vendredi 29 mars 2013

LA BOITE À OUTILS DE FRANÇOIS HOLLANDE

Boîte à outils, boîte à outils....

  


Ceux qui jouent les perdreaux de l’année en s’étonnant des propos de François Hollande hier soir sur France 2 me font bien rire, ou grincer des dents (c’est selon).

Sont-ils vraiment surpris qu’il conduise la politique économique que, depuis 1983, les socialistes ont menée en France lorsqu’ils étaient au pouvoir?

Mais qu’attendaient-ils d’autre ?

Favorable à l’économie de marché, fondamentalement hostile à tout ce qui évoque peu ou prou le modèle communiste, le PS s’est  jeté dans les bras du libéralisme avec une confiance et un enthousiasme  éperdus, sans percevoir les pièges tendus par l’hyper-libéralisme  mondialisé ni mesurer le caractère destructeur du capitalisme financier.

Favorables comme la plupart d’entre nous à une Organisation Européenne, le PS ne veut pas concevoir que les Traités européens, votés souvent contre l’avis des peuples, privilégient une approche économique rabougrie. L’Union Européenne qui s’est bâtie à marche forcée, dans l’opacité, l’arbitraire et l’improvisation,  a laissé de côté les dimensions humaines, sociales, citoyennes, démocratiques, entraînant une perte de souveraineté des pays, pour le plus grand bénéfice des marchés financiers et des modèles hyper-libéraux. Le nivellement par le bas conduit cette Union Européenne bancale et inégalitaire à adopter les modèles sociaux les plus «compétitifs» et les plus oppressifs et à abandonner ceux qui tendent vers plus de solidarité et d’égalité.

François Hollande pense, comme nombre de socialistes et de socio-démocrates,  que l’ordre du monde ne fonctionne pas si mal, que l’Europe est certes amendable à la marge, mais qu’elle est plutôt bonne. Les socio-démocrates  dénient toute pertinence aux analyses économiques et politiques radicales (car structurelles) de la crise financière très grave qui secoue notre monde.  François Hollande a reconnu hier qu’il «n’avait pas anticipé que la crise allait durer». Et c’est sur cette méconnaissance qu’il a construit son programme et s’est fait élire président de la république…

«Je je je» a-t-il dit et répété – on avait,  à l’entendre, l’impression qu’il gouvernait et prenait ses décisions tout seul, «Je suis en ordre de bataille, le chef de bataille». Absolument insensible aux critiques qui sont émises contre lui - «Les critiques ont toujours été les mêmes, je les connais. Je connais les humeurs et les modes et j’ai suffisamment d’expérience pour ne pas en être affecté. J’ai le cuir solide, les nerfs froids, le sang froid» -, c'est un stabulo dont rien n’entame le long et régulier balancement…

Les socio-démocrates apportent des réponses de petits gestionnaires et de grands comptables à des problèmes extrêmement graves car structurels. «Il faut faire des économies pour ne pas faire baisser l’économie» a dit hier soir François Hollande, qui comptait les patates, navets et carottes qu’il allait pouvoir enlever du panier de la France pour rendre le marché moins onéreux, réduire «le déficit» et ne pas «être sanctionné par les Marchés et par Bruxelles». Que la «Dette» qui produit la plus grande partie du « Déficit »  soit une arnaque inique ne lui effleure même pas l’esprit. Que des pays s’en soient affranchis n’entre pas dans son logiciel. Il prend la «Dette» pour argent comptant … et décomptant.

Il saisit les petits choux (de Bruxelles) qu’il ôte de notre panier avec les «outils» qu’il a dans sa «boîte». Des outils «excellents», selon lui, qu’il suffit d’appliquer pour «redresser la France, lui redonner une croissance», nous permettre «d’être les meilleurs».

Ainsi, il va provoquer un «choc de simplification» pour faire plein d’économies : on aura moins de papiers et d'agrafes à envoyer à l’Administration et les entreprises paieront une taxe de 75% lorsqu’elles rémunéreront trop leurs cadres dirigeants (au-delà d’un million d’euros). On appliquera la loi de décentralisation pour agréger des communautés. Et puis on retardera l’âge du départ à la retraite puisque «la durée de vie s’allonge», on augmentera certaines TVA, on réduira les allocations familiales pour les familles les plus aisées.

Bien sûr, il va proposer des «formations de deux mois» aux chômeurs afin qu’ils retrouvent du travail,  créer des Emplois-Avenir pour les jeunes et alléger les charges salariales des entreprises en instaurant un crédit d’impôt. La «Banque Publique d’Investissement» est l’un de ses outils favoris. Il est très fier  d’avoir été le premier à conclure «un accord sur le marché du travail  protégeant à la fois les salariés et les employeurs».

Selon lui, la crise à Chypre a été bien résolue.  «Nous avons réglé le problème sans toucher les dépôts en dessous de 100 000€ ». Il ne lui vient même pas à l’esprit de se scandaliser, comme le Ministre finlandais,  que l’on ait fait les poches des citoyens pour renflouer les banques…

Il a tout de même compris que la politique d’austérité était dangereuse: «Elle risque de condamner l’Europe à l’explosion : populisme, extrémisme». Changeons donc les mots, ne parlons  plus d’Austérité, mais de Rigueur. Il va courageusement aller porter le drapeau du «Pacte de Croissance» à Bruxelles, contribuer à l’Union bancaire «pour nous protéger de la spéculation», et dire à ses partenaires européens «qu’il faut aller plus vite». Il espère bien se faire entendre malgré la «tension amicale avec Mme Merkel».
 
En France, celui qui n'est plus le président socialiste, mais le  Président de tous les Français, souhaite être l’homme «de l’apaisement, du rassemblement, de la réconciliation».

Manifestement, les cris, gémissements et grondements de la majorité de ses concitoyens ne parviennent pas à ses oreilles.

17 commentaires:

  1. Dans Le Grand Soir:

    Sors de ce corps, Sarkozy !

    Trois points, pour faire court, sur l’intervention télévisée du président le 28 mars 2013 :

    - L’imposition à 75% de la paie d’un patron supérieure à 1 million d’euros incombera à son entreprise (donc partiellement aux salariés).

    - l’âge de départ à la retraite sera repoussé, mais comme un travailleur sur deux qui en approche est chômeur, le montant de la pension de 50% des salariés sera amputé, sauf s’ils cotisent à une compagnie privée.

    - Fillon était le « collaborateur » de Sarkozy ; « Je » est celui de Hollande qui a gommé tout son gouvernement, ne citant pas un seul nom de ministre, affirmant qu’il fait tout.

    Doux au MEDEF, dur aux ouvriers, le monarque avait dit une vérité forte (à la veille de son couronnement par sa Sainteté Votutile). Hélas, il ne l’avait pas fait EN français, mais DANS la langue de la finance internationale : « I am not dangerous »(1).

    Théophraste R.

    (1) Par goût du risque, je n’ai pas vérifié la religion des 4 grands-parents de Normal 1er avant d’avoir eu l’audace d’écrire cette phrase.

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    1. Quelques paroles de Mélenchon:

      «On ne l’a pas élu pour ça», a poursuivi Jean-Luc Mélenchon, «pour entendre dire que les retraites vont encore être décalées». «Un président qui a l’air à ce point coupé des réalités sociales, de l’urgence sociale, de nos bases, ce n’est pas la peine d’avoir un gars de gauche pour faire ça», a-t-il dénoncé. «Voilà quelqu’un qui est de gauche et qui dit qu’il n’est pas président socialiste mais qu’il est président de tous les Français», s’est-il étonné. . Être au-dessus de la mêlée, «cela ne l’empêche pas d’être socialiste, ce qu’il n’est pas, dit-il lui-même».

      «Moi je pense que quand on est élu par la gauche, bien sûr on prend en charge le pays tout entier» mais «nos convictions personnelles ne disparaissent pas». «Il n’y a pas d’être humain dans son discours, il n’y a que des chefs d’entreprise, les autres n’existent pas.» «Je l’ai trouvé désincarné, quasiment déshumanisé», a encore déclaré Jean-Luc Mélenchon.

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  2. c'est une furieuse charge, Monica !!
    si vous subissez un contrôle fiscal dans quelques jours, vous saurez pourquoi, et vous ne l'aurez pas volé, vous ne respectez rien !
    ce gars là, qui ne décolle pas, c'est un albatros.
    ça y est, j'ai le moral de mon WE à zéro.
    merci pour tout !
    Léon

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  3. Totalement d'accord Monica, c'est comme s'il y avait des mots qui sont devenus tabous... tant il semble impossible à cette "social-démocratie" (terme en réalité impropre parce que la vraie social-démocratie a su se remettre en cause) d'admettre qu'elle se trompe depuis 31 ans (les renoncements ont commencé dès 1982)...

    En écoutant, cette ode au "toujours plus de la même chose" déjà tant entendue, avec un ami, je lui demande : "tu penses vraiment qu'il croit à ce qu'il dit" ; il me répond :"oui, je pense qu'il est sincère"... et je lui dis : " bé, c'est encore plus grave que je le pensais finalement"...
    Je n'ai pas été au bout, tant je pense que ce type de pensée est une vraie pollution de l'esprit, cependant, je suis étonné que les médias n'aient pas relevé les nombreux lapsus (faits de mots mangés qu'on peut entendre de façon inverse) que Hollande a fait tout au long de son intervention... Cela procède vraiment d'une symptomatique que les psychopathologistes ont du mal à classifier entre névrose et psychose, qui (je pense que je ne vous apprends rien) s'appelle : le déni de réalité et même la forclusion...

    Oui, on n'est vraiment pas sorti de l'auberge... ;-( ;-)

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    1. Oui, cher Incognitoto, il a fait notamment un lapsus savoureux à propos du déficit à réduire pour être "dépendant ...indépendant". L'inconscient parlait tout seul, à voix haute et intelligible.

      Est-il convaincu de ce qu'il dit? Oui, sans doute. L'important est d'être le chef (son rêve depuis qu'il est tout petit) et d'appliquer le prêt à penser et à faire que ses maîtres lui ont transmis. C'est tellement confortable d'être un stabulo et de pouvoir rechausser les mêmes pantoufles, sans mettre en question ses convictions et ses procédures. L'albatros arrêté, comme le dit Léon, reste bien à l'abri de son rêve narcissique, rassuré par la permanence des reproches qu'on lui fait! C'est assez inouï. Il ne se dit pas que si on l'appelle Flanby et si on lui reproche sa mollesse consensuelle qui noie les poissons, c'est parce qu'il mènera la France là où il a mené le PS quand il en était premier secrétaire!

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  4. Il faut lire, avec accablement, l'itw de Filoche dans Siné Mensuel, où il décrit les effets néfastes de l'ANI. Perte de droits humains qui ne reviendront pas avant le siècle (s’ils reviennent) qu’il a fallu pour les acquérir. En fait de siècle, on retourne au XIX°. Sarko en avait rêvé, Fafois va le faire.

    L'allongement de la vie comme justification du recul du départ en retraite est un argument factice. Car cet allongement n’est pas forcément un allongement en bonne santé : la prolongation de la vie se fait dans bien des cas avec des interventions, des thérapies certes réparatrices mains pénalisantes. A partir d’un certain âge, on ne vit plus, on vivote.

    Ce recul s’affronte avec le maintien de plus en plus difficile des seniors au travail : plus assez performants, trop payés pour cause d’ancienneté. Ce qu’on va maintenir, en fait, c’est le chômage.

    Travailler plus longtemps ne serait pas un problème si ce travail était euphorisant : voir comment nos politiciens s’accrochent à leur siège jusqu’à la porte du cimetière. Mais rester rivé à sa chaîne, soumis à ses petits chefs, exposés à la précarité des CDD, merci bien.

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    1. Le PS est le bon élève de la Rigueur. Il se préoccupe beaucoup plus des réactions des employeurs, des autorités européennes, des marchés, que des intérêts des citoyens et des travailleurs. Il y a longtemps que (selon les théories du Think tank Terra Nova), il a laissé tomber les classes populaires et aussi les classes moyennes.

      Il a surtout les yeux tournés vers les dominants, dont il quête l'approbation. Sans doute parce que, majoritairement, c'est un parti de notables ou de nantis, qui défend ainsi ses propres intérêts de classe.

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  5. Et j'en dirais et j'en dirais… Ad nauseam.
    Tout ça paraît tellement évident. Eh bien non, c'est de l'extrémisme. Les gens raisonnables se serrent la ceinture et la bouclent.
    Sacré billet, mame Harmonique.

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  6. "Deux tiers des Français n'ont pas été convaincus par François Hollande"les Echos"
    Pour une fois que nous sommes dans la majorité !

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  7. Les socialistes ont cru que l'alternance était la panacée, sans voir que c'est d'alternative que nous avons besoin.
    Pépère a passé les 5 ans du règne du nabot à faire la tournée des popotes ... On ne sait jamais , hein ? Même si DSK était donné favori.
    Quand il dit qu'il ne pensait pas que " la crise" allait durer si longtemps, il signe qu'il n'a rien compris. Il aurait fallu qu'ils travaillent, les socialistes . Pas besoin de think tanks. La réflexion collective , ça marche quand on s'en donne la peine.

    J'ai été au PS pendant 4 ans ( mais y a prescription, c'était avant l'ère Mitterrand). J'ai constaté que de débat de fond, il n'y avait rien..
    Les "motions" sont des prétextes pour des candidats à des fonctions électives pour compter leurs troupes. ces troupes qu'on nomme militants , et qui sont les petites mains des candidats.

    Il n'y a rien à attendre de pépère. On s'en doutait bien. On le constate maintenant

    C'est assez désespérant , tout ça .

    Ces gens-là ne sont ni sociaux, ni démocrates!

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  8. Voici ce que PSA a dans sa boîte à outils:

    La direction de PSA envisage de proposer dès le mois de mai aux syndicats d'augmenter la durée du travail dans certaines usines, après la ­validation de son plan de restructuration, qui inclut la fermeture de l'usine d'Aulnay, écrit vendredi 29 mars Le Figaro.

    "la direction souhaiterait augmenter le temps de travail dans la journée et, le cas échéant, supprimer le travail de nuit, qui coûte de 20 % à 30 % plus cher", affirme une source interne au Figaro. Ces mesures pourraient être proposées dans l'usine de Poissy (Yvelines), spécialisée dans la construction de petites voitures (208, C3).

    Confronté à la baisse des ventes sur son principal marché, le groupe a prévu de supprimer plus de 11 200 postes entre 2012 et 2014 en France. A la fin de mai 2012, les effectifs dans l'activité automobile du groupe s'élevaient à 67 112 postes. Ils devraient fondre en dessous de 56 000 d'ici à la mi-2014.


    Selon Le Figaro, le dernier comité central d'entreprise portant sur le plan de restructuration devrait avoir lieu le 19 avril. Les départs pourraient commencer immédiatement après, imagine le groupe, tout en gardant à l'esprit les actions en justice menées par la CGT et SUD.

    La direction a déjà fait part aux syndicats de manière informelle, selon le quotidien, de sa volonté de mener ces discussions. "Plutôt que d'alourdir le plan de restructuration, la direction va continuer à réduire les effectifs par des départs non remplacés et veut baisser les coûts de revient par voiture", dit un syndicaliste au Figaro. Il s'agirait de baisser de 600 euros le coût de production d'une voiture en France, en augmentant la durée de travail des équipes de jour, d'une heure ou une heure et demie dans le cas de Poissy, et en ouvrant les usines le samedi.

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  9. Article de Marie Herbet dans Euractiv:

    Les dépenses publiques portent les stigmates de trois ans de crise analysés à travers les éléments dominants du surendettement et de la sanction des marchés. Mais les coupes à la hache dans les budgets sont-elles plus dangereuses que l’excès présumé de dépenses ?

    Sans le formuler aussi clairement, la Commission européenne regrette que les dépenses sociales aient été sacrifiées sur l’autel de l’austérité, empruntant ainsi un registre dans lequel elle est peu attendue.

    « Cette diminution des dépenses sociales a été beaucoup plus forte que lors des récessions passées», note l’exécutif, qui publie, mardi 26 mars, un rapport sur la situation sociale et l’emploi dans l’UE. En période de vaches maigres, les budgets publics sont censés contrer la conjoncture, les dépenses sociales comblant les pertes de revenus liés aux destructions d’emploi. La consommation peut ainsi se maintenir. Mais la contraction des budgets a anéanti l’effet de « stabilisateur économique » des systèmes de protection sociale, ce qui a « peut-être contribué à aggraver la récession, du moins à court terme », admet Bruxelles.

    En 2009, au pire moment de la crise financière, tous les postes de dépenses sociales de l’UE (chômage, famille, retraites, santé, exclusion) grimpent brusquement. Mais l’augmentation de 5,5 % constatée cette année-là laisse place, deux ans plus tard, à une très nette chute« Les dépenses de protection sociale ont joué un rôle capital en compensant les pertes de revenus des ménages au début de la crise et ont contribué à stabiliser l’économie. Leurs effets se sont estompés au milieu de 2010 pour devenir négligeables en 2012, même dans les pays où le chômage continuait de progresser », remarque la Commission.

    Le contenu des mesures adoptées et leur effet sur l’économie varie en fonction des pays. Les coupes dans les retraites ont par exemple été particulièrement profondes en Roumanie et au Portugal. Dans ce pays, comme en Grèce et en Lituanie, les émoluments des fonctionnaires ont été une variable d’ajustement très importante. Des phénomènes également repérés en Espagne, où la population subit, de surcroît, une montée en flèche des taxes et des impôts, à l’instar de la Grande-Bretagne, de l’Italie et de la Grèce. Le revenu disponible de la population hellénique a ainsi chuté de plus de 20 % entre 2008 et 2012, quand il progressait d’environ 1 % en France, de 2,5 % en Allemagne et de plus de 10 % en Suède.

    Source : http://www.euractiv.fr/social/la-baisse-des-depenses-sociales-un-accelerateur-de-crise-18594.html

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  10. La délicieuse droite se déchaîne contre Hollande sur les réseaux sociaux. Pouah!
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    "Hollande démission". Il suffit de taper ces deux mots sur le moteur de recherche du site de microblogging Twitter et de voir des dizaines de messages s'accumuler pour comprendre que l'impopularité du chef de l'Etat, qui atteint des sommets dans les sondages, se traduit aussi en ligne.

    L'anti-hollandisme n'est pas neuf sur le Web, mais, depuis quelques semaines, il gagne en intensité. Aux "Flamby" ou "Normal Ier" viennent s'ajouter des qualificatifs plus grossiers et surtout des appels répétés au départ : on peut trouver en ligne une douzaine de pétitions demandant sa démission, voire sa destitution. Sur le réseau social Facebook, il est devenu difficile d'échapper aux pages où des milliers de personnes lisent ou produisent quotidiennement des critiques acerbes contre "le président catastrophe".

    A l'origine composé des partisans de Nicolas Sarkozy ou de Marine Le Pen, le cercle s'est élargi au fil des mois. Des centaines, voire des milliers de comptes Twitter, pages Facebook, blogs ou sites, sont désormais consacrés à railler "Hollandouille Ier", président de "Normalie" ou à raconter "Les Aventures de Flamby". Les formats sont variés : liens, témoignages d'anonymes déçus par le président, photomontages grossiers...

    Autre vivier, certains sites d'une droite assumée, parfois proche des extrêmes, déjà existants (comme Dreuz. info ou Nouvelles de France) et nouveaux (Boulevard Voltaire ou Union républicaine, lancé par des sympathisants UMP déçus). Les réquisitoires argumentés contre le gouvernement et le chef de l'Etat, attaquant jusqu'à leur légitimité à exercer le pouvoir, y côtoient des rumeurs non sourcées sur la vie privée de François Hollande, ou d'autres "intox", évoquant par exemple un "pacte secret" qu'il aurait signé avec les journalistes pour avoir leur bienveillance.

    La défiance à l'égard des médias est un élément souvent commun à ces anti-Hollande du Web, qui incitent leurs lecteurs à ne rien croire de la presse générale. Sur Twitter, certains ont ressuscité la vieille expression de "merdias" et son pendant "journalopes".

    Cette atmosphère radicale s'est amplifiée avec la lutte contre le mariage homosexuel, qui réunit à la fois extrême droite, droite classique et réseaux catholiques. Autant de populations qui n'avaient que peu de culture de la contestation dans la rue, mais qui découvrent le parfum particulier de l'insurrection, notamment au travers de l'idée d'un "printemps français", nom emprunté aux révolutions arabes.

    A cela s'ajoute le classique procès en légitimité fait à la gauche au pouvoir. D'où les appels à la démission de M. Hollande, voire à le faire partir par la force. "Les Français vomissent la politique bourgeoise et bien-pensante du #PS. Nous sommes entrés en révolution", pouvait-on lire jeudi soir sur Twitter. Sur Facebook, le groupe "fidèles sarkozystes de l'UMP" (12 000 personnes) se réjouit : "Hollandouille se planque à l'Elysée, bientôt la fin du règne de Louis XVI et de Marie-Antoinette !" Mais tous les anti-Hollande ne souhaitent pas sa démission. "SURTOUT PAS !, expliquait mercredi un "anti" sur Twitter, il faut le garder, il nous fait gagner des voix tous les jours !"

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  11. N'écoutant que ses voix intérieures, le stabulo continuerait donc à utiliser sa boîte à outils, mine de rien.

    On apprend par le voix de Montebourg que l'État français envisagerait de céder des participations dans des entreprises dont il est actionnaire pour assainir ses finances, même si Bercy (et donc Moscovici) assure qu'aucune opération n'est à l'ordre du jour.

    "Dans le cadre de la restructuration budgétaire et la modernisation des politiques publiques, nous réfléchissons en effet à un changement de nos participations", a déclaré le ministre dans une interview au Wall Street Journal. "Nous n'excluons pas ce genre d'action, mais nous ne voulons pas perdre notre influence sur les entreprises", a-t-il ajouté.

    Dans son entretien au quotidien financier américain, Arnaud Montebourg a refusé de dire quelles participations pourraient être concernées.

    L'entourage du ministre a ensuite minimisé la portée de ces déclarations, en affirmant à l'AFP: "Aucune cession, ni a fortiori évidemment privatisation d'entreprise stratégique de l'Etat, n'est aujourd'hui à l'ordre du jour."

    "Arnaud Montebourg n'a fait que réitérer une doctrine constante de l'Etat actionnaire selon laquelle l'Etat ne s'interdit pas de céder les participations qu'il détient au-delà des seuils fixés par la loi dans certaines entreprises", a-t-on assuré.

    L'Etat a ainsi annoncé la semaine dernière la vente d'une participation de 3,12% dans l'équipementier aéronautique Safran pour 448,5 millions d'euros, a-t-on rappelé de même source.

    Parmi les importantes participations publiques (directes et indirectes), on compte des parts très majoritaires dans EDF (84,4%) ou Areva (87%), ainsi que des participations minoritaires dans France Télécom (27%), Air France-KLM (15,9%), GDF Suez (36%), Thales (27,1%), EADS (15%) ou encore Renault (15%).

    Selon un responsable français cité sous couvert de l'anonymat par le Wall Street Journal, vendre une partie de la participation dans EDF serait "le choix évident".

    Interrogé par l'AFP, le géant français de l'électricité, dont la participation de l'Etat vaut 24,2 milliards d'euros au cours boursier de vendredi, n'a pas souhaité faire de commentaire.

    "Il n'y a aucune cession programmée à l'heure actuelle", a-t-on assuré au ministère de l'Economie, en réponse à une question sur EDF. "Et en tout état de cause, ces opérations ne visent pas à combler les déficits", a-t-on ajouté.

    Mais "l'Etat n'a jamais dit qu'il était immobile. On peut être un peu mobile sur le portefeuille. On ne l'a pas fait pendant un moment car les marchés n'étaient pas favorables", a-t-on souligné.

    "L'opération Safran était patrimonialement justifiée et ne changeait rien du point de vue de la gouvernance. Si les mêmes conditions se présentent ailleurs, pourquoi pas?" a fait valoir Bercy.
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    On admirera au passage l'art de dire une chose et son contraire, d'avancer et de reculer.

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  12. Michel Onfray dans l'Express:

    Que pensez-vous du concept de "République irréprochable" énoncé par François Hollande? N'était-il pas intenable?

    C'est tenable, mais il faut s'en donner les moyens. François Hollande n'est pas responsable des crimes et délits de son personnel politique, mais il l'est de ce qu'il fera de ceux qui en sont les responsables. Précisons que je ne sache pas qu'en dix années de direction du PS il ait fait montre d'un talent particulier pour nettoyer les écuries d'Augias. Sur DSK, il semblait qu'il n'avait déjà rien vu... Et il y eut d'autres sujets qui lui auraient permis de se montrer irréprochable, notamment à l'endroit de membres du PS condamnés - et qui pérorent d'ailleurs toujours sur les antennes. La liste est longue...

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  13. Le Grand Soir

    Hollande ou le Rienologue balzacien.

    Las d’être conspué en France (à Dijon et dans le cœur des déçus du votutile) alors qu’on l’ovationne au Mali et au Maroc, Hollande est allé marcher dans une rue en Corrèze. Evitant Brive-la-Gaillarde où des mégères matraquent à grands coups de mamelles tout ce qui passe à leur portée, il a choisi Tulle dont il fut l’élu et où la jeunesse à coutume de l’acclamer (voir photo, datant de 2011).

    Pour un futur voyage, hors de son fief, Manuel Valls lui dénichera une impasse dans un hameau de montagne. En cas d’échec, il est prévu la visite du couloir central de la maison de retraite de Mangrove-Lez Palétuviers (Guyane), après confinement du public derrière une haie de déambulateurs et confiscation des cannes et béquilles.

    Sinon, il pourra toujours aller parader à Genève, à Singapour ou aux îles Caïmans où les gens d’en bas et d’en haut savent qu’il est not dangerous dans son costume de « Rienologue » dont Balzac disait qu’il « est le dieu de la Bourgeoisie actuelle ; il est à sa hauteur, il est propre, il est net, il est sans accidents…. ».

    Théophraste R. (« Toutologue » tendance « Le changement, c’est maintenant »).

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  14. Sous la pression de l'affaire Cahuzac (hou les cornes! T'es exclu du PS, sale tricheur!) le Stabulo est allé chez Tauporama pour s'acheter un nouvel outil: le miroir aux alouettes. Les ministres déclarent leur matrimoine: des vieilles twingos décaties, des assurances vie de 500€.

    Ouarf!

    Pendant ce temps, que se passe-t-il derrière le miroir?

    L’exercice privé à l’hôpital sera réformé a minima

    Les Echos note que «les médecins hospitaliers qui exercent une activité libérale au sein des établissements publics devraient pouvoir poursuivre leur pratique sans trop d’entraves. La ministre de la Santé s’est fait remettre un rapport de la conseillère d’Etat Dominique Laurent sur le sujet, qui se contente de recommander des réformes mineures ».

    Le journal rappelle que « l’objectif de Marisol Touraine était de moraliser cette pratique, très minoritaire mais marquée par des abus qui choquent les patients. […] Cette pratique est déjà encadrée. Elle ne doit pas dépasser 20% de la durée de service des professionnels ».

    « Et elle ne concerne qu’une minorité de praticiens : moins de 4.600, «soit seulement 10% des 45.900 praticiens hospitaliers» qui y sont éligibles. Il s’agit surtout de chirurgiens, obstétriciens, cardiologues et radiologues. Les dépassements d’honoraires atteignent en moyenne près de 36.000 € par praticien et par an », précise Les Echos.

    Le quotidien indique que le rapport « formule 9 préconisations qui visent surtout à améliorer la transparence de l’exercice privé effectué dans les murs de l’hôpital public : tableaux de service transmis tous les mois à la direction, meilleure information des patients, contrôles renforcés… Mais il ne remet pas en question cette pratique, qui permet aux établissements «de retenir en leur sein des praticiens de haut niveau» ».

    Le journal observe ainsi que le texte « ne préconise ni de réduire le volume d’activité autorisé ni de plafonner le montant des rémunérations perçues. Il juge également «irréaliste» de réguler de façon stricte les écarts des délais d’attente pour les patients, souvent plus longs pour les consultations publiques que pour les consultations privées. Il propose seulement que les hôpitaux disposent d’une «charte de déontologie» avec «un objectif de réduction des écarts de délai» ».

    « Statu quo également pour le mode de paiement. Les médecins pourraient toujours choisir de faire payer leurs patients à la caisse de l’hôpital ou de percevoir directement leurs honoraires. Il propose d’instaurer une clause de non-concurrence, qui dissuaderait les praticiens concernés de quitter l’hôpital pour s’installer en ville à proximité de l’établissement, pendant 3 ans après leur départ », relève Les Echos.

    Le Monde évoque également ces « timides propositions sur l’activité libérale à l’hôpital », retenant que ce rapport « prône le statu quo. Au grand dam des patients ».
    Le journal explique que « la mission, composée notamment de médecins et de directeurs d’hôpitaux, préconise surtout de conserver les règles existantes. [Elle] insiste sur le renforcement des contrôles des dépassements d’honoraires, un point consensuel : les règles actuelles sont mal appliquées, les sanctions pour dépassements abusifs ou activité privée trop développée rares ».

    Un renoncement de plus, à l’heure où le système hospitalier est au plus mal…

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