dimanche 17 mai 2009

Bris de mots: une mise à jour observatrice


Bris de mots: une mise à jour observatrice

par Monica


J'avais écrit l'année dernière un petit texte pour rire, sur la politique d'"ouverture fromagère" de Sarkozy (publié dans ce Blog). Le président ramassait des croûtes de fromages chez ses concurrents (de gauche) et, aidé par son Maître Fromager (Maître Guano), il produisait une pâte méconnaissable.

Mais voici que le Fromager a dernièrement capturé une nouvelle prise (oserais-je écrire à pâte molle?: j'ose): Jean Daniel, du Nouvel Observateur, contribuant un peu plus à un phénomène que nous observons chaque jour: la gauche ne sait plus où elle habite.

Après un déjeuner avec le président, Jean Daniel a écrit un texte, d'où il ressort que Sarkozy:
- est un "président très présent mais nullement survolté, aux traits pleins, rassérénés et apaisés, toujours prompt à la riposte mais laissant volontiers parler, économe de ses gestes". "Nulle trace de ressentiment dans ses propos". "aucun jugement désagréable. Pas même sur les médias".

- n'est nullement stressé, jamais déprimé."La dépression vient, selon lui, d'un rêve non réalisé (Fabius, Juppé) ou bien lorsque cesse l'exercice du pouvoir (Giscard, Mitterrand, Chirac). Il est déjà, quant à lui, préparé à une telle échéance. L'idée de se représenter dans trois ans lui est, assure-t-il, complètement étrangère. N'a-t-il pas de lui-même, sans que personne ne lui en inspire le projet, limité le pouvoir à deux mandats?" "Il répond à l'avance à l'objection selon laquelle se représenter pourrait constituer un devoir en disant que nul n'est indispensable, nul n'est irremplaçable, il se trouvera toujours quelqu'un de valable pour lui succéder dans trois ans."

- "n'estime pas que son tort principal soit l'exercice plein, entier et assumé des responsabilités. « Les grandes choses, on les décide seul car le consensus interdit l'audace. Reste que les grandes réformes, comme la décolonisation ou l'élection au suffrage universel, sont nécessairement impopulaires au départ puisqu'elles modifient le cours des choses»

- ne s'inquiète pas de son impopularité. "De toute façon, ajoute-t-il, la crise va m'aider car les Français ne voient personne d'autre pour y faire face et, à la condition qu'il reprenne lui-même la concertation et la communication, en particulier sur l'Université et la santé, ils comprendront mieux qu'avant l'urgence des grandes réformes. En tout cas, la crise lui permet d'affirmer qu'il n'appartient plus à un seul camp, et en tout cas pas à la droite".

- est très proche des syndicats. "Je suis le président qui a eu le plus de contacts avec les syndicats. Je fais le plus grand cas de ce qu'ils me disent. J'apprécie le secrétaire général de la CGT. Nous ne sommes pas d'accord, mais je l'apprécie. » Sarkozy est très fier de son nouveau projet social : il veut mettre en place dès septembre un système où tout licencié économique se verra garantir son salaire pendant un an en échange d'une formation qualifiante. Il ne veut pas de « faux filets de sécurité, type RMI ».

- est en train d'entrer dans l'histoire« Tandis que notre déjeuner se termine, nous nous disons que nous n'avons pas encore tout à fait percé le secret de ce président jeune et ludiquement impétueux, si peu conforme à ceux qui l'ont précédé dans ce palais et qui, en dépit de ce qu'il dit avec sincérité, joue avec volupté à imprimer sa marque dans l'histoire. »

La question est de savoir pourquoi, à l'heure où des réformes menées sans concertation secouent gravement notre société, contestées par les personnes directement impliquées, tant de personnalités de gauche livrent de tels portraits de Sarkozy, parfois proches du cirage de pompes.

Relevons cette étrange phrase:"L'idée de se représenter dans trois ans lui est, assure-t-il, complètement étrangère. N'a-t-il pas de lui-même, sans que personne ne lui en inspire le projet, limité le pouvoir à deux mandats?"
Deux mandats: mais c'est ce qu'il pourrait aisément faire, avec sa "limitation". Comment se fait-il que Jean Daniel n'ait pas relevé cet étrange énoncé ?

Cela est le signe probable qu'une logique binaire et manichéenne destructrice s'est emparée de l'opposition, qui pratique soit un anti-sarkozysme primaire et viscéral, soit une adhésion sans distance avec le pouvoir - Kouchner votera UMP aux Européennes et Allègre rend sa carte du PS...

En fait d'"ouverture", il s'agit d'un basculement de la gauche vers la droite.

L'anti-sarkozysme et le basculement de la gauche vers la droite sont les deux faces (et les deux farces au fromage)de la même médaille.

L'impasse dont il faut sortir au plus vite...

15 commentaires:

  1. J'ai toujours dit que Nicolas S. n'était ni un imbécile ni un monstre, mais, pour la gauche, un adversaire politique redoutable d'intelligence (dans son domaine), et qui incarne et défend très bien les intérêts de la classe dirigeante.

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  2. J'ai longtemps sursauté lorsque l'on disait "Sarkozy est intelligent". En fait, il faut entendre l'intelligence dans un sens plus subtil, ou plus grossier.

    Son art est:
    (a) de savoir éveiller chez les français les pires archaïsmes(concernant les pauvres, les fous, les prisonniers...), de parler directement à leurs "instincts" les plus primaires, de les interpeller dans ce qui est le plus facile à activer: le sentiment de rejet, de peur, de haine, de méfiance; la division.

    (b) de savoir éveiller chez des hommes politiques de "gauche", souvent vieillissants, l'ambition inassouvie qui sommeille et qu'ils veulent réaliser avant de mourir. Kouchner, Allègre, Lang, en sont de bons exemples.

    Chez ceux qui sont en pleine force de l'âge (Amara, DSK, Besson), c'est l'appétit de pouvoir que Sarkozy sait ranimer, tout simplement en leur proposant des postes - qu'ils acceptent

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  3. Ce n’est pas « la gauche » qui bascule, mais seulement un pan - étonnamment réduit, quand on y pense - du personnel politique en place. Nous sommes en démocratie. Ils ont bien le droit, en tant qu’individus, de choisir leur destin et de vivre leur vie sociale, qui est aussi leur mort politique. Kouchner n’est pas pour moi un traître, mais un transfuge. Bon vent. Quant à Allègre, il faut le louer d’aller à sa vraie place. Mais nous, nous avons le droit de prendre acte de leur choix sans sourciller…

    On peut s’étonner des vertus que Jean Daniel (respect à ses cheveux blancs) trouve soudain à Sarkozy; mais il a au moins le mérite de rappeler que NS n’est ni un crétin ni à proprement parler, personnellement, une crapule (enfin, pas plus que ne l’exige la place qu’il occupe). J’ai toujours pensé qu’il avait beaucoup d’énergie (même en partie factice), beaucoup de flair politique, et un indéniable savoir-faire de manipulateur en chef. Il défend remarquablement les intérêts qu’il défend, ceux de la classe dominante: la section française des profiteurs directs du capitalisme financier international. Cela au vu et au su du peuple (cf La Lettre Volée !)

    Il ne m’apparaît pas bien malin de la part des « antisarkozystes » à tout crin - du moins ceux qui sont mus par un véritable souci démocratique - de faire l’impasse sur l’analyse de classe et de suggérer le remplacement de NS par un autre bestiau du même élevage qui aurait grosso modo les mêmes qualités mais pas les mêmes défauts personnels. Il y a là une assez belle mystification qui se prépare…

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  4. Ce n'est certes qu'un pan de la gauche qui bascule mais je crois que ces quelques tranfuges sont révélateurs de l'incapacité de la gauche à proposer une alternative. En un sens, ils ne trahissent pas les idées qu'ils ont défendu puisque voilà longtemps que le PS n'a plus de corpus théorique opposable à celui de la droite. C'est aussi pourquoi l'anti-sarkozysme fait office d'opposition : s'attaquer à la personne permet de s'opposer sans formuler de contre-projet. Enfin, il me semble.

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  5. La gauche ne tient pas la grande forme, c'est un fait. L'"anti-sarkozysme", tout comme l'"anti-capitalisme", n'étant pas un vecteur de proposition, et la désunion étant profonde - au moins au niveau des états-majors - tout reste à faire. Et quand tout reste à faire, il faut reprendre la réflexion à la base. Tout en allant au plus urgent.

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  6. Chers Farid et Melchior,

    Quand je parlais du "basculement de la gauche vers la droite", je ne faisais pas état d'un mouvement général, mais je souhaitais remettre à plat la notion d'"ouverture" pratiquée par le Fromager.

    Il n'y aurait de réelle "ouverture" que si les personnes de gauche participaient à un gouvernement en gardant pleinement leur identité, leurs convictions politiques.

    Or, ce n'est pas à cela que l'on assiste, mais à une sorte de "débauchage", qui amène des personnes de gauche à sortir de leur "camp" politique d'origine pour rallier celui de la majorité. Ce sont des "prises" de Sarkozy dans "l'autre camp".

    Je ne porte aucun jugement moral sur ces personnes. Peut me chaut qu'elles soient transfuges, opportunistes, renégates, félonnes ou traîtres. Ce qui m'intéresse, c'est le stratagème utilisé par Sarkozy pour les attirer.

    Ce stratagème, au plan individuel, s'appelle bêtement l'ambition. Apparemment, peu d'humains résistent à l'attraction du pouvoir, quel que soit le prix à payer.

    "Prix à payer" à nos yeux, évidemment: leur conscience à eux doit être tout autre, ils doivent penser qu'ils jouent un rôle utile, qu'ils ont une mission (cf Hirsch). Ils ont, comme disent certains psychologues du travail (C. Dejours)leur "idéologie défensive de métier" avec laquelle ils doivent faire reluire chaque jour leur égo ;-)

    Mais, plus globalement, je vous rejoins tous deux. Ce stratagème n'est possible que parce que la gauche n'a quasiment rien à proposer. Elle se contente de s'opposer, souvent de façon caricaturale et contre-productive, à Sarkozy.

    Ce faisant, elle entre dans le jeu de Sarkozy, dont elle renforce le pouvoir.Elle est sur l'échiquier se Sarkozy, par sur le sien. C'est Sarkozy qui déplace les pièces noires et blanches, utilisant tel fou, tel cavalier, telle reine.

    Au lieu de proposer une alternative sociale, économique, culturelle, écologique, la gauche se disperse entre ses petits courants, lesquels se scindent en sous-petits courants pour des motifs souvent plus électoralistes et personnels que politiques.

    Quand je vois ce qui s'est passé face aux réformes de l'université et de la recherche, je suis effarée. Le PS a attendu le pourrissement du mouvement pour intervenir dernièrement - a minima. Et cela, parce que les réformes de Sarkozy et Pécresse étaient dans ses propres tiroirs.

    J'ai souvenir, au début de la loi LRU, d'être allée sur le site de Désirs d'avenir, et de m'être castagnée avec des abonnés bien en cour qui disaient le grand bien qu'ils pensaient de ces réformes. Je me suis également castagnée avec J. Julliard du Nouvel Obs qui m'a répondu d'un ton méprisant, lorsque j'avais contesté son analyse des réformes de l'université.Je m'étais alors désabonnée.

    A ce moment-là, la gauche n'a pas fait correctement son travail, qui aurait dû être de tenir compte des propositions très intéressantes qui avaient été faites par les enseignants-chercheurs lors des États généraux de la Recherche. Il ne s'agissait pas de s'opposer pour s'opposer, mais d'intégrer le travail réalisé par les personnes impliquées dans ce champ.

    Que Jean Daniel dresse un portrait flatteur de Sarkozy n'est pas nouveau: le Nouvel Obs s'était déjà prêté à ce jeu, d'une manière très courtisane, au début du règne de "Nicolas et Cécilia". C'est une suite logique.A mon sens, un journaliste "de gauche" comme Jean Daniel devrait s'abstenir de faire cela en ce moment: Sarkozy a bien assez de médias à sa botte.Cela n'apporte rien au moulin de la gauche.Il serait plus intéressant de démonter le mécanisme du débauchage !

    La mystification qui se prépare est grosse comme une baille-roue. On veut nous faire prendre une vessie qui se regorge de son importance pour la lanterne illuminant la France. Et beaucoup de gens de gauche - regardons l'inanité des débats sur Mediapart pour nous en convaincre - sont tout prêts à croire à ce mythe là.

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  7. Le débauchage est aisé à comprendre si l'on accepte de voir que depuis longtemps l'ensemble des ténors de la classe politique, des chambres, ont glissés à droite. Sachant que la droite de la fin du 20° est le néo-libéralisme. C'est un mouvement d'autant plus classique que le personnel politique reste longtemps en poste, sans réel renouvellement de personne et de générations. L'embourgeoisement intellectuel du à l'âge et au confort financier se démultiplie par le fait que les mandats ne sont plus que des plans de carrière.
    Social-libéralisme du PS, libéralisme-social du centre ne sont pas trop éloignés du sarkozysme pour que la soif d'honneur ne fasse basculer aisément des gens come DSK, Lamy, Allègre, Lang...
    Au risque de choquer...Si le match Sarkozy/Royal était, à mes yeux perdus d'avance c'est qu'elle incarnait en quelque sorte le passé ( de type fracture sociale de Chirac et reprise du social-libéralisme après le libéralisme-social des années Chirac); Lui proposait de rompre avec ce qui ne marche pas. Les humains n'étant pas des bisounours ont ne peut faire adhérer la moitié de la France sur une vision politique qui a un air de déjà vu assaisonné de compassionnel. Peut être encore moins en France.
    Les dirigeants du PS ne savent plus ou ils habitent depuis longtemps.
    Ni gauche, ni droite, ni centre lorsque tout cela se rattache à des idéologies de temps si différents de ce monde du 21° siècle numérique, pollué et globalisé à la hussarde. La solution est ailleurs.
    Le plus "ailleurs" étant Europe Ecologie c'est pour eux que je voterais le 7 juin. Electrice en Ile de France je tiens de plus à ce qu'Eva Joly et son combat anti-corruption internationale puisse avoir un siège.

    Ce long commentaire, entièrement écrit dans le petit carré réservé à cet effet ne pouvant faire copier-coller, est surement confus et décousu. Je ne peux prendre le temps de le relire. Désolée.

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  8. à Caroline Pinet

    Je crois que dans la liste DSK, Lamy, Allègre, Lang, il y a un intrus. Pascal Lamy ne se conduit guère en arriviste, il fait un travail très sérieux à la tête de l’OMC, qui n’est nullement la machine ultra-libérale qu’on prétend, bien au contraire c’est un instrument de régulation.

    SR incarnant le passé: il est possible qu’elle ait payé en 2007 un mauvais positionnement (comme Mitterrand en 1974). Elle fera mieux la prochaine fois (comme Mitterrand en 1981). Pour ma part j’adhère toujours aux idées qu’elle a exposées dans Si la gauche veut des idées…, livre publié avec Alain Touraine; ce sont ces idées (en particulier l’analyse des « Trois Urgences ») qui m’amènent à voter pour Europe Ecologie…

    Gauche, Droite (et très accessoirement Centre): ces notions me paraissent avoir plus que jamais du sens. Je me permets de renvoyer à mes billets de blog anciens sur Mediapart, en attendant d’y revenir bientôt, contre les confusions symétriques du Modem et du NPA.

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  9. Je suis d'accord avec Caroline.

    La gauche ne sait plus où elle habite depuis longtemps. Je fais remonter son errance actuelle à 1983, lorsque Mitterrand a renoncé à la politique de gauche (le programme commun), qu'il a remplacée par une "Real Politik", que n'importe quel président de droite aurait pu mettre en oeuvre.

    C'était le début du départ en torche de la gauche, qui a plombé tous les "héritiers" de Mitterrand (nous avons oublié Max Gallo dans les transfuges). S. Royal a été également plombée. Elle a été en grande partie "faite" par Mitterrand. Ses relations avec l'ambigu Attali sont du même tonneau: elle ne peut renier des gens qui l'ont aidée à s'affirmer. D'ailleurs, sur le site de Désirs d'avenir, il est impossible de faire un inventaire des années Mitterrand. J'ai essayé un jour, pour voir: ce fut un tollé général, même émanant des plus modérés.

    La cascade des mensonges de Mitterrand (maladie, polygamie, fille "illégitime"), les écoutes téléphoniques pour couvrir sa double vie privée, l'ambiguïté de ses liens avec certains collabos, ses relations avec la Finance, ses stratégies "florentines".... ont énormément contribué à entamer le capital "confiance morale" de la gauche en France, et pour longtemps.

    Caroline a raison: la politique est faite par des politiciens professionnels dont les mandats ne sont que des plans de carrière. Et cela ne permet à aucun programme politique de gauche digne de ce nom d'émerger. Droite, gauche, centre: les nuances se fondent chez ces personnes qui ne représentent plus guère que leurs propres ambitions, qui font mine de s'écharper pour les gogos que nous sommes sur les plateaux de télé, et qui sont dans la vie copains comme cochons et "couvrent" la plupart du temps leurs petites et grandes exactions.

    J'ai défendu S. Royal parce qu'elle était l'opposante à Sarkozy, parce qu'elle est une femme féministe (même si son féminisme n'est pas le mien) , parce qu'elle a subi un bashing ignoble, et parce que certains éléments de son programme sont intéressants (il faudra y revenir, Melchior).

    Mais outre qu'elle personnalise trop le pouvoir sur elle, que son équipe me semble un attelage très instable, elle met en avant des notions qui ne passent pas pour moi, dont la "fraternité". C'est le côté "bisounours" et "compassionnel" dont parle Caroline avec raison, et qui doit trop à mon sens à une culture religieuse dont elle devrait totalement s'affranchir pour être plus percutante.

    Je voterai Europe Ecologie aux Européennes. Parce que les deux têtes de liste sont des européens, non présidentiables, non corrompus, qui ne parlent jamais la langue de bois. Parce que le Manifeste d'EE est un tissu de bon sens. Parce que cette liste met en avant des objectifs européens et non nationaux.

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  10. A propos de l'Europe, j'ai découvert sur le web le site de Sylvie Goulard, une tête d'oeuf qui n'a pas la grosse tête, et qui dit d'elle-même :
    "Je n’oublie pas mes origines, notamment la pauvreté du prolétariat italien au XIXème siècle d’où sont issus mes quatre grands-parents. Avoir des origines étrangères et venir d’un milieu modeste constituent les deux piliers de mon engagement pour une Europe intégrée qui soit à la fois politique et solidaire.
    Voici le lien vers son site : http://www.sylvie-goulard.eu/index.htm

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  11. A propos des transfuges sans état d'âme, cette mise à jour en toute allégresse:

    Claude Allègre affirme qu'il votera « sans états d'âme » et « sans hésitation » pour l'UMP le 7 juin. C'est lui-même qui le dit, dans un entretien à l'AFP. L'ancien ministre socialiste dans le texte :

    « D'abord j'aime bien Barnier, ensuite je pense que Sarkozy est la seule personne qui a fait bouger la Commission européenne et la présidence française de l'UE a été formidable. J'espère qu'il va continuer à la faire bouger. »

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  12. La mise à jour continue au Nouvel observateur, pendant que Sarkozy prépare un nouveau petit remaniement "d'ouverture" pour le 14 Juillet. Pim poum, continuons l'ouverture !
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    Réunie ce matin en assemblée générale, après des échanges animés, la société des rédacteurs du Nouvel Observateur a publié un communiqué assez sévère pour le directeur général du journal, dénonçant les conditions dans lesquelles a été réalisée l'interview de Nicolas Sarkozy.

    « (...) la rédaction ne conteste pas bien entendu, le principe d’un tel entretien avec le chef de l’Etat, bien qu’il puisse apparaître en l’occurrence comme une instrumentalisation du journal. Les rédacteurs considèrent comme inacceptable et contre-productif qu’un tel entretien ait été réalisé sans consultation des rédacteurs en chefs et des journalistes dont la compétence aurait été pourtant bien utile. Denis Olivennes, président du directoire et directeur de la publication à l’initiative de cette interview, doit s’appuyer sur l’équipe, et non manifester de la défiance, pour ne pas dire de la brutalité et du mépris, à l’égard d’une rédaction et des professionnels qui la composent. Cet épisode a confirmé l’existence d’un fossé qui se creuse entre la rédaction et le président du directoire. Les rédacteurs du Nouvel Observateur ont été choqués par la succession de deux couvertures consacrées au changement d’image de Nicolas Sarkozy. Ils s’inquiètent de ce que leur journal puisse donner l’apparence d’une complaisance à l’égard du pouvoir bien peu compatible avec son identité et sa charte. La tentative de séduction du président en direction de la gauche démocratique, nommée « ouverture », ne doit pas passer par le Nouvel Observateur sans contre-enquête ni examen critique ».

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  13. Tiens donc, est-ce que le fromager aurait quelques problèmes avec certains ralliés de l'Ouverture ?
    Lu dans Libération
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    Le Haut Commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, fait savoir à l'exécutif, dans un entretien publié ce samedi dans le Journal du Dimanche, qu'il serait temps qu'il réagisse après la publication le 7 juillet de ses propositions pour refonder la politique en faveur des 16-25 ans.

    «Je me méfie du silence. Je serai plus serein quand le président de la République et le Premier ministre salueront l’attitude des partenaires sociaux et des associations qui ont réussi à converger vers des propositions communes.»

    «Je ne fais jamais de chantage à la démission, ni par voie de presse, ni en privé (…) mais je ne suis pas là pour regarder les choses ne pas se faire», prévient-il.

    Son Livre Vert propose notamment de «prendre en charge tous les jeunes jusqu’à 18 ans, et non plus jusqu’à 16 ans» et de «revoir de fond en comble» le système d’orientation. Pour Martin Hirsch, entre 500 et 600 millions d’euros sont nécessaires pour appliquer les premières mesures préconisées.

    Interrogé sur les positions de Nicolas Sarkozy et François Fillon sur certains projets «coûteux», Martin Hirsch dit ne pas en avoir parlé avec eux «depuis que la commission a remis ses travaux».

    «Mais on me laisse entendre que le président ne serait plus favorable au principe d’une dotation (pour aider les jeunes, ndlr) comme levier de l’autonomie alors qu’il y a deux mois lors d’une réunion de travail, il me semblait qu’il l’encourageait.»

    «Pour que les premières mesures voient le jour en 2010 c'est tout de suite qu'il faut prévoir des moyens!», alerte-t-il.

    Hirsch voit également comme un «très mauvais signal» le rejet d’un amendement à la loi sur la formation professionnelle, proposant d’interdire les stages hors d’un cursus de formation, conformément à une proposition de la commission jeunesse. «Ce n’est pas très respectueux des partenaires sociaux qui ont pris des risques», lance-t-il, en référence au Medef.

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  14. Une petite mise à jour....

    Martin Hirsch quitte de son plein gré le gouvernement. J'ai la passion de l'action publique, pas le goût d'avoir les deux pieds dans la politique. Après l'adoption du plan jeunes, fin septembre 2009, j'ai su que je ne prendrais pas d'autre chantier. J'avais lancé le RSA, élaboré une politique globale pour la jeunesse, incluant le service civique, je ne voulais pas courir après un autre sujet (…). Le 24 décembre 2009, j'ai donc dit à Nicolas Sarkozy que je ne voulais pas ternir ce que nous avions fait ensemble par un pas de trop, alors qu'il y avait un climat (débat sur l’identité nationale) dans lequel je ne me sentais pas l'aise (…) Je préférais revenir à des fonctions qui me permettaient de prendre un peu de champ sans déranger personne. Faire du vacarme ne m'intéresse pas.

    - Sur la notion de personnalité d'ouverture. L'équilibre est forcément délicat, avec cette manie de vouloir vous coller des étiquettes, alors que je ne me suis jamais considéré comme un pion d'une recomposition politique, ni comme une caution. On vous pousse à vous différencier ou à vous aligner, et je n'ai ni l'esthétique de la dissonance ni le tempérament du reniement.

    - Sur Sarkozy. Il ne porte pas de jugement mais éprouve de la gratitude. Il a respecté ses engagements. Sur le revenu de solidarité active, y compris son ouverture aux jeunes, il ne m'a jamais lâché. Il a pris des risques face à sa majorité.

    - Il y a un confort du pouvoir. C'est la raison pour laquelle, à mon arrivée, j'avais fait baisser mon salaire pour l'aligner sur celui de haut fonctionnaire que j'avais auparavant. Et il faut savoir ne pas être vissé à son fauteuil.

    - Ce qui ne tourne pas rond en France. D'abord, il existe une vraie coupure entre ceux qui détiennent le pouvoir économique, politique, intellectuel, et les autres. Ensuite, il y a une contagion de la méfiance, un manque du goût de l'aventure et de prise de risque. On glorifie ceux qui prétendent prendre des risques mais qui en réalité sont les mieux assurés, quand forte rémunération rime avec recette chapeau. Enfin, on n'est pas capable de démontrer que quand on demande un effort aux mieux lotis, ça bénéficie aux moins bien protégés. Cela pousse au conservatisme.

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  15. Le bilan que tire Martin Hirsch est intéressant. Il faudrait comparer avec les analyses qu'ont pu faire en leur temps les Edgar (Pisany et Faure) de leurs participations gouvernementales respectives. Mais ministre de de Gaulle, c'est tout de même autre chose que ministre de Sarkozy, je pense... Même Mendès-France fut ministre du général de Gaulle (en 45)...

    NB. Faure étant gaulliste d'origine, son expérience n'était pas celle d'un transfuge.

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