mardi 31 décembre 2013

A POIL DANS UN TONNEAU A BRETELLES




 Paul Klee, Conqueror, 1930


A poil dans un tonneau à bretelles

Monica

Notre époque de grande confusion éveille en moi un fort scepticisme. Gauche et droite: ces notions ont certes un sens, mais est-il toujours d'actualité? Sur certaines questions, oui: si les gouvernements de gauche et de droite mènent en Europe une même politique économique, avec quelques menues variantes, leurs politiques sociales sont différentes. Ainsi, pendant que le France adoptait le mariage pour tous, l'Espagne réduisait drastiquement le droit à l'avortement.

Il est clair que sur ces sujets, les appareils religieux pèsent de tout leur poids. La France est relativement préservée par le caractère laïc de sa constitution, mais pour combien de temps encore? On a vu  défiler en France des foules de pratiquants catholiques unis contre le mariage pour tous. Se sont mêlées à leurs manifestations des femmes portant le voile islamique. Toutes ces personnes défendaient, au nom de leur religion, ce qu'elles estimaient  être la loi immuable du Genre. Avec comme slogan: le mariage et la fonction parentale n'appartiennent qu'aux gens normaux, les hétérosexuels, et ils doivent être interdits aux "autres". Les Autorités des religions ont exprimé les mêmes réserves normatives.

La vieille Norme que les années soixante-huit étaient parvenues à limiter est en train de redresser la tête, bénéficiant d'un sacré lifting. Avec comme corollaire la réaffirmation décomplexée du sexisme à gauche comme à droite, chacune avec son style. Les luttes antiraciste, anticolonialiste et anti-islamophobie servent, à gauche, de caution. Tous les acquis des luttes menées par les gays et les féministes sont contestés et dénigrés: ils seraient pure émanation du "colonialisme blanc". Les critiques laïques des effets délétères des appareils religieux sont jetées aux orties, et remplacées par une défense et illustration des religions (Tévanian). La France doit battre sa coulpe d'avoir été colonisatrice et elle doit accepter sans aucune réserve sur son territoire les normes culturelles des Français originaires des pays colonisés.

Or ces normes, différentes de celles qui se sont développées en France, sont parfois hétérogènes, notamment quand elles sont légitimées par des croyances religieuses qui, en prescrivant des comportements, marquent en permanence les personnes, en tout lieu et à tout moment, du sceau visible de leur religion.  Cela n'aurait pas d'importance (ou aurait une seule importance épidermique) si la manifestation d'appartenance religieuse ne venait pas signifier l'infiltration du religieux dans l'espace commun, avec son cortège de normes spécifiques concernant l'alimentation, le genre, la sexualité, l'éducation, le vivre ensemble...

La France a considérablement réduit l'influence de la religion dominante, le catholicisme, en affirmant une laïcité peu partagée dans le monde, et de ce fait souvent incomprise. Cette laïcité, qui a rendu facultatif le caractère séculier de la religion, en a réduit le pouvoir de contrôle social. Elle est de ce fait apparue comme un garant de cohésion sociale, car elle évitait les guerres franches ou larvées de religions en définissant un espace commun idéalement neutre et en permettant le libre et digne exercice de tous les cultes religieux. Les personnes sont d'abord et avant tout des citoyens d'un pays, qui ont les mêmes droits et devoirs, qui partagent des valeurs communes cristallisées au cours de l'histoire et en constante évolution, et dont les croyances religieuses relèvent de l'intimité spirituelle.

Cet espace idéalement neutre est évidemment marqué par l'histoire de notre pays, où le catholicisme a été et reste la première religion. S'en étonner, s'en offusquer et vouloir le dénier est une aberration: ainsi que le dit Judith Butler, chaque pays a son histoire qui a déterminé des représentations, des normes et qui a forgé une psyché (1) dont il serait ravageur de nier l'existence. On voit ce que la dénégation de nos origines et de notre passé produit aujourd'hui: une montée des irritations contre les étranges et étrangers, les "autres" qui "voudraient nous envahir" et "piétiner nos valeurs, us et coutumes".

J'ai longtemps pensé que, à l'instar des gens de ma famille (originaire d'Espagne), tous les Français d'origine étrangère auraient à cœur d'adopter une "identité française" tout en préservant leur langue et certaines de leurs coutumes. Ils donneraient par exemple des prénoms à consonance française à leurs enfants afin que ceux-ci portent dans leur identité leur double appartenance. Ils apprendraient à maîtriser la langue française afin de pouvoir accompagner leurs enfants dans leur scolarité. Ils s'affranchiraient de certaines coutumes par trop marquées afin de pouvoir mieux s'intégrer au socle de valeurs communes (refus de l'excision, du mariage forcé, du sexo-séparatisme, du délit d'apostasie et de blasphème, mise à distance de la religion dans l'espace public...). Ils partageraient et diffuseraient des notions, valeurs, coutumes qui se sont affaiblies en France (la solidarité qui existe dans nombre de pays africains, par exemple).

Je mesure à quel point ma façon de penser a pris du plomb dans l'aile depuis 2009 (2). La France est de moins en moins une nation, prise qu'elle est dans les rets d'une mondialisation aux antipodes du réel internationalisme, qui est la coopération entre des nations autonomes et égales. Parler de "valeurs communes" est devenu un truc de has been "républicain laïcard" dans ce monde ballotté  soumis aux sauvages lois de la finance. La mondialisation capitaliste requiert pour s'imposer de faire exploser les frontières afin de permettre la libre circulation des capitaux et de la meilleure main d'œuvre: celle qui coûte le moins cher. Le corollaire est de supprimer la notion même de nation. Il n'y aura bientôt plus de Service public, plus d’État, le prétendu "fédéralisme européen" aura bouffé notre "jacobinisme", notre langue orale et  écrite est en perdition. Alors imaginer des valeurs communes relève de la franche rigolade...

Pour trouver un modus vivendi a minima, les personnes de cultures très différentes sont donc invitées par la gauche à opter pour le patchwork et le communautarisme. Chacun va vivre avec son clan, dans son quartier, avec sa religion, ses vêtements, ses coutumes, ses commerces, ses langues, ses valeurs, ses normes, en ayant de moins en moins d'échanges avec les "autres".  Le temps que l'État et le Service public survivront, il y aura des clashs pour le "droit à la différence religieuse" à la crèche, à l'école ou à l'hôpital. A la "préférence nationale" du FN, la gauche qui ne peut plus penser en termes de nation dialectique opposera sans se lasser une implicite "préférence immigrée". Puis, avec le délitement et la privatisation des espaces communs, c'est la loi des jungles qui prévaudra: jungle huppée des riches, jungle misérable des pauvres, qui vivront dans des rives de plus en plus éloignées. On en voit les prémisses aujourd'hui, avec la paupérisation économique et culturelle des écoles publiques et la fuite des classes moyennes vers les établissements scolaires privés, ou bien avec l'instauration de médecines à plusieurs vitesses. Ne parlons pas des jets de quenelles...

Mais attention: si à gauche, on a renoncé (à quelques exceptions près) à la Nation, à l'extrême droite on la couve avec grand soin dans le cocon du pire. De cela, je ne veux à aucun prix. Et vous?

Les derniers mots à Frédéric Lordon dont je partage chacun des mots de colère contre les errances de la gauche  (3):
"La colorimétrie des demi-habiles ne connaissant que deux teintes, toute mise en cause de l’Europe, fût-elle rendue au dernier degré du néolibéralisme, est le commencement d’une abomination guerrière, toute entrave au libre-échange est la démonstration manifeste d’une xénophobie profonde, toute velléité de démondialisation l’annonce d’un renfermement autarcique, tout rappel au principe de la souveraineté populaire la résurgence d’un nationalisme du pire, tout rappel au principe de la souveraineté populaire en vue d’une transformation sociale, la certitude (logique) du… national-socialisme, bien sûr ! Voilà sur quel fumier intellectuel prospère le commentariat européiste quand, à bout d’argument, il ne lui reste plus que des spectres à brandir.
Le pire cependant tient au fait que ces imputations, où le grotesque le dispute à l’ignoble, font sentir leurs effets d’intimidation jusque dans la gauche critique, terrorisée à l’idée du moindre soupçon de collusion objective avec le FN, et qui se donne un critère si bas de cet état de collusion que le moindre regard jeté sur une de ses idées par les opportunistes d’extrême droite conduit cette gauche à abandonner l’idée – son idée – dans l’instant : irrémédiablement souillée. A ce compte-là bien sûr, la gauche critique finira rapidement dépossédée de tout, et avec pour unique solution de quitter le débat public à poil dans un tonneau à bretelles. Comme on sait, sous couleur de ne pas donner prise aux accusations de « repli national», elle a laissé tomber de fait toute idée de mettre quelque entrave que ce soit au libre-échange puisque toute restriction à la libre circulation des conteneurs est une offense égoïste faite aux peuples des pays exportateurs – et la démondialisation y a été vue comme une inacceptable entorse à un internationalisme de principe. En bonne logique ne faudrait-il pas, à cette partie de la gauche, renoncer également à la critique de la déréglementation financière internationale au motif que l’extrême droite, elle aussi, en fait l’un de ses thèmes de prédilection, en conséquence de quoi la chose ne pourrait plus être dite?"

62 commentaires:

  1. Lucide et pertinente analyse d'une déstructuration sociale en cours.

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  2. Je vais mettre le lien de votre article sur MdP.

    j'imagine déjà les réactions...

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  3. Confirmation du clivage droite/gauche sur l'avortement
    en Espagne

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    1. C'est évident. Même si notre gogoche de gogols ne vaut pas mieux que la droite pour résister à la Phynance, elle est quand même largement moins tarée… De toutes façons on sait que nier la pertinence du clivage gauche/droite est toujours une posture de droite. Que ce soit par ruse ou par candeur. Mais c'est vrai que quand on voit la pieuse gauche tévanianesque égrener son chapelet…

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  4. A propos de la quenelle, un très bon article concernant le piège de cette fausse rébellion pour les jeunes de banlieue

    Sur la rive des pauvres, certains bateleurs jouent du pipeau..

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    1. A propos de la quenelle, un très bon article concernant le piège de cette fausse rébellion pour les jeunes de banlieue

      Iléou, cet article ?

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    2. Zut alors, la molle quenelle ne marche pas. Je recommence:
      la molle quenelle

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    3. Très bon, je confirme !

      Je crois que je vais le poster sur certains blogues pro-DD chez Plenel le pervers...

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  5. Question économie, la gauche hollandaise ne dévie pas d'un pouce de la ligne sarkoziste.
    Au cours de son discours de vœux, Hollande a confirmé son choix de la politique dite de l'offre: c’est en aidant les entreprises que l’économie repartira. Il a promis « un pacte de responsabilité pour les entreprises ». Ce sera probablement: moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités, avec l'espoir d'une augmentation des d’embauches, le tout agrémenté d'un peu de dialogue social.

    Cette politique de l’offre prévoit de restaurer les marges des entreprises pour relancer l’activité (au contraire de la politique de la demande, passant par des programmes de l’État et la hausse du pouvoir d’achat des Français).

    Corollaire: la première de ses priorités de l’année 2014 est la baisse des dépenses publiques. « Nous devons faire des économies partout où cela sera possible. C’est vrai pour l’État, pour les collectivités locales (…), et pour la Sécurité sociale, qui doit en terminer avec les excès et les abus."

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    1. Il a bien raison !
      Cette politique fondamentalement droitière a échoué partout : il est donc parfaitement normal qu'un Moi-Président de gauche s'y adonne avec une passion obstinée, à quatre pattes sur un tonneau pour faire rire les petits enfants.

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    2. Le président Hollande est récompensé de nos efforts:
      « Quand j’entends le président de la République parler d’un pacte de responsabilité, je suis satisfait », déclare Pierre Gattaz, le patron du Medef, dans un entretien au Monde. « Il a lancé le projet général de sortir le pays de l’ornière et a montré un cap qui nous va bien », ajoute le patron des patrons, signalant qu’il avait, lui, proposé un « pacte de confiance » dont « le contenu est très proche ».

      Pierre Gattaz demande que l’on passe désormais de « la parole aux actes ». Et il réclame une baisse des prélèvements sur les entreprises, à hauteur de 100 milliards d’euros, sur cinq ans : « 50 milliards sur le coût du travail et 50 milliards sur les impôts ». Mais pour cela, complète-t-il, « il faut baisser la dépense publique ». Et « les 50 milliards d’effort annoncés par Jean-Marc Ayrault » sont insuffisants. « L’idéal » pour le patron des patrons « serait de faire 100 milliards d’économies de dépenses publiques en cinq ans ». Soit 20 milliards d’euros, ou 1,7 % par an : « Dans une entreprise en crise, ce n’est rien du tout », assure-t-il.

      Quant à l’allègement de 50 milliards du coût du travail, Pierre Gattaz sait aussi où le trouver : « Il y a deux postes qui pèsent sur le travail de manière absurde : la famille et la maladie. » « Le président de la République a parlé d’abus de la protection sociale. Il a voulu montrer qu’il n’y a pas de dogme. Là, j’ai applaudi, il faut y aller », déclare le patron du Medef.

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    3. Finalement, Hollande est un bon Président. Un bon Président pour les chats noirs, pour les chats blancs et pour les chats à rayures. C'est juste pour les souris que c'est pas terrible terrible et si j'osais je dirais même plus. (Je me réfère là à une analyse politique qui fait autorité. Si vous faites partie des douze personnes qui ne la connaissent pas encore, voici de quoi vous mettre à niveau : le Pays des souris

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    4. Ce monsieur Gattaz, du parti des chats, dit très clairement que la lutte des classes est arrivée à un tournant et qu'il serait temps d'arrêter de rigoler. Qu'est-ce que c'est que ces histoires de protection sociale ! Ça suffit à la fin ! Cette famille et cette maladie qui "pèsent sur le travail" (entendre "sur nos profits") cela devient intolérable. Il faudrait que les inférieurs (vous et moi : les classes populaires et moyennes) comprennent que le vingtième siècle est terminé, archaïque, périmé. Nous allons maintenant entrer enfin dans la modernité retrouvée du dix-neuvième, balayant les absurdités populistes du Conseil National de la Résistance qui ont fait tant de mal à la France (des 200 familles).
      Bon, le problème c'est que les classes populaires et moyennes, dans l'ensemble, elles n'y croient guère à la lutte des classes. Elles pensent même que c'est très vilain ce truc, on doit pas en parler à table.
      Alors elles font comment pour se défendre ?
      C'est simple : elles se défendent pas. Elles votent pour les chats. Et à défaut de mettre la souris Mélenchon en prison, elles disent que c'est une très vilaine souris qui dit des gros mots et qui fait peur aux enfants comme c'est pas permis.
      Et si on se relisait un peu de La Boëtie : "De la servitude volontaire". Écrit sous François Ier. Par un gamin de 18 ans…

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  6. Dans un article Christophe Lemardelé dénonce d'une façon très pertinente les préjugés partagés par les racistes et les antiracistes. Il se focalise sur la notion de "nauséabond", fort usitée. On pourrait y ajouter celle du "vomi" qui éclabousse nombre de fils de commentaires de Mediapart.

    Voici un passage:
    L’antiraciste (…) comme le raciste, transpose sur l’olfaction quelque chose qui le dérange et qui n’a rien à voir avec ce sens, de manière également à retrancher le raciste de la commune humanité. Et, comme le raciste, il en vient à avoir des points de vue quelque peu déterministes : le raciste croit en une différence de nature entre les hommes, donc définitive, l’antiraciste renvoie volontiers le raciste à sa maladie mentale sans autre précision clinique - il est plus facile de dire que Hitler était un monstre au ban de l'humanité plutôt qu'un homme à tenter de comprendre dans ses dimensions psychologique, sociologique et historique. Autant dire que les deux champs de « pensée » sont inconciliables et irréconciliables.
    Cette position uniquement morale de l’antiracisme depuis la fin du siècle dernier fait que l'antiraciste s’affranchit de toute explication historique et scientifique concernant les idées racialistes et racistes, se contentant de dénoncer, de légiférer et, finalement, de prononcer des accusations graves avec une certaine légèreté, banalisant les termes de racisme et d’antisémitisme – l’antiraciste n’a généralement pas lu Les langues du Paradis. Aryens et sémites, un couple providentiel de Maurice Olender ou autre livre aussi rigoureux historiquement et anthropologiquement qui démontre que la croyance « scientifique » aux races était propre à une époque que nous avons heureusement quittée après 1945 avec, notamment, le Race et histoire de Lévi-Strauss.

    La confusion, d’ailleurs, existant entre xénophobie et racisme, les assimilant l’un à l’autre au profit du second, conduit à voir du racisme et de l’antisémitisme partout. Et le président de la République d’entonner le refrain antiraciste sans nuance, refusant de voir que cet antiracisme est précisément en train de nourrir la xénophobie au point de la faire évoluer vers une véritable, si l’on suit le titre du livre de l’anthropologue Jean-Loup Amselle, Ethnicisation de la France. Car, c’est prendre les gens pour des imbéciles que d’aller chaque année au repas du CRIF pour ensuite se faire le champion de la lutte contre le racisme et, surtout, l’antisémitisme tout en prônant les vertus non communautaristes de la République.
    Le 2 poids 2 mesures est si bien intégré par une partie de la population française, que l’on stigmatise si souvent pour ses origines sociales ou/et culturelles, religieuses et géographiques, que les antiracistes participent autant que tout xénophobe à la division du pays et, donc, à son ethnicisation. Répéter constamment l’accusation d’antisémitisme – devenue anathème puisque la Shoah, tout comme la laïcité (un comble pour cette notion « areligieuse »), est dite sacrée à entendre certains : le sens des mots, tout de même… – suivie du terme « nauséabond » ne fera qu’entériner la fracture profonde qui se dessine entre ceux perçus comme gens du système et ceux qui se perçoivent exclus de ce même système, qui ne se reconnaissent en tout cas pas dans les discours de ce « système » prompt à les accuser sans les défendre.
     

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  7. Publiée hier sur le site de Cheminade (hi hi), cette information:

    Le Conseil constitutionnel vient de donner son verdict : le Projet de loi de finances pour 2014, voté le 19 décembre, ne pourra contraindre les collectivités territoriales à payer les emprunts toxiques qui leur ont été refourguées. Pas possible pour le gouvernement de se faire la petite frappe de la finance – pour l’instant.

    C’était quand même gros ! Nombre d’avocats, la Fédération hospitalière de France, l’Association pour la légalité des opérations et mouvements bancaires, des maires de l’Association des acteurs publics contre les emprunts toxiques, et les 79 élus locaux et parlementaires qui s’étaient joints à notre pétition, ont tous affirmé leur totale opposition à l’Article 60 [1] du Projet de loi.

    Le gouvernement créait d’un côté un fonds de soutien destiné aux seules collectivités territoriales, et d’un autre empêchait ces dernières, ainsi que toute personne morale (hôpitaux, associations, entreprises, etc.) de contester devant la justice les contrats de prêts dans lesquels les banques avaient pu « oublier » d’indiquer le taux effectif global (coût réel de l’emprunt). En plus de défendre le seul intérêt des banques et de faire obstruction à la justice, le gouvernement s’était fait grossièrement inégalitaire... L’Article a été retoqué ce 29 décembre par le Conseil constitutionnel. Le fonds de soutien sera certes créé mais les procès en cours continueront.

    Cela constitue une réelle petite victoire. Car si Bercy, qui ne tient pas à faire le tri des dettes et des activités bancaires, a immédiatement annoncé qu’une nouvelle proposition serait faite, plusieurs verdicts de justice sont attendus prochainement. Si de nouveaux élus gagnent leurs procès contre Dexia, et donc contre le gouvernement garant des actifs toxiques de la banque, ce seront autant de nouvelles occasions de montrer le réel visage de l’ennemi des peuples.

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    1. Certains voudraient interdire le geste de la quenelle. La position de Maître Eolas, apparaît comme pleine de bon sens.

      Si aucun geste n'est interdit, certains peuvent se révéler injurieux en fonction du contexte. Eolas ajoute: Incriminer un geste en dehors de tout contexte serait exceptionnel. En France, il y a une exigence constitutionnelle de clarté et de nécessité des délits. Clarté, cela veut dire que tout citoyen normalement constitué doit savoir, sans l'ombre d'un doute, s'il commet ou non un délit. Il faut aussi que le geste soit défini avec précision. Je ne vous explique pas la difficulté de décrire une quenelle. Je n'en connais pas une qui soit faite de la même façon. Quel serait l'angle du bras ? La position de la main gauche ? Et celle de la main droite ? Vouloir interdire un geste, quel qu'il soit, n'a aucun sens. Cela aboutirait à des discussions absolument stupides devant les tribunaux. Ce n'est pas le geste qui devrait déranger, mais l'idéologie qui est exprimée derrière.

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  9. En effet, pour être aussi bête il faut être vraiment con, comme n'a pas su s'en aviser ce Meyer Habib (qui lui n'est pas footballeur mais avocat et politicien (de droite, ouf…) montrant par là que s'il n'y a pas de sot métier tout corps de métier peut compter des sots dans ses rangs.

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  10. Des ébauches de solutions de survie. Par exemple le souverainisme alimentaire ;-) Eh oui!

    Territoires

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  11. Une excellente œuvre satirique, de Pawel Kuczynski

    ICI

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  12. Dans un article, Daniel Makonnen, responsable de la communication à la LICRA, s'inquiète des énoncés de haine qui se diffusent sur le Net: les guerres intercommunautaires font rage.

    ICI

    Je ne sais pas si les pensées et paroles de haine sont si nouvelles : tant qu'il n'y avait pas le Net, elles s'échangeaient dans des cercles plus fermés. En même temps, la multiplication des communautés, lobbys, réseaux et groupes s'intensifiant sur fond de déstructuration sociale, cela n'aurait rien de surprenant. Hélas.

    Que propose Makonnen pour lutter contre la haine sur internet?

    Pour faire respecter les principes républicains sur le web, il y a d'abord un travail juridique important à réaliser. Le gouvernement doit adopter une législation souple et efficace pour réprimer le racisme sur le web. Les acteurs du web (Google, Facebook et Twitter principalement) doivent également respecter la loi française en termes de lutte contre les discriminations. C'est un travail sur le long terme qui requiert une vraie volonté du législateur, ainsi qu'une voix forte et unie de la société civile, représentée notamment par les associations antiracistes.

    À l'échelle de l'individu, il est possible dès aujourd'hui de lutter contre le racisme sur internet en poussant les hébergeurs à faire fermer les sites ou comptes à caractère raciste, antisémite, sexiste ou homophobe. C'est l'affaire de quelques réflexes à prendre au quotidien:

    Signalez les sites web racistes, homophobes et négationnistes au gouvernement via la plateforme Pharos.
    Utilisez les formulaires de signalement sur Facebook, YouTube et Twitter dès que vous tombez sur un contenu contrevenant aux lois contre les discriminations.
    Sur Twitter, appuyez-vous sur les Twittos influents (plus de 500 abonnés) pour qu'ils vous aident à relayer vos demandes de signalement. Plus les alertes sont nombreuses, plus Twitter agit rapidement.

    Cet activisme du clic doit se faire chaque jour, et nous devons le pratiquer massivement. Nous sommes à l'ère des données: le combat sera gagné quand nous pourrons opposer aux milliers de contenus racistes publiés sur internet nos milliers de données antiracistes. Contre la haine sur le web, la guerre est déclarée! Et la bataille est quotidienne.

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  13. Merci à Netmamou de cette information:

    Le constat est douloureux, mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, le Front national réussit bien mieux que le Front de gauche à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche "radicale" qu’à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme ! Tel est le paradoxe analysé dans ce livre. Paralysé par la peur de dire "la même chose que Le Pen", le Front de gauche s’enferme dans trois contradictions. Il veut restaurer la souveraineté populaire mais ne défend plus la Nation, seul espace possible pour une réelle démocratie. Il lutte pour une "autre Europe", sociale et solidaire, mais n’assume pas la nécessaire rupture avec l’ordre juridique et monétaire européen. Il est anticapitaliste mais renonce au protectionnisme contre le libre échange mondialisé qui brise toutes les résistances. Souveraineté nationale, désobéissance européenne et protectionnisme : tels sont les trois sujets tabous dont la gauche radicale doit se ressaisir, au lieu de les abandonner au Front national qui a beau jeu de se présenter comme le seul protecteur du peuple français face à la pression des marchés et à l’Europe ultralibérale.

    Aurélien Bernier, La gauche radicale et ses tabous : Pourquoi le Front de gauche échoue face au Front national, aux éditions du Seuil, Paris, janvier 2014, 171 pages, 17 euros.

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  14. De Bernard Cassen, président d'honneur d'Atac.
    Première partie.

    À l’occasion de chacune des quatre élections au Parlement européen qui ont suivi le traité de Maastricht (1992), les candidats des partis socialistes et sociaux-démocrates avaient promis, la main sur le cœur, que, cette fois, l’Union européenne (UE) allait enfin devenir « sociale » et plus uniquement marchande. Nul doute que l’on entendra à nouveau cette litanie d’ici le scrutin du 25 mai prochain.

    Il serait inexact de dire que l’UE ne s’est pas préoccupée de questions sociales. Le problème est qu’elle l’a fait à sa manière, dans la logique de traités ultralibéraux, par des mesures subordonnant les droits des travailleurs aux impératifs de la concurrence et des « libertés » – dites « fondamentales » – de circulation du capital, des biens, des services et des individus, (c’est-à-dire de la main d’œuvre). L’antisocial est aussi du social ! A cet égard, la directive sur les travailleurs détachés est un cas d’école. Elle en dit plus long que tous les discours sur le projet de société que propose la construction européenne dans sa forme actuelle.

    Cette directive, qui date de 1996, comporte des dispositions relevant de la plus élémentaire justice, et donc sur lesquelles il n’y a quand même pas matière à s’extasier comme le font certains européistes : elle prévoit qu’un salarié d’une entreprise d’un pays A « détaché » temporairement pour travailler dans un pays B bénéficiera des mêmes droits que les travailleurs de ce pays B en matière de salaire minimum (quand il existe), de congés payés, d’horaires et de normes de sécurité.

    Jusqu’ici rien à redire. Mais, rompant avec ce principe d’harmonisation au sein de chaque pays, la directive prévoit aussi que les cotisations sociales, indûment désignées comme des « charges » dans le lexique du patronat, et qui visent à financer la Sécurité sociale et les caisses de retraite restent celles du pays A. Et c’est par ce biais que se mettent en place les conditions d’un dumping social généralisé.

    Ces cotisations sont en effet très variables d’un pays à l’autre. Elles représentent 17, 9 % du salaire en Croatie, 26 % en Pologne, 39,4 % en Allemagne et 51,7 % en France. En toute légalité, un employeur français ou allemand, pour ne prendre que ces deux exemples, a donc tout intérêt à recruter un travailleur d’un autre pays de l’UE à faibles cotisations sociales plutôt qu’un travailleur français ou allemand ayant les mêmes qualifications. Cette concurrence entre salariés de nationalités différentes entraîne déjà des réactions xénophobes dont les partis d’extrême-droite ne peuvent que tirer profit.

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    1. Seconde partie Cassen.

      Le comble est que cette légalité, déjà outrageusement favorable aux employeurs, fait de surcroît l’objet de fraudes massives, faute de moyens et surtout de volonté politique de les combattre chez les gouvernements les plus libéraux, en premier lieu ceux de l’Europe de l’Est et du Royaume-Uni. Les patrons-voyous ne peuvent que se féliciter de la diminution des effectifs de fonctionnaires – figure imposée de tous les plans d’austérité européens –, dont ceux des inspecteurs du travail qui croulent déjà sous le nombre de dossiers à traiter. En France, le nombre de travailleurs détachés s’élevait officiellement à 170 000 en 2012 et à 220 00 en 2013, soit trente fois plus qu’en 2000 ! Selon le ministère du travail, leur véritable nombre serait même de l’ordre de 300 000. D’autres sources parlent de 350 000.

      Pour l’ensemble de l’UE, le nombre de ces travailleurs, certainement sous-estimé, est officiellement de 1,5 million. Le phénomène cesse donc d’être marginal – comme on a tenté de le faire croire ici ou là – pour devenir un élément important de la « compétitivité » des entreprises. Il s’agit d’une politique délibérée de délocalisation de la main d’œuvre des pays les moins-disant sociaux vers les mieux-disant, et qui est le pendant des délocalisations d’entreprises en sens contraire. Dans les deux cas, le but visé est de faire chuter le « coût » du travail.

      La crainte panique que le boulet de la directive de 1996 et des scandales auxquels elle donne lieu ne vienne pourrir la campagne des partis de gouvernement pour les élections européennes a conduit Paris et Berlin à demander au Conseil européen réuni le 9 décembre de se saisir de la question. Cette réunion a débouché non pas sur l’abrogation de la directive de 1996, mais simplement sur l’adoption d’un nouveau texte portant sur son « application », notamment par le renforcement des contrôles – mais avec quels contrôleurs ? – et la responsabilisation conjointe des donneurs d’ordre et des sous-traitants.

      La seule mesure pouvant mettre fin à cette modalité de dumping social – qu’aucun dirigeant gouvernemental ne préconise, tout en prétendant s’étouffer d’indignation, comme le ministre du travail Michel Sapin – serait d’aligner les cotisations sociales par le haut, que ce soient celles du pays de détachement ou celles du pays d’accueil. Dans la très grande majorité des cas, il s’agirait de celles du pays d’accueil, par exemple en cas de détachement d’un travailleur polonais en France. La différence entre le montant des cotisations françaises et polonaises pourrait – mais ce n’est que l’une des multiples possibilités – abonder le budget du Fonds social européen.

      Le maigre bilan du Conseil européen du 9 décembre a été présenté comme une grande « victoire » du gouvernement français qui a réussi à détacher la Pologne du bloc ultralibéral composé du Royaume-Uni et de 6 autres Etats qui ont intégré l’UE en 2004 ou 2007, et qui détenait jusqu’ici une minorité de blocage contre toute révision, si timide qu’elle soit, de la directive de 1996. C’est quand même se contenter de peu car cette dernière, la racine du mal, reste intégralement en vigueur ! En tout cas, ce n’est certainement pas ainsi que l’on convaincra les citoyens de la vocation sociale de l’Union européenne…

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  15. Dans un livre intitulé "Fractures françaises", Christophe Guilluy évoque l'émergence d'un groupe "Blancs" en France. Selon lui, les propos de Valls à Evry montrent que l’émergence d’une société multiculturelle et multiethnique tend à imposer mécaniquement aux individus des identités ethniques ; y compris à des groupes ou à des citoyens qui ne s’y réfèrent pas.

    Cette ethnicisation de « l’autre » est d’autant plus sensible qu’elle se réalise à un moment où le sentiment d’appartenance à la Nation recule. Le fait d’être ou non « français » pèse ainsi de moins en moins face au sentiment d’appartenance culturelle ou ethnique. Ce processus d’ethnicisation de « l’autre » permet non seulement de le maintenir à distance, mais aussi de se définir. Si l’ethnicisation des minorités « maghrébines » et « noires » par la majorité « blanche » est connue, en revanche l’ethnicisation des « Blancs » dans les quartiers à forte population immigrée est rarement prise en compte. Dans les quartiers et villes multiculturel, les « Blancs », hier « Français » ou « Gaulois », sont pourtant de plus en plus désignés comme « Blancs », parfois comme « colons ».

    Cette tendance est le signe d’une profonde régression et indique peut-être les prémices d’un changement de modèle, le citoyen laissant la place à un individu qui se définirait d’abord par ses origines ethniques. Si le poids de l’Histoire (les guerres de Religion, la colonisation, la période de Vichy) et le cadre républicain empêchent encore cette dérive, l’évolution est préoccupante. De plus en plus de jeunes font la découverte d’une identité ethnique à laquelle ils ne s’étaient jamais référés. En effet, le sentiment « minoritaire » exacerbe la question ethnique. C’est vrai pour les minorités visibles ; c’est désormais le
    cas pour les « Blancs » qui vivent dans les mêmes quartiers, parfois en minorité. Ce constat n’est pas le signe d’un basculement racialiste de type américain, mais il montre que l’instabilité démographique contribue à façonner une identité ethnoculturelle.

    En évoquant la présence, ou l’absence, des « Blancs », Manuel Valls a posé en réalité la question de la cohésion sociale et de son corollaire : pourquoi les « Blancs » quittent-ils les quartiers ethnicisés, et surtout pourquoi ne s’y installent-ils plus ? S’agit-il de racisme, d’un refus du « vivre ensemble », de la peur d’être ostracisés ou simplement d’un refus de se sentir minoritaire ? Il est d’autant plus urgent de répondre à ces questions que les dynamiques migratoires montrent que le processus d’ethnicisation des territoires va se poursuivre et qu’il s’accompagnera de plus en plus d’une substitution de population. À partir d’un fichier de l’Insee nommé Saphir, les démographes Bernard Aubry et Michèle Tribalat ont pu analyser l’évolution entre 1968 et 2005 de la part des jeunes de moins de dix-huit ans d’origine étrangère. Ce fichier qui prend en compte le pays de naissance des parents permet d’étudier l’évolution de la part des jeunes d’origine étrangère, c’est-à-dire « vivant avec au moins un parent immigré », dans la société française. A contrario, les enfants « d’origine française » vivent avec des parents nés en France. Pour la première fois, une étude consacrée aux flux migratoires permettait de cerner la question de la concentration ethnique et le processus de substitution de population. Ainsi, les chercheurs expliquent l’augmentation de 45 % des jeunes d’origine étrangère entre 1968 et 1999 par la conjonction de la baisse du nombre d’enfants de parents nés en France de parents français (−14 %) et de la hausse du nombre de ceux de parents immigrés (+33 %). On observe par ailleurs sur la même période que la part des jeunes originaires d’Europe du Sud a fortement diminué tandis que celle des jeunes d’origine maghrébine était multipliée par 2,6.

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  16. Suite

    Si la situation de l’Île-de-France est exceptionnelle du fait de la très forte concentration de la population étrangère et de la taille de l’agglomération parisienne, elle n’en illustre pas moins un processus qui touche l’ensemble des grandes villes. La région parisienne enregistre le plus grand nombre d’arrivées de populations étrangères, notamment en provenance du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, de Turquie et d’Asie. Dans le même temps, cette région compte aussi le plus grand nombre de départs d’individus d’origine française ou européenne, souvent ouvriers et employés. Ce « chassé-croisé » entre d’une part des couches populaires d’immigration récente et extra-européennes et d’autre part les catégories populaires et moyennes d’origine française et d’immigration ancienne décrit une dynamique de substitution de population et d’ethnicisation à l’échelle de la région-métropole.

    Le département de la Seine-Saint-Denis est emblématique de ce basculement démographique. Entre 1968 et 2005, la part des jeunes d’origine étrangère est passée de 11,5 % à 18,1 % en France, de 16 % à 37 % en Île-de-France et 18,8 % à 50,1 % (en 1999) en Seine-Saint-Denis. Dans le même temps, toujours en Seine-Saint-Denis, la part des enfants dont les deux parents sont nés en France n’a cessé de décroître : la déperdition totale a été de 41 % contre 13,5 % au niveau national. La Seine-Saint-Denis a ainsi perdu 110 000 enfants de deux parents nés en France et a gagné 103 000 enfants dont l’un des deux parents est né en France. La provenance des enfants d’origine étrangère s’est aussi modifiée sensiblement. La proportion de jeunes d’origine maghrébine a été multipliée par trois (de 7,7 % à 20,5 %) en trente ans, tandis que celle des jeunes d’origine subsaharienne, quasiment nulle en 1968, est passée à 12 % en 1999. Pour la démographe Michèle Tribalat, la conjonction « d’une formidable croissance de la jeunesse d’origine étrangère et d’un recul de celle d’origine française » traduit, dans ce département, un processus de substitution.

    L’analyse de l’évolution du peuplement de quelques communes d’Île-de-France permet de mesurer l’ampleur de cette révolution démographique où les minorités d’hier sont devenues majoritaires. Quelques exemples donnent à saisir l’importance du phénomène. Entre 1968 et 2005, la part des jeunes d’origine étrangère est passée de 22 à 76 % à Clichy-sous-Bois, de 23 à 75 % à Aubervilliers, de 22 à 74 % à La Courneuve, de 23 à 71 % à Grigny, de 12 à 71 % à Pierrefitte-sur-Seine, de 30 à 71 % à Garges-lès-Gonesse, de 28 à 70 % à Saint-Denis, de 19 à 67 % à Saint-Ouen, de 20 à 66 % à Sarcelles, de 17 à 66 % à Bobigny, de 21 à 66 % à Stains, de 21 à 65 % à Villiers-le-Bel, de 12 à 65 % à Épinaysur-Seine, de 10 à 65 % à Mantes-la-Jolie, de 14 à 64 % à Pantin, de 16 à 63 % à Bondy, de 18 à 62 % aux Mureaux, de 19 à 62 % à Sevran et de 9 à 61 % à Trappes. Compte tenu de l’intensité des flux migratoires, les communes de la région parisienne sont les plus concernées, mais les métropoles régionales enregistrent aussi des transformations rapides. La banlieue lyonnaise est évidemment concernée, notamment Vaulx-en-Velin, où la part des jeunes d’origine étrangère est passée de 41 à 61%.

    Cette liste non exhaustive fait essentiellement état de banlieues classées sensibles. Ces communes sont effectivement celles où la part des jeunes d’origine étrangère est la plus forte. Mais il apparaît que cette évolution démographique dépasse désormais le cadre des seules banlieues sensibles et concerne des communes et quartiers plus « bourgeois » de villes-centres. Contredisant l’association entre ethnicisation et paupérisation, on remarque ainsi que certains territoires bénéficient dans le même temps d’un processus d’embourgeoisement et d’ethnicisation.

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    1. Même si quelques territoires bénéficient d'un embourgeoisement, la majorité d'entre eux sont en paupérisation galopante, avec une ethnicisation croissante. On comprend mieux, au vu de ces chiffres, pourquoi les conflits s'exacerbent, avec une radicalisation des extrêmes...

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  17. A propos de Fractures françaises (2010), et plus généralement du travail de Christophe Guilluy, quelques articles:

    MARIANNE 1

    MARIANNE2

    SLATE

    Il est vraiment dommage que la gauche ne se soit pas penchée sur ces travaux, car cela aurait permis d'analyser les argumentaires du FN autrement qu'en parlant de "fantasmes", de "fascisme", de "racisme" et tutti quanti ! GRRR

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    1. Si l'on tient compte
      - de ces changements démographiques saisissants dans un certain nombre de villes,
      - de l'échec retentissant des politiques (droite et gauche) à intégrer dignement les populations d'origines socioculturelles différentes dans la république,
      - de l'offensive des appareils religieux intégristes, notamment de l'islamisme radical financé
      avec force moyens par le Qatar et l'Arabie Saoudite,
      - de la pente réactionnaire prise par la gauche depuis pas mal d'années, dont le programme se résume à débusquer les "rouges bruns" dans ses propres rangs,

      on comprend mieux à quel point les questions qui fâchent ont été escamotées, permettant la tranquille prospérité de l'extrême droite.

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  18. A poil dans un tonneau de quenelles? Et ça s'écharpe à gauche, les pour et contre Dieudonné, les sens de la quenelle, est-ce qu'il est raciste, fasciste, antisémite...

    Ce que je vois c'est qu'il fédère autour de lui des antisionistes, des antisémites, des jeunes de banlieue "antisystème" qui ont envie d'exprimer leurs mauvais sentiments et de rire de certaines communautés. Dieudonné est le symptôme des clivages intercommunautaires et aussi de classes.

    Vouloir le faire taire, ce serait encore une fois une erreur. Comme c'est une erreur de pousser des cris d'orfraie et de pas analyser la situation pour comprendre ce qui se passe.

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  19. Pendant que les gens s'agitent sur la quenelle, le gouvernement prend des décisions vachement écologiques! Et hop, il favorise l'élevage inhumain des cochons. Sans doute veut-il faire plaisir aux patrons qui circulent en bonnet rouge.

    pauvres cochons

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    1. Pauvres cochons, pauvres riverains, pauvres nous tous ! Commenter les actes et les renoncements de ce gouvernement est à la fois démoralisant et fastidieux. Comme j'aimerais pouvoir m'écrier, au moins de temps en temps : bravo ! Ne serait-ce que pour éviter de me répéter car je finis par avoir l'impression d'être un disque rayé, ce qui n'est pas grandiose pour l'estime de soi. Mais rien à faire. Il y a eu le mariage pour tous et c'est tout. Bon, ce n'est pas exactement rien mais avouez qu'1 (une !) mesure qui peut nous laisser rêver qu'on est gouvernés à gauche, je suis pas sûr que ça va le faire pour tout le quinquennat...

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    2. Les étrennes du gouvernement à l'élevage industriel

      04 janvier 2014

      Par Jean-Paul Richier

      Avec le décret n° 2013-1301 du 27 décembre 2013 paru au Journal Officiel du 31 décembre, les éleveurs industriels de porcs peuvent dire merci au gouvernement.

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    3. Décidément les patrons ont toutes les étrennes, d'ailleurs Gattaz est très content de Hollande.

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  20. Sur Vallsozy, texte de Denis Robert. Je viens de le mettre chez Plenel !
    ...............

    L’unanimité médiatique et politique autour de Valls m’est pénible. J’ai entendu dire ce matin sur BFM qu’avec certitude sa nomination à Matignon n’était plus qu’une question de temps, que Hollande l’avait choisi dès décembre compte tenu de sa poigne et de sa popularité, qu’il attendrait sûrement l’après municipale pour l’annoncer. J’ai vu ce même Valls rouler les yeux et les mécaniques sur Canal hier soir. Genre, Dieudonné est un salaud, je vais me le faire. C’est exactement en ces termes que la partie se joue. Si Valls avait dit : nous allons porter plainte. Si Valls avait joué la collectivité, l’idéal de justice en faisant confiance au droit et aux Institutions, s’il avait laissé faire la justice et attendu que la sentence tombe, je n’aurais rien à dire. Là, il nous la fait à la Sarkozy. Je ne vois aucune différence entre eux. Quand Valls dit qu’il va faire interdire les spectacles de Dieudonné ou que ce salopard n’est pas un humoriste mais un homme politique haineux et raciste, il incarne la loi, décide de ce qui est juste, de ce qui est un spectacle ou un meeting, avant que la cause ne soit entendue ou débattue. Il se moque du monde. Filippetti ou Taubira auraient dû l’ouvrir et lui dire de ne pas empiéter sur leurs plates bandes. Elles n’ont rien dit, puis, coincées, ont approuvé. On voit bien que ce qui se joue entre eux est ailleurs, dans le futur casting gouvernemental. Mais passons… Valls, comme Sarkozy – même poids plume, mêmes communicants, même manière d’exhiber sa nana dans Match (putain quelle honte), agit en ce moment en sniper sans s’en remettre à la loi, au droit, à la justice. Il se la joue frère et protecteur de la communauté juive (c’est lui qui le dit et utilise ces mots). C’est une posture minable, une attitude de cours de récré. Tare ta gueule, man. C’est de la branlette politique à courte vue. Valls s’identifie aux juifs qu’il dit humiliés par le méchant M’bala M’bala. Mais l’autre est grand, con et costaud. C’est vraiment comme à l’école. C’est de ce niveau. Putain, il a retroussé ses manches, il va lui faire une super prise et lui casser sa gueule.

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  21. Suite :

    Valls est passé à l’acte fin décembre sans en référer à Matignon ou à l’Elysée. Et évidemment encore moins aux gonzesses du gouvernement. C’est son côté petit macho teigneux. Comme l’autre, je vous dis. Et Hollande, en caricature de lui même… Vous savez, le petit gros genre premier de la classe qui réfléchit toujours trop et laisse faire les copains avant de prendre sa décision. Chaque jour en ce moment, je me dis que je vais la fermer et passer à autre chose. Mais chaque fois, le spectacle politique et médiatique me plombe. Je vois la catastrophe arriver. Réfléchissez deux secondes… Imaginons que Valls l’ait bouclé entre Noël et Nouvel An, qu’il se soit contenté de faire trempette en Bretagne… Que se serait-il passé avec Dieudonné, Soral et toute cette bande d’allumés ? Que dalle. On n’en aurait pas parlé. On aurait peut-être parlé de la courbe du chômage, des Goodyear, des océans pollués ou des banquiers qui continuent à nous siphonner. Mais non, ce trou du cul de Valls l’a ramené. Il a réagi en Grand frère voulant se taper le méchant. Il est passé à l’acte sans médiation. Un coup de force politique et médiatique. Et ces éditorialistes ou ces patrons de journaux qui cherchent des postes lui ont emboîté le pas. C’est ça la politique, man. Et bien, non. Ça, c’est faire de la politique. C’est user de stratagème pour arriver au pouvoir, c’est penser que la fin justifie les moyens. La politique, c’est de la réflexion, du recul, de la dignité. Là, c’est indigne. En montant en épingle à des fins politiques un événement qui ne le méritait pas, Valls –et maintenant le gouvernement- joue avec les allumettes. Dieudonné est devenu une vraie rock star. La rock star des pauvres et des désorientés… Certes, mais ils sont nombreux.

    Pire, la France est devenue en deux semaines antisémite. Je rentre des US. Tony Parker le frenchy, sa quenelle foireuse et son pardon aux associations juives a fait la une de toutes les télés et des journaux. D’ailleurs Valls s’en est vanté sur Canal hier pour montrer que les artistes comme Alexandre Astier (le mec de Kaamelot) qui s’élevait contre l’interdiction du spectacle de Dieudo, était un Français moins valeureux que Parker le concupiscent. Valls a joué les gros bras. Il est passé à l’acte en bandant ses muscles et en fixant l’ennemi dans les yeux. En miroir avec Dieudonné. Oeil pour oeil. C’est ce qu’il y a de plus lamentable pour un ministre de ce calibre. L’Intérieur quand même. C’est ce qui m’a agacé. C’était tellement gros que je n’ai pas pu m’empêcher de la ramener. Je savais bien que le sujet était pourri, que j’allais m’en prendre un peu dans la tronche moi aussi. Mes amis n’arrêtent pas de me dire de lâcher l’affaire, de revenir à mes activités, mes stylos, mes craies grasses, les champignons… C’est plus fort que moi. Je ne peux pas. Mes neurones turbinent. Disons que c’est mon côté fleur bleue. L’injustice et la connerie mélangées à cette dose-là, je ne supporte pas. Et je suis libre de penser et d’écrire ce que je veux. En cela Facebook, c’est très pratique. Je refuse d’aller faire le con à la télé et ainsi d’alimenter la machine à fabriquer du non sens. Mais gratter ces lignes et les faire valser (hum), je veux bien. Comme je n’ai aucun plan de carrière et que seul pour moi comptent les livres de Samuel Beckett, les films de Martin Scorsese et les toiles de Francis Bacon, je les emmerde. Encore un mot, je me demande qui a soufflé à Valls cette putain de mauvaise idée entre Noël et Nouvel an… Ça me turlupine… Je vois bien un plan de communicants. Une rouerie à la Fouks ou à la Bauer (ses deux potes de l’ombre qui lui collent aux escarpins après avoir collé à ceux de Strauss Kahn ou de Sarkozy). Je vois bien le murmure à l’oreille : « Putain vas-y Manu, ce sera toi notre chef. Après ce coup-là t’es intouchable. Il n’y aura personne pour t’emmerder ». Si, moi. Modestement.

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  22. Ce qui me frappe dans cette histoire, c'est que notre pays se trouve clivé entre:

    - d'un côté les Dieudonnistes plutôt prolétaires, plutôt d'"origine maghrébine", qui font leurs bras et doigts d'honneur, entonnant leur "Nique ta mère", éclatant de rire contre "les juifs", et refoulant de plus en plus loin de leur mémoire la Shoah au nom de l'antisionisme, des esclaves, des Palestiniens...

    - de l'autre la France plutôt bien élevée, plutôt religieuse (les représentants des cultes musulman, catholique et juif ont approuvé la circulaire de Valls), qui s'élève (avec raison) contre l'antisémitisme, hurlant au "négationnisme" et se félicitant qu'on "mette un terme" aux mauvaises pensées et aux vilaines paroles dont Dieudonné est devenu le parangon.

    L'Affaire Dieudonné est à la foi le symptôme des clivages ethniques/religieux/communautaires et des clivages de classes, avec en arrière-fond la tentation de la censure, de la restriction des libertés de pensée, de parole, d'expression qui chatouille les gouvernants de gauche et de droite.

    Cela sert certes de camouflage et de détournement, mais pas que.

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    1. Valls s'est pris un retour de quenelle de la part du tribunal administratif de Nantes. La liberté d'expression prime sur ses dictats.
      Nantes

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    2. le conseil d'état vient de confirmer l'INTERDICTION du spectacle de dieudonné !

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    3. 18h40. Le Conseil d'Etat invalide la décision du tribunal administratif de Nantes. Autrement dit, le spectacle de Dieudonné est de nouveau interdit.

      18h20. Le juge des référés chargé de confirmer ou infirmer la décision du tribunal administratif de Nantes est Bernard Stirn. Issu d'une famille de hauts fonctionnaires, il est depuis 2002 président adjoint de la section du contentieux du Conseil d'Etat.

      18h05. Le Conseil d'Etat a entendu en urgence les deux parties. Le juge des référés, seul, s'est retiré pour prendre sa décision qui devrait être rendue avant 19 heures. Le spectacle de Dieudonné est programmé à 20h30.

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    4. La décision du Conseil d'Etat (où siège semble-t-il Arnold Klarsfeld)ù été rapide. Il paraît que les spectateurs qui attendaient leur Dieudonné ont entonné la Marseillaise, fait quelques quenelles et réclamé la démission de Valls.

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  23. Dans un article, Jérémie Mani décrit les <a href="http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-mani/fans-dieudonne-internet_b_4566626.html?utm_hp_ref=france°>Fans de Dieudonné</a>

    <i>- Les proches de l'ultragauche altermondialiste, tendance anarchiste. Le portrait du Che, d'Hugo Chavez ou le symbole du A cerclé ne sont jamais loin. Le bonnet rouge breton non plus. Ils détestent les médias, le pouvoir établi, l'argent. Quand ils citent Israël, c'est en associant les Etats-Unis. Dieudonné censuré par le pouvoir, par les médias? Il n'en faut pas plus pour les mobiliser. Ce sont principalement eux qui parlent de geste antisystème.

    - Les militants d'extrême-droite. Parfois, les extrêmes se rejoignent, semble-t-il. Pas dur à reconnaître : des flammes bleu-blanc-rouge, quelques crânes rasés sur les photos, des groupes de soutien à tout un tas de groupes très marqués à droite. Après tout, Dieudonné est proche de Jean-Marie Le Pen et ami avec Faurisson. Dans leurs commentaires, l'antisémitisme est à peine voilé. Ils le justifient en lui opposant le racisme anti-blanc «dont personne ne parle» et les profanations d'Eglise «qui n'intéressent pas les médias». Ce sont surtout eux qui s'attaquent à la Licra et au Crif, notamment.

    - Les partisans de Bachar El Assad et Mahmoud Ahmadinejad. L'un des spectacles de Dieudonné s'intitulait d'ailleurs «Mahmoud», en hommage au dirigeant iranien. De quoi plaire à certains jeunes de banlieue qui en ont marre d'entendre parler de la Shoah et ne semblent pas faire beaucoup de différence entre juifs («qui dominent le monde») et Israéliens («qui massacrent les Palestiniens»). Le langage SMS est souvent de mise. Certains jeunes issus de l'immigration s'identifient aisément à ce «combat», qui «réveille les consciences».

    - Plus âgés, plus éduqués semble-t-il, un certain nombre d'internautes soutiennent également Dieudonné par principe; celui d'une certaine conception de la liberté d'expression. Ils ne cautionnent pas tous les propos de l'ancien humoriste («il a été trop loin avec Cohen, le journaliste...») mais ils lui trouvent des circonstances atténuantes («est-ce qu'on a censuré Coluche ou Desproges?»). Au passage, ni Coluche ni Desproges n'ont soutenu de révisionnistes à ce que je sache, mais c'est un autre débat. Certains se demandent «est-ce normal qu'on puisse se moquer de tout le monde, sauf des juifs?» et d'autres avoueront que Dieudonné «les fait rire, mais aussi réfléchir car il a un peu raison tout de même».

    - Quelques juifs déclarés... mais ils sont rares. Juste ce qu'il faut néanmoins pour affirmer -avec une bonne dose de mauvaise foi- que le public de Dieudonné n'est pas antisémite.

    Réussir à fédérer des gens aussi différents relevait d'un tour de force magistral.
    Dieudonné parle de son public comme d'une «boite de crayons de couleurs»: des blancs, des noirs... mais surtout des rouges et des bruns ai-je envie de dire. Pas tous dans la haine des juifs, certes... mais bien contents d'en rire. </i>

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    1. Pour contrebalancer l'article de Mani, un autre papier dans Le Monde:
      RESEAUX DE DIEUDONNE

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  24. http://www.humanite.fr/politique/edito-des-roles-pas-droles-dans-laffaire-dieudonne-556658

    ... le droit de vote des étrangers, l'arrêt des expulsions, une politique de gôche ouh ouh ... z'ont pas voulu ... le votutil va leur tomber dessus et la cabane sur nous tous ... la planète des banques ... la lutte n'en finit pas de commencer.

    Paulette

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    1. Et sur politis ...

      http://www.politis.fr/Edito-video-derriere-l-affaire,25172.html

      Paulette

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    2. Bisous ma Paupiette <3

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  25. L'avis critique d'un député (PS) de la Gironde sur la circulaire de Valls:

    CONTRE LA CIRCULAIRE

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  26. A propos de ce qui agite notre Landernau, je remets le lien d'un Billet et d'un Fil de Juin 2009 sur ce Blog:

    INTERDIRE, CENSURER, CONDAMNER

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  27. Une brèche dans laquelle pourraient s'immiscer les bigots les plus réac pour interdire
    le blasphème

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  28. Un article intéressant de Diana Johnstone sur l'affaire Dieudonné

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  29. Dieudonné a fait un pas: Me Jacques Verdier, l'un de ses avocats, a annoncé, samedi 11 janvier, que son one-man-show Le Mur, interdit par les autorités du fait de sorties antisémites, était « définitivement abandonné » au profit d'un autre spectacle à « la thématique différente».
    «Je ne jouerai plus le spectacle Le Mur », a assuré le polémiste, soulignant que « dans un Etat de droit », «il faut se conformer à la loi ». Il n'y a « plus d'affaire Dieudonné », a-t-il ajouté.

    On verra si certains de ses fans riront aussi fort quand il attaquera au grand sabre la traite des noirs ou le massacre des Indiens sans se foutre de la gueule des juifs ou minorer la Shoah...

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  30. Des associations juives qui ne bénéficient pas assez du tam tam médiatique: celles qui dénoncent les exactions de l'état d'Israel, comme l'union des juifs français pour la paix

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  31. Un article intéressant sur sionisme et antisionisme dans
    Agoravox

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  32. Lettre du comité Valmy au premier ministre, appelant à éviter le retour aux juridictions d'exception

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  33. Dieudonné a été autorisé par le préfet à se produire ce soir dans son nouveau spectacle. En état de probation, il sera surveillé. Le ministre de l'intérieur, qui croit parler au nom de la république, et la représenter, est méfiant et soupçonneux comme l'est la LICRA. Incroyable mais vrai.

    Pendant ce temps, le président de la république s'est pris les pieds dans le tapis, aidé par un certain nombre d'amis vigilants qui s'apprêtent à le remplacer aux pied et menton levé.

    Quant au Mefef, il attend avec impatience d'avoir demain les preuves que Hollande a bien accompli son virage libéral.

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  34. Un beau texte de Daniel Schneidermann Rire avec Dieudonné

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  35. Jack Dion dans Marianne hier:

    Il est une manière sournoise, mais redoutable, de faire la pub du FN. Prenez Le Monde. Personne ne soupçonnera le quotidien du soir, qui se veut le journal de référence, de sympathies frontistes. C’est une institution où l’on défend des valeurs qui sont aux antipodes de la petite musique entendue chez les amis de Marine Le Pen.

    On y prône la fraternité, l’ouverture, le respect mutuel, l’Europe des peuples, j’en passe et des meilleurs. On y traque le FN comme le chasseur sa proie, avec un goût certain pour les analogies historiques qui permettent de se réapproprier les frissons de la Résistance face à Vichy. Mais dès lors qu’on redescend sur terre pour se confronter aux dures lois de la réalité, tout se complique. Le FN devient alors la seule base de référence, le point nodal autour duquel tournent tous les débats.

    C’est ce qui s’est produit avec l’analyse de la dernière enquête Ipsos sur les «fractures françaises». On y explique à foison que la société française va mal (le contraire serait surprenant), que les Français sont pessimistes, qu’ils sont tentés par le repli et le rejet des autres, qu’ils n’ont plus confiance dans les diverses institutions, qu’ils ne croient plus à l’Europe, qu’ils se méfient des partis et des médias, qu’ils sont taraudés par la peur, que le réflexe xénophobe est au coin de la rue.

    Tout cela est en partie vrai, même si le propos est simpliste. Mais qu’en conclut donc Le Monde sous la signature de Jean-Baptiste de  Montvalon? «Tout au long de l’étude, les «invisibles» des milieux populaires, ciblés en priorité par Marine Le Pen, disent leur malaise, leur défiance et leur rejet du «système». La présidente du Front national peut se féliciter d’avoir été entendue».

    Résumons : pour Le Monde, les milieux populaires sont à Marine Le Pen ce que l’eau est au poisson, et ce qu’ils disent correspond au message délivré par le FN. Comme vision caricaturale du peuple, on peut difficilement faire pire. On espère au moins que la présidente de ce parti aura eu l’élégance minimum d’envoyer à l’auteur de ces lignes un petit mot de remerciement.

    En effet, quel est le message ainsi accolé de manière subliminale au FN ? Une méfiance vis-à-vis de la mondialisation. Une critique nette de l’Europe et de l’euro. Une exigence de défense de la souveraineté nationale. Un besoin de protection vis-à-vis de l’UE et de l’étranger. Une demande de volonté politique. Bref, tous les sujets sur lesquels la doxa néolibérale qui fait florès à l’Ump comme au PS est prise à contre pied.

    Rien ne serait pire que de considérer ces questions comme des tabous. Ce serait en effet le meilleur moyen de les abandonner au FN et à ses propositions démagogiques ou dangereuses. Or pour l’élite en général, et pour Le Monde en particulier, le simple fait d’en parler est un crime contre l’esprit, et la trace manifeste d’une dérive infâme.

    Pour les grands esprits, la mondialisation est forcément heureuse, l’Europe est un long fleuve tranquille, l’immigration est une aventure merveilleuse dès lors qu’elle ne franchit pas le périphérique, et la demande d’autorité est synonyme de pétainisme soft. En vertu de quoi la France qui renâcle aux «réformes» à la Schröder est forcément un pays en déclin. On n’est pas loin de la version française du «french bashing» à l’américaine. D’ailleurs, un autre journaliste du Monde, Arnaud Leparmentier, écrit tout de go : «Si les détails de Newsweek sont inexacts, la musique est juste».

    La boucle est bouclée. On commence par justifier tous les choix économiques qui ébranlent le tissu social, on caricature ceux qui paient la note, et demain on expliquera qu’ils sont tous gagnés par la «lepénisation des esprits». Il ne restera plus alors qu’à publier un éditorial vengeur contre le retour de la «bête immonde» et à demander à BHL de mobiliser les intellos contre le FN. On prend les paris ?

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