fait des sorties antisémites et il était activement impliqué dans la lutte antisioniste... qui, hélas, a souvent des ressemblances troublantes avec la lutte antisémite...

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  55. Merci, Farid et Caroline, de vos commentaires très éclairants.

    Caroline, n'ayant pas mis les pieds "là-bas", et ne lisant plus les commentaires des articles dans les journaux, j'ai tenté de réfléchir dans mes termes. Il s'agissait pour moi de rappeler que la justice est la même pour tous, que le viol est une violence, que l'important pour les victimes de viols est de sortir de ce statut. Je n'ai pas du tout invoqué l'histoire de Polanski comme une circonstance atténuante, car à mes yeux ce n'en est pas une. Tu as raison, en outre, de pointer qu'un acte commis à plus de 40 ans n'est assurément pas une erreur de jeunesse !!! Je suis effarée qu'on en soit encore là...

    Farid, je suis évidemment d'accord avec vous sur le caractère scandaleux d'un argumentaire défendant une "justice des pipoles", des "hors normes" (est-ce cela qui a été dit dans notre média préféré? My God !). Les gens confondent l'art, qui joue sur le registre du virtuel, et l'artiste, humain comme les autres, qui n'est pas autorisé à objectiver et à tuer l'autre, à exprimer dans le réel ses fantasmes !

    J'ai lu le blog de Maître Eolas, qui est très convaincant.

    Pour le meurtre de Marie Trintignant par Cantat, rappelons que non seulement certains le défendaient, mais en plus disaient que c'était de sa faute à elle. Redoublement de la violence...

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  56. Merci, Caroline, de m'avoir envoyé l'extrait d'un livre autobiographique (et non romancé) de Frédéric Mitterrand en charge du Ministère de la Culture:
    ____________________

    J’ai pris le pli de payer pour des garçons [...] Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici .[...] Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner.
    Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément […] On ne pourrait juger qu’un tel spectacle
    abominable d’un point de vue moral, mais il me plaît au-delà du raisonnable […] La profusion de jeunes garçons très attrayants et
    immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur
    de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas".

    ____________________

    D'aucuns disent probablement qu'il a été "courageux" d'écrire aussi franchement cela. Or il ne s'agit pas de courage, mais de l'affirmation, sans inhibition morale, de ce qui l'excite énormément, de ce qui lui plaît au-delà du raisonnable, de ce qui suscite son désir: la vente d'esclaves.

    Qu'il sorte après cela le couplet du pauvre malheureux certain de n'être pas refusé me laisse de marbre.

    Ces propos autobiographiques sont graves émanant d'un Ministre, car non seulement ils cautionnent le système de la prostitution de mineurs, mais ils confirment dans la représentation sociale l'équation gay = pédophiles que nombre de gays combattent !

    Dire que les systèmes de valeurs sont complètement par terre est peu dire...

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  57. Un article de Luc Rosenzweig
    http://www.causeur.fr/le-peuple-contre-les-pipoles,3090
    Le peuple contre les pipoles:Dans la France d’en bas, pas de pitié pour Polanski
    _____________________
    Le tir rapide de Bernard Kouchner et Frédéric Mitterrand, dégainant plus vite que leur ombre leur déclaration indignée à propos de l’arrestation à Zurich de Roman Polanski, a profondément choqué les Français. Grâce à la Toile, on a pu voir en temps réel le rejet profond provoqué dans le pays par la mobilisation, en faveur du cinéaste franco-polonais, du ban et de l’arrière-ban des élites culturelles françaises. Quel que soit le média répercutant la nouvelle et faisant état des réactions officielles, les commentaires postés étaient, dans leur écrasante majorité, empreints de colère, voire de dégoût : comment peut-on ainsi réclamer que la justice soit entravée au motif que le justiciable est un artiste de grand talent ? Roman Polanski est peut-être un génie, mais ce génie a abusé d’une fille de treize ans en la faisant boire et en la droguant, tels étaient les principaux arguments de ces commentaires.
    Les modérateurs du Point.fr n’avaient jamais vu cela, et se sont fendus, sur le site de l’hebdomadaire, d’une analyse de contenu des 482 messages reçus sur cette affaire en l’espace d’une seule journée, celle du 28 septembre, dont 97% étaient défavorables à Polanski et ses soutiens. On y fustige “la meute germanopratine”, la “crypto intelligentsia de notre pays”, “l’élite politico-bobo-culturelle” qui a pris la défense du cinéaste.
    [...]
    On aurait tort, pourtant, de ne voir dans ce soulèvement moral de la France d’en bas qu’une nouvelle et désolante manifestation d’un anti-intellectualisme proto-fasciste, résultat de la fascination-répulsion qu’exerce sur la foule la contemplation quotidienne des riches et célèbres.

    Dans le cas Polanski, même l’anti-américanisme instinctif des Français n’a pu lui attirer la compassion d’un public qui ne voit dans son affaire que celle d’un homme qui a fui la justice, et qui demande aujourd’hui qu’on le dispense de rendre des comptes dans le cadre d’un procès équitable.

    On peut discuter de l’imprescriptibilité en matière de crimes sexuels, résultat de la sensibilité de l’époque face à ce type de criminalité, dont les mouvements féministes et de protection de l’enfance n’ont de cesse de demander un châtiment toujours plus rigoureux. Le droit à l’oubli, sauf en matière de crime contre l’humanité, est un acquis de la civilisation qui permet de vivre ensemble et ne devrait exclure aucune des formes de la sauvagerie humaine.

    Mais on ne peut pas demander que cette loi, qui est celle qui s’applique à tous, puisse souffrir d’exception, fût-elle culturelle. Ce message là devrait être entendu par ceux qui ont la charge et l’honneur de parler au nom du peuple qu’ils représentent.

    On peut être certain, en revanche, que Roman Polanski pourra retrouver le chemin du cœur du public s’il comparait devant un tribunal de Los Angeles. Sa vie ne se résume pas à cet épisode condamnable.
    [...]
    Pendant près de trente ans il aura été un fugitif, de luxe, certes, mais un fugitif tout de même. Un destin tragique, sublimé dans une activité artistique que le malheur nourrit et féconde. Cela se plaide, pour autant que l’on accepte de rendre des comptes à une justice rendue par des hommes qui ont eu la chance de mener des vies ordinaires.
    ______________________

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  58. Bien résumé et plaidé.

    Comment les hommes et les femmes “d’Occident” pourront aider celles et ceux d’ailleurs qui luttent contre les mariages précoces si nos “zélites” bafouent nos propres règles de protection de l’enfance parce que l’un des leurs doit en répondre? ....

    Mais tout cela n’est-il pas finalement qu’un épiphénomène de l’absurde cécité, du calamiteux nombrilisme, de l’indifférence, de la cupidité et de la suffisance d’un trop grand nombre de nos zélites co-optés et de leurs cours...

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  59. Il est hautement probable, Caroline, que les zélites (ici volontairement ou involontairement zélotes de la pédophilie et du viol) portent une lourde responsabilité dans cette dégradation sociale et morale.

    Car au lieu de montrer l'exemple, ils font comme les flics qui brûlent les feux rouges et dépassent les vitesses autorisées avec leur seul gyrophare comme prétexte.

    Il est heureux (et c'est sans doute un très bon signe) que dans l'histoire Polanski, la plupart des gens aient réagi par un rejet massif des privilèges d'impunité a priori accordés par les zélites à l'un des leurs...

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  60. Marie vient de me transmettre cette Lettre ouverte à Mitterrand et Kouchner, publiée dans Le Monde et Bakchich, dont je donne un extrait.
    __________________________

    Vos prises de position au sujet de l’affaire Polanski me forcent à venir à vous. En 1989, il y a donc 20 ans de cela, je me suis rendu coupable des mêmes faits que l’on reproche à Monsieur Polanski. Je croyais, moi aussi, que j’avais un rapport sexuel avec une adolescente de 14 ans consentante. Contrairement à votre pauvre cinéaste, j’ai attendu sagement la venue des gendarmes, puis je suis resté en cellule deux ans et demi, jusqu’à mon procès devant la Cour d’assises. Et, toujours en cellule, j’ai compté deux mille deux cent cinquante cinq (2255) jours avant d’être enfin élargi. Soit dit en passant, sans une seule permission de sortir préalable.

    Le fait est que la prison, le procès et la psychanalyse aidant, j’ai fini par saisir une subtilité qui jusque là m’avait échappé et qui, je l’avoue, était sinon à l’origine de mon acte, tout du moins un élément déclencheur de ce que j’infligeais à ma victime.

    Comme j’ai pu constater, suite à l’affaire Polanski, que cette subtilité vous échappe à tous deux, je m’empresse de vous en faire part. J’ai appris à mes dépens, mais aussi et surtout aux dépens de celle à qui j’ai fait tant de mal, qu’une gamine de 13 ans ne peut en aucun cas donner son consentement pour une relation sexuelle avec un adulte. Je le répète, il est impossible qu’elle donne son consentement, y compris lorsqu’elle est explicitement demandeuse, c’est vous dire combien certains font fausse route et pourquoi je fus très justement condamné pour viol. Si vous me demandiez la raison de cette impossibilité, je vous répondrais ce par quoi je commençais ce paragraphe.

    D’où, Messieurs les ministres, la nécessité de répondre de ses actes devant la justice, devant la victime et de les revoir, les mâcher, les ruminer, jour après jour, nuit après nuit. Tout cela bien sûr dans la douleur, les larmes, la contrainte, l’humiliation, la honte et la solitude de la prison. Travail qu’on ne peut nullement réaliser dans le strass et les paillettes. Travail que vous, Messieurs les ministres et tous ceux qui protègent Polanski depuis si longtemps, l’avez empêché de réaliser.

    Voilà pourquoi cette affaire lève un tel tollé parmi les gens communs, et voilà la raison du décalage abyssal qu’il y a entre l’opinion du petit peuple, dont je suis, et vous et vos amis intellectuels : parce que vous vous dressez comme un seul homme contre ce que nous enseigne toute notre civilisation - excusez du peu !

    Vous, Messieurs, voilà que tout d’un coup, vous nous crachez que l’homme ne doit nullement faire amende honorable, ni redresser son chemin. Et vous voilà, soudain, la bouche pleine de ses pitoyables excuses que l’on entend si souvent dans la bouche de tristes individus, dont j’étais, plus proches de l’animalité que de ce à quoi ferait penser leur silhouette : "Elle était consentante, elle paraissait vingt ans, il y a si longtemps".
    [...]

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  61. Bonsoir!
    En effet sur "bellaciao", j'ai trouvé ce texte.

    Évidemment , il nous faut rester critique (qui l'a écrit?) :cependant , il pose bien le ressenti de certains agresseurs.

    Ceux que j'ai pu rencontrer dans mon métier étaient fiers "d'avoir payé leur dette".Cette phrase revient souvent dans la bouche des criminels, délinquants...

    Ils ont payés.Ils sont quittes.
    Ils se sentent soulagés.

    --------

    Bien sur il y a toujours le débat (bien manipulé) ont ils payés assez?
    Débat indécent :même avec la peine de mort (sous entendu dans "payer assez") la victime ne sera jamais réparée.

    C'est le moment du jugement qui est important tant pour la victime que pour le condamné (présumé innocent avant, rappelons le!).

    Ce jugement permet à la victime de parler à l'agresseur ,de le regarder, de mettre en mots des maux.

    Sans ce jugement la victime ne peut pas avancer vers la réparation.

    Quand son agression est reconnue par la socièté elle a une place, :elle est entendu dans sa souffrance.

    Mr Polanski prive donc sa victime de cette étape judiciaire au nom de sa notoriété.

    Il en ressort que son attitude est inhumaine.

    Il ne donne pas à la victime sa place de victime :il l'objectise de nouveau en décidant de faire ce qui est bon pour lui et de braver les lois.

    Accepterait il que ça se passe ainsi pour ses enfants?
    Certainement pas....!

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  62. Oups, pardon, Marie, c'est Bellaciao et non Bakchich. Un gage! Un euro dans le cochon..

    Voici le lien du Billet, originellement publié dans Le Monde (qui a probablement vérifié la source):
    http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/09/30/lettre-ouverte-a-monsieur-kouchner-et-monsieur-mitterrrand_1247376_3232.html

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  63. Toutes nos zélites, tous ceux qui ne méritent pas d’être qualifié d’élite, ont toute la brutalité des zélotes, leur nation se réduisant à “Pour nous, sinon rien”. :-)

    N'est ce pas troublant ce débat parallèle entre le sujet Polanski et ce (triste) fait divers qui met sur le tapis la castration chimique sans qu'aucun journaliste qui parle d'un sujet ne le recoupe avec l'autre?

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  64. Ah oui, Caroline, le manque de liens est très troublant. J'ai moi-même parlé des deux sujets, mais en les séparant, en mettant l'un sur un Fil, l'autre sur celui-ci.

    La ligne de clivage est claire:
    - les zélites ont tous les droits, y compris celui de déclamer leurs "désirs" envers des mineurs esclaves et leurs passages à l'acte avec lesdits mineurs, en empochant au passage quelques droits d'auteur [oups, je suis mesquine,ou très mauvaise langue, FM les a peut-être versés aux pauvres...]

    - les délinquants sexuels du club des pas zélites doivent se la faire couper. MAM la chimique ne fera pas de quartier.

    Mais c'est bien sûr: il faut montrer du doigt en grondant très fort les vilains délinquants pas zélites ... pour protéger les délinquants mondains du club des zélites.

    Enfin quoi, bande de pas zélites, faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais!

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  65. Ouarf, caroline, j'avais oublié de relever ton savoureux:

    "aucun journaliste qui parle d'un sujet ne le recoupe avec l'autre" ;o)

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  66. Tiré du Nouvelobs.com
    ________________________
    Les détails de l'accord passé il y a 15 ans entre Roman Polanski et sa victime, Samantha Geimer, ont été rendus publics vendredi 2 octobre, après que des documents judiciaires ont été transmis aux médias. Le cinéaste avait accepté de payer 500.000 dollars (343.000 euros) pour clore l'affaire.

    Le contrat a été signé en octobre 1993, entre Roman Polanski, 43 ans au moment des faits et celle qui avait 13 ans à l'époque en 1977.
    Si les termes de l'accord sont restés confidentiels, la somme est connue, car Roman Polanski, aujourd'hui âgé de 76 ans, a été sommé de payer pendant deux ans. Mais les documents ne disent pas s'il l'a finalement fait.

    Les avocats des deux parties ont refusé de commenter ces informations vendredi.

    Mariée et mère de famille, Samantha Geimer, 46 ans, souhaite depuis longtemps que le parquet classe l'affaire. Elle est particulièrement remontée contre la publicité qui est faite autour de cette affaire ancienne.
    ________________________
    C'est cet élément que j'aurais tendance à retenir pour le fond de l'affaire. Car n'est-ce pas comme si, devenue adulte (en 93 elle avait 30 ans) la victime avait retiré sa plainte, après avoir obtenu la compensation qu'elle estimait juste ?

    On comprend aussi qu'elle n'ait pas envie de voir ressurgir un statut de "victime" qu'elle avait dépassé.

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  67. Pas de conclusion hâtive en recoupant mes propos :-)

    Toutes nos sociétés “libérales” sont cachés entre les détails de l’accord et les souhaits de castration chimique :
    Ton violeur est riche et célèbre ? Bingo ! Il a la légion d’honneur et pour oublier tu mets un gros chèque sur ton compte en banque
    Ton violeur ne l’est pas ? Il est pendu par ou il a péché et pour oublier tu mets le jugement dans ton tiroir.

    Entre nos zélites anarchics qui ne savent même pas que "Tous les citoyens sont libres et égaux en droit"... et nos égalitaristes déprimants on n'est pas sortie de l'auberge :-(

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  68. Chère Caroline,

    Les journalistes n'ont aucune raison de faire un lien entre les deux informations puisqu'elles n'ont strictment rien à voir: Roman Polanski n'a violé personne, mais a eu des relations sexuelles avec une femme qui paraissait 25 ans au moment des faits. Elle semble d'ailleurs en avoir 60 aujourd'hui. Où est le problème? Il ne porte d'ailleurs pas plainte pour s'être fait abuser de la sorte, ce qui témoigne de sa bonté d'âme.

    Plus sérieusement, je vous suis tout à fait concernant la question de la presription. Néanmoins, dès lors que des actes d'instruction ont été posés régulièrement (tous les 6 ans) depuis les faits, il ne peut être question de prescription, sauf à considérer qu'une cavale réussie finisse par absoudre l'accusé.

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  69. A cause de vous, Farid et Caroline, j'ai été "obligée" de parcourir trois fils du "Lieu maudit" sur l'affaire Polanski ;o)

    Voici ce qui me frappe, en dehors de ce que vous avez rapporté:

    Deux abonnés - un homme et une femme - n'avaient pas eu de mots assez durs pour juger un ancien Maire d'une ville de l'Hérault, plus de constitution très fraîche, qui avait dit de vilains gros mots sur les harkis (quelque chose comme "under men"). Ce qu'il avait dit étant inexcusable, ces deux abonnés le vouaient aux gémonies ou au bagne de Cayenne.

    - Et voici que, devant Polanski, ils s'adoucissent et ont des sanglots dans la voix. C'est si vieux tout ça, et puis elle avait l'air plus mûr que son âge, elle l'avait peut-être séduit, etc etc...

    J'en déduis que l'indignation bienséante sur des MOTS - qui depuis un moment me courait sérieusement sur le haricot - peut s'accompagner d'un manque total d'indignation sur des ACTES, notamment (quel hasard!) lorsque les dits actes atteignent des femmes dans le domaine sexuel ("toutes des salopes, elles l'ont bien cherché").

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  70. Je réfléchis depuis hier sur cette affaire Polanski.

    Ma seule incertitude, finalement, concerne la jeune femme.
    - La loi est la loi. C'est indubitable. Il n'y a pas prescription pour les faits qui se sont produits aux USA. Polanski est un cavaleur qui tente de se soustraire à la Justice depuis 30 ans.Il devrait donc s'y rendre et affronter le procès, comme tout citoyen lambda.

    - Mais la femme, à l'âge de 30 ans, a voulu arrêter cette affaire sordide. Elle a conclu apparemment un accord avec le violeur. Il devait payer, avec monnaie sonnante et trébuchante. Elle avait entretemps construit sa vie, et ne voulait plus en entendre parler. On comprend qu'elle soit en colère contre la remontée de cette affaire, si elle l'avait réglée dans sa tête et y avait trouvé une réponse, vu qu'elle avait affaire à un homme riche: le faire cracher au bassinet.

    Je me suis demandé hier: mais est-ce que, ce faisant, elle ne considère pas le viol comme une sorte d'agression banale, appelant l'équation "dommages et intérêts"? Elle ne l'aurait certainement pas fait si le violeur était un lambda, incapable de payer.

    Donc, ce système cautionne une justice de classe. Celui qui peut payer paie, celui qui ne peut pas payer va en taule.

    En même temps je répète: je la comprends de ne plus vouloir être interpellée publiquement par cette affaire...

    C'est bien compliqué!

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  71. Monica, tu as bien résumé la complexité de l'affaire.

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  72. Coucou Monika,

    J'ai suivi avec attention vos échanges sur l'affaire Polanski. C'est terrible pour Samantha Geimer qui, à 45 ans, ne peut toujours pas faire le deuil de ce viol. J'imagine déjà les caméras qui l'attendent chaque matin devant chez elle, les centaines d'appels téléphoniques qu'elle reçoit, sinon le nombre de lettres anonymes insultantes. Le juge aurait pu ne pas poursuivre l'affaire par respect pour elle. L'argent n'achète pas tout, mais tout de même. Si elle a été versée, 500.000 dollars, est une somme coquette, un "plaidé coupable" de poids. Qui lui reconnaît le statut de victime, l'essentiel pour la victime. Là, une fois encore, c'est devenu une affaire d'hommes. Le juge - qui attend sans doute sa réélection et Polanski. La société ne risque rien ici, Polanski n'est pas un récidiviste. Une sale affaire, où une fois encore, la victime, une femme est instrumentalisée.

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  73. Oui, Brocéliande, une femme est, une fois de plus, instrumentalisée, par vagues successives, pour des intérêts qui n'ont rien à voir avec sa personne réelle, son histoire ici et maintenant.

    Défense de la Justice,reconnaissance du viol, réaffirmation de la lutte des classe sont de nobles causes que nous ne remettons pas en question.

    MAIS depuis le début, je me dis: Et elle, nom de Zeus, elle ?

    Elle n'aurait donc rien à dire, mais seulement à subir ... d'être une fois de plus, trente ans après, violée dans son intimité, celle de ses proches, ramenée à un statut d'objet sexuel dont elle s'est apparemment départie ?

    Elle, elle n'aurait donc pas le droit à l'oubli, à la reconstruction de soi, parce que c'est un violeur célèbre qui est sous les feux de la rampe ?

    Répulsion

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  74. C'est donc, et avant tout, l'histoire d'une femme. Justice de classe et autres considérations me semblent mineures à côté. Ce que je trouve profondément scandaleux c'est le non respect de sa parole par le juge, après le non respect de son corps, instrumentalisé dans un premier temps par ses parents... Parce que franchement, qu'allait faire une jeune fille de 13 ans, non-accompagnée, chez un partouzard de renom, amateur de chair fraîche? Il y a là une complicité qui ne dit pas son nom mais qui est elle aussi proprement révoltante.

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  75. Entendu à l'esprit public, un commentaire assez éclairant de Jean-Louis Bourlange. Selon lui, il est dificile d'avoir une opinion tranchée sur cette affaire car notre position dépend du registre sur lequel on se place:
    - du point de vue du droit, la procédure est régulière. Polanski aurait d'ailleurs pris soin d'éviter les pays où il savait risquer une arrestation depuis 32 ans.
    - du point de vue de l'équité, il n'y a pas grand chose à dire non plus, et c'est ce qui rend scandaleuse l'indignation de nos artistes.Yves Michaux rappelle de manière pertinente qu'une arrestation est toujours "un traquenard" puisqu'en principe, on ne prévient pas la personne qui en sera l'objet.
    - du point de vue de l'opportunité, c'est plus compliqué, puisqu'effectivement, cette femme souhaite tourner la page.

    Si l'on suit cette analyse, il sera difficile de trouver une solution parfaite.

    Je ne suis pas certain que l'on puisse dire que ce soit le genre de la victime qui explique ce probléme. J'y vois plus une contradiction entre les légitimes droits de l'individu et ceux, non moins légitimes d'une société et d'un Etat de droit.

    D'ailleurs, ne pas poursuivre Polanski, c'est aussi passer l'éponge sur un crime et par conséquent, minimiser le préjudice subi par une femme.

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  76. Cher Farid,

    La mise en perspective que vous exposez est effectivement intéressante. IL n'y aura pas de solution parfaite. Pour la femme ex victime, le mal est déjà fait, quoi qu'il arrive désormais.

    L'opposition entre droits de l'individu et de la société est au cœur, effectivement, de cette affaire.

    A mes yeux, ce n'est pas seulement le genre de la victime qui est en cause, mais également la représentation de l'acte sexuel que simule le viol. Car le viol est un acte de prédation et d'objectivation violente, dont le sexuel se trouve être le lieu. D'où les amalgames et salmigondis que font beaucoup de gens, y cherchant des "désirs" ou des "attitudes provocantes" chez les victimes, ce qui dédouane le violeur.Les murs des tribunaux résonnent encore de ces arguments violents ignobles qui pétrifiaient les victimes...

    La victime aurait pu être un garçon, si Polanski avait été un pédophile homosexuel.

    Qu'aurait écrit le Ministre de la Culture? Qu'il comprenait cela, ayant lui-même goûté la jouissance de prendre quelqu'un de force, ou d'être pris de force ?

    Beaucoup de personnes ne parviennent pas à dissocier l'ordre de leur désir intime avec leurs réflexions générales. C'est très délétère quand on est un responsable politique...

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  77. Bonjour Farid,

    pour tourner la page, l'étape du jugement est indispensable :ce n'est pas moi qui le dit mais MMES ROUDINESCO,DALIGAND .Et beaucoup d'autres.


    D'ailleurs, le délai de prescription en France empêche beaucoup de victimes de pouvoir "tourner la page".

    Sans réparation par le biais de la justice (un tiers neutre) tourner la page est impossible.

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  78. Bonjour Marie,

    Ce n'est pas moi qui prétend que la samantha Geimer a tourné la page, c'est elle-même qui l'affirme, ce, en dépit des positions de Roudinesco. Cela dit, j'ai écrit plus haut qu'on ignorait les ressorts de sa volonté d'oubli: pardon ou refus de voir ressurgir un passé douloureux.

    Pour revenir aux thèses de Roudinesco, et même si ce n'est pas vraiment le débat, je pense que les juristes contesteraient cette opinion: un procès n'a pas pour fonction de permettre à une victime de faire "son travail de deuil". Denis Salas ou Badinter (Robert) pensent que cette focalisation sur la victime produit des effets délétères et de la frustration chez ces mêmes victimes pour qui le châtiment est toujours insuffisant. De là l'allongement régulier des peines de prison en France, allongement qui ne semble pas produire d'effets sur le taux de criminalité.

    Chère Monica, Répulsion, est sans doute une allusion au titre éponyme du film de Polanski. Ce dernier m'a plutôt mis mal à l'aise. Je ne sais pas trop pourquoi. D'une manière générale, et sans aucune compétence en la matière, le cinéma de Polanski m'ennuie profondément. Mais j'ai l'imprssion d'être le seul. Suis-je normal?

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  79. Que Samantha Geimer et pas "la Samantha Geimer". J'ai voulu écrire la victime puis me suis souvenu que Brocéliande nous en avait rappelé le patronyme. J'ai corrigé...mais laissé une coquille plutôt maladroite. Désolé.

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  80. Sur le sujet des modalités psychologiques de la réparation, chère Marie, je reste prudente.Il y en a sans aucun doute plusieurs, et pas une celle, qui serait dans ces cas-là le Tribunal. Qui serait celle-là, et aucune autre.

    Les psychanalystes et psy en général ont des opinions qui restent des opinions: valables un temps, peut-être à nuancer à un autre moment; valables pour des personnes, des situations, pas pour d'autres.

    En psychologie, il y a des règles générales mais aussi des différences interindividuelles.

    Les psy prennent acte de phénomènes psychosociaux et parfois ils les figent en règles immuables. C'est ainsi qu'ils ont fait, pendant des lustres, avec la "différence immuable" des sexes. C'est aussi ainsi qu'ils ont dévoyé le magnifique concept de "Travail de deuil" de Freud pour faire des "Cellules d'aide psychologique" qui vont obliger les gens à parler tout de suite de choses traumatisantes... ces choses qui doivent s'élaborer lentement, dans le rythme de chacun.

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  81. Cher Farid, nous répondions en même temps... et à peu près la même chose sur les modalités des réparations.

    Oui, j'ai conclu mon commentaire par Répulsion en référence au film de Polanski, que je n'ai pas aimé. Je n'apprécie pas tous les films de Polanski: tout dépend de ce qu'il y met en scène de sa propre fantasmagorie.

    Précisément les fantasmagories qui expriment le Mal fait à l'autre me sont difficiles à regarder.

    En revanche, j'ai trouvé que "Tess" était un film dur mais très beau, "Rosemary's baby" intéressant quoique effrayant, "Oliver Twist" touchant, et je me suis amusée en voyant "Le bal des vampires".

    J'ai donc un rapport ambivalent à la filmographie de Polanski: ce n'est pas en tout ou rien.

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  82. Ajoutons comme films intéressants:

    Le pianiste, la neuvième porte, La jeune fille et la mort, Pirates, Le locataire, Chinatown...

    Est prévu en 2010 la sortie d'un film au titre ... prémonitoire ? L'HOMME DE L'OMBRE/THE GHOST

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  83. Bienvenue à notre ami Parleur, qui est pour le moment silencieux, dardant sur nous l'œil vif et tendre du photographe très brillant.

    Je ne trace pas d'émoticônes car il déteste cela.

    Bienvenue, amigo mio !

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  84. En matière criminelle (le viol étant un crime) le pardon ou l’indifférence de la victime est sans incidence. Le parquet doit poursuivre que la victime se porte ou non partie civile. Cette règle existe aussi pour éviter que par réparation “sous le manteau” les criminelles échappent à la Justice.
    Le problème n’est effectivement pas d’apaiser la victime mais de punir le suspect qui a commis un crime si sa culpabilité est avéré. Le crime est d’abord considéré comme un dommage fait à la société qu’il faut protéger, la victime étant le membre de la société contre lequel le crime a été commis. Cela n’empêche cependant pas la victime de trouver dans la punition infligée au coupable et la reconnaissance de son statut de victime une partie des éléments utiles pour “tourner la page”.
    Le dérapage actuel des “Lois émotionnelles “ et de la surenchère est de minimiser le rôle social de la Justice pour le réduire à un match privé qui n’aurait comme seul objectif le point de vue de la victime. Le risque est d’être sur le fil entre Justice et Loi du talion encadrée :” le criminel doit répondre de son crime devant la Justice (la société) ” ne doit pas devenir “ la Justice doit venger la victime “.

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  85. Monica ! au secours: j'ai besoin d'un bouton "corriger les horreurs"

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  86. Mais, Caroline, je ne vois pas d'horreur, tout au plus un e manquant. Rien du tout!

    Est-ce un problème de fond?

    Il faut que je voie comment les commentateurs pourraient supprimer les commentaires dont ils seraient insatisfaits. Mais le tien ne me semble pas entrer dans ce cadre!

    Farid et toi avez soulevé le problème de la Justice qui ne doit pas devenir un lieu de vengeance, que nous avions évoqué lors de l'Affaire Fofana.

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  87. "pour éviter que par réparation “sous le manteau” les criminelles échappent à la Justice. " La féminisation de criminels m'a sauté au yeux dès que le commentaire est apparu en ligne.
    M'enfin! serait-ce un lapsus alors que nous parlons de viol! Toutes des ... oups (pas d'émoticone en signe de bienvenu à ton nouvel invité)

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  88. Ah ben ça alors, je ne l'avais pas vu.

    On pouvait penser que tu parlais des personnes "criminelles", voilà tout. Ou bien que, pour une fois, ce n'était pas le masculin qui l'emportait sur le féminin ;o) Pardon, Parleur, j'ai besoin d'émoticônes de temps en temps, tu me pardonnes, miaou miaou ?

    C'est tellement arbitraire le langage, hein!
    En la matière, c'est le fond du message que l'on regarde, on ne s'arrête pas à la forme. Et le fond du message était assez sérieux pour que l'on ne s'arrête pas à deux ll surnuméraires.

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  89. Merci FARID et MONICA (dans l'ordre d'affichage!)

    Il me reste à remettre en question à la lumière de vos arguments ce que je pensais être"établi".

    Pas facile!

    Certes , le procés ne saurait être la seule étape pour essayer de se réparer pour une victime.

    Cependant ,une victime qui n'a pas eu ce passage devant un tribunal peut elle avancer vers un mieux être plus aisément?
    Il n'y a pas de réponse collective.

    Ma réflexion est à creuser.
    Je m'en vais le faire!

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  90. Chère Marie,

    Peut-être cette affaire nous amène-t-elle à nous poser une question: "Le Tribunal" et "le procès" au sens classique sont-ils des réponses réparatrices indispensables et incontournablespour toutes les victimes?

    L'important pour la victime est que le viol ait été reconnu officiellement, quelle que soit la forme de cette reconnaissance, et que le coupable soit puni.

    Pour Samantha Geimer, on pourrait concevoir que les poursuites officielles dont est l'objet Polanski depuis plus de trente ans, son emprisonnement aux USA, et l'arrangement financier entre les avocats des deux parties, signifient sans ambiguïté que viol il y a eu, et que Polanski l'a reconnu.

    Elle pourrait également concevoir qu'il a été puni, et que pour elle maintenant, cette affaire, c'est BASTA! Elle pourrait avoir une idée distanciée de la "vengeance" qui est souvent, dans la psyché, un vrai poison. Elle pourrait avoir tourné la page du viol, du violeur, et être totalement sortie de ce Bal des vampires et de cette Répulsion, faisant de Polanski un Ghost sans aucun pouvoir, une ombre lointaine....

    On pourrait concevoir qu'elle s'est donc reconstruite, au point d'avoir la force à 30 ans de négocier avec son violeur, de faire sa vie et de dire "foutez-moi donc la paix !"

    C'était une simple hypothèse, bien-sûr...

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  91. Lu dans le Nouvelobs.com
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    La ministre de la justice suisse Eveline Widmer-Schlumpf a fait une mise au point dimanche 4 octobre: le cinéaste, estime-t-elle, devait s'attendre à ce qui lui est arrivé et le prévenir aurait constitué un délit.

    Elle écarte le reproche de manque de doigté formulé par sa collègue, la ministre des affaires étrangères Micheline Calmy-Rey: "la procédure s'est déroulée correctement et nous n'avions pas le choix de nous y prendre autrement".

    Avertir Roman Polanski ou les organisateurs du Festival du film de Zurich "aurait été à mon avis faire preuve de favoritisme, voire de violation du secret de fonction, deux délits".

    La ministre de la Justice estime que tant l'Office fédéral de la culture et les organisateurs du festival que les avocats du cinéaste franco-polonais "auraient dû se demander qu'elle était la situation juridique chez nous". Quant au principal intéressé, sachant que la Suisse est un État de droit, il "devait, lors de chacun de ses séjours passés, toujours craindre d'être importuné".

    A la question polémique du moment choisi pour arrêter Roman Polanski, qui possède un chalet en Suisse, la conseillère fédérale répond que ses "supposés séjours précédents n'ont toujours été annoncés à l'Office fédéral de la justice qu'après coup". Cette fois-ci, l'office a su d'avance que le cinéaste viendrait, notamment en raison du fait que les organisateurs du festival avaient "activement et largement diffusé la nouvelle".

    Eveline Widmer-Schlumpf relève que le traitement réservé à Roman Polanski n'a rien d'exceptionnel. En août dernier, "nous avons extradé un homme aux États-Unis à qui on reproche des actions délictueuses nettement plus anciennes que celles de Polanski. Il avait en outre aussi longuement séjourné en Suisse sans avoir été inquiété. Nous ne pouvions pas agir différemment dans le cas Polanski uniquement parce qu'il est très connu", a-t-elle fait valoir.

    La ministre de la justice rappelle que, "selon le droit suisse, en règle générale, le prévenu qui doit être extradé reste en prison aussi longtemps que dure la procédure. Une mise en liberté conditionnelle ne se justifie qu'exceptionnellement. Cette réglementation vise à permettre à la Suisse de remplir ses obligations internationales en matière d'extradition".

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  92. Rappel de la comparution de Polanski à Los Angeles, le 8 août 1977, qui permet de saisir pourquoi la victime et sa famille ont choisi cette voie (Lu dans Le Figaro).Je mets en italiques les phrases importantes à ce sujet.
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    Accusé d'avoir abusé d'une adolescente de 13 ans, Roman Polanski a pris place aux côtés de son avocat, Doug Dalton. Face à lui, le procureur Roger Gunson conduit un interrogatoire serré et pugnace. Transcription de l'entretien:

    «Monsieur Polanski, pour quel type de délit souhaitez-vous plaider coupable ?

    - Pour relations sexuelles illégales.

    - Avez-vous commis un tel fait ?

    - Oui.

    - Qu'avez-vous fait dans ce cas précis ?

    - J'ai eu un rapport sexuel avec une femme âgée de moins de dix-huit ans, qui n'est pas mon épouse (…)

    - Connaissez-vous la peine maximale encourue pour ce type de crime ?

    - C'est entre un et quinze ou vingt ans de prison.»

    Sur les conseils de ses avocats, Roman Polanski vient à l'époque d'accepter un «deal» négocié avec la famille de la jeune victime, Samantha Gailey, ainsi qu'avec le juge Laurence J. Rittenband. En substance, l'accusation a donné son accord pour abandonner l'essentiel des charges retenues contre le réalisateur - «livraison de substance interdite à un mineur», «acte lascif sur un enfant», «viol avec usage de drogue», «perversion» et «sodomie» - si celui-ci accepte de plaider coupable de «relation sexuelle illégale».

    Conseil de l'adolescente, Me Laurent Silver se lève pour expliciter la position de sa cliente. «Mon opinion, basée sur les conseils de plusieurs experts, est qu'un procès public risquerait de lui causer d'importants dommages, explique-t-il. Bien avant que j'aie rencontré les autres avocats de ce dossier, mes clients m'ont informé que leur objectif n'est pas de rechercher l'incarcération du prévenu. Ce qu'ils veulent simplement, c'est l'amener à reconnaître qu'il a fait du mal, puis à s'engager dans un programme de complète réhabilitation.»

    Cinq mois plus tôt, Samantha Gailey a lancé l'«affaire Polanski». Son procès-verbal d'interrogatoire, long de 38 pages, retrace jusque dans les plus sordides détails l'agression dont elle a été victime, le 13 mars 1977, sur les hauteurs de Los Angeles.

    [Je passe sur les détails].

    Le réalisateur a été examiné par deux experts psychiatres commis par la cour, qui indiquent que "M. Polanski ne présente pas un profil de délinquant sexuel mentalement dérangé". Pour son avocat, Me Dalton, le faux pas de Polanski s'explique par l'état de vulnérabilité dans lequel il se trouve depuis le décès de son épouse, huit ans plus tôt.

    Prenant sa suite, le procureur Gunson entreprend au contraire de «charger» Polanski, dont il entend obtenir l'incarcération. À l'audience du 8 août, déjà, le magistrat avait prévenu que le fait de plaider coupable ne saurait mettre le réalisateur à l'abri d'un séjour derrière les barreaux. Gunson enfonce le clou, laissant même entendre que l'agression pourrait avoir été préméditée.

    Sans se prononcer sur ce point, le juge Rittenband décide finalement d'envoyer Polanski à la prison de Chino pour une période de 90 jours «afin qu'il y subisse une évaluation diagnostique». Mais pour le réalisateur, c'est manifestement le coup de trop. Rittenband ne lui avait-il pas officieusement promis la clémence s'il acceptait de plaider coupable ? Lorsque, 48 jours plus tard, il est remis en liberté, Polanski se refuse donc à comparaître de nouveau devant la cour, qui risque bien de le renvoyer en prison. Sans rien dire, Polanski s'envole pour Londres.

    A priori, le fait que Samantha Gailey a retiré sa plainte ne devrait pas modifier le quantum de la peine encourue. En revanche, le porte-parole pour le département pénitentiaire de l'État de Californie, Terry Thornton, indique: «Elle sera évidemment moins lourde que celle prévue à l'époque des faits, qui pouvait varier de zéro à cinquante ans de prison».

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  93. Kouchner fait un peu machine arrière après le tollé suscité par ses déclarations et celles de F. Miterrand.
    Lu dans Bakchich
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    Hillary Clinton lâche Bernard Kouchner

    Le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner n'a pas obtenu le soutien escompté auprès d'Hillary Clinton dans l'affaire de l'arrestation de Roman Polanski.

    Le 28 septembre, il annonçait sur France Inter qu'il avait "écrit, avec son homologue polonais" à la Secrétaire d'État américaine, pour demander la libération du réalisateur, "un homme d'un tel talent, reconnu dans le monde entier, connu surtout dans le pays qui l'arrête". Kouchner avait jugé "cette histoire un peu sinistre", avant d'ajouter "c'est pas sympathique".


    Mais la secrétaire d'État américaine s'est contentée de répondre que "c'était quelque chose qui regarde la justice", a déclaré Bernard Kouchner dimanche 4 octobre, au Grand Jury RTL - Le Figaro - LCI, précisant tout de même que "c'est par le State department que la demande d'extradition va passer".

    Le Ministre des affaires étrangères a également regretté que ses propos aient été "mal interprétés". "J'ai beaucoup d'admiration pour Roman Polanski, mais je ne peux pas m'élever contre le circuit d'Interpol et les justices qui ont entre elles des demandes d'extradition qui sont acceptées parce qu'il y a des accords d'extradition", a concédé Bernard K. qui justifie après coup sa réaction de la semaine dernière. "Nous avons la nécessité de défendre tous nos citoyens français et de leur procurer les moyens que le consulat doit leur procurer, nous l'avons fait et nous avons exprimé, certains -dont moi-, notre admiration personnelle. Mais j'ai ajouté que la justice était la même pour tout le monde, et que là-dessus, nous n'avions pas à prendre position".

    Après avoir déclenché l'incendie (voir les réactions outrées de Frédéric Mitterrand et BHL), "l'élite intellectuelle" doit éteindre les flammes.
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    Ben oui !

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  94. Voici le témoignage de Samantha.
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    C'est en témoignant à huis clos devant un grand jury que la jeune Samantha Gailey a lancé l'«affaire Polanski». Son procès-verbal d'interrogatoire, long de 38 pages, retrace l'agression dont elle affirme avoir été victime, le 13 mars 1977, sur les hauteurs de Los Angeles.

    Ce jour-là, c'est apparemment la notoriété du cinéaste qui l'a convaincue de passer, seule, l'après-midi à ses côtés. Elle précise : «Il m'a montré un exemplaire du magazine Vogue qu'il avait réalisé, puis il m'a dit : “Voudriez-vous que je vous prenne en photo ? ”»

    À la tombée de la nuit, Roman Polanski propose à Samantha de lui faire visiter la villa voisine de l'acteur Jack Nicholson. «Je lui ai dit que j'avais soif et il s'est rendu dans la cuisine, où le réfrigérateur était plein de jus, de vins et de sodas, raconte-t-elle. À ce moment, il a sorti une bouteille de champagne. Puis il m'a dit:“Est-ce que je dois l'ouvrir? ”»

    Plus tard encore, la jeune femme affirme être invitée à poser seins nus devant l'objectif, avant que le cinéaste ne passe franchement à l'offensive. Elle déclare : «Nous sommes allés dans la salle de bains, où (…) il m'a tendu un comprimé coupé en trois [Il s'agit d'une drogue baptisée Quaalud]. Je lui ai dit «ok». Je pense que j'étais ivre, sinon je ne l'aurais pas fait.» Toujours selon l'adolescente, Polanski lui demande ensuite d'entrer dans le jacuzzi, non sans lui avoir donné instruction de retirer ses sous-vêtements. «Il m'a dit de le rejoindre, je lui ai répondu que j'avais de l'asthme et que je ne pouvais pas», ajoute-t-elle. Finalement, c'est dans une chambre à coucher que l'acteur serait passé à l'acte. «Il s'est approché de moi et m'a embrassé. Je lui disais “non” et “allez-vous en”. J'avais peur de lui car il n'y avait personne d'autre», détaille Samantha. Elle ajoute : «Il s'est baissé et a mis sa bouche sur mon vagin». Puis: «Il a commencé à avoir un rapport sexuel avec moi. Il m'a demandé si je prenais la pilule et quand j'avais eu mes règles pour la dernière fois.»

    Avant de raccompagner la jeune femme chez elle, Roman Polanski lui aurait glissé : «Oh, ne dis rien à ta mère à propos de ça. Ne dis rien à ton petit ami non plus. C'est notre secret…»

    Enfin, troublante confidence, il aurait dit à sa victime : «Tu sais, quand je t'ai rencontrée, je me suis promis que je ne te ferais pas ça.»
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  95. Avec ces nouvelles lignes sur Polanski à celles sur la Guinée ou Singapour, on peut se demander si c’est sympa d’appartenir à la race humaine... Sans être équivalente toutes relèvent de la même barbarie, la même animalité. Moi Tarzan droit de vie et de mort sur Jane,
    Comment Kouchner a pu penser un instant qu’Hillary Clinton bougerait le petit doigt dans cette affaire de viol sur mineure!
    Il y a bientôt 1 an l’Assemblée Nationale Française a rendu hommage par une minute de silence en séance, donc en notre nom, à l’un de ses membres qui venait de se suicider après avoir tué son ex-compagne.
    Sont fous.

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  96. Polanski avait plus de 45 ans au moment des faits, ce n'était donc plus un jeune homme, comme le rappelle Caroline.

    Son passé de victime de guerre et l'horrible assassinat de Sharon Tate (8 ans avant l'affaire avec Samantha) ne l'excusent en rien.

    En effet, le fait d'avoir un passé de victime ne justifie pas qu'il ait piégé une fille de 13 ans et l'ait totalement instrumentalisée dans un passage à l'acte dont il aurait dû...faire un scénario de film, afin de rester dans l'espace créatif et virtuel d'artiste qu'il avait l'infinie chance d'avoir.

    La notion de "non prescription" qui a cours aux USA nous rappelle la chasse aux criminels de guerre. Il est possible que, dans l'inconscient des pétitionnaires et soutiens de Polanski, il y ait eu confusion. Polanski, victime des nazis, se retrouve en somme dans la position des criminels de guerre.

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  97. Chère Spécula, je voudrais surenchérir sur un élément intéressant de ton commentaire: la distinction entre l'Art et la Réalité.

    Dans l'espace de l'Art, tout est ouvert, libre et souverain. L'interdit et la bienséance n'ont rien à y faire. On peut même affirmer sans se tromper: "Art is Sanity". Dans le domaine ouvert de l'Art, l'humain peut exprimer tous ses virtuels, y compris ceux qui sont les plus tournés vers Thanatos.

    En revanche, l'espace de la réalité entre humains doit être régi par une morale minimale:je peux tout faire de moi-même, dès lors que je ne porte pas atteinte à l'autre, dès lors que je ne fais pas de mal à l'autre.

    Et quand une fille de 13 ans a dit "non, je ne veux pas", ne pas tenir compte de ce "non" c'est faire du mal.

    Comme tu le dis, Polanski a la chance merveilleuse de disposer d'un espace créatif pour exprimer ses parts d'ombre et de lumière.

    On peut espérer qu'après cette affaire, qui l'a conduit devant des juges (même s'il a fui) et qui le rattrape au tournant, il a réservé à l'espace virtuel et artistique ses sombres pulsions...

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  98. Changeons de sujet...mais restons dans la censure et la condamnation exercée par la pensée straight, sous couvert de religion.
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    DISCRIMINATION
    Foot : des musulmans refusent de jouer contre des homos
    NOUVELOBS.COM | 06.10.2009 | 11:40

    Parce que "nos convictions sont de loin plus importantes qu'un simple match de foot", a expliqué le club de "musulmans pratiquants" du Créteil Bébel, "nous ne pouvons jouer" contre le Paris Foot Gay.

    C'est l'indignation dans l'équipe du Paris Foot Gay depuis qu'un club musulman, le Créteil Bébel, a refusé de jouer contre elle, dimanche 4 octobre, en raison de son homosexualité revendiquée.

    Dans un communiqué, le club demande à sa ligue, "la Commission Football Loisirs (CFL), signataire de la charte contre l'homophobie, des sanctions adéquates", et envisage de porter plainte, rappelant que "l’homophobie est passible de poursuite pénale au même titre que le racisme."

    Le comité organisateur de la rencontre s'est quant à lui dit "stupéfait", selon les informations de France Bleu de la région parisienne, France Bleu 107.1, et a convoqué le Créteil Bébel pour lui demander de s'expliquer.

    "Nos convictions, plus importantes qu'un match de foot"

    Samedi 3 octobre, le Paris Foot Gay recevait un mail signé du Créteil Bébel annulant le match entre les deux équipes prévu le lendemain.
    "Désolé mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de musulmans pratiquants, nous ne pouvons jouer contre vous, nos convictions sont de loin plus importantes qu'un simple match de foot, encore une fois excusez-nous de vous avoir prévenu si tard", écrivait le Créteil Bébel.
    Une lettre somme toute très polie, remarque le Paris Foot Gay, qui constate néanmoins que "cette équipe a tout simplement refusé de se déplacer pour ne pas avoir à jouer contre des homosexuels." Pourtant, "le Paris Foot Gay n’est pas un club communautariste", tient-il à souligner, et "il est ouvert à tous, hétéros comme homos, heureux de lutter ensemble contre les préjugés et les discriminations."
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  99. L'affaire Polanski est bien compliquée, avec son enchevêtrement d'aspects moraux, psychologiques, judiciaires, historiques...

    Sur le plan des principes: RP doit rendre compte de son agissement devant l'instance judiciaire appropriée,et demander pardon. Au-delà...

    Le mauvais sort fait aux manifestantes de Conakry et d'ailleurs requiert davantage, désormais, me semble-t-il, notre attention.

    L'affaire du match annulé est scandaleuse mais rigolote. Ont-ils peur de la contagion ? Il serait intéressant de savoir si le refus vient des dirigeants ou des joueurs.

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  100. Coucou cher Melchior, enfin nous vous entendons braire...

    Vous nous manquiez sur le pré, dites donc ! Où sont Meuh Meuh d'or, Immanence et Multitude ?... je ne parle pas de Griffollet que j'ai vu subrepticement griffonner.

    Pour les joueurs de Créteil, voici ce que je viens de trouver dans Le Monde: Interrogé sur France Bleu, un dirigeant du Créteil Bébel a confirmé la position du club, déclarant "en tant que musulman, j'ai quand même le droit de ne pas vouloir jouer (contre le PFG) parce que je n'adhère pas à leurs idées", tout en s'excusant "si quelqu'un s'est senti vexé ou blessé". C'est donc le "dirigeant" qui s'est exprimé, comme il se doit...

    Il s'agirait d'adhésion aux idées ...

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  101. Nauséeux, vous avez dit nauséeux ? ...La boue s'épaissit...
    Lu dans Le Post
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    La polémique autour de Frédéric Mitterrand rebondit.

    Lundi soir, Marine Le Pen a accusé l'actuel ministre de la Culture, de "pédophilie" et de "tourisme sexuel". Elle s'est appuyée sur des passages de son autobiographie, "La mauvaise vie", publiée en 2005, qui raconte des épisodes de tourisme sexuel. Le FN a même lancé une pétition pour exiger la démission du ministre. Une attaque qui intervenait quelques jours après que Frédéric Mitterrand a apporté son soutien à Roman Polanski, accusé d'avoir eu des relations sexuelles avec une mineure.

    Dans un premier temps, le ministre de la Culture n'a pas souhaité réagir, mardi.

    Il a rompu le silence ce mercredi matin, en répliquant au FN, à la sortie du Conseil des ministres. "Se faire traîner dans la boue par le Front national est un honneur".

    Puis la polémique s'est envenimée à partir du moment où le PS est rentré dans la danse ce mercredi midi.

    Dans une déclaration à la presse, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a lâché: "Je trouve choquant qu'un homme puisse justifier, à l'abri d'un récit littéraire, le tourisme sexuel." Avant d'ajouter: "M. Mitterrand, qui n'a démontré pour l'instant aucune qualité comme ministre de la Culture, s'est illustré sur un terrain qui n'est ni à l'honneur du gouvernement, ni au sien".

    Du coup, Frédéric Mitterrand lui a répondu ce mercredi, en début d'après-midi, à l'issue d'une audition devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale.

    "C'est bien dommage de pouvoir imaginer que des élus de gauche aillent rejoindre le Front national. Je dois dire que les bras m'en tombent", a-t-il déclaré.

    Avant de lâcher: "Si le Front national me traîne dans la boue, c'est un honneur. Si un député de gauche me traîne dans la boue, c'est une honte pour lui."

    Rappel à Frédéric Mitterrand: Benoît Hamon n'est plus eurodéputé depuis les dernières élections européennes.

    Le patron de l'UMP a également réagi ce mercredi en début d'après-midi.

    "Je dénonce les propos tenus par Benoît Hamon et le FN. De la part du FN, cela nous surprend moins. De la part de Benoît Hamon, c'est beaucoup plus surprenant et tout aussi choquant", a déclaré Xavier Bertrand à la presse dans les couloirs de l'Assemblée nationale. "Quand je vois le Parti socialiste, par la voix de son porte-parole, se situer aujourd'hui sur le terrain de l'extrême droite, franchement où va-t-on?", a-t-il ajouté.


    "Cet incident assez nauséeux n'aura pas de conséquences" pour Frédéric Mitterrand, selon Renaud Revel, journaliste de la rubrique média à L'Express, qui dit avoir recueilli les confidences d'un des conseillers du chef de l'État.

    "Ni Nicolas Sarkozy, ni François Fillon, en marge du Conseil des ministres de ce jour, n'ont fait la moindre remarque à l'intéressé à ce propos (...) Mieux, Frédéric Mitterrand conserve toute la confiance des deux hommes", assure encore Renaud Revel.

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  102. Et voici, dans ce cloaque boueux et nauséeux où l'on ne sait plus ce que pédophilie et viol veulent dire, à quoi l'on arrive: à tout mélanger. Retrouvez-vous vos repères, après cela !
    ________________
    Lu dans un Blog du Monde.
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    Marine Le Pen et Tartuffe

    Remugles, relents, rémoulade et pêche aux moules, reniflements, aboiements, glapissements, hurlements, c’est la cabale des dévots : le concert est assourdissant, mais il sonne partout de manière martiale.

    La musique militaire («La France aux Français!»), les excommunications, les expulsions («Besson a raison !») les anathèmes («Tout ce petit monde du cinéma qui se goberge au champagne et au caviar» – de gauche !), les procès en sorcellerie («Il y a une justice, c’est la même pour tous !» Ah bon, vous avez étudié son fonctionnement actuel dans notre cher et vieux pays ?), les invocations de juste châtiment et de «dette» à payer, par exemple dans l’affaire Polanski, le monstre «franco-polonais»…

    Et puis, maintenant, la dénonciation d’un «touriste sexuel» camouflé au sein du gouvernement : l’égout déborde partout, c’est un flux, c’est un flot, un torrent, une énorme vague, un tsunami…

    Mais Molière n’avait-il pas déjà tout observé dans son Tartuffe ?

    MAM, on ne l’entend pas (il est vrai qu’elle se penche sur la «castration chimique»), le président de la République se fait discret et a perdu 7 kilos, ses ministres l’imitent – pourtant, ils étaient déjà fantomatiques, et on ne parle même pas du passe-muraille de Matignon – mais Marine Le Pen est en tête (de mort) du peloton (Frédéric Lefebvre ne lit pas).

    Le bruit court que parmi les députés (Frédéric Lefebvre n’est pas informé), certains ne déguiseraient même plus leurs mœurs pas très catholiques.

    Philippe Sollers avait décrit «la France moisie» dans Le Monde du 28 janvier 1999 : sortez vite les masques prévus pour la grippe A (H1N1) !

    Dommage que la place de Grève (mais on ne la voit plus, comme dirait Nicolas Sarkozy) ait disparu : il y a longtemps qu’un certain nombre d’individus peu recommandables, des cinéastes français, des intellectuels apatrides, des penseurs franc-maçons et des artistes enjuivés auraient enfin connu les plaisirs capitaux du panier de son.

    A moins que la guillotine n’ait jamais existé.

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    Résumons. Au prétexte que Marine Le Pen critique le tourisme sexuel pratiqué avec des enfants, il serait "tartuffe" de le mettre en cause ?

    Argh ...

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  103. Je ne changerais pas d'avis parce que cette femme ne trouve pas non plus génial d'avoir un ministre qui dit son appétence pour le "marché aux esclaves" des jeunes garçons. B.Hamon a raison de ne pas suivre la folie ambiante des pipoles à l'égard des pipoles qui aiment les mineur(e)s.

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  104. "Folie ambiante": oui, Caroline, je trouve cela EFFARANT et très inquiétant.

    Comment peut-on en arriver à de telles confusions?

    Finalement, ce sont ceux qui protègent l'enfance qui se trouvent accusés d'être des tartuffes, au prétexte que la "sexualité" est source de fantasmes et de désirs que l'on ne doit pas interdire?

    Or le problème, ce ne sont pas les fantasmes et les désirs, mais les passages à l'acte d'adultes avec des enfants. Ces passages à l'acte relèvent toujours d'une forme de violence, étant donné la différence de statut existant entre les adultes et les enfants.

    Mais qu'arrive-t-il à notre société ?

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  105. Un article intéressant dans Agoravox, que je résume.
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-fachosphere-de-l-express-62820

    ______________________
    Selon l’Express, ceux qui estiment que Frédéric Mitterrand doit démissionner sont des fascistes.

    Pour l’Express, il s’agit de démontrer que l’attaque est nauséabonde, afin de la discréditer. La déclaration de Marine Le Pen vient à point nommé pour mettre dans le même sac tous les citoyens en les traitant de fascistes.

    Le problème c’est que non seulement les nombreux commentaires publiés en ligne sous l’article de l’Express sont d’accord avec Marine Le Pen, mais que ceux, nombreux, publiés sous l’excellent papier publié par Arrêt sur images le sont également. Tous fachos ?

    Il n’y va pas par quatre chemin, Tefy Andriamanana. Pour le journaliste de l’Express, les internautes sont des fascistes.

    C’est une méthode vieille comme Staline : qui veut tuer son chien l’accuse d’avoir la rage. Qui veut tuer la crédibilité d’Internet met la sienne de côté et accuse les internautes des pires turpitudes. Aujourd’hui, la pire des turpitudes ce n’est pas de coucher avec un mineur, mais de dire, à l’instar de Marine Le Pen, que lorsque le soleil brille, eh bien oui, il brille. C’est fasciste, ça.

    Il n’a échappé à personne, sauf manifestement à Christophe Barbier, que traiter les internautes de « fachos » revenait à insulter ses propres lecteurs. Pourquoi cet article a t-il été confié à un jeune stagiaire ? Peut-être parce qu’aucun journaliste de la rédaction de l’express.fr ne voulait se salir les mains en signant un tel salmigondis d’idées reçues. Peu importe. L’article est publié et Christophe Barbier a placé un lampiste en première ligne.

    Pourquoi ce papier ? A cause de l’intervention la veille, lundi, dans l’émission Mots croisés animée sur France 2 par Yves Calvi, de la vice-présidente du Front national, qui a accusé Frédéric Mitterrand de pédophilie en citant son livre.

    Ce qu’il faut dorénavant appeler "l’Affaire Mitterrand" fera date car elle montre combien la presse écrite se coupe irrémédiablement de ses lecteurs, donc de la société.

    Qu’est-ce que ça signifie de la part d’un news magazine aussi réputé et lu que l’Express de partir sabre au clair de cette façon, d’insulter les internautes, d’insulter l’opinion publique. Car dans un sondage fait à 16h49, 64% des lecteurs de l’Express réclament la démission de Frédéric Mitterrand.

    L’équation est simple : s’attaquer à Mitterrand c’est être un fasciste, être un fasciste c’est mentir, ceux qui s’attaquent à Mitterrand sont des menteurs, donc Mitterrand n’a rien à se reprocher. C’est imparable. En apparence seulement. Car on vient de démontrer en partie que c’est un sophisme. On a bien vu que les fascistes en question étaient des citoyens qui cherchent à en savoir un peu plus sur notre ministre de la culture, qui figure depuis 2007 sur la fiche wikipedia consacré au tourisme sexuel.

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  106. A propos du "buzz" sur Mitterrand.

    La question est - une fois de plus - complexe.Un livre est un livre, i.e., un ouvrage relevant de l'art.On ne peut attaquer un homme sur la base d'un ouvrage qu'il a écrit.

    On ne peut non plus reprocher à une personne de dire qu'elle a fait appel à des prostitués: ce serait de la tartufferie.Tant de gens y recourent, apparemment...

    Le problème se poserait un peu différemment si les "jeunes garçons" dont parle Mitterrand dans son ouvrage étaient des mineurs, et si l'ouvrage se revendiquait de l'autobiographie. FM s'accuserait en somme tout seul d'avoir commis des actes illégaux...

    En fait, en défendant Polanski, au nom probablement de la solidarité entre les créateurs et artistes, FM a appelé l'attention sur lui et sur son livre ...Or, il est Ministre...Et la France se gausse de Berlusconi...

    Voilà aujourd'hui FM soutenu par la droite, attaqué par l'extrême droite (ce qu'il dit "être honorable") et par certains membres de la gauche (ce qu'il dit être "en leur déshonneur")...

    Quel monde...

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  107. Dans son livre, Mitterrand parle des prostitués masculins comme de "garçons", et il écrit même les "gosses". Mais il reste très ambigu sur leur âge. Difficile de savoir s'ils sont ou non mineurs, même si les bordels de Thaïlande ne sont en aucun cas réputés pour leurs hommes et femmes d'âge mûr.

    Et bien qu'ils ressortent aujourd'hui, ces passages du livre n'étaient en fait pas inconnus. En 2005, les critiques du livre ne les avaient pas explicitement cités, mais évoqués, comme Le Nouvel Obs¸qui parle des "boys de Thaïlande", sans s'attarder, ou L'Express, qui dépeint "la solution du touriste ordinaire, qui part faire le plein de garçons en Thaïlande, dans le système sans faille de l'argent, de la misère et du sexe".

    Mitterrand, lui, a bien été interrogé sur ses phrases, sur au moins deux plateaux de télévision. Chez Marc-Olivier Fogiel, sur France 3 le 20 mars 2005, d'abord, qui lui lit de nombreux passages.

    Mitterrand explique sa démarche : écrire un livre de "vérité", même s'il contient des anecdotes "moches", "glauques".

    Mais l'âge des prostitués qu'il fréquente n'est pas évoqué.

    En revanche, en avril, Franz-Olivier Giesbert, dans Culture et Dépendances toujours sur la Trois, lui pose frontalement la question. Il nie vigoureusement, mais ne semble pas très désireux de s'expliquer sur ces phrases précises. Devant l'insistance de Giesbert, il finit pas concéder qu'il qualifie tous les hommes de "garçons".

    Il assure faire une nette différence entre "garçons" et "petits garçons".

    Pour l'heure, selon Voici.fr et LePoint.fr, le ministère de la Culture ne fait pas de commentaire. Si la polémique prend, il faudra peut-être que Mitterrand s'explique une nouvelle fois.
    __________________________

    Ce serait sans doute la solution la plus simple, au lieu de traiter de "fascistes" les gens qui se posent des questions, voilà tout...

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  108. Chers Zélites,

    Franchement on s’en fiche que vous soyez infidèles, bi ou honosexuel(le)s. Nous ne sommes pas peuple à souhaiter dépenser les fonds publics dans un grand procès pour savoir ce que le Président à fait à la stagiaire ou le contraire. La connaissance qui est sorti par la porte de derrière çà nous a toujours amusé. Les Présidents 5 minutes douche ou jogging compris çà nous amuse encore. Les gauloiseries font parti de notre patrimoine culturel.

    Si vous êtes élus ou responsables, le recours à la prostitution, oubliez. Cela vous évite d’être faux-cul le jour lorsque vous maudissez devant vos “administrés” la présence des corps délictueux dans la ville et promettez de les repousser au loin. Et puis un républicain qui loue des parcelles d’un(e) républicain(e) n’est guère conforme au sens de la dignité humaine que nos principes fondamentaux prétendent diffuser. Et vous êtes censés être républicains, pire vous êtes censé être les meilleurs d’entre nous! Vous ne pouvez résister? Partez.

    Mais pour ce qui est des mineurs, d’ici ou d’ailleurs, violé/violé ou violé/payé c’est NON. Si vous n’avez pu retenir vos pulsions, ayez au moins l'élégance de lâcher vos mandats et fonctions qu'a minima vous ne méritez pas.

    Pour les zélites qui se croit “libérés” en défendant les zélites qui touchent aux mineurs gratuits ou à péage, prenez d’urgence rendez-vous avec un psychothérapeute : vous avez vos fantasmes tellement au bord des lèvres que vous risquez de franchir le Rubicon.

    Même si vous étiez géniaux et qu’aucun de nos concitoyens ne vivent dans la misère grâce à vos talents, actions ou votre opposition pertinente, nous ne serions pas d’accord.

    Alors vous pensez, en ce moment...

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  109. Je signe ta lettre, Caroline.

    Le plus simple est le ... simple rappel du bon sens. Et basta.

    - Il n'est pas "fasciste" de s'interroger sur les pratiques éventuellement illégales d'un Ministre.Il suffisait au dit Ministre d'éclaircir la situation par anticipation. Il savait que cette histoire allait ressortir un jour et il ne manque pas d'entrées dans les médias pour s'exprimer.L'affaire aurait été forclose.

    Au lieu de cela, il a défendu de façon emphatique et inadaptée une célébrité qui était poursuivie par le justice d'un autre pays, pour un acte relevant du même champ, le fameux champ sexuel, qui aurait besoin d'être sacrément revisité...

    - En procédant ainsi, en abusant de son rôle public, il a, avec d'autres, en quelque sorte clamé que les créateurs avaient des droits que les "autres" n'ont pas. Les "autres" ont donc été légitimement choqués.

    - En Art, on a le droit d'écrire, de sculpter, de chanter, de peindre... tout ce qu'on veut. Et l'interdiction d'une production qui reste du virtuel, de quelque nature qu'elle soit (même choquante), est une aberration, contre-productive. L'interdit, on le sait, prescrit.

    - Mais celui qui crée est un humain comme les autres, sous le coup de la même Loi que les autres.

    - Comme tu le dis dans ta lettre, les zélites politiques ont certains devoirs, car elles nous représentent. A ce titre, elles doivent s'imposer à elles-mêmes des réserves, notamment sur des sujets qui flirtent avec l'illégalité. Ces zélites ont une éthique à respecter. Le médecin fait le serment d'Hippocrate et il est poursuivi s'il ne le respecte pas. Les zélites politiques devraient également faire un serment, mais pas d'hypocrite...

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  110. Les salmigondis s'enchaînent. Un article de JM Colombani dans Slate, à propos de F. Mitterrand, dont je tire quelques extraits.
    -------
    Argumentaire: La gauche bafoue ses principes pour mettre, par tous les moyens, son ennemi à terre, comme la droite républicaine aux USA....: nous vivons à l'heure de la rancœur systématique, de l'attaque tous azimuts; pourvu que cela fasse des dégâts. Cette gauche a un certain goût du robespierrisme

    A l'origine de ce tir groupé, se trouve la prise de position de Frédéric Mitterrand en faveur de Roman Polanski {...}

    Il ne s'agit pas ici de défendre ou d'excuser, voire de comprendre en quoi que ce soit, le crime du jeune Polanski aux dépens d'une enfant de 13 ans. Pas plus qu'il ne s'agit de cacher le dégoût que peuvent inspirer les pages du livre de Frédéric Mitterrand consacrées à son attirance pour le commerce sexuel avec les jeunes hommes. Le mot commerce, au sens propre du terme, étant ici en cause. Il s'agit plutôt de regarder comment, lorsque quelqu'un peut apparaître comme une cible politique, tous les moyens sont bons. Ce qui peut conduire à tenir un point de vue, puis son contraire: peu importe pourvu qu'on ait l'ivresse de voir son ennemi à terre!
    {...}

    Mais on a préféré ne retenir que l'éloge par Frédéric Mitterrand de Roman Polanski. Et le voilà à son tour, pris dans la tourmente du fait de ses écrits. Ce qui suscite le malaise dans la façon dont cette séquence s'est ordonnée, c'est qu'on ne voit que trop bien à quel point la virulence soudaine d'un porte-parole du PS, abrité derrière la dénonciation du tourisme sexuel, a aussi à voir avec ce que Frédéric Mitterrand incarne avec d'autres, à savoir l'ouverture.

    S'agissant de Roman Polanski et de Frédéric Mitterrand, on voit aussi que le côté implacable des sentences qui sont maintenant prononcées contre eux tient aussi au fait qu'ils sont des gens connus, voire, comme l'a dit Benoit Hamon «qu'ils ont de l'argent».

    Ces climats-là ne naissent jamais hors contexte; et le contexte est celui d'un retour des thématiques anti-élites: la crise financière est passée par là. {...} En témoigne le succès de la votation citoyenne sur La poste, première préemption d'un terrain, jusqu'alors contrôlé par le gouvernement; mais on pourrait aussi citer l'admonestation d'Alain Juppé. «On se fout de nous», vient-il de dire à l'adresse du Président concernant la suppression de la taxe professionnelle; ce qui en terme politique veut dire expédier une torpille sous la ligne de flottaison! Ou bien encore la façon hâtive, sans y regarder de près, dont est dénoncée l'expérimentation dans des lycées professionnels de cagnottes collectives destinées à financer des activités collectives; ou le mécontentement des producteurs de lait et la conduite de Grenoble, il est vrai à Clermont Ferrand (sic) dont a été victime le ministre de l'agriculture .
    _________________
    Donc les gens critiquent Mitterrand pour faire tomber sa tête, parce qu'il a rejoint Sarkozy, parce qu'ils sont contre les élites ... et non pas parce que ces deux dossiers posent des questions légitimes ????

    Et la votation citoyenne ou la critique de Juppé seraient malvenues, en démocratie?

    L'état des troupes...

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  111. En contrepoint de l'argumentaire de JM Colombani, voici des extraits d'un article publié dans Agoravox: "Mitterrand : une tourmente qu’il a lui-même provoquée"
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    Alors que Frédéric Mitterrand se trouve autour d’un tourmente qu’il a lui même provoquée, il convient de bien voir ce que s’est autorisé à faire un ministre de la république dans l’affaire Polanski. Ce n’est pas anodin. En effet, un ministre français, engageant donc l’Etat Français, s’est permis de mettre en cause les justices de deux pays souverains et démocratiques
    {...}

    Frédéric Mitterrand était allé chercher loin ses références morales lors du débat HADOPI faisant de la défense de certaines valeurs morales un des fondements de son argumentaire contre le téléchargement par les réseaux P2P
    .

    Tout cela montre, selon l'auteur, que FM n’est pas à la hauteur de son rôle.

    Là où un ministre de la culture doit savoir maitriser le temps et lui donner la patine nécessaire à l’accomplissement de son ministère, il a couru au devant d’un piège facile et évident.

    Lui l’auteur d’un livre en 2005 où il est fait ni plus ni moins qu’une description assez personnelle de son tourisme sexuel en Thaïlande, livre oublié par la presse, ne devait pas s’exposer aussi fortement. En s’exposant il a simplement rallumé les braises qui couvaient et tous ceux qui n’avaient pas pu lui reprocher ses écrits se sont alors engouffrés dans la brèche qu’il a lui même ouverte.

    M. Mitterrand n’a aucune finesse politique et aucun sens du politique sans quoi il se serait censuré faisant jouer par des personnalités de second plan de son influence auprès des milieux suisses, pour organiser un soutien ’off’ ’ad minima’ pour son si tendre ami.

    En critiquant de manière explosive les justices de deux pays théoriquement amis, il a poussé les politiques de ces deux pays à une posture obligée vis-à-vis de leurs opinions publiques déjà fragilisées par de multiples scandales. Il a tué tous les soutiens politiques possibles en Suisse et aux Etats-Unis.

    Dans le même élan en émettant une opinion aussi forte contre un verdict rendu, il s’est rendu coupable de "justice de classe" en illustrant de manière presque caricaturale la justice du faible et du fort allant jusqu’à exploser sa propre majorité sur le sujet.

    Dernier effet il a éclaboussé durablement tout le débat à venir sur la nécessaire "chasse aux pédophiles" sur Internet qui arrivera avec la prochaine loi du gouvernement en janvier 2010 : la LOPPSI.


    {...}

    Son message est d’une nocivité extrême. Il n’est pas digne, en tout cas, d’un représentant de l’Etat. Notons que cette aspect a été souligné par des associations de défense des enfants et est souligné par l’ensemble de la presse étrangère.
    ____________
    Je ne suis pas d'accord avec l'ensemble des arguments de ce blogueur: j'ai fait l'impasse sur ses rappels de l'affaire Polanski (que nous avons beaucoup commentée) et n'ai retenu que quelques passages qui me semblaient intéressants.

    J'ajoute que FM, par son exposition imprudente, risque de rallumer les feux de l'homophobie.

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  112. Sur tous ces sujets, et pour s'en tenir aux principes, je suppose que nous tomberons tous facilement d'accord: le fil directeur nous est donné à la jonction de la philosophie politique: "liberté, égalité, fraternité", et de la morale élémentaire: "ne fais pas à autrui", etc., et aussi le couple antinomique: "fais ce que dois, advienne que pourra", et "en toutes choses il faut considérer la fin". En ajoutant un peu de générosité hugolienne, tout cela permet de définir sans trop de mal nos devoirs les uns envers les autres, au moins sur le papier.

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  113. Il nous faut prendre un peu de distance, par rapport à tous ces événements, et à l'impression de décadence morale qu'ils donnent.
    Un Billet de JM Roux dans Agoravox est intéressant à ce sujet
    ________________________
    De la décadence au suicide collectif
    Qu’y a-t-il de commun entre le déni démocratique permanent, la lamentable prestation du pouvoir en place sur l’affaire Polanski, les révélations de « Bakchich » sur la scandaleuse affaire des « frégates de Taïwan »et celle des sous-marins pakistanais, et la promotion éclair imméritée du prince héritier dans les Hauts de Seine ? L’aboutissement de la décadence de notre civilisation originale qui prétendit promouvoir l’égalité entre les hommes et l’universalité de ses valeurs humanistes.

    La France est en décadence depuis la débâcle militaire de 1870 aggravée par les conséquences de la guerre de 1914/18.
    {...}

    Aujourd’hui, au début du 21ème siècle, la civilisation française est à l’agonie.

    Pour comprendre cette dramatique situation, il faut renoncer à chercher un bouc émissaire étranger et à mettre notre décadence sur le dos de forces extérieures, comme l’Union des Etats européens ou américains, ou sur des forces naturelles potentiellement cataclysmiques.

    Le développement de notre civilisation était la résultante des actions de l’ensemble des Français. Son déclin a la même origine. Toutes proportions gardées, la dynamique observée est semblable à ce qui se passe dans une entreprise.
    {...}
    Montesquieu (1) énumérait dix sept causes à la chute de l’empire romain et parmi celles-ci, le discrédit du pouvoir dont la production législative avait pour but principal de confisquer le maximum de ressources au profit d’une classe oisive et hédoniste sans fournir de réels services à la population. Ces pertes du sens du bien public et des réalités des difficultés économiques rencontrées par le peuple entraîne un discrédit général de la classe dirigeante accompagné du sentiment d’une perte des valeurs morales d’antan.

    C’est à peu près ce qui se passe en France depuis les années «Giscard». Les «affaires» donnent l’impression d’une classe dirigeante amorale au-dessus des lois. Une classe qui se goberge et se coopte alors que le peuple se débat désespérément dans des difficultés économiques, lutte contre les fermetures d’usines ( Lip et Manufrance à l’époque) et subit la hausse inexorable du chômage.

    A cela s’ajoute ce que j’appelle « la fin de l’illusion démocratique ». L’impression que quoi que l’on vote ou que l’on fasse, rien ne change. {...}
    Aujourd’hui, les événements en cours marquent l’aboutissement du déclin de la civilisation française. Depuis plus de trente ans, l’indifférence et les fins de non recevoir comme réponses aux doléances du peuple conduisent à un sentiment d’injustice et d’abandon. Comme de Rougemont (2) l’écrivait à propos de décadence, celle-ci commence quand l’homme ne se demande plus « Que puis-je faire ? » mais « Que va t-il arriver ? ».

    La décadence découle de la fin des illusions. L’illusion démocratique marquée au fil du temps par la concentration des pouvoirs conduisant à sa confiscation par un groupe uniquement préoccupé de lui-même, et l’illusion du dessein intelligent du Marché entretenue, malgré ses conséquences désastreuses du point de vue humain, par la même clique.
    {...}
    Il apparaît clairement que le développement souhaité, par et pour, notre société vers l’apaisement des conflits de classes et la résolution des contradictions systémiques connues dans l’intérêt public, sont contrariés par la volonté d’un petit groupe organisé pour confisquer le pouvoir et interdire toute alternative remettant en cause les privilèges de l’aristocratie financière.

    Si nous les laissons faire, ces gens là nous entraîneront dans leur fuite suicidaire en arrière.

    Ne votez pas pour vos ennemis.

    1) Montesquieu (Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence,1734)
    2) Denis de Rougemont (L’avenir est notre affaire, 1977)

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  114. Il ne faudrait peut être pas confondre le (légitime) déclin de l’empire colonial avec la décadence de la France et de son peuple , sauf à considérer qu’un peuple n’est digne qu’à condition d’en dominer d’autres et d’être assez barbare pour gagner les guerres.
    On a fait beaucoup de chose pour le peuple de 1870 à 1970 - pour faire carré - , et peu à peu le peuple s’est instruit, la misère s’est réduite et les prisons se sont un peu vidées. Les femmes sont mêmes devenus citoyennes et libres. Ce ne sont pas pour moi des signes de décadence mais au contraire des signes d’évolution.
    Et puis “on” a arrêter de penser aux citoyens pour ne plus mettre que l’agrégat consommateurs en équation et permettre à l’écart des richesses de passer de 1 à 40 à 1 à 500. On n’a plus rien fait d’autre pour le peuple que rendre les cerveaux disponibles pour acheter du Coca.
    Pour F.Mitterrand j’avais oublié son apologie de la chanson faisant l’apologie de la violence envers les femmes qu’il a défendu cet été en comparant l’auteur (?) à Rimbaud ...
    Bientôt la ré-évolution :-)

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  115. Il y a un phénomène contemporain de pourrissement de la démocratie, en France, en Belgique et en Italie. C'est déjà assez grave...
    Parmi les causes, la fin des "Trente Glorieuses" et les effets démoralisants (au sens plein du terme) du chômage de masse.

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  116. Non non Caroline, l'auteur du Billet ne défend pas du tout le colonialisme. J'ai dû faire des coupes dans son texte pour qu'il tienne dans l'espace.

    J'aime beaucoup le rappel qu'il fait de Montesquieu, très d'actualité: le discrédit du pouvoir dont la production législative avait pour but principal de confisquer le maximum de ressources au profit d’une classe oisive et hédoniste sans fournir de réels services à la population. Ces pertes du sens du bien public et des réalités des difficultés économiques rencontrées par le peuple entraîne un discrédit général de la classe dirigeante accompagné du sentiment d’une perte des valeurs morales d’antan..
    C'est tellement contemporain!
    Donc, oui, en route pour la réévolution ;o)

    Melchior, ce pourrissement démocratique, effectivement étendu à d'autres pays, est très inquiétant. C'est pourquoi il faut se regrouper dans des espaces de réflexion, hors des bruits et fureurs, pour ne pas être gagnés nous-mêmes parla paralysie de la pensée, sa perversion, son pourrissement.
    En route pour la réévolution ;o)

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  117. Monica,
    Les bruits et fureurs auxquelles vous faites allusion relèvent à l'évidence du pourrissement susdit. Ils en sont même exemplaires (le refus de l'ordre juste conduit d'abord au désordre - qui peut avoir son charme dans un tout premier temps) puis, tôt ou tard, à l'ordre injuste... Mais vous avez raison, il ne faut pas rester collé les naseaux sur le chaudron, au rique de s'empoisonner.

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  118. Daniel Vaillant propose d’essayer la dépénalisation du cannabis. Avec les mêmes contrôles que l’alcool notamment au volant. La Californie y réfléchit aussi pour récupérer des taxes.

    J’y suis pour ma part favorable compte tenu des conséquences de ce type de prohibition à comparer à celles de l’alcool aux USA au siècle dernier.
    Il semble que les jeunes hollandais ou le cannabis est légal fument moins que les français ou l’interdiction est "effective".

    Il y a un autre argument en faveur de la légalisation : le contrôle de la qualité auquel l’état se refuse aujourd’hui puisque c’est illégal. Résultat : les fumeurs fument n’importe quoi.

    Il y a aussi un ( odieux) argument contre la légalisation dans l’horreur économique des temps modernes qu’un Ministre espagnol dont je n’ai pas retenu le nom exposait il y a deux ans à propos de tous les trafics : De quoi vivront tous ces gens qui vivent aujourd’hui de ces trafics ?

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  119. Oui, Caroline, et cela va faire débat et conflit, évidemment.

    Le ministère de la Santé et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie ont, en effet, lancé lundi une campagne anti-drogues sur le risque de banalisation et les dangers sanitaires liés à la prise de cannabis, cocaïne ou ecstasy.
    Le gouvernement estime qu'il y a en France "quatre millions de consommateurs réguliers de drogues".

    L'UMP juge donc inacceptables les propos de Daniel Vaillant proposant de légaliser la consommation personnelle de cannabis, y voyant l'illustration du "laxisme prôné par le Parti socialiste", et affirmant que les drogues dites douces conduisent inexorablement à l'usage de drogues dures.

    "Le laxisme, c'est aujourd'hui de ne rien faire pour enrayer la consommation de cannabis et combattre le commerce parallèle", estime au contraire Daniel Vaillant, qui affirme la nécessité d'avoir un front uni pour sortir du statu quo. "Je propose des solutions, si ça ne marche pas nous aurons au moins le mérite d'avoir essayé."

    Daniel Vaillant rappelle qu'il avait lui-même prôné la répression lorsqu'il était ministre de l'Intérieur : "c'est Jean-Pierre Raffarin qui, paradoxalement, m'a fait changer de position en 2003, lorsqu'il a voulu 'contraventionner' les consommateurs".

    Selon lui, dans un quartier touché par le trafic de drogues, "un jeune sur deux a déjà fumé du cannabis", produit interdit, et la croissance de la consommation "s'accompagne d'une aggravation des trafics et de la criminalité".

    Aujourd'hui, pense-t-il, il faudrait prendre le pari de légaliser la consommation personnelle de cannabis à travers un contrôle de la production et de l'importation, comme c'est le cas avec l'alcool.Il n'exclut pas d'"avoir des zones de productions en France, si les conditions climatiques le permettent."

    La secrétaire nationale du PS en charge des questions de société Najat Belkacem soutient Daniel Vaillant : "Tout le monde partage le même objectif : protéger la santé des jeunes, et prévenir la consommation de toutes les drogues".

    Selon elle, il faut "prendre acte de l’échec total du système prohibitionniste et répressif en ce qui concerne le cannabis, et se mettre au travail pour que notre société propose un autre équilibre entre ce qui est autorisé ou pas. La tolérance zéro pour le cannabis est une façon bien pratique de se décharger de ses responsabilités sur le reste."

    Informations tirés d'un papier de Sélim Batikhy, Nouvelobs.com

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  120. A propos du cannabis, un article sur la quasi légalisation du cannabis aux USA dans Courrier International:

    http://www.courrierinternational.com/magazine/2009/988-cannabis-comment-les-americains-l-ont-presque-legalise

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  121. Lu dans Le Post d'aujourd'hui, et dans Marianne
    http://www.marianne2.fr/Mitterrand-temoin-de-moralite-de-deux-violeurs_a182392.html

    Principe de précaution oblige, laissons tout cela au conditionnel. Méfions-nous des "foules lyncheuses"ré d'Internet...
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    Alors directeur de la Villa Médicis, Frédéric Mitterrand aurait adressé une lettre à la justice pour aider son filleul, condamné pour viol, selon Le Journal de la Réunion.

    Le quotidien de l'île publie aujourd'hui une lettre datée du 18 mars 2009 qui serait écrite de la main du Ministre et adressée au Président du Tribunal de Saint-Denis de la Réunion. À cette époque, Frédéric Mitterrand était encore directeur de la Villa Médicis à Rome, c'est d'ailleurs sur du papier à entête officiel de la Villa qu'il aurait rédigé ce courrier.

    Dans la lettre attribuée à Frédéric Mitterrand que s'est procuré "Le Quotidien de la Réunion", l'actuel Ministre de la Culture effectue un témoignage de moralité pour défendre deux mineurs, dont son filleul, fils d'un couple d'amis, dans une affaire de viol collectif.

    La victime, une jeune fille de 16 ans, a été violée par plusieurs jeunes sous la menace d'un couteau. L'affaire a déjà été jugée mais reviendra en appel à la fin du mois d'octobre.

    En utilisant du papier à entête officiel, Frédéric Mitterrand n'agirait là pas en tant que personne privée mais bel et bien en tant que Directeur de la Villa Médicis. Il impliquerait l'institution qu'il dirigeait en proposant au Président du Tribunal d'organiser des stages sur mesure pour les deux jeunes en vue de faciliter leur réinsertion: "En tant que directeur de l'Académie de France à Rome, je m'engage personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion".

    Plus loin dans la lettre, l'auteur précise qu'il dispose "d'un certain nombre de contacts qui pourraient être mis à profit" dans "son entourage parisien".

    Le Ministre de la Culture prend bien soin dans la lettre qui lui est attribuée de condamner le viol dont sont accusés les deux jeunes, dont son filleul: "J'ai pleinement conscience de la gravité de l'écart qui leur est imputé et de la responsabilité que je suis prêt à assumer".

    Contacté par Le Post et Marianne, le cabinet de Frédéric Mitterrand au Ministère de la Culture n'a pas encore répondu à leurs questions.
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    Qu'il soit clair que je suis pour la réhabilitation des violeurs...

    Mais l'intervention d'un homme public au cours du procès, pour se porter garant de garçons ayant commis un grave écart, pourrait légitimement poser des questions.

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  122. Le regard de la BBC sur l'affaire Mitterrand:
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    Pour la BBC, l'affaire Mitterrand est symptomatique des dynasties à la française.

    Les Français aiment à penser que depuis la révolution, ils sont sortis des schémas archaïques tels que les familles politiques, les dynasties héréditaires et toute les notions de règles aristocratiques.

    Il n'y a rien de plus éloigné de la vérité.

    La vie politique française, exactement comme les arts et les affaires, est parsemée de noms bien connus qui reviennent à travers les générations. Comme les Mitterrand.

    Et de rappeler l'affaire Mazarine puis les ennuis judiciaires de Jean-Christophe, précisant que tout cela est typique de toutes les dynasties.

    Dans des circonstances similaires en Grande Bretagne, un ministre aurait très peu de chances de survie. Les tabloïds se délecteraient de son sang, en s'emparant de toutes les ambiguïtés de Mitterrand.

    Dans de nombreux pays, ce serait certainement suffisant pour le détruire. Non pas parce qu'il est gay, mais parce qu'il y a une incohérence entre un gouvernement déterminé à lutter contre le tourisme sexuel et un ministre qui a été un touriste sexuel lui-même.

    Mais en France, où la croyance dans le respect à la vie privée et la vision libérale du sexe sont presque sacrées, beaucoup pensent qu'il serait hypocrite de démettre Frédéric Mitterrand de ses fonctions.

    Car en y repensant, qu'a-t-il fait d'autre que de parler honêtement ? Et après tout, c'est un Mitterrand.
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  123. "Vision libérale du sexe ?" En France ? Sono pazzi questi Inglesi.

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  124. Querido Melchior,

    Qu'entendaient-ils par "Libéral": "Qui donne facilement", "Qui s'exerce librement", "qui est favorable aux libertés individuelles et politiques", ou "qui respecte l'indépendance et les opinions d'autrui" ?

    A moins qu'ils n'aient voulu dire "libertine", en somme la gauloiserie dont parlait plus haut Caroline ;o)

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  125. "J'ai pleinement conscience de la gravité de l'écart qui leur est imputé et de la responsabilité que je suis prêt à assumer".
    Le viol d’une jeune fille de 16 ans à deux n’est qu’un “écart” - certes qualifié de grave - mais rien d’autre qu’un “écart” de conduite pour FM.
    Une conception très personnelle du viol.

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  126. Chère Caroline, j'ai supprimé mes commentaires "turpitudes" sur le "lieu maudit", mais j'y avais relevé des choses effarantes sur le viol et la pédophilie.

    Je pense que "l'écart" employé par FM ne lui est pas personnel. Sous le prétexte de s'indigner des lynchages collectifs éhontés contre de "pauvres célébrités harcelées par d'affreux populistes", c'est à une minorisation du viol que l'on est en train d'assister, y compris chez nos zélites censées penser...

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  127. Tout le problème est là: des élites pensent, des zélites non. Je respecte les élites. Je ne supporte plus guère les zélites. Les zélites ne sont pleins que de suffisance. Enfants gâtés tout leur est du et aucune contradiction n’est tolérable. Finkelkraut ce matin c’est comporté en zélite et je l’ai trouvé pathétique. Il y avait tant de mépris chez lui et d’absence de discernement qu’il n’a cessé de dire n’importe : critiquer les actes de Polanski et Mitterand équivalait par exemple à vouloir brûler les photos de David Hamilton ou les “Jeunes filles en fleur” de Proust. Lui le pourfendeur d’internet, de toute l’informatique et des jeux vidéos ne fait plus la différence entre le réel et le virtuel.

    FM a le goût des mots, lorsqu’il parle d’écart il sait ce qu’il fait : comme tu le dis minorer l’acte pour assurer la défense de son filleul. On peut dire que c’est de bonne guerre. Mais pourquoi le fait-il si mal, pourquoi descend il si bas dans l’échelle des valeurs des fautes alors qu’aujourd’hui plus personne, même pas un avocat en plaidoirie n’oserait parler d’écart pour un viol?

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  128. Frédéric Mitterrand se sent victime:
    "Je ne supporte plus ces attaques", affirme Frédéric Mitterrand dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. "C'est immonde !"

    "Il s'agit d'une chose simple que je peux très facilement expliquer. J'ai apporté mon témoignage sur la moralité d'une famille, celle de mon ancienne maquilleuse sur France 2. Il y a des années, elle m'avait demandé d'être le parrain de son fils qui porte mon prénom."

    "Je suis indigné que l'on vienne me chercher sur cette affaire-là. C'est dégueulasse", s'insurge-t-il. "Ce que l'on me fait est honteux. Depuis que je suis arrivé au ministère de la Culture, j'agis. Il y a eu notamment la loi Hadopi. On veut sans doute me le faire payer".

    Dans un courrier que s'est procuré Le Quotidien de la Réunion et publié vendredi, l'ancien directeur de la Villa Medicis explique que les deux jeunes gens qui sont frères, condamnés en mars par la cour d'assises des mineurs de Saint-Denis, ont été élevés avec "beaucoup de soin, d'attention et d'amour".

    Dans cette lettre à l'en-tête de l'Académie de France à Rome, Frédéric Mitterrand précise que la famille des deux jeunes est constituée de "personnes d'une parfaite moralité et fort honorables".

    Intervenant en tant que directeur de la Villa Medicis, Frédéric Mitterrand se déclare prêt à aider les deux jeunes à se réinsérer.

    "Je m'engage personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion qui pourrait être prise en considération, tant à Paris qu'à Rome, au sein de l'établissement public que je dirige et sous la forme de stages de formation", écrit-il, ajoutant disposer de contacts qui pourraient "être mis à profit".

    Répondant dans les colonnes du JDD, le ministre précise avoir vu son filleul seulement "cinq fois dans sa vie".

    "Je n'en sais pas plus. Je me suis occupé de cette femme et de son fils comme je me suis occupé d'autres personnes dans ma vie qui avaient besoin de moi", indique-t-il.

    Le ministre déclare ne pas être "parano" mais juge que s'il s'appelait Tartempion, il ne subirait pas "les mêmes indignités".
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    Il est bien gentil, mais s'il s'appelait Tartempion, il n'aurait pas à se targuer de ses relations pour faciliter la réinsertion de jeunes violeurs ... non encore jugés.

    Comment peut-il se porter garant de son filleul, s'il ne l'a vu que cinq fois ? Et doit-on lui rappeler que le fait d'être élevé dans une famille "de parfaite moralité et fort honorable", avec du soin et de l'amour, ... ne garantit rien quant à la correction ou à la perversité des enfants?

    Caroline, quand tu parlais "de descendre si bas dans l'échelle des valeurs", on a ici une autre illustration de l'errance des zélites habituées à user de leurs relations pour "aider" des proches... quoi que ces proches aient fait, surtout si ce (ne) sont (que des "écarts" sexuels.

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  129. Cher Parleur, j'ai lu le Billet de Dominique Conil. So what ?

    Elle rejoinr Finkielkraut sur un point qui me chagrine:

    Mais ce fut toujours le désagrément principal de la vox populi, aujourd’hui ardemment représentée par la rumeur des blogs : on s’indigne avant de s’informer.

    Je ne me suis pas indignée avant de m'informer, mais j'ai trouvé sur le Net des articles contradictoires, foisonnants, profonds, qui me faisaient réfléchir: aller, revenir, avancer, retourner en arrière... et si celui-ci avait raison? me disais-je, puis j'hésitais...

    Si tu lis ce Fil de commentaires, tu verras que nous tâtonnons sans cesse, et ne nous targuons pas d'être au-dessus de la mêlée.

    Nous sommes aussi sensibles à une chose: à un divorce entre les zélites, qui croient être au-dessus des lois, qui se protègent, et qui croient mieux comprendre le monde... et le "peuple", méprisé pour ses prétendus bêtise crasse, aptitude au lynchage et déferlement vulgaire sur Internet...

    Et enfin, nous sommes sensibles aux relations de pouvoir, qui tendent à être occultées...Il faut y être très attentifs, cher Parleur, il y a danger.

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  130. Caroline Fourest dans Le Mondefustige elle aussi ces polémiques où le jugement de l'opinion précède un procès, où la colère populaire s'exprimerait (à tort?)"contre l'élite décadente, perverse et violeuse".

    L'opinion, la vox populi, la blogosphère fasciste...qui serait ici influencée par Marine Le Pen..Tous les internautes seraient donc des imbéciles réacs?

    Contrairement à ce qu'elle dit, je n'ai pas lu une grande masse de commentaires confondant la pédophilie et l'homosexualité, la prostitution et le viol, ou demandant à ce que les livres soient expurgés des allusions à la prostitution...Absurde !

    Pourquoi caricaturer la blogopshère ? Pour défendre les "vrais" journalistes, peut-être?

    Ce n'est pas parce que Marine Le Pen profite de chaque affaire pour tacler les soixante-huitards libertins... que ceux qui s'interrogent sur les pratiques des zélites sont des graines de fascistes qui confondent le "libertinage", "l'émancipation sexuelle" et le viol.

    M'enfin quand même !
    On nous prend pour qui, à la fin ?

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  131. Mais c'est qu'elle se mettrait en colère, notre Monica.Je suis sûr que ça lui va bien au teint et qu'elle est encore plus belle…
    Que Farid Caroline Monica etc. sont capables des nuances les plus fines et les plus pertinentes, c'est une réconfortante évidence qu'il n'est nul besoin de m'asséner.J'ai juste dit que ces temps-ci ça tournait un peu en rond (avec plus d'insistance que d'approfondissement, pour ce que je suis capable de comprendre). Je suis d'accord , profondément, avec la méfiance affichée par Dominique Conil à l'égard des voces populi, des effets d'entraînement et de confusions diverses… La voix du peuple n'a pas forcément raison (elle a élu Hitler) si elle n'a pas forcément tort. Je ne sais plus quel orateur, applaudi avec enthousiasme par la foule à qui il s'adressait, se demandait : " Quelle connerie ai-je bien pu dire ?". Quand on me fait le coup des "vraies gens" je commence à avoir la trouille. Mais on peut bien sûr, à la suite d'une réflexion approfondie, arriver à une conclusion qui se rapproche de la voix majoritaire. Tout arrive…

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  132. Bonjour Parleur,
    Juste une petite précision : Hitler n'a pas été élu mais désigné chancelier par une poignée de conservateurs qui entendaient se servir de lui contre les communistes.

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  133. Si dans la foulée de B.Kouchner et F.Mitterrand nos zélites en étaient restés à critiquer (à juste titre à mes yeux) l’arrestation de R.Polanski sur le plan du temps écoulé depuis les faits et des motivations de la Suisse pour l’arrêter justement en cet automne 2009 il n’y aurait pas eu tant de bruit nuisible pour l’élargissement de Polanski, pas non plus d’affaire F. Mitterrand.
    Mais non ils ont cru bon de vouloir absoudre R.Polanski parce que c’était lui, parce que de toute façon la vertu de la petite était douteuse etc...
    De la pertinence douteuse d’arrêter un homme 32 ans après l’acte répréhensible, le débat c’est naturellement tourné vers l’inégalité devant la rigueur de la Loi selon qu’on est grand ou misérable et sur la nature de l’acte commis il y a plusieurs décennies.
    A qui la faute? Est-ce anormal que les citoyens soient choqués par l’apologie de l’inégalité? Est-ce anormal que les citoyens ne soient pas tous prêts à considérer que sodomiser une gamine de 13 ans après l’avoir abreuvée fut-elle pubère et très mignonne c’est fun alors même que la Loi le considère comme un crime pour le commun des mortels? Alors qu’on évoque un prochain texte absurde de castration chimique dès le premier viol pour éviter la récidive?
    Comment en arrive t on à ce qu’un A.Finkelkraut ne sache plus distinguer le réel du virtuel lorsqu’il dit que condamner les actes de R.Polanski ou de F.Mitterrand (au regard de la pratique d’un Ministre de la République des “gosses”, “jeunes garçons” à péage dans le cadre de “marchés aux esclaves” exotiques ) c’est demander la destruction des photos de David Hamilton ou des exemplaires des “Jeunes filles en fleur” de Proust.
    “Foules lyncheuses” ou “zélites” qui sont devenus tellement certains de flotter au-dessus du droit commun qu’ils ne défendent toutes les libertés que pour ce qui les concerne et n’acceptent même plus qu’on ose leur dire : Un peu de décence, s’il vous plaît !

    Je n’ai évidemment aucun problème avec l’auteur de la “Mauvaise vie” ni le livre lui-même. J’ai un problème croissant avec le Ministre depuis son intervention télévisuelle . Juste parce que je n’aime pas qu’on prenne les citoyens pour des crétins décérébrés : Vouloir nous faire croire que les “gosses” et les “jeunes garçons” sont des adultes de son âge ou à peine moins et évoquer un boxeur de 40 ans pour l’illustrer c’est vraiment nous prendre pour des cons. Il aurait suffit qu’il dise “jamais moins de 17, 18 ans “ vrai ou pas je m’en satisfaisais. L’homme me fait pitié.
    Mais le tout cumulé commence à faire beaucoup pour une seul Ministre qui considère en plus qu’un viol n’est qu’un écart.
    Le fait qu’il soit maintenu fera perdre des voix à la droite. Soyons pragmatique...

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  134. Coucou, mon Parleur, je suis véhémente, pas en colère! Il vaut bien mieux la véhémence que le lamento.

    On m'a envoyé l'article de Perraud, que cite Conil, et auquel je ne peux accéder. Perraud n'étant pas un adepte de la Vox populi, j'ai regardé ses arguments avec attention.

    Perraud rappelle les manœuvres de la droite pour protéger Mitterrand, notant au passage une forme de malhonnêteté gênée pour évoquer un livre ancien, invoquer la sphère privée rendue publique par le principal intéressé, assurer la main sur le cœur qu'il ne fut sans doute jamais question que de rapports entre adultes consentants, etc.

    Puis, dit-il, le vent tourne. Des gens du PS réagissent. Nous assistons à une panique politique: Mitterrand va-t-il entraîner dans l'opprobre Sarkozy? Ou la droite va-t-elle lâcher ce ministre, dont le désordre moral serait mis sur le compte d'une gauche post soixante-huitarde à jamais putride?

    Perraud souligne que Frédéric Mitterrand a le droit de publier La Mauvaise Vie alors que Gabriel Matzneff ne le peut plus.

    Selon Perraud, Pièce essentielle du système de paradeurs dans lequel baigne le pays depuis 2007, Frédéric Mitterrand doit sa promotion à son côté «vu à la télé». Il incarne la privatisation à outrance de notre espace public.

    La question est d'ordre moral et politique. Frédéric Mitterrand, avec une forme de componction émouvante, justifie les droits qu'il estime avoir sur de jeunes prostitués en Asie ou ailleurs, au nom de son incapacité à résoudre ses blessures narcissiques archaïques. Les traumas de son enfance lui intiment de consommer en prédateur. Rien ni personne ne saurait s'y opposer. Il a intégré une vulgate psychanalytique (j'ai beaucoup souffert) qui autorise le passage à l'acte; exactement comme certains délinquants, au nom d'une vague sociologie (on en chie structurellement), revendiquent leur droit au braquage.

    Il ne s'agit pas de se lancer dans une chasse à l'homme, même s'il giboye lui-même de vulnérables chairs fraîches. Il s'agit, à l'heure où ce régime fait planer la castration chimique à l'encontre des criminels sexuels, de rappeler certains principes de séparation des pouvoirs et des fantasmes, en une Europe qui verse graduellement dans une forme de corruption sarkoberlusconienne. Il n'est pas question de basculer dans l'ordre moral, mais de s'en tenir à un sursaut éthique

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    Je trouve ces arguments convaincants. Ce sont ceux que j'ai retirés de mes lectures de la Vox populi sur la Toile

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  135. Frédéric Mitterrand prenait déjà les "gens pour des cons" dans son discours à l'Assemblée au moment du vote d'Hadopi 2. Il en appelait alors à Arletty, Piaf, Gainsbourg pour s'en prendre au téléchargement illégal, la voix pleine de trémolos... c'est Mozart qu'on assassine... Ravalant au rang "d'assassins de la culture" pas moins, les opposants à cette loi... Déjà....

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  136. Je n’ai pas entendu son discours, mais l’imagine sans peine.
    Pour ce qui est de l’ordre du politique nous prendre pour des cons est dans le plan com de base.
    Plus les décisions sont des insultes à l’avenir plus elles nous sont “vendues” comme des “ruptures” si progressistes et justes “qu’on s’demande bien pourquoi personne l’a pas d’jà fait” comme dit si joliment le chef.
    A leur décharge cela marche si bien jusqu’à présent, pourquoi s’en priver...
    Cependant le cumul de "l'affaire Mitterrand" et du parachutage de petit Jean à la tête de l'EPAD dans la même semaine commence à faire des ravages dans l'électorat de base le plus fidèle.

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  137. Dites donc les filles, nous formons une belle Vox Populi!

    Y'en a marre d'être pris(e)s pour des con(ne)s, et de lire des trémolos indignés pour défendre des mecs qui ont fait, toute leur vie, tout ce qu'ils ont voulu, d'autant plus qu'ils étaient nés dans des dynasties.

    Et ces pauvres choupinets sont surpris, lorsqu'ils prennent des responsabilités politiques au plus haut niveau, qu'on leur demande de mettre en adéquation leurs actes et quelques principes éthiques.

    Au fait,n'est-ce pas Frédéric Mitterrand qui défendait Orelsan, le comparant à Rimbaud ? Quel doux goût et quelle belle sensibilité...

    Pour finir, je n'ai jamais lu autant de volées d'indignation lorsque Edith Cresson s'est fait littéralement crucifier, ou plus près de nous lorsque S. Royal se "fait traiter" comme disent les gosses. Les lynchages médiatiques contre certaines femmes seraient donc plus supportables car, une fois de plus, "elles l'auraient bien mérité"?

    Aux hommes toutes les excuses, aux femmes les piloris: c'est cela que prônent les zélites zélotes de la Liberté de l'Art et horrifiés par le lynchage de la foule?

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  138. "Cependant le cumul de "l'affaire Mitterrand" et du parachutage de petit Jean à la tête de l'EPAD dans la même semaine commence à faire des ravages dans l'électorat de base le plus fidèle."
    Très juste Caroline. C'est tout de même un scandale cette histoire de népotisme... Et je n'ose imaginer les milliards à la clé du projet "grand paris" et les quelques millions qui vont tomber dans la poche du "petit". Ils nous prennent vraiment pour des cons. Vivement les élections.

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  139. Vivement les élections, oui, Brocéliande... Mais pourvu que l'opposition se mette en ordre de marche. Pour le moment, ça tire a hue et a dia.

    Si nous nous attelions à réfléchir, à notre tout petit niveau, aux grandes lignes de lutte?

    Dans la grande confusion actuelle, avec la perte constatée des repères,la réflexion doit certes porter sur l'économie, mais également sur l'éthique. Il y a manifestement des grands fondamentaux à rappeler, des grands principes à défendre, car ils sont actuellement très gravement chamboulés.

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  140. Très gravement chamboulés oui. Parce que toujours il faut remettre l'ouvrage sur le métier. Rien n'est jamais acquis. Ce n'est pas pour rien si Peneloppe est, reste et demeure la première des philosophes.

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  141. Pour que l'opposition se mette en ordre de marche, il faut qu'au moins les grandes lignes d'un projet de société émerge, au niveau européen, qui soit, ou puisse devenir rapidement, à la fois, aux yeux d'une majorité d'électeurs, désirable et crédible. On en est très loin.

    Réfléchir sur l'éthique, oui, pourquoi pas ? Mais cela ne peut pas être coupé du reste. Et, particulièrement, pas de l'économie.

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  142. Comment ça, Melchior, Réfléchir sur l'éthique, oui, pourquoi pas ? Cela ne vous semble pas fondamental?

    Et je n'ai rien clivé, lisez-moi la réflexion doit certes porter sur l'économie, mais également sur l'éthique.

    Vous, vous avez traîné sous la robe et les cornes de Meuh Meuh là-bas, je le sens. Vous sentez légèrement le moisi...Et vous n'avez pas chaussé les bonnes lunettes, Ouarf !

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  143. Chère Monica, si je peux me permettre... Laissons donc chacun d'entre nous libre d'être. Sourire.

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  144. Lu dans Bakchich: le contrôle d’Internet se profile
    http://www.bakchich.info/Indect-relegue-Orwell-dans-la,08907.html

    Le programme européen Indect vise à développer un système de surveillance des informations d’internet. But avoué : détecter automatiquement les menaces, les comportements anormaux ou la violence.
    Pas un jour ne passe sans que l’on apprenne l’existence, ici ou là, de projets bureaucratiques visant à contrôler Internet.

    La démarche, somme toute assez logique de la part des démocrates éclairés régnant par exemple en Birmanie, en Corée du Nord, en Chine, en Iran ou en Tchétchénie, est plus surprenante de la part des dirigeants de l'Australie, du Canada, du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande.

    En Europe, au nom de la sacro-sainte sécurité, le plus porteur des thèmes électoraux de l’ère moderne, nos dirigeants européens n’ont pas tardé à trouver une bien meilleure recette qui laisse craindre hélas, que la ‘Police de la Pensée’ Orwellienne ne soit plus très loin…

    Cette meilleure recette a pour nom Indect ; d’après ses concepteurs, il s’agit «d’un système intelligent d’information permettant l’observation, la recherche et la détection en vue d’assurer la sécurité des citoyens dans un environnement urbain».

    Indect a été lancé très confidentiellement le 1er janvier 2009 grâce au soutien financier de la Commission européenne qui a déjà investi plus de 10 millions d’euros dans l’affaire prévue pour s’étaler sur 5 ans : le délai nécessaire au consortium «Indect» pour réaliser le développement de programmes informatiques de surveillance, de collecte et d’analyse automatique des informations du Web.

    Le but ultime de l’entreprise tient en peu de mots : «la détection automatique des menaces, des comportements anormaux ou de la violence».

    Le but avoué des développeurs d’Indect, est de surveiller de très près les sites Web, les serveurs de fichiers, les forums de discussion, les réseaux sociaux et de peer to peer et même les ordinateurs individuels ! Si la moisson s’avère bonne, les informations collectées seront traitées par des programmes capables de comprendre et d’enregistrer les relations entre les individus et les organisations diverses auxquelles ils semblent rattachés sur le Web. Le bonus, c’est la constitution automatique de dossiers sur les individus et les organisations avec lesquelles ils communiquent sur le Web, la nouvelle arme de destruction massive…

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  145. UN COMMENTAIRE DE JOËL MARTIN

    Orwellien, en effet.

    Parallèlement, on assiste à une offensive tous azimuts contre la "webosphère" affublée de tous les vices d'une foule lyncheuse.

    L'enjeu est double :
    1) Supprimer la liberté d'échange des idées (puis peut-être, comme Big Brother, supprimer ceux qui ont des idées)
    2) Supprimer cette incongruité à l'ère du glorieux Li-bé-ra-lis-me: un espace convivial, sans hiérarchie, où quiconque peut s'exprimer et/ou écrire à un puissant en court-circuitant les filtres classiques.

    Bref un espace de Li-ber-té et, horreur, pratiquement GRA-TUIT !

    Vous vous rendez compte, Brice, ils veulent la Liberté alors qu'on leur donne le libéralisme !


    Mais c'est qu'ils voudraient voler de leurs propres ailes, ces traîne-savates à clavier !
    Alors que nous pensons si bien pour eux.
    Les ingrats !

    Cela dit, vous, les cyberflics d'INDECT, notez bien tout ce qui précède, faites votre boulot de mouches et de balances.

    Notez aussi ceci : Vous êtes INDECT nous nous en foutons. Vous êtes INFECTS, nous nous en doutons.

    Holà ! Nicolas, Brice, Eric, et les autres, cessez de frotter votre glace, elle n'est pas déréglée, c'est bien votre image qu'elle vous renvoie...

    Salut et fraternité, futurs fliqués mes frères. Que dis-je, futurs, c'est déjà fait...

    Surveillés, nous le sommes déjà.

    Coin-coin !
    Joël Martin

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  146. Je copie un billet du Monde sans commentaire autre que: BEURCK!
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    Le philosophe Bernard-Henri Lévy s'en prend vigoureusement à la jeune garde socialiste, l'accusant de "voler au secours du nouvel ordre moral" et de jouer le rôle de "brigade des mœurs", après les déclarations au sujet du ministre de la culture. "Et si on inculpait Léon Blum ?", lance l'écrivain en titre d'une tribune publiée lundi 12 octobre dans Libération. "Marine le Pen n'y suffisait pas : il a fallu que la jeune garde socialiste, Benoît Hamon en chef de file, vole au secours du nouvel ordre moral", écrit BHL. Citant, outre le porte-parole du PS, Manuel Valls et Arnaud Montebourg, il indique qu'il avait lui-même mis son espoir "dans ce groupe de quadras (...) qui portaient, avec d'autres, les couleurs de la rénovation à gauche".

    Dénonçant "l'alliance folle, profondément contre-nature, suicidaire", entre des "héritiers de Jaurès" et le FN, il évoque "le spectacle navrant de cet escadron de vertueux, estampillé socialiste, qui fonce droit dans le piège tendu par ses pires adversaires", et se demande s'il s'agit désormais de "fouiller dans la vie de chacun d'entre nous pour évaluer (...) notre degré de moralité". Aujourd'hui, Léon Blum, "à qui il arriva (...) de faire l'éloge de l'adultère et de l'extrême liberté de mœurs pour les jeunes filles emprisonnées dans le carcan des familles, devrait se tenir à carreau de peur d'être dénoncé comme pédophile par les Benoît Hamon de service", ajoute-t-il. Et il conclut : "La nouvelle Brigade des mœurs veille."

    "UN AMALGAME INSUPPORTABLE"

    Pour le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, l'affaire Frédéric Mitterrand est terminée. "Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ce livre ["La Mauvaise Vie"] de Frédéric Mitterrand, qui a été un grand succès de librairie il y a quatre ans, n'a pas été évoqué par les commentateurs au moment de sa nomination au gouvernement", se demande Xavier Bertrand dans une interview accordée au Parisien-Aujourd'hui en France, publiée lundi 12 octobre.

    "Sur un tel sujet, chacun porte une part de responsabilité dans ses commentaires. Une meute a été lâchée sur Frédéric Mitterrand, mélangeant vie publique et vie privée", poursuit-il, ajoutant : "C'est un amalgame insupportable."

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  147. Une analyse critique de la défense de Mitterrand, soigneusement préparée à l'Elysée, publiée dans Agoravox.
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    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-leurres-du-ministre-mitterrand-63058

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  148. Le point de vue de Nicolas Beau dans Bakchich Polanski, Mitterrand et la polémique du non-dit Outré haut
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    Du cinéaste au ministre d’ouverture de la Culture, la polémique enflamme la presse. Et le débat devient ébat. Tout en évitant le vrai sujet, la pédophilie et sa caravane de non-dits.

    Les violentes controverses sur les cas de Roman Polanski et de Frédéric Mitterrand arrangent tout le monde. De quoi débattent nos éditorialistes préférés ? Des relations que le cinéaste et le ministre ont (ou auraient) eu avec des jeunes gens mineurs. Dans les deux cas, il n’est pas question d’enfants, et donc de pédophilie au sens strict de ce terme. Entre plaidoyers pour la créativité des artistes et indignations contre les puissants de ce monde, les (d)ébats ne volent pas très haut. Jusqu’à l’écoeurement..

    Le vrai sujet est ailleurs, mais il n’est pas traité. Il a un nom, lugubre, la pédophilie, c’est à dire l’agression sexuelle sur des enfants pré-pubères. Ces délinquants, qui constituent un quart de la population carcérale, n’intéressent personne ou presque. Sauf à l’occasion du procès Outreau, où, par extraordinaire, la Justice a su se remettre en cause et où la presse a suivi, quittant le registre hystérique qui est le sien sur ce sujet.

    Pour le reste, pas d’enquête sur l’absence de soins dans les prisons pour ces grands malades. Pas un mot, dans la presse, sur la persécution dont « les pointeurs » font l’objet dans les établisssements pénitentiaires. Rien sur la loterie qui voit un pédophile être condamné à cinq ans ou quinze ans de prison, selon la sensibilité du jury.

    Pourquoi ce refus de regarder en face le sujet de la pédophilie ? Beaucoup de journalistes, qui dominent aujourd’hui les médias, sont issus d’une génération post soixante-huitarde, pour qui la pédophilie était sinon acceptée, du moins tolérée.

    L’auteur de ces lignes a été journaliste à Libération dans les années 80 lorsque l’actuel chauffeur de Carla Bruni, Franck Demules, qui était un gamin d’une dizaine d’années, partageait la vie du chroniqueur judiciaire du journal, Christian Hennion. Personne, dans la rédaction, n’était choqué. Ni à l’extérieur. Franck Demules a raconté sa vie dans un excellent livre paru au printemps : Un petit tour en enfer (Editions du Moment).

    A la permissivité des années post-68, a succédé un immense non-dit. Le terreau propice pour toutes les positions hystériques.
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    J'ai mis en italiques des mots qui me gênent. Encore une fois, sur le sujet, chacun croit savoir où est le "vrai sujet". Alors que, manifestement, ces affaires en recèlent plusieurs, de grande importance: l'oppression des femmes, l'éthique, la justice différente des pays, le sentiment d'impunité des zélites, les droits et devoirs des Hommes publics, la sexualité, l'homosexualité, la pédophilie, le divorce entre les zélites et les citoyens, la différence entre l'Art, l'artiste et ses actes....

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  149. Bien-sûr, Frédéric Mitterrand a manqué de « maturité » politique au moment de l'affaire Polanski, quelques jours après les propos d'Hortefeux. Bien-sûr beaucoup aimeraient bien qu'une ou deux têtes de nos gouvernants tombent. Parce qu'ils se croient tout permis, et leur chef de déclarer « coupables » des prévenus non encore jugés. Mais je reste et demeure contre le lynchage.

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  150. Je suis contre tout lynchage, chère Brocéliande, bien évidemment.

    Mais il faut définir ce que recouvre ce terme. Les questions posées par les internautes ou la presse sont-elles du "lynchage"?

    Qu'un Ministre doive s'expliquer sur un livre autobiographique publié quatre ans avant, sur lequel il a été interpellé parce qu'il a défendu de façon inadaptée un artiste, est-ce du lynchage, à l'heure de notre société médiatique (dont les politiques se servent abondamment quand cela les arrange?)

    Est-ce qu'une explication tranquille, claire,ne fait pas somme toute partie de ses devoirs? Tu sais, n'importe quel fonctionnaire pris dans une affaire similaire devrait aller s'expliquer devant sa hiérarchie...Oh, il ne serait pas "lynché", sans doute, mais qu'est-ce qu'il prendrait dans la tronche...

    As-tu vu Frédéric Mitterrand hier sur France 2, avec Drucker: beaucoup de gens contestés aimeraient se faire lyncher de la sorte..

    Je ne me fais aucun souci pour lui: non seulement il ne sera pas "lynché", mais il sera défendu, encensé. Et le divorce entre les zélites, les hommes politiques et les citoyens s'intensifiera un peu plus.

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  151. Seraient-ce les mêmes foules lyncheuses qui signent la pétition contre la nomination de Jean Sarkozy, 23 ans, Bac + 2, à l'EPAD?

    Lu dans Le Monde
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    La candidature de Jean Sarkozy, 23 ans, fils du président de la République, à la présidence de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (EPAD) continue de faire des remous. Une pétition en ligne demandant au fils du président de la République, étudiant en deuxième année de droit et conseiller général UMP des Hauts-de-Seine, de renoncer à cette candidature faisait état, lundi 12 octobre, à la mi-journée, de plus de 8 000 signatures. La pétition a été lancée jeudi après-midi par Christophe Grébert, blogueur et conseiller municipal (MoDem) de Puteaux, qui estime que "Jean Sarkozy, qui n'a pas terminé ses études et n'a pas d'expérience professionnelle, n'a aucune légitimité à prendre la direction de la Défense".

    Ségolène Royal demande que Nicolas Sarkozy s'occupe de "l'intérêt général" plutôt que de "placer son fils". Si Jean Sarkozy "ne portait pas le nom qu'il porte, est-ce qu'il serait à la place à laquelle il est aujourd'hui ?", s'est interrogée la finaliste de la présidentielle de 2007 lors du "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI" dimanche soir. Laurent Fabius, lui, a préféré ironiser sur sur France-Inter lundi : "Il nous faut un juriste, il est en deuxième année de droit ; il faut quelqu'un qui connaît bien les affaires, je suis sûr qu'il a des prédispositions ; et puis Martin Hirsch a présenté un plan de promotion des jeunes, Jean Sarkozy rentre dans ce cadre." Autre socialiste à s'indigner, le député de l'Essonne Manuel Valls, sur i-Télé : "Je ne doute pas un seul instant que ce garçon ait du talent, mais il est le fils du président de la République, il est le fils de l'ancien président du conseil général des Hauts-de-Seine, et on sent bien qu'il y a une reprise en main du clan Sarkozy sur le département, sur le coffre-fort que représente le département le plus riche de notre pays." En écho sur RMC lundi matin, le député socialiste Arnaud Montebourg a dénoncé une "prise de guerre clanique et familiale" : "Ce n'est pas que du népotisme, c'est la destruction par les pratiques du pouvoir de l'esprit républicain et de la République elle-même."

    Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a pour sa part répondu dans Le Parisien à Eva Joly qui dénonçait aussi l'accession prévue de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD : "Que souhaiterait-elle ? le condamner à l'exil parce qu'il s'appelle Jean Sarkozy ? Le début du parcours de Jean est dû à une seule chose : l'élection."

    L'affaire est largement commentée à l'étranger, jusqu'à la télévision chinoise, qui y a consacré un reportage.
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    Notons bien la phrase de Xavier Bertrand: Jean Sarkozy, Bac +2, est l'objet d'un lynchage ("exil").

    Pendant ce temps, des étudiants, avec des Bacs + 5, sont recrutés non sans mal à l'hôpital sur des CDD à moins de 10 € de l'heure.

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  152. Oui Monika, le vrai scandale, il est bien là. Pour revenir à Mitterrand, je persiste à penser que l'on ne doit pas juger un homme à l'aune de ses oeuvres, surtout résumées à une citation. Céline ne fut pas jugé sur ses romans, mais bien sur ses déclarations et ses actes. C'est exactement comme pour Polanski. Le tord de Mitterrand, c'est d'avoir prétendu que ce dernier devait être libéré au prétexte qu'il est un grand cinéaste. Il me semble que Mitterrand ne doit pas être condamné pour avoir écrit un roman, tout comme Polanski ne doit pas échapper à la justice pour avoir réalisé des films. Je crois qu'il est bon de distinguer l'homme de l'artiste... Quel que soit le jugement que l'on porte sur leurs oeuvres.

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  153. Tout à fait d'accord avec toi, Brocéliande. D'ailleurs, je ne juge ni Mitterrand ni Polanski, je ne m'en sens pas le droit. La justice n'est pas de mon ressort. J'aurais tendance à comprendre les personnes, ce qui n'implique pas d'ailleurs d'excuser la violence éventuelle de leurs actes. Ma compréhension bute toujours sur le mal fait à l'autre.

    Les productions artistiques ne peuvent être jugées comme des actes, et chacun peut y réagir avec sa sensibilité propre, sans qu'un quelconque interdit ou une quelconque censure ne viennent les sanctionner. C'était le thème de ce Billet. J'étais même contre la censure d'Orelsan, dont les chansons incriminées par la critique me révoltent pourtant.

    Frédéric Mitterrand a agi comme les "zélites népotes" qui nous gouvernent: c'est lui qui s'est arrogé le droit, au prétexte qu'il était selon lui "Ministre des artistes", de critiquer la justice des autres pays... et, ce faisant, il a défendu une Justice de classe, que nous critiquons.

    A sa place, connaissant la délicatesse des sujets sexuels, mettant en jeu des enfants, et devenue Ministre, j'aurais anticipé les problèmes que risquaient de poser La mauvaise vie et son intervention de la Villa Médicis en faveur de deux violeurs. Mais étant une zélite très gâtée depuis l'enfance, ayant comme seule marginalité son homosexualité, il ne s'est pas mis à la place des citoyens lambda. Or c'est ce que devrait faire tout représentant de l'état...

    Pour le reste, je n'ai aucun puritanisme: chacun fait ce qu'il veut de lui-même, y compris recourir à des prostitués si cela lui chante. Je m'en bats l'oeil, à condition que cette liberté ne fasse pas mal à quelqu'un, c'est-à-dire ne porte atteinte à la liberté de ce quelqu'un.

    En recourant à des prostitués disponibles sur le marché aux esclaves dont il parle, Mitterrand n'a rien fait d'interdit à ma connaissance. Pour Polanski, l'affaire est tout autre et nous n'y reviendrons pas. Des juges s'en occupent. A mon avis, les interventions zélotes de Kouchner, Mitterrand et des pétitionnaires lui ont davantage nui que rendu service. Ce sont eux qui ont été les lyncheurs dans l'histoire ...

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  154. La Belle France. Lu dans / Le Figaro, eh oui...
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    REVUE DE NET - La presse et les internautes du monde entier jugent sévèrement la possible nomination du fils de Nicolas Sarkozy à la tête de La Défense à Paris, stigmatisant le «népotisme français».

    Népotisme. En anglais, en italien, en espagnol, en chinois, le terme revient systématiquement dans les nombreux articles que la presse étrangère consacre à la possible nomination de Jean Sarkozy, 23 ans, à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (Epad).

    Jamais en reste pour chroniquer les frasques de Nicolas Sarkozy, la presse anglaise tire à boulets rouge sur cette affaire. «La dynastie Sarkozy s'est une fois de plus embourbée dans une histoire de népotisme», expliquait ainsi le Guardian vendredi.

    Pour le Times de Londres, Nicolas Sarkozy a provoqué «l'embarras de ses alliés politiques» et cite des critiques anonymes au sein de l'UMP, qui trouveraient que les choses vont, cette fois «trop loin». Le quotidien rappelle l'ascension «météorique» de Jean Sarkozy, qui «a été grandement aidé par l'influence de son père».

    Sur son blog, le correspondant du journal en France, Charles Bremner, est plus féroce. «Le terme de République bananière a été utilisé par un couple d'amis», raconte-t-il, parlant d'un «stupéfiant acte de népotisme». «Sarko junior, qui passe sa licence de droit, a été élu l'an dernier au Conseil général de ce département [les Hauts-de-Seine, NDLR] à la réputation scabreuse. On lui a aussitôt confié la direction de l'Union pour un mouvement populaire de papa», rappelle le journaliste.

    «La notion de dynastie se porte bien», note un journal indien
    En Italie, le Corriere della Sera fait figurer le sujet dans sa «une» et rappelle que la Défense est «le plus grand centre d'affaires d'Europe», au «potentiel stratégique énorme» et que sa direction est «tout sauf triviale». Le journal s'amuse de la «continuité dynastique» des Hauts-de-Seine et de l'irruption de «Sarkozy II, le Jeune».

    En Espagne, où l'agence EFE a consacré une dépêche à l'histoire, plusieurs médias évoquent l'affaire, qui amuse également le quotidien conservateur américain New-York Post .

    L'affaire rebondit jusqu'en Inde, où l'Express India note que Nicolas Sarkozy a «été critiqué» pour «gérer en famille» ses affaires. Le site DNA y consacre même un édito sur les dynasties politiques, notant que cette notion familière à l'Inde «se porte bien dans le monde et devient commune même dans les soit-disant méritocratiques démocraties occidentales». On parle de Jean Sarkozy jusqu'en Australie, où The Australian reprend un article du Times de Londres.

    Comme le relève Christophe Grébert, élu municipal Modem de Puteaux, la commune voisine de la Défense, et initiateur d'une pétition contre la nomination de Jean Sarkozy qui a déjà recueilli plus de 7.000 signatures, l'affaire fait également jaser en Chine, où la télévision nationale lui a consacré un sujet.

    Et puis il y a Internet. Outre la pétition, plusieurs blogeurs ont également porté la contestation sur Twitter, où les internautes s'amusent à ajouter le «hashtag» (une convention qui permet d'associer un mot-clé à tous les messages sur le même sujet) «#jeansarkozy» partout à leurs messages. Ce qui a donné lieu à un concours de bons mots au sujet du jeune homme, qui se poursuit lundi. Un florilège des meilleures contributions est disponible sur PcInpact.

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    Ce qui est du népotisme pour le monde entier sera appelé du lynchage, vous verrez ...

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  155. Sur Mitterrand
    Il n’y aurait pas “d’affaire” s’il en était resté à la notion de prescription et à l’âge avancé de Polanski pour demander sa sortie de prison au lieu de se lancer à une défense “parce que c’est lui” et “ l’a petite est aussi responsable que lui” - (je schématise ).


    Sur J.S

    Si son parachutage est confirmé, je pense que je vais démissionner. Comment être élue - et donc participer aussi modestement que ce soit au fonctionnement des institutions - d’un régime clairement népotique!

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  156. Peux-tu nous donner l'adresse de la pétition, s'il te plaît monika?

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  157. Si jamais Monica est partie jouer aux billes :

    http://www.mesopinions.com/Jean-Sarkozy--renoncez-a-postuler-au-poste-de-president-de-l-EPAD-petition-petitions-fdc75d89c604d782a5b2198681c67f26.html

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  158. http://www.mesopinions.com/Jean-Sarkozy--renoncez-a-postuler-au-poste-de-president-de-l-EPAD-petition-petitions-fdc75d89c604d782a5b2198681c67f26.html

    Je l'ai trouvée! Le site est complètement saturé. Merci Monika de nous avoir prévenue

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  159. Merci les filles, je vous adore...

    Prêtes pour une partie de billes ?

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  160. Damned. Impossible de signer la pétition. Encore un buzz à venir sur internet. C'est la faute à la masse populaire qui s'autorise désormais à donner son opinion pour un oui pour un non... Pauvre gentil président. Que des méchants. C'est du lynchage. Il ne fait que veiller à l'avenir de ses enfants... Comme vous et moi.

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  161. J'insère ici, à propos de F. Mitterrand dont je disais plus haut que sa seule marginalité avait été l'homosexualité, des extraits de la position de Didier Lestrade, Président d'Act Up, publiée dans Slate
    http://backoffice.slate.fr/story/11535/Lestrade-frederic-mitterrand-homosexualite-actup-tourisme-sexuel-ministre-culture-mauvaise-vie-une-occasion-ratee
    ____________________________
    Finalement, la défense de Frédéric Mitterrand sur TF1, à part celle de la dramatisation, fut de dire que toute cette affaire avait pour origine sa souffrance d'homosexuel. Il n'a pas dit que c'était l'homosexualité, mais nous sommes habitués à voir, à travers son éloquence, les mots qui nous intéressent. Plusieurs fois, il l'a répété, prétextant une certaine modestie, dans le genre «Je ne vais pas vous embêter avec mes histoires, mais...».

    Alors, si Frédéric Mitterrand, en tant que privilégié social et culturel, utilise lui aussi la souffrance pour expliquer ses écarts de comportement, il est clair désormais que tout le monde a le droit de le faire. Si une folle (et chez moi ce mot n'a rien de caricatural) comme lui a souffert parce qu'en tant qu'homosexuel, il ne s'est jamais aimé, alors imaginez la souffrance d'un apprenti boulanger gay de 18 ans.

    Frederic Mitterrand au 20h :
    C'est un procédé que nous connaissons désormais trop bien. Les hommes politiques et les célébrités s'échangent le registre émotif de leurs interventions, pour attirer l'attention, et faire diversion. Ils utilisent la dignité et la vie privée pour revenir sur le devant de la scène, pour vendre des livres, ou tout simplement pour faire parler d'eux. Leurs éditeurs les encouragent à révéler ce qui est le plus borderline, car tout document doit désormais comporter un chapitre (en général le onzième dans le plan du livre) qui doit aborder le vrai sujet du caca.
    [...]
    Le prix à payer est de plus en plus élevé. C'est une inflation dans la révélation. En 2005, on trouve tout à fait remarquable de raconter qu'on est allé en Thaïlande pour s'amuser tout en ramenant une culpabilité flatteuse.
    [...]
    La communauté gay doit oser s'interroger.
    L'affaire Mitterrand nous concerne, nous aussi, en tant que gays, car nous sommes nombreux à décider des destinations touristiques en fonction des possibilités de sexe commercial qu'elles offrent.
    [...]
    La crise économique actuelle ne fragilise pas le monopole des riches. Elle le consolide. L'affaire Mitterrand, c'est une victoire des privilèges, de l'aristocratie, du népotisme, d'un grand ministère de la culture avec ses homosexuels dans le placard. Comme disait un ami sur Facebook, cette affaire, c'est finalement ce qu'on a essayé de changer pendant ces trente années de combat militant. Nous les connaissons tous, ces homosexuels aisés et populaires, qui vivent leur vie sexuelle grâce à la prostitution. Ils sont agents de stars, ils sont dans la mode et la chanson, et ils sont dans l'art. Et quand ils parviennent à des postes de pouvoir, nous voyons en eux notre propre ascension dans le pouvoir. Forcément, le ministère de la culture et de l'information possède une place déterminante dans les rouages de la politique. Et la communauté gay soutient un ministre, non pas parce qu'elle est convaincue que le tourisme sexuel dont il est question n'a pas eu lieu. Mais surtout parce que réfléchir sur cette affaire est suicidaire pour ceux qui oseront lever la voix. [...]

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  162. Qui finalement a créé le "buzz" et le prétendu "lynchage" autour des affaires Polanski et Mitterrand?

    Qui a réagi de façon totalement incongrue au départ?

    L'avocat de Polanski dit aujourd'hui (lu dans Le Monde):"Le cinéaste est très touché de tous les soutiens qu'ils reçoit, il sait aussi que certains soutiens sont contre-productifs", sans vouloir préciser quels soutiens étaient visé par cette déclaration.

    Il faudrait un peu, dans ce monde qui marche sur la tête, retracer la chronologie des événements avant de stigmatiser les foules lyncheuses...

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  163. Les foules lyncheuses et envieuses, la vile populace ont encore sévi. Heureusement, nous avons un président si élégant ;o)

    Lu dans Le Monde
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    Tout ce qui livre en pâture une personne, sans fondement et de façon excessive, ce n'est jamais bien", a déclaré Nicolas Sarkozy, mardi 13 octobre, à propos de la polémique qu'a suscitée l'accession de son fils, Jean, à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (EPAD). Le chef de l'Etat était interrogé sur cette affaire en marge de la présentation de ses projets de réforme du lycée.

    "Je trouve tout ça très élégant !", a ajouté, avec ironie, le chef de l'Etat, visant à la fois la polémique autour de son fils et l'"affaire Frédéric Mitterrand".

    "C'est normal, a déclaré M. Sarkozy aux journalistes, vous suivez les polémiques, parfois vous les précédez. Moi je dois poursuivre les réformes".

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  164. Comme Frédéric Mitterrand, qui fait sangloter des gens effrayés par la méchanceté de la populace, et qui paradait dimanche chez Drucker, sûr de son bon droit et de ses soutiens ...

    Jean Sarkozy trace son chemin, sans complexes.

    Il répond aux critiques et rejette tout népotisme, s'insurgeant contre les critiques de la gauche contre son arrivée à la tête de l'Etablissement public de La Défense (Epad), en notant: "Quoi que je dise, quoi que je fasse, je serai critiqué".

    Dans une interview au Parisien.fr, le fils cadet du président Nicolas Sarkozy relève que "depuis qu'(il s'est) lancé en politique, (il a) toujours fait l'objet de critiques".

    Sa candidature à la tête de l'Epad alors qu'il n'est encore qu'un étudiant de 23 ans fait bondir l'opposition tandis que la presse et le Web, en France comme à l'étranger, se moquent d'une certaine forme de népotisme.

    "Quand on fait ce métier, il faut s'y attendre, s'y préparer. Mais je suis très déterminé, très motivé et j'observe que c'est surtout la gauche qui tire sur moi. Ce sont des attaques très partiales".

    Pour lui, "on oublie vite, ou on fait mine d'oublier, qu'(il a) été élu conseiller général du canton de Neuilly-Sud au suffrage universel. Puis élu président de groupe au conseil général des Hauts-de-Seine par (ses) pairs".

    Il affirme que "depuis deux ans" il est "sur le terrain, travaille" et a "toujours été soutenu par (sa) majorité". "Mais, ajoute Jean Sarkozy, quoi que je dise, quoi que je fasse, je serai critiqué".

    Il considère ainsi que "Le procès en légitimité" que lui fait la gauche "on le (lui) fera toujours". "Si je devais être jugé aux raccourcis, aux critiques, aux amalgames dont je suis l'objet, je serais probablement condamné à la perpétuité", poursuivit-il.

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    Notons qu'il a le soutien plein d'empathie de Julien Dray, qui a lui aussi été l'objet de viles et injustes calomnies.

    Ils sont touchants de tendresse, ces hommes politiques ;o)

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  165. Argh, Juju, tu t'égares (Nouvel Obs):

    "La meute se forme lâchement"

    Le député de l'Essonne a condamné le fait que "quasiment chaque semaine", il faille "une sorte de sacrifice, une personne" contre laquelle "la meute se forme lâchement".
    "Je n'aime pas ces curées-là, parce que j'en ai été victime et quand on est victime de cela on se rend compte de ce que cela veut dire", a expliqué Julien Dray lui-même mis en cause dans une enquête sur des mouvements de fonds suspects sur ses comptes.
    "Je dis à tous ceux qui sont en train de s'en prendre à Jean Sarkozy qu'ils ont peut-être mon âge, donc des enfants, et que demain leurs enfants vont aussi peut-être être amenés à faire de la politique et qu'ils n'aimeront pas les uns et les autres que, parce qu'ils portent un nom, dès le départ, ils soient victimes d'une sorte de cabale".


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    Des "sacrifiés" comme neveu Mitterrand et fils Sarkozy, victimes de "cabales" et de "curées" comme toi, pauvre Juju ? Il faut pas toucher à tes potes ? Que fais-tu des risques du métier ?

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  166. Un petit rappel de bon sens dans Le Monde d'aujourd'hui

    Brouillage, par Eric Fottorino

    "Nul ne saurait reprocher à un fils d'être le fils de son père. Fût-il président de la République. Que ce fils ait conquis ses premiers lauriers politiques dans le fief paternel de Neuilly passe à la rigueur, encore qu'une victoire sur des terres moins naturellement favorables eût été plus probante.
    Mais laisser Jean Sarkozy, 23 ans, toujours étudiant en droit, briguer la présidence de l'Établissement public de la Défense, voilà de quoi douter de l'impartialité du pouvoir en place.

    A la lumière de cette affaire, qui soulève à juste titre un déluge de critiques, on se demande comment le chef de l'État et ses conseillers ont pu laisser naître pareille situation. Sommes-nous revenus en France dans une pratique de Cour si perverse que nul n'oserait dire au monarque qu'il se fourvoie? Une insidieuse terreur se serait-elle installée, au point que de serviles édiles précèdent les desiderata du roi?

    Alors que Nicolas Sarkozy défend ce mardi le principe d'égalité des chances au lycée, voici qu'il encourage - ou ne décourage pas - les ambitions d'un rejeton pour le moins pressé.

    Ce qui sidère, c'est moins l'appétit du fils que le laisser-faire du père. Quand on est chef d'une nation démocratique, tout n'est pas permis. Ce n'est écrit dans aucun manuel, mais il est des choses qu'on ne fait pas, qu'on ne s'autorise pas.

    Nicolas Sarkozy, lui, s'autorise. A humilier plus que de raison son premier ministre. A poursuivre en justice - dans le procès Clearstream - quand nul ne peut juridiquement lui rendre la pareille. Pas de corde de rappel, pas de fil à plomb. Quel brouillage d'image, quel gâchis pour un président épris de réformes et de modernité ! Où est passé le candidat Sarkozy qui vantait avec conviction en janvier 2007 "la République irréprochable" ?

    Eric Fottorino
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    "Ce n'est écrit dans aucun Manuel", dit Eric Fottorino. Preuve donc qu'il manque quelques Tables de la Loi, ou quelques règles éthiques explicites, dans cet État bananier?

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  167. Un bon coup de colère d'une blogueuse, Florence M, dans Agoravox, Lynchage, vous avez dit lynchage


    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/lynchage-vous-avez-dit-lynchage-63070

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  168. Un article amusant de la blogueuse Kamizole dans Marianne
    _________________

    Jean Sarkozy est vraiment trop drôle

    Si le ridicule tuait, nul doute que Jean Sarkozy en serait sa victime idéale !… Comment peut-on être aussi stupide ? me suis-je dit en découvrant in fine cette répartie sur un article du Monde L’irrésistible ascension de Jean Sarkozy dans les Hauts-de-Seine en défense contre ses nombreux contradicteurs qui s’indignent qu’il puisse être nommé à la tête de La Défense : «L’objectif aujourd’hui doit être de bâtir une cathédrale et non plus de se complaire dans des querelles de clocher»…

    La première idée qui me soit venue devant tellement de suffisance : prétendrait-il également «guérir les écrouelles» ? Ensuite : «C’est un saint ! Mon Jean»… Paroles et musique de Xavière Tibéri selon les “Guignols de l’Info»”.

    Décidément, le freluquet sans mérites n’a peur de rien. Sa vanité outrancière n’attire même pas mon habituel courroux : «tout ce qui est excessif est dérisoire»… Juste une hilarité assez jubilatoire doublée d’un solide mépris. Comment peut-on être aussi ignare et stupide en même qu’autant imbu de sa personne ? Je sais qu’il a de qui tenir, mais tout de même !… «Aux âmes mal nées la nullité n’attend point le nombre des années» dirais-je en pastichant Corneille. Rodrigue avait du cœur : Jean Sarkozy a dû se faire greffer un coffre-fort en ses lieu et place.

    Ne croyez surtout pas que je méprise «Le temps des cathédrales», bien au contraire. Je ne sais qui je dois remercier pour mon titre, de Jacques Duby ou de Régine Pernoud : «La femme au temps des cathédrales» qui montre combien les femmes furent mieux considérées au Moyen-âge – tellement décrié par Michelet qui para en revanche la Renaissance de toutes les vertus avec tant d’insistance qu’il en est lassant lors même que nous savons qu’au moins sur deux plans : la propreté et le sort fait aux femmes, la Renaissance connut une formidable régression.

    Et c’est précisément en raison de la beauté majestueuse des cathédrales, de la somme de travail, de l’amour de l’art qu’y ont mis artisans et artistes et de la foi sincère du peuple que je m’insurge contre une telle comparaison.

    Jean Sarkozy est sans doute un «bâtisseur» - du moins le petit valet aux ordres des promoteurs avides - mais en guise de «cathédrale» les constructions qui seront érigées à La Défense seront autant de temples dédiés au culte du Veau d’Or. N’est pas Suger qui veut.

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    Ouf, ça fait du bien !

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  169. Pendant que Jean Sarkozy, faisant royalement fi des critiques, va probablement obtenir ce qu'il veut - le terrain ayant été soigneusement préparé avant - son père s'occupe de la réforme des lycées.

    Lu dans Le Monde
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    Lors de son discours sur la réforme des lycées mardi 13 octobre 2009, Nicolas Sarkozy n'a pas évoqué la violente polémique sur la nomination probable de son fils Jean à la tête de l'Etablissement public de la Défense.

    Il a revanche livré un plaidoyer en titane sur la méritocratie, rappelant qu'à la création des lycées, en 1802, la France signifiait que "ce qui compte pour réussir, ce n'est plus d'être bien né".

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    Un drôle de titane, relevant d'un népotisme titanesque...

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  170. Intéressant: le népotisme titanesque choque à droite.
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    Sur le site du Figaro, les papiers sur l'élection de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad croulent sous une avalanche de commentaires, largement négatifs, moqueurs, virulents, certains se désolant de cette France oligarchique, d'autres menaçant de renvoyer leur carte d'adhérent à l'UMP, de ne plus jamais voter à droite. Un tombereau inouï d'indignations.
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    Elle est terrible, cette Vox Populi formatée, qui cherche à lyncher de si grands génies, même s'ils sont de précoces bâtisseurs de cathédrales...

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  171. Juste pour le Fun, un petit coup de boule sympa dans Bakchich sur le dauphin aux longues dents
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    http://www.bakchich.info/Jean-Sarkozy-la-parole-a-La,08960.html

    Jean Sarkozy : la parole à La Défense
    Bon sang / mercredi 14 octobre par Jacques-Marie Bourget

    Il est temps qu’un journaliste qui n’est ni Alain Duhamel ni Etienne Mougeotte s’élève pour défendre Nicolas Sarkozy et son prince qu’on sort pour présider l’EPAD. Je m’y colle. Personne n’a envisagé la situation de Jean, et celle de son père, sous l’angle de la crise économique.

    Prenons d’abord ce fils qui n’est pas de personne. Il a du mal à passer un diplôme et ce n’est qu’au titre de jeune des «quartiers», le 9-2, qu’il pourrait être admis dans le quota spécial de Sciences-Po. Mais nul n’est obligé de devenir une bête de savoir. Le mieux, humainement, est donc de trouver d’urgence un gros boulot à ce bientôt chargé de famille. Où est le mal ? Roselyne Bachelot n’a-t-elle pas engagé son rejeton dans son cabinet, et ça marche ! Comme la compétence de ce garçon est la restauration des métaux, il peut ainsi réargenter la Sécurité Sociale.

    Par ailleurs, déjeunant récemment avec un chef de service du Nouvel Observateur (puisque ce magazine a maintenant son rond de serviette à l’Elysée), le président s’est plaint de la faiblesse de ses revenus. Précisant que, si la position d’ex-Président est bonne, celle de titulaire est plutôt congrue. Ce n’est donc pas le moment d’insulter l’avenir… Par le biais de Jean, Nicolas se ménage un boulot du futur dans le spectre de l’EPAD. Où est le mal ? Le fils Bongo n’a-t-il pas succédé démocratiquement à son père comme Ramza Doudaev au sien ? Charles d’Angleterre ne va-t-il pas prendre la suite de la vieille ?

    Cette affaire de succession sans droit, démontre que la fréquentation des élites est la meilleure formation qui puisse être, par phénomène d’exemple et d’osmose, pour devenir soi-même élite. Ainsi Bush a sublimé W. Rien que de naturel comme le diraient Buffon et Giscard.

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  172. Parfois, j’aime bien les coupes de gueule «le bon sens à côté de chez vous» de Jean-François Kahn : ça soulage…

    Je n’en retiens qu’un bref extrait.
    http://www.marianne2.fr/Mitterrand-Hamon-le-coup-de-gueule-de-Jean-Francois-Kahn_a182471.html
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    Il faut absolument revenir sur la farce ubuesque que nous venons de vivre à propos de l’«affaire Mitterrand».
    […]
    il convient de ne pas tout mélanger : on peut placer les œuvres du marquis de Sade sur un piédestal et estimer qu’il n’eût pas été judicieux d’en faire un ministre de la Culture. […]
    La Légion d’honneur, l’Académie française, la direction du Théâtre du Châtelet ou du guignol du Luxembourg, voire celle de France Télévisions ou de Radio Courtoisie, pourquoi pas ? Pas de problème ! Mais le ministère de la Culture ? Non seulement on a parfaitement le droit de poser la question, mais, en vérité, lorsqu’il fut nommé, on en avait le devoir.
    […]
    Alors que se passe-t-il ? Un quadra du PS, dont on admettait tout à fait, jusque-là, que, au plan politique et idéologique, il fut du genre cul serré, Benoît Hamon, se précipite sur le site de la Fnac, vérifie qu’il s’agit bien d’une autobiographie, sort de la confrontation avec une boulette sur l’estomac et, interrogé sur sa digestion, reconnaît une vague nausée. Eh bien, c’est à n’y pas croire, mais, contrairement à ce que la bien-pensance médiatico-intellectuelle a claironné sur toutes les ondes et dans toutes les gazettes, ce n’est pas Frédéric Mitterrand qui fut quasiment lynché (ce qui eût, effectivement, été insupportable), mais c’est ce pauvre… Benoît Hamon.
    […]
    Admirez la farce : alors que tout ce qui, en France, depuis des décennies, en matière culturelle, intellectuelle, politico-idéologique, impose sa quasi-dictature normative, se déchaîna contre ce rat de Hamon, à l’inverse, le Monde et son directeur, Libération et son directeur, le Figaro et sa direction, le Nouvel Observateur et son directeur, le Point et son directeur, Marianne et son directeur, l’inévitable Bernard-Henri Lévy, Alain Minc et Jacques Séguéla, Xavier Bertrand, Bertrand Delanoë, Claude Guéant, François Fillon, Daniel Cohn-Bendit, Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon, tout ce qui fuse et diffuse, cliquette et clignote, l’establishment tout entier, la haute dominance sans exception, les maîtres de la parole, les grands prêtres de la pensée juste, les matons du bon goût, tous volèrent au secours de Frédéric Mitterrand tout en proclamant, d’une même voix, que la louloute était victime d’une immonde chasse à l’homme. Jamais encore on n’avait vu un lynché être, en fait, porté quasiment en triomphe y compris par les lanceurs ordinaires de pavés, tandis qu’était rageusement lapidé le présumé lyncheur.

    C’est à Pierre Bérégovoy, à Edith Cresson et même à Jacques Chirac, à François Bayrou, et, aujourd’hui, à Dominique de Villepin, dont tous les journalistes qui l’accablent savent parfaitement, s’ils ont étudié le dossier Clearstream, qu’il est innocent, non pas «en soi», mais de ce dont on l’accuse, qu’on aurait dû ou qu’on devrait demander ce que c’est exactement un «lynchage». Ils savent. Pour une fois qu’un gaucho corseté laissait parler ses tripes !

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  173. Après le coup de gueule de JF Kahn, celui de Judith Bernard, dans Arrêt sur images, hors du noir et du blanc.

    Comme quoi, il n'est pas besoin d'être à 150 pour se poser des questions nuancées qui ne permettent aucune réponse univoque...Il suffit de lire ce que d'autres écrivent, nous donnant à réfléchir...
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    Judith Bernard prend la défense de Mitterrand d'abord au nom de la Littérature.

    "Toute littérature authentique est dissidente. Aux versions officielles, intéressées de la réalité, elle oppose une interprétation autre, hérétique, qui explicite le sens enfoui de l’expérience. Pas d’œuvre importante, depuis un demi-millénaire, qui n’ait porté dans le registre de l’expression des faits inaperçus, douteux, contestés, dangereux, que les énoncés concordataires s’ingéniaient à omettre ou à dénier".

    Nous voici dans le mille: ce que Frédéric Mitterrand fait dans Mauvaise Vie consiste précisément à porter dans la lumière toute l’ombre qu’il éprouve, qu’il côtoie, qu’il observe et qu’il secrète. Il lui faut la liberté et l’exigence de la littérature pour aller au bout de cette exploration peu flatteuse pour son ego, et peu conforme aux énoncés concordataires.

    Dans cette ombre, le monde n’est pas tout noir ou tout blanc; il s’échelonne dans une infinité de nuances de gris qu’il a le talent de restituer avec une précision et une justesse toutes proustiennes – et l’on est saisi par une indiscutable impression de vérité.

    Dans cette ombre, les êtres aimés ne sont pas classés dans des catégories juridiques, «majeurs» ou «mineurs»: ce sont des «hommes», des «garçons», des «boyfriends», des «gosses» – comme un quinquagénaire attendri peut dire d’un jeune mec désirable ; que les choses soient clairement redites à qui voudrait y voir matière à procès : AUCUN des objets de son désir n’est prépubère, il n’y a pas le moindre soupçon de pédophilie qui résiste à la lecture de son récit : quand il parle d’enfants, il n’a que des soucis éducatifs et des angoisses où chaque parent se reconnaîtrait. Mais il sait dire aussi l’attrait, la fascination – respectueuse, attendrie, interdite mais bien réelle - que peut exercer le corps gracile d’un enfant sur un adulte : qui ne les a éprouvés?
    Et dans cette ombre aussi, avoir treize ans ne veut pas dire être un angelot asexué : le narrateur, parce que c'est un hypersensible, un hypermélancolique, et un hypermnésique, se souvient très bien de ses propres treize ans, de ses passions charnelles pour des camarades de son âge et même pour des adultes parfois très mûrs - il se souvient d’avoir pris conscience du "pouvoir insolite" qu’il exerçait sur tel cuisinier de sa maison d’enfance, du "plaisir méchant" que le jeune Frédéric retirait à le "savoir à sa merci quand il le touchait de ses pattes baladeuses", se souvient qu’être cajolé par tel autre tout aussi mûr était "très doux, très gentil", qu’il n’en éprouvait "ni crainte ni répulsion", il se souvient qu’à cet âge la piscine était un "refuge de tentations désespérantes", et d’avoir été amoureux d’un jeune homme nettement plus âgé, "mince, blond tirant sur le roux, pommettes hautes et regard bleu, mais à quoi bon le décrire, moi dans mon coin avec mes treize ans tout repliés, dès que je l’ai vu je l’ai trouvé irrésistible".



    Puis, elle évoque les problèmes des frontières de la sexualité, de la prostitution...

    Pour la justice, peut-être (la justice a sans doute besoin de ces frontières bien étanches).
    Mais pour l’expérience, pour la vie réelle, pour le ressenti vrai, dans ses nuances, ses paradoxes et ses complexités [...]allons plus avant, les rapports sexuels ne s’organisent pas selon les catégories juridiques tranchées du viol ou du consentement sans réserve : la plume de l'auteur de Mauvaise vie sait dire les expériences troubles, intermédiaires, confuses, où l’on ne sait pas si l’on force, si l’on est forcé ou si l’on se force
    .
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  174. Un article d'Anaëlle Verzaux dans Bakchich sur Dieudonné, qui vient d'être interdit de spectacle à Grenoble, "pour préserver l'ordre public".
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    http://www.bakchich.info/Les-voix-de-Dieudonne-sont,08854.html
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    Bakchich Hebdo s’était rendu dans un bureau de vote où sa liste aux Européennes avait capté 20% des voix.

    A Corbeil-Essonnes, le score de Dieudonné aux élections européennes de juin 2009, a surpris. 2,83 % sur l’ensemble de la ville sans avoir eu le relais d’un leader local. Pic de 21,78 % au bureau de vote n°20, à l’école primaire des Quatre Vents, au cœur d’une cité «bouillante», les Tarterêts ! A l’époque, la presse s’inquiète et compare ces chiffres avec ceux d’autres banlieues parisiennes. 6,35 % à Genevilliers, 6,03 % à Garges les Gonesse, 5,18 % à Clichy sous bois. Le coup de chaud passé, il convient d’étudier les résultats à la loupe. Les 21,78 % des Quatre Vents ne représentent en fait que 39 bulletins sur 185 exprimés, quand le taux d’abstention a, lui, atteint des records. 83 % dans ce bureau de vote, et 68 % à Corbeil. Un succès bien relatif. Mais qui sont ces sans parti des « quartiers » qui ont voté pour Dieudonné ?

    Toufik, le gardien de la Mosquée, nous attend devant un thé à la menthe. Il se souvient : «Sur l’affiche de la Liste Antisioniste (LAS), il y a des noirs, des arabes, des blancs et une femme voilée. Et, surtout, des voiles imprimés du drapeau de la Palestine». Sofiane, un Français de 42 ans, fait son marché aux Tarterêts. « Si Dieudonné a convaincu, c’est à cause de sa justesse, dit-il. Il y a eu les bombardements sur Gaza quelques mois avant le vote. C’était terrible». Et d’ajouter : «Politiques et médias osaient mettre face à face les morts israéliens et palestiniens, Dieudonné, lui, a dit la vérité. Une dizaine de morts d’un côté et des milliers de l’autre».

    Chez Sofiane comme beaucoup d’autres ici, la Palestine revient en boucle, c’est une obsession. Les Palestiniens sont «les cousins».

    Dans la grand rue au-dessus de la place du marché, des bouts de trottoir sont garnis d’immondices. Ici et là, pourrissent un tas de biberons usés, bouteilles de plastique et de verre et draps chiffonnés. En face, des immeubles sociaux. Le bruit et la poussière des travaux. Au troisième, l’appartement de Charef, chômeur en alternance à 28 ans : «Moi, j’ai voté Dieudonné un peu parce qu’il est noir, mais surtout parce qu’il provoque. C’est aussi pour cette raison que j’ai voté Le Pen en 2002. Pour que les vrais politiques, comme Ségolène Royal et Olivier Besancenot, s’occupent de nous».

    Conscient de cet abandon, le Vert Jacques Picard explique : «On n’est pas assez allé vers les jeunes des quartiers, c’est une erreur». Dans son programme municipal, il avait prévu un jumelage entre Corbeil et une ville de Cisjordanie.

    Française de 26 ans née au Maroc, Fahtia aussi a voté pour Dieudonné : « Je fais la différence entre les juifs et le sionisme. Voyez George W.Bush. Il n’est pas juif, et pourtant il est sioniste». Driss, 27 ans, lui voit clair dans la tête de «Dieudo» : «Il n’est pas contre les juifs, il est contre les sioniste ». Et Faurisson ? «Faurisson… c’était qui lui ? Un politique?»
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    Question: ne faudrait-il pas se souvenir de l'expérience avec le FN afin de réfléchir aux stratégies - autres que l'interdiction - à mettre en œuvre pour comprendre et combattre ce mouvement?

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  175. Un article dans Agoravox sur l'interdiction de Dieudonné à Grenoble, que je résume et soumets au débat.
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dieudonne-ou-la-liberte-d-63783
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    Dieudonné ou la liberté d’expression par Alexandroff

    On peut penser ce que l’on veut de Dieudonné. On peut le trouver drôle ou vulgaire, amusant ou irritant, impertinent ou à la frontière du bon goût ; bref, on a le droit de l’aimer ou de le détester, chacun verra midi à sa porte. Mais l’interdiction de la représentation de son dernier spectacle, "Sandrine", qui devait avoir lieu à Grenoble ce dimanche 25 octobre ne peut manquer de relancer le débat sur les limites, souvent à géométrie variable, imposées à la liberté d’expression dans le prétendu "Pays des Droits de l’Homme".

    Dieudonné contre Redeker
    J’entends déjà les hurlements : "Dieudonné est un fasciste, un nazislamiste, un révisionniste, un antisémite, comment pouvez-vous seulement oser prétendre le défendre ?" Ma foi, je pourrais vous répondre ceci : Dieudonné est libre de dire ce qu’il dit, "c’est son droit le plus imprescriptible, depuis la révolution française, des générations de Français se sont battus pour obtenir ce droit tout simple, le droit de s’exprimer, même si on a tort, même si on va trop loin, la liberté d’expression ne se partage pas".

    Je pourrais vous répondre ceci, et néanmoins je ne le ferai pas, car je me rendrais coupable d’un honteux plagiat. Certains auront compris, car c’est précisément ce qu’avait dit et écrit Bernard-Henri Levy à propos de Robert Redeker, suite à la rédaction par ce dernier d’une tribune publiée par le Figaro le 19 septembre 2006. Rappelons le contenu de cette dernière : une attaque en règle contre l’Islam, l’auteur s’arrangeant avec l’histoire et la lettre du Coran pour tresser un amalgame implacable entre Islam et islamisme, entre religion et fanatisme meurtrier. [...]

    Et pourtant, toute l’intelligentsia française s’est levée, comme un seul philosophe, pour défendre le droit de Robert Redeker d’exprimer son opinion, aussi exagérée, aussi peu structurée, aussi insultante qu’elle ait pu être pour les musulmans, de France ou d’ailleurs. Je crois même avoir souvenance d’un BHL déclarant avec fougue qu’il irait jusqu’à mourir pour que M. Redeker puisse parler et écrire librement. Il est dommage que notre pseudo-philosophe national, lui qui brandit bien haut le flambeau ténébreux des Lumières éteintes de ce 21ème siècle vérolé, ne fasse pas preuve du même courage s’agissant de Dieudonné.

    Car les excès de ce dernier, et ils sont incontestables, à la frontière du mauvais goût lorsqu’il affuble son ingénieur son d’un pyjama orné d’une étoile jaune, ou largement au-delà de cette même frontière quand il fait monter sur scène Robert Faurisson -un membre de ma famille ayant été déporté, je vous prie de croire que j’apprécie moyennement ce personnage; bref, les excès de Dieudonné ne sont pas plus choquants que les propos écrits de Robert Redeker. Le premier traite les Israéliens de négriers, le second a dépeint les musulmans comme des barbares haineux et sanguinaires. De deux choses l’une : soit les deux ont le droit de s’exprimer, soit chacun doit être traîné devant les tribunaux chaque fois qu’il dit ou écrit quelque chose.

    Ridicule bien-pensance
    Alors oui, je défendrai Dieudonné et son droit à s’exprimer, même quand il ne me fait pas rire. [...]

    Je le défendrai d’autant plus que le ridicule est du côté de ses détracteurs. [...] à écouter ces jérémiades moralistes on en viendrait à croire que Dieudonné constitue la plus grande menace pour la République française. Et chacun sait qu’il n’en est rien.

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  176. Dieudonné a été condamné pour avoir franchi les lignes, sans ambiguïté
    Lu dans le Figaro
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    L'humoriste Dieudonné a été condamné aujourd'hui à 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour des propos sur la scène du Zénith lors de la remise du "prix de l'infréquentabilité" à l'historien révisionniste Robert Faurisson par une personne déguisée en déporté juif.

    Un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende avaient été requis à son encontre, le 22 septembre, par le procureur de la République Anne de Fontette.

    A l'audience, l'humoriste avait qualifié son geste d'"attentat humoristique" tout en tentant d'en relativiser la portée et en invoquant sa "liberté d'expression".

    Le tribunal a par ailleurs condamné Dieudonné M'Bala M'Bala à verser un euro au titre de dommages et intérêts à huit associations qui s'étaient portées partie civile et un total de 10.000 euros pour frais de justice à l'ensemble de ces associations.

    Dans son jugement, le tribunal a estimé que Dieudonné s'était bien rendu coupable d'"injure publique" envers des personnes d'origine ou de confession juive.

    Me Michael Ghnassia, avocat de SOS Racisme s'est déclaré "tout à fait satisfait de cette décision qui confirme que Dieudonné est un récidiviste de l'injure raciale". Pour Me Stéphane Litli (Union des étudiants Juifs de france), "ce provocateur a ainsi été invité par le tribunal à réviser les fondements de son humour antisémite"

    Deux condamnations pour propos antisémites ont déjà été prononcées à l'encontre de Dieudonné. La cour d'appel de Paris avait confirmé le 26 juin 2008 sa condamnation à 7.000 euros d'amende pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la "pornographie mémorielle". La cour d'appel l'avait condamné le 15 novembre 2007 à 5.000 euros d'amende pour avoir comparé en 2004 les "Juifs" à des "négriers".

    Dieudonné, 43 ans, s'est forgé l'image d'un provocateur professionnel adepte de déclarations choc sur la religion ou les Juifs et se pose volontiers en redresseur de torts d'un pays qui occulterait son rôle dans l'esclavage et la traite des Noirs.

    Dimanche, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu un arrêté préfectoral interdisant son spectacle et l'autorisant donc à se produire ce même jour en soirée à Grenoble. Le préfet de l'Isère avait interdit par arrêté ce spectacle, craignant "des troubles à l'ordre public".

    Plusieurs municipalités ont interdit ces dernières années ses représentations.

    Le parquet de Paris a ouvert le 4 juin 2009 une enquête préliminaire à l'encontre de l'humoriste pour injure antisémite dans une vidéo sur internet où il dénonce "le puissant lobby de youpins sionistes".

    L'humoriste avait mené, pour les élections européennes du 7 juin 2009, une liste "anti-sioniste" qui avait réalisé le score moyen de 1,30 % en Ile-de-France, seule circonscription où elle se présentait.

    Le terroriste Carlos, emprisonné à la centrale de Poissy, lui avait alors apporté son soutien.

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  177. Quand on lit les trois messages que j'ai postés depuis deux jours sur Dieudonné, il ressort que:

    - la condamnation de propos ouvertement racistes est absolument nécessaire.

    - Un homme qui a tenu de tels propos racistes ne devrait pas être habilité à diriger un parti politique, puisqu'il a franchi les lignes jaunes.

    - l'interdiction et la censure d'un spectacle sont sans doute contre-productives, car outre qu'elles ne permettant pas d'analyser les raisons du soutien apporté par des citoyens français à ce mouvement, elles lui font de la publicité et donnent à Dieudonné un statut de "victime" ... qu'il n'est pas, de fait.

    La limite entre interdire, censurer, analyser et dénoncer est, particulièrement avec ce mouvement, d'une importance cruciale. Nous devrions nous en occuper rapidement. La gangrène menace....

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  178. Nous étions restés sur ce Blog très circonspects devant "l'affaire Dray", et son étrange traitement de défaveur par Mediapart.

    La présomption d'innocence avait été bafouée en toute quiétude et indignation par des bien-pensants en mal de réquisition... et de scoops sentant une bien mauvaise odeur.

    Nous avions de quoi être circonspects, vu la décision du procureur de la République de Paris de ne pas renvoyer l'affaire en correctionnelle.

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  179. Juste une réserve:le rappel à loi, dans le cas de Julien Dray porte bien sur une infraction, certes de faible gravité, mais une infraction tout de même... Laquelle? C'est que nos médias favoris devrainet nous informer...Les charges de détournements de fonds ou d'enrichissement personnel sont visiblement écartés, mais les opérations bancaires et les jeux d'écriture comptables de ce représentant du peuple sans doute pas exemplaires! Cependant ce simple avertissement solennel lui permettra d'être candidat sur une liste qui a l'avantage d'être conduite par M. Huchon condamné lui-même pour prise illégale d'intérêts... Il est tout à fait possible que cette liste recueille les suffrages la renouvellant à la direction et à la présidence la Région...

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  180. Oui, cher Kairos, nous étions grosso modo tombés d'accord sur ce Fil: les comptes de J. Dray n'étaient assurément pas très "nets", et l'infraction tangible... mais de là, pour certains médias ou citoyens, à violer les secrets de l'Instruction, et à s'instituer procureurs en chef, il y avait le mince (mais important) pas à ne pas franchir...

    A propos de Julien Dray, ce Billet de Bruno-Roger Petit dans Lepost

    http://www.lepost.fr/article/2009/12/17/1845132_bal-tragique-chez-julien-dray-deux-morts-le-ps-et-la-presse.html

    Pour le PS, l'issue de cette affaire est tragique. Le parti de François Mitterrand s'est couché devant un monstre politico-médiatique comme jamais il ne l'avait fait jusque là. Qu'on juge l'absurdité de la situation. C'est le président socialiste de la Région, Jean-Paul Huchon, lui même condamné en justice à six mois de prison avec sursis, 60 000 euros d'amende pour prise illégale d'intérêt et qui, tout au long de la procédure le concernant, n'a pas cessé un seul instant d'exercer sa présidence de région; c'est Huchon donc, qui avait récemment justifié la mise à l'écart préventive de Dray en vue des élections régionales de mars prochain, et ce au mépris de la présomption d'innocence. Comme le note bien Mélenchon sur son blog, le PS, héritier de 1789 a foulé aux pieds ce principe fondamental qui protège la liberté et la dignité de chacun d'entre nous: ce n'est pas au citoyen accusé de quoi que ce soit de prouver son innocence, mais à la justice de prouver sa culpabilité. Et personne, absolument personne ne doit se substituer à la justice, fût-ce le PS de l'Essonne contrôlé par Manuel Valls, le député maire d'Evry, qui, si l'on en croit le même Mélenchon, qui connait bien le terrain, aurait joué à un drôle de jeu dans cette affaire...

    Pour la presse qui a accordé à cette affaire un écho considérable, le bilan est tout aussi tragique. Julien Dray a poursuivi de nombreux journaux en diffamation ou pour atteinte à sa vie privée, journaux, qui sur la base de ce que les petites mains anonymes leur transmettaient, avaient brodé à qui mieux mieux sur le destin de Dray. [...] Pas de quoi se réjouir pour la profession. D'autant que c'est le genre de cas qui offre à certains tous les prétextes pour sanctuariser encore davantage le secret de l'instruction et par extension toutes les procédures judiciaires. Cette affaire montre bien que la grande famille des journalistes continue de fournir elle même les verges pour se faire battre. Hélas...

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  181. La liste IDF est caricaturale de l’absence d’éthique de ce parti à bout de souffle qui réfléchit depuis 7 ans : dirigée par un condamné définitif , plein de cumulards (dont J.Dray) et 5 vieux sortants qui ne sont pas reconduits encore et toujours qui quittent leur parti pour bien montrer que pour un élu PS ce qui compte c’est leur(s) mandat(s) et rien d’autre. Le PS ne mérite vraiment pas d’être reconduit dans la région capitale.

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  182. Tout ça est bien joli (ou pas très joli) mais pour ce qui est de mériter ou de ne pas mériter ceci ou cela, chère Caroline, je me demande si nous méritons de nous retrouver avec l'UMP encore plus puissante. Je me demande…

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  183. Je suis d'accord avec Caroline, et si j'étais francîlien je voterais Duflot, plus sûr moyen d'éviter l'UMP. Rien que la question du cumul des mandats est déterminante.

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  184. Pas joli joli, ça c'est sûr...

    Entre la peste et le choléra, que choisir?
    Grattons-nous la tête (avec une brosse zen, c'est plus voluptueux).

    La peste, très grave, a quasiment disparu de la surface de la terre. MAIS nous savons qu'elle couve dans les profondeurs.

    Le choléra sévit toujours, mais il peut être prévenu par un vaccin.

    Vu que la peste brune est très grave et couve manifestement dans les profondeurs, une suggestion: choisissons le choléra rosé en nous vaccinant soigneusement avant.

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  185. Ah, s'il s'agit des alternatives aux régionales, je choisis comme maladie la diarrhée verte.

    Je croyais que Parleur parlait des présidentielles.

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  186. Ouais. En effet. La proportionnelle, j'oubliais. OK, Melchior et Monica, nous sommes d'accord. Etonnant, non ?

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  187. Je pense effectivement que la décision du procureur Jean-Claude Marin est hautement politique. Ainsi, il remet en selle un Julien Dray à la réputation entachée par toutes les fuites qui ont fait les beaux jours de la presse sur son affaire. (Le dossier de villepin à côté est quasiment vide). Il met en lumière le sombre passé judiciaire de Huchon. Super pour l'UMP.

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  188. Comme Melchior a parfaitement répondu pour moi et que Monica et Parleur sont finalement d’accord, c’est parfait.
    Mais non Brocéliande super pour Europe Ecologie.

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  189. Rire. Effectivement Caroline, on peut aussi le voir comme cela. Cela me rappelle une certaine triangulaire dans le nord de la France... il y a si longtemps déjà.

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  190. Puisque nous y sommes, une information tirée du NouvelObs sur la Liste EE en IDF
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    Cécile Duflot, tête de liste d'Europe Écologie en Ile-de-France aux régionales, a présenté vendredi 18 décembre une liste éclectique avec quelques têtes d'affiches éligibles, comme le défenseur des sans-abri Augustin Legrand et non éligibles, comme la cinéaste Coline Serreau.

    Les écologistes ont mené un casting très large, avec Robert Lion (ex-Caisse des dépôts, ex-président de Greenpeace France et ex-directeur de cabinet de Pierre Mauroy) comme tête de liste à Paris, accompagné d'Augustin Legrand, médiatique porte-parole des "Enfants de Don Quichotte", en n°3.

    Dans les Hauts-de-Seine, la tête de liste est Pierre Larrouturou, ex-membre du conseil national du Parti socialiste, présenté comme le père fondateur de la réduction du temps de travail, notamment après avoir porté l'"Union pour la Semaine de Quatre Jours" aux législatives de 1997 et aux européennes de 1999.

    Dans le département emblématique de la Seine-Saint-Denis, le maire (ex-communiste) de Sevran, Stéphane Gatignon, conduira la liste, avec en 5e position Alie Meziane, un des dirigeants d'ACLEFEU, le collectif né après les émeutes de 2005 en banlieue.

    Cécile Duflot se présente comme tête de liste dans le Val-de-Marne, avec en n°2 Jacques Perreux, ex-directeur de campagne de José Bové et vice-président du conseil général.
    Enfin, à des postes non éligibles figurent Stéphane Hessel, corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948, et la cinéaste Coline Serreau, qui dans son prochain film traite de l'épuisement des ressources naturelles.

    "Il reste un peu plus de deux mois, on est très très déterminés, c'est une liste originale, dans un moment un peu fondateur. On savait qu'après le 7 juin (les européennes) on était attendus, qu'on avait une responsabilité vis-à-vis des électeurs", a déclaré Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts et porte-parole d'Europe Écologie.

    Elle a appelé de ses vœux un "rassemblement qui rompt avec les vieux clivages et met au cœur de ses priorités les questions écologiques et sociales, la transformation en profondeur de notre mode de développement mais aussi une autre manière de gouverner".

    (Nouvelobs.com)

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  191. Un petit Billet d’Allain Jules dans Agoravox, sur la chasse à l’internet. Résumé
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    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-chasse-a-l-internet-est-ouverte-67051
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    Il y a en ce moment en France, dans tous les médias, le sempiternel débat sur la “nocivité” supposée d’Internet. Cette avalanche fait craindre le pire. Avec notamment, la mise sur pied d’une censure graduée.[…]

    Au lieu de discuter, puisqu’ils se complètent, n’en déplaise aux esprits chagrins et rétrogrades, certains blogueurs et certains journalistes, se regardent ainsi en chiens de faïence. Mais, ceux qui croient être le sanctuaire de l’information se muent parfois en tueurs. C’est le règne du prédateur.[…]

    C’est la chienlit. Haro sur le Web. Qu’on le jette aux lions ! Internet c’est le défouloir, la honte, l’imbécilité. Internet est une poubelle, l’obscurantisme, l’anarchie. “Il faut nationaliser Internet” avait même osé dire le très droitiste député des Yvelines, Jacques Myard. Internet n’a pas le cul bordé de nouilles. C’est sûr. Mais, la production de l’information est-elle une chasse gardée aujourd’hui d’un corps, puisqu’il y a eu un phagocytage en règle des stars, pour faire du buzz essentiellement, invités par ces mêmes médias-là[…]

    La gloire irrépréhensible des médias traditionnels semble perdre de sa superbe. Non point en ce qu’ils pensent d’Internet, mais de continuer de croire qu’ils demeurent l’Alpha et l’Oméga de l’information et jettent l’opprobre sur les non professionnels. S’il faut rester dans le cadre de la déontologie tant fêtée, décrétée et ressassée urbi et orbi, il suffit de s’arrêter un seul instant. L’affaire Rachida Dati sur Métropole Télévision (M6). Voilà comment une journaliste, sous prétexte qu’elle fait de l’information, a mis en ligne une conversation privée pour faire du…buzz. Ah, si c’était le Net, l’amplificateur universel par excellence disent-ils, on n’en serait plus là ?

    Plus que jamais, par cette frénésie de critiques, on sent chez les détracteurs d’Internet, une réelle fébrilité. Auparavant, il était aisé d’insulter certains en toute impunité à la télévision ou dans les journaux, sans même qu’ils ne puissent bénéficier d’un droit de réponse. Or, le droit de réponse est un recours existant en France mais pas appliqué alors que ces médias devraient avoir l’obligation de le publier si une personne en fait la demande. Alors, puisque ces personnes citées, qui, dans un journal, qui, à la télévision, à défaut de ne pas avoir ce privilège se retournent vers le Net. C’est une chance. Ce droit existe en France depuis la loi du 29 juillet 1881 (article 13) pour la presse écrite, et 1974 pour la radio et la télévision (auj.art.6 de la loi de 1982 sur la communication audiovisuelle).

    En réalité, Internet permet de répondre aux journalistes et autres falsificateurs de l’information, concrètement. Il permet de répondre aux politiques aussi. Internet est plus que jamais le baromètre sociétal, l’empêcheur de tourner en rond. Vox populi vox Dei ? Sans nul doute.

    Mais, qui a donc peur d’Internet ? Ceux qui, pour un besoin électoraliste installent des caméras de surveillance dans les villes qu’ils dirigent et justifient ce fait en arguant que quand on a rien à se reprocher et bla bla bla, sont apparemment contre Internet. C’est un vrai paradoxe. J’ai le droit de vous contrôler mais vous, non. Au nom de quoi ? Néanmoins, Internet n’est pas la panacée, loin s’en faut, c’est un autre débat dans lequel on pourra parler de la cybercriminalité notamment…

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  192. Du pouvoir des religions...
    Lu dans Le Nouvel Obs
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    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20100103.OBS2395/des_athees_irlandais_sinsurgent_contre_une_loi_antiblas.html
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    Une législation irlandaise, entrée en vigueur le 1er janvier, rend le blasphème passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 25.000 euros.

    Une campagne pour la révocation d'une nouvelle loi controversée contre le blasphème a été lancée par un groupe d'athées irlandais, qui a publié sur son site internet 25 citations qu'il estime blasphématoires, a-t-on appris samedi 2 janvier.

    Entrée en vigueur le 1er janvier, la nouvelle loi qui fait du blasphème une infraction punie par la loi, d'une amende pouvant aller jusqu'à 25.000 euros, est à la fois "stupide et dangereuse", estime Michael Nugent, du groupe Atheist Ireland (l'Irlande Athée).


    Défenseur d'"une Irlande rationnelle, éthique et laïque", le groupe a notamment publié des citations de Jésus, Mahomet, du pape Benoît XVI, du guitariste et compositeur Frank Zappa, de l'écrivain Salman Rushdie, du groupe d'humoristes Monty Python, de l'ex-Premier ministre nord-irlandais Ian Paisley ou encore du ministre de la Justice irlandais Dermot Ahern.


    "Lois religieuses médiévales"

    Ce dernier, qui a proposé la loi, en amendant une législation de 1961 contre la diffamation, avait précisé qu'il aurait préféré abolir le texte mais que c'était impossible pour des raisons constitutionnelles. La Constitution de 1937 précise que toute "publication ou déclaration de nature blasphématoire, séditieuse ou indécente est un délit punissable par la loi", ce qui ne pourrait être contesté que par un référendum.

    Cependant, pour Michael Nugent, "les lois religieuses médiévales n'ont aucune place dans une république moderne et laïque où les lois devraient protéger les gens et non les idées".

    Le militant a souligné que les citoyens, dans une société moderne, devaient avoir le droit d'exprimer et d'entendre des idées sur la religion, même si certains jugent des idées choquantes. Atheist Ireland voudrait que les députés retirent de la constitution les références à Dieu, et les clauses qui interdisent en pratique aux athées de devenir président ou juge, puisqu'ils doivent prêter serment devant Dieu.

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  193. Le Portugal autorise le mariage homosexuel
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    Le Parlement portugais a adopté ce vendredi le projet de loi du gouvernement socialiste légalisant le mariage homosexuel mais interdisant l'adoption par les couples de même sexe.

    Pays de forte tradition catholique longtemps réputé rétrograde, le Portugal a légalisé, dans une relative indifférence, le mariage homosexuel voté ce vendredi en première lecture par le Parlement. Cette loi autorise le mariage homosexuel mais interdit l'adoption par des couples de même sexe.

    Au nom de "la liberté, de la justice, de l'égalité et de l'humanisme"
    Le Premier ministre portugais José Socrates est intervenu devant le Parlement pour défendre, en personne, le mariage homosexuel au nom de "la liberté, de la justice, de l'égalité et de l'humanisme".

    Le Portugal devient le sixième pays à autoriser le mariage homosexuel.
    La Belgique, l'Espagne, Les Pays-Bas, la Norvège et la Suède sont les cinq pays précurseurs sur cette question.

    Le débat est sérieusement ouvert au Luxembourg, en Albanie et en Grèce.

    Des unions civiles entre personnes du même sexe ont été légalisées dans plusieurs pays européens. L'Allemagne, la France (avec le Pacs), la Finlande, le Danemark, etc.

    Certains pays ne se sont jamais prononcés sur la question de l'union homosexuelle. C'est le cas notamment de l'Italie, la Roumanie et la Slovaquie.

    Enfin, d'autres Etats se sont prononcés contre le mariage gay. Parmi eux, entre autres, la Bulgarie, l'Ukraine, la Pologne, la Lituanie.

    "Cette loi vise à réparer des décennies d'injustices faites aux homosexuels", a déclaré devant les députés le chef du gouvernement socialiste, rappelant que, "jusqu'en 1982, le Portugal vivait dans cette situation absurde et révoltante de considérer l'homosexualité comme un crime prévu et puni par la loi".

    Contrairement à l'Espagne où la légalisation du mariage gay en 2005 avait suscité une forte contestation, le texte n'a suscité au Portugal qu'une opposition discrète des associations proches des milieux catholiques, la droite évitant soigneusement tout jugement moral sur la question.

    Et tout en rappelant régulièrement la doctrine de l'Eglise sur le mariage et la famille, la hiérarchie catholique portugaise s'est refusée à mobiliser ses ouailles sur un sujet qui, selon le cardinal-patriarche de Lisbonne Mgr José Policarpo, est "de la responsabilité du Parlement".



    Le gouvernement socialiste a exclu toute consultation populaire jugeant avoir "toute légitimité" pour faire voter par le Parlement une mesure inscrite à son programme électoral.

    Selon plusieurs médias portugais, le gouvernement socialiste comme la hiérarchie catholique souhaitait que la question soit "réglée" avant la visite du pape, prévue du 11 au 14 mai.

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  194. MALAISIE .... Le nom d'Allah
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    Trois églises ont été détruites par des bombes vendredi, dans ce pays où la polémique enfle sur l'emploi du nom d'Allah pour désigner le dieu du christianisme.

    Trois églises ont été la cible de bombes incendiaires vendredi en Malaisie, où le débat autour de l'utilisation du mot «Allah» par les non-musulmans fait rage, opposant la population malaise musulmane aux minorités d'origine chinoise et indienne, qui pratiquent notamment le christianisme.

    L'affaire n'est pas récente, et puise ses racines en mai 2008, date à laquelle le haut conseil national de la fatwa avait ordonné que l'appelation «Allah» soit uniquement employée par les musulmans. Il avait en effet estimé qu'un tel usage de ce mot par des catholiques risquait de semer la confusion parmi les musulmans, présents à 60% dans le pays.

    «Allah n'est que pour nous»
    Mais, la semaine dernière, la justice malaisienne a cassé cette décision, en autorisant le journal catholique Herald Weekly - édité à 14.000 exemplaires - a utiliser ce terme dans ses colonnes. Une décision qui a aussitôt provoqué l'ire d'une partie des musulmans du pays.

    Depuis, le gouvernement malaisien a fait appel de cette décision et, en attendant de statuer, la haute cour de Malaisie a suspendu mercredi l'autorisation accordée au Herald Weekly.

    Vendredi, plusieurs manifestations de musulmans radicaux se sont déroulées devant les deux principales mosquées de la capitale, Kuala Lumpur. «Nous ne laisserons pas le mot Allah être inscrit dans vos églises», pouvait-on entendre dans les cortèges. Une cinquantaine d'entre eux ont brandi par ailleurs des pancartes «L'hérésie prend naissance dans la mauvaise utilisation des mots», ou «Allah n'est que pour nous».

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  195. L'éternelle question...
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    Un débat a lieu ce jeudi soir dans l'émission "A vous de juger" sur France 2 entre le ministre de l'Immigration, Eric Besson, et la vice-présidente du FN, Marine Le Pen. L'eurodéputé socialiste Vincent Peillon y participera également.

    L'émission débute à 20h35.

    Les journalistes CGT du SNJ exigent que ce débat soit déprogrammé car ils jugent "totalement inadmissible qu'un tel spectacle ait lieu sur les antennes du service public".

    "La rédactrice en chef de l'émission, assure que le débat entre les deux personnalités politiques durera seulement entre 20 et 30 minutes".

    "Dans la position que le SNJ exprime, il y a un jugement de valeur sur un débat qui n’a pas encore eu lieu. Je trouve ça un tout petit peu étonnant. C’est non-journalistique. Moi je suis journaliste, je ne porte pas de jugement. Mon métier c’est d’organiser des débats et j’y suis très attachée. Je pense que c’est de la démocratie."

    "Certains disent que c’est pour récupérer les voix du Front National qui étaient en train de quitter la majorité présidentielle. Alors qu’est-ce qui sépare Eric Besson, ministre de l’Immigration en charge de ce débat, et le Front National et Marine Le Pen ? Tout le monde se pose la question. Nous, on organise le débat, je trouve que c’est assez logique d’essayer de comprendre, de savoir quelle est la position de chacun sur la politique d’immigration du gouvernement".
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    A quoi servirait de censurer la tenue d'un tel débat, d'autant que le ministre en charge (contesté) de ce dossier très brûlant y participe ? Et qu'une personnalité de l'opposition y sera présente?

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  196. Non, c'est Meuh Meuh.

    On peut quand même suggérer d'intervertir: Rayhana à la télé et Besson-Le Pen dans le petit théâtre en face d'une mosquée réputée rigoriste.

    Meuh Meuh (intérim)

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